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Sam 12 Déc 2020 - 1:10


Just tell me all the pretty lies I need to hear
Raven x Aurore
Aujourd’hui Aurore était fière d’elle.

Depuis une certaine mésaventure à laquelle elle refusait de penser, elle avait redoublé d’effort lors de ses entraînements chez les chasseurs - entraînements qui se déroulaient sous l'œil attentif de la mentor d’Aurore au sein du cercle, la délicieuse Raven.

Et aujourd’hui, justement, Raven l’avait félicité. Elle avait dit à sa pupille qu’elle avait bien avancé, qu’on voyait qu’elle s’était améliorée, que son dur travail avait payé. Et qu’elle méritait bien, après une après-midi aussi fructueuse, une petite pause.

Alors, comme une récompense, la chasseresse avait invité la française pour une sortie, ce soir-là. Comment dire non alors que c’était si gentiment proposé, alors que ça flattait la fille ? Elle avait accepté, évidemment, et après être passée rapidement chez elle pour se préparer un peu mieux, l’avait rapidement rejoint en ville.

En sortant de la douche, elle avait hésité. Raven, la belle Raven l’avait invité à faire une sortie… Qu’est-ce que ça signifiait ? Était-ce une invitation purement amicale, motivée seulement par l’envie de gratifier la petite blonde, ou bien… Y avait-il autre chose ? Elles n’étaient pas si éloignées, en âge, après tout. Elles étaient autour de la vingtaine toutes les deux… Aurore devait avouer qu’elle n’était pas complètement insensible au regard émeraude de la jeune femme. Mais pour l’instant, il n’y avait pas grand chose, il n’y avait que rêveries et parfois quelques regards en coin que la jeune fille ne savait pas comment interpréter - tout comme elle ne savait pas, de fait, interpréter la sortie du jour.

Vince ce serait moqué d’elle, lui aurait dit qu’elle se faisait des idées, même si lui aussi regardait parfois Raven avec éloquence. Mais elle semblait tellement inaccessible… Aurore n’aurait jamais imaginé qu’un jour, la belle jeune femme lui proposerait quelque chose de la sorte. Même si c’était ambiguë et que peut-être qu’elle s’emportait, c’était toutefois quelque chose de différent et nouveau par rapport au lien utilitaire, voir professionnel, qu’elles entretenaient chez les Chasseurs. C’était quelque chose en plus et la pauvre adolescente qu’elle était encore, même si elle refusait de l’admettre, ne savait pas comment le prendre, comment réagir à ce gain d’intérêt.

Dans le doute, elle s’était faite jolie, mais pas trop - des vêtements élégants qui la vieillissaient un peu, et une pointe de maquillage. Un peu de mascara, du rouge à lèvres qui fonçait ses lèvres (parce que le rose aurait fait trop immature), un nuage de parfum... Une gamine qui apprenait à faire l’adulte, qui faisait semblant d’être une adulte.

Et puis, satisfaite, elle était partie pour le point de rendez-vous.

En apercevant Raven, elle lui fit un sourire maladroit, toujours incertaine de la situation. Mais après tout peut-être qu’elle ne devrait pas s’en faire autant, qu’elle devrait lâcher prise - et puis juste profiter de l’instant présent. Parfois, elle se demandait si elle en était encore capable. Elle se prenait trop la tête, elle angoissait, elle hésitait… Elle se mettait en colère aussi, il y avait toujours cette rage teintée de peur qui brûlait un peu au fond d’elle.

Mais Raven était là. Raven l’avait guidé, l’avait aidé à se canaliser. Raven l’avait sauvé, en quelque sorte, en l’empêchant de se noyer dans son incompréhension sans rien en faire. Raven lui avait donné un but et travaillait à lui donner une place. Raven l’avait prise sous son aile lorsque Aurore avait rejoint les chasseurs sur un coup de tête et qu’elle ne savait pas encore bien ce qu’elle faisait là. Raven était comme une lumière dans l’obscurité, un phare dans la nuit, un roc au milieu de l’océan. Une figure stable, rassurante, qui lui remettait les idées en place - quand bien même ça n’était pas pour l’entraîner du bon côté des choses.

Une part de la jeune fille, quelque part, enfoui profondément sous sa conscience, lui disait que c’était sans doute. Que Raven et le Cercle en général, loin de lui donner ce dont elle avait besoin, n’était qu’un soulagement piégeux ; que, sans doute, toutes les créatures n’étaient pas responsables de tous ses maux…

Mais cette voix s’était faite étouffée il y a des années. Ensevelie sous l’injustice qu’Aurore vivait ou avait l’impression de vivre, ensevelie sous les larmes et les cris, la peur et la colère. Enterrée bien trop profondément pour espérer l’atteindre sans creuser longtemps et profondément dans ses blessures les plus vives. Et elle n’était pas prête à subir ça.

C’était bien plus facile de tomber dans la haine, c’était bien plus facile d’écouter la complaisante mélodie des chasseurs.

Ça n’est pas comme si elle pouvait encore entendre cette voix de toute façon - l’ange sur son épaule était mort depuis longtemps. Il avait rejoint Marianne et Allie… Et puis un démon au visage envoûtant l’avait remplacé. Un démon avec les traits d’une certaine chasseresse.

Alors Aurore s’appuyait sur Raven, Aurore qui se voulait indépendante, mais qui n’était pas assez forte pour l’être. Aurore ne se rendait pas compte que ça n’était pas la solution - et elle préférait, de loin, plonger et se noyer dans le doux piège de ses beaux yeux.

Finalement, même si ça n’était pas une date, ça n’était pas important. Avec Raven, tout allait bien. Avec Raven, il n’y avait aucune raison que ça se passe mal…

-Salut ! Alors, tu voulais aller quelque part en particulier ? demanda la plus jeune avec une voix enthousiaste. Une fois de plus, ça n'était pas elle qui décidait ; une fois de plus, c'était à Raven de prendre les commandes. C'était devenu un schéma presque inconscient, pour Aurore.
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Sam 26 Déc 2020 - 18:55

just tell me all the pretty lies i need to hear
the shine of red lips on a cold night

Pied derrière, pied devant.
Vague puissante naissant dans l’épaule et se terminant au bout des doigts.
Inspirer, frémissement. Expirer, explosion.


Elle danse, danse, l’oiseau. De nuit, elle fait frémir ses plumes sous les lumières ultraviolettes, tournoie devant les yeux affamés des petites heures. De jour, ses mains font chanter lames et gâchettes, son corps vibre sur les notes finales des cibles éclatées. Elle valse, valse, son corps renforcé complémentant de techniques précises le bal meurtrier d’armes blanches. Aujourd’hui, elle ne valse pas seule; entraînant dans ses tourbillons, sous un œil sévère, sa pupille nouvellement acquise. Aurore, un nom porteur d’espoir, lumineux; une jeune femme au visage doux et aux grands yeux de biche. La chasseresse l’avais pris sous son aile noire à son arrivée dans l’organisation, voyant en elle un défi personnel considérable. Ayant grandi auprès de semblables, Raven avait très rapidement été initiée au métier, mais ce type de relation était nouveau pour elle. Elle en avait pourtant vu de toutes les couleurs, Raven. D’amantes expérimentales aux cœurs masculins faciles à manipuler par une poigne au bon endroit, d’amitiés pour passer le temps à celles, meurtrières, qu’elle avait employées sur des surnaturels pour les pousser dans la gueule du loup… mais jamais elle n’avait été chargée de mentorer quelqu’un d’autre. Elle-même élève de la dangereuse Freja Werenskiold, elle ne s’était pas vu enseigner aux cercles inférieurs avant un bon moment; et pourtant, la vie en avait décidé autrement. Peut-être était-ce de la pure curiosité qui l’avait poussé à se proposer pour entraîner Aurore plus tôt dans l’année; elle mourrait d’envie de voir si elle avait les talents pour faire ressortir un cœur guerrier de ces airs innocents.

La blonde supervisait les mouvements de la chasseresse cadette avec un œil de rapace. Dure, intransigeante, elle ne laissait pas un seul défaut persister dans sa technique. La française avait un talent inné pour ce genre de danse, et si elle doutait que sa maîtrise des armes à feu ne datait pas d’aussi loin qu’elle-même, ça ne paraissait qu’à peine. Malgré cela, Raven ne se montrait guère plus indulgente qu’elle le serait avec un simple rookie. Pour sa pupille, elle voulait plus qu’une bonne maîtrise des différentes techniques et stratégies. Elle la voulait parfaite, plus qu’excellente. Rien de moins pour celle qu’elle entraînait sous son nom.

Aujourd’hui, la jeune chasseresse c’était mérité des félicitations. C’était rare, venant d’elle. Mais lorsqu’elle félicitait, ce n’était pas pour rien. Aurore s’était vraiment dépassée lors de l’entraînement du jour, et elle progressait à vue d’œil. Ainsi, le vert sombre des yeux du corbeau s’était illuminé lorsqu’elle avait déposé sa main délicate sur l’épaule de sa protégée. Il y avait quelque chose d’enivrant de voir la petite biche manier pistolets et dagues avec l’aisance d’une véritable assassine; peut-être, au fond, elle lui rappelait un peu ses débuts dans l’organisation. Avec un peu de temps et beaucoup de discipline, Aurore deviendrait une arme de Dieu digne de ce nom. Flamboyante et glorieuse.

***

Un peu de parfum dans le cou, un rafraîchissement de mascara. Impossible que la belle Raven ne sorte sans avoir l’air parfaite. Ça ne dérogeait pas sa routine habituelle, après un entraînement difficile et une bonne douche, elle enfilait son second masque, prête pour une longue nuit à tournoyer. Le masque de la jeune femme sans trop d’avenir, pas très intelligente mais belle, l’envoûteuse tentatrice aux courbes captivantes, ondulant comme un serpent en attente de mordre. Ce soir pourtant n’était pas dédié à ce masque-ci. C’était congé, et ce soir serait dédié à sa jeune disciple. Une sortie légère, une occasion d’en apprendre plus sur la belle mystérieuse déguisée sous l’image d’une récompense après une dure journée. Vêtue d’une robe rouge et de collants noirs, elle enfila des bottes à talons et ajouta une veste de cuir ouverte à son outfit, juste assez chaud pour éviter des frissons dans la fraîcheur de décembre, juste assez flashy pour se faire remarquer, un élément essentiel de sa garde-robe.

Il ne lui fallu pas bien long avant de retrouver Aurore à leur point de rendez-vous dans Lake City. Lorsqu’elle descendit de sa voiture et verrouilla les portières dans un bip sonore, elle renvoya un sourire confiant à celui, maladroit, de la jeune femme. Il va falloir travailler cette confiance, little sunshine, pensa-t-elle en l’apercevant.  La membre du premier cercle avait tous les atouts pour faire une redoutable prédatrice, elle aussi. Il fallait seulement l’aider à le voir.

« Salut ! Alors, tu voulais aller quelque part en particulier ? »

Elle s’approcha d’elle dans une démarche fluide, ses talons résonnant sur le pavé. La demoiselle c’était toute préparée elle aussi, maquillée, bien habillée. Raven décela des notes d’un parfum émaner de la chasseresse. Intérieurement, l’effort la fit sourire, satisfaite. On aurait presque cru qu’elles s’étaient préparées pour un rendez-vous galant.
« Aurore, » salua-t-elle doucement, savourant le nom sur ses lèvres rouges.
« J’ai entendu parler d’un petit marché de Noël dans le quartier. C’est très mignon. Je t’y amènerais faire un peu de lèche-vitrine, si tu en as envie ». Ensuite, elle l’inviterait à dîner. Pourquoi pas ? La bonne nourriture faisait souvent parler les gens, et elle entendait bien stimuler la confidence. Apprendre des petits secrets sur les gens était l’un des grands plaisirs de la blonde, et depuis qu’elle l’avait prise sous sa protection, elle n’en savait franchement pas assez sur la jeune femme.  Raven déposa sa main aux ongles peints près de la taille de sa protégée pour l’inciter à avancer d’une pression très légère, sourire aux lèvres, avant de la retirer pour la mettre dans la poche de sa veste. Alors qu’elles marchaient ensemble, elles ne virent pas immédiatement la petite automobile s’avancer sur une lumière rouge et déraper dangereusement vers une fourgonnette, le son des pneus crissant sur l’asphalte gelée leur faisant tourner la tête.


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Just tell me all the pretty lies I need to hear ~ dark sunrise (auraven) Empty Re: Just tell me all the pretty lies I need to hear ~ dark sunrise (auraven)

Mar 19 Jan 2021 - 20:36


Just tell me all the pretty lies I need to hear
Raven x Aurore
Avec Raven, rien ne pourrait mal se passer.

Avec Raven, tout se passerait bien.


C’était ancré dans l’inconscient d’Aurore, imprimé dans son esprit même si elle avait tendance à nier ses propres sentiments. Raven était devenue une accroche réconfortante, un roc au milieu de l’océan d’incertitude dans lequel manquait souvent de se noyer la jeune femme. Raven lui avait donné une voie, un chemin, un but à suivre. Raven, si confiante, semblait écarter les doutes d’un revers de sa main si délicate et pourtant si meurtrière.

Aurore n’avait pas la moindre idée de combien de créatures la belle blonde avait tué. Ça n’était pas ça qu’elle admirait chez elle, finalement – c’était tout le reste. L’aura qu’elle dégageait, si sûre d’elle-même et de ce qu’elle faisait. L’efficacité froide et magnifique qu’elle pouvait manifester lors de ses chasses ou des simples entraînements, quand elle montrait un certain geste à sa pupille. Et, au contraire, la chaleur dont elle pouvait faire preuve avec les autres humains, avec Aurore en particulier.

Du moins, c’était l’impression que cette dernière avait ; c’était peut-être ce qu’elle s’était mise dans la tête, ce qu’elle avait envie de ressentir. Elle voulait être spéciale, et il lui semblait l’être aux yeux de Raven – et si elle se trompait, elle ne voulait pas le savoir, elle ne voulait pas le voir. Elle préférait fermer les yeux et se convaincre que c’était la réalité. Ça avait bien marché jusqu’ici, et c’était plus facile comme ça.

Alors, perdue dans les mensonges qu’elle se racontait et dans son adoration, elle restait persuadée d’une chose : avec Raven, tout se passerait bien.

Et c’était sans doute pour ça que l’imposture marchait si bien : pouvoir se sentir en sécurité, c’était ce dont Aurore avait désespérément besoin. Comme si rien ne pouvait l’arrêter, rien ne pouvait la toucher, rien ne pouvait arriver aux personnes qu’elle aimait… Ce sentiment qu’elle ne pouvait plus ressentir, qu’elle n’avait plus ressenti depuis longtemps, même si elle ne s’en rendait pas vraiment compte. Mais cette nuit qu’elle avait passé, seule sous sa couette en essayant de ne pas entendre les horribles bruits des combats, sans savoir si son père allait revenir, quand la guerre s’était déclenchée il y a plus de sept ans de cela… Cette nuit elle ne l’avait jamais vraiment oublié.

Ni celles qui avaient suivi, d’ailleurs. Si Yann était revenu, il avait dû repartir à plusieurs reprises, pour aller chercher de quoi manger, survivre. Et à chaque fois, pour la petite fille de 13 ans, c’était comme si elle le voyait passer la porte pour la dernière fois – elle se souvenait encore des heures d'attente dans l’angoisse. Elle se souvenait aussi des moments où il était resté assis devant la porte, pour surveiller. Non, à cette époque, elle n’avait pas été en sécurité, et son père non plus.

Alors c’était tout ce qu’elle recherchait maintenant.

Et Raven lui offrait la merveilleuse illusion qu’elle l’était enfin, auprès d’elle… Alors, plus ou moins consciemment, Aurore se sentait soulagée en sa présence. Elle avait l’impression de pouvoir s’appuyer sur elle, de pouvoir compter sur elle. Peut-être que Raven était le chevalier qui allait délivrer Aurore du méchant dragon que formaient ses peurs.

Malheureusement… Il n’y avait pas eu que la guerre. L’adolescente avait tendance à l’oublier, parfois, ou peut-être à faire exprès de ne pas s’en souvenir. Mais Marianne, ça n’était pas la faute des créatures. Marianne, c’était juste la faute du destin - ou peut-être de sa propre faute à elle, même, mais ça jamais sa fille ne l’aurait entendu.

Et toutes les prouesses de Raven ne pouvait rien faire contre le cruel jeu du hasard. Non, même la puissante guerrière ne pouvait pas empêcher ce qui était déjà arrivé, ce qui allait recommencer, ce qui était en train d’arriver.

Le crissement des pneus fit blêmir Aurore.

Non, non, non, non, non...

C’était trop tard. Sous ses yeux horrifiés, la voiture glissa, passa beaucoup trop près des deux chasseresses sans qu’Aurore ne fasse le moindre geste pour l’esquiver. Elle n’était plus là, elle était redevenue l’enfant de huit ans à qui on avait expliqué qu’elle ne reverra plus jamais sa maman. Elle était l'enfant de huit ans qui, cette fois, était là pour voir la mort de sa maman.

La petite n’avait pas été là quand l’accident était arrivé. Mais ça ne changeait pas grand chose ; elle s’était imaginé ce qu’il s’était passé, elle en avait cauchemardé, des dizaines et des dizaines et des centaines de fois.

-NON, MAMAN, NON !

Avait-elle pensé ? Avait-elle crié ? Les mots auraient pu tout aussi bien rester dans son crâne que traverser ses lèvres - elle ne savait pas, elle ne savait plus. Tout était confus, tournoyant, alors qu’elle se prenait la tête entre ses mains et qu’elle se mettait à sangloter. Tout n’était que douleurs et souvenirs perdus. Tout n’était plus que noirceur, et souffrance, et tristesse, et enfance brisé.

Aurore ne connaissait pas les personnes qui étaient dans la voiture, mais peu importait. Ça n’était pas elles qu’elle voyait - elle ne voyait que Marianne, elle ne voyait que sa mère. Le bruit écoeurant des os brisés, l’odeur douceâtre du sang et celle fétide de l’essence qui coulait… C’était les mêmes, exactement les mêmes que le jour où sa mère était morte.

Il n’y avait plus rien autour d’elle, plus rien d’autre que ça et son cœur qui faisait une cacophonie épouvantable en se disloquant, en se distordant, en se cassant. Elle ne sentait même plus ses larmes, elle ne sentait même plus sa voix enrouée, elle ne sentait plus le goudron froid sur lequel elle était recroquevillée.

Non…

Non…

Non…

Ça ne pouvait pas recommencer.


Ça, même Raven ne pouvait pas l’en protéger...
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Mer 3 Fév 2021 - 20:44

just tell me all the pretty lies i need to hear
the shine of red lips on a cold night

Ça aurait pu être une simple nuit tranquille à Lake City.
Ça aurait être une simple nuit tranquille à Lake City.
Cependant même les êtres les plus systématiques ne pouvaient prévoir les accrocs que Dieu réserve aux mortels; les défis qu’Elle dresse devant ses enfants pour leur rappeler leur condition d’êtres fragiles et perdus. Raven en avait eu son lot, elle aussi. Ces événements qui laissent des marques, qui vous font mordre la poussière pour vous faire redresser plus haut. Ces rappels de la mortalité, de l’éphémère condition humaine : des épreuves à surmonter pour mieux se conforter dans ses bras saints. Ce soir aurait pu être une simple sortie entre filles, entre mentor et apprentie, l’une de ces fois déterminantes qui aident à bâtir des relations autour d’un bon repas et d’une coupe de vin, mais Dieu en avait décidé autrement. C’est ainsi qu’à quelques pas des deux chasseresses, s’exécutait un inévitable ballet de la Mort. Maelström de ferraille hurlante, étincelles illuminant l’asphalte froide. Clignotement de phares, odeur de caoutchouc fondant. Pleurs de klaxons, souffles brutalement arrachés aux poitrines. Le corbeau porta une main instinctive à la minuscule croix argentée ornant son cou délicat; le rossignol s’effondra immédiatement, ailes coupées. C’est une chose de faire de la Mort son métier, de prévoir méticuleusement ses coups, la façon dont l’on fera s’effacer la vie dans les yeux d’une proie. C’en est une autre d’en être simple témoin, impuissant devant une pure démonstration de violence, la vie volée à des gens qui n’avaient rien demandé. Le rossignol appelle sa mère dans un cri déchirant, et le corbeau ne peut détacher son regard assombri du vermeil s’écoulant des véhicules renversés. Un bras blanc pend mollement de l’une des fenêtres, impossible de déterminer si son propriétaire est simplement évanoui ou décédé. Elle cligne des yeux Raven, une fois. La nuit est redevenue calme, trop silencieuse alors que les flammes lèchent le ciel noir. Seuls les pleurs d’Aurore percent le vide, ramenant la chasseresse à la réalité de l’accident. Personne, sauf elles, sur les lieux. Elles devaient agir rapidement.

Ses mains délicates lâchent leur prise sur le crucifix pour se poser, douces mais fermes, sur les épaules de son apprentie prise de sanglots. « Aurore », dit-elle, détachant chaque syllabe avec la clarté d’une eau de roche, cherchant à capter son attention. « Aurore ! ». Elle cherche les grands yeux doux de ses iris pâles, verrouille leurs regards alors qu’elle prend charge de la situation. Son expression est grave, et elle lui tend son téléphone; elle va avoir besoin d’elle. « Assieds-toi. Appelle les secours. Tout de suite ». La réaction d’Aurore était des plus inhabituelles : la blonde avait bien deviné que son apprentie possédait en elle une certaine fragilité qu’elle avait abandonnée elle-même depuis longtemps, mais le commun des chasseurs avait une tolérance plus élevée que la normale pour ce genre d’événements. Non, quelque chose clochait. Ce n’était pas une simple sensibilité trop élevée, une fragilité émotionnelle. Si Aurore avait réussi à entrer dans le Cercle, ce n’est pas un simple accident de voiture qui la briserait. Quelque chose d’autre se tramait derrière tout ça, et la chasseresse se fit la promesse de creuser le tout plus tard, mais pour le moment, elle devait agir. S’élançant vers les voitures accidentées, elle appela, espérant qu’on lui réponde, qu’on lui donne un signe de vie, mais les véhicule demeurèrent silencieux, seul le crépitement des flammes lui répliquant comme pour la narguer. Elles ne pouvaient pas attendre que les secours arrivent en restant plantées là; le feu se répandait rapidement, et si elle ne faisait rien, ce qu’il restait des victimes serait réduits en cendres. Elle avait le pressentiment qu’il n’y avait déjà plus rien à faire pour eux, mais elle se refusait d’abandonner : si elle avait un cœur de pierre pour les créatures surnaturelles, elle ne pouvait prendre la chance de laisser des humains mourir sous ses yeux. Ils étaient Enfants de Dieu tout comme elle en était la messagère, et elle se devait de tenter de les sauver, de faire son possible pour les tirer de là. Elle tenta d’ouvrir la portière d’où pendait le bras qu’elle avait aperçu, mais celle-ci resta bloquée, le métal déformé par l’impact. « Merde », siffla-t-elle de frustration entre ses dents, avant de tirer de plus belle pour tenter de l’ouvrir, sans succès. La blonde se rabattit à tenter de sortir le corps inanimé par la fenêtre, s’agenouillant dans le verre poudreux éparpillé partout au sol; leurs minutes étaient comptées. Elle espérait qu'Aurore arriverait à reprendre suffisamment ses esprits pour appeler à l'aide et lui prêter main forte; seule, elle n'y arriverait jamais.



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Just tell me all the pretty lies I need to hear ~ dark sunrise (auraven) Empty Re: Just tell me all the pretty lies I need to hear ~ dark sunrise (auraven)

Sam 3 Avr 2021 - 18:01


Just tell me all the pretty lies I need to hear
Raven x Aurore
L’obscurité. La douleur. Les sanglots. Les pleurs. L’angoisse.

La peur.

Aurore était retombée, Aurore ne pouvait pas lutter, Aurore n’était que la gamine frêle qu’elle s’efforçait de ne plus être, Aurore était coincée dans la tornade de ses pensées paralysantes qui lui rappelaient qu’au final tout n’était qu’une spirale éternelle de recommencement. Elle n’était plus là, elle n’était plus là, elles n’étaient plus là, personne n’était plus là, elle était toute seule, et…

La voix de Raven la tira de la noyade.  

La voix de Raven la rappela à la réalité, urgente et déterminée. Le corbeau tira le rossignol de sa chute sans fin, le ramena au-dessus des cieux de sa conscience, juste à peine, juste le temps qu’elle reprenne ses esprits. Un ordre, des ordres, brefs, simples, faciles à exécuter.

La jeune fille s’y coule avec miséricorde.

Ne plus penser, obéir. Ne plus penser, ne plus ressentir. Ne plus penser pour ne pas se laisser emporter par le courant trop fort à nouveau, pour ne pas tomber dans le vide à nouveau. Ne plus penser, ne même plus se permettre de regarder ses pensées comme on ne peut pas se permettre de regarder vers le bas quand on est en équilibre.

Elle redresse la tête désespérément, croise le regard sombre et verdâtre de Raven qui l'appelle, qui l’attire comme le cri d’une sirène qu’elle a besoin d’entendre. Une autre couleur dans laquelle se jeter, tout plutôt que le noir sanglant qui l’appelle et tente de la noyer entre ses tentacules sombes. Pas de tentacules mais des ailes pour l’emporter loin de ce marasme écoeurant, par le simple son de sa voix prononçant son nom.

Assieds-toi. Alors elle s'assoit. Appelle les secours. Alors elle sort son téléphone. Tout de suite. Alors elle tape le numéro et appelle.

C’est bref, c’est simple, c’est facile à exécuter, juste ce dont elle a besoin pour s’échapper de son trop-plein de pensées.

D’une voix blanche, elle crache dans le haut-parleur les informations qu’il leur faut. Quand elle raccroche, elle ne se souvient déjà plus de ce qu’elle a dit. Tout lui semble flou et affreusement net à la fois, elle a l’impression de ne même plus vraiment être dans son corps, de ne plus être vraiment dans son esprit. Obéir. Ne plus penser. Obéir. Aider Raven, se faire aider par Raven, ne pas sombrer, ne pas penser.

La jeune fille courut, le regard vide, jusqu’à sa mentor qui rencontraient des difficultés. La personne n’était peut-être pas morte. La personne n’était peut-être pas morte et s’il y avait la moindre chance qu’elle ait survécu alors ça valait le coup, même si Marianne ne l’avait pas eu, elle, cette chance.

Des larmes coulèrent sur les joues d’Aurore, ruinant son maquillage et ruinant sa vision, mais ça n’étaient pas grave, elle ne les sentait plus. Tirer. Elle devait tirer, tirer pour sauver, tirer comme si une vie en dépendait, tirer comme si sa vie en dépendait. Tirer. Et surtout ne pas regarder trop profondément dans la voiture pour ne pas ne pas apercevoir le corps immobile qu’il y avait au fond et qui, lui, n’avait sans doute pas survécu. Tirer.

C’était bref, c’était simple, c’était facile à exécuter.

Et la personne inerte, morte ou inconsciente, fut tirée de la fenêtre dans un grincement sinistre, fut tirée un peu plus loin. Elle était lourde, légère mais si lourde, comme si Aurore portait le corps de sa défunte mère en plus, comme si elle devait traîner tous les cadavres qui avaient déjà pavé sa vie. Il n’y en avait pas tellement, mais c’était déjà trop, il n’y avait pas tellement mais il y avait aussi les boulets de ses peurs, les cadavres qui ne l’étaient pas, ou pas encore, mais qui auraient pu être là.

Aurore tira, mais elle ne pouvait rien faire de plus, elle ne pouvait même plus prendre le pouls de celles qu’elles venaient de sauver, son cœur cognait trop fort dans sa poitrine et elle ne ressentait rien d’autre, elle n’entendait presque rien d’autre, comme si elle était sous l’eau et que tous les bruits étaient assourdis, même l’alarme hurlante des secours qui arrivaient au loin. Alors elle resta là, elle laissa Raven prendre les rênes, parce que la chasseresse, elle, savait toujours quoi faire.

S’il te plait, je suis perdue, s'il te plait, dis-moi ce que je dois faire.
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