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Jeu 5 Nov 2020 - 18:18
don't call me angel when i'm a mess

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Dire que Scylla n’était pas ravie serait un euphémisme. La sirène faisait bien attention à ne pas utiliser les portails de manière générale – trop instables en ce moment, et elle n’était pas particulièrement friande de la sensation étrange qui allait avec. Ses déplacements personnels par ce biais étaient par conséquents limités, et elle n’appréciait que peu la perspective d’être mandatée par le Conseil sur des territoires qui n’étaient pas le sien. Scylla n’était pas particulièrement voyageuse. Elle avait passé les deux tiers de sa vie au royaume de Nydaros, puis n’avait jamais quitté Washington DC depuis son arrivée à la surface. Elle aimait les environnements familiers, où elle se sentait en sécurité, en contrôle, maîtresse de son environnement. Son besoin de stabilité était handicapant dans cette mesure là – elle avait du mal à construire, surtout seule, alors la pensée de de devoir se déraciner, même pour un court moment, lui était difficile.

Elle avait pourtant fait l’effort de prendre ce portail jusqu’à la Nouvelle-Orléans. Si la princesse de Nydaros pouvait en reconnaître la beauté, son regard restait fermement fixé vers sa destination. Elle n’était pas là pour tomber en pamoison devant l’architecture humaine ou compter les briques des bâtiments. Une fois son devoir accompli, elle retournait au confort de son appartement à la capitale. La mission qui lui avait été gentiment attribuée ne la mettait pas d’une humeur très aimable, comme à chaque fois que le Conseil pensait pouvoir disposer de Silas et elle comme s’ils faisaient partie de la même famille. La volonté et la loyauté de Scylla était inflexible – mais pas au Conseil, et là était tout le cœur du problème. Il lui devenait de plus en plus difficile de maintenir cette mascarade, cette comédie que son frère et elle étaient obligés de jouer jusqu’à ce que le temps soit opportun pour dévoiler leur véritable allégeance. Un petit jeu auquel ils avaient été entraînés par leurs parents, le roi et la reine de Nydaros, afin de préserver leur alliance avec le Conseil jusqu’à ce que l’Ordre arrive à son but. Voiler, cacher, mentir. Surtout, dissimuler le don de leur crâne de pouvoir à Cain et ses disciples.

Scylla était habituée aux responsabilités – elle était née dans cette optique-là, pour faire sa part, pour être une partie intégrante de la famille royale et des devoirs qui allaient avec. Et elle s’en était toujours bien accommodée, mais il devenait compliqué de déterrer sa véritable personnalité et ses véritables désirs dans tout ce fracas d’obligations et de services. Un jour à la fois, se disait-elle. Une tâche après l’autre, un masque après l’autre. Une illusion après l’autre. Et ce soir, peut-être, arriverait être à discerner son véritable visage dans le miroir.

Silas aurait pu se charger de cette conversation – Odalie aurai certainement préféré, connaissant son goût pour les hommes de son calibre. Mais leur historique personnel avait joué, et c’était la princesse des sirènes qui passait les portes du Peaches Records, ce mardi soir glacial, emmitouflée dans un manteau et deux écharpes. Scylla ne s’était toujours pas complètement faite à la température à la surface, malgré tous ses efforts pour s’adapter. Si elle arrivait à faire illusion, son corps s’acharnait à lui rappeler qu’elle n’était pas d’ici, et qu’elle n’appartenait pas véritablement à ce monde. Elle attendit quelques secondes que la sirène vienne à sa rencontre, et sortit ses tresses de l’intérieur de son manteau, les laissant trôner fièrement sur le tissu gris. Peu après, elle croisa le regard d’Odalie et afficha un sourire amical. « Ça fait longtemps, c’est un plaisir de te revoir » Cela faisait effectivement un moment qu’elles ne s’étaient pas croisées – Scylla faisait rarement le trajet, et les affaires d’Odalie la menaient tout aussi sporadiquement à Washington. Mais la jolie sirène ne peinait pas à laisser une marque dans l’esprit de ceux qu’elle croisait, et le temps qu’elles avaient passé ensemble il y a quelques années – à un moment où Scylla en avait eu besoin pour comprendre le monde dans lequel elle mettait les pieds – lui était précieux, encore aujourd’hui. « J’espérais qu’on puisse se parler quelques minutes, si tu n'es pas trop occupée. Je ne serai pas longue » ajouta-t-elle après un court instant de silence. Si elle était là en mission officielle de la part du Conseil, elle espérait néanmoins que leur entrevue ne serait pas tendue. Il y avait beaucoup plus de chances qu’Odalie acquiesce sans trop le penser et lui propose un verre et qu’elles aient la même discussion dans trois mois, à vrai dire. Une option qui n’aurait pas été pour déplaire à Scylla – qu’en avait-elle à faire, après tout, des Accords et de ces pauvres âmes que la sirène ne cessait d’ensorceler ? Les humains n’étaient pas son problème. Pas vraiment. Elle avait d’autres saumons à fouetter.

   

   
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Lun 9 Nov 2020 - 14:38
Don’t call me angel when I am a mess.
Odalie x Scylla

Nouvelle année, nouvelles résolutions. Odalie tentait depuis plusieurs jours d’assurer la gestion du Peaches Record avec un peu plus de rigueur. Lorsque la responsabilité du disquaire lui avait échu, la brune n’avait aucune des compétences requises ; elle avait naïvement pensé qu’elle apprendrait sur le tas. Hélas, la réalité s’avérait nettement plus complexe. La sirène ne réalisa que trop tard la masse de travail administratif énorme qu’abattait son prédécesseur : lorsqu’elle se cassa les dents sur sa comptabilité et ses contrats d’assurance.
Ce soir-là, la belle s’était vue contrainte de retarder la fermeture pour actualiser le système informatique d’inventaire des vinyles mis en vente au Peaches. Tiraillement dans les yeux, raideur dans la nuque. La fatigue ne pardonnait pas ces dernières semaines -entre l’affluence des fêtes, le bilan annuel et le manque vital de personnel- et la jeune femme commençait à accuser le coup.
La cloche d’entrée résonna dans le silence feutré des rayonnages.
« Un instant, s’il vous plaît. » invoqua aimablement Odalie,le regard toujours fixé sur l’imposant tableur qu’elle avait devant elle.
Du coin de l’œil, elle aperçut une femme emmitouflée dans un épais manteau gris. Celle-ci ne semblait pas rechercher de produit particulier, patientant simplement qu’Odalie ait fini ses occupations de la soirée.
« Je peux vous aider, madame ? » avança poliment la sirène, en levant finalement les yeux de son inventaire.

Elle faillit hoqueter de surprise en avisant celle qui lui rendait visite : ce visage, ces longues tresses mêlées d’or …
« Scylla ! »
La jolie métisse, dont le visage doux trahissait une rare intelligence, était la troisième enfant de la fratrie royale, les Van Seabrook. Méfiante vis-à-vis de la hiérarchie, Odalie n’aurait jamais été en contact avec la princesse si on ne le lui avait pas explicitement ordonné. Le marché était clair : la Maelström aidait Scylla à s’accoutumer à la vie terrestre, et les dirigeants sirènes laissaient la jeune femme vaquer à ses occupations comme elle l’entendait. De mauvaise grâce, Odalie avait accepté, soucieuse de conserver son indépendance auprès d’une monarchie sous-marine par laquelle elle savait être surveillée de loin.

Et puis …
Et puis les deux jeunes femmes, de par leurs âges et leurs tempéraments, s’étaient découvert de véritables affinités. Au lendemain de la guerre, alors qu’Odalie elle-même venait de traverser l’Atlantique pour retrouver une vie bipède à l’autre bout du globe, elle avait apprécié ce temps passé avec une Scylla à la peau veloutée et la volonté inflexible. Que de rires devant la pauvre diplomate qui essayait sans franc succès de se tenir sur ses jambes avec les chaussures toujours plus sophistiquées que lui confiaient sa comparse.
Sans parler d’une véritable amitié -étant donné leurs positions respectives-, Odalie estimait profondément la princesse et appréciait énormément les moments passés avec elle.
« Oui, ça fait longtemps, c’est vrai … » admit la musicienne avec une joie non dissimulée.
Puis, fronçant les sourcils, elle avisa l’air soucieux de Scylla. Peu de choses l’indiquaient, et il fallait l’avoir longtemps cotoyée pour véritablement s’en rendre compte : un plissement des sourcils, une moue discrète … la princesse était contrariée.
Cette impression se trouva renforcée par les paroles de la métisse : l’héritière semblait avoir fait le déplacement depuis Washington juste pour discuter avec Odalie, et cela ne semblait rien augurer de très agréable pour la jeune femme.

« Oui, bien sûr … viens, allons boire un café dans l’arrière-boutique ! Tu as l’air frigorifiée ! »
Joignant le geste à la parole, la gestionnaire ferma le verrou de la porte d’entrée du Peaches Record derrière son invitée et la prit par le bras pour l’emmener avec légèreté vers la petite salle où ses employées et elle déjeunaient chaque midi. Une machine à café d’excellente facture y était présente, aussi la brune sortit-elle deux tasses qu’elle laissa se remplir avec grand bruit, emplissant la pièce d’un délicieux effluve de café sudaméricain.
« Bon … j’imagine que tu ne viens pas me voir juste pour admirer ma jolie boutique ? » relança Odalie, tentant de conserver un ton badin.
Laissant à Scylla le temps de trouver ses mots pour répondre, elle porta son café à ses lèvres et laissa avec délice le chaud mélange couler dans sa gorge.

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Ven 20 Nov 2020 - 17:26
don't call me angel when i'm a mess

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L’enthousiasme d’Odalie remit un peu de chaleur dans le corps fatigué de la sirène. Avec ce temps passé sans se voir, il avait été aisé d’oublier sa spontanéité, sa franchise, sa candeur, toutes ces choses qui faisaient que leur relation était passé d’une obligation à des instants à savourer, des instants qui avaient permis à Scylla de sortir un peu d’elle-même et de ses responsabilités, de ses routines, même brièvement. La princesse pensait souvent à sa comparse pourtant, à chaque fois qu’elle arrivait à tenir toute une soirée sur des chaussures qui pouvaient objectivement être qualifiées d’échasses notamment, mais à beaucoup d’autres occasions. Son soutien, quand bien même il n’avait pas été motivé par la générosité du cœur d’Odalie, avait fait la différence sur un certain nombre de points. Cette dernière sembla comprendre rapidement que Scylla n’était pas venue pour une visite de courtoisie, mais ne s’en formalisa pas.

Scylla se laissa entraîner dans une petite salle et déposa son manteau sur une des chaises présentes tandis qu’Odalie remplissait deux tasses de café fumant. Elle jeta un regard aux alentours ; la pièce était décorée avec goût bien qu’informelle, assez chaleureuse. La sirène sirota une gorgée de café – un excellent mélange dont elle ne pouvait tracer la provenance, mais qu’elle savoura. En cafés comme en vins, elle était novice mais savait faire illusion lorsqu’il le fallait, elle avait appris le langage, le jargon, les comportements et mimiques à adopter, et s’en sortait relativement bien dans un contexte mondain. Mais Odalie se moquerait bien de savoir si elle pouvait retrouver le pays d’origine et les sous-arômes de son café, alors elle se tut. Après tout, elles avaient bien d’autres affaires à traiter, ce dont la disquaire semblait bien consciente. Scylla laissa un léger sourire étirer ses lèvres devant la remarque de sa comparse. « Hélas non. Je pourrais pourtant, tu as vraiment fait quelque chose de super avec l’endroit, ça donne envie. Ça change de la Maison Blanche, c’est certain. » Leurs deux environnements ne pourraient être plus aux antipodes l’un de l’autre. Quelque part, Scylla était admirative, voire envieuse du parcours de la sirène en face d’elle. Certes, elles n’étaient pas confrontées aux mêmes obligations ou responsabilités, mais aussi loin qu’elle s’en souvenait Odalie avait toujours eu la présence d’esprit de se défendre elle-même, et en premier lieu. De prendre soin d’elle, de déterminer, écouter et formuler ses propres envies, désirs et ambitions. Une capacité qui manquait cruellement à la princesse de Nydaros, une lacune dont l’importance ne l’avait pas frappée tout de suite.

Cela remettait quelque peu leur échange à venir en perspective. Qu’est-ce que Odalie en aurait à faire, des directives du Conseil de la Nuit par rapport à la manière dont elle menait sa vie ? Quasi certaine que la discussion ne mènerait à rien mais néanmoins obligée de se lancer pour dire, au moins, qu’elle avait essayé, Scylla continua. « Le Conseil est inquiet de ta… nonchalance vis-à-vis de tes pouvoirs et du sillage d’humains transis que tu laisses derrière toi » Elle fit preuve d’un total contrôle d’elle-même, de son ton, de ses expressions faciales afin de feindre la parfaite inquiétude, le ton concerné. Comme si elle en avait quelque chose à faire, de ces humains qu’Odalie sans la moindre retenue. Mais de fait, si les choses allaient plus loin, cela allait devenir son problème plus vite que prévu. Elle soupira légèrement et planta son regard dans les prunelles de la sirène. « Ils craignent que ça ne menace les Accords qu’on a signés. Il faut que tu fasses plus attention, Oda. » Pas arrête, mais fais attention. Ne laisse pas de trace, et ne va pas trop loin, surtout. Odalie saurai décrypter le langage de la princesse, saurait reconnaître qu’il y a certaines choses qu’elle ne pourrait pas dire tant qu’elle était envoyée en mission par le Conseil.

   

   
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Dim 20 Déc 2020 - 16:16
Don’t call me angel when I’m a mess.
Odalie x Scylla

Les mains en coupe autour du fin godet plastique qui avait accueilli son café, Odalie dévisageait son invitée avec un regard attentif. Car, si la belle ne respectait pas plus la hiérarchie que les conseils d’utilisation d’un shampoing, elle respectait Scylla. Elle la respectait pour le chemin qu’elle avait parcouru, de jeune princesse à représentante au Conseil de la Nuit. Elle la respectait pour sa force d’esprit et sa dévotion ; son aînée avait toujours fait ce qu’on lui demandait avec un zèle et une ténacité dont Odalie aurait été bien incapable. Certainement, d’ailleurs, parce que la jeune autodidacte ne supportait pas qu’on lui dise ce qu’elle devait faire. Mais cela n’empêchait pas qu’elle admirât cette qualité chez les autres. Après tout, s’il n’y en avait eu que des comme elle, la société filerait un bien mauvais coton. C’était les gens comme Scylla qui maintenaient le monde sur ses rails et permettaient aux autres de jouer les dilettantes comme Oda.
Malgré leurs différences, une réelle affection liait les deux femmes. Innommable, inquantifiable, inexprimable, mais bien plus importante que ce que la Maelström n’admettrait jamais.
Désormais débarrassée de son épais manteau, la princesse avait accepté avec volupté la tasse de café tendue par son hôtesse. Odalie, assise sans manières sur le plan de travail jouxtant la machine à café, se demanda un instant quelle était la raison de ce pli qui barrait le front de son invitée. Son esprit bien alerte échafauda plusieurs hypothèses. Pour qu’elle ait fait tout le chemin depuis Washington dans la seule intention de rendre une petite visite au Peaches Record, il fallait au moins … des soucis avec Llyr, peut-être ? Ou avec River ? Ou les deux ? Un problème particulièrement épineux avec des escarpins compliqués ?
Le suspense toucha à sa fin lorsque Scylla ouvrit de nouveau la bouche. Nonchalance avec ses pouvoirs ? Faire attention ? Regard grave, timbre posé, tout dans la posture de la princesse était guindé, maîtrisé. Trop maîtrisé. Scylla était détentrice d’un message qui n’était pas le sien. L’inquiétude sur son visage était touchante, bien imitée, mais pas assez pour leurrer Odalie. La jeune femme éclata d’un rire cristallin qui rebondit contre les murs, emplissant toute la salle de pause qui sembla reprendre des couleurs.

« Sérieusement ?! » réussit-elle à articuler entre deux éclats de rire.
De toutes les choses qui menaçaient l’équilibre et les Accords en ce moment, le Cercle, l’ordre de Caïn, les djinns renégats, et ces imbéciles d’humains qui ne trouvaient rien de mieux à faire que des tueries dans des écoles … le Conseil venait vraiment l’embêter, elle ?! Pour quelques humains énamourés qui n’arrivaient pas à tourner la page et des soirées jeux avec River ? Non vraiment, il y avait de quoi mourir de rire.
« Je suis désolée qu’ils t’obligent à me dire des conneries pareilles, Scy’. » lança-t-elle à la princesse après avoir repris son souffle. « Moi, je menace les Accords ? »
Elle faillit ajouter que River, en tant que proche de la famille royale, aurait eu tout autant qu’elle a se reprocher, mais l’amitié qui l’unissait au beau triton l’en empêcha. Il savait la relation tumultueuse entre le brun et la princesse, pour avoir eu leurs versions respectives à de multiples reprises. Pas la peine de le mettre encore plus dans la panade en évoquant auprès de Scylla leurs petites incartades certains soirs, lorsque l’alcool coulait entre leurs lèvres et le défi entre leurs oreilles.
Cela étant, elle sentait combien son invitée était tendue. Scy’ n’avait vraisemblablement aucune envie de remonter les bretelles à Oda. Pas plus qu’Oda n’appréciait de se faire remonter les bretelles … mais tant qu’à faire, autant que cela soit par la princesse que par n’importe qui d’autre.
« Tu pourras leur dire que le message est passé, que j’ai été très compréhensive et que je ferai trèèèèèèèèès attention à être aussi ennuyeuse que leurs vieux derrières coincés. » renchérit la sirène, une lueur ironique dans les yeux.
Et puis, désignant du menton le godet quasiment vide que Scylla tenait toujours à la main, elle ajouta :
« Tu veux autre chose à boire ? »

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Dim 27 Déc 2020 - 19:57
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Ainsi que Scylla le suspectait, Odalie resta insensible au sérieux dont elle avait tenté de faire preuve pour lui apporter la nouvelle. Alors que le rire cristallin de la sirène résonnait contre les murs, la princesse se laissa aller à un léger sourire amusé. Ravie que ça te fasse tant rire, aurait-elle pu dire. Mais elle ne prit pas offense de la réaction de son amie – il était évident qu’il ne s’agissait pas d’un manque de respect pour elle en tant que personne, quand bien même elle connaissait le goût d’Odalie pour les figures d’autorité, mais surtout pour l’institution qu’elle représentait. Et de fait, Scylla elle-même avait été agacée de devoir faire ce chemin pour délivrer ce message alors que les shenanigans d’Odalie à la Nouvelle-Orléans était tout de même le cadet des soucis du Conseil de la Nuit à priori, si on lui demandait son avis. Mais après tout, tant que le Conseil restait distrait avec des cas mineurs tels que celui-ci, peu de considération était accordée à l’Ordre de Cain, et cela arrangeait plutôt les petites affaires de la famille royale. Scylla haussa les épaules devant la remarque de la sirène, tentant de garder son sérieux. « Si tous les mâles de la Nouvelle-Orléans ont peur de sortir dans la rue de peur de se faire ensorceler, selon leurs propres termes, cela donne un peu de fil à retordre au Conseil. Le gouvernement Kane n’a que peu de patience en ce moment, on essaie de préserver la cordialité qu’il nous reste » déclara-t-elle d’un ton nonchalant. Odalie n’en ferait pas cas – Scylla, de son côté, avait des choses plus importantes à gérer au Ministère. Tant que personne ne se faisait tuer ou blesser, c’était difficilement son problème. « Enfin bon. Si une de tes nombreuses victimes t’a offert du champagne dernièrement je ne dirai pas non à une coupe, ne serait-ce que pour célébrer ces retrouvailles, et sinon du vin blanc ? » ajouta-t-elle avec un sourire amusé. La sirène savait qu’elle avait pris goût aux bonnes choses et au luxe, malgré elle. Il y avait certaines choses du monde des humains qu’elle appréciait, et l’alcool fin en faisait partie.

Le lien entre son appartenance à la royauté sirène et à son mode de vie n’était pas cousu de fil blanc, pourtant force était de constater qu’elle était infiniment plus privilégiée que beaucoup d’autres surnaturels. De par ses nombreuses responsabilités, elle était extrêmement bien compensée pour le travail qu’elle accomplissait et pouvait se permettre moult plaisirs qui étaient refusées aux bourses plus modestes. Le champagne en faisait partie. C’était peut-être l’un des seuls avantages des longues soirées mondaines auxquelles elle devait assister en contrepartie – elle devait impressionner, rayonner, briller de mille feux. Et souvent, elle y arrivait avec naturel. C’était pour cela qu’elle avait été élevée, après tout, quand bien même la surface offrait son set de challenges distincts. Mais cela lui prenait quelque chose à chaque fois ; chaque rayon produit, chaque sourire esquissé ne lui revenait jamais, et avec eux partait une partie d’elle perdue à jamais. « Je leur dirai que je t’ai fait passer le message, après je ne peux pas te courir après toutes les deux minutes pour vérifier que tu ne fais pas tomber la Nouvelle-Orléans en pâmoison » Scylla laissa échapper un petit rire. Elle-même était mariée et n’avait jamais vraiment eu l’occasion de papillonner comme Odalie était libre de le faire – il y avait quelque chose d’amusant à écouter toutes ses aventures, et le profond sentiment de liberté qui en exsudait. Une liberté qui serait toujours refusée à la princesse des sirènes tant qu’elle porterait le nom des Van Seabrook. « Si les sirènes se font virer du Conseil ce sera ta faute et puis voilà. Ça me ferait peut-être des vacances » ajouta-t-elle après un court instant de silence, ton un peu résigné. Après tout, si tout se déroulait comme la royauté de Nydaros le souhaitait, ils n’auraient plus si longtemps que ça à continuer cette mascarade, et au moins un des masques avec lesquels elle devrait jongler tomberait. Pas assez pour retrouver son sentiment d’identité, mais assez pour ne pas craquer.

   

   
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SCYDALIE ◊ don't call me angel when i'm a mess Empty Re: SCYDALIE ◊ don't call me angel when i'm a mess

Mar 5 Jan 2021 - 13:29
Don’t call me angel when I’m a mess.
Odalie x Scylla

Une lueur amusée dansait toujours derrière les prunelles noisette de la sirène. Son interlocutrice avait beau conserver un visage sérieux, avec cet air grave de ceux qui portent la responsabilité du monde, Odalie savait bien que la princesse était de son côté, au fond. Pas plus qu’Anjela elle-même, la monarchie du peuple sous-marin n’appréciait de répondre à des ordres. Surtout en provenance de vieux conservateurs insipides comme la brune se représentait ceux qui siégeaient au Conseil. Scylla devait être la plus jeune parmi eux. Ou, du moins, l’une des plus jeunes.
Songeusement, Odalie se demanda combien de temps encore cette alliance fragile et instable pourrait perdurer. Trop d’électrons libres, trop d’intérêts divergents. Un simulacre d’entente qui volerait en éclat à la première contrariété. Les jours du Conseil de la Nuit étaient comptés.
La musicienne sourit en entendant son invitée évoquer le champagne.
« Eh bien, on se refuse rien ! » se moqua-t-elle avec un clin d’œil complice. « Je n’ai pas vraiment l’habitude de boire sur mon lieu de travail, mais … je vais aller voir. Leah planque souvent ce genre de trucs dans l’arrière-salle. »
Parmi la poussière et les cartons de disques qui lui restaient à étiqueter, Odalie trouva ce qu’elle cherchait. Une bouteille de Moet & Chandon abandonnée à son sort sur l’une des étagères investies par Leah. La trafiquante se retrouvait fréquemment avec ce genre de denrées sur les bras, et puisqu’Odalie leur laissait gracieusement utiliser son arrière-salle lorsque l’humaine était en ville … récupérer ce champagne n’était, finalement, qu’une juste rétribution.
« Et voilà ! » sourit-elle en revenant auprès de Scylla, brandissant sa trouvaille d’une main victorieuse.

En silence, l’oreille attentive au discours semi-moralisateur de sa princesse et amie, Odalie sortit deux verres propres et les remplit à moitié du savoureux liquide pétillant. La brune n’avait pas d’affection particulière pour le champagne, nettement plus versée dans les cocktails sucrés et colorés dont elle profitait à bas prix en glissant des clins d’œil à ses voisins de bar. Néanmoins, il fallait reconnaître que celui-ci exhumait un parfum si délicat que même elle ne pouvait y demeurer insensible.
Tandis que Scylla finissait de parler, la jeune femme déposa sur la table les deux verres de champagne et s’assit face à son interlocutrice.
« Oui, c’est moi qui ferai exclure les sirènes, bien sûr … » gloussa-t-elle. « Comme si j’avais une quelconque importance dans vos petits jeux. »
La politique était un sujet bien trop adulte et bien trop sérieux pour Odalie. A vrai dire, la belle n’avait qu’une vague idée du rôle précis que pouvait bien tenir le Conseil. « Maintenir la paix », d’accord. Mais si c’était pour envoyer la pauvre héritière Van Seabrook papillonner aux quatre coins des Etats-Unis pour jouer les redresseuses de torts, elle ne voyait pas bien l’intérêt. Certes, Odalie usait souvent de son pouvoir, et pas toujours à des fins très agréables pour ceux qui le subissaient. Menaçait-elle la paix pour autant ? Menaçait-elle les Accords ? La réaction des gratte-papiers paraissait quelque peu démesurée.
Levant son verre pour trinquer avec la princesse, elle préféra embrayer sur un sujet qu’elle espérait plus léger.
« A nos retrouvailles, alors ! Qu’est-ce-que tu racontes de beau ? Comment va ton frère ? Et Llyr ? »
Puis, après une gorgée de champagne, elle ajouta d’un sourire malicieux.
« Et River ? »

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Sa demande excentrique eut l’effet escompté. Scylla observa la fausse moquerie de son amie peindre les traits de son visage tandis qu’elle se levait pour aller chercher ledit breuvage. La sirène ne se faisait pas trop de souci, Odalie était maîtresse des lieux et rarement la dernière à refuser une fête ou un moment qui se décolle du quotidien terne. Elle était pleine de vie, c’était sûrement ce que la princesse admirait le plus chez elle. Elle était souple, changeante, libre, égoïste dans le meilleur sens du terme – et le plus bénéfique. Peut-être que c’était elle qui avait raison, après tout. Mais elles n’étaient pas nées au même endroit. Cela changeait tout.

La disquaire revint quelques instants plus tard dans son champ de vision, brandissant une bouteille coûteuse. Un sourire étira les lèvres de Scylla – elle aurait été surprise si Odalie l’avait déçue. Elle sentait bien que son amie ne l’écoutait que d’une oreille, que ses discours semi-politiques et entièrement las ne trouveraient pas en elle une âme compatissante. Elle n’était pas assez versée dedans, pas assez intéresser pour s’en soucier et pas assez courtoise pour faire semblant. Cette honnêteté naturelle, désinvolte, était un don. Elle exprimait ses vérités sans prononcer le moindre mot là où Scylla répétait ses longs discours vides de sens à longueur de journée. Elle l’observa verser le liquide d’un doré pâle dans les deux coupes, et la princesse attrapa la sienne d’un geste délicat, habitué. C’était ironique : Odalie était celle qui lui avait fait découvrir toutes ces bonnes choses après tout. Certaines expériences avaient été plus traumatisantes que d’autres, mais une poignée avaient réellement été d’une saveur toute particulière. Scylla ne pourrait jamais renier les plaisirs de la mer, mais malgré tous ses à priori, elle aussi avait dû admettre que la surface réservait son lot de surprises et de beauté.

Odalie semblait avoir décidé pour de bon que l’heure était passée pour les avertissements et les choses sérieuses de la politique pour lesquelles Scylla était venue. Elle ne pouvait pas vraiment dire qu’elle ne s’y était pas attendue. Alors qu’elles levaient leurs verres, la princesse adressa un regard entendu à son amie avant de boire sa première gorgée. Le liquide froid et pétillant était le bienvenu dans son gosier, et elle ferma les yeux une fraction de seconde pour la savourer. « Skander… fait de son mieux. On fait tous les deux de notre mieux. » Scylla ne voulait pas s’éterniser sur le sujet, Odalie était parfaitement au courant de la situation qui unissait les deux enfants Van Seabrook – et si elle n’en connaissait pas les spécificités, par nécessité de garder l’arrangement de la famille royale avec l’Ordre de Cain secret, elle savait que le sort qui avait ramené le jeune prince à la vie leur coûtait beaucoup à tous les deux au quotidien. Et la sirène n’avait aucune envie de faire de cette soirée une occasion dramatique et émotionnelle. « Llyr va bien, on travaille beaucoup tous les deux en ce moment donc on se voit peu malheureusement. Quant à River… » Elle ne voulait pas parler de River non plus. Il lui faudrait plus de champagne que ça. « Tu dois le voir plus souvent que moi. » ajouta-t-elle après un court instant de silence, reprenant nonchalamment une gorgée de champagne, feignant l’indifférence complète. Ce n’était pas nécessairement faux, à vrai dire. Scylla savait qu’ils étaient amis, et potentiellement leur relation était moins chargée que la leur. « Tu mènes une vite plus excitante que la mienne, raconte-moi tes dernières aventures plutôt. Tu sais que je vis à travers toi quand les choses deviennent ennuyeuses à Washington. » dit-elle avec un grand sourire complice. Elle n’avait pas vraiment le temps de s’ennuyer mais l’existence de la disquaire était très certainement plus colorée et électrisante que la sienne – si on ne comptait pas les dilemmes cornéliens et révélations révolutionnaires.

   

   
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Mar 19 Jan 2021 - 10:15
Don’t call me angel when I’m a mess.
Odalie x Scylla

Sourire doux et triste à la fois. Scylla était habile, très habile. La jeune femme se souvenait qu’elle avait déjà ressenti cela la première fois qu’elle avait rencontré sa princesse. Tous ces mots, choisis avec finesse, avec précision. Pour ne rien laisser au hasard. Au début, Odalie avait été surprise. Un peu. Et puis, au fil du temps, elle avait appris à voir les liens invisibles qui ligotaient la presque souveraine contre son propre gré.
Ne pas faire de vagues. Suivre la volonté familiale. Soutenir Skander. Être polie et gentille. Aimer qui il faut. Aller où il faut. Faire ce qu’il faut. Un emmaillotage imperceptible qui entravait la princesse, la guidait dans ses mouvements. Scylla avait des responsabilités, Scylla ne laissait tomber personne, Scylla faisait de son mieux pour être celle que l’on attendait d’elle.
Une bouffée de compassion envahit la poitrine de la musicienne. Si leurs rôles avaient été inversés, elle aurait suffoqué. Elle aurait étouffé. Cette pression familiale aurait été un garrot, une corde passée autour de son cou dont elle aurait cherché à tout prix à se dépêtrer. Pour faire ce qu’elle voulait, aimer qui elle voulait, et pouvoir se déplacer sans que la moitié de la garde royale des océans ne se demande où elle était passée. Mais pas Scylla. Scylla endossait, chaque jour, ce costume rigide qu’on avait taillé pour ce que l’on croyait être elle. Et dans sa bouche, on retrouvait si souvent le mot « devoir » qu’elle aurait presque dû se payer un cahier de textes pour tous les noter. Si Odalie admirait par moments cette droiture d’esprit et ce dévouement à une famille, la perspective de vivre elle-même ce genre de situation ne lui faisait absolument pas envie.
Les réponses de Scylla, évasives au possible et d’une platitude qui sonnait creux, tirèrent un sourire empathique à la propriétaire des lieux. D’une voix douce, la belle enroula son amie dans le souvenir des instants partagés :
« Tu sais, Scy’ … t’es pas obligée de faire semblant avec moi. De tout contrôler. » Une pause, le temps d’une nouvelle gorgée de champagne. « J’pense que tu sais très bien que quoi tu me dises j’irai pas cafter à la garde, ou à tes parents, ou à qui que ce soit. Alors ne me prends pas pour une idiote, s’il te plaît. Même une idiote verrait ce gros « je suis contrariée » qui est comme vissé sur ton front. »

Un instant, Odalie eut peur d’être allée trop loin. Oui, Scylla et elle avaient été proches par le passé, mais n’abusait-elle pas de ce lien ? Après tout, la princesse avait sous son commandement toutes sortes d’habitants des mers surentraînés qui ne demanderaient qu’à cueillir la vie d’Odalie comme une anémone si jamais Scylla leur en donnait l’ordre.
Mais la question de son invitée, et son petit sourire complice, remirent la discussion sur les rails. Miroir ondoyant et alimenté au champagne, le visage de la brune s’étira lui aussi en un large sourire. Lâcher du lest, d’accord. Ne pas insister. La sirène aux multiples tresses reviendrait sur le sujet si elle en avait envie. Mais il ne fallait pas la brusquer.
La tête basculée en arrière, la jeune femme réfléchissait. Quelle aventure avait-elle vécue récemment qui pourrait égayer la journée de son amie ? Et puis, l’illumination survint. Bien sûr. Une super anecdote.
« Y a pas longtemps je me suis retrouvée à faire de la figuration sur un film dans un cimetière ! … c’était hyper bizarre. Un type nous a appelés au milieu de la foule, ce garçon et moi, on lui a expliqué qu’on n’avait rien à voir avec tout ça, mais il nous a dit qu’il était de la production et qu’on ferait les figurants. Alors on a dû se changer dans une caravane qui sentait bon le tétanos -une galère monstre, les costumes d’époque- et après le gars m’a demandé de m’allonger … »
Petite pause, pour garantir l’effet dramatique de la fin de sa phrase.
« … sur une TOMBE. Une vraie tombe avec genre, des cadavres en décomposition dedans ! Hyper bizarre, non ? »
Le frisson de dégoût qui avait escaladé les dos de la sirène au moment où elle avait réalisé ce qu’on lui demandait se produisit à nouveau. Une tombe. Sérieusement.
Il n’y avait que les psychopathes et les fous pour jouer près des tombes.

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Dim 24 Jan 2021 - 20:31
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Odalie resta silencieuse pendant un temps. Scylla n’avait pas voulu être aussi mélancolique, mais parfois le contrôle qu’elle exerçait sur l’intégralité de son être déformait ses mots aussi, son ton. Elle semblait encore plus sérieuse, encore plus lisse que ce qu’elle aurait voulu être. Ça la frappait particulièrement en comparaison avec Odalie qui était si vivante, si impétueuse. Elle regretta presque de ne pas avoir inventé un ragot juteux, juste pour ne pas avoir l’impression d’être si terne dans les yeux pétillants de la sirène qui lui avait appris à tenir sur ses deux jambes sans se casser la figure. Après tout, depuis le faire, mentir elle savait faire, à priori. C’aurait été dommage, car encore une fois elle aurait plu parce qu’elle n’était pas elle-même, mais savait-elle encore qui c’était, à ce stade-là ? Est-ce que cela faisait encore une différence pour qui que ce soit, elle comprise ? Odalie était perspicace. Elle avait été proche d’elle pendant un certain temps, mais pas assez pour être habituée au sérum paralysant que Scylla distillait parfois, par sécurité. La princesse haussa les épaules, l’air faussement dramatique, sur le point de répondre par une pirouette, quelque chose qui détournerait l’attention d’Odalie, mais elle n’en avait pas besoin. La sirène ne s’offenserait pas si elle lui disait tout simplement de se mêler de ses écailles – c’était bien là l’argument qu’elle essayait de lui communiquer, elle n’avait pas besoin de prétendre.

Alors Scylla se fit légèrement moins droite et se laissa aller sur le dossier de sa chaise en sirotant une nouvelle gorgée de champagne. « Rien ne t’échappe, je suis effectivement contrariée. Mais je pense que le champagne sera un meilleur remède qu’une confession, à ce stade » Quand bien même Scylla aurait aimé en parler, et c’était déjà difficile de savoir si c’était le cas, tout ne dépendait pas d’elle. Toutes ses obligations, tous ses mensonges, tous ses masques étaient liés les uns aux autres comme une toile d’araignée. Impossible d’en extirper un sans faire tomber les autres – ce château de cartes reposait sur un délicat équilibre et le moindre instant d’inattention pouvait permettre à une bourrasque de tout faire s’envoler. C’était frustrant, de ne pas pouvoir parler de tout ça à Odalie, alors qu’elle était pourtant celle qui ne l’aurait pas jugée. Cela renforçait ce lourd sentiment d’isolation et de muselière, mais elle n’y était pas encore prête. Pour l’heure, ce moment suffisait. L’alcool lui suffisait, et les histoires d’Odalie lui suffisaient. Si c’était assez pour son amie, c’était assez pour elle.

La sirène semblait réfléchir, puis Scylla vit dans ses yeux que quelque chose de particulièrement intéressant se dessinait. Elle vida sa coupe et reprit la bouteille pour resservir Odalie et elle-même tandis que cette dernière racontait son histoire. Elle faillit dépasser, toute plongée dans le récit qu’elle était. Alors que son amie frissonnait, la princesse se lança dans un grand éclat de rire. Un rire comme elle n’en avait pas eu depuis des années. C’était tellement improbable, tellement abracadabrantesque, tellement… Odalie. Son rire n’avait rien de cristallin ou de royal, ce n’était ni un petit gloussement discret ni un toussotement, il était incontrôlable, des sonorités oubliées depuis longtemps. « Je ne sais pas comment tu te retrouves toujours dans ce genre de coups fourrés mais c’est incroyable » Elle n’imaginait que trop bien l’air dégoûté de son amie devant la tombe, le caractère cocasse de toute cette situation. C’était comme si un voile magique la séparait du reste du monde où ce genre de choses pouvait arriver. Scylla s’était toujours imaginée protégée, mais de plus en plus, elle se sentait envieuse sans être complètement capable de se le formuler ou de l’admettre, à elle-même ou à qui que ce soit d’autre. Une fois légèrement calmée, Scylla reporta son attention sur sa coupe, effaçant une très légère trace humide au coin de son œil. « On devrait traîner ensemble plus souvent, que je voie un peu l’enchaînement des événements, ça mettrait un peu de piment dans ma vie. Viktoria ne serait pas ravie, mais j’imagine que ce qu’elle ignore ne peut pas lui porter tort » ajouta-t-elle après un court instant. Sa générale était probablement une de ses personnes préférées au monde, et il y en avait peu qu’elle affectionnait, cela rendait son statut encore plus spécial. Mais si Scylla lui disait qu’elle s’était retrouvée sur un tournage à embrasser un inconnu sur une tombe, sa meilleure amie aurait probablement fait une crise cardiaque. « Tu te lances dans une carrière d’actrice, du coup ? Ça t’irait bien, il faut dire » déclara-t-elle avec un haussement d’épaules et une moue taquine. Odalie avait cette présence qui captait les regards, que ce soit face à une caméra ou dans le technicolor de la réalité.

   

   
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Mar 2 Fév 2021 - 14:02
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Odalie x Scylla

Pas de mots, alors, pas de paroles. Juste le silence entre elles, et le champagne dont la pétillance remontait le long des fines parois de verre. Scylla était contrariée, mais Scylla ne voulait pas en parler. Et la musicienne s’abstiendrait volontiers de contrarier sa princesse. C’était pour cette raison qu’Odalie s’était lancée dans le récit de ses mésaventures avec Milo, pour cette raison qu’elle sourit à la vision de son verre à nouveau rempli, et pour cette raison qu’elle ne tenta pas d’en savoir plus sur le front soucieux de son invitée.
Elle savait écouter. Un petit peu. Elle savait écouter, même si elle n’en faisait pas cas. Elle agissait à sa guise, selon ses désirs, et rares auraient été ceux et celles capables de l’en détourner. Mais elle savait écouter, Odalie, et elle aurait pu écouter Scylla. Si la métisse l’avait voulu ; or son souhait n’était pas tant la confidence, la confession, il était dans la distraction. Un domaine dans lequel Odalie excellait nettement plus, et l’aventure dont elle s’ouvrit à son amie attira aussitôt un scintillant éclat de rire.
Le rire rebondit sur les murs, emplit la pièce comme une bulle argentée, achevant de gommer la doucereuse gêne entre les deux femmes. Scylla riait, ses yeux réduits à deux fentes de lumières sur son visage rayonnant, se tenant presque les côtes tant tout semblait la subjuguer. Surprise d’abord de voir ainsi l’autre sirène se laisser aller, la musicienne resta bouche bée. Une seconde. Deux secondes. Et puis un sourire se dessina à son tour sur des lèvres ourlées d’avoir trop embrassé, et le son clair de sa voix s’unit à celle de Scylla.
Une étrange chaleur gonfla dans sa poitrine. Le champagne, sans doute, le plaisir retrouvé d’une amitié bancale, le rire aussi peut-être. Odalie se sentait bien, un sentiment réconfortant se dégageait dans la petite salle de pause et lui collait à la peau. Oui, elle était à sa place. Dans cette étrange relation avec l’une des princesses, elle avait son mot à dire et son rôle à jouer.

« Alors, pour ma défense » rectifia-t-elle, toujours rieuse. « cette fois je n’avais rien demandé. »
Portant sa coupe à ses lèvres, Odalie eut un regard tendre pour Scylla. Quelle vie devait-elle avoir, emmurée dans sa tour d’ivoire ? Connaissait-elle aussi, à sa manière, ce frisson d’excitation et d’aventure quand quelque chose de nouveau arrivait ? Ou bien n’était-elle, comme bien souvent son apparence le laissait présager, qu’une marionnette empêtrée dans ses fils, tentant désespérément de respirer alors qu’une famille trop exigeante avait resserré son corset pour elle ?
Encore une fois, la brune fut prise de compassion. Dans d’autres circonstances, elles auraient pu être si semblables, toutes les deux. Si Scylla n’était pas prise dans ce carcan de graphite qui l’empêchait de se mouvoir. A la regarder, là, évoquer le manque de piment dans sa vie en essuyant une larme de rire qui avait perlé à son œil, Odalie sentit une idée éclore dans son esprit.
« C’est vrai que c’est un choix de carrière qui aurait pu me convenir. » hocha-t-elle la tête avec un sourire de connivence. « Mais, tu le sais, je n’aimerai jamais qu’un seul art et toute la place est déjà prise. »
D’un geste, elle embrassa la boutique autour d’elle. Tous ces vinyles poussiéreux que personne ne prenait le temps d’aimer sauf elle. Sa harpe, son violoncelle, sa viole de gambe, à l’appartement, qui attendait sagement son retour pour la laisser tirer leur mélodie. Au fond, elle le pensait. La musique était peut-être la seule chose qui la tirait de la monotonie, de cette vie sans âme et sans défi où même les plus belles aventures ne devenaient que des souvenirs.
Pensive, la sirène caressa d’un doigt le rebord de la petite table en formica.
« Enfin. » se reprit-elle en remuant la tête.
Se levant d’un bond, la gérante du Peaches Record tendit une main à Scylla avec un sourire espiègle. Telle Aladdin invitant Jasmine à grimper à bord de son tapis volant. L’idée avait germé, désormais. La ville, dehors, n’attendait qu’elles. Elles étaient jeunes, et la baie néo orléanaise leur tendait ses bras maternels comme on accueille un vieil ami.
« Viktoria est dehors ? »
La réponse importait peu en vérité.
« Allez, viens, on va sortir par l’arrière. » ajouta-t-elle dans un clin d’œil. « Tu veux vivre des aventures avec moi, princesse ? Je t’emmène volontiers. »
Parce qu’elle le pouvait. Elle pouvait éteindre sa boutique, sortir dans cette tenue et fouler le sol de la nuit avec son pas de démesure. Elle pouvait entrer dans n’importe quel bar, traîner sur n’importe quelle plage, se laisser flotter dans la baie en regardant mourir les étoiles. Elle le pouvait, alors il n’y avait aucune raison qu’elle s’en prive.
Partir à l’aventure, à l’improviste, avec une princesse trop guindée. Oublier les plans, les projets et les corsets trop moulants. Laisser entrer le soleil, l’air, la liberté, la frénésie. Odalie insista, agitant la main droite qu’elle avait tendue à son amie.
« Maintenant. »
La ville n’attendait pas. La nuit n’attendait pas. La vie n’attendait pas.

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Dim 7 Fév 2021 - 12:50
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Scylla n’était pas venue pour ça, pourtant c’était exactement ce dont elle avait besoin. Elle se revoyait, rigide et ronchonnant sur le chemin, agacée de devoir accomplir cette mission futile pour le compte du Conseil – mais c’était sans compter sur l’aura d’Odalie. Elle avait eu le temps de l’oublier, à force de courir partout et de s’éparpiller aux quatre vents sans jamais faire les comptes de ce qu’il restait d’elle, mais la sirène lui avait rappelé avec force. Elle aurait pu croire que c’était le champagne, mais ce n’était pas tout à fait vrai. La princesse y était trop habituée, et c’aurait été diminuer la présence de son amie retrouvée. Leurs rires se mêlèrent, des rires de sirène dont les sons s’entrechoquent, s’embrassent, font la conquête de toutes les ondes autour, avant de se dissiper. « On va dire que je te crois mais tu n’es pas exactement le genre de personne à qui les choses arrivent tout simplement, c’est dans l’énergie que tu dégages. » Il y avait une tendresse évidente dans la manière que Scylla avait d’en parler, de qualifier son amie aux mille aventures et à la vie mouvementée. De ça, elle était persuadée. Ce que les humains appelaient le karma, elle définissait plutôt comme des ondes – invisibles et poreuses. Et les siennes étaient sur une autre fréquence que celles d’Odalie, par obligation et par dessein, à regret parfois. Mais elle avait de la chance aussi ; elle rentrait tous les soirs auprès de Llyr, qui la connaissait si bien, qui savait l’aimer et qui savait tout d’elle, de sa famille et de toutes les fractures qu’elle mettait tant d’énergie à cacher plutôt que réparer. Elle avait une voix, une vraie voix qui portait et dont elle ne faisait que trop rarement usage.

Scylla suivit le regard d’Odalie autour de la boutique. Elle ne comprenait que trop bien l’attrait, et la nécessité de s’entourer de telles choses, la spécialité de leur peuple, quelque chose qui leur était inné. Il était étrange qu’elles n’aient jamais joué ensemble – la princesse savait son amie excellente musicienne, et elle-même trouvait un certain refuge dans son violon, auquel elle touchait néanmoins de moins en moins. Peut-être lui proposerait-elle, lorsqu’elle aurait l’opportunité de s’engager sur quelque chose d’autre, de libérer quelques malheureuses minutes au sein de son calendrier qui était géré pour elle avec rigueur. Mais Odalie semblait déjà avoir une autre idée. La sirène la regarda se lever avec énergie, sourcil haussé par tant de détermination soudaine. Elle lui jeta un regard soupçonneux mêlé d’amusement. « Non, ce n’est pas elle ce soir. Mais il y a effectivement un garde. » Difficile d’aller où que ce soit sans être protégée, c’était là le lot de sa condition, d’autant plus depuis qu’elle était également responsable de Skander. Son amie ne semblait pas surprise, et surtout, paraissait se moquer éperdument de la présence de la garde royale postée devant son établissement.

La proposition d’Odalie résonna à ses oreilles. Scylla crut d’abord à une plaisanterie – elle n’attendait tout de même pas qu’elle fasse faux bond au pauvre garde qui poireautait devant, pour aller en boîte ou autre environnement de débauche ? Mais elle semblait on ne peut plus sérieuse, lui tendait la main dans un geste de promesse. La princesse se figea. Elle n’avait pas pensé que l’opportunité viendrait si vite – mais elle aurait dû s’en douter, son amie n’était pas le genre à attendre avant d’agir, à faire des plans sur la comète qui n’avaient que peu de chances de se réaliser. Et impossible de savoir quand elles auraient l’occasion de se revoir. Il semblait qu’il y avait bien plus qui pesait dans la balance que ce qu’elle voulait bien voir – c’était symbolique, un premier pas vers une forme de liberté. Ce n’était rien, en vérité, une toute petite aventure, quelques heures de retard par rapport à l’horaire de retour qu’elle avait donné à Llyr. Mais cela voulait dire bien plus – et si Scylla ne voulait pas lui donner tant d’importance, elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle avait oublié comment être spontanée, comment accepter des propositions sans réfléchir, sans anticiper les conséquences et les multiples scénarios qui pourraient en découler, elle ne savait plus comment vivre sa vie autrement que sur un plateau d’échecs avec sa reine et ses tours.

Impossible de dire oui, impossible d’acquiescer. Mais elle prit la main tendue d’Odalie, et se leva à son tour, hésitante mais exaltée. « Et on peut savoir où tu m’emmènes comme ça ? » dit-elle en tentant de maquiller son cynisme en nonchalance, comme si c’était quelque chose qu’elle faisait tous les soirs, mais personne ne s’y laisserait prendre, et surtout pas son amie, pas après ce qu’elle avait laissé transparaître. Elles passaient déjà la porte, manteaux prêts à affronter la morsure du froid au dehors, qui contrastait désormais tant avec la chaleur du dedans, celle du champagne et de la complicité. « Essaie de ne pas trop me mettre en porte à faux vis-à-vis du Conseil. Ce serait quand même le comble que je vienne te dire de te calmer et que ce soit toi qui me pousses à la rébellion » ajouta Scylla à voix basse avec une pointe d’amusement solidement ancrée dans son enchevêtrement de doutes.

   

   
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Sam 13 Fév 2021 - 12:05
Don’t call me angel when I’m a mess.
Odalie x Scylla

Un milliard d’humeurs aériennes, pensées volubiles et délicates, se mouvaient derrière les iris de la princesse. Odalie, debout main tendue, pouvait les voir se dessiner au fur et à mesure des secondes qui s’égrenaient. La souveraine pesait le pour et le contre, devait certainement évaluer les risques encourus à quitter ainsi le cocon clair de l’arrière-boutique du disquaire pour s’aventurer dans les rues. Comme si la ville pouvait les attaquer, les contraindre, les atteindre. Non. Elles étaient invincibles, Odalie en avait la certitude ; dès lors qu’elle sentit la main de Scylla dans la sienne, son amie levée auprès d’elle, elle sût que cette certitude était partagée.
Sortir. Bouger. Courir. Rire. Chanter. Dévorer le monde à pleine dents, comme s’il n’y avait pas de lendemain. Car il n’y avait jamais de lendemain, que des instants qui s’enfilaient comme des perles colorées sans rupture, sans discontinuité, sans autre but que celui de vivre. Pleinement. Sereinement. Intégralement.
Voilà ce qu’Odalie avait à offrir, et c’était d’ailleurs la seule chose qu’elle offrirait jamais à quiconque. La vivacité de l’instant présent, cette capture des papillonnements, cette présence intacte et claire de celle qui ne planifie pas.
« J’ai bien une idée, si tu aimes toujours la musique … »
La sirène lança un sourire provocateur à son amie. Déjà, l’une derrière l’autre, elles s’aventuraient à l’arrière. Laissant la boutique aux bons soins de la nuit, laissant le garde royal de Nydaros poireauter à se geler les écailles. Il ne fallait pas choisir ce métier, songea-t-elle avec un frisson d’excitation.
Le froid était mordant, piquant, dévorant. Odalie resserra autour d’elle son long manteau vert foncé, enfonçant plus sur ses oreilles un cache-oreille tricoté. Le froid était harponnant, comme un rappel, un rappel qu’elles avaient de la peau, qu’elles avait un corps, un être, une âme, un rappel qu’elles s’offraient à l’hiver, un rappel que la vie était là ; un rappel qu’elles étaient en vie.
« Allez, Scy … » sourit-elle à son amie. « C’est pas cette table ovale de gratte-papiers réactionnaires qui va t’empêcher de passer une bonne soirée, si ? »

Une bonne soirée. Voilà ce qu’elle proposait, en entraînant dans son sillage la princesse à demi inquiète. Une bonne soirée, comme au bon vieux temps, lorsque Scylla n’était encore qu’une novice sur les routes pavées de la bipédie. Une bonne soirée, dans un bar, avec de la musique, avec cette atmosphère suffocante des endroits trop remplis de rires.
Scylla méritait de rire. Tout le monde méritait de rire, d’écouter de la musique, de boire sans en avoir envie et de finir dans des draps inconnus. En tout cas, c’était ce qu’Odalie souhaitait à tout le monde. Qui sait, peut-être que si les vieux imbéciles du Conseil avaient mené ce genre de vie, ils se seraient décoincés un peu ?
Enfin, la belle vit se profiler le néon sale de ce qu’elle cherchait. Le Seb’s, un vieil endroit, taudis de l’extérieur, mais regroupant de véritables pépites de musique sur lesquelles la sirène se plaisait à danser. Sans compter la qualité des cocktails.
« Après vous, Votre Majesté. » s’inclina-t-elle à demi avec un sourire goguenard.
Suivant Scylla dans l’antre sombre et musicale, Odalie sentit chaque pore de sa peau se remplir de bien-être. Oubliée la comptabilité du Peaches Record, elle était dans son élément comme une sirène dans l’eau. De confortables fauteuils sombres entouraient de petites tables aux plateaux de verre. Sur une estrade, au fond du bar, un groupe revisitait pour un soir les grands classiques du rock avec des instruments à corde. Un véritable délice.
Tout en retirant son cache-oreilles, elle lança un regard heureux à Scylla.
« Qu’est-ce-que tu veux boire, Scy ? »
Pas sûr que le Seb’s serve du champagne, mais elle se garda bien d’en faire la remarque au vu de l’air qui régnait sur le visage de son amie. Elle avait eu raison de l’emmener, de la bousculer, de la sortir du quotidien morne qui habitait ses lendemains. Un peu d’impromptu, un peu de surprise, un peu d’aventure, que diable !
Un peu de vie.

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Sam 20 Fév 2021 - 23:16
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L’air dehors avait le goût de la liberté. C’était rare, c’était agréable de ne pas être responsable des prochaines minutes, des prochaines étapes, de ne pas savoir ce qui allait se passer, ce que son amie lui réservait. De ne pas être capable de voir le futur se dérouler sous ses yeux à l’avance. C’était effrayant, aussi, Scylla avait perdu l’habitude. Mais elle savait qu’au fond, elle ne risquait pas grand-chose. Odalie ne lui demandait pas de tout quitter, d’arrêter d’être elle-même ; elle lui montrait juste une alternative, pour quelques heures. Harmless fun. La sirène sentit le plaisir coupable de laisser ce garde patienter pour rien devant la porte – mais Viktoria ne le portait pas particulièrement dans son cœur, donc peut-être lui pardonnerait-elle ? Devait-elle-même savoir ? Ne serait-elle pas de retour avant que l’on ne s’aperçoive de son absence ? Elle n’était pas sûre que le triton qui la gardait oserait lui faire la remarque, de toute manière – il ne lui faudrait s’inquiéter que si l’écho de sa témérité éphémère arrivait aux oreilles de sa meilleure amie.

Des gratte-papiers réactionnaires. Un peu réducteur ; elle avait appris à respecter les autres surnaturels du Conseil, certains plus que d’autres évidemment, mais il fallait admettre que l’étiquette collait particulièrement bien à la peau des plus désagréables d’entre eux, ceux qui posaient problème juste parce qu’ils le pouvaient, parce que le pouvoir irradiait d’eux, parce qu’ils aimaient se sentir supérieure. Et aussi vite que ça, Scylla décida de ne pas rebondir. La remarque d’Odalie n’était pas si infondée que ça.

Scylla entra la première dans le Seb’s, un bar dans lequel elle n’avait jamais mis une nageoire – était-ce étonnant ? – et se laissa envelopper par la chaleur qui y régnait, par la convivialité, le bourdonnement des conversations et des rires. La sirène fréquentait rarement ce genre d’endroits ; elle était plus habituée aux galas, aux bars huppés, aux rooftops de Washington, toujours en robe longue et discussions polies, de networking, avec un but, un objectif. Jamais seulement pour se faire plaisir. Ils sortaient parfois avec Llyr, mais ils s’étaient tous les deux habitués à la quiétude des restaurants, aux caresses distraites de leur canapé. Ils avaient dépassé les années qu’ils auraient pu passer à faire la fête, s’ils n’avaient pas eu autant de travail l’un et l’autre. « Tu sais quoi ? Choisis pour moi. Un truc dont je n’ai pas l’habitude. Surprends-moi. » répond-elle à Odalie sans trop y réfléchir. Cela semblait bien être le thème de la soirée, après tout. Et tandis que son amie commandait leurs verres, Scylla repéra un coin avec deux fauteuils sombres et une petite table en verre. Elles s’y rendirent à pas légers, les ondes de la musique pénétrant son épiderme avec délice.

La musique faisait partie de ces rares plaisirs auxquels la princesse n’avait pourtant que peu de temps à accorder. Elle pensa à son violon, sagement rangé dans son étui dans son salon, auquel elle n’avait pas touché depuis des semaines. Elle l’entraînait partout, au début. C’était ce qu’elle avait aimé en premier chez les humains, cet art superbe et merveilleux qui enchantait les sens, et elle s’en sentait si éloignée aujourd’hui. Elle avait soudain envie de jouer à nouveau. Oda était bonne musicienne aussi, peut-être qu’elle devait revenir plus souvent. « Je comprends pourquoi tu vis ici. Ça doit être… grisant, cette ambiance au quotidien. » souffla t-elle dans l’oreille de son amie en jetant un œil à l’estrade et au groupe qui jouait dessus. Scylla n’aurait sûrement pas à chercher très loin pour trouver un bar accueillant et similaire à Washington, mais la réputation de la Nouvelle Orléans n’était plus à faire. « J’imagine que tu connais tout le monde ? Ça t’arrive de jouer ici ? » La sirène était prise de soudaines curiosités sur ce qui composait le quotidien de son amie, si éloigné du sien et qu’elle touchait désormais du bout des doigts. C’était si peu de choses, une sortie dans un bar, en musique, avec Odalie, et pourtant il s’agissait de sensations oubliées. Et elle pouvait blâmer beaucoup de choses sur sa situation, sur les responsabilités qui pesaient sur elle, mais elle s’était laissé éteindre sans se battre. Cela semblait douloureusement évident que tout un pan du plus terne de sa vie était de son fait à elle.

   

   
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Mar 2 Mar 2021 - 10:29
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Odalie x Scylla

L’atmosphère feutrée du Seb’s teintait leur soirée anonyme d’une soudaine proximité. Ici tout le monde était proche, tout le monde était son voisin. Elle était ombre dans la foule, mais pas une foule d’étrangers. Odalie inspira à plein poumons cette ambiance au goût de musique. Oui, c’était chez elle. C’était sa ville. Son domaine. Son royaume. La foule n’était pas faite d’étrangers, elle était milliers de visages qui se souriaient à la volée.
Au fond, lorsqu’ele était arrivée d’Europe, Odalie n’avait pas cherché à savoir où poussait le vent. Elle s’était juste trouvée là, dans la baie de la Nouvelle-Orléans, et la vie pétillante qu’elle y menait ne l’avait déracinée. Pour rien au monde elle n’aurait bougé, rien. Même quand tous les visages des hommes aurait frayé son lit une fois. Même quand toutes les rues pavées auraient abrité ses couleurs. Rien.
Home.
Dans le regard de la princesse, elle vit qu’elle n’avait pas l’habitude. De ce genre d’endroits, de ce genre d’ambiances, de ce genre de soirées. Elle eut un sourire pour elle-même. N’était-ce pas précisément la raison pour laquelle elle avait emmené Scylla ? Pour la sortir de ça, de son carcan, de son corset tellement serré qu’un jour elle bleuirait de ne plus savoir respirer ?
Se laissant élégamment tomber dans l’un de ces fauteuils en cuir dont il est dur de se relever, elle commanda pour elle un Bloody Mary, et pour Scylla un Rainbow Cocktail. Sucré, multicolore. Juste ce qu’il fallait d’alcool pour décoincer un peu la princesse et lui permettre de rêver.
La musique imprégnait tout l’air, comme un écrin de précieuseté qui les invitait à rester.
« J’adore cette ville, Scy. Je ne comprends pas comment c’est possible d’aimer un autre endroit sur terre. »
Elle avait ri avec malice. Elle mentait, bien sûr, éhontément. Il y avait tant de lieux qu’elle avait aimés, grandissant sur le vieux continent. Mais aucun n’avait cette saveur, cette douce ôde dans la nuit, qui murmurait à tous les êtres qu’ils seraient éternellement jeunes. C’était cela, au fond. Elle ne voulait pas vieillir, elle ne voulait pas grandir, elle ne voulait pas devenir engoncée dans ses préjugés ou porter des cols roulés moutarde. L’insouciance était un cadeau dont on se débarrassait trop vite, offert par un parent lointain dont on a oublié le nom. L’insouciance était un présent, pour Odalie, un passé, un futur aussi. Ensemble, belles, elles cheminaient, et jamais la sirène ne saurait, dans le ciel de son esprit ardent, laisser des nuages l’occulter.

Scylla questionnait, Scylla s’intéressait. Dans ce contexte différent elle semblait reprendre des couleurs … à moins que ce ne soit juste le champagne qui lui était monté aux joues ?
« Non. Je ne joue plus beaucoup, en fait. Je n’ai plus le temps. »
Chaque soir, quand je me love dans les bras sourds de quelqu’un d’autre, les premiers amours de ma vie me regardent dans un coin de chambre. Ma viole de gambe, incrustée d’ébène, qui attend sans cesse mon retour. Ma harpe, irisée parmi les lumières, avec ces marques sur les cordes quand j’avais du mal à jouer, qui se demande pourquoi mes mains préfèrent effleurer la peau d’un autre qui est bien moins mélodieux qu’elle. Et mon violoncelle, mon ami, mon fidèle amant, celui que j’ai toujours aimé et contre le corps duquel j’ai tremblé, j’ai transi, j’ai vibré, qui m’accuse de son air blessé de ne plus me soucier de lui.
La solennelle litanie de ces accusations muettes fut interrompue un instant par l’arrivée de leurs cocktails. Odalie adressa un clin d’œil au serveur, avant de reprendre pour sa princesse.
« On devrait, tu ne crois pas ? Toi, moi … plus qu’à trouver un alto, une contrebasse, on pourrait faire un quatuor à cordes ! » La plaisanterie alla plus loin, ne sachant plus vraiment au fond si la belle était sérieuse ou non. « Les Siren’s Calling, le groupe en vogue du moment, en tournée dans toute l’Europe et les Etats-Unis, pour votre plus grand plaisir ! »
Au fond, ça ne lui aurait pas déplu. De retourner à la musique. De retrouver ce frisson pur du silence après la clé d’ut. De reposer les mains sur ce bois travaillé qui dormait seul dans un coin de sa chambre. Si on lui avait dit, il y avait de cela quelques ans, qu’elle finirait à diriger un petit commerce indépendant, elle aurait sans doute ri aux éclats. Mais la vie était étrange, elle vous prenait au dépourvu et la brune ne faisait pas exception. Elle repensait souvent à Berlin, à cet orchestre où elle brillait. Pourtant le souvenir de sa mère l’avait poussé à venir là, traverser cet océan vaste qui la séparait de la gloire.
Et elle ne jouait presque plus. Enfin, si, elle jouait. Mais plus de la musique. Ou une musique singulière, celle des corps lassés qui soupirent, celle des caresses qui viennent du cœur pour effleurer la peau trop nue.
Secouant la tête, Odalie riva son regard dans celui de sa chère Scylla. La piste de danse était vide, comme si le jazz se refusait à laisser passer la folie.
« Après, on ira danser, si tu veux ? Juste toi et moi. »
Comme avant.

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Sam 13 Mar 2021 - 19:55
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Scylla se détachait de l’atmosphère autour d’elle comme un trop plein de texture sur une toile, comme si tous ses nerfs étaient trop visibles, sa carapace trop épaisse pour pouvoir parfaitement se fondre dans la peinture. Oda, à ses côtés, était au centre de la toile, comme si toutes les couleurs, toutes les lumières ne s’accordaient qu’avec elle. Elle était à l’aise, plus à l’aise que Scylla l’avait jamais été à la surface. C’était beau à regarder, son visage éclairé, son sourire distrait, la manière décontractée avec laquelle elle commandait leurs boissons. Ce n’était pas feint, la princesse était bien placée pour le savoir. Ce qu’elle savait sur la vie en société, sur la manière de leur parler, de leur sourire, de les flatter, de les comprendre et de les manipuler, on l’avait creusé dans son crâne à la perceuse ; elle était née pour ça. Par la force des choses et avec le temps, c’était venu plus facilement, plus naturellement. Mais à quel prix ?

Le cocktail dans ses mains lui semblait étranger, mais il lui était devenu tellement impossible de déterminer quelles envies et quels dégoûts étaient véritablement les siens, et lesquels lui avaient été imposés, inculqués, lesquels elle avait récupéré pour construire cette façade sous laquelle disparaître, qu’elle fut incapable de décider si elle aimait le goût après la première gorgée. Elle sourit néanmoins à l’hyperbole d’Odalie, et se demanda si elle aimait Washington. Comment le dire ? Comment le savoir ? C’était là où elle était, de toute manière, là où elle avait tout construit avec Llyr, à la Maison Blanche, là où elle avait appris à faire de la surface une nouvelle maison. Au plus près de l’eau.

Alors Scylla, comme tous ceux présents dans le Seb’s, du mobilier au régulier, orbitait autour d’Odalie. Elle fronça les sourcils, détectant une légère pointe de tristesse dans la voix de son amie, ou plutôt du regret. Un regret similaire au sien de ne pas s’adonner au plaisir musical plus longtemps parce que la vie avait pris le pas sur le temps. Mais son rire résonna juste, clair. « Siren’s Calling, ça a du potentiel. L’idée est séduisante. Quand est-ce qu’on fait passer les auditions ? » plaisanta t-elle en reprenant une gorgée de son cocktail. Il était facile à boire, sucré, fruité. Après réflexion, Scylla décida qu’elle l’aimait, et qu’elle en reprendrait un si l’occasion se présentait. « D’accord. Après tout il faut bien que tu constates si oui ou non, tes leçons ont servi. » ajouta-t-elle, l’air amusé. Odalie aussi devait encore avoir en mémoire le désastre que leurs premières rencontres avaient été. Les premiers échecs de la princesse des sirènes, elle qui avait toujours tout réussi dans sa vie, elle qui n’avait jamais déçu, qui avait eu tant de mal à se débarrasser de la sensation de n’être qu’une incapable si elle ne parvenait pas à quelque chose du premier coup.

Ça avait été des leçons de danse mais aussi d’humilité, de vie, tout simplement. Il avait fallu apprendre à marcher tout comme à avancer sans le regard de ses parents, sans leur fierté et leurs encouragements, apprendre à être quelqu’un en dehors de sa couronne. Apprendre à déterminer ce qu’elle voulait être, aussi. Mais être avec Odalie, c’était comme être au centre du monde, sous les néons, projetant les désirs des autres dans une lumière crue. « Ça fait bien longtemps que je n’ai pas été ivre. » marmonna-t-elle en jetant un œil à son verre quasi vide. « Je crois que la toute première fois c’était avec Llyr, peu de temps après qu’on se soit rencontrées toi et moi. Tu m’avais prévenu mais je ne savais pas encore exactement quelles étaient les limites de ce nouveau corps » soupira-t-elle avec un sourire mi-nostalgique mi-amusé. Elle se souvenait de cette soirée complice, des rires de Llyr, de leurs membres entremêlés, des confessions partagées dans l’obscurité avec l’esprit embrumé. Ce temps là était loin, et ça la prenait d’autant plus aux tripes qu’elle avait encore l’impression de sentir le tissu trempé de la chemise de River sous ses doigts. Distraitement, elle appuya ses mains contre l’étoffe noire de sa robe.
   

   
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Ven 26 Mar 2021 - 16:06
Don’t call me angel when I’m a mess.
Odalie x Scylla

La paroi translucide de son verre à cocktail dévoilait un espace vacant qui prenait de plus en plus de place. Le doux picotement de l’ivresse comment ça à prendre ses doigts, sans que la sirène pût seulement dire qu’elle avait vraiment trop bu. La sirène aux cheveux brillants était là dans son élément. Face à une amitié tangible, lovée dans un profond fauteuil, prête au premier coup de sifflet à se lever pour repartir à l’assaut de ce monde glacé. La princesse sirène, en face d’elle, semblait reprendre des couleurs à mesure que son verre vidé l’emplissait d’une joie nouvelle. Odalie eut un fin sourire.
Enfin. Enfin, depuis le début de cette soirée au goût amer de remontrances, avec ces divergences entre elles qui les rendaient inconciliables, enfin la brune ressentait que la distance entre elles baissaient. Que peut-être sous son corset Scylla avait-elle place pour respirer. Elle repensa à tout le chemin parcouru, alors que la douce Van Seabrook arpentait à peine la terre meuble de sa récente bipédie. Quand on lui avait confié, à elle, l’indépendante sous le soleil, la charge d’apprendre à danser à une princesse renfrognée. Quand cet air las, un peu maussade, s’était muré en amusement, qu’elle avait encore et encore retrouvé la jolie métisse juchée sur des talons aiguilles, tentant d’avancer dans la houle. Enfin, enfin depuis le début de cette soirée, Odalie retrouvait vivement la jeune femme rieuse et claire qu’elle avait croisée autrefois. Avant tout ça. Avant le Conseil, avant les responsabilités, avant River, avant qu’apparaisse dans ses yeux le voile du devoir accompli.
Être avec Scylla, c’était un rappel incessant qu’on pouvait supporter le monde et franchir des abimes cruels, simplement parce qu’on le voulait.
Là n’était pas le propos, pourtant, ce soir, et quand son interlocutrice évoqua toute scintillante la première ivresse de sa vie, Odalie partit d’un franc rire. Ignorant l’ombre silencieuse qui s’était tapie doucement sur le visage de son amie.
« Oui, je me souviens ! » glissa-t-elle entre deux éclats. « Tu m’avais téléphoné le lendemain pour me demander si c’était normal de sentir toute la Terre tourner ! »

Oui, elle se souvenait. Elle se souvenait de tant d’instants, qu’elles avaient partagés alors. La princesse et la dissidente. La corsetée et l’insouciante. L’incontrôlée et l’incontrôlable. Elle se souvenait de tous leurs rires qui résonnaient à l’unisson, elle se souvenait du visage de cette jeune femme un peu perdue qui cherchait à prendre la surface d’assaut par sa volonté fière. Elle se souvenait, comme si ça n’avait pas d’importance, le temps, finalement, comme si c’était hier encore et qu’elle pouvait tout rappeler, tout ramener, tout rameuter. Comme si rien n’était terminé.
Un homme passa, sans doute un peu plus ivre qu’elles, et déposa sur la tablée un dessous de verre abimé.
« Mon numéro de téléphone, les filles. Appelez-moi ! » fit-il avec un geste de main, pouce et auriculaire dressés à proximité du visage.
Le sous-bock, à l’effigie du Seb’s, supportait diverses tâches de verre et au feutre là griffonné le numéro de l’insolent. Interdite, Odalie fixa le visage fermé de Scylla, prête à la moindre réaction, à charmer l’homme s’il fallait pour qu’il n’ose plus les infortuner. Finalement un sourire s’esquissa, et l’hilarité reparut. Incontrôlable. Incontrôlée. Prête à conquérir tout l’espace qui entre leurs cœurs se creusait. Le rire, toujours, qui est meilleur à partager.
Entre deux salves de fou rire, la violoncelliste cria à l’individu déjà loin :
« Elle est mariée, connard ! »
Avant de partir de plus belle, toute à la joie de sa soirée. Odalie debout désormais, qui tendait une main à Scylla, encore une main, encore une fois. Viens, viens on va danser, on va oublier, Scylla. Viens, on va enterrer les histoires qui font plisser ton joli front, on va vivre des aventures, viens, cette soirée tu dois t’en souvenir, elle te rappelle que tu es libre, et que libre tu resteras. Ils pourront te brimer, ma belle, t’emmener là où tu veux pas, il faudra que tu te rappelles que tu n’es pas qu’une princesse. Tu es une femme, une sœur, une amie, tu as le droit d’avoir tes rêves, et s’ils ne leur plaisent pas tant pis. Allez, viens, Scylla, viens, on va danser, on va danser pour oublier, que demain tu devras encore aller engueuler des sirènes qui sont plus inconscientes que moi, que demain tu te lèveras dans un lit qu’on t’a imposé, que demain tu devras encore resserrer un peu ton corset. Viens, Scylla.

Là, au milieu des projecteurs, deux jeunes femmes que tout opposait prenaient le temps encore une fois d’éprouver toute leur bipédie, cette peau qui les recouvrait et que la lumière oscillante couvrait d’une sueur limpide. La brune et la brune. L’incontrôlée, l’incontrôlable, vibrantes au rythme du jazz vif qu’elles semblaient épouser de leurs corps. Là, dans le feu inaliénable qui les avait forgées toutes deux, deux indicibles indiscernables que rien ne forçait à interagir, elles dansaient. Parce qu’il n’y a qu’une seule danse, au fond, que celle qui exprime la joie, la liberté et la folie.
Odalie, d’un regard couvant, enveloppa la Van Seabrook avec ses prunelles à peine soules.
« Tu t’en sors vraiment bien, princesse. »

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