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Pseudo / Pronoms : evy / elle
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Âge : trente ans
Nombre de dés : trois dés
Résidence : phoenix, arizona
Profession : jeune avocate spécialisée dans le droit des femmes et de la famille
Faceclaim : elizabeth debicki
Pouvoirs/capacités : gorgone de niveau deux
Crédits : (c) huntingpearls pour l'avatar
Disponibilité RP : disponible ✺ (6/6) valkyria, iago, river, caliban, altaïr & holly
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Mar 9 Fév 2021 - 20:20
as long as i watch over you

“They were always gonna see through ya
They're gonna try take your heart
They were always gonna confuse ya
I felt it from the start
They blame ya for walking out into the dark
Then cried a little”

   

   
Visenya se tient comme une statue, assise sur sa chaise, dos le plus droit possible malgré la poussée d’os de la veille qui la pousse à pencher légèrement sur la gauche. Elle est restée silencieuse pendant les sempiternels tours de parole – si elle a souvent dit au début qu’elle n’avait rien à faire ici, que c’est une erreur, forcément une erreur, elle a arrêté d’élever la voix. Ce n’est pas une erreur, elle l’a bien compris. Ils ne veulent que son bien, ils veulent qu’elle guérisse et qu’elle revienne à la maison saine et sauve. C’est sûr. Ils ont besoin d’elle pour veiller sur Valkyria. Visenya sait que c’est faux, tout au fond de ses tripes, là où la raison est enfouie avec son estime d’elle-même, avec l’amour que sa mère aurait pu lui porter et les chimères qui l’aveuglent quand elle se laisse aller au chagrin la nuit. Elle écoute, en revanche. Ça, elle sait faire. Elle écoute, hoche la tête, sait offrir des sourires de réconfort vides lorsque la situation appelle à une réaction. Elle pense encore que si elle est assez sage, elle sortira d’ici. Ne pas faire de vagues, ne pas se faire remarquer, ne pas leur donner d’excuse pour la garder ici. Enfant encore top naïve, qui n’a pas compris que quand on naît humaine dans une famille comme la sienne, il faut se cacher à vie. Alors, Visenya attend son heure, les mains sagement posées sur les genoux, petite poupée de porcelaine qui tombe en morceaux peu à peu.

Il y a un nouveau, aujourd’hui, dans leurs sessions de groupes. Il a l’air d’avoir le même âge qu’elle, n’a pas prononcé un mot de toute la séance, se contente de secouer la tête avec un sourire narquois, de regarder ailleurs, par la seule fenêtre de cette maudite pièces aux murs trop blancs et aux spectres trop insistants. Si Visenya a l’air vide, il a l’air au contraire trop habité. Mais par quoi ? Alors que son tour arrive, elle doit soustraire son regard du visage du nouveau venu et fixe le médecin par-dessous ses cils. « Moi ? Tout va bien. Je vais beaucoup mieux. » elle articule avec une voix cristalline, avec le timbre caractéristique du son qui ne se fait pas entendre souvent. Elle aurait voulu se faire petite souris, plutôt disparaître que de subir les nombreuses paires d’yeux qui sont désormais braquées sur elle. « Tu n’entends plus les voix, Visenya ? » le médecin demande, en remontant légèrement ses lunettes sur l’arrête de son nez, comme s’il savait déjà pertinemment ce qu’elle allait lui répondre. Elle secoue la tête doucement, de droite à gauche, avec un sourire discret. Passe à quelqu’un d’autre, par pitié. Elle ment, et il le sait.

Les murmures se font plus fort chaque jour, et les médicaments n’y font rien d’autre que la terrasser, la coucher pour le reste de la journée. A force d’endormir son corps, elle sait que son esprit la quittera, que son âme flottera au-dessus de son sommier un beau jour et qu’elle s’évaporera par la fenêtre, laissant l’enveloppe vide et fanée derrière elle. « Tu sais ce qui se passe quand tu mens, Visenya. Ne serait-ce pas plus simple de nous dire ce qui se passe vraiment ? Nous sommes tous là pour toi. Nous t’écoutons tous. »  Son myocarde se fracasse contre les parois de sa cage thoracique. Il a la voix douce comme du miel mais elle a vécu toute sa vie auprès de figures dont c’est justement la spécialité, de menacer avec les épines d’un bouquet de roses. Elle se sent condamnée. Elle ne peut pas avouer, si elle avoue c’est un jour de plus ici, encore de nouvelles pilules, un autre coucher de soleil qu’elle passe à imaginer Valkyria dans sa chambre, entre ses draps, avec sa propre mère qui lui embrasse le front avant d’éteindre la lumière. Ses mains tremblent sur la longue chemise de nuit blanche qui laissent entrevoir la forme de ses genoux.

Elle croise le regard du nouveau venu, regard défiant, brûlant d’un feu qui s’est éteint depuis longtemps chez elle. Elle secoue la tête à nouveau, en espérant se fondre dans le sol, disparaître dans le décor, qu’on s’intéresse à quelqu’un d’autre, qu’on la laisse tranquille. Elle est comme une biche effrayée, prise au piège dans la lumière des phares d’une voiture, incapable de bouger, incapable de s’enfuir, attendant la collision inévitable.

   

   
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Ven 12 Fév 2021 - 13:56
 

Raina & Iago

Please could you stop the noise? I'm trying to get some rest From all the unborn chicken Voices in my head. What's there? (I may be paranoid, but not an android) What's there? (I may be paranoid, but not an android) When I am king You will be first against the wall With your opinion Which is of no consequence at all. (Radiohead)


Avril 2008.
Il a une drôle de gueule ce médecin, avec ses sourcils touffus de vieux hibou qui bouclent comme des aigrettes aux coins de son front. Iago ne serait pas surpris de voir sa tête exécuter une rotation de 270 degrés sur elle-même sans que son corps ne bouge d'une plume, pour mieux surveiller chacun des folgingos installés là. Ils forment une assemblée assez hétéroclite dans cette salle à la blancheur aseptisée, assis en cercle comme les membres d'une secte, avec leur gourou au milieu qui les incite à chialer sur leurs misères. Iago se les représente comme des petits oiseaux tremblotants aux yeux de défoncés, tous plus pitoyables les uns que les autres, enfoncés jusqu'au cou dans leurs propres tourments, à déblatérer des confessions confuses et consternantes.
Oh, vous reprendrez bien un peu de dépression avec votre psychose ? Juste un nuage de spleen pour moi, merci beaucoup.
Dans tout ça, Iago ne fait pas exception au carnage, avec ses grosses cernes noirâtres et sa dégaine chiffonnée. Pourtant, derrière les longs rastas qui camouflent à demi son visage, il couve la scène d'un regard amusé, comme s'il assistait à un sketch. La vie n'est qu'une comédie selon lui et il est prêt à se moquer de sa propre situation, avec la même nonchalance. Vautré sur sa chaise, comme sur un transat, il a pris place près de la fenêtre, la meilleure place pour apercevoir les hauts arbres qui se balancent dans le petit square qui jouxte l'hôpital. Ils n'ont pas le droit de sortir ici, alors souvent Iago imagine qu'il se défenestre et qu'il s'envole dans le vent, comme les fleurs des cerisiers.

C'est la première fois qu'on l'autorise à sortir de sa chambre, depuis qu'il est arrivé là, quelques jours auparavant. Quelques jours qu'il a vécu dans le brouillard total et qu'il serait incapable de décrire exactement. Sans les sparadraps sur son bras, il ne se serait pas souvenu des injections de tranquillisant qu'on lui a administrées avant de l'attacher solidement à son lit, tellement il se débattait comme un fou furieux. Les souvenirs du drame qui l'ont amené dans ce centre sont flous, comme un cauchemar lointain qui s'estompe dès qu'il essaie de le rattraper. Mais il n'essaie pas souvent. Aujourd'hui, Iago profite simplement de cette liberté relative hors de son lit et ses pensées s'égarent sur les histoires loufoques que racontent les autres patients. Parmi cette assemblée de piteux volatiles, il a remarqué une blanche colombe d'aspect gracile qui semble avoir son âge. Elle détonne parmi tout le reste, avec cette innocence si pure qu'elle dégage et qui crée un genre d'aura dorée, tout autour de ses cheveux blonds. Seize ans et déjà les fusibles grillés. Quel est son trouble à elle ? Quelles sont les bizarreries qui se nouent sous son joli crâne de poupée de porcelaine ? Quand vient son tour, Iago s'apprête à l'écouter, comme le font tous ces visages ternes qui se tournent vers elle. Mais la colombe gémit d'une voix trop polie, comme le font les jeunes filles bien sages comme elle, éduquées à sourire et hocher la tête. Tout va bien, dit-elle, mais si c'était le cas, elle ne serait pas là. Evidemment, le hibou ne l'entend pas de cette oreille et voilà qu'il insiste, comme le rapace qu'il est, obligeant la jeune colombe à se faire écraser par cette dizaine d'yeux exorbités. C'est pourtant vers lui que le regard bleu se dirige, un regard terrifié et implorant où brille un éclat de lumière vive. Et Iago accroche ce regard, dans un mélange de curiosité et de fascination, il referme à demi le sourire arrogant, toujours planté sur sa face.

- Est-ce que tu pourrais arrêter de faire du bruit, j'essaie de me reposer... de toutes ces voix de fœtus de poulets dans ma tête. Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que c'est ?

La voix de Iago brise le silence, neutre et presque désincarnée. Il a déblatéré ça impulsivement, juste pour la sauver, pour la débarrasser de cet inconfort trop visible qui la paralysait. Ça fait un moment qu'il n'a plus entendu le son de ses propres paroles et cette sensation lui est étrange mais à la fois, ça libère sa gorge. Peu importe qu'il ait l'air cinglé, son objectif est atteint. L'attention se détourne de la jolie colombe pour se concentrer vers lui et le vieux hibou aux lunettes d'écailles le dévisage d'un air grave. Iago s'étire, il fait craquer les articulations de son cou et son regard de chat, jusque là planté dans celui de la jeune fille, se lève vers le médecin qu'il défie, en poursuivant sur sa lancée, de ce même ton décalé au rythme syncopé.

- Quand je serai roi, tu seras le premier contre le mur, avec ton opinion qui n'a aucune conséquence. Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que c'est ? L'ambition te rend laid. Frappant hurlant, gucci petit porcinet.

Le médecin fronce fort ses sourcils en broussaille et face au charabia du jeune fanfaron, il en délaisse sa petite patiente timide, de quelques pas au centre du cercle. Debout de toute sa hauteur, il se tient prêt à appeler les infirmiers en renfort, au cas où le gamin redeviendrait violent, mais il conserve sa voix doucereuse comme le miel, pour s'adresser à lui.

- Pourquoi dire ça, hmm... Méndez ? Je sais que tu es nouveau ici, mais il y a des règles. Si tu souhaites t'exprimer, tu peux le faire quand tu veux, mais pense à lever la main avant de le faire, c'est une question de respect envers tout le monde ici.

Sans se démonter, le môme chevelu lui renvoie un sourire éclatant. Ce hibou vient de lui fournir des armes à retourner contre lui et il ne se prive pas d'en profiter.

- Le respect, c'est peut-être aussi de ne pas insister, quand une personne n'a pas envie de te parler. Moi, j'ai pas besoin d'étudier un règlement pour le savoir. A ces bravades qu'il rétorque, il désigne la jeune fille des yeux, avant de lui dédier un léger clin d'œil. Puis Iago reprend, en esquissant une légère mélodie dans ses mots. - "Pourquoi est-ce que tu ne te souviens pas de mon nom espèce d'avorton ? Qu'on lui coupe la tête, qu'on lui coupe la tête !" T'as même pas reconnu Radiohead ? J'suis déçu.

Il soupire ces derniers mots de sa voix aux accents sarcastiques, malgré l'excès de médoc qui la rend trop pâteuse. Le vieux hibou se racle un peu la gorge et se compose un sourire bienveillant. Sans doute est-il soulagé que la situation ne dégénère pas plus que ça, alors après une brève hésitation, il décide de se passer de commentaire. C'est une petite victoire mais au moins, la colombe est tranquille, plus personne ne la regarde pendant que le docteur s'intéresse à un autre patient. Vautré sur sa chaise, de sous la jungle de ses cheveux, Iago lui renvoie de loin, un sourire complice.

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Ven 19 Fév 2021 - 0:44
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“They were always gonna see through ya
They're gonna try take your heart
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Then cried a little”

   

   
La collision ne vient pas.

C’est une autre voix qu’elle entend. Une voix grave, profonde, au creux de laquelle on a aucun mal à imaginer que se nichent mille histoires. Si loin, si loin de la voix froide et mielleuse du médecin, qui se détourne finalement d’elle pour s’intéresser au nouveau venu, lunettes en demi-lune sur le bout du nez. Un discret sourire tiraille le coin des lèvres de Visenya devant la confusion des autres patients et de leur grand gourou ; ils sont là depuis trop longtemps, mais elle, elle sait. Elle a seize ans, après tout. Elle est peut-être née dans des draps de soie, mais depuis qu’elle est reléguée dans la cendre elle aussi s’accroche à la musique. A seize ans on aime que les notes vibrent sur les murs, qu’elles résonnent au-dedans et remuent les tripes. Radiohead sait faire ça.

Visenya le voit dans son regard – il n’est pas fou. Il y a plus de clarté et de résilience dans son regard que dans tous ceux qu’elle a croisés. Le docteur détaille son nouveau patient comme un aigle qui étudie une nouvelle proie, et pendant un instant l’esprit malade de l’adolescente est soulagé d’être hors de portée, de voir un animal plus solide se jeter devant elle. Le silence s’étend, seconde après seconde, tapisse la pièce de tension et d’énigmes à déchiffrer. Méndez. Il s’appelle Méndez. Une mélodie qu’elle n’est pas près d’oublier, qu’elle ne manquera pas de siffloter quand tout lui semblera désespéré, comme un rouge gorge supplie pour l’arrivée du printemps. Il a de l’audace, du cran – il sera pris pour cible, ici, c’est sûr. Les médecins n’aiment pas ça, ils n’aiment pas les esprits trop solides, ça prend trop de temps de les faire craquer. Il ne le sait pas encore, sans doute, mais les foudres blanches s’abattront sur lui autant que les médicaments lui feront se taper la tête contre les murs. Mais il a fait ça pour elle.

Visenya sent ses joues rosir face au clin d’œil discret ; se déteste d’être à fleur de peau, à fleur de tout, d’être timide violette plutôt que fière rose. Il faut qu’elle le prévienne – il faut se faire docile ici, pas la peine de souffrir inutilement. L’adolescente n’a pas encore compris que tout le monde n’a pas peur comme elle, que si elle est décharnée, trop prête à se courber, il y aura toujours des roseaux pour plier sans casser, pour jamais, ô grand jamais ployer.

Elle reste bien silencieuse pour le restant de leur session, risquant de temps à autres un regard vers son chevalier au sparadrap sur les bras. Elle ne s’est pas fait d’amis ici, mais elle aime entendre les histoires. Elle aime savoir, ce qui amène les gens ici, quelles sont leurs névroses à eux, qui a renoncé à prendre soin d’eux, qui s’est débarrassé d’eux et de leurs nuages noirs, quelles couleurs ils voient sur les murs blancs quand ils vomissent leurs angoisses en technicolor. A sa gauche il y a Nesta, l’orpheline dont personne n’a su quoi foutre. Ça fait vingt ans qu’on dit d’elle qu’elle a tué ses parents avec un couteau de cuisine. Elle a trente ans et continue de proclamer son innocence, mais quand elle parle de griffes et d’écailles, personne ne la croit.  A part Visenya, et elle n’a pas le droit de dire pourquoi. Il y a Azrael et ses scarifications, Alec et son anorexie – mais c’est un garçon, donc il va nous faire le plaisir d’arrêter cette mascarade, comme disent les infirmiers – et la toute petite Sienna et son obsession terrible pour les brûlures de cigarette, sa pyromanie et ses insomnies à revivre les nuits où le parquet craque sous les pieds de son oncle à côté de son lit d’enfant.

Une bande de jouets cassés, tous autant qu’ils sont, vaguement recollés avec leurs sparadraps et leurs pilules colorées, mais jamais vraiment recousus.

Quand le médecin se racle la gorge pour annoncer la fin de la session, Visenya prend sa décision. Alors que les autres patients se lèvent pour aller dans la salle commune, où ils ont une heure pour regarder la télévision, jouer aux échecs et autres activités ludiques et inoffensives, elle rattrape le nouveau venu dans le couloir blanc. Sa voix est faiblarde à force de ne jamais l’utiliser, mais elle rassemble toutes la force des cordes pour se faire entendre. « Merci. » dit-elle tout simplement, un peu étranglée. C’est le plus important. Un mot, un seul, empreint de gratitude, de douceur dans cet endroit où tout n’est qu’affrontement, que rudesse. « Tu n’aurais pas dû. Ils vont te prendre pour cible, maintenant. Tu seras l’homme à abattre. » affirme-t-elle, inquiète, sourcils froncés. Il y a de la culpabilité qui se diffuse sous sa peau, de savoir qu’elle sera responsable d’une partie des tourments qui pleuvront sur lui sous peu. Mais l’humaine est habituée à prendre toute la misère du monde sur ses épaules – c’est ce qu’on lui a appris. La guerre, sa faute. Le malheur de sa mère, sa faute. La mauvaise humeur de Valkyria, sa faute. Quel argument opposer à ça ? Après tout, si elle avait pu défendre qui que ce soit, à commencer par elle-même, elle n’en serait pas là.

   

   
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Jeu 25 Fév 2021 - 22:11
 

Raina & Iago

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Durant tout le reste de la session, Iago n'écoute plus un mot de ce qui se raconte. Peut-être est-ce intéressant, peut-être qu'il ferait mieux de tendre l'oreille et de s'ouvrir aux autres, ça pourrait l'aider à se sentir moins seul avec ses tourments, ça pourrait lui fournir de nouvelles armes à opposer à ses pensées trop noires. Mais le rebelle préfère se vautrer dans le déni, protégé par une armure de cheveux et d'orgueil, il préfère se dissocier de ces ploucs. Dans sa distraction, il ne peut pourtant empêcher son regard de flâner du coté de la timide colombe, toujours si silencieuse et droite sur sa chaise. Avec sa grâce éthérée, elle semble inhumaine, d'une beauté bien trop parfaite pour faire partie des créatures de ce monde. Furtivement, il se surprend à partir en quête d'un défaut, dans cette enveloppe si pure et délicate, pour mieux s'en désintéresser et pouvoir replonger dans ses propres abysses. Oui, c'est une jolie poupée de porcelaine, mais la beauté ne fait pas tout. Certaines personnes ont beau respecter tous les canons de beauté induits par la mode, leur belle enveloppe n'abritent qu'un corps creux qui les affadit. Elle aussi, probablement, elle est creuse. Si elle s'estompe parmi la grisaille, il pourra plus facilement penser à autre chose. Ce qui l'interpelle et le met vaguement mal à l'aise, c'est cette aura qui l'entoure comme un halo lumineux, cette énergie invisible, qu'il serait incapable de décrire, mais qui le capte, comme un papillon par la lumière. Le genre de lumière qui pourrait bien lui brûler les ailes s'il n'y prenait garde.

Quand on les autorise enfin à sortir, Iago se redresse avec nonchalance, enfonçant ses mains dans les poches de son pyjama chiffonné. Le carrelage blanc est froid contre la plante de ses pieds nus et il se concentre rêveusement sur cette sensation quand une voix l'arrache à son hébétude. C'est une voix douce et très fragile mais elle tinte à son oreille comme les notes d'une musique. Il pensait retourner vers elle son regard d'adolescent blasé mais quand il la toise, il est contraint de relever légèrement les yeux. Mince et élancée, elle lui semble d'autant plus irréelle de plus près, avec cette aura lumineuse qui entoure son visage expressif. Devant la mine inquiète, Iago cille légèrement avant que sa moue ne se torde dans un rictus moqueur.

- Ils peuvent toujours essayer. Tant mieux de toute façon, ça mettrait un peu d'ambiance, j'm'emmerde comme un rat mort ici.

Ses provocations ne servent-elle qu'à meubler l'ennui ? Ce serait sans doute moins noble que l'idée de protéger une jolie fille en détresse, en lui servant de rempart. Ici, Iago a prit le parti de se foutre de tout, de tourner en dérision sa propre situation et tout le reste. L'idée de se faire passer pour un héros lui chatouille la glotte et c'est un sourire frondeur qu'il lui renvoie, pas loin de lui rire carrément au nez. Mais quelque chose le retient de se moquer d'elle, sans qu'il ne comprenne exactement pourquoi. Peut-être cette profondeur dans les grands yeux bleus qui le contemplent, sous leurs fins sourcils si sombrement froncés. Peut-être lui serait-il agréable, au fond, de voir se refléter l'image d'un héros, dans le miroir de ces yeux si clairs. L'adolescent torturé, dont les cauchemars ont creusé de profondes cernes sous les yeux, se croit déterminé à s'enfermer dans un égocentrisme farouche. Il se pense vacciné à vie contre la compassion, blindé d'une armure imperméable aux tourments d'autrui.

- J'espère que t'as aimé la chanson, hasarde-t-il sur un sourire plus mince. J'ai vu une guitare dans la salle commune, j'irai bien l'essayer pour la jouer en entier. Tu crois que ça plairait au doc qu'on improvise un duo?

Sa question sonne comme invitation à la révolte, tandis qu'il esquisse un pas vers la salle où s'est déjà rassemblé le petit cercle d'oiseaux perdus. La belle colombe semble timide, sa voix est fragile, son maintien un peu raide, comme si elle craignait de faire quoique ce soit d'impoli ou d'interdit. Comme si elle portait sur ses fragiles épaules le poids de toute la culpabilité du monde. Devant ce qui ressemble à de l'hésitation, Iago ressent soudain l'envie poignante de la rassurer, c'est un sentiment qui lui pince le cœur, qui cisaille un peu l'impertinence de son sourire pour le rendre plus doux. D'un geste léger sa main vient chercher la sienne, il entoure les fins doigts blancs d'une poigne chaleureuse. Son mouvement était instinctif et déjà il la libère, pour éviter de l'effrayer. On ne capture pas les colombes, on ne les contraint pas, elles doivent voler librement. Il n'a pas oublié cette image d'effroi dans ses yeux, devant l'interrogatoire du médecin.  

- Ils te font peur ?

Son sourire reste léger, vaguement amusé, mais ses yeux renvoient un éclat tout autre. Iago est sérieux, en vérité, et, derrière la crasse de son déni, son cœur trop ardent ne demande qu'à embrasser une cause, pour y puiser un motif de survie à quoi s'accrocher.

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Sam 27 Fév 2021 - 15:43
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Il a l’air de s’en moquer. Il a l’air déterminé de celui qu’on ne pourra jamais briser, et Visenya se surprend à prier pour qu’ils n’essaient jamais, mais ce serait trop demandé. Pour elle ce n’est pas pareil, elle était déjà foutue avant d’y entrer. Mais c’est marrant, si les voix lui avaient dit d’obéir à sa famille, elle est presque sûre qu’on l’aurait gardée. Il se moque d’eux, des médecins et de tout ce qui se passe ici, elle le voit bien. Elle devrait le laisser tranquille aussi, la folie n’est pas contagieuse mais elle n’a pas assez d’audace pour rester. Mais il s’est interposé entre elle et ses angoisses, alors elle lui donnera ce qu’elle a. Elle se force à sourire. Il est drôle, l’élément perturbateur qui va exploser sur les murs trop blancs, elle le sait d’avance. Mais elle est trop inquiète pour lui, il ne les connaît pas encore, il ne sait pas de quoi ils sont capables. « Il faut les laisser croire qu’ils t’ont eu, après ça ils te laissent tranquille, la plupart du temps. » Sauf aujourd’hui, manifestement. Mais Visenya sait qu’elle fait trop d’efforts, aussi. Qu’elle a appris à feindre, à prétendre et qu’elle fait ça trop bien pour que ce soit naturel. Ils ont compris, maintenant, ils ne sont plus dupes. Peut-être qu’elle aussi aurait quelques leçons à apprendre du nouveau venu, finalement.

Ses joues rosissent devant la proposition – elle ne sait pas s’il plaisante ou s’il est sérieux et n’ose pas acquiescer. Elle regarde autour d’elle par réflexe, vérifier qu’on ne les entend pas parler, qu’on ne les pense pas en train de comploter, de se rebeller. Ils le paieraient trop cher. Mais elle voudrait profiter de la lumière qu’il irradie avant qu’ils ne l’enlèvent, qu’ils l’arrachent à la racine. C’est tellement rare par ici. Ça fait longtemps qu’elle n’a pas entendu de guitare, d’ailleurs. Elle pourrait accepter mais elle sait qu’elle chante faux – mais peut-être que si elle chante bas ? Elle se raidit quand il se rapproche d’elle, s’électrise quand il touche sa main. Il se passe à peine une seconde avant qu’il ne la retire, au même moment où la panique commence à se répandre sous ses veines. Visenya a pris l’habitude de se dérober au contact – elle sait d’expérience qu’un toucher trop rude suffit à perturber ce qui se passe à l’intérieur, que ses os se retourneront contre elle. Et il ne sait pas, il ne peut pas savoir, et elle n’aurait pas envie de le repousser. Elle est assoiffée. Ça fait si longtemps que personne ne l’a tenue dans ses bras. Ils lui ont tous dit qu’ils avaient peur de lui faire mal, à la maison, mais elle n’est pas aussi naïve.

S’ils lui font peur ? Qu’est-ce qui ne lui fait pas peur serait une meilleure question. Elle a peur, oui. Comme on a peur de tout à l’adolescence, peur de soi, peur des autres, peur de la solitude et du bruit, peur des portes qui claquent et des changements de température. Peur de décevoir. Peur de rester enfermée pour le restant de ses jours, peur d’exister sans plus jamais vivre. « Non » elle ment sans la moindre conviction, mais elle ne veut pas qu’il continue à se mettre entre elle et l’institut, elle doit apprendre à se protéger toute seule, qu’importe à quel point elle aurait besoin qu’on prenne soin d’elle. C’est présomptueux de supposer qu’il le ferait, mais elle ne peut prendre aucun risque. « C’est juste… Mieux on se comporte, plus on a de chances de sortir, non ? » Ça sonne faux quand elle le dit, et elle se force à maintenir le contact visuel. Elle s’en est persuadée, il faut continuer. Si elle n’a pas cet espoir-là, alors elle n’a plus rien.

Alors elle décide de le prendre sous son aile, plutôt que l’inverse. De l’empêcher de ruiner ses chances de sortir. Sa manière de le remercier de lui avoir évité la crise, pendant leur session. Elle esquisse un sourire et commence à se diriger vers la salle commune – s’il apprend à s’accommoder de leur quotidien, peut-être qu’il montrera moins de signes de rébellion. Elle tente de se convaincre que ce n’est pas pour elle-même qu’elle fait ça, pour entretenir la chaleur qu’elle sent se développer dans son estomac depuis qu’il l’a touchée. Ce serait trop égoïste. « Comment tu t’appelles ? » demande-t-elle timidement alors qu’elle prend le crayon à papier pour écrire leurs noms sur la feuille de présence. Elle commence à tracer le V puis sent la grimace se former sur son visage alors que sa main s’arrête, une, deux, trois secondes. Tremblement. Alors elle change de main pour finir son prénom, en tentant de sourire pour passer au-dessus de l’humiliation de ne pas pouvoir écrire sept lettres sur une feuille sans obstacle.  
   

   
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Mar 23 Mar 2021 - 21:50
 

Raina & Iago

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Faudrait-il se composer un masque de soumission, prétendre être vaincu pour mieux passer entre les mailles du filet ? Iago s'est contenté d'étirer un sourire dubitatif en guise de commentaire aux conseils de la douce colombe. On ne peut pas dire que cette technique lui ait réussi aujourd'hui, d'après ce qu'il a pu en voir, ce rapace de médecin semblait plus décidé à lui faire cracher le morceau qu'à la laisser tranquille. Pourtant, le rebelle se retient de lui en faire la remarque. Au lieu de cela, voilà qu'il lui a pris la main, attentif aux nuages d'angoisse qui obscurcissent ces yeux si clairs. Il aurait voulu maintenir ce contact plus longtemps mais il se sent gauche depuis qu'on lui a collé l'étiquette de dément. Il se sent dangereux, toxique, malsain. Ne pourrait-il pas corrompre la colombe, sans le vouloir ? Sa propre brutalité l'effraie, et même s'il masque ses défaillances derrière une attitude je-m'en-foutiste, il sait que ça ne tourne pas rond au fond de son crâne. Tout autour d'eux, des regards les épient, peut-être même a-t-on placé des caméras invisibles, au coin des plafonds. Leurs yeux de verres pèsent sur eux et si Iago prétend ne pas les sentir, la méfiance l'agresse en permanence de ses piques glaciales. Les médecins ne sont définitivement pas ses alliés, il ne voit pas des soignants en eux, mais des ennemis à l'affut, qui ne cherchent qu'à manipuler leurs proies pour mieux se nourrir de leurs failles. Ils sont là pour les disséquer et se repaitre de leurs souffrances. Ils n'ont pas le droit de faire ça, encore moins à elle.

- Ils te font peur ?
- Non.

Et moi, je te fais peur ? Je me détesterais pour ça.

La détresse de la belle est pudiquement voilée par une dignité que Iago apprécie, derrière son sourire effronté. Elle dégage un mélange de délicatesse et de force qu'il n'a jamais vu nulle part et qui attise son intérêt. Durant les quelques secondes où leurs regards s'accrochent, il mesure l'incertitude de sa voix qui se heurte à sa droiture de ses yeux.

- Le bon comportement ne paie pas toujours. Enfin, je dis ça mais j'en sais rien, j'ai jamais vraiment essayé d'être "gentil".

Un rictus crâneur ponctue sa répartie mais son regard se fait velours. Il ne veut pas rabrouer ses espoirs quand lui-même n'en éprouve aucun. Les mauvais garçons comme lui sont rarement appréciés des représentants de l'ordre. Qu'il s'agisse des prof, des flics ou des médecins dans le service fermé d'un hôpital psy. On s'attend à ce qu'il déconne, tout ou tard, alors il leur offrira ce qu'ils veulent en allant jusqu'au bout de la caricature du bad boy, jusqu'à l'écœurement total. Iago se prépare à jouer de la guitare en compagnie de la beauté qui se dirige avec lui jusqu'à la salle commune. Les mains enfoncées dans ses poches, il glisse un regard sur la feuille de présence, suivant des yeux le tracé du crayon.

- Je m'appelle Iago. Comme le salaud, dans Othello...

Dans un sourire en coin, il s'apprête à ajouter qu'il n'a rien à voir avec un certain perroquet râleur, avec des dents. Pourtant, il s'interrompt sur sa lancée en remarquant les tremblements qui gênent les doigts de la jeune patiente. En silence, un œil surpris se hasarde vers ce visage où il surprend fugacement une expression crispée. De la douleur ? L'envie de l'aider s'allume dans son esprit et il tend déjà la main pour prendre le relais, pour lui épargner cette difficulté qu'elle à l'air d'éprouver. Sa main se tend vers le crayon. Il cherche son regard, mais quand il rencontre ce sourire courageux, c'est une émotion bien au delà de la simple compassion qui se propage en lui. Elle est réellement belle. L'aura qui illumine sa chevelure blonde ressemble à de l'or. Ses lèvres s'étirent à son tour, et c'est dans un murmure complice qu'il s'empare du crayon.

- Tu aimes les dessins, Visenya ? Admire l'artiste.

Il ajoute ces derniers mots en espagnol, pour offrir plus d'emphase à son geste digne de Dali, tandis qu'il esquisse grossièrement les traits d'un perroquet, à la place de son prénom. Le registre des présences est désormais orné d'un volatile affublé d'un gros bec narquois. C'est moche mais c'est drôle et Iago ricane, tout en s'avançant dans la salle, d'un pas confiant. Son regard se retourne vers Visenya. La preciosa. La hermosa. Il ne sait pas encore quel qualificatif lui correspondrait le mieux. Son vrai prénom lui parait trop VIpérin, trop VIolent peut-être pour honorer sa délicate beauté. Depuis son enfance, Iago est synesthète, même s'il l'ignore et qu'il ne connait même pas l'existence de ce phénomène neurologique. Il perçoit entre autres les lettres et les personnalités comme si elles étaient colorées. Les formes et les couleurs des auras l'influencent, sans qu'il ne s'en doute mais celle de la douce colombe est tout à fait singulière.

- Guapa ? Son regard interrogateur l'ausculte. Si je prend ta main, ça te ne fera pas mal ? J'ai remarqué... Il détourne les yeux vers la vieille guitare désaccordée, accrochée un peu plus loin. Il a remarqué, oui, mais il ne veut pas l'importuner par des questions indiscrètes. Alors il reste léger, une étincelle amusée au coin des yeux, comme s'ils se trouvaient dans une salle de musique et pas en pyjama, leurs esprits fissurés, dans une pièce aseptisée aux fenêtres ornées de barreaux blancs. Pour t'apprendre à jouer, j'ai besoin de te montrer quelles cordes il faut pincer. A ces mots sa main se tend, dans une invitation non formulée, à ce qu'elle lui confie la sienne, toute blessée soit-elle.

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Sam 27 Mar 2021 - 19:20
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“They were always gonna see through ya
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They blame ya for walking out into the dark
Then cried a little”

   

   
Elle aimerait être sûre qu’il n’a pas vu, aurait préféré tomber dans un trou noir plutôt que d’admettre si tôt ses failles et ses faiblesses, ses foutus os qui la trahissent. Elle voudrait ne pas attirer la pitié, surtout pas si vite, pas avant d’avoir eu le temps de lui montrer autre chose. Il peut être un allié, il peut être une note juste dans la mélodie grinçante des jours qui passent. Elle a du mal à le croire quand il lui dit qu’il n’a jamais essayé d’être gentil. N’a-t-il pas coupé la tête du dragon pour elle il n’y a pas cinq minutes ? Repoussé l’hideuse hydre, les monstres et les fantômes qui tournent autour d’elle jusqu’à la rendre folle pour de bon ? Elle ne rebondit pas. Elle ne rebondit pas parce qu’elle sait qu’il a aussi raison, mais ça ne l’arrange pas. La gentillesse ne paie pas, t’auras beau faire tout ce qu’on attend de toi, le monde ne te doit rien. Visenya l’a compris depuis longtemps, depuis qu’elle a tenté de rattraper l’ignominie de son sang d’humaine par la servitude et la dévotion. Mais ça n’a jamais marché – ils ont tout pris sans jamais rien donner.

Iago. Elle ne sait pas pourquoi les quatre lettres lui résonnent si fort dans le crâne, dans le cœur. Peut-être parce que c’est la première brèche qui s’ouvre dans la pénombre depuis qu’elle est là, et peut-être même avant ça. Elle aurait voulu l’écrire, tracer les boucles avec la beauté qu’elle mérite, mais son corps joue contre son camp. A nouveau, Iago intervient, effleure sa main pour prendre le crayon. Iago. Iago n’a rien d’un salaud. Elle est curieuse de ce qu’il a fait pour se retrouver là, subitement, s’interroge sur ce qui se trame derrière les yeux troublés, derrière le mur de défense. Visenya n’aime pas le gloussement qu’elle laisse échapper lorsqu’elle pose les yeux sur le dessin de perroquet qu’il a tracé rapidement – un mélange d’amusement et de retenue, il ne faut pas rire trop fort, ça lui est toujours resté. L’auto-dérision, elle ne sait jamais en faire, elle, elle ne sait pas plaisanter, elle est trop sérieuse et trop cabossée. Mais là, elle a envie de rire. Et cette langue si douce, l’espagnol dont elle a appris les rudiments à l’époque où on pensait encore pouvoir faire quelque chose d’elle. Les sonorités qui caressent ses oreilles – elle ne pourrait pas répondre, mais elle l’enveloppe d’un regard entendu.

Visenya le suit en silence dans la salle, un goût d’interdit dans la gorge comme si elle avait tagué un mur, comme si elle était complice d’un crime. Exaltant, risqué, terrible. Iago est doux, Iago est prévenant – elle n’a pas l’habitude, c’est comme si son corps lui appartenait pour la première fois, comme s’il était à elle avant d’être l’instrument de la couronne, puis de sa mère, de sa cousine. On lui a toujours dit quoi faire avec. « Si j’ai mal, je te dirai » Non, elle ne lui dira pas, mais c’est pour la bonne cause. Peut-être qu’elle a envie d’avoir mal, cette fois, si ça veut dire toucher quelqu’un, si ça veut dire ne pas se sentir si seule. Mais son guérisseur vient la voir ce soir, séance hebdomadaire mandatée par les Dragonstone, il remettra tout ça en place, il lui achètera du temps, comme à chaque fois. Du temps qui lui file entre les doigts, du temps pour dépérir ici, du temps pour lequel elle n’a aucun usage. A part pour écouter Iago jouer, peut-être. « Tu chantes, aussi ? T’as une jolie voix. » murmure-t-elle, quasi inaudible. Il a chanté pour se moquer, quelques instants plus tôt, mais elle a décelé la vérité derrière la mascarade. Il y a quelque chose de profond dans sa voix, de beau, il y a un feu qui brûle. Elle l’envie presque, tout à coup, elle qui a toujours déçu, elle qui n’a jamais eu l’occasion de découvrir par peur de se faire mal. « J’aimerais bien avoir un talent mais je ne sais pas faire grand-chose. » Parfois elle se dit qu’elle regrette, que ça ne vaut pas vraiment le coup de se préserver autant si c’est pour se retrouver vide, sans refuge à soi, sans moyen de s’exprimer. Elle sait lire, mais lire n’est pas un talent. Elle sait courber l’échine, mais comment pourrait-il en être autrement. Elle voudrait jouer, elle voudrait danser, écrire, peindre, chanter, faire des acrobaties, courir des marathons. Elle aurait voulu patiner, mais c’est trop douloureux d’y penser. L’image de Valkyria sur la glace lui serre encore trop la gorge, c’est la colère qui monte et qui l’étouffe – il n’y a qu’elle pour être cruelle à ce point-là. Elle a voulu tout ça quand elle était enfant avant de se rendre compte que c’était impossible ; alors que lui reste-t-il aujourd’hui ?
   

   
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Lun 12 Avr 2021 - 20:19
 

Raina & Iago

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Cet hôpital n'a rien à voir avec celui où Iago a fait un petit séjour quand il avait dix ans, un petit hôpital de quartier, chaleureux et coloré. Le gosse a souffert d'une crise d'appendicite, laquelle a dégénéré en péritonite parce que sa mère ne l'a pas emmené à l'hosto à temps. Sa mère - ou en tous cas celle qu'il a toujours considéré comme telle - n'est pas toujours très fraiche, il faut dire. A l'époque, le gamin a failli y passer mais il a survécu. Est-ce une chance ? Iago n'en est pas très sûr. N'empêche qu'il se revoit, tout gosse, armé de sa perfusion, à se promener partout dans cette clinique, pour discuter avec les gens. C'était pas si terrible en réalité, il a même passé de bons moments, le personnel soignant s'est mieux occupé de lui que sa mère ne l'a jamais fait.

Mais dans cette clinique-ci c'est pas pareil. Rien n'est plus pareil, il a basculé dans un autre monde, parce qu'il a été trop loin, parce qu'on s'est rendu compte qu'il est fêlé et bon à enfermer. Ici, les patients ne peuvent pas se balader comme ils veulent, il y a des horaires pour tout, des feuilles de présence à remplir, des règles strictes à respecter et ils sont surveillés en permanence. Pas moyen de descendre s'acheter des clopes s'il en a envie. Sa liberté s'arrête au bout du couloir, où une porte blindée l'empêche d'aller plus loin sans l'escorte d'un membre du personnel, armé de sa carte magnétique.

Cette salle de séjour où ils viennent de pénétrer est censé être l'endroit le plus chaleureux de ces lieux sinistres. Il y a bien quelques tables où les gens peuvent se réunir pour participer à des jeux de société mais la moitié des pièces sont manquantes parce qu'un des patients les a bouffé. Les fenêtres ne s'ouvrent pas vers l'extérieur et la tristesse qui suinte des murs est omniprésente. Dans cette ambiance de prison blanche, l'éclat de rire qui s'est échappé de la jolie gorge de Visenya a éclairé l'atmosphère, à la manière d'un rayon de soleil fragile. Probablement est-il le seul à s'en être aperçu, tant l'instant était fugace, bien vite ravalé. Peut-être même l'a-t-il rêvé. Parfois Iago est délirant, il se fait des films, il imagine des choses qui n'existent pas dans la réalité. C'est ce que les psychiatres se tuent à lui dire.

- Ça marche.

Il n'a aucune raison de ne pas la croire mais il se promet de rester attentif. Quand il baisse les yeux vers le poignet gracile, il ne remarque pas de trace d'ecchymose ni de blessure. Iago a l'habitude d'être méfiant avec les gens qui cachent leurs douleurs ou qui mentent sur leurs maux. Son meilleur ami Thomas dissimulait les traces de coups que lui infligeait son salaud de père et avec le temps, il a apprit à détecter ce qui n'allait pas chez lui, quand il boitait où qu'il protégeait instinctivement ses côtes. Pour l'instant, Iago sourit à la douce jeune fille qui lui adresse ce compliment dans un murmure, comme si elle craignait qu'on l'entende.

- Ouais, je chante un peu mais c'est rare que je le fasse devant du monde, c'était la première fois que j'avais un si grand public, s'esclaffe-t-il. Tu parles d'un public en délire.

C'est amusant qu'elle lui trouve une jolie voix alors qu'il était en train de se foutre de la gueule du doc. A la fois, il trouve ça mignon de sa part. Surtout qu'elle a l'air sincère. Les filles qui possèdent une beauté comme la sienne sont tellement pimbêche, hautaines et arrogantes. Mais la belle réagit comme si elle n'avait pas conscience de l'aura éblouissante qui danse autour d'elle, à la manière d'une aurore boréale en mouvements ondoyants.

- Je ne te connais pas encore bien mais... Iago plisse les yeux en la détaillant, comme s'il la passait au scanner, à la recherche d'un talent caché. - J'ai déjà repéré un de tes talents, moi, conclut-il d'un air sérieux, laissant planer quelques secondes de suspens avant de poursuivre, de ce même ton grave pendant que ses yeux charmeur la détaillent. - Ton sourire. Il est vraiment unique.

Ça ressemble à de la drague et peut-être bien que ça en est. En général, Iago ne se soucie pas d'avoir l'air d'un épouvantail mal réveillé pour dire ce qu'il pense, sans se tracasser de se prendre un râteau en retour. Pourquoi s'embarrasser de subtilité ? Quand il siffle les filles dans la rue, ça fonctionne très bien et ça le fait rire. Pourtant, en l’occurrence, il ne parle pas à la légère, même si sa phrase ressemble à un cliché. Il devine la volonté qui émane d'elle, celle qui lui permet de garder le sourire, même quand les choses sont difficiles. Elle aurait pu s'effondrer en pleurs devant l'acharnement du médecin mais au delà de sa terreur et de sa fragilité, elle s'est contentée de sourire en assurant que tout allait bien. Elle souriait aussi, quand la douleur faisait trembler ses doigts. A sa place, si sa main l'avait fait souffrir, peut-être bien qu'il se serait contenté de cracher dans le registre des présences, un bon gros glaire bien dégueu. Ils sont différents, c'est sûr, Iago ne pourrait sans doute pas agir comme elle, lui qui est toujours prêt à ruer dans les brancards. Mais ce qui est certain, c'est qu'elle possède du courage. Il faut du talent pour continuer à sourire, même quand tu as peur, même quand tu as mal.

- Viens, on va s'installer là-bas, on sera tranquilles.

Ils n'ont que quelques pas à faire pour rejoindre le coin de la pièce où se trouve la guitare, accrochée au mur blanc. Sur l'étagère réservée à ce coin musical, se trouvent quelques bouquins usagés et de vieilles partitions, pour ceux qui entretiennent l'espoir d'apprendre le solfège durant leur séjour en hôpital psy. Iago les ignore et se concentre sur l'instrument qu'il décroche avant de l'examiner et la tester. Évidemment, elle est complètement désaccordée mais fort heureusement, aucune corde n'est cassée, il suffit d'avoir une bonne oreille pour la remettre en état en ajustant note par note. Dans des gestes agiles, il s'y emploie avant de jouer quelques accords. La guitare offre un bon son, pas trop bruyant, juste agréable. N'est-ce pas le mieux pour la douce colombe ? Finalement, Iago n'a plus si envie de faire la révolution ni d'attirer l'attention du personnel. Il espère juste qu'ils les laisseront tranquilles un moment. Quand il retourne les yeux vers la guapa, la gravité de sa concentration laisse place à un sourire engageant.

- Je joue depuis que j'ai douze ans, on faisait des duos avec mon meilleur ami. On voyait pas le temps passer, on jouait et on chantait pendant des heures. Si t'as envie d'apprendre et que tu t’entraînes tous les jours, tu vas vite progresser. En musique ou n'importe quoi d'autre d'ailleurs, l'important c'est que ça te plaise à toi.

En général, Iago n'aime pas parler de son passé, c'est trop dur de gérer les émotions qui remontent. S'il lui raconte ça, c'est pour la rassurer : ça fait quatre ans qu'il joue, il n'a pas plus de talent qu'elle, juste plus d'exercice. Doucement, il pose la guitare entre les mains de La hermosa et passe la sangle autour de son cou. L'instrument est relativement lourd mais puisque le poids est réparti sur les épaules, ce n'est pas une chose difficile, même pour une jeune colombe. C'est du moins ce que Iago se dit pendant qu'il prend les mains de l'adolescente pour les poser sur les cordes et lui indiquer où placer ses doigts.

- Redresse toi bien, c'est important d'avoir une bonne posture pour que ce soit confortable pour toi.

Surveillant les mouvements de ses doigts, il redresse ensuite les yeux pour chercher son regard. Est-ce qu'elle y est ?

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Mer 28 Avr 2021 - 21:29
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Visenya ne sait pas si elle l’a convaincu, mais il reste en tout cas. Il reste, il continue. Il l’enveloppe de ce regard doux et curieux, comme une fine particule d’analgésiques sur sa peau. Elle rit discrètement, sa main devant la bouche comme pour se cacher, quand il fait référence au spectacle donné devant le médecin, et ses joues se teintent immédiatement de rose devant le compliment qu’il lui adresse. Ça ressemble à quelque chose que les adolescents se disent, avec la naïveté et la maladresse de la jeunesse, ça ressemble aussi à quelque chose de sincère. Elle ne répond pas, incapable de prendre les compliments mais trop avide pour les rejeter complètement. Elle se contente de s’y accrocher, plus fort que ce que Iago l’a voulu, sûrement. Il a les yeux qu’il faut pour avoir déjà dit ça cent fois à cent autres, mais elle choisit de l’occulter. Ça fait trop de bien de sentir son cœur battre et d’avoir les mains moites, signes traîtres de sa gêne et de son intérêt.

Elle le suit dans un coin de la pièce, et elle l’observe prendre la guitare dans les mains. En silence, assise droite avec ses mains sur les genoux, elle patiente, elle admire, elle trace le contour du visage concentré, se nourrit des notes – d’abord rouillées, puis plus légères – qui lui parviennent jusqu’aux oreilles. Visenya aime la musique, elle apprécie les sonorités douces et nourrit en secret une passion pour le rock, symptôme honteux de la rébellion qui gronde un peu trop profondément dans ses os. Elle sait qu’à terme, ces sonorités, elle les perdra. Elle sait que son canal d’audition se calcifiera, se fossilisera et qu’elle n’aura plus que les souvenirs des mélodies jouées. Alors ses oreilles sont grand ouvertes – elle est le meilleur public de tout l’hôpital, peut-être même de la ville entière. « J’imagine que je vais avoir du temps pour apprendre… Surtout si j’ai un bon professeur » elle souffle et elle se sent honteuse de le suggérer, d’être si audacieuse, de livrer ce sous-entendu sans l’enrober, sans le dissimuler. Honteuse aussi de supposer qu’ils se reverront, que ces après-midi deviendront monnaie courante, qu’il n’en aura pas assez d’elle et de ses os fragiles et de ses silences.

Visenya tremble lorsque Iago dépose la guitare lourde dans ses mains, qu’il frôle son cou en passant la sangle. Elle se sent fléchir sous le poids de l’instrument, prie à chacun de ses os de rester tranquille, quand bien même elle les sent protester l’effort. Le moment est trop beau, si ses lèvres frémissent, elle ne bougera pas pour autant. Elle n’a pas été touchée par une main amie depuis si longtemps, une main alliée, une main qui n’est pas là par obligation mais qui a réellement envie d’y être, une main douce, chaude, qui n’a pas peur de la briser par un seul contact. Quand les premières notes glissent, l’adolescente relève les yeux vers Iago, pétillants de toutes les victoires minuscules qu’elle arracherait grâce à lui.


C’est un autre patient qui leur a parlé de cet oasis, de cet unique endroit de vent et de beauté. Un vieil homme un peu fou, silencieux, qui s’est pris d’affection pour eux à force de les entendre jouer dans la salle où il joue aux échecs tout seul. Iago et Visenya l’ont rejoint, une ou deux fois. Petit à petit, même les séances quotidiennes avec le médecin sont devenues plus supportables, avec Iago pour faire des grimaces quand il ne regarde pas. Visenya sent la vie l’habiter, soudainement. Quelque chose de beau et de crépitant à l’intérieur, quelque chose qui fait que se lever tous les matins dans cet endroit n’est pas aussi désespérant qu’avant. Il fait nuit désormais, et ils se tiennent la main en marchant à pas de loups dans les couloirs. « On va se faire attraper » chuchote Visenya, sans vraiment s’en inquiéter, le cœur battant. Pour la première fois, l’excitation surpasse l’inquiétude, l’anticipation dépasse le risque. Après tout, que peuvent t’ils leur faire qu’ils ne leur ont pas déjà fait ? La veille, c’est Iago qui l’a récupérée après sa séance individuelle. C’est la première fois qu’il l’a vue pleurer ; il l’a tenue en silence, en lui caressant les cheveux pendant des heures, sans demander, sans insister. Il l’a tenue, lentement bercée, jusqu’à ce que les pleurs s’arrêtent et que le soleil se couche. Elle se serait endormie s’épuisement dans ses bras si un infirmier n’était pas venu la chercher pour la ramener dans sa chambre, sans délicatesse.

Mais par miracle, cette fois, ils sont seuls. Ils avancent comme des fantômes dans la pénombre dans ces couloirs mille fois parcourus, mais jamais avec un tel sourire. Jamais comme des enfants. Ils arrivent bientôt à destination, dans les hauteurs des étages, derrière cette porte condamnée qu’on leur a indiqué comment ouvrir, cette ancienne chambre du personnel abandonnée, avec la fenêtre éternellement ouverte. Là, avec les rideaux blancs qui volent, ils voient que sur le petit balcon étriqué la mousse a recouvert le sol. L’arôme est poussiéreux dans la chambre mais ils ne s’attardent pas, attirés vers la mousse verte, si douce sous leurs pieds nus. C’est une nuit de printemps, assez douce pour ne pas mordre, mais le vent libérateur fait voler les cheveux de Visenya derrière sa nuque. L’adolescente ne perd pas une seconde pour s’asseoir, précautionneusement, pour recouvrir sa robe de nuit blanche du vert de cet Eden fantasmé. « J’ai réussi à prendre des extras au déjeuner – tu préfères pomme ou poire ? » offre t-elle à voix basse, en mettant sous le nez de Iago deux compotes de fruits. Ils n’ont pas de cuillères, mais Visenya soupçonne que ce sera le dernier cadet des soucis de son compagnon. Lors de nuits comme celles-là, elle oublierait presque qu’ils sont coincés ici, oublierait presque qu’ils sont pris au piège, qu’elle sortira sûrement d’ici dans un cercueil quand ses os se seront retournés contre elle. Mais avant, elle sentira la mousse sous ses pieds, le vent sur son visage, et la main de Iago dans la sienne.
   

   
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Sam 15 Mai 2021 - 21:16
 

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Parfois, Iago s'immerge si bien dans le déni qu'il parvient presque à faire abstraction de la laideur de la réalité. Il se convainc d'avoir abouti dans un genre de colonie de vacances un peu nulle, le genre d'endroit ringard où sa mère aurait pu l'envoyer avec ses maigres économies. Ce ne serait pas la première fois qu'elle se plante en essayant de lui faire plaisir, comme le jour où elle lui a organisé son anniversaire surprise, deux mois à l'avance. C'est ridicule, c'est pitoyable, c'est tragiquement drôle. Iago n'a pas envie de prendre les choses au sérieux et encore moins de se lamenter sur son sort. Alors, quand les psychiatres l'interrogent, il leur raconte les éléments de sa vie comme s'il s'agissait d'un sketch, au point de réussir à se faire rire pour de bon, à grand renfort d'humour décalé. Peut-être son insolence deviendrait-elle plus agressive sans la douce présence de Visenya dans les parages. Peut-être qu'il finirait par leur casser la gueule, dans un grand éclat de rire sauvage digne du Joker. Parfois, Iago a l'impression que son esprit se disloque, bousculé par ses humeurs instables, pas loin de sombrer dans la psychose délirante. Mais dès qu'il pose le regard sur elle, dès qu'il perçoit l'éclat de ses grands yeux clairs, il se sent envahi d'une chaleur apaisante. Elle ne lui parait pas ridicule, Visenya, elle semble juste fragile, rare et belle, comme un flocon de neige. Peut-être le rend-elle moins cynique, peut-être éveille t-elle des émotions qu'il se croyait incapable de ressentir. Un intérêt sincère, pour un autre être humain.

La veille, il a entouré la jeune fille dans ses bras pendant longtemps, très longtemps. Troublé par ce chagrin qu'elle exprimait et qui faisait écho au sien, bien caché sous sa carcasse, Iago s'est senti étrangement proche d'elle, sans qu'ils n'aient besoin de parler. C'était difficile de la voir si triste mais à la fois, c'était comme si un lien plus profond se créait entre eux, dans ce lâcher prise et cette confiance offerte. Sans doute espérait-il la consoler en la berçant ainsi, mais d'une certaine manière, c'était elle qui le réconfortait de sa propre peine, au travers de cette étreinte, et ce soir là, Iago s'est endormi avec le parfum de ses cheveux en mémoire.

- T'inquiète, on court plus vite qu'eux.

Ce sont les murmures rieurs de deux silhouettes complices qui se glissent furtivement dans les couloirs, plongés dans l'obscurité. Ils laissent des traces de pieds nus dans la poussière de cette pièce délabrée, une cachette oubliée dans les étages du haut bâtiment. Certains auraient eu peur de s'aventurer dans cet endroit, nimbé d'une poésie sinistre, mais les sourires des adolescents sont radieux quand ils s'avancent, main dans la main, vers ce petit balcon moussu. Il y a bien longtemps qu'ils n'ont plus respiré l'air du dehors et quand la brise nocturne fait frémir leurs cheveux, c'est comme si l’univers les caressait avec bienveillance. Le halo blanchâtre de la lune dépose une ambiance féerique sur cette alcôve de verdure. Iago ne sait plus depuis combien de temps il n'a pas eu le cœur aussi léger. Cette infraction aux règles, au sein d'un quotidien si rigide, lui procure une joie indéfinissable, comme s'il savourait enfin une bouffée de liberté. Le sourire aux lèvres, il se laisse tomber sur le sol, appréciant la fraîcheur du tapis de mousse sous ses fesses et le parfum printanier qui les enveloppe. Son regard chaleureux se pose sur Visenya dont la beauté éthérée semble encore plus divine, sous la lueur lunaire. Quand elle lui dévoile ses larcins, Iago éclate de rire, oubliant de se montrer discret, tant l'insouciance prend le pas sur le reste.

- Dis donc, tu caches bien ton jeu, princesse ! J'aurais jamais deviné que tu planquais ça dans tes poches, c'était finement joué.

C'est qu'elle a davantage l'allure d'une jeune fille de la haute classe plutôt que d'une voleuse à l'étalage. Il se fie à ses manières délicates, à sa diction parfaite, à sa posture toujours soignée, même quand elle s’assoit en chemise de nuit sur un vieux balcon. Il ignore à quel point ce surnom tombe juste, alors qu'il se plaît à lui attribuer les qualificatifs qu'elle lui inspire, d'un ton charmeur. La preciosa. La hermosa. La reina. Elle semble toujours si intimidée, osant à peine s'opposer au règlement, comme si on l'avait habituée à se montrer sage comme une image. En vérité, sa façon de se rebeller est juste différente de la sienne, plus discrète, plus subtile.

- Parait qu'on mange des pommes au paradis, non ? Mais je serais pas capable de manger ça sans en foutre partout. Alors ce qui est mieux, c'est que toi tu manges tout et moi je t'admire.

Iago ne sait pas s'il est subtil mais il n'essaie pas de l'être. Défoncé aux médicaments qu'il accepte de prendre, dans l'espoir d'éviter ses hallucinations, il a pourtant l'impression de se retrouver en compagnie d'un ange. La veille encore, quand on a arraché Visenya de ses bras, il avait senti la lourdeur du désespoir peser sur ses épaules. Mais cette nuit, ils profitent d'un échappatoire inespéré, où personne n'est là pour épier leurs confidences ni surveiller le moindre de leurs gestes. Loin de l’œil du jugement, Iago se rapproche doucement, son épaule contre la sienne, et sa tempe effleure les mèches blondes, dans une infime caresse.

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“They were always gonna see through ya
They're gonna try take your heart
They were always gonna confuse ya
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They blame ya for walking out into the dark
Then cried a little”

   

   
Visenya laisse échapper un rire discret, en montant sa main jusqu’à sa bouche comme pour le cacher. Il lui a déjà dit de ne jamais dissimuler son rire mais c’est un réflexe, elle ne peut pas s’en empêcher. Ça viendra plus tard, quand la vie ne sera plus un carcan, quand il aura brisé toutes les barrières de ses os et de ses mots. Ça viendra. Quand il refuse l’offrande, son cœur bat un peu plus vite. Est-ce qu’il aurait préféré la fraise, ou la framboise ? Elle sait qu’ils ont rhubarbe aussi mais Iago ne semble pas du genre à aimer ça. Elle regrette maintenant, de ne pas avoir regardé, de ne pas avoir demandé pour être sûre qu’il aimerait ce qu’elle prendrait. Au paradis on mange des pommes, alors elle prendra celle-là. Parce que cette soirée est ce qui doit le plus se rapprocher des cieux et de la liberté, comme elle n’en a pas connu depuis longtemps. Leurs épaules se touchent et Visenya frissonne – elle pourrait dire que c’est le froid, parce qu’elle est en chemise de nuit légère mais l’air est trop délicieux pour mentir. Elle voudrait avoir des milliers de terminaisons nerveuses au bout des cheveux qui volent vers Iago, qui effleurent son visage, son cou. Elle rougit.

Avec application, Visenya enlève l’opercule de la compote et le dépose dans la mousse à côté d’elle. Subitement, ce problème de cuillère est plus épineux depuis qu’elle sait qu’elle sera seule à déguster, et l’espace d’un instant elle envisage même de prétendre qu’elle n’a plus faim, plus envie, mais elle sait que ce serait prétendre et elle a envie d’être authentique. Iago l’a toujours été avec elle. Alors du bout de son doigt plié en crochet le plus possible malgré les os qui font un peu mal, elle récupère un peu de la mixture fruitée et la ramène à sa bouche, papilles dévorant, yeux fermés. C’est la première fois qu’elle fait ça – si Velaria la voyait, elle aurait sûrement honte de sa petite fille qui ne sait pas se tenir et qui mange sans couverts. Mais ça a le goût sucré de la micro-rébellion. La reine ne peut pas l’atteindre, elle ne peut même pas la voir ce soir. L’adolescente ne saurait complètement supprimer cette culpabilité qui la prend au corps, mais juste assez pour s’intimer de profiter de la nuit avant que le jour se lève, et avec lui la perspective de revoir sa mère un jour et de reprendre sa place dans les draps de soie et l’ordre établi. « Tu crois qu’on sortira d’ici un jour ? » Ce n’est pas dit, de toute manière. La jeune princesse se fait souvent la réflexion que les Dragonstone doivent être soulagés qu’elle soit loin, que quelqu’un d’autre s’occupe d’elle, plutôt que de l’avoir dans les pattes. Ça laisse plus de place pour Valkyria, c’est pas plus mal que personne ne voie Visenya. Ça leur donne l’opportunité d’oublier que sa cousine n’est pas supposée hériter du trône.

Visenya détourne le regard. « Enfin, même si je sortais, je crois que j’aurais pas envie de retourner à la maison » Un aveu qu’elle espère presque qu’il n’ait pas entendu, tant elle se sent ingrate d’avoir eu l’audace de le formuler à voix haute. Quel genre de fille ne veut pas retourner auprès de sa famille, qui l’a vue naître, l’a nourrie, blanchie et acceptée alors même qu’elle n’était qu’une tâche blanche sur une lignée de rouge majestueux ? Des gènes immaculés, elle a quand même réussi à les rejeter. Imperceptiblement, elle hoche la tête, reprend un peu de compote pour se donner une contenance. Il y a pire situation. Même aujourd’hui, elle ne sait pas reconnaître sa chance. « T’as quelque part où aller, toi ? » elle chuchote. Iago ne parle pas beaucoup de lui. Il ne parle pas beaucoup de sa famille, de sa vie d’avant. Elle a l’impression de le connaître sans même rien savoir – elle ne sait même pas pourquoi il est là, et elle se rend compte que ça n’a pas vraiment d’importance. Rien ne saurait signifier plus pour elle que la mousse sous ses pieds, l’humidité de la légère bruine qui les entoure, le goût sucré de son dessert, et la douceur nichée dans les yeux de Iago.
   

   
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Lun 7 Juin 2021 - 20:04
 

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Elle semble échappée d'un rêve, tant ses sourires sont purs. Iago se surprend à la dévisager avec un peu trop d'intensité, retenant presque sa respiration, de crainte de briser la perfection de cette scène. Chacun des gestes de Visenya respire la grâce, elle ressemble à un oiseau de paradis qui dégusterait  un fruit défendu avec une délicatesse infinie. Rêveusement, ses yeux s'égarent vers les lèvres roses pendant qu'elle savoure cette sucrerie volée, un pauvre plaisir bien misérable dans cet hôpital-prison où ils sont privés de toute liberté. L'envie d'y goûter directement contre sa bouche le traverse, comme une pensée agréable qui le frôle et lui fait oublier le reste, quelques instants. Mais quand elle reprend la parole, Iago se compose rapidement une expression innocente en retrouvant son regard. Il cille légèrement, troublé par la question qui l'arrache à ses rêveries et les place à nouveau face à l'amère réalité. Sortiront ils un jour ?

- Bien-sûr que oui...

Il lui balance ça avec nonchalance, comme une évidence, parce qu'il se sent dans l'obligation morale de la rassurer. Ses propres angoisses n'ont pas leur place dans ces conversations et Iago s'empresse de les enterrer pour se concentrer sur le rôle du mec optimiste que rien n'atteint jamais. Pourtant, il n'aime pas le ton de sa propre voix qui lui donne l'air de sonner faux et Iago esquisse une légère moue, ne sachant pas quoi ajouter alors que la preciosa lui dissimule ses beaux yeux clairs. Son triste murmure ne lui échappe pas et il penche légèrement la tête, le front plissé, cherchant à retrouver ce regard qui se refuse à lui. Elle semble regretter d'avoir libéré ce commentaire qu'elle élude déjà, se concentrant sur la compote de pommes où plongent ses doigts blancs. Il aimerait les embrasser eux, aussi. Il serait certain d'apprécier cette bouille fruitée si c'est elle qui l'apportait à ses lèvres... et ça lui épargnerait de répondre à cette question.

- Pas vraiment, finit-il par lâcher d'un ton désinvolte, j'imagine que je retournerai chez ma mère, si elle ne s'est pas noyée dans sa bouteille de Tequila d'ici là.

Est-elle seulement sa mère de toute façon ? Il a l'intuition que non mais les psy lui ont dit qu'il souffrait de paranoïa aigue et de délire psychotique, alors... qu'importe. Iago étire un sourire en coin, comme si c'était la meilleure blague de l'année. Au moins, Sarah lui a permis de grandir, baigné dans sa culture d’origine, même si son amour pour le Mexique s'exprime un peu trop au travers de ses alcools. Il tente de rester léger mais cette misère sociale n'a rien de très romantique et une vague gêne pousse Iago à baisser les yeux vers les doigts de la jeune fille. C'est sans réfléchir qu'il les effleure, recueillant un peu de compote à même sa peau pour le simple plaisir de la toucher.

- Pourquoi tu n'as pas envie de rentrer chez toi ? Je me trompe peut-être mais j'avais l'impression que tu venais d'un milieu plutôt aisé. Pas vraiment le genre de maison où on mange avec ses doigts...

Un nouveau sourire - moins sarcastique - s'ébauche contre ses lèvres alors qu'il cherche à nouveau son regard. Il a une goutte de compote au bout de l'index et sur une impulsion, il vient la déposer contre l'adorable nez de la belle. Non, ce n'est pas très propre de jouer avec la nourriture, et alors ? Cette blague dissipera peut-être une part de gravité de sa question. Iago se doute que le quotidien de cette jeune fille n'était pas forcément meilleur que le sien, même s'ils ne sont pas issus du même milieu social. Tout comme lui, elle se retrouve ici, accablée par le poids d'une maladie étrange dont il ne connaît rien de l’ampleur, terrifiée par des voix qui la hantent. Les médecins disent que les hallucinations et les voix ne sont que l’expression d'angoisses inconscientes. De quoi a t-elle si peur ? Iago s'efforce de dissimuler son inquiétude par une mine joueuse. Quels sont les traumatismes qui ont conduit La hermosa dans cet hôpital sinistre ?

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Mer 16 Juin 2021 - 23:02
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“They were always gonna see through ya
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Inouï, que le voile noir qui pèse sur cet endroit n’ait pas atteint ce petit balcon. Personne ne semble y avoir été depuis des années, c’est peut-être pour ça qu’il est préservé des cris, de la peinture qui s’écaille et du désespoir qui s’installe. Ils y reviendront, sûrement. Elle espère, en tout cas. Elle espère qu’il ne se lassera pas d’elle, lui qui est son seul ami dans ces lieux sordides, qui a commencé à le suivre comme un canneton perdu. La trouve t-il encombrante, comme un meuble lourd qu’on doit déplacer partout? La pensée lui traverse l’esprit et Visenya tremble, l’espace d’un instant, trop peu habituée à ne pas être un poids. Iago ne lui ment pas, Iago n’a pas le temps ni l’envie de s’infliger quoi que ce soit qui ne lui plaise pas. Difficile de faire fuir quelqu’un dans un asile psychiatrique, après tout. Peut-être qu’il est aussi brisé qu’elle, peut-être même que les morceaux s’assemblent.

La confiance avec laquelle il lui répond lui arrache un sourire sous le sucre des fruits. Bien sûr qu’ils en sortiront, comme s’il n’en doutait pas une seule seconde. Pourtant il y a une fausse note, se pourrait-il qu’il essaie de s’en convaincre autant qu’elle, parce qu’il n’y a rien d’autre à faire qu’espérer? Parce que l’alternative serait trop lugubre, trop douloureuse? Ils sont des oiseaux en cage, et il faut qu’elle garde une vue sur le reste du monde, porte entrouverte pour qu’un jour, ils aient la force de la faire céder. Même si le reste du monde les déçoit, même si la vraie beauté se fait rare. Même si rien ne les attend dehors. “Tu pourrais aussi aller voir le monde. Il doit forcément y avoir plus que ça, plus que… ce qu’on a vu jusqu’à maintenant.” Il faut s’en persuader, en tout cas, pour ne pas sombrer. Une image danse devant ses yeux, verte et dorée, de plaines ensoleillées et des mèches brunes de Iago dans ses doigts fins et blancs, mais elle s’échappe vite, comme de la fumée. Il lui faudra la rattraper, lorsqu’elle n’aura plus honte.

La tequila de la mère de Iago, la bile de sa mère à elle. S’ils n’ont pas été élevés pareils, ils en sont pourtant au même point. L’adolescente se décale d’un cheveu, appuyant subrepticement son contact sur l’épaule chaude et rassurante. Cette fois c’est elle qui se fait réconfortante, trop discrètement, trop subtilement, trop respectueuse des espaces de chacun comme on lui a appris. Je suis là, transparente comme un fantôme mais je suis là. Un rire se forme dans la gorge de Visenya alors que la texture grumeleuse de la compote assaille son nez trop lisse. Joueur, chevalier, bulle d’air, Iago sait tout être. “Peut-être qu’ils ne me laisseront même pas revenir maintenant que j’ai pris de si mauvaises habitudes” elle glisse en croisant son regard, trait d’humour qui tente de camoufler la laideur, stratagème convenu qui ne dupe personne. “Ma famille a beaucoup d’argent et d’influence. Ça ne les rend pas pour autant capables d’aimer” elle ajoute à voix basse,picotements au bout des doigts de la rébellion abjecte qu’elle laisse transparaître.

Elle se sent vulnérable, l’espace d’un instant, prise au piège entre les confidences qu’elle fait et la désagréable impression de s’exprimer comme une enfant pourrie gâtée. Il n’est pas difficile de deviner que Iago n’a pas eu la même chance qu’elle, que son enfance à lui n’a pas nécessairement été caractérisée par des chandeliers en argent et des coupes de champagne en cristal. Pourtant les bouts de verre sont plantés dans leurs cœurs pareil. Alors pour se sentir moins coupable, moins coincée, plus fun - comme toutes ces autres filles auxquelles elle n’a eu de cesse de se comparer toute sa vie, elle plonge à nouveau son index dans la compote. Les yeux pétillants, elle lève la main et dans une tentative d’imiter Iago quelques instants auparavant, la dirige espièglement vers le visage de l’adolescent. C’étant sans compter ces foutus os, qui dévient la course et prompte la noisette sucrée à atterrir directement sur la bouche de sa cible. Mi mortifiée mi fascinée, Visenya se demande l’espace d’un instant comment ce serait, d’avoir l’audace de la récupérer avec ses lèvres à elle. Elle se rend compte juste à temps que son corps s’est avancé inconsciemment comme pour suivre ses instincts obscènes. “Pardon” elle dit par réflexe, incertaine de la marche à suivre, du protocole à appliquer. Il n’y a pas de manuel dans la bibliothèque des Dragonstone qui explique quoi faire quand on enduit par accident la bouche d’un garçon de compote de pomme.
   

   
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Dim 5 Sep 2021 - 19:45
 

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Voir le monde. Iago n'y avait même pas songé. Depuis qu'on l'a enfermé dans cet hôpital sinistre, anesthésié sous les médicaments, il a l'impression qu'on lui a coupé les ailes et qu'il ne pourra plus jamais s'envoler. Il n'est encore qu'un adolescent, sa vie n'a même pas encore commencé, et pourtant il lui semble qu'on a étouffé ses rêves et ses espoirs par une couche de grisaille trop lourde. Comme un brouillard opaque au travers duquel il n'aperçoit aucun avenir. Il est jeune mais il a déjà tué, il a arraché la vie de quelqu'un et sans doute qu'une partie de son âme s'est calcinée à ce moment là. Iago a vu son propre reflet, ce jour là, dans les yeux de Thomas, celui d'un psychopathe monstrueux, juste bon à enfermer pour le restant de ses jours. Mais la guapa, elle ne le regarde pas comme ça. Elle évoque le futur, comme s'il pouvait réellement exister, elle lui rappelle qu'il existe un monde en dehors de ces murs et même en dehors du taudis qu'il partage avec Sarah. Il doit forcément y avoir plus que ça. Iago médite sur ces mots, appréciant le contact chaleureux de cette épaule gracile qui se presse discrètement contre la sienne, et un bien-être l'enveloppe, comme si soudain, une bribe d'espoir était permise. Il ne croyait pas ça possible, il avait l'impression que son cœur resterait prisonnier pour toujours de l'étau douloureux de la dépression. Mais au contact de Visenya, les émotions agréables apaisent son âme tourmentée, bien mieux que n'importe quelle drogue.

Le manque d'amour serait donc la source de ses maux ? A ses paroles, Iago acquiesce dans un mince sourire, sans ressentir la moindre envie de se moquer de ses souffrances. Il a pu le faire dans le passé, se foutre cruellement des gamins friqués de son école, de ceux qui pleurnichaient quand leurs parents les privaient de sortie ou leur refusaient le dernier jeu vidéo en cas de mauvaises notes. Iago ne faisait pas que se payer leur tête d'ailleurs, il les tabassait à la sortie de l'école, pour leur donner une bonne raison de chialer. Mais quand il regarde Visenya, ce n'est pas l'une de ces jeunes bourgeoises capricieuses qu'il contemple. Ça parait fou, très naïf et sans doute stupidement romanesque, mais son intuition lui souffle qu'elle est différente des autres, sans qu'il ne puisse se l'expliquer par des faits objectifs. L'aura qui danse au-dessus de sa tête est si belle et lumineuse, il a l'impression surréaliste de la respirer, de l'entendre, de la sentir vibrer contre sa peau. En dépit de tout ce qu'il a vécu, la jeunesse de Iago lui permet de croire encore à la magie. Charmé par ce qu'il perçoit, il oublie la logique, la prudence et la raison.

- Tant pis dans ce cas là, tu resteras avec moi. J'ai plein d'autres mauvaises habitudes à t'apprendre.

Jouer avec la compote, pour commencer. Elle n'a pas attendu pour lui faire une démonstration, à son tour. Iago plisse les yeux avec amusement devant son geste mais voilà que les doigts mal assurés de la belle effleurent sa bouche. Les yeux dans les yeux, il saisit son trouble et l'avancée spontanée de son corps vers le sien, durant quelques secondes de flottement. Leurs visages sont si proches désormais et devant ce pauvre mot d'excuse qui s'égare, il sait déjà comment lui permettre de réparer son erreur. Ses lèvres rejoignent les siennes pour lui offrir un baiser au goût fruité, les paupières closes. L'ambiance est aussi délicieuse que la bouche de la jeune fille, aussi délicate et parfumée qu'un doux nectar. Pour une fois, dans leur triste situation, les angoisses disparaissent complètement, pour ces quelques secondes de grâce où Iago se sent si léger. Au travers de ce simple baiser si doux, il réalise qu'il est encore capable de ressentir le bonheur et que son cœur, aussi sombre soit-il, peut encore s’éveiller à la vie.

- J'avais envie de faire ça depuis un moment, mi reina.

Tendre surnom qu'il lui offre, sans se douter encore de sa portée.

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Ven 3 Déc 2021 - 17:21
as long as i watch over you

“They were always gonna see through ya
They're gonna try take your heart
They were always gonna confuse ya
I felt it from the start
They blame ya for walking out into the dark
Then cried a little”

   

   
Elle a toujours pensé que leur premier baiser avait un goût de liberté, un goût auquel elle a toujours eu peur de s’habituer. Mais depuis qu’ils sont sortis et qu’il n’y a que le vent pour couvrir leurs voix, elle sait que c’était plus que ça. C’était une clé. La langue de Iago dansant contre la sienne, sa main caressant sa nuque avec la douceur d’une plume. Une clé pour faire sauter tous les verrous qui l’ont jamais empêchée de vivre. Une clé pour dompter les serrures les plus rouillées de leurs coffres à trésors. La vérité, c’est que le premier baiser ressemble à leur tout dernier, celui qu’elle n’a pas résisté à l’envie de lui voler dans cette tiédeur d’été, laissant là palette et pinceaux, au pied du chevalet à moitié terminé.

Elle a emprunté une robe à la fille du couple qui les héberge, un tissu couleur pêche presque transparent sur sa peau pâle. Ca semble encore irréel, alors que ça fait des semaines qu’ils se sont échappés. Elle se souvient des larmes brûlantes sur ses joues lorsqu’elle s’est rendu compte qu’elle ne pouvait pas courir, que s’ils se faisaient attraper, ce serait à cause d’elle. Elle a failli rester, lui dire qu’elle a changé d’avis et qu’il doit partir sans elle, qu’elle ne dira rien. Mais Iago ne serait pas Iago s’il l’avait laissée faire. No, reina, yo no te dejaré nunca. Ça a sonné vrai, comme une promesse mille fois plus solide que les chaînes autour de leurs poignets. Reina, il l’a appelée, alors Raina elle est devenue. Elle a eu du mal à s’y faire ; c’est fou comme on s’attache à ce qui nous fait du mal, et les ronces de Visenya l’ont transpercée tant de fois que les cicatrices la démangent encore lorsqu’on l’appelle autrement. “Je finirai plus tard” elle souffle contre l’oreille de Iago. La peinture séchera, elle y reviendra, ils ont le temps. Aussi lunaire que ça semble, ils ont le temps.

L’herbe va tâcher sa robe mais ça aussi, elle s’en moque. C’est un bon jour, elle n’a presque pas mal. Depuis que c’est Iago qui prépare ses potions, elle a l’impression d’aller mieux, d’être plus solide. Un répit pour la tour de verre prise entre les vents contraires — tant et si bien qu’elle en vient à se demander si le guérisseur employé par sa famille a réellement fait tout son possible pour l’aider. Mais elle ne veut pas penser aux Dragonstone, elle ne veut pas les laisser ternir une minute de plus de la félicité qu’elle a achetée avec la gorge serrée et le cœur ouvert. “Ca deviendra peut-être lassant au bout d’un moment, mais pour l’instant j’ai l’impression que je pourrais passer ma vie ici.”  elle continue, promenant distraitement le bout de ses doigts sur le haut du torse du sorcier allongé à ses côtés. “Je t’ai rêvé toute ma vie sans le savoir” Il y a encore quelques mois, elle ne l’aurait pas dit, trop honteuse de la vulnérabilité avouée. Mais elle a toujours su que ses jours étaient comptés, et elle ne peut pas se permettre de renier la seule éclaircie dans sa prison d’obscurité.
   

   
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Mer 13 Avr 2022 - 18:14
 

Raina & Iago

Please could you stop the noise? I'm trying to get some rest From all the unborn chicken Voices in my head. What's there? (I may be paranoid, but not an android) What's there? (I may be paranoid, but not an android) When I am king You will be first against the wall With your opinion Which is of no consequence at all. (Radiohead)


Il l'a toujours crue sur parole. Quand elle a évoqué l'existence des dragons et de la magie pour la première fois, il a tout de suite considéré que c'était l'unique vérité, parce que tout cela concordait beaucoup trop parfaitement à ses rêves. Iago n'est pourtant pas un garçon naïf et même si on l'a répété toute sa vie qu'il était cinglé, il parvient à dissocier ses rêves de la réalité. Il y parvient presque tout le temps. Là, allongé dans ce jardin écossais baigné de soleil, il sait qu'il ne rêve pas. Le contact léger des doigts diaphanes contre son torse est bien réel, tout comme le sont ses baisers, et Iago sourit aux mots de su reina. Il a souvent un genre de sourire facétieux plaqué sur la face, lui qui se moque de tout, même des sujets les plus graves. Pourtant cette fois, la place n'est pas à la dérision car la confidence de la jeune fille résonne étrangement en lui, comme souvent lorsqu'ils sont ensemble. Il se sent connecté avec Raina, par un lien si fort, tel qu'il ne l'a jamais ressenti avec qui que ce soit d'autre. Ressent-elle la même chose ? Ce serait si merveilleux qu'il n'ose y croire.

- Tu ne rêves plus, cette fois. Je peux te pincer, si tu veux...

L'émotion vibre dans sa voix, même s'il ne peut s'empêcher de la taquiner tandis que sa main s'égare contre le tissu transparent qui recouvre la taille de guêpe. C'est avec zèle qu'il la chatouille pour mieux la convaincre de la réalité, avant de plaquer ses lèvres contre les siennes, lui évitant ainsi de protester. Leur vie ressemble bel et bien à un rêve, depuis qu'ils ont fuit leur détestable prison et qu'ils peuvent enfin courir et rire, comme tous les adolescents de leur âge. Iago lui aussi, avait l'impression qu'il pourrait passer tout le reste de sa vie dans ce paradis, à susurrer des mots tendres à Raina, à savourer le contact de sa peau, à l'embrasser, à lui faire l'amour. Pourtant, même si leur nouvelle existence semble parfaite, il sait qu'ils ne sont pas libres, pas réellement. Si lui-même pourrait sans doute quitter les terres d’Écosse du jour au lendemain, il n'en serait pas de même pour la Dragonstone, traquée par sa famille.

- Je ne me lasserai jamais de cet endroit, tant que tu y seras. Je crois que... moi aussi, je t'ai rêvé toute ma vie. Est-ce que tu me crois ?

Un murmure qu'il pose sur elle, comme une caresse. C'est une promesse implicite qu'il lui glisse à nouveau au creux de l'oreille, pendant qu'il prend conscience de ces sentiments qui ne font que croître en lui, depuis qu'ils se sont rencontrés. Tant qu'elle aura besoin de lui, il ne l'abandonnera pas. Iago sait qu'il aura envie de voir le reste du monde un jour, que son esprit aventureux lui donnera envie de repousser toutes les barricades, de faire mille expériences, sans se donner de limites, de s'offrir enfin tout ce qu'il croyait impossible, coincé dans sa chambre d'hôpital. Mais il ne partira jamais sans Raina. Même si Iago aimerait parcourir le vaste monde, il n'abandonnera jamais sa reine. Parce que sa place est auprès d'elle, pour la protéger, pour continuer à la soigner, jusqu'à la guérir totalement du mal qui la ronge. Parce que sans elle, tout lui paraîtrait trop terne et bien trop fade.

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