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River Asherah
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Âge : 28 ans
Nombre de dés : 3 hypnose et persuasion ー 1 contrôle sensoriel.
Résidence : Seattle Waterfront, Seattle
Profession : Bookmaker à l'Hydra Club
Faceclaim : Jaime Lorente
Pouvoirs/capacités : Persuasion et hypnose. Travaille l'imitation de la voix. Légère détection de mensonges et capacités en contrôle sensoriel. Mauvais en manipulation sonore.
Crédits : Lempika. (ava) Adamantium (aes)
Disponibilité RP : 5/5 ー Full
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Lun 23 Nov 2020 - 22:41

Odalie & River

You play games with people's lives.You forget that they are fragile.

Un verre. Il a besoin d'un verre. Il a besoin d'un verre et d'oublier. De penser à autre chose. De rire, de passer du bon temps, de se vider la tête. Il ne veut pas y penser, il ne veut pas se repasser leur échange en boucle, pas revivre la scène encore et encore. Il veut s'amuser, il ne veut penser à rien, être insouciant et ne pas le regretter. La vie lui apportait souvent de journées dénuées de sens, le genre desquelles ont ne pouvait rien tirer. Mais dans ces instants là, il y avait toujours moyen de tourner les choses à son avantage. Toujours moyen d'oublier, au fond d'un verre, dans le son éclatant d'un rire, dans la chaleur d'un moment passé avec la bonne personne, au bon moment. Instinctivement, il sait immédiatement qui pourra lui faire passer cet instant déconnecté, pur produit du divertissement, avec comme seul objectif de se rendre heureux et de ne penser à rien d'autre. Sans trop réfléchir, il lui envoie un texto, lui donne un lieu de rendez-vous et n'attend pas sa réponse pour partir. Si elle ne peut pas le rejoindre, il trouvera bien à s'occuper. Si elle est libre, alors la soirée promet d'être riche en couleur.

Après plusieurs minutes de marche, il rejoint le portail le plus proche de chez lui et y plonge la tête la première pour ressortir dans les rues animées de la Nouvelle Orléans. La ville est bruyante, festive, comme il aime la découvrir. Elle possède cette aura mystique et joyeuse qui en fait l'une des villes les plus attirantes selon lui. Si il n'avait pas été obligé de s'installer à Seattle pour se rapprocher de l'Ordre, il serait surement venu poser ses valises à la Nouvelle Orléans, il n'en n'avait jamais douté. En plein milieu du quartier de Pontchartrain, il se laisse un instant guider par la ferveur de la vie nocturne qui l'entoure. Les rire, les cris de joie, les corps qui se pressent et s'amusent, il trouve dans ces quelques premiers instants, l'atmosphère exacte qu'il est venu chercher. Oui la soirée sera bonne et encore plus si la sirène lui a fait l'honneur de sa présence. D'un pas trainant, il se rend alors vers le lieu qu'il lui a indiqué,  le Mayfield Jazz Playhouse. Si il n'est pas forcément le plus grand connaisseur de jazz, ce club a toujours attisé sa curiosité et il sait qu'il trouvera là bas les parfaites victimes pour l'activité qu'il a en tête ce soir là. Des musiciens en quête de gloire, des passionnés, des âmes à la recherche d'une opportunité d'étaler leurs goûts dans le but de ne pas rentrer seul ce soir. De l'ambition, des envies, des gens pas encore trop alcoolisés pour que le jeu reste intéressant. Il est sur de dénicher son bonheur et celui de la sirène.

Quand il pousse la porte du bar, les premières notes de musiques résonnent à ses oreilles et il prend un instant pour les laisser faire leurs chemin jusqu'à son esprit. En tant que triton, la musique et le son ne lui sont pas indifférents, même si ses talents dans ce domaine sont limités. L'endroit est bien rempli mais pas complètement surchargé, parfait pour pouvoir s'amuser. Il balaye la salle du regard pour s'apercevoir que la sirène n'est pas encore arrivée. Pas étonnant, si elle se révèle disponible, il ne l'a informé qu'il y a quelques minutes de sa venue, il fallait lui laisser le temps d'arriver. Alors, sans se presser, il se dirige vers le bar, s'assoit sur un haut tabouret et commande une première bière, histoire de commencer léger. Quand le barman dépose son verre sur le comptoir, il en boit une première gorgée, rassasiante, satisfaisante. Oui, c'était définitivement de ça qu'il avait besoin. Puis, reportant son attention sur la foule qui l'entoure, il passe plusieurs minutes à scruter les êtres présents, tente de prendre de l'avance sur le jeu qui s'annonce.

Il n'entend pas la porte qui s'ouvre à nouveau, mais devine l'arrivée d'Odalie quand il remarque plusieurs têtes se tourner à la suite vers l'apparition. La sirène n'a décidément pas changé depuis le premier jour où il l'a rencontré et son effet sur les hommes est sans pareil. Traversé d'un petit rire, il la regarde avancer, comme portée par les regards posés sur elle. Et, pour attirer son attention, il utilise faiblement son pouvoir de persuasion sur elle. « Paye moi un verre, beauté. » Pas besoin de puissance, il économise ses forces et sait que la sirène saura parfaitement déjouer sa petite attaque si elle le souhaite. Le vrai jeu se passera avec tous ces êtres innocents, véritables pions dans le jeu qui occupera avec délectation leur soirée.


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Sam 28 Nov 2020 - 18:44
Games night.
Odalie x River

Game night ? Mayfield Jazz Playhouse. Maintenant.

Six mots désarticulés sur l’écran de son smartphone, alors qu’Odalie marchait d’un pas vif dans les rues de la Nouvelle Orléans après avoir fermé boutique. Un sourire de contentement étira ses lèvres fines.
Elle tapa rapidement une réponse : J’arrive. Son pouce, resté suspendu au dessus de la touche qui lui permettrait d’envoyer le message, finit par rebrousser chemin. Autant laisser planer un léger doute dans l’esprit du triton. Autant ne pas lui dévoiler immédiatement qu’elle ne demandait que ça, et qu’en bifurquant rapidement vers le club de jazz ses pas de sirène s’étaient fait plus légers sur les gros pavés des ruelles animées.
Entourée d’un vaste manteau vert sapin qu’elle laissait ouvert sur une épaisse robe d’hiver, Odalie se hâta de rejoindre l’endroit indiqué. Avant d’y pénétrer, elle relut une seconde fois les quelques caractères digitaux égrenés sur son écran. Un numéro qu’elle n’avait pas enregistré, mais l’historique des messages ne laissait aucun doute. Il ne s’agissait pas là d’un amant régulier, comme tant d’autres peuplaient la faune hétéroclite de son carnet d’adresses numérique. Pas lui. Pas River.
Le triton, proche de la famille Van Seabrook, n’avait rien d’un garde royal coincé comme Odalie avait pu en croiser. Quelques années auparavant, alors qu’il avait pris la décision de venir vivre à la surface, il avait eu besoin de quelques coups de main pour s’habituer à certains éléments de la vie terrestre : la bipédie, la gravité, les coupe-ongles …
Rapidement, la sirène s’était désintéressée de ses muscles noueux et de l’éventualité d’un lit partagé pour des soirées nettement plus … intéressantes.

Entrant finalement dans le bar, Odalie laissa la douce chaleur de la musique l’envelopper. Sans être une inconditionnelle du jazz, elle savait apprécier les tonalités particulières qui se mouvaient dans l’atmosphère brouillonne de ce soir-là. Les clients étaient nombreux, ce qui arracha un nouveau sourire à la belle. La soirée promettait.
Balayant du regard les occupants hétéroclites de la soirée, la sirène finit par localiser celui qui l’avait contactée : une silhouette massive, juchée sur l’un des hauts tabourets du bar devant une chope houblonnée déjà quasiment vide. River. Avec délectation, la brune savoura les regards tournés vers elle tandis qu’elle dénouait son écharpe et se débarrassait de son manteau. Tant d’iris soudainement orientés vers son corps. Si seulement ils savaient pour quoi elle était là.
Insolente, Odalie ancra son regard dans celui de River et, d’une démarche lascive, se rapproche du triton.

Le beau brun ouvrit le bal avec un ordre simple. Si simple. A peine Odalie sentit-elle son esprit s’embrumer qu’elle balaya l’attaque psychique d’un simple revers de la main, avec un rire délicat qui sonna comme du cristal.
« Sérieusement, River ? »
D’un geste, la brune héla la barmaid, lui faisant signe de resservir son ami à ses frais. Et de lui apporter un cocktail.
« Tu sais, beau gosse, suffit de demander. »
Sirotant un Bloody Mary promptement déposé devant elle, la sirène tâcha de garder un air sérieux. Qu’il n’aille pas croire qu’Odalie était à sa disposition et qu’elle accourrait ainsi au moindre texto. Malgré tout, elle ne put empêcher ses yeux de pétiller de malice : elle adorait ça.
Elle adorait d’avoir enfin un adversaire à sa taille, de pouvoir ainsi jouer l’inconséquente le temps d’une soirée sans briser ni cœur ni sommier. Dans cette connivence muette qui s’était créée entre eux, cette amitié de circonstances qu’aucun d’eux n’osait verbaliser, Odalie pouvait enfin laisser libre cours à son pouvoir de persuasion. Et elle adorait ça.
Comme elle savait bien où allait le cœur du triton et que la brêche était beaucoup trop belle, elle se permit un ironique :
« Scylla est au courant ? »
Non, bien sûr. Non. Scylla n’était pas au courant que son amie terrestre et son beau-frère s’adonnaient à ce genre de petites manipulations sur leur temps libre. Sinon, de quoi aurait-elle eu l’air ? Elle qui, une poignée de jours auparavant, était venue demander à Odalie de réduire drastiquement l’utilisation de ses pouvoirs …
Silencieusement, la sirène observa la réaction de son interlocuteur. Lors de quelques rares moments, au fond de l’ébriété, ou du désespoir peut-être, il arrivait que le triton se confie. Ainsi avait-elle appris l’existence de Llyr et de la prophétie qui unissait la belle princesse au triste sire qui se tenait devant elle ce soir-là. Allait-il se livrer ?

Refusant de laisser le silence s’étirer en si bonne compagnie, Odalie finit par relancer son interlocuteur. Main posée sur son bras puissant, elle s’approcha sensuellement de l’oreille de River pour y quémander la mise de la soirée :
« J’aurai quoi quand je gagnerai ? »

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Lun 21 Déc 2020 - 22:15

Odalie & River

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« Sérieusement, River ? » Un large sourire étire ses lèvres, dévoilant généreusement ses dents et éclairant son visage. Cette simple remarque et l’attitude de la sirène lui confirme qu’il avait fait le bon choix en venant ici ce soir et en lui écrivant un SMS. Pas de temps à perdre, pas de faux semblant, ils savent tous les deux pourquoi ils sont là et ils comptent bien en profiter. Il aimait cette relation qui c’était imposée entre eux. Il se souvenait parfaitement de leur rencontre, lui tout jeune bipède, encore perdu dans ce nouveau monde. Elle femme sirène parfaitement intégrée à une société qu’elle semble en permanence contenir dans sa main et manipuler à loisir. Un pouvoir d’attraction, de manipulation, impressionnant et un mépris total pour l’avis de ceux qu’elle peut bien croiser. Odalie ne semblait jamais s’excuser de ce qu’elle était, de ce qu’elle voulait, de ce qu’elle prenait. Et River aimait cette compagnie simple et pleine de surprise. Des échanges légers, des moments de jeu, quelques conversations plus profondes, parfois, quand le cœur est trop lourd et les verres trop nombreux. Pas plus de complication, pas plus de problèmes. Elle lui commande une autre bière et il en boit la première gorgée avec délectation. « Tu sais, beau gosse, suffit de demander. » Il acquiesce, bien sûr. Elle n’a pas réellement besoin de préciser, il sait parfaitement que le jeu ne sera pas de savoir qui paiera un verre à l’autre. Ils ne sont pas assis à côté de leurs proies, mais celles-ci sont égrainées un peu partout dans la pièce tamisée qui s’étale devant eux. La sirène s’installe, bois son premier verre également et attaque sur un aspect plus personnel. « Scylla est au courant ? » River grimace légèrement. Il ne veut pas réellement en parler. Pas maintenant. Son dernier échange avec la princesse pèse encore sur son cœur et il n’a pas envie de titiller les souvenirs des paroles échangées. Odalie est l’une de ses amies, bien sûr, elle sait et il lui a déjà dit beaucoup. Placée entre les deux enfants terribles, elle récolte des informations aussi bien de sa part que de celle de Syclla, surement le meilleur moyen pour elle de se faire une opinion, peut-être même de les conseiller. Mais River n’a pas la tête à penser au bien qu’une discussion à cœur ouvert pourrait faire. Il ne veut pas d’une épaule sur laquelle s’épancher. Il veut d’un adversaire féroce qui ne laissera rien passer. Il veut se battre et l’emporter avec dignité, dans une victoire écrasante, évidemment.

Son esprit vagabonde un instant lorsque le contact de la main douce d’Odalie sur son bras le tire de ses réflexions. Les courbes mélodieuses de sa voix charmeuse arrivent alors à son oreille. « J’aurai quoi quand je gagnerai ? » Le triton hausse un sourcil, plonge son regard dans celui de la belle et répond rapidement sur le même ton, sans ciller. « Oh tu peux réclamer tout ce que tu veux, il commence, plein d’insolence. Quoi que ce soit tu repartiras les mains vides, ce soir la victoire est pour moi très chère. » Un instant il reste fixé au regard espiègle de la sirène, rapproché comme à l’évocation d’un secret des plus intimes, puis il se détourne et reporte son attention sur le bar qui les entoure. Reprenant une gorgée de son verre il ajoute finalement. « Tu sais quoi, si tu gagnes, je te donnerais des nouvelles de Scylla. » Il promet sans beaucoup y croire. Il est d’une humeur parfaite pour leur petit jeu aujourd’hui. Plein de colère, de frustration et d’une envie de prendre le contrôle qui ne seront que des ingrédients propices à sa réussite. Et si jamais il perd … Mais ça ne sera pas le cas, il pense avec fierté. La belle sirène n’aura pas le dessus. Pas ce soir.

Des yeux il scanne les groupes se trouvant autour d’eux, à la recherche de la première victime de la soirée. Rien ne servait de partir trop fort trop vite, l’endurance était importante et si son premier challenge était trop conséquent, ils finiraient par s’ennuyer trop rapidement, ce n’était clairement pas le but de leur présence. Et puis son regard s’arrête sur une proie facile. Surement trop d’ailleurs, mais il ne résiste pas. Car le bonheur qui s’échappe de cette vision lui donne la nausée actuellement, et il n’est pas d’humeur à le supporter. Sans détourner son attention il s’adresse à nouveau à la sirène, un soupçon de défis dans la voix. « Un tour d’échauffement ça te dit ? » Du menton il pointe le petit couple qu’il observe depuis quelques secondes. Des mains enlacées, des regards liés, une alchimie parfaite. Un amour dégoutant pour le triton au cœur sec. « Je les trouve un peu trop heureux tu vois. Je les imagine mieux repartir, seuls. » Il ajoute, en insistant sur le dernier mot, certains néanmoins que le message était très clair pour sa camarade de jeu. Reportant son attention sur elle, il rajoute enfin. « Pas de triche Odalie, interdiction de charmer l’homme éperdu. C’est la demoiselle qui doit répondre à ton appel, évidemment. » Il sourit. Bien conscient que cette difficulté n’en était pas du tout une pour la sirène. Mais après tout, il a promis un tour d’essai. Et il n’était pas du genre à briser aussi facilement ses promesses.


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Ven 25 Déc 2020 - 16:24
Games night.
Odalie x River

Ses yeux indolents plantés dans le regard de River, Odalie ne put s’empêcher de constater la sombre flamme qui dansait derrière les pupilles du triton. Quelque chose d’amer, de salé, quelque chose que le beau brun n’avait vraisemblablement aucune envie d’aborder avec elle ce soir. Un instant, la sirène envisagea d’insister, mais la promesse du jeu était bien plus alléchante que celle d’une soirée de confidences.
Sourire enjôleur toujours vissé sur les lèvres et bien que son interlocuteur se fût déjà détourné d’elle à la mention de Scylla, Odalie se permit d’augmenter la mise.
« Et en plus de cela … tu me devras une danse. »
Rien de démesuré. Le plaisir n’était pas dans la victoire. Il était dans le jeu. Dans le délicieux instant où la sirène plongeait son regard dans celui de sa proie et qu’elle voyait au fond de ses iris danser l’impuissance. Impuissance face à la volonté d’Odalie. Une flèche lumineuse et inflexible qui atteignait toujours sa cible. La jeune femme avait toujours su ce qu’elle voulait et s’était donné les moyens d’y accéder.
Distraitement, la belle se demanda si elle aurait été capable de contraindre River, si elle l’avait vraiment voulu. Leurs petits jeux avaient toujours impliqué des humains, des humaines, et leur psyché si malléable. Peu d’entre eux avaient les ressources nécessaires pour déjouer une invasion psychique telle qu’Odalie était capable de leur en faire subir … et, les yeux plongés dans son décolleté, bien peu en avaient la volonté. Longtemps, la brune avait estimé être la meilleure dans ce domaine, usant de sa beauté comme d’une arme autant que de sa voix. Néanmoins, le triton avait l’air bien sûr de lui ce soir, prêt à prouver sa prétendue supériorité à sa compagne de jeu comme si son honneur tout entier en dépendait. Ce qui, en fin de compte, n’était pas loin d’être le cas.
La voix de River, profonde et vibrante comme le roulis d’un bateau, proposa une mise en jambe. Avec un rire léger, Odalie but une gorgée de son cocktail, laissant le râpeux jus de tomate exploser contre son palais. Pupilles fixées avec intérêt sur la cible que prétendait lui désigner son ami.
« Tu es sûr ? »
Presque vexée par la facilité de la tâche qui lui incombait, la sirène hésita néanmoins à briser l’idylle manifeste des deux jeunes gens sur sa droite. Odalie n’avait rien contre les gens heureux. Au contraire. Les gens heureux étaient insouciants, leur esprit aussi docile qu’une motte de beurre tiède, prompts à la consommation. Une véritable aubaine.
Mais River avait l’air déterminé et, tandis qu’il énonçait d’une voix posée les règles de ce premier défi, la brune échafauda une demi-douzaine de scénarios qui pourraient la mener à son but. C’était si aisé que cela en devenait presque insultant. Elle ne pouvait se contenter d’une option facile : ordonner immédiatement à la demoiselle de gifler son conjoint et de quitter la table, la convaincre à demi-mots que son compagnon la trompait … banales scènes que celles-ci. Il lui fallait … il lui fallait du défi. Il lui fallait du frisson. Il lui fallait du panache.

Le cocktail d’Odalie échut sur le comptoir dans un bruit de verre épais. La sirène s’était déjà levée, ondulant telle une déesse sous le feu des regards. Effleurant la joue du triton d’un délicat baiser, elle glissa avant de partir en chasse :
« Regarde et apprends, trésor. »

◊ ◊ ◊

Une semaine à peine, mais Dan voyait déjà en elle la future mère de ses enfants. Il avait toujours été comme ça, Dan. A se projeter, trop vite, trop loin. Cela lui avait d’ailleurs souvent porté préjudice lors de ses précédentes relations. Mais Candice … avec elle, c’était différent. Elle ne reculait pas, elle n’était pas effrayée par l’ardente flamme qui les consumait vivement depuis quelques jours.
Certes, Dan ignorait tout du passé de Candice. Ils étaient encore dans cette phase appréciable où l’autre n’était que terre inconnue qu’il convenait d’explorer. Où rien n’entachait le quotidien, que les papillons dans le ventre et la soif de sa peau, de ses mains, de son rire.
« Bonsoir. » murmura une silhouette, à proximité de leur table, qu’il n’avait pas vue s’approcher.
Levant les yeux vers la nouvelle venue, Dan ne put que constater combien elle était belle. Une de ces femmes dont la sensualité latente était l’atout majeur, qui savaient avec précision quel comportement adopter pour faire tourner les têtes d’un simple battement de cils. N’importe quel autre soir, Dan se serait probablement levé pour lui proposer un verre, l’inviter à dîner. La chaude main de Candice, dans la sienne, le retint assis comme une ancre reposant au milieu des galets.
« Bonsoir … » répondit-il, vaguement mal à l’aise face à l’aura écrasante de l’inconnue.
La jeune femme, cheveux noirs et sourire d’enchanteresse, se glissa négligemment à côté de Candice sur la banquette et passa un bras autour de ses épaules. Dan, interloqué, chercha le regard de sa compagne, mais celle-ci paraissait complètement subjuguée par la peau veloutée de sa nouvelle voisine.
« Enfin, ma chérie … tu ne m’embrasses pas ? »
Sous le regard ébahi de Dan, Candice lâcha sa main pour l’enfouir dans le cou de l’inconnue et déposer un langoureux baiser sur ses lèvres. De ces baisers qui ne laissaient aucun doute sur le désir profond qui unissait deux êtres, de ces baisers si intenses que Dan était presque gêné d’en être le spectateur. Lorsque les lèvres des deux jeunes femmes se séparèrent enfin, la brune glissa sa bouche contre le cou de Candice, semblant lui murmurer mille et un mots doux à l’oreille. Une scène de complicité passionnelle et irrésistible. Un lien insupportable entre Candice et cette brune. Lorsque cette dernière daigna enfin détacher son regard envoûtant de Candice, Dan se tenait, bouche bée, délaissé par toutes ses certitudes.
« Qu’est-ce-que … » articula-t-il faiblement.
La sublime créature eut un sourire penaud pour le jeune homme.
« Excusez moi, je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Eve, je suis la copine de Candice. Et je suppose que vous êtes le … enfin, le … »
Dan comprenait de moins en moins. La copine de Candice ? Certes, ils n’avaient pas évoqué la question de l’exclusivité, mais enfin tout de même ! Elle aurait pu évoquer ce point avec lui. L’incompréhension laissa place à une colère grondante dans la poitrine du jeune homme.
« Le quoi ? » grogna-t-il, prêt à laisser exploser sa fureur.
Ce fut Candice qui lui répondit.
« Tu sais bien, Dan. Eve et moi, ça fait 6 ans que nous sommes ensemble, et on cherchait quelqu’un pour nous donner … » la phrase resta suspendue. Candice jeta un regard amoureux à sa voisine, caressant son ventre d’un air étrange. Dan se fit la remarque que, en une semaine passée quasi intégralement ensemble, il n’avait jamais vu un tel air de dévote adoration sur son visage.
Saisissant au vol l’insinuation de celle qu’il prenait pour sa compagne, Dan sentit la rage déferler sur lui comme jamais. La gifle partit toute seule.
Le bras de l’autre femme toujours sur ses épaules, Candice continua à sourire niaisement, l’air à peine déstabilisée par la main de Dan sur son visage. C’en était trop pour le jeune homme. Il en avait assez vu.
« T’as pas honte de manipuler les gens comme ça, Candice ?! » Et, sans attendre la réponse, il jeta au visage de la jeune femme le contenu de son verre avant de renfiler son manteau et de se ruer à l’extérieur. Cœur palpitant. Jambes sur ressorts. L’âme éclatée de douleur réalisant combien il avait été dupé.
Une fois arrivé chez lui, ce soir là, Dan Williams songea à l’amour qu’il pensait avoir trouvé et ne pût s’empêcher de pleurer.

◊ ◊ ◊

Durant les 5 prochaines minutes, agis comme si j’étais ton âme sœur depuis 6 ans et demande à l’homme en face de nous d’être géniteur de nos enfants. avait-elle susurré dans le cou de la jeune femme, yeux rivés sur la gourmette que celle-ci portait au poignet.

Laissant derrière elle une Candice solitaire et déboussolée, Odalie ondoya jusqu’au bar depuis lequel son ami triton observait la scène d’un air vaguement amusé. Avec un sourire provocateur, elle lui lança :
« Quoi ? T’avais dit la demoiselle, non ?! »
Puis, haussant les épaules, elle se rassit face à un Bloody Mary à moitié plein qui ne demandait qu’à apaiser sa soif.
« Ton tour, beau gosse. Ton choix. Surprends-moi. »

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Jeu 21 Jan 2021 - 18:40

Odalie & River

You play games with people's lives.You forget that they are fragile.

Quand la sirène met une danse sur la table, River reconnait bien dans le son de sa voix et l’éclat de son regard, celle qui ne recule jamais devant rien. Une danse ne représente rien, sauf quand elle est réclamée avec l’arrogance de la victoire et le triton n’a aucun mal à imaginer Odalie victorieuse venir lui réclamer son dû. Il l’a toujours connu comme une femme confiante, de celles qui ne doutent pas, ne regardent pas en arrière et se moquent des avis qui pourraient la retenir. De celles qui choquent ou provoquent par le simple fait d’une existence mais qui balayent d’un rire cristallin la moindre remarque, la moindre ombre sur leur tableau. C’est dans cette attitude victorieuse qu’elle dépose un baiser volage sur sa joue et qu’elle se dirige vers la proie indiquée, imperturbable et inatteignable malgré les nombreux regards posés sur son corps ondulant tranquillement aux rythmes de ses pas. River ne la quitte pas des yeux, son verre à la main, sirotant régulièrement de petites gorgées de bière en tendant l’oreille vers la table à laquelle la sirène s’est installée avec tellement d’aisance qu’on aurait pu la croire invitée. Un sourire sur les lèvres il la regarde embrasser la femme avec passion. Il voit le regard perdu, légèrement furieux de l’homme. La scène continue alors qu’il discute, tente d’argumenter. Une gifle, un verre lancé, le triton se régale du malheur qui s’abat sur les autres, pour une fois qu’il ne le touche pas. Un sourire sur les lèvres il observe le pauvre miséreux quitter la pièce. La joie procurée par son malheur ne met pas longtemps à quitter le cœur du triton. Il est toujours facile d’observer les choses se détruire mais lui sait le sentiment qui a dû envahir le cœur de cet inconnu. Être celui de trop, celui de qui l’on se joue. C’est un sentiment qui l’assiège régulièrement et le plaisir d’en accabler un inconnu n’est finalement que de courte durée, car le malheur des uns n’a jamais eu la capacité d’effacer complètement le malheur des autres.  

Peut-être devrait-il se sentir coupable d’avoir placé Odalie sur la route de ce couple qui n’avait rien demandé à personne. Mais la vie est finalement injuste et il n’a rien fait d’autre que de laisser le hasard s’abattre sur ceux qui tentent d’y échapper. Alors, quand la sirène se lève et le rejoint, c’est un sourire mauvais qui orne son visage, mais l’amusement qui raisonne dans sa voix lorsqu’elle s’adresse à lui efface rapidement la naissance de sa culpabilité. « Quoi ? T’avais dit la demoiselle, non ?! » Il l’observe se rasseoir avec l’innocence d’une gamine à laquelle on reprocherait d’avoir cassé un vase, mais à qui l’on ne pourrait pas réellement en vouloir car ses grands yeux masquent toute forme de regret. « Ton tour, beau gosse. Ton choix. Surprends-moi. » Il prend une gorgée de bière à nouveau, hausse un sourcil devant l’absence de défi précis qui rendait l’entreprise encore plus délicate finalement. « Ok, je croyais qu’on avait parlé d’échauffement, mais ce que je viens de voir ne ressemble pas du tout à un amuse-bouche. » Il dit en montrant d’un signe de tête la pauvre femme esseulée restée dans un état second après le départ de la tornade écailleuse qu’Odalie avait ramené dans son rendez-vous galant. Plongeant son regard dans celui de la sirène, il se rapproche d’elle et d’un ton interrogateur continue. « Dis-moi sirène, tu n’essayerais quand même pas de m’intimider ? » Puis, il détourne totalement son attention d’elle, scrutant la salle qui s’offre à lui pour détecter sa prochaine victime. Il lui fallait marquer le coup, trouver quelque chose qui le ferait rester dans la course et qui balayerait l’air victorieux qu’il avait décelé quelques instants plus tôt dans le regard de sa camarade de jeu. Si elle se pensait gagnante avant même d’être rentrée dans le bar, il se devait de lui démontrer son erreur.

Le jazz continue d’emplir l’air ambiant quand il pose finalement les yeux sur la proie idéale. Assis seul à une table, ses mains vibrent aux rythmes de la musique qui semble l’enivrer, tapotant la surface collante et poisseuse qui s’étale devant lui. River l’observe un simple instant pour comprendre. Ses propres cours de musique lui donnent l’idée de l’humiliation à venir. L’homme est joyeux, enthousiaste et passe visiblement une excellente soirée. Toute son attention semble focalisée sur la scène où les musiciens usent de leurs instruments avec une dextérité à toute épreuve et un naturel déconcertant. Et le petit homme tape sur sa table, rayonnant de bonheur et d’envie, d’illusions et de rêves qui ne se réaliseront jamais, mais hey, ce soir cela n’a pas d’importance. Le triton compte les temps, écoute de son oreille des mers la mélodie. L’homme est à contre-temps, le rythme qu’il semble comprendre d’un air extérieur lui échappe complètement. Aucun pied agité ou main danseuse ne saurait cacher la réalité. Le triton se lève, adresse un sourire à Odalie. « Mon tour, alors. Toi qui voulais danser, ça devrait te plaire. Garde ma bière, je n’en ai pas pour longtemps. » Puis il se dirige d’un pas rapide vers la table de l’inconnu. Arrivé derrière lui, il se penche à son oreille pour lui murmurer quelques mots, que seul lui peut entendre. « Tu as la musique dans la peau, tu es un jazzman international et ce soir tu nous fais cadeau de ta présence. Lève-toi et insiste pour que le pianiste te cède sa place. Tu ne pourras t’arrêter de jouer que quand je te le dirais, bien sûr. » Leurs yeux se croisent alors que l’inconnu tire sa chaise et s’avance vers la scène. River l’observe sans bouger, un rictus coincé sur le visage. L’homme monte sur l’estrade, alors que la musique continue de faire raisonner les murs du club. Il s’arrête à côté du piano, s’éclaircit la voix en tapotant sur l’épaule du musicien. Le groupe étonné s’arrête, le public surpris de l’absence de musique tourne la tête. « J’aimerai jouer un air. Vous vous débrouillez bien, mais voyez-vous, je viens de France où j’ai laissé mon groupe. Nous jouons à guichets fermés tous les soirs, un véritable succès, j’aimerai en faire profiter l’assemblée. » La confiance qui illumine ses traits semble opérer car le pianiste, un peu surpris, concède tout de même à lui laisser sa place. L’homme s’installe fièrement et pose ses mains sur le clavier. « Montre-lui comment on joue Patrick ! » L’encourage River avant de se rediriger vers le bar.

Les notes ne seraient pas différentes si un gros chat était simplement tombé sur le piano. L’inconnu semble y mettre toute sa passion, mais aucune mélodie, aucune harmonie ne sort de l’instrument. Le reste du groupe abandonne bien vite l’idée de l’accompagner. Les rires commencent à monter alors que tout le monde est certain qu’il s’agit d’une bonne blague, mais l’ambiance devient plus gênante tandis que l’homme semble déterminé à continuer son massacre. Les protestations et les sifflets résonnent, certains se bouchent les oreilles. River se rassoit simplement à côté d’Odalie. « Toujours partante pour une danse ? » Il tend le bras, lui montre la salle qui bouillonne devant l’attitude égoïste et prétentieuse de cet homme qui n’a visiblement aucun talent artistique. Sur les côtés, l’équipe du bar commence à se diriger vers la scène pour tenter d’arrêter le carnage. « Dis-le-moi si la musique te dérange, je peux demander à mon ami de s’arrêter. Sinon, ça risque de durer toute la nuit. » Avec un petit sourire, il récupère sa bière et boit tranquillement une nouvelle gorgée, scrutant du coin de l’œil le vigile monter les marches de la scène, prêt à déloger Patrick de son piano.


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Lun 25 Jan 2021 - 22:58
Games night.
Odalie x River

Devant l’air cryptique de son compagnon de la soirée, Odalie ne put retenir un rire du fond de gorge.
« C’est toi qui avais parlé d’entraînement, triton. Je ne me déplace pas pour des amuse-bouche. »
Et, comme pour souligner son propos, elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure. Mauvaise conscience ? Jamais. Ce n’était qu’un jeu, après tout. Un jeu sombre et serein, un jeu cruel et inégal dans lequel elle se complaisait avec le plus grand des délices. A la question de River, la belle adopta cet air faussement coupable qu’ont les inconséquents. Avait-elle cherché à l’intimider ? Peut-être un peu. Elle avait surtout cherché à frapper fort. A prouver, au triton mais surtout à elle-même, qu’elle était capable. Qu’elle était puissante. Et que, quels que soient les obstacles dressés devant elle, elle saurait en triompher avec autant de style que de détachement.
Levant un sourcil, l’air de demander à son allié pourquoi il traînassait au bar, elle le vit enfin choisir une proie dans l’assemblée et s’élancer vers elle avec l’assurance d’un rorqual qui naviguerait vers son goûter. C’était cela, qu’elle aimait, chez lui. Ce qu’ils partageaient. Cette insouciance du lendemain, cette provocation des codes établis, ce cynisme parfois. Ce côté bagarreur non pas pour détruire, mais simplement pour sentir l’exquise volupté d’avoir gagné sur l’autre, d’être plus fort. Et la vie d’un ennui profond dans laquelle tous deux se retrouvaient plongés, avec ce monde bien trop simpliste pour être accueillant pour eux. River et elle se ressemblaient, au fond, tellement. C’était peut-être bien pour cela que jamais elle n’avait été plus loin dans la séduction avec lui. Car il y avait de quoi séduire, et de quoi être séduite : cette stature déterminée, ce regard insondable, ce sourire énigmatique. Mais pas lui. Pas River. La vérité, par moment, lui sautait au visage : il n’y aurait jamais rien entre le triton et elle, parce qu’ils n’étaient que beaucoup trop semblables.
Son verre à cocktail désormais vide, la sirène s’empara de la bière abandonnée par son ami pour déguster de loin les évènements à venir. Laissant le houblon emplir ses papilles, elle eut un sourire pour elle-même. Il répondrait à la provocation, nécessairement. Il lui livrerait quelque chose de grandiose, d’insolent, d’impertinent … d’au moins aussi impertinent qu’elle.
De sa place, elle observa la silhouette robuste de River se pencher sur un homme esseulé. Cible intéressante, bien qu’un peu trop insipide à son goût. Quelques secondes, et l’interlocuteur se leva comme un automate, sous l’emprise évidente d’une persuasion sirène. Entre les gorgées de bière, la jeune femme observa l’homme monter sur scène, se proclamer grand pianiste et prendre la place du groupe de jazz qui s’y tenait jusqu’à lors. Oh, je vois. Un mince sourire éclaira le visage glacé d’Odalie. L’homme ne savait pas jouer. Il n’avait jamais su jouer. River l’avait convaincu du contraire, et il avait certainement prévu d’utiliser la fibre musicale de la brune pour l’insupporter et la déconcentrer par des fausses notes.
Alors qu’il se laissait de nouveau tomber à côté d’elle, une cacophonie de notes obscènes s’éleva de l’instrument. Un sac de billes lâchées directement sur les cordes aurait eu le même sens du rythme. Le sourire narquois de River lui était insupportable. Et, d’un autre côté, elle l’aimait bien, ce sourire, cette espèce de suffisance absurde qui montrait son implication dans leurs petits jeux.
« Très malin, River. » ironisa-t-elle. « Cela dit, au vu de ton niveau de danse, je trouve le fond sonore particulièrement adapté. »
D’un geste, elle reposa la bière volée devant son ami, une lueur de défi dans les yeux.

Odalie n’écoutait déjà plus. Ses yeux sautaient d’un vigile à l’autre, observant la grâce étrange avec laquelle ils s’avançaient vers le prétendu musicien.
« Je reviens. Commande-moi à boire, tu seras gentil. »
De nouveau debout, la brune laissa un instant traîner sa main sur l’avant-bras de son camarade, juste assez longtemps pour que cela passe pour de la séduction … ou de la provocation. Que croyait-il ? Qu’en attirant simplement plus d’attention sur sa proie, il faisait un meilleur manipulateur ? Sottises. Il allait falloir qu’il calme un peu son ego, le triton.
S’approchant de la scène à son tour, elle grimpa d’un pas agile sur l’estrade, se retrouvant dans le même coup sous le feu des projecteurs.
Laisse moi faire. intima-t-elle à l’un des vigiles qui tentait de déloger Patrick, qui se prenait désormais pour Elton John à jouer du piano debout. D’aussi près, les dissonances devenaient presque insupportables pour l’oreille mélomane de la sirène.
Pourtant, elle ne céda pas, pas un instant.
Odalie prit place assise sur l’instrument, en face de ce pianiste endiablé qui se prenait pour un jazzman. Durant quelques secondes qui lui parurent interminables, elle chercha le regard de l’homme, de l’hypnotisé, du manipulé. Puisant dans sa volonté toute la concentration dont elle aurait besoin pour accomplir ce qu’elle projetait. Et puis le contact se fit. Comme un déclic. Elle sourit.
Mon ami te demande d’arrêter de jouer.
Un vacillement infime derrière les prunelles de l’homme. Une flamme qui s’alluma, pour rendre ses yeux vitreux … puis plus rien. River était fort. Elle pouvait au moins lui reconnaître ça, d’être un adversaire à sa mesure.
La brune, d’un mouvement fluide, emprisonna le crâne du pianiste de ses deux fines mains. Se penchant vers lui, elle vint poser son front au contact de l’autre, comme recherchant la communion d’esprit. Elle sentit l’adrénaline pulser dans ses veines. Hors de question de se ridiculiser devant River. Les deux yeux de l’homme, à cette distance, n’en formaient plus qu’un seul, cyclope hypnotisé par un triton moins habile qu’elle.
Arrête. De. Jouer.
Elle avait détaché chaque syllabe et, comme si on venait de lui ôter du crâne un poids vraiment terrible, l’homme eut un tressautement et s’effondra. Peut-être qu’une persuasion sur une persuasion était un peu trop pour un esprit humain … enfin, il n’y avait qu’à espérer que la victime de River ne présente pas de séquelles neurologiques. Sinon, de toute façon, ce serait sa faute ; pas celle d’Odalie.

Le silence revint dans le bar. Odalie descendit paresseusement du piano. Un applaudissement retentit. Puis deux. Puis toute la salle sembla exploser, succombant à l’intense soulagement de n’avoir plus à subir les discordieux accords que le pauvre musicien en devenir leur avait infligés.
En quelques pas, la sirène emprunta le micro à un jazzman reconnaissant. Dans le groupe, elle avisa un saxophone, une contrebasse, le piano bien sûr ; et ce gars-là, le chanteur. L’idée germa dans son esprit. Portant le micro à ses lèvres, elle susurra comme une caresse.
« C’est ce qu’on appelle faire un bide. »
Quelques éclats de rire dans la salle.
« Je suis désolée pour le désagrément, messieurs dames. J’aimerais me rattraper en vous jouant moi-même un morceau, mais je ne suis qu’une humble violoncelliste … » La belle eut un sourire désolé et, avant de refermer son piège sur River, lui adressa un clin d’œil. « En revanche, nous avons parmi nous ce soir un de mes très bons amis et excellent pianiste de son état, assis là-bas au bar avec son blouson noir … River, tu peux venir nous jouer un morceau s’il te plaît ? »
Tandis que les applaudissements timides et intrigués se faisaient entendre dans la salle, Odalie eut pour son compagnon un sourire empli d’insolence.
« Allez, River … ne fais pas ton timide. »
Il voulait jouer ? Elle était là pour jouer. Et, malgré toute l’affection qu’elle portait au beau triton et qui les unirait encore probablement des années, Odalie se délecta du regard incrédule de son compagnon tandis que les autres consommateurs l’enjoignaient à rejoindre la scène pour leur jouer un morceau.
Il voulait jouer ? Il pouvait jouer. Mais c’était elle qui gagnerait.

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River Asherah
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Nombre de dés : 3 hypnose et persuasion ー 1 contrôle sensoriel.
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Profession : Bookmaker à l'Hydra Club
Faceclaim : Jaime Lorente
Pouvoirs/capacités : Persuasion et hypnose. Travaille l'imitation de la voix. Légère détection de mensonges et capacités en contrôle sensoriel. Mauvais en manipulation sonore.
Crédits : Lempika. (ava) Adamantium (aes)
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Dim 21 Fév 2021 - 1:41

Odalie & River

You play games with people's lives.You forget that they are fragile.

Le spectacle qui se déroule devant leurs yeux le ravit. Il sait parfaitement que, encore plus que pour les autres, ces notes sans queue ni tête sont une petite torture pour les délicates oreilles de la sirène. Il ne peut pas dire qu’il les apprécie non plus, mais son léger inconfort est vite balayé par la jouissance que lui apporte son coup. A la fois cet homme s’humilie devant une salle toute entière et à la fois il montre à Odalie que son joli sourire et ses talents de persuasion ne le décourage pas. Car il lit clairement dans le regard et l’attitude de la sirène. Dans leur jeu, elle ne doute jamais de sa supériorité et, si River reconnait sans broncher qu’elle est douée, il ne s’avouera jamais vaincu pour autant. « Très malin, River. Cela dit, au vu de ton niveau de danse, je trouve le fond sonore particulièrement adapté. » Elle lui lance comme une pique et un sourire provocateur éclaire son visage. Il ne répond rien, se contente de fixer Patrick derrière son piano, sa souffrance étant bien plus plaisante que les insinuations de la sirène. « Je reviens. Commande-moi à boire, tu seras gentil. » Elle dit en se levant, laissant trainer une main délicate sur son avant-bras. Le contact le fait frissonner légèrement, malgré lui, probablement l’effet escompté par l’esprit manipulateur de la sirène. Il aurait fallu être complètement aveugle pour en pas se rendre compte à quel point Odalie était séduisante et même sans la vue, River avait toujours été persuadé que sa beauté irradiait si fort qu’elle pourrait toucher en plein cœur n’importe quel mal-voyant. Et s’il n’y avait aucune ambiguïté entre eux, il ne pouvait pas toujours retenir les réactions épidermiques provoquées volontairement par celle qui ondulait à présent vers la scène. Odalie était le parfait stéréotype de la sirène enchanteresse capable de faire échouer n’importe quel marin, mais River avait finalement toujours su qu’ils seraient bien plus intéressants, plus méchants et plus puissants en tant qu’amis qu’en tant qu’amants.

Alors qu’elle monte les marches pour rejoindre ce pauvre Patrick, il porte à nouveau son verre à ses lèvres, seulement pour s’apercevoir que la sirène ne s’est pas gênée pour le finir. Classique. Reposant le récipient sur le comptoir, il fait un signe au barman pour que celui-ci leur resserve la même chose, mais ne quitte pas un instant des yeux ce qui se déroule autour du piano. Odalie qui s’installe sur l’instrument. Sa tentative de prendre le contrôle sur l’esprit de Patrick. L’échec. Un rictus victorieux sur le visage du triton. La sirène qui se concentre plus intensément, qui saisit la tête de Patrick entre ses mains. Les notes qui s’évanouissent dans le silence pesant qui s’empare alors du bar. Son sourire s’efface légèrement, même s’il aurait dû se douter qu’Odalie finirait par réussir son coup. Bon joueur, il attrape le verre à nouveau plein près de lui et le lève en direction de la scène avec un signe de tête avant d’en prendre une première gorgée. Pendant quelques instants, la salle semble comme figée, jusqu’à ce que la sirène murmure presque au micro. « C’est ce qu’on appelle faire un bide. » La salle part d’un éclat de rire et le triton, persuadé que l’épisode sur scène est à présent terminé, n’écoute plus que d’une oreille distraite le discours de la jeune femme, sirotant tranquillement sa bière, attendant son retour à ses côtés. « River, tu peux venir nous jouer un morceau s’il te plaît ? » La phrase le tire de sa torpeur alors que quelques applaudissements semblent l’encourager et que des visages se tournent vers lui. Figé sur place, il croise le regard d’Odalie, visiblement très fière de son choix et la maudit légèrement, intérieurement. C’était une chose de ridiculiser ce pauvre Patrick, mais il n’avait aucune envie de prendre sa place. Ses talents musicaux étaient plus que bancales, malgré ses heures d’entrainement avec Isra. Bien sûr Odalie était au courant. C’était un coup bas. Impressionnant. Du grand Odalie, il devait le reconnaitre.

Alors qu’elle l’appelle à nouveau sur scène et que le public semble de plus en plus intrigué, il cherche un moyen de s’en sortir, une idée révolutionnaire pour ne pas passer pour un idiot dans quelques secondes. Il pourrait tenter de partir en courant du bar, mais ce n’est pas comme ça qu’il gagnerait leur petite soirée de jeu. Une idée, rien qu’une idée. D’un trait, il finit son verre de bière presque plein et consent finalement à se lever, soutenant le regard amusé de la sirène. Elle ne gagnerait pas ce soir. D’un pas lent, il avance entre les tables, croisant les visages curieux des personnes assistants depuis quelques minutes à un spectacle probablement bien surprenant pour un club de jazz aussi bien côté. L’idée lui vient enfin. Elle parait périlleuse, vouée à l’échec, mais il ne peut penser à rien d’autre. Sur son chemin, il se met à serrer quelques mains, donner quelques tapes sur des épaules robustes, glisser quelques paroles à plusieurs oreilles trainantes. Son arrivée sur scène prend quelques minutes au milieu de cette grande procession qui un instant le fait sentir tel la rock star qu’il ne serait jamais. Il monte finalement les marches, rejoint la sirène derrière son micro, cet air narquois toujours coincé sur son adorable et parfait visage moqueur. Délicatement il se penche à son oreille et murmure, amusé. « Bien joué. » Si elle a réussi à le surprendre avec son annonce, il refuse de lui montrer à présent à quel point il est terrifié de se retrouver là, avec toutes ces paires d’yeux braquées sur lui. S’approchant du micro, il ajoute simplement. « Merci ma très chère Odalie, c’est un honneur pour moi de jouer pour vous ce soir. » Et, sans plus attendre, il s’installe derrière le clavier.

Ses mains se positionnent sur les touches et il sait que l’instant de vérité est à deux notes de se produire. Fermant les yeux, il inspire, se concentre, essaye de se dire que toutes ces heures passées à lire des maudites partitions et à travailler la souplesse de ses doigts devraient finalement bien lui servir. Alors, avant de changer d’avis, il exerce une pression sur les premières blanches. La mélodie est simple, une comptine pour enfant, un air français au nom ridicule de clair de lune, ou quelque chose de la sorte. Au vu de son niveau et du stress qui le parcours, c’est bien le seul enchainement qui lui vient à l’esprit, le seul qu’il est un peu près sûr de ne pas rater. Rien d’impressionnant, mais la mélodie est juste, contrairement à celle de Patrick. Alors que ses doigts s’agitent sur le clavier, un homme au premier rang se lève, larme à l’œil et se met à applaudir. Légèrement derrière lui, une jeune femme se joint à lui et l’encourage avec force à continuer. A ses côtés une petite brune demande une autre chanson, comme si elle se trouvait en plein milieu d’une fosse de millier de personnes. River continue à jouer pendant quelques secondes. Un dernier homme se joint aux applaudissements avec vigueur, accompagné des trois autres et de cris de satisfactions quand le triton fini par se lever et s’incliner dans un salut pas tout à fait mériter. Quatre personnes chez qui l’hameçon à mordu. Il doit avouer qu’il aurait espéré qu’un plus grand nombre d’entre eux aient répondu à ses ordres, mais l’effet se fait sentir. Devant l’enthousiasme débordant et à priori sincère de ses quatre fans éphémères, le reste de la salle reste silencieux, perplexe. Venaient-ils d’assister à la plus belle interprétation du monde sans s’en rendre compte ? Qu’est ce qui avait bien pu émouvoir à ce point ces êtres transis d’un amour qu’ils ne comprennent pas ? Profitant de l’incompréhension générale, il se dirige à nouveau vers le micro et conclu. « Merci la Nouvelle Orléans, c’était un plaisir. » Quelques spectateurs joignent des applaudissements perplexes et timides à la joie des quatre autres, mais River ne les écoute pas, il se contente de se retourner vers Odalie, un sourire satisfait sur le visage. « C’est français, tu ne dois pas connaitre. » Puis il joint son pouce et son index devant sa bouche et mime un baiser de chef, dans le seul but d’agacer son adversaire du soir de toute son arrogance.


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Lun 1 Mar 2021 - 22:54
Games night.
Odalie x River

Le triton mit un temps bien trop important à traverser la salle. De là où elle était, même éblouie par les lumières qui valsaient comme des gyroscopes infernaux, Odalie pouvait très bien voir ce qu’il faisait. Elle eut un petit sourire fat. Evidemment. La brune discernait, même d’aussi loin, les murmures feules de son ami. Fendant le public comme une diva, serrant des mains, et cette ouverture de ses lèvres qui laissait passer son pouvoir. River était intelligent. Elle n’en avait jamais douté. Elle lui avait tendu un piège, et plutôt que de se défiler il se tenait droit comme un i, solide comme un roc, dans cette salle aux mille atours qui semblait n’attendre que lui.
« On l’applaudit, s’il vous plaît, mesdames et messieurs ! »
Une ovation embarrassée prit sa place au milieu du bruit. River approchait. Sans oser l’avouer, sans qu’elle ne puisse y mettre les mots, il y avait cette fierté secrète à avoir cet homme pour ami. Lui qui relevait les défis, lui qui marchait, imperturbable, sachant qu’il courait à sa perte. Jamais elle ne lui dirait, bien sûr ; pourtant Odalie appréciait ce grand gaillard à la mine sombre bien plus fort qu’elle ne l’aurait cru. Car bien solitaire est la lutte, quand on n’a personne avec qui jouer. Elle avait beau mener le monde, plier les humains à ses pieds, et jouer de sa vie comme d’une harpe, elle demeurait seule sur la scène. Le podium vide, dont elle occupait la première place à défaut d’avoir concurrents.
Voilà ce qu’était le triton, au fond.
Un concurrent, de ceux que l’on aime bien trop battre pour renoncer à les affronter. De ceux qu’on laisserait gagner pour apprécier encore le jeu. De ceux qui donnaient du défi, qui faisaient dresser sur la nuque les poils frémissants de l’aventure. Ce qu’il lui faisait ressentir, c’était bien plus qu’une nuit rauque où, essoufflés entre des draps, ils auraient usé leurs paumes tièdes sur les abysses du désir. Non. Il était compagnon de jeu, compagnon de lutte, celui dont elle aimait triompher, celui qui donnait sentiment, enfin, parmi cette foule sans visage, qu’elle n’était pas la seule au monde à savoir se jouer des règles.
Lorsqu’il prit place devant le piano, après un regard trop serein pour n’être pas à moitié feint, le silence suspendit la salle. On retenait son souffle, on attendait, sous les mains habiles du triton, que se dévoile une mélodie. D’un regard jeté à l’assistance, Odalie tira son délice : ils s’attendaient à tout, à quelque chose de grand et de beau. River saurait les décevoir.
Une mélodie simple, enfantine, qu’elle avait passé des années à fredonner. ♫Au clair de la Lune, mon ami Pierrot. ♪
Sol sol sol la si la, sol si la la sol.
Un rictus déforma le visage doucereux de la belle.
Ré ré ré ré la la, ré do si la sol.
Il ne s’en tenait pas à ça, bien sûr. Elle avait vu son petit manège, ses poignées de mains appuyées. Dans un instant tout s’achèverait, et quelques-uns de ces inconnus l’acclameraient dans leur délire. C’était simple, mais efficace. Et c’était bien digne de lui.
Sol sol sol la si la, sol si la la sol.
Point d’orgue final, decrescendo à demi raté. Pourtant quatre voix dans la salle acclamèrent le morceau simplet. Bien sûr. Croisant le regard de River, elle y lut toute son arrogance. Un brin de déception aussi. Sans doute avait-il escompté charmer plus. Tous deux ne savaient que trop bien combien maintenir une connexion avec plusieurs êtres en même temps était une casse-tête épuisant.
Odalie, encore vaguement étourdie d’avoir déployé ses pouvoirs sur Patrick, rendit son sourire insolent à ce triton trop sûr de lui. Et puis, faisant mine de déposer sur sa joue rêche un baiser de présentatrice, elle glissa au creux de son oreille.
« Tu ne perds rien pour attendre, joli cœur. »
Les deux derniers mots étaient en français.
Se retournant vers son public, la sirène sourit à la foule.
« Eh bien … nous vous avons déjà assez dérangés, n’est-ce pas, River ? Je crois que nous allons nous retirer, la Nouvelle-Orléans. A moins que … »
L’idée germa.

Son regard se posa sur le grand brun dégingandé qui se tenait là, derrière elle. En quelques enjambées graciles, elle se nicha auprès de lui.
Donne moi ton violoncelle.
Elle n’aurait eu qu’à demander poliment. Mais cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’embarrassait plus avec la politesse. C’était heureux que son ami ait choisi pour eux un club de jazz. Au fond, si cela avait été du rock, la probabilité de trouver sur scène un violoncelle aurait été nettement plus faible.
Quand l’autre enfin s’exécuta, la brune prit l’instrument entre ses jambes et en fit bruisser toutes les cordes. Elle grimaça. Désaccordé. Quasiment un demi-ton trop bas sur la corde la plus aigüe. Et on s’étonnait que la qualité de la musique ne soit guère au rendez-vous … enfin. Assise sur une chaise, seule, le monde autour n’existait plus. Elle empoigna, le poignet souple, l’archet qu’on lui tendait gaiement. S’il y avait du bruit, s’il y avait du monde, s’il y avait des regards, elle ne les entendait déjà plus.
Odalie devenait musique et sa mélodie s’élèverait.
Avec une délicatesse extrême, elle laissa glisser sur les cordes le crin lisse de l’archet. Cela faisait … si longtemps. Trop longtemps. Comment avait-elle pu laisser s’effacer les heures, les jours, sans poser les mains sur son complice de toujours ?
Camille Saint Saëns. Concerto pour violoncelle. Elle était prête.
Ses mains s’agitèrent sur le bois clair, telles deux fées blanches qui se défiaient des triolets. Tout en elle devenait vibration, et la passion de sa musique qui s’élevait au-delà des cimes. Son corps tout entier contre le dos dur de l’instrument, Odalie jouait. Les yeux mi-clos, les lèvres jointes, et sur son visage cet air frais de ceux qui ont éprouvé la liberté. Les notes montaient vers l’éternité, et elle avec. Elle ne s’arrêterait pas. Elle n’arrêterait pas.
Impossible de déterminer combien de temps s’écoula.
L’infinité s’était repliée sur elle-même comme un ramassis d’instant vide, et chacun d’entre eux évoluait sur le manche sombre du violoncelle. De cet osmose qu’Odalie vivait depuis qu’elle avait bien huit ans, elle tirait la plus pure des émotions. Ce n’était plus une émotion.
C’était le son. Le son, à l’état pur, dénué de ses artifices. Elle était son, elle était onde, elle était vibration divine, et le public n’entendait qu’elle.
Et le public n’entendrait qu’elle.

Lorsqu’en un ample mouvement de bras elle sonna enfin l’apogée de son morceau interminable, la sirène ouvrit sur le monde un regard bien plus qu’habité. Elle était là, mais elle n’avait pas encore ratterri. Elle flottait dans cette dérive sublime de ceux qui ont donné leur âme pour que la musique se fasse. Pour que le silence se fasse et puisse accueillir la musique.
Papillonnant des cils, la sirène caméléon mit un temps à réaliser où elle se trouvait. Sur scène. Sur une scène. Mais pas la scène de l’existence, non, une véritable scène avec des projecteurs trop bigarrés pour être celle d’un orchestre.
Malhabile, engourdie encore de la communion incommensurable qu’elle venait de vivre en elle-même, elle reposa le violoncelle. Lien rompu. Nudité soudaine, là, aux yeux de la foule. Elle avança vers le micro, et y glissa d’une voix grave.
« Applaudissez. »
Pas une once de pouvoir sirène, et pourtant la foule s’ébranla. Emue. Touchée. Peut-être. Avec un sobre salut de la tête, elle sauta au bas de l’estrade pour rejoindre le tabouret vide d’où elle avait laissé River.

Au fond, n’était-ce pas là la plus belle des démonstrations ? Elle n’avait pas besoin de charmer, pas besoin de persuader. De sa seule personne émanait l'éclatante puissance de l’apothéose, de la fusion unique et singulière de ce public dans toute la salle. Elle n’avait pas besoin de mots, pas besoin que s’immiscent entre ses lèvres les langues fourchues de son pouvoir.
C’était pour cela qu’elle gagnait. Elle gagnait parce qu’elle les envouterait sans même être une sirène. Parce qu’il lui suffisait d’être là, d’être mélomane, et de tirer de ses mains mates la plus intense des mélodies, pour que les oreilles obéissent à son simple commandement.
Odalie nageait sur l’ivresse que lui avait donné le morceau. Au fond, le reste importait peu. Son pari lui parut soudain bien dérisoire, alors que tous la regardaient avec des yeux émerveillés. « La violoncelliste », ainsi se souviendrait-on d’elle. Et cela lui irait très bien.
Car elle n’était pas qu’une sirène. Elle était la violoncelliste.

La réalité mit un temps incertain à lui parvenir de nouveau. Quand elle le fit, la brune était assise à même le bar, avec River à côté d’elle.
« Tu vois, ça, c’était français. »
Etourdie encore par la liesse, elle joignit un sourire pour lui. Pas un de ces sourires moqueurs. Non. Un sourire vrai, un sourire franc. Pas son sourire habituel, celui qui cherchait à charmer, celui qui cherchait à railler, celui qui cherchait à rallier. Pas le sourire de celle qui avait gagné.

Celui de celle qui n’avait pas besoin de gagner.

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Pouvoirs/capacités : Persuasion et hypnose. Travaille l'imitation de la voix. Légère détection de mensonges et capacités en contrôle sensoriel. Mauvais en manipulation sonore.
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Ven 2 Avr 2021 - 17:27

Odalie & River

You play games with people's lives.You forget that they are fragile.

« Tu ne perds rien pour attendre, joli cœur. » Elle lui dit et River sourit en réponse. Il se doute bien qu’elle n’en restera pas là, ce n’est pas son genre, mais il ne peut pas cacher le fait qu’il soit assez fier de lui et de sa réponse. Fier de ne pas avoir paniqué, de ne pas avoir pris ses jambes à son cou et d’avoir assumé jusqu’au bout ces quelques instants passés sous le feu des projecteurs. Il aurait pu faire mieux, on le peut toujours, mais le résultat lui plait. Ses quatre fans éphémères ont bien été présents, son morceau n’a pas été une totale humiliation et la partie peut continuer, c’est tout ce qu’il lui faut. Car il ne veut pas que le jeu s’arrête, ce soir, plus que jamais, il en a besoin. Si il s’arrête, si il retourne à sa vie creuse et vide, il se remettra à penser, revivra en boucle les derniers jours écoulés et les mauvaises décisions prises. Peut-être était-ce là la façon la plus mature de réagir. Faire face à ses problèmes, les affronter sans cligner des yeux, sans hésiter ni les repousser à demain. Mais ce soir, River n’avait pas envie d’être mature. Il n’avait pas envie de se morfondre. Quand Odalie était à ses côtés, il retrouvait une âme d’enfant sans problème sur lequel seul l’appât du jeu et de la victoire. Ce soir rien n’avait d’importance à part ça, à part eux. Lui et sa compagne de jeu. Eux et leurs pouvoirs de manipulation, leur petit jeu pervers que certains jugeraient d’un œil mauvais. Mais ceux là n’ont aucune idée du bien que tout ça pouvait leur apporter. Il savait qu’Odalie en tirait une satisfaction différente, mais une satisfaction primordiale quand même. Pour rien au monde il n’échangerait cette relation. Cette compétition constante mais pas malsaine. Car au milieu de leurs joutes s’était installé un respect profond. Comme deux boxeurs qui ne s’épargnaient aucun coup sur le ring mais qui, une fois la cloche sonnée, se serraient la main et allaient boire un verre à la buvette du coin. Parfois il gagnait, parfois Odalie gagnait, mais jamais l’un ou l’autre résultat n’avait su mettre fin à leur compétition. Il y aurait toujours de nouvelles épreuves, de nouveaux rendez-vous, un nouveau but à atteindre pour impressionner l’autre et se sentir un peu mieux dans sa peau, le temps d’un soir, d’un verre, d’un regard.

« Eh bien … nous vous avons déjà assez dérangés, n’est-ce pas, River ? Je crois que nous allons nous retirer, la Nouvelle-Orléans. A moins que … » Elle continue, alors qu’il descend déjà de la scène. Leur petite représentation ici est fini, il pense, leur jeu ne peut pas toujours se dérouler face au regard de tous. Pourtant, quand il se retourne vers la jolie brune, il la voit se diriger d’un pas décidé vers le violoncelliste du groupe. Bien sûr, il se dit. Retournant lentement jusqu’au bar, il s’installe sur le tabouret qu’il a quitté un instant plus tôt, puis fixe son regard sur la sirène. Il connait sa botte secrète. Odalie la musicienne, Odalie qui ne fait plus qu’un avec un instrument. Est-ce la sirène qui joue d’un instrument ? Est-ce son corps qui englobe les propriétés mélodiques et les restituent comme elle pourrait parler, respirer ou rire ? N’importe qui aurait du mal à faire la part des choses et les regards vissés sur chaque mouvement de la sirène ne trompent pas. Par ses talents de musicienne, elle ensorcelle la salle entière. Après le désastre de Patrick et ses quelques notes maladroites, ce n’est pas étonnant, les gens cherchent et obtiennent enfin de la qualité. Indéniable, irrésistible. River ne lutte pas, il commande deux nouveaux verres et profite du spectacle. Il est un homme comme les autres et la danse majestueuse de l’instrument, du son et du corps de son amie est un spectacle dont personne ne peut se détourner. Il regarde amusé, il écoute avec plaisir. L’instant est comme suspendu, personne ne sait réellement combien de temps il dure, mais quand la sirène s’arrête, les applaudissements ne tardent pas, et River mêle les siens aux autres.

Puis elle revient vers lui, grimpe sur le bar comme une image parfaite que la salle entière lui appartient désormais. Encore plus que quand elle a passé les portes et attiré les regards, encore plus que comme son aura lui permet d’habitude. Elle possède l’endroit par sa musique et River sait à quel point elle est importante pour elle. « Tu vois, ça, c’était français. » Elle lui envoie et il lui répond avec le même sourire. C’est de bonne guerre, il ne peut pas le nier. Derrière la façade, il y a pourtant une grande sincérité et il sait ce que cela veut dire pour elle. Cet instant, cette représentation, ça a compté. Ca a compté plus que de détruire un couple, de stopper un carnage ou de le mettre dans l’embarras. « C’était super, je vois que tu n’as rien perdu de ton talent. » Il répond, lui aussi sincère. L’ami derrière le joueur. Le respect du boxeur. Il lui tend le verre qu’il a commandé pour elle, boit lui-même une gorgée du sien. « Tu sais bien rebondir, je dois te l’accorder. Tu n’étais pas obligée de te donner tant de mal, détourner le jeu en n’utilisant pas tes pouvoirs une fois au pied du mur, c’est habile. » Il rajoute, retour de l’espièglerie et du titillement. Il sait parfaitement que telle n’était pas l’intention de la sirène, mais elle le connait, elle ne se vexera pas de sa remarque. Elle sait qu’il est ainsi, qu’il n’abandonnera pas le combat. Car si son talent à elle était la musique, le sien était la bataille. Ne rien lâcher, ne pas abandonner, se battre jusqu’à ne plus pouvoir se relever. Il aurait pu en rester là, pas réellement de gagnant ni de perdant, une sortie délicate de leur compétition, comme un point final rythmé et enivrant. Terminer la soirée en échangeant des rires et des secrets, laisser de côté le jeu pour revenir à l’amitié.

« Il suffisait de le dire tu sais, une petite phrase. "Tu as gagné River, c’est toi le plus fort, voilà ton prix." Pas besoin de plus. » Il croise son regard, toujours souriant. Il sait que jamais ces mots n’auraient pu sortir ainsi de la bouche gracieuse de son amie. « Il n’y a pas de honte à perdre. » Il rit un peu, boit une nouvelle gorgée de bière et prend le temps d’observer les alentours un instant. Il devait répondre intelligemment après la barre placée par la sirène. Il le sentait, c’était le dernier coup sur leur plateau de jeu, alors il n’avait pas le choix. Alors, il se retourne vers elle, glisse son regard dans le sien, laisse un sourire sincère et envoutant sur son visage et ajoute. « Dis le. » C’est la deuxième fois de la soirée qu’il utilise ses pouvoirs sur la sirène. Si la première fois il l’avait fait sans y penser réellement, juste pour l’accueillir, cette fois-ci, il y concentre son don. Charmer une sirène n’est jamais facile, l’accès à ses pensées est toujours plus sinueux et protégé. Mais River est bon, il croit en ses pouvoirs et souhaite garder la fin de leur jeu pour eux. Si son pouvoir fonctionne, la sirène prononcera les mots et refusera surement de continuer, il l’emporterait d’un sourire et lui payerait un nouveau verre pour débriefer de leur combat. Si elle se tait, alors il aura perdu. Il aura parié trop gros, s’écrasant contre un mur. Et il le sait, Odalie ne se gênera pas pour lui faire remarquer. Il aurait pu se lever à nouveau, aller charmer des inconnus, des cibles faciles pour leur amusement. Ridiculiser un autre Patrick, envouter des hommes pour qu’ils tombent tous fous amoureux d’Odalie et ne la laisse plus faire le moindre geste sans le regretter. Il aurait pu forcer le barman à payer sa tourner, entrainer les joueurs de jazz à se lancer dans le jonglage. Il aurait pu déclencher une bataille générale ou forcer une demande en mariage. Mais rien ne lui semblait plus à la hauteur, plus maintenant que leur petit jeu avait pris un aspect personnel, différent. C’est son être tout entier qu’Odalie avait mis à nu sur cette scène et maintenant, il ne pouvait y avoir plus qu’eux. Plus d’inconnus. Deux amis en fin de partie, déjà prêts à recommencer.


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Ven 23 Avr 2021 - 16:03
Games night.
Odalie x River

Le sourire du triton était sincère, elle n’en doutait pas une seconde. Odalie ne pouvait douter, pas de River, et pas comme ça, parce qu’au fond elle le connaissait. Sous sa cuirasse impénétrable, derrière son regard envoutant et son air toujours flegmatique, elle savait. Qu’il l’estimait, qu’il la respectait, qu’au fond s’ils pouvaient jouer c’était bien parce qu’ils savaient ça ; que leur amitié valait plus que de gagner, d’abandonner. Elle reçut donc son compliment avec une gorgée fraîche, sucrée, de la boisson qu’il avait là déposée au comptoir pour elle. Et c’était là, c’était leur ring, ce club de jazz trop chaleureux, c’était là qu’allait se jouer la culminance de leur partie.
Voguant toujours sur les délices de sa performance musicale, elle mit une singulière seconde à saisir derrière le triton l’ironie mordante de son ton. Elle manqua lui tirer la langue, mais au fond le cœur n’y était pas. Ivre de liesse et de musique, ivre d’alcool et de passion, ivre de jeu, d’épicurisme, des moments qu’ils savaient passé dans la promesse des jeux encore, ivre de tout ce qu’elle pulsait, Odalie sut se contenter d’un sourire aguicheur et frais.
« Si tu le dis, triton. »
River continua un peu à la taquiner, doucement, mais la sirène n’était plus là. Elle dérivait dans la liesse folle qui l’avait emplie un instant. Cette certitude profonde, vibrante, qu’elle n’avait pas besoin de ça. Dans la foule, quelques spectateurs lui jetaient des regards brillants, émus encore par son morceau. Non. Elle n’avait pas besoin de ça. Pas besoin de pouvoirs pour qu’on la regarde, pas besoin de charmes pour qu’on l’aime, qu’on la révère et qu’on l’adule. Le bien être qui l’emplissait n’avait rien à voir, pour autant, avec la vive satisfaction de voir River chercher une cible. Alors, l’Asherah, on donne sa langue au poisson-chat ? On seiche ? On jette l’éponge ? Odalie sentait déjà la morgue de la victoire l’envahir, la sensation ivre et brûlante qu’elle avait eu l’ascendant sur lui. Pour ce soir, tout du moins, cette fois.
Mais le brun se tourne vers elle, pupilles rivées sur ses iris, et la jeune femme mit quelque temps à réaliser ce qu’il faisait.
Dis le.
Dans un premier instant fugace, elle ne sentit rien de différent. L’ivresse, la liesse et l’allégresse dévoraient sa poitrine orageuse sans qu’un changement ne se produise. Et puis soudain, l’onde frappa.

Elle sentit la voix de River, comme une lame glacée funambule, tracer une ligne de flammes dans l’eau obscure de ses pensées. Avancer. Doucement. Pas à pas, vers le faîte arrière de son crâne, là où juchée dans les recoins se retrouvait sa volonté.
Dis le. Odalie avait baissé sa garde. Un bref instant, l’instant de trop, l’instant qui donnait l’avantage, ouvrait une voie pour le triton. Odalie avait baissé sa garde, emportée par son violoncelle, emportée par la joie du jeu, elle avait laissé tendrement tomber en elle les barricades qui protégeaient son esprit fauve. Elle avait baissé sa garde et River s’engouffrait dans la brèche, tout son pouvoir en une seule charge, un ultime assaut, une prouesse qu’il ne manquerait pas de rappeler à son souvenir lors de toutes leurs parties suivantes. Impossible. Elle tenta de lutter, mais la coulée froide de ses mots avait déjà fait son chemin jusque dans son cortex moteur, et déjà ses lèvres étaient prêtes à calomnier leur folle sentence.
Dis le. Le triton avait choisi son arme, choisi sa proie, choisi son jeu. Il avait choisi de la prendre, elle, pour mieux la brandir comme un trophée à l’avenir. Et, sotte comme elle l’avait été, Odalie avait cru gagner quand elle avait baissé sa garde.
« Tu as gagné, River … »
Elle sentit ses lèvres bouger sans qu’elle-même ne les animât. Cette sensation insupportable qu’il avait pris le contrôle d’elle, qu’elle devrait dire sa phrase immonde, et que d’ici quelques secondes elle ne s’en souviendrait même pas. Un serpent glacé dans son âme, insidieux et incontrôlable, avait été lâché par lui. Non. Impossible. Non. Elle ne se laisserait pas battre, elle ne se laisserait pas dompter, pourtant dans les recoins d’elle-même les mots continuaient à venir.
« … c’est toi … »
Non. Non. Non.
S’il y avait un seul domaine dans lequel elle ne lâcherait pas, dans lequel elle ne tomberait pas, c’était le jeu des volontés. Odalie voulait, elle avait. Odalie voulait, exigeait, piétinait de ses yeux brillants toute opposition magnanime. Et elle obtenait. Toujours. Toujours. Immanquablement.
Cette fois ne ferait pas exception.
River avait ouvert une porte, de lui-même à l’esprit d’Oda, un seuil qu’il devançait gaiement, encore trop sûr de sa victoire. Mais une porte peut être passée dans les deux sens. Odalie voulait, exigeait. Odalie franchissait le seuil, et avec un sourire malingre elle continua d’articuler.
« … le plus fort … »
Et puis elle sourit de plus belle. Si le triton était moins fier, il aurait lu sur son visage la beauté d’un sourire nouveau, sourire qu’il n’avait pas demandé, sourire autonome infidèle. Non, elle ne pouvait pas lutter contre la lame qui l’habitait, contre la flamme qui la brûlait. Il avait franchi la barrière qu’ils s’étaient fixés en silence, transgressé l’unique règle folle de leurs affrontements provisoires. L’unique règle. Enfin … non. Pas unique. Car il y avait une autre règle. Une autre règle qu’elle briserait. Une autre règle qu’elle brisait.
Se penchant, elle posa ses lèvres sur celles, houblonnées, du triton. Non, elle ne pouvait pas lutter, elle devrait bien finir sa phrase. Il avait joué avec elle au lieu de bien jouer contre elle. Il avait triché, menti, manipulé la seule ici qu’il n’avait pas droit de toucher. Odalie était bonne joueuse, la brune ne lui en voulait pas. C’était de bonne guerre, après tout, il avait tenté tant de fois, il fallait bien qu’il y arrive. Mais savourant le goût exquis de la bouche que l’autre joueur n’avait pas encore dérobée, Odalie se fit la remarque qu’elle ne se sentait pas perdante.
Elle avait dit ce qu’il voulait, mais avait fait ce qu’elle voulait. Elle avait perdu, mais gagné. Et il le savait autant qu’elle.

Quand leur baiser s’interrompit, fugace instant provocateur, la possibilité l’effleura qu’elle aurait pu aller trop loin. Mais ça n’avait pas d’importance. Il voulait transgresser les règles, braver les interdits suprêmes qu’ils s’étaient donnés sans un mot ? Soit. On pouvait transgresser les règles. Elle pouvait transgresser les règles.
Alors, les yeux toujours ouverts, avec ce feu sous les paupières de celle qui ne renonce pas, Odalie, en maîtresse d’elle-même, articula de son plein gré.
« … voilà ton prix. »
Avec un mouvement des sourcils, elle fit bien comprendre à River qu’elle n’était pas aussi futile. Oui, il avait eu son prix, elle avait dit cette foutue phrase, la finissant même fourbement. Oui, il avait eu son prix, gagné, bravo, ticket de loterie chanceux. Mais il avait payé son prix, aussi. Jouer avec sa volonté ? Oh, mais elle jouerait, Odalie. Elle jouerait tellement et si bien qu’en cet instant elle se tenait, trois centimètres les séparant, avec ce défi dans les yeux qui hurlaient à ceux de River. Hurlaient qu’il pouvait bien gagner, avoir son prix et puis son prix, elle serait maîtresse et maîtresse, elle serait fureur et furie, elle serait gagnée et gagnante, et pas un seul de ces instants il ne pourrait la conquérir.
Glorieuse, triomphale impudique, elle haussa encore les sourcils. Alors, River, voilà ton prix.

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Games night (odalie) Empty Re: Games night (odalie)

Dim 16 Mai 2021 - 23:26

Odalie & River

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Il la fixe d’un regard brûlant d’envie et d’impatience, tentant de déceler le moindre signe de victoire, le moindre signe qui lui prouverait que son attaque a touché sa cible. Il ne veut pas crier victoire trop vite, charmer une sirène du niveau d’Odalie n’était pas chose aisée, mais il avait essayé, il avait joué le tout pour le tout. All in, comme on dit au poker, c’était son dernier coup. Il perdrait tout ou gagnerait tout, il n’y aurait pas de retour possible. Il est un peu tiraillé, parce qu’il sait qu’il a triché, mais leur jeu n’a rien d’honnête. Il n’y a pas de règles établis, pas de contrat signé, juste un accord tacite qu’ils respectent d’habitude. Il espère qu’elle ne lui en voudra pas, que son coup fonctionne ou pas, il espère qu’elle acceptera à nouveau de jouer avec lui. Il ne voulait pas avoir tout gâché par un dernier coup désespéré, pied au mur, tentant le tout pour le tout pour garder la face, s’accrocher à la dernière liane et prouver qu’il était à la hauteur. Elle lui en voudrait peut-être, il devait s’y préparer, mais il savait aussi à quel point elle pouvait être joueuse, à quel point le défi animait son âme comme il faisait avec la sienne. Odalie pourrait lui en vouloir, mais ils joueraient à nouveau. Car qu’elle gagne ou qu’elle perde, qu’il gagne ou qu’il perde, il leur faudrait une revanche et une après ça, inlassablement, comme un refrain entêtant qui les lieraient pour toujours dans la spirale de leurs défis et de leurs provocations.

Il remarque le déclic et un sourire malicieux s’affiche instantanément sur son visage arrogant. La flèche a frappé en plein cœur, son ordre s’est faufilé sournoisement dans l’esprit relâché de la sirène. Elle dira la phrase, elle ne pourra pas le retenir et le triton en savourera chaque mot, comme une récompense sucrée déposée sur la pointe de sa langue, une mélodie doucereuse jouée au creux de ses oreilles, un cadeau offert les yeux pétillants. Une victoire acquise dans la triche, mais peu importait, il n’était pas un joueur honnête, il n’était pas un homme honnête. Mais il gagnait un peu plus à chaque mot que la sirène prononçait. Il lisait parfaitement la frustration dans ses yeux, son envie de se défaire de cette emprise qu’il avait sur elle. Mais elle le savait comme lui, une fois que l’ordre avait atteint son but final, il n’y avait plus de retour en arrière. Elle tente de retenir les mots, les fait trainer dans le temps, mais il ne la lâche pas du regard. Qu’elle essaye, qu’elle se débâte, cela ne rendait sa victoire que plus douce et savoureuse.

Il se délecte de cet instant, mais à son tour baisse sa garde. Il n’est pas plus fort qu’elle, pas plus malin, pas plus prudent. Il ne la voit pas venir, ne lit pas correctement l’expression de son visage et sans qu’il n’ait le temps de réagir, il sent les lèvres charnues de la sirène se déposer sur les siennes. Le contact le fait frissonner, de surprise principalement, de plaisir surement. A son tour elle brise un interdit et il se dit que c’est de bonne guerre. Ils ont toujours mis cette distance entre eux, parce qu’il était plus facile d’être amis quand aucune autre possibilité n’avait été explorée. Mais Odalie était belle, hypnotisante et il ne pouvait pas prétendre ne jamais s’être questionné sur le gout de ses lèvres. Il comprend sans qu’elle n’ait besoin de l’exprimer que par ce baiser, elle récupère un peu de victoire. Pas de vainqueur, pas de perdant. L’idée lui plait, le fait sourire alors qu’elle finit par rompre le contact, restant pourtant si proche de lui qu’il pouvait sentir le souffle chaud de sa respiration se poser à l’endroit exacte où ses lèvres se trouvaient quelques secondes plus tôt. Elle termine sa phrase et le provoque du regard. Il ne cille pas, ne détourne pas les yeux. Car il a gagné, comme elle. Ils ont gagné et pour ce soir, il sait que ça leur suffira. Ils se tiennent là, à trois centimètres l’un de l’autre et il serait facile de combler à nouveau cette distance pour finir d’enterrer leur règlement déjà bien amoché. Il y pense, un instant, alors que les prunelles de la sirène reflètent son propre visage. L’ivresse de l’alcool et du jeu coule dans ses veines, la force apportée par cette victoire partagée, un reste de colère des jours qui ont précédés. Ça serait facile, ça serait surement bon, mais est ce que ça résoudrait tout ? Sans briser le contact, il murmure d’une voix grave. « Délicieux prix. » Un sourire narquois accroché aux lèvres. Il la regarde encore, avant d’attraper sa main posée là, négligemment. « Le tiens, c’était une danse, non ? » Il dit en se levant, l’attirant vers lui. D’un pas assuré, illuminant de leur victoire partagée, il l’emmène au cœur du club, de leur club, de leur terrain de jeu. Sur les rythmes endiablés du groupe ayant repris sa place, il la fait tourner, enlace son corps et s’en sépare avec des gestes agiles, la soulève quand elle s’approche trop. Il n’est pas danseur, mais elle est grace et les regards se reposent à nouveau sur elle, éclipsant totalement les faux pas qu’il peut faire. Ils ont brisé leurs accords mais leurs deux corps en harmonie s’en moquent. Ils danseront jusqu’au bout de la nuit, dans les éclats de rire. Ils s’arrêteront pour se rafraichir, avalant un verre avant de retrouver la piste. Ils ne briseront pas d’autres règles, parce que ça n’en vaudrait pas la peine, parce que le jeu est terminé et qu’ils le savent, tout pourrait être gâché. C’est habillés que leurs corps se découvriront, se feront virevolter et tournoyer. Habillés de leurs égos, de leurs rires, de leurs jeux, de leurs défis et de tout ce qui les a toujours fait se retrouver, portés par les regards des hommes et des femmes rêvant tous sans exception d’être à leurs places. Cette place qu’ils n’échangeraient pour rien au monde, persuadés d’avoir trouvé en l’autre le meilleur camarade de jeu.


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