AU Solzur | Ditch the clowns, get the crown

Ditch the clowns, get the crown

I'm a healer. But I will kick. Your. Ass.

Cela faisait plusieurs printemps que les minotaures n'avaient pas osé s'approcher des forêts du Phénix. En voir quatre étaient suffisants pour me pousser à lever mon bâton de mage et illuminer la clairière d'un feu vengeur. Un inconnu est déjà en train de les combattre mais il ne manquera pas de mon aide. J'alterne les sorts de destruction pour garder les ennemis à distance et ceux de guérison afin de soutenir mon allié inattendu. Quand les envahisseurs sont vaincus, je viens vérifier son état.

Are you okay, stranger? Do you need healing?

Me focaliser sur l'aide que je peux apporter à cet homme me permet d'échapper à la culpabilité d'avoir utilisé une magie aussi violente. Depuis le règne des Banshees, Phénix voit du plus mauvais œil les magicien.ne.s et j'ai le plus grand mal à prouver mon honnêteté aux autres habitant.e.s. Mon immortalité n'aide pas, et me sépare du peuple comme de la cour qui m'a peu à peu reléguée ici, aux confins des terres brunes, là où, apparemment minotaures et inconnus se battent à présent. Mais d'ailleurs, qui est ce mystérieux allié ?

Follow me, I live nearby and my potions could help. It's on the way to Phoenix if this is where you're going. It's been a long time since I saw peaceful travelers around here.

Et puis, ce grand brun n'a pas l'air d'être la compagnie la plus désagréable. Si il parle aussi bien qu'il se bat, j'aurai peut être enfin une soirée en compagnie de quelqu'un d'autre que mes livres.

Âge : 229 ANS (21/06/1792) ☀ une vingtaine sur la face

this happens once every few lifetimes

azur & sol - dans l'univers d'en face

tw : deuil, créatures brûlées vives

Depuis combien de temps voyages-tu seul, Azur ?

Tes camarades d’aventure sont morts les uns après les autres depuis que tu as quitté Pontchartrain. Tu te rappelles encore de la rage de Rhea face aux dévoreurs d’âme, ses deux poings serrés sur sa lance partant dans un assaut final. Te revient le regard de Faolan, son cri qui te hurlait de fuir tant que c’était encore possible – dos à toi, iel a retenu une horde de harpies chantantes. Malgré les kilomètres franchis, tes poumons toussent encore des poisons de Zephyr, sacrifié pour couvrir tes traces et que tu parviennes à bon port.
Et puis, Serena est tombée.
Ça pourrait faire six jours comme six mois. Spectre errant à travers les assauts répétés, filant comme un vent maladroit à travers des contrées entières, tu poursuis ta quête. Votre quête. Tu es devenu le dernier espoir que leurs vies ne s’éteignent pas en vain. Dans ton sac de toile, sous ta cape, le bien le plus précieux du monde, habilement récupéré dans le donjon des Bois-Rivières.

Les Hordes Sombres se lèveront et lâcheront leurs traînées sanglantes
Le fils du tonnerre et l’étoile s’uniront avec les Atlantes
L’œil qui voit tout est le secret, par lui se trouve la vérité
Arrivés aux cimes du désert, il réparera la destinée

La comptine t’a longtemps parue absurde, enfantine.
Et puis, il y a de cela quelques mois, les Hordes Sombres se sont levées. Grouillantes dans les rues de ta ville, elles ont avalé la Nouvelle-Orléans sous l’impulsion de leur leader, figure aussi énigmatique que le cosmos au-dessus de vous. Les rimes sont devenues moins drôles, et moins encore quand, dans un dernier souffle, Ariadne t’a confié le paquet. « Il est l’œil qui voit tout, mon fils, emmène-le jusqu’aux Pierres Dorées. » Alors, vous êtes partis.
Plus vous quittiez la Louisiane et plus les bourgs semblaient épargnés – à force d’avancer, vous en êtes presque venus à vous demander si vous n’aviez pas tout rêvé. Une hallucination collective, une ambroisie un peu trop chargée … vous auriez presque pu vous perdre, s’il n’y avait pas eu les monstres. Attirés par ton chargement comme des moucherons par la lumière, ils ont voleté dans votre sillage, emportant les uns après les autres les compagnons les plus valeureux que la terre ait jamais porté.

Maintenant, tu voyages seul, Azur.

Les minotaures t’ont poussé à bout – tu as réussi à en exterminer deux en les prenant séparément, mais le reste de la harde a profité de ta faiblesse. Les doigts crispés à ton épée par l’énergie du désespoir, tu sens tes muscles se raidir et ta nuque se draper de plomb. Alors que tu parviens dans une clairière, tu te demandes si, toi aussi, tu vas rejoindre tes adelphes. Après tout, tu es si fatigué. Et tu cours depuis si longtemps. Il serait si simple et si doux de fermer les yeux un instant.
WHOOSH !!!
Les flammes dévorent la chair déjà entamée des minotaures, réduisant leurs museaux puissants en bouts de fourrure calcinés. Ta lame reste suspendue en l’air, incrédule, alors que la voix retentit.
« Are you okay, stranger? Do you need healing? »
Son bâton fermement en main, la magicienne s’avance vers toi. Solennelle dans sa tenue pourpre, elle porte ses cheveux en couronne comme une auréole de sagesse. Voilà bien trois ou quatre automnes que tu n’as pas vu sortilège aussi puissant entre les mains d’une femme si jeune. Les yeux vaguement écarquillés, tu ouvres et refermes la bouche plusieurs fois, avant de finir par répondre.
« I-I… I think I might need some rest, but… »
« Follow me, I live nearby and my potions could help. It's on the way to Phoenix if this is where you're going. It's been a long time since I saw peaceful travelers around here. »
Le ton est doux mais sans appel si bien qu’en une fraction de secondes après ton épée rengainée, tu te retrouves à trottiner pour tâcher de suivre le rythme. L’inconnue a la stature des plus grandes augures que tu aies croisées mais, de là d’où tu viens, les augures ne vivent pas dans la forêt. Honorées, célébrées comme les royales prêtresses qu’elles sont, elles vivent au cœur de la cité.
Phoenix. Jamais tu n’aurais cru arriver un jour à bon port. Contre ton flanc, ton chargement palpite, soucieux de se rendre finalement aux cimes du désert, sans doute. Tu sais que tu devrais rester sur tes gardes – ce ne serait pas la première fois qu’une jolie jeune femme se révèle être la dernière des guenaudes – mais, en toute honnêteté, Azur, t’as même plus la force d’être méfiant.
Tu essaies, malgré ton souffle court, d’entretenir la conversation.
« How far from Phoenix are we? I-I need to get there, I have t-to… » Bah oui, vas y, dévoile ton plan à la première des mages venue. Très malin, ça. « Did you hear about the Dark Hordes? Have they reached this part of the queendom yet? Please, tell me I’m not too late. »

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Ditch the clowns, get the crown

The Hordes? They were defeated years ago, stranger, when the Old World disappeared. Don’t tell me your mother never told about how Paris fell in the Underworld to save the Pilgrims as… Oh, no.

Je vois mon erreur dans ses yeux quand je parle de sa mère. Je connais cette ombre. C’est celle qui m’habite quand je revois, seule immortelle ayant encore connue la Cité des Lumières à son firmament, le sourire de Milo dans un miroir, le rire de Chiara dans un courant d’air, la force de Stella sur l’écorce d’un arbre millénaire. Je connais trop cette ombre qui habite le survivant pour ne pas laisser un frisson parcourir mon échine. Elle n’est pas une amie que j’ai plaisir à retrouver, non, elle est l’Ennemie de tout. Elle seule pourrait ternir mon soleil afin de la vaincre.

I see. I’m sorry for all the horrors you must have witnessed.

Imperceptiblement, le cristal de mon bâton fait rayonner les bois d’une tranquillité invisible mais accueillante afin que le guerrier brun reçoive le peu de réconfort que je puisse lui donner. Je prends un instant pour admirer le charme discret des terres brunes : que restera-t-il de ma chère forêt une fois que les Hordes Noires auront rattrapé ce jeune chevalier ? Comment est-il possible que je vois les arbres immortels périr si souvent, moi-même qui ai évité les éphémères humains pour échapper à la peine de sentir leurs courtes vies s’effondrer ? Interrogations sans intérêts tant la quête de l’étranger est pressante.

I fear you arrived at the worst time possible. Queen Aurore (Yes, it’s a weird name, it’s from the Old Paris) has imprisoned the Pierres Dorées in the Mirror Dimension. And since I’ve been replaced by archmage Dizzalyr as Hand of the Queen, I won’t be able to reach her to bring her back to reason before it’s too late… And no way we will reach Empress Odalie (Yes, it’s a weird name, it’s from old Paris too.) without her ex… without her ex bodyguard, Williams.

J’essaye de ne pas m’appesantir trop sur les détails de chacune de ces nouvelles qui me blessent toutes plus les unes que les autres car personne n’aime trop d’exposition mais, bon, l’étranger comme le lecteur vont devoir s’accrocher.

I’m sorry, it’s a lot of name. I’ll just add two before asking your’s : my name is Solveig Delacroix, at your service. I’m afraid we don’t have the time to drink tea at my house if the danger is as big as you say. We need to go now to Serpent’s mouth. We need the help of the most irritating, snobbish, agressive and dangerous cleric on that side of the Mississipi. Are you ready to meet L’Hirondelle ?

Ven 6 Sep 2024 - 23:26

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tw : deuil

« I’m sorry for all the horrors you must have witnessed. »
Tu hoches la tête silencieusement. Les excuses d’une inconnue ne te ramèneront pas toutes les âmes que tu as vu périr – néanmoins, sa compassion te touche. Lorsque les ombres tourbillonnantes ont englouti les cités de l’Est, les unes après les autres, il ne s’est plus trouvé personne pour compatir à ton malheur. Chacun fixait sa propre misère, gardant jalousement son coin de terre avec un individualisme qui a poussé les sombres êtres à diviser plus encore.
L’oreille que tu prêtes à sa litanie de noms est le plus attentive possible – hélas, ça veut dire pas beaucoup. Victime de ton ADHD ou simple fatigue de la route, tu sens se mélanger tous tes yeux des prénoms de l’Ancien Paris et des coups durs qui ont frappé ce côté-ci de l’empire.
« My name is Solveig Delacroix, at your service. » De nouveau, tu inclines la tête, laissant simplement ton nom s’échapper à travers tes mâchoires nouées. « Azur Riverwood, member of the New Orleans elite squad. » Le titre te semble terriblement pompeux : qu’est-ce-que votre groupe avait de si élite, au vu de comme les mercenaires de l’ombre vous ont fait plier ? Des flashs de tes terres tant aimées, perverties par les ombres et les orchidées faites de chair, te tirent un frisson consterné.
Les ennemis sont bien trop nombreux pour que tu refuses Solveig Delacroix pour alliée – le scintillement de son regard te fait songer que c’est peut-être elle, l’étoile dont parle la prophétie. Tes doigts se resserrent autour du cuir de ta bandoulière.
« I’m afraid we don’t have the time to drink tea at my house if the danger is as big as you say. We need to go now to Serpent’s mouth. We need the help of the most irritating, snobbish, agressive and dangerous cleric on that side of the Mississipi. Are you ready to meet L’Hirondelle ? »
« I’d rather not. » Les trois mots claquent, te surprennent toi-même, te contraignant à stopper ta marche. Est-il seulement encore temps d’être aussi catégorique ? Tu vois la lueur d’incompréhension voler dans le regard de Solveig. Comment lui expliquer ? Comment lui dire, ton dernier voyage chez les Pierres Dorées, et l’accrochage avec la cléresse qui vous a laissés, tous les deux fâchés ? Les mots que tu lui a assénés étaient cruels, indignes de toi – sans dire que tu le regrettes, Azur, tu comprends un peu qu’elle t’en veuille. « I mean… we have met already, and I am not sure that she will be inclined to help us. To help me. »
Comme l’araignée de tes souvenirs, tes mains viennent enserrer ton crâne.
Que faire ? Si les Pierres Dorées sont tombées dans la dimension miroir, alors il n’y a aucun espoir de pouvoir leur remettre l’œil. Se fier à quelqu’un d’autre est risqué, surtout lorsqu’il s’agit de ton ex ; mais lorsque les temps sont si sombres, quelle alternative reste-t-il ? Tes yeux abordent ceux, plus clair, de la magicienne, et tu te dis que s’il y a quelqu’un qui peut parvenir à bout de Nova, ce sera très certainement elle. L’appréhension au creux des tripes, tu finis par lui emboîter le pas. « Well, let’s give it a try, I guess. »

❂ ❂ ❂

« You have some nerve, Riverwood, I’ll give you that. » Aussi belle et aussi glaciale que dans tes plus affreux souvenirs – L’Hirondelle se tient devant vous, un serpent lové à son bras. La grotte dans laquelle elle a pris place s’éclaire d’une lueur lugubre. Rien à voir avec la clarté solaire de celle qui t’accompagne et à laquelle, dans un regard, tu tentes de tendre tes excuses. « Coming to me, after what you did to my sister… does her fate mean nothing to you? »
Un frisson parcourt ton échine : le sort qu’a connu Scarlett est, de loin, le plus grand regret de ta vie. Tu te pensais fort, croyais la protéger – hélas, les serviteurs de Tiamat étaient plus nombreux, et ils l’ont ravie sous tes yeux. Soumise par de la magie djinn, elle doit désormais arpenter les couloirs des hordes obscures et se plier au bon vouloir de ceux qui détiennent son gaesh. L’Hirondelle, par la connexion qu’elle partage avec ta compagne, doit sempiternellement souffrir des assauts que subit la rouge.
Ta détermination vacille, ta main se porte à ton épée.
« I’m not here for this, Nova-Blue. » L’amertume te ronge la gorge et t’aurais Presque envie de baisser les yeux plutôt que d’affronter les siens. La vipère siffle près de sa joue – elle la fait taire d’un petit shh. Malgré tout, tu surenchéris. « And I don’t have much time, either. This is about the prophecy. Solveig here told me about what happened to Phoenix. Is there a way to fulfill it still? »

Or has it all been for nothing?

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