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Ven 29 Jan - 12:01
You wanted to escape, but you're not that innocent
Rhysand x Aaren
You read me like a book, but
Don't take me for a fool
'Cause I'm not a pretty fool
I may seem kind to you
But I'll rip your heart in two
Aaren fait un sourire qu’il est le seul à savoir faux, hypocrite, presque moqueur même. Aaren pouffe, Aaren boit une gorgée de la bière qu’on lui a offert, Aaren drague.

Et ça marche. On dirait qu’iel aura un endroit où dormir ce soir. Vu l’individu en face d’ellui, ça ne sera sans doute pas le meilleur sexe de sa vie, mais tant pis - iel ne s’est pas totalement remis des derniers jours, iel est trop fatigué pour chercher quelqu’un et celui-ci semble tout disposer à lui offrir ce qu’il veut en échange de son cul. C’est une brute épaisse, à l’air suffisant et un peu macho. Il n’est pas efféminé lui, il n’as pas “l’air gay”, il est un mec "normal". Le genre de gars qui subit quelques trucs mais qui est tout de même assez privilégié pour bien s’en tirer, tant qu’il utilise les moins chanceux que lui pour s’élever socialement.

Mais ça, Aaren s’en fout, iel en a trop vu des comme ça. Un copié-collé de plus ou de moins lui importe peu, même si à vrai dire, peu lui importe en général. Ce mec n’est qu’un moyen de passer une nuit au chaud, d’avoir un peu de thune s’iel a de la chance, ou peut-être de la drogue. En tout cas, il était déjà ivre quand iel l'a trouvé, et les minets blonds décolorés prêt à se faire défoncer lors d’une mauvaise partie de jambe en l’air ont l’air d’être son style. Alors le nymphe en a profité. Il s’est fait payer un verre et il sait qu’il finira sans doute entre ses draps, sales mais toujours moins que le trottoir.

Iel n’écoute pas ce que le mec lui dit, se contente de rire à ses blagues même si elles sont complètement nulles. La soirée aurait pu être comme ça du début à la fin. Morne et habituelle. Mais c’est sans compter une apparition à laquelle le blondinet ne s’attendait pas. Iel finit sa bière, se lève pour se passer un coup d’eau sur la gueule avec de partir avec sa conquête (ou plutôt celui qui croyait l’avoir conquis) et puis...

Iel voit un fantôme.

Pourtant ça n’était pas si illogique ; après tout il habite dans cette ville aussi, c’était là qu’Aaren l’avait rencontré. Son visage n’a pas changé du tout, ni ses boucles noires sur le crâne, ni son piercing à l’oreille, ni ses sourcils légèrement froncés - il a toujours autant son air de bad boy. Pas étonnant pour un djinn.

Rhys ne l’aperçoit pas tout de suite. Mais il doit sentir les yeux du blond posé sur lui parce qu’il tourne la tête. Leur regard se croisent, le temps s’arrête pendant un instant. Puis la bulle éclate alors que la rage déforme les traits du brun, qu’il traverse le bar pour se jeter sur Aaren.

Il le plaque contre le mur et ils sont proches, beaucoup trop proches - le nymphe sent un sourire cynique et provocateur étirer ses lèvres. Iel n’était pas sûr d’avoir envie de recroiser son ancien amant, pas après la manière dont ils s’étaient quittés, ou plutôt, dont iel était parti, pas après tout ce qu’ils ne se sont pas dit. Mais la soirée vient de devenir infiniment plus intéressante que prévu. Et puis franchement, il ne peut pas nier que se faire plaquer contre un mur par quelqu’un d’aussi sexy n'est pas déplaisant. Ça n’est même pas la première fois que Rhysand le fait, mais à l’époque il avait généralement d’autres idées en tête quand c’était le cas.

-Salut toi, ça faisait longtemps.

Son ton est acide, provoquant - iel en veut toujours au djinn pour être entré dans sa tête comme ça. Pourtant au fond iel sait qu’iel est en tort, qu’iel n’aurait pas dû partir comme ça, que Rhys n’avait pas de mauvaise intention et aussi que c’était sans doute le seul moyen de calmer la crise qu’Aaren était en train de faire. Mais ça le blond ne veut pas l’admettre, pas encore. Il a été trop en colère sur le coup, et il a trop d’égo mal placé pour s’excuser de ses erreurs, pour revenir mendier l’affection de quelqu’un d’autre comme un chien - quand bien même c’était celle d’une des personnes qui avait le plus compté pour lui.

Il n'a besoin de personne.

C’est mieux d’être seul quand on est aussi misérable et pathétique qu’ellui. C’est mieux de n’avoir personne d’autre à décevoir  que soi-même - et il s’est abandonné depuis longtemps. C’est plus facile, finalement, pour ne pas avoir honte.

Même si Rhysand connait ça, même s’ils se rencontrés dans des squats et qu’ils ont volés ensemble, même si Rhys est sans doute celui qui l’as vu dans les pires états et les pires situations, même s’il ne l’avait jamais jugé jusqu’à ce qu’Aaren fasse le pire qu’iel puisse jamais lui faire ; jusqu’à ce qu’iel l’abandonne.

Peut-être que c’était pour ça, en fait. Peut-être que ça lui faisait peur que Rhys le connaisse aussi bien, que leur dernière dispute n’était qu’une excuse pour s’enflammer et partir sans se retourner sur le coup de la rage. Peut-être qu’il avait peur que Rhys l’abandonne aussi alors il a sauté sur la première occasion pour l’abandonner avant.

Et là iel se retrouve face à tous ses regrets, face à tous ses non-dits, et le ressentiment qu’iel a éprouvé et tente encore d’éprouver pour étouffer le reste de ses émotions lui semble risible. Le djinn doit sans doute penser qu’il se moque de lui, mais en réalité c’est d’ellui-même qu’Aaren se gausse.

Avec tout ça il a oublié le gars qu’il draguait cinq minutes plus tôt, qui lui semble a des années-lumières maintenant. Mais celui-ci avance d’un pas lourd et regarde Rhysand avec un air mécontent.

-Oh, il est moi celui-là !

Et Aaren rit encore. C’est fou à quel point ils pensent que trois sourires et deux gloussements veulent tout dire, à quel point ils pensent que tout leur est dû, à quel point il pense que le blondinet leur appartient alors qu’en réalité iel ne leur donne rien qui lui appartient vraiment.

Le gros con à bousculé quelqu’un en essayant de revendiquer son territoire sur le grand blond, quelqu’un qui s’énerve et qui leur crie d’aller faire leurs histoires dehors, qu’on a pas envie de les voir baiser ici. Alors le mec qui draguait Aaren s’énerve, il doit montrer qu’il est le plus fort, qu’il est le mâle alpha. Les voix s'échauffent et plus personne ne fait attention aux deux maigres échalas encore contre le mur.

Le nymphe reporte son attention sur Rhysand qui est toujours contre lui. Il a toujours la même odeur, cette odeur qui lui rappelle tant de chose, qu’il a respiré tant de fois il y a des années. Cette odeur et ses émotions et ses expressions qu’il a choisi de laisser derrière lui.

Iel fait un geste de la tête, désigne à Rhys ses abrutis en train de commencer une bagarre vaine et inutile. Mais les attentions commencent à se reporter sur eux - c’est ses deux-là qui ont commencé après tout, c’est de leur faute.

-Viens, on s’casse d’ici.

Et alors que le djinn relâche un peu sa prise, visiblement d’accord avec lui, Aaren l’entraîne, lui attrape la main pour courir avec lui hors de ce bar miteux.

La forme physique de son ancien ami est vite essoufflée, mais ils connaissent Phoenix. Ils savent où s’enfuir, vite, et loin.

Puis finalement ils s’arrêtent et le blondinet se tourne vers l’autre jeune homme. Iel l’observe reprendre son souffle, sans partir alors qu’iel aurait pu s’éloigner dix fois.

-On dirait que t’avais des trucs à me dire, ironise-t-iel.

Iel s'attend à se faire de nouveau empoigner, ou à se prendre un poing dans la figure. Mais iel s’y attend, n'essaie pas d’éviter la moindre attaque en sa direction - après tout, qu’importe combien de coups Rhys pourrait lui mettre, iel les méritera tous.
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You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys Empty Re: You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys

Dim 14 Fév - 20:01

You wanted to escape, but you're not that innocent
Aaren & Rhysand

« Another day goes without any change, the feeling we live with still remains. We're stuck in a hole and we're searching for anything to hold onto. There has to be somewhere that we can be safe from the lives we live each day. »
Après sa libération, Rhysand avait pris son temps avant de se repointer chez les Idréis, qui n'avaient plus reçu de nouvelles de sa part depuis des mois. Sa grand-mère l'avait accueilli avec des grondements de joie mêlée de colère, soulagée de le revoir mais fâchée à la fois qu'il n'ait jamais répondu à ses appels. Rhys était resté flou, n'ayant aucune envie de s'épancher sur les souvenirs difficiles de son incarcération. En revanche, c'était lui qui avait des choses à leur demander. Au lieu de laisser son oncle le harceler de questions, il lui avait coupé le sifflet en le mettant face à ses propres mensonges. Rhea était en vie. Qu'avait-il à répondre à ça ? Rien, bien-sûr. Sa grand-mère avait nié avec la plus farouche des mauvaises fois, ce qui avait contribué à accroître la colère du jeune djinn. Le ton était monté et Rhys avait fini par foutre le camps en claquant la porte. A présent, il se trouvait assis tout seul à la table d'un bar, avec un Gin tonic pour noyer ses idées noires. Toujours englué dans des émotions angoissantes et profondément mélancoliques, Rhysand traînait avec lui un trouble de stress post-traumatique, ce qui le rendait nerveux et instable. Sans doute n'était-il pas prêt à dialoguer avec sa famille, c'était trop tôt... Déprimé et de mauvaise humeur, il laissait son regard flâner parmi les clients du bar, sans s'attendre une seule seconde à reconnaître cette silhouette.

Rhys ne voyait plus clair, la fureur l'avait pris à la gorge, totalement par surprise. Il ne savait pas comment il avait fait pour s'envoler, sautant presque par-dessus la table pour tomber sur sa proie comme la misère sur le monde. Cette fois c'était trop, il avait accumulé tant de sentiments négatifs qu'il pétait complètement un câble. Ses mains plaquées contre les épaules de sa victime, il l'écrasait contre le mur avec rudesse, sans lui laisser la possibilité de se dégager.

- Salut toi, ça faisait longtemps.
- Tu tiens à tes dents ? Tu vite perdre ton sourire narquois, j'te le dis.

Sa voix sourde gronda au fond de sa gorge, sans qu'il ne fasse attention à ce qui se passait autour d'eux. Que d'autres gars râlent ou protestent, il n'en avait rien à cirer, il ne les entendait même pas. Rhysand possédait beaucoup de patience habituellement, mais cette fois, il était à bout de nerf. Que la petite gueule sournoise de son ex apparaisse ainsi subitement, surgissant du passé pour le défier, c'était l'agression de trop. La torture de trop. Les yeux exorbités sous ses épais sourcils trop sombres, il sentait les ricanements d'Aaren le cisailler, comme des débris de verre. Autour de lui, le ton montait, des chaises étaient repoussées brutalement, l'ambiance devenait électrique et Rhys sentit que la situation commençait à lui échapper.

- Viens, on s’casse d’ici.
- Bordel...

Son juron se coinça dans sa gorge alors qu'il capitulait, laissant Aaren lui prendre la main et le tirer vivement avec lui. Sans doute que Rhys avait trop bu ce soir, il avait le vertige, sa tête lui tournait et alors qu'il tentait de suivre le rythme de la course, ses doigts toujours serrés par la poigne insolente, il s'acharnait à maintenir son équilibre. Il n'aurait plus manqué qu'il trébuche et qu'il se vautre dans les détritus qui jonchait cette ruelle cradingue. Le cœur au bord des lèvres, il évita de justesse un chat errant qui se faufila entre ses jambes, bondit après Aaren au dessus d'un tas de sac-poubelles éventrés et se perdit dans le dédalle des rues sombres. Enfin, derrière une palissade qui menait à un terrain vague jonché de carcasses de vieilles voitures, ils purent enfin interrompre leur course folle. Le cœur battant, Rhys sentait la sueur froide couler dans sa nuque. Son enveloppe corporelle était fragile, certaines des ecchymoses qu'il avait gagnées lors de son séjour dans les labo, n'avaient même pas encore cicatrisé. De son coté, le nymphe agile semblait prêt à courir encore longtemps sans être essoufflé et pendant un moment, il s'attendit à le voir déguerpir, sans attendre son reste. Pourtant, Aaren restait là.

-On dirait que t’avais des trucs à me dire.

Le fusillant du regard, Rhys prit le temps de quelques longues inspirations pour reprendre son souffle avant de répondre, d'une voix basse et sourde.

- Ce sont surtout mes poings qui ont des choses à te dire. Je sais pas ce qui me retient de te casser un à un tous tes os. Je te pensais mort, pauvre con. J'ai cru que t'avais crevé au fond d'une poubelle et je te retrouve là, bien vivant, à ricaner et festoyer comme si t'avais gagné au Lotto. Maintenant, c'est fini la rigolade.

Oh oui, maintenant qu'ils étaient seul à seul, ils allaient pouvoir causer, sans qu'aucun gros lard ne vienne le réclamer comme étant sa propriété. Le regard toujours noir, Rhys marcha lentement vers lui, sans que le provocateur ne fasse mine de s'échapper. Quand il l'attrapa par le col, il ne bougea pas davantage et Rhys plissa les lèvres dans une moue circonspecte. Fermement, sa main se referma contre sa gorge, juste sous son menton. Sa poigne était dure, pas assez pour lui faire véritablement mal mais suffisamment pour être intimidante. Allait-il chercher à se dégager ? A se défendre ?

- Vas-y, déballe ton histoire. C'est quoi ton excuse ? Si ça me plait pas, j'te démolis, alors fais gaffe à ce que tu vas dire.

Ça faisait plusieurs années déjà et réellement, Rhys avait cru que Aaren avait fini par succomber, terrassé par l'un de ses démons. Il s'était inquiété pour lui, il avait tenté de le chercher. Mais son protégé humain lui donnait déjà trop de fil à retordre et il avait dû renoncer à chercher un mec qui de toute évidence ne tenait pas à être retrouvé… A présent qu'il le voyait là devant lui, ses joues un peu rouges d'avoir couru – et sans doute également à cause du fait que Rhys l'étranglait à moitié – il s'apercevait qu'Aaren avait vieillit. Il avait toujours le même look, ce qui lui avait permis de le reconnaître immédiatement, mais son visage s'était affiné, il avait gagné un peu plus de poils au menton et sans doute que ses yeux portaient plus de cernes. De son coté, Rhys était toujours le même, il n'avait pas changé d'un iota, en dehors sans doute de cette profonde tristesse qui creusait désormais son regard.
(c) DΛNDELION
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You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys Empty Re: You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys

Sam 20 Fév - 0:55
You wanted to escape, but you're not that innocent
Rhysand x Aaren
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La menace de Rhysand tourne dans la tête d’Aaren alors qu’il l’observe à la dérobée pendant leur fuite. Non, il ne tient pas à ses dents, pas vraiment, il ne tient pas à grand-chose à vrai dire, surtout pas à lui, surtout pas à ce qui lui appartient et certainement pas à son corps. Mais ça fait déjà six ans. Est-ce que Rhys a oublié qui le nymphe était, en six ans ? Ou bien est-ce que c’est Aaren qui s’est oublié lui-même, et qu’il en avait encore un peu quelque chose à foutre de lui-même, à l’époque ? Si c’était le cas, il ne s’en souvient plus. Ça fait trop longtemps qu’il a l’impression de ne pas s’appartenir maintenant.

C’était aussi à cause de ça quand il y pense. Le dernier truc qui lui appartenait ce n’était pas son corps, c’était les ultimes lambeaux de son esprit. Pas étonnant qu’iel ait mal réagi quand Rhys a voulu s’y introduire - même avec toutes les meilleures intentions du monde.

Et pourtant Aaren se rends compte à quel point c’était futile, à quel point il a juste été lâche. À quel point lui-même s’est fait bien pire, ces dernières années. Il s’est drapé dans sa colère pour éviter de regarder la vérité en face, il s’est accroché à ce sentiment pour se donner la force de partir et de ne pas revenir. Pour éviter de dire un truc. Un truc qui l’énerve encore plus que tout le reste.

C’était contre ellui-même qu’iel était en colère finalement, de s’être fait avoir, de ne pas avoir su résister au regard d’obsidienne du si beau djinn. Il l’avait aimé et il s’était rendu compte que Rhys avait dû l’aimer aussi. Parce qu’ils s’aidaient envers et contre tout, parce qu’ils se serraient les coudes alors qu’ils s’en foutaient de tous les autres, parce qu’ils préféraient passer leur nuit ensemble plutôt que dans les bras de quelqu’un d’autre. Rien qu’eux deux, dans les squat, dans la rue, dans leur propre royaume. Rien qu’eux d’eux contre le reste du monde.

Mais ils ne s’étaient rien dit, évidemment. Ils étaient trop jeunes, trop fiers, trop cons, et déjà trop brisés l’un et l’autre pour se l’avouer. Pour accepter leurs sentiments. Pour simplement accepter qu’eux aussi, ils pouvaient s’attacher à quelqu’un, qu’ils en avaient le droit - ils n’y avaient qu’eux-même qui s’en empêchaient.

Finalement, ce qui les avait rapprochés, c’était la même chose qui les avait séparés.

Alors Aaren a envie de dire qu’iel le sait, ce qui retient Rhys de le frapper. Parce qu’iel ressent la même chose. Parce qu’eux qui d’habitude se sentent si vides sont assaillis par toutes les émotions qu’ils ont repoussé il y a des années de ça, parce tout ce qu’ils ont refusé de ressentir l’un envers l’autre à l’époque est en train de tourner telle une tempête dans leur crâne maintenant qu’ils se retrouvent. Et qu’encore une fois ils ne veulent pas le reconnaître. Et que s’ils ne le font pas six ans après, alors ils ne le feront jamais.

Et maintenant, Rhys se tient là, les dents serrées par la colère et la main autour du cou de son ancien ami, amant, amour - sans l’étrangler encore, juste avec un peu de pression menaçante. Mais ils savent tous les deux ce qui arrivera si le djinn serre un peu plus et que le nymphe commence à manquer d’air. C’est d’une telle ironie qu’iel ne peut retenir un sourire, qu’iel a envie de rire encore. Ça ne serait que justice qu’il lui inflige ça, précisément ça, alors que leur dernière dispute s’est déclenchée parce qu’il voulait l’aider à lutter contre. Mais avant de le faire, le brun semble attendre une réponse.

Aaren n’as pas envie que le jeune homme serre plus fort, il n’as pas envie de faire une autre crise, il n’a plus de médoc, il n'a plus de drogue, juste un paquet de clopes qu’il ne pourra pas fumer dans une situation comme ça. Et pourtant iel ne peut pas s’empêcher de sourire, parce que la situation est pathétique, parce qu’iel est pathétique et que Rhys mérite plus que tout de lui faire ça après six ans de silence.

C’est si facile de le pousser à finir son geste, si facile de provoquer. Et provoquer, c’est tout ce qu’il sait faire. Comme s’il lui était impossible de sortir le moindre mot sans que ceux-ci soient teintés de cynisme. C’est sa manière à lui de tenir, en quelque sorte. Rire plutôt que pleurer, ironiser plutôt que s’effondrer de désespoir.

-Tu sais bien que la rigolade est jamais finie avec moi. Moi aussi j’ai cru plusieurs fois crever au fond d’une poubelle, mais j’me suis réveillé à chaque fois. Et crois-moi, si j’avais gagné au Loto, j’aurais pas été dans un bar pourri à me laisser draguer par un sale relou juste pour dormir dans un lit ce soir. Au moins j’aurais choisi quelqu’un qui avait l’air meilleur au sexe, tu m’connais, non ?

Oui, évidemment que Rhys le connaît, évidemment que Rhys le sait. Tout ça c’est des conneries, des leurres pour détourner du vrai problème parce qu’iel est incapable d’être honnête avec ellui-même. Le djinn lui demande une excuse et iel n’en a pas, ou bien iel ne pouvait pas la dire à haute voix. Je t’aimais.Je t’aimais et je ne pouvais pas l’admettre. Je t’aimais et c’était une faiblesse qu’on ne pouvait pas s’autoriser dans ce monde de merde, pas dans la rue, pas dans ce milieu impitoyable dans lequel on vivait. Je t’aimais et c’était interdit, pour moi à qui on avait appris que j’aurais même pas dû exister. Pour moi qu’on a abandonné.

Alors je t’ai abandonné avant que ce soit toi qui le fasse.


Avec le recul, il se rends compte à quel point c’est débile. N’importe qui les ayant croisés ensemble avait sans doute compris ce qu’il se passait, tellement ça devait crever les yeux, à tout le monde sauf à eux deux. Ils étaient forts pour mentir, surtout pour se mentir à eux-même. C’est débile mais c’est ce qu’il fait. C’est ce qu’il a fait plusieurs fois. Les autres personnes dont le blondinet avait été proche n'avaient pas fait exception. Amants, amantes, dont il se foutait, amis qu’il ne voulait plus voir, sœurs…

Même si la relation n’était pas du tout la même, il s’était accroché à quelqu’un une deuxième fois, et puis une troisième, alors qu’il savait qu’il n’aurait pas dû le faire. Il savait que ça allait mal finir, parce qu’il était Aaren et que l’univers lui avait bien fait comprendre qu’il n’aurait pas une fin heureuse. Il savait qu’il était un connard et qu’il allait trop mal pour ne pas faire de mal aux autres. Et Rhysand n’avait pas été différent.

Alors iel fait comme si tous ses sentiments n'étaient pas vrais. Comme si en réalité ça ne lui avait pas importé. Iel utilise les relents de son amertume, celle qu’iel a gardée contre les pouvoirs de Rhysand, celle qu’il a toujours contre ellui-même, et il ment.

-J’ai pas d’excuse à donner au gars qui a voulu rentrer dans ma tête.

Pour une fois iel n’arrive pas à soutenir son regard et son sourire n’est plus qu’une grimace tordue alors qu’iel regarde obstinément ailleurs. Dans sa tête, il jure - d’habitude, il est plus doué que ça pour mentir. Mais d’habitude, il n’est pas face à celui dont il a été amoureux pendant deux ans et qu’il a laissé en arrière pour un motif aussi crétin.

De toute façon, Rhys peut lui faire ce qu’il veut, il n’en a plus rien à foutre. Il n’en a jamais eu rien à foutre de lui-même, pas après tout ce qui lui était arrivé - après tout ça, c’était trop dur de ne pas être indifférent à ce qui lui tombait sur la gueule. Rhys peut lui faire ce qu’il veut, ça ne sera jamais pire.

-Alors vas-y, pète-moi la gueule si ça peut t’faire plaisir, j’m’en fiche. tu sais que t’es pas le premier à le faire.

Iel porte encore les cicatrices qui le prouvent.

Puis iel ne peut s'empêcher, avec une ironie mordante, de reprendre les termes que Rhys avait utilisés quelques instants plus tôt. La scène est déjà tellement tordue, et tordante, il faut qu’iel en rajoute une couche. Toujours plus. Et sa phrase sonne presque comme une demande.

-Peut-être que je crèverais bien dans la poubelle cette fois.

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You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys Empty Re: You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys

Jeu 1 Avr - 18:41

You wanted to escape, but you're not that innocent
Aaren & Rhysand

« Another day goes without any change, the feeling we live with still remains. We're stuck in a hole and we're searching for anything to hold onto. There has to be somewhere that we can be safe from the lives we live each day. »
Son palpitant battait trop vite dans sa carcasse alors que Rhys se sentait oppressé, encore étourdi par cette course. Tout était calme dans ce terrain vague, ils étaient seuls, en dehors sans doute de quelques vieux matous errants. Aucun bruit extérieur ne venait les déranger mais les maux qui hurlaient à l'intérieur de lui-même faisaient un boucan de tout les diables. D'habitude, il parvenait à gérer, ça ne lui arrivait jamais de céder à la colère de cette manière ni de se sentir agressé par des sautes d'humeur aussi violentes. La mâchoire contractée, il s'acharnait à contenir les émotions qui l'oppressaient, pendant qu'il écrasait le nymphe d'un regard dur, lui comprimant la gorge d'une poigne ferme. Il aurait cru qu'il essaierait de se tirer, mais non. Aaren ne luttait même pas, il se contentait de rester là, les bras le long du corps, à le narguer de ce sourire insolent. Rhys avait l'impression de vivre un cauchemar ce soir, un songe horrible dans lequel il s'enfonçait de plus en plus. L'alcool dont il était imbibé rendait ses yeux un peu troubles, mille pensées se chiffonnaient dans son crâne, dans un chaos inconfortable. Devant le rictus de sa proie, il lui opposa son visage fermé. Incapable d'analyser les raisons de ce sourire provocateur, il fouillait les yeux d'Aaren, à la recherche d'explications.

- Elle est toujours aussi géniale ta vie, ponctua-t-il, sans sourire. J'te connais ouais. Et quoi, c'est censé me rassurer ou me faire chialer ?

Non, savoir que son ex menait toujours le même train de vie ne lui procurait aucune satisfaction, qu'est ce qu'il croyait ? Ce n'était pas pour autant qu'il aurait pitié de lui. Aucune trace d'apitoiement n'apaisa le visage insensible du djinn qui le détaillait, sans relâcher sa prise, en écoutant Aaren évoquer son existence misérable. La mort, la crasse, la déchéance, l'avilissement. Rhys en éprouvait un mélange de chagrin et de dépit. A croire que ce mec se complaisait à se vautrer dans la fange. Rhys n'avait aucune compassion à lui offrir, ça aurait été trop facile, il s'était rongé les sangs bien assez longtemps pour ce pauvre déchet, il avait gâché trop d'énergie à s'inquiéter pour un mec qui n'en avait rien à foutre. Il n'avait pas envie de ressentir autre chose que du mépris, à présent. Il voulait oublier ce qu'il avait pu éprouver autrefois. Il voulait oublier cette douleur qui se rappelait si brusquement à lui ce soir, en observant ce visage.

Toujours attentif, Rhys remarqua pourtant le changement d'attitude de son captif, quand son regard s'arracha au sien. Il plissa les yeux, incapable de comprendre  - ou peut-être qu'il refusait de le faire. Le malaise lui nouait la nuque en voyant la manière dont Aaren baissait les yeux, comme pour l'empêcher d'analyser les émotions qui dansaient dans son regard. Décontenancé, le regard de Rhysand se chargea d'incompréhension, l'incertitude lui faisant durcir sa poigne d'un cran.

- T'es pas sérieux. C'est pour ça que tu t'es barré ?
Parce que... tu étais fâché contre moi ?

Mais déjà, l'insolent reprenait la parole dans de nouvelles provocations aux échos sinistres et Rhys expulsa un grognement menaçant. Aaren glissait sur un mauvais terrain en l'encourageant de la sorte. Sa dernière phrase, chargée de sarcasmes bien trop sombres, fut la provocation de trop. Il ne relâcha sa gorge que pour mieux l'attraper par les épaules et le repousser brutalement en arrière, jusqu'à la carcasse d'une vieille bagnole qui se trouvait là, parmi d'autres tas de ferrailles, dans ce terrain abandonné. Le balançant contre le capot, il enfonça sans ménagement son genoux dans son ventre pour lui couper le souffle, pendant que sa main retrouvait sa prise contre sa gorge. Cette fois, il ne se privait plus de lui faire vraiment mal. Puisque c'était ce qu'il voulait, il allait morfler. L'écrasant de son corps, il approcha son visage du sien pour lui souffler à l'oreille.

- Tu vas me répondre, Aaren, tu vas me dire la vérité, j'en ai marre de toutes ces conneries. Je peux faire pire que te péter la gueule, tu sais. Rappelle-moi ce que ça te fait, quand t'as l'impression d'étouffer. Quand tu paniques tellement que t'oublies comment faire pour respirer. Tu penses à quoi dans ces cas là, dis moi ? C'est toujours autant la grosse rigolade ?

Il n'y avait aucune chaleur dans sa colère, sa voix conservait un calme glacé, son visage impassible restait figé dans une neutralité blanche. Il ressentait rarement ce genre de sentiment tempétueux qui faisait craqueler sa patience et agressait ses organes vitaux. Habituellement, ses vengeances étaient froides, implacables et calculées, il ne perdait pas le contrôle de ses émotions. Cette fois, il ne pouvait ignorer la manière dont elles résonnaient en lui, faisant frissonner sa peau au point d'avoir envie de détruire ce mec. Ce mec qu'il aurait tant voulu aimer.

- J'aurais pas dû essayer de t'aider ce jour là, t'as raison. J'aurais dû te laisser crever dans ta crise d'angoisse. C''est pour ça que tu t'es barré ou bien... y'avait une autre raison ?

Une veine se mit à battre au coin de sa tempe. Il ne voulait pas l'accepter, il avait refoulé ses sentiments tout au fond de son inconscient et pourtant, il savait qu'ils avaient bel et bien existé. Rhysand s'était attaché à ce petit con, à ses sourires crâneurs, à ses réparties foireuses, et à sa fragilité, dissimulée derrière tout ça. Quand il avait rencontré Aaren, il n'était qu'un gosse enfermé dans un corps d'adulte, un esprit rebelle et inexpérimenté qui découvrait le monde, dans toute sa cruauté. Il s'était enflammé quand le Nymphe lui avait fait découvrir les plaisirs sensuels, il avait tenté d'étouffer les braises, de garder l'avantage, mais l'intelligence des djinns ne suffit pas pour compenser le manque d'expérience relationnelle. Aaren l'avait coiffé au poteau, il avait foutu le camp, avant qu'il ait le temps de se tirer lui-même.
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You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys Empty Re: You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys

Jeu 1 Avr - 23:46
You wanted to escape, but you're not that innocent
Rhysand x Aaren
You read me like a book, but
Don't take me for a fool
'Cause I'm not a pretty fool
I may seem kind to you
But I'll rip your heart in two
C’est censé faire rien du tout, c’est juste censé cacher le reste, cacher les sentiments qu’iel a éprouvé en posant ses yeux sur le visage du djinn. Comme si cacher le problème allait le faire disparaître, comme si Rhys allait disparaître, une fois de plus. Non, c’est pas pour inspirer la pitié, ils l’auraient fait tous les deux si c’étaient le cas de toute façon.

C’était juste censé couvrir les blessures, avec ses mots bravaches qui sont sortis trop vite, avec ses phrases qui se sont enchaînées sans répondre au brun parce que s’il lui répond, c’est le début de la fin, c’est l’ouverture de la porte qu’il ne veut pas ouvrir.

Oui, il s’est barré parce qu’il était fâché contre lui. Non, il ne s’est pas barré parce qu’il était fâché contre lui. Oui, il s’est barré. Non, il n’était pas fâché. Il aurait aimé le croire, il aurait aimé pouvoir se dire que c’était vrai, que c’était ça, mais maintenant Rhys est devant lui et il ne peut plus continuer à faire porter la culpabilité à son spectre pour s’apaiser.

Alors iel balance ses provocations, parce que l’attaque est la meilleure des défenses, il l'a appris après toutes ses années. Parce qu’il sait que si Rhys lui pète la gueule il l’aura mérité. Parce qu’il l'attend, au fond, de se faire punir pour ses péchés, plus encore qu’il ne l’est puni tous les jours. Il attend qu’une des personnes qui lui fasse vraiment du mal soit l’une de celles qui le méritent, au moins il aura enfin l’impression qu’il y a une certaine forme de justice dans sa vie.

Non, il n’était pas fâché, mais c’est plus facile de le croire, hein ? Pour l’un comme pour l’autre.

Aaren l’as entendu, la pointe d’incertitude, dans la voix de Rhys. Iel a senti ses doigts se resserrer encore plus autour de sa gorge et s’est maudit de ne pas avoir été plus convaincant.

Donc il enchaîne, il provoque. C’est tout ce qu’iel sait faire.

Et le djinn répond à ses provocations.

C’est un misérable soulagement de se laisser entraîner violemment sur une bagnole pour se faire frapper, mais la douleur physique est plus supportable que celle des émotions qui lui lacèrent le cœur. Le coup qu’iel se prend dans le ventre est justifié, et l’aide pendant un instant de souffrance corporelles les maux qui accablent son âme. Iel est déjà au bord de la dissociation, c’est presque aussi efficace que la drogue sur lui pour s’échapper de son propre esprit.

Puis iel sent la poigne glacée du jeune homme autour de son cou. C’est vrai, il pouvait lui faire pire. S’il avait voulu utiliser ses pouvoirs pour apaiser sa crise alors il pouvait aussi les déclencher.

La terreur se glisse en lui pour l’emporter dans son étreinte paralysante, même s’iel voulait bouger iel ne pourrait plus, figé par l’angoisse, figé par cette idée d’être abandonné par son propre élément, sa propre nature encore une fois. Comme d’habitude. Tout finit par l’abandonner, de toute façon, alors autant tout rejeter soi-même avant que ça n’arrive. Tout et tout le monde. Sauf lui, sauf Rhys, parce qu’il l'a fait avant. C’était le seul moyen. C’était la seule solution.

Il lui rappelle ce qu’il peut faire, il le menace, Rhys, avec ses mots empoisonnés, mais jamais aussi blessant que le poignard qu’Aaren lui a planté dans le dos en ne revenant plus le voir. Il veut la vérité Rhys, et il la mérite, mais le nymphe a toujours été incapable de la lui donner. Et est-ce qu’il est prêt à l’entendre ? Après tout, ils ont réussi à l’éviter tous les deux pendant deux ans.

Le blond a envie de répondre qu’il aurait dû, oui, sans doute qu’il aurait dû. Qu’il aurait mérité mieux que de se faire laisser en arrière, que de payer pour tous les autres avant lui qui avait tant détruit Aaren et qui l’avait fait devenir comme comme ça. Cette épave, ce déchet, ce connard qui abandonne les autres. Parce que c’est ça qu’il est. Parce que c’est ça qu’il fait.

La voix du djinn se fait moins assurée sur la dernière phrase. Lui aussi il a peur de la vérité, lui il sait qu’elle est là et il essaye de la nier. Et pourtant il demande, et pourtant il insiste.

T’as rien d’autre à faire, Rhys, que de vouloir me faire cracher ce qu’on sait déjà tous les deux ?

Iel commence à manquer d’air.

Sa respiration est sifflante, saccadée, et il a envie de pleurer. Pleurer de peur, pleurer de rage, pleurer de tout mais ça servirait à rien et ça serait encore pire. C’est pas lui la victime ici, c’est pas lui qui s’est fait abandonné, c’est pas lui qui devrait faire pitié. Et puis il ne sait même plus comment pleurer.

Il ne sait plus comment s’excuser non plus. Ses excuses c’est sa souffrance qu’il lui offre, ses excuses c’est les coups qu’il lui laisse mettre, ses excuses c’est ses inspirations qui se font plus faibles et son coeur qui s’affole. Il ne sait plus comment s’excuser, autrement que comme ça.

Et si un jour iel a su comment pleurer, s’iel a su comment s’excuser, alors iel n'a jamais su dire je t'aime.

Ouais j’ai été qu’une sale merde, Rhys, mais tu t’attendais à quoi de plus de moi ? Pourquoi fallait que t’attende plus que ça de moi ?

-Ça changerait quoi, si y avait une autre raison ? finit-il par répondre entre ses dents serrées.

Ça serait peut-être encore pire si c’était le cas. En fait, c’est pire, justement parce que c’est le cas. On abandonne pas ceux qu’on aime, à ce qu’il parait. Et pourtant, toute sa vie ceux qui étaient censés l’aimer avait fini par tourner le dos à Aaren. Jusqu’à ce qu’il finisse par le faire, lui aussi.

Et maintenant c’est le moment de s’en mordre les doigts.

-Qu’est-ce que ça pourrait bien faire, hein ? Dis-moi, Rhys, qu’est-ce que ça changerait au final ?

Le nymphe a un rire désespéré, un rire coupant, un rire triste et brisé comme sa voix, cassé les millions de morceaux comme son cœur. Rhys méritait mieux que lui. Toutes les personnes qui ont croisé la route d’Aaren et qu’il a fini par abandonner méritaient mieux que lui.

Iel aurait préféré ne jamais exister.

Mais c’est trop tard. Le mal est fait et c’est de sa faute. C’est de sa faute et il a refusé de l’admettre pendant cinq putain d’années.

Iel avale avec difficulté ; cette fois iel ne sourit plus, iel ne sourit plus du tout. Fini la rigolade, comme avait dit le djinn un peu plus tôt.

Cette fois il faut regarder la vérité en face, alors il regarde Rhys, son beau visage qui n’as pas changé d’un poil, ses yeux ténébreux et son piercing craquant, il regarde la veine qui semble battre contre sa tempe alors que celui tente de garder un visage impassible, il regarde au fond de ses yeux la flamme qui a brûlé autrefois.

La vérité, ils la connaissent tous les deux. La raison, ils la connaissent tous les deux.

Et y a le corps de Rhys pressé contre le sien comme il l’as été trop souvent. Avant ça suffisait. Avant c’était assez. Avant c’était tout ce qu’il y avait, c’était tout ce qu’ils se disaient, c’est comme ça qu’ils communiquaient.

Ça fait combien de temps qu’ils ont leurs regards entremêlés, dans l’attente insupportable que l’autre va enfin larguer la bombe, arracher la goupille de la grenade qui pends entre eux ? On dirait que ça fait des secondes ou des années, on dirait que ça fait l’éternité.

T’as rien d’autre à faire, Rhys, que de vouloir me faire cracher ce qu’on sait déjà tous les deux ?

Iel l'a aimé, bordel, qu’est-ce qu’iel a pu l’aimer. Iel aurait préféré ne jamais le rencontrer, aurait préféré lui épargner le malheur d’être quelqu’un d’aimer par quelqu’un comme ellui.

Iel tend la main. Iel tend la main, effleure la joue du brun. Ils sont proches, si proches, trop proches et pourtant à des années-lumières l'un de l'autre, des années-lumières de mots jamais prononcés, de déni et de non-dits.

Au fond de ses pupilles noisettes, habituellement trop éteintes, il y a aussi des mots qui dansent. Frappe-moi ou embrasse-moi. Embrasse-moi et oublie-moi. Embrasse-moi comme si c’était la dernière fois, parce que c’est la dernière fois. Embrasse-moi parce que t’embrasser c’est le seul moyen que je connais pour me faire pardonner. Embrasse-moi ou frappe-moi, finis-moi parce qu’il y pas d’autres manières. J’suis désolé, j’suis vraiment désolé pour tout.

J’suis désolé de t’avoir aimé.


Mais sa voix reste coincée dans sa gorge, noyée dans le goût de la culpabilité et du gâchis. Ils se sont rien dit pendant deux ans, iel a rien su lui dire de ses sentiments pendant deux ans, et c’est pas maintenant que ça va changer. C’est trop tard. Alors il a plus qu’à espérer que leur regard soit assez intense pour que Rhys puisse le lire dans ses yeux.

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Lun 17 Mai - 22:26

You wanted to escape, but you're not that innocent
Aaren & Rhysand

« Another day goes without any change, the feeling we live with still remains. We're stuck in a hole and we're searching for anything to hold onto. There has to be somewhere that we can be safe from the lives we live each day. »
La colère écrasait son cœur, comme la main d'un géant furieux. Le visage fermé, le regard trouble, Rhys avait l'impression que le décor tanguait tout autour d'eux, vacillant au rythme de ses battements cardiaques. L'alcool dont il était imbibé ne l'empêchait pas de réfléchir, ses pensées lui paraissaient dangereusement claires, il était conscient de la férocité de son humeur. Pas question de prétendre qu'il ne savait pas ce qu'il faisait ou que ses gestes étaient exécutés par un autre que lui. C'était lui qui écrasait son genoux dans le ventre de sa victime, lui qui compressait sa gorge, lui qui l'écrasait contre le capot de cette vieille bagnole. Sa colère, il avait envie de la laisser monter les échelons, jusqu'à l'envahir complètement. Il avait envie qu'elle se répande dans tout son corps, comme de la lave, qu'elle le nettoie de toute autre émotion, qu'elle le purifie de toute autre douleur. Rhysand voulait que sa rage l'embrase, il avait envie de s'asperger de l'essence de sa rancœur pour mieux s'immoler sur l'autel de sa vengeance. Et il brûlerait, brûlerait encore, jusqu'à ce que sa colère le consume et qu'il ne reste plus rien de lui, plus rien de son âme en souffrance, rien d'autre qu'un petit tas de cendres fumantes.

Pas loin de six années s'étaient écoulées depuis la dernière fois qu'il avait vu ce visage. C'était long, six ans, surtout pour quelqu'un qui avait passé la moitié de sa jeune existence dans un purgatoire ténébreux. Pourtant, alors qu'il fixait Aaren, alors qu'il plongeait dans ses yeux brillants et remplis de terreur, les souvenirs lui réapparaissaient avec une fraîcheur impressionnante. Et avec eux, revenaient les émotions oppressantes qui lui serraient la gorge comme si elles tentaient elles-mêmes de l'asphyxier. Rhysand se souvenait avec précision de leur dispute, de la manière dont le nymphe s'était rebellé suite à son hypnose. Il entendait encore les mots durs résonner dans ce squat pourri où ils s'étaient réfugiés tous les deux pendant la guerre. Lui-même s'était montré blessant, froid comme la mort, accueillant les reproches de son amant avec un doigt d'honneur cynique au lieu de tenter de le comprendre. Alors quoi, t'es pudique du cerveau, Einstein ? Fais pas comme si t'avais un gros bulbe. Ses derniers mots, à peu de choses près, avant qu'Aaren ne prenne la porte. C'est ça, à demain. Il y avait toujours un lendemain. Après les soirées de défonce, les bad trip et les gueules de bois. Le soleil se levait toujours sur un autre jour. Ils n'étaient rien l'un pour l'autre, rien que deux marginaux qui s'échangeaient des combines et se tenaient chaud la nuit. Ils s'entendaient bien tous les deux, ils avaient un bon feeling, ils emmerdaient tous les deux les codes et la morale. Et après ? Rhys n'avait pas eu envie de s'inquiéter. Mais le lendemain, Aaren n'était pas revenu, ni le lendemain, ni le jour d'après. Et l'inquiétude avait été terrible, suffocante, dévastatrice. Parce que c'était trop tard pour accepter le fait que ce mec était important pour lui.

- Ça changerait quoi, si y avait une autre raison ? Qu’est-ce que ça pourrait bien faire, hein ? Dis-moi, Rhys, qu’est-ce que ça changerait au final ?

Ces rires. Ta gueule. Ces rires de chacal. Ta gueule ! Des rires écorchés, déchirés, déchirants. Il voulait les lui faire ravaler jusqu'à ce qu'il s'en étouffe, ranimer cette crise d'angoisse pour qu'elle l'achève, qu'elle anéantisse ces éclats de rire et tous ces éclats de souvenirs. Rhysand ne respirait plus, lui non plus. Cette colère qui grondait au fond de lui, elle ne venait pas de nulle part. Si vraiment il n'en avait rien eu à foutre, il n'aurait pas envie de le frapper aussi fort à présent. Le frapper jusqu'à ce qu'il en crève. La mâchoire de Rhys se contracta. La tempête se déchaînait dans son regard, retenant son souffle autant que ses mots. Aaren ne riait plus, mais l'angoisse dans son regard ne lui procurait pas la satisfaction sadique qu'il attendait. Rhys entendait les battements de son propre cœur battre à ses oreilles, il percevait la respiration haletante de sa proie, contre sa paume. Les rires chaotiques n'étaient plus là pour habiller le chagrin et nourrir la provocation. Derrière eux, il ne restait plus que la souffrance et la peur. Et cette main qui s'avançait pour effleurer sa joue.

- Tu me donnes juste envie de te buter.

Dans ses yeux, la tempête. Dans son souffle, le désarroi. Dans une impulsion, ses lèvres contre les siennes, pour mieux se faire mentir. Un mouvement de menton, les paupières serrées, la gorge douloureuse ,comme si c'était lui qui manquait d'oxygène. Mélange de vie et de mort dans ce baiser désespéré qui mordit la bouche de l'autre. Et l'hypnose pour décupler l'angoisse dans cette âme déjà ravagée. Leur dispute n'était qu'un prétexte, une fausse excuse pour motiver un inévitable départ. Aaren serait parti de toute façon, il aurait disparu tôt ou tard, avalé par la jungle urbaine comme le gamin des rues qu'il était. Il serait parti, à cause de cette autre raison. La même raison qui motiva Rhys à s'arracher à lui pour faire un pas en arrière, laissant le nymphe se débattre avec son asphyxie. Il l'avait embrassé sur une impulsion destructrice, avec la certitude de ne jamais en guérir lui-même. Parce que la douleur avait creusé un gouffre bien trop profond dans son cœur pour qu'il puisse se résorber un jour.

- T'aurais dû me le dire. Et tout aurait pu changer. Putain, Aaren... Toi, au lieu de tout détruire, toi t'aurais pu tout changer.  


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You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys Empty Re: You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys

Sam 22 Mai - 0:10
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Tu me donnes juste envie de te buter. Oui, Aaren sait qu'il mérite que ça, qu'il mérite pas mieux. Vas-y, Rhys, tue-moi, qu'on en finisse. C'est pas mieux aujourd'hui qu'il y a six ans, je suis toujours autant un connard, je le mérite toujours autant. C'est même pire maintenant, j'ai recommencé, et t'es pas le seul à avoir envie de me buter. Alors achève-moi pour de bon Rhys, toi t'as le droit, toi tu mérites de me punir, de m'en mettre plein la gueule. Toi tu fais partie de ceux que j'ai aimé et que j'ai abandonné.


Il y avait toujours eu un lendemain, avec Rhys. Même si le lendemain c'était le plus loin qu'il pouvait voir, même s'il se défonçait et qu’il se perdait dans les rues de Phœnix, il finissait toujours par traîner sa carcasse dans le coin du squat que le djinn et lui occupait. Ils avaient dû se battre parfois pour pas que quelqu’un d’autre y viennent, mais ils avaient tous fini par comprendre que ce coin-là c’était celui de Rhys et Aaren. C’était pas beaucoup mais c’était leur truc à eux.

Il y avait toujours eu un lendemain sauf ce jour-là. Parce qu’il était pas revenu, parce qu’il avait pas voulu revenir, parce qu’il était en colère et effrayé de ses sentiments qui grandissaient et dont il ne savait pas quoi faire. On lui avait jamais appris ce que c’était l’amour.

Il connaissait que la violence Aaren, la violence et l’abandon, alors il avait pas su quoi faire en s’en rendant compte. Il avait paniqué. Il avait paniqué et il avait eu tellement, tellement peur de ce que Rhys aurait pu voir dans sa tête qu’il l’avait complètement rejeté.

La guerre était finie et les portails zouwu commençaient à apparaître un peu partout, à devenir la norme, alors Aaren avait pas réfléchi, il avait sauté dans le premier qui passait pour apparaître ailleurs. Changer de ville, mais pas changer de vie, cette fois. Et l’Arizona quitté, il avait ressenti trop de peur et de culpabilité qu’il avait décidé de déguiser en colère, pour oser y retourner. Il avait pas eu les tripes, il avait pas eu le courage de s’assumer.

Et aujourd’hui Rhysand lui fait payer.

Tu me donnes juste envie de te buter.

Le blondinet faillit répondre qu’il le savait, que c’était bien le but. Sauf peut-être son dernier geste, sauf peut-être l’effleurement hésitant de sa main sur sa joue. Mais c’était pas assez, rien serait jamais assez pour se faire pardonner, à part sa propre mort et encore. Est-ce que mon sang c’est assez pour que tu me pardonnes, Rhys ? Même si ma vie vaut pas grand chose, c’est tout ce que j’ai à t’offrir. Vu que j’ai pas réussi à te donner mon amour.

Mais il y a un changement soudain. Et le nymphe reconnaît la magie du brun qui s’infiltre dans son esprit comme elle l’a fait il y a cinq ans. Il sait ce qu’elle va lui faire, il est terrifié, mais il tente même pas de résister. Ça sert à rien - et puis Rhys a le droit, après tout, c’est juste un retour de karma. Il est mérité celui-là, pour une fois. Pas de dieux ou de destin à maudire, personne à qui faire des fuck parce que cette merde-là c’est lui qui s’est foutu dedans tout seul. Cette fois c’est sa faute.

Cette fois c’est sa faute et pourtant quand il sent les lèvres de Rhys sur les siennes, une dernière fois, il peut pas s’empêcher d’y répondre. Le baiser est violent et douloureux, et Aaren s’y accroche comme si c’était son rocher dans la tempête alors qu’il en déclenche une encore plus grosse en lui. C’est pas l'œil du typhon, c’est le plus fort de l’ouragan et pourtant il s’y jette pour mieux s’y perdre, alors que son esprit s’asphyxie et que sa gorge se serre. Il savoure le goût du sang qui se mêle au goût du djinn, il se cramponne à la sensation de leur bouche voracement entremêlée alors que la peur étouffante prend possession de lui peu à peu. Juste un peu de lui avant de sombrer pour de bon.

L’instant est trop bref, mais peu importe la durée, le blond aurait trouvé ça trop court de toute façon. Rhys s’écarte abruptement et Aaren s’affaisse alors que l’anxiété l’envahit pour de bon, alors que sa cage thoracique se comprime et que l’air se refuse à lui.

Il a envie de demander à Rhys de pas partir mais il sait qu’il a plus le droit depuis que lui il l’a fait.

Le nymphe hyperventile bruyamment en essayant de grappiller un peu d’oxygène, le corps tordu et un bras autour des côtes comme s’il pouvait les actionner comme ça, l’autre essayant en vain de s'agripper au vide et griffant le sol. C’est pas beau à voir, ça l’as jamais été, mais y a rien qui est beau à voir chez lui. Il se sent laid, Aaren, et il se sent faible, et il a pas envie de montrer cette faiblesse à qui que ce soit. Il se sent faible et c’est encore pire, il s’étouffe encore un peu plus et sa vision commence à se brouiller.

Pourtant Rhys continue et ses mots percutent l’angoissé, le broie, l’achève. Il aurait pu faire quelque chose, vraiment ? Il aurait pu tout changer ? T’aurais dû, t’aurais pu, tu…

C’est pas vrai. Il a qu’une seule certitude alors que ses pensées se délitent et se noient, alors qu’il essaye de reprendre ses esprits dans le brouillard de l’anxiété, c’est que c’est faux. Il est Aaren et il aurait rien changé. Même s’il l’avait dit ça aurait fait quoi ? Ils auraient eu peur tous les deux, il aurait quand même fait des crises d’angoisses, invariablement ils se seraient engueulés, invariablement l’un des deux auraient abandonné l’autre, si c’était pas lui ça aurait été Rhysand. Ça avait marché si longtemps entre eux parce qu’ils avaient pas mis de mots sur leur relation. Ils avaient trop peur des significations, de ce que ça impliquait, pour pas répéter ce qui les terrifiait.

C’est faux, et c’est peut-être encore pire. Parce qu’Aaren sait qu’il répare rien et qu’il fait que détruire ou bien être détruit. Parce qu’il aurait aimé vouloir le croire que, pour une fois, son amour aurait changé quelque chose. Mais s’il l’exprime pas c’est bien parce qu’il y a une raison. C’est parce que ça dure jamais.

Comment c’est possible d’avoir aussi mal alors qu’il pensait qu’il avait touché le fond il y a longtemps ? Et voilà qu’il se rends compte que c’est encore possible de creuser. Je veux que ça s’arrête, je veux que tout s’arrête, je veux arrêter de creuser, je veux arrêter de souffrir, je veux mourir.

Sa respiration se fait plus chaotique que jamais, et malgré son corps et ses traits déformés par la crise, ses yeux grand ouverts par l’angoisse se tournent vers le djinn.

-Tu sais.. que c’est pas vrai…

Il veut parler mais les mots lui échappent, ses pensées ne sont pas claires, il veut lui dire tout ce qu’il a sur le cœur, qu’il a tort et qu’ils étaient trop cassés tous les deux pour se réparer comme ça, que ça aurait pas pu fonctionner. Et alors que cette idée tourbillonne dans son crâne, il sent une goutte tomber sur son bras.

Il porte la main à son visage et il se rend compte qu’il est recouvert de larmes.

Ça fait tellement longtemps qu’il a pas pleuré Aaren, il pensait pas que c’était encore possible. Il détourne le regard par réflexe, il cache son visage même s’il est encore à la recherche d’une bouffée d’air.

C’est pas à lui de pleurer, ici.

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You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys Empty Re: You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys

Lun 5 Juil - 21:07

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Il faisait nuit noire. Dans ce terrain vague, caché derrière des murs aveugles et des palissades vermoulues, il n'y avait aucun témoin. Personne pour sauver Aaren de cette crise d'angoisse qui l'envahissait au point de le priver d'air. Chutant sur le sol où il se tordait de douleur, sous le regard insensible de son bourreau, le visage du nymphe devenait de plus en plus pâle. Rhys avait reculé de deux pas, avec le goût de ce baiser désespéré contre ses lèvres. Les yeux agrandis, les prunelles tremblantes devant ce qu'il venait de commettre, il restait pétrifié sur place, sans se résoudre à tenter le moindre geste. Il voulait le tuer, mais il l'avait embrassé. Et dans ce baiser, il avait insufflé une part de sa douleur, de son désarroi, de sa colère. C'est pas toi que j'ai envie de supprimer Aaren. Ce que je voudrais pouvoir effacer, ce sont toutes ces années de merde où je me suis demandé ce qui t'était arrivé. Ces six ans que t'as passé sans moi à t'enfoncer de plus en plus bas, sans que rien ne change, rien en dehors de ces couches de problèmes empilées au- dessus de ta tête. Je te vois là, en train de t'asphyxier, et tu crois que ça me fait rien ? On dirait que t'attend que ça, que je t'achève.

Rhysand ne détournait pas le regard, il n'était pas dans sa nature de regretter quoique ce soit. Il n'y avait pourtant rien d'autre que de la tristesse dans ses yeux sombres qui fixaient le visage angoissé de sa victime. Au travers de sa respiration saccadée, le nymphe eut la force d'articuler quelques mots. Il n'avait presque pas de souffle, il était en train de suffoquer, sa voix n'était plus qu'un faible râle. Le cœur serré, Rhysand plissa le front sans répondre, un océan de peine au fond des yeux. Peut-être que tout aurait pu changer si Aaren avait parlé, s'il s'était montré sincère au lieu de fuir. Ou peut-être pas. Ils n'en savaient rien ni l'un ni l'autre en réalité. Leurs regards se croisèrent une dernière fois avant que le nymphe ne cache son visage baigné de larmes si dures à contempler. La douleur d'Aaren était déchirante, exposée là crûment à ses pieds, offerte à lui sur un plateau d'argent, mais Rhys ne pouvait pas le sauver. C'est tout ce que t'as à me donner ? Tes larmes, ta misère, ton sang. Tu sais bien que je ne vais pas me contenter de ça. Ça t'arrangerait que je t'offre le coup de grâce ? T'aurais pu me fuir encore, tu cours plus vite que moi, mais t'as attendu. Et nous voilà.

Doucement, Rhys plia les jambes pour s'asseoir à même le sol, dans la poussière et la crasse. Le regard rivé sur Aaren, il prit une profonde inspiration, gonflant ses poumons d'un air inaccessible au nymphe. Il se concentra sur sa respiration alors qu'il rassemblait son énergie pour faire appel à ses pouvoirs. Focalisé sur le nymphe, il l'emporta dans une illusion de très grande ampleur sur laquelle il se concentra intensément. Le décor qui les entourait changea radicalement. Ils ne se trouvaient plus dans ce terrain vague si triste et si sombre mais dans une immense prairie verdoyante, où les rires et les discussions joyeuses résonnaient autour d'eux. Ils étaient assis tous les deux sur un tapis confortable et protégés du soleil par de beaux parasols aux tissus colorés. Des drapeaux flottaient autour d'eux, porté par une brise agréable. Des notes d'une musique festive résonnaient autour d'eux et soudain, Syrio apparut, portant dans ses bras un énorme narguilé. En riant, le jeune homme le déposa entre eux avant de frapper amicalement l'épaule d'Aaren. Respire, c'est la fête! Lui dit-il, d'une voix enjouée. Puis Syrio se redressa pour s'en aller rejoindre d'autres jeunes qui riaient et dansaient autour d'eux, dans ce parc où s'était organisé un pique nique géant. Assis en tailleur devant le corps souffrant du nymphe, Rhysand se pencha vers lui pour lui murmurer quelques mots.

- Ouvre les yeux, Aaren, regarde autour de toi. Tu peux choisir d'arrêter de respirer et de mourir et dans ce cas tout s'arrêtera. Ta douleur prendra fin. C'est pas ce que tu veux ? Mais tu peux aussi décider d'ouvrir les yeux... et respirer. Tu verras.

Tu verras comment les choses auraient pu se passer, si t'avais fait d'autres choix. Si t'avais pas eu tellement la trouille que je rentre dans ta tête.


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You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys Empty Re: You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys

Mar 6 Juil - 20:54
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Je peux pas, Rhys, putain. Je peux pas, non, je peux pas, c’est trop dur, c’est trop douloureux, je veux que tout s’arrête, pitié, je veux juste que ça s’arrête. S’il te plait, fait que tout s’arrête.

S’il te plait.

Il pouvait pas le dire, tout ça, Aaren. C’était bloqué depuis longtemps, depuis des années, mais bon, ses larmes l’avaient été aussi. Pourquoi tout ressortait ce soir ? Pourquoi maintenant, pourquoi devant Rhys ? Pourquoi il l’avait entraîné avec lui hors de ce bar alors qu’il aurait pu se casser comme il savait si bien le faire ? Pourquoi il avait pas fui, encore une fois ?

Est-ce que ça aurait changé quelque chose ?

Tu changes rien, Aaren, le seul goût que tu laisses c’est celui de la déception.

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Pourquoi je suis comme ça, Rhys, dis moi ?

Je veux juste que tout s’arrête.


Les pensées s’enchaînent, se diluent aussi vite qu’elles sont venues, se fracassent contre les parois de son crâne, s’effacent et se brisent en milles morceaux en emportant tout avec elles au passage. C’est la tempête, là-dedans, peut-être que c’est jamais autant comme ça qu’Aaren a été si proche de sa nature de nymphe, quand il peut même plus respirer et que l’ouragan emporte son âme alors qu’il aimerait juste se faire emporter pour de vrai.

Je veux que ça s’arrête.

Pourquoi ?

Je sais même pas pourquoi. Je sais même plus pourquoi.

Je veux que s’arrête.

Qu’est-ce qu’il fout là déjà ? Qu’est-ce qu’il est en train de foutre ? Comment ça a pu finir par être autant le bordel dans sa tête ?

Il a juste envie que ça s’arrête. Il a juste envie que la douleur cesse enfin, le laisse tranquille un peu, arrête de faire chacun de ses gestes à sa place, arrête de peser sur ses épaules et de l’écraser sous son poids. Il a juste envie d’arrêter de souffrir et si la mort est la seule solution pour ça alors qu’il crève. C’est pas comme s’il méritait autre chose. C’est pas comme s’il avait encore envie de vivre.

Comment on peut avoir encore envie de vivre quand on est une merde pareille ? Quand on a fait de la merde pareille ? Quand le monde nous a craché à la gueule, encore, et encore, et encore, et que la seule manière de pas se noyer c’était de devenir aussi immonde ?

Pourtant il aurait aimé se noyer Aaren, il aurait préféré plutôt que de devenir comme ça. Il aurait dû crever y a bien longtemps avant de détruire tout ce qu’il aimait parce qu’il était incapable de le faire correctement. Il aurait dû crever ce jour-là où les mecs l’avaient laissé pour mort, il aurait dû crever de faim dans un autre ville où Rhys l’aurait pas aidé, il aurait dû crever et rien de tout ça serait arrivé.

Il aurait dû crever avant de devenir un connard.

Il aurait dû crever, il aurait jamais dû exister.

Il se souvient de ses parents auxquels ils pensent jamais, qu’il a presque oublié tellement cette période lui semble loin ; même eux, ils lui ont dit qu’ils l’aimaient, qu’ils étaient heureux qu’il soit là même si c’était pas prévu. Mais ils ont fini par l’abandonner aussi. Personne a jamais prévu son existence. Personne a jamais voulu de lui, en fait. Il peut pas le croire. Il veut pas le croire.

Il veut pas le croire parce que sinon, qu’est-ce que ça fait de lui ?

Si ceux qu’il a abandonné sont pas mieux sans lui, alors à quoi ça a servi ?

Les questions sans réponse le bousculent et l'oppressent, l'étouffent encore un peu plus. Il ne sait plus où il est, il ne sait plus où il en est, il ne sait plus ce qu’il ressent tellement ça fait mal, tellement il est terrifié, et il ne saurait même pas dire de quoi il a peur, de quoi il a le plus peur.

Le blondinet entends même pas Rhys qui s’assoit en face de lui, ou peut-être qu’il s’en rends compte mais qu’il est incapable de réagir. Puis il sent la magie du djinn lui caresser de nouveau l’esprit, et soudain il y a une lumière dans le noir ; ses yeux sont assaillis par la clarté du nouveau paysage, ses oreilles agressées par les rires qu’il entends au loin, où il jurerait d’en reconnaitre certains, ses sens irrités par la douceur de la scène qui viens de s’installer et qui contraste tellement fort avec celle contre laquelle il luttait il y a quelques instants.

Il se recroqueville sur lui-même comme pour y échapper. Il n’a même pas ouvert ses paupières mais il sent qu’il a pas la place dans cette nouvelle scène trop idyllique. Est-ce que c’est encore un tour du djinn pour jouer avec lui ? Pour continuer de se venger ?

La respiration du nymphe est toujours faible et hachée, au moins aussi brisée que lui. Il sursaute en sentant une bourrade amicale et une voix s’élève, qu’il pensait ne plus jamais entendre.

Il serre les dents et ne peut pas s’empêcher de laisser échapper un ricanement étranglé à la remarque de Syrio. Qu’est-ce qu’il fout là, lui aussi ? Il est venu admirer sa déchéance ? Il est venu se foutre de sa gueule ? Peut-être qu’au moins lui a eu ce qu’il voulait quand Aaren s’est barré.

Ses inspirations s’affolent de nouveau mais elles sont stoppées par le ton étrangement doux de Rhysand qui s’est rapproché et Aaren arrive pas à se souvenir d’un autre moment où le djinn l’a autant été. Ça avait toujours été plutôt sauvage, entre eux. Comme s’ils mettaient une sorte de distance malgré leurs étreintes. Oui, ça avait toujours été plutôt brutal, entre eux. Sauf quand ils se laissaient trop aller. Mais c’était des exceptions, des exceptions de plus en plus nombreuses, et puis…  

Et puis y avait eu ce jour-là.

Pourtant je devrais me laisser mourir, Rhys, je sais pas comment m’excuser autrement.

Pourquoi il avait si peur d’ouvrir les yeux ?

Peut-être qu’il se rendait compte que ça allait représenter tout ce qu’il avait manqué. Peut-être qu’il le savait, au fond, mais que c’était trop dur à regarder. C’était mieux de se vautrer dans la fange et rester au milieu des déchets pour pas trop envier ce qu’on pouvait pas avoir.

Il avait envie de garder ses paupières fermées pour l’éternité.

Pourtant il finit par relever la tête, regarder Rhys d’abord. C’était un spectacle presque étrange, de voir le brun et ses si jolies boucles brunes penché ainsi vers lui comme s’il lui disait un secret, comme s’ils étaient encore deux ados insouciant et que la vie les avait pas fracassé.

Puis il essaye de regarder autour. Ses yeux s'agrippent désespérément aux drapeaux, aux gens, au ciel bleu éclatant, à l’herbe verte de la prairie. Mais au fur et à mesure les couleurs se brouillent et se mélangent alors que les larmes continuent de couler, comme s’il ouvert les soupapes un peu plus tôt et qu’elles ne voulaient plus s’arrêter. Son visage se déforme alors que sa gorge se serre, il respire mieux mais il sanglote maintenant.

-Je… C’est pas mon monde, Rhys. C’est pas moi, ça.

Le nymphe rénégat fixe le tapis, de nouveau les brins d’herbes, les fleurs comme celles qu’il s’amusait à écraser avec London quand ils essayaient de cracher à la gueule de la vie à leur tour.

-J’ai pas ma place. Dans un endroit pareil… à un moment pareil…

J’ai pas le droit d'être fier de qui je suis, j'ai pas le droit de célébrer, j’ai pas le droit d’être heureux.

Tu le sais bien non ?


Le blondinet glisse ses genoux sous son menton, serre ses jambes contre son torse, comme s’il voulait se cacher. Parce qu’il a honte, parce qu’il se sent pas là où il devrait être alors qu’il est persuadé de mériter seulement le fond du caniveau.

Il pleure comme ça, encore haletant, en basculant nerveusement sa tête d'avant en arrière. Même le narguilé ne l’attire pas alors que d'habitude il se serait jeté dessus à la première occasion.

Il sait pas quoi faire, Aaren. On l’a pas habitué à la joie, on l’a pas habitué aux fêtes comme ça, on l’a pas habitué au soleil alors qu’il est un être de la nuit, un être en lambeaux, un fantôme. Lui les seules fêtes où il va c’est celles où il peut s’éclater la tête, celles où il est juste là pour trouver quelqu’un pour dormir, celles où il est pas invité, celles où il fout tout en l’air pour tout le monde et surtout pour lui.

Et il pense pas que ça pourra un jour être autrement.

-J’peux pas faire partie de ça. J’pourrais jamais.

Il aurait aimé, pourtant. Il aurait aimé retourner dans le passé et éviter tout ce qui l’avait détruit et qui se retrouvait à blesser les autres comme des bouts de verres aussi coupants que son sarcasme habituel. Il aurait aimé remonter dans le passé et si c’était possible annuler complètement son existence.

Il aurait aimé rester avec Rhysand, aussi. Et fêter tout ça avec lui.

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You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys Empty Re: You wanted to escape, but you're not that innocent ~ Aarhys

Lun 11 Juil - 10:57

You wanted to escape, but you're not that innocent
Aaren & Rhysand

« Another day goes without any change, the feeling we live with still remains. We're stuck in a hole and we're searching for anything to hold onto. There has to be somewhere that we can be safe from the lives we live each day. »
Dans le décor fantastique que le djinn venait de créer, la prairie illuminée de soleil semblait leur sourire. L'herbe fraîche et les fleurs de printemps faisaient flotter dans l'air un parfum apaisant pendant qu'autour d'eux résonnait la musique festive. Ils auraient pu profiter de l'ambiance pour se délasser, installés là sous ses parasols colorés, et s'ouvrir enfin l'un à l'autre. S'exprimer, vider leur sac de façon posée et mature, se décharger de toute cette peine accumulée et décider enfin d'aller mieux. Rhys était capable d'entrer dans la tête du nymphe et d'en chasser les démons. Il aurait pu le faire autrefois, il aurait tant voulu le faire.

- Je… C’est pas mon monde, Rhys. C’est pas moi, ça. J’ai pas ma place. Dans un endroit pareil… à un moment pareil…  J’peux pas faire partie de ça. J’pourrais jamais.

Caché contre ses genoux, les yeux remplis de ses larmes, Aaren ne voulait pas regarder. Assis en tailleur devant lui, le djinn le contemplait sans faire un geste. La pitié n'effleurait pas son cœur, ce n'était pas dans sa nature, mais pourtant, en cet instant même, sa colère s'évapora. Cette scène illusoire ne procurait peut-être aucun apaisement au nymphe mais elle pouvait aider Rhysand à retrouver son équilibre. Dans un égoïsme pleinement assumé, il se concentra sur lui-même en s'efforçant de prendre de la hauteur. Indifférent à la souffrance des autres, indifférent à ses propres tourments, il devait juste les contempler de haut, avec une curiosité détachée. Rhysand ne voulait plus rien ressentir. Jamais.

- C'est toi qui vois.

La douleur d'Aaren était presque tangible, Rhys avait l'impression qu'il pouvait la respirer, la sentir, la toucher. N'était-ce pas ce qu'il désirait, le voir souffrir ? Il aurait pu avoir envie de l'aider. Il aurait pu le consoler, le rassurer, le protéger. Il aurait pu tenter de le convaincre qu' Aaren avait sa place dans cette scène, il aurait pu l'attraper par les épaules et l'obliger à regarder autour de lui, le forcer à apprécier la beauté de cet environnement, l'inciter à célébrer, à être fier ! Si le djinn déployait tous ses pouvoirs de persuasion, alors peut-être qu'il aurait pu libérer son ancien ami...
Mais Rhys n'avait pas envie d'être ce sauveur, et encore moins l'envie d'être un type bien. Être un salaud, c'était beaucoup moins douloureux. Le regard penché vers Aaren, il se redressa et claqua des doigts. Le décor disparu et la sombre réalité reprit durement sa place, encore plus glauque, triste et sale qu'elle l'était auparavant. D'un geste bourru, il repoussa l'épaule du nymphe avec son pied pour l'obliger à retrouver son regard.

- Cette vie de merde, c'est toi qui l'a choisie. Crève dans la boue maintenant, puisque c'est ce que tu veux. Je pensais pourtant que...

Je pensais que ça t'aurait plu de rester avec moi là-bas.

Rhys se mordit la lèvre, retenant ses dernières paroles, tandis que l’atmosphère devenait plus oppressante, écrasant impitoyablement sa victime. Alors que sa tête devenait de plus en plus douloureuse et que le vertige l'envahissait, le djinn se détourna, affaibli par l'usage de sa magie. Sa vision s'obscurcissait, il ne voyait plus rien alors qu'il utilisait ses dernières forces pour s'éloigner, déterminé à ce que Aaren ne le voit pas chanceler. Le nymphe était bien trop concentré sur ses propres souffrances pour s'apercevoir des siennes, de toute façon.
Rhysand tangua jusqu'au coin de la ruelle et se laissa tomber derrière un tas de poubelles. Caché dans son nid d'ordures, il sombra dans un coma profond où enfin plus aucune peine ne pouvait l'atteindre. Allaient ils ainsi mourir pour de bon, tous les deux, à quelques mètres l'un de l'autre ? Quelle ironie... Ce fut sa dernière pensée avant qu'il ne sombre dans les ténèbres.



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