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Nous sommes en 2022 The joke's not funny at all || Rainyria 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 The joke's not funny at all || Rainyria 1050276528
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Lun 8 Fév 2021 - 2:15
Laughin', but the joke's not funny at all
Raina x Valkyria

L'humour, quand on y pense, est une claire et nette question de perception. Par exemple Valkyria ne trouve absolument pas amusant d'hésiter depuis une quinzaine de minutes à frapper, ou non, à la porte de sa cousine, alors qu'elle la cherche partout à Phoenix depuis plusieurs semaines. En revanche un spectateur au fait de sa situation pourrait sans aucun mal rire de la position de cette femme qui, des années durant, a allègrement profité de sa supériorité et de son pouvoir pour écraser quiconque serait susceptible de lui faire de l'ombre d'une manière ou d'une autre et qui, aujourd'hui, se retrouve là, plantée comme un géranium devant la porte de la femme qu'on a volontairement sacrifiée pour lui offrir une couronne dont elle ne sait plus quoi faire. Le fait est que, tout dragon de pierre qu'il puisse devenir, le géranium ne serait pas en mesure de faire grand chose pour échapper au talon que Raina pourrait simplement écraser sur sa tête, et que ce serait bien fait pour lui.  
Mais hésiter ne sert plus à rien, maintenant ; il aurait sans doute mieux valu qu'elle y pense plus tôt, par exemple avant de détruire la vie de celle dont elle vient implorer l'aide aujourd'hui, juste au cas où le Destin ait eu un sens de l'humour assez cynique pour la mettre dans une situation pareille. Quelque part, et malgré tous les aveuglements qui sont les siens, Valkyria a conscience que les nombreuses pensées qu'elle a eues pour sa cousine au cours des six dernières années ne sont jamais arrivées jusqu'à elle, et que Raina ne peut garder d'elle que le souvenir d'un bourreau manipulateur et à peine repentant. Pas vraiment de quoi lui sourire en ouvrant la porte pour lui proposer un thé à la camomille.

Et pourtant, à présent, on ne peut pas dire que l'embarras du choix la tienne à la gorge alors, s'exhortant silencieusement à faire preuve d'un peu de courage, la Dragonstone lève le bras, frappe quelques coups contre le battant et attend, l'angoisse au ventre, qu'on daigne lui ouvrir là où, il n'y a pas si longtemps, se trouvait toujours quelqu'un pour enfoncer toutes les portes à son arrivée. Dans un coin de son esprit, elle essaie bien de se dire que Raina n'aurait jamais l'audace de la renvoyer d'où elle vient - et encore moins celle d'essayer de l'écrabouiller comme un pathétique petit géranium - mais la pensée est tronquée : elle dissone avec les doutes et les remises en question que la jeune femme a gentiment accumulés depuis le sauvetage de Iago. Si la majorité de ses réflexes sont restés bien ancrés dans sa petite tête couronnée, celui de mépriser celle qu'elle a, malgré elle, continué à envier en dépit de tout ce qui les sépare aujourd'hui, n'a plus grand chose de naturel. D'autre part, une once de jugeote lui souffle timidement que faire preuve d'arrogance dans la situation actuelle ne paraît pas être la plus brillante de ses idées.
Il faut dire que n'importe qui la connaissant un minimum penserait - sans le dire, à moins d'être suicidaire - qu'elle fait peur à voir. Il n'est question ni de joues creusées ni de cernes sous les yeux, pas non-plus de frusques ou de blessure apparente ; mais de l'Héritière si digne qu'elle était, on ne distingue désormais plus que le visage - dénué de tout maquillage - légèrement réhaussé, la posture un peu trop princière et, bien sûr, la bague d'un noir profond à son majeur gauche. Ses cheveux sont attachés trop simplement en une queue de cheval abimée par les heures qui sont passées sans que personne ne se précipite pour la lui refaire, et ses vêtements sont d'une sobriété presque insultante pour son titre, trop sombres, trop simples. Raina pourrait aussi bien ne pas la reconnaître.

C'est ce que Valkyria se dit en tout cas, jusqu'à ce que la porte finisse par s'ouvrir et que ses prunelles en croisent d'autres, d'une clarté similaire aux siennes et dans lesquelles brille aussitôt la lueur d'une évidence presque douloureuse. Elle la reconnaît.
Et c'est maintenant, bien sûr, que tout se complique. Parce qu'il faut dire quelque chose mais que les années d'ignorance puis de silence la rattrapent en lui ricanant à la gueule. T'as vraiment cru que ce serait facile ? elles demandent, moqueuses, à une Valkyria qui ouvre la bouche sans avoir la moindre idée de ce qu'il convient de dire à cette femme qu'elle avait encore l'inexplicable illusion de connaître une poignée de secondes plus tôt. « J'ai besoin d'aide, articule-t-elle donc bêtement, après un instant d'hésitation qui n'aurait pas échappé à la Visenya d'avant. »
Mais qu'en est-il de celle-ci, Visenya existe-t-elle seulement encore ? Ce n'était déjà plus vraiment le cas des années, six années, plus tôt. C'est beaucoup plus lourd que ce qu'elle imaginait, quand bien même il serait bien inconvenant d'expliquer maintenant pour quelle foutue raison elle a continué à se sentir proche d'une femme dont elle ne sait visiblement plus rien et qui, elle le réalise à la froideur du regard qu'elle soutient, ne lui doit plus rien non-plus. Alors elle ajoute un mot, que l'éminence probable d'une porte refermée sèchement sous son nez précipite hors de ses lèvres un peu trop vite. Il fallait bien ça, pour aller ainsi à contrecourant de tout ce que l'une et l'autre ont été forcées d'apprendre sous le joug de la même tradition. « S'il te plaît. »

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V. Raina Dragonstone
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The joke's not funny at all || Rainyria Empty Re: The joke's not funny at all || Rainyria

Mar 9 Fév 2021 - 22:18
The joke's not funny at all

“And it took you five whole minutes
To pack us up and leave me with it
I think I've seen this film before
And I didn't like the ending
You're not my homeland anymore
So what am I defendin' now?”

   

   
C’est précisément ce pourquoi Raina a commencé à faire ce métier.

Quelques années auparavant, ça lui aurait paru absolument impossible. Être assise à une petite table en acajou à peine abimée que Iago leur avait récupérée dans la rue, sur une montagne de petits coussins, la tête penchée sur un dossier qui lui tenait à cœur, dans l’attente du dîner que son amant est allé acheter à l’extérieur. Elle n’a rien fait pour mériter cette vie. Elle n’a rien fait pour mériter l’ancienne, non plus. Mais il y a quelque chose de paisible dans la lumière tamisée autour d’elle, dans les quelques bougies parfumées disposées sur son bureau de fortune. Ça contraste avec la profonde tristesse qui habite son corps alors qu’elle griffonne quelques phrases pour sa déclaration liminaire lors du procès qui s’ouvrirait quelques jours plus tard. Un père qui a abandonné son enfant et la mère quelques jours après la naissance seulement pour se réfugier à l’étranger avec sa maîtresse pendant quelques années – dégoulinant de cliché et de bassesse. Mais il est revenu comme une fleur pour demander à connaître sa fille une fois largué et sans le sou, réclamant la vie de famille qu’on lui a volé et qu’on lui refuse désormais. L’audace et le comportement de l’homme à qui tout serait dû ont le don de faire bouillir le sang de la jeune avocate dans ses veines. Mais c’est pour ça qu’elle se bat, pour ça qu’elle a étudié. Pour défaire un à un les nœuds dans le système ; avec le temps qui lui reste.

Un rapide murmure silencieux susurré dans la Toile – et sa recherche de synonyme est terminée. Ça lui a pris de nombreux mois avant d’oser, avant de faire usage de ce merveilleux outil de communication qu’elle chérit désormais plus que tout dans sa nature de gorgone. Elles en plaisantent, savent que le canal est ouvert à tout, interrogations existentielles tout comme questions anodines, juste pour garder le lien, pour entendre la présence rassurante de ses sœurs dans cet esprit qu’elle a appris à partager, dans ce corps qui n’est plus vraiment le sien, à ce stade. En entendant les coups à la porte, elle hausse un sourcil. Iago et elle ne reçoivent pas souvent de visite, ils restent souvent tous les deux, protégés l’un par l’autre par le feu qui brûle en eux et dans l’âtre de leur petite cheminée. Mais il a ses clés, et le son de la porte semble soudain menaçant. Raina se lève – son corps proteste mais c’est un bon jour, elle se déplace lentement mais elle se déplace néanmoins, et l’appartement n’est pas très grand, elle arrive à l’entrée en quelques pas et ouvre la porte sur les traits tirés d’un visage qu’elle reconnaît instantanément. Comment l’oublier ? Il a hanté tous ses rêves et tous ses cauchemars, elle le connaît par cœur, sous toutes ses formes et dans toutes ses humeurs. Valkyria manque de la grandiloquence qui l’accompagne d’ordinaire, malgré son port de tête altier. « J'ai besoin d'aide » La voix est étrange, d’une urgence presque dissimulée, comme si ça lui arrachait la gueule d’être là, et c’est probablement le cas. Ça fait six ans qu’elles ne se sont pas vues, mais Raina tente de contenir ses propres traits, de ne pas avoir l’air surprise. Les bonnes habitudes reviennent vite, trop vite. Valkyria a besoin de quelque chose, et il est de son devoir de s’exécuter ; elle s’y est soustrait pendant trop longtemps déjà. Mais elle ne bouge pas, ne veut pas laisser trop de place à ces réflexes qu’elle sent s’activer dans ses entrailles. « S'il te plaît. » La formule de politesse la frappe plus sûrement qu’une gifle. De toute sa vie, elle n’a jamais entendu ces mots-là dans la bouche de sa cousine – pas depuis qu’elle a pris sa place, et même avant ça, parce que quand elle était Visenya, elle n’aurait pas pu lui demander quoi que ce soit.

C’est ça qui la pousse à s’écarter du battant pour lui laisser la place d’avancer. « Entre » intime-t-elle, avec la désagréable impression de fauter. On ne donne pas d’ordre à l’héritière des Dragonstone, quand bien même c’est pour mieux accéder à son désir. Désespérant, de constater que des années et un océan n’ont pas suffi à lui faire envoyer valser tout ça. Mais elle n’a pas la force de chasser Valkyria, et il faut qu’elle soit partie quand Iago rentrera. Alors la gorgone la guide vers le petit salon – bien moins luxueux et apprêté que ce à quoi la dragonne est habituée, mais ça devra faire l’affaire. Puis, elle doute que Valkyria ait traversé un continent pour venir critiquer la déco – quand bien même elle en aurait été capable. Raina lui désigne le canapé avec son bras gauche, le droit péniblement immobilisé le long de son corps, et s’installe elle-même dans le fauteuil adjacent. Elle ne peut retenir une expression douloureuse en pliant ses genoux et se maudit intérieurement, elle aurait aimé éviter de commencer la rencontre dans une position si ouvertement celle de l’infériorité, mais elle n’a pas le choix. « Qu’est-ce que je peux faire ? » demande-t-elle, comme un discours répété trop souvent. Pas qu’est-ce que je peux faire pour toi, qui serait trop distant, trop froid, trop anecdotique. Qu’est-ce que je peux faire, parce que c’est un réflexe malheureux, apprendre à identifier là où elle lui sera utile, les rares opportunités qu’elle a de la servir autrement qu’en lui offrant son dos pour y poser ses pieds.

   

   
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The joke's not funny at all || Rainyria Empty Re: The joke's not funny at all || Rainyria

Jeu 11 Fév 2021 - 16:02
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Raina x Valkyria

Chaque seconde qui passe avant que Raina ne réponde semble rajouter une année au compteur de celles qui les séparent, et Valkyria ne peut pas vraiment s'empêcher de retenir son souffle. Elle est encore un peu trop soudaine à son goût, cette façon qu'a eue sa vie de se retrouver comme ça entre les mains de quelqu'un d'autre ; quoique c'est sûrement le fait qu'il s'agisse des mains fragiles de Raina qui la perturbe autant parce qu'à la réflexion, elle ne sait pas vraiment si elle peut considérer avoir déjà été maîtresse de son propre destin. A-t-elle déjà, une fois seulement, choisi elle-même le chemin qu'elle emprunterait ? Oui, quelque part. Elle a décidé de suivre la route qui la mènerait ici, ce soir, et elle est bien incapable de savoir si c'est une bonne chose ou non tandis qu'elle attend ce qui lui semble des siècles, suspendue aux mots que Raina ne prononce pas. Un peu comme avant. « Entre. »
Sa précédente réflexion lui donne le terrible sentiment d'obéir lorsqu'elle s'exécute, quand bien même elle aurait conscience que Raina ne fait que répondre à sa demande. Alors qu'est-ce qui cloche ? Est-ce que sa cousine aurait dû la faire entrer sans rien dire ? Même un "d'accord" aurait été mal pris, parce que la servante n'a aucun accord à donner à l'Héritière, même, apparemment, lorsqu'il s'agit de la faire entrer chez elle pour lui venir en aide. C'est à se demander pourquoi Valkyria a pris la peine de frapper, hein ? Ses propres pensées la perturbent, rien ne va dans cette situation, strictement rien, et c'est la principale raison pour laquelle elle ne prononce pas un mot tandis que sa cousine referme la porte derrière-elle avant de la guider dans la petite demeure - elle n'allait pas se fendre d'un merci, faudrait voir à ne pas pousser.
Un peu malgré elle, la jeune femme inspecte son environnement. L'endroit est ordonné, plutôt sombre et bien plus sobre que ce à quoi une Dragonstone devrait avoir droit. Elle remarque tout de même la décoration atypique, toutes ces toiles visiblement originales accrochées aux murs ou alignées dans un coin et l'autre. Est-ce que Iago peint ? Peu importe, elle a bien autre chose à faire et à penser que la décoration et elle ne tarde pas à deviner que son attention si dissipée ne cherche qu'à l'empêcher de penser au profond malaise dans lequel cette position la plonge. Ses yeux se posent à peine sur sa cousine, qu'elle n'effleure du regard que lorsqu'un geste l'invite à prendre place sur le canapé.
Les lèvres toujours résolument pincées, l'héritière s'installe, cherchant ses mots pour expliquer aussi simplement que possible la situation dans laquelle elle est, et pour justifier sa présence ici. Son visage redressé à l'issue de son geste ne peut que lui faire remarquer l'étrange mécanique de Raina, qui tressaille de douleur en s'installant dans un fauteuil aussi doucement que possible malgré son appui fatalement bancal. Pourquoi ne s'appuie-t-elle que sur un bras ? Le gauche, encore, parce que l'autre ne bouge pas et le constat lui fait imperceptiblement froncer les sourcils. Est-ce que sa maladie peut lui faire perdre la mobilité d'un membre de façon définitive ? Peut-être que c'est temporaire. Elle n'en sait rien, elle n'en sait rien du tout et ça ressemble presque à une faute, jusqu'à ce qu'elle se rappelle que son devoir n'est pas de s'inquiéter, puis qu'elle en doute, puis renonce à y penser. « Qu’est-ce que je peux faire ? lui demande finalement l'humaine, de but en blanc, sans même lui proposer un thé. »
Non pas que ce soit absolument essentiel, mais faire un petit effort pour mettre à son aise la Dragonstone la plus gênée de toute l'histoire des Dragonstone n'aurait pas été de trop, quand bien même l'intéressée refuserait de reconnaître à voix haute son propre malaise. Du coup, aucun reproche ne serait légitime. Et puis elle n'a pas le temps pour ça, si ? Cette fois, elle est à deux doigts de soupirer ; son cœur n'a pas calmé sa course folle au creux de sa poitrine  et le sentiment que son exaspération dissimule, c'est ni plus ni moins de la détresse. « Je ne sais pas. »
Sa voix est sèche, presque cassante ; c'est presque comme si elle reprochait à sa cousine de lui avoir posé une question à laquelle elle ne peut pas répondre et puisqu'il est tout aussi exclu de continuer à regarder Raina dans les yeux après avoir admis une chose pareille, que de les baisser ou de les détourner sans rien ajouter, elle se lève, quitte le canapé sur lequel elle s'était à peine installée, préférant trahir sa nervosité en commençant à faire les cents pas dans le petit salon que sa faiblesse en restant aussi immobile qu'un lapin devant les phares d'une voiture. « Notre famille m'a envoyée aux Etats-Unis pour négocier un arrangement supposé nous permettre de gagner une bonne fois pour toutes le conflit qui sévit toujours chez nous. »
Notre famille, chez nous. Bien sûr qu'elle le note lorsqu'elle le prononce, les Dragonstone n'ont jamais considéré que Raina puisse appartenir à une autre famille que la leur - ni qu'elle puisse appartenir à qui que ce soit d'autre qu'eux, finalement. C'était le discours de leurs parents ; celui de Velaria, en tout cas, que Valkyria a suivie, comme toujours. Et pourtant si elle est là aujourd'hui, c'est sûrement davantage au nom de l'affection qu'elle a continué à lui porter qu'au nom de ce que Raina lui doit. En tout cas c'est ce qu'elle considère - quand bien même son attitude ne serait absolument pas en accord avec cette position. « Avec l'Ordre de Cain. »
La bombe est lâchée ; parce que c'est une bombe, n'est-ce pas ? Puisque Raina ne lui a pas proposé de thé, elle ne perd pas non-plus de temps à lui demander comment elle va - visiblement elles ne sont pas là pour échanger des amabilités. C'est sûrement aussi pour cette raison qu'elle n'explique pas, qu'elle ne raconte pas comment cette révélation lui a fait peur et comment ce qu'elle a ressenti à ce moment-là était ressemblant à ce qu'elle a ressenti le jour où elle a ramené Iago dans cet hôpital. Comme si elle avait le pressentiment que ça, non, que ça c'était mal, que ça c'était trop mal. Est-ce que ce sont les similitudes entre les deux situations qui l'ont poussée ici aujourd'hui, ou bien est-ce que sa volonté de fuir l'a dirigée vers celle qui y était parvenue comme si elle pouvait prendre des conseils auprès d'elle, Valkyria n'en a aucune idée. Elle suppose, aussi, qu'elle a simplement cherché le seul repère qu'elle avait en dehors de cette famille aux ambitions insoutenables... même si elle a pensé quelques courtes secondes plus tôt que Raina en faisait toujours partie. Elle est fatiguée de se faire des nœuds à la tête comme ça, et cette fois c'est bien pour cette raison qu'elle pince les lèvres un peu plus fort en passant nerveusement quelques doigts sur son propre front. Quelle merde, se dit-elle finalement en posant à nouveau les yeux sur sa cousine, qui n'a pas bougé et dont le visage ne trahit aucune surprise. En l'occurrence, c'est elle qui hausse légèrement les sourcils à ce constat. « Et tu me fais me demander si je ne suis pas la seule à ne pas l'avoir vu venir. Dans tous les cas, ça me pose question. »
Son euphémisme la fait presque sourire, tandis qu'elle se tourne à nouveau, marche trois pas dans l'autre sens, fait nerveusement volte-face en revenant vers Raina. « De toute façon il est un peu tard pour faire demi-tour. Je n'ai pas honoré le rendez-vous que j'avais donné à l'un de leur membre. J'imagine que toute la famille doit être en train de me chercher à l'heure actuelle et je ne sais pas quoi faire. »

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Sam 13 Fév 2021 - 22:53
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Raina n’apprécie pas cette façon que sa cousine a de la faire se sentir en faute dans son propre foyer, son endroit à elle dénué de toutes les saloperies que les Dragonstone ont en réserve. Dans son regard, dans sa manière de se tenir, tout lui rappelle encore leur différence de rang, quand bien même Valkyria est venue solliciter son aide. N’est-ce pas, après tout, son but ? Si elle a échappé à ses obligations, cela ne veut pas pour autant dire qu’elles ne sont pas toujours imprimées dans ses os, tous autant qu’ils sont. Elles l’emprisonnent et l’étouffent plus sûrement que le second squelette qui se développe lentement à l’intérieur d’elle. La gorgone hésite à prévenir ses sœurs, d’un simple murmure à la Toile, pour qu’on sache avec qui elle était en dernier si jamais on ne la retrouve plus par la suite, si sa cousine est venue la ramener en Angleterre par la force comme elle l’a fait il y a des années avec Iago. Raina a pardonné, parce qu’elle ne sait faire que ça, mais elle n’a pas oublié. « Je ne sais pas. » Ça sonne presque comme un reproche, comme si c’était une question stupide de lui demander ce qu’elle fout sur le pas de sa porte alors qu’elles ne se sont pas vues depuis bien sept ans. La gorgone hausse un sourcil curieux – mais pas effronté, expressions extrêmement bien entraînées – et reste silencieuse. Elle sait que ce n’est pas à elle de continuer, ce n’est pas sa prérogative de reprendre la parole. L’héritière n’a pas fini de parler. Elle déteste cette situation, elle déteste le fait de savoir exactement comme cette entrevue est supposée se dérouler, quand elle est censée se taire et quand elle doit parler, quelles émotions manifester sur son visage et lesquelles réprimer, enfoncer dans ses traits comme on frappe un clou avec un marteau. Mais elle n’a pas le choix. Elle porte toujours le nom des Dragonstone, pour le meilleur et pour le pire. Toujours pour le pire.  

Valkyria se relève soudainement – n’y a-t-il pas assez d’oreillers sous ses royales fesses ? – et commence à faire les cent pas devant Raina, qui reste sagement assise. Elle semble retourner le problème dans tous les sens, chercher la bonne formulation ; étonnant, pour celle à qui tout est toujours venu facilement. Qu’est-ce qui peut bien justifier de voir sa cousine si nerveuse, elle qui ne perd jamais de sa superbe, qui porte la royauté et ses responsabilités mieux que quiconque ? « Notre famille m'a envoyée aux Etats-Unis pour négocier un arrangement supposé nous permettre de gagner une bonne fois pour toutes le conflit qui sévit toujours chez nous. » Notre famille. Si Raina n’était pas toujours si bien éduquée, elle aurait laissé échapper un petit rire. Ça sonne si étrangement à ses oreilles, peut-être parce qu’elle a passé des années à déconstruire son appartenance aux Dragonstone, à se remettre de la toxicité du lien qui les unit. Combien de fois Iago l’a récupérée en morceaux, poupée de porcelaine qu’elle est encore trop souvent ? La jeune femme n’est que trop consciente du conflit auquel Valkyria fait référence – elle en a été l’instrument contre son gré. Elle se souvient vivement de l’Ecosse, de ses paysages verts et la douceur qui n’a fait que masquer l’amertume de leur traîtrise, de l’accord passé avec sa famille pour le rapatriement de Iago. Un accord dont elle n’a été mise au courant que lorsqu’il lui a été rendu. Encore une fois, elle a pardonné, mais pas oublié.

Elle connaît bien la détermination des Dragonstone à mettre enfin fin au conflit britannique et à écraser une bonne fois pour toutes toute tentative de rébellion ou de prise d’indépendance de la part des séparatistes. Qu’ont-ils inventé cette fois, pour asseoir leur domination ? Le meurtre ? La manipulation ? La menace ? Rien de plus que ce qu’ils ont déjà fait auparavant. « Avec l'Ordre de Cain. » A part ça. A part la perspective d’un génocide. On ne peut pas être déçue quand on ne s’attend à rien, et finalement il ne faut que quelques fractions de seconde à Raina pour se faire à l’idée, pour croire sur parole sa cousine quand celle-ci lui dit que leur famille a finalement complètement perdu la tête. « Et tu me fais me demander si je ne suis pas la seule à ne pas l'avoir vu venir. Dans tous les cas, ça me pose question. » Ça, en revanche, c’est une surprise. C’est donc ça ? Détecterait-elle dans le ton de Valkyria de l’hésitation, une remise en cause des instructions données par Velaria ? Ce serait bien la première fois. Après tout, n’est-ce pas elle qui est venu cueillir elle-même l’amant de Raina, à l’époque, lorsque sa mère lui a ordonné ? De nouveau, elle reste silencieuse. Qu’est-elle venue chercher ici, des conseils ? Auprès d’elle ? « De toute façon il est un peu tard pour faire demi-tour. Je n'ai pas honoré le rendez-vous que j'avais donné à l'un de leur membre. J'imagine que toute la famille doit être en train de me chercher à l'heure actuelle et je ne sais pas quoi faire. » Les secondes s’éternisent sur le cadran. Pour la première fois, Raina ne sait pas ce qui est attendu d’elle. Peut-être parce qu’elle n’a jamais vu Valkyria aussi honnête, aussi vulnérable, malgré la grande façade qu’elle continue de maintenir – mais ses yeux ne mentent pas. Elles ont presque les mêmes. Elles se ressemblent tant, elles s’en amusaient étant enfants. Plus personne ne rit aujourd’hui. « Je ne suis pas certaine de ce que tu me demandes, à vrai dire. » confesse-t-elle en un souffle, immobile comme une statue face à la fébrilité de la dragonne.

Ça la ronge de l’admettre, mais elle est toujours en train d’évaluer quel chemin prendre pour ne pas commettre d’impair. Des années après, elle marche encore sur des mines, tentant de ne pas déclencher les bombes cachées, pour ne pas que leur relation lui explose à la gueule. Elle n’ose pas supposer, a l’impression de danser autour de ce qu’elle est censée faire – et le ballet l’épuise. C’est Valkyria qui est venue la trouver, après tout. « Tu cherches un refuge où te cacher ? J’ai du mal à croire que tu es venue me demander quoi faire. » Ce n’est pas comme ça que leur relation fonctionne, pas comme ça que la dynamique a été instaurée. C’est Valk qui sait quoi faire, et Visenya qui se plie en quatre pour faire en sorte que ça advienne. La perspective que Raina ait véritablement quelque chose de valeur a lui apporter est ridicule ; et pourquoi, elle a bien l’impression que c’est ça qu’elle est venue chercher. Alors elle soupire légèrement, détourne le regard. Elle sera honnête à son tour. « Je ne suis pas étonnée, non. Je ne pense pas qu’ils s’arrêteront à quoi que ce soit avant d’avoir obtenu ce qu’ils veulent, quitte à brûler le monde entier s’il le faut, apparemment » Elle ponctue sa phrase d’un petit rire sans voix, un rire qui fait trembler ses clavicules et qui lui arrache un petit son étranglé de douleur sur la fin. C’est ce qu’elle mérite pour oser parler de sa famille en ces termes-là. Même séparés par un continent, ils continuent de faire en sorte qu’elle n’oublie pas sa place. Elle a peut-être gagné sa liberté, mais elle les porte encore dans leur chair, jusqu’à ce qu’elle rende son dernier souffle. Et encore. « J’imagine que ce que tu dois faire, c’est décider si c’est cette idéologie que tu veux servir… Mais j’imagine que puisque tu es là, tu as déjà un élément de réponse. » Elle a l’impression de se permettre un peu trop de choses, dans son analyse, mais elle n’est pas sûre que Valkyria la rabrouera. Elle voit la solitude briller dans son regard, un sentiment d’impuissance qu’elle ne connaît que trop bien et qui a longtemps habité ses prunelles à elle. Elles sont peut-être les deux seules Dragonstone de l’histoire à l’avoir jamais porté.

   

   
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Sam 20 Fév 2021 - 15:23
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Raina x Valkyria

S'offusquer de ne pas recevoir de réponse lorsque l'on n'a pas posé de question est à peu près aussi sensé que de se plaindre d'être seul après avoir repoussé tous ceux qui ont essayé de s'approcher. Dans l'absolu, ce ne sont pas des comportements tout à fait incohérents avec la personne de Valkyria, qui pourtant hésite, plantée-là devant sa cousine silencieuse, et qui se déchire tout doucement, centimètre par centimètre, entre ce qu'elle devrait faire parce que son devoir et son éducations le veulent, et ce que ça veut encore dire, finalement, toutes ces conneries. Elle n'est plus obligée d'obéir, mais cette seule perspective est effrayante, parce qu'elle implique des choix, et qu'il existe toujours un risque de prendre le mauvais. « Je ne suis pas certaine de ce que tu me demandes, à vrai dire, lui répond Raina, dont les yeux clairs la fixent mais qui semble à peine oser respirer. »
Et pour cause. Sa cousine a toutes les raisons de craindre ses exaspérations ; elles lui ont coûté cher, très cher lorsqu'elles étaient enfant. Et exaspérée, la dragonne l'est ; elle l'est parce que ça lui aurait quand même fait plaisir que pour une fichue fois Raina apporte une solution au lieu de toujours poser problème. L'Héritière elle-même ne sait pas ce qu'elle demande, mais c'était son travail à elle, de savoir deviner ce genre de choses. Elle devrait savoir l'aider.
Et pourtant Valkyria ne dit rien, bien sûr - quoique l'évidence n'en soit pas une pour elle, il semblerait qu'elle ait assez de jugeote pour réaliser que la première réaction qui lui vient n'est motivée que par la panique, et par un besoin probablement un peu désespéré de se raccrocher à des habitudes rassurantes. De toute façon, ce n'est pas en reprochant à Raina de ne pas savoir faire un travail qui n'est techniquement plus le sien qu'elle va faire avancer la situation ; elle a tendance à l'oublier, mais l'humaine ne lui doit plus rien.
Raina soupire, et Valkyria attend. C'est drôle comme ce tableau semble tout à coup inverser leurs positions. C'est insupportable, aussi, de chercher dans chaque fibre de leur échange quel est le rapport de dominance, qui a l'ascendant sur qui. C'est incroyable, surtout, de ne pas pouvoir s'empêcher de ressentir de la méfiance l'une envers l'autre, même après tout ça. « Je ne suis pas étonnée, non. Je ne pense pas qu’ils s’arrêteront à quoi que ce soit avant d’avoir obtenu ce qu’ils veulent, quitte à brûler le monde entier s’il le faut, apparemment »
Brûler le monde entier pour asservir l'Écosse, est-ce que ce n'est pas un peu ridicule, objectivement ? Valkyria a presque envie de suivre sa cousine dans ce petit rire amer, mais un réflexe l'en empêche ; elle n'est pas supposée confier ses doutes sur les ambitions familiales à qui que ce soit et... et pourtant elle vient de faire pire que ça, bien pire que ça, alors de quoi a-t-elle peur, cette fois ? « J’imagine que ce que tu dois faire, c’est décider si c’est cette idéologie que tu veux servir… Mais j’imagine que puisque tu es là, tu as déjà un élément de réponse.
J'ai déjà ressenti ça, explique-t-elle, peu désireuse d'entendre un nouveau silence troublant s'étirer là où le temps leur est compté. J'ai déjà obéi en étant inexplicablement convaincue que ce n'était pas ce qu'il fallait faire, que ce n'était pas... »
Elle hésite, soudain, réalise que ces répétitions ne sont pas convenables, qu'elle parle trop vite et trop sèchement, que son assurance froide est elle-même contredite par cette hésitation qu'elle marque, par ce regard interrogateur qu'elle pose sur Raina sans que celle-ci ne puisse comprendre le sens de la question. Des mots lui viennent, elle ne sait pas s'ils seront compris, si le sens qu'elle a envie de transmettre passera d'elle à sa cousine, là où l'immense majorité de leurs liens ont été coupés par l'égoïsme, la cruauté et le temps. « ...La bonne réponse, tente-t-elle tout de même. »
C'est comme ça que les mots lui viennent, comme ça qu'elle ressent les décisions qu'elle doit prendre. Il y a une bonne réponse, une bonne décision, toujours, et cet instinct d'inadéquation avec les ordres reçus, elle ne l'a pas eu bien souvent. D'ailleurs le constat la fait rire doucement à son tour, tandis qu'elle détourne un peu vite le regard. « Je ne suis pas vraiment sûre de ce que ça dit de moi, mais peu importe. »
De toute façon, elle a toujours obéi, même en étant très justement convaincue que ce n'était pas la bonne réponse ou la bonne chose à faire ou quelle importance au nom qu'elle donne à cette situation : elle a été la complice très impliquée de véritables crimes, de manigances, d'humiliations et de violences. Si, quelque part, un instinct lui soufflait que ce n'était pas bien, alors ça la rend plus coupable encore, surtout en sachant que la seule de ces erreurs qu'elle ait tâché de réparer, c'est de ramener Iago ici. « Alors oui, on doit pouvoir parler d'élément de réponse. Je ne veux pas faire partie de ça, mais ça fait de moi une fugitive. Et une fugitive dangereuse étant données les informations que j'ai. »
Sans avouer à voix haute qu'elle a peur pour sa vie, le constat n'est pas vraiment difficile à faire, finalement. Surtout quand l'écho de pas s'approchant à l'extérieur du logement lui font tourner un regard méfiant vers l'entrée, jusqu'à ce que l'écho s'éloigne. C'était sûrement juste un passant. Nerveuse, l'Héritière pince les lèvres pour ne pas soupirer ; cette situation est horriblement inconfortable, elle regarde derrière elle tous les dix mètres dehors, elle change d'hôtel tous les deux jours, elle a le sentiment d'être constamment en danger depuis qu'elle est arrivée. Et là, maintenant, en témoigne sa nervosité, elle commence à fatiguer ; il n'y a personne sur qui elle a pu se reposer, personne à qui demander conseil, jusqu'à ce qu'elle retrouve sa cousine. Et ce constat - pourtant pas si difficile à faire - l'assomme tout à coup quand elle comprend ce que ça implique exactement, foncièrement.
Lorsqu'elle relève les yeux vers Raina, elle a presque l'air elle-même surprise de la confession qu'elle formule, dans un souffle du bout des lèvres : « Tu es la seule en qui j'ai confiance. »

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Ven 26 Fév 2021 - 21:52
The joke's not funny at all

“And it took you five whole minutes
To pack us up and leave me with it
I think I've seen this film before
And I didn't like the ending
You're not my homeland anymore
So what am I defendin' now?”

   

   
Valkyria reprend immédiatement la parole, sans la moindre hésitation. C’est presque désarçonnant, inhabituel. Elles ont toutes les deux été étudier à réfléchir longuement aux conséquences de leurs paroles, à mesurer, à choisir soigneusement les mots. A faire attendre l’auditoire, aussi. Capter l’attention et le respect en laissant les autres se pendre à leurs lèvres. Ça fait longtemps que Raina tente de lutter contre ça, que Iago la pousse à la spontanéité, et si elle s’en sort bien, elle a encore trop tendance à laisser les silences s’étirer. Juste pour être sûre. Juste pour savoir que ses paroles ne seront pas retenues contre elle. « J'ai déjà ressenti ça. J'ai déjà obéi en étant inexplicablement convaincue que ce n'était pas ce qu'il fallait faire, que ce n'était pas... » Raina se crispe, n’a pas envie d’entendre le reste, a trop peur de comprendre à quoi sa cousine fait référence. « ... La bonne réponse. » Mais c’est trop évident, à peine suggéré comme les Dragonstone savent bien le faire et pourtant elle sent sa peau s’électriser. Elle ne veut pas en reparler, elle a trop de mal à savoir comment se positionner. A l’époque, elle a voulu pardonner, n’a pas voulu alourdir son propre cœur avec trop de haine, elle a eu besoin de réserver la place pour tout l’amour qu’elle voulait donner à son amour retrouvé. Et Raina ne revient jamais sur sa parole. Mais son sang se glace encore la nuit lorsqu’elle entend de nouveau la voix de Iago raconter la lettre, les larmes, le retour en Angleterre, et les mains froides de Valkyria, son cœur de pierre inaccessible. Elle n’a pas toujours été comme ça, Raina se raccroche à ça.

Le rire de sa cousine sonne faux alors qu’elle se dérobe à son regard, à son tour. « Je ne suis pas vraiment sûre de ce que ça dit de moi, mais peu importe. » Raina ne répondra pas – elle n’est même pas sûre que ça appelle à une réponse, dans quel monde Valkyria aurait besoin d’un commentaire de Raina sur ce que quoi que ce soit dit d’elle ? Ne sait-elle pas depuis le temps que rien ne compte sauf ce qu’elle pense, elle ? Même aujourd’hui, la gorgone ne se risquerait pas sur cette pente trop glissante, même avec la distance entre elles, même avec la relative sécurité qu’elle a réussi à acquérir hors de la portée de leur famille. Elle n’en pense pas moins. « Alors oui, on doit pouvoir parler d'élément de réponse. Je ne veux pas faire partie de ça, mais ça fait de moi une fugitive. Et une fugitive dangereuse étant données les informations que j'ai. » Pour la première fois depuis que Valkyria s’est assise devant elle, Raina sent son cœur s’emplir de véritable compassion. Parce qu’aujourd’hui elle est incapable de méchanceté, de souhaiter un sort aussi terrible à celle qui fut un temps était son amie, sa sœur, presque. Elle ne sait que trop bien que cette rébellion la condamne à la mort. Valkyria n’aura pas le luxe de l’oubli, il n’y a personne pour la remplacer, cette fois. « Tu es la seule en qui j'ai confiance. » La confession la fige. Ça la surprend autant que l’inverse. Il y a quelque chose de tellement naturel ; elles ne sont que les deux côtés de la même pièce, finalement, elles ont joué au même jeu et ont fini par perdre toutes les deux, d’une manière ou d’une autre. Le lien brisé, les années, les os craquelés, ce n’est que la conséquence de la fin de partie.

Elle se tient telle une statue sur son fauteuil, immobilisée par le poids de la décision qui lui revient, du boomerang qui lui revient en plein visage alors qu’elle pensait l’avoir lancé assez loin. Là revoilà protectrice. Mais quelque chose est différent cette fois. Elle n’est plus inoffensive. Et la couronne de Valkyria a perdu de son lustre. Elle ne la regarde pas quand elle répond. « Ils ne viendront pas te chercher ici. Pas tout de suite. Ils t’ont toujours surestimé, là où ils m’ont sous-estimée. Ils ne croiront pas que tu es venue à moi. » Les Dragonstone ont trop misé sur Valkyria, sur sa reconnaissance de compter enfin, de faire partie de quelque chose de plus grand qu’elle, de plus grand que Visenya, aussi. Mais la gloire ne remplace pas le cœur, et s’il avait fallu trente ans pour le réaliser, la dragonne ne pouvait plus y échapper. Quant à Raina, ils la croient détruite, accablée par la maladie et trop furieuse contre eux pour oser remettre le doigt dans l’engrenage. Trop terrifiée de perdre le peu qu’il lui reste. Il faut leur accorder ça, ils ont tout fait pour. Mais ils n’ont pas prévu Iago. Ils n’ont pas prévu la braise en elle qu’il ranime chaque nuit avec la force d’un ouragan. « Il faut brouiller les pistes. Te faire gagner du temps. » Sa complicité est implicite. Valkyria a du savoir que Raina ne la chasserait pas, elle n’en serait pas capable, après tout ça. Et puis il y a encore cet incident, quand elles étaient enfants. L’épée de Damoclès qui pèse encore lourd sur la conscience de la gorgone. Une culpabilité qui la lie encore douloureusement à sa cousine, qui l’empêche de lui tourner complètement le dos, qui continue de lui faire penser qu’elle lui doit bien ça.

Raina ose enfin croiser de nouveau les iris de sa cousines, fixer ce visage si similaire au sien. A ce moment-là, son expression est presque un miroir de la sienne, de ses propres doutes, hésitations, inquiétudes, de son inflexible volonté de ne rien laisser paraître sans tout à fait y parvenir. Parce que c’est elle, justement. Parce qu’elles se connaissent trop bien, malgré leur famille, malgré le temps, malgré elles, aussi. « Je peux sûrement m’arranger. On a… quelqu’un, au sein de l’Ordre, qui peut sûrement aider. » Par réflexe, elle a levé la main gauche pour pointer du doigt les serpents invisibles qui trônent sur sa tête, avant de réaliser ; Valkyria est-elle-même au courant de leur existence ? Sait-elle, pour les gorgones ? Si Raina les avait déjà rejointes lors de leur dernière rencontre, elles ne se sont pas éternisées plus que nécessaire. La croit-elle encore humaine ? Est-elle venue jusqu’ici sans être certaine que Raina pourrait faire quelque chose pour elle ? La réalisation lui coupe presque plus le souffle que la présence de sa cousine sur le pas de sa porte.

   

   
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Lun 8 Mar 2021 - 20:21
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Raina x Valkyria

Elle est particulièrement étrange, cette déclaration. J'ai confiance en toi. Bien sûr. C'était une évidence, du même genre que celles qui sont si ancrées qu'on en oublie même la présence, on en perd la conscience. Valkyria a toujours eu confiance en sa cousine, et là où cette vérité aurait peut-être pu porter ce qu'il restait de pur dans la relation si abimée qu'elles partagent, il semble pourtant qu'elle les insulte. Comment ne pas accorder sa confiance à quelqu'un qui n'a jamais désobéi, jamais sciemment ignoré son devoir ? L'Héritière tient simplement pour acquis ce qui lui revient de droit, et cette réalisation glace son sang dans ses veines. Ce n'est pas ce soi-disant droit divin à la con qu'elle voulait invoquer en venant ici, mais c'est sûrement exactement ce que son attitude suggère, et cette idée la répugne. Pour une raison qu'elle a beaucoup de mal à saisir, elle sent que ce n'est pas ce qu'elle veut être ce soir, que ce n'est pas la bonne chose.
L'ennui, c'est qu'elle ne peut pas se justifier. Ses pensées sont un tourbillon de contradictions qu'elle ne parviendrait jamais à éclaircir assez pour en faire des phrases construites, et ce serait de toute façon inconvenant, n'est-ce pas  ? Elle n'a aucune obligation de se justifier. Ce qui est illégitime dans cette histoire, c'est sûrement sa volonté de ne pas passer pour ce qu'elle est, quand bien même souhaiterait-elle que ce ne soit pas le cas. « Ils ne viendront pas te chercher ici, répond finalement Raina, lui ôtant le choix encombrant d'ajouter quelque chose ou non. Pas tout de suite. Ils t’ont toujours surestimé, là où ils m’ont sous-estimée. Ils ne croiront pas que tu es venue à moi. »
Énoncer des évidences, aussi écœurantes soient-elles, doit être à la mode en ce moment ; la seule raison pour laquelle Valkyria ne sourit pas d'un air entendu, c'est qu'elle ne peut pas nier qu'entendre Raina confirmer ses maigres espoirs la rassure profondément. C'est précisément sur ces évidences qu'elle comptait pour que les Dragonstone perdent sa trace, et si elle ne doutait auparavant jamais de son propre jugement, force est de constater que ces dernières semaines ont sévèrement ébranlé sa confiance en elle. La jeune femme a fait trop d'erreurs en trop peu de temps pour ne pas considérer que ça pourrait lui arriver de nouveau, alors un autre avis en accord avec le sien, aussi insignifiant aurait-il dû être, ne peut que contribuer à calmer timidement la peur qui s'est insinuée dans chacune de ses pensées. « Il faut brouiller les pistes. Te faire gagner du temps. »
Raina est-elle en train de lui donner des conseils pour qu'elle se débrouille, ou de lui accorder une aide que l'Héritière n'a même pas été fichue de lui demander correctement ? Cette fois, c'est elle qui interroge l'évidence : l'épauler dans cette épreuve va-t-il donc à ce point de soi que l'humaine ne se fatigue même pas à lui confirmer sa collaboration ? Ça la dérange, Valk, de se dire que c'est peut-être encore et toujours ces foutues obligations qui la poussent à agir comme ça : elle aimerait dire quelque chose, encore une fois. Mais prendre ces pincettes pour préciser à sa cousine qu'elle n'est obligée à rien, ça ressemble un peu trop à quelque chose qu'elle aurait pu dire quand elle avait huit ans. Pourquoi, à la fin, est-elle sans cesse obligée d'écraser les autres pour ne pas s'y sentir inférieure ? Le pied d'égalité n'existe avec personne, pour elle, et encore moins avec Raina. Voilà pourquoi elle n'a rien ajouté, tout à l'heure, et voilà pourquoi elle n'ajoute rien maintenant, quand bien même elle ne peut pas ignorer le sentiment insidieusement humiliant qui l'envahit. La reconnaissance.
Deux yeux bleus se relèvent enfin vers elle, et Valkyria a beaucoup de mal à les soutenir, une fois de plus.

Pourtant, elle avait une plutôt bonne idée de ce qu'elle aurait voulu que leur relation soit, lorsqu'elle y pensait ces dernières années. Sans imaginer réellement que le fait d'avoir ramené Iago effacerait l'ardoise de tout ce qu'elle lui a infligé, il était pourtant bien plus facile à la Dragonne, quand Raina ne se tenait pas encore physiquement face à elle, d'envisager des conversations sereines, des attentions comme elles en ont connues à une époque où l'enfance ne leur laissait pas le loisir de contempler toute la pourriture dans laquelle on les forçait à patauger. Mais maintenant qu'elle les voit, ces prunelles aussi azurées que les siennes, maintenant qu'elle le contemple, ce visage aux traits affermis par l'assurance, il est impossible de continuer à prétendre que ça pourrait être facile, que ça pourrait être bon, ou simplement sain. Il y a beaucoup trop de montagnes à franchir entre un regard et l'autre, et, plus encore, entre une main et l'autre. Pourtant, ça n'empêche apparemment pas Raina de tendre la sienne.
Si elle avait changé, Valk refuserait de la saisir. Si elle avait un tant soit peu de respect pour la jeune femme qui se tient devant elle, elle reculerait, s'excuserait d'être revenue dans sa vie, et repartirait aussi subitement qu'elle, on l'a forcée à disparaître. Si la Dragonne avait compris une seule leçon parmi celles que sa conscience mise à mal a essayé de lui donner, elle ne serait sûrement pas venue du tout, et sûrement pas pour, encore, réclamer quelque chose ; sauf qu'elle n'en est qu'aux balbutiements de la compréhension, au début de l'apprentissage. Alors elle ne peut que saisir la main qu'on lui tend, celle qu'elle est venue chercher alors qu'elle ne la mérite pas. Qui sait, découvrir ensemble ce que signifie avoir une relation saine entre Dragonstone leur permettra peut-être de ne plus se perdre, finalement. « Je peux sûrement m’arranger. On a… quelqu’un, au sein de l’Ordre, qui peut sûrement aider. »
Raina n'a jamais été très remuante, comme fille, mais tout à coup, il semble à Valkyria qu'elle s'est littéralement changée en pierre. Respire-t-elle seulement encore ? Les yeux de la Dragonne se plissent, légèrement. Elle n'a pas compris ce que sa cousine vient de dire, et pas non-plus ce que signifiait ce geste un peu imprécis dirigé vers... quelque chose derrière son épaule, sans doute. Et ça ne lui plaît pas, c'est comme ça. Valkyria n'a jamais aimé ne pas comprendre, et encore moins lorsqu'il s'agissait de son humaine de cousine. « J'ai du mal à te suivre, lâche-t-elle, sur un incontrôlé ton de reproche, encore. »
Lorsqu'elle s'en rend compte, elle serre les dents, puis reprend, plus doucement : « Qui ça, on ? »
Elle a beau réfléchir, elle ne parvient absolument pas à savoir de quoi Raina peut bien parler. Vraiment pas. Et puis, dans l'Ordre, de quel Ordre elle parle ? Celui de Cain ? C'est un peu difficile à saisir : Raina appartient à quelque chose et ce quelque chose a quelqu'un dans l'Ordre de Cain, autant dire que ça paraît hautement improbable et à plusieurs niveaux. Les lèvres de l'Héritière se pincent et elle amène deux doigts exaspérés par l'incompréhension jusqu'à ses arcades sourcilières qu'elle masse dans une mimique pincée, tandis que ses paupières se ferment. « Si on a le temps pour les devinettes, tu veux peut-être que je fasse bouillir de l'eau pour le thé ? Ce sera plus convivial. »

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Dim 14 Mar 2021 - 20:31
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Dans les iris de Valkyria, Raina ne lit que de la confusion et obtient confirmation de son improbable hypothèse. La dragonne n’a aucune idée des nouveaux cercles dans lesquels elle évolue depuis maintenant des années – ça semble risible, vraiment, c’est pourtant si central, fait tant partie intégrale de sa vie. Mais elle ne devrait pas être surprise, elles ne sont plus enfants et elles ne peuvent plus présumer se connaître, pas comme avant. « J'ai du mal à te suivre. » Ce ton de reproches, ce vieil ami qui lui a tenu chaud pendant si longtemps, c’est presque réconfortant de l’entendre, de constater que Valkyria est peut-être une réfugiée mais tout lui reste dû. Raina sent l’effort, pourtant, tente de se raccrocher aux branches entre ce qu’elle sait être juste à propos de sa cousine et ce que cette nouvelle version d’elle lui laisse deviner. « Qui ça, on ? » La gorgone retient un soupir. Elle ne sait même pas par où commencer – le récit est intime, terriblement lié à son arrivée solitaire aux Etats-Unis, une arrivée que Valkyria elle-même a mis en mouvement en participant à l’enlèvement de Iago à son insu. Elle se surprend à penser que la dragonne ne mériterait pas ses mots, ne mériterait pas de venir entacher tout ce qu’elle a construit une fois finalement libérée de l’emprise de leur famille. Mais elle ne lui dira jamais. Et elle ne le pense probablement pas non plus, une fois le venin apaisé.

Raina se sent raide, elle se sent stupide de ne pas répondre. Valkyria n’est pas dupe, elle sait que sa cousine ne reste pas silencieuse pour faire des mystères, mais parce qu’elle pèse ses mots, elle réfléchit. Elle doit se battre là où ça vient si naturellement à Valkyria. La revoir ici, face à elle, réduisait à néant toutes ces années d’étude et d’argumentation et d’éloquence. Sera-t-elle toujours cette enfant timide et écartelée, à côté de son étincelante presque-sœur ? « Si on a le temps pour les devinettes, tu veux peut-être que je fasse bouillir de l'eau pour le thé ? Ce sera plus convivial. » Plus convivial. Vraiment c’est fort de café. Mais Raina serre les lèvres et acquiesce, imperceptiblement. C’est bien le genre de l’héritière de ne pas rebondir sur son offre et de s’inviter à prendre le thé. « Tout est dans la cuisine, au bout du couloir. Il y a plusieurs sortes de thé sur l’étagère à coté de l’évier, et les tasses sont dans le placard juste à côté. » déclare-t-elle à voix basse, peu désireuse de voir Valkyria fouiller dans tous ses placards et retourner sa vie entière pour y trouver ce qu’elle cherche.

Elle ne se lève pas, ne pas risquer de vaciller ou de laisser apparaître le moindre signe de douleur, de fatigue, de faiblesse. Elle n’est pas dupe – si Valkyria n’est pas dans la position de domination qu’elle a d’habitude, elle n’endormira pas sa méfiance pour autant. Durant les quelques minutes où la dragonne disparaît dans la cuisine, Raina met les pièces du puzzle dans l’ordre. C’est étrange, elle est réticente à donner à Valkyria ces informations qui pourraient les rapprocher, qui pourrait la rendre plus accessible à elle, après toutes ces années. Trop de non-dits, trop de rancœur, trop de jalousie. Pourtant, elle a envie d’être connue par elle, plus que par quiconque d’autre. Ils sont loin, les rêves d’harmonie et de fuite à deux, et Raina n’est plus aussi naïve. Mais il reste encore quelque chose de ces chimères nocturnes, comme un goût amer au fond de la tasse, saveur trop concentrée et trop texturée.

L’ironie de la situation ne lui échappe pas lorsque Valkyria revient avec la théière et deux tasses et soucoupes posés sur un petit plateau. Mais l’ombre d’un sourire frôle ses lèvres en voyant le pot de lait qui les accompagnait. Un rappel de leurs origines à toutes les deux, quand bien même elles sont en terrain étranger. Encore aujourd’hui, Raina prend aussi son thé avec du lait, confection purement britannique que personne à part Iago ne comprend. « On, c’est le reste des gorgones et moi. Ça fait quelques années maintenant. Je pensais que tu savais. » Les Dragonstone ont-ils réellement laissé cette information passer entre leurs filets ? Raina en doute sérieusement, mais ça la rassure aussi. Ça veut dire que Vestalya ne dit pas tout à sa précieuse enfant, qu’elle n’a pas jugé la transformation de sa fille pertinente, qu’elle ne la juge pas menaçante. Tant mieux. « L’une de nos sœurs s’est infiltrée auprès de Cain. Je peux lui demander un service pour toi. Si c’est plus clair. » dit-elle en se penchant légèrement pour attraper sa propre tasse de la main gauche, évitant soigneusement le regard de sa cousine. Sensation bizarre près du myocarde, à parler de ses sœurs à celle qui aurait pu l’être. Dans un autre monde, dans d’autres circonstances. Sans la couronne, sans les piédestaux, sans les pleurs d’enfant.
   

   
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The joke's not funny at all || Rainyria Empty Re: The joke's not funny at all || Rainyria

Jeu 25 Mar 2021 - 1:14
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Raina prend-elle au sérieux la suggestion de sa cousine ? Oui, à en juger par son expression ; n'a-t-elle donc aucun sens de l'ironie ? Pas avec la Dragonne en tout cas, et il est probablement difficile de lui jeter la pierre pour cela : les demandes que l'Héritière adresse de façon plus ou moins détournée - ou suggérée, puisqu'il est question de ça - ne sont jamais placées sous le signe de l'humour, il faut bien l'admettre. Drôle ne figure pas dans la liste des adjectifs qu'on a un jour attribués à la Dragonne, ou en tout cas personne ne l'a jamais dit devant elle - à croire que les gens ne sont pas totalement fous. « Tout est dans la cuisine, au bout du couloir. Il y a plusieurs sortes de thé sur l’étagère à coté de l’évier, et les tasses sont dans le placard juste à côté. »
La Dragonstone devrait sans doute soupirer, excédée, et expliquer en des termes simples qu'il n'est simplement pas question qu'elle se charge elle-même de préparer un petit plateau avec des petites tasses et des petits biscuits, mais le fait est que Raina est l'absolue dernière personne avec laquelle elle a envie de se battre, et plus encore aujourd'hui. Peut-être même que le fait de suivre quelque directive que ce soit la rassure bien malgré elle ; servir le thé, au fond, c'est bien plus facile que de jouer à la femme libre et indépendante qu'elle n'a jamais été et qu'elle ne sait absolument pas être maintenant qu'elle essaie. Seules les apparences comptent, a-t-elle fini par croire à force de l'entendre. Dans la bataille, elle a fini par oublier que ça n'a jamais été valable avec celle qui aurait pu être sa sœur. Aujourd'hui, elle se rappelle.
Alors elle ne réplique rien et c'est à son tour de hocher tout doucement la tête avant de tourner les talons pour s'engager dans l'ouverture du couloir, direction la cuisine. La pièce est petite, comme tout le reste de l'appartement, quoiqu'il semble à la Dragonne que les portes sont plutôt larges, comparées à celles de l'hôtel dans lequel elle loge pour le moment. Comparées à des portes qui ne soient pas celles du manoir de Kendal, en fait. La majorité des rangements sont accessibles sans qu'il ne soit même nécessaire de lever les bras et elle ne tarde pas à comprendre que l'appartement entier est aménagé pour qu'il soit possible d'y évoluer en fauteuil roulant.
L'Héritière s'étonne elle-même, finalement, de la précaution avec laquelle elle manipule chaque porte de placard, chaque objet, comme si tout cet environnement était aussi fragile que celle qui y a construit sa nouvelle vie. Elle se demande si elle aurait été capable de reconnaître sa cousine dans la décoration des lieux, dans le choix des meubles ou la couleur du papier peint, si elle l'avait seulement connue pour de vrai. Sans qu'elle ne puisse l'expliquer, cette question la plonge quelques instants dans une mélancolie légèrement douloureuse : à quel point est-ce triste, au juste, d'avoir pu identifier des adaptations nécessitées par sa condition physique, mais aucun détail qui puisse incarner sa personnalité, ses goûts, son identité ? Un soupir au bord des lèvres, la Dragonne se console légèrement lorsqu'elle reconnaît un petit pot à lait parmi les ustensiles dans lesquels elle pioche avec soin pour constituer le plateau : ce détail, au moins, elle ne le manque pas.
Apparemment elles partagent encore autre chose qu'un nom de famille : elles mettent toutes les deux du lait dans leur thé. Quelle formidable preuve de complicité.
Une petite poignée de minutes plus tard, c'est le cœur agité d'une très inhabituelle humilité que Valkyria revient dans le salon, son petit plateau dans les mains. Il lui semble que les regrets qu'elle nourrit pourtant depuis de longues semaines maintenant n'ont jamais été aussi amers qu'ils ne le sont tout de suite. Sans un mot, elle s'assoit cette fois, sur un bout de canapé un peu plus proche de sa cousine dont elle n'ose soutenir le regard mais sur le visage de laquelle elle se réjouit de voir fleurir l'ombre d'un sourire. À croire que ça ne coûte pas si cher que ça, finalement, de mettre de côté ses habitudes de princesse ; dommage qu'elle ne s'y soit résolue que sur un malentendu. « On, c’est le reste des gorgones et moi, explique finalement Raina, attirant aussitôt jusqu'à son visage les deux yeux soudain écarquillés de sa cousine. Ça fait quelques années maintenant. Je pensais que tu savais. »
Eh bien non, en fait.
Non, elle ne savait pas.
Et c'est bien dommage.
Abasourdie, l'Héritière est simplement incapable de gérer cette information pour le moment ; elle ne répond pas, et ne bouge plus d'un cil une fois ses yeux revenus à leur taille habituelle. Une Gorgone. Raina est une Gorgone. Et l'information, aussi improbable qu'inattendue, n'est pas loin de lui filer la migraine. « L’une de nos sœurs s’est infiltrée auprès de Cain. Je peux lui demander un service pour toi. Si c’est plus clair. »
Les secondes qui passent semblent durer une éternité chacune, et la récurrence de ces silences ne les rend pas plus naturels pour autant. Le malaise persistant qui règne dans cette demeure depuis que Valkyria y a mis les pieds est plus tangible que jamais, maintenant qu'elles constatent catégoriquement l'étendue du gouffre qui les sépare. Il était déjà là avant, bien sûr, imposant et profond, mais jamais la Dragonne n'aurait pu imaginer ignorer une information aussi capitale. Et il est impensable que Velaria ne soit pas au courant. « Ça l'est, lâche-t-elle finalement, la voix blanche. »
Elle n'a pas fait le moindre geste pour saisir sa tasse, en fait elle n'a plus fait le moindre geste depuis les premiers mots de Raina à son retour de la cuisine. Ses mains se sont simplement crispées, peu à peu, sur ses propres cuisses. Parce qu'après le choc, c'est la colère ; probablement que c'est dans l'ordre des choses mais cette colère-là n'a strictement rien d'habituel, même pour quelqu'un d'aussi prompt qu'elle à l'exaspération. « J'ai du mal à comprendre comment je peux ne l'apprendre que maintenant, mais c'est effectivement plus clair. »
Elle se répète, et la sècheresse glaciale de sa voix a laissé sa place à un grondement rauque étranglé par les efforts qu'elle emploie à ne pas se prendre la tête entre les mains. Valkyria connaît les Grogones, bien sûr, elle a déjà eu affaire à elles quelques fois, au même titre qu'elle a eu affaire à toutes les autres races surnaturelles et jamais, jamais elle n'aurait pu imaginer que sa cousine soit l'une d'entre elles. Pourtant, ça fait sens, non ? Elle aurait dû y penser, elle aurait dû le savoir ou bien... ou bien non, hein ? Non. Parce que contrairement à ce qu'elle s'est imaginée, puisqu'elle a visiblement besoin d'une autre confirmation de ce fait, elle ne fait plus partie de la vie de Raina, elle ne la connaît plus, et même plus le moins du monde, pour ignorer quelque chose d'aussi important, d'aussi essentiel. C'est autre chose que de ne pas reconnaître le papier peint, ça, et la déception qu'elle ressent désormais est aussi écrasante qu'illégitime. Elle a perdu il y a très longtemps le droit de vouloir avoir une petite place dans cet accomplissement que Raina a connu, ne serait-ce qu'en essayant de se réjouir pour elle, ou de se tenir à ses côtés d'une façon ou d'une autre. Le pire, c'est sans doute de savoir qu'elle n'a encore pas la bonne réaction, tout de suite : au fond, avoir vécu ça loin de la toxicité de leur famille, de sa toxicité à elle, c'est sûrement ce qui pouvait arriver de mieux à l'Héritière déchue. Si vraiment Valkyria avait son bonheur à cœur, elle se réjouirait de ça, au lieu de regretter sa propre place, et de tout ramener à elle, comme d'habitude.
Ce soupir là, elle ne parvient pas à le retenir. Il est chargé de regrets, de chagrin et de lassitude, emportant hors de sa poitrine la colère qui enflait déjà bien trop vite. C'est mieux comme ça. « Si ta... ta soeur, peut m'en apprendre plus sur Laszlo Kovacs, ça m'aiderait déjà à me sortir de mon pétrin le plus immédiat, reprend-elle, la voix toujours tordue, mais un peu plus claire. Il menace de me livrer à notre famille si je ne fais pas ce qu'il veut. C'est un peu fâcheux, alors j'ai besoin d'un moyen de pression pour rééquilibrer la situation. »
Voilà. Parler pratique, c'est plus facile, et ça lui permet enfin de sortir de son immobilité pour saisir sa propre tasse et la porter sur ses genoux. Elle a détourné les yeux, et il lui semble qu'il est important d'ajouter quelque chose maintenant, mais elle a un peu de mal à savoir comment. Comme si le moindre mot sorti de sa bouche à ce sujet ne pouvait être qu'inapproprié, mais il serait insensé de regretter d'avoir été tenue loin de sa cousine pour refuser finalement de faire le moindre geste pour s'approcher, au moins un peu, de ce qui fait sa vie aujourd'hui. « J'ignorais tout de ce qui s'est passé pour toi depuis la dernière fois qu'on s'est vues. C'est peut-être même antérieur à ça, finalement. Je ne sais pas trop quoi dire. Tu dois être fière de toi. »

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Sam 27 Mar 2021 - 21:04
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“And it took you five whole minutes
To pack us up and leave me with it
I think I've seen this film before
And I didn't like the ending
You're not my homeland anymore
So what am I defendin' now?”

   

   
Raina a sous-estimé l’impact de la révélation sur sa cousine. Immobile, rigide, c’est Valkyria cette fois qui a l’air de s’être transformée en statue. Douce ironie qui ne fait rire absolument personne. La gorgone a l’habitude des silences entre elle, des éternités qui passent alors qu’elle doit attendre, pendue aux lèvres de l’Héritière. Cette période aurait dû être derrière elle mais force est de constater que ce n’est pas tout à fait le cas. Elle a encore tant de pouvoir, un pouvoir qu’elle ne soupçonne même pas ; Valkyria s’est imprimée dans sa chair et dans ses os bien plus profondément qu’elle ne le pense, et Raina préfèrerait sombrer au fond de l’océan plutôt que de lui laisser deviner exactement à quel point. « Ça l'est » lâche-t-elle finalement pour rompre le silence, trancher dans la tension palpable désormais installée – encore un peu plus.  Pas besoin de la Toile pour lire dans ses pensées, la gorgone la connaît trop bien. Elle entrevoit la bataille qui se dessine dans l’esprit de sa presque sœur, la colère de ne pas avoir été tenue au courant, l’impression que cette information lui est due, et l’envie de ne pas tout faire foirer juste au moment où elle a besoin de Raina. Cette dernière aurait pensé retirer un quelconque plaisir de la situation, une exaltation dans le fait d’apprendre quelque chose à Valkyria, d’avoir ce levier-là, cette information qu’elle savait et l’autre pas. « J'ai du mal à comprendre comment je peux ne l'apprendre que maintenant, mais c'est effectivement plus clair. » Raina n’a pas de réponse pour elle, ça fait trop longtemps qu’elle s’efforce de débouter les Dragonstone de sous sa peau, longtemps qu’elle s’évertue à ne plus imaginer les raisons qu’ils ont pour faire ce qu’ils font. Elles ne sont jamais bonnes, ça, elle en est certaine. Pas besoin d’en avertir Valkyria, elle le sait tout aussi bien qu’elle, surtout si elle est là.

Elle aurait pu répondre quelque chose mais le moment passe. Elle a l’impression qu’il y a quelque chose d’autre néanmoins dans la déception tangible – il ne s’agit pas seulement de Velaria et de pouvoir et d’informations, il y a quelque chose qui gratte à l’arrière de son esprit, une impression que c’est plus personnel que ça. Valkyria se serait-elle attendu à un faire-part ? Un coup de fil ? Est-elle déçue de ne pas l’avoir entendu non pas de la bouche de la reine, mais de la bouche de sa cousine ? Raina n’ose pas respirer trop fort, de peur que l’air qu’elle envoie à travers la pièce ne déclenche encore plus de tension. C’est finalement son hôte qui reprend, après un soupir déchirant que la gorgone s’efforce de ne pas analyser. « Si ta... ta sœur, peut m'en apprendre plus sur Laszlo Kovacs, ça m'aiderait déjà à me sortir de mon pétrin le plus immédiat. Il menace de me livrer à notre famille si je ne fais pas ce qu'il veut. C'est un peu fâcheux, alors j'ai besoin d'un moyen de pression pour rééquilibrer la situation. » Pas difficile de remarquer qu’elle a buté sur le qualificatif de sœur. Difficile, en revanche, d’évaluer l’intention derrière. Mépris volontaire et dédain, ou bien regrets mal dissimulés ? Raina choisit de ne pas s’y attarder, de se concentrer sur l’information que Valkyria lui offre, quelque chose de tangible, de concret sur quoi s’appuyer. « J'ignorais tout de ce qui s'est passé pour toi depuis la dernière fois qu'on s'est vues. C'est peut-être même antérieur à ça, finalement. Je ne sais pas trop quoi dire. Tu dois être fière de toi. » A nouveau le silence. Court, cette fois, parce que Raina répond quasi immédiatement, spontanéité subite qu’elle ne s’explique pas, après des années à s’éduquer pour faire attention à ce qu’elle dit en présence de l’héritière. « Pourquoi ? » Pourquoi devrait-elle être fière ? Pour être partie ? Pour avoir reconstruit ? Elle n’est pas fière, c’était de la survie. Même s’il y avait de quoi, Raina est trop peu familière avec l’importance de l’estime de soi. La question qu’elle pourrait poser, si elle en avait pas aussi honte, si ça lui crevait pas le cœur à ce point, ce serait plutôt et toi, est-ce que toi t’es fière de moi ?

Elle demandera pas, alors elle ne saura jamais. « Je ne sais pas si Velaria sait. Je ne sais pas à quel point ils surveillent encore mes agissements, tu dois le savoir mieux que moi. » Elle est un peu mal à l’aise face à cet instinct irréductible, celui de la préserver, de consoler, d’arranger la situation et d’arrondir les angles, de trouver des excuses. Un instinct mêlé d’amertume, un instinct qu’elle ne peut pas s’empêcher d’orner d’une pique, pour que ça fasse aussi mal à recevoir qu’à lancer. Elle a buté elle aussi, sur la manière de parler de Velaria. Elle aurait pu dire ‘ta mère’. Elle aurait pu dire ‘ma mère’. Elle aurait pu dire ‘notre mère’. Mais rien ne semble proche de la vérité. Elle pourrait dire ‘la reine’ mais ça serait lui faire trop d’honneur, ce serait trop impersonnel, elle ne veut pas lui donner le plaisir de renier si facilement ce qu’elle lui a fait. Alors ce sera son prénom, ce prénom en V auquel elle tient tant. « En ce qui concerne ta… fâcheuse situation… » reprend-elle après un court silence, air entendu solidement accroché au visage « Si tu me notes son nom, je me renseignerai, et je te dirai ce que je sais au plus vite. Où est-ce que je peux te joindre ? » Valkyria ne lui a pas dit, finalement, où est-ce qu’elle a trouvé refuge. Est-ce qu’elle est en sécurité ? Elle n’est pas assez stupide pour avoir gardé son téléphone ou n’importe quelle technologie qui permettrait de la traquer. Il leur faudra trouver un moyen.

Encore une fois, Raina n’est pas certaine de ce qui motive son geste, si elle veut lui prouver quelque chose, ou si elle veut partager, rattraper ces dernières années, mais elle laisse sa chevelure se transformer, en évitant le regard de sa cousine. Contrôlé, un serpent glisse hors de l’essaim et s’enroule sur les barreaux de la chaise jusqu’au sol pour, tel un accordéon, se recroqueviller et se déplier pour avancer jusqu’au bureau. La gorgone a du mal à ne pas sourire – elle a déjà fait ce mouvement cent fois, et cent fois ses serpents sont partis pour revenir vers elle, serrant dans des cercles d’écailles tous types d’objet qu’elle ne peut pas atteindre. Cette fois-ci, c’est une grande trousse en toile contenant divers stylos et blocs de post-its que Asmodeus ramène en glissant près de Valkyria, attendant d’être soulagé de son fardeau pour retourner à sa place.
   

   
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Sam 17 Avr 2021 - 18:05
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Raina x Valkyria

« Pourquoi ? »
La réponse, trop rapide, fige un peu plus Valkyria, qui s’attendait bien davantage à une réponse vague, modeste sûrement voire un peu gênée, comme d’habitude. Peut-être que ça aurait simplifié les choses, parce que cette question la dérange, finalement. Pourquoi devrait-elle être fière ? Parce qu’elle a réussi seule là où l’Héritière est en train d’échouer lamentablement ; sinon elle ne serait pas là à implorer son aide. Pas déjà, pas comme ça. Elle devrait être fière parce qu’elle les a tous contredits, parce qu’elle est libre et bien plus forte qu’elle ne l’était sous le joug de cette famille dont les griffes sont encore trop longue pour que Valkyria s’en extirpe, malgré ses pouvoirs, malgré sa place, malgré son corps qui la rendaient pourtant plus puissante que Visenya à tous les niveaux. Et aujourd’hui, Raina pourrait la changer en pierre d’un seul regard. C’est tellement ironique. Vu et revu, pourtant. Parce que malgré tout, dans le cœur de la Dragonne, la fierté et la jalousie se livrent une nouvelle bataille qui l’essouffle déjà.
Elle ne trouve rien à répondre, alors le silence plane encore un peu, lourd de sens, comme d’habitude, et pas le bon. Comme d’habitude. « Je ne sais pas si Velaria sait. Je ne sais pas à quel point ils surveillent encore mes agissements, tu dois le savoir mieux que moi. »
Cette fois, Valkyria grince des dents. Elle est plutôt d’accord, elle devrait le savoir mieux qu’elle mais le fait est que ce n’est pas le cas. Ça fait de longues années maintenant que les siens ne parlent plus de Raina devant elle ; depuis la guerre, à bien y réfléchir, et si la Dragonne a simplement supposé que les priorités de la famille avaient changé, peut-être qu’elle a simplement été mise à l’écart. Peut-être qu’ils ont su que les deux cousines se sont vues à la fin des combats. Peut-être qu’ils soupçonnent la participation de Valkyria dans l’évasion de Iago, peut-être qu’ils sauront qu’elle est venue ici.
Peut-être qu’elle devrait se calmer, et se brûler la langue sur son thé pour se concentrer sur autre chose que de nouvelles angoisses dont elle n’a pas besoin tout de suite ; et pour éviter, dans le même temps, de prêter à Raina des intentions qu’elle n’a sûrement pas. Il serait stupide de voir une once de sarcasme dans ses dernières paroles, quelque chose de l’ordre du elle te faisait pas si confiance que ça, finalement, Velaria, non. Non, Raina n’oserait jamais. « En ce qui concerne ta… fâcheuse situation… continue la Gorgone avec un petit air entendu qui manque bien faire grimacer sa cousine, Si tu me notes son nom, je me renseignerai, et je te dirai ce que je sais au plus vite. Où est-ce que je peux te joindre ? »
Un réflexe aussi prudent qu’inutile pousse l’Héritière à jeter un regard circulaire avant de répondre à cette question, mais lorsque ses yeux se posent à nouveau sur sa cousine, elle interrompt ce qu’elle s’apprêtait à dire pour regarder, éberluée, quelques mèches des cheveux de Raina se rassembler puis s’allonger pour former un véritable serpent qui glisse de son épaule jusqu’aux barreaux de la chaise afin de gagner le sol. Elle ne sait pas si elle est fascinée ou horrifiée ; est-ce que ce reptile obéit à ses pensées, ou agit-il directement de la volonté de la jeune femme, dans une extension de sa conscience ? Poser la question serait déplacé, et elle oublie l’idée aussi subitement que celle-ci lui est venue.
S’agit-il d’une démonstration de pouvoir, d’une provocation ? Comment est-elle supposée réagir, elle ? Graver son adresse sur la table basse avec une pierre tranchante apparue au creux de sa main ? L’immaturité de sa propre réaction lui fait pincer les lèvres pour retenir un millième soupir, et elle se contente de suivre des yeux l’animal rampant qui lui ramène une trousse depuis une petite étagère un peu plus loin. Malgré elle, Valkyria hésite avant de saisir l’objet ; craint-elle la morsure ? Ce serpent est-il seulement venimeux ? Agacée, elle finit par attraper l’objet, puis se demande si elle doit hocher la tête en guise de remerciement en direction du serpent, ou de Raina. Au final, c’est à cette dernière qu’elle jette un regard entre reconnaissance, suspicion, surprise et encore suspicion. « Merci ? tente-t-elle alors, d’un ton si incertain qu’il en est presque comique ; pas moqueur, pourtant, espère-t-elle. »
Le serpent émet un sifflement léger en remontant jusqu’à la tête de Raina, avant de se confondre dans ses cheveux et d’y retrouver sa place. Valkyria ne bouge pas durant tout son déplacement, le suivant plutôt des yeux, puis semble se réveiller lorsque tout redevient immobile et qu’elle se rappelle de ce qu’elle a à faire maintenant. En deux ou trois mouvements dont elle essaie vaguement de cacher la précaution, elle a reposé sa tasse, ouvert la trousse et saisi stylo puis post-it. « Laszlo Kovacz, dit-elle tandis qu’elle se penche pour atteindre la table-basse sur laquelle elle prend appui, hésitant à écrire lorsqu’elle se rend compte que sa main tremble toujours inexplicablement. Il est venu à Kendal à la fin de l’année dernière pour faire une proposition à notre famille. La rébellion galloise continue de nous poser problème et Velaria a négocié une alliance contre… la possibilité de les écraser pour de bon, j’imagine. »
Relâchant légèrement sa prise trop ferme sur le stylo qu’elle a saisi, l’Héritière finit par soupirer et griffonner le nom énoncé d’une écriture sèche et raide trahissant la fébrilité qu’elle s’efforce en vain de cacher depuis son arrivée. « Ils commencent à faire un peu trop de bruit en criant à qui veut l’entendre que la véritable Héritière devrait monter sur le trône. C’était un peu pénible, mais je suppose que ce n’est plus mon problème maintenant. »
L'Héritière a un geste désintéressé de la main, faussement distrait, un peu nerveux, comme chaque chose qu'elle fait depuis qu'elle est là. C'est la situation elle-même qui la perturbe bien plus que la bombe qu'elle vient de lâcher par-dessus la jambe comme si c'était parfaitement habituel de dire ce genre de choses. « J’ai pris une suite... enfin un cagibi, plutôt, dans un hôtel à Ahwatukee ; à moitié insalubre, si tu veux mon avis, il n'y a même pas de service de chambre mais au moins c’est discret, reprend-elle comme si de rien n'était. Je t’indique l’adresse et je te le ferai savoir quand j’aurai rassemblé assez d’argent pour acheter un téléphone prépayé. Ça facilitera les choses. »


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Jeu 29 Avr 2021 - 18:08
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Raina observe la réaction de sa cousine avec plus d’anticipation et d’appréhension qu’elle ne voudrait bien l’admettre. C’est la première fois qu’elles sont à armes – sinon égales – un peu plus équilibrées, que la gorgone n’est pas tout à fait sans défense face à un monstre de pierre qui pourrait l’écraser comme une mouche. Ironique, d’ailleurs, de se dire que désormais Raina pourrait effectivement la changer en pierre d’un seul regard. Peut-être alors se rendrait-elle compte, peut-être alors comprendrait-elle ce que ça fait, d’être prisonnière de son propre corps, d’être fossilisée et de voir le monde continuer à tourner sans se préoccuper de ceux qu’il laisse derrière avec le tournis. Mais c’est avec un mélange subtil d’émotions que Valkyria la regarde et la remercie ; Raina acquiesce doucement, avant d’intimer à Asmodeus de revenir prendre place dans ses cheveux, avant de troquer de nouveau le vivarium pour sa coupe courte blonde. « Laszlo Kovacs » dit-elle en gribouillant sur le post-it apporté par le serpent, sans relever les yeux.  Le nom n’était pas familier aux oreilles de Raina mais ce n'était pas étonnant, elle ne connaissait que peu de dragons en dehors de ceux de la famille gardienne de la région, dont elle se souvenait soigneusement pour l’aspect pratique.  « Il est venu à Kendal à la fin de l’année dernière pour faire une proposition à notre famille. La rébellion galloise continue de nous poser problème et Velaria a négocié une alliance contre… la possibilité de les écraser pour de bon, j’imagine. » La gorgone retient un soupir. C’est typique, absolument typique. La guerre que se mènent les peuples britanniques dure depuis si longtemps maintenant, la détermination des Dragonstone à asseoir leur autorité doit avoir atteint son paroxysme.

Elle n’est pas surprise des mesure prises en riposte, elle a toujours su sa famille avide, mais elle ne peut pas s’empêcher d’être déçue. Peut-être que quelque part en elle se trouve encore ce fantasme d’enfant dans lequel ses parents deviendraient gentils et tendres. Il serait temps d’en faire le deuil, les récents événements en sont la preuve irréfutable. « Ils commencent à faire un peu trop de bruit en criant à qui veut l’entendre que la véritable Héritière devrait monter sur le trône. C’était un peu pénible, mais je suppose que ce n’est plus mon problème maintenant. » Raina se raidit devant la décontraction et l’indifférence qui émane du ton de Valkyria alors qu’elle lui annonce quelque chose de si intrinsèquement lié à elle, à son quotidien. Est-ce une revanche ? Est-ce supposé être une tentative de reprendre le contrôle ? Moi aussi je sais quelque chose que tu ne sais pas. Sa mâchoire se serre et elle est incapable de répondre, de reprendre la parole tant son crâne tourbillonne d’émotions. Elle ne peut que supposer qu’on parle d’elle, que l’héritière légitime, c’est elle. Malgré tout, malgré son absence de gène dragon, malgré sa fuite, malgré sa profonde différence avec le reste de sa famille… Et si leurs protestations sont assez fortes pour justifier une telle mesure de contre-attaque par les Dragonstone, c’est que quelque chose gronde.

Mais bientôt l’héritière régente reprend la parole, relevant les yeux vers elle. Raina sait qu’elle n’y reviendra pas, qu’elle ne rebondira pas sur le sujet. Pas maintenant. C’est déjà trop, trop de choses, trop de perturbations, elle n’est pas sûre de pouvoir encaisser les autres informations potentielles avec dignité et composition. Elle ne peut pas perdre la face maintenant, alors qu’elle vient de reprendre un semblant – sinon d’avantage – au moins d’égalité avec sa cousine. « J’ai pris une suite... enfin un cagibi, plutôt, dans un hôtel à Ahwatukee ; à moitié insalubre, si tu veux mon avis, il n'y a même pas de service de chambre mais au moins c’est discret. Je t’indique l’adresse et je te le ferai savoir quand j’aurai rassemblé assez d’argent pour acheter un téléphone prépayé. Ça facilitera les choses. » La gorgone ne put retenir un demi-sourire amusé. C’est vrai que l’absence de service de chambre est un scandale – plus elle y pense et plus c’est étonnant que Valkyria, avec son éducation, ne se soit pas déjà fait repérer en faisant un scandale à la réception. Mais elle suppose que là est justement là tout le problème ; sa cousine n’est pas uniquement ce qu’on a fait d’elle, il reste quelque part les débris, les ruines de qui elle était avant.

Un silence s’installe alors que Valkyria pose le post-it sur la table. L’accord est donc conclu. Si elle reste, ce n’est pas pour ça. Mais que reste-t-il à dire, que reste-t-il à faire, à part se mettre au travail pour lui sauver la mise ? Rattraper ses péchés d’enfance, reprendre ce jour où elle a failli causer sa perte. « Je te proposerais de rester ici, on a pas de service de chambre non plus mais c’est assez confortable. C’est juste que, je ne sais pas si Iago… » Raina ne termine pas sa phrase, et détourne le regard. Iago est absent et présent, là, entre elles, symptôme ultime de la pire chose que Valkyria lui a jamais faite, une brisure difficile à réparer, même avec tous les efforts du monde. Et elle ne peut pas imposer la présence de son ancienne geôlière à Iago. Pas en embuscade, pas comme ça. Mais elle ne peut pas non plus ne rien faire. Elle ne saurait pas comment. « Dans l’entrée, j’ai un sac à main rouge. A l’intérieur de mon portefeuille je dois avoir environ $50, pas assez pour loger à Paradise Valley mais tu devrais pouvoir trouver un téléphone prépayé, et peut-être même un petit déjeuner » dit-elle en feignant l’amusement, pour tenter d’enrober l’offre qu’elle fait et qu’elle sait que Valkyria aura du mal à accepter, à avaler le fait d’accepter quoi que ce soit d’elle alors qu’elle est dans une position si vulnérable. Mais elles doivent se faire confiance, quoi qu’il en soit, avoir confiance en le fait que ce n’est pas une démonstration de pouvoir, et peut-être même pas une obligation, un réflexe. C’est juste qui Raina est. « Je préfère être capable de te joindre au plus vite. On ne sait jamais. » La suite dépendra de qui Valkyria est, sous le vernis apposé par Velaria.
   

   
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The joke's not funny at all || Rainyria Empty Re: The joke's not funny at all || Rainyria

Jeu 17 Juin 2021 - 19:49
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Raina x Valkyria

Valkyria ne manque pas le petit sourire que dessine sa cousine lorsqu'elle évoque l'absence de service de chambre dans ce qu'elle a peine à appeler un logement. D'abord, elle se demande ce que Raina trouve amusant là-dedans et puis, après un tout petit pic de jugeote, elle se rappelle que le service de chambre à l'hôpital dans lequel elle et leur mère l'ont enfermée ne devait pas être des plus profitable. Peut-être qu'elle devrait faire un peu attention à ce qu'elle dit, parfois ; non pas qu'elle ait honte de ses standards, mais lorsqu'ils sont entendus par quelqu'un qui ne peut pas les partager - en partie par sa faute - et dont, qu'elle l'admette ou pas, elle se soucie de l'avis, alors la situation change. Rapidement, et alors qu'elle pose le post-it de son salut sur la petite table du salon, elle refait le fil de son petit monologue pour s'assurer de ne pas avoir lâché une autre énormité sans s'en apercevoir. Mais non, a priori. Rien qui ne doive particulièrement heurter sa cousine en tout cas. « Je te proposerais de rester ici, on a pas de service de chambre non plus mais c’est assez confortable. C’est juste que, je ne sais pas si Iago… »
L'Hhéritière pince les lèvres, avant de hocher doucement la tête, l'air de dire je comprends là où elle est en réalité incertaine. Elle n'a pas eu plus de nouvelles de Iago que de Raina ces
dernières années, évidemment. Difficile de savoir si le respect qu'ils ont gagné l'un pour l'autre au cours de ce voyage pour les Etats-Unis ont atténué la rancoeur légitime qu'il avait envers elle. Enfin, dans tous les cas, Valkyria n'avait pas l'intention de demander l'asil à sa cousine. Elle n'en est pas là ; pas encore. « Dans l’entrée, j’ai un sac à main rouge. A l’intérieur de mon portefeuille je dois avoir environ $50, pas assez pour loger à Paradise Valley mais tu devrais pouvoir trouver un téléphone prépayé, et peut-être même un petit déjeuner »
Une fois de plus, la dragonne ne sait tout simplement pas comment réagir, quand bien même sa cousine ponctuerait-elle sa proposition d'un sourire et d'un ton légers, comme si ça ne représentait rien, ça, comme si ça ne ressemblait pas à de la charité. Bien sûr, alors, quel'Héritière a envie de refuser ; bien sûr encore qu'elle voudrait froncer les sourcils et lui dire qu'elle n'a pas besoin de son aide mais ce serait, en premier lieu, un mensonge beaucoup trop gros et beaucoup trop contradictoire avec tout le reste pour être cru et ensuite... ensuite, comment peut-elle prétendre accorder sa confiance à Raina si elle se met à voir des instincts de domination et des menaces là où il n'y en a pas. Elle doit lui faire confiance. Elle doit accepter de ne plus être celle qu'elle a été pendant tant d'années, et si c'est par son choix que ce changement s'opère, alors elle n'a simplement pas le droit de faire demi-tour quand ça l'arrange. Et encore moins quand ça ne l'arrange pas ; parce que, qu'on se le dise, de cet argent elle en a cruellement besoin, que ça lui plaise ou pas. Histoire de ne pas répondre, elle fait fis de la douleur et termine sa tasse de thé brûlante. « Je préfère être capable de te joindre au plus vite. On ne sait jamais. »
Doucement, Valkyria hoche la tête, puis se lève. Il est temps de partir, maintenant. Elle a déjà trop traîné, sans doute ; Iago pourrait peut-être rentrer d'un instant à l'autre et ce n'est pas de cette façon qu'ils doivent se revoir, ce ne serait pas bien, pas convenable, pas approprié. Mais est-ce que quoi que ce soit l'est, dans cette histoire, au final ? Ce qui résonne d'abord, alors, c'est le mille et unième soupir, rapidement étouffé entre ses lèvres pincées avant qu'elle ne se décide à tourner à nouveau la tête vers Raina. « Tu as raison, admet-elle enfin, et sans trop de mauvaise grâce. Je te remercie. »
Ça lui coûte d'accepter, bien sûr, parce que toute cette situation serait bien plus simple si elle pouvait balayer presque vingt ans de fausse identité d'un simple geste de la main. Pourtant elle sait déjà, quelque part, que ça lui coûterait plus encore de refuser. Elle y perdrait bien plus qu'un petit déjeuner. Sans doute devrait-elle insister, alors, ajouter quelque chose pour accentuer cette réelle reconnaissance qu'elle ressent mais qu'elle ne sait pas exprimer sans craindre de sembler plus faible encore que ce n'est déjà le cas, et qu'elle a donc formulée comme une politesse, une autre convenance. C'est autre chose que ça, et ce n'est que d'un autre regard, bref, qu'elle supplie sa cousine de le comprendre, ou de la comprendre tandis qu'elle recule vers la sortie.


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The joke's not funny at all || Rainyria Empty Re: The joke's not funny at all || Rainyria

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