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Sol Delacroix
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Faceclaim : Blake Lively
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Jeu 18 Mar 2021 - 8:38
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

1, 2, 3, soleil.
Magnus est toujours dans son dos, elle ne peut qu’imaginer son visage et ses traits flous dans la pénombre prononcée. Elle ne peut que sentir sa présence, assise au bord d’un gouffre vide dans lequel elle est déjà tombée.
Sa remarque sur les jeux de cartes tire un faible sourire à la blonde, elle susurre une réponse lâche.
« Dommage … je suis imbattable au kem’s. »
Mais le kem’s ne se joue pas à deux. Il y a tant d’autres choses qui se font à deux. La blonde sent le corps de Magnus qui se rapproche dans son dos, et la voix soudainement enrouée de lui qui se tient derrière elle. Ne pas se retourner. Telle Orphée et son Eurydice, elle ramène Milo des enfers, ressort son couple du chaos où son ivresse l’avait plongé. Ne pas se retourner. 1, 2, 3, soleil. Elle est face au mur mais elle ne le voit pas, et dans son dos les ombres bougent, elle est face au mur, un mur invisible et indestructible qu’elle dresse chaque instant un peu plus comme un rempart de magnésite.
Sol retient son souffle doucement. Au bord du lit, au bord du vide, elle ne doit pas se retourner. Elle sent cette chaleur dans son dos, et chaque cellule de sa peau lui hurle qu’elle en a besoin. Oui. Touche-moi. Caresse-moi. Efface-moi et reconstruis-moi. Tes mains me sont indispensables et tes lèvres m’appellent à nouveau.
1, 2, 3, soleil. Sa nuque désormais découverte accueille avec excitation le frisson d’une langue tendue. Le souffle chaud de Magnus sur sa nuque désormais humide. Sa main si douce et trop solide sur la peau de ses avant-bras. Sol prise dans un piège impossible. Si elle se retourne, si elle lui rend, elle sait que ça détruira tout et que demain matin à l’aube elle ne pourra plus le regarder sans avoir cette envie furieuse de pleurer toutes ces larmes vives. Et pourtant … pourtant tout hurle, pourtant tout crie, chaque parcelle de sa peau réclame, encore cette main, encore cette langue, encore de lui, encore. Impossible de se souvenir la dernière fois qu’elle a désiré aussi fort. Sauf qu’elle ne désire jamais pour elle-même, Solal, elle est là pour le bien des autres. Alors est-ce qu’elle devra céder, ou est-ce qu’elle devra écouter, ou est-ce qu’elle devra écourter ?

« Et toi … qu’est-ce-que tu veux ? »
Sa voix n’est plus qu’un souffle d’air, même pas de voisement, déplacement sombre dans la pièce. Un minuscule filet de voix pour éviter les papillons. A défaut de se retourner, parce qu’elle ne peut se retourner, si elle se retourne elle tombera alors qu’elle est déjà tombée.
1, 2, 3, soleil. Sauf que ça n’a plus rien d’un jeu. C’est elle qui doit se retourner pourtant elle ne peut plus bouger. Qui sait ce qui arrivera si elle bouge, le frisson de ses cheveux clairs, ce qu’il a réveillé en elle, dans son ventre, dans sa poitrine, tout bat trop fort, prend trop de place, elle ne sait même plus où elle est. Qui sait ce qui arrivera si elle bouge, avec tout ce désir comprimé qui sautera vers d’autres plafonds comme un vieux bouchon de champagne. Qui sait ce qui arrivera si elle bouge, Magnus est si proche dans son dos, ces lèvres qu’elle pourrait embrasser, cette peau tout entière qu’elle voudrait, qu’elle ne pourrait pas découvrir.
« Tu voudrais vraiment voir un film ? »
Un pauvre rire trop étranglé. Elle sait qu’il va dire non. Ou elle l’espère. Il a déjà dit non. Il dit non, à chaque instant, par ses simples gestes, par ses caresses au son d’infini. Il l’a dit au creux de sa nuque, il l’a dit sur son visage blond, il l’a dit sur ses bras trop nus, il l’a marqué sur chaque recoin de cette pièce trop multicolore.
1, 2, 3, soleil. Et toi, qu’est-ce-que tu veux, Sol ? Elle entend la voix d’Altaïr, maintenant, qui se mêle à un passé trouble. Qu’est-ce qu’elle veut ? Elle a oublié. Elle a oublié comment on écoute son corps, et pourtant elle l’a toujours su. Elle a envie de se retourner, de se blottir dans ses grands bras et contre son torse dévêtu. Elle a envie d’enfouir ses mains dans ses cheveux, de plonger sans fin dans ses yeux jusqu’à oublier tous leurs noms. Elle a envie de le sentir contre elle, de le sentir en elle, de sentir qu’elle est désirée autant qu’elle-même peut désirer. Mais son curseur moral est flou, elle ne sait pas, elle ne sait plus, si elle peut avoir envie de ça, ou si c’est mal. La boussole est trop déréglée, Solal, elle ne sait pas, elle ne sait plus.
1
2
3

Elle se retourne, elle a choisi. C’est lui qu’elle veut. Lui dans l’océan d’amertume sur lequel ils voguent depuis des heures. Lui dans ce lit trop petit pour deux qui toujours accueille le même homme. Lui dont elle a envie maintenant, c’est violent et insubmersible.
Sol se retourne, elle a choisi. Elle pivote doucement sur ses fesses pour se retrouver face à lui. 1, 2, 3, Solal. Jambes passées autour de sa taille, elle s’en moque bien si rien ne colle, si elle regrettera demain matin. Elle a trop envie, trop besoin, impossible de démêler les deux, elle se moque que ce soit interdit, elle pensera à tout ça demain matin. Elle se retourne, elle a choisi, ses jambes, ses bras, autour de lui. Magnus.
Comme une ardeur trop retenue, Solal explose, déflagration, retrouve ses lèvres contre les siennes avec ce goût des premières fois. Des dernières fois. De la dernière des premières fois. Le barrage en elle a cédé. Qu’est-ce-que tu veux, Sol ? Réponse absurde, réponse trop rude, qu’elle n’infligerait à personne. Une évidence inassouvie qui lui brûle doucement les paupières et qui demain brûlera sa vie. On n’est pas demain. Pas encore. Alors la réponse reste sobre, la réponse reste pure et sincère à défaut d’être raisonnable. Qu’est-ce-que tu veux, Sol ?

Magnus.

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Ciarán Cearbhall
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Pseudo / Pronoms : evy / elle
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Profession : scénariste spécialisé dans le cinéma surnaturel
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Pouvoirs/capacités : nymphe lié à l'élément de l'eau, maîtrise également la terre depuis plus récemment
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Dim 21 Mar 2021 - 11:09
Je dessine à l'encre vide un désert

“High off of love drunk from my hate
It's like I'm huffing paint and I love her the more I suffer
I suffocate and right before I'm about to drown
She resuscitates me, she fucking hates me”

   

   

Welcome to Wonderland, we've got it all
Potions and pastries that make you grow tall

Elle est ton nouveau roman préféré. Ça se voit à la manière que tu as de la dévorer du regard, de tourner ses pages distraitement à la lumière de la lune, bout des doigts sur sa reliure pour ne pas te perdre. Tu ne veux que caresser, t’es pas du genre à corner les pages, pas du genre à t’arrêter en plein milieu non plus, tu dois continuer, tu dois savoir comment ça se termine. Tu t’abreuves de ses mots et son encre s’insinue sous ta peau pour former le plus grand et le plus délicieux des tatouages, tracé à l’aiguille de ta culpabilité.

Welcome to Wonderland, look where you're at
Maddest of hatters, the Cheshire Cat


Ça fait longtemps qu’on t’a pas posé la question. Même de manière détournée. Magnus, tu veux des spaghettis ce soir ? Magnus, tu veux faire une partie de scrabble ? Magnus, tu veux abricot ou citron pour le gel douche ? C’est tout décidé pour toi, t’as perdu la capacité de prendre des décisions, t’as perdu la capacité de déterminer même si ça te va. T’es embourbé. Mais il faut briser le cycle. The only way out is through. « Non » Tu rigoles plus, plus de pirouettes et de tentatives risibles de danser autour de ce qui se passe, tu peux pas continuer à te demander si tu vas boire la gorgée salvatrice de l’oasis en plein désert ou te laisser crever sur le sable. « Je te veux, toi » T’as choisi, quelque part. T’as déjà pris ta décision, tu l’as pris depuis longtemps comme on élabore un plan pour sortir de prison en attendant que le gardien détourne le regard. Il n’y a plus que lui – cet autre dont tu connais l’existence, il n’y a que lui dans les pauvres millimètres qui vous séparent encore. T’as la gorge sèche en pensant à lui – tu sais que s’il disparaît dans l’espace entre elle et toi, il réapparaîtra demain matin comme une gueule de bois douloureuse. Mais tu peux pas prendre la décision pour elle – et tu sais que si tu repars maintenant, tu laisseras quelque chose derrière toi, tu laisseras tous ces morceaux que tu as commencé à récupérer. Ils seront à elle et ne feront que l’encombrer ; tu dois rester.

Welcome to Wonderland, I'll be your guide
Holding your hand under sapphire skies

Tu sens ses jambes qui s’enroulent autour de ta taille et tu souris contre ses lèvres. Tu sais qu’elle a choisi, elle aussi. Tu ne supposes plus, ça fait trop de mal. Tu dois lui faire confiance, tu dois te convaincre qu’elle a pas pitié de toi, qu’elle en a aussi envie que toi. Tu voudrais en être sûr et tu te laisses happer par l’arôme de sa peau, par toutes les déclarations silencieuses que son haleine forme sur ton épiderme. T’as le souffle coupé. Tu respires à peine, pourtant tu t’es jamais senti aussi en vie depuis des années – tu sens tes poumons s’éclaircir, comme si t’avais été en train de suffoquer sans le savoir.

Welcome to Wonderland, where should we go
There's a tea party along down the road



Le moment a un goût d’éternité. T’es bercé par la pluie qui frappe contre le battant mais t’as pas peur, t’accueilles le bruit comme une mélodie qui ferait écho à ce qui tempête dans ton corps. Elle t’insuffle de l’assurance à chaque baiser, à chaque centimètre de ta peau consommé, et tu glisses ta main dans les cheveux blonds tant fantasmés. Chaque filament d’or t’électrise, c’est comme détenir le lasso de la vérité, le lasso de la foudre. Tes mains cherchent, avides, et trouvent le tissu du gilet fin sur les épaules de Sol. D’un geste lent, tu le fais glisser le long de sa peau satinée, tu vénères chaque centimètre découvert avec tes lèvres, tu déballes le plus beau des cadeaux.  Et toujours ce cœur qui frappe dans ta poitrine, qui musèle les derniers éclats de prudence dans tes yeux pour révéler la fièvre, le désir à l’état pur. Tu veux pas penser à la lumière du jour, tu veux pas penser à la poignée d’heures que le destin t’accorde. Le cœur de Sol tambourine contre ta poitrine et ça te suffit.

If this was a dream, then at least I've got
Memories for when morning comes

   

   
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Dim 21 Mar 2021 - 22:45
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

Son corps est comme anesthésié, pourtant chaque parcelle de sa peau semble bruler d’un feu nouveau. Elle a oublié tout le reste. Les photos des murs de sa chambre qui les dévisagent sévèrement, l’odeur délicate de Chiara qui flotte dans l’appartement, la fatigue qui étire ses membres après une soirée passée à danser. Il n’y a plus que Magnus pour elle, Magnus contre elle, Magnus avec elle, et leurs lèvres qui se disent tout sans prononcer le moindre mot.
Oui, elle a envie de lui, elle a envie de lui pour oublier, pour s’oublier, pour s’arrimer solidement, elle a envie de sa peau, de ses mains, de ses lèvres, elle a envie de se sentir, sous la courbe de ses paumes, entière.
Lorsque sous une caresse muette Magnus fait tomber doucement le gilet qui couvrait ses bras, elle sent tout son corps frissonner. Elle qui n’était qu’une blonde djinn se voit et transir et bruler. Une cascade de baisers fous, de baisers flous, des baisers doux, dégringole de long de ses bras comme autant de perle d’argent dans laquelle la lune se reflète. Magnus. Et Solal se laisse emporter, parce qu’à quoi bon au fond tenter de nier ce qui se produit, à quoi bon penser à hier, penser à demain, penser à n’importe quel instant qui n’est pas ici et maintenant. Solal se laisse emporter, par le désir, par les caresses, par chaque millimètre d’elle qui lui crie qu’elle en a envie. Sa vie a beau être plus longue, elle est trop courte pour dormir, elle est trop courte pour voir des films, elle est trop courte pour s’arrêter ; et Sol ne voit pas à quoi bon vivre sans être fatiguée.
Alors elle laisse, sous les frissons, échapper un sourd gémissement, qui lui fait soudain mordre sa lèvre. Qu’est-ce qu’on pense d’elle, qu’est-ce qu’il pense d’elle, qu’est-ce qu’il pourrait s’imaginer ? Un son de plus, un souffle de plus, et … et les lèvres chaudes de Magnus se posent à nouveau sur son corps, faisant oublier tous les mots et les regards posés sur elle. On s’en moque, Sol. Oublie, laisse toi aller, c’est difficile mais ça vaut le coup. Et tu sais bien que lui vaut le coup.

Les yeux grand ouverts sur la nuit, la blonde de ses doigts malhabiles tente de déloger les boutons d’une chemise à carreaux claire qui la sépare du corps de Magnus. Toute barrière est infranchissable, toute barrière est intolérable, elle ne le supportera pas. Elle veut qu’on la laisse le toucher, elle veut qu’on la laisse l’embrasser, et comme personne ne l’en empêche au fond elle fait comme elle voudra.
Les yeux grands ouverts sur la nuit, pour ne pas en perdre une seconde, de ce feu muet dans leurs yeux, de cette étreinte trop provisoire qui passera avec le sommeil. Qui pleurera avec le soleil. Mais ici, mais maintenant, c’est là, c’est trop, c’est beau, c’est chaud, et la simple clarté lunaire est déjà trop éblouissante.
Maniant maladroitement ses doigts, Sol finit par se reculer, juste un tantinet, un instant, créer du vide entre leurs torses qui lui laisse une marge de manœuvre. Elle manœuvre mais c’est déjà trop, elle voudrait combler cet espace, se retrouver tout contre lui et sentir dans l’envers des côtes le cœur de Magnus qui éclate. Et la chemise s’ouvre, la chemise s’écarte dévoilant à ses yeux béants la peau frémissante de son hôte. Cet espace creusé entre eux deux, qui crie, qui hurle, qui gémit tant il voudrait être rempli. Arrêtez de vous séparer. Vous avez besoin l’un de l’autre, ce sera ici et maintenant, ce sera unique et nouveau, ce sera la plus belle erreur qu’il sera donnée de commettre et vous l’oubliez tous les deux dans un tourbillons de promesses. Alors arrêtez de vous séparer, c’est trop éphémère, trop mouvant, pour que vous perdiez une seconde ; recollez vous l’un contre l’autre et abimez vous l’un en l’autre. Il n’y a pas d’autres solutions, il n’y a pas d’autres réclamations. Mais arrêtez de vous séparer.
Pourtant elle veut être sûre Solal, même si tout son épiderme tiède lui susurre la même tentation, elle a toujours peur de faire mal, ou de ne pas faire assez bien.
« Tu es sûr ? » qu’elle murmure, et sa voix rauque crève le silence aussi tendrement qu’une abeille. Chaque vibration là dans sa glotte semble murmurer qu’elle le veut, qu’elle demande mais qu’elle n’attend pas, qu’elle le veut ici et maintenant, que les conséquences elle s’en moque même si elle sait qu’il y en aura.
Tu es sûr ? S’il dit non, elle n’est pas sûre d’être capable encore de pouvoir s’arrêter. S’il dit non, elle n’est pas sûre de savoir reculer. S’il dit non, elle n’est pas sûre de savoir encaisser sans avoir sur le cœur ce poids de celui qu’elle voulait aider. Pourtant elle demande, bien sûr, parce qu’elle est Sol et qu’elle ne veut pas un instant le décevoir.
Tu es sûr ?

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Mer 24 Mar 2021 - 18:42
Je dessine à l'encre vide un désert

“High off of love drunk from my hate
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T’es comme guidé par une force divine. T’es pas un amant expérimenté mais t’as à cœur de plaire, t’y vas à l’instinct, tu creuses à la pelle dans la mine de diamants sur laquelle t’es tombé par inadvertance. Il y a quelque chose de satisfaisant, de profondément exaltant à voir Sol se cambrer contre toi, à la sentir frissonner, à entendre le soupir qui s’échappe de sa bouche. Ça te fait trembler aussi. C’est tellement différent – ça n’a rien à voir avec ce que tu ressens d’habitude. Il n’est pas question de contrôle, de démonstration, de prouver quelque chose. Ton corps n’est pas tendu, rigide, comme si prêt à livrer bataille sur le corps aimé. C’est la trêve, la paix, t’es un soldat en permission sans autorisation. Tu veux le découvrir ce corps, tu veux l’aimer, tu veux briller toi aussi, tu veux qu’elle dessine des étoiles sur ta peau, tu veux qu’elle te renverse, qu’elle te chavire, tu veux qu’elle te coule aussi. Tu veux plus jamais avoir à remonter à la surface.

Tu laisses ton regard s’égarer sur son visage avalé par la pénombre alors qu’elle tente de dénouer les boutons de ta chemise. T’admires sa patience, t’es à deux doigts de l’arracher toi-même et de fondre sur elle, de t’enterrer, de conquérir. Quand ta peau est nue, Sol se recule finalement et tu prends appui sur tes avant-bras pour mieux la regarder. Entre vous, la lumière. Entre vous, ce rayon de lune qui éclaire, qui éclaire la couverture, qui éclaire le vide où vous devrez vous rencontrer pour sceller enfin votre destin. Des deux côtés de la lumière, un gouffre sombre duquel il faut sortir. Il faut se montrer. Entre vous, la prudence, l’assurance, ce besoin maladif de vérifier, de prendre soin de l’autre. T’as observé, tu t’es inquiété, mais ça fait un moment déjà que tu sais que l’alcool s’est dissipé, que t’es ivre d’autre chose que de la liqueur pas chère que tu as bue ce soir dans la boîte. Tu es sûr ? Tu souris. Tu prends ton temps pour répondre, pour calmer l’appréhension qui vient avant le saut. T’as envie de la voir, mais t’es dans ton élément dans la pénombre. Tu sais que là sur ton torse se dessinent les ecchymoses, les horreurs qu’on ne montre pas à une si jolie fille. Mais à l’extérieur c’est pas pire qu’au-dedans, et pour la première fois depuis des années, t’as plus peur des yeux que des mains. Fais lui confiance, Magnus. Elle aussi c’est un astre, si la lune t’enlaidit, elle, elle saura te réchauffer.

Alors tu te redresses. Sans la quitter des yeux tu fais glisser le reste de ta chemise, tu l’envoies par terre là où est sa place, loin de ce refuge hors du temps et de l’espace. Et tu te rapproches, tu sens la lumière éclairer tes épaules, enfin, éclairer ton torse. Tu te sens vulnérable, mais tu continues de la regarder. Ne pas briser le lien, si tu brises le lien tout s’effondre, ta confiance, ton assurance, le goût d’éternité. « Oui, je suis sûr. Viens. » Tes doigts entrelacés dans les siens, tu l’attires à toi, gouffre qui se comble enfin, crevasses qui se réparent, atomes qui se rejoignent. Sa peau de satin blanc cache la misère de la tienne, violacée par endroits. Comme ça personne n’a à les regarder. Ta tête dans son cou, tes mains qui se détachent doucement des siennes pour venir triturer le tissu de son débardeur blanc, le soulever légèrement pour caresser la peau chaude en dessous. Bouche qui embrasse, yeux qui dévorent. « T’es tellement belle. Tellement belle. » Tu le répètes encore une ou deux fois, le son étouffé par la chair, osant à peine croire que ce n’est pas une chimère, un fantasme. Tant d’endroits à découvrir, tant de saveurs à goûter, de soupirs à pousser. Tu voudrais qu’elle te touche aussi, t’oses pas exiger, t’oses pas demander, t’oses pas poser ses mains, mais ça fait longtemps qu’on t’a pas fait sentir vivant comme ça, et ton derme s’anime sous ses doigts.
   

   
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Jeu 25 Mar 2021 - 10:11
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

Y a tout qui tremble, y a tout qui brille, dans la clarté d’un rayon de lune elle sent l’univers qui oscille. Son regard est magnétisé par celui de cet amant neuf, impossible de le quitter, impossible de s’en détacher. Elle voudrait pouvoir dire un mot, mais ses lèvres sont comme aspirées par ce corps qui s’éloigne d’elle, à défaut d’y être inspirées. Magnus. Oui, il est grand, il est vraiment grand, elle le voit maintenant ; il n’est pas grand par la carrure, il est plus grand par la pensée, plus grand par la beauté de l’âme. La clarté lunaire le caresse, comme un rappel de l’existence, et sur cette peau fine dévoilée Sol voit se dessiner les coups. Des marques bleues, des marques sombres, des marques jaunes qui datent plus. Un camaïeu insupportable, patchwork d’instants dégueulasses où quelqu’un a osé heurter.
Un déferlement de colère pulse dans sa poitrine enivrée, quand Magnus lui dit qu’il est sûr. Alors elle sera sûre aussi. Elle couvrira tous ces endroits que d’autres ont voulu abimer, elle les couvrira de ses mains, elle y apposera ses baisers comme autant de sceaux invisibles qui resteront pour protéger. Elle couvrira toutes ces fêlures, dussé-t-elle les coudre au fil clair pour que réparation se fasse. Elle couvrira tous ces moments où il a pensé n’être rien, pour montrer qu’il est quelque chose, pour lui dire enfin dans la nuit qu’il a tous les droits d’exister. Elle couvrira tout ça, elle couvrira la maladresse de son regard d’enfant perdu, la pâle excuse dans ses yeux de celui qui devrait partir, la promesse de journées trop fades à venir dans les années folles, elle couvrira tout. La pluie, l’éclair, l’orage, la lame de glace dans ses pensées et les poings de feu sur ses côtes. Elle sera sa nouvelle lumière, puisqu’il lui faut tout recouvrir.
Lorsque Magnus l’attire à lui, chemise expédiée sur les lattes ou le tapis multicolore, elle sent que tout va basculer. Ou tout a déjà basculé, l’un contre l’autre, là, elle sent sa peau, elle sent ses mains et chaque regard de nuit fauve lui arrache un frisson orange.
Elle n’est plus un être humain, elle n’est que la chair qui existe, sous les doigts chauds, sous tendres lèvres, elle a cessé de respirer. Son âme s’est mélangée encore à celle, trop blanche, de Magnus, elle y a jeté la couleur de ces instants désincarnés. Et pourtant … pourtant, tellement incarnés, quand elle sent sous son débardeur les doigts d’un Magnus assoiffé sans rencontrer de soutien-gorge.
Elle sourit à son compliment, ses dents blanches dans la nuit aride comme une oasis dans un erg.

Ça ne sert plus à rien, maintenant, de laisser du tissu entre eux. Là où il n’y a plus ces autres que leurs mains devraient enlacer, là où il n’y a plus que l’envie et le désir incontrôlé, là où vibre comme un cordeau leur destination de la nuit. Extase sublime, instant volé, page arrachée à l’existence qu’ils aurait dû chacun mener. Le tissu devient superflu, elle fait glisser dessus sa tête le débardeur trop insolent et dévoile du même geste combien le désir la consume.
Contre lui, Sol est pantin, une Pinocchio qui découvre avec effarement indocile qu’il pouvait bouger par lui-même. Chaque geste lui coûte un peu de larmes, pourtant elle ne s’arrêtera pas. Ainsi dans la demi-pénombre, la demi-clarté transitoire de sa frêle demi-nudité, elle regarde encore, elle contemple, et ce mot est si bien choisi, car le corps de l’autre est un temple. Un temple à l’autel bafoué, dont chaque règle on a ignoré, un temple sacré comme jamais que quelqu’un a voulu brûler.
Plus jamais.
Ce temple, elle viendra l’habiter, lui rendre toute sa dignité. Ce temple, voilà qu’elle l’embrasse, que chaque poison trop insouciant qui a marqué sa peau de bleu, elle vient le couvrir de ses lèvres avec une douceur infinie qui rappellerait presque la tristesse. Là, juste en dessous de la clavicule. Ici, dans le creux foncé sur les côtes. Sur le côté droit de sa hanche, une ecchymose à peine laissée. Tous ces endroits sacrés toujours que quelqu’un a dû profaner. Plus jamais. Plus jamais, Magnus. Puisque Solal recouvre tout, puisque Solal embrasse partout et que dans la paresse divine où les avait plongés la vie elle vient impulser un écho. Désir. Caresse. Parfum. Ivresse. Entêtant goût de vérité, volé aux lendemains qui crient.
Quand elle a fini son ouvrage, elle vient reposer sur sa peau toutes ses mains qui ont tant envie, sa poitrine qui tremble déjà tellement elle voudrait être aimée. Et, comme un retour à plus tôt, elle murmure tout contre ses lèvres.
« Tu es sacré. »
Parce que tout est sacré au monde, que quelqu’un a brutalisé et que Solal recouvrira.

Elle fera passer la lumière à travers le vitrail brisé.

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V. Raina Dragonstone
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Dim 4 Avr 2021 - 20:17
Je dessine à l'encre vide un désert

“High off of love drunk from my hate
It's like I'm huffing paint and I love her the more I suffer
I suffocate and right before I'm about to drown
She resuscitates me, she fucking hates me”

   

   
Tout va bien ?  

Sol sait. C’est l’évidence même quand tu suis son regard sur les zébrures enfin mises en lumière. Un petit prix à payer pour voir scintiller sa peau à elle ; un échange de bons procédés, tu ne peux pas vraiment te cacher. Tu suspectes que ça fait un moment qu’elle sait. Peut-être qu’elle a su quand elle a posé les yeux sur toi à la sortie de cette boîte, au cours du quart de seconde où tu t’es protégé avec tes bras, ou bien quand elle a pansé ta plaie à la main. T’es plus transparent que tu ne le crois. Peut-être que tu voulais qu’elle comprenne, au fond, peut-être que tu voulais être vu, peut-être que ça fait tellement longtemps que t’appelles au secours que plus aucun son ne sort et qu’il faut bien se faire entendre autrement. Elle t’a pas déçu ; elle a entendu. T’as l’impression que le violet disparaît sous le rose de ses lèvres, qu’elle aspire le poison tout en t’en injectant un autre, plus doux, plus sucré, qui a le goût du plaisir, qui te remplit doucement. Ses baisers sont comme des papillons, elle vient butiner ton corps comme un matin de printemps, et ton souffle est rauque comme une nuit d’hiver. Tes muscles se tendent, tu passes la main dans ses cheveux quand tu sens ses lèvres près de ta hanche.

Tout va bien ?  

Tu lui demandes silencieusement quand vos regards se croisent, quand elle remonte embrasser ton cou et que tes mains se perdent dans son dos nu. Ton désir enfle sous le tissu, enfle encore comme l’aube qui se lève. Tu poses tes questions sans le moindre son parce que tu ne veux pas ruiner cette parfaite mélodie, haleines qui se mêlent et pluie battante, bruits des draps qui se froissent quand tu les empoignes. Mais tes mains sont douces, tes gestes sont décidés mais tu n’es que nuage duveteux prêt à laisser la place si Sol décide qu’elle veut que le jour advienne. Nouveau jeu de regard quand tu fais passer son débardeur blanc au-dessus de sa tête, il ira rejoindre ta chemise et vos consciences fragiles sur le parquet. Elle est statue au-dessus de toi, poitrine découverte sublimée par le clair de lune, tu traces une ligne entre ses clavicules et son nombril avec le pouce, sa peau comme du satin crème dans lequel tu te refugies comme dans une église. Tu la prends dans tes bras tout entière, front contre son ventre que tu parsèmes inlassablement de baisers, que tu vénères avec tes doigts, avec ta langue. Majestueuse déesse grecque sur l’autel de qui tu viens t’effondrer, mains jointes en prière, pardonnez-moi parce que je suis en train de pécher mais je m’en fous. Elle est argile entre tes doigts, glaise superbe et terre nourricière que tu formes et déformes, qui se fond en toi comme tu te fonds en elle, et tu te redresses, la fait basculer à l’aide d’un bras, regard plongé dans ses opales à elle pour vérifier.

Tout va bien ?  

Tes veines pulsent d’un sang nouveau, jubilatoire. C’est à ton tour de la dominer de hauteur, pourtant tu te fais son serviteur. Tu redescends tout de suite vers elle, coller ton ventre au sien, venir embrasser ses clavicules, ses épaules, ses seins. Chaque parcelle de peau consumée est une étincelle qui se rajoute au brasier, une brindille au bûcher. Tu descends, doucement, là où ça brûle, là où tu toqueras aux portes de l’enfer pour t’y faire damner. Les plis de sa jupe viennent caresser ta joue quand tu relèves la tête, main droite toujours entrelacée dans la sienne. Ton regard est fiévreux, ton souffle court. T’en veux plus. Tu veux tout d’elle, dévorer, honorer, protéger, marquer et réparer. Tu veux donner comme elle t’a donné, étancher la soif comme elle t’a abreuvé, tu veux en découdre comme elle a su te recoudre.

Tu veux bien ?
   

   
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Mar 6 Avr 2021 - 21:26
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

Sol s’est dissoute dans l’univers, elle n’est plus qu’un fleurement opale qui se détache dans la nuit claire. Sa peau est devenue poreuse, son être n’est pas coupé du reste, il n’y a plus de barrière autour pour qu’elle soit individuelle. Sol n’est plus individuelle, elle est comme l’essence de la vie qui dévale les bras de Magnus, elle est comme une entité floue dont les contours sont abolis.
Le temps aussi n’existe plus, en vérité plus rien n’existe, ils sont deux corps qui se chamboulent mais il n’y a même plus de peau, il n’y a que leurs essences entières qui se dévorent à pleines lèvres. Ça pourrait faire mille ans déjà ou seulement un battement de cil, qu’ils sont tapis dans les draps clairs, ça pourrait faire mille ans ou trois, ou rien, ou un instant, peut-être même que ce n’est qu’un rêve. Ils sont des formes sans mobiles, ils sont des instants immobiles qui vibrent ensemble, à l’unisson. Regards fiévreux, souffles trop courts, désharmonie et concerto dans l’absolution impromptue, la nuit est comme une longue prière qu’ensemble ils murmurent sans la dire.
Oui. Un oui sans cesse renouvelé, ode lancée comme réceptacle pour toutes les caresses à venir. Sol dit oui, Sol a dit oui, Sol dira oui. Sol s’est retrouvée sur le dos, avec dans le creux de ses seins Magnus qui embrasse et profane, Magnus qui prie et qui ignore. Mais qu’il embrasse, et qu’il ignore. Qu’il ignore jusqu’au nom de celle qui a cru que quand on aime fort même l’enlacement se doit violent. Et qu’il l’embrasse, elle, la blonde puissamment impudique et feule qui repose maintenant sur le dos. Elle n’est même plus capable de dire quand la transition a eu lieu. Des flammèches ardentes et nouvelles s’allument là où il pose les lèvres, là sous son cou, entre ses seins, là dans le frisson de ses côtes, impossible de dire vraiment si elle oublie de respirer. Ses mains se perdent dans l’autre main, sur l’autre peau, celle qu’elle ressent sans ressentir, puisqu’elle l’a comme déjà franchie.
Magnus l’a dans la peau, l’expression n’a jamais tant plu quand cet instant derrière la bruine. Il l’a dans la peau parce que leurs peaux ne sont même plus, qu’il n’y a que leurs nerfs à vif qui hurlent chaque seconde au plaisir, au crime inhumain que ce serait si on venait les séparer. Et à ce regard dévorant qu’il lui adresse dessous sa jupe, à cette invocation muette qui lui demande d’en donner plus, la réponse est toujours la même. Oui.

Sol replie ses jambes un petit peu, juste assez pour pouvoir atteindre sans difficultés ses orteils lorsqu’elle retire son collant. Il n’y a plus que la jupe entre eux, ce morceau de tissu trop bleu qui lui semble n’être qu’une injure. Il y a du bleu dans son regard, il y a du bleu dans leurs regards, il y a même du bleu sur leurs peaux, alors pourquoi faire cette offense, cet ajout d’audacieux tissu qui vient toujours les séparer. La djinn la dégrafe prestement, et ce n’est qu’en se trouvant nue qu’elle réalise la vérité. Qu’au fond, elle l’a toujours été ; jamais elle n’a su élever les barrières qu’il lui faudrait mettre pour qu’on ne boive pas de son âme, à grandes gorgées laminaires, la lumière qui faisait la nuit.
Oui Solal est nue désormais, dans le froissement rauque insolent qui se débat entre ces murs. Et ça lui paraît indécent que Magnus lui ne le soit pas. Alors elle replie plus ses jambes, elle les glisse sous elle pour s’asseoir, et rejoignant encore ses lèvres elle entreprend maladroitement de désincarner le tissu qui leur rappelle qu’ils sont vivants. Lorsqu’elle y parvient, triomphale, elle sourit comme une longue pensine que vient ponctuer le tonnerre. Dans les flashs intermittents blonds, il lui semble que lui aussi, depuis ce temps, il était nu. Et que leur nudité présente ne peut revêtir d’importance que parce qu’ils s’étaient déjà sus, déjà goûtés du bout des cils, déjà senti dans les rues sales.
Enfin, d’un geste fluide et doux, elle finit par redétacher la cascade dorée de ses cheveux, qui viennent rejoindre son dos tiède avec un frisson esthétique. Ce dos qui bientôt reprend la position qu’il a quittée, rallongée là sur les draps sveltes, avec une chair de poule terrible qui la fait serrer bien plus fort la nuque de Magnus dans ses doigts.
Solal attire ce visage près du sien, elle s’en empare de ses deux mains et elle l’assaille de lèvres blanches. Son front, la courbe injuste de ses sourcils, la cambrure osée de ses cils, ses pommettes dessinées au fusain, ses lèvres pleines qui coopèrent. Chaque parcelle de son désir fauve qu’elle viendra recouvrir du sien.
Leurs chairs enfin se sont rejointes, dans leur intégrité natale, et Solal ne peut plus penser.
Elle s’est dissoute dans l’univers.

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Abraxas Astraea
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Dim 25 Avr 2021 - 17:06
Je dessine à l'encre vide un désert

“High off of love drunk from my hate
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T’as cette image dans la tête que t’arrives pas à chasser, quand ta gorge devient sèche, quand le tissu quitte la peau de Sol. T’as de nouveau cinq ans dans le musée d’art de Guggenheim, avec la main de ton père fermement fixée sur ton épaule. Merci de ne pas toucher les œuvres d’art. C’est la même tentation qui tire sur les fils de ton désir, les mêmes yeux ronds ébahis que quand t’as posé les yeux pour la première fois sur cette sculpture. Là, t’as décidé que tu serais artiste. Et comme tous les autres rêves que t’as abandonnés, celui-là repose dans un placard avec les restes de glaise. Il est pas trop tard, tu te dis alors que le corps blanc étendu devant toi fait briller tes yeux comme une comète. Ephémère, fracassante. Sublime. Il est pas trop tard, tu peux toujours devenir artiste. T’as à disposition la matériau le plus précieux, bien plus doux que l’argile et bien plus beau que la jade. Et aujourd’hui, y’a pas de main conservatrice sur ton épaule, pas d’écriteau en lettres d’or. Tout l’art du monde s’offre à toi, tu pourrais mettre tes mains partout, t’abreuver d’elle, peindre sur elle des besoins viscéraux et psychédéliques. Mais là, devant Sol, tu comprends pourquoi on ne doit pas toucher les œuvres d’art.

Parce qu’elles ne nous appartiennent pas, parce qu’elles existent au-delà du monde physique. Parce qu’elles transcendent l’être, qu’on ne peut pas les bafouer, les souiller avec nos mains avides. Parce qu’elles sont belles quand elles sont libres. Parce qu’il y a l’œuvre et il y a l’artiste, qui a modelé quelque chose d’intime, de rare. Solal te rappelle pourquoi t’aimes l’art, pourquoi t’aimes vivre. Elle te rappelle qu’il y a un sens à tout ça. Et tu dois avoir l’air con à la dévorer des yeux, mais encore une fois, elle vient te sauver. Sol a un cœur qui bat, une âme qui vit là-dedans. Tu peux la toucher, cette œuvre d’art là. C’est le genre de réussite qu’on ne garde pas sous cloche, qui n’existe que par la vie qu’on lui insuffle. La liberté est dans le toucher, dans le lien, dans ton intérieur qui se noue parce que rien que de la regarder, ta foi en la beauté et en la vérité est restaurée. C’est elle qui vient te chercher, qui fait glisser ses mains sur ta peau jusqu’à y rencontrer le tissu tendu, inconfortable. Tu soupires quand elle te frôle, tu discernes déjà les constellations que tu vas tracer dans son ventre. T’espère qu’elle se souviendra de toi.

T’as le cœur tendre, Magnus. Tu souris, désormais, à ta place entre les jambes de Sol, ses deux mains autour de ton cou. Tu sais ce que tu fais, désormais, ça semble évident, ça semble naturel, comme s’il n’y avait pas d’autre issue possible. Deux astéroïdes qui se croisent, collision inévitable. Un big bang délicieux, hors du temps et de l’espace. T’as confiance en ta chair et en ton corps comme jamais auparavant – le rythme de ton palpitant est stable, régulier. Un battement pour la nuit. Deux battements pour les étoiles. Trois battements pour l’art. Quatre battements pour l’or de ses cheveux. Cinq battements pour le bleu sur ton torse. Six battements pour les enfers. Sept battements pour le paradis. Puis l’infini.

Vous êtes bercés par la pluie torrentielle, t’as presque l’impression que l’eau contre la vitre fredonne ta chanson préférée. La mélodie parfaite de celui qui a des certitudes, qui en un instant, se sent complètement vivant. Tu ondules, doucement, comme une danse dont tu ne connais pas les pas. Mais c’est le destin qui te guide, le destin qui murmure à tes oreilles, qui gémit contre ta peau. Tu fourrages dans la cascade d’or qui s’étend sous toi, va y chercher ton trésor, touche les perles et les diamants du doigt, avec révérence, avec ardeur.  Pour ces minutes arrachées au quotidien, vous vous appartenez. T’apprends à connaître les textures, les arômes, le feu exquis à l’intérieur de ses cuisses. Tu souris contre le sucre de sa bouche, ça a le goût d’éternité.

Vous auriez pu rester comme ça des heures, des nuits, des semaines, t’aurais jamais été rassasié. Même alors que tu sens Sol vibrer sous toi, main empoignant les draps, que son regard te fait éclater en confettis à l’intérieur, t’en redemanderais. Le rythme de ton palpitant n’a plus rien de régulier, plus rien de stable. Ça tambourine contre ta cage thoracique, comme tu feules dans le creux de ses clavicules. Dix battements pour la sueur sur ses épaules. Cinquante battements pour ton souffle court. Cent battements pour les cercles qu’elle trace distraitement dans ton dos, du bout des doigts. Mille battements pour le bout de rêve que t’as sculpté avec l’ivoire de sa peau. Puis le silence.

La pluie s’est arrêtée.  
   

   
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Mar 27 Avr 2021 - 20:14
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus


Après la nuit, avant le jour, et à travers les roselières …
Après la nuit.
Avant le jour.
J’irai chercher les hautes lumières.


Aux innocents les mains pleines, je t'emmène lancer les médailles dans l'eau bleue des fontaines et cueillir à nouveau ces visions qu'on s'offrait autrefois comme des couronnes, ces visions qu'on s'échangeait pour se dire, pour se rappeler … je suis veilleur, tu es musée.
Sol est innocente, les mains pleines, les yeux pleins de cadeaux superbes pour cet amant d’une nuit unique. Si Magnus est peintre, elle peindra, s’il est musicien elle chantera, s’il est artiste elle se fera muse, s’il fait trop noir elle sera mille et une lucioles pour accompagner dans les draps les soupirs de cet homme en elle. Elle frémit, se cambre, soupire, elle pourrait dans ces doux instants être aveugle dans la pénombre qu’elle n’en ressentirait pas moins. Chaque mouvement, chaque longue caresse, l’abime qui se creuse en son sein semble absorber son existence, tandis que d’une main silencieuse elle trouve prise sur les bras sombres de Magnus là au-dessus d’elle.
Pendant que moi j'te mettrai aux poignets des bracelets de tissu qui deviendront des bracelets de fleurs, puis des rubans, puis des violons.
Il lui semble que la nuit est courte, il lui semble que la nuit est longue. Sol n’existe plus, Magnus non plus, c’est différent mais c’est parfait, comme une symphonie orchestrée par le plus grand des mélomanes. C’est différent mais c’est nouveau, et sous les lèvres qui gémissent elle sent croître en elle autre chose, l’envie d’exister quoi qu’il coûte, d’exister dans la mêlée brève qui les unit sous la lumière.
J'ai fait broder nos souvenir étincelants sur deux manteaux de nuit que m'ont offert les frères tisserands, drapiers canuts, j'ai à la main mes haussières, je suis prêt.
Ils combattent pas, ils s’apprivoisent, à force de feulements essoufflés. Elle apprend plus encore de lui, une leçon qu’elle ne connaît pas, dont elle ignorait la teneur avant même que son corps s’embrase. Elle dit Magnus dans son oreille, dans chaque frisson de sa peau lisse, elle dit Magnus et soudain oui. Oui. Magnus. Magnificat. Magnificence. Le monde est grand, immense, est là. Le monde est là au-dessus d’elle, le monde bouge et elle le ressent, et la blonde un instant consent à ce que le monde soit pour elle. A ce que l’univers consacre, dans la sollicitude blanc crème des draps qu’elle lavera demain, une bulle d’éternité pour eux. Pour lui, pour elle, qui se joignent en une ombre double sur la luminescence violette de la pénombre cathédrale.
Je t'emmène plonger dans la Seine et nager dans les courants forts de Beauchamp, nager dans les rivières, remonter les ruisseaux puis prendre un bain brûlant où je laverai ton corps au lait d'ânesse avant de sécher ton corps moi-même, comme avant, quand on était adolescents.
Ils ont sauté, se sont noyés, ils se sont perdus l’un dans l’autre, l’univers leur refuse le droit de s’aimer dans la nuit profonde ; qu’importe. Ils creusent dans l’eau, avec leurs mains, le courant qui revient contre eux, ils s’inventent un rubis sublime pour y prolonger les secondes. Ils créent un temps qui s’appartient, qui n’existe nulle part ailleurs, qui sera leur fléau, leur perte ; qui est leur extase anonyme.
J'veux résider au creux de ton cou et dans tes draps parfumés au lilas.
Y a plus de limite entre elle et lui, y a juste un eux qui se dessine, y a juste un eux qui se devine c’est impartial pourtant c’est vrai. Sol et Magnus n’existent plus. Y a juste leur histoire, leurs regards qui se dévoilent dans la pénombre ; ils sont Magnusol, Solagnus, ils sont le toit de l’univers, ils sont le mouvement immobile, ils sont la gloire et l’imprudence, la jouissance d’être profanés, ils sont aujourd’hui et avant, sans être demain ni après.
Je veux écouter les histoires des anciens encore et encore, ces histoires millénaires qui renaissent. On s'est connu y'a 3000 ans, on se retrouve maintenant et nos enfants feront de même.
Sol sent le soupir de Magnus, elle a même pas songé au sien, ça fait un long moment qu’elle flotte à la dérive tourbillonnante des minutes qui s’égrènent même plus. Sol rend son sourire à Magnus, elle a même pas songé à rien, elle sait plus, elle saura jamais, y a sans doute pas qu’eux dans le monde et dans la nuit trop silencieuse c’est comme si ça, elle l’oubliait.
Non, y a qu’eux. Plus elle. Plus lui. Eux. Point d’orgue. Consécration. Déchirement solennel sublime. Superbe crédo magnanime. Y a plus qu’eux deux et elle s’endort, la tête posée sur sa poitrine, avec sur ses traits la détente de ceux qui savent où ils se rendent. De ceux qui savent parfois se rendre.
J't'emmène courir après des filles, après des garçons, après des rêves et contempler les vivants ces gens qu'on croise parfois ...



Quand elle s’éveille, une fine lumière semble crever les rideaux bleus. On dirait qu’une porte a claqué, mais la blonde met quelques instants à réaliser où elle est. Entre chien et loup, entre le nocturne et le jour, entre sa conscience et son cœur, y ce flottement doux qui l’agresse. Un léger roulis qui la berce.
Et soudainement Solal réalise qu’elle s’est endormie sur quelqu’un. Sur quelqu’un qui n’est pas Milo. Sur quelqu’un qui s’appelle Magnus, qu’elle a réparé comme elle peut, en se fracassant sur le sol comme un vitrail tyrannisé.

Sol réalisa qu’elle était nue, Sol se souvint de toute la veille, et un frisson d’angoisse terrible escalada sa nuque voilée. Une boule se logea dans sa gorge, celle de ceux qui ont franchi les bornes qu’en eux-mêmes ils s’étaient fixé, et elle eut envie de pleurer.
Mais pour Magnus, elle se retint. Mais pour Magnus, Sol attendit, les yeux fixés sur le plancher, sa tête soulevée doucement au rythme des respirations ; Sol attendit qu’il se réveille, Sol attendit qu’il s’émerveille. Car pour Magnus, Sol patienta. Pour qu’il puisse lui sourire encore, dans le jour enfin retrouvé.
Alors qu’elle plongeait dans la nuit.



Après la nuit, avant le jour, et à travers les roselières …
Après la nuit.
Avant le jour.
Je t’offrirai les hautes lumières.


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Dim 16 Mai 2021 - 16:56
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Rien n’aurait pu l’empêcher de danser ce soir.

Chiara est d’excellente humeur, ces derniers jours, elle ne s’explique pas pourquoi. Ou plutôt elle ne veut pas se l’admettre, elle a peur de ce que ça dit d’elle, préfère ne pas se formuler que ça fait d’elle un monstre, une sangsue, la pire des raclures. Chiara est heureuse parce que Sol est malheureuse, parce qu’elle peut ponctionner sa lumière, briller sans concurrence. C’est grisant et terrible, douloureusement orgasmique, de ne pas pouvoir en être contente à cause de ce que ça implique. D’avoir ce qu’elle veut à un prix si horrible. C’est pour ça qu’elle ne gagnera jamais – et Sol non plus, ce n’est la faute de personne, aucun sacrifice n’est bon à faire. Elle l’aime, elle voudrait la voir heureuse, elle voudrait qu’elle la complète, elle voudrait la voir heureuse avec elle, s’abreuver de sa douceur, de sa lumière, plutôt que d’en être aveuglée. Mais elle y arrive pas, c’est comme ça.

L’actrice s’est persuadée que c’est pour Sol qu’elles sont sorties, qu’elle a tant insisté pour aller danser, pour éviter de se sentir trop égoïste. Elle s’est dit que ça lui changerait les idées, qu’elle en aurait bien besoin étant donné l’humeur des derniers jours, des dernières semaines. C’est bien là la tragédie, Chiara veut sortir, elle veut vivre, mais elle veut que Sol soit là, elle veut que Sol la regarde. Elle n’aurait pas supporté l’idée de s’amuser seule – elles sont deux. Elles doivent rester deux, même si ça fait mal, même si ça perce la peau. Même quand elle est triste, Sol est superbe, elle n’a jamais besoin d’essayer. Elle s’est même pas lavé les cheveux, a mis une jupe et des collants ; Chiara a passé des heures devant le miroir, dans la journée elle a fait des tests de maquillage, et le soir elle a changé de robe trois fois. Choisir le mascara le plus envoûtant, le rouge à lèvres le plus profond, la posture qui met sa taille en valeur, le soutien-gorge qui lui fait de jolis seins. C’en aurait été décourageant si l’humaine n’avait pas été dans d’aussi bonnes dispositions. Mais pas ce soir. Ce soir, elle veut sentir la chaleur, les néons, l’arôme des corps qui se perdent et les regards sur elle.

Alors elle a dansé toute la nuit.

Quand elle a vu Sol partir, elle s’est sentie un peu coupable, trop consciente de ses paradoxes, d’être soi-disant venue pour elle et de rester quand elle s’en va. Alors elle s’est inventé une nouvelle excuse pour parer au désagréable sentiment d’être la pire personne de l’univers ; son amie a sûrement besoin d’être seule, de respirer, de se reposer aussi. Elles se retrouveront le lendemain matin.

Chiara ne se souvient plus des garçons qu’elle a laissé l’embrasser, des mains qui ont parcouru le tissu moulant de sa robe. Elle s’est perdu dans chacune de ses caresses sur la piste, en rentrant elle est une mosaïque de soupirs flous, de satisfaction et de vide. Elle a donné ce qu’elle a pu, mais elle est toujours transparente, toujours oubliable. Même au summum de sa beauté et de ses feux d’artifice, elle rentre toujours seule, vers la seule personne qu’elle ne pourra jamais avoir.

Mais elle va estomper les dernières traces d’eyeliner avec son pouce, et afficher son plus beau sourire en passant la porte, qu’elle claque avec enthousiasme pour annoncer son arrivée. Il est encore tôt, Sol dort encore sûrement mais le spectacle n’attend pas – il faut enfiler le rôle de la meuf qui vit sa meilleure vie, alors elle enlève ses escarpins pour la surprendre, ne se donne pas la peine de frapper et s’élance dans la chambre pour sauter sur le lit et inventer des aventures incroyables pour se donner des couleurs. Chiara manque de tomber quand elle s’arrête net, quand elle voit un deuxième corps dans les draps et son cœur manque un battement alors qu’elle croise le regard de Sol. Les bras autour de ses épaules nues ne sont pas ceux de Milo. Ils appartiennent à un parfait inconnu encore endormi, mèches de cheveux reposant paisiblement sur son visage d’ange, éclairé par les premières lumières du jour. La main de Chiara tremble sur la poignée.

Y’a pas de scénario là-dedans dans lequel elle gagne – elle est rejetée par tous les cas de figure qu’elle s’imagine, rejetée par des gens qu’elle n’a même jamais rencontrés. Tout est personnel, tout hurle en elle. Des larmes brûlantes lui montent aux yeux mais elle les retient avec force. C’est pas juste, c’est pas censé faire si mal, Sol ne comprendra pas. Alors elle recule, doucement, referme la porte avec la distincte impression de laisser un bout d’elle par terre dans la pièce, un morceau de myocarde tombé par inadvertance. Si c'était pour le tromper t’aurais pu me le laisser, et si t’étais pas heureuse avec lui t’aurais pu être avec moi.
   

   
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Mar 25 Mai 2021 - 18:39
Je dessine à l’encre vide un désert.
Sol x Magnus

Solal n’avait pas envie de se lever. Si elle se levait, alors la trahison devenait réelle, alors ce qu’elle avait fait la veille devenait une vérité brute et ça la brûlait par avance. Elle n’avait pas eu le courage d’affronter sa propre tristesse, pas le courage de se connaître pour continuer à avancer. Elle avait vu une âme fêlée, un prisme, une église à fouler, et elle s’y était dévouée. Elle avait prié, consacré, souillé de ses mains délébiles la peau brulante de l’âme damnée qui dormait encore tout contre elle, bras passé autour des épaules.
Un étau de plomb et de peine vint lui comprimer la poitrine.
Dès que la blonde serait levée, il faudrait qu’elle prévienne Milo. Qu’elle lui envoie un message, qu’elle lui demande de venir, qu’ils puissent en parler tous les deux. Il allait falloir qu’elle le blesse, et rien que pour ça mentalement elle se maudissait en silence. Il allait falloir qu’elle le blesse, mais quelque part elle se disait qu’il valait mieux blesser que mentir.
Au fond, elle avait cette étrange sensation de n’avoir rien vraiment fait de mal. Sol avait soigné des blessures, c’était ce qu’elle faisait tout le temps. N’importe quelle autre blessure qu’elle aurait guérie de ses lèvres n’aurait pas agi de la sorte. Elle aurait pu … elle aurait dû, s’arrêter, refuser, mais comme une pécheresse prise au diable elle s’était rendue, condamnée. Désormais elle se sentait sale, vide, incapable de rien, le poids des regrets dans sa gorge qui lui noyait l’air des poumons. Désormais Solal était creuse, elle avait soigné mais en vain, parce qu’en aidant l’homme tout contre elle elle s’était perdue sans y croire, et le chemin serait trop long avant qu’elle puisse se retrouver. Désormais, la lumière du jour privait la lumière de Solal, et la djinn sentit la tristesse affleurer le long de ses cils. Elle n’était pas sûre d’avoir honte, juste sûre d’être dévastée.
La porte à grand volée s’ouvrit, et sans bouger Sol leva les yeux.
Chiara. Bien sûr. Chiara qui rentrait de la nuit, Chiara qui elle ne brisait rien, Chiara merveilleuse et divine qui posait les yeux sur l’autel de sa morale sacrifiée. Chiara qui la dévisagea, en silence, sans dire un seul mot. Pourtant proférant des milliers de reproches et de déceptions, des critiques-miroirs que Solal lisaient dans les yeux de la brune. Le regard sombre de Chiara reflétait les mots assassins que Sol s’adressait à elle-même, et la seule idée de la décevoir vint lui lacérer la poitrine.
Elle avait failli Milo. Elle avait failli Chiara. Elle s’était faillie à elle-même.

Doucement, elle caressa la joue de Magnus jusqu’à ce qu’il ouvre les yeux.
« Hey. » murmura-t-elle tout doucement. « Bien dormi ? »
Elle essaya de lui sourire, mais son visage désaccordé ne chantait plus leur mélodie. Sol ne regrettait pas Magnus, pas leur étreinte, pas leurs mots frêles. Simplement, l’instant était fané, elle devait redevenir Solal, réendosser le lourd fardeau des âmes qu’elle avait à aimer. Il avait été la bulle d’air dans son quotidien enclavé, le murmure de folie intense qui l’avait saisie un instant. Mais leur instant était parti. Leur instant s’était envolé, et avec lui le présent clair oubliant le nom de Milo.
Solal n’oublierait plus, maintenant.
« Est-ce-que tu veux … petit-déjeuner ? Je crois que ma coloc est rentrée. »
Elle déglutit péniblement. Elle ne croyait pas, elle savait, elle savait qu’avec son amie, l’après-midi serait houleuse, que la belle lui en voudrait peut-être d’avoir piétiné le cœur de Milo, que sans doute elle la haïrait un petit peu pour cette soirée.
« Ou bien … tu veux rentrer chez toi, peut-être. Je voudrais pas qu’Iris s’inquiète. »
I would give up forever to touch you …
L’instant était passé, et la blonde regarda Magnus se relever, se rhabiller. Il devait rentrer, et elle non. Solal était déjà chez elle, dans ces murs aux yeux étrangers qu’elle redécouvrait à nouveau. Comme un automate aux yeux clairs, elle passa de nouveaux vêtements, un ample T-shirt AC/DC, elle le guida dans le couloir jusqu’à retrouver leur entrée. Cette entrée au parquet vieilli, décorée avec goût par Chiara et dont elle ne méritait pas même de fouler le lourd plancher. En ce matin trop enivré, Solal ne méritait qu’une chose, elle méritait qu’on la déteste, qu’on la déteste pour ce qu’elle était, un tel syndrome de l’infirmière qu’elle n’avait pas su s’empêcher de réparer Magnus brisé.
Lorsqu’il franchit le seuil usé, elle ne put s’empêcher, pourtant, de lui glisser encore des mots.
« Merci, pour tout. J’espère que ça ira, de ton côté. » Un regard échangé, intense, celui de ceux qui se sont sus, dégusté du bout de leurs lèvres et qui au moment de partir ne savent plus bien comment, pourquoi. Une hésitation magnanime, et elle lui sourit à nouveau. « Tu vaux bien plus que ce que tu crois, Magnus, et je pense qu’elle te mérite pas. »

Des minutes plus tard, sous la douche, Solal repensa à ces mots, à ce qu’elle avait pu lui dire lorsqu’elle n’avait plus rien en elle, et que sonnait à ses oreilles la mélodie douce et crissante de son myocarde qui se brisait. Le jour était assourdissant, chaque cellule de son être faisait mal comme si elle était possédée par une autre Solal, plus sombre, plus noire. Un Sol capable de blesser, une Sol capable de tromper, une Sol incapable de parler. Une Sol qui, quelques heures plus tard, devrait affronter un zouwu qu’elle aimait de toute sa personne pour lui dire qu’elle l’avait trahi. Le sel de ses larmes se mêla à l’eau brûlante qui la lavait de cette nuit, de sa perdition.
Que nous est-il arrivé, Milo ?

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Sam 5 Juin 2021 - 18:54
Je dessine à l'encre vide un désert

“High off of love drunk from my hate
It's like I'm huffing paint and I love her the more I suffer
I suffocate and right before I'm about to drown
She resuscitates me, she fucking hates me”

   

   
T’es réveillé depuis un moment mais t’ouvres pas les yeux. Tu ne veux pas que le jour soit déjà là, avec le soleil vient la brûlure du lendemain, la réalisation et l’inévitable. T’as honte. T’as honte de toi d’avoir succombé à la morphine sans avoir soigné la gangrène. Superbe morphine, ecstasy et amphétamine et tout ce qui va avec – merveilleux miracle aux cheveux blonds déployés sur l’oreiller. T’as honte mais tu regrettes pas. C’est pas ton genre, c’est pas toi de faire ça mais ça fait longtemps que t’es plus toi-même, finalement. Tu regrettes pas et t’as pas la force de te lever non plus, quand tu ouvriras les yeux le moment sera terminé. Tu te caches mais ça date pas d’hier, finalement. Pourtant, avant de te rappeler t’étais bien, t’as respiré son parfum, embrassé distraitement son épaule. Un parfait matin, la chaleur caressant ta joue depuis la fenêtre, le silence, la douceur des draps. T’aurais pu pleurer parce que tu sais que le matin est encore plus beau que la nuit et c’est pas peu dire. T’entends la porte claquer mais tu bouges pas. C’est à elle de rompre le charme, sinon toi tu le feras jamais. Elle te prendra la main jusqu’à la fin, et tu te souviendras toujours d’elle comme cette comète, éphémère et sublime. Salvatrice. Déjà partie.

T’ouvres les yeux à travers un miroir craquelé, t’as l’impression que les bouts de verre sont dans ta gorge quand tu réponds « Mieux que jamais » avec un demi-sourire. Sol est polie, Sol est douce, Sol est loin. Tu pourrais rester. Elle te laisserait rester sûrement, parce qu’elle sait pas faire autrement, que si t’as besoin d’elle elle te laissera faire. T’as compris l’histoire. T’as touché son âme du bout des doigts en même temps que ses hanches. Mais tu seras pas comme ça. Tu seras pas Iris. L’insulte dans ton esprit résonne avec le murmure sur les lèvres de Sol. Rentrer chez toi. Rentrer chez toi. T’aimerais bien rentrer chez toi mais ça fait une paye que ça l’est plus vraiment, Iris a fait pousser son lierre sur les meubles, sur le sol, dans la chambre, autour de tes poignets. C’est pas chez toi, c’est une serre. Serre-cœur. Serre-moi.

Tu te rhabilles distraitement, tu fais pas gaffe à l’ordre des boutons de ta chemise. A quoi bon, Iris saura de toute façon. T’es entré ici comme mille pièces d’un puzzle dans un emballage en plastique, tu repars à l’air libre ; il te manque encore quelques pièces pour savoir où aller mais l’image se dessine. Tu luttes pour savoir quoi dire, mais t’es pas certain qu’il y ait encore quelque chose dans cette gorge traîtresse. Tu ne lui diras rien que tu lui as pas déjà dit cette nuit, tracé ta gratitude sur chaque parcelle de sa peau avec les lèvres comme on surligne un passage important au fluo. « Il a de la chance de t’avoir. J’espère qu’il s’en rendra compte » J’espère que tu seras heureuse, tu voudrais lui dire, comme si t’avais pas mis un coup de machette dans ce plan là avec tes yeux fiévreux et ton corps bleuté. Mais les ecchymoses sont jaunes maintenant, bientôt elles seront parties, et avec elles les dernières traces de l’amour d’Iris.

Tu déposes un baiser sur sa joue sur le pas de la porte. Quelque chose que tu prends autant que tu donnes. Au revoir, Sol. Au revoir, soleil. Au revoir, comète.

Tu sais pas comment t’es arrivé en bas de l’immeuble. Tombé dans une faille temporelle, dans un trou noir, un coup d’Aphrodite qui vient réclamer sa vengeance. T’as tes clés, tu pourrais rentrer. Passer le badge devant le lecteur comme tu l’as fait des milliers de fois auparavant. Mais tu peux pas. Tu peux pas monter, retenir ton souffle. Tu peux pas. Tu l’aimes, Iris, tu l’aimes de tout ton cœur. Et sûrement qu’elle t’aime aussi. Mais si tu restes tu vas crever. Elle te tuera pas mais elle achèvera de triturer et de prendre tout ce qui es toi. A la fin tu seras plus là. Tu veux pas être un fantôme, t’as envie de vivre, putain. T’as envie de vivre et peut-être même que tu le mérites. Tu veux des nuits à soupirer avec la pluie qui tape, tu veux des douceurs et des gourmandises, tu veux pas avoir peur des décibels et des portes qui claquent. Tu veux aimer sans faire mal.

Tu te rends même pas compte de tes jambes qui te portent, qui t’emmènent loin de tout ça, comme si elles savaient mieux que toi ce qu’il faut faire, maintenant. T’y retourneras pas. Tu remonteras jamais dans l’ascenseur cabossé, tu feras plus jamais tinter tes clés dans le bol en céramique hideux offert par sa mère. T’entendras plus jamais le grésillement de ce putain de frigo ou les notes de The Cure que Iris chante quand elle se maquille le matin. T’as rien sur toi. Ton portefeuille, ta chemise mal boutonnée, ton téléphone. Mais t’es vivant. Et t’es libre. Qu’est-ce qu’il te reste là-haut qui ne soit pas teinté d’amertume ou de regrets, de toute manière ? Qu’est-ce que tu lui laisses de si précieux ? Des livres annotés, quelques meubles, une guitare désaccordée. De la vaisselle choisie par ton père, un vélo d’occasion que t’as économisé pour t’acheter et dont tu te sers pas parce que Iris préfère la voiture. Un cadre avec une photo de ta mère. Quelques disques, des figurines, des jeux vidéo qui prennent la poussière. Ton ordinateur avec le bribes de poème que t’écris quand elle dort. Rien d’important.

Ça fait des années que t’y es pas allé mais t’as pas oublié le chemin de la gare. Tu sais pas où tu vas mais tu t’en fous. T’es étrangement conscient de ton cœur qui bat et de tes mains qui tremblent. Quand la guichetière te demande où tu veux aller tu lui réponds que tu prendras le premier qui part, qu’importe la destination. Depuis la fenêtre, alors que les premières rues défilent, tu vois la devanture de la boîte de nuit d’hier soir, qui recrache la jeunesse en sequins et sueur comme une fourmilière psychédélique. Mais tu souris.

Tu sais pas ce que t’es venu foutre ici.

Mais t’es content de l’avoir fait.
   

   
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