Même les personnes les plus fortes peuvent flancher [PV Bartel]

Même les personnes les plus fortes peuvent flancher

Les jours passent, les semaines défilent et les années s'écoulent. Pourtant, malgré le temps qui passe, certaines choses ne changent pas. Je vis toujours dans le domaine de ma famille, je rends visite à ma mère de temps à autre. Je vérifie qu'elle va bien. Peut-être est-ce une précaution inutile, ma mère est une femme forte, j'ai hérité de son caractère et de ses gènes de dragon. Maintenant qu'Erebos a quitté le domaine, il ne me reste qu'elle. Mon seul parent encore en vie. Je sais qu'il y a aussi les autres membres de la famille. Les tantes et oncles ainsi que les cousins Stonegold. Mais c'est différent. Ce n'est pas la même chose.

Il y a aussi des jours plus dur que d'autres. Des jours qui me refont penser à des pertes que j'ai subi. J'ai toujours été douée pour faire comme si tout allait bien. Je fais bonne figure. J'essaie de garder le sourire, de me dire que tout ira bien. Je l'ai toujours fais, surtout quand j'étais en compagnie de Reby, il était si fragile à l'époque, il avait besoin que je sois un roc. J'étais son bouclier, je le protégeais contre le reste du monde. J'ai continué à le faire même après son départ. Mais depuis, il y a eu du changement. Des tragédie. Et je n'ai plus été capable de faire semblant.

Dans ma chambre, je tourne comme une lionne en cage. Je décide de sortir et de me rendre au seul endroit ou je peux me sentir proche de mon père. Le cimetière. Cela fait deux ans qu'il est mort, que j'ai perdu mon père. Malgré les petites désaccords que l'on avait quelque fois et le fait qu'il était plus proche de mon frère jumeau en raison de leurs natures respectives, je n'avais jamais cessé de l'aimer. J'ai pleurée en silence sa mort, comme ma mère et mon frère, chacun à nôtre manière.

Arrivée dans le cimetière, je poussa la grille pour entrer dans cet endroit froid et austère. Depuis son décès, j'essayais d'y aller quelque fois, parfois j'y allais pour penser à lui et d'autres fois, j'y allais pour être seule. Je connaissais le chemin par cœur, je reconnais les nombreuses pierres tombales des étrangers avant d'arriver devant la sienne. La tombe de mon père. Je me baissais pour poser des fleurs, j'en profita pour enlever quelques brins de mauvais herbes qui s'était ajouté.
Je savais que je pouvais pas faire plus, mais je devais faire plus. Par seulement pour mon père mais pour frère aussi.
Quand on se voyait, on s'adressait quelques politesse et plus rien. Je n'arrivais pas à croire que l'on ai perdu cette complicité qu'on avait tout les deux depuis que l'on était tout petits. Si j'avais pu être là pour lui, peut-être que les choses auraient été différente ? Pour lui comme pour moi.
Avec la trahison de Cain, j'avais l'impression d'avoir perdu trois membres de ma famille d'un seul coup. Mon père, mon cousin et peut-être mon jumeau. Je me releva, fixant la pierre en face de moi. J'avais mis ma douleur de coté pour soutenir ma famille. Mais cela ne m'empêcha pas d'avoir mal chaque fois que j'y repensais. Encore et encore.

J'entendis un bruit comme un bruissement près de moi. Quand je me retourna, je tombais sur un visage familier. Quelqu'un que je connaissais.

- Bartel...

Je le connaissais, c'était surtout un ami de mon frère. Ils nous arrivaient de discuter de temps à autre, si bien que nous sommes nous même devenu ami par la même occasion. Je connaissais la raison pour laquelle il était dans un cimetière. La même raison que moi.

- Tu es venu voir ta mère ?

Je profitais d'essuyer une larme qui s'était échappé malgré moi. Je n'avais pas honte d'être triste, je ne voulais pas le crier sur tout les toits non plus.

Même les personnes les plus fortes peuvent flancher

Il y n'y avait personne dans ce cimetière. Tout était calme. Tranquille. C'était généralement ce qu'on attendait quand on allait dans un endroit ou repose des morts. Certains tombes sont couvertes de fleurs ou d'ornement de tout genre. D'autres sont presque laissés à abandon. Oublié même dans l'autre monde.

Quand je tombe sur Bartel, c'est comme revenir quelques années en arrières. Je me revois encore avec lui quand nous étions très jeunes. Je me souviens qu'on aimait être avec lui, mon frère et moi. Même si je ne faisais pas partie de la bande de façon officielle, j'avais pris pour habitude d'assurer les arrières de Reby. C'était mon frère, il était sous ma responsabilité. On vivait pas très loin des uns des autres alors ils nous étaient facile d'aller jouer avec le voisin d'a coté.
Puis les choses ont changé, Reby est allé de faire soigner tandis que mon ami s'en est allé. Loin. Et maintenant, voilà qu'il est de retour. Cela semble être définitif cette fois-ci.

Il me demande si j'allais bien. Si on avait été dans un autre lieu, dans un autre endroit que celui-ci, j'aurais sans doute dit que j'allais bien. Mais même si je lui avais répondu cela, il aurait sans doute su que je mentais. Il avait perdu sa mère, cela remontait à plusieurs années déjà, il savait ce que cela faisait de perdre un proche de façon aussi soudaine. Papa était mort depuis deux ans, pourtant, je repensais à lui tout les jours de mon existence.

- Je pensais que j'allais bien. Mais je me rends compte que ce n'est pas la cas.

J'avais passé tellement de temps à savoir comment ma famille allait gérer cette tragédie que j'avais oublié de faire mon deuil. Je pensais qu'en n'y pensant plus, ce serait sans doute plus facile. Plus gérable. Mais j'avais tort.

- Je pensais être forte que ça..

Je me retourne, et lui fait face complètement, depuis le début de notre conversation. Cela avait toujours été si simple de lui parler quand on était petit. Comme si avait apprit à tout gérer d'un seul coup. Espérons qu'il est conservant ce talent avec l'âge.

- Comment est-ce que tu as fait ? Pour ne plus avoir mal ?

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Maintenant qu'il était là, qu'il était revenu, je me confiais à lui. Je pensais que ce serait difficile d'en parler, même si ce n'était pas un étranger, mais ce fût très simple. Je ne voulais pas en parler à mon frère à cause de nos rapports difficiles ni à ma mère pour ne par lui rappeler des souvenirs trop pénible. Je savais que Bartel comprendrait, qu'il avait connu cette même douleur.
Je l'entendais me dire que cette douleur serait toujours présente, toujours là. Comme une cicatrice. Avec le temps, la blessure fait de moins en moins de mal, qu'on ne souffre presque plus en repensant à la personne qu'on a perdu. C'était peut-être un point de vue un peu noir mais cela restait véridique.

Puis il me parla de mon frère. Pour savoir ou on en était. Je savais , qu'en plus d'être mon ami d'enfance, il était avant tout celui de Reby. L'avait-il vu depuis qu'il était de retour à Phoenix ? Sa question ne pouvait pas être anodine. Il était sans doute au courant, que quelque chose était différent.

- C'est...compliqué

J'admettais que c'était vrai, nous restions chacun de notre coté, sans rien dire et sans rien faire pour tenter d'arranger les choses. Ou peut-être attendre que ce soit l'autre qui fasse le premier pas vers l'autre. De jumeaux, nous étions devenu comme des étrangers. Pourtant, je donnerais n'importe quoi pour retrouver notre complicité d'antan.
Malgré les épreuves et la distance, je ne cesserais jamais d'être sa sœur. Sa grand sœur. Je voulais croire que je faisais encore partie de sa vie. Comme il faisait partie de la mienne.

- On reste chacun de nôtre coté et quand on se voit, on s'adresse à peine la parole. J'ai l'impression que mon frère s'éloigne un peu plus chaque jour.

Avant nous étions proche, je savais toujours ce qu'il pensait, ce qu'il voulait faire quand on jouait tous les deux. Aujourd'hui, il est si loin de moi, il est si différent. Je savais que les épreuves qu'il a dû surmonter avait du le changer. Mais pas à ce point.

- J'ai déjà perdu mon père, Bartel, si je perds mon frère, je n'en remettrais pas. Je le sais. Parce que je saurais que ce serait ma faute.

Même les personnes les plus fortes peuvent flancher

Je parle. Je me confie à lui. Ce garçon avec qui je jouais quand on était petit. Ce petit garçon a grandi depuis, il n'est plus le gentil petit garçon que j'ai connu. Je ne dis pas qu'il est devenu mauvais, je pense juste qu'il a quelque chose de sombre en lui. Peut-être que tout ceci à un rapport avec sa mère. Que le fait de l'avoir perdu lui a permit de savoir qui il est.
Même si je ne m'attendais pas à le voir, surtout dans un cimetière, je suis contente qu'il soit présent.
En temps normal, j'essaie de ne pas me laisser aller autant. Pas par faiblesse. Mais parce que certaines personnes ont besoin, sans le reconnaitre ouvertement, de savoir que je suis toujours forte. Qu'ils peuvent encore compter sur moi. Que je suis assez solide pour encaisser. Mais avec Bartel, je n'ai jamais eu à me forcer. Quand j'avais besoin de vider mon sac, il était là, encore aujourd'hui.

Je sentis son bras autour de mes épaules, un geste pourtant anodin mais qui prenait tout son sens dans une situation comme celle-ci. Je me sentais protégée. En sécurité. Comme si rien ne pouvait plus m'atteindre. C'était un sentiment agréable. Je me souvenais des nombreuses fois ou mon frère jouait ce rôle. Quand on était petits, il avait eu besoin de moi. Et puis, tout s'est vite enchainé. Peut-être même trop vite.
Aujourd'hui, je ne savais pas si mon frère avait encore besoin de moi. C'était sans doute ça qui faisait le plus mal.

Je posa ma tête sur son épaule, profitant encore un peu de sa présence. Même quelques minutes de plus.

- Tu as raison. C'est pas évident mais je dois le faire.

Et puis, j'avais besoin de quelque chose. Au cas ou ma tentative d'aller vers mon jumeau ne fonctionnait pas. Il fallait que je tente le coup.

- Il faut que tu me promettes de veiller sur lui, Bartel. Je sais que c'est aussi ton ami, j'ai juste besoin de savoir que mon frère est en sécurité et qu'il va bien.

Peut-être que je lui en demandait beaucoup. Reby n'était plus un enfant maintenant. Mais il avait tellement souffert avec ses problèmes et la mort de notre père. Je pouvais le laisser seul. Si c'était un ami commun qui l'aidait, peut-être que la pilule serait moindre dur à avaler.

- Alors, te voilà de retour ! Est-ce que c'est définitif cette fois-ci ?

Il était parti une fois, pour une raison qui m'échappait encore, je ne voulais pas qu'il s'en aille. Pourquoi. Parce que je ne voulais pas qu'il reparte.

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Après la tristesse vient le soulagement. Le fait de ne pas être complètement seule, d'avoir quelqu'un qui sait ce que c'est d'avoir mal. D'avoir cette douleur au fond de l'être. Cette douleur qui deviendra petit à petit une cicatrice, une blessure qui fera mal de moins en moins. Sauf si on appuis dessus.
Je savais que je devrais avoir une discussion avec Reby. On ne pouvait rester comme ça pour toujours. Il me manquait, mon frère jumeau me manquait. Nos moments privilégiés me manquait trop pour que je puisse faire une croix dessus. Je savais pas ce qu'il pensait faire de son coté. S'il avait décidé de laisser tomber. Mais moi, je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Si je le perdais, j'aurais l'impression de perdre une partie de moi.
Alors, pour l'instant, j'avais besoin de savoir que quelqu'un puisse veiller sur mon petit frère. Et que de mieux que son ami d'enfance. Même s'il venait de revenir, je lui fais confiance pour cette tâche. Je ne pouvais pas demander à n'importe qui. Et une partie de moi fût soulagée quand j'entendis sa réponse positive.

Puis je lui demanda s'il comptait de nouveau repartir. Car je me souvenais qu'il était parti. J'ignorais la raison pour laquelle il était parti ni sa destination. Je supposais que ce voyage était aussi important. Je l'entendis de dire qu'il était à Phoenix de façon définitive. Et cela me fit sourire. Je voyais en lui, un appui, une épaule sur laquelle je pouvais m'appuyer. Qu'aurait-je fait si il avait décidé de s'en aller une nouvelle fois ? Peut-être même que son retour pourrait aussi être bénéfique pour moi et pour Reby.

Après cette petite plaisanterie, il me proposa un café et je décidais de sauter sur l'occasion. Pour éviter de passer plusieurs heures à me morfondre sur la tombe de mon frère ou de broyer du noir en repensant à ce que j'avais pu faire pour que mon frère s'éloigne autant. J'avais besoin de voir autre chose. De sortir de cet endroit.

- J'accepte le café...surtout si c'est toi qui me l'offre.

Il n'était pas le seul à vouloir alléger l'ambiance pesante du cimetière. Peut-être que cela venait du fait qu'on avait tout les deux perdu quelqu'un de proche. Ou peut-être le fait qu'il était de retour. Tellement d’élément qui rentrait en ligne de compte.

Nous quittions ce lieu, cet endroit ou je n'aurais jamais cru revoir Bartel. Sur le chemin, je décidais de laisser parler ma curiosité. Après tout, nous nous connaissions bien. Il y avait peu de chose que j'ignorais à son sujet. C'était aussi le cas réciproquement.

- Pourquoi avoir choisi de revenir à Phoenix ? Es-ce parce que je te manquais ?

Un peu d'humour ne peut pas faire de mal. Surtout après avoir ouvert mon cœur à mon ami d'enfance.

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Nous avons quittés le cimetière, cet endroit ou repose les morts et les âmes en peine. On marche, un à coté de l'autre. On parle. On rattrape le temps perdu. Je suis satisfaite de savoir que notre relation ne s'est pas détérioré avec le temps. Avec la distance. Mais avant, on était jeune, on était insouciant. On ne se préoccupait pas de ce que l'avenir nous réserveraient. Maintenant, on est des adultes. Lui a gardé son air et son coté sérieux. Moi, j'ai encore mon beau sourire et ma joie de vivre. Quand je l'entends me dire que je lui avais manqué, je me demande encore si c'est encore de l'humour.

Il ne répond pas à ma question tout de suite. Je le sens qu'il réfléchit. Qu'il prend son temps. Je compris rapidement que nous étions sur un sujet épineux. Mais nous nous connaissions depuis longtemps, lui et moi, nous avions toujours su compter l'un sur l'autre. J'étais capable d'encaisser des vérités sombres.
Je l'entendis me parler de sa mère. De sa mort. Du fait qu'il ne croyait pas à son suicide. Qu'il croyait que le coupable était encore quelque part. Qu'il était pas loin. Mon ami avait décidé de le retrouver. Pour sa mère. Je comprenais sa démarche, venger un membre de la famille qui avait péri. Sans qu'on est rien vu venir. J'avais envie de l'aider. Mais je savais qu'il devait faire ça seul. C'était sa mission, non la mienne.

- Tu pourras toujours compter sur moi, si jamais tu as besoin d'aide.

Puis en ajoutant un petit sourire et un léger coup d'épaule amicale, il me demanda s'il m'avait manqué, lui aussi. Il reprenait mes mots et les retourner contre moi. C'était une tactique dont il avait eu recours quand nous étions jeunes.

- Je vois que tu es toujours aussi curieux.

Je continuais sur mes pas, lui attendant ma réponse et moi, de trouver les mots pour formuler mes pensées. C'était encore étonnant d'avoir toujours les mots, d'avoir conservé la relation qu'on avait laissé, même des années après.

- Si je te disais que tu ne m'avais pas du tout manqué depuis que tu es parti ?

Je garde un visage impassible, plus aucun sourire sur le visage. Mais cette petite plaisanterie ne dure que quelques secondes avant que je retrouve mon sourire. Il va vite s’apercevoir que j'ai conservé mon sens de l'humour et mes petites blagues enfantines. Depuis les années ou il m'avait côtoyé.

- Excuse moi Bartel, je voulais simplement voir ta réaction. J'espère que je ne t'ai pas fais trop de peine.

Il était assez fort pour supporter mon caractère et ce que j'étais capable de faire pour m'amuser. Cela m'avait manquée de plus le faire. Je m'accrochais à son bras, un sourire espiègle sur le visage, et repoussa une de mes mèches derrières mon oreille.

- Tu m'as beaucoup manqué toi aussi. Malgré les circonstances, je suis contente que tu sois revenu.

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On continue à marcher, à s'éloigner d'une source ou d'un endroit qui peut nous faire du mal. Aussi bien pour moi que pour lui. Malgré les années, le temps qui a passé, tout semble comme avant. La confiance, la complicité reviennent petit à petit comme si elle avait toujours été présente. Quand on étaient petits, on se contentaient de vivre à l'instant présent, on ne se posaient pas trop de question. On restaient ensemble. On parlaient. De tout. De rien.
Je me souviens la fois ou j'ai réellement pris conscience qu'il était loin, qu'il était partit. Qu'une partie de moi ne comprenait pas son geste. Et je me souviens aussi que ma peine semblait moins lourde. Moins douloureuse quand je l'avais revu dans le cimetière. Il y avait certaines choses qui demeuraient encore très compliqué. Même en étant plus une enfant.

Je suis contente que ma petite blague le fasse sourire. Car je sais que c'était souvent lui, le plus drôle de nous deux. Même quand les jours étaient plus sombre, j'avais toujours le sourire quand il était là.

Je voulais répliquer quand j'entendis la sonnerie de son téléphone. Je ne sais pas ce que c'est. Mais je vois le visage de Bartel. Je comprend également que notre petite sortie va devoir se terminer. Intérieurement, je suis déçu car j'ai l'impression que le destin veut qu'il me quitte à chaque fois que je le retrouve. Mais je sais aussi qu'il devait avoir une bonne raison. Et je sens aussi qu'il est sans doute aussi déçu que moi.

- Evidemment que je suis d'accord ! Mais compte sur moi pour te rappeler ta promesse !

Après une accolade brève, je le laisse repartir là ou il doit aller. Moi, je vais dans la direction opposée. Et j'attend avec impatience la prochaine fois ou je le reverrais. Repensant à tous ce qu'il m'avait dit. Pour Reby et moi. Et pour la raison, plus personnelle, qu'il l'avait poussé à revenir à Phoenix.