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Mar 5 Jan 2021 - 14:18
You remind me of the world.
Odalie x Rhysand

Les soirées de la sirène se suivaient comme des perles multicolores sur le fil incontrôlable de sa vie. Depuis la manifestation, Odalie avait ce vide immense dans la poitrine qu’elle n’osait s’avouer à elle-même. Sans doute un contrecoup de ce que lui avait montré le djinn. Son pire cauchemar. Enfermée sous une cloche de verre, incapable d’attirer l’attention tandis que tous les passants autour d’elle évoluaient librement.
Oui, la brune avait besoin qu’on la voie. Qu’on l’admire. Qu’on la désire. Elle avait besoin des prunelles des autres rivées sur elle, de leurs regards qui la déshabillaient. Il n’y avait que cela qui lui donnait la sensation d’exister. Qui était-elle, si personne ne la regardait ? Si personne ne la voyait ? Avec amertume, Odalie avait admis qu’elle ne serait pas grand-chose. Elle n’avait pas d’amis proches, pas de passion folle qui transcendait les jours, personne qui la croisait suffisamment souvent pour s’inquiéter d’elle -à part peut-être ses employées. La sirène ne vivait que pour ça : se sentir évoluer dans les iris des autres, sentir son image qui se frayait un chemin jusqu’à leurs amygdales et éveiller ce qu’il y avait de plus enfoui dans leur subconscient. Le désir.
Suite aux évènements du début d’année, Odalie n’avait presque pas dormi chez elle. Jamais seule, en tout cas. Chaque soir, un nouveau bar, une nouvelle proie, de nouveaux draps, de nouveaux bras, une nouvelle étreinte dans laquelle elle pouvait abîmer ce trou noir infâme qui lui rongeait l’intérieur des côtes.

Ce soir-là, un bar quelconque de Pontchartrain se faisait le refuge dérisoire de la brune. Un de ces bars qui ressemblent à tous les autres, avec son comptoir en verre, ses tables à peine trop collantes et ses banquettes rembourrées entourant des tables trop remplies. La musique excessivement crachotante, obligeant tous les convives à hausser le ton pour avoir une discussion correcte.
Le bartender déposa devant une Odalie juchée sur un tabouret haut un verre empli d’un cocktail multicolore.
« Cadeau des deux hommes, là-bas. » précisa-t-elle en désignant du pouce deux individus à l’autre bout de la pièce.
Lorsqu’elle les regarda, l’un des bienfaiteurs lui adressa un petit signe de la main. Odalie avala quelques gorgées du cocktail. Sex on the Beach. Impossible de se souvenir à combien elle en était. Impossible de se rappeler depuis combien de temps elle était là, à fixer dans l’intérieur de son crâne l’insipidité de sa propre existence. Elle était là pour se sentir vivante, mais même l’ardeur des nuits passées n’était parvenue à estomper ce malaise constant et grandissant qu’il y devait y avoir autre chose. Autre chose que ces humains tous semblables, qui lui offraient des verres, lui disaient qu’elle était belle et s’endormaient une poignée de secondes après avoir joui.
A moins qu’il n’y ait rien d’autre, justement. Odalie se savait belle, elle se savait intelligente. Et si elle l’était trop pour trouver de quoi vivre dans ce bordel innommable ? Et si elle devrait pour toujours se contenter de ces maigres jouissances que la vie lui servait sur un plateau sans qu’elle rencontre de difficultés ?
Vidant son verre en quelques gorgées, Odalie chassa ces sombres pensées.
Le plaisir n’était pas dans le succès. Il était dans le jeu. Dans le flirt. Dans la chasse. Elle saurait s’en contenter. Un soir de plus.

Se levant d’une démarche rendue mal assurée par les quelques grammes d’alcool circulant déjà dans son sang, la brune ondoya jusqu’à la table des deux hommes désignés par l’employé du bar. Ou, du moins, tenta d’y ondoyer ; car quelque chose perturba sa trajectoire.
Quelque chose de solide, qui se tenait dans le passage et que la sirène n’avait absolument pas vu. Quelque chose de plus grand qu’elle, et vraisemblablement de plus stable. Quelque chose avec des cheveux courts et bouclés, un piercing à l’oreille et des yeux sombres qui la transpercèrent instantanément.
« Bonsoir. » peina-t-elle à articuler.


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Lun 18 Jan 2021 - 16:31

       

       

       Odalie  & Rhys
       You remind me of the world.  

Trois mois d'emprisonnement, trois mois de torture. Il avait morflé, certes, mais ce n'était pas si grave, rien n'était grave dans le fond. Il était en vie à présent, ses jambes le portaient sans problème dans les rues fraîches de Pontchartrain, il était libre de circuler où il le voulait au travers des Etats, de pénétrer dans le bar de son choix, de communiquer avec le monde entier, de profiter intensément de chaque seconde. Sa veste en cuir comme une deuxième peau, il plongea dans la marée humaine et se gorgea de sensations. Debout, au milieu de cette salle remplie de voix, d'odeurs et de mouvements, il se laissa pénétrer par l'ensemble et ne pensa plus à rien. Il écoutait la musique, il se concentrait sur le rythme des basses. Les vibrations entraient en résonance avec son corps, elles le pénétraient, elles remplissaient le vide, elles le soulageaient du néant. Une part de lui-même était ancrée à la réalité, il était conscient de l'endroit où il se trouvait, ici et maintenant. Néanmoins, une autre part était absente, évaporée, inexistante. Au point de perdre le sens de lui-même, de se sentir détaché de son corps physique et de sa propre identité. Soudain, Rhys eut l'impression étrange et angoissante qu'il n'existait pas.

Bonsoir. Ce mot le transperça. Elle était là, face à lui et il l'observa en silence, décortiquant chacune des syllabes prononcées jusqu'à en détruire le sens, avant de le reconstruire. B o n s o i r. Est-ce que le soir est bon, dis moi?

- Oui.

Sa voix n'était qu'un souffle désagrégé, perdu dans le brouhaha ambiant, trop flou pour se faire une place dans cet océan de bruits et de notes qui le recouvraient. Les prunelles du djinn se dilatèrent jusqu'à recouvrir entièrement ses iris, il cilla légèrement. La forme du visage qu'il observait était agréable, la texture de sa peau semblait douce et ses cheveux surtout, formaient une couverture soyeuse qu'il eut envie d'effleurer. Pourtant, Rhys demeurait conscient des règles sociales et des coutumes d'usage : on n'enfouissait pas son visage dans les cheveux d'une fille qu'on ne connaissait pas.

- Tu veux boire un verre ? Viens.

Qu'est ce qu'on faisait dans les bars ? On buvait. Rhys ne s'embarrassa pas de plus de protocole et il attrapa doucement la main de l'inconnue dans la sienne. Sa paume était tiède, cette réalité le troubla. Le visage fermé, il ne songeait pas aux impressions qu'il renvoyait, perdu dans son propre chaos intérieur, il avait initié ce contact pour se rappeler la tangibilité du monde. Peut-être avait-il craint confusément qu'elle ne soit qu'une ombre impalpable et qu'elle se dissolve dans le néant, semblable à ces chimères qu'il se créait dans la noirceur de sa solitude. Ce soir, il avait besoin d'être bousculé pour s'arracher à ce sentiment d'irréalité qui lui collait à la peau. Il serra les doigts tangibles. Penchant la tête, il se rapprocha du voile soyeux de cheveux sombres qu'il inspira légèrement. Et ses lèvres articulèrent un chuchotement qui trouva son chemin dans le creux de l'oreille de l'autre.

- Non, oublie le verre. J'ai envie d'une clope. On sort.

Le pouvoir de persuasion des djinns s'immisçait dans la tonalité de sa voix, mais Rhys n'y croyait plus lui-même. Il ne croyait plus en rien. Elle aurait pu l'envoyer paître, lui balancer un beau gros râteau en pleine face qui lui aurait fait voir des étoiles. Rhys aimait les étoiles. Peu importait que la communication soit positive ou négative en cet instant précis, tant qu'un contact s'opérait. Parce que sa seule véritable crainte était qu'elle le transperce comme s'il n'existait pas, comme s'il n'était qu'un pur esprit immatériel dans un monde abstrait.

       
@Odalie Maelström
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Ven 22 Jan 2021 - 20:26
Your remind me of the world.
Odalie x Rhysand

Dans la tourbe centrifuge qu’était devenu l’univers, Odalie n’avait plus de volonté. Elle était foule, elle était ivresse, elle était canot à la dérive dans un océan d’inquiétudes. Toutes ces peurs refoulées qu’elle avait mis derrière ses côtes et dans la cambrure de ses reins, qu’elle ne s’était pas donné le droit d’éprouver, explosaient à son visage comme un mortel feu d’artifice.
La brune était une flammèche, une étincelle sombre au milieu d’un monde qui se passerait très bien d’elle. Dans un battement de cœur elle s’éteindrait et alors, alors, tout poursuivrait sa course. La terre autour du soleil. La lune autour de la terre. La vie des autres dans leurs écueils. Et elle, solitaire comme un serpentin qui ne serait jamais sorti de sa boîte, se contenterait de retomber à terre. Sous terre. Les gens oublieraient son nom. Tous ses noms, ces mots qu’elle s’était inventés pour être une autre sans cesse changeante. Y avait-il, derrière les pupilles de la masse, une véritable sirène, où n’était-elle qu’un écran de fumée sur lequel se dessinait en permanence la forme d’un désir mouvent qui se voulait intemporel ?
Bonsoir. Elle avait dit bonsoir, elle n‘avait dit que bonsoir, et pourtant la raucité qui lui étreignait la gorge semblait s’étreindre sur elle-même. Un nœud de marin qu’il aurait lié dans son larynx. Elle avait une intention, il y avait ces deux hommes, là-bas, à une table, qui lui avaient payé un verre. Ils étaient beaux. Peut-être. Peut-être qu’ils étaient beaux. Peut-être même que ça n’aurait rien changé s’ils ne l’avaient pas été. Odalie avait un but, une trajectoire, sa démarche à demi chancelante s’aventurait sur le sol sombre pour atteindre son objectif.
A la seconde où ses yeux croisèrent ceux de l’autre, rien de tout cela n’eut d’importance.
Harponnée en plein courant, des prunelles sombres la transpercèrent. Portant l’écho de ses propres doutes et la promesse d’autre chose à venir. Un autre chose qui ne tarda pas, un autre chose …

Oui. Un murmure à peine, qui n’était adressé qu’à elle. Oui. L’assentiment, la promesse, l’acceptation. Oui. Oui. Bonsoir. Oui. Le roulis de la pièce s’atténua entre ses cils. Oui. Oui. L’inconnu ne disait pas bonsoir, il ne saluait pas, il disait oui. Il disait oui et cela suffisait, et Odalie comprenait. Que ce oui l’emmènerait ailleurs. Que ce oui la ramènerait ici. Que ce oui serait son ancre et sa délivrance, son fardeau et son ivresse, son envolée et sa perte. Oui.
Dans un fracas d’étoiles filantes, la brune se retrouva tractée par lui, par cet autre, cet inconnu encore. Cet inconnu qui lui proposait un verre, avec sa voix pleine de murmures qui hurlait la déconfiture. Avec ses yeux qui disaient oui, avec ses lèvres bien trop pâles, avec ce scintillement à l’oreille qu’elle aurait voulu dégrafer.
Leurs corps étaient proches au milieu de la foule, et pourtant tout paraissait être à un milliard d’années lumières. Ballottée par les flots, incapable de penser, incapable de vouloir, incapable d’émouvoir, Odalie sentit le visage de l’autre approcher sa chevelure comme une caresse. Un contact doux et élégant, qui lui aurait fait oublier jusqu’à son nom s’il n’y avait pas eu les mots.
Dehors. La cigarette. Sortir. Oui.
« Oui. » répondit-elle à son tour. Un écho lointain, pour être sûre qu’on l’entendait, que sa cloche de verre s’était brisée, qu’elle était là. Qu’elle pouvait danser elle aussi, avec les autres, contre les autres, et que les marées du silence la laisseraient encore un peu.

Dehors.
Dans l’esprit de la sirène il n’y avait ni dehors ni dedans, et pourtant … le froid nocturne l’assaillit comme un million d’épingles sombres. Regard perdu dans le vague, dans les vagues, et la main de l’inconnu toujours dans la sienne. Autour de la sienne, comme un écrin, une protection.
Il faisait froid, trop froid pour la tenue qu’elle portait. Jupe violine, débardeur blanc, et ces chaussures qui lui conféraient des jambes de déesses à travers ses collants mouchetés.
Sans comprendre pourquoi, elle serra la main de l’inconnu. De toutes ses forces. Elle voulait lui plaire maintenant, à lui, à nul autre. Elle voulait plaire à quelqu’un, et ce serait lui, et c’était déjà lui. Et s’il lâchait sa main ? Si le contact chaud de sa peau finissait pas s’évaporer ? Il faudrait pourtant bien qu’il la lâche, songea-t-elle. On n’allume pas ses cigarettes à une seule main. Mais la simple perspective de perdre, au milieu du déluge de sensations tourbillonnantes, la seule ancre qui voulait bien d’elle lui paraissait insupportable.
« Attends. »
Un mot, un seul, et l’autre se tourna vers elle.
Il était plus grand. Il était beau. Odalie se hissa non sans efforts sur la pointe de ses escarpins et, sans lâcher cette main tiède qui l’avait tirée dans le froid, elle l’embrassa. Un baiser indescriptible dans lequel rien n’avait de sens. Elle avait besoin de lui, elle ne voulait pas avoir besoin de lui. Elle aurait voulu l’aimer mais elle ne savait comment faire. Il n’y avait rien en elle qui sache aimer. Il n’y avait que désir, pulsion, cette envie tournoyant dans le creux de son ventre qui voulait tout, tout de suite. Maintenant. Elle sentit sa main vacante trouver place dans la nuque de l’autre.
Pitié. Ne me lâche pas. Désire moi. Ne me lâche pas. Si tu me lâche je vais me dissoudre dans le néant. Je ne veux pas être le néant. Je ne veux pas être oubliée. Je veux qu’on me regarde. Je veux que tu me regardes. Je t’en supplie, ne me lâche pas.
Car il n’y avait plus rien dans la galaxie que les lèvres de l’autre sur les siennes. Que le goût de sa bouche, tabac refroidi et sucre à demi effacé. Que ces mots invisibles qui s’étaient abolis. Que la peau, la tiédeur au centre de la nuitée frissonnante.
Et rien ne lui faisait plus peur que leur étreinte ne se tarisse.


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Sam 6 Fév 2021 - 19:58

       

       

       Odalie  & Rhys
       You remind me of the world.  

Il avait articulé son injonction d'un ton trop neutre, sans la moindre trace d'émotion. Aucun sourire n'habillait ses lèvres et son expression indifférente lui donnait un air blasé, comme si le fait de se trouver là, dans ce bar, au beau milieu de cette foule de fêtards, l'ennuyait profondément. Est-ce que c'était le cas ? A vrai dire, Rhysand ne savait pas du tout ce qu'il pensait de cette ambiance. Rien sans doute, il n'en pensait rien. Sans songer à se montrer charmeur ni même faire au moins l'effort d'une œillade séductrice, il emporta sa proie par la main, l'entraînant d'un pas léger vers la sortie. Elle avait donné son accord sans difficulté, sans faire de vague, comme si l'idée venait d'elle-même et que la perspective de se retrouver à l'extérieur l'attirait vraiment. Il faisait frais pourtant. Bien protégé par l'épaisseur de sa veste de cuir, Rhys ne se rendait pas compte de l'inconfort de ce vent froid. Dès qu'ils passèrent la porte, ce vent frappa leurs visages. Il s'immisçait dans la longue chevelure de l'inconnue, balayant ses mèches de cheveux autour de son visage, il s'engouffrait sous sa jupe, il assaillait ses épaules dénudées. Mais Rhys aimait sentir le vent caresser ses joues et il aimait les odeurs différentes qu'il transportait. Plus il soufflait fort, plus il aimait ça.

Contre sa main, il sentit les doigts de sa proie se faire plus pressants.

- Attends.
- Hum ?

L'esprit de Rhys restait engourdi tandis qu'il tournait distraitement la tête vers celle qui serrait sa main si fort.

Dans la pénombre de la rue, on entendait les clameurs des fêtes aux alentours, les gens qui chantaient à perdre haleine sous les notes disparates des fanfares. En ce début février, La Nouvelle Orléans était envahie par une foule de touristes, venus du monde entier pour les festivités du carnaval qui se prolongeaient durant les deux premiers mois de l'année. Rhys l'avait oublié, ce n'était que par hasard qu'il avait choisi cette destination en s'engouffrant dans un portail, dans l'espoir d'être dépaysé et de nettoyer ses pensées. Sur le sol du trottoir où ils avaient abouti, leurs semelles écrasaient une multitudes de confettis multicolores, traces des derniers défilés qui avaient eu lieu pendant la journée. Des hauts arbres portaient des colliers de perles, accrochés à leurs branches que le vent faisait tinter. Ce vent froid qui tournoyait autour de leurs corps enlacés.

Il ne l'avait pas vue venir, ce visage à la rencontre du sien, ces lèvres qui venaient voler les siennes dans un baiser agile et impétueux. Peut-être avait-elle chancelé sur ses hauts talons, Rhys ne l'avait pas relâchée, trop désireux de maintenir ce contact avec cette main qui serrait si fort la sienne. Si fort qu'elle l'aidait à se persuader de sa place dans la réalité. Choqué par ce contact intime inattendu, une peur irraisonnée le troubla et il ferma les yeux, sans chercher à esquiver. Durant les premières secondes, la surprise le figea et malgré lui, ses battements cardiaques s'emballèrent dans un pic de nervosité déconcertant. Ses sens s'embrouillaient et les angoisses inconscientes qu'il refoulait tout au fond de lui remontaient à la surface avec violence. Pourtant, au lieu de se dégager, de faire un pas en arrière et de se libérer de cette douce étreinte, il resta là, répondant au baiser sans même y songer. Lentement, son bras libre entoura la taille de l'inconnue, son visage penché vers elle, le cœur battant toujours bien trop fort dans sa carcasse. D'abord délicat, le baiser s'intensifia sous son impulsion, tandis qu'il plongeait dans l'instant avec un élan presque masochiste. Il accueillit l'angoisse, il la laissa le faire frissonner jusqu'à la racine de ses cheveux, parcourant tout entier son corps trop vide. Ce corps qui gardait la mémoire de la peur et de la souffrance, face au contact d'autrui. Puis, il se concentra sur la saveur du baiser. Il se concentra sur elle. Un léger parfum d'ivresse, un gout d'alcool, un frémissement de supplique. Les émotions revenaient l'habiter, éveillées par les sensations différentes qui se succédaient et le faisaient trembler légèrement dans le vent.

La notion du temps était relative. Il aurait pu continuer indéfiniment à savourer ces lèvres inconnues, dans le froid de la nuit, ses doigts liés aux siens, profitant des impressions agréables qui se mêlaient à l'angoisse, de plus en plus diffuse. Mais les échos de voix trop proches lui rappelèrent soudain qu'ils se trouvaient au beau milieu du trottoir, à la merci des bousculades. Un groupe de gens éméchés les croisaient, riant et parlant fort, et leurs commentaires amusés tintèrent à son oreille, assez pour qu'il détourne un peu la tête, sa joue contre celle de la brune. C'était des allusions grivoises, des blagues de beauf où il se voyait félicité et envié, un peu lourdement. Les gars ne s'attardèrent pas et Rhys se foutaient bien de ce qu'ils pouvaient dire, mais ces simples mots résonnèrent de façon étrange en lui. Ils lui faisaient réaliser qu'il était un acteur lui aussi de toute cette scène et qu'il faisait partie de ce grand théâtre qui se jouait ce soir, à la Nouvelle-Orléans. Il appartenait à ce théâtre. Lui et sa partenaire existaient tous les deux. Elle était là entre ses bras. Et plus elle y restait, plus il lui semblait que sa place ne détonait pas au milieu des autres et qu'il avait le droit lui aussi d'exister. Il pouvait à présent enfouir son visage contre son cou, sans retenue, et laisser les longs cheveux sombres le recouvrir pour mieux respirer leur parfum à pleins poumons.

- T'as un nom ? Un murmure qu'il souffla tout bas contre son oreille, conservant son visage tout proche du sien. Ton nom pour ce soir, je veux dire, reprit-il en laissant ses lèvres flâner contre son cou. Parait que c'est le carnaval ici. On peut être qui on veut… Alors fais-moi deviner qui tu es.

Tu es le parfum de la liberté.

       
@Odalie Maelström
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Dim 7 Fév 2021 - 22:06
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Tout tanguait comme un bateau ivre. Tout était liesse, et la sirène à la dérive trouva son ancre en d’autres lèvres. Le baiser avait le goût de la nuit, il avait le goût de la souciance et le goût de la réalité. Une étreinte dans la nuit trop froide, une étreinte dans la nuit trop claire, trop jeune encore pour ce qu’elle avait bu et ce qu’elle aurait encore bu sur son corps n’avait pas heurté celui de l’autre. Désormais plaqués l’un contre l’autre, ces deux abîmes dérisoires se joignaient en un point sublime, en la douceur du baiser. Un baiser qui, d’ailleurs, n’était plus vraiment doux, mais plus profond, plus intense, dont le délice exquis aurait bien étourdi la brune.
Odalie était là. Elle existait. Le monde la voyait. Ou du moins, quelqu’un la voyait. Elle décida que cela suffisait. Que cela suffirait. Que ce quelqu’un serait le monde, son monde, pour aussi longtemps qu’il le faudrait.
Leur posture devait paraître si étrange. Là, debout dans une rue mal habillée. Mains enlacées, elle s’agrippant à sa nuque et lui un bras contre ses reins ; lèvres jointes comme si rien n’avait d’importance, comme si la passion les consumait, comme si toutes entières leurs vies se jouaient. Peut-être bien, au fond, toutes leurs vies se jouaient-elles dans ce baiser, dans cette étreinte. Car déjà Odalie savait. Qu’elle était là. Qu’elle existait. Qu’elle n’était pas une prisonnière et qu’elle ne saurait plus jamais l’être.
Son corps s’emplit de cerfs-volants, de carillons et de pendules. Tout bougeait, tout s’agitait, c’était étrange et c’était nouveau. Pas nouveau, comme tous les soirs auparavant. Un nouveau type de nouveauté. Ou bien, était-elle simplement nouvellement ivre ? Elle s’en moquait. Si elle était ivre, elle ne voulait pas dégriser, elle ne voulait pas regriser ce monde qui depuis quelques instants enfin semblait reprendre des couleurs. La voile de l’existence regonflée, les vagues du désir sous-jacent qui s’animaient, et la promesse, encore. Toujours.
Oui.
Oui, je vais rester entre tes bras, je vais rester entre tes lèvres, parce que je ne sais rien faire d’autre. Parce que je ne sais rien faire de mieux. Parce que tu es le phare, parce que tu es l’ancre, parce que tu es la vigie.
Oui.
Et quand enfin la fusion de leurs bouches s’interrompit, la conscience était bien en peine de dire qui l’avait rompue. L’autre ? Elle-même ? Ou bien n’étaient-ils déjà dans la nuit qu’une seule et simple entité, prolongement insignifiant l’un de l’autre, ombre double dans la lumière pâle ? Le baiser avait cessé, mais Odalie ne parla pas. Elle se contenta de délier ses doigts, de désintriquer sa main, et de joindre ses deux bras frileux dans le dos clair de l’inconnu. Un autre soir, elle l’aurait lâché. Elle aurait dû le lâcher, peut-être. Mais pas maintenant. Elle n’en avait pas la force, elle n’en avait pas la capacité ; et pas plus qu'elle n’en avait l’envie.
De quoi avait-elle envie, alors ? De lui, sans doute. Qu’il la désire. Qu’il la serre encore, plus fort, pour lui rappeler qu’il la voyait. Qu’elle n’était pas qu’une image folle, goutte perdue dans l’océan de l’univers, coquille de noix dans la tempête. Qu’elle était là. Vraiment. Pleinement. Et que le monde la saisissait, s’emparait d’elle et la soulevait pour l’emporter au paroxysme des réjouissances.
Le monde, ce soir-là, était cet autre.

Odalie eut un frisson en sentant errer dans son cou les douces lèvres qui l’avaient tant brassée. La voix était souffle, la voix était musique, mélodie pure à son oreille, contre sa peau et ses cheveux.
Est-ce qu’elle avait un nom ? Un nom pour ce soir. Un nom différent pour chaque soir. Elle aurait pu dire n’importe quoi. Des noms français, des noms anglais, des pseudonymes incorrigibles dont jamais elle ne s’excusait. Et le fait que l’autre le sache, d’une manière ou d’une autre, la heurta. Tous les soirs, c’était carnaval, pour elle. Et tous les soirs, elle s’inventait, elle se jouait, pour n’être plus qu’une façade qu’on aurait repeinte à la hâte à l’halogène de son désir. Mais l’inconnu savait qu’elle jouait, savait qu’elle avait joué ; cette réalité la brisa. Brisée la façade, brisée les murs, brisée la raison même avec laquelle la brune avait toujours frayé.
Elle se brisa et de son être fissuré sortit quelque chose d’autre, quelque chose que la sirène ne manipulait pas très souvent, quelque chose de beau, de puissant et de dangereux.
D’elle sortit la vérité.
« Je suis Odalie. »
Les mots éclatèrent dans son crâne au fur et à mesure qu’ils s’avéraient. Elle était Odalie, ça devait signifier quelque chose. Elle était Odalie, son prénom était une caresse, son prénom était une promesse, son prénom était une tendresse. Elle était Odalie, elle serait Odalie pour lui. Juste pour lui.
« Je te demanderais bien le tien, mais quelque chose me dit que tu ne me le donneras pas … » susurra-t-elle contre la nuque à demi-nue de son inconnu de ce soir.
Tu m’as déjà donné tellement.
Dans la trame invisible de la réalité, tout semblait bouillonner en elle. Comme une naufragée, elle se tenait là, ses bras passés autour d’une taille nouvelle, d’un corps nouveau, un corps qui serait sa bouée, sa délivrance. Pour un soir. Ou …
« Ou peut être que si. Je … je crois que je suis un peu perdue. »
Jamais elle n’aurait cru un jour articuler ces mots à voix haute. Admettre à quelqu’un sa faiblesse, sa maladresse, sa détresse surtout, aussi. Mais l’inconnu l’avait fêlée, et taillé au cœur de son être cette envie folle d’être à l’air libre. Odalie avait tant joué, tant manipulé, tant frémi, qu’elle ne savait plus ; perdue. L’autre lui avait dit qu’elle pouvait être qui elle voulait. Mais son désir était tout autre. Elle ne voulait pas, elle ne voulait plus, être un personnage, un fantôme, une essence indissoluble qui se serait perdue dans l’aube. Elle voulait hurler, tambouriner, danser, elle voulait crier aux étoiles que le monde entier la voyait.
Elle voulait exister.


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Jeu 18 Fév 2021 - 23:44

       

       

       Odalie  & Rhys
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Les yeux fermés, il cachait son visage dans cette alcôve soyeuse, un rideau de cheveux sombres qui chatouillaient sa joue. La présence de la brune était douce et tiède entre ses bras et quand il la sentit frissonner, il transféra sur elle ses propres émotions. Peut-être avait-elle peur. Au beau milieu de ce carnaval où elle s'était égarée, elle avait peur de tous ces gens qui la fixaient de leurs yeux de verre. Sans doute aurait-elle eu de bonnes raisons de le craindre lui-même si seulement elle avait su, n'était-il pas l'un des pires prédateurs parmi la faune nocturne qui hantait les bars ? Pourtant, elle s'était jetée dans ses bras avec insolence au point de le surprendre et de le renvoyer à ses propres insécurités. Son cœur battait toujours trop vite, tandis qu'il lui proposait ce jeu, ne sachant au juste comment elle y répondrait. La plupart des passants qui gambadaient dans la rue, dansant sur les pavés froids de la ville en fête, dissimulaient leur identité derrière des masques colorés, couverts de plumes et de strass. Pour réapprendre à être vivant, Rhysand se croyait prêt à s'adapter, comme il le faisait souvent, à feindre de se trouver sur la même longueur d'onde que les autres, pour mieux se travestir et passer inaperçu. Sans doute pourrait-il reprendre les rennes de son existence, en commençant ce soir par imposer les règles d'un jeu de dupes.

Odalie. Ce prénom le frôla doucement, avec une douloureuse simplicité, sans les artifices auquel il aurait pu se raccrocher. Dans le souffle qui effleurait la peau de sa nuque, il cru déceler un soupçon de défi avant qu'il ne s'étiole. Odalie ne jouait pas. Elle était perdue et il eut la sensation que cette confidence le touchait de plein fouet, mettant en évidence des émotions qu'il croyait secrètes. Sa main caressa le dos gracile tandis qu'il soupirait légèrement, un soupir égaré qui expulsait un trop plein de désarroi. Lui aussi, il était perdu.

- La vraie Odalie ?
Une ébauche de sarcasme où une véritable interrogation, il ne savait pas.
- Tu sais au moins qui tu es, souffla-t-il après un léger temps de réflexion, prolongeant cette étreinte à laquelle il n'avait pas envie de s'arracher.
- C'est un premier pas, quand on est perdu.

Mais Odalie, si tu sais qui tu es, est-ce que tu sais ce que tu veux ?
Un baiser se hasarda contre la peau de son cou.

Dans la folie de cette nuit sans lune, ils s'étaient tous les deux égarés, ignorant sans doute où les mèneraient leur danse, comme des plumes se laissent emporter par les caprices du vent, dans le plus parfait lâcher-prise. N'était-ce pas cela, la liberté ? Fermer les yeux et s'envoler dans l'infini, sans s'appesantir sur les entraves du passé qui nous retiennent à la terre. Se débarrasser du carcan de ses peurs et se laisser aller, en profitant de la beauté de l'instant présent. Il portait de trop lourdes chaînes, Rhysand, bien qu'elles étaient désormais invisibles, elles avaient bel et bien existé concrètement. Contre ses poignets et ses chevilles, les liens magnétiques avaient laissés des marques sombres contre sa peau écorchée. Dans ce laboratoire souterrain, on l'avait dépossédé de son nom, de son identité. Il n'était plus que le sujet BX23, un nom de code pour le désigner parmi les autres malheureux sujets d'expérience qui se faisaient examiner jour après jour, sans répit, avec toujours l'incertitude que cette journée serait la dernière qu'ils vivraient. Son nom à lui, pourquoi ne pas le lui offrir ?

- Je n'ai pas pensé à mettre de masque moi non plus, ce soir. Je suis le vrai Rhysand... ou en tous cas ce qu'il en reste.

Un sourire pâle s'ébaucha au coin de ses lèvres tandis qu'il redressait son visage, en quête de son regard. Des bulles d'ivresse valsaient derrière les longs cils et Rhys se laissa happer par ses yeux de nuit, constellés d'étoiles. Il admira les tâches de rousseur qui parsemaient ses pommettes, ses yeux de biche et la ligne de ses lèvres pleines qui l'attira à nouveau. Sans la quitter des yeux, il approcha doucement son visage pour y poser les siennes, jusqu'à fermer les paupières sur un baiser significatif. Le vrai Rhysand embrassa la vraie Odalie. Peut-être ne savait-il plus qui il était vraiment, mais au moins savait-il ce qu'il désirait. Poussée par le vent, une pluie de serpentins chuta d'un balcon, où ils s'étaient accrochés, et tomba sur eux, longs rubans entortillés et chiffonnés qui se mêlèrent à leurs cheveux, comme pour les relier davantage l'un à l'autre. Un sourire distrait contre ses lèvres et il s'écarta pour déposer sur elle un regard d'esthète.

- Tu habites dans le coin ?

Si tu es perdue, laisse moi l'être avec toi.

Doucement, il redressa la main pour ordonner les serpentins, comme une coiffe sauvage sur les longs cheveux parfumés.


       
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Sam 27 Fév 2021 - 20:47
You remind me of the world.
Odalie x Rhysand

Chaque seconde passée dans la liesse devenait un nouveau vertige. Il était l’autre, il était le monde, il était contre elle, et chacun de ces fugaces contacts la touchait pour la première fois. Comme si elle était une toile vierge sur laquelle peindre son désir. Son impertinence avait disparu. Son arrogance aussi, volatilisée. Plus de masques et plus de parfums. Elle était Odalie, ce soir.
Le monde n’avait plus de contour. Ou alors, flous, si flous. La fissure au fond de ses côtes s’abimait, feule de vérité. Et ce contact, et cette présence … ces yeux qui la voyaient vraiment, ces mains qui la parcouraient et le délice de cette voix, cette voix comme un vacarme humain, cette voix comme le roulis d’un être, cette voix comme un feu d’artifice. Son prénom, là, sur d’autres lèvres, c’était précieux et c’était vrai. Il fallait que ça le soit. Si ça ne l’avait pas été, elle serait morte. Jamais existé. Pas de prénom, pas de lèvres à embrasser, pas de nuit claire à profaner, pas d’Odalie. Aussi simple que cela.
La sirène ne parvint pas à discerner, dans cette voix mouvante et tiède, si l’autre posait une question ou si c’était seulement un fait. Tu sais au moins qui tu es.
Un remous dans son ventre hurla.
Et si je ne sais pas ? Et si je ne sais plus ? Si j’ai oublié qui j’étais, à force de trop faire semblant ? Si j’ai perdu tout ce que j’étais en voulant être quelqu’un d’autre ? Si je ne sais rien de tout ça, dis-moi, toi, toi l’inconnu que j’oublierai, dis-moi, qu’est-ce qui va se passer ? Vais-je mourir comme une vague, m’échouant sur les sables du temps ? Vais-je m’effacer sur les houles, comme au printemps les feuilles renaissent ? Vais-je devenir une image, une simple coquille trop vide comme l’huître privée de perle ? Et si je ne sais pas, dis-moi, toi qui sais, toi qui respires, si je ne sais plus être vivante, être vivante sans faire semblant, qu’est-ce qui pourra bien m’arriver ?
Des lèvres chaudes contre son cou la tirèrent vite de ses pensées. Odalie eut un petit rire, clair et délicieux, du fond de la gorge, ce rire de celles qui fuient les corps tout en se laissant attraper. Et puis l’homme parla de nouveau, et son prénom vint la heurter.
Rhysand.
Rhysand, la raucité du r, l’étirement du i, la caresse du s et cette vibration dans tout son visage alors qu’il disait and. And. And what ? And who ? Please … let it be me.  Rhysand, il était lui, il était là, il était sand, le sable sur lequel elle venait s’échouer quand toutes les vagues la ballotaient. Rhysand. Ce qu’il en reste.

Quand elle plongea dans son regard, Odalie sut qu’elle n’était pas la seule à être fêlée. Que ce tiraillement dans son être, qui lui comprimait les poumons, n’était pas un rêve, que c’était vrai, que c’était là, et qu’il serait là lui aussi. Comme un miroir, lisse et doux, les prunelles de Rhysand renvoyaient toutes ses propres peurs. Cette envie de ne pas se lâcher. Un instant, cette rude constatation lui donna envie de pleurer. Il y avait quelqu’un sur la terre qui voyait à travers son masque et qui trouvait encore quelque chose. Elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas, laisser quelqu’un entrer comme ça. Et pourtant …
Pourtant, alors qu’il l’embrassait, Odalie se perdit en lui. Parce que sa bouche était sur elle. Parce que ses yeux étaient sur elle. Parce que son corps était contre elle. Et qu’il ne lui en fallait pas plus, au fond, que cette bouche, que ces yeux, que ce corps, pour se sentir à nouveau reine. Reine d’un paysage marin où le soir brun devenait maître ; elle sut, sans l’ombre d’un battement de cils, qu’elle devrait le laisser entrer.
Un battement de cœur plus tard, quand leurs visages se séparèrent, la brune eut un sourire sincère. La chute de serpentins multicolores les avait reliés l’un à l’autre, et d’un geste sobre Rhysand vint les coiffer à ses cheveux.
Encore son sourire s’élargit, encore son visage se métamorphosa en ce qu’il avait toujours été : Odalie.
« Oui. Oui, j’habite à 10 minutes, je … tu viens ? »
C’était sorti sans réfléchir. Mais, loin de retenir ses mots, la sirène eut un air serein.
« Sauf … si tu as autre chose de prévu, ce soir. »
Un petit brin d’impertinence. Au fond, elle savait, elle sentait, que quelque chose était en train d’arriver. Que l’autre ne pouvait rien avoir prévu. Qu’il vivait la même chose qu’elle. Alors que le froid de la nuit emportait les effluves d’alcool qui détraquaient toutes ses pensées, elle sentait qu’il se passait quelque chose. Elle avait retiré son masque, elle avait vidé sa face brune de tous ces milliers d’artifices, et l’autre était toujours là. Enroulé autour d’elle, comme pour ne pas la laisser partir, comme pour un peu la protéger, des étoiles sombres, de la rue laide, et de l’entièreté de ce monde qui ne les voyait pas exister.

D’une main encore tremblotante, elle attira Rhysand à sa suite dans les ruelles mal assurées. Les gens passaient, les gens voyaient, Odalie & Rhysand, ces deux êtres aux masques oubliés. Elle s’en moquait. Un homme bien plus éméché qu’elle leur servit un de ces mots gras que seuls savent donner les imbéciles.
Tais toi.
Et l’homme se tut. La bouche ouverte, les lèvres en cœur, mais aucun son dans la poitrine. Odalie avait voulu, Odalie avait ordonné, et il faisait. Elle jubila une brève seconde ; sans réaliser qu’auprès d’elle Rhysand, peut-être, s’étonnait. Qu’elle soit sirène, et pas humaine, que le sombre ourlet de ses yeux ait été fait pour voir la mer. Il aurait pu s’en formaliser, il aurait pu s’en indigner, il aurait pu lâcher sa main. Mais Odalie serra plus fort et, tournant le regard vers lui, sourit à nouveau en elle-même.
Ils avaient la nuit devant eux.


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Jeu 11 Mar 2021 - 17:03

       

       

       Odalie  & Rhys
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Ce qui restait de Rhysand n'était que mirages et sensations confuses. Il naviguait comme un vaisseau fantôme sur un océan d'encre, ses voiles déchirées et son pont désert, privé de gouvernail et de capitaine. Son ego était désintégré. Sa personnalité se trouvait brisée en un milliard de particules, en suspension dans l'atmosphère. Pourtant, cette inconnue l'avait aperçu dans le brouillard. Elle l'avait contraint, par ce baiser volé, à retrouver contact avec le monde tangible. Sans doute s'était-il rassemblé, sous ce baiser, suffisamment pour s'arracher un tant soit peu à l'angoisse troublante de la dépersonnalisation. Peu importait l'état du monde extérieur et celui de son chaos intérieur. Il savait juste qu'il désirait poursuivre ces contacts agréables, sans penser à quoique ce soit d'autre. Il désirait respirer encore cette chevelure soyeuse, savourer le derme de ces lèvres, toucher le satin de cette peau, écouter les murmures caressants de cette voix. Et s'y perdre. Son bras retomba doucement contre son flanc tandis qu'il contemplait le sourire de sa muse, coiffée de serpentins. A sa question, nappée d'une touche d'arrogance, il esquissa un rictus tordu. Son sourire inversé s'associa à un haussement d'épaules en guise de réponse, une fausse indifférence qui tranchait avec la profondeur de son regard.

- Je m'adapte aux imprévus.

Rien n'était prévisible dans les eaux tourmentées de son existence et il abandonna sa main à celle d'Odalie qui l'entraîna dans la nuit festive. On entendait au loin les notes des fanfares, les rires éméchés et les cavalcades animées, assourdis par les ténèbres qui pesaient sur ces ruelles plus calmes. Des silhouettes s'y faufilaient tout comme eux, chargées d'ivresse et de décadence. Le mot gras de l'ivrogne qui leur barrait le passage s'accordait à la vulgarité des tags qui salissaient les murs. Rhys aurait pu l'ignorer si son visage rougeaud ne s'était pas imposé si près d'eux, avec une familiarité crasse, au point d'intoxiquer leur air de son haleine alcoolisée. Il semblait prêt à poursuivre mais soudain, la détermination flancha aussitôt dans ses yeux vitreux. Les mots d'Odalie n'avaient pourtant pas sonnés comme une menace, le ton de sa voix lui avait paru volatil, presque aérien...

Quand il chercha son regard, Rhys rencontra son sourire confiant et il crut discerner une lueur prédatrice, qui s'alluma imperceptiblement dans ses prunelles. Il ne chercha pas à se libérer de cette main qui le serrait si fort. Au lieu de cela, il la maintint fermement entre ses doigts, la contraignant à interrompre leur avancée pour s'appesantir un moment sur l'observation de cet homme. Attend. Pas si vite. Rhys était curieux, son regard aiguisé étudia les traits de l'homme désormais silencieux. La bouche ouverte, le visage du rustre n'exprimait plus rien, ses yeux fixaient le vide et quand il aperçut le couple en face de lui, il les fixa avec hébétude. Comme s'il avait tout oublié.

- Tu la trouves belle.

Un murmure, un échange de confidences. Il avait dit "bonne", il avait dit des mots graisseux, mais ça revenait au même, le saoulard était d'accord. Le djinn inclina la tête et l'homme hypnotisé tituba.

- Tu devrais être gentil avec elle. Regarde cette flaque. Là. Tu ne voudrais pas qu'elle marche là-dedans.

Une flaque de boue et de misère engloutissait des pavés sales, sur lesquels de hauts talons auraient pu glisser. Rhysand les désigna d'un coup d'œil, avant d'échanger avec son nouvel ami un regard entendu. L'initiative fut à peine soufflée dans l'esprit humain que celui-ci se débarrassa de sa veste, déjà constellée de taches aux origines douteuses. D'un geste chevaleresque, digne du plus parfait gentleman, le malotru la jeta sur le sol, afin qu'elle serve de tapis pour les pieds légers de la sirène.  Emporté par le déséquilibre de son geste, le mec bourré trébucha en grommelant qu'il voulait juste rendre service. Comme si c'était ce qu'il voulait, depuis le début.
Si Rhys avait deviné la nature de cet être surnaturel, au travers de cet échange, il avait eu l'envie soudaine de lui renvoyer l'ascenseur, en manifestant son pouvoir. Les démonstrations ne sont-elles pas plus attrayantes que les longs discours ? Ce genre de réponse lui paraissait le plus adéquat, en l'occurrence. Tu n'es pas mon ennemie, je ne suis pas le tien. Les prédateurs ne se chassent pas entre eux.

La traversée des ruelles se fit sans encombre et le djinn ne relâcha la main de la sirène que pour s'allumer une cigarette. Les volutes grisâtres de la fumée s'échappaient d'entre ses lèvres lorsqu'ils parvinrent à la porte du domicile d'Odalie. Tandis qu'elle ouvrait, il aspira une dernière bouffée avant de balancer son mégot d'une chiquenaude contre les pavés du trottoir. Instinctivement, il jeta un dernier coup d'œil par dessus son épaule, dans la rue déserte, avant de s'engouffrer à l'intérieur. Personne ne l'avait vu rentrer. Personne ne le vit enlacer la taille d'Odalie d'une étreinte possessive, ni poser ses lèvres tièdes, au gout de nicotine, contre son épaule dénudée.

       
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Lun 22 Mar 2021 - 12:13
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Odalie x Rhysand

Ils avaient la nuit devant eux, mais Rhysand tira sur sa main pour la forcer à s’arrêter. Elle qui ne s’arrêtait jamais, qui voulait toujours avancer. Il la coupa dans son élan pour rester près de cet imbécile, sa bouche toujours vide de mots. Elle eut envie d’ouvrir la bouche, elle eut envie de lui dire que ce n’était rien, qu’elle s’en moquait, que des ingrats il y en aurait d’autres et qu’elle était plus forte qu’eux, qu’elle en avait déjà malmené trois dans les semaines qui avaient précédé. Odalie voulait contester, mais la force instable de Rhys la laissa clouée aux pavés.
Interdite elle les observa, dans leur interaction nocturne. Interdite elle regarda le frisé dont elle tenait toujours la main suggérer à ce sot ivrogne de sacrifier l’un de ses vêtements. Interdite.
Rhysand était un djinn.
Il était un djinn et il venait, là sous ses yeux, de lui faire comprendre qu’il savait. Il savait qu’elle était sirène, et elle savait qu’il était djinn. Maintenant, quoi ? Maintenant, qu’allait-il se passer ? Est-ce qu’elle allait fuir en courant, la peur agrippée dans son ventre de cet infâme à la manifestation qui s’était glissé dans son âme ? Est-ce-que Rhysand se glisserait dans son âme, lui aussi ? Elle voulait de lui dans son lit, pas forcément dans son esprit. Un instant la flamme du désir vacilla au creux de ses côtes. Pourtant un seul regard suffit.
Odalie n’était pas idiote. Elle ne généralisait pas. Oui, un des djinns l’avait blessée, lui avait fait voir en elle-même la platitude de l’existence qu’elle menait sans trop l’emmener. Mais ils étaient nombreux, les djinns, aussi nombreux que tous les autres, il n’y avait pas de raisons pour qu’alors tous ne soient que mauvais.
« Allez, viens. »
Un murmure, frôlement dans la nuit pour indiquer qu’elle continuait. Qu’elle l’invitait sur la même route, que leurs chemins trop sinueux puissent se croiser le temps d’une nuit. Un glissement, un murmure, pour lui dire qu’elle n’avait pas peur, qu’elle ne voulait pas avoir peur, qu’elle ne voulait plus avoir peur. Rhysand lui faisait confiance, quelque part, pour dévoiler cette part de lui. Ou bien il était inconscient. Dans les deux cas elle se perdrait en lui, elle se perdrait contre lui, elle n’en avait plus rien à faire au fond de qui il pouvait être, tout son corps brulait des promesses que leurs lèvres avaient murmuré durant ces instants trop fugaces où ils étaient des étrangers.
Porte claquée sur la ruelle, le bras de Rhysand autour d’elle, sa réelle soirée débutait.

Le silence de la cage d’escalier l’abasourdissait soudainement, face au bruissement insolent des rues emplies de carnaval. Elle habitait au deuxième étage, et chaque marche lui paraissait frôler plus haut le paradis. Rhysand fleurait le tabac, dans l’étroitesse de tous leurs pas il glissait de nouveaux délices. Son cœur battait à tout casser, comme si ses côtes allaient céder derrière la digue de son visage. L’alcool avait tout rendu flou, une promesse de l’oubli, pourtant tout restait bien réel. Son invité la tenait là, il la serrait tout contre lui comme s’il était rivé à elle. Et elle aimait ça. Ce sentiment sourd et puissant qu’elle pouvait lui appartenir, juste un soir, juste une heure, dans la pénombre de ses draps. Qu’elle pouvait encrer sur sa peau le feu ardent de son envie juste pour entendre les feulements qui s’élèveraient dans la cour.
Enfin la porte surgit là. Un seuil paru infranchissable. Et Odalie, le front trop las, posa sa tête contre le battant. Sans laisser le temps à ses mains de chercher son trousseau de clés. Elle y était. Ils y étaient. C’était maintenant qu’elle décidait. Encore, qu’elle faisait ce choix renouvelé. C’était maintenant qu’elle ressentait, enfin, toute la généreuse imposture qu’elle avait vendu à cet homme.
Elle lui avait promis la vie, à demi-mot, lorsque sa main privée d’asile s’était réfugiée dans son dos. A la seconde où il rentrerait, il verrait qu’elle avait menti. Son appartement était vide, un catalogue de marchand de meubles où tout était si bien rangé. Pas de photos avec des copines, pas de vaisselle qui traînait. Non. Tout était anesthésié. La seule chaleur provenait de ses instruments de musique, qu’elle avait reclus dans un coin sans pouvoir prendre le temps d’en jouer. Non. Son appartement était vide de sens, vide de personnalité, vide. Comme son occupante.
S’il rentrait, il s’en rendrait compte, il verrait, il comprendrait. S’il rentrait il saurait qu’elle n’était qu’une pauvre âme égarée qui cherchait dans les yeux des autres une simple raison d’exister. Odalie n’invitait pas souvent des inconnus chez elle. Pas des inconnus qui comptaient. Seulement des ombres de passage, des amis qui savaient meubler tout le vide de cet endroit clos par la simple couleur de leur rire. Laisser les gens entrer chez elle lui avait toujours fait trop peur. Les murs, le sol étaient trop nus, trop privé d’elle, ils n’étaient qu’une toile de fond sur laquelle les autres projetaient. Comme elle. Elle n’était qu’une pâte à modeler, qu’une ombre chinoise, qu’un fantôme. Et quand Rhysand rentrerait il le réaliserait, et celle qu’il avait désirée se changerait en un cours d’eau à la clarté trop insipide.
Le front contre le bois de la porte, la sirène eut envie de pleurer.
Mais il était là dans son dos. La chaleur de Rhysand. Son bras autour de sa taille, qui ne lâchait rien. Et ses lèvres si loin, si proches, qui pouvaient susurrer encore bien des moments doux à venir. Relevant son bras droit dans son dos, elle agrippa de ses doigts froids la première chose qu’elle trouva. Une nuque. Douce, avec de petits cheveux légers qui venaient chatouiller sa paume.
Alors elle sut. Que rien d’autre n’avait d’importance. Que lorsqu’il franchirait le seuil, sans doute Rhysand ne verrait rien, que sa peau tiède, ses yeux brillants. Peut-être même n’allumeraient-ils pas la moindre source de lumière. Elle devait le laisser entrer. Cette certitude se fit impérieuse, parfum obsédant du tabac et de sa peau chaude sous ses doigts. Elle devait le laisser entrer, il ne serait pas le premier, il ne serait pas le dernier. Il n’y avait rien à savoir d’elle, qu’à cela ne tienne, il ne saurait rien. Il ne saurait qu’avec ses mains, avec sa langue, avec sa peau. Il ne saurait que le son feule de sa voix quand trône le désir, que le frisson sur son bas ventre quand il effleurerait là ses cuisses, que la bourbe infime de ses cils lorsqu’elle voulait encore de lui. Il ne saurait rien d’elle, et il saurait tout.
Alors elle ouvrit le loquet, et lorsqu’enfin s’ouvrit la porte elle s’engouffra dans l’espace chaud avec son désir dans les yeux. Quand la porte claqua derrière eux, elle se retourna vers son hôte et d’un geste fluide de celle qui l’avait cent fois répété, elle passa par-dessus sa tête le débardeur qui l’habillait. Là, dans le noir, avec son défi dans les yeux, sans prononcer le moindre mot.
Il n’y avait rien à savoir d’elle, pourtant Rhys savait déjà tout.


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Mer 5 Mai 2021 - 17:31

       

       

       Odalie  & Rhys
       You remind me of the world.  

Rhys n'avait peur de rien, Rhys avait peur de tout. L'ambivalence de ses émotions bataillait dans ses veines, à chaque pulsation de son cœur. La pénombre le recouvrait comme un manteau, il avait eu peur de s'y perdre, de se désintégrer dans l'obscurité, comme s'il n'était plus rien lui-même, qu'une ombre vaporeuse et dénuée de consistance. Il avait peur de ça, il avait envie de ça. S'y perdre, pour ne plus jamais rien ressentir. Mais le vide n'était pas moins douloureux que tout le reste. Odalie était ivre, sensuelle, silencieuse. Elle dégageait une tristesse indéfinissable qui se reflétait à la sienne, comme un miroir. Il la ressentait inconsciemment, dans son attitude fébrile, ses répliques brèves et sa façon d'appuyer son front contre la porte de son appartement, comme si un poids invisible l'accablait soudain. Sans doute était-elle assez ivre pour accepter d'inviter un djinn chez elle. Ou peut-être avait-elle atteint le point de rupture, un état de désespoir cynique où on inspirait à plein poumons les vapeurs toxiques, tant qu'elles nous faisaient du bien sur le moment, en se fichant des conséquences. Comme lui. Rhys n'avait pas envie de parler, lui non plus. Il désirait la toucher, l'envelopper de sa propre chaleur et la faire sienne, comme si Odalie représentait son élixir de vie. C'était en elle qu'il avait envie de se perdre. Dans le silence de cet immeuble, loin des bruits de la fête, ils se retrouvaient dans une bulle où le décor lui paraissait plus réel, moins flou, dangereusement authentique. Autant que le désir qui roulait en lui, comme des vagues agréables et encore douces, dès que leurs peaux s'effleuraient et que le parfum de la belle excitait ses sens.

Le bruit des claquements de portes le faisait toujours tressaillir. Son cœur se déchaînait dans sa poitrine, il avait envie de hurler, de marteler les murs de ses poings. Les traits de son visage se durcirent alors qu'il s'obligeait à chasser les images traumatisantes qui s'imposaient à son esprit. Devant lui, se trouvait Odalie. Odalie qui se débarrassait de son haut avec une sensualité provocatrice pendant qu'il écrasait d'un regard trop ombrageux mais des plus attentif. La vision qu'elle lui offrit apaisa ses tourments à la manière d'un shoot d'alcool fort qui le brûla agréablement. L'image de la sirène aux seins nus s'imposa dans ses pensées, jusqu'à prendre toute la place, il ne désirait plus songer à rien d'autre qu'à elle, à elle seule. Son expression était toujours insensible, dissimulée sous le masque de la rudesse, tandis qu'il s'approchait d'elle, posant ses mains sur les rondeurs qu'elle lui offrait. Sans attendre, il captura sa bouche, l'embrassant avec une passion qui le dépassa lui-même, alors que son corps entier s'embrasait contre le sien. Il ne la relâcha que pour se défaire lestement de sa veste, qui chuta sur le sol, dans un bruit sourd. Peu lui importait le décor des lieux, il n'avait pas même songé à lancer un regard autour de lui. On lui avait pourtant appris à prendre garde, à rechercher en priorité les portes ou fenêtres de sortie, dès qu'il pénétrait dans un nouveau lieu. Réflexe de survie en milieu hostile. Le monde entier était hostile pour un être tel que lui. Mais l'élan vital de Rhysand était entièrement dévolu à cette femme dont il parcourait le corps de caresses indécentes. Si ça devait causer sa perte, il n'en avait rien à foutre. Ses mains glissèrent contre ses cuisses pour mieux la soulever et l'arrimer à son corps. Son léger fardeau entre ses bras, il parcourut en quelques pas la pièce inconnue, plongée dans la pénombre, en quête d'un sofa où accueillir leurs corps enlacés.

Pas d'obstacle sur son chemin, le sofa qu'il rencontra était doux et confortable, c'était tout ce qui l'intéressait. Il y posa la belle, pour mieux recouvrir son corps du sien et goûter sa peau tiède, poser ses lèvres enfiévrées sur ses seins et en apprécier les contours. Sirène, sorcière, licorne, elle pouvait être n'importe quoi, cela n'avait pas la moindre importance. Pour lui, elle était Odalie, la vraie Odalie, et même s'il ne la connaissait pas, même s'ils n'avaient échangés que quelques murmures, elle représentait l'unique drogue à laquelle il voulait se défoncer. Dans leur chute sur le sofa, la jupe de la belle s'était retroussée de manière provocante et Rhys se redressa sur ses genoux, à moitié sur elle, le temps de se débarrasser de son t-shirt. Son regard s'égara sur le corps sensuellement allongé sous le sien, les muscles soudainement un peu raides. Son torse glabre et bien sculpté dévoilait des tatouages discrets, lune et soleil, mais aussi larmes sombres et souvenirs lugubres. Les lumières étaient éteintes et la pénombre y posait son voile pour dissimuler la laideur des maux. Leurs souffles se rejoignirent, peau contre peau, et Rhys dégrafa sa ceinture, sans même y songer.

       
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Pouvoirs/capacités : SIRENE ♦ spécialisée dans la manipulation d'autrui par le son de sa voix
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Lun 17 Mai 2021 - 0:08
You remind me of the world.
Odalie x Rhysand

Il aurait pu être un Chasseur, envoyé pour causer sa perte, elle s’en moquait. Elle s’en moquait en cet instant, elle s’en moquerait dans les suivants, dans chaque battement de cœur infime qui lui trouerait le silence. Il aurait pu être un Chasseur, présent pour lui ravir son souffle, elle mourrait avec un sourire. Dans la pénombre à demi-nue de l’appartement sublimé, Rhysand devenait son empire, la drogue de ses sens enivrés. Parce qu’il se tenait devant elle, prunelles luisantes au clair-obscur. Parce que son être tombait, ouvert, comme un livre aux pieds d’Odalie, une histoire doucereuse et triste dans laquelle elle pourrait plonger. Si elle avait voulu des mots. Or seul leur silence était roi.
Les mots apportaient la tempête. S’il lui parlait, elle nagerait dans les eaux troubles de ce qu’il était ; et ce qu’elle voyait suffisait, elle n’avait pas besoin de plus. La brune sentait les yeux de Rhys qui l’effleuraient de leurs désirs ; comme un miroir follâtre au sien, pulsant dans ses côtes et ses reins.
Le brun la fixait en silence, son visage clos comme une énigme. Un fol rayon de lune amère vint s’accrocher à l’une des boucles qui parsemaient d’ombres son front. Il était beau. Ca la heurta dans son ivresse, comme une promesse faite à la nuit. Il était beau et tout le reste semblait dénué d’importance. Il était beau, dangereusement proche, douloureusement enivrant quand ses lèvres bien ajustées vinrent dévorer un corps brûlant. Son esprit cessa d’inspirer, toute à l’étreinte feule et superbe qu’on lui donnait en offertoire.
Odalie entendit à peine le son mat d’une veste qui tombe. Les yeux mi-clos, les deux mains jointes dans la nuque de cet autre fou, la sirène sentit au plexus son collier d’eau de mer rouler. Mais ça n’avait plus d’importance. Qu’il la brûle vive ou la consacre, au fond le résultat intense de leurs salives qui se mêlaient ne serait qu’un cadeau de plus. Elle se sentit soulever du sol, et eut un sourire impudent en pensant à toutes ces sirènes qui voulaient qu’on leur rende leurs ailes. Inutile de les déployer quand il suffisait d’un Rhysand pour fuir dans les nuages bleutés.
En retombant sur le sofa, elle battit vaguement des paupières tandis qu’un Rhysand incertain faisait passer par-dessus tête le tissu qui les séparait. La lumière blafarde éclaira un torse imberbe mais marqué d’un million de souvenirs avares.
Brièvement la sirène osa se demander qui il était, mais quand la peau de Rhys enfin trouva le contact de la sienne, toutes ses pensées s’enfuirent d’un bond.

Ses chaussures tombèrent sur le sol ; elle n’y prêta guère attention. Elle était devenue brasier, tourbillon ardent et nuptial qui engloutirait sa raison. La peau de Rhys, son odeur emplissant la pièce, les doux frissonnements sous ses doigts et sa tension indélébile comme celle d’un violon qu’on accorde. Il était tout entier pour elle, sa camisole, sa rédemption, la puissance brute de leurs instants. Odalie en voulait encore.
Ses cheveux comme une auréole de bonheur sombre sur le sofa, elle fit glisser d’une main habile le pantalon les séparant. Plus rien, jamais, aucune barrière ; il était entré à présent dans son appartement funèbre. Plus rien ne pouvait séparer, plus rien ne devait séparer, ses lèvres une ancre à la dérive pour tous ces instants barbouillés. Elle dénoua sa jupe aussi, au portefeuille sophistiqué, parce que soudain dans la noirceur le tissu lui semblait impie, se dressant entre elle et Rhysand comme les barreaux d’une cage infâme.
Elle le voulait. Ici, maintenant, comme une soif inextinguible. Soif de Rhysand, soif de sa peau. Elle le voulait, ici, maintenant, dans cet oubli indissoluble où l’avait noyée la nuit noire. Elle le voulait comme une chanson qu’elle devait apprendre par cœur, comme un poème gravé à l’encre indélébile de ses soupirs. Elle le voulait d’un soupir rauque, d’une paresse adroite de la main, elle voulait se noyer en lui comme l’alcool l’avait engloutie, pour sentir une seconde de plus dans l’essoufflement de leurs chairs que le monde autour la voyait.
Pourtant elle était trop perdue, trop ivre pour lui exprimer. Alors elle se fondit en lui, scellant sa bouche contre la sienne, sa peau brune contre une autre, claire, comme une promesse anonyme. Et s’il fallait qu’elle dénature la raison même de son désir, et s’il fallait qu’elle oublie, seule, le simple prénom de sa quête, elle le ferait sans même broncher. Parce que derrière toutes les tricheries, l’écran de fumée, la nuit noire, une seule peur l’aiguillait encore. Dans la détresse de ses soupirs, les caresses pressantes de ses doigts, la terreur implicite immense qui dansait derrière ses iris.
Odalie rageait qu’il la veuille parce qu’elle avait peur qu’il l’haïsse.


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Jeu 1 Juil 2021 - 19:19

You remind me of the world.  
Rhys & Odalie

« And if all of this is dragging you under, I'll remind you of the world and its wonder, I'm just prayin' we can figure this out, These bitter dreams, they seem to last, And even though it's in the past, I know it's hard for you to talk, Bare your soul and open up » (TW EROTISME)
Ils auraient pu jouer à un jeu, s'habiller de mirages, prétendre à une autre identité, à d'autres sentiments. Il lui aurait tourné autour, elle aurait feinté, il aurait louvoyé. Ils se seraient chuchoté des mensonges au creux de l'oreille en faisant semblant d'y croire, ils se seraient grimés comme le faisaient tous ces gens déguisés autour d'eux. Au rythme des musiques du carnaval, ils auraient dansé sur les pavés multicolores, se fondant parmi la foule, comme des personnages anonymes et dénués de toute profondeur. Et peut-être qu'ils se seraient séparés, sans rien garder en mémoire que les sons festifs qui les avaient entourés.

Mais dans cet appartement, aucun instrument ni aucun chant ne venait recouvrir leurs soupirs ni le bruit de leurs baisers. Le silence habillait tout l'espace extérieur et lui permettait d'être attentif aux moindres sons. Celui de la fermeture éclair qui se dézippe. Celui des ressorts du canapé, grinçant doucement sous leur poids. Celui des tissus qui se froissent, jean entortillé et jupe fluide. Celui de leurs lèvres jointes, des caresses contre leurs peaux chaudes. Celui de la réalité. Entre ses cils, Rhys apercevait les paupières closes d'Odalie, si proche des siennes et il cru distinguer ses prunelles brillantes, l'espace d'un instant. Il libéra sa bouche et dans une caresse féline, son visage glissa contre sa joue, pour mieux fondre contre le creux de son épaule et savourer le goût de sa peau.

S'imprégnant de l'instant, il prenait conscience de la présence de ce corps désirable qui se pressait contre le sien, sensible aux caresses de ses paumes qui le découvraient. Il était ici et maintenant. Les laboratoires angoissants n'existaient plus, relégués dans les fin fonds de sa conscience. Dans une inspiration, Rhysand puisa une nouvelle bouffée de son parfum, avant de se redresser légèrement pour se débarrasser lestement des derniers remparts de tissu. Chaussures et jean chutèrent au sol. Dans la pénombre, il en profita pour nourrir son regard des courbes de la sirène dont le collier reconnaissable ornait sa peau nue. Il n'y prit pas vraiment garde, tandis qu'il se penchait à nouveau vers elle, que ses mains parcouraient son corps, appréciant seulement la beauté de son visage, la grâce de sa posture et la sensualité de ses formes. Rhys était abîmé mais il ne s'agissait pas uniquement de son enveloppe extérieure. Certes, son corps de djinn était fragile, mais les plaies et les ecchymoses finiraient pas guérir et disparaître. En revanche, les blessures de son esprit étaient beaucoup plus profondes alors qu'il s'était retrouvé face à face avec ses propres faiblesses, seul avec ses démons intérieurs. Rhys sentait sale, meurtri et perdu. Mais dans les bras d'Odalie, dans le parfum de ses cheveux, le goût de ses lèvres et la douceur de ses caresses, il gagnait un nouvel élan vital. Brutale, brûlante, revigorante, la vie se rappelait à lui, attisée par la flamme de la sensualité.

L'odeur sensuelle de la sirène le shootait, mieux que ne l'aurait fait n'importe quelle came parce qu'elle éveillait en lui des émotions oubliées. Le plaisir d'être vivant. Rhys avait besoin d'être touché, enveloppé, étreint. Il voulait être bercé par la musique de ses soupirs, alors que ses lèvres caressaient le galbe de ses seins, savourant leur texture ferme et douce. Le désir brûlait dans son ventre tandis que sa main descendait explorer celui de la sirène, longeant ses côtes de caresses légères, jusqu'à venir rôder dans une zone plus intime. Et tandis que ses doigts s’immisçaient sous la dentelle, en quête de sa chaleur, il revint vers ses lèvres pour y puiser un nouveau souffle vital. Les pensées disparaissaient en même temps que la laideur du monde, pendant que les sensations physiques prenaient toute la place. Quand ses phalanges vinrent à la rencontre de sa douceur, il chercha un accord dans ses yeux mi-clos avant de la découvrir plus profondément, à l'écoute des réponses de son corps. Il percevait les battements du cœur d'Odalie contre le sien, les moindres frémissements de sa peau, pressée contre la sienne, moite de leurs désirs réciproques, tandis que ses doigts se faisaient plus intrusifs, assurés, attentifs.
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Mar 27 Juil 2021 - 15:43
You remind me of the world.
Odalie x Rhysand

TW : érotisme.

Vue. Dans la demi-obscurité, la pénombre trop narcissique qu’elle avait façonné pour eux, les ombres devenaient éclats. Chaque mouvement prenait les étoiles pour les faire miroiter sur eux. Rhysand, clarté comme un nuage, les formes de son torse glabre qui prenaient le dessus sur elle. Entre deux battements de cils elle pouvait l’observer, encore, dans la beauté pure de la chair qu’il avait jeté à la brune. Odalie le dévisageait, son empreinte fraîche sur sa rétine, les yeux ouverts sur le plafond, sur ses lèvres, sur tout son corps. Il était tellement beau qu’elle aurait pu pleurer, pleurer devant un tel point d’orgue. Sans même qu’elle comprenne trop comment, le djinn était sur elle, dans elle, le tissu un lointain souvenir tandis que dans leur nudité l’univers s’offrait à eux deux. Elle tourna les yeux vers les ombres qui se projetaient sur le mur. Dehors c’était le carnaval, les cotillons multicolores ; dedans il n’y avait que l’ombre, leurs ombres qui se mélangeaient et qui leur dessinaient ensemble sur le mur un spectacle proche. Proche et à milles lieues d’Odalie et Rhysand.
Sa beauté était un cadeau, sa beauté était un fardeau qu’elle voulait l’aider à porter. Sa beauté était une injure qui la fit gémir doucement.
La sirène ferma les yeux.
« Oui. »
Ouïe. Tout était un brun concerto, leurs halètements qui se mêlaient, le glissement de leurs peaux fébriles comme autant de percussions vives. Parfois, là crevant le silence, il y avait un râle de Rhysand, il y avait un cri sur leurs lèvres que l’autre recueillait aussitôt dans un baiser indescriptible. Son cœur cognait, un tambourin, qui ne voulait que s’échapper du silence aigri de ses côtes. Leurs intimités mélangées se faisaient thème et contre-thème, une symphonie aux milles parures, une fugue qu’elle avait trop fui. Ecoutant en silence leurs rêves qui se fêlaient l’un contre l’autre pour laisser passer la musique, Odalie savoura encore la seule volupté souveraine dont les sons emplissaient la pièce. Dehors dans les rues animées résonnaient des milliers de cors, mais aucun ne la comblerait autant que le corps de Rhysand. Ses harmonies, ses douces folies.
La succion fragile de ses lèvres autour des tétons de la brune, tandis qu’elle murmurait encore.
« Oui. »
Goût. Elle voulait goûter tout son corps. La moiteur salée de sueur qu’avaient pris les pans de sa peau. La texture de la chair de poule contre les papilles de sa langue. Elle voulait tout embrasser, tout savourer, comme un dessert au restaurant qu’on a attendu trop longtemps. Il était une glace d’été, du sucre cotonneux, bouillant, il était tout et rien encore. Même l’air semblait trop différent, alors qu’elle aspirait vorace les embruns laissés au hasard, c’était comme si tout l’univers avait pris la saveur du miel. Un miel qui pansait tout son être, un miel qui coulait sur Rhysand qu’elle aurait embrassé partout sans jamais pouvoir s’en lasser. Dehors, le sucre du caramel, du popcorn, des barbe à papa. Ici, la saveur de Rhysand, les douces promesses de ses baisers, chaque bout de peau qu’elle explorait avec ses lèvres pour piolet.
Parfois elle devait rompre le charme, lever la tête pour inspirer, ne pas perdre entièrement le souffle qui l’unissait à l’horizon. Pourtant il était si tentant de s’y noyer et d’y rester, blottie dans les embruns moirés dont le djinn emplissait la pièce.
« Oui. »
Odorat. Elle inspirait à pleins poumons, se repaissant des flaveurs tristes que dégageait son amant. Le musc étrange, le sel glacé, la tendre odeur du désespoir. Ils étaient perdus, perdus, perdus, naviguant comme à vue de nez, incapable de trop savoir où tout cela les mènerait. Perdue dans tout un tourbillon de moments antérieurs déchus, arquée dans la tremblance sublime qu’elle ne pouvait plus contenir. Aucune des senteurs n’était laide, aucune des senteurs ne puait ; elles étaient eux, ils étaient elles, Odalie se noyait dedans avec ses poumons pleins de Rhys. Comme tout d’elle était plein de lui. Dehors l’urine, la poudre, l’alcool. Dedans, leurs corps comme seuls parfums pour les tenir l’un contre l’autre.
Ils étaient une simple ombre double, un spectacle son et lumières qui se projetait sur les murs tandis que leurs corps s’exploraient.
« Oui. »
Toucher. Les yeux fermés, abandonnée, il ne restait plus qu’un seul sens, celui qui la liait à lui. La poitrine dressée vers le ciel comme un hommage à leurs ébats, les frissons parcourant leurs nuques comme des mirages de pacotille. Les doigts de Rhysand dans ses cuisses qui venaient trouver à la source la drogue la plus dure et hostile. Le corps de Rhysand tout entier, réagissant à son contact aussi violemment que follement. Il sembla s’écouler mille ans avant qu’enfin il ne la prenne, le rythme de leurs va-et-vient, le frottement du tissu tressé sous la peau de son dos fragile. Il sembla s’écouler mille ans avant qu’enfin il ne la prenne, et pourtant dès lors qu’il le fit elle eut la sensation étrange que là serait toujours sa place, qu’il n’y avait pas d’autres endroits où décemment sur la planète Rhysand pouvait mieux se trouver.
Elle flottait sur un canot gris où ils étaient seuls tous les deux, où n’existaient dans le silence que leurs râles qui montaient aux astres et les mouvements de leurs bassins qui puisaient dans chaque jour de doute la force de s’aimer encore. Ondulation, envol, émoi.
Cela dura quelques secondes, ou bien un millier d’heures peut-être.
Odalie se sentit cueillie par un orgasme transperçant, qui lui déchira tout le corps pour la reconstruire à nouveau. Rhysand tomba doucement sur elle, la sueur de son torse blanc venant comprimer sa poitrine. Sans réfléchir, elle le serra. Elle le serra de toutes ses forces, pour ne pas le laisser partir. Pour ne pas le laisser s’enfuir. Pour ne pas le laisser l’abandonner, là, sur le divan, étourdie de mille sensations qu’il n’avait pas voulu garder.
Elle n’avait pas envie qu’il parte.

Dérivant sur ses sensations, tremblante encore un long moment du désir immense entêtant que le jeune homme avait comblé, Odalie contempla le faîte du plafond qui les surplombait. La gorge sèche, les yeux ouverts sur des pensées qu’elle n’avait plus, enfin elle se sentait comprise, enfin elle se sentait chez elle. Et elle aurait pu en pleurer si elle avait été moins fière.
Finalement elle papillonna, lentement desserra les bras pour laisser au djinn, s’il voulait, la possibilité fatale de pouvoir se dégager d’elle. Nouée par les cris délicieux qu’elle avait tendus dans la nuit, la brune dût se racler la gorge avant de pouvoir lui parler.
« Tu veux … tu veux quelque chose à boire ? »


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