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Jeu 29 Oct 2020 - 23:37

New Orleans, oh you'll make me dream
There is a house in New Orleans, they call the Rising Sun, and it's been the ruin of many a poor boy, and God I know I'm one

Ce n’était pas la première fois que le dragon de fer venait en Nouvelle Orléans, mais c’était certainement la première qu’il y venait de soir. Profitant d’une journée de congé qui se faisait rare dans son champ d’études, il avait eu dans l’idée de venir rendre visite aux Riverwood, lui et Grace s’étant entendu sur un dîner dans le futur rapproché. Le Sanctuaire Riverwood lui avait toujours semblé un endroit accueillant et sécuritaire, un endroit où il pouvait être lui-même, ou presque. Rhea connaissant désormais son secret après l’incident avec la police, il ne craignait plus autant de parler librement, du moins devant elle. Étant fidèle à son nom, le Sanctuaire l’accueillait comme un membre de la famille, son petit refuge où il savait pouvoir se retraiter lorsque besoin y était. Il y avait un seul petit accroc ce soir; Ezra n’avait pas prévenu, comptant faire une visite surprise à Grace avec un petit cadeau d’anniversaire en retard. Le truc c’est qu’il ne savait pas encore quoi lui offrir, et le quartier de Pontchartrain semblait idéal pour ce genre de magasinage dernière minute. Il n’avait jamais pris la peine de réellement l’explorer, mais il le connaissait du moins de vue, l’ayant déjà fréquenté pour se faire le tatouage caché qui ornait sa cheville.

C’est d’ailleurs devant le Moondust Tattoo Parlour qu’il arriva après avoir emprunté un portail, seule destination dont il connaissait assez bien l’apparence pour se l’imaginer. Ses affichages néons ajoutaient à la brillance environnante de la rue passante, peuplée d’une multitude de boutiques de tout genre, de bars à la musique retentissant jusque dehors et restaurants dont les arômes diversifiés se mêlaient à l’odeur fraîche de la nuit d’hiver. Frissonnant un peu, le Stonegold rentra davantage sa tête dans son manteau et s’élança d’un pas sûr dans l’inconnu de la ville, se mêlant à la foule d’oiseaux de nuits qui se pressaient déjà ici et là pour faire la fête ou se prendre une cuite dans un bar. Il se dit qu’en marchant simplement le long de la rue, il n’aurait pas de mal à trouver quelque chose que Grace apprécierait, et en effet il ne s’était pas trompé; à quelques minutes de marche du salon de tatouage se trouvait une boutique geek dont la dragonne lui avait parlé quelques fois. Il ne s’y connaissait pas vraiment en jeux vidéo, davantage passionné par la musique et l’escrime, mais il avait assez écouté Grace parler des nouveautés pour savoir à peu près ce qu’elle apprécierait qu’il lui offre. Il poussa la porte de la boutique, posant ses yeux sur divers comics et jeux de société dont il n’avait entendu parler que de nom. Il n’était vraiment pas à sa place ici, avec ses petits vêtements de marque et ses accessoires coûteux, et les employés ne tardèrent pas à venir lui demander s’ils pouvaient l’aider. Il demanda une copie de « truc muche punk avec des chiffres » et on lui sorti, avec un petit sourire moqueur, une copie toute neuve de Cyberpunk 2077. Il paya puis ne se le fit pas dire deux fois pour sortir, déjà lassé des conversations sur Donjons et Dragons et des cartes Magic qu’il entendait à l’arrière, où se rassemblaient des groupes de joueurs sur des tables.

Le froid vint lui mordre le visage dès ressorti, et il rangea le précieux cadeau dans une des larges poches de son manteau. Quelque part, un commerce crachait « The House of the Rising Sun » de The Animals à travers ses portes; le jeune musicien sourit, saluant la référence à la ville dans laquelle il se trouvait. Malgré l’ambiance bien agréable, un regard à gauche, à droite, puis il se rendit compte qu’il ne savait pas du tout où il était maintenant, et encore moins comment se rendre au Sanctuaire Riverwood. Plissant des yeux pour essayer de déceler les noms des rues sur des panneaux, il arrêta une passante au hasard d'un salut de la main, découvrant l'éclat de son catalyseur reflétant les mille et unes lumières qui dansaient dans la rue.

« Excusez-moi, pourriez-vous m’indiquer s’il y a encore des bus à cette heure pour Pine Village? »


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Âge : 27 ANS (03/07/1994) ♦ encore jeune et bien l'intention de ne pas vieillir trop vite
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Résidence : NOUVELLE ORLÉANS ♦ appartement à Pontchartrain
Profession : GESTIONNAIRE du disquaire indépendant Peaches Records ♦ BRISEUSE de coeurs et de sommiers
Faceclaim : Cynthia Senek
Pouvoirs/capacités : SIRENE ♦ spécialisée dans la manipulation d'autrui par le son de sa voix
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Ven 30 Oct 2020 - 9:34
New Orleans, oh you'll make me dream.
Odalie x Ezra

Le mois de décembre à la Nouvelle Orléans était comme tous les autres mois : le coucher moins tardif du soleil ne laissait que plus de temps à la vie nocturne de la ville pour se déployer. A peine l’astre du jour disparu, les rues de Pontchartrain s’animaient de mille et une lumières colorées, alléchant les passants à venir s’aventurer dans les brasseries et les commerces.
Au milieu de toutes ces allées multicolores, Odalie tira avec force le rideau de fer qui verrouillait la devanture du Peaches Record. Incroyable que l’on ait rien inventé de mieux que ces vieilleries qui grinçaient de tous côtés lorsqu’on les tirait vers le bas. Mais la sirène ne s’en formalisa pas. Un coup de clé pour fermer boutique, et voilà qu’elle repartait déjà en direction de son appartement, son pas léger sur les pavés polis de son quartier.
La journée avait été extraordinaire. Avec l’approche des fêtes, nombreux étaient les clients et clientes qui cherchaient LA perle rare à offrir à leurs amis mélomanes. Fébriles, ils fouillaient dans les rayonnages, impatients de découvrir une pépite dissimulée parmi les vieux vinyles. Odalie adorait cette partie-là de son métier. Certes, la gestion n’était pas désagréable, l’équipe qu’elle avait recrutée était très conviviale et professionnelle … mais quel plus grand plaisir que de parler symphonie avec des connaisseurs ? Que de prêter une oreille attentive aux besoins des clients, leur conseillant les sons les plus adaptés à leurs requêtes ?
Lors de ces discussions, Odalie pouvait se laisser aller à parler avec passion de la seule chose qu’elle aimait autant qu’elle-même : la musique.

Tandis que l’air froid lui assaillait les joues, la jeune femme ne put s’empêcher de songer avec nostalgie à cette époque bénie où elle était violoncelliste dans un grand orchestre.
Peut-être aurait-elle dû chercher de nouveau un groupe en arrivant à la Nouvelle Orléans … mais elle s’était retrouvée rapidement avec un commerce entier sur les bras, et pas vraiment de compétences pour le tenir. Elle était tombée amoureuse du Peaches Record, de ses vieux étalages et de sa décoration rétro. Toute à sa quête de rendre le disquaire le plus agréable possible à ses visiteurs, la brune avait délaissé sans y penser son violoncelle, sa harpe et sa viole de gambe dans un coin de son appartement.
Ce soir-là, Odalie contempla avec contentement les lumières de la ville qui s’allumaient sur son passage. Vêtue sous son long manteau ouvert d’un simple slim noir et d’un haut qui découvrait de larges pans de peau, la sirène frissonna au contact de la brise fraîche qui lui chatouillait l’abdomen.
Les mains dans les poches, la belle inspira à plein poumons l’air de ce début de nuit.

Ses considérations musicales se virent bientôt interrompues par l’intervention d’un jeune homme qui lui demandait son chemin. Odalie, coupée dans son élan, prit un instant pour détailler l’inconnu. Adolescent, sans doute à peine majeur, il avait un visage dur et volontaire. Tenant sous son bras un paquet cadeau, il avait cet air perdu de ceux qui ne connaissent pas la ville où ils se trouvent.
« Je … » hésita-t-elle.
La bague. La bague que l’étranger avait au doigt. Une bague en or, représentant un dragon qui enserrait de ses crocs un diamant. Cela aurait pu n’être qu’un bijou, mais Odalie avait appris avec le temps à se fier à son instinct. Cette bague n’était pas qu’un simple morceau d’or ciselé.
Un catalyseur.
Ce qui signifiait que le jeune homme, en face d’elle, était … un dragon.
Si la sirène ne nourrissait pas de colère particulière à l’encontre des dragons, elle savait bien que là où il y avait des reptiles de ce type, il y avait des ennuis. Instinctivement, elle porta la main à sa poitrine, où une fiole d’eau salée reposait distraitement entre ses seins. Preuve qu’elle était une sirène, une Surnaturelle.
Inutile d’alimenter la probable haine du jeune dragon envers son espèce. Odalie se décida finalement à lui répondre dans un portugais irréprochable :
« Me desculpe, nao falo ingles. » Je suis désolée, je ne parle pas anglais.

La sirène adressa à son interlocuteur un sourire éclatant, évitant de laisser transparaître l’inquiétude qu’il ait vu son collier. Puis elle reprit lentement sa marche en direction de son appartement, plus désireuse que jamais de s’y retrouver cloisonnée.

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Lun 9 Nov 2020 - 22:45

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Il y avait toujours quelque chose d’un peu magique propre aux atmosphères nocturnes, surtout dans une ville comme celle-ci où la magie semblait être chose commune, habitant chaque citoyen, chaque bâtiment, chaque événement qui s’y tenait et d’où tout son charme découlait sans doute. L’effet devait être décuplé avec l’approche du réveillon, la bonne humeur régnant de façon générale dans les cœurs malgré le stress des préparations et les achats de dernière minute.  Bien que Noël n’était pas la fête préférée d’Ezra, moins attaché à cette coutume davantage humaine et ses racines religieuses, il voyait ce temps de l’année comme une bonne façon de renouer avec la famille et les amis, tout ça sous l’œil bienveillant du Grand Dragon. S’il n’en avait peut-être pas l’air aux premiers abords, le jeune homme appréciait grandement faire des cadeaux à ceux qui comptaient pour lui, et il travaillait fort chaque année pour trouver le petit quelque chose qui ferait le plus plaisir à la personne qui le recevrait. Celui d’Aidan était déjà prêt, un petit paquet soigneusement emballé, une lettre pliée sous le ruban, caché profondément sous son lit, là où il savait que personne ne viendrait fouiner. Ce n’était d’ailleurs pas particulièrement surprenant de sa part de s’aventurer hors du Domaine à une telle date, là où tout le monde préparait frénétiquement le lendemain, il se joignait à la partie, comptant partir avec le cadeau d’anniversaire de Grace rendre visite aux Riverwood puis rentrer tranquillement chez lui, peut-être arrêter une heure dans un café entre temps, profiter de la tranquillité en regardant quelques flocons tomber. Mais pour cela, il devait d’abord trouver son chemin, et ça semblait plus difficile qu’il ne l’avait imaginé.

La jeune femme qu’il avait arrêté au hasard dans la rue pour demander des directions lui semblait sans aucun doute native de la ville ou du moins habituée, sa démarche sûre ne lui semblant pas celle typique d’un touriste. Elle était habillée d’une façon plutôt surprenante pour le jeune dragon qui frissonnait sous son manteau, sa peau grandement exposée au froid de décembre. Il tenta de ne pas sourciller en demandant sa question, après tout il n’était pas là pour juger de la tolérance aux températures des gens, mais il devait souligner la dédication qu’elle avait pour son style. Lui préférais rester classy, mais sous une bonne couche épaisse de tissu, surtout en plein hiver. « Je… » il vit ses yeux ambre glisser rapidement sur son catalyseur puis sa main sur sa poitrine, touchant doucement une petite fiole remplie d’eau qui y reposait. Il rapporta rapidement son regard au visage de la jeune femme, afin de ne pas être impoli et rester respectueux malgré ses atouts plutôt évidents. Une fiole d’eau. Il venait d’aborder une sirène en pleine rue. Il se sentit soudainement vraiment stupide; de toutes les personnes à qui il aurait pu demander l’horaire du transport en commun, il fallait qu’il tombe sur l’ennemi juré ancestral de son espèce. Lui n’avait absolument rien contre le peuple de l’eau, il se sentait d’ailleurs plutôt mal pour les horreurs que leur avait infligé ses ancêtres dragons. C’était barbare et indigne du statut que voulait se donner les siens. Ainsi ne fut-il pas surpris quand elle lui répondit dans une langue qu’il ne reconnaissait pas avant de faire volte-face rapidement, marchant avec des pas pressés qui tentait sûrement de mettre le plus de distance possible entre lui et elle. Sa morale lui dictait de la laisser tranquille, après tout c’était une réaction plutôt normale, et la poursuivre serait de bien mauvais goût, mais d’un autre côté le désir de rattraper sa première impression le brûlait, et la curiosité de parler à une véritable sirène pour la première fois était bien plus forte. Il se dit que si elle insistait, il la laisserait bien-sûr continuer son chemin.

Ainsi il trotta derrière elle pour la rattraper, son paquet bien serré sous son bras. « Mademoiselle ! » Il ne croyait pas réellement qu’elle ne parlait pas anglais, après tout si elle venait d’ici elle devait au moins en avoir des rudiments, ou peut-être du français vu la ville. Ezra ne parlait pas bien français mais en avait appris des rudiments à l’école et pensait pouvoir se débrouiller pour une conversation simple, si c’était le cas. Il arriva finalement à côté d’elle une fois de plus, et tenta une phrase en français rudimentaire, avant de la répéter en anglais.
« Désolé, je ne voulais pas vous effrayer… je cherche simplement mon chemin, je ne veux pas d‘ennuis. » il baissa la voix un peu, jeta un rapide coup d’œil derrière lui alors qu’il tentait de replacer sa chevelure défaite par le vent. « Entre surnats, on peut bien se donner un coup de pouce non ? J’ai de l’argent si vous voulez, en échange de votre service ». D’expérience, le jeune Stonegold savait que les billets achetaient facilement les bonnes faveurs de la majorité, et pouvait parfois démanteler des situations plutôt complexes. Il se rappela avec amertume comment il aurait dû se rappeler cette règle un peu plus tôt dans le mois. Offrant un sourire sincère et amical à la jeune femme, il commença à fouiller ses poches pour une compensation monétaire à sa demande de directions… et pour l’angoisse qu’il lui avait visiblement infligé.



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Mer 11 Nov 2020 - 22:09
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Odalie x Ezra

L’esprit bouillonnant d’Odalie fonctionnait à plein régime tandis qu’elle s’éloignait du dragon égaré. La sirène n’était pas dupe, elle avait bien vu le léger glissement de regard du jeune homme sur son pendentif. Alors, quoi ? L’avait-il reconnue comme sirène ?
Dans le cœur d’Odalie, la race des inconnus importait peu. Intimement convaincu que dans chaque recoin du monde et de la biodiversité, on trouvait du bon comme du mauvais, elle ne se formalisait pas outre mesure de l’appartenance de ses interlocuteurs à telle ou telle espèce. Pour autant, la brune savait bien que ce n’était pas le cas de tous. Les dragons, en particulier, affectaient cette manière de penser bien trop rigide qui les poussait à repousser tout ce qui ne pensait pas comme eux. Les sirènes, en particulier. Le pauvre jeune homme semblait véritablement perdu dans les ruelles glacées de la Nouvelle Orléans, mais mieux valait ne pas tenter le diable.
A peine avait-elle fait quelques pas qu’elle entendit de nouveau la voix du gamin l’invectiver dans son dos. Sans se retourner, elle entendit son jeune stalker accourir à ses côtés. Baragouinant dans un français à l’accent déplorable, le dragonnet visiblement embarrassé tenta de désamorcer la situation.
Sa voix se réduisit bientôt à un secret chuchotement, lui proposant un peu d’argent si elle lui indiquait le bon chemin.

« Pardon ?! » s’exclama Odalie, oscillant sans pouvoir se prononcer entre l’hilarité et l’indignation.
Le jeune dragon venait-il réellement de lui proposer une contrepartie financière ? Pour … qu’elle lui indique l’itinéraire jusqu’à Pine Village ? Devant l’air visiblement désolé de l’adolescent, la sirène ne douta plus de la sincérité de sa requête et éclata de rire. Elle rit, elle rit de tout son soûl, les éclats veloutés de sa voix s’élevant dans la ruelle et faisant retourner vers elle les passants. Même le jeune surnaturel, qui lui faisait face, s’arrêta de fouiller dans ses poches pour la fixer.
Odalie en avait presque les larmes aux yeux. Il lui fallut une bonne minute pour retrouver son sérieux, ou du moins assez de souffle pour pouvoir s’adresser de nouveau au dragon. L’expression dépitée de celui-ci avait cédé la place à un visage nettement plus détendu. La sirène se fit la réflexion que cet air amusé donnait au visage du jeune dragon un air nettement plus doux, presque innocent.
« Non mais ça va pas bien, toi ! » lança-t-elle entre deux respirations. « Tu proposes ton argent à n’importe qui dans la rue, comme ça ? »
Bien sûr, Odalie n’était pas la dernière à accepter ce genre de dédommagements pour de menus services, mais là … l’air innocemment inquiet de l’adolescent donnait plutôt l’envie de lui asséner une bourrade amicale que de lui extorquer quelque somme que ce soit. Il tenta une justification malhabile, bafouillant et rosissant, qui donna à la sirène un nouveau motif d’hilarité.
« Allez, ça va, gamin, t’en fais pas. »
Un sourire qui n’était qu’à demi-moqueur éclaira le visage de la brune.
« Je m’appelle Odalie. » reprit-elle avec bienveillance. « Le plus rapide pour Pine Village, c’est de marcher dans cette direction, là-bas. »
D’un geste, elle désigna la large rue commerçante qui reliait Pontchartrain au reste de la ville. Le jeune homme, reconnaissant, voulut de nouveau trouver un peu d’argent à lui fournir, ce qui arracha un théâtral soupir à la sirène.
« Laisse ton argent, je te dis. »
Hésitation. Allait-elle vraiment le laisser repartir ainsi en direction de Pine Village ? Nul besoin d’être un génie pour deviner la destination d’Ezra : la demeure Riverwood. Avec son paquet cadeau sous le bras, il devait certainement avoir une occasion spéciale à célébrer avec le clan. Alors, oui, Odalie aurait pu le laisser repartir comme une fleur avec tous ses billets en poche, ou bien … elle pouvait aussi profiter d’avoir un jeune dragon pas trop hostile sous la main pour essayer de comprendre comment étaient éduqués les gros lézards vis-à-vis de leurs camarades sirènes. Elle mettrait ça sur le compte de la curiosité scientifique.
« Si tu veux vraiment me remercier, allons boire un chocolat chaud au café du coin, ça suffira. » glissa-t-elle sur un ton malicieux, avec un clin d’œil pour son jeune acolyte.


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New Orleans, oh you'll make me dream - Feat. Odalie Empty Re: New Orleans, oh you'll make me dream - Feat. Odalie

Ven 11 Déc 2020 - 20:49

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L’or mène le monde.
Du moins, c’est ce qu’Ezra avait cru.
Quand on naît dans une fortune telle que celle de sa famille, où le luxe et la somptuosité fait partie du quotidien et où le manque ne s’est jamais fait ressentir enfant, il est facile de perdre de vue la réelle valeur des billets et pièces sonnantes et trébuchantes. L’argent ne devient qu’une simple ressource, un bien qui va de soi, une possession naturelle pour les membres d’une grande famille de dragons, ne démentissant pas l’imagerie vieille comme le monde du grand reptile dormant sur son trésor. Ainsi, depuis l’incident en début de mois avec la police de Phoenix, ne passait plus un jour sans que le jeune homme garde sur lui une bonne quantité d’argent liquide sorti de son compte personnel, à défaut d’avoir une carte de crédit. Mieux valait être prudent désormais, et, de plus en plus conscient qu’avec la bonne quantité de liquidités on pouvait se sortir indemne de n’importe quelle situation, il fût surpris quand la sirène le regarda, bouche-bée, et se mit à rire à tue-tête. Arrêtant son geste à demi dans le fond rembourré de ses poches, le dragon ne savait comment réagir, un peu pris par surprise par cette réaction éclatante qui sortait complètement du personnage angoissé qu’il s’était construit mentalement en voyant la jeune femme prendre la poudre d’escampette quelques instants plus tôt. Était-il tombé sur une tarée ? De son expérience limitée et de son point de vue dragonnesque du monde, Ezra s’était figuré que les gens de plus… basse naissance ne refuseraient jamais de l’argent contre un service, ce bien essentiel qui rendait le monde fou, ce pouvoir brut matérialisé sous la forme de petites tranches de papier encré. Ainsi affichait-il une expression de la plus totale incompréhension, un peu nerveux devant ce retournement de situation inattendu. Il hésita franchement à rebrousser chemin et trouver quelqu’un qui voudrait bien de son honnête échange de services, sentant la piqûre de l’insulte lui brûler le fond de la poitrine, mais au dernier instant il changea son air renfrogné pour un léger sourire; si cette sirène n’était vraiment pas très brillante, ça ferait une anecdote rigolote à raconter à Aidan ou Grace la prochaine fois qu’il les verrait.

« Non mais ça va pas bien, toi ! Tu proposes ton argent à n’importe qui dans la rue, comme ça ? ». Le Stonegold ne comprenait franchement pas ce dont la sirène essayait de lui parler, de plus en plus confus. Bien-sûr qu’il ne proposait pas son argent à n’importe qui, il n’était pas sot; mais elle n’était pas n’importe qui, elle était la personne à qui il avait demandé son chemin. Vraiment, il n’avait jamais vu personne refuser une compensation monétaire avec tant d’hilarité. À quoi servait l’argent si ce n’était pas pour se rendre la vie plus facile ? Peut-être n’était-elle pas d’ici, et que proposer de l’argent lui était une insulte… ou qu’elle avait autant d’or que sa famille, et qu’alors, quelques dollars de plus ne lui faisait à elle aussi ni chaud ni froid.

« Uh, désolé, hm… normalement... ». Il arrêta sa phrase en plein centre, incertain des formules de politesse à emprunter si elle était insensible à celle de la monnaie.
« Allez, ça va, gamin, t’en fais pas ». La brune se mit à lui sourire, mais vraiment, Ezra ne savait plus si c’était par sottise, moquerie ou simple folie. Il ne lui sourit pas. La main sortie de son manteau pendait à son côté, la fourrant dans l’une de ses poches de pantalon, faute de savoir quoi faire de ses doigts vides de pièces.

« Je m’appelle Odalie. Le plus rapide pour Pine Village, c’est de marcher dans cette direction, là-bas.»
Il aurait pu simplement la saluer sèchement d’un coup de tête et partir dans la direction indiquée, ce qu’il brûlait d’envie de faire après cette humiliation très publique, mais ses parents l’avaient mieux élevé et il rechercha ainsi une dernière fois pour son portefeuille d’un geste obstiné, ce qui bien sûr ne manqua pas d’arracher une nouvelle remarque exaspérée à la créature de l’eau. Le dragon serra sa mâchoire quelque peu, seul signe visible de son agacement grandissant. Tant pis, pensa-t-il. Visiblement elle aurait bien eu besoin de quelques billets pour se vêtir davantage en plein hiver, mais ce n’était plus son problème.
« Si tu veux vraiment me remercier, allons boire un chocolat chaud au café du coin, ça suffira ».
Ezra était incertain de ce qu’un chocolat chaud ferait pour la remercier, mais il repensa à son envie plus tôt de s’arrêter dans un café quelconque pour relaxer, et à l’obligation qu’il ressentait envers cette Odalie, d’une part parce qu’elle était une sirène et il était incertain si ce serait raciste de refuser, et d’une autre part parce après avoir tant tenté de lui offrir une compensation, ce serait vachement impoli de s’en aller comme ça après sa demande. Finalement, la vague menace d’un kidnapping lui vint en tête, entendant déjà sa mère lui reprocher de partir explorer des villes avec des inconnus, mais il repoussa l’idée : il était amplement capable de se défendre si quoi que ce soit arrivait, et puis, ce chocolat chaud était une bonne excuse pour amasser plus d’anecdotes moqueuses à raconter à ses amis. Il haussa légèrement les épaules en soupirant :
« Pourquoi pas. Vous connaissez un endroit bien réputé ? ». Hors de question d’aller traîner dans un café miteux pour pauvres. Il allait bien voir si sa théorie de fortune aquatique se tenait. Il tendit finalement sa main libre à la sirène pour une poignée de main, se redressant dans une posture plus digne de son rang.
«  Ezra Percival Stonegold. Heureux de vous rencontrer. Désolé de vous avoir effrayée, tout à l’heure ».

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Dim 20 Déc 2020 - 17:09
New Orleans, oh you’ll make me dream.
Odalie x Ezra

Le gamin ne souriait pas. Visiblement, il avait été assez offusqué qu’Odalie refuse son argent. Sans doute un de ces dragons millionnaires persuadés que l’or dominait le monde et gardant jalousement son trésor entre ses grosses pattes écailleuses. Son port altier et son visage bien trop carré ne traduisaient qu’une seule chose : l’ambition. La sirène eut du mal à déterminer s’il était vexé, agacé ou bien amusé par leur rencontre aléatoire dans les rues de la Nouvelle Orléans. Il ne devait pas avoir l’habitude des sirènes. Pas plus qu’Odalie n’avait l’habitude des dragons, en tout cas.
Celui-ci avait l’air d’être un sacré spécimen.
Dans un registre bien trop soutenu pour un garçon de 18 piges, le dragon lui demanda si elle connaissait des « endroits bien réputés ». Dire qu’elle avait juste proposé le café du coin … elle se demanda brièvement si le jeune homme debout devant elle, qui transpirait l’argent, faisait partie de ces espèces de bobos qui mangeaient des graines et s’achetaient des vêtements hors de prix en peau de bébé peuplier ou s’il était juste un gosse de riche né avec une cuillère en argent dans la bouche qui ne comprenait pas d’autres langage que celui de la monnaie et finirait trader avec une maison de vacances sur la Côte d’Azur.
La présentation lui ôta tous ses doutes. Se redressant plus encore -Odalie n’avait pas imaginé que cela fut possible-, il lui tendit une main large en énonçant son patronyme complet. Ezra Percival Stonegold. Deux prénoms lourds de sens et un nom de famille dont le même le plus idiot des Chasseur aurait entendu parler. Immédiatement, la brune décida qu’elle l’appellerait Percival. Classe, chevaleresque. Tout ce qu’on attendrait d’un protecteur de l’humanité dans toute sa splendeur.
La sirène ne put s’empêcher de glousser en lui rendant sa poignée de main.
« Eh ben, je savais que les Stonegold roulaient littéralement sur l’or ... » railla-t-elle. « ... mais je ne pensais pas qu’ils se promenaient dans la rue avec l’équivalent d’un SMIC dans leurs poches ! »
Son ton était ironique, sans doute un peu trop. Un instant, elle eut peur d’avoir poussé le bouchon un tantinet trop loin et qu’Ezra, au lieu d’aller boire avec elle le chocolat chaud proposé, ne préfère se transformer en gros lézard volant et lui apprendre les bonnes manières à coup de grillade de sirène.
« T’en fais pas pour toute à l’heure, Percival. »  reprit Odalie avec une voix plus douce. La voix de celle qui n’a pas vraiment envie de finir dans la salle des trophées de chasse des Stonegold pour un trait d’humour un peu lourd. « Et tu peux me tutoyer, tu sais. »
Ils ne devaient même pas avoir dix ans d’écart. Hors de question de se laisser appeler Madame et vouvoyer comme une quarantenaire en col roulé. Elle préférait qu’Ezra la considère comme faisant partie de sa génération : cela serait nettement plus gratifiant pour son estime d’elle-même, et elle pourrait ainsi remiser les cols roulés quelques années encore.
« Y a un café sympa au bout de la rue. » reprit-elle, répondant à la question du jeune Stonegold. « Je ne sais pas s’il est réputé, comme tu dis, mais moi je le trouve bien. Tu me diras si ça te plaît. »

L’atmosphère chaleureuse et conviviale du Kofi coffee enveloppa les deux Surnaturels comme une moelleuse couverture par un soir d’hiver. Odalie était une habituée de l’établissement et, malgré son nom absolument ridicule, celui-ci proposait toutes sortes de pâtisseries et de boissons chaudes avec un rapport qualité-prix défiant toute concurrence.
Sourire sibyllin sur les lèvres, la belle s’installa avec son jeune compagnon à une table en pierre située près de la baie vitrée. Après avoir commandé un chocolat chaud et un cheescake au specullos, elle retira son manteau et se cala bien confortablement contre le dossier de sa chaise.
Ezra Percival était assis en face d’elle. La brune le détailla, avec ses vêtements bien trop lisses et son visage à la fois sévère et jeune. Elle était là pour en apprendre plus sur l’éducation dragonesque. Après tout, il lui sembla que ce jeune homme faisait exception parmi les serpents volants et s’avérait trop occupé à compter ses pièces de monnaie pour détester les sirènes. Cela dit, il n’y avait qu’un seul moyen d’en avoir le cœur net.
Odalie se pencha au-dessus de la table, coudes sur la pierre tiède et mains encadrant son visage fin. Comme pour faire une confidence à son interlocuteur.
« Alors, Percival … » fit-elle en laissant traîner le prénom entre ses lèvres comme une provocation. « … on t’a dit quoi sur les gens comme moi ? »


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Les quelques curieux qui avaient tourné leurs têtes à l’éclat de rire cristallin de la sirène commençait à se disperser, retournant à leur quotidien fade de simple citoyen. Tant mieux, pensa immédiatement le dragon. Des témoins de moins au spectacle d’humour sponsorisé par les fonds marins. S’il essayait généralement de passer relativement inaperçu en public pour s’éviter des ennuis de chasseurs ou de policiers anti-surnaturels zélés, c’était définitivement raté pour aujourd’hui. Il se demandait ce que le public avait pensé de la scène; peut-être passait-il pour un jeune trop plein de billets essayant de s’acheter des services inappropriés à une dame de la rue. Vu leurs habits respectifs, ce n’était pas une hypothèse improbable. Il s’accorda un instant pour se réprimander en silence ses pensées peu aimables, qui avaient tendance à abonder lorsqu’il se sentait insulté. Après tout, c’était lui qui l’avait dérangée, et poursuivie. Elle pouvait bien se moquer un peu, il savait au fond qu’il l’avait cherché. Jamais cependant n’allait-il l’admettre à haute voix.

Il saisit énergiquement la main qu’elle lui tendit en retour et la serra comme le veut le code de politesse. Il avait presque l’air d’un homme d’affaire concluant une transaction, et s’interdit de se remettre à faire abonder des pensées réductrices. Il avait conscience qu’il agissait un peu en enfant, et Rhaegar ne serait pas fier s’il entendait ce qu’il avait entre les deux oreilles.  Il était un Stonegold; il valait mieux que ça. En serrant sa main, la sirène gloussa un peu de nouveau, avant de lui lancer : « Eh ben, je savais que les Stonegold roulaient littéralement sur l’or ... » Ezra planta son regard pâle dans celui, ambre, de son interlocutrice, levant un sourcil provocateur à son intention en attendant la suite de la phrase qui s’annonçait moqueuse… « ... mais je ne pensais pas qu’ils se promenaient dans la rue avec l’équivalent d’un SMIC dans leurs poches ! ». Il ne se gêna pas de rouler des yeux, expirant par le nez, trahissant son niveau inexistant d’amusement. Il allait lui répliquer que les sushi shops engageaient si elle était si pauvre que ça, mais elle ne lui laissa pas le temps de délier sa langue. « T’en fais pas pour toute à l’heure, Percival. » Le ton était plus doux, quittant les inflexions piquantes de sa voix, ce qui le surpris. Elle avait décidé d’employer Percival, son deuxième nom aux consonnes pompeuses. Était-ce une tentative de l’amadouer et de calmer le jeu, ou le début d’une nouvelle moquerie ? « Et tu peux me tutoyer, tu sais. » S’il n’avait pas dans l’idée de conserver une certaine contenance, il aurait soupiré de soulagement. Il avait sincèrement envie de balancer la politesse par la fenêtre après cette trop longue séance d’humiliation à son égard. De toutes façons, elle n’avait pas l’air si vieille et sage que ça. Rebondissant sur sa mention d’établissement réputé, elle ajouta finalement : « Y a un café sympa au bout de la rue. Je ne sais pas s’il est réputé, comme tu dis, mais moi je le trouve bien. Tu me diras si ça te plaît.»
« Entendu », lui répondit-il simplement, ne pouvant cacher un certain dédain forcé dans ses yeux. En vrai il se foutait bien de la qualité de l’endroit, mais son statut supérieur était la dernière chose qui sauvait son égo en esprit. Autant en rester là pour le moment.

Le « Kofi coffee », malgré son nom kitsch, offrait une atmosphère fort agréable. Il balaya l’endroit du regard avec l’air de ceux pour qui rien n’est jamais assez bien, et pourtant, il était fort heureux du choix de la dénommée Odalie. Les pâtisseries avaient toutes l’air meilleures les unes que les autres, et le choix de boisson était bien plus que large. Il arrêta son choix sur des petits croissants au chocolat ainsi qu’un simple café au lait. Il offrit, un peu en blague, de payer pour les consommations de la demoiselle, s’attendant à se faire refuser. Ils finirent par s’assir à une table en pierre près des fenêtres, Ezra en face de la sirène. Il prit la peine de lisser ses vêtements avant de s’asseoir, toujours aussi inconfortablement droit dans son siège. C’était véritablement la première fois qu’il conversait plus de 5 minutes avec une représentante du peuple de l’eau, et malgré ses airs sévères et réservés, il était bien heureux d’avoir cette opportunité. Il ne pensait plus vraiment à amasser des anecdotes moqueuses pour raconter à ses amis; même s’il avait encore le désir d’étaler sa répartie dans quelques remarques ironiques, cela faisait bien plus partie d’une joute mentale distrayante que d’une réaction offusquée.
« Alors, Percival … on t’a dit quoi sur les gens comme moi ? »
Un sourire s’étira sur les lèvres du jeune dragon. Il prit son temps pour répondre, sirotant sa première gorgée de café, ses doigts pianotant doucement sur la surface minérale de la table.
« On m’a souvent dit de me méfier des gens comme toi, surtout lorsqu’il est question d’être l’objet d’une hilarité aussi publique… » commença-t-il, toujours le sourire un peu moqueur aux lèvres. « …. mais si tu parles des sirènes, c’est une autre histoire ». Il laissa son regard dériver vers la rue, suivant quelques secondes les mouvements des passants.
Sur un ton un peu plus sérieux, quittant le ton rieur, il continua. ]b]« J’ai grandi avec les bases historiques. L’histoire de ton peuple et de nos relations… houleuses, en version adoucie, comme tous les livres d’histoire en sont coupables. Mais si tu te demandes, je n’ai pas grandi dans une maison qui s’adonnait à de vulgaires préjugés raciaux. » [/b]
Tant pis si Odalie s'attendait à une conversation moins sérieuse. Ils se rattraperaient plus tard. Il fit un geste de la main dans les airs, comme pour balayer une idée invisible.
« Mais si c’est le cas de ton côté, je n’y prendrai pas offense. Promis, cette fois. »
Comment en vouloir aux sirènes de ne pas aimer les reptiles mythiques ? Vu leur histoire partagée, c’était tristement chose commune, et Ezra était assez mature pour comprendre pourquoi plutôt que de s’en insurger.


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Profession : GESTIONNAIRE du disquaire indépendant Peaches Records ♦ BRISEUSE de coeurs et de sommiers
Faceclaim : Cynthia Senek
Pouvoirs/capacités : SIRENE ♦ spécialisée dans la manipulation d'autrui par le son de sa voix
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Mar 5 Jan 2021 - 20:01
New Orleans, oh you’ll make me dream.
Odalie x Ezra

Sur la table de pierre, un chocolat chaud fumant et une délicieuse pâtisserie n’attendaient que d’être dévorées par la sirène. Percival, en face d’elle, n’avait pris qu’un café. Le garçon dégageait quelque chose d’étrange, une aura de contrôle permanent sur le moindre de ses gestes. Cette manière de se tenir, cette rudesse dans le regard, la main qu’il avait passé sur ses vêtements pour lisser des plis imaginaires avant de s’asseoir … comme s’il calculait en permanence le moindre de ses gestes. Attaché à maîtriser l’image qu’il renvoyait.
Et quelle image. Le jeune Stonegold avait beau avoir un physique d’adolescent, on lisait dans son regard et dans son attitude la volonté inflexible qui l’animait, flèche lumineuse qui filait à travers un quotidien choisi pour lui. Odalie ne l’imaginait pas un seul instant être intimidé, gêné ou se laisser marcher sur les pieds par quiconque.
Comme elle, finalement.
Ignorant la pique du jeune homme, Odalie entoura de ses deux mains la tasse en céramique contenant le chaleureux breuvage qui lui comblerait les papilles. La boisson avait chauffé son contenant, si bien que la brune sentit bientôt ses doigts refroidis par la température extérieure s’emplir d’une douce tiédeur.
La brune écouta l’adolescent lui répéter une histoire qu’elle connaissait par cœur. Les dragons, dans des temps immémoriaux, étaient devenus jaloux de ne pouvoir régner en seuls maîtres sur les airs. Ils avaient désiré le monopole, et s’étaient donné le moyen d’y parvenir. Démembrant un peuple entier, les privant de leurs ailes et les renvoyant sous les mers, ils s’étaient assurés de ne plus souffrir la concurrence des sirènes. Nombre des congénères d’Odalie portaient encore en leur cœur cette haine farouche des lézards volants. La dynastie des Van Seabrook ne cachait guère sa rancœur à l’égard d’une race qui avait mutilé sans raison des populations entières de leurs ancêtres. Et jusqu’à Anjela …

Lorsque Percival s’interrompit, la brune laissa un instant le silence planer autour de la table avant de pousser un long soupir.
« Ma mère m’a toujours mise en garde. "Là où il y a des dragons, il y a des problèmes", qu’elle me disait. » débuta-t-elle d’une voix rendue croassante par le chocolat chaud. Un raclement de gorge lui fut nécessaire pour poursuivre. « Je l’ai toujours écoutée. Plus ou moins. La vérité, c’est que j’ai croisé autant de mauvais dragons que de mauvais humains, de mauvaises nymphes, de mauvais sorciers. »
Avec application, Odalie récupéra dans sa petite cuillère le pointe de son cheesecake avant de l’enfourner avec délice.
« J’suis pas sûre » reprit-elle avec la bouche pleine. « que ce soit très juste de condamner une race toute entière juste pour une action vieille de plusieurs millénaires. Je cracherais pas sur des ailes si un jour on m’en rendait, mais … »
Deuxième bouchée de cheesecake, accompagnée d’un haussement d’épaules.
« Je sais pas si j’en aurais vraiment besoin. J’aime bien ma vie comme elle est, je suppose. »
Consciente de s’être beaucoup livrée, la jeune femme s’interrompit pour savourer quelques gorgées de chocolat chaud. Les tenanciers du Kofi coffee étaient toujours au rendez-vous, et la qualité de leurs produits étaient excellente, surtout étant donné leurs prix.
Si on lui avait dit qu’elle se retrouverait un jour en train de causer conflit interraciaux dans ce café avec un héritier de la famille Stonegold … en fait, si on lui avait dit qu’elle parlerait un jour de conflits interraciaux tout court, elle se serait probablement moquée de son interlocuteur comme jamais.
Comme quoi, tout pouvait arriver.

Soucieuse de ne pas laisser la discussion s’appesantir sur un sujet aussi adulte et sérieux que celui-ci, pour elle qui n’ambitionnait ni d’être adulte ni d’être sérieuse, la brune eut un sourire en coin pour son voisin d’en face.
« Après, le cocktail Dragon Flame est bien meilleur que le Mermaid’s Lullaby dans la plupart des bars où j’ai pu les goûter, donc … »
La brune jeta un regard malicieux à Percival, en face d’elle, avec son dos trop droit et ses cheveux bien ordonnés. Pour Odalie, les bars de Nouvelle Orléans étaient un sujet nettement plus maîtrisé que l’histoire Surnaturelle. Et nettement plus intéressant.


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Ven 22 Jan 2021 - 18:09

New Orleans, oh you'll make me dream
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Les deux surnaturels faisaient vraiment une paire étrange.
Assis dans un café à discuter d’histoire et de politiques ennuyantes devant des pâtisseries et des breuvages chauds, leurs persona respectifs détonnaient de l’ambiance générale. Du moins, Ezra - ou plutôt Percival comme avait décidé de l’appeler la sirène – ne se sentait pas trop à sa place. L’expression d’un homme d’affaire sombre sur un corps encore trop jeune, ce qu’il dégageait avait davantage sa place devant une mallette mystérieuse ou des feuilles Excel ouverte dans un ordinateur portable trop cher qu’un café et des croissants chocolatés. Il sentait les regards gênés se poser sur lui depuis les tables voisines, des curieux se demandant il était le fils de qui pour agir de la sorte, ou quelques rires dédaigneux d’adolescents devant une telle démonstration de pedigree. Odalie, quant à elle, lui semblait aussi ne pas avoir trop sa place dans ce genre d’établissement. Elle avait ris aux éclats à ses paroles là ou d’autres passants auraient simplement obtempéré, et lui semblait être le genre de femme qui ne donne définitivement pas sa place, celle qui se lance dans des aventures sans regarder en arrière; pas tellement celle qui aime réchauffer les bancs d’un café avec un petit tricot ou une longue discussion historique. Ils étaient dragon et sirène, un duo des plus hétéroclites. Pour Ezra, une occasion en or de sortir de son quotidien poussiéreux.

À sa grande surprise, la sirène l’écouta sans interrompre. Il se serait attendu à ce qu’elle réplique, rebondisse sur sa pique, ou le corrige sur des aspects, mais elle n’en fit rien : les mains sur sa tasse, elle le regardait simplement. Ce qui s’était avéré être un début de rivalité et de joutes moqueuses se transformait en discussion qu’il aurait très bien pu avoir avec son père ou tout autre créature surnaturelle un minimum renseignée. Lorsqu’il eut terminé, il sirota enfin son café laiteux, laissant la caféine et la douce chaleur du breuvage apaiser les brûlures de l’insulte qu’il avait dû tolérer à l’extérieur. Il en profita pour détailler le visage fier en face de lui, non sous l’œil du gosse de riche à l’égo blessé, mais sous l’œil nouveau de celui qui accepte de s’ouvrir, d’apprendre. Comme ce que Rhaegar voulait pour lui. Il ne pût s’empêcher de se demander comment son père était à son âge, s’il était plus sage que lui. Du moins, pour son nom et sa famille il essaierait au mieux de ses capacités de garder un minimum de contenance. « Ma mère m’a toujours mise en garde. "Là où il y a des dragons, il y a des problèmes", qu’elle me disait », répondit-elle à son monologue. Un sourire se noya dans une nouvelle gorgée de café alors qu’un éclair de défiance traversait les yeux clairs du Stonegold. La réputation leur allait bien; le snobisme draconien était, après tout, bien incrusté dans leurs gênes. La sirène se racla la gorge avant de poursuivre, et Ezra nota avec amusement que malgré les légendes, leurs voix n’étaient pas toujours claires comme de l’eau de roche. « Je l’ai toujours écoutée. Plus ou moins. La vérité, c’est que j’ai croisé autant de mauvais dragons que de mauvais humains, de mauvaises nymphes, de mauvais sorciers ». Le jeune homme acquiesça en reposant sa tasse dans la petite assiette qu’on lui avait prêté. Il avait tendance à assumer que tous étaient mauvais avant de les connaître, le tri était plus facile, mais ce n’était pas optimal pour se faire des amis; et au fur et à mesure que leur conversation progressait, il regrettait un peu d’être aussi acide avec les étrangers des couches sociales inferieures. Ça pouvait donner des aventures intéressantes de marcher un peu sur les conventions : la preuve, il était assis devant une sirène qui lui avait très clairement rit au nez pour partager un breuvage.

Odalie continua en mâchant son cheesecake et Ezra se retenu de toutes ses forces de faire une remarque sur ses manières alors qu’elle parlait la bouche pleine, seul un petit rictus involontaire faisant tressauter le coin de ses lèvres. « J’suis pas sûre que ce soit très juste de condamner une race toute entière juste pour une action vieille de plusieurs millénaires. Je cracherais pas sur des ailes si un jour on m’en rendait, mais … Je sais pas si j’en aurais vraiment besoin. J’aime bien ma vie comme elle est, je suppose ». Essuyant les rebords de sa bouche d’une serviette de papier avec précaution, il concéda : « Ce serait un peu moins solitaire de conquérir le ciel avec les sirènes à nos côtés. Quoi que, l’ambiance n’est plus trop aux transformations publiques ces derniers jours ». Ça ne l’avait jamais été, avant ou après la guerre, mais il devait avouer par son euphémisme que ça lui manquait de pouvoir se mouvoir sous sa vraie forme. De sentir le vent dans ses ailes, l’air se fendre sur sa peau métallique et ses nombreuses pointes.  Bien qu’il appréciait les conversations éduquées, Ezra en restait un adolescent plus ou moins normal et il fût soulagé lorsque le sujet dévia vers des idées plus intéressantes, annoncées par le sourire en coin de son interlocutrice : « Après, le cocktail Dragon Flame est bien meilleur que le Mermaid’s Lullaby dans la plupart des bars où j’ai pu les goûter, donc … ». Reflétant son expression par un sourire malicieux, le Stonegold se leva, sans ne manquer de lisser à nouveau ses vêtements, et laissa un billet de 100 sur la table en guise de pourboire, davantage pour se vanter à nouveau devant la sirène que par réelle générosité pour les serveurs. « Je propose d’aller vérifier cette hypothèse. Je me demande qui, entre dragons ou sirènes, tolèrent le mieux l’alcool ». S’il était encore loin d’avoir l’âge légal pour boire, entrer dans les bars n’étaient jamais un trop gros problème : son nom de famille était plus que souvent suffisant pour passer outre les bouncers aux entrées. Sans attendre la réponse d’Odalie, il poussait déjà la porte pour sortir avec une expression de défi peinte sur son visage suffisant. « Où allons-nous ? ». Il n’était pas le plus grand expert en Nouvelle-Orléans, comme il l’avait déjà démontré plus tôt, alors il devrait suivre la sirène où elle voudrait bien les apporter.



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Dim 31 Jan 2021 - 20:26
New Orleans, oh you’ll make me dream.
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Il était marrant, ce gamin. Avec son nom de chevalier, ses manières de business et sa famille blindée de thunes. Rien ne collait chez lui, comme si quelqu’un avait pris des qualificatifs au hasard et tenté de les coudre de fil blanc sur ce frêle corps d’adolescent trop brun. Un adulte qui serait coincé en enfance. Un agneau en colère avec la dégaine d’un loup. Odalie n’avait pas eu l’occasion de rencontrer énormément de dragons jusqu’à lors, mais l’image qu’elle s’en faisait ne correspondait pas vraiment à ce demi-enfant qui tentait de soudoyer les passants pour pouvoir trouver son chemin.
Elle eut un sourire tendre à la mention des nuées partagées entre sirènes et dragons. Dans une autre vie, peut-être, les deux races auraient-elles pu cohabiter. Se partager l’éther autant que la protection des humains. Pas dans celle-ci. Et, en un sens, cela n’était pas plus mal. La brune aurait certainement été une bien piètre défenseuse de l’humanité. Bien mal avisé aurait été quiconque de lui confier cette mission.

Soudain Percival face à elle se dressa, non sans un habile lissage de pantalon. Déposant sur la table un billet de 100 dollars, il invita sa compagne du soir à démontrer ses dires en matière de cocktails. 100 dollars, sérieusement ?! Ce n’était pas la modestie qui l’étouffait, décidément. Entre sa tentative d’acheter une information concernant son chemin et ce pourboire démesuré, la sirène oscillait entre deux hypothèses : soit l’argent n’avait véritablement aucune valeur pour le jeune homme, soit il était désireux de se vanter face à d’elle.
Avec la réplique provocatrice du Stonegold, la belle ne put finalement qu’en avoir le cœur net. La deuxième option. Définitivement, la deuxième option. Percival semblait vouloir prouver quelque chose, montrer pour une raison inconnue qu’il était meilleur qu’elle -du moins dans le domaine des cocktails. Sa remarque tira un rictus amusé à la brune.
« Qui tolère le mieux l’alcool ? T’as l’âge de boire, toi ? »
Question rhétorique puisque, quand bien même l’adolescent serait trop jeune, une simple mention de son nom de famille suffirait à n’en pas douter pour lui ouvrir les moindres portes … et les moindres caves à vin.
Mais son acolyte ne répondit pas, se contentant de prendre la direction de la porte pour les propulser dans la rue.
Ok. Déterminé. Il lui plaisait, ce gosse.

L’air froid de la nuit désormais tombée agressa la peau à demi-nue de la jeune femme. Durant un délicieux instant, elle se laissa aller au frisson d’allégresse qui parcourait son corps, tandis que la ville autour d’elle quittait ses apparats pour devenir cotonneuse. Un coton doux, épais, qui environnait la sirène. En apparence, il ne faisait que l’envelopper, sans la toucher, d’une myriade de fibres blanches ; mais dès qu’il se mouillait un tout petit, la ville lui collait à la peau. Odalie n’était pas simplement une habitante des nuits néo-orléanaises. Elle était cette ville, ce quartier, cette ambiance. Tout en elle transpirait l’aisance de la Nouvelle Orléans, sa diversité et son insolence. Enivrée par l’obscure clarté qui descendait sur le monde, la sirène inspira à plein poumons.
Elle était chez elle.
« Je te propose d’aller au Seaburn ? Tu connais ? »
Encore une question à demi rhétorique. Il était évident que Percival ne connaissait aucune des enseignes présentes à la Nouvelle Orléans, comme il avait été incapable de retrouver le sanctuaire des Riverwood alors même qu’il errait dans le bon quartier de la cité. Il croyait l’intimider, avec ses 100 dollars de pourboire ? Très bien. Mais qu’il ne vienne pas se plaindre. Elle connaissait cette ville par cœur, et cette ville la connaissait. Il suffisait des bons endroits, des bons mélanges, et les bars engloutiraient complètement le pauvre adolescent en tenue d’adulte pour le noyer sous des assauts de tequila.
« Allez, viens. »
Quelques minutes de marche, à peine, durant lesquelles elle garda le silence. Voilà la distance à laquelle se trouvait le Seaburn. Un bar tenu par des Surnaturels, majoritairement des nymphes, qui accueillait une clientèle hétéroclite et bigarrée dans laquelle Odalie aimait se perdre.
La sirène poussa la porte vitrée sous l’enseigne clignotante, tenant la porte derrière elle pour un Percival indéchiffrable. Il avait demandé des cocktails, elle l’emmènerait là où ils pourraient en consommer. Il voulait vérifier qui tenait le mieux l’alcool, mais l’issue du match laissait peu de suspense planer quand à son résultat … après tout, elle avait bien plus d’expérience que lui. Ou alors, le petit cachait vraiment très bien son jeu.

En quelques battements de cœur, les deux Surnaturels se retrouvèrent happés par l’ambiance tiède du bar de seconde zone. Accoudée au bar, battant des cils comme on battrait d’une caisse claire, elle commanda d’une voix douce :
« Deux Dragon Flame et deux Mermaid’s Lullaby. Mon ami, ici, doit goûter. »
Elle avait ponctué sa dernière phrase d’un petit tapotement sur l’avant-bras d’Ezra. Le décor devait être des plus inhabituels pour lui. Sans un mot, la brune le dévisagea avec une lueur de défi.
Dragon Flame : vodka, jus de tomate, citron vert et pulpe de fruit du dragon.
Mermaid’s Lullaby : tequila, tonic, citron vert et sirop d’oursin.

Le tout dans des doses bien trop alcoolisées pour de pauvres foies d’êtres humains.
Lorsqu’on déposa devant eux les quatre verres à cocktails et leur petits parasols de papier, Odalie se saisit du plus transparent des deux pour le lever à hauteur de ses yeux avec un air provocateur.
« Santé, Percival. »


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Ven 12 Mar 2021 - 22:31

New Orleans, oh you'll make me dream
There is a house in New Orleans, they call the Rising Sun, and it's been the ruin of many a poor boy, and God I know I'm one

La porte qui bascula sous ses doigts ouvrit pour les deux surnaturels un portail sur un nouveau monde. Différent de celui qu’ils avaient quitté en posant la patte et la nageoire dans le café tranquille.  Un monde à l’envers, inversion de couleurs, fraîcheur nocturne. Le bourdonnement du jour échangé pour le grondement festif de la nuit, ce roulement de tambour assourdit empreint d’une magie et d’un rythme qu’on ne pouvait vraiment avoir qu’en Nouvelle-Orléans. Ezra n’en avait pas encore conscience, touriste paumé dans une ville trop grande pour lui, mais il allait bientôt le découvrir. Attiré au défi comme une mouche au feu, le dragon bien éveillé au fond de sa forme humaine n’avait pu résister à l’appel de l’égo. Mis à part leur amour inné des choses qui brillent, s’il y avait bien une chose à laquelle son espèce ne pouvait résister, c’était les occasions de prouver de quelles écailles ils étaient faits. La mention de son âge l’avait fait sourire crânement, un sourire des plus arrogants : l’équivalent humain du gros reptile qui dévoile ses crocs dans l’anticipation de voir une pauvre âme trébucher sur son trésor. L’âge n’importait que peu. Avec le paiement qu’elle avait osé refuser, il achèterait son entrée dans tous les bars de la ville, dans toutes les boîtes, dans tous les établissements servant de l’alcool, du plus miteux au plus prestigieux. Il achèterait une traînée de cocktails et étalerait sa supériorité comme un fier paon paré de bijoux inaccessibles. Merde, il achèterait sa place à la table des plus grands joueurs de jazz de la ville s’il le fallait. Elle verrait, cette sirène, de quel métal il était composé, à quoi ressemblait une soirée arrosée avec un lézard au grand nom. C’est ainsi qu’il s’était élancé dans l’inconnu des rues de Pontchartrain, frissonnant dans la fraîcheur d’un soir de décembre aux côtés d’une Ariel à la langue bien accrochée. Le manoir Riverwood allait bien devoir attendre.

Lorsqu’elle lui demanda s’il connaissait le Seaburn, il se contentant de lui prolonger un regard grisé, anticipateur de découvrir l’endroit où elle allait le mener. Poitrine gonflée sous les replis de son manteau de luxe, il avançait la tête bien droite, buvant en esprit à l’amphore d’une aventure entamée. Il ne pensait plus à ses soucis, à ses parents, à ses devoirs et responsabilités : seule la frénésie de se laisser porter par la magie de toutes les possibilités qui se déroulaient sous ses pieds à chaque pas sur le pavé. En vérité, Ezra n’avait jamais réellement bu auparavant, pas dans un bar du moins. Quelques rares coupes de vin avec les repas en famille, peut-être, ou lors des fêtes comme dans celles où il avait rencontré Aidan. Du dragon noble et sage il se métamorphosait en jeune tête brûlée pour une soirée, impatient de goûter aux interdits et de se retrouver grandit d’un seul coup par des expériences folles. Le léger vent du soir qui soufflait dans son visage et sur ses cheveux trop bien lissés avait l’odeur de la liberté et de l’indépendance, des fumets auxquels peu d’ados savent vraiment bien résister.

Il ne fallu que quelques minutes de marche pour se rendre à l’endroit désigné. Dès qu’ils pénétrèrent tous deux dans le bâtiment, Ezra se sentit enveloppé d’une atmosphère tiède et tamisée, des airs du jazz caractéristique de la Nouvelle-Orléans s’évaporant à coup de piano, de contrebasse et de trompette d’un petit groupe jouant sur une petite scène au fond. Il sentit les regards surpris peser sur ses épaules, sur l’arrière de sa nuque alors qu’il s’avançait avec Odalie jusqu’au comptoir, mais il ne s’en préoccupa guère. Détendu, confiant, il avait presque l’air d’un habitué à se déambuler comme s’il possédait l’endroit dans ses fringues trop chères pour la clientèle moyenne qui s’y trouvait. Quelques personnes gloussèrent à une table à leur passage, tandis qu’un homme plus vieux leur lança -particulièrement à lui, il semblerait - un regard aussi noir que la bière se réchauffant devant lui. Léger sourire sur des babines insolentes, il passa une main sur son crâne pour replacer sa chevelure. Accoudée au bar tandis que le jeune homme s’installait, commanda tout en lui tapotant le bras. « Deux Dragon Flame et deux Mermaid’s Lullaby. Mon ami, ici, doit goûter. » Le barman du soir sembla hésiter un peu, comme s’il se demandait s’il avait affaire à une blague ou un contrôle, puis obtempéra sans poser davantage de question lorsqu’il jeta un coup d’œil rapide à la Rolex sur le poignet du dragon. Ezra ne détacha pas ses prunelles vertes de son visage, un sourcil levé avec défi, l’air de dire tu vas faire quoi ?, mais l’homme avait mieux à faire que de perdre son temps avec des gosses de riche -en vérité, ça l’amusait bien de voir ce qui allait arriver- et déposa rapidement les quatre verres devant eux. Si elle l’avait bien énervé au tout début de leur rencontre, le Stonegold se surpris à commencer à vraiment apprécier l’inconnue au décolleté. Elle avait du cran, et la soirée s’annonçait des plus intéressantes. Il était impatient de voir quel genre de personne elle deviendrait après quelques verres. « Santé, Percival. » Imitant Odalie qui saisissait son Mermaid’s Lullaby d’une main assurée, il lui leva son verre bien haut, déterminé à poser les bases d’une compétition qu’il était convaincu de remporter. Perdre n’était pas dans ses gènes. « Santé. Que le meilleur gagne » Descendant une grande gorgée d’un seul coup, il s’efforça de garder un visage impassible alors que le cocktail lui brûlait l’œsophage, seul un léger soubresaut de son front trahissant son inexpérience. Il dût se retenir très fort pour ne pas tousser, mais il ressorti malgré tout vainqueur de sa lutte contre son propre corps, lança d’une voix un peu enrouée à sa nouvelle compagne de boisson : « Pas mal ». D’un geste théâtral, il ressorti quelques billets de sa poche et en glissant vers le barman, un air suffisant imprimé dans ses traits. « Prépare-nous en quatre de plus. »



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MEMBRE ◊ INDEPENDANT·E
Odalie Maelström
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Pseudo / Pronoms : Valhdia
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Résidence : NOUVELLE ORLÉANS ♦ appartement à Pontchartrain
Profession : GESTIONNAIRE du disquaire indépendant Peaches Records ♦ BRISEUSE de coeurs et de sommiers
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Pouvoirs/capacités : SIRENE ♦ spécialisée dans la manipulation d'autrui par le son de sa voix
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Disponibilité RP : Azur, Alaric, Jade, toi ?
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New Orleans, oh you'll make me dream - Feat. Odalie Empty Re: New Orleans, oh you'll make me dream - Feat. Odalie

Mer 24 Mar 2021 - 18:35
New Orleans, oh you’ll make me dream.
Odalie x Ezra

L’insolence de ce garçon n’avait d’égal que son égo. Chacun des pores de sa peau transpirait le luxe indécent que d’autres avaient acquis pour lui ; l’héritage que d’autres dragons avaient bâti de tout leur sang pour que ce mioche aux milles dollars puisse se promener librement. Odalie l’appréciait bien, au fond. Ce n’était pas de sa faute s’il était né avec une cuillère en or dans les pattes et que chacune de ses écailles avait été polie par une centaine de courtisans. Elle aussi portait des écailles, peut-être moins aiguisées que lui, vestiges d’un temps immémorial où elle aussi peuplait le ciel. Pourtant leurs peaux sous leurs vraies formes demeuraient bien différentes ; elle ondoyant sous la surface, lui tout pataud dans les cieux clairs.
Tandis qu’à son côté l’adolescent, le Percival endimanché, goûtait de ses lèvres orgueilleuses à la coupe du Graal de l’alcool, un sourire flou se dessina sur le visage de la sirène. Il pensait vraiment pouvoir tenir, lui, avec son petit gabarit, à une sirène bien plus âgée qui avait l’habitude de ce genre d’endroits ? Le gosse puait l’inexpérience, et pourtant il se tenait là, avec son shooter contre les dents, comme si c’était tout naturel.
L’arrogance.
Cela l’aurait presque fait rire si ce n’était pas un défi. Odalie était arrogante, un peu égocentrique aussi, mais elle l’était à juste titre. On a bien le droit de s’aimer lorsque le monde est à ses pieds. Percival lui, était arrogant, mais de cette ignorance crasse qui lui donnait l’air d’un bambin complètement inconscient du monde. L’arrogance du bien né, celui qui n’a pas eu à s’élever de la poussière pour parvenir là où il est. L’arrogance du riche, du puissant, qui n’a rien fait au demeurant pour en arriver à ce poste. L’arrogance de celui qui possède, alors que le véritable orgueil ne peut venir que de ce que l’on est.
« Pas mal pour un gamin, oui. »
Provocation trop malséante, elle voulait voir jusqu’où il irait si elle poussait son arrogance. Il savait qu’elle le provoquait ; elle n’essayait pas de s’en cacher. Pourtant dans la deuxième tournée elle sentit se tordre son sourire à mesure que l’alcool coulait.


« Qu’est-ce qu’il y a, Percival, tu veux t’arrêter ? »
Le monde commençait à tanguer. La brune était habituée, à ces instants de pure ivresse où ses doigts se faisaient plus gourds et son insolence pertinente. Mais lui, là, du haut de ses … quoi ? quinze ans ? Est-ce qu’il allait tenir encore ?
Ils en étaient au dixième tour. Ou au onzième, elle savait plus. Elle-même commençait à être écœurée par l’amertume des shooters bleus. Mais Percival était debout, chevalier trop jeune et trop sombre dans un décor trop mal taillé.
« Bah alors … » elle approcha son visage brun de l’air renfrogné du Stonegold. « Tu te sens pas bien, peut-être ? »
Alors, la gagne dans les écailles ? Alors, le fier reptile du ciel ? Est-ce qu’elle allait devoir tenir en cette fin de soirée paisible les cheveux d’Ezra au-dessus d’une cuvette ? Ou est-ce qu’il serait tellement fier qu’il aurait besoin d’être chez lui avec sa cuvette plaquée or et son papier cul en diamant ?
L’alcool la rendait insolente, l’alcool la rendait véhémente, elle se moquait bien finalement de tout ce que les autres en pensaient. L’univers tout entier tanguait, elle était dans l’œil du cyclone avec un Percival souffrant qui allait certainement vomir.
Alors, qui avait les plus dures écailles ? Alors, qu’est-ce qu’il valait, l’héritier, avec sa tête qui dodelinait comme une poupée en montagne russe ?
Dans un sursaut de compassion, elle proposa à son cadet :
« Et pour de vrai … t’as besoin de sortir ? »
Qu’il n’aille pas lui gerber dessus. Elle était trop bien habillée.


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New Orleans, oh you'll make me dream - Feat. Odalie Empty Re: New Orleans, oh you'll make me dream - Feat. Odalie

Ven 2 Juil 2021 - 17:35

New Orleans, oh you'll make me dream
There is a house in New Orleans, they call the Rising Sun, and it's been the ruin of many a poor boy, and God I know I'm one

Les verres se succédèrent mécaniquement dans ses mains comme l’aurait fait la machine d’une chaîne de montage. Le temps avait passé étrangement, les secondes étirées parfois en heures et les heures raccourcies parfois en secondes, ses sens engourdis dans un nuage de béatitude alcoolisée alors qu’il descendait les shooters de plus en plus rapidement, la brûlure des liquides atténuée par son état avancé. Tintement du verre sur les dents, langue saturée de sucrose coloré, mouvements maladroits et pourtant fiers. Liquide renversé, vêtements souillés, tourbillon de rires et de musique et de phrases inachevées. Ezra se sentait homme, grandit par ces breuvages interdits, alors qu’il n’était toujours qu’enfant. Bientôt la fête se terminerait, mais il ne voulait rien entendre, il ne voulait rien penser. Seule comptait la compétition, la course contre la sirène qui l’avait apporté ici. Les traits de celle-ci devenaient de plus en plus flous, sourires moqueurs et éclats de cheveux bruns, l’espace d’un instant ou de quelques heures elle lui semblait la meilleure des amies, une connaissance de longue date qu’il s’était surpris à apprécier. Bientôt la fête se terminerait, mais il ne voulait rien entendre, il ne voulait rien penser. Il se sentait bien, Ezra, il se sentait euphorique même, et il ne voulait jamais que ça s’arrête, alors il buvait encore, et encore, comme s’il pouvait atteindre le paradis d’une échelle de cordages et de cocktails. C’est d’une ironie des plus pures qu’ainsi affecté par des substances, il se sentait réellement assez, digne du nom des Stonegold, ivre d’une confiance artificielle qui retomberait bien vite une fois le tout métabolisé.

La dernière gorgée fût de trop. Un instant il se sentait roi du monde, le second il voulait disparaître. Il sentit vaguement son estomac protester alors qu’il avait le front dans les mains, et les mains sur le comptoir collant. Sa vision brouillée ne se releva que sur le visage déformé du barman qui lui disait qu’il allait devoir sortir s’il allait être malade. Sans même vraiment y réfléchir, il se leva subitement, dans l’empressement réflexe des urgences, trébuchant presque sur le sol, luttant contre l’inévitable alors que sa bouche se remplissait d’eau. « Qu’est-ce qu’il y a, Percival, tu veux t’arrêter ? Bah alors … Tu te sens pas bien, peut-être ? ». Son cerveau balaya la remarque dans un coin de son esprit, le coin qui rendrait tout ça moins humiliant pour le moment, et il tituba vers le fond de la salle à la recherche des toilettes. Il ne se souvenait pas que le bar était aussi grand, ni les toilettes aussi loin, et, un peu confus et trébuchant sur des silhouettes presqu’autant affectées que lui, il eût l’impression de faire une interminable traversée vers de lointains pays avant de se rendre à son but. Le dragon eût vaguement conscience qu’on le suivait alors qu’il poussait non pas la porte des chiottes, mais celle de la sortie arrière. « Et pour de vrai … t’as besoin de sortir ? ». L’air froid de la nuit et l’odeur macérée des poubelles fût la dernière chose dont il se souvint consciemment, la brûlure d’un vomissement taillant le chemin inverse des shooters qu’il avait gobé toute la nuit. Bientôt son cerveau fût trop embrumé pour stocker de nouveaux souvenirs, et la soirée se termina dans un sombre trou de mémoire qu’il n’arriverait même pas à démystifier le lendemain. Ezra était peut-être dragon, mais sa tolérance à l’alcool, elle, n’avait rien de surnaturel.



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