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Lun 22 Fév 2021 - 22:56
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

La nuit était assourdissante. Solal, d’ordinaire, détestait ce genre de lieux ; elle les fuyait comme la peste. Trop de bruit, trop de corps qui se traînaient sur un piste de danse trop collante, trop de regards rivés sur elle, sur Chiara, trop d’absurdes nuitées sans âme qui lui donnaient envie de hurler.
Mais ce soir-là, Chiara avait insisté, et la blonde avait fini par céder. Une boîte de nuit de Washington, pareille à toutes les autres, des enceintes de mauvaise qualité et de l’alcool qui rendait ivre trop vite et filait une gueule de bois à vous dévisser les neurones. Elle ne comprenait pas, la djinn, elle n’avait jamais compris pourquoi les gens prenaient plaisir à se rassembler dans ce genre d’endroits, pourquoi ils collaient leurs corps trempés par la sueur et par une danse plus que chaotique sur des basses qui déchiraient leurs oreilles et dont ils ressortiraient avec de vagues acouphènes rauques. Un seul regard à Chiara, cependant, et elle sourit. Son humaine était splendide, elle se mouvait avec grâce et naturel au milieu de cette foule trop dense. Parfaite, comme toujours.
Sol eut un sourire las. Chiara était brillante, Chiara était superbe, Chiara était son amie. Pour elle, la jeune femme aurait tout donné, jusqu’à sa propre existence si cela lui avait été permis. La loi des djinns, qu’elle avait faite sienne, chevillée à sa peau et à l’intérieur de son âme.
Elle-même rasait les murs, terne comme jamais. Cheveux sales, yeux fatigués, elle dormait mal depuis des semaines. Les quelques boissons ingurgitées lui tournaient déjà la tête, vrillant ses tempes et son estomac. Et une seule pensée en tête, crevant la brume de l’ivresse, déchirant son esprit en deux.
Que nous est-il arrivé, Milo ?

Que leur était-il arrivé, qu’elle dorme seule dans un grand lit où le zouwu avait sa place ? Que leur était-il arrivé, qu’ils n’arrivent plus à se parler, à se dire ? Les mots coincés dans la gorge, les reproches en travers des cils, et l’incompréhension dans les yeux ? Où avait-elle failli, qu’avait-elle bien pu faire, pour qu’il se détourne ainsi d’elle ? Pour qu’ils ne se retrouvent que de temps à autres, eux qui auparavant étaient inséparables ?
La situation la faisait souffrir bien plus qu’elle ne l’aurait admis. Solal avait l’impression d’avoir perdu Etienne, d’avoir perdu Felix, de nouveau. Aussi seule et aussi muette que dans ses retours aux purgatoires. Et pourtant personne n’était mort. Ni elle. Ni Milo. Ils étaient juste … si loin. Si éloignés l’un de l’autre. Une distance intolérable. Une distance insupportable, qui lui donnait le tournis, l’envie de vomir et de hurler dans le même temps.
Que nous est-il arrivé, Milo ?
Se frayant un chemin, déjà passablement ivre, entre les rangées d’innocents, elle parvint finalement à s’échouer sur le bar. Impossible de se souvenir ce qu’elle avait commandé, ni même si elle avait été intelligible. Mais le bartender sembla comprendre, et lui servit immédiatement un verre empli d’un liquide translucide que la djinn éméchée s’empressa d’ingurgiter.
Sa trachée la brulait. Ses poumons la brulaient. Son ventre la brulait. Le bruit la brulait. L’air ambiant la brulait. Ou bien brulait-elle simplement de l’intérieur, comme une étoile prête à s’éteindre, comme un soleil au bord de l’implosion ?
Qu’est-ce qu’elle faisait là, à tenter de noyer le deuil d’une rupture qui n’avait pas encore eu lieu ? Soudain l’atmosphère l’oppressa, elle brulait, elle devait sortir. Il fallait qu’elle trouve Chiara, qu’elle la prévienne, il fallait qu’elle sorte, respirer, sentir l’air de la nuit dans ses poumons, il fallait qu’elle bouge, qu’elle quitte cet état d’esprit fétide dans lequel l’alcool l’avait plongée. Qu’elle aille se dégourdir le cœur.
Elle émergea, aspirant l’air autour d’elle, mais l’air était chaud. Tiède. Moite. Elle ne savait pas, elle ne savait plus. Sa vision était rendue trouble, et tout miroitait autour d’elle comme des mirages dans le désert.
Elle sentit sa conscience dormir et laisser son corps aux commandes.

Sol se noyait comme une enfant dans la mangrove de ses pensées.

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Sam 27 Fév 2021 - 14:45
Je dessine à l'encre vide un désert

“High off of love drunk from my hate
It's like I'm huffing paint and I love her the more I suffer
I suffocate and right before I'm about to drown
She resuscitates me, she fucking hates me”

   

   
Tu ne sais pas toi-même ce que tu es venu foutre ici. La seule chose que tu sais, c’est ce que ça va te coûter. Pour chaque appel manqué, chaque texto furibond auquel tu ne réponds pas, chaque seconde de liberté embrumée, tu devras croiser son regard. Blessé, d’abord, blessant, ensuite. Iris te dira que tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même, que tu sais ce que ça lui fait quand tu sors sans elle, que tu l’ignores. Tu sais que le seul ami qu’il te reste et qu’elle n’a pas encore fait fuir te dira que t’as qu’à partir, qu’il ne comprend pas pourquoi tu restes. Que vous êtes aussi tordus l’un que l’autre et que quelque part tu dois aimer ça. T’es pas fier de cacher les ecchymoses, t’es pas fier de lui avoir dit que c’est ton père qui t’en a collé une, la dernière fois qu’il les a repérées. Parce qu’être frappé par son père c’est plus acceptable que par sa meuf. Parce que la dernière fois que t’as dit à Troy qu’elle t’avait fait mal, il a rigolé et t’as dit qu’il fallait que tu te reprennes, que tu la maîtrises. Mais t’as toujours été un doux, Magnus. Ça t’emmerde de mettre en cause ton père parce que c’est le seul qui t’a jamais déçu. Même quand ta mère est partie, il est resté et il s’est cassé le cul pour pouvoir t’envoyer à la fac un beau jour. Il avait déjà fait l’erreur de prendre l’amour pour acquis, alors il t’a dit d’en prendre soin. Et tu n’as jamais oublié.

Tu ne sais pas comment vous en êtes arrivés là, avec Iris. Quand elle te disait qu’elle voulait que tu sois un peu plus méchant, t’as ri jaune parce que tu te rends bien compte qu’elle a grandi avec des livres à la con comme Twilight qui font passer l’abus dans une relation pour quelque chose de romantique. Tu t’es dit que ça lui passerait, qu’en grandissant elle se rendrait compte que l’amour vrai, celui qui compte, il ne manipule pas, il ne donne pas d’ordre, il se contente de porter, d’adoucir. Mais elle voulait un bad boy alors t’as passé ton permis moto, tu t’es endetté sur trois générations pour acheter une bécane d’occasion mais au moins t’es content d’entendre son rire quand elle s’agrippe à toi et que vous allez vite. C’est peut-être pour ça que tu continues, finalement. Parce que tout n’est pas si mal, parce que tu sais qu’elle t’aime au fond, même si elle a ses caprices et ses accès de colère. T’es pas innocent non plus. Tu sais qu’elle aime pas les olives noires mais à chaque fois que tu vas au supermarché tu te plantes et elle ne peut pas faire sa tapenade. Parfois au bureau tu as beau carburer mais tu ne finis pas à temps et tu sais que ton boss gueulera le lendemain si t’as pas envoyé la présentation au client donc tu dois rentrer plus tard que prévu, et ça vous met en retard pour l’anniversaire de sa cousine. Tu sais plus comment lui dire que tu l’aimes, tu sais plus comment prendre soin d’elle t’as l’impression de te foirer à chaque fois.  

Alors ce soir t’es parti. T’es parti et tu l’as laissé nettoyer le verre que t’as cassé par accident en faisant la vaisselle, et le sang que t’as laissé derrière quand elle t’a passé l’envie de continuer en te coupant la paume avec le bout qui était resté dans l’évier. Tu regardes ton téléphone et tu as trente-quatre textos non lus et seize appels manqués. Tu sais que chaque minute où tu restes dehors ne fait qu’empirer la situation, qu’il faudra bien rentrer t’excuser à un moment. Mais tu t’es perdu dans les néons, dans la brûlure de l’alcool, tu te dis que si tu termines à l’hosto avec un coma éthylique peut-être qu’elle sera moins en colère, qu’elle aura trop peur de te perdre pour t’en vouloir de t’être tiré. T’as déjà trop bu, tu le sais. Et tu sais aussi que ça ne suffira pas, tu l’entends pleurer d’ici, hurler, les yeux accusateurs. Tu sais qu’à cette heure ci elle a appelé ses parents, qu’elle leur a dit à quel point elle est malheureuse et à quel point il faut qu’elle t’aime pour supporter encore ton comportement. Peut-être que tu devrais rentrer. Peut-être que si tu rentres maintenant et que tu t’excuses, vous pouvez vous lover l’un contre l’autre dans le canapé. Tu lui caresseras les cheveux comme au début, en regardant une émission à la con. Tu l’écouteras respirer, fredonner le générique et ce sera le plus beau son du monde.

Tu te sens comme la dernière des raclures à trainer le pas, à avoir l’estomac lourd lorsque tu sors de la boîte avec tes jambes de plomb. Mais t’es un homme, et il faut assumer. Il y a une fille qui titube près de toi, longs cheveux blonds comme un ange, yeux confus et traits délicats. Elle est seule. Et tu sais que les filles seules ne le restent pas longtemps, par ici, qu’elles le veulent ou non. Mais tu dois t’assurer qu’elle va bien, et puis Iris ne pourra pas t’en vouloir si c’est une urgence. Tu auras une excuse. « Excuse-moi » tu tentes, en te rapprochant d’elle avec prudence « Tout va bien ? Tu veux que j’appelle quelqu’un ? Ou tu veux juste respirer toute seule ? » Tu te gardes bien de dire qu’elle ne devrait pas rester seule dans cet état, mais tu n'en penses pas moins.

   

   
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Dim 28 Fév 2021 - 18:46
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

La rue paraissait sale. Mais peut-être était-ce simplement un filtre trop sombre sur ses iris. Un florilège d’oiseaux de nuit s’était envolé autour d’elle, riant, comme autant de billes colorées qui s’éparpillaient dans la nuit. Alors pourquoi se sentait-elle si terne ? L’alcool avait comme éteint la lumière. La tête enfouie dans un bocal, le bruit résonnant n’importe comment. Cette vieille chanson de Radiohead, qui sonnait quelque part. Était-ce seulement quelque part ? Ou bien juste dans son crâne, comme un rebond insubmersible qu’elle ne pouvait saisir au vol ?
♪ A heart that’s full up like a landfill ♫
Un cœur qui est aussi plein qu’une décharge. Exactement la manière dont elle se sentait. Son cœur était prêt à exploser. D’un geste un peu trop brusque, Solal sortit son téléphone, dans le vague espoir illusoire que Milo lui aurait écrit. Mais non. Il était avec Lana et Sören, en train de préparer quelque chose. Elle ne pouvait pas savoir, elle n’avait pas le droit de savoir. Elle n’était pas une zouwu. Elle n’était qu’une djinn, qu’une pauvre djinn au destin grêle qui traînait dans une ruelle sale avec son cœur enseveli sous les déchets. Si seulement elle avait pu, en cet instant, le déblayer. Ecarter les brulants détritus qui jonchaient son amour pour lui, ravaler sa fierté centenaire et simplement dire qu’elle l’aimait. Mais elle était trop seule, trop triste et bien trop soûle.
L’écran de son smartphone, désespérément vide.
♪ Bruises that won’t heal ♫
Des blessures qui ne veulent pas guérir. Et pourtant, il fallait, il faudrait qu’elles guérissent. Il faudrait qu’ils se retrouvent … non ?
Un jeune homme, quelques pas de là, l’interpela bien poliment. Elle le regarda, l’air hagard.
♪ You look so tired, unhappy ♫
Tu as l’air si fatiguée, malheureuse. Sol se mit à fixer l’autre, avec son chagrin dans la gorge. Lui aussi avait l’air égaré, avec sa barbe de trois jours et ses cheveux châtains tombants. Pourtant … pourtant, elle ne put s’empêcher, dans la photo instantanée de ce premier regard sur lui, de le trouver vraiment très beau. Un peu plus grand qu’elle, des yeux aussi bleus que la mer un soir d’avril à la volée, et sur son visage une inquiétude beaucoup trop vraie pour être feinte.
Toute à son esthète contemplation, la djinn mit un instant à comprendre ce que l’autre lui avait dit. Lorsqu’enfin les pièces s’assemblèrent, elle eut un sourire un peu las. Un sourire qui voulait tout dire, et rien. Rien qu’il ne puisse comprendre. Elle était en train de perdre son amour, quand chaque seconde passée sans lui était une seconde de trop. Solal était à bout de souffle, comme en apnée, loin de Milo qu’elle croyait sien avant qu’elle ne côtoie le vide.
« Je … ça va, je crois. » articula-t-elle simplement. « L’atmosphère, là-dedans, c’est … un peu too much pour moi. »

♪ I’ll take a quiet life ♫
J’accepterais une vie calme. D’où venait la musique, pour toucher en plein dans son cœur sans la moindre forme de procès ? Oui, elle accepterait une vie calme, une vie sans flammes ni artifices, si elle pouvait juste rendre heureux. Si le monde grâce à elle était juste un peu plus heureux. Il fallait qu’autour d’elle on soit heureux. Il fallait qu’auprès d’elle Milo soit heureux. Et s’il n’était plus auprès d’elle, eh bien … cela ne pouvait signifier qu’une chose. Qu’elle ne le rendait pas heureux, pas assez, pas autant qu’elle l’aurait pu, pas autant qu’elle l’aurait voulu. Et ce constat simple la brisait.
L’homme, en face d’elle, ne bougeait pas. Elle pensait homme, mais elle aurait pu dire garçon. Elle avait deux cents ans de plus, deux cents ans de trop par rapport à lui. Pourtant, lorsque leurs regards se mêlèrent, elle sentit qu’elle s’était trompée. Il n’était pas un garçon. Il n’était pas un homme. Il était juste une seconde âme que la nuit avait recueilli dans cette fuite d’une peine de cœur.
Alors Sol sourit faiblement, et s’approcha de lui d’un pas.
« Et toi ? » Elle se reprit. « Je veux dire … est-ce-que tout va bien ? »
Toutes les distances devenaient floues, elle était trop proche ou trop loin sans savoir bien lequel des deux. Pourtant la froideur de la nuit déjà désencombrait son esprit, et se reprenant peu à peu la djinn finit par se présenter.
« Bonsoir, au fait. Je m’appelle Solal. » Une main passée dans ses cheveux, décidément beaucoup trop sales. « Mais … tout le monde m’appelle Sol. »
Surtout lui.

♪ This is my final lift, and this is my final bellyache with
No alarms and no surprises
No alarms and no surprises, please … ♫

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Dim 28 Fév 2021 - 22:23
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Tu vois un peu flou, Tu te dis que c’est l’alcool mais c’est elle, aussi. Tu te dis que tu n’as jamais vu de fille aussi belle, aussi triste, aussi. Il y a quelque chose dans la manière dont ses cheveux captent la lumière, sa sueur qui brille sur son front blanc. Elle a l’air désemparée, tu sais à sa démarche qu’elle a bu mais pas assez pour ne pas savoir où elle est, pour ne pas répondre quand on s’adresse à elle. C’est déjà ça. Tu acquiesces quand elle te répond, sourcils froncés. Tu voudrais lui dire que pour toi c’est pareil, que tu comprends même pas pourquoi t’es venu là à vrai dire. T’avais besoin d’oublier. Peut-être qu’elle aussi finalement. Vous vous découpez tous les deux du paysage, comme deux touches de couleur sur une photo en noir et blanc. Ironique, puisque vous êtes seuls dans une ruelle à la sortie d’un club dans lequel vous avez tenté de noyer la douleur qui vous tord les tripes. Elle se rapproche. Elle sent l’alcool et le sucre, les fruits et la solitude. Et toi quoi ? La question te surprend. Ça fait longtemps qu’on t’a demandé ça, t’es trop habitué à la version inverse. « Et moi ? » Non, rien ne va, et il voudrait lui dire mais les mots restent coincés dans sa trachée, comme les regrets qu’il bouffe au petit-déjeuner. Chaque seconde que tu perds ici te condamne un peu plus, pourtant t’as envie de rire. Est-ce que ça va ? Tu te souviens pas de la dernière fois où ça a été, en fait. La dernière fois où t’as pas marché sur des œufs, pas fait de connerie, pas été trop loin, pas dit la mauvaise chose, pas été la bonne personne.

Solal, elle s’appelle Solal. Sol. Tu te forces à ne pas sourire – ça sonne un peu comme soleil, et c’est pas très loin de ce qu’elle a l’air d’être, avec ses grands yeux bleus et ses cheveux d’or. Tu sais pas trop pourquoi tu fixes dessus – peut-être parce que t’as pas l’habitude de regarder les filles, et que Sol est diamétralement opposé à Iris et ses cheveux d’ébène, coupés très courts à la garçonne. Ça t’a plu, quand tu l’as rencontrée, elle détonnait parmi les autres filles. Ça a été l’évidence même, toi tu ressemblais à tous les autres, t’as fait des pieds et des mains pour qu’elle te regarde, avec ses yeux noirs perçants, comme si elle pouvait voir toutes tes faiblesses d’un seul coup d’œil. Peut-être que tu lui en veux pour ça, aussi. Parce qu’elle te renvoie à tes échecs. Ta mère tenait pas assez à toi pour rester alors tu t’es battu pour être digne d’intérêt, si c’est pas complètement cliché. « Magnus. » tu articules tant bien que mal, tendant les bras devant toi par automatisme quand Sol s’approche, avec la vitesse conférée par l’alcool. Tu les as déjà baissés une fraction de seconde plus tard mais le mal est fait. T’aurais bien aimé que ce soit pas la première chose qu’elle associe à ton prénom mais t’es plus à ça près, hein ? Magnus, t’aurais dû être grand, t’aurais dû être fort. T’as un prénom qui le suggère, mais ton patronyme aussi tu l’as déçu. Tu peux rajouter ça à ta liste. Le moins que tu puisses faire ce soir c’est de faire une chose bien, protéger cet ange qui vient de te tomber dessus et qui ne doit pas choir. « Tu veux bien que je te tienne compagnie jusqu’à ce que tu y retournes ou que tu rentres ? » Tu sais que tes mots sont empruntés, que tu prends trop de précaution, mais t’as appris à prévoir, à faire gaffe. « Je vais pas te faire de mal, promis, je voudrais juste pas que tu restes toute seule par ici. C’est pas très safe. » Ne pas avoir l’air agressif. T’es un bon gars, au fond. Mais ça, elle le sait pas, tu le réalises. Elle ne te connaît pas. Tu sais pas trop pourquoi, mais son opinion compte pourtant. Impossible de dire pourquoi c’est important, pourquoi t’as tant à cœur le fait qu’elle te voie, qu’elle te valide, de pas la faire fuir et de réussir au moins ça.

De te dire que t’es plus que tes pires moments, que ce n’est pas toujours de ta faute.
   

   
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Lun 1 Mar 2021 - 8:19
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

« Magnus. » Le prénom se présenta sur ses lèvres, aussi latinisant que le sien. Magnus. Magnus, ça voulait dire grand, et grand il l’était. Alors pourquoi … non, quelque chose lui échappait, quelque chose lui avait déjà échappé. Il y avait eu un geste qu’elle n’avait pas compris. Elle s’était approchée, et le jeune homme avait … levé les bras devant lui. Comme s’il avait peur d’elle. Comme si elle allait lui faire du mal.
Et il n’avait toujours pas répondu à sa question.
Quelque chose au fond d’elle hurla. Sol était trop proche, ou trop loin. Mais elle ne ferait pas de mal. Elle ne pourrait jamais, faire de mal, à qui que ce soit. Le fait qu’un inconnu, dans la ruelle sombre de l’arrière d’une boîte de nuit, puisse remettre en cause ce fait simple torpilla ce qu’elle pensait d’elle-même.
Une larme faillit s’échapper, mais elle la retint avec grâce.
La djinn était déjà près de lui, de toute façon. Il risquait trop bien de la voir.

Pourtant s’il avait peur d’elle, Magnus continua à parler. Des mots doux prononcés d’une voix blanche. Comme s’il prenait des pincettes, comme s’il n’osait s’avancer. La blonde lui sourit tristement.
Est-ce-que tu as peur pour moi, Magnus, ou bien est-ce-que tu as peur de moi ?
Une question qu’on ne peut pas poser à quelqu’un qu’on vient juste de rencontrer. Elle avait le sentiment d’être fragile, mais qu’il était plus fragile encore. Mais était-ce une réalité, ou bien la simple sensation de son cœur un petit peu trop ivre qui s’imaginait que tout le monde souffrait autour d’elle de la même manière qu’elle s’échouait.
Le nom de Milo était dans sa tête comme dans un grelot. Et à chaque fois qu’elle bougeait, le prénom sonnait. Milo. Comme un reproche, comme un délice, comme … elle ne savait même plus comme quoi.
Vaincue, Solal s’assit sur le bord du trottoir pour adresser un large sourire à Magnus. Large mais triste. Elle crut qu’on pourrait s’y tromper, que Magnus pourrait s’y tromper, mais elle ne dupait personne. Sol était triste. Sol était terne. Sol était éteinte. On avait éteint Sol et elle arrêtait de briller pour n’être qu’une adolescente. Une adolescente de deux cents ans assise sur le bord d’un trottoir.
Est-ce-qu’elle aurait dû avoir peur de lui, elle ? Non. Solal n’avait pas peur des gens. C’était sa règle imputrescible. Ne jamais avoir peur de l’altérité. Jamais.
« Aucun souci, non. Tu peux rester. Je … j’vais pas trop tarder à rentrer, de toute façon. »

D’un geste, elle sortir de nouveau son téléphone. Sans se soucier de politesse, de malpolitesse. Elle avait besoin d’un signe de lui. Que, où qu’il soit, il pense à elle, il se soucie d’elle.
Mais non. Il ne répondait pas, parce qu’il était heureux dans ce qu’il faisait, il était heureux, il était intègre, et Solal l’aimait tant pour ça. Elle avait toujours eu ce faible pour les hommes engagés, ceux qui veulent s’élever contre ce qui existe et mettre un coup de pied dans la fourmilière. Milo ne faisait pas exception. Pourtant, chaque soir qu’il passait loin d’elle, trop loin d’elle, la meurtrissait un petit peu plus. Pas assez. Elle n’était pas assez. Pas assez rayonnante, pas assez à l’écoute, pas assez aimante sans doute.
Et la vacuité de son écran ne faisait que lui rappeler ça.
« Pourquoi c’est si compliqué, les relations amoureuses, Magnus ? » fit-elle en relevant la tête vers le brun, à côté d’elle.
L’air qu’elle avait sur le visage était désolé, tout autant qu’il était précis. Sol sourit à son compagnon d’infortune, son compagnon de trottoir, d’un sourire las qui contenait le monde. Elle n’avait pas forcément besoin de réponse, elle avait besoin de parler, c’est tout. De parler un peu. Avec ses airs doux et ses yeux bleus, le jeune homme ferait un bon interlocuteur.
Et puis, il n’avait toujours pas dit si ça allait.

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Lun 1 Mar 2021 - 21:36
Je dessine à l'encre vide un désert

“High off of love drunk from my hate
It's like I'm huffing paint and I love her the more I suffer
I suffocate and right before I'm about to drown
She resuscitates me, she fucking hates me”

   

   
Tu frissonnes quand elle répète ton prénom, Magnus. Ça fait longtemps que tu l’as pas entendu dans une bouche aussi douce, et tout de suite tu regrettes d’y penser. Iris mérite pas les comparaisons hasardeuses que tu fais, t’es quand même là à te plaindre un peu pour rien, à pas avoir le courage d’assumer qu’il y a des conséquences à tes conneries. Tu vois bien qu’en plus, Sol, tu l’as blessée. Avec tes peurs ridicules et tes réflexes incontrôlés, tu l’as blessée, tu le vois dans ses yeux. Pourtant elle ne part pas, et elle ne te repousse pas non plus. Elle a l’air terrassée par la vie, pliée en deux sur ce trottoir pour mieux supporter le poids de l’enclume sur son dos. Il n’y a pas de joie dans le sourire qu’elle te fait, et tu n’as pas la force de l’imaginer. Pas ce soir. Alors tu t’assois près d’elle, parce que t’es un homme de parole, et que ça peut pas faire de mal. Quand elle sort son téléphone tu ne peux pas t’empêcher de regarder un peu trop longtemps, comme Iris fait avec toi quand elle se penche pour lire par-dessus ton épaule. T’as presque l’impression de sentir son parfum derrière toi. Mais elle n’est que fantôme ce soir, un spectre que tu as abandonné parce que t’as peur de retourner dans ta maison hantée, au milieu des espoirs calcinés.

Sol semble attendre, elle aussi. Attendre quoi, attendre qui ? Attendre que la tristesse passe, probablement. Comme Charon sur sa barque au milieu des ténèbres, porteur des plus insidieux secrets. Tu laisses échapper un petit rire en détournant le regard. « Je suis pas la bonne personne pour te répondre, je crois. Tout ce que je touche tombe en morceaux. » tu dis avec amertume, ça t’arrache la gueule de le dire mais c’est vrai. Rien de bon n’est jamais resté avec toi. T’as fait fuir tout le monde, t’étais jamais vraiment ce qu’il fallait et à force d’être seul t’y a pris goût. T’es devenu égoïste, barricadé comme les poupées russes que la mère d’Iris collectionne, tu fais moins le malin maintenant qu’elles sont fracassées sur le sol. Tu sais pas pourquoi t’y penses, ça fait des années mais tu la connais encore par cœur alors tu récites, à voix basse :

Faites-lui mes aveux
Portez mes voeux,
Fleurs écloses près d'elle,
Dites-lui qu'elle est belle...
Que mon coeur nuit et jour
Languit d'amour!
Révélez à son âme
Le secret de ma flamme!
Qu'il s'exhale avec vous!
Parfums plus doux!
Fanée!... hélas!
Ce sorcier, que Dieu damne
M'a porté malheur!
Je ne puis, sans qu'elle se fane
Toucher une fleur!...

Le silence s’installe. T’aimerais savoir mieux prendre soin des gens, t’aimerais construire, faire vivre, mais t’as plus rien à donner, et c’est pour ça qu’elle t’en veut. C’était à toi de la protéger, de la rendre heureuse, mais c’est pas avec tes cernes, tes yeux vides et ta peau bleutée que tu vas y arriver. « Faust. Acte III. » tu murmures pour justifier la tirade. Tu t’es réfugié dans la lecture depuis l’enfance, t’écris même un peu de temps en temps. Enfin, t’écrivais. T’en as eu marre des brouillons froissés et de cette voix dans ta tête qui martelait que t’y arriverais pas, alors t’as arrêté de prendre le risque. Mais parcourir des histoires du bout des doigts, la magie des mots qui te prennent au ventre comme s’ils avaient été écrits pour toi, tu connais bien. Ça t’a sauvé longtemps. Mais ça aussi, t’as arrêté. C’est pas plus mal, quand on sait pas affronter la réalité la moindre des choses à faire c’est d’éviter de fuir trop longtemps. Soupir. T’es resté pour Solal et finalement tu peux penser qu’à toi-même et à tes petits malheurs. Est-ce que c’est pas pathétique ? Fais un effort, Magnus. « Je crois que c’est compliqué parce que c’est pas suffisant d’aimer. Et ça personne te le dit à l’avance. » Tu relèves enfin les yeux pour voir dans ses iris une peine qui reflète la tienne. T’es certain de pas grand-chose dans la vie mais de ça, t’en es sûr. C’est peut-être le seul morceau de sagesse que tu peux lui offrir. T’auras beau te décarcasser, ne pas en dormir la nuit, élaborer des scénarios… Tu peux faire tout exactement comme il faut et ça foirera quand même. C’est pas facile à entendre et encore moins facile à comprendre mais il a fallu que tu l’intègres, à coups de poings, à coups de pieds. Apprendre, ça laisse souvent une peau marbrée.
   

   
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Lun 1 Mar 2021 - 23:35
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

Il était assis auprès d’elle et son cœur battait dans ses tempes. Son épaule droite le frôlait presque. Un instant Solal eut peur d’être trop proche, de ne pas mesurer où elle avait le droit d’être, comme ces êtres amputés d’âme qu’une vie sombre avait noyés. Est-ce qu’elle avait le droit d’être comme ça ? Son geste, plus tôt … elle ne voulait pas blesser, elle n’avait jamais voulu blesser, elle voulait seulement réparer. Réparer ce qui pouvait l’être, réparer ce qui ne pouvait pas l’être aussi, réparer tout ce qui était brisé.
La phrase de Magnus la glaça, comme un couperet invisible. Tout ce que je touche tombe en morceaux. Elle eut envie de demander pourquoi est-ce qu’il disait cela, mais elle savait n’en avoir pas le droit. Elle eut envie de lui répondre, lui, cet autre semblable à elle, cet étranger qu’elle connaissait, du bout des cils, du bout des vents, son pendant symétrique absurde.
Moi, Magnus, moi, j’essayais de tout réparer. De recoller tous les morceaux. Que les sombres craquements de verre qui recouvraient les jours trop durs deviennent des souvenirs pastel. Moi, Magnus, j’aurais voulu tout réparer, que le jour ne s’éteigne pas dans le cœur blanc de ceux qui respirent. Parce que tout ceux qui respirent ont droit à la lumière, et que je dois leur apporter. Moi, Magnus, je dois leur apporter, parce que je ne sais rien faire d’autre. Qu’au fond si je n’écoutais pas toutes ces voix dans la nuit triste, qui m’appelaient et me demandent, je ne saurais plus qui je suis. Moi, Magnus, j’ai tenté de tout réparer, et j’ai tant, si bien réussi, qu’aujourd’hui celui que j’aime tant n’a plus besoin de moi pour être.
Mais les mots ne sortaient pas, faute à l’alcool, faute à la chance. Parce que si tout était sorti alors les larmes auraient suivi.
Alors Sol secoua la tête, et les étoiles là se brouillèrent.
Faites-lui mes aveux
Portez mes voeux,
Fleurs écloses près d'elle,
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Que mon coeur nuit et jour
Languit d'amour!
Révélez à son âme
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Fanée!... hélas!
Ce sorcier, que Dieu damne
M'a porté malheur!
Je ne puis, sans qu'elle se fane
Toucher une fleur!...
La blonde eut un sourire fugace. « Faust. Acte III. » Et puis, avec cette malice entêtante de ceux qui parlent en même temps, elle dévisagea Magnus. Ses yeux profonds, sa mine trop claire. Et ce feu doux dans ses paupières qui semblait recueillir les astres.
Soudain Sol se sentit sotte. Là, avec sa jupe de velours bleu et son débardeur blanc comme neige. Qui était-elle, que faisait-elle, là, sur le trottoir d’une boîte, importunant un inconnu ? Elle allait partir. Elle devait partir. Alors, faisant mine de se lever, elle entendit sourdre la voix de son interlocuteur. Et ses mots lui vrillèrent le cœur.

Solal ne se leva pas. Solal ne partit pas. Solal resta là, le crâne trop vide, le cœur trop grand, à abîmer sur le trottoir les aiguilles vives de son ivresse.
« Je … »
Stop, Sol. Stop. Elle était là pour réparer, pas pour s’engouffrer tête première dans la déchirure de ce monde. Aussi le revers de sa main trouva-t-il la route de ses yeux, pour éviter à la perle claire qui avait rejoint ses cils blonds de rouler le long de sa joue.
« Tu ne m’as toujours pas dit comment tu allais … » remarqua-t-elle, son regard bleu éteint trop vide fixé dans les pavés du soir.
Et puis, parce qu’elle était soule, parce qu’elle était seule, mais puis aussi et puis surtout parce qu’elle voulait tout réparer, elle fit taire le vacarme de son cœur pour se tourner vers le grand brun.
« Est-ce-que … tu veux en parler ? »
Parce que les mots parfois ça apaise. Parce que les mots parfois ça soulage. Parce que les mots, parfois, ça suffit. Sol savait qu’elle ne suffirait pas, qu’elle n’avait jamais suffi. Mais son âme était bien trop grande et son oreille bien trop rusée pour ne pas accueillir les maux.
Elle ne le connaissait pas, elle ne savait rien de lui à part qu’il aimait Faust et bien moins la musique trop forte. Pourtant si elle pouvait panser, d’un sourire ou une discussion, cet homme qui lui disait tout cela ; qui lui proposait de son aide sans lui-même penser à ses plaies. Cet autre, dont le prénom était trop lourd à porter sur un si jeune corps.

Si elle pouvait faire au moins ça, sa nuit ne serait pas perdue.

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Ciarán Cearbhall
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Mar 2 Mar 2021 - 20:14
Je dessine à l'encre vide un désert

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Sourire fugace. En temps normal t’aurais ri, savouré la complicité qui se noue lorsqu’une référence est comprise, lorsque les mots se mêlent pas sur les mêmes lèvres mais dans la même sphère. Mais le son se bloque dans ta gorge – t’as trop peur de te sentir coupable, après. Elle a l’air douce, Solal. Elle aime les jolies choses et les choses qui font mal aussi, elle connaît Faust et elle connaît la peine singulière que cause l’amour que tu portes à quelqu’un quand il est mis à l’épreuve. Tu ne te fais pas confiance, ce serait trop facile de se noyer dans la tendresse craquelée qu’elle porte dans les yeux. Alors tu te tais, mais c’est déjà trop tard, t’as ouvert la boite de Pandore et le danger t’assaille, met tous tes sens en alerte. Ça contraste pas mal avec ton corps lourd, tes membres ankylosés.

Elle ne te regarde pas quand elle te fait remarquer que t’as toujours pas répondu à sa question. Et tu ne réponds toujours pas. Qu’est-ce que tu réponds à une étrangère qui te demande si ça va quand ton mal est si intime, si intrinsèquement lié à ton histoire ? Est-ce que tu vas lui raconter la manière dont t’as vu ton père basculer, perdre toute confiance en lui après le départ de ta mère ? Se noyer dans les regrets et le confort de sa maison ? Vous en avez jamais vraiment parlé parce qu’il se donnait beaucoup de mal pour faire bonne figure, mais tu sais qu’il n’a jamais aimé personne d’autre. Tu t’attendais à ce qu’il sombre, à ce qu’il se mette à trop boire ou à trop fumer mais c’aurait impliqué de faire quelque chose, de rester un peu vivant. Alors que quand tu rentrais après l’école, tu le trouvais au même endroit sur son fauteuil devant la télévision, dans la même position que le matin en partant. Vous mangiez en silence, des repas congelés ou commandés, alors tu comblais le vide parfois, quand ça devenait trop assourdissant de vacuité. Tu lui racontais tout, d’un coup. Des monologues insipides sur les cours de maths, sur Lily et Hugo qui avaient encore rompu, sur Natalie qui avait trouvé le courage de demander à ce qu’on l’appelle Nolan, désormais. T’osais pas ramener tes amis à la maison parce que t’avais peur de le déranger, et t’avais aussi peur de lui demander de t’emmener quand ils faisaient une soirée alors par la force des choses, on a arrêté de t’inviter. C’est peut-être pour ça que tu t’es accroché si vite à Iris. Elle te voyait, elle te faisait décoller du papier peint dans lequel tu t’étais encastré.

Et maintenant t’en es là, avec ton cœur en bandoulière et ta gueule triste. Tu sais pas quoi faire. Tu sais que t’en as déjà trop dit et tu veux pas faire le mec qui tease pour se taire ensuite, feindre le mystère. Mais il te faudrait la nuit, et la nuit ne t’appartient pas. Tu ne t’appartiens pas non plus, d’ailleurs. « Ma vie n’est pas très intéressante, tu sais. J’en fais des caisses mais en fait ça va. Je préfèrerais parler de toi. » C’est pas vraiment un mensonge, parce que ça fait longtemps que tu t’es persuadé que t’exagères tout, que tu te crées des problèmes là où y’en a pas. Que tu te complais dans ton malheur et que si tu te décidais à te sortir les doigts du cul pour faire des efforts et prendre un peu sur toi, ça irait mieux. Et puis t’as pas envie de la décevoir. Tant qu’elle ne connaît pas les détails de ce qui t’amène ici, il y a encore un petit espoir qu’elle te tienne en estime. Jusque-là, t’es un gars sympa qui s’assure qu’elle soit en sécurité, pas une épave rouillée qui repose au fond d’un océan de regrets. « Alors de quoi tu as voulu te distraire en venant ici ? » T’as failli lui demander ce qu’elle fuyait, mais t’as trop peur qu’elle te retourne la question, parce que toi tu fuis, de fait. Elle, elle attend. Ça semble si évident qu’elle attend quelque chose qui semble ne jamais arriver, et qu’elle est venue faire passer le temps pour que les aiguilles de l’espoir soient moins douloureuses. Elle a l’air d’avoir bu, aussi. Tu te dis que t’as pas assez bu, que t’es pas assez anesthésié, que dans le courage liquide que t’es venu chercher t’as pas encore trouvé la force d’y retourner.
   

   
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Mar 2 Mar 2021 - 23:28
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

Il avait cet air sur le visage, lorsqu’elle reposa la question. Comme si le monde l’avait brûlé, qu’il naviguait dans des eaux troubles, qu’il se noyait dans un verre d’eau. Magnus. Magnifique. Magnificence.
L’homme en face d’elle n’avait rien de magnificent. Dans ses yeux bleus, on ne pouvait lire que l’amer, et c’est l’amer qui choqua Sol. Comment, pourquoi, tant de tristesse dans un seul corps, tant de détresse dans une seule nuit, dans un corps qui n’avait vécu qu’une poignée d’années solaires ? Et puis, secouant la tête, elle sut combien elle avait tort. Car il y allait cette lutte muette, ce vertige sourd dans ses épaules, de celui qui portait le monde. Atlas. Il n’était pas Magnus, il était Atlas. Sur ses épaules la charge du monde, sur ses épaules la charge d’un monde, sur ses épaules la charge de son monde. Et c’était sans l’ombre d’un doute ce qu’elle verrait de plus magnificent ce soir-là.
Les luttes, les doutes, cette expression sur le visage qui disait toute l’incertitude, c’était quelque chose qui la touchait. Ce qu’il y avait de plus profondément humain, au fond.
Se mordillant la lèvre inférieure, elle souhaita que Milo soit là. C’était lui, d’habitude, qui l’écoutait parler d’elle-même, lui qui accueillait en plein soir la rébellion de son esprit au milieu des musiques trop fortes. Etendant la main devant elle, la djinn contempla d’un air vide cet espace creux entre ses doigts. Celui où venaient d’ordinaire se loger les doigts du zouwu. Pas de mains enlacées ce soir, et la blonde avec un air triste passa une main dans ses cheveux. Pour se donner contenance. Qu’on aille pas la prendre pour cette fille triste, désespérée, qui attendait comme idiote que son mec finisse par l’appeler.
Même si, au fond, c’est ce qu’elle était.
Lorsque Magnus lui répondit, elle chassa ces pensées d’un souffle. L’instant présent, Solal. L’ici et maintenant. Tu t’en es sortie jusqu’ici, avec tout ça. Alors il faut que tu continues. Aux mots détachés de l’humain qui se tenait à ses côtés, elle fronça ses deux sourcils blonds. Une citation de Doctor Who lui revint. Nine hundred years into time and space and I never met anyone who was not important. Elle envisagea un instant de ressortir ça à Magnus. Mais elle ne pouvait décemment pas lui avouer qu’elle était djinn. Comme elle ne pouvait pas, d’ailleurs, passer de Faust à Doctor Who en l’espace d’un battement de cils.
« Je te crois pas. » articula-t-elle seulement, regard toujours plongé devant elle. « Toutes les vies sont intéressantes. C’est pas parce que des gens ont réussi à te faire croire l’inverse qu’ils ont raison. »
Son ton était sec, abrupt, ou bien il faisait cet effet. Voix résonnant dedans son crâne comme un concerto d’inepties. Mais elle était qui, cette blonde soule, à donner des conseils philosophiques à ce gars qu’elle connaissait à peine, alors qu’elle-même bataillait avec les murs de son esprit ?

Sans vraiment trop savoir pourquoi, Solal avait envie d’insister, elle avait envie de savoir. Pas par curiosité malsaine, non. Pour avoir quelqu’un d’autre qu’elle à réparer. Parce que les autres, elle savait faire. Mais elle, sa détresse démutisée se heurtait à des parois blanches dans l’océan de son altruisme.
Seulement, elle était polie, Solal, un peu trop polie pour son bien. Alors au lieu d’insister, de poser toutes ces questions saintes qui brulaient la fleur de ses lèvres, elle eut un sourire désolé et répondit à cet autre, là, dont l’épaule presque touchait la sienne.
« Je sais pas si c’est vraiment distraire, le mot qu’il faudrait. J’ai suivi ma coloc, c’est tout. »
Mensonge. Mensonge savant, mensonge puissant, que ne goberait même pas une mouche. Mensonge facile, mensonge futile, qui donnait l’impression d’être vrai. Mensonge habile, mensonge débile, que personne ne questionnerait. Mensonge trop cru, mensonge qu’elle crut, Solal ne trompait personne.
Elle eut comme un rire silencieux.
« Désolée, c’est pas vrai. » Grande inspiration. Est-ce qu’elle allait vraiment faire ça, raconter sa vie à un inconnu qui soutenait déjà le monde ? … oui. Oui. Elle lui parlerait. Parce que Milo n’était pas là, parce que Chiara n’était pas là, parce que son frère n’était pas là, que la seule oreille à portée était celle de ce Magnus qui attendait les confidences. « Je … c’est un peu compliqué en ce moment, avec mon copain. Je crois que … je me suis dit que c’était pas grave, que je pouvais bien exister aussi dans les temps où il ne me regardait pas. »
Du doigt, elle poussa sur le sol une feuille morte abandonnée.
« Et je me rends compte que c’était faux. »
Alors seulement, elle releva les yeux et les planta comme un défi dans l’océan de ceux de Magnus. Il voulait parler d’elle ? C’était là le mieux qu’elle puisse faire. Elle n’était pas bonne pour parler. Elle n’était pas bonne pour écrire. Les mots, de manière générale, étaient l’apanage de son jumeau.
Elle se concentrait sur les maux.

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Mer 3 Mar 2021 - 21:36
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Rupture, dans la manière dont elle te parle. Elle devient plus brute, et tu combats l’envie de te recroqueviller. Même répondre à une question tu sais pas faire ? A force d’hésiter, de pas pouvoir prendre l’attention sur toi, de pas vouloir donner, tu agaces. Tu le sens. Toi aussi tu détestes quand quelqu’un vient te mettre quelque chose sous le nez pour refuser de t’en parler. C’est juste que tu ne sais pas par où commencer, tu ne veux pas de sa pitié et tu as peur de ce que tu pourrais lui dire. Chaque mot qui cherche à passer le seuil de tes lèvres est un coup de pinceau qui viendrait gâcher la peinture d’Iris. Tu sais comment ça sonne, quand t’en parles. Tu sais pour quoi ça la fait passer, et t’as pas envie de ça. Ce serait trop compliqué à expliquer, trop de contexte à replacer, trop de pourri à disséquer. Et ça n’a rien à faire dans les bras d’une si jolie fille. Pourtant, c’est comme si elle voyait à travers toi. Quand elle te dit que toutes les vies sont intéressantes t’as presque honte d’avoir dit l’inverse – elle semble être le genre de personne qui ne laisse pas les gens se déprécier en paix. Elle a l’air de porter un soleil en elle, Solal. Un soleil brûlant pour cautériser les plaies des écorchés vifs.

C’est encore à elle que tu dois rendre grâce de vous sortir de cette situation inconfortable, de ce silence, de ce no man’s land de confessions inavouées. Tu te sens respirer un peu mieux quand sa voix s’adoucit, même si tu sens le leurre, la saveur particulière du mensonge sur sa langue, le mensonge qu’on se raconte à soi-même. D’ailleurs elle se reprend vite, comme si elle l’avait senti aussi. Et parce que tu sens un bout d’elle se détacher pour s’écraser au sol, il y a un peu de toi qui la rejoint. Parce que tu connais si bien cet enfer sordide, tu sais ce que ça fait de se perdre dans quelqu’un, qu’il soit nuage ou marécage, tu sais ce que ça fait de ne pas pouvoir retrouver son chemin. De voir ses certitudes sur soi brisées. Si tu n’es pas en mesure de déduire les spécificités de sa situation, tout en toi veut lui crier que c’est pareil pour toi. Mais là, on parle pas de toi, Magnus, alors tu pourrais peut-être arrêter d’être égocentrique trois secondes ? Ou c’est trop te demander ? « Je te crois pas non plus. On est toujours quelqu’un en dehors des autres, même si on le perd parfois de vue. » T’es doué pour dire des trucs auxquels tu crois pas, tu sais parler, tu sais trouver les mots mais c’est plus compliqué quand tu dois les mettre en pratique. Toujours convaincu du bien fondé de ce que tu racontes lorsqu’il s’agit des autres mais assailli de doutes quand c’est pour ta pomme, est-ce qu’en plus d’être égoïste tu serais pas un peu hypocrite ? « Même si j’ai du mal à croire qu’on puisse ne pas te regarder » ça glisse de ta langue avant que tu aies pu le rattraper, parce qu’elle te regarde directement dans ses yeux et que quelque chose y brille qui te touche, qui t’accroche. Alors tu détournes le regard parce que t’es pas venu là pour ça, et t’as pas envie que ce soit ce qu’elle pense de toi.

Ton cœur bat vite – t’as l’impression d’avoir dit quelque chose de mal, mais les mots sont sortis, impossible de les rattraper et de les rapatrier dans ta gorge. Ils sont là-dehors, ils vont faire leur chemin et leur vie jusqu’à Sol. Il y a un pont tressé de fils d’or désormais entre tes lèvres et son oreille, un pont suspendu au-dessus du vide duquel il serait trop facile de basculer à ta perte. Plus pour masquer le palpitant qui cogne qu’autre chose, tu te décides à parler, toi aussi. Parce qu’elle l’a fait en premier et que tu peux pas prendre sans donner. « Je suis là parce que j’évite de retourner chez moi. Parce que je sais que si je revois ma copine, je vais me souvenir tout de suite de toutes les manières dont je la déçois. Et je sais pas si je peux l’encaisser sans craquer. » Ça ruisselle de sincérité, pourtant tu sais que les détails que tu évites soigneusement sont comme des bouts de verre plantés sous ton épiderme – ça fera mal de les laisser, ça fera mal de les retirer. T’es un peu coincé, alors tu restes là sans bouger, à côté de Solal, en espérant que le monde t’oublie. Au moins quelques heures de répit.
   

   
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Mer 3 Mar 2021 - 22:44
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

La sécheresse de ses paroles n’était qu’un écho magnanime à cette brûlure dans sa poitrine. Immédiatement après avoir parlé, Solal ouvrit la bouche pour s’excuser, mais son pardon resta suspendu. Là, entre l’ovale de ses lèvres et la vibration pulsatile de ses cordes vocales abimées.
Magnus, à côté, ne disait rien. Pourtant, elle sentit. Qu’elle avait été trop amère, trop directe dans ses paroles. Au lieu de lui faire face, l’humain se contenta de s’éteindre. Un peu plus. Comme s’il s’excusait, comme s’il s’en voulait, comme s’il n’était finalement qu’un figurant sur sa propre scène. Y avait comme cette souffrance muette de celui qui sait pas où se mettre, et ça la heurta. Intérieurement, Sol se maudit. Eh bien, ça ne suffisait pas que Milo soit mieux sans elle, non, il fallait en plus qu’elle remette à cet inconnu le nez dans ses contradictions. Elle voulut s’excuser mais impossible.
Pardon. Pardon de tout prendre pour acquis, de croire que ce qui est là un instant rayonnera pour l’éternité. Pardon d’avoir pas su aimer Milo de la manière qu’elle aurait dû. Pardon de morigéner cet inconnu sur un trottoir des plus minables. Pardon. Pardon de ne pas faire assez, de ne jamais être assez, pour que ceux qu’elle tenait auprès d’elle soient toujours en sécurité. Pardon de ne pas être celle qu’elle aspirait, de ne pas remplir de lumière l’intensité de chaque instant. Pardon. Pardon. Pardon.
Heureusement, il répondit pas. Pardon. Il se contenta de respirer, de sentir l’air dans ses poumons, pour exister à côté d’elle. Pardon d’avoir pas senti la pure beauté que ce simple geste engendrait. Elle qui n’en avait pas besoin, elle oubliait parfois, souvent, combien cet air était précieux. Combien la vie était fragile, qu’elle s’effaçait en un instant. Pardon, Magnus. Pardon.
Les mots tranquilles du brun chevalier semblèrent ne pas tenir rigueur de cet emportement fugace. Ils la transpercèrent comme si elle n’était que de papier. Pardon.
Peut-être que Solal n’était que de papier, finalement. Peut-être qu’elle n’était qu’une feuille, qu’un écran blanc, sur lequel venait se graver ce que les autres attendaient d’elle. Ombres chinoises d’une vie trop dure si elle n’avait pas été cela. Peut-être qu’elle s’était voulue ainsi, au fond, qu’elle s’était voulue malléable pour que chacun puisse prendre appui sur la solidité de son dos. Ce même dos qui ployait désormais sous les regrets, sous les maladresses, sous les excuses. Pardon.
Le compliment, dit avec une fébrilité qui aussitôt se regretta, tira des lèvres de la blonde un premier véritable sourire. Il était si désarmant de simplicité, d’honnêteté, de spontanéité. Comment aurait-elle pu en tenir la moindre rigueur ? Aussitôt Magnus tourna les yeux, lui aussi demandant pardon. Pardon d’avoir osé, pardon d’avoir dragué, peut-être. Elle lui pardonnerait volontiers.
Avec délicatesse, la djinn retombant sur la terre posa une main un peu fraîche sur l’épaule de son interlocuteur, allégeant de ce poids réel la masse invisible du tourment.
« T’es gentil, Magnus. »
Pardon qu’on ne te le dise pas assez. Pardon si je t’ai rabroué. Pardon, Magnus. Pardon.

Et puis, sereine, elle écouta de cet éphémère personnage sortir la cause de son fardeau. Pardon, Magnus. Pardon d’avoir déblatéré sur sa propre peine alors qu’il avait déjà la sienne. Une simple pression des doigts, pour témoigner sa sympathie. Elle ne pouvait guère en dire plus sans se confondre dans les excuses ; au milieu des excuses, les larmes, que la blonde déterminée tenait à ne pas faire couler.
Un instant elle envisagea de passer un bras autour de ses épaules, d’attirer son front à ses lèvres et de donner à cette âme singulière l’espace qu’il fallait pour pleurer. Mais, aussi ivre soit-elle, jamais elle n’aurait osé. Ils se parlaient depuis 5 minutes, se connaissaient si peu encore, jamais elle n’aurait osé ; et pourtant elle s’excusa presque des yeux, de ne pouvoir libérer cela. Pardon.
Il y avait tant de questions à poser, qui se pressaient entre ses lèvres, que jamais elle n’aurait le temps. Aussi se releva-t-elle, vacillante, tendant une main à son comparse, et posa la seule qui comptait :
« Ça te dirait qu’on aille marcher, tranquillement ? Je trouve qu’il y a beaucoup de bruit … » Elle sourit. « J’habite pas très loin, si tu veux. »
Instantanément elle rougit. N’importe quoi, Sol, vraiment. Inviter un gars à peine rencontré sur le trottoir d’une vieille boite de nuit, sans l’assentiment de Chiara, sans même avoir pu s’assurer qu’il n’était pas au fond qu’un psychopathe tueur en série qui collectionnait ses victimes. Il y avait beau n’y avoir aucune arrière-pensée, elle se mordit doucement la lèvre. Pardon d’avoir proposé, Magnus, pardon. Qu’est-ce qu’il allait pouvoir penser, qu’est-ce qu’il croirait qu’elle proposait ?
Mais lorsque l’autre saisit sa main, avec ce regard dans la face, elle sut qu’elle se méprenait. Encore. Pardon d’avoir cru ça de toi, Magnus.
Quelques pas à l’allure tranquille, et enfin jaillit de ses lèvres la vraie question qui lui plaisait.
« Elle s’appelle comment, ta copine ? »
Pardon de te prendre ton Magnus, même pour le temps d’une soirée, murmura-t-elle silencieusement. Pardon Chiara, de t’abandonner à danser, mais tu es plus à l’aise que moi. Pardon Milo, d’être trop maladroite pour t’aimer correctement. Pardon Père, pour ne pas savoir écouter, remettre en question les certitudes que j’ai mis une vie à bâtir. Pardon Sören. Pardon Atla. Pardon Magnus, de t’entraîner loin des pavés, là où la houle pourra nous prendre et nous emmener parmi les cimes.
Pardon. Pardon. Pardon.

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Jeu 4 Mar 2021 - 22:29
Je dessine à l'encre vide un désert

“High off of love drunk from my hate
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She resuscitates me, she fucking hates me”

   

   
T’es gentil, Magnus, elle te dit. On te l’a souvent dit. Mais dans sa bouche à elle ça sonne pas comme une insulte. Jusque-là t’as pensé que c’était un tort, une faille. Y’a qu’à voir le rictus sur ses lèvres d’Iris quand elle finit par soupirer « t’es trop gentil », trop gentil pour ton propre bien. Tu sais pas être moqueur, cruel. T’es pas programmé pour. Et quand t’essaies ça fait pas juste, pas naturel. Tu sais pas doser, t’es mal à l’aise. T’as toujours pensé que la gentillesse se perd, de toute manière. Que l’heure est à la survie et que les gens se marchent les uns sur les autres parce qu’il faut être le dernier debout, et que statistiquement ceux qui durent le plus longtemps dans ce cirque c’est ceux qui bouffent les autres. Tu te dis que c’est dommage. Quel est l’intérêt d’être ici si c’est chacun pour sa gueule ? C’est peut-être pour ça que tu te barres pas quand ça devient moche, quand ça devient dégueulasse et que plus personne n’est heureux. Parce que t’essaies de donner même quand t’as plus rien, parce que tu veux pas abandonner, pas quitter la partie sans te battre, et parce que tu comprends pas comment le monde peut continuer de tourner sans espoir. Y’a que ça qui tient. Un fil ténu qui te relie à tout quand t’as l’impression de te sentir partir. Un fil qui te relie à Iris et au futur que t’imaginais pour vous deux, un futur auquel tu te raccroches désespérément ; des volutes de fumée que t’arrives plus à attraper dans tes poings.

Tu te sens plus proche d’elle, maintenant que t’as craché le morceau, que vous avez tous les deux vomi le poison. Une partie, du moins. Le poison de la solitude et de l’impuissance qui vous prend aux tripes beaucoup trop fort. Il y a tant à dire, t’aimerais qu’elle continue à parler, tu te surprends aussi à vouloir essayer, à construire tant bien que mal des structures de phrase, enchaîner des mots et les arranger comme un architecte pour enfin bâtir un peu de réconfort. Un refuge pour elle, un refuge pour toi aussi. Mais t’es pas architecte, t’es juste un gars paumé sur le trottoir d’une boîte de nuit un peu louche. Quand elle se relève tu fais le deuil de tout ça – t’étais pas assez pour la faire rester, t’es même pas sûr d’avoir rempli ta mission – mais au moins t’as essayé. T’as plus d’excuse pour ne pas rentrer maintenant. Mais elle te tend la main, et tu clignes des yeux. Aller chez elle ? Les implications de tout ça te font vriller la tête, et t’as même honte d’y penser. Le feu dans ses joues fait écho à celui qui brûle dans tes yeux, et tu sais qu’elle ne te propose pas son lit. C’est elle, l’architecte. C’est elle qui construit le refuge, pour vous deux.

T’es hésitant quand tu places ta main dans la sienne, mais tu le caches bien. Tu ne le sais pas encore mais ce contact-là scelle ton destin. La chaleur de sa paume changera ta vie – pantin de bois deviendra un vrai petit garçon, enfin. En attendant tu marches à ses côtés, en silence, chaque pas plus coupable que le précédent alors que tu t’éloignes de votre appartement dans la direction opposée. T’imagines Iris tempêter, tu sais qu’elle va pleurer quand tu rentreras et tu sais ce qui se passe quand elle pleure. T’as jamais aimé faire du mal aux filles, Magnus. Mais à vouloir trop bien faire on finit souvent six pieds sous terre. « Iris. Elle s’appelle Iris. » Son prénom roule sur ta langue comme une goutte d’eau salée. Elle est entre vous désormais, elle est là, elle marche à côté de toi et elle te regarde comme un spectre. Elle tente de t’attraper le bras et de te détourner de Sol ; sa prise laisse sur ta peau des traces grises de remords. « Ça fait des années qu’on est ensemble, on s’est connus juste avant de terminer le lycée. Elle est… Y’a personne d’autre comme elle. » Une boule se forme dans ta gorge. Iris est tant de choses, une œuvre d’art de tous médias, faite d’aquarelle et de barbelés. Avec le temps, t’as appris à t’y laisser écorcher.

Tu tournes la tête vers Solal pour la regarder, un peu trop vite, un peu trop fort, et ton corps va un peu trop loin. Tu écartes ton bras quand il la frôle, ne pas prendre de risques, pour ne pas que le marbrage sur ton corps ne progresse, pour ne pas sentir le fantôme d’Iris autour de ton cou. « Mais ça fait du bien de marcher, ça faisait longtemps » tu susurres en laissant l’air pénétrer tes poumons. Tu te rends compte qu’avant ça, ça faisait des jours que t’étais pas sorti. La dernière fois, c’était au supermarché pour les olives. Tu sais que tu devras t’expliquer auprès du doyen de la fac à un moment donné. Mais là, la nuit t’enveloppe et te berce, la lune se reflète sur les cheveux de Sol et t’as l’impression de respirer. Tu sais pas pourquoi ça te frappe, pourquoi t’en as conscience juste là. Peut-être la douceur du silence, peut-être l’air frais. Peut-être l’extrait de liberté.
   

   
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Jeu 4 Mar 2021 - 23:24
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Sol x Magnus

On ne sait jamais, à l’avance, quand les gens changeront votre vie. Si on savait, si on pouvait savoir, au premier regard, au premier rire, tout l’impact qu’ils auraient sur nous … est-ce qu’on ferait différemment ? Est-ce qu’on leur tendrait la main quand même, est-ce qu’on discuterait avec eux ? Ou bien, rétrospectivement, est-ce qu’on passerait notre chemin, avec un regard un peu triste, est-ce qu’on laisserait couler le temps comme sur les plaies des larmes vides ? Si Solal avait su, ce soir-là, combien Magnus la bousculerait, combien Magnus la chatouillerait, combien Magnus la condamnerait, aussi, est-ce qu’elle aurait agi de même ?
Oui. Cent fois oui. Mille fois oui. Oui. Oui, elle aurait agi de même. Parce que dans sa paume la main chaude et sèche de ce nouvel ami, et, comme chevillés dans ses yeux, les deux iris couleur du ciel, ne faisaient que l’appeler encore, ne faisaient que l’emmener encore. Chaque pas délivrant du silence, chaque pas délivrant du poids lourd du quotidien sur les omoplates, chaque pas emmenant plus loin, plus haut. Leurs doigts s’étaient entremêlés un instant, tout brièvement, là où Milo n’avait laissé que du vide. La djinn se mordit la lèvre, à l’idée de trahir son amour. Mais que pouvait-il dire, lui, l’absent, le muet, le silencieux, lui qui laissait son écran vide, si Sol avait envie d’aider ? Si elle n’était pas là pour lui, et qu’au lieu de juste danser elle pouvait aider quelqu’un d’autre ?
Pardon, Milo. Pardon. Il paraît qu’on me voit même lorsque tu n’es pas là.
Iris. Un simple hochement de tête, et dans son crâne moins en moins soûl s’élevèrent les notes efficaces de la chanson des Goo goo Dolls.
And I'd give up forever to touch you
'Cause I know that you feel me somehow
You're the closest to heaven that I'll ever be
And I don't want to go home right now

And all I can taste is this moment
And all I can breathe is your life
'Cause sooner or later it's over
I just don't want to miss you tonight
La tête dansant comme un jukebox, Sol ne se sentait plus vraiment ivre. Juste … écrasée. Ecrasée par tout ce qu’elle savait, tout ce qu’on lui avait appris, et qu’elle ne savait appliquer. Ecrasée par ses amours ratées, par sa solitude défrichée, écrasée par l’envie enfin, de cet amour qu’elle attendait pour juste faire vibrer son portable.
Personne ne ressemble à personne.
Iris était Iris. Magnus était Magnus. Sol était Sol. Et, avec un sourire serein, tandis que son compagnon de soirée vantait les mérites de la marche, celle-ci leva de nouveau la voix.

« Et … est-ce-que tu es heureux quand tu es avec elle ? »
Est-ce qu’on pose ce genre de questions, Sol ? Non. Certainement que non. Mais elle avait besoin de savoir. Est-ce-que Magnus était heureux avec Iris ? Est-ce-que Milo était heureux avec Solal ? Est-ce-que Chiara était heureuse au cœur du bruit ? Est-ce qu’Altaïr était heureux, là dans la nuit ?
Un autre soir, elle aurait rougi, mais Magnus ne rougissait pas. Magnus ne la regardait pas comme tous les autres dévisageaient. Il y avait cette fêlure en lui d’où s’échappait toute cette lumière. Une porte derrière laquelle il avait claquemuré un cerf-volant blanc, en espérant qu’on ne le voie pas. En espérant que l’on oublie. En tendant l’oreille comme il faut, Solal pouvait l’entendre frapper. Toc toc.
« Pardon … je suis un peu trop intrusive, parfois. » Embarras presque à demi feint. « T’es pas obligé de me répondre, à moi, mais pose toi la question. C’est important. »
Est-ce-que tu es heureux, Magnus ?
Toc toc. Les voiles claires qui cognaient, qui appelaient, qui secouaient, qui ne la laisseraient pas indemne. Elle se brulerait, elle le savait, elle se ferait mal et rien n’irait.
And I don't want the world to see me
'Cause I don't think that they'd understand
When everything's made to be broken
I just want you to know who I am
Si elle avait su, si elle avait pu savoir, là où ses pas lourds la mèneraient, marchant aux côtés de Magnus, est-ce qu’elle aurait fait autrement ? Non. Probablement pas, non. Sans doute pas. Sans doute qu’elle le referait, encore, encore. Juste pour sentir tout doucement la peur du sommeil quitter l’autre, et ses yeux redevenir azur à mesure que la porte s’ouvrait. Juste pour voir le cerf-volant qui enfin explosait au monde en projetant des rayons feules.
« T’as le droit, tu sais. »
Tout le monde a le droit d’être heureux.

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Ven 5 Mar 2021 - 20:27
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Vous marchez en silence pendant quelques secondes, et tu glisses tes mains dans les poches de ton jean. On pourrait croire que c’est facile – pourtant tu es fait de plomb, ce soir. Des jambes jusqu’aux calibres 45 des souvenirs qui te vrillent le crâne. Bang bang, Iris qui danse. Bang bang, un verre de vin renversé. Bang bang, la tête qui tourne. Bang bang, deux nuances de rouge sur la moquette. Est-ce que t’es heureux, Magnus ? Tu ris un peu trop vite, t’es un peu trop nerveux. C’est le rhum qui te monte à la tête. T’aimerais avoir plus de contrôle mais t’arrives pas à retenir tes zygomatiques. Y’a quelque chose de drôle dans la question, comme si c’était la chose la plus ridicule qu’on t’ait jamais demandé. La réponse devrait être évidente. Tu le dois à toutes ces années passées ensemble et à tout ce qu’elle a fait pour toi, mais ça veut pas sortir. Et déjà Solal bat en retraite, Solal délicate, Solal enrobée de bonnes intentions, Solal incisive, aussi. « J’ai pas l’air d’être heureux ? » Tu poses vraiment des questions con, Magnus. Non t’as pas l’air heureux. Tu marches bizarrement et tu peux pas blâmer le rhum, cette fois. T’as des cernes noires jusqu’aux oreilles et la croûte de ta coupure sur la paume droite s’est pas encore bien formée, t’as les mains un peu plus rouges que d’habitude mais tu mets ça sur le compte du froid. Personne n’a l’air heureux, ici. Pourtant, ça a pas toujours été comme ça. « Est-ce qu’on peut vraiment être heureux tout le temps ? Je me pose souvent la question. » Tu soupires, en évitant le regard de ta compagne de fortune. T’es pas complètement barré, tu sais bien que y’a quelque chose qui va pas dans la manière que vous avez d’être ensemble, Iris et toi. Et le problème c’est qu’elle est intégrale à ton quotidien, t’as le privilège de te réveiller avec elle et d’essayer de la prendre dans tes bras avant de dormir. Alors quand le silence dure, quand le vent hurle dans tes oreilles, ça fait le tour du cadran et ça ne laisse de la place à rien d’autre. Elle est inévitable.

Mais il y a encore des moments. Puisque tu dors plus la nuit tu la regardes, t’écoutes son souffle, tu te composes ta propre mélodie au rythme de son cœur qui bat et de ce qu’elle murmure dans une semi-inconscience. C’est paisible, la nuit, c’est ça que tu préfères. T’aimerais que vous vous parliez un peu plus avant qu’elle sombre mais parfois tu ne le mérites pas. Tu dois réfléchir à tes actions, tu feras mieux demain. Et peut-être que demain, tu seras heureux. « Je crois que je préfère être malheureux de temps en temps plutôt que d’être seul. Et puis, c’est temporaire. Un de ces quatre je vais bien réussir à faire ce qu’il faut pour que ça marche. Pour qu’on redevienne… Comme avant. » Avant, c’est devenu ta bouée de sauvetage, ton compas dans la tempête. T’essaies désespérément de recréer ce qui n’existe plus, t’as même coupé tes cheveux pareil que quand tu l’as rencontrée, tu mets des fringues qui ne te vont plus. Et puis tu veux pas admettre que peut-être tu t’es gourré, aussi. Que peut-être tu avais tort, tu peux pas te dire que vous avez vécu tout ça pour en arriver là. Tu peux pas abandonner maintenant, il faut forcément que ça rime à quelque chose.

T’as toujours été un peu naïf, Magnus. T’avais de grands rêves d’amour, tu voulais quelqu’un avec qui crever, à prendre ou à laisser. La passion ça t’a jamais fait peur. La passion, ça justifie tout. C’est pour ça que tu rationalises, tu te dis que c’est sa manière à elle de t’aimer. Que t’as déjà de la chance qu’elle t’ait choisi parmi tous les autres. Que tu préfères qu’elle te jette contre la bibliothèque plutôt qu’elle t’ignore. « Et toi alors, t’es heureuse ? D’habitude, je veux dire. Pas ce soir particulièrement. » Parce que tu sais qu’on a pas ces yeux là quand on est heureux. On tend pas la main avec tant de grâce. On est pas si sensible à la douleur des autres quand on virevolte sur d’autres nuages – et celle de Magnus se reflète dans les yeux de Sol comme un miroir craquelé. Et les bouts de verre se ressemblent et s’assemblent un peu trop bien.
   

   
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Ven 5 Mar 2021 - 22:15
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Sol x Magnus

Non, Magnus, t’as pas l’air heureux. J’aimerais le croire, j’aimerais te croire, j’aimerais y croire, mais impossible. Y a eu cet ourlet sur ta lèvre quand t’as prononcé son prénom. Y a ce ton bleu de mélancolie dès que tu évoques votre histoire. Et y a tes cernes, Magnus, y a tes yeux, qui crient à toute la face du monde combien t’as besoin qu’on t’écoute. Non, Magnus, t’as pas l’air heureux, mais c’est pas grave, je te le promets, c’est pas grave de pas être heureux. Parce que si tu n’es pas heureux, tu as du chemin à parcourir, tu as des montagnes à gravir et des nuages à embrasser. Autant la douleur nous fait trouver des mots censés, autant le bonheur ne fait que sonner des mots qui ne servent qu’à étreindre. Je suis désolée, j’aimerais que tu sois heureux Magnus, j’aimerais vraiment, vraiment que tu sois heureux, que ton sourire ait l’air moins sale et que ton visage s’apaise, que t’ouvre la porte au fond de tes côtes derrière laquelle bat ton envie, pulse la vie, s’envole enfin de cette cage les pulsations folles de l’ennui pour aller trouver le meilleur. Mais impossible. C’est fermé. Double tour. J’ai pas la clé. J’aimerais, vraiment. Mais j’ai pas la clé. J’ai aucune clé. Je ne suis qu’un trousseau trop vide qu’on a chargé d’ouvrir des portes sur cette vie sans lui dire que ça la tuerait.
Sol ne dit rien de tout cela. Dans le cercueil de ses pensées, rien du jour ne pouvait percer. Elle se contenta d’effleurer sans le vouloir la main droite de sa main gauche, le bras de l’autre d’un sourd frisson. Ecoute, Sol. Ecoute ce qu’il dit, au lieu de plaquer sur le monde ces constructions prédéfinies que tu as bâties pour toi-même.
Comme avant.
Deux mots, trois syllabes, qui l’anéantirent et la brulèrent. Comme avant. Avant quoi ? Qu’est-ce que l’on met dans cet avant ? Avant qu’on découvre les failles ? Avant qu’on voie, derrière le rire, la purulence de l’âme humaine ? Avant qu’on se laisse engloutir par un quotidien qui ne va pas, qu’on oublie de tirer la chasse et fasse l’amour sans y penser, ou en pensant à quelqu’un d’autre ? Avant quoi ? Avant quoi ? C’était quoi l’évènement, c’était quoi le déclencheur, c’était quoi la rupture qui séparait l’avant de l’après ? Avant quoi, Magnus ? Avant la nuit, avant le jour, avant les cris et les sanglots ? Avant la houle, avant les vagues, avant le lever du soleil ? Avant le labyrinthe, avant le marasme, avant l’absurdité ? Avant qu’on s’enferme, qu’on se questionne, et que chacune s’assaille en lui-même d’un flot de pensées bleues et brunes ? Avant quoi, Magnus ? Avant que l’amour devienne haine, avant que la joie devienne violence et la passion indifférence ?
Encore une fois, des mots trop lourds, des mots trop graves, des mots qui ne pouvaient franchir la barrière rosée de ses lèvres. Alors, quand le langage échouait et que la voix faisait défaut, Solal réagit comme toujours. D’un geste à demi-embrumé, elle saisit la main de Magnus et la pressa contre sa paume. Contact léger, serein et triste comme tous ces mots vides de sens ; qu’elle ne pouvait pas décemment jeter au visage de cet étranger.
Au fond, était-il toujours étranger ? En une poignée de minutes creuses, elle lui redemandait déjà s’il était heureux. Magnus. Non. Magnus n’était pas heureux. Ca crevait les yeux, ça crevait le cœur. Et l’halogène de la nuit froide ne pouvait que confirmer cela.
La djinn eut un frisson glacé, quand une bourrasque de vent vint se glisser sous sa jupe bleue.

« Av … » Elle allait demander avant quoi quand la phrase de l’autre commença. Alors, patiente, elle laissa finir. Parce qu’on lui avait appris à écouter, à écouter avant de parler, et parfois à ne pas parler. Parce que sur sa langue volubile traînaient souvent les mots des autres et que les siens, trop maladroits, restaient perclus dans sa poitrine.
T’es heureuse ?
La question qu’elle ne se posait jamais, qu’elle ne voulait pas se poser. Parce que la réponse ne l’intéressait pas. Sol se moquait bien d’être heureuse. Elle était heureuse quand son entourage était heureux, quand ses amis étaient heureux, quand tout le monde lui souriait et était en sécurité. Oui, ça lui suffisait, ça lui avait toujours suffi. Pas besoin de penser plus loin, de réfléchir à l’amertume des soirs de plus contre son palais. Sol était heureuse, parce qu’alentour les gens étaient heureux, parce qu’elle s’efforçait autour d’elle de rendre tous les autres heureux. Que c’était de cette quête éternelle, de cette mission pure et secrète, qu’elle tenait sa félicité.
C’était ce qu’elle faisait depuis qu’elle était née. C’était ce qu’elle faisait ce soir.
« Oui. » répondit-elle, tout simplement. « Oui, je suis heureuse. Je ne sais pas faire autrement. »
Soudain il sembla que la nuit avait endossé d’autres couleurs. Oui, elle était heureuse. Au fond, même la douleur qu’elle ressentait n’était qu’une démonstration simple de ce fait rond, inaliénable : elle était en vie. Là, ce soir, la veille, le lendemain, Solal était vivante. Vivante. Heureuse. Heureuse parce qu’elle rendait heureux. Heureuse parce qu’elle rendrait heureux, devrait-elle en perdre son souffle dans le vertige des lendemains.
Cette pensée la rassénéra. Le vent de la fin de l’été apporta les couleurs pastel du temps qu’elle passait à trembler.
« Je ne connais pas Iris … »  débuta la blonde. « … d’ailleurs, je ne te connais pas toi non plus. Mais je crois que parfois, même quand on fait tout ce qu’il faut, ça ne suffit pas. Quand on en arrive à s’excuser de ce qu’on est, de ce qu’on a envie d’être, je crois qu’il faut savoir freiner. »
Et bien sûr, Solal, grande sage parmi les siècles, avait toutes les connaissances et l’expérience requise pour pouvoir dispenser à un jeune homme visiblement mal à l’aise dans sa propre peau ce genre de conseils avisés. Non. Elle n’avait aucune leçon à donner, et elle le savait. Pourtant tout coulait de sa bouche comme un torrent d’idées trop sales.
« On passe tout notre temps à se dire qu’on est trop. Qu’on est pas assez. Que c’était mieux avant, que ce sera mieux après. Je veux dire … tu crois pas que chacun a le droit d’être en paix avec ce qu’il est ? » conclut-elle, plantant ses prunelles azuréennes dans la prison au bleu d’acier de son interlocuteur.
Elle n’avait pas lâché sa main.

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Sam 6 Mar 2021 - 22:58
Je dessine à l'encre vide un désert

“High off of love drunk from my hate
It's like I'm huffing paint and I love her the more I suffer
I suffocate and right before I'm about to drown
She resuscitates me, she fucking hates me”

   

   
Tu la regardes avec attention, incertain de pourquoi la réponse t’importe autant. Peut-être que t’es désespéré de savoir si elle a aussi mal que toi, parce que si c’est le cas alors tu seras moins seul. Quand elle te répond que oui, elle est heureuse, t’es presque déçu et immédiatement tu as honte de toi. T’as honte d’avoir supposé aussi, honte d’avoir projeté tes propres peines sur elle. Tu sais qu’elle ne te ment pas, elle n’est pas faite du même bois que toi, elle assumera ce qui se passe à l’intérieur d’elle. La manière dont elle te dit qu’elle ne sait pas faire autrement te semble injuste, comme s’il y avait un vernis à gratter, mais tu n’insisteras pas. Tu as peur de te gourrer encore une fois, de te sentir tellement seul qu’à force tu vois le mal partout. T’as pas envie d’être le gars qui souhaite le malheur des autres juste pour que quelqu’un te comprenne. Ta vision est biaisée depuis le début, tu pensais que vous étiez deux morceaux brisés du même vitrail mais c’est faux – t’aurais dû le savoir. Toutes les pièces sont à toi, et c’est elle qui les colore.

Elle a l’air de te connaître, pourtant. Elle semble deviner quelque chose, toucher du doigt les fêlures. Elle parle comme si elle était là depuis des années, et t’arrives pas à comprendre pourquoi elle s’intéresse à ton cas, pourquoi ça lui importe que tu saches freiner, pourquoi elle se préoccupe de savoir si tu vas dans le mur ou pas. T’es abasourdi, un peu. Soufflé de la manière avec laquelle elle tire sur le fil pour te ramener dans le monde des vivants, Orphée à ton Eurydice. Si elle se retourne tout volera en éclats, mais la nuit t’ouvre grand les bras. « Quelle sagesse, dis-moi. » Tu ris un peu, c’est un rire sincère, ta gorge est pas habituée. Elle est radieuse, lumineuse et l’œil brillant d’intelligence, tu ne sais pas trop pourquoi sa main est dans la tienne mais tu as décidé de la laisser guider. Peut-être qu’elle n’est pas vraiment là, après tout. C’est peut-être ta conscience, un fragment de ton imagination, un ange gardien qui a adopté une forme humaine pour naviguer parmi les mortels sans les aveugler. Ça rend sa main moins difficile à tenir – tu te sens moins coupable de tant apprécier le contact de la peau de quelqu’un d’autre. « Tu as raison en théorie. Mais je crois qu’en pratique c’est plus compliqué que ça. T’as envie d’être la meilleure version de toi-même pour l’autre, c’est naturel, je crois. » Est-ce que ça l’est ? Tu ne sais plus. Ça fait longtemps que tu ne te poses plus la question, c’est plus confortable, ça t’évite de remarquer les anomalies, les choses qui ne se font pas. La meilleure version de toi-même. C’est un truc qu’Iris t’a dit une fois. Si tu l’aimais, alors tu travaillerais pour être la meilleure version de toi-même pour elle, parce que c’est ça qu’elle mérite.

T’as pas bronché, à l’époque, ça semblait sensé de la manière dont elle le disait. Et t’étais certain de l’aimer, alors t’allais certainement pas discuter ou prendre le risque de l’en faire douter. Au fond, t’es même plus certain de savoir qui tu es, entre les versions de toi que tu as créées pour lui plaire et celles que tu as dû détruire, sacrifier. Trop, pas assez… Finalement est-ce que tu saurais dire ce que tu es ? Tu as perdu quelque chose de toi en elle, et tu as toujours pensé que le jeu en valait la chandelle. « Si personne ne faisait de compromis par souci d’être en paix avec ce qu’on est, il n’y aurait pas de relation possible. Il y a toujours des efforts à faire, non ? » T’as l’air sûr de toi pourtant ta question est sincère. T’aimerais que Solal sache. T’aimerais qu’elle puisse lire en toi sans que tu aies à lui raconter – un désir qui ne fait que contraster avec celui de se cacher à tout prix, ne pas lui faire pitié, ne pas se plaindre et ne pas renvoyer la mauvaise image d’Iris. Après tout si t’en es là, c’est que tu le veux bien, non ? Les compromis et les sacrifices, t’es heureux de les faire, t’as ce que tu veux, tu fais ce qu’il faut pour qu’elle reste. Ce serait quand même le comble de la blâmer pour tes travers. Tu te poses trop de questions, Magnus. T’es quand même au summum de l’ingratitude. Avec tout ça, tu ne remarques même pas que Sol s’est arrêtée – devant la porte de ton destin, tu viens d’arriver.
   

   
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