Temporalité
Nous sommes en 2022 FAOXAS 屮 you dream of some epiphany 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 FAOXAS 屮 you dream of some epiphany 1050276528
Groupes à prendre
Nous cherchons activement des cerbères et des hybrides FAOXAS 屮 you dream of some epiphany 1639275293
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le ...
Voir le deal

ADMIN ◊ INDEPENDANT·E
Abraxas Astraea
Abraxas Astraea
ADMIN ◊ INDEPENDANT·E
Personnage
:
FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Smf0



FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Tumblr_phjgosYGs51rtu8ouo5_250


Pseudo / Pronoms : evy
Messages : 114
Âge : vingt-sept ans
Nombre de dés : un dé
Résidence : le vieux carré, berceau de la sorcellerie dans la belle nouvelle-orléans
Profession : luthier, il répare les instruments à défaut de pouvoir réparer le reste
Faceclaim : chance perdomo
Pouvoirs/capacités : sorcier au pouvoir des âmes 屮 séparation et guide des âmes, invocation, localisation & projection astrale
Crédits : littlewildling
Disponibilité RP : disponible 屮 (3/6)
Multicomptes : rhea, scylla, daesyn, raina & ciaràn
Points : 294
Joueur•se

FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Empty FAOXAS 屮 you dream of some epiphany

Jeu 29 Avr 2021 - 14:44
you dream of some epiphany

“Only 20 minutes to sleep
But you dream of some epiphany
Just one single glimpse of relief
To make some sense of what you've seen
With you, I serve
With you, I fall down, down (down)”

   

   
Le truc avec les constellations, c’est que si une étoile s’éteint, on ne peut plus vraiment appeler ça une constellation.

C’est trop délicat, trop déformé, ça n’a plus de sens. Il manque quelque chose. Alors comment ils peuvent continuer à s’appeler les Astraea quand Orpheus n’est plus là ? La question tambourine dans sa tête tout le temps que dure le trajet. Il n’a pas décroché un mot, les yeux rivés sur la route qui défilait, Faolan sur le siège passager, aussi silencieux·se que lui. Il n’a pas l’impression d’être là dans la voiture. C’est comme se regarder conduire depuis la banquette arrière, la ceinture trop serrée contre son thorax déjà comprimé par le manque. C’est Orphy qui lui a appris à conduire, avec une patience digne d’un sain. La simple pensée suffit à lui donner envie de donner un grand coup de volant et de les envoyer dans le décor mais il y a encore Cléo. Elle ne peut pas le perdre, lui aussi. C’est lui le grand frère, désormais. C’est lui le roc. Phoebus ne sait pas encore quoi faire de cette constatation, mais il sait qu’elle lui est insupportable.

Ils ont dû s’arrêter pour prendre de l’essence, pour se reposer un peu, pour manger, quand bien même tout a le goût de cendres. Si ça n’avait tenu qu’à lui, Phoebus aurait fait les trente-trois heures de trajet d’un coup, c’est Faolan qui l’a raisonné, difficilement. Il aurait juste voulu en finir, arriver là-bas, tout empaqueter, et repartir. Ou mieux, ne jamais y retourner. Il ne sait pas s’il aura la force de trier les tee-shirts, de mettre les posters dans les cartons, de ramener cette cafetière qu’ils ont cassé une fois chacun et qu’ils ont remplacée sans le dire à l’autre, avant de se rendre compte dans un éclat de rire de la supercherie. Il a peur des odeurs, surtout. Il a peur du silence, aussi. De passer la porte et de sentir son frère, de s’attendre à le voir sortir de sa chambre, les cheveux en bataille. A l’époque, l’appartement n’a jamais connu le silence, toujours des notes de guitare ou de basse, ou des éclats de voix de Fao sous la douche ou dans sa chambre, avec son casque, sans se rendre compte qu’ael chantait trop fort.

Il se sent froid, anesthésié, il ne tremble même pas quand il passe la clé dans la serrure, tourner comme un million de fois avant mais jamais avec ce détachement, ce vide à l’intérieur. Le musicien s’y est attendu, mais l’odeur le prend tout de suite au ventre – ce mélange musqué d’eau de Cologne, de poussière et de culpabilité. Instantanément, la colère vient battre à ses tempes, et il avance comme un robot jusqu’au milieu du salon, toutes directions possibles et réconfort nulle part. « I’ll do his bedroom » Voix grave, autoritaire. Il ne veut pas de Fao dans la chambre, ça ne lui appartient pas. Il l’a laissé·e venir parce que ce sont ses affaires aussi, et parce que la boucle doit être bouclée. Mais quelque chose est brisé. Phoebus lea blâme. Il lea blâme et il en crève de regret, il sait en son for intérieur que c’est injuste, que c’est pas sa faute. Mais ael leur a menti. Ael leur a caché sa véritable nature pendant des années, et encore ael est parti·e. Peut-être que si iel avait été là, iel aurait pu empêcher Phoebus de faire la plus grosse connerie de sa vie. Et c’est plus facile d’en vouloir à Fao que de regarder son reflet dans le miroir. On est pas raisonnable quand on a si mal.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Empty Re: FAOXAS 屮 you dream of some epiphany

Ven 30 Avr 2021 - 10:28
you dream of some epiphany

“If I gave all my heart 'til it tore me apart
Would you feel better?”

   

   
Deux jours. Deux jours de trajets, à avaler les kilomètres à défaut de réussir à ingurgiter autre chose. Deux jours en voiture presque sans se regarder. Deux jours de silence et pourtant même ça c’était trop fort, trop assourdissant pour Faolan tant ce silence criait, tant ce silence hurlait, tant ce silence voulait dire de choses.

Un silence tranchant, presque étrange après le fracas incessant des combats qui l’a accompagné pendant un an. Un silence inhabituel pour les deux musiciens, les deux paroliers pour qui échanger n’a jamais été un problème, avant ça.

Mais Faolan n’arrivait pas à parler, n’arrivait à dire à hautes toutes ses choses, n’arrivait pas à briser cet horrible silence qui pesait trop sur eux deux. Parfois il était entrecoupé de sanglots qu’iel tentait de retenir, que Phoebus n’entendait pas, trop plongé dans ses pensées, ou bien qu’iel faisait mine de ne pas entendre. Phoebus au regard dur, Phoebus au regard qui l’accusait de toutes les choses que Faolan se reprochait déjà.
Enfin, presque toutes les choses.


Tu sais pas exactement tout ce qu’il te reproche, enfin tu sais même pas s’il t’en veut vraiment autant que tu t’en veux à toi-même, mais il a le regard triste et dur et au point où t’en es, n’importe quel regard se ferait accusateur. T’as pas assez fait, Faolan, t’as échoué, et à cause de toi il est plus là.

Alors tu cachais tes larmes, t’essayais de pas trop renifler, de pas trop faire de bruit même si tu te doutais bien qu’il t’entendait. T’as toujours été exubérant Faolan, t’as toujours exprimer tes émotions aussi fort que tu les ressentais mais aujourd’hui ça te paraît trop, ça te paraît presque déplacé.

Deux jours, ou peut-être trois, ou peut-être un et demi, peu importait finalement. Peu importait parce que même si c’était insupportable ça l’était toujours pas autant que ce qui vous attendait à l’arrivée.

Votre appartement, celui que t’as quitté, y a l’impression que c’était une éternité. Celui que t’as quitté pour quelques jours en te promettant d’y revenir, celui que t’as quitté pour une connerie, celui que t’as quitté et où t’as jamais pu remettre les pieds depuis. Celui que tu partageais avec tes deux meilleurs amis, celui où t’as passé tant de moments avec eux, celui que tu pouvais vraiment appeler chez toi pour la première fois.

Cet endroit où t’as vu Orpheus pour la dernière fois.

Un sanglot s’échappe encore de sa gorge serrée alors qu’iel appuie son front contre la vitre comme s’iel pouvait s’y fondre. Ael regarde le paysage et se dit que peut-être ça serait mieux d’en finir, d’atterrir au fond d’un fossé, de suivre son amour dans le noir pour l’éternité. Mais y a Phoebus et il mérite pas de finir comme son frère, y a Cléophée qui a fait de son mieux pour aider et qui méritait pas de perdre son aîné non plus dans cette stupide guerre.

Vous vous rapprochez de Nashville de plus en plus et t’as l’impression que chaque kilomètre te broie un peu plus de l’intérieur.

Ça fait mal, ça fait tellement mal.

T’as tout foiré, t’as tout gâcher, Faolan, t’aurais pas dû partir, t’aurais pas dû les quitter des yeux une seule seconde. Malgré toute ta férocité au combat t’étais trop faible, t’étais trop loin d’eux, eux qui étaient à la fois trop loin et trop aux milieux de tout. T’étais trop loin de lui et maintenant il est plus là. Tu commences à te demander si c’est pas ton baiser qui est empoisonné, si c’est pas toi qui est maudit avec ton amour et ton cœur trop grand.

Nashville est là. L’appart est là.

Et t’as presque peur de passer la porte, de rentrer ici où tout te rappelle ton passé pas si lointain mais qui te donne l’impression de s’être déroulé y a une éternité. De t’approcher de là où t’as serré Orpheus contre toi avant de lui dire au revoir sans savoir que ça allait être des adieux. Tu avais aucune chance de le savoir et pourtant t’aurais aimé jamais lui dire au revoir, t’aurais aimé qu’il t’embrasse et te retienne, t’aurais aimé toi osé l’embrasser encore et peut-être que ça t’aurais donné le courage de rester. Mais vous étiez trop fatigué et toi t’avais trop peur, t’étais trop angoissé alors qu’au final t’aurais dû l’être pour autre chose. C’est bien pire que tout ce que t’aurais pu prévoir.

Jamais t’aurais pensé qu’il te serait arraché comme ça, jamais t’aurais pensé le perdre comme ça.

Faolan passe la porte d’entrée, cette porte qu’ael a tant rêvé d’atteindre ces derniers mois, cette porte qu’iel passe enfin mais avec trop de retard et trop de regrets. Beaucoup trop.

Phoebus se tends lui aussi, et quand il avance dans la pièce, Faolan peut sentir sa douleur bouillir à l’intérieur de lui tandis qu’iel, de son coté, à l’impression de se faner et de mourir en une seconde, que tous ses pétales et toutes ses couleurs se dessèchent et tombent dans la poussière, sur le sol de cet appartement qui un jour l’a rendu si heureuxe.


La voix de ton ami est froide et dure et les mots te heurtent autant que le ton, autant que s’il t’avait collé son poing dans le plexus. Pendant quelques instants de plus, les mots te manque, mais ta voix enrouée à la fois d’avoir trop pleuré et d’avoir trop retenu de larmes coasse à retardement un unique :

-Why ?

T’as peur de savoir pourquoi au fond de toi, mais tu veux pas perdre un autre de tes meilleurs amis. Pas maintenant, pas alors qu’il a besoin de pas être tout seul, un peu égoïstement parce que t’en a besoin aussi.  

Mais Fao voit bien que les fantômes de tous les souvenirs ici ont attaqué Phoebus dès qu’iels ont passé la porte d’entrée, encore plus qu’ellui sans doute. Parce qu’il a passé un an de plus ici après tout, un an coincé, un an à attendre, et si lae dragon·ne n’était pas là c’était de sa faute, et la culpabilité lui tords le cœur encore une fois.

T’aurais dû être là pour les protéger, Faolan.

Iel se répète parce qu’iel veut pas y croire.

Pas toi aussi, Phoeb’.

-Why ? He is… He was...

Il était. Il était tant de choses, il était tout ce que tu voulais, tout ce dont t’avais besoin, il était celui que t’aimais avec chaque fibre de ton être. Il était ton monde, ton univers, ta vie. Il était tout et maintenant il peut plus rien être.

He was everything to me.

-He was… my best friend, tu finis par dire avec une hésitation.

Parce que Phoebus ne sait pas ce qu’il s’est passé entre son frère et toi, parce que t’es pas sûr de ce qu’Orpheus ressentait, parce que c’est trop secret et intime et que ça le restera pour toujours maintenant.

C’est peut-être pas une si mauvaise idée que tu rentres pas dans la chambre de ton ami, finalement. T’es pas sûr de réussir à tenir sans t’effondrer. Cette chambre où tu t’es endormie la dernière fois que t’étais là, cette chambre où il t'a tenu dans ses bras. Cette chambre où t’as passé la dernière nuit ici, la dernière nuit à être heureuse, la dernière fois. Cette chambre dont tu t’es enfui en scellant ton destin, son destin, votre destin à tous les deux et à tous ceux qui le connaissaient et qui l’aimaient.

Mais c’est pas à Phoebus de t’interdire ça. C’est pas à lui de te dire que t’as pas le droit. C’est à toi d’y arriver ou pas, avec le poids de ta douleur et ses échardes qui te grignotent lentement et attendent le bon moment pour se planter plus profondément et te faire tomber par terre pour de bon.

-You can’t just forbid me to help.

To help you, t’avais envie de finir, mais t’es plus si sûr qu’il voudrait de ton aide maintenant. Parce qu’après tout…

T’as fait ce que tu pouvais pour aider, et c’était pas suffisant.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
ADMIN ◊ INDEPENDANT·E
Abraxas Astraea
Abraxas Astraea
ADMIN ◊ INDEPENDANT·E
Personnage
:
FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Smf0



FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Tumblr_phjgosYGs51rtu8ouo5_250


Pseudo / Pronoms : evy
Messages : 114
Âge : vingt-sept ans
Nombre de dés : un dé
Résidence : le vieux carré, berceau de la sorcellerie dans la belle nouvelle-orléans
Profession : luthier, il répare les instruments à défaut de pouvoir réparer le reste
Faceclaim : chance perdomo
Pouvoirs/capacités : sorcier au pouvoir des âmes 屮 séparation et guide des âmes, invocation, localisation & projection astrale
Crédits : littlewildling
Disponibilité RP : disponible 屮 (3/6)
Multicomptes : rhea, scylla, daesyn, raina & ciaràn
Points : 294
Joueur•se

FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Empty Re: FAOXAS 屮 you dream of some epiphany

Lun 17 Mai 2021 - 17:27
you dream of some epiphany

“Only 20 minutes to sleep
But you dream of some epiphany
Just one single glimpse of relief
To make some sense of what you've seen
With you, I serve
With you, I fall down, down (down)”

   

   
Il y a encore le plaid immonde qu’Orpheus l’a forcé à acheter, lors de leurs premières courses pour décorer l’appart. Ils se sont battus dix minutes au rayon textiles du supermarché avant de pouffer de rire. “Fine, put the damn thing in the cart, you better keep it in your room” Mais il a trôné sur le canapé du salon pendant toute la durée de leur cohabitation. Même Phoebus l’a mis sur ses jambes avec un sourire goguenard les froides soirées d’hiver, quand ils se pelotonnaient tous les trois pour regarder un navet ou jouer aux jeux vidéo. Aujourd’hui, Phoebus sait que malgré le plaid désormais élimé de les avoir trop réchauffés, il aura toujours froid.

Quand Fao lui demande pourquoi, il a envie de rire. Pourquoi ? Parce qu’il a perdu son sang, voilà pourquoi. Parce qu’il a vécu avec toute sa vie et qu’ils ne partageront plus jamais de chambre, de canapé ou de plaid à la con. Parce que c’est comme ça. Et cette façon insupportable de parler de lui au passé. Phoebus a envie de lea reprendre, mais les mots s’enterrent dans sa gorge. Ils n’ont plus que le passé pour parler d’Orpheus, ce n’est pas parce que ça lui est insupportable que c’en est moins vrai pour autant. “It’s not about who loved him more. It’s not a damn competition.” Il dit, dos tourné et yeux rivés sur le canapé taupe où la forme de leurs corps est toujours quasi imprimée. Il tente de se contenir, de ne pas dire quelque chose qu’il pourrait regretter, mais la hargne le prend au corps, le poison coule, un dégueulis de venin qui ne demande qu’à sortir dans le maigre espoir que ça le soulage un peu. C’est pas une putain de competition, non. Mais si c’en était une, il la gagnerait quand même.

Il doit bouger, il doit bouger avant de prendre racine et de crever dans cet appartement comme le ficus du meuble télé que personne n’a arrosé depuis des mois. Chaque pas est lourd, de plomb et de culpabilité latent. Il se penche pour ramasser une chaussette qui traîne, est déçu de voir que c’est la sienne. “It’s about me having some time alone with my brother’s memory” Il a pas voulu sonner territorial mais c’est pourtant ce qui se passe. Il sait que Fao ne pourra pas le prendre autrement, qu’il lui a répété trop de fois qu’ils étaient adelphes pour ne pas avoir l’impression de se prendre un poignard dans le dos. Il a besoin du silence, Phoebus. Il a besoin de se laisser l’opportunité de frapper dans les murs et de pleurer dans l’oreiller s’il le veut. Ils ont eu toute une vie ensemble, il n’y a rien qu’ils n’ont pas partagé. Chaque vêtement, chaque livre, chaque post-it retrouvé aura une signification pour lui. Il n’a pas la place d’accueillir son ami·e dans cet espace réduit avec tout ce qui se bouscule dans ses yeux.

Il n’a pas la place, et peut-être qu’il n’a pas envie non plus.

Il refuse toujours de lea regarder lorsqu’il déclare, d’une voix blanche. “If you can’t find it in your heart to let me have at least that, you can just fly away. That’s what you do, isn’t it?” Le vernis se craquèle sous l’acide que Phoebus verse sur leur amitié, sur le cyanure glissé dans ses mots. Il sait qu’il est en train de tout gâcher, qu’ils ne s’en remettront pas, que c’est trop con, qu’ils ont besoin l’un de l’autre et que Orpheus n’aurait jamais voulu ça. Mais il a besoin de toucher le fond, il a besoin de tout détruire pour que l’extérieur corresponde à l’intérieur. Toute excuse est bonne. La fuite. Le secret gardé. L’absence. Ça ne lui traverse même pas l’esprit que peut-être Fao pourrait le faire taire d’un coup de griffe. Peut-être que c’est ça qu’il cherche – peut-être que comme ça il rejoindra son frère.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Empty Re: FAOXAS 屮 you dream of some epiphany

Mer 14 Juil 2021 - 15:14
you dream of some epiphany

“If I gave all my heart 'til it tore me apart
Would you feel better?”

   

   
Sa voix est vide, pas plus animée finalement que le silence qui vous a accompagné pendant des heures. Pas plus animée que vos cœurs qui battent au ralenti, qui vous donne l’impression de s’être arrêté depuis que la nouvelle vous a été asséné. A lui pire qu’à toi finalement, il était là et il a rien pu faire. C’est vrai, Faolan, il l’a eu pire que toi ; pourtant t’as l’impression que ton monde entier s’est effondré, que tu pourras plus jamais être heureux·se sans Orpheus. Et tu sais que Phoeb’s ressent la même chose alors pourquoi ?

C’est pas une compétition, il dit, mais dans son ton accusateur ça sonne comme si c’en était une et qu’il était certain de l’avoir déjà gagné. Et ça te meurtri un peu plus alors que le secret de ton amour sombre un peu plus au fond de ton âme comme au fond d’un océan duquel il pourra jamais ressortir, tel un trésor rutilant qui restera abandonné là pour toujours. T’es la seule personne qui en aura connaissance. Tu peux pas lui dire, pas là, pas maintenant, alors qu’il est en deuil, qu’il est triste et en colère, tu peux pas lui sortir à la gueule que t’étais amoureuxe de son frère. Pourtant ça te bouffe, c’est au bord de tes lèvres, peut-être qu’il comprendrait enfin à quel point il te fait du mal. Ou peut-être qu’il comprend déjà et qu’il s’en fout. Peut être qu’il a envie de te faire du mal, en fait, parce qu’il sait pas à qui d’autre en faire.

Tu tressailles quand il continue, alors qu’il refuse obstinément de croiser ton regard, de se tourner vers toi. Tu sens que la colère commence à bouillir à la place de la tristesse, parce que c’est injuste qu’il te traite comme ça - c’est pas comme si c’était toi qui l’avait foutu dans le coma, non ? T’es pas cette putain de sirène, t’es pas lae fautif·ve dans l’affaire.

Tu le sais, même si la culpabilité de pas avoir pu le sauver te ronge à chaque respiration. Mais c’est avec toi-même que tu te débats. Tu déteste ce qu’il est en train de faire, alors que t’aurais juste voulu t’appuyer sur lui comme s’il était le frère qu’il vient de refuser d’être pour toi. Le rejet passe mal alors que tu serres les dents. Tu sais même pas quoi répondre à ça tellement tu te sens trahi, à la fois par lui et par toi-même.  C’était égoïste de vouloir compter sur son soutien alors qu’il est effondré lui aussi - mais tu t’attendais pas à ça. Pas à tout l’inverse.

Tu sais pas trop à quoi tu t’attendais, exactement. Peut-être à ce que vous pleuriez ensemble, à ce que vous vous effondriez ensemble, à… vous réparer ensemble. Mais au contraire on dirait qu’il veut vous détruire encore plus comme si vous l’étiez pas déjà assez.

Tu sais pas trop à quoi tu t’attendais mais certainement pas à la phrase qu’il te lance juste après.

T’es une pierre précieuse, Faolan, t’es un diamant, tes morceaux essayent de se recoller comme ils peuvent et ils tiennent à peu près bon, mais tous les rocs ont un point faible, surtout quand ils ont déjà été détruit une première fois. Et il vient de toucher en plein dans le tien avec une précision effrayante, presque sadique.

That’s what you do, isn’t it ?

Alors c’est ça ? se dit lae dragon·ne avec amertume. Alors c’est ça, en fait, tu m’en veux d’être parti ? Je m’en veux déjà assez comme ça, j’ai pas besoin que t’en rajoutes une couche alors que tu sais même pas pourquoi.

Iel accuse le coup sans broncher, de l’extérieur. Des dents serrées, peut-être, mais les larmes sont asséchées, alors qu’à l’intérieur tout s’écroule.


Tu pensais que c’était ton meilleur ami lui aussi. Tu pensais qu’il comprendrait.

-So that’s about that.

Sa voix est tremblotante et éraillée, creuse et brisée. Ça prend quelques secondes, avant qu’iel réagisse vraiment, quelques secondes pour attendre que tout s’écroule et que ce soit que les morceaux qui s’expriment. Quelques secondes avant que la tristesse se fasse ensevelir sous les décombres et que la colère prenne le dessus, se rappelant à ellui alors que toutes ses cicatrices de cette dernière année se mettent à picoter, à lui ronger la peau comme pour se rappeler à ellui. Mais si Phoebus semble ne plus être au courant, Faolan n’as pas oublié. Tout les jours à se battre, et se battre encore, tout les jours à essayer de travers les combats ou de se tuer en essayant. Tous les jours un peu plus fort mais pas assez. Pas assez. Jamais assez.

Mais il peut pas te retirer ça alors que t’y a mis toutes tes forces.

-You think I didn’t try to come back ?

Ta voix commence à se faire grondante.

-You think I didn’t want to come back !?

Tu cries presque, désespéré. Comment il peut te dire ça, comment il peut penser ça ? Est-ce qu’il t’en veut vraiment, est-ce qu’il a pété un câble à ce point ? Tu sais ce que c’est la douleur, toi aussi t’as perdu Orpheus, et toi aussi t’as perdu tes soeurs et tu t’en ai jamais vraiment remis·e. Une fois de plus où t’avais rien pu faire.

Une fois de plus où t’étais pas là.

T’es jamais là quand il faut, Esmée, c’est peut-être bien ça le problème. Tu prétends protéger les gens que t’aime mais encore une fois t’as protégé personne. Ni Summer, ni May, ni Orpheus. Peut-être que t’en a sauvé d’autres, plein d’autres, et t’es fier·e de ça quelque part mais à quoi ça sert de s'appeler Riverwood si au final c’est tes proches que t’arrives pas à sauver ?

T’es jamais là quand il faut, Faolan, et ça te fait mal. Mais tu pensais que lui, il comprendrait. C’est pas comme s’il savait pas pour le massacre de ta famille, mais peut-être qu’il a oublié, qu’il fait exprès d’oublier.

T’es jamais là quand il le faut et peut-être que t’as plus ta place ici, non plus. Que t’as jamais eu ta place dans ses bras, dans sa chambre où t’auras passé tout le reste de tes nuits si seulement t’étais resté, si seulement t’étais revenu à temps.

Mais tu reviens jamais à temps.

Pendant un instant tu te demandes si la note que t’as laissé à Orpheus est encore sur son bureau. Cette note où t’as inscrit une promesse que tu as pas pu tenir. T’es revenu, oui. Mais pas assez tôt. Et maintenant, c'est trop tard - c'est foutu pour tout le monde.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
ADMIN ◊ INDEPENDANT·E
Abraxas Astraea
Abraxas Astraea
ADMIN ◊ INDEPENDANT·E
Personnage
:
FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Smf0



FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Tumblr_phjgosYGs51rtu8ouo5_250


Pseudo / Pronoms : evy
Messages : 114
Âge : vingt-sept ans
Nombre de dés : un dé
Résidence : le vieux carré, berceau de la sorcellerie dans la belle nouvelle-orléans
Profession : luthier, il répare les instruments à défaut de pouvoir réparer le reste
Faceclaim : chance perdomo
Pouvoirs/capacités : sorcier au pouvoir des âmes 屮 séparation et guide des âmes, invocation, localisation & projection astrale
Crédits : littlewildling
Disponibilité RP : disponible 屮 (3/6)
Multicomptes : rhea, scylla, daesyn, raina & ciaràn
Points : 294
Joueur•se

FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Empty Re: FAOXAS 屮 you dream of some epiphany

Mer 8 Sep 2021 - 19:02
you dream of some epiphany

“Only 20 minutes to sleep
But you dream of some epiphany
Just one single glimpse of relief
To make some sense of what you've seen
With you, I serve
With you, I fall down, down (down)”

   

   
Quelque part, il attend que ça pète.

Phoebus en a marre du silence. Il se voit encore, Orpheus dans les bras sur le côté de cette route nationale, sang sur l’asphalte et aucune bande son. Imperméable à ses propres cris de panique et sa peur et ses pleurs. Il veut que ça crie, il en a marre que ça chiale, parce que pleurer n’a jamais réparé personne et ça n’a jamais servi à rien. Impossible de justifier ou d’expliquer pourquoi ça l’agace autant, de voir san ami·e tressaillir, retenir le torrent. Allez viens te battre, ça nous fera du bien à tous les deux. Ou alors ça nous couchera pour de bon mais dans les deux cas quelque chose se passera. Tout plutôt que ce silence éternel. Ael semble l’avoir compris, aussi. Ouais, c’est à propos de ça. A propos de ça et tout le reste, n’importe quoi pourvu que ça explose et que ça donne une excuse pour se cracher à la gueule. Parce que ça bouillonne depuis une éternité maintenant, ou ce qui semble être une éternité. Quelque part c’est de l’égo, parce que Phoebus aurait voulu être dans la confidence. Il aurait voulu être le genre d’amis à qui on partage ce genre de secrets. Parce que sans nul doute, si on lui avait dit, il aurait trouvé ça méga cool. Maintenant il y a de la haine, du dégoût. De la colère aussi, face au comportement que Flora adopte depuis qu’elle sait, comme une mouche attirée par du miel. Mais il peut pas se défouler sur elle. On crie pas sur les filles et on tape encore moins dessus. Alors que les traîtres, avec ou sans procès, on peut.

Phoebus hausse les épaules devant les questions de san ami·e qui s’égare dangereusement dans les limbes de l’ancienne amitié au fur et à mesure que les cris résonnent sur les murs et dans ses côtes. Bien sûr qu’elle a essayé, Esmée. Bien sûr qu’elle a voulu revenir. Mais contrairement à ce qu’on peut croire, c’est pas toujours l’intention qui compte. “Does it matter what you wanted? Endgame’s the same” il retorque avec un calme perturbant. En quelques enjambées, il a rejoint la cuisine, fatigue de fixer le canapé et tous les grains de poussière qui sont habités d’eux et de leurs souvenirs. Il y avait rien dans le frigo quand ils sont partis et y’a toujours rien aujourd’hui, mais y’a une bouteille d’eau à moitié bue alors il la claque sur le comptoir et sort un verre du placard. “Do you think I want to be here with you sorting through my comatose brother’s stuff? No, I don’t. But here we are.” Le verre tremble quand il l’empoigne, il remarque, avant de se dire que c’est peut-être sa main. Quand il verse l’eau il en fout la moitié à côté. “Do you think I wanted my friend to lie to me about who and what they really were for years? Still no. But here we are.” La voix se brise en même temps que le verre, qui se répand en constellations sur le carrelage blanc de la cuisine. Les yeux se brouillent en même temps que leur amitié.

Quand l’eau brûlante se déverse sur ses joues et qu’il y voit enfin clair, il braque ses prunelles fiévreuses et humides sur le visage blanc de Faolan. “So forgive me, friend” il retorque, narquois et mauvais, accentuant le dernier mot pour blesser “for dealing with all this shit in my own fucking way” J’ai le droit non ? J’ai le droit d’être con ? J’ai le coin d’être con et impuissant face à tout ça, c’est peut-être les deux seuls trucs qu’on a encore en commun.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
avatar
Invité
Invité
Personnage
Joueur•se

FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Empty Re: FAOXAS 屮 you dream of some epiphany

Jeu 2 Déc 2021 - 19:26
you dream of some epiphany

“If I gave all my heart 'til it tore me apart
Would you feel better?”

   

   
Il assène ses mots comme on assène des coups et tu sers les dents, Faolan, t'encaisse comme t’as déjà tant encaissé pendant cette dernière année, t’as encore des cicatrices qui le prouvent. Ces blessures là elles en ouvriront pas sur ta peau, seulement sur ton cœur déjà à vif, mais c’est pas pour ça qu’elles font moins mal. Au contraire, c’est encore pire, et d’autant plus que ça vient pas d’un anonyme allié de Dark Dragon - non, ça vient de ton ami. Celui que tu considérais presque comme un frère, celui avec qui tu pensais pouvoir partager ta peine.

Sauf qu’au lieu de pleurer ensemble, vous êtes l’un en face de l’autre et y a des étincelles entre vous. Parce que t’encaisses bien, Fao, mais c’est pas pour ça que l’injustice t’énerves pas et tu pensais que ça révulsait Phoebus aussi - ça a toujours été ce qui vous liait, vos poings contre ceux des autres, vos cris contre ça dans les chansons que vous écriviez ensemble. Mais tous vos mots, tous vos griffonnages ont été recouverts par des tâches de sang maintenant. Celui d’Orpheus, celui de tous les innocents qui sont morts, celui qui coule silencieusement entre vous deux des plaies que vos phrases tracent. Elles sont trop puissantes, tu le sais, elles remplacent toutes celles qui ont précédé et elles font bien trop de dégâts pour être atténuées après. Atténuées par quoi, de toute façon ? Des souvenirs encore douloureux parce qu’il y a encore l’ombre d’Orpheus ? C’est encore pire, en fait, ça fait que rajouter du sel sur leurs blessures.

Et puis, c’est Phoebus qui a franchi le point de non-retour, après tout. C’est lui qui a décidé que ça valait pas le coup, qu’il préférait tout foutre en l’air entre vous deux. Qu’il allait te foutre sur le dos toutes les fautes que tu te reproches déjà quelque part et c’est ça qui blesse le plus ; c’est que t’as même pas eu besoin de lui dire toute ta culpabilité qu’il appuie dessus pour te blesser. Et t’es pas du genre à te laisser faire sans réagir, tu l’as jamais été. Il le sait bien. Pourtant t’essayes de te retenir, de te raccrocher à votre amitié qui est déjà en train de partir en lambeaux. C’est pas ce qu’Orpheus aurait voulu, tu le sais. Mais t’as jamais été ce que les autres auraient voulu. Et si ça te crève le cœur de le décevoir, au moins il est plus là pour le voir.

Tu t’es retenu, mais tes barrières pètent en même temps que le verre dans la main de Phoebus. Et ses derniers mots, ce friend jeté dans ta gueule comme une insulte, c’est la dernière chose qu’il fallait à ta colère pour se réveiller.

-You mean the way a fuckin’ asshole would ?

Ton accent est ressorti de plus belle alors que tu l’insultes, mais y a que son ton méprisant et accusateur qui résonne dans ta tête, ça brûle autant que les larmes qui te sont montées aux yeux mais que tu ravales avec fureur.

-Don’t say that I want to snort into your brother’s stuff like I’m some stranger. I’m… was his closest friend, hoping I could grieve the same as you. And I never lied to you about who I am. I was hiding it because I wasn’t the only one at risk and my sisters were fucking killed because of it.  

Il a l’air de pas se souvenir de ça, ou peut-être qu’il fait exprès d’oublier. Que tu sais ce que c’est, que tu partageais la même douleur que lui. De perdre ton sang, de te retrouver seul. Qu’est-ce qu’il aurait fait, lui, à ta place ? Est-ce qu’il aurait foutu tout ses amis surnaturelles, d’autres familles dont celle de sa meilleure amie, dans la merde en allant gueuler sa nature sur place publique ? Parce que te révéler toi, c’était presque comme révéler Artemis aussi, Orpheus avait su en même temps. Si ça avait tenu qu’à toi, t’aurais tout balancé comme tu l’avais fait à son frère. Mais vous étiez pas aussi proche, vous avez jamais été aussi proche - avec la conversation actuelle, on peut tristement comprendre pourquoi. Et surtout, ça n’ira pas en s’arrangeant.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
ADMIN ◊ INDEPENDANT·E
Abraxas Astraea
Abraxas Astraea
ADMIN ◊ INDEPENDANT·E
Personnage
:
FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Smf0



FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Tumblr_phjgosYGs51rtu8ouo5_250


Pseudo / Pronoms : evy
Messages : 114
Âge : vingt-sept ans
Nombre de dés : un dé
Résidence : le vieux carré, berceau de la sorcellerie dans la belle nouvelle-orléans
Profession : luthier, il répare les instruments à défaut de pouvoir réparer le reste
Faceclaim : chance perdomo
Pouvoirs/capacités : sorcier au pouvoir des âmes 屮 séparation et guide des âmes, invocation, localisation & projection astrale
Crédits : littlewildling
Disponibilité RP : disponible 屮 (3/6)
Multicomptes : rhea, scylla, daesyn, raina & ciaràn
Points : 294
Joueur•se

FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Empty Re: FAOXAS 屮 you dream of some epiphany

Mer 2 Fév 2022 - 16:07
you dream of some epiphany

“Only 20 minutes to sleep
But you dream of some epiphany
Just one single glimpse of relief
To make some sense of what you've seen
With you, I serve
With you, I fall down, down (down)”

   

   
Maintenant que le barrage a cédé, il a vraiment envie de chialer pour de bon. C’est là qu’il pourrait s’effondrer, se foutre par terre avec les bouts de verre et pas se relever avant d’avoir asséché jusqu’à ses veines, dans le grand désert qui lui sert de corps, mais il a trop la haine. “I can’t do this” Il murmure cette fois, parce que sa voix est étranglée, que y’a du béton dans sa gorge avec tout ce qu’il se laisse pas pleurer. T’as perdu tes sœurs Fao, tu devrais comprendre. Tu devrais savoir que le deuil c’est pas quelque chose que tu peux faire à plusieurs, c’est trop intime, y’a pas de place pour deux, on s’en sortira pas sans heurt. Qu’on le veuille ou non, il y a une hiérarchie dans la douleur, c’est peut-être pas ça qu’on veut entendre mais c’est ce qui se passe quand on perd quelqu’un. Si Phoebus n’a pas la place d'avoir mal tout seul au moment où ça compte le plus, il la prendra quel qu’en soit le coût. Ce serait beau, de faire les cartons ensemble, de plier les vêtements dans un silence d’église, de se passer les bras autour des épaules et de ne plus avoir peur. Ils auraient pu être grands, ils auraient pu rire à en avoir mal au ventre aussi en retombant sur des photos ou sur les trucs chelous entassés depuis des années. Ce serait une belle scène, et ça se serait sûrement passé si Orpheus avait eu une vie à partager avec eux, s’il était mort dans son lit à cent ans sans le moindre regret. Mais il a été fauché, arraché. Il a même pas vingt-cinq ans, et Phoebus en a à peine vingt. Une telle grâce est au-dessus des forces même du plus fort des achéens. “If you want it so badly, you’re fucking welcome to do it on your own. I asked for this one fucking thing, and you can’t let me have it. So, fuck you.” L’humain essuie brutalement le chagrin de ses joues, sans prendre la peine d’éviter de marcher sur les bouts de verre qui craquent sous ses semelles. Il regrettera longtemps de ne pas être resté avec Esmée, mais pas autant qu’il regrettera d’être parti ce jour-là avec son frère. “I’m taking the car. You can fly home or wherever the fuck you want. I don’t fucking care.” La vulgarité lui évite trop de vulnérabilité. De toute façon c’est sa caisse, maintenant. La caisse qu’Orpheus lui a laissée et qu’il ne mérite pas. Il sait pas trop s’il va survivre au trajet retour, lorsqu’il passera sur la nationale près de San Francisco, mais il sait que ça, personne ne pourra lui disputer. Il essaie de se persuader qu’il a pas besoin de tout ce qu’il laisse dans cet appart, que de toute façon ce qui compte c’est l’enfance qu’ils ont vécue, c’est les spectacles, les emballages de malabars, les plaids moches, les kinder country, les étoiles.  Quand la porte claque derrière lui et sur eux, le bris de deux cœurs lui parvient aux oreilles, étouffé, comme à travers un voile.  

Tu me pardonneras peut-être mais moi je me pardonnerai pas.
   

   
CODAGE PAR AMATIS
   
Contenu sponsorisé
Personnage
Joueur•se

FAOXAS 屮 you dream of some epiphany Empty Re: FAOXAS 屮 you dream of some epiphany

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum