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Profession : GESTIONNAIRE du disquaire indépendant Peaches Records ♦ BRISEUSE de coeurs et de sommiers
Faceclaim : Cynthia Senek
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Mar 2 Mar 2021 - 8:11
Velvet ropes & guitars.
Odalie x Vesper

La boutique était silencieuse.
Les fêtes passées, la Saint Valentin passée, le Peaches Record n’accueillait plus que des mélomanes nostalgiques aux tourne-disques pas trop rayés. Au fond, c’était bien là le doux destin auquel Odalie avait destiné l’endroit. Elle l’avait voulu confortable et chaleureux. Elle avait voulu que ses clients trouvent ce qu’ils cherchaient même s’ils entraient sans idée précise. Elle avait voulu qu’ils ne craignent pas de rester là, à discuter entre deux vinyles, durant des heures s’il le fallait.
Avec un sourire pensif couvant le magasin du regard, la sirène se dit naïvement qu’elle avait sans doute réussi.
Pourtant, tout n’avait pas été simple. Elle n’avait pas simplement pu apprivoiser la comptabilité comme elle avait dompté les hommes. Lorsque la gestion de l’enseigne lui avait échu, sans expérience, sans qualification, la brune avait un peu paniqué, même si elle ne l’aurait avoué pour rien au monde. Désormais elle s’accoutumait peu à peu aux obligations de sa fonction, rouspétant parfois de bon cœur quand, au lieu de sortir retrouver les nuits folles qui rendaient la journée si belle, elle se penchait sur ses cahiers et remplissait les lignes claires de symboles trop mathématiques.
Ce soir-là, Odalie n’avait pas le choix de rester.
Une journaliste l’avait contactée. Très agréable au téléphone, pourtant déjà la belle oubliait tous les bons mots qu’elles s’étaient dit. Une journaliste, pour l’interroger, pour l’interviewer. Elle n’était presque pas stressée.
D’un geste expert, la brune s’affairait, silencieuse, à faire des tas sur le comptoir qui n’avaient pas trop l’air de s’écrouler ; lorsque la cloche sonna.
Son invitée était arrivée.

De ses prunelles subaquatiques, Odalie dévisagea celle qui venait de franchir le seuil. Une brune, assez grande, au style irréprochable. Immédiatement elle l’aima pour cela. Cheveux bruns coupés au carré, qui bouclaient comme des oiseaux fous.
La sirène quitta son comptoir pour s’avancer à la rencontre de l’autre, de son interlocutrice renouvelée en cet fin d’après-midi. Elle tendit une main franche et claire.
« Bonjour, madame … »
Pour pallier l’oubli du prénom, elle avait glissé dans sa phrase ce mot basique de français. La politesse voudrait que l’autre lui indique de nouveau son nom. Mais, s’il fallait, elle l’inventerait.
Car pas besoin d’avoir un nom pour prétendre à une discussion. Ici, les individualités se confondaient dans une seule et même passion commune : la musique, la vieille musique, la bonne musique, la meilleure des musiques.
« Bienvenue au Peaches Record. » glissa-t-elle d’une voix suave en découvrant d’un sourire chaste une rangée de dents bien blanches.
Et, pour souligner son propos, elle eut un geste de la main, désignant les étalages pleins, les vieilles pochettes qui emplissaient tout l’espace et l’atmosphère enfin du lieu.
Bienvenue au Peaches Record.


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Ven 5 Mar 2021 - 22:42
Vesper fut directement frappée par la beauté abyssale de la jeune sirène qui l’accueillit.  
Des yeux d’une couleur située à la rencontre de l’eau bleue et de l’eau sombre, à l’orée des profondeurs. Un visage sans imperfection, mais un sourire de Joconde, qui cachait un certain mystère, si ce n’était de la froideur et peut-être, aussi, un peu de mélancolie. Ses gestes – des adages de ballerine – son corps et ses manières semblaient avoir été conçus pour séduire, ce qui, pensa Vesper, était sans doute le propre des sirènes. Elle en avait rencontré peu dans son existence d’antan, vivant elle-même dans les terres. Tout ce qu’elle connaissait de ces créatures résidait dans le souvenir des contes de son père, nymphe de feu qui faisait vivre ses personnages au gré des flammes dolentes du foyer préparé pour le plaisir de ses trois petites femmes. Les sirènes chantaient cette musique hadale, disait-il, qui touche les abimes de votre cœur. ‘Voyez-vous, il y a au fond de tous les cœurs un secret animal, aussi terrifiant que terrifié, qui ne réserve sa bioluminescence qu’aux braves imbéciles, fous ou fous amoureux, qui se risquent, de temps à autre, à plonger aussi bas. Fil d’Arianne mélodieux, le chant des sirènes les accompagne dans le noir et les invite à caresser la créature craintive. Et voilà que celle-ci se met à briller d’un éclat si pur que l’on croit soudain qu’il s’agit d’un ange ! Or, l’œil ajusté croise bientôt une créature monstrueuse, surchargée d’envie, de jalousie, de haine… C’est là qu’il faut se fermer au chant, qu’il faut faire le vide et remonter respirer : pour que la bête évite de vous suivre jusqu’à la surface.’

Vesper se rappela les ombres chinoises que son père avait l’habitude d’animer près du feu et sourit. Comme il lui manquait ! Comme ils lui manquaient tous !

Mais il n’était pas l’heure de se plonger dans un état de nostalgie intense, comme elle le faisait souvent depuis qu’elle avait brisé sa malédiction. Vesper avait une enquête à mener, un pain à gagner, un loyer à payer : tel était le monde dans lequel elle s’était réveillée, un monde où tout s’achetait, se troquait, se vendait, un monde à l’éclat aveuglant dans lequel il fallait vivre, si ce n’était par pure envie, au moins pour aller jusqu’au bout du plan…

‘Madame’ l’avait-elle appelée. ‘Madame’, c’était pour sa mère, mais maintenant que quelqu’un lui faisait penser, ç’aurait pu 100 fois être pour elle aussi si ‘Hespere’ avait pu vieillir en paix au côté de son fiancé, au manoir Ladon, comme une dame de bonne société, loin de son destin de nymphe de terre.

« Vesper. Rectifia-t-elle en la saluant d’une main ferme et en ajustant du même coup son col de chemise. Vesper Reed, du Crooked Arrow. »

La sirène enveloppa sa main dans la sienne poliment et son toucher suave et chaud troubla la gorgone. Vesper expira profondément comme pour sortir de l’eau, avant de baisser les yeux discrètement. La jeune femme qui lui faisait face avait un pouvoir envoûtant et savait s’en servir. Vesper gardait tout de même un avantage : elle savait à qui elle avait affaire, à une sirène - information donnée par son colocataire, dragon et ami, le jeune Will Ladon, fana de rock, amateur de vieux vinyles et sans doute un peu amoureux de la belle. Il n’était pas dit que Vesper ne succomberait pas elle aussi à ses charmes si la sirène venait en abuser, mais elle avait au moins la possibilité de fermer les écoutilles, comme l'avait suggéré son père il y a bien longtemps de cela.

Vesper admira la collection de vinyles disposée sur les étagères. Mozart, Schubert, Mahler, Satie, Kiss, Dire Straits, Kansas, Led Zep, Taylor Swift… Il y en avait pour tous les goûts et le music store était aussi attrayant que sa gérante.
Dehors, le soleil tardait à se coucher sur les abords du lac Pontchartrain, laissant un dégradé violine et ocre traîner sur l’horizon. Des couleurs de feu qui ramenèrent Vesper à la réalité.

« Je vous ai demandée de m’accorder un entretien, car j’ai ouïe dire que vous aviez été le témoin direct d’un incident survenu sur les abords de l’estuaire. Une nymphe molestée par son voisin. La victime était une nymphe d’air et le voisin en question a perdu son beau-frère pendant la Grande Guerre, dans un tsunami, si vous voyez où je veux en venir… »
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Dim 14 Mar 2021 - 16:13
Velvet ropes and guitars.
Odalie x Vesper

La nouvelle-venue dans la pièce semblait scruter de son regard l’entièreté des étalages. Un regard fin, critique, un regard vrai, qui analysait chaque parcelle comme si elle tirait de ces singuliers phénomènes la force vive qui tissait l’étoffe même du monde. Tandis que ce visage nouveau s’épanchait sur les vinyles sales, Odalie eut pensée fugace pour un autre de ces gratte-papiers. Rhysand, leurs nuits partagées, et cette visite à l’hôpital qui lui laissait un goût de pas assez … rougissant malgré elle, la sirène finit par se reprendre et par adresser un sourire à son hôtesse de la soirée.
Les dernières semaines n’avaient pas été faciles, entre son hospitalisation et la douleur toujours prégnante qui lui agressait toutes les côtes. Elle avait dû rester chez elle, apprendre malgré ses réticences à faire confiance à ses employées. Les premiers jours, elle avait téléphoné sans relâche, harcelé les pauvres jeunes filles qui lui servaient de vendeuse. Et puis … et puis, la brune avait appris à lever le pied, elle avait su leur faire confiance et de cet ennui intangible avait découlé des occupations nouvelles. Le violoncelle était proscrit pour l’instant, vu l’état de son poignet. Il allait de même pour la viole de gambe, et si la harpe était moins douloureuse elle faisait toujours grimacer le visage délicat de la brune. Il avait fallu innover, trouver d’autres moyens secrets pour occuper ces maigres heures où on l’avait mise en arrêt. Elle se promenait, de plus en plus, respirant de ses pleins poumons l’air aux embruns de milles délices.
Vesper, donc. Vesper, la nouvelle venue, la journaliste qui lui saisit la main avec un sourire de guingois. Ce visage lui évoqua fugacement quelque chose, sans trop qu’elle puisse bien saisir quoi.
Vesper entra directement dans le vif du sujet, laissant Odalie prise de court avec toutes ces propositions. Enfin, la brune ne s’attendait pas à une approche aussi directe ; sans la trouver désagréable, elle eut un instant de flottement. Et puis, bonne hôtesse et encore meilleure enjôleuse, elle décréta d’une voix gracile que les deux femmes changeraient de lieu.
« Venez, nous serons plus à l’aise à l’arrière. »

Entraînant derrière elle Vesper, la sirène s’aventura dans cette minuscule salle de pause qui leur offrait l’intimité de pouvoir parler librement.
« Vous désirez quelque chose à boire ? Du thé, du café ? »
Que l’on aille pas, dans les papiers, parler d’elle comme une mécréante qui n’offrait pas à tous ses hôtes la déférence qu’elle leur devait. Elle alluma d’un geste précis la machine à café dernier cri qu’elle avait pris le temps d’installer.
Ses manipulations achevées, Odalie prit place à la table, juste en face de Vesper Reed, et lui fit un sourire complice. Bon. Leur affaire. Oui, elle avait vu, lors d’une de ses balades pour tromper l’ennui, cette femme se faire agresser. Témoin de la scène, dans la sidération impossible de celle qui voit la violence. Elle apprenait seulement maintenant qu’il s’agissait d’une nymphe d’air, et avec une pointe de regret se dit que c’était du gâchis. Pourquoi est-ce-que des gens mouraient, pourquoi est-ce-que des gens tuaient ? D’autres autour d’elle avaient appelé les secours, et la brune s’était tenue là, simplement figée dans son incompréhension, dans sa peur sans trop l’avouer d’elle aussi se prendre des coups, comme punie par les évènements qui la malmenaient depuis le début de l’année 2021.
« Oui. » Elle déglutit péniblement. « Oui, j’ai assisté à la scène, oui. »
Elle jouait de son regard sombre avec les anses de sa tasse. Une boisson chaude, voilà qui créait l’atmosphère bien propice à la confidence. Pour autant la belle musicienne n’était pas prête à tout livrer, à tout confier, à cette inconnue bien habillée qui venait de franchir son seuil.
Méfiance. Prudence. Présence.
Son invitée était étrange, dans sa manière d’interagir, de poser ses questions, de faire évoluer l’échange. Elle n’était pas sûre d’apprécier. Aussi choisit-elle de dévier, l’air de rien, la conversation. Pour repartir sur de vraies bases qui peut-être leur permettraient de croire un instant que cette femme ne cherchait pas à la piéger. Ou peut-être pas.
« Je m’appelle Odalie, au fait. Odalie Maelström. Vous voulez grignoter quelque chose ? »
L’entretien la rendait nerveuse, et la brune n’aimait pas vraiment ressentir de nervosité.



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Mer 17 Mar 2021 - 22:32
Vesper ne se sentait pas très à l’aise dans les endroits confinés. Depuis qu’elle avait rompu sa malédiction, elle évitait à tout prix les entretiens dans des pièces où elle n’était pas sûre de pouvoir sortir, qui plus est en présence d’un être surnaturel. Avec un humain, il lui suffisait de figer le temps pour évaluer les points de sortie et se défendre, au besoin, mais les pouvoirs de la nouvelle gorgone n’avaient aucune prise sur les êtres surnaturels. Quelle enclave ridicule que sa nouvelle condition ! Elle qui pouvait par le passé commander aux arbres de s’étirer, à la terre de danser et aux graines de changer le sens de leur dispersion pour créer de nouvelles espèces de plantes aux propriétés prodigieuses. Maintenant, elle avait à peine plus de valeur qu’un appareil photo instantané couplé d’un routeur.
Parfois, lorsque le jeune Will rentrait tard de soirée et qu’elle se retrouvait seule dans l’appartement assez longtemps pour entendre la plomberie gazouiller, il lui arrivait de se mettre à paniquer à l’idée d’être si vulnérable. Plus que ça, comme un amputé découvre qu’un de ses membres a disparu, elle réalisait dans ces petits moments de solitude, qu’elle avait sacrifié sa nature-même pour se venger et achever un plan qui paraissait impossible à achever. En troquant sa nature surnaturelle contre une autre, elle avait abandonné le lien entre elle et sa famille, le destin des Reid qui, dans son souvenir, était d’une importance capitale pour la préservation de la planète. Un mal pour un bien ou un mal pour un plus grand mal ?
Dans les journaux, on parlait du réchauffement climatique et de ses conséquences à long terme. Cette décrépitude terrestre, déjà bien engagée, avait comme point de départ l’époque qu’elle avait quittée, cette période préindustrielle où les nymphes commandaient aux éléments et où les humains prenaient encore peu de place sur la terre qu’elles essayaient de préserver. Ses sœurs d’autrefois avaient-elles toutes abandonné l’idée de sauver ce qui restait de cette planète ? Si oui, peut-être alors était-ce une bonne chose d’avoir évolué. Gorgones et nymphes descendaient il est vrai de la même souche surnaturelle. La Toile était un écosystème en soi, une communauté d’êtres en interrelation avec de multiples environnements. Vesper n’avait peut-être pas coupé court à son destin en demandant son intronisation, mais seulement suivi le cours naturel de celui-ci. Après tout, c’était par la Toile qu’elle avait eu vent du sort de la nymphe d’air…
‘Gemma’. La Nymphe d’air qui s’était faite tabassée en passant une nuit par les abords du lac s’appelait Gemma. Rentrant chez elle après une soirée bien arrosée, la jeune femme aux longs cheveux irisés, d’un bleu-vert boréal, s’était sentie l’âme d’un vagabond romantique et avait préféré faire un détour en longeant l’arrête de la digue, s’aidant d’une béquille de vent. Les quelques vagues qu’elle avait créées dans son ombre pour garder l’équilibre avaient malheureusement été remarquées par trois pêcheurs, eux aussi bien éméchés. Gemma avait fini à la clinique pour Surnaturels de la baie de la Nouvelle-Orléans, avec de multiples côtes cassées et le crâne fracturé. Vesper n’avait pas encore pu lui parler, mais elle l’avait entendue marmonner dans son sommeil troublé de douleur : ‘You Monster…. Always trrrried to be ttttolerant… This is whhhhat accepttting the lackkk of you gets us…’
Elle n’avait pas encore pu s’entretenir avec les coupables non plus, sans autorisation préalable du commissariat. Les trois hommes l’attendaient dans une cellule, bien au chaud, mais pour combien de temps encore ? La naturalisation des êtres surnaturels était toujours en cours et en attendant, si la jeune nymphe ne trouvait pas de témoins valables, ce serait sa parole contre la leur et les pêcheurs ne resteraient pas en prison bien longtemps. Et puis, à qui le tour après ?
C’était la raison de sa présence au Peach Records. L’incident avait eu lieu juste en face du magasin et d’après Will, si la gérante ne se trouvait pas dans le même club que lui ce soir-là – il était apparemment rare que Will ne se trouva loin de la belle lors de ses vadrouilles nocturnes – c’est qu’Odalie devait sans doute travailler.
En entrant dans la boutique aux mille saveurs mélodiques, Vesper ignorait encore si la jeune sirène serait un témoin potentiel de l'évènement malheureux. Même présente ce soir-là, celle-ci aurait pu se trouver, casque enfoncé sur les oreilles, dans cette petite pièce sombre, à l’arrière, mais Vesper commençait à connaître son métier de journaliste et un bluff lui valait souvent des aveux plus rapidement qu’une longue exposition de faits : elle avait à présent son témoin.

Dans ce nouveau huis clos, la sirène paraissait mal à l’aise. La gorgone, bien que dérangée par l’aspect intimiste de la pièce le remarqua et cela la détendit un peu. Elle attrapa le calepin planqué dans son veston, le crayon à papier qui lui collait l’oreille et but une gorgée de café chaud – un café bien équilibré, sucré, fait par une hôtesse qui avait l’habitude de recevoir et qui savait de toute évidence comment se faire apprécier. Un genou par-dessus l’autre, bien installée pour commencer son interrogatoire, Vesper sourit à nouveau, de ce sourire trop enjoué pour être totalement sincère, qui lui valait toujours les critiques de Will.

« Pourquoi pas ! » Dit-elle. Puis au regard étonné de la sirène : « Je ne dis jamais non à des petits gâteaux. »

La gérante du Music Store s’exécuta et Vesper lui résuma brièvement l’affaire sur laquelle elle travaillait et combien il était important qu’Odalie donne son témoignage au Crooked Arrow pour que la loi prenne l’incident au sérieux. La gorgone remarqua soudain sa blessure au poignet, puis ses difficultés à prendre place en face d'elle.

« Vous et la jeune femme sur laquelle j’enquête avaient pas mal de points communs, on dirait. »

Vesper hésita avant de continuer. Si elle avait vu juste, elle sentait qu’elle pouvait toucher à un sujet épineux. Important cela dit, car si la sirène avait bel et bien été témoin de l’agression de Gemma, la prochaine question qui lui venait à l’esprit était :pourquoi ne pas l’avoir aidée ?’ et si Odalie était déjà blessée au moment où les évènements avaient eu lieu, ceci expliquait peut-être cela.

« Puis-je vous demander… Se lança-t-elle. Que vous est-t-il arrivé ? »

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Lun 29 Mar 2021 - 18:55
Velvet ropes & guitar.
Odalie x Vesper

A mesure que sur l’horloge de leurs vies tièdes s’égrenaient les secondes arides, Odalie commençait à se demander si elle n’avait pas été sotte d’accepter un tel rendez-vous. Naïvement elle avait pensé que le Crooked Arrow s’intéressait au Peaches Record, sa clientèle et sa gérante. Découvrant qu’il n’en était rien, elle se sentait comme prise au piège et porta presque nerveusement une main à son poignet blessé.
Tandis qu’elle s’affairait dans le dos de Vesper, la sirène écouta distraitement l’exposé de sa visiteuse. La sombre histoire d’une nymphe qui s’était fait rouer de coups par plusieurs hommes sur le port. Odalie sentait dans la voix de son interlocutrice que l’affaire la tenait à cœur. Sans doute un peu trop à cœur pour être simplement lié à son fervent professionnalisme, nota-t-elle dans un coin de son crâne. Son témoignage, apparemment, était d’une importance capitale pour permettre à ces trois malfrats de purger leur peine en prison. Elle eut un sourire las, un sourire triste, entendant les mots de Vesper.
Lorsqu’elle reprit place en face d’elle, la brune se fit la remarque que les yeux de la journaliste s’attardaient sur son attèle. Elle la portait encore un peu, autant parce qu’elle souffrait encore qu’à cause de sa peur de souffrir.
Les mots la transpercèrent rudement, comme autant de flèches acérées. Une vaste bouffée de colère vint emplir l’espace de ses côtes. Pour qui se prenait-elle, à la comparer de la sorte à une nymphe hospitalisée ? Odalie avait beau être blessée, elle n’était pas une victime. Pas une fragile. Pas une incapable. Cette nymphe, qui s’était fait frapper et finissait à l’hôpital, c’était dommage, oui. Elle-même aussi avait fini par se trouver dans une clinique. Mais elle n’était pas une victime.
Elle ne serait pas une victime.
« Vous pouvez toujours demander, » sourit-elle d’un air affable. « Ça ne m’engage pas à répondre. »

Derrière le miel de son ton se dissimulait la pierre froide. La belle n’appréciait guère le ton, trop personnel et défensif, que l’autre la poussait à adopter.
« Je ne vois pas bien ce que cette affaire a à voir avec mon poignet. » se justifia-t-elle doucement.
Et puis, comment enfin lui expliquer qu’elle s’était faite percuter par un petit train déchaîné, elle qui n’aidait jamais personne et qui soudainement s’y croyait ? L’interlocutrice ne la connaissait pas, elle n’aurait sans doute pas compris.
Se penchant doucement en avant, la sirène prit un fin gâteau entre deux doigts à peine tremblants, avant de mordre enfin dedans, produisant une farandole de miettes sablées sur sa blouse jaune.
« Quelles sont les raisons qui vous poussent à enquêter sur cette affaire, Vesper ? Ne serait-ce pas là plutôt le travail des forces de l’ordre ? »
Elle s’abstint bien de préciser que, si certains des policiers avaient pris l’initiative gauche de venir toquer à sa porte, elle aurait tout autant, si ce n’était plus, évité de leur donner des réponses. Elle s’abstint bien de préciser qu’elle n’avait aucune intention de témoigner où que ce soit, avec les Chasseurs à sa trousse, autant prendre un immense panneau et le pointer sur sa personne pour qu’on vienne l’exécuter. Non, elle ne dit rien de tout ça. Elle conserva son air poli, sourire figé sur le visage, et proposa juste à son hôte une nouvelle tasse de café.



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Mar 6 Avr 2021 - 23:00
Vesper accepta une nouvelle tasse de café et sirota une gorgée pour prendre le temps d’anayser la situation et de répondre au mieux à Odalie. La sirène semblait réticente, voire complètement fermée à la discussion. La gorgone avait vraisemblablement touché un point sensible en remarquant sa blessure, et sa curiosité maladive l’avait poussée à en savoir plus, sans succès. Vesper avait un don pour mettre les pieds dans le plat et elle s’y était jetée à grands pas. Pourtant, c’était ainsi qu’elle travaillait le mieux : en creusant là où personne n’osait s’aventurer, en remuant les blessures et en connectant les noirs secrets des uns aux malheurs des autres. Peut-être avait-elle un peu trop vécu pour s’embarrasser des convenances lors de ses interviews, pour enrober tous ses propos de sucre. Peut-être avait-elle trop peu vécu en société, ou depuis trop longtemps, pour savoir mettre les formes là où il le fallait. Manquait-elle d’empathie ? Demandez à Will, son jeune acolyte, et il vous aurait répondu que oui, que son regard froid et ses demi-sourires le mettaient parfois mal à l’aise, qu’elle pouvait agacer en parlant si directement, sans fanfreluches ni causettes, qu’il ne l’avait jamais entendu parler de son passé ni des sentiments qui y étaient liés et qu’il ne savait même pas si cela avait de l’importance pour elle. ‘Au contraire’, c’est tout ce qui comptait. C’est tout ce qu’elle avait en tête, continuellement. ‘Trop d’empathie plutôt.’ Tout malheur, surtout celui des femmes, lui faisait écho. Dans chaque blessure perçue, la gorgone reconnaissait la sienne propre, profonde, celle d’avoir été dupée, enfermée contre son gré et privée de l’existence heureuse, paisible et pleine d’amour qui l’attendait. Sa froideur apparente : Vesper la cultivait. Elle avait passé plus de 100 ans à observer, si bien qu’elle était devenue experte, mais seulement voilà, à présent, elle ressentait aussi, et ressentait intensément. À chaque nouvelle rencontre, c’était un déluge de sentiments que Vesper se prenait en pleine face. Il fallait qu’elle se ferme pour ne pas être submergée, pour que l’eau ne fasse pas déborder son propre vase d’émotions, composé de de fantasmes fragiles et de souvenirs à demi-effacés. Vesper, au contraire de bien des victimes qu’elle avait l’habitude de rencontrer ces temps-ci, se savait victime et craignait de l’être à nouveau. Toute nouvelle relation était marquée par l’augure d’un potentiel abandon, et Vesper avait le cœur trop cassé pour se relever de la perte de nouveaux êtres chers. La gorgone se forçait ainsi à rester dans l’analyse sans faire de sentiment, à canaliser ses pensées vers des buts tangibles : vivre dans ce nouveau monde, achever son ‘grand’ plan. Ce grand plan qui s’élevait au-dessus de tout le reste, une part infime d’elle-même ne croyait pas en son succès. Cette part traitresse avait peu à peu dérivé ses efforts de résoudre sa propre vie vers la tentative vaine de résoudre la vie des autres : c’est ainsi qu’elle avait atterie au Crooked Arrow.
Odalie était un être privé, soit. Ce n’est pas la gorgone qui lui jetterait la pierre et tant pis si, comme elle le pensait, sa blessure provenait comme la victime de son enquête d’une agression anti-Surnaturels. Certains êtres surnaturels ne voulaient pas s’abaisser à reconnaître que de simples humains sans pouvoirs avaient pu les surpasser. Par fierté ou par peur, d’autres refusaient coûte que coûte de s’avouer victimes, allant même jusqu’à culpabiliser de s’être mis dans des situations dangereusement stupides plutôt que de faire face à leur propre fragilité et à leurs bourreaux. Vesper elle-même avait passé une bonne cinquantaine d’années dans son arbre à se torturer l’esprit de remords !
La sirène était sur la défensive. Peut-être se détendrait elle si Vesper montrait cartes sur table. Et tant pis si cela éveillait les soupçons de quelques sorciers :

« Les forces de l’ordre ne s’occupent que de défendre l’ordre établi, répondit Vesper. Les êtres surnaturels ont bouleversé cet ordre… NOUS avons bouleversé cet ordre. Entre celle d’une nymphe éméchée et celle de trois pêcheurs sans histoire, connus de tous dans le quartier, quelle histoire sera la plus écoutée à votre avis ? On parle déjà d’un bête accident sur la digue… Et ce n’est pas le seul ! Partout dans le pays, on reporte des incidents similaires. Des êtres surnaturels lynchés à cause de leur nature seule. Je conçois bien que vous puissiez avoir peur de témoigner, mais imaginez que cela vous arrive aussi, bientôt ? Si nous restons tous le nez plongé dans nos propres peurs, si nous nous dispersons, nous devenons plus vulnérables au produit de LEURS propres peurs. »

Vesper arrêta son discours enflammé pour reprendre son souffle et regarda pour la première fois Odalie avec des yeux sincères, plein de passion pour cette cause qui n’en avait jamais été vraiment une pour elle auparavant. Elle soupira, pensant avoir atteint les limites de son argumentation. Puis, avant que le soufflé de ses convictions ne retombe aussi, elle sirota une nouvelle gorgée de café et ajouta :

« Le meilleur moyen de se fondre dans la masse, c’est de feinter la normalité. Rien de plus normal qu’un citoyen qui témoigne d’un crime dont il a été témoin. »

@Odalie Maelström
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Velvet ropes & guitar. ♦ Odalie & Vesper Empty Re: Velvet ropes & guitar. ♦ Odalie & Vesper

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