Temporalité
Nous sommes en 2022 It's not the sun that provides us || Rhealix 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 septembre 2022 au 30 novembre 2022 It's not the sun that provides us || Rhealix 1050276528
Groupes à prendre
Nous cherchons activement des cerbères et des hybrides It's not the sun that provides us || Rhealix 1639275293
Le Deal du moment : -11%
Smartphone 6.36 ” Xiaomi 14 (12 Go / 256 Go
Voir le deal
641 €

avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty It's not the sun that provides us || Rhealix

Mar 30 Mar 2021 - 4:05
Il fait nuit noire dans ce coin de Washington, largement éloigné du centre-ville. La zone industrielle est silencieuse et c'est un très bon point pour le jeune homme encapuchonné qui rase les murs, jetant à intervalles réguliers des coups d'œil à son téléphone dont la luminosité est réglée au minimum. Ça fait longtemps qu'il travaille sur ce coup maintenant, depuis son antre, bien à l'abri derrière les écrans de son ordinateur ; et d'ailleurs, il y serait bien resté s'il n'avait pas été contacté, à sa plus grande surprise, par un client très particulier pour un travail plus proche de ses activités officieuses que de celles supposées par sa couverture d'expert en sécurité.
L'usine dont il s'approche fabrique toute une gamme de composants mécaniques depuis de très longues années maintenant, et c'est l'entreprise qui la possède qui, à la base, lui a demandé de mettre à l'épreuve leurs sécurités. Et Alix ne sait ni comment ni pourquoi, mais une entreprise rivale a réussi à remonter jusqu'à lui tandis qu'il faisait ses petites affaires d'espionnage informatique ; il se trouve qu'on lui offre le double de ce qui était prévu pour quelques informations qu'il aurait malencontreusement amassées pendant ses tests officiels. Bref, rien de bien méchant : il avait déjà terminé son affaire lorsqu'on lui a proposé ce contrat mais puisque tous ses traceurs étaient déjà sur place, au final il n'a plus qu'à s'introduire directement dans l'usine pour prendre quelques photos et repartir comme un fantôme. Un jeu d'enfant.

En tout cas, c'est ce qu'il a commencé par se dire. Grimper en haut du mur bardé de barbelés n'a pas été très compliqué : les moulures des parpaings sont si anciennes qu'elles ont constitué d'excellentes prises lors de l'escalade, et une très classique pince coupante a fait le reste du travail. Il ne s'est pas affolé lorsqu'il a vu une petite led rouge clignoter de l'autre côté du mur ; ça ressemblait à une alarme de véhicule, il a supposé qu'il ne s'agissait que d'une sécurité pour bloquer l'utilisation des machines de fabrication à la fin du dernier quart des ouvriers. Classique, dans l'industrie haut de gamme.
Ça l'a beaucoup moins fait rire quand, à l'issue de son petit tour des lieux pour prendre ses jolies photos, il a réalisé que le code - craqué juste avant son départ - qu'il avait l'intention d'utiliser pour déverrouiller la porte de service et ressortir du complexe sans prendre le risque d'être vu ne fonctionnait pas. Ça signifie qu'il a été changé, ce qui aurait pu être normal, dans la mesure où, pour l'avoir étudié, il sait que ce code est modifié tous les quatre jours. Sauf que justement, la raison pour laquelle il est là ce soir, c'est que le code a été changé ce matin. Donc ce devrait être le bon, à moins que sa tentative de hacking pour ce foutu nombre à cinq chiffres n'ait été repérée et que les mesures nécessaires aient été prises - ils ont sûrement arrêté de faire leurs radins et ils ont engagé une équipe de programmeurs pour garder un œil sur leurs systèmes. C'est malin, et ça n'arrange pas ses affaires, mais il n'est pas encore à court de solutions : ses adversaires, une bande de petits geeks derrière leurs écrans, n'ont pas pu l'empêcher d'entrer, et ne pourront pas l'empêcher de ressortir, puisqu'ils ne sont pas sur place. Jusqu'ici, tout va toujours bien.
Ce n'est plus tout à fait le cas lorsque, revenu au pied du mur qu'il a escaladé pour entrer, Alix s'immobilise, les bras en l'air pour saisir ses premières prises, après avoir entendu ce qui ressemblait bien à un bruit de pas derrière-lui. Il ne prend le temps que d'un très bref regard par-dessus son épaule pour constater qu'il y a effectivement une silhouette découpée dans l'ombre du bâtiment, près de cette putain de led rouge à laquelle il aurait mieux fait de faire attention. Un juron marmonné entre ses dents plus tard, il a carrément sauté pour gagner du temps sur son escalade, dans l'intention manifeste de repasser de l'autre côté et de filer sans demander son reste, quelque chose comme, immédiatement.
ADMIN ◊ RESISTANCE
Rhea Riverwood
Rhea Riverwood
ADMIN ◊ RESISTANCE
Personnage
:
It's not the sun that provides us || Rhealix YQh7Ivzv_o



It's not the sun that provides us || Rhealix 3707e9336440722143b09be0570a83267a2cf1c6



Pseudo / Pronoms : evy / elle
Messages : 827
Âge : vingt-sept ans
Nom rebelle : Baltimore
Nombre de dés : trois dés
Résidence : la superbe nouvelle-orléans
Profession : détective privée à son compte depuis son départ de la police
Faceclaim : jodie comer
Pouvoirs/capacités : dragon de foudre (niv. 3)
Crédits : avatar by andthesunrisesagain, aesthetic by adamantium, crackship by shirdil
Disponibilité RP :
Points : 1020
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty Re: It's not the sun that provides us || Rhealix

Dim 11 Avr 2021 - 20:24
it's not the sun that provides us

“The way you move is like a full on rainstorm
And I'm a house of cards
You're the kind of reckless that should send me running
But I kinda know that I won't get far”

   

   
Attendre les renforts, toujours attendre les renforts. C’est n’importe quoi. Ce n’est qu’un pauvre intrus dans une zone industrielle pour une compagnie qui n’est pas dangereuse, pas impliquée dans les trafics connus, c’est probablement juste un petit malin qui veut voler une technologie avant-garde dont la société a le secret. Rien de bien méchant, et surtout, rien qui ne justifie de rester tranquillement les fesses au chaud dans sa voiture de police le temps que son partenaire revienne avec leurs cafés alors qu’ils sont les officiers les plus proches. Si Rhea est rapide, elle peut appréhender le criminel des hautes herbes et lui passer les menottes avant même qu’on ait le temps de lui taper sur les doigts pour témérité dans le meilleur des cas, insubordination dans le pire. Mais la dragonne n’a jamais aimé les protocoles, et tous les sermons de Sage et de son capitaine n’y font rien. Elle a bien vu de toute manière qu’elle aurait la vie plus dure que les autres, elle a vu leurs regards lorsqu’ils ont compris qu’elle n’était pas humaine, pas comme eux. Elle sait qu’elle devra faire ses preuves, et elle n’a aucune envie de se casser le cul pour faire ça dans les règles alors qu’elle sait qu’elle peut plier cette affaire seule et proprement.

Elle s’excusera peut-être auprès de Callum plus tard.  Après tout c’est un gars plutôt sympa, mais si elle l’avait attendu il aurait essayé de l’en dissuader, lui aurait demandé d’attendre une voiture de plus, au moins. Mais ils ont reçu l’alerte il y a déjà plusieurs minutes, chaque seconde qui passe peut permettre à leur cible de s’échapper. Quand Rhea arrive sur place, elle voit immédiatement le chemin emprunté par l’intrus et les barbelés coupés et écartés pour permettre le passage. Sans perdre une seconde, elle escalade à son tour, rapidement, et atterrit de l’autre côté sans peine. Ce n’est pas si sombre qu’elle ait besoin d’allumer sa lampe de poche, elle a de bons yeux, mais elle tient fermement son Glock 22 devant elle, les sens en alerte.

Il ne lui faut pas longtemps avant d’entendre des bruissements de feuilles et des pas arrivant dans sa direction – le pas léger de celui qui pense s’en sortir à bon compte. Pas aujourd’hui, petit con. Il est rapide, et le temps que Rhea se dissimule dans l’ombre pour le laisser se dévoiler et se glisser subrepticement derrière lui, il est tout près du mur. Elle se détache alors du mur ; il est fait comme un rat. D’une voix claire, elle l’avertit. « Je te conseille de t’arrêter tout de suite » Il s’est retourné brièvement mais elle n’a pas vu son visage. Il s’est immobilisé, les bras vaguement en l’air, tandis qu’elle se rapproche doucement, flingue toujours tenu fermement des deux mains. « On peut faire ça de la manière douce ou de la manière forte, c’est comme tu préfères. Dans tous les cas je t’embarque. » crache-t-elle avec l’assurance de ses jeunes années. Ça ne fait pas si longtemps qu’elle est flic, et il y a encore quelques années elle était de l’autre côté de cette situation – l’ironie ne manque jamais de la faire rire jaune. C’aurait pu être elle, mais Sage l’a récupérée et arrêtée avant qu’elle n’aille trop loin. Rhea ne peut pas s’empêcher que malgré tout, elle ne se serait pas retrouvée dans cette situation. Déjà, elle aurait pu s’envoler une fois son méfait accompli.

Pour autant, l’intrus ne se retourne pas, ne se rend pas gentiment comme il serait préférable de le faire. Pense-t-il encore pouvoir s’en sortir ? Est-il en train de calculer les ratios temps/parcours pour voir jusqu’où il peut aller avant de la semer ? La dragonne sait qu’elle doit respecter le protocole, qu’elle ne peut rien engager avant qu’il ne prenne officiellement la fuite, qu’il y a des règles à respecter. Mais elle n’est pas particulièrement connue pour ça, il faut dire.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty Re: It's not the sun that provides us || Rhealix

Lun 19 Avr 2021 - 23:51
Ça aurait pu bien se passer, si seulement Alix s'était réellement préparé à rencontrer des difficultés sur une mission aussi basique que celle-là. Ça avait l'air facile ; beaucoup plus en tout cas que de planquer un micro dans une salle de réunion confidentielle à la Maison Blanche, par exemple, ou encore de glaner clandestinement des informations sur un criminel recherché par la CIA ; et il ne remerciera d'ailleurs jamais assez Llyr pour cela. Non, c'était simple. Entrer dans un bâtiment désert, prendre trois photos, repartir. Pas besoin de jouer les paranos, hein ?
Ça lui apprendra à avoir confiance en lui, sûrement.
Alix n'est pas un amateur, loin de là. Il a travaillé sur des coups beaucoup plus complexes et chacun de ses gestes était alors prévu, calculé, chaque éventualité avait été étudiée, chaque piège déjoué avec deux longueurs d'avance. La plupart du temps, la mission était un succès dès que le triton posait un point final au manuscrit de son déroulement. L'application... c'était du détail.
Oui mais voilà. Cette fois, il a voulu faire le malin, cette fois il a été imprudent, et cette fois, il a été pris la main dans le sac. Et ça n'arrive jamais. Jamais. « Je te conseille de t’arrêter tout de suite. »
C'est pour ça qu'il panique, et que le déraillement de son cœur, provoqué par la voix aussi autoritaire que menaçante qui résonne derrière-lui, lui fait simplement louper la prise à laquelle il avait prévu de s'accrocher pour grimper. Au moins, il ne se casse pas la gueule en retombant sur ses pieds, dos à la menace, et mains déjà en l'air. Si c'est pas beau.  « On peut faire ça de la manière douce ou de la manière forte, c’est comme tu préfères. Dans tous les cas je t’embarque. »
Lentement, Alix s'efforce de respirer profondément. Il ne faut pas qu'il panique ; la sortie est là, juste devant-lui. En une poignée de gestes, il peut être dehors, sauter sur sa moto cachée seulement à quelques mètres. Même en considérant qu'elle soit assez musclée pour escalader le mur derrière-lui - peu probable, étant donnée la silhouette qu'il a devinée en jetant un oeil en arrière - elle ne pourra jamais le rattraper. Lui tirer une balle dans le dos en revanche, oui, mais c'est une option à laquelle il préfère sincèrement ne pas penser.
Bon, la première étape, c'est de la désarmer. Penser pratique, ne pas paniquer. Se concentrer sur l'objectif, pas sur son cœur qui bat la chamade, ni sur ses mains qui sont déjà moites, ni sur... sur le putain de flingue qu'il trouve braqué sur lui lorsqu'enfin il se retourne et qu'il devient, alors, plus pâle encore que la lumière de la lune. Tant pis pour sa dignité et pour ces apparences qu'il tient toujours à conserver en n'utilisant ses capacités raciales que de façon détournée ; finir troué comme une passoir lui semble une perspective autrement plus dramatique que de passer pour un fragile en utilisant un pouvoir de fille. « On est peut-être pas obligés d'en arriver là, dit-il en contrôlant autant que faire se peut les vibrations de ses cordes vocales - la première étape est de la faire entendre sa voix, déjà douce pour la déstabiliser, provoquer la surprise qui lui permettra de charmer son esprit. Je ne suis pas armé. Ce n'est pas la peine de braquer ce pistolet sur moi. »
Des phrases simples, peu de mots ; tout est dans son ton devenu aussi délicat qu'une plume et dont les ondes se frayent un chemin jusqu'au cerveau de la policière qu'il sent distinctement résister, bien qu'elle ne sache sûrement pas contre quoi. Elle est méfiante et c'est normal mais il ne peut pas se permettre de louper son coup. « Tu ne vas pas en avoir besoin, reprend-il sans forcer pour chercher à briser ses barrières, ondulant plutôt à la frontière de son esprit à la recherche d'une minuscule inattention qui lui permettra de saisir sa conscience, museler son libre arbitre. Je ne suis pas dangereux, je t'assure. »
Est-ce que cette fille est terriblement têtue, ou est-ce que c'est lui qui est trop fébrile pour utiliser correctement un pouvoir qui a toujours fonctionné du premier coup ? Le triton se concentre, ferme les yeux ; c'est comme une chanson, il y a les notes, mais ce n'est pas tout. Chanter juste ne suffit pas à bien chanter, il doit l'enchanter. La séduire, l'obséder pour la couper de sa volonté, lui ôter toute agressivité, endormir sa méfiance.
La voix d'Alix s'étend lorsqu'il reprend, elle se dévoile, déroule des trésors de douceur dans lesquels il enveloppe et berce l'inconnue, puis l'enlève lorsqu'enfin il l'atteint, d'une onde plus fine, plus subtile et plus juste que toutes les autres. « Baisse ton arme, intime-t-il, en s'engouffrant dans la brèche de son esprit, dont il s'empare en ouvrant les paupières pour la poignarder de ses yeux sombres, brillants dans l'obscurité. Baisse-la. »
Il a réussi, comprend-il aussitôt qu'il voit les bras de la policière flancher. Il a réussi, mais son soulagement est de courte durée, aussitôt chassé par la vague d'adrénaline qui déferle dans ses veines. « Maintenant pose-la par terre, ordonne-t-il déjà, pressé par l'urgence. Et ne bouge pas ! »
Aussitôt il se retourne, accroche le mur de ses deux mains en s'écorchant les doigts sur des prises trop minces, hissant son corps imposant jusqu'en haut de l'obstacle qu'il atteint en quelques gestes avant de basculer par-dessus pour se laisser tomber de l'autre côté. Ses pieds touchent à peine le sol que le triton s'élance déjà, dérapant sur les graviers dans sa précipitation. Le déséquilibre l'agace, il se déconcentre puis s'affole lorsqu'il sent brusquement le lien avec l'esprit de la policière se couper. Elle s'est déjà réveillée.
Jurant entre ses dents, le criminel file à toutes jambes jusqu'à la cachette où il a laissé sa moto ; ses mains tremblent sur la clé qu'il peine à insérer dans la serrure et finalement, seul le rugissement du moteur le convainc qu'il est hors de danger. La gomme de ses pneus crisse contre le bitume tandis qu'il démarre en trombe, sans prendre le temps ni d'enfiler son casque, ni de regarder derrière lui. Dans un cas comme dans l'autre, il aurait sûrement dû.
ADMIN ◊ RESISTANCE
Rhea Riverwood
Rhea Riverwood
ADMIN ◊ RESISTANCE
Personnage
:
It's not the sun that provides us || Rhealix YQh7Ivzv_o



It's not the sun that provides us || Rhealix 3707e9336440722143b09be0570a83267a2cf1c6



Pseudo / Pronoms : evy / elle
Messages : 827
Âge : vingt-sept ans
Nom rebelle : Baltimore
Nombre de dés : trois dés
Résidence : la superbe nouvelle-orléans
Profession : détective privée à son compte depuis son départ de la police
Faceclaim : jodie comer
Pouvoirs/capacités : dragon de foudre (niv. 3)
Crédits : avatar by andthesunrisesagain, aesthetic by adamantium, crackship by shirdil
Disponibilité RP :
Points : 1020
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty Re: It's not the sun that provides us || Rhealix

Mar 11 Mai 2021 - 18:09
it's not the sun that provides us

“The way you move is like a full on rainstorm
And I'm a house of cards
You're the kind of reckless that should send me running
But I kinda know that I won't get far”

   

   
Le gars ne se retourne pas tout de suite – Rhea peut pratiquement voir les rouages de son cerveau s’actionner, quoi faire, comment s’en sortir, maintenant qu’il a été pris la main dans le sac. Il ne s’y était pas attendu, sûrement, et peut-être même qu’il a compté sur le délai de réponse habituel et protocolaire des officiers. Peut-être que l’insubordination de la dragonne est la seule chose qui a permis de le prendre sur le fait sans lui laisser le temps de s’échapper. Du moins c’est ce qu’elle se dit et ce qu’elle servira à ses supérieurs pour se justifier, pour échapper à une énième remontrance. Mais il se retourne, finalement, et la lune éclaire faiblement les traits de son visage sous le sweat à capuche qu’il porte, les mains toujours levées. « On est peut-être pas obligés d'en arriver là. Je ne suis pas armé. Ce n'est pas la peine de braquer ce pistolet sur moi. » Rhea ne peut s’empêcher de lever un sourcil – il n’a pas la voix à laquelle elle se serait attendue, elle est trop douce, trop calme pour un délinquant qui vient de se faire chopper en train d’entrer par effraction dans une entreprise pour un larcin quelconque ou espionnage industriel.

Quoi qu’il en soit, elle n’est pas dupe et garde son arme fermement braquée sur lui. Il ne l’aura pas comme ça. « Tu ne vas pas en avoir besoin. Je ne suis pas dangereux, je t'assure. » La prend-il pour une truite ? La colère prend le dessus, et son visage s’assombrit. Et puis cette voix trop mielleuse, comme s’il essayait de la séduire… Son cœur tambourine dans sa poitrine, c’est vrai qu’il n’a pas l’air menaçant, que tout ça pourrait être le produit d’un malentendu. Peut-être que l’usage de son flingue est excessif ? « Baisse ton arme. Baisse-la. » [/b][/color]Rhea sent son bras vaciller, l’ordre la fait tressaillir et ranime en elle un sentiment qu’elle sait pourtant d’habitude identifier mais qui est désormais anesthésié sous la certitude qu’elle n’a pas d’autre choix que de s’exécuter. « Maintenant pose-la par terre. Et ne bouge pas ! » Le Glock ne fait pas de bruit en atterrissant dans l’herbe, et les yeux vitreux de la dragonne regardent la silhouette filer sans vraiment la voir. Ça fait trop d’ordres, se dit-elle vaguement alors qu’il grimpe hors d’atteinte. Ce n’est pas à lui de lui donner des ordres – et sa voix est moins douce, le goût de la menace atteint ses glandes salivaires.

Quand elle est seule et qu’elle n’entend que le bruit sourd d’un corps atterrissant de l’autre côté du mur, le dragon se réveille. Il ne lui faut qu’une fraction de seconde pour comprendre ce qui s’est passé, pour déduire ce que cette ordure lui a fait et avec quelle facilité. Il n’aurait rien pu lui faire de pire – enlever son libre arbitre, la forcer comme un vulgaire pantin sans volonté… Rhea voit rouge, elle voit le sang, la déflagration, et la détermination emplit ses veines comme du feu grégeois. En quelques enjambées, elle est en bas du mur et escalade avec rage, avec hargne. Quel petit salaud. Il a déjà redémarré en trombe quand ses pieds touchent le seul, filant à toute vitesse sur une putain de moto. Elle pourrait regagner sa voiture et le courser à la loyale, lancer toute la police du quartier à ses trousses, mais il s’est foutu ouvertement de sa gueule, il l’a manipulée, il a usé de son pouvoir sur elle. Un connard de triton qui se prend pour le roi du monde. Il va pas faire le malin longtemps, le saumon au rabais.

Alors qu’elle court, elle sent les écailles recouvrir ses poignets, le bout de ses doigts se transformer en griffes. Elle prend en taille, en force, sent les piques se former sur son dos et lorsqu’elle prend enfin son envol, elle ne met pas longtemps à le repérer avec ses yeux de dragon. Il aurait mieux fait de la prendre au sérieux, il va amèrement le regretter. Bientôt elle arrive au-dessus de lui, rugissant et agissant une queue furieuse pour le déséquilibrer. S’il est sur le point de mourir d’une crise cardiaque, il le cache bien et reste pourtant maître autant que possible de son véhicule, ne pouvant empêcher quelques dangereuses embardées mais déterminé à lutter jusqu’au bout. Rhea pourrait être impressionnée par sa résilience, si elle n’avait pas autant la rage. Alors elle crache un éclair en direction de la moto, assez pour court-circuiter mais pas assez pour la ruiner complètement – il ne manquerait plus qu’il lui colle un procès au cul pour destruction de propriété. Mais après tout, il l’a peut-être volé aussi, ça a l’air d’être son truc. Projeté loin, il fait quelques douloureux tours sur lui-même avant de s’arrêter sur le bitume. Elle l’a eu. Il ne s’en sortira pas à si bon compte, néanmoins. Brutalement, elle se pose près de lui, posant une patte de chaque côté de lui et poussant un dernier rugissant pour le sonner et lui faire comprendre ce qui se passerait s’il essayait de lui mettre à l’envers une nouvelle fois. L’expression sur son visage sans appel la satisfait assez pour la convaincre de se laisser retransformer, écailles qui se replient et se fondent sous sa peau nue, cheveux ébouriffés mais lueur triomphante dans le regard. « T’as le droit de garder le silence, ducon. » elle dit, voix rauque, assurée, un peu essoufflée aussi.

Les menottes sont évidemment quelque part sur la route, là où elle a laissé son pantalon se déchirer avec le reste de ses fringues, mais étrangement elle est plutôt confiante sur le fait que le triton va la suivre sans trop faire d’histoires, cette fois. « On va essayer une nouvelle fois, tu veux bien ? La manière forte ça a pas l’air de marcher pour toi. » Elle s’en fout d’être nue devant ce type, elle s’en fout que ce ne soit pas conventionnel, qu’elle ne soit pas censée se transformer pour faire son boulot. Tout ce qui compte c’est d’avoir gagné, même si elle risque finalement le blâme. Tout ce qu’elle veut, c’est le jeter dans une cellule – c’est personnel, désormais. Dude messed with the wrong dragon.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty Re: It's not the sun that provides us || Rhealix

Mar 22 Juin 2021 - 14:31
Le vent siffle à ses oreilles et rabat sa capuche sur son dos à cause de l'accélération ; le casque resté accroché au guidon ne protège en aucun cas ses yeux qui ne tardent pas à s'embuer mais rien de tout ça ne préoccupe vraiment le criminel qui file à la vitesse de l'éclair - non, et il ne va pas tarder à savoir à quelle vitesse va vraiment un éclair mais pour l'instant il a d'autres choses à faire que de calculer la vitesse théorique du son par rapport à la lumière - pour échapper à la policière qui ne devrait plus lui poser de problèmes maintenant. De toute évidence, cet homme a quelques petits problèmes de jugeote.
Un dérapage plus tard, il s'engage à toute allure dans une ruelle transversale, prend un virage de plus pour gagner une avenue plus large qui lui permettra d'atteindre la vitesse maximale de sa moto et mettre définitivement trop de distance entre lui et toute éventuelle bagnole de flic ; d'ailleurs il n'entend aucune sirène, c'est sûrement que la pauvre agente qu'il a plantée toute seule dans ce parc industriel a compris qu'elle n'avait aucune chance. S'il n'était pas aussi soulagé, il en serait sûrement très fier, parce que s'en sortir aussi bien malgré le terrible imprévu qui lui est tombé sur le coin de la gueule, ça ressemble quand même un peu à du génie, non ? Qu'est-ce qu'il est fort, ahlala. Une fois que les battements de son coeur encore totalement affolé se seront calmés, il s'arrêtera pour mettre son casque, cramera le système de sécurité des caméras de la ville pour s'assurer un itinéraire safe sur le trajet du retour, et il se servira un bon whisky, voilà ça c'est une bonne id...
Qu'est-ce que c'est que ce bruit ? se demande-t-il tout à coup en entendant de drôles de coups de vent par-dessus les hurlements du moteur de sa bécane. Il froncerait sûrement les sourcils si ses yeux n'étaient pas déjà plissés jusqu''en bas de son nez ; ce n'est pas normal, qu'est-ce que c'est que ce bruit ?!
C'est un rugissement absolument terrifiant qui lui répond ; il y a une énorme bestiole qui vole au-dessus de lui et si un réflexe lui fait lever la tête, il le regrette immédiatement en réalisant qu'identifier la menace, loin de lui permettre de prendre en compte tous les paramètres pour déterminer la meilleure marche à suivre dorénavant afin de s'assurer une fin de nuit paisible en causant le moins de dommages possible dans la paix et la bonne humeur, le fait tout simplement paniquer, et il aurait probablement hurlé si la perspective d'avaler une mouche en ouvrant la bouche tandis qu'il file à toute allure ne l'en avait pas dissuadé.
Non, c'est faux ; son problème est légèrement plus imposant qu'une mouche et c'est surtout le fait de serrer les dents pour éviter de se foutre au tas quand la panique lui fait faire une embardée à gauche, puis déraper à droite avant de reprendre une trajectoire totalement aléatoire qui l'empêche de hurler sa terreur à toute la ville. Il y a une queue gigantesque qui se balance autour de lui et on ne peut pas dire que ce soit très familier comme situation ; instinctivement, il arrive pourtant à anticiper assez le mouvement de balancier pour savoir de quel côté esquiver, tant et si bien qu'il arrive à envisager de trouver refuge quelque part, ou de semer la dragonne en colère, sous un pont ou dans les quartiers où les rues sont plus étroites, quelque chose du genre. Quel que soit le plan qui se dessine dans sa tête stimulée par l'urgence et l'adrénaline, il n'arrivera de toute façon pas au bout. Parce qu'un éclair, de toute évidence, ça va bien plus vite qu'une moto.
Le flash de lumière l'aveugle et il ne comprend pas très bien pourquoi, tout à coup, il n'y a plus aucun siège sous ses fesses ni aucun guidon dans ses mains. Sa réception sur le sol aurait clairement pu être plus réussie que ça, sans vouloir jouer sur les mots, disons qu'il a eu des atterrissages plus élégants qu'une cascade acrobatique qui lui retourne l'épaule et l'esquinte à peu près partout tandis qu'il roule sur le bitume comme une boule de bowling, bien plus efficacement que ne le fait désormais sa moto - laquelle a, d'ailleurs, renversé toutes les poubelles alignées sur le trottoir. Strike.
Et s'il pensait que c'était fini - quoi qu'il soit trop sonné pour penser tout court - le pauvre triton n'est pas au bout de ses peines ; ses yeux fermés par la douleur qui irradie de partout s'ouvrent brutalement quand il lui semble que le monde entier se met à trembler autour de lui. Mais non, rien ne s'effondre, finalement ce n'est qu'un putain de dragon géant qui vient de se poser au-dessus de lui et qui lui dévoile une gueule assez béante et garnie d'assez de dents pour en bouffer quatre comme lui d'un seul coup. Et pourtant il est grand.
Alix n'est pas loin d'appeler sa mère au secours, et quand on connaît ses rapports avec Anjela, ça en dit d'autant plus long sur l'ampleur de sa détresse. Le rugissement terrifiant qui résonne à deux doigts de son nez ensanglanté l'aurait sûrement fait purement et simplement tomber dans les pommes s'il n'avait pas aussi mal partout. Bouger pour s'enfuir ? Il n'y pense même pas, beaucoup trop convaincu qu'il va mourir ici et maintenant. C'est probablement le moment de regretter tout ce qu'il n'a pas accompli, hein ? Heureusement qu'il n'a pas adopté de chat, le pauvre serait sûrement mort de faim.
Et puis, alors qu'il est vaguement en train de songer que c'est quand même vachement nul comme dernière pensée pour sa vie de mortel, l'impensable se produit. La gueule de l'énorme saurien s'écarte, se referme, disparaît peu à peu pour laisser place à la forme humaine de la garce à écailles dont il a encore beaucoup trop peur pour envisager de l'insulter même en silence. Indéniablement vaincu, il ferme les yeux lorsqu'il découvre le visage triomphant de la policière de tout à l'heure, et s'efforce de relâcher tous ses muscles vibrant de crispation. « T’as le droit de garder le silence, ducon. »
La voix est rendue rauque par l'essoufflement, mais elle trouve encore le moyen de le narguer. Et elle a de quoi, hein. Merde alors, se dit-il, complètement sous le choc et pas loin de se mettre à rire parce que ses nerfs sont tout simplement en train de le lâcher. « On va essayer une nouvelle fois, tu veux bien ? La manière forte ça a pas l’air de marcher pour toi. »
Péniblement, le triton ouvre les paupières ; il est toujours étalé sur le dos, et commence à réaliser pour de vrai qu'il ne va finalement pas mourir tout de suite. Ses yeux se posent sur la jeune femme, son visage d'abord et puis... et puis, merde alors, n'a-t-il apparemment pas fini de se dire en relevant immédiatement le regard, déboussolé, peinant un peu à comprendre comment il pouvait être en danger de mort il y a quatre secondes et se retrouver maintenant allongé devant une femme nue qui se fout de sa gueule. Non pas qu'il n'ait jamais connu l'une et l'autre situation, mais en général toutes les deux n'étaient pas si intrinsèquement liées. D'ailleurs ce n'est jamais avec beaucoup de joie que des souvenirs pareils lui reviennent ; surtout pour la deuxième situation. Allez savoir.
C'est le moment où il est supposé dire quelque chose, hein ? Pour l'instant il retrouve son souffle, essaie d'ordonner un peu ses pensées parties autant en cacahuète que sa pauvre moto dont il se contrefout pour l'instant, malgré le fait qu'elle soit sûrement la figure féminine avec laquelle il a la relation la moins chaotique. Enfin c'était le cas avant qu'il l'abandonne au milieu des poubelles. Putain. De bordel. De merde. C'est tout ce qu'il arrive à envisager dire quand il se rend compte que la policière s'impatiente de le voir rester là avec sa gueule de poisson mort. « C'était. Complètement. Déloyal, arrive-t-il à articuler à la place. Mais... de bonne guerre, je suppose. »
L'humour peut sauver toutes les situations, voilà un autre adage débile auquel il croit dur comme fer. Si Alix n'imagine plus réellement s'en sortir correctement et encore moins grâce à ça, au moins il se dit que ça lui évitera de recommencer à paniquer en réfléchissant trop sérieusement à ce qui l'attend maintenant. Le commissariat, la garde à vue, les comptes à rendre. Non, mauvais plan. « J'vais pas me barrer, fait-il ensuite, grimaçant entre deux respirations difficiles. Et j'ai pas menti quand j'disais que... que j'étais pas armé... »
Chaque phrase est un supplice, maintenant que l'adrénaline redescend il se sent plus épuisé que jamais, et la peur laisse progressivement sa place à l'angoisse, qui revient le chercher comme une vieille copine. Une dragonne. De tous les flics de cette putain de ville, il a fallu que lui, ce soir, il tombe sur une dragonne. Ce qu'il peut faire de mieux, c'est coopérer. Même lui n'est pas assez idiot pour ne pas s'en apercevoir. Après avoir montré ses mains vides, il se relève péniblement sur l'ordre de la policière qu'il n'a plus du tout envie de contrarier de quelque manière que ce soit, puis se laisse fouiller sans protester. Un autre que lui en aurait sûrement profité pour avoir une pensée grivoise mais ce n'est clairement pas le genre de la maison - et sans ironie, cette fois. Son souffle se fait plus rauque à mesure qu'il ralentit, alourdi par la douleur qui le gagne progressivement. Une fois que la jeune femme a vérifié qu'il n'avait effectivement aucune arme sur lui et aucun autre objet qu'un téléphone, quelques câbles et trois mouchards magnétiques, il entreprend de se palper lui-même un peu partout en quelques gestes lents, précautionneux autant pour ne pas se faire mal que pour s'épargner une redoutable clé de bras et un visage plaqué par terre sur une autre phrase toute droit sortie d'un téléfilm policier. Il a mal partout, et ses vêtements et son visage sont un peu tâchés de sang. Son nez et sa tempe, c'est superficiel ; ses genoux, ses coudes, des égratignures, superficielles ; sa clavicule... il grimace, sursaute presque en grognant de douleur. Pas superficiel. « Ça m'apprendra à essayer de bosser pour une bonne cause, maugrée-t-il, le visage froncé par l'inconfort, en prenant bien garde de regarder partout ailleurs que vers la silhouette totalement dévoilée de la femme qui lui a mis la plus grosse raclée de sa vie. C'est quoi la suite du programme ? »
À part ne pas paniquer, s'entend.
ADMIN ◊ RESISTANCE
Rhea Riverwood
Rhea Riverwood
ADMIN ◊ RESISTANCE
Personnage
:
It's not the sun that provides us || Rhealix YQh7Ivzv_o



It's not the sun that provides us || Rhealix 3707e9336440722143b09be0570a83267a2cf1c6



Pseudo / Pronoms : evy / elle
Messages : 827
Âge : vingt-sept ans
Nom rebelle : Baltimore
Nombre de dés : trois dés
Résidence : la superbe nouvelle-orléans
Profession : détective privée à son compte depuis son départ de la police
Faceclaim : jodie comer
Pouvoirs/capacités : dragon de foudre (niv. 3)
Crédits : avatar by andthesunrisesagain, aesthetic by adamantium, crackship by shirdil
Disponibilité RP :
Points : 1020
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty Re: It's not the sun that provides us || Rhealix

Mer 23 Juin 2021 - 21:17
it's not the sun that provides us

“The way you move is like a full on rainstorm
And I'm a house of cards
You're the kind of reckless that should send me running
But I kinda know that I won't get far”

   

   
La situation serait comique s’il n’était pas question de jeter quelqu’un en prison.

Rhea se relève, encore haletante. Le voyou a l’air de celui qui vient de se faire frapper en pleine tête avec une poêle à frire, et c’est peut-être l’équivalent, après tout elle n’a pas fait dans la dentelle. Elle ne répond pas bien à la provocation, de toute évidence, et ce n’est pas un problème qui date d’hier. Un problème à régler plus tard, quand elle sera au commissariat, quand elle sera habillée. Finalement il retrouve la parole, et cette fois, elle est moins suave, moins enchanteresse, moins tritonesque. « C'était. Complètement. Déloyal. Mais... de bonne guerre, je suppose. » Il lui arrache un sourire qu’il ne verra pas, tout occupé qu’il est à se relever tandis qu’elle réfléchit à quoi faire de la moto. Déloyal, d’accord, mais c’est lui qui a déclaré la guerre, elle n’a fait que répondre. Il aurait très bien pu se soumettre à la loi, ne pas faire de vagues, ne pas tenter de fuir. D’un autre côté, la dragonne est bien consciente de l’hypocrisie qui suinte de ces quelques réflexions, avec son propre passé plus que douteux et les cicatrices mentales qu’elle en garde, elle aurait très certainement été la première à détaler. Sauf qu’une paire d’ailes de dragons est plus efficace qu’une moto, il le saura pour la prochaine fois.

Le problème de la moto subsiste. Peut-être qu’elle peut appeler quelqu’un, après tout ils ont bien un garage pour les pièces à conviction de ce type. Mais il faudra que le gars se tienne tranquille. Comme s’il lisait dans ses pensées, il enchaîne, voix encore rauque et curieusement douce. « J'vais pas me barrer. Et j'ai pas menti quand j'disais que... que j'étais pas armé... » Rhea se retourne vers lui, des éclairs dans les yeux. Est-ce qu’il se moque d’elle? Pas besoin de porter un flingue ou une armée de couteaux quand on a le pouvoir de persuader n’importe qui de faire ce qu’on veut, et lorsqu’on peut crier au point de rendre fou et de percer les tympans de ses ennemis. En ce qui la concerne, il est toujours plus qu’armé, et elle doit rester la plus vigilante possible. Elle sait que les sirènes ont besoin d’un contact visuel ; alors elle lui dérobe son regard alors qu’elle le fouille pour bonne mesure. Elle roule des yeux lorsqu’elle le voit se palper lui-même, peu encline à croire cet élan de bonne foi et de discipline. Sa forme dragon est effrayante, sans nul doute, mais pas à ce point.

Elle serre les dents en récupérant les objets qu’elle trouve sur lui ; pas pratique, cette histoire de nudité. Il y a presque un regret à avoir de ne pas être zouwu pour pouvoir se transformer en kangourou, avec une poche bien pratique. Alors elle s’en accomode, de la manière dont seule une femme peut s’accomoder, en glissant le téléphone entre le pouce et la paume de sa main gauche et le reste des mouchards et câbles entre ses doigts. Elle ne peut que tenir l’avant-bras du voyou avec sa main droite, mais avec un peu de chance, ça suffira, il a l’air d’avoir compris la leçon. « Ça m'apprendra à essayer de bosser pour une bonne cause. C'est quoi la suite du programme ? » Rhea essaie de sonder sa voix mais ne se fait pas assez confiance à ce sujet pour interpréter quoi que ce soit. Il est triton, c’est sa spécialité, il pourrait probablement lui mentir tout en maintenant l’illusion qu’on peut lui donner le Grand Dragon sans confession. Ce n’est pas son travail de savoir pourquoi il était là ce soir, qu’importe sa curiosité personnelle. Elle a déjà enfreint les règles ce soir, elle ne peut pas commencer l’interrogatoire avant d’être au poste. Et puis il reste Callum, dont elle s’est débarrassée et qui ne l’a pas encore rattrapée.

Après avoir ramassé les lambeaux de vêtements sur la route - gardant un oeil aiguisé sur l’individu pour qu’il n’ait pas la formidable idée de se barrer, elle répond, non sans satisfaction : « La suite du programme c’est que tu vas me suivre sans essayer de m’embrouiller, cette fois, puis on va aller au commissariat où tu pourras essayer de raconter tes craques à quelqu’un qui y croira » Une fois arrivés à la voiture, elle le plaque contre la tôle le temps de lui passer les menottes aux poignets, sans se préoccuper de leur proximité et de la chaleur de sa peau nue contre ses vêtements. « On va prendre ta déposition, et j’ose imaginer que si tu nous permets d’obtenir un plus gros poisson on pourra s’arranger » Poisson, tu l’as? pense-t-elle, amusée, en l’installant à l’arrière. En quelques gestes, elle attrape l’uniforme roulé en boule dans son coffre qu’elle ne met strictement jamais et reboutonne vaguement lundi avec mardi avant de prendre le volant. Mais Rhea hésite, en mettant la clé dans le contact. Elle ne peut pas s’en empêcher, elle est curieuse, impatiente, ne veut pas attendre d’être au poste pour reconstituer les pièces du puzzle. Elle n’est pas particulièrement pressée de voir le regard accusateur du commissaire, non plus. Toute cette opération n’est que bavures, du fait d’être allée appréhender son suspect sans son partenaire à sa transformation en passant par l’oubli de lui lire ses droits Miranda… Étant donné son milieu, elle peut espérer que le type n’est pas trop au courant des procédures mais elle ne peut pas complètement miser là-dessus. S’il s’en tire pour faute procédurière, elle aura l’air conne. « Qu’est-ce que t’es allé faire, là bas? » elle siffle entre ses dents, bien consciente que sa question contredit directement les déclarations audacieuses qu’elle a faites un peu plus tôt et espérant qu’il ait encore assez peur d’elle pour avoir la décence de ne pas le relever.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty Re: It's not the sun that provides us || Rhealix

Jeu 24 Juin 2021 - 22:44
Alix suit sans protester la policière qui retourne sur leurs pas, non sans jeter un regard sincèrement navré à sa pauvre moto en vrac sur le trottoir. Bien sûr qu'il aurait préféré ne pas la laisser là, mais il n'est clairement pas assez à l'aise pour formuler quelque demande que ce soit, surtout quand la demande en question doit être adressée à une femme qu'il ne sait pas comment regarder sans craindre de passer pour un tordu capable d'avoir des pensées déplacées dans un moment parfaitement inapproprié. Alors il marche en silence, les yeux baissés, concentré sur la douleur qui lui déchire la clavicule à chacune de ses inspirations profondes, alourdies par des restes d'essoufflement et son début d'angoisse. « La suite du programme c’est que tu vas me suivre sans essayer de m’embrouiller, cette fois, puis on va aller au commissariat où tu pourras essayer de raconter tes craques à quelqu’un qui y croira, lui répond la jeune femme qu'il suit à l'ouïe bien plus qu'à la vue dans leur promenade le long de l'avenue. »
Le triton se retient de répliquer que les inspecteurs chargés d'interroger les prévenus ne sont pas réputés pour leur crédulité ; ni pour leur clairvoyance d'ailleurs, parce qu'il est presque sûr qu'il ne sera de toute façon par cru, quand bien même il dirait la vérité. Et cette vérité, il la dira, parce que la seule chose qu'Alix avait à cacher ce soir, c'est sa présence sur les lieux du crime. De fait, il s'est totalement foiré, mais ça c'est impossible à rattraper alors... il n'a aucune raison de mentir sur la suite. Dans tous les cas, il est complètement dans la merde tout ça parce qu'il a eu la malchance de tomber sur une dragonne. Non pas qu'il lui en veuille à elle, après tout elle ne fait que son boulot. Comme lui. Sauf que de toute évidence elle fait le sien mieux que lui, sinon il n'en serait pas là.
Retenant un soupir, l'homme étouffe finalement un grondement de douleur lorsque son torse est fermement plaqué sur le capot d'une voiture de flics - dont il n'a même pas vu qu'ils s'approchaient puisqu'il ne regardait toujours pas devant-lui. Sa clavicule lui fait mal, il est presque sûr qu'il se l'est cassée quand il s'est pété la gueule en moto, et s'il serait sûrement bien plus intelligent de sa part de penser à autre chose pour s'éviter de souffrir plus en se focalisant là-dessus, il ne voit absolument pas ce qui pourrait attirer son attention d'une façon moins désagréable. La perspective de finir en taule, de devoir rendre compte de ça non-seulement à ses employeurs occasionnels mais aussi aux Van Seabrook ? Non, clairement pas, et s'il faut rester concentré sur l'instant présent, entre subir la douleur un peu plus fort ou s'intéresser au corps de femme nue plaqué contre le sien pendant qu'elle lui passe les menottes, alors il préfère clairement sa clavicule. L'autre option est beaucoup trop gênante, et c'est non sans un certain soulagement qu'il sent la policière se reculer pour le redresser sans ménagement et l'emmener vers la portière du véhicule. « On va prendre ta déposition, et j’ose imaginer que si tu nous permets d’obtenir un plus gros poisson on pourra s’arranger. »
Oh bah ça tombe bien, des gros poissons il en connaît plein, se dit-il en réprimant un sourire, songeant qu'il a déjà bien assez fait dans l'humour douteux, et que ça n'a pas été excessivement bien accueilli jusqu'à présent. Juste histoire de, il coule tout de même un regard vers la jeune femme tandis qu'il entre dans la voiture. L'éclat amusé qu'il capte dans ses yeux le prend autant par surprise que la portière qui lui claque sous le nez, et il reste un peu songeur dans le silence qui précède le retour de la policière. Tu l'avais aussi, la blague ?
Un coup d'œil dans le rétroviseur central lui fait apercevoir l'état de son propre visage et il grimace en comprenant un peu mieux le pourquoi du comment il a un goût de fer dans la bouche depuis tout à l'heure. La situation est critique à tous les niveaux. Le seul bon point dans l'enchaînement des événements, c'est que la jeune femme qui vient s'installer sur le siège conducteur a remis des vêtements. C'est déjà ça, songe-t-il dans une tentative un peu vaine de trouver du positif dans tout ce bazar.

Et du positif, s'il en veut, en voilà. Dans ce même rétroviseur, c'est un regard vif qu'il voit se figer dans le vague, lui faisant immédiatement deviner un flot de pensées torrentiel, une réflexion intense. Un dilemme, peut-être. Les sourcils de la policière tressaillent, se plissent à peine puis reviennent à leur place pour former une succession de micro-expressions, trahissant une hésitation qu'il ne comprend pas très bien. Et le moteur n'est toujours pas allumé. Qu'est-ce qui se passe ? « Qu’est-ce que t’es allé faire, là bas ? »
La question prend Alix par surprise et il est déjà en train d'en chercher l'origine, avant même que ses yeux ne s'ouvrent plus grand sous le coup de l'étonnement. Elle lui a dit qu'il pouvait garder le silence, qu'elle ne voulait pas entendre ses craques ; alors quoi, est-ce que c'est de la curiosité ? Est-ce que la pensée l'effleure qu'il pourrait peut-être dire la vérité en prétendant qu'il ne servait pas de sombres desseins ? Est-ce qu'il y a une chance pour qu'il ne finisse pas en prison ? Pour commencer, il faudrait surtout qu'il ne s'emballe pas ; l'angoisse fait partir ses pensées dans tous les sens et il est en train de mettre la patience de la flic à l'épreuve sans même le faire exprès, en témoignent les yeux clairs qui se lèvent finalement vers lui par l'intermédiaire de ce rétroviseur décidément bien utile. « Prendre des photos, répond-il alors, un peu précipitamment. Tout est dans le téléphone. Je te le déverrouillerais bien si j'avais les mains libres, mais là... »
Ouais, non, il en fait trop ; on ne met pas le Titanic avant l'iceberg, hein. Il ricane, un petit peu, nerveux ; qui ne tente rien n'a rien. Cette femme est de toute évidence beaucoup trop intelligente pour ne pas imaginer qu'il est encore en train d'essayer de trouver un moyen de se barrer. Bon, elle a tort, mais elle aurait été idiote de ne pas se méfier, ça dit ce que ça dit. « L'usine où tu m'as trouvé vient de mettre en place un nouveau procédé de fabrication qui intéresse ses rivaux, mais je pense pas que les détails t'avancent beaucoup, reprend-il, sans détourner les yeux du reflet qui tente vraisemblablement de cacher sa curiosité. Et moi non-plus, d'ailleurs. La partie sympa elle concerne leurs systèmes de sécurité qui sont complètement claqués. Les gens qui vont travailler là-dedans vont se ruiner les poumons à cause des filtres pourris comme du fumier et probablement se brûler les mains et le visage si des systèmes de compression d'air sont pas mis en place d'ici à ce que ça commence, tout ça pour être payés à coups de lance-pierre et renvoyés dès que les rendements baisseront à cause de la concurrence. »
Alix se contorsionne un peu, cherchant à distinguer davantage sur le visage de la policière que ce que ce petit morceau de rétroviseur veut bien lui montrer. Est-ce qu'elle a le sens de la justice, cette femme ? Est-ce qu'elle fait ce boulot pour les bonnes raisons ? Si elle est capable d'autant d'acharnement pour attraper un pauvre gars à capuche, alors est-ce qu'elle sera sensible à la cause qu'il a décidé de défendre, lui, à son échelle ? Ce n'est pas qu'une question de fric. L'entreprise qui lui a demandé de prendre ces photos fera le boulot mieux que celle-là, plus respectueusement. Il le sait, il a craqué leurs dossiers internes, à eux-aussi. L'ennui, c'est que si cette usine reste ouverte, alors la concurrence ne gagnera des parts de marché qu'en bradant leur éthique, eux-aussi, et la spirale ne risque pas de s'arrêter. La responsabilité industrielle et le respect en matière de personnel n'ont jamais été au cœur des plans économiques, alors les gens qui ont envoyé le triton faire ces photos ne réussiront ce qu'ils entreprennent que si, lui, il réussit à faire ce qu'il a prévu, et qui ne risque pas de lui rapporter le moindre centime puisque sa couverture l'oblige à rester anonyme au moins pour ça.

Tout ça c'est très joli dans sa tête mais c'est un peu délicat à déballer à une flic qui l'a menotté à l'arrière d'une bagnole, hélas. « Ça aurait dû être repéré par une entreprise de contrôle mais tout le monde sait qu'il suffit d'aligner un chèque assez gros pour faire valider ce qu'on veut dans ce foutu pays, maugrée-t-il ensuite. En fouillant un peu dans leur base de données j'ai retrouvé quelques mails supprimés qui prouvent l'arrangement officieux. Sans parler du plan d'entreprise qui assume la dépense pour la fraude et assure que l'investissement sera compensé par les économies sur les coûts de production... dans l'affaire, c'est les employés qui vont trinquer. »
Il pince les lèvres, retient son ricanement, puis décide de sourire quand même aux yeux très attentifs qu'il croise dans le rétroviseur. « C'est peut-être pas le gros poisson de tes rêves mais je le trouve de taille honorable. »
ADMIN ◊ RESISTANCE
Rhea Riverwood
Rhea Riverwood
ADMIN ◊ RESISTANCE
Personnage
:
It's not the sun that provides us || Rhealix YQh7Ivzv_o



It's not the sun that provides us || Rhealix 3707e9336440722143b09be0570a83267a2cf1c6



Pseudo / Pronoms : evy / elle
Messages : 827
Âge : vingt-sept ans
Nom rebelle : Baltimore
Nombre de dés : trois dés
Résidence : la superbe nouvelle-orléans
Profession : détective privée à son compte depuis son départ de la police
Faceclaim : jodie comer
Pouvoirs/capacités : dragon de foudre (niv. 3)
Crédits : avatar by andthesunrisesagain, aesthetic by adamantium, crackship by shirdil
Disponibilité RP :
Points : 1020
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty Re: It's not the sun that provides us || Rhealix

Jeu 19 Aoû 2021 - 19:01
it's not the sun that provides us

“The way you move is like a full on rainstorm
And I'm a house of cards
You're the kind of reckless that should send me running
But I kinda know that I won't get far”

   

   
Ça la fait chier, d’être comme ça, mais elle y peut rien.

Sage lui dit souvent qu’à force de ne rien respecter, ni les protocoles ni l’autorité, elle va se faire virer de la police et tous ses efforts pour se remettre sur le droit chemin auront été vains. Mais ce n’est pas exactement ce qui se passe – il est plutôt question de l’autorité qu’elle trouve légitime, et Rhea ne trouve pas grand-chose légitime. Comment le pourrait-elle, alors qu’elle n’a jamais eu qu’elle-même pour prendre soin d’elle, jusqu’à ce que la commissaire la recueille ? La dragonne a appris à ne compter sur personne, alors elle fait confiance à ses instincts, à tort parfois, à raison la plupart du temps. Et à cet instant précis, elle n’est pas désolée de remettre en question la procédure, de ne pas emmener tout de suite au poste le gars qu’elle vient de coincer, parce qu’elle sent qu’il a quelque chose à dire. « Prendre des photos. Tout est dans le téléphone. Je te le déverrouillerais bien si j'avais les mains libres, mais là... » N’abuse pas, songe-t-elle en lui adressant un regard dur dans le rétroviseur. Je suis pas sans cœur mais je suis pas conne non plus.

Elle le laisse continuer néanmoins, mains crispées sur le volant et sur le frein à main qu’elle finit par relâcher en l’écoutant parler. La détective est douloureusement consciente de chacune de ses pensées, se froisse presque un muscle en fronçant les sourcils à force d’analyser, de s’assurer que chacune de ses réflexions est bien la sienne et non pas un produit de l’hypnotisation du triton qui continue de parler. « C'est peut-être pas le gros poisson de tes rêves mais je le trouve de taille honorable. » Des photos. Un complot ? Une petite flamme s’allume dans les yeux de la dragonne par anticipation, elle n’a jamais su résister à l’appât du prochain mystère, du complot à déjouer. Souvent elle se dit que le métier de policier est cent fois plus intéressant dans les séries tv qu’elle a vaguement regardé entre deux séjours dans la rue que dans les faits. C’est peut-être pour ça qu’elle est amère – si elle ne se cassait pas les fesses à faire les patrouilles de nuit, elle serait sûrement plus disposée à y mettre un peu du sien. Elle ne peut pas le dire mais elle le sait, depuis la révélation du surnaturel, sa nature de dragon joue contre elle, s’interpose dans toutes les discussions tournant autour d’une éventuelle promotion.

Rhea se tait l’espace d’un instant. Elle a compris l’idée, mais le domaine la dépasse. Elle commence à voir l’intérêt d’un interrogatoire en règle, enregistré et avec témoins, pour pouvoir faire vérifier les torrents de conneries que leurs voyous leur déversaient dessus en espérant noyer le poisson. « Alors qu’est-ce que t’essaies de faire, finalement ? Défendre la veuve et l’orphelin ou te faire du fric ? » Un temps de pause alors qu’elle réalise, évidemment que les deux ne sont pas mutuellement exclusifs. Ça la ramène à l’épreuve écrite de son cours d’éthique, à l’examen final. Est-ce que tout ce qui est juste doit être désintéressé ? Elle n’a pas quatre heures, alors elle tourne la clé dans le contact et démarre la voiture. Sur le chemin, complètement silencieux à l’exception des bruits de moteur, l’esprit de Rhea bourdonne. Il dit qu’il a des preuves. S’il dit vrai, c’est une vraie affaire. Est-ce que c’est quelque chose qu’elle peut travailler officiellement ? Tout dans cette affaire crie officieux, crie souterrain, crie connerie. Pourtant, encore une fois, ce foutu instinct.

La station n’est pas très loin. Il va falloir prendre une décision. Déjà la radio se met à crachoter, c’est Callum qui doit la chercher comme un con et qui n’est pas ravi, qui est presque inquiet pour elle. Au tournant, elle prend à gauche. A droite, les néons de la ville disparaissent derrière les arbres, et ceux du commissariat avec. « Tout va bien, j’ai la voiture. Je l’ai pris en chasse mais il m’a échappé. Ramène la moto qui se trouve sur le côté de la D56 au poste, je t’y rejoins. » Rhea éteint la transmission avant que son coéquipier ne puisse protester et continue quelques minutes, sachant pertinemment que le triton a compris qu’il a gagné un sursis et qu’il va peut-être tenter de l’utiliser contre elle. De nouveau, la gymnastique mentale quand elle s’arrête, tous feux éteints et carrosserie complètement dissimulée par la végétation. Ce sera un miracle si elle ne se fait pas virer, elle fait absolument n’importe quoi.

La dragonne soupire, et prend en mains le portefeuille balancé à la hâte sur le siège passager avec le reste des effets personnels de son photographe justicier de pacotille. « Bon. T’as exactement une chance de me convaincre que tu te paies pas ma tête » marmonne-t-elle en sortant la carte d’identité d’un geste rapide. « Alix » Ne fais pas n’importe quoi avec, elle conseille silencieusement, tous les sens en alerte mais le cœur battant. De nouveau, elle baisse les yeux sur la petite carte plastifiée. Mörtsleam ? Vraiment ? « J’imagine que je peux ajouter contrefaçon et usage de faux à la longue liste des crimes pour lesquels je pourrais te coffrer » Elle voudrait être effrayante, lui dire qu’il a pas intérêt à essayer de la manipuler, mais elle oublie d’effacer la pointe d’humour dans sa voix. Peut-être qu’elle ne prend pas la loi aussi au sérieux qu’elle l’a pensé. Peut-être qu’elle n’a pas tant sa place que ça dans cette bagnole, avec ces sirènes qu’elle déteste déclencher parce que ça lui rappelle toute la haine gerbée toutes ces années où elle s’est enfuie en les entendant.  
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty Re: It's not the sun that provides us || Rhealix

Mer 1 Sep 2021 - 17:02
Alix reste silencieux durant les quelques instants de silence qui suivent ses révélations. Il ne sait pas s'il a raison de lui faire confiance, mais parler maintenant et prendre le risque de ne pas être cru vaut mieux que de ne rien dire et finir dans la merde dans tous les cas. Au point où il en est, il n'a pas grand chose à perdre. « Alors qu’est-ce que t’essaies de faire, finalement ? Défendre la veuve et l’orphelin ou te faire du fric ? »
Et toi ? se retient-il de demander, qu'est-ce que t'essaies de faire ? Me provoquer, ou gagner du temps pour prendre une décision ?
Soutenant les yeux qui le fixent dans le rétroviseur, il sourit du bout des lèvres, furtivement et sans rien dire, lorsqu'il comprend qu'elle arrive exactement à la même conclusion que lui : l'un n'empêche pas l'autre.
Un silence de plomb se met à résonner dans l'habitacle du véhicule lorsque celui-ci tressaute à l'allumage du moteur. Le triton n'en mène pas large, mais il n'ose pas ajouter quoi que ce soit, quand bien même sa tête fourmillerait déjà d'arguments pour essayer de la convaincre du bien fondé de ses actes, pour la persuader de ne pas le coffrer, pas pour cette raison-là. Il sait que son temps de parole est terminé, qu'elle est en train de retourner son petit discours dans sa tête en pesant le pour et le contre ; ça se voit à sa façon de froncer les sourcils en regardant la route qui commence à défiler sous les pneus de la voiture. Prier ne lui vient même pas à l'esprit : la suite de cette soirée et, même si Alix l'ignore encore, de beaucoup d'autres après celle-là, est entre les mains de cette policière, et il n'y a rien plus qu'il puisse faire pour s'en dépêtrer.

Fermant les yeux, l'homme s'efforce de faire redescendre son stress. Il inspire longuement, le plus doucement possible ; gonfler ses poumons à bloc fait douloureusement pulser sa clavicule, et les égratignures qu'il a partout commencent à le brûler, mais il n'est pas en danger de mort. La plus grande menace, maintenant, c'est la lumière un peu trop vive qu'il aperçoit plus loin sur la droite ; le quartier du commissariat est bien mieux éclairé que le coin industriel dans lequel ils opéraient, lui et la jeune femme silencieuse au volant. Ce constat ne l'aide pas à se calmer, mais il est distrait par la radio et se désintéresse de l'extérieur pour prêter une oreille attentive à ce qu'il entend. Un son rauque et parasité retentit tout à coup, et le triton reconnaît le son caractéristique des communications cryptées des réseaux policiers qui, pour le coup, sont nettement moins faciles à craquer que ceux de l'usine au centre de toute cette histoire. Les propos qu'il entend l'intriguent ; apparemment, le binôme de sa comparse du soir s'inquiète. Elle était seule, sur ce coup, et ça ce n'est pas très réglementaire. « Tout va bien, j’ai la voiture. Je l’ai pris en chasse mais il m’a échappé. Ramène la moto qui se trouve sur le côté de la D56 au poste, je t’y rejoins. »
Alix commence par songer que dans tous les cas, il va vraiment galérer à récupérer sa moto. Et puis il réalise. S'efforçant de ne pas trop écarquiller les yeux de surprise, il se contorsionne malgré la douleur pour jeter un œil par-dessus son épaule, et constater qu'effectivement, les lumière de la ville s'éloignent derrière eux à mesure qu'ils entrent dans la forêt.

Alors, elle a décidé de lui laisser une chance.
Son cœur accélère à ce constat, fait remonter son stress, excite ses neurones ralentis par le contrecoup de la course poursuite et la certitude que plus rien n'était entre ses mains. Ce n'est plus le cas maintenant ; maintenant il y a des nouveaux des enjeux pour lui, des décisions à prendre. Maintenant, il y a quelque chose à ne pas foirer. Ça ressemble à une très bonne raison pour s'autoriser à stresser.
Lorsque la voiture finit par s'arrêter, il n'a toujours pas dit un mot, et guette le regard dans le rétroviseur, qu'il attend de voir se poser sur lui à nouveau. Elle saisit quelque chose sur le siège près d'elle et lui, il fait nerveusement jouer ses poignets dans les arcs des menottes en attendant de savoir à quelle sauce il va être mangé. « Bon. T’as exactement une chance de me convaincre que tu te paies pas ma tête... Alix. »
L'avertissement est clair, mais il n'en avait pas besoin ; ça va, menotté à l'arrière de la bagnole d'une flic qui a décidé d'aller se planquer dans les bois plutôt que de le mettre directement en garde-à-vue et qui a pour cela menti à son collègue, il a plutôt conscience que la situation est critique et que ce n'est pas le moment de déconner. « J’imagine que je peux ajouter contrefaçon et usage de faux à la longue liste des crimes pour lesquels je pourrais te coffrer. »
Ou peut-être que si, songe-t-il, surpris par le ton plus léger qu'il perçoit malgré sa discrétion. Sans dire que le regard qu'il croise dans le miroir de la voiture est rieur, il a quelque chose d'informel et, s'il osait s'avancer pour le prétendre, de presque complice. Alors à son tour, il ne peut pas vraiment s'en empêcher quand il répond, sur le même ton : « Pas pour contrefaçon, je jure sur tous mes ancêtres que je ne l'ai pas fait moi-même. »
Sur tous ces ancêtres qu'il insulte d'ailleurs peut-être un peu - et plus ou moins malgré lui, rien n'est jamais trop illégitime pour tacler Anjela - en poursuivant : « Et puis je t'assure que mon véritable nom est encore moins crédible que celui-là. »

Bon, c'est bien joli tout ça, mais là il est d'avantage en train de la convaincre qu'il est clown dans un cirque itinérant que justicier du dimanche, alors il va peut-être falloir qu'il dise quelque chose de consistant au lieu de faire des traits d'esprit ô combien pertinents. « Je vais te donner le code de mon téléphone pour que tu vérifies ce que je t'ai dit plus tôt. »
À vrai dire, c'est plutôt les codes du téléphone, parce qu'il est évident que ce genre de données n'est pas tranquillement sauvegardée dans la bibliothèque normale entre les photos de bouffe et les couchers de soleil.
De là où il est, il voit son fond d'écran qui s'affiche, et s'efforce de ne pas grincer des dents à l'idée qu'une étrangère pose les yeux sur la vieille photo scannée de deux adolescents riant aux éclats au bord de la Méditérannée. Songeant que ça ne doit pas l'intéresser, et qu'il a de toute façon un peu plus à craindre que de voir sa vie privée - et passée depuis plus de dix ans - survolée par quelqu'un d'autre, il ne fait aucune remarque et guide la policière jusqu'à atteindre les fichiers cachés au fond de dossiers soigneusement cryptés. Quatre mots de passe et une poignée de minutes plus tard, sa petite collection de pièces à conviction s'étale sous les yeux de la jeune femme. « J'ai été consultant pour eux, explique Alix À la base je devais seulement vérifier que leur système de sécurité physique était au point mais j'en profite toujours pour jeter un œil au fond des tiroirs et là... j'ai découvert pas mal de choses. À commencer par le pot de vin à l'audit. »
Entre autres, bien sûr, mais tout s'étale sous ses yeux alors il ne va pas lui faire l'affront de la prendre pour une imbécile ; déjà, elle lui a prouvé que ce n'était pas le cas. « Je me fous pas de ta gueule, articule-t-il pourtant, dans un petit élan de stress qui le pousse à s'assurer qu'elle tire les bonnes conclusions de ce qu'elle voit. En fouillant dans le code tu peux retrouver l'origine de certains fichiers, il y en a qui ont été édités par des logiciels spécifiques aux boîtes de contrôle. N'importe quel autre programmeur que moi te le dira, c'est pas des conneries. »

Il dépense beaucoup d'énergie à essayer d'avoir l'air tranquille, parce que malgré tout, il a conscience que la policière pourrait aussi bien changer d'avis maintenant et prétendre qu'elle a réussi à retrouver sa trace pour l'embarquer. À nouveau tout dépend d'elle, et si l'épuisement de tout à l'heure lui a permis d'envisager cette situation avec plus de sang-froid qu'il ne s'en pensait capable, ce n'est plus le cas maintenant. L'élan d'espoir qu'elle lui a donné, il a très peur de la voir le reprendre. Ce serait sûrement louche, si elle s'en rendait compte. Il faut qu'il essaie d'avoir l'air sûr de lui. « Je sais que ces preuves sont pas utilisables dans le cadre d'une enquête officielle, parce que je les ai eues illégalement, ajoute-t-il en cherchant son regard à travers le rétroviseur. Mais c'est pas pour ça qu'elles sont pas réelles et qu'il faut... les ignorer, je crois. »
Ses prunelles en croisent d'autres, à l'apparence inflexibles, mais elle l'écoute, il en est convaincu. Il y a une tension dans cette bagnole qui n'était pas là avant ; il ne sait pas si elle le croit, mais la possibilité qu'il dise la vérité ferait de ce qu'elle a dans les mains quelque chose de trop précieux pour être gaspillé au nom d'un sens du devoir qui n'a plus de sens dès lors qu'il empêche de faire justice. « Quand on fait toujours tout dans les règles on finit systématiquement par se la faire mettre à l'envers, continue-t-il, grinçant. Et franchement... voilà. »
Il a failli ajouter qu'elle devait en savoir quelque chose, puisqu'elle ne l'aurait jamais arrêté en respectant à la lettre le protocole, sauf qu'il se dit que ce serait sûrement un peu insolent alors... voilà, parfaitement. Et cette fois, peut-être qu'il prie un peu pour qu'elle ait la référence.
ADMIN ◊ RESISTANCE
Rhea Riverwood
Rhea Riverwood
ADMIN ◊ RESISTANCE
Personnage
:
It's not the sun that provides us || Rhealix YQh7Ivzv_o



It's not the sun that provides us || Rhealix 3707e9336440722143b09be0570a83267a2cf1c6



Pseudo / Pronoms : evy / elle
Messages : 827
Âge : vingt-sept ans
Nom rebelle : Baltimore
Nombre de dés : trois dés
Résidence : la superbe nouvelle-orléans
Profession : détective privée à son compte depuis son départ de la police
Faceclaim : jodie comer
Pouvoirs/capacités : dragon de foudre (niv. 3)
Crédits : avatar by andthesunrisesagain, aesthetic by adamantium, crackship by shirdil
Disponibilité RP :
Points : 1020
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty Re: It's not the sun that provides us || Rhealix

Mar 2 Nov 2021 - 13:22
it's not the sun that provides us

“The way you move is like a full on rainstorm
And I'm a house of cards
You're the kind of reckless that should send me running
But I kinda know that I won't get far”

   

   
Rien ne semble règlementaire dans cette situation, pas le ton qu’elle a employé, ni même le trait d’esprit qu’il se permet de faire en lui répondant. Mais c’est à ce moment là qu’elle réalise qu’elle s’en fout, de sa fausse carte d’identité et de son faux nom. Ça lui trotte dans l’esprit depuis un moment maintenant, à chaque fois qu’elle croise le regard d’un gamin ramené au poste, repentant ou défiant, il y a le même arrière-goût d’injustice dans le café qu’elle leur sert pour récupérer leur ADN. Ce n’est pas comme ça que le monde devrait opérer – il y a de meilleurs combats à mener que de coffrer les proies faciles qui leur sont confiées. Et le pire dans tout ça, c’est que même quand elle sera détective elle n’est pas sûre d’être plus heureuse, plus en phase avec le protocole et ses ambitions à elle. « Je vais te donner le code de mon téléphone pour que tu vérifies ce que je t'ai dit plus tôt. » Rhea se souvient brutalement de pourquoi elle est là, et de l’infraction qu’elle est en train de commettre. Ça devrait déjà lui dire quelque chose sur ce en quoi elle croit, d’être là en plein milieu de la forêt avec un potentiel criminel et finalement, de ne pas avoir grand-chose à foutre du crime qu’il a commis.

La dragonne attrape le téléphone machinalement, sans même prendre la peine de se couvrir les mains – elle laissera ses empreintes, tant pis de toute façon ils ne sont pas partis pour aller au poste. Elle reste silencieuse tandis qu’Alix la guide à travers les fichiers encryptés et protégés, et ne peut s’empêcher de songer qu’il y a un talent derrière, que le code aurait donné du fil à retordre à la police ; il y a même une pointe d’admiration lorsqu’elle voit s’afficher devant elle les différents documents et photos incriminants. « J'ai été consultant pour eux.  À la base je devais seulement vérifier que leur système de sécurité physique était au point mais j'en profite toujours pour jeter un œil au fond des tiroirs et là... j'ai découvert pas mal de choses. À commencer par le pot de vin à l'audit. » Classique. Et ce serait même risible, si ce n’était pas dangereux. Rhea n’est pas surprise de constater que les entreprises contournent les régulations de sécurité, ils le font depuis la nuit des temps et les élus n’y font rien, préférant encaisser plutôt que dénoncer. Mais là, dans ce type de compagnie… Des vies sont en jeu, des vies citoyennes, des vies humaines. Des vies qui comptent. « Je me fous pas de ta gueule. En fouillant dans le code tu peux retrouver l'origine de certains fichiers, il y en a qui ont été édités par des logiciels spécifiques aux boîtes de contrôle. N'importe quel autre programmeur que moi te le dira, c'est pas des conneries. » Elle a envie de lui dire qu’elle le croit, que de toute manière c’est trop facile à vérifier pour qu’il prenne le risque de se moquer d’elle et de la mener en bateau. Et puis elle sait. Elle est pas sirène comme lui, elle saura pas détecter le mensonge dans une voix mais elle sait interpréter le regard dans ses yeux et elle sait que c’est peut-être un petit con mais c’est pas un enfoiré.

Rhea retient un soupir et s’apprête à reprendre. Si les preuves sont légitimes, ça ne veut pas dire pour autant qu’elle pourra les apporter dans le cadre d’une enquête officielle – si elle se ramène avec ce téléphone devant un juge, on lui rira au nez. Mais comme s’il lisait dans son esprit, Alix reprend avant qu’elle ne puisse le faire remarquer. « Je sais que ces preuves sont pas utilisables dans le cadre d'une enquête officielle, parce que je les ai eues illégalement. Mais c'est pas pour ça qu'elles sont pas réelles et qu'il faut... les ignorer, je crois. Quand on fait toujours tout dans les règles on finit systématiquement par se la faire mettre à l'envers. Et franchement... voilà. » La dragonne s’autorise un demi-sourire à sa dernière phrase, mais ne rebondira pas. Ils n’en sont pas encore là ; elle le croit, mais ils ont encore un long chemin à faire. C’est le moment de vérité, pour elle. Le moment où elle décide jusqu’où aller, jusqu’où bafouer les principes qui lui ont été inculqués, à quel point cracher au visage de Sage qui s’est démenée pour l’envoyer à l’école de police et la remettre sur les rails. Mais elle ne peut pas ignorer la partie d’elle qui veut creuser, quelles qu’en soient les conséquences. C’est la partie d’elle qui l’a maintenue en vie toutes ces années, c’est à ça qu’elle doit le peu de sens d’identité qu’elle a. Elle peut tout sacrifier, mais pas ça. « Alors on ne fera pas une enquête officielle, j’imagine » Son regard a changé quand elle pose les yeux sur Alix, pas à travers le rétroviseur cette fois mais en se retournant pour lui faire face. « Ne te méprends pas, ça ne veut pas dire que je cautionne ce que tu fais ou la manière dont tu le fais. Mais je crois que certaines choses valent la peine de… d’interpréter la loi plutôt que de la prendre au pied de la lettre » Elle déteste la mesure dans sa voix, déteste devoir parler ainsi parce que malgré tout elle porte encore son badge et que si elle ne doit rien à l’institution pour laquelle elle travaille, elle doit beaucoup de choses à la femme qui la représente et qui lui fait confiance.

D’un geste, elle déverrouille les portières arrière. « Je vais ramener la voiture au poste, ce n’est pas très loin. Je te retrouverai ici, et tu m’en diras plus sur le chemin de la clinique. Si tu en profites pour partir, j’imagine qu’on saura très vite si tu es aussi noble que tu le dis. Mais si tu restes… On les coffrera. » ajoute t-elle avec conviction. Et quand elle repart et que les arbres disparaissent au loin derrière elle, elle tente de ne pas laisser le doute s’insinuer sous sa peau et la piquer de ses cruelles aiguilles. Elle doit croire qu’elle a fait le bon choix, qu’elle est aussi intelligente qu’elle le croit. En rétrospective, Rhea se souviendra de cette soirée comme la première entaille dans la corde grossière qui la relie à une institution dont elle se séparera. Sa première enquête indépendante, la première fois qu’elle pourra faire une différence, à sa manière et en accord avec ses principes. Le début de sa justice à elle.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
Contenu sponsorisé
Personnage
Joueur•se

It's not the sun that provides us || Rhealix Empty Re: It's not the sun that provides us || Rhealix

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum