Temporalité
Nous sommes en 2022 Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 septembre 2022 au 30 novembre 2022 Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol 1050276528
Groupes à prendre
Nous cherchons activement des cerbères et des hybrides Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol 1639275293
Le Deal du moment : -21%
-21% Vidéoprojecteur Xgimi MoGo 2 Pro Full HD
Voir le deal
369.99 €

avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Mer 24 Mar 2021 - 12:23
La fatigue le gagne finalement. Après avoir passé sa matinée à dessiner, à gommer et recommencer jusqu'à ce qu'il soit satisfait du résultat, il a terminé par encrer la peau d'une cliente, une pièce ridiculement trop grande pour son dos. Si elle avait eu le mérite d'être agréable, peut-être n'y serait-il pas allé comme un bourrin. Il avait mis ça sur le fait qu'il n'était qu'apprenti – déjà incroyablement doué pour son nombre d'heures de pratique, mais elle n'avait pas besoin de le savoir – et la jeune femme, à la fin de la séance, lui lança un merci en lui remettant les précieux billets qui payeraient ses consommations du soir – et peut-être une partie de son loyer, mais là n'est pas sa priorité.

S'il y a bien une chose qui lui fait plaisir au Moondust, c'est sa liberté créative. Ainsi sur la vitrine de présentation se présentaient ses flashs, parfois excentriques ou abstraits, classiques ou concrets, mais toujours inattendus. Seth est apprécié par la gérante pour son originalité et sa palette fournie de styles différents. Vérifiant l'heure, il abandonne ses occupations en constatant qu'il est en droit de partir à la recherche de quelque chose pour le sustenter. Un joyeux à tout à l'heure lancé à sa patronne, et le voilà filant dans les rues dans la direction de la Moonwalk Promenade. Il mangera un croissant et boira un café au bord de l'eau, voilà tout.

Tâtonnant les nombreuses poches intégrées à sa tenue, Seth se rend vite compte qu'il y manque quelque chose. Quelque chose de précieux, quelque chose d'utile, quelque chose de sacré. Lâchant un grognement agacé, il s'arrête au premier café et passe sa commande, lâchant un billet sur lequel on lui rend de la monnaie, sûrement salie et usée par les nombreuses mains dans laquelle elle est passée. Seth glisse les pièces dans sa poche, s'essuie les mains avant de les nettoyer au gel hydroalcoolique, puis s'empare de son gobelet et de son sachet avant de se diriger sur la rive.

Posant précautionneusement le gobelet dans l'herbe de sorte qu'il ne se renverse pas, Seth ouvre le sachet contenant son précieux croissant et mord dedans comme un affamé qui n'aurait pas mangé depuis trois jours. Il le termine rapidement dans prendre le temps de le savourer, puis avale son café d'un trait, trop chaud, qui lui brûle le palais et la langue. Une grimace de dépit se dessine sur son visage, et il froisse le papier qu'il insère dans le gobelet avant de se lever pour le jeter dans une poubelle.

D'un air déterminé, Seth fouille à nouveau dans ses poches. Il y trouvera ses clés, son briquet, des allumettes qui ne sont pas dans leur boîte – probablement égarée chez lui – un ticket de caisse, un dessin ancien froissé en boule qu'il n'a pas le cœur à jeter, une liste de course incongrue, en bref, tout ce qu'il pouvait s'attendre à trouver, mais pas ce qu'il cherche vraiment. Seth déteste se retrouver sans ça. Ses nerfs ont besoin d'être calmés, et la nicotine mêlée au goudron et tout un tas d'autres saloperies sans nom, ça, Seth, il aime. Malheureusement pour lui, son paquet de clopes semble être porté disparu.

En grognant, il balaye la promenade des yeux et après plusieurs passages, il trouvera la personne idéale. Avec un sourire plus carnassier que sympathique, il se dirige vers la jeune femme qui fume une clope d'un air insouciant, probablement plus préoccupée par ses pensées que par la météo qui commence à décliner. Le djinn se place à côté d'elle et lui adresse un regard entendu. Excuse moi, t'es qui ? Surpris par son audace, Seth se met à rire. Elle n'a pas l'air de comprendre à qui elle a à faire. Alors Seth lui murmure gentiment avec un regard théâtral de chien battu qu'il lui faut ces clopes, tu comprends ? T'en as pas besoin toi, d'ailleurs tu veux arrêter de fumer, non ? Eh oui, ton patch sur le bras ne m'a pas échappé, tu sais. Allez donne moi ça, tu veux ?

Elle n'a pas de patch sur le bras. Avec le regard perdu dans le lointain, la jeune femme se déleste de son paquet de clopes et jette son mégot par terre. Seth grogne, et le ramasse pour le mettre dans sa poche. Qui en 2021 jette encore son mégot par terre ? Quel culot. Sans attendre, il s'assis au bord du canal et sort son briquet. Il fait des étincelles par série de trois, avant de sortir une cigarette du paquet qu'il glisse au coin de ses lèvres. La flamme de son briquet se reflète dans ses yeux, symbole incandescent d'un besoin urgent de souiller ses poumons. Puis il allume la cigarette, dont l'extrémité se met à rougeoyer. Une taffe. Deux taffes. Instinctivement, Seth se retourne.

Une blonde le scrute à peine à quelques mètres, d'un regard mauvais. Arquant un sourcil à demi provocateur, Seth se lève pour se placer face à elle.

"Quoi, t'en veux une ?"

Il sent qu'elle n'est pas là pour ça, mais ne dit rien de plus, aspirant une nouvelle bouffée de tabac, qu'il recrache dans sa direction avec une lueur amusée gravée dans les pupilles. Il ne la connaît pas, et pourtant, elle lui semble vaguement familière. Haussant les épaules, il range le paquet de cigarettes dans sa poche, croise les bras, et attend qu'elle lui réponde.
MEMBRE ◊ PACTE
Sol Delacroix
Sol Delacroix
MEMBRE ◊ PACTE
Personnage
:
Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol E0e9

❂ ❂ ❂

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Sf45

Hate is always foolish, and love is always wise.

❂ ❂ ❂

D e l a c r o i x

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Mo6Ckrc


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 473
Âge : 229 ANS (21/06/1792) ☀ une vingtaine sur la face
Nombre de dés : 2
Résidence : WASHINGTON ☀ colocation avec son humaine et amie Chiara
Profession : COMEDIENNE avec son humaine ☀ LECTRICE bénévole dans les établissements pénitenciers
Faceclaim : Blake Lively
Crédits : poets-dpt (ava), self (aes), underratedboogeyman (aes delacroix). (aes).
Multicomptes : Caliban & Orpheus & Hecate & Nova-Blue & Llyr & Borée
Points : 1241
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Jeu 25 Mar 2021 - 19:13
Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue.
Sol x Seth

La ville qui pourtant l’accueillait d’habitude de ses larges bras avait englouti Sol entière. Affolée parmi les rues froides, la blonde avait pris décision d’aller chercher le vent ailleurs, là où la source du pli fin qui barrait son front insouciant avait trouvé à se tarir. Rendue la tête la première, elle avait plongé dans le vide, une idée imprécise en tête à base de verdure et d’ailleurs. La tête la première émergée, elle s’était retrouvée vaquant auprès d’un canal trismégiste dans une ville trop inconnue. Ecartée de tous ses soucis, de ses pensées trop pénétrantes et de ses souvenirs massacrants, Solal s’inventait fière voyageuse pour le temps d’une matinée. Qui dit voyage disait pour elle le délice muet d’une lecture, aussi dans son sac pêcha-t-elle le livre qui l’accompagnait. Une nouvelle très angoissante, écrite par Alistair Nightingale, auteur qu’elle admirait beaucoup.
Immobile parmi les passants, Sol aspira à pleins poumons l’air neuf d’une ville nouvelle. Nouvelle ville, Nouvelle-Orléans, quand elle crut reconnaître au loin les accents marqués des sudistes à son oreille bien aguerrie.
Elle prit place au bord d’un canal, tournant dos à la promenade. Saisit son roman inachevé. Elle aimait en corner les pages pour y marquer sa progression ; on avait beau lui dire cent fois que cela abîmait les livres, Sol chassait en un sourcillement cette pensée de son esprit. Ses livres étaient des biens précieux dont elle disposait à sa guise, et quiconque comptait l’empêcher se prendrait un malin clin d’œil.
Toute à sa lecture silencieuse, la blonde n’entendit pas le temps passer avant qu’une cloche venue des cieux lui rappelât de quelques notes. Midi.
Imaginaire sous les paupières, la blonde releva la tête à la mention de l’heure nouvelle qui allait voir son déjeuner. Si elle avait envie d’ailleurs, elle n’en manquerait pas pour autant les délices des arômes nouveaux qui promettaient de la combler. Elle était bien gourmande, Sol, on lui avait toujours bien dit que ce n’était pas un défaut. Ni une qualité, à vrai dire.

Un habile appui sur sa main, et la silhouette de la blonde dessus l’horizon des possibles retomba à la verticale. Elancée sur la promenade, son précieux bouquin dans son sac, Solal partit le cœur vaillant en quête d’une honnête pitance pour son déjeuner de ce jour. Etrangement, elle fut coupée par cette sensation familière qui la prenait bien trop souvent. Traversée de fourmillements, avec ce frisson dans la nuque, comme si quelqu’un la regardait.
Discrètement elle jeta un œil à tous les promeneurs alentours, bien au fait que ce qu’elle ressentait ne pouvait indiquer qu’une chose. Autour d’elle, sans doute bien trop proche, se trouvait l’essence immortelle, de la même étoffe que les rêves, d’un autre djinn aux mille prouesses. Naïvement Solal songea, une seconde trop illusoire, que peut-être serait-ce Altaïr ; mais l’espoir dans ses yeux se tut. Si Altaïr était en vie, incarné au même instant qu’elle, il l’aurait forcément cherchée. Lui aussi. Et si elle ne le trouvait pas, c’est qu’il n’était pas sur ce monde ; ou bien que le brun ne souhaitait pas que sa jumelle le retrouvât. Terrassée par cette éventualité, Sol secoua un crâne trop lourd, tâchant de retrouver ses sens pour déceler parmi la houle l’autre immortel qui s’y trouvait.
Altaïr n’était pas des leurs.
Non, l’essence djinnique en question se logeait dans un jeune adulte à l’apparence rousse et riante. Gelée sur place par ce qu’elle vit, la blonde ne réagit pas instantanément. Marchant doucement, yeux écarquillés tristement sur une scène désagréable qu’elle aurait voulu éviter. Il venait, ce djinn, cet autre djinn, de manipuler une jeune femme pour un pauvre paquet de clopes ; pour abimer plus ses poumons, pour polluer plus prestement de ses mégots l’eau du canal, il s’octroyait le droit suprême de jouer avec l’esprit humain ?!
Relevé, debout face à elle, l’autre la toisait, moqueur. Elle sentit naître en sa poitrine l’incompréhension maladroite de la gentillesse bafouée. Ses principes en contradiction avec la scène dont elle venait d’être le témoin malgré elle, la Delacroix défia des yeux le petit important fumant qui lui recracha au visage un nuage de tabac puant. Oubliant ses résolutions de ne plus se mêler des autres quand ça ne la regardait pas, oubliant tous ces instants fauves où elle avait failli cent fois à se préserver en faisant des remontrances aux autres, oubliant qu’elle n’était pas celle qui défendait l’humanité, Solal fronça ses sourcils blonds pour répliquer d’une voix neutre :
« Non, merci. Cette jeune femme, en revanche, je crois, aimerait bien les récupérer. »
Ouvrant une main bien à plat pour recueillir le petit objet et le rendre séance tenante à sa propriétaire légitime, Sol fixa sans animosité le visage de l’homme en face d’elle. Rechignant à trop le juger sur une mauvaise première impression, elle lui adressa un sourire à en faire pâlir les étoiles.
« Par contre, j’aimerais bien comprendre pourquoi vous usez de vos pouvoirs quand vous pourriez juste demander. »
Sol était peut-être naïve, de penser un instant que l’autre écouterait ses paroles. Mais elle préférait s’envisager comme une optimiste au visage serein, qui attendait avec patience que l’autre lui remette dans les mains les cigarettes dérobées. Brillante à perdre la raison.

avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Jeu 25 Mar 2021 - 21:05
Jeune et jolie. Elle n'a pas l'air très agacée, et pourtant dans ses yeux, Seth peut y lire de la colère. Trace infime, certes, mais elle est belle et bien présente en elle. Elle fronce finalement les sourcils, seul signe de son mécontentement. Mais Seth n'est pas de ceux qu'on peut avoir avec une grimace. Même si son visage d'ange reflète une beauté évidente, il n'est pas non plus de ceux qui fondent devant la magnificence humaine.

Et alors qu'il attend, bras croisés sur sa poitrine, respiration hachée par la fumée qui noircit ses poumons, elle rejette son offre pourtant généreuse. Non, elle ne veut pas d'une cigarette, à vrai dire, elle a même plutôt l'air dégoutée par l'odeur, alors Seth s'empresse de détourner son souffle loin de son visage céleste. Elle tend la paume de sa main, plate et implacable, un geste qui signifie sans nul doute, pour appuyer sa réflexion précédente, qu'elle attend le paquet de cigarettes.

La propriétaire dudit paquet ne s'était pas tant éloignée que ça, finalement. Outrée, probablement, elle attend quelques mètres plus loin, encore abasourdie par le tour de passe-passe du rouquin. Impossible de céder à cette requête, ce serait admettre une infériorité qu'il ne possède pas. Néanmoins, le sourire, le si beau sourire de la jeune fille en face de lui le désarme ; il est froid, comme de la glace, et brûle comme de l'azote liquide.

Dépité par son médiocre sens des affaires, Seth ne réagit pas immédiatement et l'écoute plutôt parler. Elle souhaite savoir pourquoi il utilise ses pouvoirs au lieu de demander. Seth éclate de rire, un rire clair et léger, qu'il n'a pas souvent l'habitude d'utiliser. Grandiose, c'est grandiose. Rien n'aurait pu faire croire à Seth qu'il croiserait une autre djinn aujourd'hui, ni qu'elle serait intransigeante sur l'utilisation de ses pouvoirs, ou encore qu'elle exigerait de manière implicite qu'il abdique et rende un vulgaire paquet de clopes qui ne valait même pas un billet de vingt dollars.

Incroyablement audacieuse, la blonde ne cille pourtant pas, ni dans sa posture, ni dans son regard. Faux-semblants ou pas, Seth est certain d'une chose : elle a un caractère bien trempé, et ça lui plaît. Faisant acte de bonne foi, le rouquin étire ses lèvres en un sourire mince, récupére le paquet de clope qui était pourtant bien confortablement installé dans sa poche, en retire une cigarette qu'il allume avec le mégot encore rougeoyant de la précédente.

Et ainsi, il soulève son pied pour y écraser le mégot, qu'il place dans sa poche. Surprenant peut-être pour la jeune blonde ; un voleur écolo, ça ne court pas forcément les rues. Dès lors que le paquet de cigarette fut déposé dans sa main bien à plat, il tire une bouffée de tabac, qu'il expulse après quelques longues secondes, prenant soin de ne pas souffler la fumée en direction de son visage.

"Est-ce que tu sais t'amuser, parfois ? Les pouvoirs dont nous – je suppose que c'est nous et pas seulement moi – disposons sont puissants et… Amusants, on peut le dire. Ces capacités, je les entretiens depuis plus de trois-mille ans ; me regarde pas comme ça, je cherche pas à t'impressionner. On est juste… visiblement très différents, toi et moi. Là ou tu n'es que candeur et bonté, moi je suis ton opposé, j'aime tirer parti des situations les plus complexes, j'aime aussi faire simple et à ma manière, et puis on va pas se mentir, en lui dérobant ce paquet que tu tiens dans ta main, je lui évite probablement un cancer foudroyant. Et c'est pas grave si on est différents, ça arrive, faut de tout pour faire un monde, tu crois pas ?"

Rictus narquois à peine masqué sur les lèvres, Seth se retient de rire. Elle ne semble pas réceptive à son humour, et le sourire du djinn s'efface. La lente agonie qu'il subit étire le temps, et les quelques secondes qui passent semblent durer des heures. Outre le fait qu'il ait déjà renoncé à une partie de sa dignité pour lui faire plaisir, il y a aussi le fait qu'il n'aura plus de cigarettes de la journée. Impossible en tout cas que les suivantes aient la même saveur.

Non, ça, Seth en est certain, la prochaine clope qu'il grillera, aura un goût de rance par rapport à celles qu'il a habilement subtilisé. Dépitié, Seth se décide néanmoins. Et il s'avance vers la propriétaire du paquet de clopes, lui fait un signe du doigt qui veut dire revient là s'il-te-plaît. S'il ne fait qu'un pas vers elle, la distance se raccourcit entre eux alors qu'elle s'approche timidement. Récupérant le paquet au creux de la main de la blonde, elle lui adresse un remerciement – à elle.  Enchanté de voir qu'elle s'est suffisamment approchée pour lui permettre un dernier affront, Seth sourit de nouveau et, ne cachant pas la cigarette allumée entre ses doigts, il demande d'un ton poli, avec un sourire contrit :

"Gente dame, veuillez excuser mon manque de courtoisie. Rien que pour le dédommagement, vous obtenez vingt dollars."

En sortant deux billets de sa poche, il ignore délibérément le regard de la blonde sur lui et tend la main vers l'inconnue au paquet de cigarette, qui s'en saisit sans vraiment trop savoir comment réagir. Très satisfait, Seth la regarde se retourner ; mais Seth étant Seth, il a évidemment préparé sa revanche contre la blonde. Sans l'attaquer de front, s'entend. Lorsque la dame sort une cigarette du paquet, il se permet de lui demander, toujours avec une politesse exagérée :

"On ferait tout pour un peu de nicotine dans le sang, pas vrai ? Incroyable qu'on nous tienne en laisse avec ce genre d'addiction. Ne seriez-vous pas gênée si je vous demandais une dernière pour la route… s'il-vous-plaît ?"

Dans son sourire se reflète la provocation, pourtant, l'inconnue au paquet de cigarette ne semble pas le remarquer. Elle lui tend alors la clope, puis se détourne définitivement sans un mot de plus et disparaît parmi les passants. Seth range la cigarette dans sa poche ; celle-ci aura une saveur vanillée toute particulière, comme celle que l'on fume après la guerre. N'ayant désormais plus aucune raison de tourner le dos à la blonde, Seth se retourne vers elle.

Alors seulement il remarque son regard. Un regard profond, qui retranscrit peut-être un brin de déception, il n'en n'est pas tout à fait certain. S'il n'a qu'une certitude, c'est celle-ci : la djinn qui lui fait face ne ressent visiblement aucune pointe d'amusement. Elle le regarde, encore, son visage se ferme à lui. Et Seth ressent la satisfaction d'un enfant de douze ans qui remporte une partie d'échec. Son briquet au creux de la main, il fait des étincelles par série de trois, sans trop savoir pourquoi.
MEMBRE ◊ PACTE
Sol Delacroix
Sol Delacroix
MEMBRE ◊ PACTE
Personnage
:
Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol E0e9

❂ ❂ ❂

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Sf45

Hate is always foolish, and love is always wise.

❂ ❂ ❂

D e l a c r o i x

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Mo6Ckrc


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 473
Âge : 229 ANS (21/06/1792) ☀ une vingtaine sur la face
Nombre de dés : 2
Résidence : WASHINGTON ☀ colocation avec son humaine et amie Chiara
Profession : COMEDIENNE avec son humaine ☀ LECTRICE bénévole dans les établissements pénitenciers
Faceclaim : Blake Lively
Crédits : poets-dpt (ava), self (aes), underratedboogeyman (aes delacroix). (aes).
Multicomptes : Caliban & Orpheus & Hecate & Nova-Blue & Llyr & Borée
Points : 1241
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Dim 4 Avr 2021 - 22:51
Frôlée par les ombres, sur l’herbe où le jour s’exténue.
Sol x Seth

Il riait, et Sol s’agaçait. Avait-on idée de rire ainsi, dans une telle situation. Elle continua de sourire, tandis que derrière ses yeux clairs s’agitait une indignation. Son père l’avait prévenue, pourtant, que les djinns étaient facétieux, imprévisibles et chatoyants. Que leur famille était étrange, que bien peu se souciaient au fond de préserver l’humanité comme Dae ou elle le faisaient.
Alors qu’elle tendait la main, patiente, le rouquin tenu en face d’elle tira de sa poche le paquet, s’alluma une cigarette et éteignit la précédente, avant de lui remettre enfin l’objet désiré dans la main. Merci signifia-t-elle d’un geste de tête, repliant son bras auprès d’elle sans toutefois trop fermer la main. L’autre tira une bouffée de son nouveau poison fumeux, dispersant dans l’air ce gris souffle ailleurs que dans sa direction.
Sol allait le remercier vraiment, pour repartir vers la jeune femme, quand l’inconnu reprit parole. Elle écouta son plaidoyer, manquant lever les yeux au ciel. Ne pas se laisser énerver, Sol. Il souhaitait ostensiblement qu’elle réagisse à ses propos, l’accusant des injures commises au visage des pauvres humains. Et Dieu sait combien ça la démangeait. Mais elle n’en fit rien, elle se contenta d’un sourire et de glisser avec malice.
« Je crois surtout qu’à 3000 ans, vous pourriez vous être trouvé une autre source d’amusement. »
Son ton n’était pas sec, son ton n’était pas méchant. Il était juste … neutre, blanc, vide. Elle retenait tous ses jugements, mais dans l’arrière-salle de ses yeux elle se menait une sombre guerre pour ne pas que l’autre la pousse à sortir de ses retranchements.
Enfin, le rouquin rappela la jeune femme là éloignée, et lui tendit négligemment deux billets de dix dollars chacun. Bon. Que sa journée, pour le moins, n’ait pas été trop inutile ; elle avait fini par convaincre ce djinn aveugle et égoïste. Elle savait, bien sûr, qu’il recommencerait à l’instant où elle se détournerait, mais si elle pouvait réparer ne serait-ce qu’une action trop vile, alors ses jours seraient parfaits.
D’ailleurs voilà déjà qu’il recommença, quémandant à la brune passante un dernier filtre empoisonné. Ce sourire qu’il lui dédia, Sol vit bien qu’il était pour elle, et pas pour cette brave humaine et son addiction au tabac. Défi, provocation, oui, il voulait la sortir de ses gonds. Et ça ne fonctionnerait pas.
Visage fermé, elle écouta seulement les salves de trois que produisait le petit briquet dans la main de son interlocuteur.

Sans trop se laisser submerger, la blonde laissa juste échapper un fin soupir qui se changea en plaisanterie.
« Vous voyez ? Il n’y avait qu’à demander. »
Détermination. Déception. Pourquoi ? Pourquoi est-ce-que les autres abusaient de leurs pouvoirs de cette manière ? Pourquoi est-ce qu’on la regardait, elle, comme si elle était étrange, bizarre ? Qu’y avait-il au fond de bizarre à faire ce pour quoi on est né ? Parfois, souvent, elle avait honte, et elle se serait excusée au nom d’une race toute entière. Pardon, humains, pardon d’être de bien piètres alliés, de bien piètres amis, pardon de ne pas réussir à vous aider comme il se doit, à vous aimer comme il se doit.
Oui, elle était déçue, comme toujours quand l’idéalisme dans lequel elle évoluait se heurtait au réel trop cru. Non, elle n’était pas la norme, elle était une simple djinn choisissant la voie de la lumière, quand tant d’autres restaient dans les ombres. Le chaos et les chimères.
« Est-ce-que vous avez passé vos trois mille ans d’existence à piétiner leur libre-arbitre, ou bien est-ce qu’il y a quelque chose qui vous a fait devenir comme ça ? »
La question était indiscrète. Peu importait, finalement. Si elle n’avait pas de réponse, elle passerait encore son chemin, s’arrêtant dès la prochaine lutte pour redresser les torts du monde. Nouveau soupir, nouveau sourire.
Elle tendit la main devant elle, à la verticale cette fois, prête à accueillir autre chose qu’un simple paquet de cigarettes.
« Je m’appelle Solal. Il y a des gens qui m’appellent Sol, mais j’ai bien peur malheureusement que ce droit ne vous échoie pas. »
Elle essayait d’être méprisante, ça ne lui réussissait pas. Sol était seulement fascinée par la complexité sans âme de l’être debout en face d’elle. Si elle avait eu un divan, elle l’aurait psychanalysé.

avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Lun 12 Avr 2021 - 7:14
Ce qui paraît être un léger soupir de dépit se change en un soupir amusé. Amusé ? Seth commence à se demander s'il est devenu si supportable d'un coup. Néanmoins, la remarque de la blonde demeure acérée :

"Vous voyez ? Il n'y avait qu'à demander."

Dans ses yeux, Seth croit y lire de la déception. Elle qui a l'air si déterminée et qui a réussi à lui faire demander poliment une cigarette. Est-elle vraiment déçue ? Seth ne réagit pas immédiatement. Malgré lui, une pointe d'amertume lui envahit le cœur. Pourquoi faut-il qu'il tombe sur ce qui paraissait être l'incarnation de l'idéalisme pur n'ayant jamais effleuré les ombres ? Pourquoi fallait-il que, sur tous les djinns existants, il tombe sur elle ? Les idéalistes, Seth n'en n'a pas connu des masses. À vrai dire, même s'il n'a jamais été de ceux-là, ils finissent par se détruire à force de s'accrocher.

L'idée que cette fille soit sur la même voie lui aurait lacéré le cœur, s'il n'avait pas compris lui-même les probables raisons qui l'avaient façonnée de cette manière-là. Il hausse les épaules. Elle subira les désillusions plus tard si ce n'est pas déjà fait. Il a presque pitié d'elle, Seth. En plus de trois mille ans de vie, des comme ça, il en avait croisé quelques-uns. Et ils avaient presque tous fini amers, désabusés, à chercher un moyen de ne plus jamais se lier à un humain. La voix de la blonde le sortit de ses pensées :

"Est-ce que vous avez passé vos trois mille ans d'existence à piétiner leur libre-arbitre, ou bien est-ce qu'il y a quelque chose qui vous a fait devenir comme ça ?"

Un mince sourire se dessine sur les lèvres de Seth. Question impertinente. Il a fait son choix, il l'aime bien malgré ses airs un peu naïfs et trop purs. Il tire une nouvelle bouffée de tabac et la recrache loin d'elle. Lorsqu'il repose son regard sur elle, elle lui tend la main avec un sourire.

"Je m’appelle Solal. Il y a des gens qui m’appellent Sol, mais j’ai bien peur malheureusement que ce droit ne vous échoie pas."

Comment ça, ce droit ne m'échoie pas ? Celui de Seth s'agrandit, et il saisit presque avec délicatesse sa main tendue avant de s'annoncer :

"Enchanté Solal, moi c'est Seth. Du moins aujourd'hui, c'est Seth. J'ai porté beaucoup de patronymes durant ces plus de trois mille ans."

Seth relâche sa main, tire la dernière bouffée de tabac qui crame un peu le filtre, et écrase le mégot sous sa chaussure avant de remarquer une poubelle à l'autre bout de la promenade. Ses yeux pétillent de joie, mais pour l'heure, le mégot ira dans sa poche.

"Asseyons-nous, je t'en prie, je déteste faire la conversation debout. Du moins si la réponse à ta première question t'importe vraiment."

Seth n'attend pas franchement de réponse et s'affaisse dans l'herbe non polluée par les mégots de cigarette. Il n'en a plus, de clopes. Alors machinalement, il sort ce petit objet en métal qui tourne entre les doigts pour s'occuper les mains. Est-ce qu'il a vraiment passé trois mille ans d'existence à piétiner leur libre-arbitre ? Ou bien y a-t-il eu quelque chose qui l'a rendu comme ça ?

"J'ai passé trois mille ans à aider des humains – et quels humains – à atteindre leurs objectifs, à réaliser leurs rêves. La plupart du temps, c'était assez sanglant, comme manières d'y parvenir. Alors il a fallu se détacher, tu vois, de ces humains. Parce que si on ne se détache pas, on ne supporte pas la perte, les deuils à répétition, la conscience qui te hurle que t'es qu'un sale connard qui mérite de crever parce que t'as fait un mauvais choix qui te coûte une partie de ton âme. J't'assure, Solal, au bout de mon premier millénaire, malgré le temps passé au purgatoire, j'ai vu les sociétés décliner, s'améliorer et sombrer. Un pas en avant, deux en arrière. Les humains sont comme ça. Alors je me refuse à leur être encore assez sympathique pour demander gentiment une petite clope quand d'autres ont demandé que j'arrache des vies pour leur petite gloire personnelle. Si ce n'est pas pire."

Seth détourne le regard de l'eau et ses yeux clairs sont assombris par les souvenirs. Son sourire s'est affaissé mais demeure sur son visage, plus triste, plus nostalgique.

"J'ai décidé de faire l'impasse sur ça. Vraiment, très peu pour moi, merci. En plus regarde moi ça comme ils polluent avec leurs mégots ?! Oh monsieur, y a une poubelle à dix mètres hein."

Le vieil homme se retourne vers lui, Seth arque un sourcil comme pour lui dire oui c'est moi qui te parle, ramasse ta merde. Et il se penche pour ramasser le mégot, se dirige vers la poubelle sans un mot et l'y jette avant de poursuivre sa route. Seth reporte son attention sur Solal. Elle porte bien son nom. Elle a l'air lumineuse, une bougie qui éclaire comme un millier. Seth ne peut pas s'empêcher d'être presque ébloui par la pureté qu'elle dégage.
MEMBRE ◊ PACTE
Sol Delacroix
Sol Delacroix
MEMBRE ◊ PACTE
Personnage
:
Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol E0e9

❂ ❂ ❂

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Sf45

Hate is always foolish, and love is always wise.

❂ ❂ ❂

D e l a c r o i x

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Mo6Ckrc


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 473
Âge : 229 ANS (21/06/1792) ☀ une vingtaine sur la face
Nombre de dés : 2
Résidence : WASHINGTON ☀ colocation avec son humaine et amie Chiara
Profession : COMEDIENNE avec son humaine ☀ LECTRICE bénévole dans les établissements pénitenciers
Faceclaim : Blake Lively
Crédits : poets-dpt (ava), self (aes), underratedboogeyman (aes delacroix). (aes).
Multicomptes : Caliban & Orpheus & Hecate & Nova-Blue & Llyr & Borée
Points : 1241
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Mer 19 Mai 2021 - 0:41
Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue.
Sol x Seth

Lorsque le temps vient à durer, on se rend compte que l’on se trouve bien souvent parmi les immortels.
Solal n’avait pas tant rencontré de djinns que cela, au fil de sa vie. Il y avait bien son père, sa fratrie, Daesyn aussi. Parmi toutes ces connaissances il n’y en avait pas une seule qui avait fait le sobre choix de ne pas tuer son humain. Pourquoi ? Cela la dépassait. Oui, le purgatoire borgne dans lequel ils étaient plongés était malheureux, fumeux, sombre. Oui, il y faisait parfois trop noir, si noir qu’elle pouvait oublier à quoi ressemblait la lumière. Mais Sol avait été éduquée pour travailler selon les règles. Pas de triches et pas de cahots. Être immortelle était son lot, son sacerdoce, son poids sublime ; elle avait tant à en tirer qu’elle pouvait bien payer ce prix. Pour que personne n’ait à souffrir d’être dépossédé d’une vie qu’il avait prié pour garder.
Seth. L’inconnu se présenta. Egyptien, sans doute, un patronyme intéressant. Le genre de djinns qui rappelait presque toutes les trois phrases son âge. Elle manqua lever les yeux au ciel, mais se contenta de pincer les lèvres, avec un sourire polissé. Seth, donc, qui finissait sa cigarette après avoir serré sa main et lui proposa simplement de s’asseoir un moment encore.
La blonde ouvrit la bouche, prête à répliquer qu’elle n’avait pas le temps, mais … de fait, elle avait le temps. Elle n’était pas pressée, pas de répétitions aujourd’hui, pas de prisons à visiter. Sol pouvait bien prendre le temps. C’était ça, aussi, son immortalité : courir tellement derrière la vie, derrière la lumière à l’envi, qu’elle en oubliait finalement de s’asseoir pour regarder l’heure.
Elle s’assit, donc, et faillit lever encore les yeux quand Seth évoqua à nouveau qu’il avait trois mille ans. Sol le respectait déjà, quel diable de besoin encore avait-il d’étaler son âge ?
« Je … » elle allait l’interrompre mais son aîné était parti, lancé dans un fol monologue qui semblait comme le flétrir. Tandis qu’il parlait, la blonde vit les âges éclore sur son visages, les civilisations passées, et le poids d’innommables crimes dont il ne portait pas les regrets. Son cœur se serra un instant.

Solal avait peur, souvent, de juger trop vite, de se battre beaucoup trop fort pour des combats sans importance. Avec ses valeurs, sa morale, elle devait paraitre idéaliste ; prétentieuse, peut-être. Elle s’enflammait en une seconde dès que l’injustice était là, dès qu’une nouvelle blessure s’ouvrait. Nombre de fois au cours des lustres elle avait tenté de changer, de se rendre un peu plus posée, mais le fait était toujours là. Elle était aurore boréale, brillante comme un millier d’instants, se battait pour ce qu’elle croyait, et ce qu’elle croyait était juste.
Elle reprit, d’une voix plus sereine.
« Je n’ai pas vécu assez longtemps pour voir les civilisations. » admit-elle, regard dans les herbes qu’elle enroulait autour de ses doigts, machinalement, sans y penser. « Même si j’avais votre âge, je crois, je ne les regarderai pas. »
Sol releva la tête, avisant les passants qui se promenaient en cette tiède matinée.
« Là, regardez. » Elle désigna du doigt une jeune femme qui aidait un vieil homme à marcher. « Et ici. » Une demoiselle qui ramassait une peluche qu’avait laissé tomber un bambin. La mère qui la remerciait. Ainsi, durant plusieurs minutes, dans le silence de leur rencontre, lui montra-t-elle des points précis. Des arrêts sur image, mobiles. Des instants fugaces, inutiles, qu’on rate quand on ne regarde pas. Des instants qui voulaient tout dire.
« Je ne sais rien de la société, dans son ensemble. Mais prenez les individuellement … leurs luttes, leurs questionnements, leurs indécisions parfois, même ces mégots de cigarette … n’est-ce pas ce qui les rend uniques ? » Elle tourne le visage vers Seth. « Ils n’ont rien. Ils courent après des choses qui nous paraissent absurdes, mais c’est intense et merveilleux, parce qu’ils y mettront toute leur âme, toute leur beauté, et c’est … sublime. »
Son sourire se faisait plus large, l’emphase redorait sa poitrine, elle était tellement convaincue de ce qu’elle disait que Seth aurait bien pu partir, elle aurait continué en elle-même.
« Alors oui, ils sont maladroits, mais nous le sommes tout autant qu’eux. Et nous … on doit être leurs petites roulettes de vélo. Pour les aider à avancer, leur montrer le meilleur chemin. » Sol contempla, à l’horizon, la surface de l’eau miroitante. « A quoi bon avoir 3000 ans, si ce n’est pas pour les aider, leur apporter votre expérience, leur apprendre avec bienveillance ? »
La jeune femme avait appuyé sur ce dernier mot. Elle eut un léger rire, consciente de s’être un peu emportée. Mais elle y croyait, fort, beaucoup. Ils valaient tous tellement mieux que ça, que la vie maladroite et gauche qu’on leur rejetait en pâture. Ils méritaient d’être heureux, de connaître l’absolution par la joie folle des courts instants qu’ils passaient dans leurs existences. Tous. Humains. Surnaturels. Djinns.
Sol se promit silencieusement que quand il ne resterait qu’eux, que la surface de la Terre résonnerait des pas d’immortels qui avaient survécu au temps, que la dernière étincelle vive du dernier mortel serait lasse, elle ne cesserait pas de se battre. Pour la justice. Pour le bonheur. Pour la lumière.

avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Mer 19 Mai 2021 - 8:30
"Je n’ai pas vécu assez longtemps pour voir les civilisations. Même si j'avais votre âge, je crois, je ne les regarderai pas. Là, regardez."

Il suit machinalement du regard ce qu'elle pointe du doigt. Un vieillard au bras d'une femme plus jeune, sans doute pour l'aider à garder son équilibre.

"Et ici."

Une femme tendant une peluche à une autre avec une poussette. Sans doute que le gosse l'a fait tomber par terre. Et durant un moment qui lui semble à la fois bien trop long et bien trop court, Solal lui désignait des scènes de la vie quotidienne, banales mais ponctuées de bienveillance. Il a saisi son point.

"Je ne sais rien de la société, dans son ensemble. Mais prenez les individuellement … leurs luttes, leurs questionnements, leurs indécisions parfois, même ces mégots de cigarette … n’est-ce pas ce qui les rend uniques ?"

Alors tu es bien naïve, ma pauvre. J'espère que tu seras prête à la claque dans la gueule dans quelques centaines d'années quand tu comprendras que la réalité c'est pas sympa pour tout le monde.

"Ils n’ont rien. Ils courent après des choses qui nous paraissent absurdes, mais c’est intense et merveilleux, parce qu’ils y mettront toute leur âme, toute leur beauté, et c’est … sublime."

Solal sourit. Elle fait partie de ces âmes qui vous illumine de l'intérieur rien qu'en vous regardant. Rien qu'en souriant. Et Seth sourit aussi. Il comprend ce qu'elle veut dire. Il comprend son admiration. Elle doit être jeune et pas encore désabusée, peut-être qu'elle fait partie de ces gens qui sont aveuglés par l'amour qu'ils portent aux autres.

"Alors oui, ils sont maladroits, mais nous le sommes tout autant qu’eux. Et nous … on doit être leurs petites roulettes de vélo. Pour les aider à avancer, leur montrer le meilleur chemin."

Elle détourne le regard, et son sourire chauffe-cœur demeure. Celui de Seth aussi. Il n'a plus envie de se moquer, parce qu'il comprend. C'est un point de vue beaucoup plus confortable que le sien. Mais comment ignorer les souvenirs qui s'accumulent, les cadavres planqués sous le tapis, comment ignorer toute la crasse, les guerres, les civilisations éradiquées et réduites en poussières par d'autres plus puissants au cours des derniers siècles, comment ignorer des faits établis qu'on préfère ne pas connaître mais qu'on ne peut plus ne pas voir ? Quand on voit l'étendue de la connerie humaine, comment garder l'espoir ? Toute la bienveillance du monde ne peut réparer les torts, ramener les vies volées, chasser la souffrance accumulée. Rien ne peut compenser toute ces horreurs. Et même s'il était pédagogue, les quelques personnes à qui il montrerait le meilleur chemin ne changerait rien à la société en elle-même. Le sourire de Seth s'affaisse.

"A quoi bon avoir 3000 ans, si ce n’est pas pour les aider, leur apporter votre expérience, leur apprendre avec bienveillance ?"

Elle rit et le sourire de Seth s'efface. Il n'a pas envie de répondre. Il n'a pas envie de lui expliquer son point de vue, il n'a pas envie de lui faire entendre une réalité qu'elle choisit délibérément de ne pas voir. Il la regarde, Solal. Elle est belle quand elle sourit. Elle lui rappelle la façon qu'elle avait de le faire se sentir bien, détendu, presque optimiste. Oui, elle est belle, Solal. Il a pas envie que son sourire s'efface aussi. Ses doigts s'enroulent autour de brins d'herbes qu'il caresse ; c'est doux au toucher. Un sourire amer lui étire les lèvres, et il relève les yeux vers elle.

"J'aurai aimé te dire que j'ai été comme toi fut un temps. La vérité, c'est que j'ai toujours été un connard. Du moins jusqu'à un certain temps. Je ne crois pas que ce terme s'applique à moi encore aujourd'hui, mais j'ai les mains sales. J'en ai fait, des choses terribles pour mes humains. Des trucs innommables. Et quand tu vois ce genre de trucs, tu peux plus faire un pas en arrière et faire comme si ça existait pas."

Seth fait une pause. Est-ce qu'il s'apprête vraiment à lui confier quelque chose qu'il n'a jamais dis à qui que ce soit ? Il hésite. Mais quand il croise à nouveau son regard chaleureux et son sourire éblouissant, il sait qu'il n'a pas envie, et il sait qu'il va le faire quand même.

"J'ai croisé le chemin de Michelangelo, tu sais. C'est lui qui m'a forcé à m'ouvrir, à me donner à moi-même l'autorisation de… d'aimer. J'ai compris après sa mort que je pouvais. Quand il était trop tard pour l'aimer lui. Bref, j'ai appris à m'attacher aux humains, et je comprends ce que tu veux dire. C'est beau de les voir s'aimer, se chérir, s'aider. C'est beau, mais ça change rien."

Seth soupire, sort une clope et son briquet fait des étincelles avant de laisser la flamme embraser le bout de la cigarette.

"Les flics se déplacent même plus pour une femme battue, tout le monde se tire dans le dos, que ce soit métaphoriquement ou littéralement parlant. J'vais pas te faire un exposé sur tout ce qui ne va pas dans la société, parce que ce serait beaucoup trop long et j'ai la flemme. Mais tu vois où je veux en venir. Ça coûte quoi, par exemple, de mettre ton mégot à la poubelle au lieu de le jeter par terre ? C'est pas "maladroit", c'est juste un choix individuel égoïste. Un choix individuel qui devient collectif quand on voit le nombre de mégots de clopes qui jonchent le sol. T'as déjà essayé de les compter sur un trajet de vingt minutes ? Moi oui, j'ai arrêté à cent-vingt-six. Bref."

Il ne la regarde pas, Solal. Il n'a pas envie de la voir sans son sourire qui éclaire son obscurité, son ombre personnelle. Il ne pousse pas plus loin, pour l'instant. Peut-être qu'elle comprend son point de vue.
MEMBRE ◊ PACTE
Sol Delacroix
Sol Delacroix
MEMBRE ◊ PACTE
Personnage
:
Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol E0e9

❂ ❂ ❂

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Sf45

Hate is always foolish, and love is always wise.

❂ ❂ ❂

D e l a c r o i x

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Mo6Ckrc


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 473
Âge : 229 ANS (21/06/1792) ☀ une vingtaine sur la face
Nombre de dés : 2
Résidence : WASHINGTON ☀ colocation avec son humaine et amie Chiara
Profession : COMEDIENNE avec son humaine ☀ LECTRICE bénévole dans les établissements pénitenciers
Faceclaim : Blake Lively
Crédits : poets-dpt (ava), self (aes), underratedboogeyman (aes delacroix). (aes).
Multicomptes : Caliban & Orpheus & Hecate & Nova-Blue & Llyr & Borée
Points : 1241
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Mer 2 Juin 2021 - 16:14
Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue.
Sol x Seth

Seth, à ses côtés, souriait. Il pouvait encore faire semblant, jouer les vieux djinns tout grincheux, il avait souri avec elle. Rien que pour cela, l’instant demeurerait sublime, et Sol chérirait sa mémoire comme une rencontre-diamant de plus. Elle avait percé la coquille, tari l’ironie, le cynisme, et désormais le rouquin blême arborait un sourire aussi.
L’instant était comme suspendu dans un mirage intemporel qui les ravissait tous les deux à la réalité ambiante.
Elle plongea son regard d’azur, mirant le visage de son autre qui semble soudain s’être éteint. Une fleur qui se serait fânée. Un immortel qui avait trop vécu. Et ça lui faisait peur, au fond. Elle avait peur, elle aussi, de perdre la flamme en grandissant, de voir vaciller la lumière. De ne pas retrouver une ancre qui lui permette de se rappeler ; je suis veilleur, tu es musée. Sol ne voulait pas devenir une de ces âmes bien trop âgées pour que le monde puisse les émouvoir. Elle voulait rester émerveillée, rester fidèle, rester vibrante. Elle voulait poursuivre sa quête pour que le monde soit un endroit où il ferait bon vivre encore. Elle voulait, elle voulait, elle voulait …
Seth interrompit ses pensées, et elle l’écouta, intranquille.
Intranquille, et l’envie de pleurer. Ce qu’il disait lui faisait mal, c’était l’ombre sur son tableau, c’était la ride sur sa grande eau, c’était douloureux, et terrible. Pour un peu, un peu moins de retenue, elle l’aurait serré dans ses bras. Mais cela n’aurait rien changé, mais elle ne changerait rien, jamais ; si l’on croyait les dires de Seth, elle n’était qu’une goutte d’eau de plus, une plume voguant à la dérive, et cette foi profonde dans l’humain finirait bien par se tarir quand elle aurait le même âge que lui.
Si, ça change quelque chose. Peut-être pas grande chose, peut-être pas assez, mais ça change quelque chose. Me taire, m’arrêter, pas y croire, c’est admettre qu’ils ont raison, que la monotonie du monde, un orage sous le crâne d’un sourd, viendra ravir les étincelles qui allument le feu de la joie.
« Je … »

Sol ne savait plus par où commencer, par où convaincre, par où toucher. Le visage de Seth était triste, une tristesse qu’elle avait surprise parfois sur le visage de Lune. Une tristesse qu’elle niait en puissance, la refusant de toutes ses forces.
« On ne peut pas revenir en arrière, non. Mais on peut aller en avant. »
Elle lissa du plat de la main les touffes d’herbes qui jonchaient le sol.
« Si on regarde ce qui ne va pas, on peut toujours trouver. Si on se focalise sur les mégots, on en trouve toujours à compter. » Un sourire maladroit, pour elle, tentant d’accrocher son regard. « Mais si on ne regarde que ça, on ne verra pas tout le reste. »
D’un geste du poignet, elle embrassa l’esplanade, les gens, et la vie.
« Ce n’est pas parce que vous avez été un … connard, ou vous pensez en avoir été un, que vous en êtes un. Vous êtes un individu, solitaire, libre, qui a pris les décisions qu’il pouvait avec les éléments qu’il avait. Personne ne peut vous blâmer pour ça. Et puis, vous avez muri, maintenant … »
Glissa un regard malicieux, juste pour le renvoyer lui-même à ces choses qu’il lui avait dites.
« … vous avez, quoi ? 3000 ans ? Vous n’êtes pas destiné à rester le même, vous avez le droit de changer. Et eux, à leur échelle, aussi. »
Sol avait la gorge nouée, remplie d’une émotion subite qui venait d’elle ne savait où. Une vibration dedans ses côtes qui bourdonnait ses convictions, qui bourdonnait toute la lumière dans laquelle elle noyait le monde.
« Tout ce qu’ils méritent, c’est qu’on leur pardonne. »
Et puis, d’un regard trop profond, elle revint dévisager Seth.
« En tout cas, moi, je vous pardonne. »

avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Dim 13 Juin 2021 - 22:33
"Je…"

Tu quoi, Solal ? Seth ne la regarde plus. Son regard berce la rive, là où l'eau touche la terre, se remémorant les souvenirs des vagues qui écorchent toutes les falaises, de tous les continents. En un éclair, sa vie se déroule sous ses paupières, et il revoit ses derniers adieux à Ramsès, à Michelangelo, à elle, et puis tant d'autres encore… Tant d'autres êtres qui en ont chié, parfois exceptionnellement humain, parfois insignifiants insectes. Les diverses personnalités qu'il avait croisé, aussi belles soient-elles, n'avaient pas réussi à le défaire de son cynisme.

"On ne peut pas revenir en arrière, non. Mais on peut aller en avant."

Seth détourne les yeux de l'eau et baisse le regard pour voir ses mains qui aplatissaient les touffes d'herbes disparates, éparpillées au sol.

"Si on regarde ce qui ne va pas, on peut toujours trouver. Si on se focalise sur les mégots, on en trouve toujours à compter."

Dans sa vision périphérique, il la voit sourire. Et il aurait donné cher, si cher pour que ce sourire demeure intacte pour encore quelques dizaines de siècles… Mais il le sait par expérience, le jour où elle verra trop de choses horribles à décrire, elle les maudira. Peut-être qu'elle s'en remettra, il l'espère sincèrement. Mais son âme restera écorchée par la douleur. Il espère qu'elle restera aussi solaire, malgré les cicatrices qui s'accumuleront avec les années. Elle est belle, Solal, elle a l'âme encore pure, et il voudrait que ça ne change jamais.

"Mais si on ne regarde que ça, on ne verra pas tout le reste."

Alors Seth relève la tête. Il croise son regard et ne peut s'empêcher d'afficher un sourire peut-être un peu trop niais pour être sincère, mais ce qu'elle lui dit lui réchauffe l'abdomen.

"Ce n'est pas parce que vous avez été un… connard, ou vous pensez en avoir été u, que vous en êtes un. Vous êtes un individu, solitaire, libre, qui a pris les décisions qu'il pouvait avec les éléments qu'il avait. Personne ne peut vous blâmer pour ça. Et puis, vous avez mûri, maintenant…"

Son sourire se fait plus malicieux, et Seth laisse échapper un rire rauque.

"… vous avez quoi ? 3000 ans ? Vous n'êtes pas destiné à rester le même, vous avez le droit de changer. Et eux, à leur échelle, aussi. Tout ce qu'ils méritent, c'est qu'on leur pardonne."

Un mince sourire se fraya un chemin pour étirer ses lèvres. Il s'apprêtait à lui dire qu'il n'y avait de vouvoiement qui tienne, pas avec lui, et certainement pas parce qu'il avait exactement 3367 ans, lorsqu'elle reprit la parole pour lui briser le cœur, et le réparer en même temps.

"En tout cas, moi, je vous pardonne."

Il aurait voulu lui dire, à Solal, toutes les atrocités qu'il avait commises, les noms inoubliables de tous les hommes qu'il avait tué, il aurait voulu lui dire que ses actions demeuraient impardonnables, il aurait voulu lui dire tant de choses… Mais à quoi bon, puisque de toute façon, elle lui pardonnait tout ça ? Sa vision se brouilla petit à petit, et il enfonça son visage entre ses genoux, les bras repliés autour de lui comme pour se cacher, comme s'il avait honte de ressentir autant de peine et de soulagement à la fois. Il laisse quelques larmes s'écouler de ses yeux, secoue la tête comme pour essayer d'en chasser cette culpabilité qui le taraude parfois la nuit, et finalement se redresse sans peine, comme si les instants qui avaient précédé n'existaient pas.

Une goutte d'eau salée perle sur son menton, et probablement que Solal l'avait remarquée lorsqu'il l'essuie distraitement du dos de la main. Ses yeux encore humides croisent ceux qui sèchent les larmes en un regard, et il sourit distraitement :

"Merci. Je crois que si je ne devais compter que sur moi pour ça, je ne le ferai jamais. Mais je préfère quand même encore moins point de vue cynique sur la vie. Enfin, j'aimerai voir les choses sous ton angle à toi, mais je sais pas, ça me… J'ai connu trop d'ordures pour me convaincre, ne pas douter de la beauté du monde et de celle des hommes. C'est beau, de réussir à y croire envers et contre tout, et je te remercie de m'avoir éclairé là-dessus, vraiment, c'est juste… Je crois que j'ai trop peur d'essayer d'y croire si c'est pour être déçu derrière. Et c'est bête, parce qu'à force de ne plus faire confiance, on finit seul et triste de toute façon. Ne pas donner leur chance aux autres, c'est cruel, mais c'est plus un mécanisme de survie qu'autre chose, tu vois ?"

Pourtant, Seth n'est pas convaincu par cette tirade. Il veut y croire, le djinn. Quelque chose en lui est cassé, mais qui prétend que c'est irréparable ? Il n'y a que lui pour s'en convaincre. Alors il redresse la tête un peu plus et plante son regard dans celui de la blonde qui semble un peu déçue par ses paroles. Elle semble déçue, et pendant un instant, son aura s'affaiblit. Mais Seth n'est pas prêt à voir la lumière la quitter, même pour le temps qu'il leur reste à faire la conversation. Alors il se fait une promesse à haute voix, destinée à Solal comme à lui :

"Ok, je te promets d'essayer. Je te promets d'essayer de voir le meilleur quand le pire est à venir, je te promets d'essayer de voir la bonté quand ils feront de leur mieux pour commettre le pire, je te promets d'essayer de leur pardonner. Je garantis aucune réussite, comprends-moi bien. Mais j'essayerai. Et s'il-te-plaît, me vouvoie pas, j'ai pas encore l'âge pour ces conneries de pseudo politesse."

Il avait grommelé la dernière phrase, dans l'espoir de la voir sourire encore. Pourquoi avait-il promis une chose si stupide à elle qui ne lui avait rien demandé d'ailleurs ? Personne ne le saura jamais vraiment, qui sait, peut-être que le djinn a encore assez de bonté en lui pour réellement essayer de voir le verre à moitié plein.
MEMBRE ◊ PACTE
Sol Delacroix
Sol Delacroix
MEMBRE ◊ PACTE
Personnage
:
Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol E0e9

❂ ❂ ❂

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Sf45

Hate is always foolish, and love is always wise.

❂ ❂ ❂

D e l a c r o i x

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Mo6Ckrc


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 473
Âge : 229 ANS (21/06/1792) ☀ une vingtaine sur la face
Nombre de dés : 2
Résidence : WASHINGTON ☀ colocation avec son humaine et amie Chiara
Profession : COMEDIENNE avec son humaine ☀ LECTRICE bénévole dans les établissements pénitenciers
Faceclaim : Blake Lively
Crédits : poets-dpt (ava), self (aes), underratedboogeyman (aes delacroix). (aes).
Multicomptes : Caliban & Orpheus & Hecate & Nova-Blue & Llyr & Borée
Points : 1241
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Ven 30 Juil 2021 - 19:26
Frôlée par les ombres des morts, dans l’herbe où le jour s’exténue.
Sol x Seth

Elle aurait voulu lui dire, à Seth, toutes les bontés présentes au monde dès qu’on savait les regarder, les noms oubliables de ces êtres qui n’avaient fait, en existant, que rendre l’existence meilleure. Sol aurait voulu lui dire que toutes les horreurs du passé n’appartenaient bien qu’au passé, qu’elles n’étaient qu’une part du monde qu’on pouvait effacer sans oublier. Tout était pardonnable, et Sol saurait tout pardonner.
La jeune femme, plantée dans ses yeux, vit naître une brillance étrangère tandis qu’elle dévisageait Seth. L’avait-elle ému, ou touché ?
Durant une poignée de secondes qui lui parurent suspendre le temps, son aîné se recroquevilla, enfouit sa tête dans ses genoux. Elle ne le toucha pas, ni par ses gestes, ni par ses mots. Elle resta tout simplement là, présente comme une chaude bienveillance, à ses côtés s’il le voulait. Une âme moins douce que la sienne aurait vu dans cet abandon une volonté d’interrompre l’échange qu’ils avaient déployés ; pas elle. Solal connaissait l’âme humaine, et l’âme Surnaturelle aussi. Solal avait tout étudié, la psychologie, les arcanes de l’esprit qui se perd lui-même dans un labyrinthe délicieux.
Seth pleurait et si elle partait, elle lui donnait raison de pleurer.
Alors qu’il avait tort, ce djinn, il avait tort de se maudire, il avait tort de ne pas s’aimer, il avait tort sur tant de points qu’elle ne pouvait pas concevoir. Il avait tort sur elle, surtout. Elle ne le laisserait pas, muette, à contempler le doux silence de ses larmes qui s’enroulaient. Elle ne le laisserait pas, aveugle, avancer dans la nuit profonde comme tant d’autres âmes avant lui.
Non.
Elle continua à le regarder, jusqu’à ce que Seth relève la tête, jusqu’à ce qu’il croise son regard et esquisse un timide sourire. Merci. Une flèche de gratitude immense s’enficha dans le cœur de Sol, et elle lui sourit de plus belle, écoutant son long monologue à force d’hochements de tête. La flamme de sa conviction vacilla un peu devant ses dires, mais bien vite la lumière revint.
Tu n’as rien à promettre, Seth, tu n’as rien à devoir au monde. Tu es une part intégrante de la trame de la réalité et à ce titre, comme à tant d’autres, tu œuvres à la rendre meilleure.

Accueillant avec un sourire plus radieux que jamais les déclarations du vieux djinn, Solal reprit dans un clin d’œil.
« Bien compris, messire. »
Elle se mordit l’intérieur des lèvres comme pour contenir un rire qui voulait doucement monter.
« Essayer, c’est déjà plus que la plupart des gens, tu sais. Les gens qui marchent tête baissée sans voir un seul instant le ciel, il y en a des milliers sur terre. Des millions même, sans doute, peut-être. »
Soupir ravi. Le temps clément, les rayons blancs de soleil clair qui venaient caresser le monde, le doux clapotis des rigoles au travers du rire des enfants. Et la certitude que peut-être elle avait pu toucher quelqu’un.
« Et puis il y a les autres. »
Une femme qui, allongée dans l’herbe, contemplait d’un air indolent les brins de verdure devant elle. « Ceux qui rêvent. » Ce jeune homme assis sur un banc, qui regardait d’un air fébrile sa montre toutes les trente secondes. « Ceux qui espèrent. » Elle-même, assise là en tailleur à donner des leçons de vie à un homme dix fois plus vieux qu’elle. « Ceux qui pardonnent, toujours, surtout. »
D’un geste ample, elle se releva, tendant une main élégante à l’autre djinn assis dans l’herbe.
« Laisse-toi une chance de t’aimer, Seth. »

avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Sam 2 Oct 2021 - 13:43
Seth relève le menton et tâche de reprendre une contenance avant de croiser de nouveau le regard de Solal, qui a un sourire qui brille de mille feux. Ses yeux scintillent presque de joie. Elle finit par briser le silence :

"Bien compris, messire. Essayer, c'est déjà plus que la plupart des gens, tu sais. Les gens qui marchent tête baissée sans voir un seul instant le ciel, il y en a des milliers sur terre Des millions même, sans doute, peut-être."

Fait-il partie de cette catégorie de gens ? Il n'en n'avait pas l'impression. Seth est du genre à vouloir tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre, il cherche la porte du nouveau monde pour pouvoir s'y fondre en grand. Alors, est-ce qu'il voit le ciel et ses milliers d'étoiles mortes qui brillent là-bas ? Où regarde-t-il le sol sans jamais prêter attention aux constellations qui ornent la nuit noire d'un peu de leur lumière ?

"Et puis il y a les autres. Ceux qui rêvent. Ceux qui espèrent. Ceux qui pardonnent, toujours, surtout."

Rêver. Espérer. Pardonner. Des mots qui ne faisaient pas vraiment du vocabulaire que l'on utiliserait pour parler de Seth. Pourrait-il changer un jour assez pour pouvoir se l'accorder ? Mais en a-t-il vraiment envie ? Il est tellement plus confortable d'ériger des murs qui sont falaises, heurtées par les violents flots qui ne cessent de se jeter contre la paroi, constamment, tout le temps. Seth aime son confort. Mais l'aime-il plus qu'il ne s'aime lui-même ? Probablement. Un constat terrible. Le ventre creusé par l'émotion, Seth regarde de nouveau celle au sourire chauffe cœur qui esquissait un mouvement gracile pour se relever :

"Laisse-toi une chance de t'aimer, Seth."

Un sourire triste accueille ces derniers mots. Ce qu'il ressent pour sa propre personne est paradoxal. Mais quand il s'agit de l'amour, il n'est certain de rien. Lui est-il possible de s'aimer ? Seth saisit la main qu'elle lui tend avec délicatesse, puis se relève à son tour. Il fait face à la djinn, dont les longs cheveux blonds brillent autour de son visage comme une couronne.

"J'essaierai. Je… Je suis désolé, mais je dois reprendre le boulot. Mais j'essaierai. J'espère qu'on se recroisera, bonne continuation à toi."

Il lâche la main de la djinn et secoue la tête avant d'esquisser un mouvement pour tourner les talons. Dos à elle, il se tourne légèrement pour la regarder une dernière fois et s'arrête :

"La vie de djinn n'est pas de tout repos, fais attention à toi. Garde ton optimisme, s'il-te-plaît. On a besoin de gens comme toi."

Il marque une pause, la gorge presque nouée par l'émotion.

"Et merci, Solal. Merci."

Il lui adresse un signe de la main et un sourire, puis reprend son chemin en direction du shop. Il s'en va à regret. Il aurait pu passer un bout d'éternité à discuter avec elle. Mais il est trop lâche pour se permettre de parler à cœur ouvert de la sorte. Seth n'aime pas révéler ses points faibles. Et pourtant il n'a eu aucun mal à le faire. Elle lui inspire confiance. Le djinn pousse la porte du shop et s'affaire à son bureau. Il laisse ses doigts guider le crayon, et dessine un peu au hasard quelques tracés sur le papier. Il voudrait faire partie de cette catégorie de gens. Mais de fait, il n'est pas assez fiable pour ça. Il serre les mâchoires.

Contrairement à Dizzalyr, Solal ne donne pas l'impression de vouloir s'en servir contre lui, elle donne l'impression de vouloir en faire une force. Voilà pourquoi Seth aime l'humanité. Il aime ceux qui rêvent. Ceux qui espèrent. Ceux qui pardonnent. Ceux dont la bonté n'a pas d'égal. Alors, pour eux, fera-t-il l'effort d'essayer d'y croire, en leur bonté ?
MEMBRE ◊ PACTE
Sol Delacroix
Sol Delacroix
MEMBRE ◊ PACTE
Personnage
:
Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol E0e9

❂ ❂ ❂

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Sf45

Hate is always foolish, and love is always wise.

❂ ❂ ❂

D e l a c r o i x

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Mo6Ckrc


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 473
Âge : 229 ANS (21/06/1792) ☀ une vingtaine sur la face
Nombre de dés : 2
Résidence : WASHINGTON ☀ colocation avec son humaine et amie Chiara
Profession : COMEDIENNE avec son humaine ☀ LECTRICE bénévole dans les établissements pénitenciers
Faceclaim : Blake Lively
Crédits : poets-dpt (ava), self (aes), underratedboogeyman (aes delacroix). (aes).
Multicomptes : Caliban & Orpheus & Hecate & Nova-Blue & Llyr & Borée
Points : 1241
Joueur•se

Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol Empty Re: Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue - ft Sol

Lun 11 Oct 2021 - 19:51
Frôlée par les ombres des morts, sur l’herbe où le jour s’exténue.
Sol x Seth

Laisse-toi une chance de t’aimer, Seth.
Sol l’avait dit sans arrière-pensée, mais en y réfléchissant plus elle se demandait ce que cela voulait dire. Se laisser une chance de s’aimer. Se pardonner ses propres erreurs, quand elles paraissent insurmontables. Sourire doucement à son reflet, celui qu’on voit dans le miroir et qui a les traits si tirés qu’on se demande si c’est bien nous.
Comme il était changeant, ce djinn, face à son regard de jeune femme. Dans l’espace d’une conversation, il était passé d’une rancœur qui lui grignotait les entrailles à cet air abattu, défait, empli d’un espoir lumineux. Solal n’avait jamais conscience qu’elle faisait cet effet aux gens. Elle lui sourit simplement plus, lui véhiculant ce qu’elle pouvait tandis qu’elle lui tendait la main. Elle n’avait pas conscience de cet effet là, ce rayonnement interne et doux qui semblait poser sur le monde une douce mélopée enivrante, qui vous donnait envie d’y croire, de surmonter les amours grêles et la tristesse des soirs trop mornes pour flotter par-delà le ciel. Celui qui vous donnait envie de voir le monde tel qu’elle le voyait, sans la laideur ni les injures. Non, la blonde n’avait une conscience qu’elle produisait cet effet-là.
Alors, les doigts tendus vers Seth, elle attendit qu’il prenne sa main, qu’il se relève à son niveau. Son visage, légèrement rougi, semblait plus apaisé qu’avant. Elle garda son sourire sur les lèvres, maintenant qu’elle le connaissait mieux, il semblait beaucoup moins méprisant, et soudain nettement plus humain.
« Pas de souci. » répondit-elle quand il expliqua, bégayant, qu’il devait retourner travailler. « Bon courage à toi, Seth. »
Parce que du courage, il en fallait, elle le savait, pour ré-apprendre à poser sur son propre cœur un regard un peu plus serein. Elle ne lui souhaitait pas de la chance, pas de la continuation. Sol lui souhaitait seulement du courage, parce qu’il en avait tant en lui qu’elle voulait seulement qu’il le voie.

Le vieux djinn tourna les talons, et dans son ultime regard vers elle la blonde entendit dans ses mots l’aveu de son propre pardon. Ce n’était pas une menace. Plus une mise en garde, une protection, comme s’il voulait la préserver de quelque chose qui arriverait.
On a besoin de gens comme toi.
Oui, Seth, on a besoin de gens comme moi, mais on a besoin de gens comme toi aussi. On a besoin de tous les êtres pour qu’ils construisent un monde meilleur, qu’ils arrêtent de se regarder pour voir ensemble dans quel avenir ils pourraient tout changer demain. Au fond, on a besoin d’êtres qui aiment, d’êtres qui pensent, d’êtres qui chantent. D’êtres qui rêvent dans la nuit claire à des bien plus grands idéaux. Et si tous ces êtres se connaissaient, Seth, se connaissaient au plus profond, alors non. Non, il n’y aurait pas besoin de gens comme moi. Car chacun verrait sa lumière, sa propre lumière, dans son cœur, et n’aurait pas besoin de nous pour qu’elle se révèle à ses yeux.
La gorge nouée, elle articula, les yeux papillonnant de grâce.
« Merci à toi. »
Et puis ses pensées vagabondes vinrent s’amasser sous ses paupières.
Non, personne n’avait besoin d’elle. Ils n’avaient pas besoin d’elle, ils avaient besoin d’eux-mêmes, de se retourner en leurs côtes et de sentir la boussole céleste qui animait leurs faits et gestes. Ils avaient besoin de croire en eux. Ils avaient besoin d’un peu d’aide, parfois, c’est vrai, pour se redresser sur la houle. Mais ils n’avaient pas besoin d’elle.
C’était Sol qui avait besoin d’eux.

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum