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Rhea Riverwood
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Dim 21 Mar 2021 - 21:42
salz in die wunde

“Dachtest du, es wäre wieder alles okay zwischen uns?
Ich habe immer noch Narben an meinem Rücken von deinem Messer also
Denke nicht, dass es in der Vergangenheit ist, diese Wunden bleiben und sie bleiben auch jetzt noch”

   

   
Rhea n’avait pas la réputation d’être particulièrement agréable, mais cette fois-ci dépassait tout entendement – les éclairs craquelaient au fond de ses prunelles alors qu’elle tenait presque littéralement London par la peau du cou. La dragonne n’avait pas prononcé un mot depuis qu’elle était venue la récupérer à Houston à la demande d’Ari. Elles étaient habituées à l’esprit sauvage de la nymphe, à son audace et son influence plus que douteuse sur les autres pensionnaires, mais c’était allé trop loin. Pour certains, London était irrécupérable. Mais Rhea voyait à travers l’opaque et charbonneux écran de fumée qu’elle leur opposait à tous pour éviter de se sentir menacée. Elle connaissait trop bien cette lueur de détermination et de solitude dans ses iris – et ça avait empiré depuis le départ de Grace. London non plus ne lui avait pas adressé la parole depuis qu’elles avaient claqué la porte des Richardson, qui avaient accueilli Ruth, une jeune zouwu orpheline de nature douce mais influençable, avide de plaire et de se faire aimer, surtout des personnalités plus fortes que la sienne.

La dragonne était prise en étau ; London avait extrêmement bien joué ses cartes. Elle voulait la secouer, elle voulait lui dire que ce n’était pas ça la solution, qu’il fallait être plus intelligente que ça, plus fine, que verser du sel sur une plaie béante n’aiderait pas à la faire cicatriser. Elle voulait crier qu’elle était passée par là, qu’elle savait de quoi elle parlait, mais elle ne voulait pas ressembler à tous ces adultes qui n’avaient rien compris quand elle était plus jeune. Elle ne voulait pas la braquer encore plus, lui donner de quoi consolider l’image d’ennemie que l’adolescente s’était faite d’elle. Tous les mots qui défilaient dans son esprit lui hurlaient « vieille conne » au visage. C’était exaspérant d’avoir les mains liées, de savoir par avance ce que London trouverait à redire sur chacune de ses approches. Elle ne pouvait pas gagner, et l’impuissance lui creusait les os. Elle aurait pu faire la différence, peut-être, si elle ne lui avait pas enlevé Grace.

Alors elle se taisait.

Ça lui brûlait les lèvres pourtant. Rhea avait réussi à faire de son passé chaotique et douloureux un atout, elle l’avait utilisé comme un pied de biche pour ouvrir la coquille, pour apprendre à se montrer vulnérable, pour inspirer, pour laisser les perles se former. Mais parfois, ce même passé jouait contre elle et lui liait les mains – la dragonne n’avait jamais aimé emprunter ce genre de chemins. L’idée de retourner au Sanctuaire avec cet échec, de déposer la nymphe à la Rose Noire sans un mot, sans que ça compte… Tout ça lui retournait l’estomac. Arrivées au portail qui les ramènerait à la Nouvelle-Orléans, Rhea eut un instant d’hésitation. Les mots menaçaient de passer la barrière de ses lèvres en méli-mélo emmêlé, en bloc de ciment impossible à sculpter, et elle décida que le silence valait mieux que les paroles creuses, trop travaillées pour refléter l’absolue vérité.

A l’instant où elles passèrent l’anneau lumineux, la dragonne sut que quelque chose clochait, avant même que la chaleur étouffante ne les prenne à la gorge. Le temps que leurs yeux s’ajustent à la luminosité aveuglante, le portail se referma derrière elles sans qu’elles n’aient l’opportunité de revenir sur leurs pas. Le sable brûlant sous leurs pieds était sans appel – elles avaient pris un portail dysfonctionnel. Rhea laissa échapper un feulement de colère. « J’en ai tellement plein le cul de ces putain de portails, ce n’est vraiment pas le moment. » C’était la cerise sur sa fin d’après-midi. Son sang bouillonnait dans ses veines – de rage, de frustration, et de la chaleur des rayons qui tapaient fort sur sa peau. Mais elle était l’adulte ici, elle était censée être la plus calme des deux. « Bon… On va se dépêcher et essayer d’en trouver un autre, j’ai clairement pas l’intention de mourir ici » grogna-t-elle en enlevant sa veste en cuir. Dans sa poche intérieure, elle sentit la flasque de bourbon qu’elle gardait soigneusement sur elle à tous moments. Peut-être qu’elle lui serait utile pour éviter de perdre complètement la tête en plein milieu du désert.
   

   
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Ven 28 Mai 2021 - 12:33


Salted woundsYour world isn't real, Your world's an ideal

image du rpVernis rose, sur les ongles rongés de Ruth qui tapotent nerveusement son sac en bandoulière tandis qu’elle jette de fréquents coups d’œil autour d’elle, adolescente prise en faute persuadée que chaque passant l’accuse silencieusement du regard. C’est Hailey qui le lui a appliqué, a-t-elle avoué à demi-mot sous ton regard scrutateur, sous le poids accusateur du glacier de tes yeux. Hailey, sa nouvelle sœur, sa nouvelle amie, sa nouvelle complice, dans cette vie inconnue où elle a mis les pieds depuis deux semaines à peine. Deux semaines, c’est si peu et pourtant c’est déjà trop, déjà assez pour qu’elle s’attache, Ruth l’invisible, Ruth la délaissée, Ruth l’effacée. Deux semaines, c’est tout ce qu’il a suffi pour que s’allume dans son regard l’étincelle que tu connais si bien, celle qui hurle son espoir fou en silence, celle qui dit toute l’avidité d’amour qui traverse les sans famille à qui on promet les étoiles. Elle est trop familière cette lueur, et elle réveille celle qui sommeille en toi, celle que tu étouffes à coup de souvenirs douloureux et de fierté blessée, celle que tu n’alimentes pas par peur de la brûlure du brasier.

Vous êtes des funambules. Dans l’immensité du vide, vous vous élancez, bras étendus comme des ailes, pieds gracieusement posés pas à pas sur un fil trop mince, trop ténu, trop tremblant. Dans l’obscurité de la solitude, vous avancez, yeux fixés vers un point invisible pour garder l’équilibre, et vous vous ancrez à cet espoir qui se fait parfois difficile à suivre du regard. Il vacille, le point, et parfois vous ne le voyez plus, et soudain la panique vous prend à la gorge et vous paralyse, et c’est tout votre corps qui vacille, tandis que l’assurance n’est plus qu’un lointain souvenir dissipé dans l’air devenu étouffant. Vous pouvez agiter les bras, tenter de retrouver un semblant de contenance, mais le fil déjà se fait moins solide, tremblotant, s’étiolant comme vos rêves bariolés, et le chemin vers l’autre rive paraît infini et insensé tandis que chacun de vos pas peut être le dernier. Mais vous continuez d’y croire, artistes dévouées à ce qu’elles ont toujours appris à accomplir, remontant chaque fois plus haut malgré les chutes, malgré les tremblements, malgré le vertige qui vous serre la poitrine chaque fois un peu plus fort et que vous portez comme un fardeau inéluctable. Vous n’avez jamais connu que ce fil, unique chemin vers vos chimères scintillantes, celles pour qui vous affrontez le vide encore et encore, nourries de la croyance absurde que si vous luttez assez fort vous pourrez les atteindre.

Mais les chutes laissent des marques, chacune plus douloureuse que la dernière, chacune nommée ultime et pourtant suivie d’une autre, parce que peu importent les risques et les cicatrices, peu importe la confiance qui se fissure, peu importe les morceaux brisés de vos rêves que vous ramassez à la pelle encore et encore, vous vous redressez, vous recollez vos plumes, vous suturez vos plaies et vous recommencez. Naïfs cygnes dans un monde qui ne vous voit que comme des canards cendrés. Naïve, tu ne l’es plus, London, abîmée par trop de chutes pour croire de nouveau à l’envol du phénix. La dernière fois que tu as relevé la tête, ce n’était pas pour t’élancer à nouveau sur ce fil dont tu connais trop les instabilités, mais pour te tenir sur la plateforme tandis que méthodiquement tu le tranchais, coupant court à l’espoir stupide derrière lequel tu avais couru à en perdre haleine. Le meilleur moyen de ne pas tomber est encore de ne pas avancer. Et tant pis si tu n’atteins jamais la plateforme qui a bercé tes rêves innocents, tant pis pour les légendes qui ont peuplé ton imaginaire crédule, tant pis pour le bonheur qu’on t’a vendu comme si tu pouvais véritablement l’acquérir, tu te contenteras de la rive miteuse sur laquelle tu es née. Tant que l’autre demeure dans la brume des songes, tu peux presque prétendre que tu t’y plais, tu peux presque convaincre Ruth de s’y accoutumer, de s’y ancrer, de s’y enliser. Ensemble, vous ferez des ricochets dans l’eau pour casser les reflets de cet avenir doré que l’autre rive projette et fait miroiter. Ensemble vous couperez le fil qui vous a écorché les pieds.
 
Vernis rouge, sur le téléphone rutilant qui trône au milieu de la pièce, sous une cloche au verre poli, entouré de ses pairs hétéroclites. Une obsession de Carolina, les téléphones, paraît-il, du plus ancien modèle au plus récent, collection presque compulsive à laquelle on a dédié une pièce, comme si les appareils étaient doués d’une âme propre. Il y a quelque chose d’infiniment compréhensible dans cet amas d’objets similaires et pourtant infiniment différents, quelque chose que tu peux toi-même appréhender alors que tes doigts triturent les briquets entassés dans tes poches. Ils te fixent, vestiges d’un autre temps que la djinn – information à peine soufflée par Ruth, comme un tabou, comme un secret, comme une honte – conserve pour des raisons inconnues qui pourtant te paraissent évidentes. Il y a quelque chose de révoltant aussi dans l’attention particulière apportée à de simples objets inanimés quand toi-même tu n’estimes pas avoir obtenu une pareille considération. Il y a quelque chose d’infiniment injuste dans la présence de ces téléphones, ici depuis probablement bien trop longtemps, quand tu sais que celle de Ruth sera tôt ou tard remise en question, et le plus tôt sera le mieux, couper le fil avant d’être trop avancée pour éviter la chute.

C’est pour cette raison que tu es là, London, en dépit des réticences de celle que tu t’efforces de sauver d’un espoir néfaste. C’est pour cette raison que tu appuies sur chacune des failles que tu as isolées dans son discours optimiste sur cette famille à l’allure parfaite. Tu es là pour craqueler l’image, London, tu es là pour lui rappeler que les sorties au zoo avec ce nouveau père aussi passionné que la zouwu par les animaux ne suffiront pas à lui garantir un aller simple vers la plateforme dont elle commence déjà à apercevoir les contours flous dessinés par l’espérance qui brille dans ses prunelles. Tu es là comme un filet de sécurité, pour la prévenir de ne pas s’élancer trop haut parce que peu importe où la porteront ses ailes illusoires, le sol n’est jamais très loin. Tu es là pour qu’elle n’oublie pas de regarder en bas. Alors tu te glisses dans les failles pour la faire vaciller. Ils t’ont pas donné les clefs, Ruth ? Tu crois vraiment qu’ils te font confiance ? Ils ont déjà peur de toi, tu vois. Ils savent d’où tu viens et tôt ou tard, quand il faudra choisir entre la facilité du confort et l’effort de l’adoption, ils hésiteront pas longtemps, crois moi. Tu peux faire tout ce que tu veux pour essayer de les convaincre que t’en vaux la peine, tu les feras pas changer d’avis. T’as jamais pu convaincre ta mère après tout, alors tu crois vraiment y arriver avec des inconnus ?

Tu ne dis rien, quelques remarques, des regards éloquents soulignés de sourcils tantôt levés tantôt froncés, des soupirs, mais ton avis est clair et elle le connaît déjà, elle doute déjà, comme toi, comme tous les autres, après tout vous êtes tous faits du même bois, les branches arrachées trop vertes qui flottent maladroitement pendant les crues. Tu lances des blagues pour mieux les ridiculiser, pour lui rappeler que c’est quand même plus fun avec toi, pour la faire douter de plus belle sur la valeur de cette famille papier glacé où elle n’aura jamais véritablement sa place. Autant faire voler dès maintenant en éclat l’illusion cristalline d’une famille unie, autant se montrer sous son véritable jour pour mieux tester la volonté fragile de ces parents inespérés. Tu le sais bien, London, tu as mis du temps à l’apprendre cette leçon, mais tu ne l’oublieras plus jamais, l’esprit marqué par trop de déceptions alors que chaque fois tu persistais à t’envoler sur le trapèze des promesses pour mieux chuter lorsqu’elles se révélaient faites de brume. Tu peux épargner la chute à Ruth, il suffit de lui apprendre à ne pas saisir les mains des acrobates chimériques. Il suffit de lui apprendre à rester sur terre, ancrée dans une réalité laide mais plus tangible que vos rêves. Mais d’abord, il vous faut souiller cette image idyllique, d’abord il vous faut recouvrir leurs promesses de vos rages et de vos peines, d’abord il vous faut peinturlurer l’espoir des couleurs de la déception.

Avec un sourire, tu extirpes de ton sac à dos les bombes de peinture volées hier soir, ainsi que ton enceinte et une bouteille de gin. Ruth est encore hésitante, encore légèrement confiante, encore trop attachée à ses songes d’enfant, car gamine elle l’est encore un peu, du haut de ses seize ans récents. Alors vous allez faire ce que font les marmots, vous allez jouer, vous allez transgresser, vous allez tester les limites et les franchir sans gêne aucune, parce que vous le pouvez encore, parce que c’est tout ce qu’il vous reste. Des couleurs pour étaler votre rancoeur et vos envies dévorantes, de la musique pour hurler vos peurs et l’injustice qui vous serre le ventre, une liqueur pour vous donner le courage d’exprimer ce qu’on vous a toujours intimé de taire et pour prouver au monde que vous pouvez bien faire ce que vous voulez. Un léger creux dans la poitrine quand la main de la zouwu saisit la bombe après quelques secondes d’hésitations, miroir inverse de cette autre main qui te l’avait tendue une fois, deux fois, dix fois, et cette nouvelle main n’est qu’un ersatz de l’ancienne car tu ne parviendras jamais à retrouver la connexion formidable qui vous unissait et dont il a coupé net le fil, sans se soucier de ta plongée. Une autre déception qui te souffle à l’oreille d’éviter les prochaines. Allez, Ruth, tu vas voir, on va s’amuser. Ils veulent te brider, on va se libérer.

Vernis blanc sur la porte qui claque derrière toi tandis que tu suis Rhea sans prendre la peine de cacher ce que tu penses de son intervention et des reproches silencieux qui flottent entre vous. Forcément, il a fallu que Carolina rentre plus tôt, une histoire de conférence annulée, et votre plan de fuite est parti en fumée en même temps que ses yeux s’embrasaient devant le capharnaüm que vous n’avez même pas eu le temps de terminer. Tu as roulé des yeux, London, tu as protesté pour vous défendre, tu as ri de cette colère dérisoire, toi qui sais pourtant entrer dans des rages folles pour des broutilles. Tu as jubilé, London, plus que satisfaite de cette arrivée impromptue qui ne fait que te conforter dans la croyance à laquelle tu t’accroches comme à une bouée au cœur des vagues traîtresses qui te secouent de part en part. La famille, c’est le mensonge du siècle. Toutes les familles se brisent un jour ou l’autre. Et tu feras en sorte de perpétuer cette règle que tu veux croire universelle. Si toi tu n’y as pas eu droit, alors pourquoi eux, pourquoi Ruth, pourquoi Grace, pourquoi Rhea y auraient droit ? Tu fixes rageusement la policière venue sans son badge, lorsque les Richardson ont décidé que le refuge pouvait s’occuper de ton cas le temps qu’ils portent plainte – oh quelle générosité de leur part de ne pas t’envoyer directement en garde à vue, attendaient ils que tu les remercie ? Tu ne leur feras pas ce plaisir, peu importe leur patience, peu importe leur gentillesse, ils finiront comme les autres, usés jusqu’à la corde. Allie et Liam aussi étaient patients et bienveillants.

Tu gardes le silence, London, tu ne sais que trop bien que si tu parles la première les mots qu’elle retient pleuvront sur toi. Tu les connais d’avance, les mots tantôt durs tantôt doux, le ton tantôt encourageant tantôt accusateur, les phrases toutes faites qu’elle s’est probablement jurée de ne jamais dire un jour la première fois qu’elle les a entendues. Tu sais d’avance tous ses arguments et tu sais qu’ils ne te convaincront pas, qu’elle ne te convaincra pas, que tu ne l’écouteras même pas, après tout elle a perdu ce droit, avec le peu de légitimité que tu daignais autrefois lui accorder, naïf caneton à la recherche de ses pairs. Elle a perdu le droit de te faire croire à la famille dès l’instant où elle a volé la tienne. Alors tu gardes le silence, London, parce que tu sais que tu n’as pas besoin de mot pour la faire enrager, tu sais reconnaître les bouillonnements sous la surface, tu sais qu’elle est déjà à cran et tu conserves ta colère pour le bureau de la matriarche, impatiente de faire valser tout ce qui te passera sous la main lors du sermon. En passant le portail, tu repenses à Ruth qui les évite comme la peste et qui se ferme dès lors qu’on lui demande pourquoi elle n’en ouvre jamais aucun, Ruth qui est restée chez les Richardson, probablement sévèrement punie, Ruth qui va apprendre à te haïr quand Hailey lui aura lavé le cerveau en prétendant que tout est ta faute, mais qu’elle ne se leurre pas la petite Ruth, il y aura d’autres coups d’éclat, d’autres infractions, et cette fois-ci tu ne seras pas là pour porter le blâme. Qu’elle te déteste, un jour elle réalisera à quel point tu avais raison.

Le souffle chaud du vent te frappe en plein visage tandis que tes yeux se ferment instinctivement, des formes chatoyantes dansant sous tes paupières. Oh non. Le désert encore. Mais cette fois, le sable est plus fin, le sol plus moelleux, cette fois il n’y a pas d’asphalte à frapper, rien que des dunes encore et encore et encore. „Scheiße!“* Tu jettes un coup de pied rageur dans le sable et manque de perdre l’équilibre entraînée par ton sac à dos. Devant toi, Rhea enlève déjà sa veste et se met en route, déterminée à marcher pour trouver un portail. Pardon ? Marcher ? Et où au juste ? Au hasard, jusqu’à ce qu’à la place des dunes vous aperceviez un oasis paradisiaque ou un petit village perdu au milieu de nulle part ? Quel genre de zouwu irait mettre un portail en plein désert ? „Eh! Du bist eine Drachin, oder? Warum drehst du nicht um und fliegst uns in die nächstgelegene Stadt?“** Tu as presque craché le mot tant il t’écorche les lèvres. Oui c’est une dragonne et c’est le cœur du problème, la raison même pour laquelle ta sœur t’a filé entre les doigts, emportée dans un battement d’ailes et la promesse d’une famille parmi ses pairs. La raison même pour laquelle tu es restée sur le pas de la porte tandis qu’elle se refermait dans ton nez, dérisoire nymphe d’eau sans ailes ni griffes ni écailles, indigne de rejoindre l’illustre clan dans lequel Grace a mis les pieds sans un regard en arrière. Et tu lui en veux, tu leur en veux à tous au fond, d’être des dragons, parce que leur rejet n’est rien d’autre que le rappel douloureux que tu ne seras jamais acceptée nulle part, boulet pour les humains autant que pour les surnaturels chez qui tu pensais pourtant avoir trouvé refuge.




*Merde !
**T'es une dragonne, non ? Pourquoi tu te transforme pas pour nous faire voler jusqu'à la prochaine ville ?


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Lun 14 Juin 2021 - 16:28
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“Dachtest du, es wäre wieder alles okay zwischen uns?
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Rhea n’est pas certaine de leur localisation exacte, et s’en moque bien pourvu qu’elles n’aient pas à marcher toute la nuit pour retrouver la civilisation. Ari les attend toutes les deux au refuge, malgré les avertissements de la dragonne qui commence à penser qu’absolument tout roule sur London comme sur les plumes d’un corbeau. Ça ne veut pas rentrer dans son crâne épais que toutes ses frasques ne leur font pas peur, qu’elles en ont vu d’autres – qu’elles en ont fait d’autres même – et qu’elles ne vont pas l’abandonner, pas céder à ses tentatives transparentes de se donner raison sur elles, leur famille, et leur démarche. Il y a quelque chose de profondément frustrant à se tenir à côté de l’adolescente en pouvant lire en filigrane les mécanismes sous sa peau, en sachant pertinemment qu’elle lui sera imperméable. „Scheiße!“ Probablement que Ari n’aurait pas encouragé la vulgarité, mais Rhea ne fait jamais attention en présence des jeunes du refuge. Elle a déjà l’impression d’être un peu trop rangée à son goût désormais, elle ne peut pas non plus tout sacrifier pour être un modèle. Elle n’a pas envie d’être un modèle, d’ailleurs, et London n’en a pas besoin, par ailleurs.

La dragonne noue fermement sa veste autour de sa taille et s’apprête à s’activer quand la voix de la nymphe résonne, dédaigneuse et tranchante. „Eh! Du bist eine Drachin, oder? Warum drehst du nicht um und fliegst uns in die nächstgelegene Stadt?“ Rhea se retourne, sourcils froncés. Elle pourrait, effectivement, se transformer et régler cette histoire en quelques battements d’ailes. Mais elle n’a pas le ton de London, et elle est aussi fière qu’elle, alors elle reste solidement plantée dans le sable, adoptant le même ton grognon que l’adolescente. „Siehe ich wie ein Muli aus ?“ *C’aurait été plus facile, à n’en pas douter. Ecourter le calvaire pour chacune d’entre elles, la laisser entre les mains de la matriarche et retourner au Sanctuaire, avec Grace, avec le reste de sa nouvelle famille. Non. Elle est agacée, mais elle est persistante. Elle n’est pas ravie de cette histoire de portails, mais il y a peut-être une opportunité là-dedans à saisir. „Wir gehen zu Fuß, du kannst denn nachdenken. Es wird dich nicht schaden.**Ari a raison, c’est elle l’adulte. Et ce n’est pas parce que London ne la laisse pas faire qu’elle n’arrivera pas à faire tomber les défenses, un beau jour. Peut-être qu’elle a quelque chose à prouver, elle aussi. Peut-être qu’elle a trop l’impression d’être Sage avec la Rhea de seize ans, et qu’elle lui rend grâce aujourd’hui de ne pas l’avoir abandonnée.

Alors elle commence à marcher, confiante dans l’idée que la nymphe n’aura pas d’autre option que de la suivre, n’ayant elle-même pas d’ailes. Par fierté, elle pourrait la laisser partir seule, jouer son coup de poker et s’asseoir dans le sable jusqu’à ce que Rhea revienne la chercher, mais elle sait aussi d’expérience que London ne voudra pas paraître immature. Elle ne veut pas être traitée comme une enfant, là est tout l’enjeu de la situation. Un délicat équilibre à maintenir entre envoyer chier les gens et obtenir d’eux ce dont on a besoin. Ca lui arrache presque un sourire de lire dans les traits de l’adolescente la même exaspération que dans les siens. En contrepartie, la dragonne ne laisse pas transparaître la moindre trace de satisfaction lorsqu’elle voit dans son dos l’ombre des jambes de la nymphe, et ralentit un peu le pas pour se retrouver à niveau. Le silence s’installe, et encore une fois, Rhea reconnaît les mécanismes des jeux de pouvoir. C’est celle qui parle en premier qui perd, parce que c’est la seule manière de se protéger, de gagner. D’en faire une compétition, de se retrancher derrière ses tours et ses pions. Mais Rhea n’a rien à perdre, ça ne la dérange pas de laisser London gagner, cette fois. Son ton est toujours dur, mais moins agressif lorsqu’elle demande : “Was hoffst du damit zu erreichen? Willst du rausgeschmissen werden?*** La douceur ne lui fait rien, à London, ça la hérisse encore plus, la Riverwood l’a bien compris. Ce n’est pas en marchant sur des oeufs qu’elle arrivera à craqueler les coquilles, ce n’est pas en l’enrobant de sucre qu’elle pourra butiner le pistil de sa confiance.

Si son métier lui a appris quelque chose, c’est que la gentillesse ne marche pas sur tout le monde. Elle est bien placée pour le savoir après tout, elle qui n’a été que ruines et feulements pendant toutes ces années. Elle se méfie, met en doute jusqu’au coeur de ce qu’elle sait, parce qu’elle est pas London et que London n’est pas elle. Elle ne peut que supposer, que deviner, qu’interpréter. De quoi a t-elle peur, en se laissant aimer? A t-elle peur, comme elle, de perdre quelque chose? De perdre un bout de qui elle est et de continuer à se perdre dans les attentes des autres, de ne jamais se ressembler vraiment? Est-ce que t’es comme moi, London, est-ce que t’en as marre de t’écarteler en sachant que t’arriveras jamais à t’arrêter?



* Est-ce que j'ai l'air d'une mule?
** On va y aller à pieds, ça te donnera l'occasion de réfléchir. Ca te fera pas de mal.
*** Qu'est-ce que tu espères accomplir, comme ça? Tu veux te faire mettre à la porte?

   

   
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Mer 21 Juil 2021 - 16:39


Salted woundsYour world isn't real, Your world's an ideal

image du rp  Rhea a décidé de vous compliquer la tâche. Son obstination nourrit la tienne, dans un jeu incessant où chacune renvoie la balle un peu plus fort dans l’espoir que cette fois-ci son adversaire ne puisse pas la réceptionner. Très bien, elle veut jouer ? Tu joueras aussi. Mais pas question de te plier à ses règles sans imposer les tiennes, pas question de t’adapter à son rythme sans forcer le tien. Alors tu avances, London, mais tu avances comme si toute la mauvaise foi du monde avait élu domicile dans tes chaussures maculées de peinture, tu avances le pas délibérément lourd et lent, pas assez immature pour t’asseoir dans le sable et attendre qu’elle cède à tes demandes, pas assez mature pour prendre sur toi et la rejoindre en quelques foulées.

Tu as trop pris sur toi, London, tu as tout pris sur toi, le poids de ta différence, celui de leur peur, celui de leur regard, celui de leur déception, celui de leurs abandons, et la balance de tes épaules a fini par vaciller à force de sacrifices et de fardeaux pris comme des fatalités. Tu ne te laisses plus déstabiliser par leurs stratagèmes, la gamine honteuse a grandi pour laisser place à une adulte sans cesse sur la défensive, prête à attaquer à la moindre remarque blessante, à la moindre tentative de te refiler le fardeau d’une culpabilité que tu n’as eu de cesse de porter. Coupable d’être différente, coupable d’être née nymphe, coupable d’avoir été aux mauvais endroits aux mauvais moments, coupable de les décevoir tous, coupable de ne pas savoir te calmer, coupable d’échouer encore et encore, coupable d’entraîner les autres dans ta chute, coupable de les faire fuir et trahir leurs promesses d’éternité, coupable de ne rien avoir appris si ce n’est à te défendre maladroitement, coupable de souiller la nature, coupable de ne pas être aimable, coupable d’être toi. Coupable de saboter tes chances et de griffer les mains tendues vers toi.

Est-ce que c’est ce que tu cherches, London ? Est-ce que tu souhaites marcher dans ses traces, celles du pseudo frère dont il ne reste que l’ectoplasme dans tes souvenirs ? Est-ce que tu voudrais te retrouver de nouveau seule, livrée à toi-même, jusqu’au prochain refuge, à la prochaine main tendue, la prochaine chance de t’en sortir que tu gâcheras encore parce que tu ne sais pas faire autrement ? C’est ce que tu as toujours fait, et encore une fois tu aurais toutes les raisons de le faire avec eux aussi, parce que plus rien ne te retient à la Rose Noire, parce que ceux qui t’y retenaient ont pris deux chemins opposés tandis que tu restais au croisement, prise entre deux feux et indécise, immobile devant ce coup du destin arrivé avec la violence des phares d’une voiture en pleine nuit. C’est ce que tu as toujours fait et pourtant tu ne l’as pas encore fait, alors même que Grace est partie depuis trop longtemps, alors même qu’il faut supporter tous les jours les humeurs acérées de son Altesse des Algues, alors même que tu n’as rien à faire ici parce qu’il n’y a plus rien à sauver chez toi, parce qu’il est trop tard pour ça. C’est ce que tu as toujours fait et pourtant tu hésites devant la question piquante de Rhea, à laquelle tu pourrais rétorquer un oui provocant ou un non larmoyant destiné à la prendre en faute, elle qui insinue que tu le fais exprès.

Oui, oui tu le fais exprès, oui tu les testes, encore et encore, oui tu tires sur le fil car tu sais pertinemment qu’il va craquer et que tu veux éprouver sa résistance avant d’être surprise en plein milieu. Mais non, non tu ne veux pas être renvoyée, parce que malgré tout tu t’es fait ta place au sein de ce foyer, parce que même si tu as abandonné la course à l’adoption, tu n’as pas complètement baissé les bras. Non tu ne veux pas être renvoyée et c’est bien le problème d’ailleurs, parce que tu t’es attachée à ce lieu et toutes ses défaillances, à ces bénévoles et toutes leurs hypocrisies, à ces pensionnaires et toutes leurs instabilités, tu t’es attachée malgré toi et en dépit du venin que tu craches en permanence, tu t’es attachée et tu t’es avancée malgré toi sur le fil, et il est encore temps de faire marche arrière, encore temps de tout détruire avant que le cocktail ne t’explose à la gueule sans crier gare. Non, Rhea, non je veux pas être renvoyée, mais est-ce que mon avis comptera vraiment quand vous finirez par le faire quoi qu’il arrive ?

A sa question, tu réponds par une autre, pour garder la main obstinément, ne rien lâcher et renvoyer encore et encore et encore ses incohérences dans la face pour éviter qu’elle ne te renvoie les tiennes. „Warum habt ihr das noch nicht gemacht?“* Sur la défensive, London, mais tu attends une réponse honnête, tu attends ses arguments pitoyables alors qu’elle s’enfoncera dans le sable pour te trouver des circonstances atténuantes et justifier de ce devoir absurde qu’elle et ses mères adoptives s’échinent à mener jusqu’au bout alors même que seul un mur les attend au tournant. Tu as cessé depuis longtemps de t’en trouver, des circonstances atténuantes, tu as cessé de chercher des raisons qui pousseraient les autres à t’aimer, à t’aider, à rester, tu as compris qu’il n’y en avait pas, et qu’au bout du compte ils le découvrent tous tôt ou tard.




*Pourquoi vous l'avez pas encore fait ?


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Lun 20 Sep 2021 - 19:24
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“Dachtest du, es wäre wieder alles okay zwischen uns?
Ich habe immer noch Narben an meinem Rücken von deinem Messer also
Denke nicht, dass es in der Vergangenheit ist, diese Wunden bleiben und sie bleiben auch jetzt noch”

   

   
L’obstination est vraiment un sale trait de caractère, songe Rhea en sentant des gouttes de sueur couler dans sa nuque. Elle est pas du genre à trimballer des accessoires pour cheveux sur elle alors elle tente tant bien que mal de former un chignon qui tiendrait tout seul en tortillant des mèches d’ici et de là, mais elle n’a pas ce talent là. Ça lui donne un objectif, quelque chose à faire pour la distraire du fait qu’effectivement, la gamine a raison et elles pourraient s’envoler en un battement d’ailes. L’obstination est vraiment un sale trait de caractère. Un trait qu’elles partagent et pour lequel elles s’affrontent manifestement ; finalement est-ce que la dragonne a mûri autant qu’elle le croit? Est-ce qu’elle renvoie London dans ses buts autant que la nymphe la renvoie dans les siens, sans le laisser paraître?

Avec n’importe qui d’autre, Rhea aurait ironisé sur leur sort, aurait caqueté que quand même, pour une nymphe d’eau, se faire prendre au piège dans le désert c’est quand même pas de pot. Mais l’ambiance est trop électrique, c’est à celle qui fera la gueule plus longtemps. Gare à toi, London, j’ai des années et des années d’entraînement. „Warum habt ihr das noch nicht gemacht?“ La dragonne se retient de lever les yeux au ciel sur la provocation, parce qu’elle sait que dessous se cache quelque chose de beaucoup plus fragile, de vulnérable, même si l’adolescente préférerait crever plutôt que de l’admettre, surtout devant elle. Elles sont dans une impasse, même acculée au mur elle ne la croira pas. Elle se méfie de la douceur, elle se méfie de la brutalité, elle se méfie de l’obscurité comme du jour, des bonnes intentions comme des mauvaises. Elle se méfie même de ce qu’elle peut reconnaître d’elle-même dans les yeux de Rhea, sûrement. Et ça, aucune des deux ne le dira. “Willst du sehen, wie weit du gehen kannst, bevor wir es tun? Du willst uns zwingen, Ihnen zuzustimmen?” Encore des questions, une farandole infinie de points d’interrogation. Tu penses que tu as toutes les réponses, n’est-ce pas? “Es tut mir leid, dich zu enttäuschen, aber es liegt in der DNA des Hauses, Menschen zu lieben, auch wenn sie unerträglich sind.” Paradoxalement, Rhea sait que London recevra mieux les fleurs si le bouquet est bourré d’épines. Parce que les épines, c’est ce qui rend les roses plus belles, plus réelles. Si ça fait mal, alors c’est qu’il y a de la vie quelque part.

Elle s’arrête, et cette fois ne se force pas à réprimer son soupir. Inutile de se contenir ; pour le meilleur ou pour le pire, l’adolescente voit en elle, voit à travers les éclats de patience qui ne font pas partie d’elle et qui sont hérités de la famille qu’elle a rejoint. Pas besoin de prétendre. C’est auprès des Riverwood qu’elle a appris qu’on peut se gueuler dessus tant qu’on veut, ça n’empêche pas de se battre les uns pour les autres. “Je eher du akzeptierst, dass wir nicht deine Feinde sind, desto eher können wir auf intelligente Weise vorankommen.” Elle aurait aimé rajouter que la balle est dans son camp, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Parce que quelque part London est l’enfant, et elle est l’adulte, quand bien même les rôles se mêlent et s’entremêlent de temps en temps.


* Tu veux voir jusqu'où tu peux aller jusqu'à ce qu'on le fasse? Tu veux nous forcer à le faire?
** Navrée de te décevoir, mais c’est un peu l’ADN de la maison, d’aimer les gens même quand ils sont insupportables.
*** Le plus tôt tu accepteras qu’on est pas tes ennemis, le plus tôt on peut avancer intelligemment.

   

   
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Ven 3 Déc 2021 - 22:17


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image du rp Oui. Oui, Rhea, je veux voir jusqu’où je peux aller, je veux savoir combien de coups de béliers il faudra pour que vos défenses cèdent, découvrir de quelle matière est composée votre patience qu’on dit indestructible. Oui, Rhea, je continuerai à tester toutes les limites, les vôtres et celles du monde entier, je continuerai à les repousser encore et encore, à tirer sur la corde rien que pour entendre le son familier du craquement d’un cœur qui perd sa volonté. Non, Rhea, je n’ai pas fini de demander des preuves d’un amour auquel je ne crois plus, je n’ai pas fini de prouver au monde entier que je ne suis pas digne d’être aimée. Oui, Rhea, je veux savoir à quel point je dois être insupportable pour que vos convictions se tordent et s’étiolent, je veux disséquer vos belles paroles pour exposer leur vacuité, pour que vous aussi compreniez à quel point la famille c’est un concept dépassé.

Pour que tu comprennes que toi, c’est pas moi, que tu peux pas coller sur moi ce qui a marché pour toi sous prétexte qu’on est faites du même bois. Les chutes de la scierie, celles qui partent se faire brûler ou bien alimenter les toilettes sèches des illuminés qui pour des raisons inconnus décident de passer leurs vacances dans la forêt.

Pour que tu comprennes que j’y crois pas, parce qu’il n’y a rien à croire, parce qu’on peut pas décider que les fins heureuses et les miracles existent simplement parce qu’on en a vécu un soi-même. Pour que tu comprennes que tu t’accroches à une Chimère, que ta famille aussi un jour elle explosera, et tu seras à nouveau comme moi, un débris flottant à la dérive, un morceau d’édifice qui a oublié comment exister sans être relié à ses pairs. Pour que tu comprennes que c’est trop tard, Rhea, que vous pouvez pas sauver tout le monde, que vous pouvez pas reproduire votre miracle à l’infini, parce que malgré tout, au final, il n’y a pas de place pour tout le monde dans votre constellation d’âmes brisées et recollées. Parce qu’en dépit de tout ce que vous défendez, de cette tolérance que vous prônez, de cet amour que vous répandez, moi j’avais une famille et vous l’avez brisée.

En excluant une étoile de votre galaxie, en ajoutant une étoile à votre constellation sans vous soucier de l’astre solitaire resté en arrière.

Alors, si, Rhea, bien sûr que vous êtes mes ennemis. Des ennemis de la pire sorte, ceux qui se présentent comme des amis, qui font miroiter mille promesses dans une eau claire qu’ils  troubleront tôt ou tard d’un coup de pied boueux dans la flaque. Des ennemis vicieux qui se sont glissés insidieusement dans mon univers, des ennemis qui en prétendant me donner m’ont en réalité tout pris. Alors allez y, tendez moi la main en espérant une seule seconde que je ne la tordrai pas, que je ne la rejetterai pas, que je ne la mordrai pas, que je ne l’esquiverai pas. Allez y, continuez à porter le masque des bienveillants amis, continuez à croire que vous avez fait de votre mieux, continuez à me dire que vous m’aimerez toujours malgré mes frasques, je sais bien que c’est pas vrai.

Je sais que je suis pas assez bien pour faire partie de votre univers, mais que votre conscience de bons samaritains vous empêche de m’en virer. Pour l’instant. Tôt ou tard, ça viendra, t’inquiète pas, Rhea, après tout tu sais comment ça fonctionne toi aussi, t’as vu l’autre côté du miroir, t’as visité souvent les coulisses des abandons, là où les acteurs ne sont pas encore joliment maquillés, là où les masques ne sont pas encore enfilés, là où il n’y a pas d’applaudissements, juste des gamins paumés qui angoissent à l’idée d’oublier leur texte et de tout faire foirer. Tu sais comment c’est toi aussi, tu sais qu’au bout du compte ils finissent toujours par perdre patience, tu sais qu’à la fin c’est nous les fautives. Parce qu’on a pas fait assez d’efforts, qu’on a pas assez essayé, qu’on a été trop ci ou pas assez ça, qu’on aurait dû être plus sages et moins chiantes, plus calmes et moins violentes. Tu sais qu’à la fin, les liens du cœur sont plus assez forts pour remplacer les liens du sang inexistants, que si les Riverwood font figure d’exception, c’est bien pour confirmer la règle, que tôt ou tard la règle s’appliquera à vous aussi.

Tu sais tout ça, Rhea. Mieux encore, tu l’as vécu. Tu sais à quel point c’est sans issue. Et c’est pas parce que t’as trouvé la sortie en tâtonnant au hasard que tu peux prétendre savoir fabriquer pour moi aussi une lampe qui éclairera mon chemin. Parce que même si t’avais une carte, Rhea, je la déchirerais sans la lire, parce que j’y crois pas à ton utopie, et ta sortie c’est juste un cul-de-sac de plus déguisé de mille illusions sournoises. Alors, vas-y, balance moi les mêmes inepties qu’ils t’ont balancé sûrement aussi, rappelle moi que si je suis toujours coincée, c’est parce que je refuse les mains que vous me tendez. Vas-y, fais comme si t’avais tout compris, tout vécu, tout appris, comme si tu savais mieux que tout le monde maintenant, comme si tu pouvais me donner des leçons du haut de la tour d’ivoire que t’as escaladée. Vas-y, balance moi tes certitudes dorées, tous ces trucs auxquels tu croyais pas plus que moi mais auxquels tu t’accroches maintenant avec la fermeté de celle qui pense avoir enfin tout saisi, celle qui a pris un virage à 180 degrés et qui se persuade que ses vérités d’avant étaient erronées.

Est-ce que tu y crois vraiment au fond ? Est-ce que c’est vraiment moi que tu essaies de convaincre ?

Alors non, Rhea, je crois pas à toutes tes conneries, mais puisque tu persistes à vouloir me les servir comme la purée dégueulasse d’une cantine de foyer, alors je jouerai à ton jeu, jusqu’à ce que tu atteignes les limites de ton raisonnement, jusqu’à ce que tu réalises que je suis un cas désespéré. „Was willst du den? Was wäre intelligent? Was soll ich machen, was ist euer Ziel mit mir? Was erwartet ihr von mir?“* Pourquoi vous m’aidez, pourquoi vous croyez en moi, qu’est-ce que vous voyez en moi qui vous donne envie de me faire avancer ? Qu’est-ce que vous cherchez dans cette aide que vous me proposez, qu’est-ce que vous attendez de moi, qu’est-ce que vous me croyez capable de devenir, qu’est-ce qui vous fait tenir quand je vous donne toutes les raisons du monde d’abandonner ? Qu’est-ce que vous espérez quand vous me regardez ?



*Qu’est-ce que tu veux alors ? Qu’est-ce qui serait intelligent ? Qu’est-ce que je dois faire, c’est quoi votre but avec moi ? Vous attendez quoi de moi ?


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Dim 30 Jan 2022 - 12:48
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“Dachtest du, es wäre wieder alles okay zwischen uns?
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La tension est plus électrique que la magie dans ses veines – le moment est difficile mais il est vrai, nécessaire. Est-ce que London le ressent aussi, ou est-elle trop bornée pour reconnaître qu’il se passe quelque chose ? Que dans les mots qu’elles se crachent et les armes qu’elles lèvent il y a quelque chose de vulnérable, un moment de grâce dans toutes les contradictions qu’elle lui expose sans le vouloir ? Elles font partie de celles qui savent que les claques sont aussi salvatrices que les mots doux, pourvu qu’il ne soit pas trop tard et que quelqu’un craque. „Was willst du den? Was wäre intelligent? Was soll ich machen, was ist euer Ziel mit mir? Was erwartet ihr von mir?“ Rhea regarde droit devant elle vers l’horizon qu’elle ne peut pas voir. C’est à tort, sûrement, mais elle croit encore qu’on peut aider quelqu’un qui ne veut pas être aidé, ça lui va qu’on la prenne pour la méchante si ça lui permet de guérir, d’avoir un bouc émissaire sur qui construire sa rancœur. Elle est pas conne et elle est pas naïve non plus, elle sait bien que parmi tous les gamins qu’ils ont au refuge il y en a qui partiront et qui se foutront en l’air quoi qu’on leur dise. Mais plutôt crever que d’admettre ça comme une fatalité et d’arrêter de les faire chier jusqu’à ce que quelque chose change. “Wir erwarten gar nichts von dir.” Ça l’enrage que l’adolescente pense qu’ils font ça pour eux. C’est presque une histoire de fierté, à ce stade. Tu penses qu’on veut quoi, London ? De la gratitude ? Tu penses qu’on veut voir notre tronche dans le Times et s’auto-congratuler sur à quel point on est sympas ? Vous ne nous devez rien. C’est pas grâce à nous que les gens s’en sortent, ça nous coûte rien. On a de la thune et on a du temps, et on est pas du genre à les accumuler sans rien en faire. On attend rien de toi. Pas de la reconnaissance, pas de la douceur, et certainement pas de l’amour. „Außer vielleicht zu verstehen, dass du es nicht musst, nur weil du es alleine schaffen könntest.“ C’est ça finalement, qu’elle essaie de dire depuis le début. Tout ça, toutes les litanies, les tentatives, les nuits blanches à se demander si la gosse va être là le lendemain quand elle ira leur rendre visite.

La dragonne s’arrête, et plante ses prunelles vertes dans celles, orageuses, de l’adolescente.  “Wovor hast du Angst, London ?” On arrête les conneries, maintenant. Parce que tu peux te dire que c’est toi qui gagne quand tu fugues pas, que tu restes en contrôle et que tu nous prends pour des cons en abusant des ressources qu’on est prêts à te donner sans pour autant obtenir ta docilité, mais tu te plantes. On veut que tu sois toi. Et si être toi, c’est être une chieuse bornée et cynique, alors on prend. Ça change rien pour nous. Et si tu pars, on perdra toutes les deux. “Weißt du was, wenn du mir ehrlich antworten kannst, ohne Angeberei oder Bullshit, dann verwandle ich mich und bringe uns nach Hause” Tu m’as bien entendue, gamine. A la maison, parce que c’est ça qu’on est pour toi, que tu le veuilles ou non. Je cèderai la première si c’est ce qu’il te faut pour arriver à faire un pas vers moi, même si c’est pour mieux m’envoyer du sable à la gueule. Y’a jamais de honte à plier quand ça empêche quelqu’un de casser.


*On attend rien de toi
** Sauf peut-être de comprendre que ce n’est pas parce que tu pourrais te débrouiller toute seule que tu es obligée de le faire.
*** De quoi t’as peur, London ?
**** Tu sais quoi, si tu arrives à me répondre honnêtement, sans bravado ou bullshit, alors je me transforme et je nous ramène à la maison

   

   
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Dim 13 Fév 2022 - 5:54


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image du rpOn n’attend rien de toi. Tu souffles du nez, London, dans un ricanement discret qui n’est certainement pas passé inaperçu mais que la dragonne choisit d’ignorer. Tu n’en crois pas un mot, programmée trop jeune pour être à l’affut de leurs attentes à tous, les interpréter pour mieux les satisfaire. Ils ont dû faire une erreur dans le code, l’informaticien devait sûrement être un stagiaire, parce que t’as jamais été douée pour répondre à leurs attentes, comme s’il y avait un bug dans la matrice originelle qui compose ton être. I think there's a flaw in my code

Bien sûr que vous attendez quelque chose, Rhea. Tout le monde attend quelque chose. C’est comme ça qu’on fonctionne, tous, il n’y a que des illuminés hypocrites pour prétendre le contraire. Les relations, c’est une histoire de donnant-donnant. C’est voir en l’autre ce qu’il peut t’apporter et être déçu quand tu reçois moins que ce que tu avais espéré. Tu peux te voiler la face tant que tu veux, te persuader que tu n’attends rien, tu tomberas des nues quand même le jour où tu seras déçue malgré tes certitudes aveugles.

Tu n'as pas besoin d’exprimer ta pensée, London, elle a compris que tu n’étais pas dupe, que ça ne suffirait pas, qu’il faudrait qu’elle y mette un peu plus du sien avant de te convaincre de leur pseudo affection inconditionnelle. Tu te sens un peu victorieuse alors qu’elle revient sur sa première affirmation pour la nuancer d’une exception, un peu perdante finalement quand c’est elle qui tire dans le mille et vient exposer d’une flèche le mur de paille qui se cache derrière la cible et qui par une simple brise risque d’être renversé. Elle te connaît un peu trop bien et cette réalisation te dérange profondément. Es-tu transparente à ce point ? Ou bien la langue de Serena s’est-elle déliée lors d’une soirée arrosée en compagnie de sa nouvelle famille ? Ton ventre se noue rien qu’à imaginer la dragonne de pierre parfois trop bavarde rire aux éclats tandis qu’elle raconte une anecdote amusante sur toi, et tu serres les poings, en colère pour une raison intangible créée de toutes pièces par ton esprit.

La rage t’aide à te ressaisir, à te rappeler que Rhea n’est pas ton amie. Elle t’a volé une sœur et maintenant elle essaie de t’amadouer toi, avec ses piques qui viennent te toucher avec précision. Et alors, Rhea ? Et si j’ai envie de me débrouiller seule ? Je dois vous demander la permission aussi ? Parce que ça vous ferait bien chier, que je m’en sorte seule, et que vous puissiez pas revendiquer votre titre d’anges-gardiens pour m’avoir sauvée, pas vrai ? Tu soutiens son regard électrique tandis qu’elle s’arrête pour te fixer, car tu refuses d’être la première à flancher. C’est puéril mais peu importe, tu n’as jamais prétendu être une adulte responsable après tout, contrairement à elle. Pourtant c’est elle qui vous traîne dans ce désert, par orgueil, comme une adolescente en crise. Un rictus se dessine sur ton visage tandis que tu t’apprêtes à riposter avec des piques bien placées. Toi aussi, tu peux attaquer, c’est même ta meilleure défense. Pointing fingers 'cause you'll never take the blame like me?

Mais elle te prend de court. Une question projetée comme un coup de pied dans tes côtes, et tu as envie de lui dire d’aller se faire foutre avec sa psychologie de comptoir et ses questions dignes d’un Action ou Vérité entre amies. Qu’est-ce qu’elle espère avec cette interrogation brute et bien trop intime ? Croit-elle que tu vas naïvement sauter dans ses bras, faire d’elle ta nouvelle confidente, celle à qui tu exposeras tous tes secrets et donneras sans concessions ton amitié ? Plutôt crever. La confiance à une dragonne, à une Riverwood, tu as déjà donné. Tu n’es pas prête de recommencer de sitôt, l’euphorie de la fusion ne vaut pas la chute de la déception, et plus les ailes sont grandes, plus on tombe de haut.

Mais la détective a plus d’un tour dans son sac, évidemment, les interrogatoires c’est son quotidien. Et si elle n’a pas de lampe à te pointer sur le visage, le soleil bien trop éclatant suffira bien à t’aveugler. Si elle n’a pas de menottes pour t’enchaîner, elle peut tout aussi bien menacer de t’emprisonner ici, au milieu de nulle part, dans ce désert sans âme qui vive où tu vivrais tes derniers instants. Quelle ironie ce serait, quand même, de mourir de déshydratation. L’eau aurait vraiment bousillé ta vie jusqu’au dernier moment. Mais ça n’arrivera pas, pas aujourd’hui, du moins. Rhea est bien trop décente pour te laisser là, quand bien même tu l’agaces assez pour faire crépiter ses iris, elle ne te foudroiera pas sur place. C’est la signature des Riverwood, ce comportement de bons samaritains envers et contre tout, et c’est rageant parce que ça t’enlève une raison de les détester. Comment peut-on en vouloir à des personnes aussi dévouées à faire le bien, aussi patientes même avec ceux qui ne le méritent pas, à commencer par toi.

Tant pis, au fond, tu n’as pas vraiment besoin d’une raison de plus pour les défier du regard, le menton levé. La trahison de Serena est suffisante pour allumer un brasier dans tes prunelles quand elles croisent celles émeraude de Rhea. Et même si ça ne suffisait pas, elle vient de te donner un nouveau terreau fertile pour des reproches. „Na toll, Erpressung. Stimmt, ich hatte vergessen, dass du früher Polizistin warst.“* Tu as conscience que c’est exactement le type de réponses contre lequel elle t’a avertie mais les mots se bousculent comme du magma qui n’attend que de s’écouler pour détruire et blesser. Tu soupires, le regard toujours chargé de nuages tempêtueux, et tu te remets à marcher, lançant des coups de pieds rageux dans le sable. Tu joueras son jeu, oui, mais qu’elle n’attende pas de toi que tu sois parfaitement docile et coopérante comme un témoin volontaire pour une enquête. Dans votre duel, tu es la suspecte acculée tandis qu’elle a l’ascendant, et tu ne la laisseras pas s’en tirer avec des réponses sans lui avoir craché au visage avant. Lighting matches just to swallow up the flame like me?

De quoi t’as peur, London ? De la réponse à cette question. Tu as passé tellement de temps à te persuader que c’était rien que tu crains de gratter la peinture flashy que tu as apposée sur tes murs écaillés, de peur de ce que tu pourrais découvrir en dessous. Peur de tout ce que tu as enfoui, peur de la petite fille qui hurle encore tout au fond de ton cœur et qui ressort chaque fois que tu es ramenée à tes premières angoisses, à cette peur originelle qui te tord les entrailles en permanence. Tu voudrais te persuader que tu as tourné la page, que tu as enterré ton enfance sous des tonnes de décombres de guerre, que tu l’as noyée dans des litres d’alcool, que tu l’as laissée partir en fumée en même temps que tous tes rêves. Que tes blessures ont cicatrisé, qu’il suffisait juste de filer ton déni pour les recoudre.

De quoi t’as peur ? Peur qu’on les voie, tes blessures, sous les couches de fond de teint et de vêtements que tu as mises dessus ? Peur qu’elles existent si quelqu’un d’autre les regarde, peur de ne plus pouvoir de réfugier derrière ton déni si tu croises leur regard après ? Peur d’être exposée, de les exposer au sel marin de ce monde impitoyable, alors tu poses dessus ton cynisme comme pansement. Mais peur de quoi au fond, London ? Tu la connais cette angoisse sourde qui t’étreint au beau milieu de la nuit, cette frayeur sournoise qui se glisse au creux de tes tympans alors même que tout semble bien aller. Au fond, ta vraie peur, celle qui a sculpté toutes les autres, la toute première blessure, ce gouffre qui n'a jamais été véritablement comblé, sur lequel tu as maladroitement construit des ponts de bois, des ponts de singe, des ponts de pierre, c’est la peur de l’abandon. Well, my heart is gold and my hands are cold

Mais alors, London, pourquoi est-ce que tu les pousses à te lâcher si tu as tant peur qu’ils le fassent ? Pourquoi tu t’acharnes à éroder leur patience, à érafler leur confiance, à calciner leurs espoirs ? Pourquoi tu provoques toi-même le destin funeste que tu voudrais éviter ? As-tu véritablement peur de l’abandon, ou bien de son contraire ? C’est rassurant, finalement, de se faire rejeter encore et encore, comme une routine bien huilée qui ne cesse de se répéter. Certes, c’est chaque fois l’instabilité qui te tend les bras, l’incertain d’un avenir opaque et l’inconnu d’un nouvel environnement. Mais quelque part, c’est toujours plus stable que le reste, car c’est dans ce changement constant composé de déceptions successives que tu t’es construit une identité, London, bâtie sur des fondations défaillantes, menacée par les crues du fleuve jamais tranquille de tes émotions, Ashford formée dans un nuage de cendres sur les ruines de chaque foyer que tu as quitté. C’est à travers tous ces abandons, London, que tu as appris à exister.

Alors tu ne sais plus comment exister autrement. Tu n’as jamais vraiment su au fond, incapable de te souvenir d’un temps où tout était plus simple, d’un temps où tu ne craignais pas la déception dans leurs yeux et toutes les conséquences qui s’ensuivraient. Tu n’as pas peur d’être abandonnée, London, tu en as vécu trop pour qu’un nouveau ne soit pas familier. Oh, ils n’en sont pas moins douloureux, non, ils laissent des marques au fer rouge sur ton cœur déjà trop échauffé, et chaque fois tu tombes de la tour d’ivoire dans laquelle tu pensais t’être réfugiée. Mais tu les attends, tu sais à quoi t’attendre, et c’est triste à dire mais cette douleur est préférable au reste. Préférable à son absence, car alors tu serais désorientée, sans repère auquel te raccrocher. C’est dans l’éphémère que tu as trouvé ta stabilité, London, et tu t’es construit un radeau, une construction flottante sur laquelle on ne peut rien construire de durable, mais qui est toujours là, prête à affronter les intempéries. Car c’est dans la tempête que tu es véritablement toi-même. Do you call yourself a fucking hurricane like me?

De quoi t’as peur, London ? La vérité, c’est que t’as peur qu’ils restent, et heureusement, jusqu’ici, personne ne l’a fait. Peut-être parce que tu leur donnes toutes les bonnes raisons, peut-être parce que tu n’es pas digne de leur affection. T’as peur de leur amour, London, parce que tu sais pas comment les aimer bien. Parce que tu sais pas comment être aimée. T’as peur que pour une fois le bonheur te file pas entre les doigts, et t’as un peu peur aussi de t’y habituer. T’as peur de délaisser la souffrance, ton amie de toujours, parce qu’au fond tu te complais dans sa compagnie. T’as peur de ce que tu vois dans leurs yeux quand ils te regardent, parce que c’est à des années-lumière de ce que toi tu vois dans le miroir. T’as peur qu’un jour ou l’autre, ils se rendent tous compte, comme ceux qui les ont précédés, que c’est du vent, une illusion bien ficelée, que t’as rien de celle qu’ils espéraient. T’as peur de les décevoir, mais t’as aussi peur que ce ne soit pas le cas.Low on self-esteem, so you run on gasoline

De quoi t’as peur ? Va te faire foutre, Rhea. La remarque acerbe ne quitte pas tes lèvres, tirée au dernier moment en arrière par le souvenir de son ultimatum. Une partie de toi a envie de tester sa résolution, de l’insulter jusqu’à ce qu’elle mette sa menace à exécution et vous laisse marcher – ou pire qu’elle s’envole en te laissant là – ou jusqu’à ce qu’elle cède en réalisant que son entreprise est inutile et qu’elle ferait mieux de te ramener avant de perdre véritablement patience. „Du kennst die Antwort schon, oder? Es ist noch ein Trick von dir, ich antworte und dann, du sagst, dass du es wusste, weil du hast die gleiche Angst und du kannst mich verstehen und so weiter blablabla...“** De quoi t’as peur, London ? J’ai peur que tu me connaisses un peu trop bien, Rhea. J’ai peur que tu me comprennes parce que je suis pas certaine d’avoir envie d’être comprise. Mais je suis pas certaine d’avoir envie qu’on me fiche la paix non plus. „Na gut, dann eben nicht. Ich beantworte jetzt deine verdammte Frage und dann lässt du mich in Ruhe okay?“*** Tu te campes fermement face à elle, déterminée à céder seulement le minimum syndical dans cette joute où elle est déjà gagnante. Tu capitules, certes, mais la tête haute et les poings serrés. Tu hésites quelques secondes tandis que les réponses possibles défilent dans ta tête, des phrases salées qui se mêlent à des mots que tu ne diras jamais à voix haute. J’ai peur que Serena ait eu raison de vous rejoindre et de m’abandonner, peur que vous soyez bien mieux pour elle que je ne l’ai jamais été.

La réponse qui s’échappe de tes lèvres comme si les mots t’avaient été arrachés de force ne reflète pas l’entière vérité mais elle a le mérite d’être honnête, et la dragonne de foudre n’obtiendra rien de plus de ta part, après tout ce n’est pas ta psychologue. „Ich habe Angst, dass ihr euch in mir täuschen werdet. Früher oder später werdet ihr einsehen, dass es nichts zu retten gibt, dass ich mich nicht ändern werde, dass alles schon lange im Arsch ist und du musst das wissen.“**** J’ai peur de vous décevoir, Rhea, parce que je finirai bien par le faire.


*Ah, super, du chantage. C'est vrai, j'oubliais que t'avais été flic.
**Tu connais déjà la réponse, pas vrai ? C'est encore un de tes trucs, je vais répondre et puis tu vas me dire que tu sais déjà tout ça, parce que t'as la même peur et que tu me comprends, etc blablabla
***Très bien. Je vais y répondre à ta foutue question, mais après tu me laisses tranquille ok ?
****J'ai peur que vous vous trompiez sur moi. Tôt ou tard vous finirez par comprendre que y'a rien à sauver, que je vais pas changer, que c'est foutu depuis longtemps et ça toi tu dois le savoir.


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RHEADON ◊ salz in die wunde Empty Re: RHEADON ◊ salz in die wunde

Lun 14 Mar 2022 - 18:01
salz in die wunde

“Dachtest du, es wäre wieder alles okay zwischen uns?
Ich habe immer noch Narben an meinem Rücken von deinem Messer also
Denke nicht, dass es in der Vergangenheit ist, diese Wunden bleiben und sie bleiben auch jetzt noch”

   

   
Rhea réprime une envie de rire. Chantage ou opportunité, c’est une question de point de vue. Ça fait bien longtemps qu’elle a renié les méthodes de la police dans lesquelles elle ne se reconnaît pas, mais le chantage a toujours fait partie de son ADN. C’est le genre d’habitude qu’on prend quand il faut survivre, quand il faut menacer, quand il faut impérativement garder le dessus sur la vie. Quand on ne peut pas se permettre de ne pas obtenir ce dont on a besoin. C’est peut-être pas éthique mais la dragonne s’en contrefout, et elle soupçonne qu’au fond, London aussi. Oui, gamine, je connais déjà la réponse, mais j’ai besoin de te l’entendre dire. Si tu sais que je sais, c’est que tu sais comment je le sais, et t’auras beau nier et t’en défendre, ça rend pas ça moins vrai. C’est fatiguant, le bras de fer, quand on a quelque chose à prouver. C’est pour ça que Rhea lâchera en premier, parce qu’elle peut se permettre d’abdiquer sans sacrifier quelque chose de son identité ; c’est la courtoisie qu’elle offrira à la nymphe. Garde ton tranchant, garde tes plaies ouvertes, mais n’oublie pas de les désinfecter de temps en temps. You should always have a sharp tongue and an open heart.

Il y a mille choses qu’elle pourrait lui dire, mille choses auxquelles London s’attend, auxquelles elle a déjà préparé toutes les répliques et contre-attaques et moqueries. Elle se contente de la regarder, d’observer les coutures entre tous les fragments rassemblés, réparés et repris, cabossés par les déceptions, les déconvenues et les promesses de ne plus jamais laisser ça arriver. Il y a mille choses qu’elle pourrait lui dire, mais elle va se contenter de tenir sa promesse. „Halt das.*“ elle demande en ôtant sa veste en cuir avec soin. La dragonne dépose le vêtement dans les mains de London sans croiser son regard, sans lui laisser l’opportunité de râler. D’un vague coup de pied elle envoie valser ses baskets, et jette un regard indifférent à son jean et son débardeur ; elle les a en trois exemplaires à la maison, ce n’est pas très grave. „Der Rest ist mir egal, aber lass bitte die Jacke nicht fallen**“ Ca fait presque dix ans qu’elle l’a maintenant, cette veste qui a survécu à tout, et ce n’est pas peu dire avec tout ce que Rhea lui a fait subir. C’est Sage qui lui a offert lorsqu’elle l’a sorti de la rue, le premier vêtement dont elle a pris soin, la première chose véritablement à elle avec un peu de valeur.

La détective commence sa transformation, laissant les écailles recouvrir ses mains, ses bras, les ongles se transformer en griffes, les muscles se contorsionner et gonfler jusqu’à atteindre leur taille optimale. Puis la queue, le museau, et les ailes. Sous le soleil étouffant, le brun chaud de son corps est déjà luisant. Mécaniquement, elle s’abaisse pour laisser London grimper, et grogne lorsque la prise est maladroite et douloureuse, mais elle doute que l’adolescente fasse du vol sur dragon tous les quatre matins, alors elle se contente de décoller.

Toutes deux fendent l’air, dans le silence religieux de celles qui sont plus à l’aise sans mots, le cuir de la veste solidement coincée entre les écailles brunes et les ongles rongés.



*Tiens ça
** Je me fous du reste, mais ne laisse pas tomber la veste, stp

   

   
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