Un moment de complicité [Erebos]

Âge : 26 ans (14/04/1995)

Un moment de complicité

L'ami est l'ami mais le frère nous est cher

Le soleil se lève. Encore une journée à vivre. Je venais d'ouvrir les yeux, je voyais la lumière du matin à travers les rideaux de ma chambre. Je me levais, prête à affronter cette nouvelle journée avec le sourire et ma joie de vivre habituelle. Je n'étais qu'une fillette, six années à mon actif mais j'étais vive et pleine d'énergie. Je pouvais compter aussi sur ma mère qui m'aidait à canaliser tout ça pour contrôler des possibles transformations en dragon. Quand ce n'était pas ça, c'était aussi le contrôle de mon pouvoir. Malgré ma jeunesse, j'avais très vite compris que contrôler le mercure n'était pas un jeu. Que je devais pouvoir le maîtriser parfaitement si je ne voulais pas blesser ni faire de mal. Mes journées étaient bien occupés mais je gardais encore un peu de mon temps pour être avec Erebos.

Lui et moi étions proche, plus qu'une frère et une sœur pouvait l'être. Nous étions jumeaux, on avait vécu ensemble avant même de venir au monde. Et même si il était un sorcier et moi, un dragon, nous restions toujours ensemble. D'ailleurs, voyant qu'il n'était pas encore levé, je décida de venir le faire moi-même. Sa chambre était non loin de la mienne, alors il était très simple pour moi de venir ouvrir sa porte. Même avec ma petite taille, je pus pousser les rideaux et faire rentrer la lumière dans la pièce. Pourtant, mon frère resta encore sous sa couette, décidé à profiter du sommeil pour quelques minutes.
Je monta sur le lit, et le secoua pour qu'il se décide à se réveiller pour de bon.

- Allez, réveille toi petit frère !

Même si nous avions que quelques minutes d'écart, ce qui faisait de moi, sa grande sœur, j'adorais le lui rappeler encore et encore.
Je savais qu'il était réveillé, je le sentais bouger sous la couverture. Mais il avait décidé de rester caché. Au grand mot, les grands remèdes, je sortais la couette et lui fit des chatouilles jusqu'à qu'il me supplie d'arrêter cette torture. J'avais gagnée, encore une fois. J'étais insupportable, mais j'agissais toujours dans son intérêt.

- J'ai gagnée ! Maintenant, il faut que tu te lève, marmotte !

Une fois, qu'il fut réveillé, je me contentais de lui sourire avant de retourner dans ma chambre.
Je me prépara rapidement, sachant qu'une de mes tantes viendrait à la maison. J'étais déçu que mon autre tante Deirdre ne vienne pas. Mon cousin Cain aurait là lui aussi et on aurait pu s'amuser moi, lui et mon frère. Dommage, ça sera pour une autre fois !

Je saluais ma tante Shoshana qui était dans la cuisine avec ma mère. Mon père discutait avec Rhaegar. Et moi, je commençais à m'ennuyer avec tous ses adultes. Il y n'y avait énormément d'enfant dans la famille. J'étais contente quand min frère arriva dans la salle à manger, le repas n'était pas encore prêt et nous avions encore le temps de nous amuser un peu. Je m'approchais de lui et lui prit la main pour qu'il me suive avec moi, sous la table. Là, on pourrait être tranquille.

- Viens Reby, on va jouer un peu !

Même s'il était plus réservée que moi, je savais qu'il ne refuserait pas de jouer avec moi. Après tout, qu'aurait-il pu faire d'autre ? D'un coté, il y avait les adultes qui parlaient entre eux, qui discutaient affaires et d'autres sujets bien complexes. Et de l'autre, il y avait moi, sa charmante sœur dragonne qui voulait jouer et s'amuser.

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Âge : 32 ANS (01/01/1990) ❁ elle pensait pas vivre aussi vieille

Un moment de complicité.

Erebos x Alaska

Reby a 6 ans, et cela fait bien une heure déjà qu’il est réveillé. Mais il n’a pas envie de se lever. Il fixe le coin de chambre dans lequel Papa a branché sa veilleuse pour qu’il n’ait plus jamais peur du noir. C’est une jolie veilleuse, en forme de chapeau de sorcier avec des étoiles multicolores. C’est tante Shosh qui lui a offert il y a … deux Noël. Quand il avait quatre ans.
Reby, attend, donc, car il sait immanquablement qui vient le voir lorsqu’il ne se lève pas. Il l’attend, cette petite fille aussi blonde que lui, avec plus de paillettes dans les yeux. Il sait qu’elle va sauter sur son lit, ouvrir grand les rideaux, venir l’embêter avec ses mille et unes idées. Mais si cela l’embêtait vraiment, il ne resterait pas couché dans son lit.
L’apparition tant attendue finit par arriver, un tourbillon de cheveux blonds qui fait irruption dans la chambre, qui ouvre les volets et fanfaronne déjà de la merveilleuse journée qui leur arrivera dessus. Il fait semblant, Reby, de vouloir rester couché, de se pelotonner sous sa couette, mais au fond de lui il est content. Content qu’Alaska soit venue le chercher.
Alaska. Sa jumelle dragon. Il avait essayé de tout bien comprendre, quand Maman avait expliqué. Alaska et lui étaient tous les deux dans le ventre de Maman en même temps, c’était pour ça qu’ils se ressemblaient. Mais Alaska ressemblait à Maman, avec ses pouvoirs de dragon. Et lui, il était juste normal. Comme Papa. Papa faisait des choses magiques, des fois, mais pas beaucoup, et surtout il ne pouvait pas se transformer en grosse chose pleine d’écaille.
Alaska grimpe sur le lit et le secoue.
« Laisse moi tranquille, Allie … »
Non, ne me laisse pas tranquille, continue à venir me réveiller tous les samedis. Parce que tu es ma sœur et que même si je sais pas le dire avec des vrais beaux mots d’adulte, je t’aime au-delà de toute mesure.
« Et je suis pas petit d’abord ! »
Il cache à nouveau sa blonde caboche sous l’édredon moelleux et clair. Viens me chercher, Allie. Et ça marche : la fillette lui retire sa couette et l’assaille de chatouilles au ventre et dans le cou. Tout ça lui tire des cris de joie, des rires ravis. Reby est heureux, avec Alaska. Il veut rester avec elle pour toujours. Mais pas quand elle fait des chatouilles, parce qu’à un moment il commence à avoir mal au ventre et après il doit aller faire pipi.
« Arrete, arête, Allie ! Arrêteuh ! »
La fillette lui jette un sourire avant de retourner se préparer. Reby est excité parce que aujourd’hui, comme souvent le samedi, ses tantes viennent leur rendre visite. Il y a tante Deirdre, avec Caïn. Et tous les trois, ils font les mousquetaires avec les aiguilles à tricoter de Maman. Et il y a tante Shosh. En ce moment elle a un gros ventre, mais Papa a dit à Reby que c’était pour fabriquer un bébé. Le garçonnet espère que ce sera un nouveau cousin, et pas une cousine parce que une seule fille ça suffit. De toute façon personne arrivera à la cheville d’Alaska.

A peine Reby arrive-t-il dans la cuisine qu’il se fait happer par sa sœur, elle le traîne sous la table pour jouer avec elle. Les adultes font pas attention à eux, et surtout pas à Reby. Des fois il se demande s’il est invisible. Mais il ne peut pas être invisible, puisque Alaska le voit, non ?
« A quoi tu veux jouer, Allie … » gémit-il comme si elle l’obligeait.
En vrai, Alaska ne l’oblige à rien. Il est heureux d’être avec elle et heureux de l’avoir pour sœur. Il voudrait une autre sœur pour rien au monde. C’est la meilleure pour inventer des jeux et faire des bêtises ensemble ; même si des fois elle l’embête fort, il n’a aucune envie de se passer d’elle.
Il aime bien être sous la table, comme ça. Les voix des adultes font un fond sonore ennuyeux et rassurant en même temps. Et puis il y a sa jumelle, qui l’incite à jouer avec elle. Des fois il se dit qu’ils sont pas vraiment séparés, en fait, sans parvenir à mettre des mots dessus. Ils sont un seul être humain, avec deux têtes. Comme un monstre, mais en pas monstre, parce qu’ils sont gentils et drôles. Les monstres c’est ni gentil ni drôle.
Si Reby perdait Alaska, il deviendrait qu’un demi-garçon.

Âge : 26 ans (14/04/1995)

Un moment de complicité

L'ami est l'ami mais le frère nous est cher

J'adorais le samedi, contrairement au reste de la semaine, ce jour a toujours été particulier. On pouvait faire ce qu'on voulait le samedi, on pouvait dormir tard et s'amuser jusqu'à l’épuisement. Même Papa et Maman semblaient plus heureux le samedi, ils profitaient des joies de la famille qui se réunissaient. Eux avaient passer l'âge de jouer, et avec le temps, je redoutais le jour ou je devrais arrêter de jouer moi aussi.

Après un rapide salut à l'ensemble des membres de la famille qui s'était déplacé, j'avais emporter dans mon sillage mon cher petit frère sous la table pour que l'on soit plus tranquille. Nous étions tout les deux, et Cain était là, nous étions tous les trois. Tant que l'on était ensemble, plus rien nous semblait aussi important que les moments que l'on partageaient ensemble. Entre Stonegold. Maman m'avait dit qu'il y aurait un autre enfant, un autre cousin ou une autre cousine. En réalité, peu m'importait si c'était une fille ou un garçon. Je savais qu'il y aurait quelque chose de différent quand il ou elle sera là. Je ne voulais pas qu'il brise ce lien qu'on avait. Ni qu'il brise ce qui avait entre mon frère et moi. C'est mon frère.
Depuis que nous étions petits, j'étais toujours à ses cotés, je faisais en sorte qu'il me suive dans toutes mes petites aventures. Je faisais en sorte qu'il soit en sécurité. Je savais que Papa et Maman l'aimaient. Mais personne ne l'aimerait plus que moi. J'étais prête à faire n'importe quoi pour lui. Je donnerais ma vie sans hésiter une seconde, tant qu'il était toujours hors de danger.

Mon frère me demande à quelle jeu je veux jouer, je pose ma main sur mon menton et fit mine de réfléchir. Il y avait tellement de possibilité et j'ignorais le temps dont on disposait avec de devoir rejoindre les adultes.

- Jouons à cache-cache !

Je savais que je pouvais proposer n'importe quelle jeu, je saurais que Erebos serait de la partie. Même s'il était plus frêle que moi, plus discret, cela ne changeait en rien l'affection que je lui portais. Il savait que je serais toujours là. Qu'il ne lui arriverait rien tant que j'étais dans le coin.

- A toi de te cacher Reby !

Je restais donc sous la table, les jambes croisés et un grand sourire sur le visage. Je posa mes mains sur mes yeux et commença le décompte en attendant que mon frère sorte pour trouver une cachette. J'aimais beaucoup ce jeu, quand on y joue avec Cain et Reby, j'arrive toujours à les trouver. Moi, j'arrive à trouver une bonne cachette pendant toute la durée de la partie.
Mais je laisse une chance à mon frère, je sais qu'il est capable de me surprendre. Je crois en lui plus qu'en quiconque dans cette pièce.

Je continue à compter, les nombres les uns à la suites des autres. Comme il doit être assez loin pour ne plus m'entendre, je fais exprès d'attendre quelques secondes de plus pour lui laisser assez de temps. Puis, finalement, je sors de dessous la table, je surprend un sourire doux de Maman. Et je me mets en quête de trouver mon petit frère. Que la chasse commence !

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Âge : 32 ANS (01/01/1990) ❁ elle pensait pas vivre aussi vieille

Un moment de complicité.

Erebos x Alaska

Erebos fait semblant d’être réticent, mais ils savent tous les deux que la partie est perdue d’avance. Alaska obtient ce qu’elle veut. Alaska est l’énergie solaire de leur duo, et lui il est un peu la lune. Comme Papa et Maman. En fait peut-être que Papa et Maman ont eu des jumeaux exprès pour pouvoir fabriquer des enfants qui leurs ressembleraient ?
Toujours est-il que, sur le visage de sa jumelle, Reby lit le défi, et il fait mine de ne pas vouloir y répondre. La fillette a mis son doigt sous son menton, comme font les grands quand ils réfléchissent. Mais Alaska n’est pas une grande, non non, elle a tout pile poil le même âge que lui, elle fait juste semblant d’être une grande parce qu’elle aime commander. Et ça ne le dérange pas, Reby, de se laisser commander.
« Nooooooooon pas cache-cache, Allie ! »
Il proteste mais c’est pour la forme.
Il se cache toujours mal pour qu’Alaska puisse le trouver. Il n’aime pas rester tout seul trop longtemps, dans une cachette souvent trop sombre qui réveille tous ses cauchemars. Il aime quand sa sœur est près de lui, quand elle s’occupe de lui, quand ils prennent soin l’un de l’autre.
Alors, tandis qu’Alaska commence à compter, les mains théâtralement posées sur ses paupières, un Erebos endimanché court à travers toute la demeure pour trouver la meilleure cachette.
Dans le crâne du petit ange, inconsciemment, la meilleure cachette n’est certainement pas celle où il restera caché. C’est celle où Alaska le trouvera, celle où Alaska le rejoindra et il pourra se serrer contre elle tant il était triste avant qu’elle arrive, et ils pourront lovés l’un contre l’autre se raconter milles histoires. Alors, les meilleurs cachettes ne sont pas celles d’Alaska, non, ce sont les siennes. Parce qu’elle le trouve. Parce qu’elle le retrouve. Parce qu’elle ne le quittera jamais.

Erebos finit par se glisser sous le lit des parents. Il n’a pas le droit, normalement, de venir dans leur chambre, mais Papa et Maman sont en bas, alors c’est sûr qu’ils ne diront rien. Il n’entend plus le décompte de sa sœur, il ne sait pas si elle a terminé, si elle arrive. Il sait juste qu’elle arrivera. Qu’elle ne le laissera jamais tomber, qu’elle ne pourra jamais le laisser tomber.
Dans les idées mal conçues du petit blonde, Alaska et lui ne peuvent pas physiquement être séparés, ils ne l’ont jamais été. Ils sont toujours allés ensemble, partout, jamais l’un sans l’autre. Jamais loin l’un de l’autre. Déjà, lorsqu’on leur avait alloué des chambres séparées, Erebos avait pleuré pendant des jours et des nuits, inconsolable, et il se faufilait toujours en douce entre les draps de sa jumelle dès qu’on les croyait endormis.
Le cœur battant, à plat ventre sous les lattes de bois qui laissent juste assez de place pour lui, Reby attend. Elle doit avoir fini de compter, maintenant, c’est obligé. Elle va venir, elle va le débusquer sous le lit. Il croit déjà entendre son pas, son rire. Alaska arrive.
Il a hâte qu’elle arrive.

Âge : 26 ans (14/04/1995)

Un moment de complicité

L'ami est l'ami mais le frère nous est cher

Quand je suis avec mon frère sous la table, je me dis que rien ne peut nous atteindre. Déjà, parce que nous sommes sous la table. Et puis, parce que je serais toujours là pour lui. Quoi qu'il arrive.

Pendant que je compte, j'entends mon frère qui s'éloigne et qui cherche sa cachette. J'entends presque plus ses pas sur le sol. Il doit être loin maintenant. Quand j'ai fini mon décompte, je sors de dessous la table, et je commence à chercher mon frère. Je sais qu'il n'aime pas être tout seul, dans un endroit isolé. Le connaissant, il s'était surement mit dans un endroit facile à trouver.
Je regarde rapidement dans sa chambre puis dans la mienne. Non, il ne se serait pas mi là. Je connais ces deux pièces par coeurs. Quand c'est pas lui qui vient dans ma chambre, c'est souvent moi qui vient le retrouver. Moi, la journée et lui, le soir. On est différent mais c'est la raison pour laquelle on se complète si bien.

Puis je me dirige vers la chambre de Papa et Maman. Je me souviens qu'ils ne veuillent pas qu'on aille dans cette pièce. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je sais juste qu'ils ne veuillent pas qu'on y aille, Reby et moi. Et quand bien même on y va, on ne se fera pas gronder. Parce que je suis toujours là pour veiller sur mon frère.
J'entre dans la pièce bien rangée et j'entend un léger bruit. Je sais qu'il est là, de là ou je suis, je peux même entendre sa respiration. Je me penche et je me retrouve à sa hauteur, mes yeux plongée dans les yeux.

- Te voilà Reby !

Je tends la main et aide mon frère à sortir de dessous le lit de nos parents. Je garde sa main dans la mienne et me dirige vers ma chambre. Si je veux qu'il me suive, c'est parce que j'ai quelque chose pour lui.

- Viens, je vais te montrer quelque chose.

Quand on arrive dans ma chambre, je lâche sa main pour pouvoir me diriger vers mon petit bureau. J'essaie de faire au plus vite car je sais que mon frère a du mal à rester seul. Il aime quand je suis près de lui et c'est réciproque pour moi aussi. J'ai une feuille de papier dans la main que je lui tends.
C'est un dessin que j'ai fais pour lui, je dessine à mes heures perdus même si Reby est bien plus douée que moi dans ce domaine. Il y a des bonhommes, une famille. Papa et Maman et ensuite, juste en premier plan, deux enfants qui se tiennent la main. Moi et Erebos.

- Tu sais ce que ça veut dire ? Ca veut dire que, quoi qu'il arrive, on sera toujours ensemble. Même quand on sera aussi grand que Papa et Maman.

Pour démontrer ce que je venais de lui dire, je m'approcha de mon frère et le prit dans mes bras. Je nouais mes bras autour de lui et je profitais pour montrer à Reby à qu'elle point je l'aime. Même si il est un peu plus grand que moi, cela dit !

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Âge : 32 ANS (01/01/1990) ❁ elle pensait pas vivre aussi vieille

Un moment de complicité.

Erebos x Alaska

La main d’Alaska le tire de sous le lit, cette petite main fine et douce qu’il serre bien fort entre ses phalanges. Il n’a qu’une seule peur, Reby, c’est que sa sœur déploie ses ailes et s’échappe. Il n’en a pas envie, ah ça non. Hors de question de laisser s’envoler Alaska, sa sœur, sa jumelle. Il serait si seul et si triste après … qui viendrait le tirer du lit en le chatouillant ? Qui ? Caïn ? Non, sans doute pas. Caïn habite presque de l’autre côté du parc. Lorsque Reby s’y rend à pied, il a l‘impression que le voyage durait des heuuuuures.
Sans protester, un sourire heureux sur les lèvres, le garçonnet aux cheveux blonds suit sa jumelle jusqu’à sa chambre.
« C’est quoi, Allie ? C’est une surprise ? »
La langue du petit Stonegold vient se caler derrière ses dents, rendant l’articulation puérile et imprécise. Faisant dire à Erebos shurprizhe au lieu de surprise. Mais personne ne s’en offusque ; on lui dit que c’est adorable. Et, après tout, il a 6 ans.
La destination est claire : la chambre d’Alaska. Cette propriété défendue, qui ne l’est pourtant pas vraiment. Reby sait qu’il y est le bienvenu, tout le temps, partout, pour jouer. Des fois, lorsqu’il a trop peur d’un cauchemar, mais pas assez peur pour aller voir Papa et Maman, il se réfugie dans le lit de sa jumelle et vient la tirer su sommeil. Quand Maman les retrouve le matin, elle les gronde un petit peu, mais Reby voit bien qu’elle sourit. Au fond, on ne peut pas reprocher aux frères et sœurs de s’aimer, aux jumeaux d’être fusionnels. Sans pouvoir mettre les mots dessus, Reby le sait, Reby le sent.
Une fois dans la chambre, Alaska lui montre un dessin qu’elle a fait. Un dessin de eux quatre : Papa, Maman, Allie, et lui. Il laisse décanter un petit peu ce que sa sœur vient de lui dire, sourcils froncés. Si bien qu’il est toujours perplexe quand Allie le prend dans ses bras.

Moi, ça me va, de toujours être avec toi. Même quand on sera aussi grand que Papa et Maman, même quand on sera encore plus grands ! Même toute la vie.
Mais Erebos ne sait pas dire ça, alors il passe juste ses malingres petits bras blancs autour des épaules de sa sœur et la serre tout contre lui. Elle sent un peu leur shampoing à la fraise, celui qui ne pique pas les yeux. Alaska, elle, elle voulait un savon d’adulte, mais Erebos n’arrêtait pas de s’en mettre dans les yeux, dans le nez, alors Papa a préféré racheter celui-là. Et Allie a un peu boudé.
Maintenant Allie ne boude plus et, se détachant de sa sœur, Reby lui lance d’un air joyeux :
« Le dernier arrivé au grenier a perdu ! »
Le dessin reste, volant doucement dans l’air de la petite chambre. Mais Reby est déjà dans le couloir. Il court, à toute allure, à toute vitesse, dans les grands couloirs de la maison. Il doit courir sinon Alaska va arriver première, et elle gagne tout le temps à tous les jeux ; c’est même pas drôle.
Alors il court, Erebos, il court de ses jambes d’enfant. Il sait qu’on ne l’arrêtera pas, il sait que personne ne l’arrêtera. Parce qu’il est inarrêtable.
Parce que tant qu’il y a Alaska, les jumeaux seront invincibles.

Lun 1 Mar 2021 - 17:31

Un moment de complicité

L'ami est l'ami mais le frère nous est cher

Maintenant que j'ai trouvé mon frère, je ne le lâche plus, je ne veux pas qu'il quitte mon champ de vision. Parfois, je me demande si Maman était aussi proche de sa famille que je l'étais de Reby. Je sais qu'elle aime bien ses sœurs, sinon elles ne viendra pas aussi souvent dans la maison. Mais ils ne jouent pas eux. Ils se contentent de parler. De discuter de sujet d'adultes. C'est dans ses moments là que je suis contente d'avoir un frère avec qui jouer et m'échapper des repas de famille. Maman n'a pas eu besoin de me dire de veiller sur Reby. Je l'ai su depuis que je suis venue au monde. Dès que j'ai été assez grande pour comprendre ce que c'était d'avoir une famille. Je sais que nous sommes différents, j'entends Maman dire que je suis un soleil et que Erebos est l'astre qu brille dans la nuit. J'aime pas trop quand elle fait cette comparaison. Je la trouve un peu triste même. Parce que ces deux astres ne se voit jamais. Quand l'un disparait, l'autre prend sa place. Je veux pas ça, moi. Veiller sur mon frère est presque devenu comme une évidence, une seconde nature. Sans lui, il me manquerait quelque chose à ma vie. Quelqu'un à qui me raccrocher.

Après un petit câlin, mon frère me regarde avant de partir en courant vers le grenier. Il m'a averti à la dernière minute pour par que je parte en premier. Pour qu'il est suffisament d'avance pour qu'il gagne. J'avais envie de dire qu'il aurait dû me prévenir avant, que ce n'était pas du jeu. Mais il était si heureux que je me contentais de courir derrière lui. Je sais que Maman et Papa n'aime pas trop quand on joue dans le grenier, on revient toujours plein de poussière.

Comme je m'y attendais, mon frère est déjà arrivée mais je le rejoins rapidement sur les lieux. Cet endroit est un peu sombre à mon goût, je suis même étonné que Reby est voulu jouer ici. D'habitude, il préfère s'éloigner de ce genre d'endroit. Enfin, bon, qui suis-je pour juger ?

- On dirait que tu es le plus rapide de nous deux, Reby !

Mon frère a toujours été le plus réservé de nous deux. Mais il a beaucoup de qualité. C'est un artiste également. Il a toujours été le plus créatif de nous deux. Moi, j'ai tendance à vouloir faire plein chose en même temps. J'aime faire des choses que je n'ai pas l'habitude de faire. Quand il y a plein d'enfant, c'est souvent moi qui parle et Reby qui écoute. On forme on duo tout les deux. On s'est ce que l'autre pense. Ce qu'il ressent. Je sais toujours quand Reby a peur. Ou quand il est triste. Et avec le temps, il a réussi à faire ça pour moi.
Je sais également, que plus tard, il sera aussi un grand sorcier. Aussi grand et fort que Papa. Et quand je serais capable de maitriser mes dons, je pourrais le battre à la course. Mais parfois j'ai cette crainte, cette peur, qu'un jour il n'est plus besoin de moi. Ou qu'il ne veuille plus de moi. Je sais que ce serait terrible. Parce que l'on est tellement plus fort quand on est tout les deux.

- Comme tu as gagné, tu as le droit de choisir ce qu'on va faire.

Code by Joy

Sam 6 Mar 2021 - 10:32

Un moment de complicité.

Erebos x Alaska

Reby est dans le grenier le premier. Il a toujours aimé cette pièce un peu sombre, avec son odeur de poussière qui fait éternuer tout le monde. L’ambiance est un peu particulière et, si Alaska n’aime pas trop, lui s’y sent comme un poisson dans l’eau. Il y a des vieux objets de partout, qu’on peut toucher sans crainte de se faire crier dessus par Papa et Maman. Enfin, bien sûr, Papa et Maman crieraient parce que les jumeaux étaient montés sans autorisation. Mais ils ne crieraient pas parce qu’ils avaient regardé de vieux albums et trifouillé le tourne-disque.
Il s’en moque bien, que Papa et Maman soient fâchés. Allie arrive là, tout près de lui, c’est la seule chose qui lui suffit. Reconnaissant sa victoire avec l’insouciance maladroite des enfants de 6 ans, elle lui adresse un doux sourire.
« Bien sûr, que je suis le plus rapide ! »
Il bombe le torse, beaucoup plus fier qu’il ne le faudrait face à son petit exploit d’enfant.
« Je propose qu’on regarde … ce livre. »

Un choix qui n’est pas innocent, bien sûr. Le livre n’est pas vraiment un livre. C’est un album photo qui accueille dans ses pages transparentes des clichés de 1996 et de 1997. Reby le tire, soulevant un nuage de poussière pour attirer contre sa sœur l’épais volume empli de souvenirs. L’album tombe sur le sol avec un bruit sourd, et le petit blond maladroit le hisse comme il peut jusqu’à une tâche de lumière. Avant de l’ouvrir.
Les pages défilent sous ses yeux émerveillés.
Reby et Allie bébés, Reby et Allie qui font la sieste, qui apprennent doucement à marcher dans les jardins verts de la demeure familiale. Reby et Allie qui jouent ensemble, qui se lance de la purée de carottes, qui se battent sans vraiment l’intention de faire mal.
Le petit garçon se serre contre sa sœur en revoyant ces souvenirs gais.
« T’as vu, c’est nous … »
Reby et Allie en couche un été quand il faisait trop chaud. Reby et Allie sur les épaules de Papa pour partir se promener au parc. Reby et Allie bras dessus bras dessous. Reby et Allie endormis, dans leur lit à barreaux, l’un contre l’autre.
La dernière photo lui remplit le cœur d’un sentiment qu’il ne distingue pas bien. La joie, peut-être. La joie, sans doute. Oui. Erebos, en cet instant, face à cette image, est le plus heureux des enfants.

Reby et Allie riant aux éclats, partis dans le fou rire sans nom de ceux qui se comprennent l’un l’autre.
Inarrêtables.
Inséparables.

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