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Dim 27 Déc - 21:53




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☾☾ Isra regardait le collier d’améthyste pour la millième fois de la semaine, du jour, de l’heure.

Un collier qui n’avait rien de banal, et qui l’était encore moins à ses yeux ; l’ancien catalyseur de quelqu’un, d’une dragonne qui lui avait été chère il y a si longtemps, il y a des années. Dans une autre vie.

Myrrhea. Myrrhea était donc encore vivante ?

Il n’y avait plus le moindre doute. Elle avait bien reconnu le bijou, elle avait bien reconnu la jeune fille qui était devenue une belle adulte à présent. Elle l’avait tenu contre elle, sortie de l’illusion. Celle de la manifestation en tout cas… Rhea était-elle toujours la victime du voile mental qui avait bloqué tous ses souvenirs ? S’était-elle, depuis, souvenue du clan Idreis et de ce qu’ils lui avaient fait ? Et s’était-elle souvenue d’Isra ?

C’était une technique que peu de djinn connaissait, alors il n’y avait pas beaucoup de chance. Il y en avait de grandes, par contre, que si ses souvenirs soient revenus, elle tienne rancune à cette famille qui lui avait tout pris ; qui avait tué sa mère et effacé sa mémoire. Cette famille dont Isra continuait de porter le nom, non pas avec fierté mais plutôt comme un fardeau dont elle n’arrivait pas à se libérer. Elle en avait fait partie, après tout, et elle n’en avait jamais eu d’autres. Garder ce nom, c’était comme se punir elle-même - et d’un côté, elle se disait qu’elle le méritait bien, et de l’autre elle aurait aimé pouvoir s’en défaire, mais elle n’avait rien d’autre.

Sans eux, elle n’était rien.

Isra, elle, se souvenait de ses longues journées passées avec celle qu’on appelait affectueusement Rhea, quand elle était censée la surveiller mais qu’au lieu de ça elles s’amusaient ensemble. Myrrhea avait tant de joie de vivre, d’énergie, tant d’émotions dont Isra manquaient ; la dragonne aimait courir partout et lae petit·e djinn s’était découvert d'incroyables talents pour les parties de cache-cache. Malgré leurs différences écrasantes, malgré la situation quelque peu dramatique -sans doute qu’elles étaient encore trop petites pour vraiment comprendre ce qu’il se passait, à l’époque-, elles avaient joué, elles avaient ri, elles s’étaient rapprochées.

Mais tout ça avait disparu, dissimulé derrière l’infranchissable brume que les Idreis avait implanté dans l’esprit de l’enfant de neuf ans à peine. Et Isra avait regardé ça arriver, seule avec ses doutes et ses regrets, découvrant les affres de la culpabilité. Depuis ce jour, ce sentiment ne l’avait jamais quitté ; il n’avait fait qu’empirer, d’abord quand Rhysand était arrivé, puis lorsqu’elle s’était rendue compte de ce quoi elle participait et avait participé, et enfin lorsqu’elle avait fui, une fois de plus, en laissant Rhys derrière…

Il y avait ça et il y avait tout le reste, des plus petites choses et au plus générales et latentes. Sa nature, ses faiblesses, ses brisures, ses choix... Isra regrettait tant, à commencer par sa propre existence.

Même cette pierre précieuse sur laquelle se posait encore une fois son regard… Elle était partie avec, elle l’avait volé. Si Isra avait pu déterminer que ça n’était plus un catalyseur, et que Rhea pouvait donc encore utiliser ses pouvoirs, ça signifiait que la dragonne avait gardé celui-ci bien qu’il ne lui serve plus.

Et le doute assaillit de nouveau la djinn. Si elle avait conservé le bijou, c’était peut-être qu’elle se souvenait d’où il venait.

Mais si Myrrhea avait récupéré ses souvenirs, qu’était Isra à ses yeux ? L’amie qu’elle pensait avoir été pour elle ? Une membre de plus du clan de ses bourreaux, qu’elle détestait sans aucun doute ? Une autre de ses djinns manipulateurs, dont l’affection n’avait jamais été sincère ?

Envahi d’une myriade de questions et d’appréhensions, son esprit papillonnait, ses pensées tourbillonnaient, il lui semblait qu’une cacophonie trop familière résonnait douloureusement dans sa tête. La peur, encore, comme si ce sentiment avait décidé de ne jamais la lâcher, de toujours la hanter.

Il n’y avait qu’un moyen d’en avoir le coeur net, la jeune femme le savait. Elle devait aller la voir, rendre le bijou, mais quelle explication pourrait-elle bien donner ? À la fois pour justifier ce que le collier faisait en sa possession, mais aussi pour son silence face à la sentence infligée à Rhea ? Peut-être valait-il mieux qu’elle ne se souvienne de rien finalement.

Isra tressaillit en se disant ça. C’était terriblement injuste, comme pensée, c’était égoïste et insidieux. Myrrhea méritait de connaître toute sa vie. Elle avait eu une famille aimante, et on lui avait arraché entièrement ; on lui avait même refusé le droit de s’en souvenir. La djinn n’avait rien pu faire il y a des années, et si elle était toujours aussi faible, elle était au moins un peu plus libre. Cette fois, elle pourrait peut-être faire quelque chose.

Cette question l’empêcha de dormir pendant plusieurs nuits. Même regarder les étoiles ne l’apaisait pas, pas cette fois, parce que ça lui faisait penser à Rhysand et que ça ne faisait que l’accabler un peu plus ; ça ne faisait que lui rappeler tous les crimes dont elle était coupable.

Elle faillit presque choisir la voie facile. Donner le collier à River, qui avait tenté d’aider Rhea lors de la manifestation, pour qu’il le rende à celle-ci. Mais il allait lui poser des questions, lui aussi, assurément - alors elle se contenta simplement de lui demander s’il connaissait la blonde qu’il avait voulu aider, s’il savait qui elle était.

Il l’avait fait.

Et en apprenant le nouveau nom de famille de celle qu’elle avait connue, elle s’était figée.

Rhea, dont elle avait fait son prénom complet maintenant, était une Riverwood ; elle faisait à présent partie de ce prestigieux clan de dragons qui veillait sur la Nouvelle-Orléans.

Que faire, à présent ? Isra devait-elle frapper chez eux en espérant que son ancienne amie ne la considère pas comme une menace, et qu’ils ne l’attaqueraient pas à vue ?

Elle allait régulièrement en Nouvelle-Orléans, mais n’avait jamais osé approcher du domaine dont émanait une puissance terrifiante. Après avoir appris qui habitait là-bas, cependant, elle se permit de se rapprocher un peu, de l’observer… Sans pouvoir se résoudre à toquer à la porte.

Elle ne pouvait pas indéfiniment rien faire, c’était ce qu’elle se disait, et quand elle regardait le sanctuaire, son cœur se serrait chaque fois un peu plus. Rhea avait réussi à avancer, elle, à trouver une nouvelle famille. Alors que la solitude d’Isra continuait de l’écraser. Si Myrrhea décidait que la djinn était une ennemie, cette dernière serait seule contre tous, une fois encore.

Décidément, sa vie semblait n’être qu’une triste répétition des mêmes drames.

Isra ne réussit jamais à franchir les grilles du domaine privé des Riverwood. Mais elle s’était renseignée, quand même, et elle avait appris que la dragonne possédait un cabinet pour exercer son métier de détective privé, dans le Vieux Carré. Un quartier moins impressionnant, auquel Isra était plus habituée ; mais néanmoins, l’idée de revoir Rhea, de lui parler à nouveau, faisait palpiter son cœur de sentiments mêlés.

Il y avait toujours cette infime chance de retrouver leur amitié perdue.

C’est cet espoir ténu qui l’apaisait un peu, cette espérance fragile qui lui donna le courage nécessaire pour entrer dans l’immeuble où se situait le cabinet, peu avant la fermeture de celui-ci.

Isra savait que son apparence soignée, de sa peau bronzée à ses cheveux frisés aujourd’hui soigneusement dissimulé sous un foulard noué à la perfection, n’avait plus rien à voir avec celle qu’elle avait quand Myrrhea l’avait connu ; que même si celle-ci avait retrouvé la mémoire, elle ne reconnaîtrait pas la djinn, pas avant d’entendre son prénom en tout cas.

Alors elle ne fut pas surprise quand Rhea l'accueillit poliment comme une cliente inconnue.

Le corps tendu par l’anxiété, mais néanmoins heureuse de revoir son amie si près d’elle, avec ses cheveux de miel et son regard de printemps, elle se leva et salua la dragonne.

-Je ne viens pas demander quelque chose, commença-t-elle d’une voix douce avant que la détective ne lui demande ce qu’elle était venue chercher. Je suis ici pour rendre ça…

Il y avait un peu de honte au fond de sa voix, qu’elle essayait de dissimuler comme un enfant pris sur le fait. Mais elle avait choisi de venir ici et de donner elle-même le bijou, qu’elle sortit avec délicatesse de la pochette en tissu où elle l’avait mis.

Isra ne savait pas ce qu’elle allait dire si Rhea lui demandait comment elle l’avait trouvé, elle appréhendait le moment où la question arriverait. Mais durant les quelques secondes avant que la jeune femme ne se mette à parler, une vague de douce nostalige avait envahie la djinn, qui réussissait à repousser un peu l’anxiété - au moins pour quelques instants fugace, qu'elle ne voulait pas laisser s'échapper.

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Dim 10 Jan - 14:35
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Cette affaire la rendait complètement folle. Rhea était reconnaissante d’avoir une distraction, une excuse pour justifier ses insomnies plutôt que sa propre peur de s’endormir. Depuis la manifestation, elle avait difficilement fermé l’œil. Chaque instant d’inattention lui semblait trop vulnérable, trop propice à une attaque. L’idée d’être inconsciente et de laisser son esprit sans défense face à de potentiels assauts lui procurait des crises d’angoisse incontrôlables. Elle avait cessé de passer la nuit au Sanctuaire, préférant la solitude de son bureau dans le Vieux Carré, pour éviter les regards inquiets d’Ariadne et Athena et les attentions bien intentionnées de Grace. Elle avait bien remarqué le silence que son arrivée dans une pièce provoquait – et elle savait que c’était de sa faute, que l’incident avait fait remonter ses pires instincts de préservation. Elle se soutirait à la situation, s’enfermait dans le mutisme et le déni, comme elle l’avait toujours fait. Avancer, mettre une brique de plus sur le mur qui la protégeait du reste du monde et se dissimuler derrière, c’était ce qu’elle avait fait de mieux pendant longtemps. Elle pensait avoir perdu l’habitude, avec la patience et la chaleur des Riverwood, mais cette illusion le jour de la manifestation avait tout changé.

Ce n’était pas tant le contenu de l’illusion, aussi traumatique qu’il soit. Elle était assez raisonnée pour savoir que rien de tout cela n’avait été vrai, outre le sentiment de profonde solitude qui en avait résulté. Tous avaient redoublé d’effort pour graviter autour d’elle, la couvrir d’attention et de douceurs. Mais elle ne voulait qu’être seule, les repoussait tous comme un animal blessé, avec toute la culpabilité du monde de ne pas pouvoir être là non plus pour ceux qui avaient aussi subi l’attaque du djinn. Car là se trouvait le cœur du problème – l’une de ces créatures maudites était rentrée dans son esprit sans son accord, encore, pour y trifouiller à sa guise, encore, en la laissant impuissante et en morceaux, encore. Ce nouvel assaut ne faisait que lui rappeler la trace qu’elle portait encore de sa dernière expérience avec les djinns, cette tare qu’elle ne pouvait pas effacer, cette cicatrice dont elle ne pouvait pas se débarrasser et qui renfermait tous ses précieux souvenirs. Elle n’était pas sûre de pouvoir tout reconstruire à nouveau, d’être assez forte pour feindre l’indifférence. Et elle ne voulait pas que sa famille la voie dans cet état – ils avaient besoin qu’elle soit plus solide que ça. Depuis ce jour-là, Rhea s’était également résolue à passer sa certification de niveau trois, qu’elle avait repoussé et repoussé encore, par peur d’échouer, de ne pas être assez disciplinée, assez stable dans sa relation avec ses pouvoirs. Elle avait déjà passé sa deuxième certification plus tard que la moyenne, et n’était pas certaine de pouvoir encaisser un échec à ce stade. Mais elle se devait d’essayer, de devenir plus résistante, de se savoir capable d’empêcher ce genre d’attaques, de protéger les siens et de se protéger elle-même. Et alors peut-être qu’elle pourrait mieux dormir la nuit.

La dragonne s’était plongée dans son travail ; multipliant les affaires, jonglant entre les enquêtes, jusqu’à tomber sur celle-ci qui semblait particulièrement épineuse et qui lui faisait s’arracher les cheveux pour une autre raison que son incapacité à dépasser un traumatisme après des années passées à essayer. Elle était certaine de tenir quelque chose désormais après des jours sans la moindre piste – des relevés bancaires sur un compte offshore, qui indiquait que l’affaire était loin d’être seulement une petite histoire de surnaturel enlevé pour faire peur à la famille. Il y avait quelque chose de très sérieux là-dessous, Rhea pouvait le sentir. Elle avait appelé Sage dans la matinée, qui avait gracieusement accepté de lui donner un coup de main depuis Washington avec ses accès privilégiés, en tant que capitaine de police. L’après-midi avait été consacré à éplucher les relevés, à traquer la moindre indication d’une anomalie, d’un montant étrange ou d’une adresse, mais jusque là rien ne lui avait encore sauté aux yeux – encore une bonne excuse pour ne pas rentrer, avaler un peu de bourbon devant son ordinateur et enchaîner les cigarettes.

Elle sursauta quand on toqua à sa porte, et bougonna en se levant. La détective s’était déjà trop éparpillée avec ses affaires récemment – elle ne savait pas dire non à un bon mystère. Un de plus, un de moins… Elle afficha un sourire poli en tournant la poignée, et invita la jeune femme qui se tenait devant elle à entrer. Cette dernière avait bien choisi son moment, Rhea s’apprêtait à fermer à clé quelques instants plus tôt. Mais l’inconnue ne se dirigea pas vers son bureau pour s’asseoir comme le faisaient les autres, trop heureux de lui exposer le plus rapidement possible les raisons de leur venue. « Je ne viens pas demander quelque chose » La dragonne haussa les sourcils. « Je suis ici pour rendre ça… » Rhea n’eut pas le temps de s’interroger que déjà la jeune femme sortit un bijou de la pochette en tissu qu’elle tenait à la main. Ses yeux s’écarquillèrent en reconnaissant son collier, le catalyseur en améthyste qu’elle avait perdu lors de la manifestation. Un profond soupir de soulagement échappa ses lèvres tandis qu’elle refermait ses mains sur le bijou. « Je pensais ne plus jamais le revoir » murmura-t-elle en nouant immédiatement le fermoir autour de son cou. Le contact froid de l’objet était rassurant. Elle avait remarqué sa disparition trop tard, après être partie de la manifestation les idées en vrac et sans aucun espoir de le retrouver dans l’immense Capitol Hill, en admettant que personne ne l’ait dérobé entre temps. Mais il lui était revenu, de la manière la plus inattendue qui soit. « Ce collier est extrêmement précieux pour moi, je ne sais pas comment vous remercier » déclara la détective en relevant les yeux vers l’inconnue. Elle ne pensa même pas à lui demander où elle l’avait trouvé ou comment elle était remontée jusqu’à elle – le soulagement de revoir la catalyseur, dernière relique de son passé perdu, trop fort pour songer au reste pour le moment.

   

   
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Mar 19 Jan - 0:27




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Le contact avec la main de Rhea, si bref, si léger, fut pourtant électrisant. Ça faisait des années. Ça faisait des années et pourtant il y avait toujours la même sensation, la même douceur ; ça faisait des années et partout ça lui était encore si familier, comme si c’était hier, la dernière fois que la petite Myrrhea avait pris sa main dans la sienne pour l’entraîner avec elle. Alors qu’Isra n’était plus la même, elle n’avait plus le même corps, plus le même visage, plus la même peau.

La blonde avait l’air sincèrement heureuse, à cet instant, et Isra ne put s’empêcher de sourire devant son enthousiasme. Ça non plus, ça n’avait pas changé - comme une ritournelle éternelle qui n’avait jamais cessé d’être là. L’authenticité de Rhea, qui avait fait fondre les barrières et les peurs d’Isra, qui l’avait touchée en plein cœur, elle qui se voulait si droite et si fidèle à l’époque. Une spontanéité à laquelle elle n'avait su résisté, qui l’avait emporté avec elle, pour le meilleur et pour le pire.

Paradoxalement, c’était douloureux, comme retrouvailles. Ça lui rappelait toute son impuissance, tous ses regrets. Ça lui rappelait son innocence enfantine qu’elle ne retrouverais jamais. Ça lui rappelait cette époque où tout lui avait semblé plus simple, où elle ne faisait qu’obéir sans se poser de questions. Elle était déjà bien assez brisée comme ça. Et si elle avait eu le cœur gonflé de reconnaissance face à ce que les clan de djinn avait fait pour elle, c’était trop différent de ce qu’elle avait vécu avec Myrrhea pour qu’elle puisse comparer les deux. Après tout...

La fillette avait été sa première vraie amie.

Les Idreis lui avait appris à exister, et Rhea lui avait appris à vivre.

Je ne pensais plus jamais te revoir, moi non plus, failli répondre Isra. Mais c’était une phrase de plus qui resterait coincée au fond de son âme, une phrase de plus qu’elle ne prononcerait jamais à haute voix.

Si à l’époque, Myrrhea avait su faire oublier toutes ses craintes à Isra, il y en avait aujourd’hui bien plus. Tout un nuage, toute une nuée qui la suivait, qui lui pesait, qui l’enfermait, parfois aussi sûrement que l’immatérialité du purgatoire qui l’effrayait tant. Son cœur était bien plus écartelé maintenant, ses blessures bien plus profondes, et son esprit bien plus mélancolique qu’ils ne l’avaient été. Parce que depuis, tout s’était additionné, multiplié, mélangé... empiré.

Et pourtant… La djinn n’arrivait pas à juste repartir, disparaître de nouveau comme elle l’avait pourtant fait tant de fois. Dire que ça n’était rien et tourner les talons comme si de rien n’était, se condamner à ne plus jamais lui reparler et se contenter de la regarder de lui.

Elle ne pouvait pas faire ça. Peut-être que c’était égoïste, pour sûr même. Après avoir laissé le clan lui faire ça, après avoir abandonné Rhys seul avec eux, quel droit avait-elle de souhaiter rester auprès de son amie ? Quel droit avait-elle d’espérer ?

Et pourtant Rhea était juste là, et elle ne voulait pas la laisser filer entre ses doigts encore une fois.

Alors plutôt que de fuir, elle répondit. Pour rallonger un peu ce moment si spécial. Pour passer un peu plus de temps en compagnie de la dragonne, si se faire passer pour une inconnue était le seul moyen de le faire. Avant que le regard de la blonde ne devienne accusateur quand elle saurait. Avant qu’elle se rende compte, elle aussi, de la culpabilité d’Isra.

-Je comprends, il est très beau. Il vient d’où ?

La djinn connaissait déjà la réponse à cette question. Mais elle voulait l’entendre de la bouche de la Myrrhea. Elle voulait entendre plus de la voix de la dragonne, s’y accrocher, s’en abreuver. S’y noyer. Peu importe ce qu’elle disait, tant que ce n’était pas la liste des fautes dont Isra s’était rendue coupable.

Elle voulait seulement quelques minutes de plus.

-Pas besoin de me remercier, mais… si tu insistes… Je crois qu’il y a café, pas très loin…

Le tutoiement était venu, naturel, franc. Mais c'était une erreur. Tout ça était une erreur. Pourquoi proposait-elle ça ? Pourquoi disait-elle ça ? Qu’était-elle en train de faire ?

Elle n’avait pas le droit. Elle avait perdu ce droit après ce qu’elle avait fait, et ce qu’elle n’avait pas fait.

Elle avait perdu ce droit en existant.

Et pourtant…

Juste quelques minutes, encore.

Juste un café, ça ne pouvait pas faire de mal, non ?

Un dernier café, avant la vérité. Avant de se faire rejeter, de retourner à l’oubli et à la solitude ; avant de retrouver l’obscurité, là où aucune de ses étoiles ne brillaient plus, là où elle payait pour ses péchés - mais là, où, au moins, elle était invisible.

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Sam 23 Jan - 15:28
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C’était au moment où Rhea avait failli le perdre pour de bon qu’elle s’était rendue compte de la véritable signification de son pendentif, de son importance, de son poids dans sa propre histoire. Il était une des seules choses qui la reliait encore à son passé, et si elle portait son nouveau catalyseur émeraude avec fierté, honneur et une indicible affection, l’améthyste de son adolescence lui rappellerait toujours d’où elle venait et pourquoi elle se battait. Elle le serra entre ses doigts, et pendant un court instant, elle oublia même qu’elle n’était pas seule tant le contact froid de l’objet lui était familier, lui avait manqué. « Je comprends, il est très beau. Il vient d’où ? » La dragonne releva les yeux. L’innocente curiosité la prenait de court, pas tant parce qu’elle n’était pas la bienvenue mais parce que Rhea était bien incapable d’expliquer l’origine de l’objet sans se lancer dans un monologue incompréhensible entrecoupé de bribes de souvenirs inexistants et de théories élucubrées sans le moindre fondement. Ce pendentif était attaché à des fantômes. A des années de sa vie passées en solitude avec l’améthyste pour seule compagnie, à une adolescente sauvage qu’elle avait laissée derrière elle pour se donner la chance d’avancer et de devenir une jeune femme un peu plus responsable, un peu plus digne de confiance et stable.

Difficile, donc, de répondre à la question d’une inconnue qui ne savait rien d’elle avec les éléments les plus personnels de sa vie, quand bien même elle aurait aimé essayer. Mais la nouvelle venue, déjà, reprenait et rebondissait sur ses paroles. « Pas besoin de me remercier, mais… si tu insistes… Je crois qu’il y a café, pas très loin… » La détective arqua un sourcil, légèrement décontenancée par le passage au tutoiement mais n’en montra rien. Elle était la dernière à se formaliser pour ce genre de choses, mais se demandait la raison du changement, et surtout, étudia la proposition. Ce n’était pas complètement saugrenu, d’offrir un verre en remerciement, mais il y avait tout de même une connotation particulière à aller prendre un café avec une inconnue avec qui l’on a échangé deux phrases en tout et pour tout. Mais l’idée ne lui déplaisait pas ; après tout, la jeune femme possédait une beauté discrète, des traits doux. C’étaient ses yeux, surtout, qui retenaient son attention. Fixés sur elle avec hésitation mais avidité également. Lui proposait-elle ce café par tentative de séduction ? Quelle qu’en soit la raison, la curiosité de Rhea était piquée. Et comme à chaque fois que c’était le cas, la curiosité gagnait. « Bien sûr, avec plaisir. C’est la moindre des choses. » Après tout, elle aurait pu demander de l’argent en récompense pour sa trouvaille. Et comme elle l’avait souvent prouvé au cours de sa carrière, discuter avec les gens était la plupart du temps plus productif que simplement leur donner des billets pour ne plus jamais les revoir.

La dragonne ferma son ordinateur, attrapa son blouson en cuir et son sac en bandoulière, et se dirigea vers la sortie sur les talons de la jeune femme, clés en mains pour verrouiller son bureau. Elle n’avait jamais eu de souci jusque là mais elle préférait toujours la prudence – pas tant à cause du peu de matériel de valeur qui s’y trouvait, mais surtout pour la symbolique. Rhea détestait que l’on s’introduise dans son espace privé sans autorisation – elle avait un rapport à son intimité très particulier, qu’elle protégeait farouchement. Tandis qu’elles marchaient en direction du café, la dragonne trouva enfin les quelques mots qui pouvaient le mieux répondre à la question de la jeune femme sans se lancer dans une diatribe sur son malheureux passé. « Le pendentif est familial, je l’ai eu quand j’étais enfant. C’est un ancien catalyseur de dragon. Il a beaucoup de valeur sentimentale » déclara-t-elle en haussant quelque peu les épaules, peu désireuse de s’attarder sur le sujet. Elle supposait que l’aspect catalyseur ne serait pas une surprise pour l’inconnue qui devait être informée sur sa nature de dragon, de part son nom de famille et le fait qu’elle avait pu remonter jusqu’à elle, d’une manière ou d’une autre. « Quel nom dois-je mettre sur la carte de remerciement ? » ironisa-t-elle avant de pointer du doigt un petit café non loin. Il était assez cosy, agréable et souvent plein à cette heure de la journée. Elles n’auraient aucun mal à se fondre dans la masse.

   

   
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Sam 6 Fév - 0:25




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Elle était anxieuse, Isra, elle ne comprenait même pas pourquoi l’attente de la réponse lui tordait le ventre de la sorte, pourquoi des papillons tournoyaient dans son estomac. Ni sa vie, ni son retour au purgatoire, ni rien du tout, ne dépendait du oui ou du non de Rhea. Et pourtant la djinn était suspendue à ses lèvres comme si c’était décisif, comme si tout allait soudainement changer, comme si sa vie allait s’écrouler ou au contraire s’alléger un peu.

Son visage s’éclaira en entendant la réponse positive. Un sourire beau et sincère étira ses lèvres. Ça n’était que quelques minutes de plus avec Myrrhea, mais c’était déjà ça de gagner. C’était déjà tant, déjà beaucoup plus qu’elle ne l’avait jamais espéré. Elle faillit se jeter dans ses bras. Mais malgré son allégresse, Isra était réservée, et mesurée - elle se contenta de faire passer sa joie dans son regard, dans son sourire, autant qu’elle le pouvait de manière silencieuse.

En proposant son café, la djinn n’attendait pas de remerciement. Ça n’était qu’une simple excuse, une raison de passer du temps avec la dragonne. C’était même plutôt l’inverse, elle qui aurait dû la remercier de lui donner son temps, elle qui aurait dû la remercier d’accepter de la voir - quand bien même elle ne la reconnaissait pas. C’était peut-être la seule raison, d’ailleurs… Si elle connaissait la vérité, accepterait-elle de converser avec celle qui l’avait, d’une certaine manière, trahie ?

Isra n’était pas sûre d’avoir envie de le savoir.

Elle verrait bien de toute façon. Elle lui raconterait tout. Après seulement quelques minutes.

Les fourmillement d’angoisse la reprirent alors qu’elle était trop pressée d’emboîter le pas à la blonde. L’idée que celle-ci la rejette était loin d’être réjouissante, et les probabilités que ça arrive bien trop grande pour le faible myocarde de la djinn. Peut-être que ça serait mieux, si à la fin elle se contentait de disparaître, tout simplement. De sortir de sa vie, de se faire oublier pour de bon. De ne pas la faire souffrir, lui rappeler de mauvais souvenirs, et aussi de ne pas souffrir non plus.

Parce que ça finirait forcément par arriver, si la vérité venait à éclater…

Mais la voix de Rhea la tira une fois encore de ses sombres rêveries. Pour l’instant elle ne savait pas encore. Pour quelques minutes, encore, elle ne lui en voulait pas.

La dragonne expliqua en quelques mots vagues d’où provenait le collier. Une pointe de mélancolie mystérieuse dans la voix, mais la djinn ne sut dire ce qu’elle signifiait. Rhea pleurait-elle sa famille perdue, à laquelle était reliée ce collier ? Ou bien regrettait-elle de ne pas pouvoir s’en souvenir ?

La réponse allaient venir plus vite qu’Isra ne l’aurait voulu. Le joli mensonge qu’elle avait voulu se raconter se brisa en petit morceau alors que Rhea lui demandait son nom. Évidemment qu’elle allait lui demander son nom - elle n’allait pas payer un café à une parfaite inconnue sans même passer par là. Mais si la djinn avait pu repousser ce moment, elle l’aurait fait… Si ce moment avait pu ne jamais arriver, elle l’aurait esquivée tout de suite. Mais son temps était écoulé, et ses instants volés trop courts, finis.

Réellement paniquée, alors que son sang pulsait trop vite et que son cœur semblait se ratatiner un peu plus à chaque battement, elle ouvrit d’abord sa bouche asséchée sans émettre le moindre son. C’est d’une voix basse dans laquelle transpirait son affolement qu’elle réagit :

-Une carte ? Je…

La djinn hésita, peu sûre d’elle. Elle avait été surprise par la manière de demander, mais pas à ce point… Elle essayait seulement de cacher le fait qu’elle ne voulait pas dire son nom. Mais elle n’avait pas la force de résister à ce regard vert interrogateur qui deviendrait bientôt accusateur.

Dans un murmure, en baissant la tête, elle finit par laisser tomber du bout des lèvres :

-Isra… Je m'appelle Isra.

Elle ne pouvait pas dire la suite, elle ne pouvait pas continuer. Elle avait trop honte et le poids de cette émotion pesait sur elle, sur ses épaules, sur son dos qu’elle avait légèrement voûté sans le faire exprès. Elle portait toujours ce nom terrible enchaîné à elle comme sa propre sentence, comme un fardeau qu’elle devrait porter, pour toujours.

De toute façon, si Myrrhea se souvenait d’elle… Alors le prénom suffirait.

Effrayée, apeurée, Isra attendait que tombe la sentence, attendait que tout se finisse. Que Rhea la rejette pour de bon, comme elle le devait, comme la djinn le méritait. Elle l’avait laissé tomber une fois et maintenant, elle n’avait plus le droit d’espérer l’approcher.

Même si c’était seulement pour quelques minutes.

Alors, le souffle coupé, elle jeta un coup d'œil à la dragonne … Quel serait son châtiment, aujourd’hui, pour ce crime irréparable qu’elle avait commis ? Quelle serait la punition, quelle serait sa réaction, à Rhea, face à celle qui n’avait rien fait d’autre que regarder, quand on l’avait dépouillé de toute sa vie, et même de son droit à simplement s’en souvenir ?

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Ven 26 Fév - 18:41
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Une aura particulière se dégageait de la jeune femme, quelque chose d’indescriptible, qui attirait l’œil. Peut-être cette manière qu’elle avait de toujours rester près des murs, comme à vouloir se fondre dedans, peut-être les discrètes étoiles qu’elle voyait briller dans son regard. Elle attirait la sympathie, la douceur, la curiosité. « Une carte ? Je… »Rhea avait envie de rire sous cape, amusée de la confusion et la fragilité qu’elle décelait. Elle semblait si loin de ses circuits habituels, la dragonne devinait une personne pas particulièrement à l’aise dans les cercles sociaux, pas toujours versée dans les affreux codes et quadrillages qu’implique le tango compliqué de la vie en société. L’alternative était qu’elle soit particulièrement nerveuse, mais elle avait bien du mal à distinguer ce qui pouvait provoquer cette réaction – alors sa première théorie restait la meilleure, en l’attente de plus d’informations. Rhea ne faisait rien pour, mais elle se savait intimidante, elle n’avait pas peur de froisser, pas peur de prendre de la place si c’était justifié, pas peur d’exister. Plus aujourd’hui. Et tout son cuir, ses clous, ses jeans élimés, tout en elle le criait à la gueule du monde. Elle était à des années-lumière de sa nouvelle et timide compagne.  « Isra… Je m'appelle Isra. » Rhea se retourna vers elle, sourire aux lèvres, le temps de savourer le prénom aux sonorités évocatrices, étrangères. Elle se tut un moment, avant de répondre, demi-sourire aux lèvres. « Isra… C’est un joli nom. » décida-t-elle avec un clin d’œil avant de pousser la porte du café et de demander une table pour deux au serveur qu’elle connaissait bien, depuis le temps.

Salem l’avait vue dans des états pitoyables, à venir chercher son café le matin comme une accro à l’héro, des cernes sous les yeux plus noires que la nuit et l’air énervé du rhinocéros qui n’a pas dormi depuis trois semaines et qui est prêt à encorner quiconque se met en travers de son chemin. Combien de cafés gratuits, combien de fois l’avait-il suppliée de se fournir en vitamine C et de faire une sieste dans l’arrière-boutique, et combien de fois l’avait-elle refusé, trop fière, trop déterminée, trop habituée à ne compter sur elle-même ? Malgré tout ça, malgré l’humeur massacrante dans laquelle il la voyait environ 90% du temps, il semblait content de la voir, et les guida toutes les deux jusqu’à leur table avec un franc sourire. A peine assise, Rhea reprit le cours de la discussion, le même air amusé au visage. Elle avait l’impression étonnante d’être un chasseur devant une biche, sans vraiment comprendre comment cette dynamique s’était installée. Après tout, n’était-ce pas Isra qui avait demandé ce café ? Alors pourquoi la dragonne semblait-elle tenir toutes les cartes du jeu en main ? Elle ne les pas comptées, n’a aucun moyen de réaliser que la partie est truquée, que la jeune femme garde ses atouts les plus importants dans sa manche. « Je ne me présente pas, du coup, j’imagine » Isra devait en savoir bien plus sur elle que l’inverse, si elle avait réussi à la retrouver jusqu’ici. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et enchaîna, en interceptant le regard de Salem, dont le sourcil haussé était plus que suggestif. « Qu’est-ce que tu prends ? Ils font d’excellents cappuccinos. » Peut-être qu’avec un peu de caféine, Isra serait prête à lui en révéler un peu plus sur elle, mystérieuse justicière aux yeux sombres et aux traits angéliques.

Après avoir passé leur commande, Rhea s’accouda sur la table et considéra l’expression de la jeune femme. Tant de questions qui attendaient réponse – une bien mauvaise habitude de détective, que de tenter de tout lire sur le visage, sur le corps de son interlocuteur. Isra était surnaturelle, elle en était persuadée. Mais sa biche semblait déjà tellement prudente, il lui semblait inopportun de l’effrayer encore plus et de l’assaillir de milliers de questions. Il y avait d’autres moyens. « Tu étais à la manifestation aussi ? C’est ce jour-là que j’ai perdu mon collier. » Si Isra était venue de Washington pour lui ramener son catalyseur, c’était véritablement une sainte – personne n’était aussi serviable. Il y avait définitivement quelque chose à creuser, mais peut-être habitait-elle également dans le coin ? Si elle avait été à la manifestation également, il y avait quand même de grandes chances qu’elle fasse partie de sa communauté, d’une manière ou d’une autre. Peut-être même de plusieurs de ses communautés, si elle en croyait le regard perçant et pénétrant que la jeune femme posait sur elle.
   

   
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Mar 2 Mar - 23:02




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Rhea lui fit un clin d'œil qui fit tournoyer de plus belle les papillons dans son ventre. Lui fit le même compliment qu’elle avait fait il y a des années, quand elles étaient encore petites. Prononça son nom comme si c’était la première fois qu’elle le prononçait, et Isra sut au fond d’elle que sa Myrrhea ne se rappelait pas d’elle. Qu’elle n’était plus Myrrhea, en fait.

C’est pour ça qu’elle ne l’avait pas trouvé sous ce nom. Qu’elle avait juste trouvé Rhea. Une partie de son prénom, une partie de son passé qui ne faisait plus partie de la jeune femme qui se tenait devant elle.

Et qu’elle avait le pouvoir de lui rendre.

Mais Isra ne pouvait pas s’empêcher d’être soulagée. C’était… C’était un nouveau départ auquel elle n’avait pas cru pouvoir rêver. Elle pouvait parler à Rhea un peu plus longtemps, elle pouvait apprendre à nouveau à la connaître, savoir ce qu’elle était devenue, ce qui lui était arrivé, rattraper le temps perdu. Rattraper tout ce qu’elle avait perdu.

Maintenant elle avait quelques minutes, quelques heures de plus.

Une pointe de culpabilité vrilla son coeur. Elle devait le faire, elle devait lui dire. Elle devait… Elle devait faire quelque chose, elle pouvait faire quelque chose, et pourtant elle ne dit rien, elle ne fit rien d’autre que suivre la blonde à l’intérieur de la boutique comme si elle était hypnotisée, soudainement muette.

Qu’est-ce qu’elle pouvait faire ? Qu’est-ce qu’elle devait faire ? Non, elle savait très bien ce qu’elle devait faire. Mais Rhea, Myrrhea, la reconnaîtrait alors, et elle saurait, elle saurait qu’elle avait le reste de sa famille lui faire ça, elle saurait qu’elle l’avait abandonné et qu’elle avait abandonné Rhys, elle saurait qu’Isra avait été complice, elle saurait tout, elle saurait trop. Et Isra avait si peur, si peur de se retrouver à nouveau toute seule, de perdre une fois de plus cette amie qui venait de lui être rendue d’une manière aussi aléatoire, aussi inespérée.

Elle était coupable et la jeune femme qui se tenait devant elle, avec son pantalon troué et sa veste de cuir pour s’affirmer au monde, la dragonne, la Riverwood, ne lui pardonnerait pas ça. Même si elle se souvenait de qui était Isra, même si elle se souvenait qu’elle avait été Myrrhea, leur ancienne amitié suffirait-elle ? Ou alors au contraire, est-ce qu’elle ne ferait pas qu’aggraver la chose ?

Isra était perdue, Isra était déchiré, Isra était écartelé, tranché en deux, tranché en quatre, tranché en milles.

-Oui, un cappuccino, ça ira très bien.

Isra avait toujours suivi, Isra ne faisait pas de choix. Elle ne savait pas faire de choix, elle ne savait pas faire les bons choix, jamais.

Sinon la liste de ses crimes ne serait pas aussi grande, sinon elle ne serait pas assaillie par les regrets et par la peur, surtout, toujours. La peur du noir, la peur des autres, la peur de la solitude qu’elle s’infligeait pourtant comme une punition. Après avoir laissé Myrrhea, après avoir laissé Rhysand, après avoir laissé les Idreis faire ça à toutes ses femmes les unes après les autres.

Isra était le genre de personne qui suivait, qui laissait les autres prendre les décisions, fut-ce aussi futile que pour un cappuccino, fut-ce aussi important que pour sa propre vie. Isra était faible, Isra ne se faisait pas confiance, et quelle raison avait-elle de se faire confiance, après tout, quand toutes ses initiatives l’avaient rendus si misérables ? Quand elles continuaient de lui dévorer le cœur et de noyer son esprit dans les regrets ?

Mieux valait avoir des remords que des regrets, disait-on, mais la djinn n’avait jamais compris la différence, elle ne savait pas comment nommer ce qu’elle ressentait, cette honte qui continuait de la paralyser, qui lui envahissait l’esprit, qui l’empêchait de penser correctement.

-Merci… Rhea.

Même ses simples mots lui transperçaient le cœur, son faux cœur - son âme, peut-être, si les djinns n’avaient pas vraiment de corps, n’avaient pas vraiment de cœur. Et pourtant si le sien n’existait pas vraiment, pourquoi il faisait si mal alors qu’il tombait en morceau ?

-Un nom de famille pareil, ça n’est pas très difficile à retrouver.

C’était la seule explication qu’elle pouvait donner, elle en était réduite à simplement réagir, elle n’avait pas la force de faire autrement et de commencer une nouvelle conversation. Pas alors que la tempête luttait encore dans sa tête, alors que derrière ses pupilles hurlait de douleur et de doute tout son être.

Alors elle en était reconnaissante à Rhea d’initier le dialogue, même si la dragonne l’analysait du regard si intensément qu’Isra avait l’impression qu’elle pouvait lire toute ses pensées, qu'elle pouvait entendre de là-bas son palpitant qui battait trop fort, qu’elle pouvait connaître toutes ses erreurs aussi bien que si elles étaient écrites sur son visage.

Mais elle ne se souvenait pas, pas encore, alors elle ne pouvait pas les deviner. Elle ne pouvait pas savoir.

Elle était si reconnaissante et elle s’en voulait encore plus, elle se laissait sombrer, sombrer dans les affres de la culpabilité comme si elle était enchaînée.

Isra glissait dans les ténèbres et elle ne pouvait pas perdre l’étoile qu’elle venait de retrouver. Pas maintenant, pas tout de suite. Plus tard. Juste un peu plus tard.

Peut-être.

Une djinn qui a besoin de ses étoiles, une djinn qui avait peur du noir, est-ce que ça n’était pas ironique, alors que la majorité de leur vie se passait dans l’obsucrité du purgatoire ?

Alors le premier mensonge sorti, presque trop facilement, parce que si Isra portait sur elle un carcan d’infamie et de culpabilité, cette fois la peur avait gagné. Ça n’était presque pas un mensonge, plutôt une demi-vérité, un petit bout altéré pour cacher qu’il y en avait un plus grand et plus terrible et bien plus honteux derrière.

-Je suis venue, juste sur la fin… J’étais venu rejoindre River. C’est lui qui a reconnu le collier quand je lui ai montré un peu plus tard et qui m'a dit à qui le rendre… Il l’avait vu sur toi.

C’était donné à River un plus grand rôle qu’il n’en avait joué, mais après tout il aurait parfaitement pu apercevoir le collier autour du cou de Rhea quand il avait voulu l’aider, avant qu’Isra arrive. Ça n’était pas irréaliste - c’est comme ça que ça aurait pu se passer. C’est comme ça qu’elle aurait préféré que ça se soit passé…

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Sam 13 Mar - 14:44
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C’était Isra qui était venue la chercher, pourtant c’était Rhea qui était avide, curieuse, exaltée. C’était peut-être le soulagement de sentir de nouveau le contact froid du catalyseur sur sa peau – la reconnaissance qu’on lui ait ramené la seule chose qui la reliait encore à son passé, à qui elle avait été avant de rencontrer les Riverwood et de commencer cette toute nouvelle vie. Un passé qu’elle ne voulait jamais oublier, jamais enterrer ; il y avait déjà trop de choses qui lui échappaient. Mais Isra avait tenu à prolonger le moment. Elle aurait pu lui rendre son bien, réclamer sa récompense, qu’il s’agisse d’argent ou de services, et repartir aussi vite qu’elle était venue. Mais elles étaient encore là, et la dragonne, si pas mécontente de la tournure des événements, était piquée au vif.

Elle semblait malléable, le genre à ne pas faire de vagues. Plus elle scrutait ses traits discrets, lisses, la manière dont son dos s’arquait pour coller le plus possible au dos de sa chaise et au mur derrière – comme si elle espérait y disparaître – moins elle imaginait la jeune femme venir la trouver. Il y avait quelque chose à déceler, à creuser, et Rhea, chercheuse d’or dans les grandes mines de charbon, attendait de trouver sa pépite. « Un nom de famille pareil, ça n’est pas très difficile à retrouver. » La détective acquiesça ; elle ne se savait pas très dure à retrouver, c’était là l’avantage et le handicap à faire partie d’une famille gardienne. Elle était passée de absolument personne à propulsée sur le devant de la scène nationale en un espace de temps relativement court, et si elle avait fait la paix avec cette nouvelle nature il y a bien longtemps, elle ne s’y était pas encore tout à fait habituée. Cela n’expliquait pas comment elle avait eu son nom, par ailleurs, mais la jeune femme y venait. « Je suis venue, juste sur la fin… J’étais venu rejoindre River. C’est lui qui a reconnu le collier quand je lui ai montré un peu plus tard et qui m'a dit à qui le rendre… Il l’avait vu sur toi. » Rhea haussa un sourcil surpris. Elle avait apprécié la compagnie du triton lors de leur soirée post-manifestation et lui reconnaissait bien des qualités, mais elle n’aurait pas pensé que ‘observateur’ en faisait partie. Était-ce une de ces situations où l’on ne se souvient des détails que des heures, des jours après ?

Mais Isra connaissait River, donc. C’était un premier fil rouge sur son grand tableau de connexions et de compréhension, celui qu’elle gardait précieusement dans sa tête et qu’elle entretenait jour après jour pour ne jamais, ô grand jamais oublier, ne jamais passer à côté. « Tu me feras penser à lui envoyer des fleurs. Ou un carton de bières, plutôt, pour le remercier. » répondit la dragonne avec un sourire. Le destin avait une bien étrange manière de faire les choses, mais Rhea avait appris depuis longtemps à s’en accommoder. Lorsque leurs cappuccinos arrivèrent, elle observa Isra qui semblait attendre sagement que la dragonne prenne la première gorgée. Elle s’exécuta, sans la quitter des yeux, se demandant si elle-même était consciente de ce mécanisme. D’avoir marché légèrement derrière elle tout le trajet jusqu’au café, d’avoir commandé la même chose qu’elle, de l’attendre pour commencer. A force d’analyser le comportement des gens pour s’en faire une arme, Rhea avait appris à reconnaître les schémas comportementaux de ses interlocuteurs. Par moyen de se protéger, sûrement, de savoir à quoi s’attendre. Par intérêt, aussi. Par besoin de garder le contrôle sur la situation, surtout. « Tu es arrivée au bon moment du coup, j’imagine. Ce n’était pas beau à voir. Tu étais venue rejoindre des amis ? Tu es surnat ? » La dragonne ponctua sa phrase d’un léger rire en se rendant compte du caractère inquisiteur de ses questions. Elle entoura sa tasse de café fumant entre ses mains, accoutumée à la brûlure qui vint mordre sa peau. « Ce n’est pas un interrogatoire, je t’assure. C’est une déformation professionnelle. Et tu m’intrigues. » Rhea était honnête. Elle avait bien des défauts, bien des failles, des travers et des vices, mais elle était douloureusement honnête. Elle n’avait jamais vu l’intérêt de se cacher, de prendre des chemins détournés. S’il lui était difficile d’exprimer ses émotions les plus intimes, elles finissaient toujours par sortir de la manière la plus brute qui soit, et elle avait compris depuis longtemps qu’il ne fallait jamais les laisser emprisonnés dans la trachée au risque de les voir pourrir, infecter tout le reste. Et Isra avait quelque chose qui la déroutait, elle qui était si bonne juge de caractère, si habituée à déceler les petits travers de l’humanité. La jeune femme ne lui renvoyait que du blanc. Un mystère à peindre sur une toile d’innocence.
   

   
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Dim 25 Avr - 15:07




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Rhea haussa un sourcil et pendant un instant, Isra crut que son mensonge était trop gros, qu’il n’était pas passé. Que déjà, elle était soupçonneuse, elle était mise à nue, déjà son premier mensonge se voyait et que les autres allaient bientôt suivre, et tout allait s’écrouler, même ses précieuses quelques minutes qu’elle voulait passer avec Myrrhea.

Mais la blonde, malgré sa réaction, sembla la croire et plaisanta. La djinn se détendit un peu et sourit. Effectivement, elle côtoyait River depuis plusieurs semaines maintenant et elle était d’accord ; il apprécierait sans doute bien mieux des bières que des fleurs, au vu du personnage.

Le regard de la dragonne se faisait pénétrant, semblait chercher sur elle chaque détail à remarquer, chaque détail qu’Isra s’efforçait de rendre invisible pour se fondre dans la masse, toujours. Tout chez elle se voulait discret, de ses cheveux bouclés collés en deux tresses contre son crâne à ses vêtements impeccables, bien coupés et élégants mais qui se voulaient passe-partout ; ils n’étaient pas sombre, Isra n’aimait pas les couleurs trop foncées, mais ils n’étaient pas de couleurs vivent non plus. Elle préféraient les tons beiges, crèmes, pastel, autant de couleurs jolies mais effacées, comme elle l’était elle-même.

Seulement Rhea la voyait, Rhea la regardait pour de vrai et elle n’avait pas l’habitude d’être regardée comme ça. Elle était à la fois flattée et gênée, est-ce que la Riverwood saurait lire ce qu’elle dissimulait dans l’onyx de ses yeux ? Est-ce que ça pouvait se lire dans le coin de ses lèvres, dans l’ombre de ses paupières, dans les boucles qui dépassaient de ses cheveux, dans la délicatesse de ses longs doigts ? Est-ce qu’elle était, finalement, un livre ouvert, ou bien ses pages étaient-elles encore recouvertes comme elles l’avaient toujours été même pour les plus proches d’elle ?

Isra savait qu’elle était énigmatique, aussi ténébreuse que cette obscurité dont elle avait pourtant si peur, et que même Rhysand n’avait su réussir à décrypter. Elle-même avait du mal à se comprendre, parfois. Souvent. Elle-même ne savait pas qui elle était, ni ce qu’elle voulait exactement. Enfin, en cet instant, elle le savait ; elle voulait rester plus longtemps avec Myrrhea. Mais après ? Après quoi ?

Elle refusait de penser à l’après, à ce moment inexorable où elle devrait arrêter de mentir. Pourtant elle avait du mal à se laisser aller, à profiter de l’instant présent, toujours dévorée par ses angoisses et ses peurs et ses regrets, coincée entre un passé trop sombre et un futur trop incertain.

Il n’y avait que trois personnes avec qui elle avait jamais réussi à lâcher un peu prise ; l’une était morte, elle avait abandonné le second derrière elle en s’arrachant le cœur, et la dernière… La dernière se tenait devant elle, sans avoir conscience de ce qu’elle pouvait faire. De ce qu’elle faisait.

Mais Isra se perdait déjà dans son sourire, dans les échos de cette voix plus grave qu’avant, le tintement de son rire. Elle était toujours gênée, elle était toujours rongée de culpabilité mais pour rien au monde elle n’aurait voulu être ailleurs qu’auprès de Rhea en cet instant.

C’était Rhea, c’était Myrrhea, alors elle se sentait assez en confiance pour lui avouer ce qu’elle ne disait pas à grand-monde habituellement - comme une explication d’être aussi dure à démasquer, les joues rosies par l’affirmation de la dragonne qui disaient être intriguée.

-Je ne connaissais que River, là-bas. Tu as raison, il préférera sans doute les bières. Et sinon, oui, je… je suis une djinn.

Elle sentit la dragonne se raidir ; alors tout de suite elle rentra les épaules et baissa les yeux, comme pour s’excuser de sa nature. Depuis le temps, la Riverwood savait sans doute que des djinns étaient à l’origine de son amnésie - peut-être même qu’elle se méfiait d’eux et la petite brune se sentit soudainement terrible de nouveau. Si Rhea se méfiait d’Isra… eh bien, elle aurait raison, au fond. Et c'était bien ça, le pire.

Dans une tentative désespérée de changer de sujet, de se laisser de nouveau porter par l’instant, la djinn essaya maladroitement de rebondir sur la dernière phrase de la blonde.

-Et comment une membre de la famille gardienne finit détective privée, alors… ? Je n'imaginais pas qu'on puisse finir dans cette branche...

C’était terrible, c’était une distraction bien trop faible et Isra avait envie de disparaître dans la banquette mais le regard de Rhea la retenait dans la réalité et même ses pouvoirs ne pouvait pas la rendre invisible. Le cœur d’Isra tambourinait dans sa poitrine comme un papillon affolé. Elle n’aurait peut-être pas dû prendre un cappuccino, finalement - mais qu’est-ce qu’elle aurait pu choisir d’autre, elle qui ne savait jamais prendre les bonnes décisions ? Elle qui ne cessait de blesser sans le vouloir dès qu’elle en prenait ?


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Ven 14 Mai - 18:16
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Tu m’intrigues. C’était peu de le dire, et Rhea ne parvenait pas à savoir si son regard était intrusif, si Isra la fuyait, ou si elle se sentait vue, remarquée. Elle était un éternel entre-deux, une énigme parfaite pour une détective avide. La dragonne déployait beaucoup d’efforts pour respecter les limites de ses interlocuteurs, pour se montrer compréhensive, instinctivement laisser de la place aux autres, mais avec la jeune femme la tâche était compliquée – elle-même ne semblait pas vraiment les connaître, ses limites. Elle semblait sourire quand Rhea souriait, plaisanter quand Rhea plaisantait, jusqu’à poser ses mains sur la table quand Rhea le faisait, comme pour gommer toute trace de son altérité. Fascinant. « Je ne connaissais que River, là-bas. Tu as raison, il préférera sans doute les bières. Et sinon, oui, je… je suis une djinn. » Sans le vouloir, la dragonne se raidit, sentant ses articulations protester contre la soudaine statufiction. Rhea était ouverte d’esprit – après tout elle était gardienne, et cela impliquait de protéger tous les êtres surnaturels, même ceux dont elle se méfiait le plus.

Il lui était difficile de contrôler ses réactions, difficile de ne pas se demander immédiatement si elle était bloquée dans une illusion, si Isra était réelle, si elle la tenait prisonnière, si elle était en train d’endormir ses défenses. Elle se sentit stupide. Puis elle se sentit coupable. Puis stupide à nouveau. Si elle ne laissait pas à Isra le bénéfice du doute, elle ne valait pas mieux que sa famille paternelle.  La djinn n’avait pas changé entre le moment où elle lui avait rapporté son améthyste et le moment où elle avait répondu à sa question. Elle n’était pas menaçante – elle n’avait rien à voir avec les Idreis. Alors la dragonne étira ses lèvres en un sourire, un peu rigide mais sincère. « Et comment une membre de la famille gardienne finit détective privée, alors… ? Je n'imaginais pas qu'on puisse finir dans cette branche... » Rhea secoua la tête avec un ricanement. Il y avait quelque chose dans sa question qui semblait synthétique, fabriqué, comme si ce n’était pas vraiment ce qu’elle avait voulu dire, comme si la question était posée pour ne pas laisser le silence durer.

La détective choisit de répondre néanmoins, parce que c’est ça qu’on fait quand on rencontre les gens, de toute manière. C’est ce qu’on fait quand on ne se connaît pas mais qu’on ne veut pas que la conversation se termine – il y avait quelque chose de tendre là-dedans, quelque chose qui se mariait bien à la douceur que la djinn avait dans les yeux. « J’étais dans le métier avant de devenir gardienne, à vrai dire. Mais je trouve que ça se rejoint plutôt, dans les deux cas il s’agit d’agir pour la communauté, d’une certaine manière. » Cette déclaration la peignait clairement sous un meilleur jour que ce qu’il en était vraiment, mais c’était de bonne guerre. Si Isra pensait que Rhea était altruiste et dévouée, ce n’était pas forcément un mal – elle aussi voulait briller, elle aussi voulait impressionner, histoire de ne plus se sentir comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Tous les aspects de son métier n’étaient pas reluisants, mais elle était fière de son titre de gardienne. Ce qui n’avait pas eu beaucoup de sens au début, ce qui n’était qu’une étiquette et un nom de famille était devenu cher à son cœur au fil des années.  

Il y aurait sûrement des histoires à raconter, des anecdotes drôles et des récits plus tragiques, quand elle parlerait de ses enquêtes et des Riverwood, si Isra voulait les entendre. Mais ce n’était pas elle, le mystère à cette table. « Et toi alors qu’est-ce que tu fais quand tu n’illumines pas la journée des gens avec des trouvailles inattendues ? » Petit sourire en coin alors qu’elle reprit une gorgée de son cappuccino, la désagréable impression d’être un adolescent des années 90 essayant de séduire une jeune fille des beaux quartiers, mais elle s’en foutait. Ce qui se passait c’était vrai – elle refusait de faire des compromis sur qui elle était et la manière dont elle voulait aborder les choses. Isra était belle. Isra était douce. Il fallait lui dire.
   

   
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Please don't slip away 'cause I'll just keep breaking ~ Isrhea Empty Re: Please don't slip away 'cause I'll just keep breaking ~ Isrhea

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