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Nous sommes en 2022 DAESAN II ▲ i'm a fire and i'll keep your brittle heart warm 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 DAESAN II ▲ i'm a fire and i'll keep your brittle heart warm 1050276528
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Dim 31 Jan 2021 - 1:39
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Daesyn ne savait pas pourquoi il était si nerveux. Ce n’était pas une émotion familière – il était plutôt d’un naturel assuré, confiant. Il en avait vu d’autres après tout, bien d’autres. Il pouvait se vanter de bien connaître l’humanité, tous ses travers, dans ses pires états et ses plus beaux accomplissements. Il les avait célébrés, les avait haïs aussi parfois, il avait vu leur beauté et la tragédie de leur fragilité. Il avait vu leur haine et leurs déchirures, avait tenté de les recoller, de recoudre, de réparer là où il le pouvait. Mais c’était là le propre de l’humanité ; il y aurait toujours d’autres tortures, d’autres cassures, faites avec injustice et cruauté, auprès d’individus qui ne le méritaient pas. Anthony était parmi eux. Il l’avait touché, lors de cette soirée au cabaret. Touché comme peu de gens l’avaient touché durant ses quelques centaines d’années d’existence. Avec son innocence, les failles qu’il décelait à l’intérieur et qu’il espérait pouvoir découvrir, effleurer du doigt – recoudre, là aussi, par habitude. Non, pas par habitude. Par conviction. Parce qu’il savait que le jeune sorcier méritait mieux que ça. Et qu’il se sentait plus vivant depuis les dix derniers jours qu’il ne s’était senti depuis longtemps.

Il avait hésité, attendu, tapé quelques brouillons de message sur son téléphone avant de finalement l’envoyer deux jours auparavant. Anthony avait répondu vite – lui avait arraché un sourire. Il s’était laissé désirer, peut-être par vanité, peut-être pour laisser le temps au jeune homme de réfléchir aussi, donner une chance à la vague de retomber si c’était ce qu’il souhaitait. Car la vague l’avait d’ores et déjà submergé depuis le cabaret, mais Daesyn avait une règle d’or. Il n’entraînait jamais personne dans ses tourbillons qui ne voulaient pas s’y trouver. Il avait soupçonné, senti chez le sorcier une envie de plus, de liberté similaire à la sienne, quelque chose de muselé qui étouffait, mais il ne pouvait pas le forcer s’il n’était pas prêt à desserrer les barreaux de la cage. Mais il avait accepté. Alors ils commenceraient doucement, petit à petit. Après tout, Daesyn lui avait proposé de danser – alors danser, ils feraient.

Anthony était arrivé en avance. A nouveau, sourire énigmatique lors de l’accueil. Cette fois-ci, le djinn était moins apprêté, pantalon noir et chemise légèrement ouverte sur son torse et les quelques pendentifs et chaînes qui s’y trouvaient. Il avait gardé son eye-liner coloré, ses boucles d’oreilles et ses nombreuses bagues, son vernis noir. Ce qu’il appelait la version sobre de lui-même, celle qu’on trouvait en dehors du cabaret mais qui laissait tout de même transparaître son essence. « Bienvenue dans ma modeste demeure » susurra t-il à l’oreille d’Anthony alors que ce dernier entrait dans l’appartement. Daesyn n’était pas particulièrement ordonné, il changeait souvent d’appartement et prêtait peu d’attention à la poussière et les vêtements qui traînaient au sol. L’atmosphère était chaude, les murs étaient drapées de couleurs et tapisseries anciennes – les étagères recouvertes d’artéfacts en tous genres. Daesyn sous-louait le duplex à un prix exorbitant à un collectionneur d’art et archéologue. Il s’était tout de suite senti chez lui ; mais sa partie préférée était le studio. Une petite pièce annexe qui était utilisée pour entreposer des chevalets et pots de peinture que le djinn avait reconverti en petit studio de danse avec un grand miroir. Il avait gardé les tableaux au mur, mais avait installé quelques néons de lumière majoritairement tamisée et des marquages au sol pour ses chorégraphies. Il allait être dévasté de devoir quitter les lieux au retour de son propriétaire ; il adorait ce parquet qui craquait, cette lumière étouffante, ces taffetas, le velours, cette atmosphère rétro vintage et pourtant diablement glamour. C’était tout à fait lui, il n’était pas certain d’arriver à aimer autant un appartement qu’il aurait décoré lui-même.

Il guida le jeune homme jusqu’au studio. « Tu peux poser tes affaires ici. Je te sers à boire ? Pas de martini j’imagine, il est encore tôt. A moins que tu aies besoin de courage liquide ? »  demanda-t-il en le regardant par-dessous ses cils tandis qu’il s’affairait à arranger les quelques affaires qui traînaient pour que son invité n’ait pas totalement l’impression d’avoir débarqué dans un souk. Il avait vaguement préparé de quoi faire un cours mais la structure n’était pas exactement son fort. Ce qu’il voulait lui enseigner, plus que des pas et des enchaînements, c’était à s’écouter. A se connecter avec son corps et lui donner ce qu’il demande, le faire aller là où il veut aller, le draper comme il veut être drapé. Ce n’étaient pas des choses que l’on pouvait apprendre avec un plan en trois parties et neuf sous parties. Il allait falloir laisser de la place à l’improvisation, à l’inspiration, à l’imagination. Daesyn en regorgeait, c’était une chance. Encore fallait-il que Anthony se laisse emporter.
 
   

   
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Dim 28 Fév 2021 - 2:14

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You're my forever fall

feat Daesyn ✮  Oh and, heavens, when you looked at me, your eyes were like machinery, your hands were making artifacts in the corner of my mind



Anthony était nerveux, c’était le moins qu’on puisse dire. Il se dirigeait vers l’endroit où habitait Daesyn, et il se demandait encore pourquoi il faisait ça. Il avait attendu, pendant plus d’une semaine, après leur rencontre. Il avait surveillé son portable comme il ne l’avait jamais fait, il avait espéré, trop espéré, trop rêvé, alors qu’il s’était évertué tous les soirs à oublier de plus belle tout ce que le brun avait remué en lui. Mais il n’avait pas oublié.

Et il n’avait pas cessé d’attendre un signe de sa part.

Et puis enfin, huit jours après exactement, trop de minutes et d’heure et d’attente qui étaient devenus insupportables sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi, sans qu’il n’accepte vraiment pourquoi - enfin, il avait vu l’écran de son téléphone s’illuminer et afficher le nom qu’il avait tant guetté. Et il avait paniqué. Répondu trop vite, avec trop d’empressement : quelle image cela allait-il renvoyer de lui ? Mais il n’avait attendu que ça pendant une semaine, il avait regretté de ne pas avoir pris son numéro tout en se disant qu’il n’aurait jamais osé de message lui-même, et il avait aussi cru à un rêve. Peut-être qu’il avait juste été trop bourré, trop drogué ce soir-là, et qu’il avait déliré, imaginé toute la scène, ou plutôt imaginé toute la tension qu’il avait cru captée et qu’en réalité, Daesyn l’avait déjà oublié.

Daesyn.

Le nom lui donnait des frissons, des papillons aux creux de l’estomac, quand il y pensait, quand il le prononçait dans son esprit ; et il le prononçait souvent, un peu trop souvent, un peu plus souvent qu’il ne voulait l’admettre et qu’il ne l’admettrais à quiconque.

Parce qu’il n’aurait pas dû, parce qu’il n’avait pas le droit. Parce que Daesyn était un homme, et qu’il n’était pas attiré par les hommes. C’est ce qu’il s’était toujours dit. Il était Anthony, l'héritier des Crowley, le presque héritier en tout cas. Pas celui qui les rendrait fier, mais celui qui dirigerait le coven un jour, dans l’ombre de son frère, celui qui épouserait une sorcière pour lui donner de nouveaux héritiers qui, on ne pouvait que l’espérer, serait mieux que lui. C’était sa vie, sa vie qu’on lui avait choisie, sa vie qu’on avait taillé pour lui et pour laquelle il n’était pas taillé.

Et pourtant Daesyn était là, au fond de son esprit, à soulever des question qu’Anthony Jaiden Crowley n’aurait pas dû se poser, telle une lumière multicolore qui lui montrait qu’il y avait autre chose à voir, autre chose à suivre que ce chemin et cet avenir tout tracé qui ne lui conviendrait jamais vraiment.

Daesyn avait explosé toutes ses certitudes comme si l’adolescent n’attendait que ça, comme s’il ne voulait qu’une occasion de s’échapper de ce destin que beaucoup n'auraient pourtant pas trouvé si terrible. Sans savoir ce que ça avait coûté, sans savoir tout ce qu’Anthony avait dû sacrifier et enterrer pour pouvoir ne serait-ce que tenter de l’emprunter.

Et malgré ça, il n’y arrivait pas, il n’y arrivait toujours pas. Mais c’était le seul qu’il connaissait, alors il avait couru dedans, il avait couru à sa perte ; et comme il aurait dû s’y attendre, et pourtant comme il avait espéré que ça n’arrive pas, il avait tout perdu.

Il avait tout perdu sauf peut-être cette opportunité, ce chemin qui lui avait toujours été interdit et qu’il avait fini par verrouillé, par oublier, par repousser et laisser pourrir au fond de son esprit parce qu’il n’avait pas le droit d’y poser un pied, parce que c’était une pente trop abrupt et que s’il tombait dedans, il ne pourrait pas en ressortir, pas maintenant. Pas quand Daesyn l’avait éclairé de nouveau, à travers les mauvaises herbes et les panneaux d’interdiction, d’une lumière nouvelle qui lui paraissait si attirante - tel un papillon attiré par la flamme d’une bougie.

Comme une flamme parce qu’il savait qu’il allait s’y brûler les doigts, s’y brûler les ailes, c’était ce qu’on lui avait appris, ce qu’on lui avait toujours dit, ce qu’on lui avait inculqué dès qu’il avait jeté un coup d’oeil dans ce sens. Alors il en était convaincu. Ça n’était pas une solution viable, ça n’était qu’une jolie illusion, un bonheur de courte durée qui ne durerait pas avant la chute bien trop dure. Autant choisir la sécurité. Autant choisir ce qu’on connaissait, et pas l’inconnu dont on avait tant voulu nous faire peur.

Mais si Anthony était toujours effrayé, cet inconnu lui paraissait bien plus attrayant maintenant que le premier s’était effacé sous ses pas malhabiles, sous ses pas trop sensibles qui le conduisaient inlassablement devant cet inconnu à nouveau, peu importe combien il s’en éloignait, peu importe combien il le reniait.


Et Daesyn représentait tout ça, tout ça et tant de choses en plus qu’il ne pouvait même pas prétendre les imaginer alors qu’il essayait encore de les refouler. Il essayait encore de plaire à ceux qui l’avait guidé en premier, alors même qu’il avait perdu toute grâce à leurs yeux. Mais le regard du danseur était infiniment plus doux, malgré son obscurité, c’était l’inconnu dans lequel Anthony avait toujours eu envie d'avancer.

Alors c’est là qu’il avançait, c’est là qu’il se hasardait, alors qu’il s’engageait dans la rue avec un trou aux creux du ventre. Mais son cœur avait envie de s’envoler même si c’était une dernière fois. Alors tant pis pour les chaînes qui l’entravaient, tant pis pour les limites qu’on lui avait imposées et tant pis pour tout le reste. Il avait accepté de venir, il était même en avance, parce qu’il ne voulait pas avoir l’air de s’en foutre, parce que c’était important pour lui et que de toute façon il n’avait rien de mieux à faire. Parce qu’il était pressé aussi, de le revoir, d’être déçu peut-être, de se dire que finalement ça n’était rien de tout ça, et finalement peut-être que ça serait mieux comme ça. Peut-être que le revoir ferait s’effondrer tous ses rêves aussi fragiles que des châteaux de cartes comme s’était déjà effondré tout le reste de sa vie de toute façon. Ou peut-être pas.

Son cœur battait douloureusement dans ses côtes, et arrivé devant la porte, il faillit partir en courant, misérable et miséreux. Il prit son temps avant de toquer à la porte, le temps de se calmer un peu, de ralentir un peu le sang qui battait trop fort dans ses veines, d’arrêter de trembler. Il avait l’impression de commettre le pire des crimes, qu’oser espérer quelque chose était trop présomptueux de sa part - alors qu’il ne savait même pas ce qu’il espérait finalement.

Mais il avait une certitude, c’était que c’était le premier pas vers cette voie qui jusqu’ici, avait paru si inaccessible. C’était la première fois qu’il allait dans cette direction si mystérieuse et incertaine - cette direction où il trouverait toute sa vie et bien plus encore.

Alors il toqua timidement à la porte, et cette fois Daesyn lui ouvrit tout de suite. Il lui murmura un bienvenue dans l’oreille qui commença déjà à le faire rougir. Ça y est. Ça y est, il était chez cet homme dont il connaissait si peu, il s’en rendait compte maintenant. Ça y est, il était chez celui qui lui avait promis de lui apprendre à danser, alors que son père avait toujours fait en sorte de réprimer toute féminité chez lui. Ça y est, il était au milieu de tout ce qu’on lui avait absolument refusé d’approcher. Ça y est, il était dans la gueule du loup.

Il faillit s’effondrer là et se mettre à pleurer, mais ça aussi, ça lui était interdit. Un mec, ça ne montrait pas ses émotions, un mec ça ne pleurait pas, ça ne laissait pas échapper la moindre larme, ça ne montrait pas sa faiblesse. Anthony avait été si éloigné de tout ça, il ne comprenait pas, il avait pleuré et pleuré des litres de lacrymales sans même savoir pourquoi, mais il l’avait fait loin, il l’avait fait caché parce que c’était la seule manière pour lui d’être autorisé à le faire.

Il faillit faire demi-tour et s’éloigner en courant aussi, reprendre ce chemin si douloureux mais si familier, celui du manoir de la famille, mais les yeux de Daesyn le retenaient aussi efficacement qu’une ancre dans son monde qui s’écroulait. Et quelque part il n’avait pas envie de le lâcher, il n’avait pas envie qu’ils le lâchent, plus jamais.

-Merci, réussit-il à sortir de sa gorge nouée, et il ne savait plus exactement pourquoi il le remerciait déjà.

L’endroit était à l’image de celui qui y vivait, coloré et vivant. Bordélique aussi, on aurait pu dire, bien loin des murs austères et froids du manoir Crowley qu’Anthony n’avait même pas osé recouvrir au sein de sa propre chambre.

-En fait… En fait je veux bien un martini, si ça te dérange pas, répondit-il un peu gêné.

Il avait honte un peu, d’avoir besoin de ça rien que pour se tenir devant lui. D’avoir besoin de ça pour oublier, encore, ce qu’il faisait, pour éroder ses doutes et accepter qu’il allait faire quelque chose que ses parents n’auraient jamais voulu qu’il fasse. Pour accepter qu’il allait apprendre à danser, et sans doute apprendre bien plus de choses qu’il désespérait de connaître et dont pourtant il continuait d’avoir si peur.

Alors oui il avait bien besoin d’un peu de “courage liquide” comme l’avait appelé l’artiste, même s’il était encore tôt - trop tôt, surtout pour un adolescent comme lui, mais à ce moment-là, ça n’importait plus vraiment. À ce moment-là, il en avait besoin, c’était la seule chose à laquelle il pouvait encore s’accrocher. Parce que peut-être valait-il mieux se noyer dans l’alcool que dans le regard de Daesyn.

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DAESAN II ▲ i'm a fire and i'll keep your brittle heart warm Empty Re: DAESAN II ▲ i'm a fire and i'll keep your brittle heart warm

Sam 6 Mar 2021 - 18:49
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Anthony avait l’air prudent, sur ses gardes, mais fasciné. Il avait envie d’être là tout en ayant l’impression de ne pas en avoir tout à fait le droit – ça se voyait dans ses yeux. Il était silencieux, tendu, comme prisonnier de son propre corps. Daesyn compatissait particulièrement à cette douleur-là, lui qui avait changé de corps toute sa vie, qui avait la chance et le privilège de le faire coller à ce qu’il était, à ses désirs, ses envies, ses caprices. C’était là l’apanage des djinns, le contrôle de leur instrument de travail. Pour les humains, les mortels du moins, c’était bien différent. Anthony soupçonnait-il ? Avait-il fait le lien entre les illusions sur scène et sa nature ? Impossible, aux yeux des humains, mais pour l’œil entraîné au surnaturel… Peut-être. Cela n’avait pas d’importance, de toute manière. Daesyn haussa un sourcil – il ne s’était pas attendu à ce que le jeune homme accepte sa proposition d’alcool, et il en était à la fois compréhensif et légèrement déçu. Il aurait voulu que le moment suffise, qu’Anthony n’ait pas besoin d’alcool pour l’affronter, pour s’affronter lui-même, mais la bataille promettait d’être difficile et longue, et si un martini pouvait aider à desserrer les liens autour de ses poignets, alors il n’y avait aucun mal à se l’accorder. Tant que ce n’était que ça. « Juste un, alors. Trop anesthésier ses sens pour danser, c’est dommage. » répliqua-t-il avec un clin d’œil avant de se diriger vers la cuisine. Le comptoir était fait d’un ancien bois que Daesyn avait poli et décoré en arrivant dans l’appartement ; il n’avait pas exactement obtenu l’autorisation du propriétaire pour ce faire mais il y aurait toujours la possibilité de le retravailler avant de partir. Ou bien d’y apposer une jolie illusion pour gagner du temps.

Il s’adonna à quelques étirements basiques pour garder ses muscles chauds tout en préparant le martini, son verre de jus de fruit déjà préparé et trônant sur la table du salon. Il avait d’ores et déjà fait une longue séance durant la matinée, et se tenait prêt. Il voulait se montrer sous son meilleur jour – c’était étrange, il savait pourtant bien qu’il n’avait rien à prouver, mais il voulait impressionner, capter le regard. Il voulait donner envie, il voulait susciter l’intérêt. C’était toujours le cas sur scène, car le danseur ne peut vivre que du regard des gens et des projecteurs qui éclairent son corps, mais il y avait un enjeu en plus avec Anthony. Un enjeu qui pourrait presque le faire trembler, s’il n’était pas aussi sûr de lui et de ses gestes. Il n’avait pas de chorégraphie préparée, pas vraiment, mais il savait qu’il trouverait le rythme sur place, que l’inspiration lui viendrait. C’était son talent, l’improvisation. Il saurait retomber sur ses pieds, saurait se fondre dans la musique et dans la situation. Il n’était pas sûr que ce don provienne de son gène djinn ou de lui, tout simplement, mais il en était reconnaissant pour sûr. C’était le genre de choses qui allaient avec l’acceptation de soi, sans excuses, sans fard, comme il l’avait justement mentionné à Anthony dix jours auparavant.

Le djinn tendit son verre au jeune homme et lui fit signe de le suivre, attrapant au passage son multivitaminé dans le salon avant de passer dans le studio. Il le vida d’un trait avant de l’abandonner dans un coin, et de tournoyer distraitement jusqu’à la stéréo au bout de la pièce, faisant glisser ses pieds sur le parquet comme un patineur sur de la glace. « Tu peux observer le temps de finir ton verre, histoire de savoir à quelle sauce tu vas être mangé » reprit-il avec un sourire amusé, en entendant les premières notes sortir de l’enceinte. Il adorait cette chanson – elle était parfaite. Her hair is harlow gold, her lips a sweet surprise. Daesyn glissa jusqu’au centre de la pièce, faisant claquer ses doigts au rythme de la musique sans y penser. Port de tête, pas de côté. Roulement d’épaules, bras qui va chercher loin, loin jusqu’au ciel. Il déboutonna lentement sa chemise avant de la jeter sur le sol près de son verre vide – il se sentait plus libre comme ça, à laisser les gouttes de sueur couler librement sur son torse. She’ll turn her music on you, you won’t have to think twice. Daesyn sourit. Il se laissa aller, fermant les yeux, laissant ses muscles et ses tripes prendre le contrôle, pirouette, balancé, chute au sol.

And she'll tease you, she'll unease you
All the better just to please you
She's precocious, and she knows just what it
Takes to make a pro blush
She got Greta Garbo's standoff sighs, she's got Bette Davis eyes


Daesyn refusait de regarder Anthony, de voir ses réactions, il savait que cette performance était à des années-lumière de celle à laquelle il avait assisté au cabaret. Celle là était moins chorégraphiée, libératrice, fun, saccadée. Les mouvements s’enchaînaient sans tranchant particulier, il satisfaisait simplement la moindre de ses envies, la plus légère de ses idées, son corps éclairé par le velux et traversé par les vibrations de la musique de Kim Carnes. Il rouvrit les yeux, acceptant enfin de se soumettre au regard, au jugement, et adressa un sourire à son jeune apprenti. « Leçon numéro 1. Va là où ton corps a envie d’aller. C’est le plus important – les artifices, les vêtements, les lumières, la justesse des pas et la précision des mouvements, c’est secondaire. » Le plaisir de sentir le parquet glisser sous ses pieds aussi, tordre son corps pour en faire une œuvre d’art, un moment suspendu dans le temps. Sentir les notes ricocher contre ses tympans et les honorer avec ses nerfs et sa chair. Il y avait peu de choses que Daesyn aimait autant que celle-là. Peut-être que c’était ça, l’enjeu. Réussir à faire voir l’importance de ces choses là au jeune sorcier, lui faire réaliser la profonde inspiration qui vient avec ces moments arrachés au destin.
   

   
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Sam 17 Avr 2021 - 21:03

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Anthony savait reconnaître la déception - il pouvait la voir sur le visage de son père dès qu’il levait les yeux vers lui. Mais il ne s’attendait pas à la voir sur celui de Daesyn, dans son sourcil haussé avec une perplexité et, il le voyait bien, cette légère déception qui lui fit l’effet d’une gifle. Voilà qu’il commençait déjà à le désappointer ; et pour quelqu’un qu’il ne voyait que pour la deuxième fois, ça faisait étrangement trop mal. Beaucoup trop mal.

Alors l’adolescent détourna les yeux, baissa la tête, parce qu’il ne pouvait pas supporter un regard dépité de plus. Pourtant la voix du danseur se fit légère quand il répondit. Juste un. C’était peut-être un de trop vu l’expression qu’il avait eu, mais c’était juste un dont Anthony avait réellement besoin, comme un rempart face à ses doutes et à ses interrogations, face à sa peur, et maintenant, aussi face au goût amer que lui laissait l’idée d’avoir déçu Daesyn. Et s’il ne faisait que continuer à le décevoir ? S’il n’y arrivait pas ? Peut-être qu’il ferait mieux de partir tout de suite, d’arrêter là les dommages, de ne pas montrer à quel point il n’était qu’un échec à une autre personne de plus, surtout une personne comme ça.

Le jeune sorcier commençait réellement à caresser cette idée, se dire que c’était une erreur d’être venu. Daesyn ne l’avait peut-être pas vu sous son meilleur jour, mais c’était toujours mieux que de tout gâcher dans l’intimité de son appartement à la décoration excentrique et rétro qui détonnait trop avec celle à laquelle Anthony était habitué.

Peut-être qu’un soir c’était juste ce qu’il fallait et pas plus ; parce que maintenant il allait voir le pire, à la lumière du jour et plus sous les néons colorés qui changeaient toujours tout et que le brun préférait, finalement. Cette fois il n’y avait pas l’obscurité de la nuit, il n’y avait pas de couleurs fluos ou de fumée, et il n’y avait pas assez d'alcool, pour cacher sa médiocrité.

Mais Daesyn lui fit un clin d'œil, Daesyn lui fit un sourire ; si il n’y avait pas de néons alors les couleurs provenaient assurément de lui, malgré sa simple chemise noire, et son sourire était contagieux, et Anthony ne put que le lui rendre. Mais il était toujours déchiré entre sa peur de ne pas vouloir se montrer plus, de ne pas décevoir plus, et son envie de rester et de découvrir toutes les merveilles que l’artiste pouvait lui offrir.

Il finit par le suivre, presque à regret mais comme hypnotisé, dans la salle où le djinn allait danser, où ils étaient censés aller danser. À un moment. Plus tard. Un jour. Peut-être.

Anthony but une première gorgée, qui eu du mal à passer tant sa gorge était serrée. Il faillit s’étouffer avec quand Daesyn utilisa son expression ; d’habitude, il y avait un sous-entendu, mais… Enfin, ça ne serait pas le premier coup d’essai du djinn, qui lui avait définitivement sorti plusieurs phrases bien pires la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il était tellement pétillant que le sorcier avait du mal à rester triste, renfermé trop lui-même, meurtri par ses échecs répétés.

Non, même s’il n’y arrivait pas, même s’il n’y arriverait sans doute pas, Daesyn avait l’air de ne pas s’en offusquer, de ne pas lui en vouloir, comme si Anthony n’avait fait que rêver la déception qu’il avait lu dans ses yeux un peu plus tôt. Daesyn avait l’air heureux de lui faire découvrir son art, et Anthony ne pouvait s’empêcher d’être content d’être là, finalement, lui aussi.

Il avait envie de se laisser emporter par la gigantesque vague coloré du danseur.

Et quand Daesyn lança la musique et commença à bouger en rythme, il ne fut pas déçu.

Happé par les sons, happé par les gestes, happé par les sensations et tous les messages que le danseur voulait lui faire passer. C’était différent, très différent de la dernière fois ; il n’y avait pas la scène, il n’y avait pas les parures, il n’y avait pas les lumières et pourtant Daesyn brillait tout autant. C’était plus intime, c’était plus décontracté, plus spontané - et Anthony se rendit compte qu’il improvisait totalement, qu’il ne faisait que vibrer avec les notes et c’était formidablement beau. Il était formidablement beau, ainsi, et l’adolescent senti une fois de plus une fourmillement au creux de son ventre alors que son cœur battait plus fort.

Une larme glissa sur sa joue, et puis une deuxième, et puis comme une petite averse qu’Anthony essuya rapidement pour ne pas que Daesyn les voit. Il ne devrait pas pleurer. Il n’aurait pas dû, mais le djinn avait l’air si heureux, si libre, tout ce qu’il n’était pas. Tout ce qu’il ne pouvait pas être parce qu’au fond, il ne savait pas vraiment qui il était et comment il pouvait l’être.

Pourtant quand le danseur lui sourit, ses lèvres s'étirèrent. Il but une fois de plus dans son verre pour essayer de reprendre contenance, pour essayer de remplacer le goût salé des larmes avec celui du martini. Avant, Anthony n’appréciait pas particulièrement cette boisson ; c’était un alcool comme un autre, un moyen de plus de s’enivrer, mais depuis sa première soirée passée avec Daesyn, elle avait une saveur particulière.

Il fut légèrement requinqué par le liquide, mais sa voix était tout de même cassée et pitoyable, quand il répondit :

-Mais je ne sais pas si j’y arriverai. Je ne sais pas où j’ai envie d’aller.

C’était la vérité, brutale et sans détour ; et ça n’était pas l’alcool qui parlait, il n’en avait pas bu assez pour ça. Ça lui avait seulement paru naturel, de dévoiler ça à Daesyn, comme s’il mourrait d’envie de lui dire depuis le début. Mais une fois sorti, ça lui parut trop grave, trop lourd pour l’ambiance tourbillonnante, légère et magnifique que le djinn avait mise en place. Alors, dans une tentative désespérée d’humour pour apaiser la tension qu’il venait de lancer, éviter de faire exploser la bombe qu’il venait de larguer, il continua sur sa lancée pour essayer de se rattraper.

-Je veux dire, je suis tellement maladroit, je ne suis pas sûr que mon corps sache où il veut aller non plus… Je risque juste de m’étaler par terre.

Il acheva sa phrase d’un petit rire nerveux, conscient que ça ne rattrapait rien du tout, que ça ne faisait qu’enfoncer le clou plus qu’autre chose. Décidément, il était vraiment ridicule. Alors il se tut, parce qu’il ne savait pas comment rebondir, parce qu’il avait peur que rajouter quelque chose ne fasse qu’aggraver son cas.

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Jeu 6 Mai 2021 - 19:52
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“Your integrity makes me seem small
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It's like I'm wasting your honor
And you know that I'd swing with you for the fences
Sit with you in the trenches”

   

   
Daesyn sentit son palpitant résonner contre sa cage thoracique, rythme délicieusement effréné, signe de l’effort et de la mise en mouvement, du corps actionné. Ce n’était pas grand-chose, somme toute, un enchaînement, un avant-goût ; mais tout était important. Il voulait impressionner tout en restant lui-même et ce n’était pas facile de trouver l’équilibre entre le naturel et la projection qu’on renvoie. Son cou devenait légèrement humide, ainsi que ses mains, déjà un peu sèches d’être entrées au contact du bois, d’avoir tournoyé, supporté le poids de son corps, contrôlé les descentes et les remontées. Là où il était chaleur, il décelait la tiédeur chez Anthony, la vacuité de sens, la tentative vulnérable de contrôle, chez lui aussi. Daesyn étira ses lèvres en un large sourire réconfortant. Savoir où on a envie d’aller ; est-ce que quelqu’un de son âge savait vraiment ces choses-là ? Est-ce que quelqu’un savait, tout court ? Avec les années, il était devenu plus facile de se laisser porter, de séparer les attentes des autres de son identité, mais le djinn avait eu besoin de plusieurs vies pour y arriver. Le sorcier n’avait pas ça à sa disposition – il aurait besoin d’autre chose. Peut-être qu’il aurait besoin de lui, et instantanément, Daesyn comprit qu’il serait là.

Comme s’il était gêné par la confession en demi-teinte, Anthony tenta de couvrir maladroitement son cœur en bandoulière, et le djinn décida de jouer le jeu, quand bien même il savait que personne ne tomberait, qu’il serait là pour le rattraper. Il était bien des choses, mais il n’était pas dupe. Il était bien des choses, et patient n’était pas des moindres. « Ça m’est pas venu tout seul. Et ça ne se fait pas en un jour. » Loin de là même, songea le djinn en retenant un petit rire. Les années d’expérience de Daesyn se comptaient en centaines, alors il n’y avait vraiment aucune gloire à être capable de danser comme ça aujourd’hui devant le sorcier. Il avait découvert, il avait vécu, il avait appris. D’autres meilleurs et plus talentueux que lui avaient servi de mentors, de guides. Il avait compris depuis longtemps que la danse n’était pas une affaire de talent ou d’entraînement, mais de grâce et d’émotion. Son invité ne semblait manquer d’aucune de ces deux choses.

Alors il combla les quelques pas qui les séparaient, glissant sur le parquet en tournoyant vers Anthony. D’une main légère, il prit le verre vide dans sa main et le déposa au sol, près de la chemise qui trônait désormais dans un coin de la pièce, informe et vide. Quelque chose de plus riche et de plus beau se passait au centre du studio, quelque chose qui se passait de fards et de tissus aussi colorés qu’ils soient. « Je vais t’apprendre, t’es venu là pour ça non ? » Nouveau clin d’œil alors qu’il posa la main sur son épaule, encourageant et enthousiaste. Daesyn n’était pas assez naïf pour penser que le jeune homme n’était venu que pour danser, il avait une manière de le regarder qui trahissait le malström qui le prenait aux tripes, la tornade confuse qui tempêtait dans ses reins. Le djinn l’avait invité pour lui offrir un gouvernail et une carte au trésor, mais il ne pouvait pas naviguer à sa place. A la danse comme à la mer, tout prend du temps et du courage. Il laisserait Anthony puiser dans le sien jusqu’à la moëlle, parce qu’il y avait un gamin à sauver, un gamin qui devait apprendre à s’aimer.

Le sorcier ne s’était pas écarté au contact alors Daesyn fit glisser sa main de l’épaule jusqu’au poignet et l’entraîna vers le centre de la pièce, alors qu’une nouvelle mélodie transpirait des enceintes près du miroir. Lui ondulait déjà, incapable de faire autrement, incapable d’aller à contre-courant de ce que ses organes lui réclamaient, de ce que les ondes musicales sur sa peau lui indiquaient. En une fraction de seconde, Daesyn contourna Anthony pour se retrouver derrière lui, poignet toujours entouré de ses doigts fins. De là, il sentait les battements vifs du cœur de son apprenti. « Tu me dis si t’es plus à l’aise, on va faire ça tranquillement, ensemble. Il y a plein de belles choses à découvrir. » Sa voix était douce, rassurante – pourtant il avait la désagréable impression d’être un lion face à une biche effrayée, pattes fermes autour du corps fin et perdu. Mais la danse effacerait tout ça. Ils danseraient, et dans le mouvement peut-être qu’ils auraient moins peur, parce que danser c’est avancer, et parce qu’il faut transcender ce bas monde, qu’il faut mettre des couleurs là où il n’y a que du gris, de l’amour là où il y a de l’intolérance. Qu’il faut prendre le risque de se laisser dévorer par les lions pour ne pas être à la merci des fantômes et des prisons.

Parce que c’est bien ça le problème avec la vie, il faut continuer pour constater que ça vaut le coup. Mais c’est le cas. Indubitablement, c’est le cas.
   

   
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Lun 14 Juin 2021 - 19:03

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You're my forever fall

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C’est vrai, Anthony était venu pour apprendre, aujourd’hui. Apprendre la danse ? Il n’était pas certain qu’il n’y avait que ça. Non, il avait peur mais il avait aussi envie d’être sincère avec Daesyn, même s’il avait encore du mal à s’ouvrir. Il ne savait pas trop ce qui lui prenait, pourquoi c’était un presque inconnu, qui pourtant lui semblait déjà si proche, qui réveillait tout ça en lui.

-Tu as raison, répondit-il pourtant.

Il ne pouvait pas contredire le danseur, avec sa manière si aérienne de dire les choses, de bouger, et sans doute de voir le monde. Oui, c’était une évidence, il était venu là pour apprendre, et ça avait l’air d’être tellement plus que ça - mais maintenant qu’il avait ouvert la porte, il ne pouvait plus tenter de l’ignorer, et il rêvait de savoir ce qu’il y avait derrière.

Son regard flotta sur le torse nu de Daesyn qui s’avançait avec grâce et ses joues rosirent alors qu’il finissait son verre, juste à temps avant que l’artiste ne lui prenne des mains avec légèreté pour le déposer par terre, non loin de la chemise enlevée un peu plus tôt.

La main du djinn se glissa sur celle de l’adolescent qui fut parcouru d’un frémissement. Anthony n’était pas torse nu, lui, leur peau ne se touchait pas, pas encore ; mais la proximité lui embrouillait l’esprit, craquelait ses dernières appréhensions. Il appréciait ce contact. Plus qu’il n’aurait dû le faire, sans doute. Mais tant pis. La porte était déjà entrouverte, après tout…

Les doigts glissèrent en laissant des sillons frissonnant sur la peau du jeune sorcier, lui attrapèrent le poignet, l’attirèrent au centre de la pièce lumineuse. C’était à la fois comme un rêve et un cauchemar, comme s’ils étaient au milieu d’un bal - ils étaient seuls mais Anthony pouvait presque sentir le poids des regards qui l'analysaient. Mais il n’y avait personne, personne d’autre que Daesyn aux yeux sombres et doux qui n’était là que pour l’aider.

Le regard sombre du djinn était confiant et semblait profondément sincère. Un peu joueur aussi. Très expressif à coup sûr, de ses émotions trop fortes qu’on avait dit à Anthony de retenir parce que ce n’était pas à lui de les montrer. Mais Daesyn n’avait pas peur de les faire voir, de les exposer au monde entier et surtout, en ce moment-même, de les  dévoiler à Anthony à travers son art, ses gestes, ses pas. Ses ondulations… Oh, gods.

D’un mouvement élégant, le danseur avait contourné l’apprenti pour se retrouver derrière lui. Près. Trop près. Beaucoup trop près. Le cœur d’Anthony cogna si fort dans sa poitrine qu’il crut qu’il allait s’échapper de sa cage thoracique tel les milliers de papillons qu’il pouvait sentir dans son ventre. Il entendit à peine les mots du djinn, réagit avec un temps de retard, les joues empourprées.

Tranquillement, oui, Daesyn l’avait été jusqu’ici mais c’était devenu beaucoup plus, d’un coup. Plus qu’une simple tension dans l’air, plus qu’un regard un peu trop appuyé, plus que des battements de cils encore ambiguës. Il le touchait, ils se touchaient, et ça réveillait chez Anthony un sentiment nouveau et pourtant si familier qu’il ne pouvait plus nier.

Toutes ses certitudes se délitaient doucement, et pourtant au milieu une subsistait au milieu : Daesyn était magnifique. Il le trouvait magnifique, et il devait le lui dire. Il ne pouvait plus garder ça pour lui avec tout ce qu’il avait déjà enterré au fond de son esprit.

Alors quand il dit qu’il y avait plein de belles choses à découvrir, Anthony murmura.

-Je crois que j’ai déjà vu la plus belle.

Et il le regarda directement, dans le miroir, plantant ses prunelles azurées dans les iris obscurs du danseur - la gorge sèche et les mains moites comme s’il avait déjà dansé, la voix incertaine de tout mais sûre au moins de ça. Et yeux dans les yeux, peut-être pour la première fois de la journée... Lui qui avait tant voulu les baisser mais qui maintenant, n'avait plus vraiment envie de les détourner.

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Sam 3 Juil 2021 - 18:48
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Il sentait l’hésitation, la grâce délicate qui laissait sa poussière sous leurs pas. De la sensation de prédateur, avec le sourire d’Anthony il était passé à la fiche qui apprenait à son faon à tenir debout. Ils pouvaient tout être, c’était là la beauté de la chose. Il le sentait se défaire sous ses doigts, et ça lui fit quelque chose dans l’estomac lorsque le sorcier lui répondit, presque avec peur, comme s’il était effrayé de ses propres paroles. Et il l’était sûrement. Leurs regards s’accrochèrent dans le miroir qui leur faisait face – et Daesyn ne put s’empêcher de se dire que ça semblait naturel, Anthony là dans ses bras, c’était comme s’il avait toujours été là, comme s’il y avait eu sa place tout le long et qu’ils ne le réalisaient que maintenant. C’était gauche, peut-être maladroit, mais tendre aussi. Et il lui semblait que le mortel s’autorisait plus d’émotions, plus d’expressions qu’à l’arrivée ; était-ce sa danse ? Avait-il réussi, ne serait-ce qu’un tout petit peu ? Alors il n’arrêterait pas. Se contentant de sourire au reflet du jeune homme dans le miroir, il fit un clin d’œil enjôleur tandis que ses doigts allèrent du poignet jusqu’à la paume de son partenaire de danse. « Tu n’as encore rien vu, crois-moi » N’était-ce, après tout, pas l’humeur depuis le début de leur session ? Les sous-entends, les métaphores ? L’expression délicate de sentiments trop subtils pour être soufflés à voix haute ?

Daesyn le contourna à nouveau pour se planter en face de lui, sibyllin, doigts désormais entremêlés. Maintenant qu’il l’avait attrapé dans les filets de sa peau et qu’Anthony ne semblait pas être tout à fait pressé de s’en dégager, il regrettait presque de devoir se décoller de lui pour danser, pour honorer le contrat d’origine, pour que le sorcier ne pense pas qu’il l’avait attiré ici sous de faux prétextes et qu’il allait le plaquer contre le miroir pour aspirer toutes ces hésitations, ces doutes et ce bien mauvais goût d’hétérosexualité comme un venin. Alors il s’écarta, juste assez pour que son bras puisse se tendre et faire tournoyer distraitement Anthony, une fois, avant de revenir à lui. Légèrement en décalé avec le rythme de la musique, il marqua les temps à voix haute, parfois corrigeant l’ouverture des jambes d’Anthony avec sa cheville, passant une main dans son dos pour qu’il se tienne droit. Il enroula un bras autour de sa taille, le fit pencher, tourner, démontra deux ou trois fois un mouvement de bras accentué d’un déhanché. La température montait dans le studio, les joues rougissaient, mais quelle qu’en soient la cause, ils ne s’arrêtaient pas pour autant, et bientôt une chanson, deux chansons, trois chansons furent finies, et d’ici à ce que les dernières notes de Twist and Shout résonnaient contre le miroir, Daesyn lâcha son partenaire sur une pirouette.

Lui-même était un peu essoufflé, sueur coulant le long de ses tempes, mais profondément énergisé par l’ambiance électrique et la musique qui les enveloppait. Daesyn applaudit quelques secondes, triomphant. « Eh bien voilà, tu t’en sors très bien. M’aurais-tu menti ? » Il n’avait pas l’arrogance de prétendre savoir ce qui se passait dans l’esprit du sorcier, ou ce qui l’avait traversé durant leurs dix minutes de danse saccadée et des petits rires et excuses prononcés à demi-mots quand Anthony lui marchait sur les pieds. Mais quelque chose s’était ouvert, il le sentait, il le voyait dans ses yeux. Le djinn plaça ses deux mains sur les épaules de l’apprenti danseur, des étoiles dans les yeux, sur le point de proférer de nouveaux encouragements et compliments, mais il se retrouva soudainement muet, impuissant. Ce qui brillait sur le visage du sorcier n’était pas la transpiration de l’exercice physique, non. C’était plus que ça. Des années de contrôle, de rêves et de monstres tapis dans les bois. Alors des épaules jusqu’au visage les mains vinrent caresser, et avec une lenteur infinie, son front vint se coller au sien. Impossible de dire si les battements effrénés de cœur qu’il entendait marteler à ses oreilles étaient les siens ou ceux d’Anthony, mais tout bruit s’évanouit lorsqu’il posa ses lèvres sur les siennes avec douceur, avec tendresse. Comme si le monde physique s’écartait pour leur laisser la place, comme si rien ne comptait d’autre dans l’univers. C’était plus fort que n’importe quelle illusion.  
   

   
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Jeu 19 Aoû 2021 - 19:55

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La sensation de la peau de Daesyn laissait des traces brûlantes sur celle du brun, qui ne semblait pas vouloir disparaître. C’était troublant, c’était agréable, c’était différent de tout ce qu’Anthony avait vécu jusque là. Il n’était même pas sûr d’être déjà tombé amoureux, avant ça, avant les papillons et les rêves qu’il niait encore alors qu’au fond de lui il savait.

Mais leur regard plongé l’un dans l’autre, leur main accrochée l’une à l’autre, ça semblait si juste, si vrai, si formidable, c’était un autre monde auquel il n’osait pas encore croire. Qui lui faisait encore peur, aussi, et il ne savait plus trop si les frissons qu’il ressentait était dû à ses angoisses ou bien à autre chose. Sans doute un savant mélange des deux, mais au fur et à mesure que la musique avançait, que ses mouvements se libéraient, le premier disparaissait peu à peu. C’était trop bien, c’était trop bon, c’était tellement… libérateur.

Il avait envie que Daesyn lui tienne la main plus longtemps, il avait lâché ses doigts presque à regret mais ça avait valu le coup, finalement. Ils s’étaient écartés l’un de l’autre pour mieux se retrouver, pour mieux s'effleurer, à chaque fois un peu plus, à chaque un peu moins, à chaque fois de manière encore plus intense.

Le sorcier n’avait jamais bougé comme ça - il n’était pas particulièrement sportif, il n’avait jamais aimé le foot, ou les sports de combats, ou les activités qu’on s’attendait à ce qu’il fasse. Et la danse c’était hors de question, c’était honteux, c’était pour les femmes ou ces mecs bizarres. Mais, et si lui aussi, c’était un de ces mecs bizarres ? Et si toutes ses années, ils n’avaient juste pas voulu le voir, ils s’étaient juste mentis, lui y compris ? Il n’avait jamais eu vraiment de modèle masculin comme celui qui se tenait à côté de lui, trop près de lui, il n’aurait même jamais vraiment cru ça possible. C’était tout un infini de possibilités, tout un infini coloré qui lui était offert, après qu’on ait travaillé toute sa vie pour le lui retirer. Jamais il ne pourrait le remercier assez pour ça, jamais il ne pourrait exprimer assez toute sa gratitude et toute l’euphorie qui l’envahissait, en cet instant.

Anthony savait, maintenant. Enfin, il ne savait pas tout, il ne comprenait pas tout, mais il savait bien une chose : il voulait que ça continue, que tout ça continue, il voulait danser avec Daesyn, attraper la main de Daesyn, embrasser Daesyn. Il n’était pas seulement reconnaissant ou heureux, il était amoureux. Amoureux de lui, de tout ce qu’il pouvait lui offrir, du monde qu’il lui faisait découvrir - mais aussi de la douceur qu’il émettait, de la patience qu’il dégageait, de la passion qu’il exsudait. Chacun de ses gestes étaient empreints de grâce mais surtout d’émotions et… d’amour, quelque part, d’amour pour la vie, d’amour pour ce qu’il faisait, pour ce qu’il se passait. D’amour pour le sorcier, peut-être, mais il n’était pas sûr d’en être la cible, pas sûr qu’il soit comme l’adolescent à s’éprendre trop fort du premier venu.

Peut-être que c’était pour ça qu’il se retenait, finalement, pas pour ne pas l’effrayer mais simplement parce qu’il ne ressentait pas la même chose. Parce que l’ambiance n’était pas celle qu’Anthony avait imaginé, qu’il se faisait des idées. Les doutes revenaient en même temps que la musique s’arrêtait, pourtant le jeune sorcier ne pouvait pas s’empêcher de penser à son compagnon de danse, à leur proximité, à ses yeux, à ses mains, à sa voix joueuse alors qu’il lui demandait s’il lui avait menti.

Un sourire étira les lèvres d’Anthony - tant pis s’il avait imaginé tout ça, tant pis si ça n’était que dans un sens, c’était trop merveilleux pour avoir envie que ça s’arrête, pour avoir envie de repousser tout ça une fois de plus. Il ne pouvait plus revenir en arrière, maintenant, et d’ailleurs il ne voulait pas retourner à la vie morne et terne qu’il vivait avant de rencontrer Daesyn, il aimait bien trop les nuances bariolées qui s’étiraient maintenant dans son horizon élargi.

Il voulait dire merci, il voulait déclarer sa flamme, il n’en eut pas besoin, parce que ça se lisait partout dans les traits de son visage, dans le frémissement de sa bouche, dans le papillotement de ses paupières, dans son cœur battant derrière ses yeux clairs.

Il n’avait pas besoin de le dire mais il le dit quand même, pas avec ses mots mais avec ses lèvres quand même, quand enfin les mains de Daesyn se glissèrent autour de son visage, quand enfin leur front se touchèrent, quand enfin ils s’embrassèrent.

C’était absolu, c’était magnifique, c’était encore mieux que ça aurait jamais pu l’être dans toutes les pensées d’Anthony qu’il s’était défié d’avoir. Maintenant il ne voulait plus mentir, plus se mentir - non, c’était tellement… tellement tout, qu’il n’avait pas de mot pour décrire ce qu’il se passait, ce qu’il ressentait.

Mais il lui restait une certitude : il ne voulait plus jamais cacher ça, plus jamais l’enfermer au fond de lui, peu importe ce que les autres pensaient, peu importe ce que les autres disaient. C’était trop réel, trop beau, trop pur pour vouloir le dissimuler comme si c’était quelque chose de honteux tel qu’on lui avait répété toute sa vie. Ils avaient tort, ils avaient tellement tort, et Anthony avait eu tort de les croire, lui aussi. Il aurait pu en pleurer, de regret, de bonheur, de renouveau.

Il aurait pu en pleurer mais à la place il enlaça Daesyn à son tour comme s’il n’allait plus jamais le lâcher. Et quand leur visage se décollèrent, eux, pour reprendre leur souffle, le sorcier ne réussit pas à se retenir - mais ça n’est pas comme s’il le voulait vraiment, de toute façon. Non, il ne voulait plus le cacher, plus à quiconque et surtout pas à Daesyn.

-Je t’aime.

Ça n’était plus un rêve, cette fois, ça n’avait plus la saveur des doux mirages qui avaient flotté aux bords des pensées d’Anthony pendant des jours. C’était la concrétisation de tout ce qui l’avait toujours hanté. Et c’était bien plus enivrant que tout ce qu’il avait jamais bu, bien plus délicieux que tout ce qu’il avait jamais goûté, bien plus parfait que tout ce qu’il avait jamais appris.

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