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Mer 25 Nov 2020 - 21:15
Il y avait bien sûr du monde ce jour-là, mais ce n’était pas ce qu’il cherchait. Ce qu’il cherchait, c’était à s’isoler. A se placer loin de toute le monde au contraire. Alternant entre les croix et les plaques, certaines marquées de symboles et d’autres non, il en cherchait une vide. Une où le silence règnerait. Le même qui régnait, il le savait, loin d’ici.
S’il avait cessé de fréquenter les églises, chose qu’il avait conclue quand il avait compris qu’il n’arriverait pas à expliquer à son trésor comment se pouvait-il qu’on lui ait pris sa … Qu’on leur ait pris Marianne, il n’avait cependant pas cessé de penser. Il évitait juste d’en parler. Bizarrement, son sport étant un sport de tradition, il ne comptait plus les joueurs qui répétaient en boucle la célèbre maxime de Bakkies Botha.

« Mon boulot, c’est d’envoyer les gens à l’hôpital le samedi, et de prier pour eux le dimanche. »

Comme quoi, on fréquente toujours ceux qui nous ressemblent. C’est vrai qu’au début de sa carrière, Yann admirait ce joueur, et essayait de jouer comme lui. Encore aujourd’hui, c’était une référence pour sa façon d’aborder les choses.
Envoyer les gens à l’hôpital, cela étant, n’était pas très charitable.
Tout comme ne jamais venir honorer la mémoire de son épouse n’était pas très charitable. Trouvant finalement un coin du cimetière qui lui convenait, il faillit se laisser tomber sur une plaque. Faillit, parce qu’il avait encore assez de dignité pour éviter ce genre de choses. Il aurait fallu qu’il soit fini, complètement ivre mort, pour se laisser aller à ce point. Mais depuis cette fameuse nuit, s’il continuait à boire, il ne le faisait jamais plus que de raison. Jamais plus que sa limite. Ça lui avait déjà trop coûté.
Et maintenant, ça continuait à lui coûter. Chaque année ? Non, plusieurs fois par an. A chaque fois qu’il allait dormir en fait. La photo d’elle, placée sur le mur de sa chambre, était la dernière chose qu’il voyait avant d’éteindre. Une photo d’un jour d’été, en Bretagne. Ils passaient toujours leurs vacances là-bas, fuyant la chaleur du sud, où ils vivaient. Sur cette photo, elle souriait. Ce n’était pas une photo où elle avait posé, c’était un trésor pris à la volée, alors qu’elle marchait dans un jardin. Bizarrement, Aurore n’était nulle part en vue. Elle devait être de son côté de l’appareil, à ce moment.

« A ma chérie tant aimée, morte de m’avoir trop aimé. »

Il avait entendu un jour un mec dire que son grand-père avait ça d’inscrit, dans un album-photo figurant notamment celle qui fut son premier mariage. Ce mec était un bon ami, mais ils s’étaient perdus de vue. Comme il avait perdu de vue tout le monde, de toute façon. Toujours était-il qu’il s’était souvenu, un jour, de cette phrase, et il trouvait que ça reflétait bien ce qui s’était passé. Marianne l’aurait suivi jusqu’au bout du monde, et aurait tout donné pour passer une soirée de fête avec lui. Et il aurait fait la même chose pour elle. Et à cause de ça, elle était morte. Elle l’avait bien sûr accompagné pour la finale, et elle avait bien sûr fêté ça dignement avec lui. Et trop dignement, encore une fois, et boum. L’accident bête. Voilà pourquoi il avait repris cette phrase et l’avait écrite sur le dos de la photo, un jour de déprime, pendant la guerre. Un jour où il se disait qu’il allait lui aussi y passer. La vérité était que ce jour-là,, le sentiment de perte qui ne l’avait jamais tout à fait quitté était revenu en force. A trop ne rien faire, on finissait par se souvenir. Et dans son cas… A ce moment, il avait été tenté de faire une course de ravitaillement, jusqu’au cœur de Seattle Un accident bête, pas vrai ? Mais il y avait Aurore. Elle avait toujours été sa bouée de sauvetage dans cette affaire.
Mais elle ne devait pas le savoir. Yann, sans le savoir lui-même, se doutait bien que s’il lâchait prise et qu’elle se retrouvait seule, ce serait peut-être bien fini pour elle aussi. Pas qu’elle y passe, mais ses perspectives d’avenir ne seraient pas joyeuse.
Ou bien alors, comme toute sa famille avant elle, elle aurait foncé droit vers l’accident bête.

« Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. »

C’était marqué sur la tombe devant laquelle il s’était arrêté. Quelqu’un de religieux, à n’en pas douter. Plus que lui. Il ne lui serait pas venu à l’idée d’écrire ça sur sa tombe. Quand on y réfléchissait, écrire quelque chose sur une tombe, cela dit, c’était beau. C’était l’ultime message qu’on voulait laisser. Bon. Cette tombe ferait l’affaire.

« Je me sens comme une merde, commença-t-il, de faire ça. Mais c’est pour toi étranger. Accepte ces quelques fleurs… Elles sont pour toi autant que pour elle. Je peux pas y aller Marianne. J’avais match aujourd’hui, et tu sais que c’est important. J’ai déjà dû lâcher le reste de l’équipe juste après le coup de sifflet final. Tu m’avais toujours dit que ma carrière me minait trop le moral, qu’il fallait regarder du côté de ma famille… C’était quand j’étais blessé dans mon corps. Maintenant c’est dans mon âme purin et j’arrive toujours pas à suivre ton conseil. Enfin… Je suis loin du petit carré de granit sous lequel tu reposes. J’espère qu’il est toujours là, que ta famille l’entretien bien. Que ma famille l’entretient bien, à défaut. Je suis pas digne d’eux non plus, je crois. Est-ce que tu crois que les grands-parents d’Aurore, les tiens comme les miens, se demandent de ce qu’elle devient ? Moi je sais juste que les miens vivent. Ecoute Marianne…
« Si tu m’entends, la petite va bien. C’est une splendide jeune femme, elle a l’âge qu’on avait quand … Quand t’es tombée enceinte, mais Dieu en soit remercié, elle en est loin, pour ce que j’en sais. Elle cultive un énorme jardin secret, ça je le sais, mais je ne cherche pas à y rentrer. Peut-être que toi sa mère tu aimerais le faire. Peut-être qu’elle te confie ce qui s’y passe avant d’aller dormir. Moi je le confie à toi et à Dieu. Il ne me répond pas plus que toi, mais tu sais comment c’est. T’es plus proche de lui que moi à présent. Pardon pour le blasphème.
« Dans le cimetière où t’es enterrée, y’a le père Lincoln, aussi. Dis-lui… Dis à mon père, ma mère… Dis-leur à tous que je vais bien. Nos retrouvailles se feront un jour, sur cette terre ou ailleurs. Promis d’ici l’an prochain, j’essaie de retourner les voir. Je sais que je dis ça souvent, mais … Il y a eu la guerre, la reconstruction. Je suis sur la fin de ma carrière. Tu crois que je peux envisager une retraite heureuse du côté de la pointe du Raz ? Tu crois qu’Aurore accepterait de retourner en France ? Ou dois-je laisser un océan entre elle et moi ?
« Je rigole, tu le sais bien. J’ai dit que je ne la laisserai jamais seule. Je te l’ai promis. »

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[PV Erebos] Too spooky for me Empty Re: [PV Erebos] Too spooky for me

Sam 28 Nov 2020 - 20:18
Too spooky for me. - flashback
Erebos x Yann

Toussaint. La fête des morts. Le voile entre le monde bien vivant et coloré des êtres animés et celui, bien plus sombre, de leurs défunts était nettement plus ténu durant cette journée-là. Dans les cimetières, toutes sortes d’ingrats bien trop prompts à oublier leurs ancêtres se pressaient, déposant gerbes de fleurs sur des pierres tombales qui n’abritaient depuis des lustres que des amas de matière en décomposition.
La fête des morts, évidemment, le meilleur jour de l’année pour tenter de prendre contact avec l’au-delà : les pensées des vivants devenaient si fortes qu’elles rendaient force et presque vérité à leurs défunts.
Reby avait préféré venir expérimenter sa nécromancie sur des morts un peu plus éloignés de son domicile, privilégiant Seattle à Phoenix. Non pas qu’il ait quelque problème que ce soit avec les voix qui pourraient parler dans sa tête, mais il préférait ne pas trop titiller les défunts de ses lieux de travail. Si jamais l’un d’eux revenait le hanter en plein exercice de ces fonctions, la situation serait terriblement gênante. Surtout pour lui.
Enfin, le hanter. En réalité, Erebos n’avait aucune idée de la manière dont pouvait bien fonctionner la nécromancie. Il avait tenté de fouiller dans les anciens ouvrages de son père, avait posé la question à sa grand-mère, avait regardé toutes sortes d’émotions obscures diffusées au cœur de la nuit sur des chaînes à l’audimat toujours plus déclinant. Mais comment se déroulaient véritablement les sorts de nécromancie, comment on communiquait avec les morts … cela lui était complètement étranger.
Bref.

Erebos avançait, en équilibre sur le mur d’enceinte d’un des cimetières les plus fréquentés de Seattle. Les bras largement écartés pour ne pas tomber, il progressait lentement tel un équilibriste sur son câble d’acier.
Clignement d’yeux. Clignement.
Le sorcier cherchait … en vérité, il n’avait aucune idée de ce qu’il cherchait. Il a avait griffonné des symboles incompréhensibles sur toutes les pages de ses carnets, écouté des podcasts sur les expériences de mort instantanée. Et il était là, avec son sarouel violet et sa chemise froissée dissimulés sous un pull trois fois trop grand pour lui, cherchant l’inspiration pour pratiquer sa sorcellerie sur de pauvres âmes égarées.
Progressant toujours sur son mur dangereusement trop haut, Reby finit par aviser un homme, tenu seul à l’écart de la foule des endeuillés factices. Instantanément, l’empathie du garçon se manifesta : l’inconnu avait l’air particulièrement accablé. A coup sûr, il ne venait pas fleurir une tombe au hasard.
Clignement. Mouvement de tête vers la droite.
S’approchant de lui à pas de … non, à pas de rien du tout, simplement en essayant de ne pas se vautrer parmi les stèles et les croix en marbre, le jeune homme écouta d’une oreille distraite le monologue de l’inconnu.
Intéressé, il s’approcha encore. Et encore. Et encore.

Le gars, avec sa carrure de rugbymen, semblait s’adresser à sa défunte épouse, lui parlant comme si elle pouvait l’entendre. Curieux, Reby se demanda s’il s’agissait là d’un autre sorcier nécromancien capable de se faire passerelle entre le monde des morts et celui des vivants par le simple pouvoir de ses mots.
« Vous pensez qu’elle vous entend ? » lança-t-il à l’inconnu d’une voix forte.
Clignement. Mouvement de tête.
Il n’y avait aucune malice dans sa question, bien au contraire : il voulait en savoir plus sur la manière que cet homme avait de communiquer avec sa femme décédée. Il voulait apprendre, comprendre. Il voulait trouver un moyen d’atteindre l’au-delà lui-même pour y retrouver les discussions enrichissantes et la présence rassurante de son père, Eden.
Son père qui avait toujours été comme un phare au milieu du déluge. Le seul dans cette famille de fous à pouvoir l’aider à comprendre comment sa magie fonctionnait, comment … le seul à le comprendre. A l’entendre, à l’écouter. Sans cet air suspicieux qui voulait dire « je sais que tu vas rechuter et j’attends ce moment avec appréhension », non. Juste un regard franc, clair et bienveillant.
La gorge de Reby se noua à ces sombres pensées. La mort, la vie. Deux univers séparés, comme lui-même l’était de son père, cherchant désespérément à le recontacter.
Mouvement de tête. Clignement. Clignement.
Un pas de plus vers l’homme, et ce qui devait arriver arriva.
Une pierre du mur d’enceinte, bien trop ancienne pour supporter le poids pas si plume d’un Erebos, céda sous ses pieds. Bien que son cerveau encore fragilisé par le souvenir de son paternel ne réalise pas immédiatement ce qui était en train d’arriver, son corps, lui savait ; la chute.
Sans avoir eu le temps de crier, Reby s’écrasa au sol dans un joli kaléïdoscope de froissements violets.
« Aïe. »


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[PV Erebos] Too spooky for me Empty Re: [PV Erebos] Too spooky for me

Mar 1 Déc 2020 - 22:49
« Vous pensez qu’elle vous entend ? »

La première réaction de Yann, il se demanderait plus tard pourquoi, fut une peur teintée de honte. Peur teintée de honte d’être ainsi découvert, parlant à une tombe comme si de rien n’était. En s’étant fait demander s’il pensait qu’elle l’entendait, que son épouse l’entendait, il était renvoyé à ce qui faisait l’incongruité de sa situation. Un élément extérieur y apparaissant, lui faisant prendre conscience du fait qu’il avait adopté un comportement absurde en ce jour. Et donc, peur et honte.
Peur de se faire réprimander comme un enfant. Il l’avait déjà été en tant qu’adulte. Par une juge des enfants un jour, par ses coachs, mais ça c’était de moins en moins souvent, quand il faisait des conneries. Peur de se faire réprimander, cette fois, pour troubler la sérénité du cimetière avec ses imbécilités. Enfin, imbécilités… Il avait parlé en français pas vrai ? Vraiment, il croyait l’avoir fait, mais il vivait depuis si longtemps dans un milieu anglais que parfois, il parlait anglais même quand il avait eu l’intention de faire autrement. Sans doute était-ce normal. Mais ça ne dissipait pas sa peur.
Honte, car ce qu’il faisait n’était pas bien. Ça n’était pas moral. Un cimetière était un lieu de recueillement, un lieu où l’on venait se montrer à nu. Car on ne vient pas visiter la tombe d’un ami ou d’une connaissance, dans un cimetière. On vient visiter la tombe de quelqu’un qui tient suffisamment à nos yeux pour l’on se déplace en ce lieu sinistre pour lui. Pour que l’on trouve le temps de réaliser ce geste, inutile dans l’absolu, de se déplacer jusqu’à la plaque de pierre signalant l’endroit où on avait enterré son corps. Si inutile, mais si chargé de symboles ! Dans cet endroit où l’âme se mettait ainsi à nu, acceptant de montrer sans complexes que l’on avait aimé la personne qui reposait là, il était aisé de se trouver énervé par la présence de quelqu’un qui troublait cette sensation de mise à nu en se recueillant de façon absurde.
Mais toutes ces pensées, Yann ne les aurait que plus tard, quand il réfléchirait à la raison de sa honte, la raison de sa peur.

En effet, voici ce qu’il fit. Après s’être brusquement interrompu, il se tourna vers l’origine de la voix, pour s’excuser du dérangement. Tel avait été son premier réflexe. Mais quand il vit l’homme en question, celui qui l’avait interpellé, sur le mur du cimetière, les deux sentiments laissèrent place à une colère froide.
Colère, moteur de trop de conversations dans l’absolu, mais ici, colère qu’il estimait fondée. Ou l’estimait-il vraiment fondée ? Ne le renvoyait-elle pas à ce fameux décalage entre ce qu’on attendait de lui et ce qui était tout à fait absurde ? Si le cimetière était ce lieu de mise à nu, c’était donc un lieu de manière. Un lieu où la politesse prenait tout son sens. On l’adoptait ici plus encore qu’ailleurs, pour adopter un comportement prévisible. Un comportement qui ne gênerait pas les autres, dans la mise à nu de leurs âmes. Aussi, voir quelqu’un marcher sur le faîte du mur comme si de rien n’était était …
C’était impudique en un sens. Dans ce lieu où l’on se mettait à nu, celui qui trichait avec la règle se retrouvait vêtu, au milieu de toutes ces âmes qui se voulaient déshabillées. Ainsi, observateur dissimulé au milieu de personnes dévoilées, l’inconnu se trouvait en tort. Il se trouvait dans une position qui pouvait gêner les autres, car d’eux, il apprenait et prenait tout, tandis que lui n’offrait rien de sa propre personne en retour.
Une telle pensée serait-elle hypocrite ? De la part de quelqu’un qui venait d’adopter un comportement qui n’était pas celui qui était adapté à ces règles de mise à nu ? Oui … Et pourtant non, car Yann s’était tout autant dévoilé que n’importe qui d’autre, en parlant à sa femme depuis longtemps morte. Oh bien sûr, il était vrai qu’il avait triché. En parlant à haute voix, en parlant à une tombe qui n’était pas celle de la personne visée par sa parole, n’avait-il pas adapté les règles du jeu à sa propre condition ? Mais était-ce vraiment de la tricherie, si au final, il s’était tout autant mis à nu que n’importe qui d’autre en ce lieu ? N’importe qui, sauf la personne qui observait.
Pire encore, la personne qui, tout ayant oublié de se dévoiler, rappelait à l’autre âme qu’il était visible par tous.

Yann ne serra pas le poing. Une habitude de sportif qui savait bien que, pris la main dans le pot à confiture par l’arbitre, la jurisprudence « Je n’avais pas serré le poing m’sieur ! » lui épargnerait le bout de carton rouge, et ferait redescendre la sanction au jaune. Une habitude très pratique à avoir quand on avait souvent pour rôle de châtier les inconvenants. Allait-il devoir le faire également dans la réalité ? Heureusement, l’inconnu fut sauvé. Ou peut-être fut-il puni, si l’on croyait en l’existence d’une volonté divine vengeresse, ce qui n’était pas le cas de Yann, malgré ses propres croyances.

Toujours était-il que l’inconnu tomba de son mur, une pierre se descellant sous son pied. Toute velléité de châtiment envolée de son esprit, comme lui s’était envolé de son perchoir, Yann s’élança pour porter cette fois cette fois secours à l’inconnu. Une chute d’un mur, c’était un sujet qui avait la fâcheuse probabilité de devenir sérieux, et l’impolitesse n’était pas une excuse pour refuser les secours à quelqu’un qui en avait besoin. Aussi, Yann se pencha. Habitude prise, là encore, au cours d’incidents dans sa carrière, il chercha, dans le fatras de vêtements violets, le visage de l’inconnu, et en prenant bien soin de ne pas tourner sa tête pour éviter de créer un autre choc, en attendant de savoir ce qu’il avait vraiment. Yann cherchait son visage, pour chercher ses yeux.
Y avait-il perte de conscience ou non, ça c’était son souci à présent. Envolées, les questions de politesse et de colères.

"Aïe."

Ca, c'était une excellente nouvelle.

"Ca va monsieur ?"
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[PV Erebos] Too spooky for me Empty Re: [PV Erebos] Too spooky for me

Dim 6 Déc 2020 - 13:20
Too spooky for me.
Erebos x Yann

Allongé sur le dos dans un buisson de plantes non-identifiées, Reby contempla un instant le ciel clair et nuageux de Seattle. Il était tombé. Ouais. Bon. Ca arrivait à tout le monde.
Le sorcier sentit vaguement un point douloureux au niveau de ses côtes, sur le droite. Peut-être la côte qu’il s’était fêlée quelques mois plutôt en jouant au rugby seul dans son appartement s’était-elle ravivée ?
Clignement. Clignement. Clignement.
En quelques instants dont Erebos n’aurait su évaluer la longueur, il se retrouva avec le visage vaguement inquiet de l’inconnu juste au dessus de lui. Un visage cassé, comme si son interlocuteur s’était pris de nombreux coups et fractures que son crâne s’était empressé de ressouder pour donner cet air … curieux, à l’ensemble de son visage.
Se redressant vivement sur les fesses avec quelques clignements d’yeux supplémentaires, Reby fit craquer sa nuque.
« Je. Oui. Je vais bien. »

Sans avoir prêté attention à la trajectoire de son mouvement, il avait de nouveau failli heurter le visage du blond endeuillé. Avec un sourire maladroit, il s’excusa. Ou du moins, il pensa s’excuser, car tout ce qui sortit de sa gorge fut un couinement inintelligible que lui-même n’aurait sû interpréter.
Avec l’aide de son compagnon d’infortune, Erebos entreprit de se relever lourdement, époussetant d’une main son sarouel froissé.
« Je vous ai écouté parler à votre femme. » annonça-t-il d’une voix blanche, sans la moindre gêne.
Car il ne percevait pas l’étrangeté de la situation. Car il n’aurait pas compris que l’on puisse l’accuser de voyeurisme. Car, enfin, il n’avait prêté aucune attention à l’expression de colère peinte sur le visage de l’inconnu juste avant de tomber du mur.
« C’est qui Aurore ? Et pourquoi vous avez parlé de la France ? » lança-t-il sans plus de considération pour le fait qu’il venait de faire une chute d’environ deux mètres qui aurait très bien pû provoquer une commotion cérébrale, une hémorragie interne ou tout du moins briser deux ou trois de ses os.
Clignement. Mouvement de tête. Clignement. Reby ne prêtait pas attention à ce genre de choses.
Voyant l’air étrange de l’humain juste en face de lui, regard planté dans le sien, Erebos inspira profondément. Avec les évènements, il avait tendance à oublier l’ordre dans lequel on devait dire les choses. On lui avait attribué quelques traits autistiques, mais jamais de diagnostic fixe, et pour cause : le jeune homme ne présentait pas de trouble autistique. Simplement des particularités neuro-cognitives qui l’amenaient bien souvent à négliger l’aspect social d’une conversation. En d’autres termes … Reby était littéralement, cliniquement, dans la Lune.
Retrouvant un peu de stabilité sur ses appuis, il se rappela des choses qu’il devait dire lorsqu’il rencontrait une nouvelle personne. Dans l’ordre. D’abord, saluer. Ensuite, se présenter. Et seulement après, évoquer les sujets qui l’intéressaient.
Embarrassé, il se racla nerveusement la gorge avant de reprendre :
« Bonjour, Monsieur. Je m’appelle Erebos Stonegold, j’ai 25 ans, et … »
Clignement. Clignement. Mouvement de tête.
« C’est qui Aurore ? »


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[PV Erebos] Too spooky for me Empty Re: [PV Erebos] Too spooky for me

Mer 9 Déc 2020 - 8:21
Trop de complications d’un coup là !

Tout d’abord, Yann s’était donc inquiété de l’état de son interlocuteur. Mais apparemment, il allait bien, ça n’était pas très grave. Un soulagement, certes, mais un soulagement pas tout à fait complet, le sportif étant bien placé pour savoir que certains blessés, surtout à la tête, ne se rendaient pas compte de leur état et qu’il fallait un avis extérieur pour leur dire que oui, il était temps de se reposer et de se laisser soigner. Mais avant qu’il n’ait le temps de dire à l’intéressé de rester calme, de prendre le temps de respirer un bon coup avant de se relever, ce dernier enchaîna en lui rappelant l’indiscrétion dont il avait fait peur, réveillant sa colère qui d’il y a  quelques instants, qui n’était de toute façon pas partie si vite.
(Si sa colère s’était si rapidement évaporée à cause d’une simple chute, sans remettre en cause la légitimité de l’inquiétude qu’il éprouvait à l’égard de celui qui aurait pu vraiment se blesser pour de bon, Yann se serait posé des questions sur son état mental. S’il est vrai que certains moments, certains déclics, peuvent faire rapidement passer une âme d’un sentiment à un autre, là, ça aurait été tout de même un choc émotionnel rude.)
Colère, donc, qui ne s’était pas tout à fait en allée. A présent, Yann se rendait compte que d’accord il s’était inquiété de la blessure de l’autre, mais qu’il l’avait aussi fait en se disant au fond de lui que quelque part, c’était bien mérité. Et il avait à présent l’occasion de le lui faire remarquer, puisque l’intéressé insistait dans ses questions tout à fait indiscrètes. Mais d’un autre côté…

Il avait parlé de sa femme. Ça le renvoya à ce jour de deuil qui était le sien. La détresse qu’il cachait dans son esprit depuis presque dix ans à présent se réveilla … Seulement voilà, il n’avait pas vécu dix années, y compris de guerre, de joies et de bonheur en étant prêt à fondre en larmes à la moindre mention de son épouse. Bon ça lui arrivait de temps à autre, mais il avait réussi à s’accrocher. Le cimetière le rendait sans doute très mou et très perméable à cette douleur jamais vraiment éteinte, si un simple étrange posant une question grandement inconvenante pouvait à ce point le perturber.

Mais la colère prit, logiquement, le dessus sur les autres sentiments qui se bousculaient dans sa tête. Tête qu’il devait avoir drôle d’ailleurs, car si elle était le reflet du chaos dans son esprit, alors il devait vraiment avoir le visage de l’homme qui venait de se rendre compte qu’il avait oublié d’éteindre le gaz en partant.
Puis l’homme demanda qui était Aurore, et pourquoi avait-il parlé de la France, et cette fois la colère grandit, accompagnée, au fond de son esprit, d’un petit carillon qui se mit à teinter.

Dans le fond peut-être qu’il n’est pas méchant ou impoli, peut-être que c’est juste un imbécile pour ne pas se rendre compte ainsi de ce qu’il était en train de faire.
Oui, l’expérience de Yann en matière de handicap mental se limitait à « J’en ai croisé quelques-uns dans ma vie, ils étaient pas méchants. ». C’était triste, vraiment, car on lui avait toujours dit que malgré leur handicap, ces personnes avaient de grandes richesses à proposer. Mais à qui n’est pas entraîné en la médecine de l’esprit, impossible d’en reconnaître un tant que ce dernier n’a pas le visage que l’on a tendance à associer à sa maladie. Et après tout, n’y ayant jamais été confronté pour de bon…

Bonjour monsieur, je m’appelle Erebos Stonegold, j’ai vingt-cinq ans et …
Et quoi au juste.
De plus en plus bizarre, de plus en plus étrange, mais Yann prit une décision, tandis que l’homme lui redemandait qui était Aurore. Cette fois, Yann croisa les bras. Il allait pouvoir extérioriser … Mais quoi au juste ? Le fait d’être gêné ? Sa colère ? Répondre à sa présentation ? Lui offrir d’aller prendre un café pour se remettre de ses émotions ?
La première option n’était pas envisageable. On ne dévoilait pas tout de suite ce genre de choses. La deuxième ? La cellule du commissariat pour s’être battu dans la rue, il avait déjà expérimenté celles de France, une fois. Pas les américaines, ce serait con. Répondre à sa présentation et lui offrir d’aller prendre un café étant tout à fait incongru également, il opta pour un mélange des trois premières.

« Je suis Yann. Et … »

Décision prise, ce serait un mélange de colère et de gêne. Il décida qu’il manquait une ou deux cases à l’inconnu et que si on pouvait lui en tenir rigueur, avoir éduqué sa fille lui avait appris qu’en la matière, mieux valait expliquer pourquoi en tenir rigueur afin de prévenir une nouvelle commission des faits, cette fois auprès de quelqu’un d’autre. Parce que si c’était à nouveau auprès de lui, il serait moins gentil.
Exactement comme quand on éduquait un enfant et qu’il faisait deux fois la même erreur malgré des explications, quoi.
Il regarda son interlocuteur dans les yeux. Pour ce faire il dut baisser la tête, mais qu’on ne dise pas qu’il le regardait de haut hein ! Enfin pas autrement que littéralement.

« Monsieur, ce que j’ai dit à ma femme ne vous regarde pas. Puisque vous avez l’air de ne pas avoir souffert de votre chute, je m’en réjouis mais en ce qui me concerne, c’est tout. De toute façon j’en avais fini ici, et … Et voilà. Et pour votre gouverne, un cimetière est le dernier lieu au monde où les gens apprécient de se faire aborder au sujet de ce qu’ils font ici. Enfin à mon avis. Et donc dans mon cas aussi. »

Devant l’incongruité de la situation, les mots qu’il aurait dû prononcer s’était bousculés dans son esprit. Il aurait pu le traiter de salaud. Lui dire que ça se faisait pas de marcher sur les murs.

Quel con.
Quel manque d’inspiration.
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[PV Erebos] Too spooky for me Empty Re: [PV Erebos] Too spooky for me

Ven 18 Déc 2020 - 15:43
Too spooky for me.
Erebos x Yann

Il paraissait inconcevable pour Erebos d’avoir été malpoli. Le sorcier frayait si souvent avec le surnaturel, avec le monde de l’au-delà comme un véritable endroit avec lequel on pouvait communiquer, qu’il n’avait aucune conscience du malaise que la situation pouvait représenter pour son interlocuteur.
Yann. Il s’appelait Yann. Prenant le temps de le détailler de plus près, Rey constata qu’il était blond, la gueule cassée, et solidement bâti. Sans doute un sportif, un de ceux qui passent leurs vendredi soirs à jouer au football américain dans un stade qui sentait la testostérone.
Clignement. Mouvement de tête. Clignement.
La réponse de Yann, teintée d’une colère sourde et d’une gêna manifeste, désarçonna le Stonegold tout autant que ne l’avait fait la brique descellée du mur d’enceinte. Ses tics s’intensifièrent furieusement, l’obligeant à fermer les yeux et prendre une longue respiration glacée avant de prendre de nouveau la parole.
« Je … »
Quoi ? Que dire ? Il sentait la vague d’émotions de l’inconnu se déverser sur lui. Sa colère, sa gêne, sa honte aussi un peu. Comment diable pouvait-il faire comprendre à Yann qu’il n’avait nullement l’intention de le blesser ?
« Je suis désolé. » sa voix croassante puait la sincérité.
Clignement. Clignement.
Devait-il manifester son appartenance à la race des sorciers ? Cela paraissait risqué, l’individu en face de lui avait peut-être des différends avec le surnaturel qui n’étaient pas visibles à l’œil nu et, même si Reby avait écouté son poignant monologue plus tôt, autant éviter de mettre les pieds dans le plat.
« Mais je ne suis pas d’accord avec vous. » finit-il par lancer. « Un cimetière, c’est un endroit de rencontre. Rencontre entre les morts et les vivants. » Clignement. Mouvement de tête. « C’est l’endroit où les âmes se retrouvent à défaut de pouvoir véritablement communiquer. Où elles rencontrent d’autres âmes, d’autres individualités. D’où ma question … »
Le sorcier inspira longuement.
« Si vous n’êtes pas prêt à la rencontre, monsieur Yann, qu’est-ce-que vous venez faire ici ? »


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[PV Erebos] Too spooky for me Empty Re: [PV Erebos] Too spooky for me

Dim 20 Déc 2020 - 21:48
Face à une situation bizarre autant qu’étrange, face à quelqu’un qui visiblement ne comprenait rien à ce qu’on lui disait, plusieurs options se bousculèrent dans l’esprit de Yann.

Homme simple, malgré sa grande maison, il aurait pu réagir en collant une baffe à l’impromptu. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Se faire faire la leçon n’était jamais agréable, surtout quand le professeur improvisé avait clairement tort. Mais d’un autre côté, pourquoi réagirait-il avec violence ? Oui il pourrait le faire sans se faire attraper par qui que ce soit, mais qu’est-ce que ça lui apporterait de faire ça ? Il pouvait aussi simplement décider de l’ignorer, de tourner les talons et de mettre fin à cette conversation qui n’avait de toute façon pas lieu d’être.

Il choisit de réagir en s’en allant. Et c’est ce qu’il fit. Sans rien dire de plus, après avoir écouté la tirade concernant la communication entre les morts et les vivants, ou quoi que dise l’homme, il tourna le dos et partit, d’un pas qu’il voulait aussi pressé que possible.

Un pas. La colère. Il n’avait jamais aimé qu’on lui fasse la leçon, encore moins sur des choses aussi basiques que la politesse et le fait de respecter la discrétion des gens, dans un cimetière. Dérangé ainsi, mis devant cette leçon, comment était-il supposé réagir ? Mais d’un autre côté … Il y avait des croyances plus bêtes. Dans le fond cet homme n’était sans doute pas mauvais. La façon dont il semblait, depuis les quelques minutes de leur rencontre, hermétique à des concepts aussi basiques que la timidité, la peur ou la gêne, en faisait plutôt quelqu’un de simple. Contre une telle personne, la colère devait passer. Par tolérance à leur égard.
Deux pas. La honte. Honte d’avoir été pris la main dans le pot à confiture, si l’on pouvait dire. Honte d’avoir rompu, le premier, la politesse et la discrétion qui séaient à ces lieux. Honte d’avoir été surpris, gêne qui le poursuivait depuis le début de la rencontre. Mais d’un autre côté, était-ce un signe du destin qu’il ait été abordé précisément par une des seules personnes qui n’aurait rien à redire de son comportement ? Au contraire, qui s’interrogeait sur la philosophie inhérente à celui-ci ? Après tout, il y avait des choses plus bizarres que le fait que les morts puissent entendre dans le monde. L’âme avait toujours été un concept mystérieux. Aïe aïe aïe… Il s’aventurait sur un terrain métaphysique là. L’âme peut-elle entendre ? Les morts peuvent-ils communiquer ? Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? L’être, le néant. Face à de tels concepts, quelle honte y avait-il à avoir ?
Cette pensée disparut aussitôt qu’elle était apparue. La politesse, en plus d’être, eh bien … Quelque chose de bien parce que ça permettait aux gens de se respecter les uns les autres, pour éviter de dire qu’être poli, c’est très poli, et aussi quelque chose qui, si on regardait de façon purement terre à terre, permettait de réguler la vie en société et d’éviter de perdre son temps à déterminer qui doit passer avant qui dans quel lieu. La politesse, après tout, permet de donner des règles aussi claires que possibles (Mais rien ne peut jamais être très clair, pas vrai ?) à ce genre de choses.
Mais toutefois, à la fin du second pas, Yann n’avait plus honte. Puisque sa colère venait de s’apaiser, sa honte avait suivi. Face à quelqu’un de simple, quelle honte, vraiment ? Quelqu’un qui ne lui disait rien ? Quelle honte y avait-il d’autre que celle qu’il s’était de toute façon infligée ?

Troisième pas. Et si … Et si l’homme croyait avoir une solution pour parler aux morts ? Quatrième pas aussitôt. Il n’allait pas se laisser avoir par le premier charlatan venu, le premier mec sachant jouer la comédie. Sixième pas. D’un autre côté, on sait depuis quelques années à présent que la magie ça existe. Pouvait-il vraiment se permettre de laisser passer une telle opportunité ?

Ah, mais voulait-il seulement, en admettant que l’homme soit un surnaturel, avoir un contact aussi intime que la question du deuil de sa femme avec lui ? Les surnaturels, il en avait déjà vu. En tant que personnalité, à son échelle bien sûr, il était amené à fréquenter toutes sortes de personnes. Et les surnaturels en avaient logiquement fait partie. Mais voilà, ces fréquentations, professionnelles, c’était souvent serrer des mains. L’occasion d’échanger poliment des informations génériques sur chacun. Dans ces moments, il n’y avait pas de grande différence entre une nymphe, un dragon, un humain ou d’autres races. Il n’y avait que des comment on s’appelait, si on allait bien, qu’est-ce qu’on pensait de ceci, de cela, et généralement la conversation tournait autour de la raison de la rencontre, et on passait à quelqu’un d’autre aussi vite qu’on avait connu cette personne. Dans ces situations, parmi les surnaturels à qui Yann avait parlé, il y avait eu des gens qu’il avait tenu pour des tocards dès les premiers échanges, et d’autres qui avaient eu des plaisanteries auxquelles il avait bien rigolé.
En soit, ça lui avait surtout montré qu’aux premiers abords, il n’y avait pas de raison de se méfier. Cela étant, encore une fois… Il y avait parlé de la pluie et du beau temps, se présenter et plaisanter un peu, puis se saluer quand on se recroisait à des occasions tout aussi formelles, ou parfois un peu moins, car après tout le monde était petit.
Et il y avait parler de sa femme. Sa femme décédée depuis longtemps. Ça c’était une chose sur laquelle il souhaitait rester discret.

Et voilà pourquoi, toute colère envolée, toute honte oubliée, Yann grommela un « Au revoir » à l’intention de son interlocuteur. C’était peut-être impoli, mais c’était sans doute bien mieux ainsi. Avait-il manqué une superbe opportunité ? Peut-être. Mais ça pouvait tout aussi bien être une opportunité de passer pour un con.
Et puis merde, on ne parlait pas de quelque chose d’aussi intime avec un parfait étranger.
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[PV Erebos] Too spooky for me Empty Re: [PV Erebos] Too spooky for me

Mer 23 Déc 2020 - 14:51
Too spooky for me.
Erebos x Yann

Le sorcier s’était attendu à beaucoup de réactions de la part de Yann. Il avait l’habitude de voir face à lui les yeux s’arrondir de surprise, ou les gifles partir sans que leur émetteur n’ait eu le temps d’articuler la moindre pensée. Mais de voir son interlocuteur réagir en tournant les talons et s’éloignant sans même un au revoir digne de ce nom, ça, il ne l’avait pas envisagé.
Clignement. Clignement. Mouvement de tête.
Un instant, Erebos songea à héler l’homme qui lui tournait le dos et à lui proposer de revenir. Mais … pour lui dire quoi ? Yann n’était qu’un inconnu. Un inconnu étrange, qui parlait à la tombe de sa femme comme si elle pouvait l’entendre. Un inconnu qui ne répondait pas aux questions. Un inconnu qui, enfin, ne tolérait pas qu’on puisse avoir d’autres points de vue que le sien concernant la conduite à tenir dans des cimetières.
Après tout, tout le monde n’était pas ouvert à la discussion. A quoi bon courir après le sportif, si c’était pour se faire de nouveau remonter les bretelles sans discussion quelle qu’elle fut ?
Avec un haussement d’épaules, Erebos contourna la pierre tombale à laquelle semblait s’être adressée Yann pour en décrypter l’inscription.
« Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. »
C’était quoi ça ? Un truc biblique ? Tout en clignements intempestifs et démangeaisons dans les avant-bras, le sorcier s’assit en tailleur devant la sépulture. Une douleur au côté gauche le fit grincer des dents. Sa chute avait été un peu plus douloureuse qu’il ne l’aurait cru.
Le contact de la terre froide, presque humide, à travers son sarouel, le fit frissonner.
Il fallait qu’il essaie. Peut-être parviendrait-il à contacter la femme de Yann, s’il s’agissait bien de sa pierre tombale. Ou bien, peut-être que n’importe quel esprit vagabond s’infiltrerait dans la fissure de son esprit, comme cela s’était déjà produit par le passé. Il se rappelait d’avoir passé une semaine avec un spectre de grand chef amérindien comme compagnon. Plume de Feu n’avait eu de cesse que de le rabaisser, parlant de sa voix gutturale en lui disant qu’il était … un terme indien étrange dont Erebos avait fini par rapprocher la signification de tapette.

Positionné en tailleur, parfaitement symétrique, le blond ferma les yeux. La chorégraphie qu’il s’apprêtait à exécuter était complexe, instable et le jeune homme n’avait aucune envie de se faire de nouveau invectiver par un ancêtre en colère.
Avec une inspiration, il leva les mains jusqu’à son visage, formant de ses pouces et index un triangle équilatéral. Puis, avec un murmure anodin, le triangle éclata, et les doigts d’Erebos papillonnèrent jusqu’à trouver le chemin de son menton. Distrait un instant par la rugosité de sa barbe, le jeune homme sentit sa concentration voler en éclat. Rouvrant les yeux, Reby jeta un regard sombre à la Lune déjà levée. Il avait besoin d’elle, et elle ne répondait pas.
Clignement. Clignement. Mouvement de tête. Clignement.
« Tant pis. » fit le sorcier entre ses dents. Dépité.
Et, se saisissant d’un bâton qui traînait sur le sol, il ramena ses jambes repliées contre son torse et se contenta de creuser des tranchées dans la terre avec.


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