Temporalité
Nous sommes en 2022 It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh 1050276528
Groupes à prendre
Nous cherchons activement des cerbères et des hybrides It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh 1639275293
Le Deal du moment :
Smartphone 6,8″ Samsung Galaxy S23 Ultra 256Go ...
Voir le deal
799 €

MEMBRE ◊ RESISTANCE
Caliban Mandrake
Caliban Mandrake
MEMBRE ◊ RESISTANCE
Personnage
:
It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh L3bm

❋ ❋ ❋

It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh B1af47c16fd9d009b498bdcadb64fc5a280b1bfa

❋ ❋ ❋

It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh 4ilh


Pseudo / Pronoms : Valhdia /elle
Messages : 259
Âge : 37 ANS (03/10/1984) ❋ déjà aussi vieux qu'il est grand
Nom rebelle : BYZANCE
Nombre de dés : air ❋ 5, feu ❋ 1
Résidence : WASHINGTON ❋ en transit entre toutes les planques établies par la Résistance
Profession : FUGITIF ❋ anciennement greffier
Faceclaim : Sam Claflin
Pouvoirs/capacités : NYMPHE ❋ guide parmi les vents et les souffles
Crédits : unfinishedfairytales (ava), adamantium (aes cal), self (aes caeliban).
Disponibilité RP : Alec, Caelan, Erin, Shoshana, Viktoria, toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Nova-Blue & Jasper & Borée
Points : 267
Joueur•se

It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh Empty It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh

Mar 26 Jan 2021 - 9:19
It’s been a long day without you my friend.
Caliban x Minh

Washington, 2018.

En retrouvant ces rues, ces devantures qu’il connaissait si bien, Caliban dut se rendre à l’évidence. Dans tout le District of Columbia, une seule chose avait changé durant son absence ; lui-même. Avec amertume il songea combien ces dernières années, d’un œil extérieur, n’étaient que d’étranges allers-retours. Washington-Houston, Houston-Washington. Deux villes, deux ambiances. Thaddeus et Caliban.
La ville était la même. Mais lui, dans le hasard imparfait des rues, regard hagard et mains enfoncées dans les poches, n’était plus qu’un étranger. Oh, il était bien revenu, ces dernières années. Quelques allers-retours depuis Houston, pour voir ses amis, Caelan surtout qu’il s’en voulait d’avoir laissé, et tous ces noms du Nymph Garden qui se perdaient dans l’ombre de l’anonymat. Pour autant, le nymphe se sentait inconnu. Inconnu de ces rues, inconnus de ces gens. Inconnu de lui-même, surtout.
Qu’aurait-il fait, sinon revenir ?
Sa mère était morte. Son père était handicapé à vie. Par sa faute. Que restait-il pour lui au Texas, que des souvenirs avortés de ce qui aurait pu être si … non. Pas de si. Cal était revenu. Rentré, même. Puisqu’il s’était toujours plus senti chez lui à Washington qu’à Houston, dans la demeure familiale où il avait une chambre à lui. Son appartement actuel n’avait pas de chambre. Juste une pièce, une pièce unique, dans laquelle il avait posé au sol un matelas et aménagé une kitchenette. Ce n’était rien, à 34 ans et avec un métier aussi stable que le sien, il aurait pu trouver mieux. Mais ce n’était qu’un début. Le début d’un début. Une préface de début.

Le crâne du guide des airs était en ébullition. Si Casey avait vu ça ! Les pensées tourbillonnaient dans sa tête en des volutes de feuilles d’automne. Dans une autre vie, le greffier aurait pu être Euros, dieu grec du vent automnal et de la mélancolie. Était-ce seulement de la mélancolie ? Cette agitation muette dans les tréfonds de se conscience, qui criait sans demander si elle avait droit de faire du bruit.
Non, le crâne de Caliban était en ébullition parce qu’il allait quelque part où il n’était vraiment pas sûr qu’on allait bien le recevoir. La gorgone, avec qui il avait combattu durant la guerre, n’avait pas donné de nouvelles depuis des mois. Lui non plus, d’ailleurs ; mais ce n’était pas sa faute, il avait perdu son numéro. Et perdu le courage de venir lui rendre visite comme il le faisait ce jour-là. Désormais sa mère était morte, et la seule qui pouvait se targuer de connaître Cal depuis longtemps était incontestablement Minh.
Au milieu de cette vie venteuse, prise d’assaut par le mistral et par les alizés, Minh était un roc, un monolithe. Il l’avait toujours admirée pour ça ; la force avec laquelle elle croyait en ses idées, la manière dont elle se fondait dans la Toile et défendait le bien de tous. Des idées dans lesquels il se reconnaissait, un contact qui l’apaisait.
A l’aune des combats, Caliban avait ressenti cet étrange sentiment pour la jeune gorgone qu’elle était alors. Un mouvement dans la poitrine. Une envie d’être près d’elle. Cette attirance qu’il aurait voulue réciproque. Ils en avaient passé des après-midi, suite aux affrontements, à reconstruire ensemble sur les décombres de l’Ancien Monde quelque chose de meilleur et de nouveau pour tous.
Et puis sa mère était tombée malade. Il était parti. Il avait prévenu Minh de son départ, à défaut de pouvoir mettre des mots sur tous ses sentiments. Il avait tenté de garder le contact, mais leur relation était, de presque fusionnelle, passée à la distance. La brune paraissait en colère. A vrai dire, Cal aurait compris sa colère. Mais son silence lui faisait mal. Un peu plus mal qu’il ne l’aurait voulu.
L’immeuble était pareil à son souvenir, élancé, avec une haute porte en bois qu’avaient tapissé les années. Sur le côté, comme dissimulées à la vue des regards, un ensemble de sonnettes dont l’une portait le nom « Marshall ».
Le nymphe eut un pâle sourire. Quelque part, au fond de lui, il aurait été soulagé que la demoiselle n’habite plus là. Cela lui aurait évité cette reprise de contact maladroite, alors que tout en lui se déplaçait, alors que les piliers de son existence venaient de vaciller. Néanmoins, il n’était pas sûr que cela aurait changé grand-chose. Et il avait infiniment besoin de reconstruire tous ces piliers.
Alors il sonna.
De l’autre côté de l’interphone, il entend un grésillement et une voix incompréhensible qu’il devine être celle de Minh. Trop tard pour faire marche arrière, Cal. Beaucoup trop tard.
« C’est moi. »
Il aurait pu se gifler mentalement. Evidemment que c'était lui. Minh connaissait sûrement des dizaines de personnes, des centaines, un « moi » aurait pu être n’importe qui. Peut-être même la gorgone n’habitait-elle plus seule, qu’en quelque temps elle partageait sa couche avec un homme qui avait su l’aimer sans se taire, sans partir à l’autre bout du pays. Le nymphe se maudit en silence de ne pas avoir simplement téléphoné. Il aurait retrouvé son numéro sur internet, quelque part. Peut-être même pris contact sur Facebook. Mais il était là désormais.
« Pardon, c’est Cal. Caliban. Mandrake. »
Et elle dût voir qui il était, puisque la porte pivota.

avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh Empty Re: It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh

Dim 7 Fév 2021 - 16:58

It's been a long day without you my friend.

Minh n’était pas en colère. La colère était un sentiment chaud, un brouet fumant d’émotions, une soupe primordiale de transports incendiaires. Et la gorgone mettait un point d’honneur à bien laisser refroidir ses sentiments. Elle s’isolait pour les laisser décanter tranquillement, et au bout d’un certain temps ils finissaient par retrouver leur température naturelle. Le point de congélation, de préférence. Minh refusait poliment l’entrée dans son cœur à tout type d’émotion entraînant des réactions exagérées ou irrationnelles. Elle reconnaissait qu’il existait des colères saines, bien entendu. De justes fureurs, des courroux légitimes. De ceux qui élevaient une cause ou un peuple. Mais ils étaient réfléchis, c’était là une différence fondamentale. Rien à voir avec ces élans passionnés capables de mener une âme à sa perte. Pour autant, elle ne méprisait pas les grands enflammés. Ils avaient leur charme. Leur utilité, même. Dans certains cas, le monde avait aussi besoin de ces mines à fragmentation capables d’exploser pour un faux-pas. Minh n’en faisait pas partie, voilà tout.

C’était une soirée tranquille. Une anomalie dans l’emploi du temps de Minh, dont les nuits étaient souvent presque aussi remplies que les jours. Aujourd’hui, Noura et Adewale, les cofondateurs de l’association, l’avaient pratiquement forcée à prendre ce jour de congé. Elle s’effilochait lentement sous leurs yeux, fil par fil, et ils craignaient qu’elle ne s’use jusqu’à la trame. C’était un milieu dans lequel il fallait savoir s’arrêter. Prendre du recul, se ressourcer, vivre sa propre vie. Le seul problème, c’était qu’en dehors de l’asso et de sa sororité, Minh n’avait pas vraiment de vie. Ses amis étaient — pour la plupart — ses collègues. Elle voyait peu ses parents. Elle ne cultivait pas vraiment de loisirs. Son studio ressemblait plus à une chambre monacale qu’à un cocon douillet. Que pouvait-elle bien faire de cette succession d’heures mornes ? Le matin, elle était partie courir. Ce n’était pas une activité qu’elle appréciait particulièrement et elle s’en acquittait comme on se brosserait les dents, par mesure d’hygiène. Il fallait qu’elle se maintienne en forme, parce qu’elle s’acharnait également à poursuivre son entraînement martial. Ses progrès étaient lents. Plus tard, elle avait emporté un livre au parc et s’était efforcée un moment de le lire. Sans grand succès : son esprit ne pouvait s’empêcher de dériver vers les murmures de la Toile pour y capter des bribes de conversations qui ne lui étaient pas personnellement destinées. Elle se laissait distraire par un rien : un chien errant, des promeneurs, les piaillements suraigus d’un groupe d’enfants qui se poursuivaient entre les modules de jeu. Elle n’y arrivait plus. Minh avait pourtant été une grande lectrice. Autrefois. Les univers imaginaires faisaient office de refuge durant les longues années de solitude à l’école. Il fallait bien meubler les récréations, les repas, les trajets en bus. Aujourd’hui, elle n’était plus seule. Plus jamais. N’est-ce pas ? Ensuite, elle avait flâné un moment en ville, essayé des vêtements qu’elle n’avait pas envie d’acheter, mangé une salade dans un fast-food (une aberration en soi, mais elle n’était plus à ça près), et elle avait fini par rentrer chez elle. Les nuages s’étaient amoncelés dans le ciel durant l’après-midi, assombrissant encore l’atmosphère de son appartement. Au comble de l’ennui, elle avait confectionné une cible à partir d’un vieux morceau d’aggloméré, l’avait accrochée à un mur dans sa chambre, et s’était entraînée au lancer avec divers ustensiles. Tout était une histoire de densité et de répartition du poids. Il fallait comprendre l’objet pour savoir comment l’orienter, avec quelle force le projeter. Il lui semblait que l’exercice devenait de plus en plus naturel. Cette journée n’en finissait plus. Minh luttait de toutes ses forces contre la tentation d’aller faire un tour à l’asso. Noura avait bien répété qu’elle ne voulait pas la voir poser un orteil au bureau ou près d’une salle de shoot. Peut-être pourrait-elle se faire couler un bain ? Mais la perspective de rester allongée sans but dans un bouillon mousseux lui donnait plutôt envie de s’y noyer. Quand la sonnette retentit soudain, brisant le silence assourdissant de son existence, elle se rua presque sur l’interphone. Peut-être Adewole passait-il lui donner des nouvelles ? Ou Cynthia, après sa journée ? La voix grésillante à l’autre bout de la ligne était masculine. Familière, mais elle ne parvint pas tout de suite à la replacer. De toute façon, à ce stade, elle aurait ouvert à n’importe qui. L’inconnu acheva toutefois de se présenter avant qu’elle n’ait le temps de déverrouiller l’entrée. Caliban. Un prénom surgi comme une gifle, sans autre avertissement. Un prénom qu’elle n’avait pas prononcé depuis plusieurs mois, qu’elle s’était ensuite forcée à ne plus penser. Ce qui n’existe pas ne fait pas mal. Pourquoi revenait-il maintenant ? Pourquoi n’avait-il pas appelé avant ? Elle aurait pu se préparer. Sortir tranquillement la boîte mentale dans laquelle elle l’avait remisé pour la réorganiser en petites piles propres et nettes. Débarquer comme ça c’était un peu se présenter au réveil, et risquer de la surprendre les sentiments encore tout ébouriffés. Pour autant, elle n’hésita pas avant d’appuyer sur le bouton d’ouverture.

Ils ne s’étaient pas vus depuis plus d’un an — et encore, en coup de vent, avant qu’il ne reprenne un portail pour Houston, et cette rencontre lui avait laissé une plus grande impression de vide que lorsqu’il était absent —, ne s’étaient pas téléphonés depuis plusieurs mois. Elle s’était résignée, comme avec les autres. Ses parents biologiques, Rhea, Abi, et maintenant Cal… Elle faisait fuir tout le monde, c’était un fait qu’elle avait fini par admettre avec froideur. Quelque chose en elle… Quelque chose en elle, dans son essence-même, devait être profondément répulsif. Elle n’y pouvait rien. Elle avait déjà tenté de changer, mais on ne pouvait pas contrôler les réactions des autres. La seule chose qu’elle pouvait réellement contrôler, c’était elle-même. Ne pas s’enflammer. Vivre dans une tiédeur perpétuelle et inoffensive. Dans le cas de Caliban, la tiédeur lui paraissait encore trop périlleuse. Un lac gelé serait plus sûr.

Derrière la porte, Minh attendit d’entendre la porte de l’ascenseur s’ouvrir en grinçant avant d’entrebâiller la sienne. Les yeux légèrement plissés, comme pour se protéger de cette vision surgie d’une autre époque, elle s’effaça à son approche pour le laisser entrer.

« Ça fait longtemps. »

Les mots étaient plats, ils rendaient un son creux. Elle avait délibérément évité de lui dire bonjour, pour ne pas leur laisser la moindre opportunité d’effusions malvenues.

« Tu veux… boire quelque chose ? »

Une proposition piège : son frigo et ses placards étaient souvent aux trois-quarts vides. Elle devait bien avoir un sachet de thé quelque part, ou un fond de jus de fruit ? Peut-être même une bouteille d’eau pétillante entamée, s’ils étaient chanceux. D’un geste machinal, elle repoussa le gros mamba noir qui ne cessait de couler ses anneaux devant ses yeux, et braqua un regard impénétrable sur Caliban. Il devait y avoir une raison à sa présence inopinée chez elle. La gorgone attendait simplement qu’il la révèle.


egotrip



MEMBRE ◊ RESISTANCE
Caliban Mandrake
Caliban Mandrake
MEMBRE ◊ RESISTANCE
Personnage
:
It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh L3bm

❋ ❋ ❋

It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh B1af47c16fd9d009b498bdcadb64fc5a280b1bfa

❋ ❋ ❋

It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh 4ilh


Pseudo / Pronoms : Valhdia /elle
Messages : 259
Âge : 37 ANS (03/10/1984) ❋ déjà aussi vieux qu'il est grand
Nom rebelle : BYZANCE
Nombre de dés : air ❋ 5, feu ❋ 1
Résidence : WASHINGTON ❋ en transit entre toutes les planques établies par la Résistance
Profession : FUGITIF ❋ anciennement greffier
Faceclaim : Sam Claflin
Pouvoirs/capacités : NYMPHE ❋ guide parmi les vents et les souffles
Crédits : unfinishedfairytales (ava), adamantium (aes cal), self (aes caeliban).
Disponibilité RP : Alec, Caelan, Erin, Shoshana, Viktoria, toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Nova-Blue & Jasper & Borée
Points : 267
Joueur•se

It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh Empty Re: It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh

Mer 10 Fév 2021 - 13:31
It’s been a long day without you my friend.
Caliban x Minh

L’ascenseur semblait dater du siècle dernier, de ceux avec les boutons des étages qui ne s’allumaient pas. Pour un peu, on se serait attendu à devoir tirer un rideau de fer à croisillons pour en clore l’habitacle. Caliban connaissait ces lieux, ces places, pourtant rien ne l’avait préparé à l’assaut des souvenirs qui rejaillirent dans son esprit. Minh. La gorgone à l’âme entière qu’il avait tant admiré. A laquelle il avait tant pensé, depuis son départ. Si seulement … si seulement sa mère n’était pas tombée malade, dieu seul savait ce qui se serait passé entre eux. Mais le cancer l’avait ravie, Cal était rentré à Houston, et tout ce qu’ils construisaient avec Minh s’était retrouvé soufflé par un vent des plus détestables.
La porte de l’ascenseur s’ouvrit en grinçant.
Fut un temps, il connaissait ce grincement par cœur. Il connaissait ce couloir par cœur. Il connaissait Minh par cœur. Aujourd’hui, il avait tout gâché. Il n’avait pas appelé, il n’avait pas écrit. Il avait tenté, maladroitement, de garder contact, de lui montrer qu’il l’estimait. Mais le nymphe était trop maladroit, et la gorgone trop estimée. Leurs dernières entrevues avaient laissé à Cal un goût de cendre dans la bouche, comme un feu que l’on aurait éteint avant même de l’avoir allumé. Un foyer soigneusement préparé, sur lequel il avait versé avec douceur ses sentiments indescriptibles au lendemain de la grande guerre, prêt à faire craquer l’allumette. Et puis Cal avait été le vent au lieu d’être le feu, il n’avait pas su aller au bout, il était parti, bêtement, tristement, lâchement sans doute. Laissant à Minh une part de lui qui le maintenait à Washington.
Sur le palier la panique l’envahit. Finalement, était-ce une si bonne idée que de la revoir ? Elle devait être, et avec raison, en colère contre lui. Ou bien, pire, indifférente, désabusée, glacée. Il aurait dû appeler. Il aurait dû prévenir. Il aurait dû demander l’autorisation, la permission, avant de présenter sous ces yeux ardents un visage que la gorgone aurait peut-être préféré oublier. D’une main chancelante, le nymphe massa les plis soucieux de son front clair.
La porte était déjà ouverte sur un appartement que Caliban, jadis, avait tant parcouru. Il était mauvais pour ça, pour les retrouvailles. Il aurait voulu, reculer, s’excuser, rentrer chez lui. Mais la porte était ouverte, et dans son embrasure enfin la silhouette d’un émoi passé.
« Minh. »
Son prénom, une syllabe unique que ses lèvres ourlées reconnurent. Tout en elle criait la familiarité, tout en elle criait l’inconnu. Cal avait honte, Cal avait peur. Il avait froid soudainement, sous le regard neutre de la brune. Elle n’avait pas changé, ou si peu. Juste ses cheveux, un peu plus longs. Quelques encres de plus qu’on discernait sous ses vêtements. Juste ses yeux, un peu plus profonds.

Les mots ne furent d’aucun secours, alors le nymphe se contenta d’entrer. Un pied après l’autre, il essuya soigneusement ses semelles sur le paillasson de son amie. Pouvait-on seulement parler d’amie ?
« Oui, ça fait longtemps. Trop longtemps. »
Un millier de pardons, de mots d’excuse qui n’excusaient rien, se pressèrent contre son palais. Il les ravala. Parce qu’il n’avait pas d’excuse, en réalité. Pas d’excuse pour l’avoir laissée là, pas d’excuse pour l’avoir laissée sans nouvelles. Pas d’excuse tout court.
« Non, ça va aller. Tu es gentille. »
Tu es gentille. Bien sûr qu’elle était gentille. Les gens ne changeaient pas à ce point, Cal. Il aurait pu se gifler d’être aussi idiot, aussi gauche, lui qui devant le Conseil souvent devait porter ses opinions. Quel con. Démuni comme un marmot devant une fille qui lui avait plu. Sans savoir quoi dire.
Déjà la raison de sa présence, la raison de sa visite s’effaçait. Pourquoi ? Il devait y avoir un pourquoi, c’était cela que Minh attendait. Efficace, impénétrable. Emmurée, ne laissant rien filtrer, impossible de connaître la teneur de ce tourbillon derrière les prunelles sombres de son interlocutrice.
Avant, il se serait assis. Avant, il aurait parlé, ils auraient ri. Mais Cal était parti. Mais sa mère était morte. Mais il ne restait rien, plus rien, plus de femme autour que Minh, debout devant, attendant une explication qu’il était incapable de fournir.
Avant, c’était fini. Il n’y avat plus qu’Après, un Après à inventer, un Après dans lequel tout était détruit t il n’y avait que lui sur terre qui puisse penser que ça se réparerait. Un instant, il faillit s’excuser et repartir. Et puis son optimisme reprit le dessus sur son malaise et, ancrant son regard bleu trop clair dans les iris de la gorgone, il put seulement articuler :
« Je suis revenu. »

Contenu sponsorisé
Personnage
Joueur•se

It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh Empty Re: It's been a long day without you my friend. ❋ Caliban & Minh

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum