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Sam 3 Avr 2021 - 16:56

until the next tide
The heart of man is very much like the sea, it has its storms, it has its tides and in its depths it has its pearls too


Dans les rues désertes d’un quartier de Washington trempé déambulait un homme. À première vue, il ne se démarquait guère d’un passant ordinaire, parapluie plié sous un bras et valise tenue fermement de sa main gauche, marchant du pas assuré du résident qui connaît son trajet par cœur, les ramifications des boulevards et des chemins sur le bout des doigts. Rien ne semblait troubler son allure et ses épaules détendues, mais quiconque s’y pencherait d’un peu plus près y décèlerais une toute autre narrative : au fond de ses yeux sombres, le reflet d’un lendemain d’orage. Au coin de ses sourcils, les soupirs mourants des vents de tempête. Tout comme la nature d’Edgewood semblait changer de visage après une journée entière de pluie, dévoilant des couleurs et des odeurs uniques, le visage de cet homme revêtait un voile nouveau, changé par l’ouragan. Imperceptiblement plus réservé, le calme lourd et silencieux du roc qui a essuyé les vagues les plus violentes, le sel d’eau de mer et de larmes secrètes laissant leur arôme sur ses joues. Au fond de lui tourbillonnait l’écume des derniers remous tourmentant son cœur; des remous qui, malgré l’orage passé, n’allaient pas disparaître de sitôt. L’image du voyageur de retour à la maison, apaisé par des souvenirs qu’il rapporte en bandoulière, n’est vraiment qu’un mirage. Son visage détendu, sa démarche tranquille, ses pas lestes, sa poigne ferme sur le plastique, mirage pour les voisins et collègues qu’il retrouvera bientôt sans doute. Enfant de l’océan il n’est vraiment qu’arraché au varech recouvrant les mémoires d’un autre pays, taisant, pour le moment, des tsunamis qui n’ont pas pris naissance sous l’eau, mais sur la terre ferme. Bientôt s’étire par-dessus sa silhouette l’ombre d’un bâtiment qu’il connaît mieux que les autres, sa figure grandie par l’atmosphère du soir qui change les dimensions et les couleurs. Comme le ciel d’encre qui couvre les eaux miroir quelques heures avant, après la tempête, c’est le calme silencieux qui prévaut dans son souffle; point de sourires blancs lorsqu’il tourne la poignée, point de rires aux cordes vocales lorsqu’il appuie sur le dernier bouton de l’ascenseur. Ils seront gardés pour plus tard, des leurres pour oublier momentanément le tonnerre qui gronde à l’horizon. Des chants des matelots qui ne veulent pas penser à la fureur latente de la mer, hier douce mère, tantôt froide meurtrière.  

Llyr retint son souffle un instant, debout devant la porte d’entrée. Celle-ci semblait vibrer encore de la dernière fois qu’elle avait été claquée, laissant couler entre ses gonds les fantômes de paroles regrettées. Il avait aimé penser, lorsqu’il l’avait franchie pour la dernière fois, qu’il n’y remettrait jamais les pieds, alimenté par la chaleur brûlante de la colère, la brûlure de l’injustice. C’était ce qu’il avait sous-entendu, la promesse d’un départ, un adieu sans tristesse, un échappatoire plus supportable qu’une prophétie sur le bout des lèvres. Ça avait semblé juste, durant l’instant : un accord furieux avec le destin, l’abdication cynique de celui qui a tout donné et ne reçoit rien. Et pourtant il se tenait là, oxygène prisonnier de ses poumons, jointures blanchies sur sa valise. Il était revenu; ça n’aurait jamais pu en être autrement. Parce qu’il était un homme de parole, un homme de devoir. Parce que l’exil étaient l’adage d’hommes moins organisés, moins perfectionnés que lui. Parce qu’il n’était peut-être pas trop tard, et que s’il essayait encore et encore, les étoiles réserveraient peut-être leur jugement. Il avait donc expiré, doucement, relâché sa prise sur ses bagages mieux rangés que la première fois qu’il était parti. Il avait tourné la clé dans la serrure, et il était entré, sans tambours ni trompettes. Son manteau encore humide rangé soigneusement à sa place, comme il l’avait fait des centaines de fois, ses chaussures savamment essuyées et placées avec les autres. Avançant silencieusement jusqu’à leur chambre à coucher, la valise ouverte comme la gueule d’un requin sur le lit, il rangeait ses vêtements, sans un mot, avec l’obstination froide d’être celui qui n’était jamais parti.





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Dim 18 Avr 2021 - 0:37
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And clandestine meetings
And longing stares
It's born from just one single glance
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A million little times”

   

   
Scylla avait traîné, une fois de plus. Un dernier regard fantomatique embrassant son bureau avant de fermer soigneusement la porte ; elle y reviendrait bien assez tôt. Elle n’aimait pas le silence. Elle n’aimait pas le froid des draps qui lui collait à la peau durant la journée. Elle n’aimait pas poser la main sur l’oreiller d’à côté et n’y rencontrer que le vide, que l’absence de la seule constante de son existence. Face au maelström, face à l’orage, Llyr s’était toujours tenu près d’elle. Elle ne se rendait compte que maintenant qu’elle y était seule que l’appartement était ridiculement grand. Trop vaste pour elle qui avait parcouru mille fois les pièces rangées, comme si son époux se cachait sous un canapé ou derrière les rideaux opaques qu’ils avaient acheté en double six mois auparavant, parce qu’ils avaient tous les deux voulu surprendre l’autre avec la couleur de la mer pour leur chambre à coucher.

La sirène marchait lentement, comme pour retarder le moment où elle ouvrirait la porte d’entrée sur un salon blanc et nu, où les souvenirs d’années de mariage avec Llyr se mêlaient à la vague qu’avait amenée River deux jours plus tôt. Elle s’était fait rocher insubmersible, toute Scylla qu’elle était, sur qui le navire de leurs jeunesses était venu s’éventrer. Instinctivement, elle passa le bout des doigts sur ses lèvres où la brûlure la lançait encore, le goût salé et amer de douze années d’incompréhension et de secrets, un chaos qui n’avait d’égal que la tempête dans ses os, mille fois tenus et embrassés par Llyr. Son phare. Son partenaire. Sa boussole. Scylla peinait à démêler les fils, à discerner quels liens tenaient ses poignets et lesquels tenaient son myocarde, à choisir si le diamant de son alliance était plus dur que le regard qu’elle posait sur River.

La clé tourna dans la serrure – la mélodie trop familière résonna à ses oreilles comme une sentence. Pourtant, Scylla s’arrêta sur le pas de la porte ; les murs suintaient d’un arôme connu, choyé, sec et pourtant réconfortant. Llyr était revenu. Comme une ombre, les yeux fixés sur l’entrebâillure de leur chambre, elle ôta ses escarpins et prit soin de les placer soigneusement en rang à côté des chaussures de Llyr – bien loin du carnage du premier jour où il était parti, comme si elle avait espéré que le désordre le ferait revenir, ne serait-ce que pour le besoin dévorant de tout remettre en place. La valise était toujours sur le lit, à moitié défaite. Dans l’obscurité de décembre, ses yeux brillaient. Le clair de lune caressait son visage ciselé, son nez droit, ses cheveux lisses et ramenés en arrière. Scylla aurait voulu prononcer son prénom, pour le plaisir de sentir rouler les deux syllabes sur sa langue ; mais la dernière fois, juste avant que la porte ne claque, elle avait enrobé chaque lettre de venin. Un poison qui ne lui avait jamais été adressé auparavant. « You came back » finit-elle par souffler, alors que leurs regards se croisèrent. Elle voulait lui demander s’il était là pour de bon, s’il allait repartir, s’il était venu prendre le reste de ses affaires ou si cette chemise qu’il tenait dans les mains allait retrouver sa place légitime dans leur commode en acajou.  

La sirène entra dans la chambre, foulant le parquet ciré de ses pieds fins moulés par des bas noirs. Franchir la distance, s’abandonner dans ses bras aurait été nier leur dernier échange, alors même qu’elle savait désormais qu’il avait raison et qu’il lui était interdit de le reconnaître, sous peine de le voir à nouveau disparaître dans la nuit. J’ai bâti toutes mes certitudes sur toi, on ne peut pas s’effondrer comme ça. Ça semblait criminel, et pourtant tous ses instincts l’intimaient de regagner la chaleur des bras du triton, qui l’avait bercée tous les soirs depuis bien des années. Pourtant, dans cette chambre, ils étaient désormais trois – deux cœurs battants et un fantôme. Impossible, pourtant, de discerner qui était qui.
   

   
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Sam 29 Mai 2021 - 21:34

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Les vêtements et les objets vont et viennent dans ses mains sûres comme un magicien tirant milles écharpes de son chapeau. Le chaos déversé de la gueule ouverte de sa valise, son identité entière hurlant d’en être éjectée; les chemises qui attendent de choir sur le sol, les brosses à dents oubliées au fond, les mille et une lotions et parfums que lui seul savait départager, les documents de travail demandant d’être déchirés à pleins poings. Pourtant, rien de ce chaos latent ne se déverse dans la chambre bien rangée. Il trie, doigts patients et regard indéchiffrable, il trie, il trie, les vêtements bien pliés, bien rangés à leur juste place comme s’ils n’avaient jamais bougé de la commode en acajou. Les documents en pile propre sur la table de nuit, les divers contenants dans une autre attendant de retrouver la salle de bain. Bientôt ne resterait plus rien à trier. Llyr n’avait emporté que le strict nécessaire, du moins pour un homme comme lui, un réflexe impulsif de survie alors que la sirène hurlante des catastrophes s’était abattue dans ses pensées désorganisées. Bientôt ne resterait plus rien à trier, et l’anxiété filamenteuse de vouloir tout remettre en ordre lui chatouillait déjà les phalanges. Bientôt ne resterait plus rien à trier, et il devrait faire face à ses actions, réminiscences mi-colériques mi-honteuses d’une perte de contrôle qui n’aurait jamais dû se produire. En attendant de pouvoir le faire pour lui-même, il trouverait autre chose à ranger, dépoussiérer, remettre un millimètre plus droit. Bientôt ne resterait plus rien à trier.

Il regarda la chemise bleue nuit qui reposait mollement dans ses paumes. C’était celle qu’il avait sur le dos, le soir de son départ, le soir où la tempête lui avait mouillé les cheveux de sa colère, piqué les yeux d’une pluie d’injustice. Celle qui s’était gonflée du vent de décembre avant qu’il ne retourne à la mer telle une bouteille au message sans espoir. Celle qui portait les couleurs du froid sombre qui s’était installé au fond de son cœur, des vagues salées frissonnantes qui, si elles n’étaient plus poussées par l’ouragan, refroidissait ses veines d’une terrible hypothermie émotive. Bleu nuit, bleu océan, bleu hématome. Son regard ne s’en détache que lorsqu’il entend murmurer la clé dans la serrure de la porte d’entrée; il sait qui est sur le point de pénétrer dans la maisonnée, il a entendu ce murmure des centaines de fois, et pourtant cette fois le cliquetis métallique chante une autre chanson. Dans la pénombre presque complète de la chambre à coucher, il se sent sur la défensive, comme si cette clé n’avait point déverrouillé l’accès à leur maison mais plutôt à ses pensées assombries et secrètes. Il a encore la chemise dans les mains lorsque la silhouette familière se découpe dans l’entrebâillement de la chambre, au coin de son regard. Des courbes et cette prestance royale qu’il reconnaîtrait les yeux fermés, qu’il avait maintes fois reconnu les yeux fermés alors que la lourdeur des nuits de désir pesait sur ses paupières, ses mains, son souffle profond. Cette fois le silence porte toutefois une saveur plus étrangère. Son regard d’ébène quitte la chemise pour remonter, prudemment, vers le vert d’eau qui lui semble encore briller d’étincelles mal éteintes. « You came back ». Question affirmative sur le bout des lèvres de la sirène, difficile de déterminer si le chuchotement est teinté de mépris ou de soulagement. Llyr sent qu’ils tanguent tous deux sur un fil, distendu et invisible alors qu’ils tentent de balancer chacun de leur côté pour ne pas retomber une nouvelle fois dans des eaux inconnues. Ses bras retombent doucement alors qu’il échappe à ses prunelles, rapportant les siennes sur le vêtement lissé. Il ne sait guère s’il a bien fait de partir, bien fait de revenir, les faits et les mots se mélangeant dans son crâne comme autant de pièces d’évidence dans une enquête bien trop compliquée. Pour lui qui était d’habitude de marbre, solide dans ses convictions et dans ces buts, des événements comme ceux des jours précédents le transformaient complètement. Il avait l’impression d’être quelqu’un d’autre, un imposteur dans un costume trop important. « You stayed », il murmure à son tour, tâtant le terrain en attendant de décider de ce qu’il leur restait à faire. Une vague de culpabilité termine de l’assaillir alors qu’il prononce ces mots miroir : ils ne sont qu’un, comme ils l’ont toujours été. Dans la stabilité comme dans les remous. Et voilà qu’ils se retrouvaient, comme deux étrangers à la fois si proches et si loin, gardant chacun leur côté de la pièce comme s’ils avaient peur d’être blessés à nouveau. Il avait envie de franchir cette distance insupportable, effacer sa mémoire pour y noyer cette terrible prophétie à laquelle il n’arrivait à trouver sens, embrasser ce front pour y guérir toutes les coupures qu’ils s’étaient infligés. Ça ne leur ressemblait pas. Et pourtant, la vérité les narguait, juste au-dessus de leurs têtes, attendant le moindre faux pas pour sévir à nouveau. S’il avait été moins fier, des larmes auraient sans doute menacer de percer les profondeurs de ses pupilles, mais seules les mêmes eaux noires y restaient, sans troubles ni remous. Il soupira doucement, s’asseyant sans bruit sur le rebord du lit aux côtés de la valise éventrée, invitant dans son silence sa reine à venir le rejoindre, une parcelle d’espoir chatoyant au fond du cœur de pouvoir recoudre ce qui avait été si douloureusement lacéré.



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Sam 12 Juin 2021 - 11:35
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C’est méthodique, la manière dont il range. Elle l’a déjà vu faire tant de fois, un ballet réglé au millimètre près. Elle a toujours aimé ça, il y a quelque chose de rassurant dans la certitude que les choses sont à leur place, qu’elles sont exactement où elles devraient être. Pas de questionnements, pas de doutes, que des murs solides, des fondations sur lesquelles construire. Scylla serre les dents en pensant que ce n’est pas plus mal qu’il fasse nuit, le chaos de l’appartement reflète celui de son corps, ses ongles parfaitement vernis désormais rongés, les plis de sa robe non repassée – des détails que lui seul pourra remarquer. Peut-être qu’inconsciemment elle s’est dit que ça le ferait revenir. Que ses sens le supplieraient d’arranger tout ça, de faire briller, de réparer comme il a toujours su si bien le faire. Et quelque part, ça a marché, il est bien là. Elle aurait juste aimé qu’il la regarde. « You stayed » Un murmure dans le silence, dans la quiétude et la pénombre. Mots miroir, mots inexorables. Elle est restée, oui. En a-t-il douté ? A-t-il pensé revenir dans un appartement froid et vide de tout ce qui leur appartient ? Scylla n’est pas lâche, elle n’abandonne pas. Elle est inflexible et souvent difficile à déchiffrer, mais elle ne part pas, elle ne fuit pas. Elle aurait attendu, jusqu’à ce que Llyr revienne, parce qu’ils ne peuvent pas se quitter comme ça. Ils se doivent trop – trop d’années, trop de complicité silencieuse, trop d’amour, qu’importe la forme qu’il prend.

Lorsque l’aîné des Asherah se laisse tomber sur leur lit, c’est avec toute la lassitude d’une vie. Les jours où il est parti semblent avoir duré des années, ils n’ont toujours été qu’un, une unité, une équipe, aussi loin qu’ils s’en souviennent. Il a eu les épaules pour la garder à flots lorsque River a délaissé leur triptyque sans un mot, trio passionnel devenu duo fonctionnel. Scylla a toujours pensé que comme elle, il semblait porter le poids des océans sur son dos musclé et rigide. Ce soir, la couronne semble loin de lui – pourtant elle voit l’alliance briller dans la nuit, comme une lueur d’espoir dans la péninsule rocheuse sur laquelle ils se sont échoués. « Of course I stayed » elle souffle en s’approchant prudemment, mouvements au ralenti comme un chasseur qui ne veut pas effrayer sa proie. Pourtant l’analogie n’est pas bonne – pas de ça entre Llyr et Scylla. « This is our home » Peut-être même plus que Nydaros, quelque part. C’est là qu’ils ont pu être quelqu’un en dehors des Asherah et des Van Seabrook, même pour quelques instants flottants entre les limbes. C’est là qu’ils ont chuchoté au creux des draps des confessions que Poséidon n’entendra jamais. C’est là qu’ils ont choisi, jour après jour, de se réveiller côte à côte, c’est là qu’ils se sont compris sans un mot. C’est la manière dont Llyr fait toujours un détour entre le bureau et la maison pour passer par cette boutique étrange qui vend le thé aux algues dont Scylla raffole parce que ça lui rappelle l’océan. C’est la façon dont, à chaque nouvel achat de chemise ou de cravate du triton, Scylla prend toujours le soin de commander une robe de la même nuance pour être certaine de lui correspondre, d’afficher à la face du monde leur connivence insupportable.

Elle n’a même pas songé à partir. La princesse n’est pas impulsive, mauvaise amie des coups de tête et des coups de cœur – piégée dans sa prison de points d’interrogation, elle n’est pas du genre à taper sur les barreaux. On lui a appris à ne pas faire de vagues, pourtant elle sent que le tourbillon l’emporte, toutes ces questions qu’elle n’a jamais osé se poser par peur des réponses, tous ces signes jamais interprétés, ces boucles jamais bouclées. Elle n’a toujours su que rester, qu’avancer, garder le cap fixé – la lumière du Phare toujours devant elle. Pourtant il y a la lame froide du tsunami contre son dos, prête à la rattraper, prête à la submerger après des années à essayer de la semer. « Llyr, I… » Je quoi ? Je suis désolée ? Désolée de quoi ? De n’avoir rien dit, d’en avoir ri, de l’avoir utilisé contre toi comme une dague, acculée au mur ? Scylla aurait pu le taire pour le restant de sa vie, pourtant les mots ont franchi ses lèvres, un argument froid dans une bataille perdue. Parce qu’il a raison, il sait quelque chose qu’elle n’a jamais su et dont elle a toujours écarté l’hypothèse d’un revers de la main. Par sécurité ? Pour combler les crevasses de la digue avec un ciment empoisonné ? Elle a utilisé la prophétie pour rassurer, mais les implications sont trop cruelles, trop dévastatrices. Et peut-être que quelque part elle l’a su, avant de le dire. Un sabotage en règle pour un cœur en faute.  
   

   
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Mar 13 Juil 2021 - 22:24

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« Of course I stayed ». Ses paroles forment un léger crescendo alors qu’il la sent s’approcher doucement de lui, si doucement, si lentement, comme si elle craignait qu’au moindre faux pas Llyr s’envole. Il n’avait jamais été volatil, jamais été explosif ou impulsif ; ancré solidement au sol de ses convictions, lui et Scylla n’avaient jamais eu à craindre ni écarts ni incertitudes. Pourtant, elles étaient venues, au fil de mots et d’actions regrettables, et si la sirène et le triton n’avaient pas fondamentalement changés, sous leurs pieds ce sol leur semblait soudainement bien plus friable. Épaules et tête basse, Llyr n’osait bouger, leurs voix miroirs sur la pointe des pieds pour éviter de réveiller à nouveau l’ouragan qui avait tout dévasté. Il ne pouvait pas permettre le désordre de s’inviter une fois de plus dans leurs vies. La dernière fois avait été la fois de trop, la première et la dernière. Ainsi n’osait-il qu’à peine respirer, ses poumons pleins d’un oxygène partagé, pleins de phrases retenues et d’un amour éclaté. Bien sûr qu’elle était restée.

Bien sûr qu’elle était restée. L’évidence lui faisait mal au crâne, des vagues furieuses prisonnières de son cerveau douloureux. Bien sûr qu’il était revenu. Le doute qui s’était installé dans chacun de leurs cœurs avait une saveur amère. Il n’y avait jamais eu de doutes entre eux. Dès le moment où Llyr avait su qu’elle lui était promise, dès l’instant où il lui avait passé la bague au doigt. Au jour du mariage, et tous ceux qui avaient suivis. Dans la lourdeur du bras qu’il passait autour de sa taille la nuit, dans l’attention toute particulière qu’il avait pour elle et qu’elle avait pour lui. Dans la façon dont ils se connaissaient par cœur, sur le bout des doigts, dans la loyauté infaillible et dans leur complémentarité inébranlable. Il n’y avait jamais eu de doutes. Peut-être était-ce pour cela que la nouvelle l’avait tellement ébranlé. La vérité dissimulée ou omise ? Quelles autres vérités n’avaient jamais éclaté au grand jour, y en avait-il qu’il aurait voulu prononcer ? Dans la pénombre, le triton frémis, la chemise toujours crispée entre ses doigts. Ça ne leur ressemblait pas. Et pourtant, il le sentait, le doute resterais.

« This is our home ». La voix de Scylla restait inchangée. Les mêmes inflexions familières qu’il avait appris à adorer, à rechercher. La princesse, sa princesse avait raison, comme souvent. Il se souvenait le moment où ils avaient aménagé ensemble, choisis la décoration, la peinture, les meubles. Tout fait dans un accord tranquille et absolu, deux parties complémentaires et indissociables. Il se souvenait comment il s’y était senti ; pour la première fois, un endroit où il pouvait vraiment être lui-même, sa propre personne, en dehors d’un Asherah, en dehors de Nydaros. Les épingles et décorations royales comme des points-virgules à son collet plutôt que comme des poids à ses chevilles. Et pourtant, il le sentait, le doute resterais. Une ombre étrangère dans les recoins où ils ne posaient guère l’eau de leur regard, une présence fuyante chaque fois qu’il tenterais de la saisir. Ils n’étaient plus seuls dans leur chez-soi, car désormais, un troisième parti se dissimulait sous la tapisserie. Au fond de lui, il ne savait pas s’il allait arriver un jour à l’ignorer. À totalement faire confiance, comme avant. À regarder son petit frère du même œil protecteur, sa meilleure amie et femme avec le même abandon tranquille. Mais il savait qu’il voulait essayer. Pour elle. Pour eux. Du moins c’était la seule chose qui arrivait à taire ses pensées tsunamis pour le moment. Une digue de sable érigée dans l’espoir que tout ne soit pas dévasté.

« Llyr, I… ».
Le silence s’ensuivit, et il secoua la tête doucement dans un froissement discret. « I know ». He didn’t know. Il ne savait pas vraiment, mais c’était la dernière chose à laquelle il voulait réfléchir. Une phrase courte pour rassurer, autant elle que lui. « It’s not your fault ». Au moins une affirmation dont il était certain. Ce n’était pas comme Scylla, ce n’était pas comme lui de chercher les remous avec intention, de chercher les rochers sur lesquels s’échouer. De tester. Où l’était-ce ?. Laissant choir la chemise sur ses genoux, il effleura d’une main sûre les draps lissés à ses côtés, l’invitant à venir le rejoindre. Se retournant vers elle enfin, ses yeux sombres sur son visage ciselé, il étendit la main vers elle, attrapa la sienne dans un geste doux dénué de tremblements. Les tremblements resteraient à l’intérieur. Il ne put s’empêcher de remarquer les ongles rongés, et une vague de culpabilité vint le narguer, mordiller les rebords de sa conscience. Il les effleura de son pouce sans même y penser. « What do we do now ? ». Ils ne pouvaient ignorer ce qu’il s’était passé, même s’il en avait terriblement envie. Impossible de retourner en arrière, de remonter le temps et de réparer la fissure qui s’était créée dans sa figure de verre parfaite. Mais il voulait les réparer, elle et lui, eux. Peut-importe ce que ça prendrait.  



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Lun 23 Aoû 2021 - 19:57
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Il sait, qu’il dit.

Mais comment peut-il savoir alors qu’elle-même n’a aucune idée d’où elle va ? Peut-être que ça fait partie de leur magie, que c’est aussi pour ça qu’ils se sont passés la bague au doigt. Est-ce que ça compte vraiment, ce qu’elle a voulu dire, s’il peut y lire ce qu’il veut entendre ? Est-ce qu’il feint, tout comme elle ? Est-ce qu’il ferait vraiment tout pour le retour du calme, pour éloigner l’œil du cyclone qui les regarde et qui les juge, qui les regarde commettre leurs impairs, graver leurs péchés au plus profond de leurs chairs ? Scylla ne demandera pas. Ça n’a pas d’importance, pas cette fois. « It’s not your fault » Isn’t it? Elle aurait juré le contraire pourtant, après avoir passé une vie à blâmer les autres, à silencieusement subir les choix des autres avant de s’en servir comme bouclier. Je n’ai pas eu le choix. Peut-être pas, mais tu n’as jamais essayé de faire autrement. C’est facile de se cacher derrière les obligations, comme si son rang justifiait toutes ses erreurs. Elle est ingrate, d’avoir docilement suivi le chemin tracé pour elle et d’en souiller les pavés de ses doutes aujourd’hui. Elle aimerait croire, elle voudrait désespérément croire en quelque chose à nouveau, avoir une conviction, quelque chose qui brûle, quelque chose pour se battre autrement que par devoir, par habitude, par fainéantise.

C’est facile. Tout comme aimer Llyr est facile, comme un anneau glisse le long de l’annulaire, comme un nœud coulant embrasse une gorge.

Les draps lui semblent trop doux pour les aspérités infligées l’un à l’autre, mais elle s’y glisse quand même, insère ses doigts dans le cocon rassurant de ceux de Llyr, comme un refuge où les doutes n’auraient pas de raison d’exister. « What do we do now? » Ils sont bien démunis, l’élite de Nydaros, dans l’océan de tous les efforts qu’ils voudraient faire sans savoir comment. Réparer, reconstruire, raisonner. Ils ont fait ça toute leur vie, mais jamais entre eux. La princesse se tourne vers la silhouette découpée à côté d’elle, fait courir ses doigts dans la chevelure brune. « We do what we always do. We look for answers in something bigger than ourselves » Ça fait longtemps qu’ils savent qu’ils ne sont pas tout à fait maîtres de leur destin, et longtemps ça les a rassurés de le savoir, de s’en remettre aux divinités de leur peuple comme à la logique, au destin, à l’univers, à leurs parents. Aux étoiles.

Scylla est la première à se relever, elle tend les deux bras pour se saisir des mains de son époux. Ils auront tant d’occasions de se perdre plus tard, il faut d’abord se retrouver. Personne n’allume la lumière lorsqu’ils passent silencieusement par la cuisine, juste le temps de récupérer une bouteille de Sancerre dans le réfrigérateur et deux verres ; après des journées comme celles-ci, la princesse se serait contentée du goulot, mais elle sait qu’il y a des habitudes qui relèvent du besoin plus que du protocole. C’est Llyr qui déplie l’escalier en bois dissimulé derrière un tableau, une œuvre d’art époustouflante choisie ensemble dans une galerie à Phoenix tenue par une Polonaise aussi rigide que talentueuse. Scylla monte en premier, ouvre la trappe et sent l’air frais fouetter son visage. Avec un sourire, un vrai, elle enlève ses bas d’une main pour que sa peau adhère aux tuiles orangées, et chemine comme une acrobate jusqu’à leur endroit, auréolé de la pâle lumière lunaire. « Do you remember how in awe we were, the first time we did this? » elle demande, assise en amazone les deux jambes sur le côté, laissant le soin à Llyr de déboucher la bouteille.

C’est ici qu’ils ont véritablement découvert le ciel, qu’ils ont pris le temps de l’observer tous les deux, de déchiffrer les constellations, d’en apprendre la signification et les mouvements. Ça leur rappelle la maison, étrangement. Une étendue cosmique infinie, comme celle d’où ils viennent, avec ses propres règles. Ça leur rappelle aussi pourquoi ils sont là, lorsqu’ils en ont besoin. Parce que lorsqu’ils auront récupéré leurs ailes, ils pourront aller voir ces étoiles de plus près. « I like to think the reason why so many of the firsts that we did weren’t so scary is because we were doing them together » Parce qu’on sous-estime la toute puissance de savoir qu’on a quelqu’un de notre côté, quoi qu’il arrive, même si on a tort. S’il faut descendre dans la boue, s’il faut marcher sur des braises, s’il faut faire des erreurs. Whatever happens next, please know I had the time of my life making beautiful mistakes with you.
   

   
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I had all and then most of you. Some and now none of you. Take me back to the night we met. I don't know what I'm supposed to do, haunted by the ghost of you. BY MAGMA.
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Mer 1 Sep 2021 - 18:03

until the next tide
The heart of man is very much like the sea, it has its storms, it has its tides and in its depths it has its pearls too


La tendresse tranquille de Scylla se déverse sur lui comme l’eau nettoie une plaie. La douceur déroutante qui fait frémir alors que la chair est à vif, la clarté cristalline tachée de son sang noir. Elle passe une main dans ses cheveux, déplace quelques mèches; le contact est étrange, trop pur, et il frémit, juste un peu. Comme si la suie de sa colère pouvait lui être transmise par le toucher, venir souiller cette eau de source à laquelle il était retourné. Mais c’était inévitable, n’est-ce pas ? La plaie devait être nettoyée, et bientôt après la fraîcheur de l’eau viendrait la douleur de l’alcool et la piqûre des points de suture. Plus tard, avant que la blessure ne s’infecte, ils devraient faire mal, encore. La main de la princesse est si fraîche contre sa peau, la caresse est si familière, que Llyr est prêt à s’abandonner, à se contenter de douceur pour ce soir.  Ils n’avaient jamais eu à faire ça, avant. Ils marchaient devant et ensemble, pas à contre sens, et s’il était capitaine aguerri, cette tempête-là, il ne la connaissait pas. Perdu et souffrant, la pluie dans les yeux, la colère de ne savoir naviguer nouant ses tripes, ce Llyr-là resterait enfoui dans ses côtes, tut, bâillonné, jusqu’à ce qu’il trouve une solution. Il y en avait toujours une. Parce qu’il devait forcément y avoir une erreur. Il n’avait rien fait pour mériter un tel coup de poignard du destin. Ça devait être une erreur. « We do what we always do. We look for answers in something bigger than ourselves ».
Le triton acquiesça lentement, la tête appuyée sur la main de la princesse. Lorsqu’il était parti, il n’avait pas eu un seul regard pour le ciel, préoccuper à plonger dans les profondeurs marines. Creuser en lui plutôt que de lever la tête en quête de réponses divines. Il voulait y croire, que tout se replacerait à sa juste place, il n’avait pas le choix d’y croire, que les prophètes s’étaient trompés, qu’il y avait encore une place pour lui de taillé dans le marbre de leur vie commune. Il y croyait, plus que quiconque sans doute, parce qu’en attendant, ça taisait sa peur de perdre son regard dans les étoiles et de n’y trouver que le silence.

Elle fut la première se relever, bras tendus vers lui. Ce soir, ils n’auraient aucune réponse. La brûlure des mots d’injustice qui lui pourfendaient la gorge devraient être oubliée, apaisée. Ce soir, Llyr devrait s’oublier, un peu, et retrouver celle qu’il sentait filer entre ses doigts. S’ils essayaient, ils pourraient oublier, retrouver cette solidité, cette certitude puissante et tranquille qui les avaient toujours liés. La réponse n’était pas aussi simple, mais pour ce soir, elle lui suffisait. C’est dans un silence têtu, peut-être un peu par peur de déchirer cette entente de trêve par des mots maladroits, que les deux enfants de l’océan déambulèrent jusque dans la cuisine, comme ils l’avaient fait de nombreuses fois. Scylla attrapa une bouteille de vin blanc et deux coupes – l’un de leurs préférés à tous les deux- et ils grimpèrent sur le toit. Le triton pensa distraitement qu’il aurait plutôt choisi un vin rouge, comme si le liquide bourgogne allait pouvoir rougir un peu plus son cœur livide, mais comme souvent, c’est la sirène qui avait le juste mot. Vin blanc ce serait, et peut-être que symboliquement, celui-ci le nettoierait davantage de l’intérieur. Le vent frais de la nuit vint les rencontrer alors qu’ils atteignirent la terrasse, et le sourire lunaire de Scylla lui en apporta un, à lui-aussi. Elle semblait déjà changée, comme si le tout n’avait été qu’un vulgaire mauvais rêve, et Llyr était prêt à y croire. Suivant des yeux la silhouette harmonieuse de sa femme sur les tuiles luisantes, il eut du mal à détacher son regard.  « Do you remember how in awe we were, the first time we did this? ». Tout en retirant le bouchon en liège de la bouteille et en versant délicatement le liquide clair dans les coupes, son sourire s’étira un peu plus à cette mention. “It was so beautiful. I remember thinking that the sky was so close we could fall in it if we looked for too long”. Le ciel nocturne était peut-être beau pour les créatures terrestres, mais pour des sirènes qui n’en voyait qu’un mince éclat brouillé à Nydaros, le découvrir sur terre était une expérience phénoménale, vertigineuse. Il attrapa les deux verres et en donna un d’un mouvement gracieux à Scylla, avant de s’asseoir à ses côtés, la tête levée vers les étoiles. « I like to think the reason why so many of the firsts that we did weren’t so scary is because we were doing them together ». Il profita d’un instant où elle ne le regardait pas pour attraper une image d’elle du coin de ses yeux sombres. Elle avait fait partie de sa vie pour si longtemps, elle avait été inscrite dans son avenir depuis tellement de temps, tout avait semblé naturel si c’était fait avec elle. En son absence, il n’aurait été que le garçon effrayé qui craint mal faire, de décevoir. Rigide à l’extérieur pour que personne n’entrevoit l’intérieur. Il leva sa coupe vers elle pour que le verre se rencontre dans un tintement cristallin. Sa voix se fit posée, sûre, comme s’il n’y avait pas une ombre grandissante qui se terrait à leurs côtés. “There’s so many firsts we have yet to experience. I wouldn’t do them with anyone else in the world.” Desireux de ne pas laisser place à advantage de réflexion pouvant refléter leur dispute, il ajouta, d’un ton à la fois rieur et rêveur : « I always wanted to see Spain. I’ve read quite a bit about it. Apparently, they have nice museums, and beaches, and they fight bulls for sport”. Son visage afficha une expression pensive. I could fight bulls too. You just have to outsmart them”. Le combat et les sports extrêmes étaient plus l’adage de son petit frère. Ce que River avait, il pouvait l’avoir aussi, non ? Inconsciemment, un esprit de compétition frayait son chemin, acide, dans les rouages de son cerveau qui cherchaient une logique dans un destin autrefois clair.




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Jeu 21 Oct 2021 - 14:39
until the next tide

“And that's the thing about illicit affairs
And clandestine meetings
And longing stares
It's born from just one single glance
But it dies, and it dies, and it dies
A million little times”

   

   
C’est peut-être une chimère, cette parenthèse qu’ils sont en train de se créer. Demain, la réalité va les rattraper, ils ne pourront pas y échapper. Parce que le mariage est un travail constant et ils l’ont toujours fait sans se poser de questions en pensant que c’était une force. Peut-être que ça les a juste menés tout droit dans le mur. “There’s so many firsts we have yet to experience. I wouldn’t do them with anyone else in the world.” Scylla porte sa coupe à ses lèvres, et ferme les yeux pour goûter le vin fruité. Il y a un arôme d’inconnu dans l’air, dans ce que l’avenir leur réserve. Tout un monde de premières fois à portée de main, pourtant elles ne seront pas toutes belles. Après tout, n’ont-ils pas eu leur première grande déchirure il y a quelques jours à peine? “I always wanted to see Spain. I’ve read quite a bit about it. Apparently, they have nice museums, and beaches, and they fight bulls for sport”. Le rire de Scylla résonne dans la nuit. Pourquoi cela semble t-il tellement irréel, tellement éloigné de leur quotidien? L’expression de Llyr est attendrissante, et pendant quelques secondes, la main gauche de la sirène va caresser le tissu du pantalon droit à côté d’elle, dans un geste affectueux. “I could fight bulls too. You just have to outsmart them”. L’image de River s’impose à Scylla sans qu’elle ne puisse l’empêcher ; c’est plutôt son apanage, ce type de fantaisies. Elle n’aurait jamais pensé que Llyr puisse en être jaloux, ou envieux, lui qui est si stoïque, si semblable à elle. La princesse non plus ne se risquerait pas à ces choses là, considérées si futiles dans leur sphère, mais ça ne veut pas dire qu’ils ont quelque chose en moins. “If anyone can outsmart the most irrational creatures, it’s you, my love” répond-elle tranquillement, en retirant doucement sa main du tissu frais.

Appuyée sur son avant-bras, elle reprend une gorgée de vin avant de reporter son attention sur les étoiles. Ils ont l’air si petits, si insignifiants à cet instant. “We could go to Spain. We could go anywhere. We could go to the green countryside of England, I have a friend there” Elle se demande ce que devient Valkyria, si elle aussi observe le ciel en quête de réponses ou d’un signe de ce qu’elle doit faire. Est-elle encore coincée entre ce qu’elle pense être et le destin qu’on lui a cousu sous la peau? S’est-elle échappée, a-t-elle tendu ses ailes et volé aussi haut que possible pour que plus jamais on ne la retrouve? Dire que Scylla s’est longtemps crue isolée dans sa situation glacée ; misery loves company. “Do you ever feel like we missed something, while we were so busy meeting every expectation our parents had for us? Would you do anything differently, if you could?” J’ai besoin de ton assurance, Llyr. J’ai besoin de ta stabilité et de ton sang-froid, parce que moi je suis en train de me perdre. Elle sait que la conversation est dangereuse, mais à l’exception de Viktoria, Llyr est la personne en laquelle elle place le plus de confiance et d’estime au monde. Il y a peu de péril en jeu, parce que jamais de gagnant et jamais de perdant sur leur plateau. Une équipe partage ses doutes, ses questions et ses craintes, et peut-être qu’ils ne l’ont pas assez fait par le passé. Peut-être qu’avec tout ça, ils n’ont pas pris le temps de se découvrir véritablement. Comment faire savoir à l’autre qui l’on est vraiment quand on ne le sait même pas soi-même?
   

   
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