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Sam 15 Mai 2021 - 12:54

Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil
Odalie & Tristan

« Sous mes pieds, sur ma tête et partout, le silence, le silence qui fait qu'on voudrait se sauver, le silence éternel de la montagne immense, car l'air est immobile et tout semble rêver. »
Le crâne de Tristan est un désastre, il ressemble à une vieille maison abandonnée, remplie de courants d'air et de toiles d'araignée. Il y traîne des lambeaux de pensées éparses, des filaments de tristesse, quelques ricanements poussiéreux. Dans ses couloirs glauques, les souvenirs amers s'entassent, dissimulés par de longs draps blancs. Et les spectres de ses regrets gémissent doucement, affublés des lourdes chaînes du déni, condamnés à rester invisibles aux vivants. Il y a ces phases où Tristan les écoute des jours durant, vautré dans la culpabilité et le désespoir. Enfermé dans sa chambre, les rideaux tirés, dans le noir absolu, il fixe le plafond, le regard vide, défoncé jusqu'à l'os. Les artistes maudits se gavent de malheurs pour mieux vomir des œuvres d'art, dans le strass et les paillettes.

Debout, quelques pas comateux l'emmènent hors de sa chambre. Seul un peignoir recouvre la nudité du dandy qui traverse le refuge d'un air accablé, un livre épais comme un dictionnaire entre les mains. Il a travaillé longuement sur cette thèse de doctorat qui l'amène à cumuler les nuits blanches, concentré à l'extrême. La populace ne peut pas comprendre. Tristan ignore pourquoi il s'acharne à éclairer leurs esprits en lisant à ses camarades quelques extraits de ses travaux. Les étudiants ont la vie dure, le travail intellectuel est épuisant. Au bout d'un certain temps, les phrases des livres s'en détachent, se décomposent et c'est une sarabande de lettres qui danse devant ses yeux, sans que Tristan ne soit plus capable d'en assimiler le sens. Inutile de poser son front contre le bouquin et de dormir dessus, en espérant que la théorie pénètre son esprit durant son sommeil.J'ai déjà essayé, ça ne fonctionne pas.

Il est tard dans l'après-midi, lorsque le jeune homme aux boucles brunes se rapproche du lac. Dans un bruissement d’étoffe, il laisse choir le peignoir qui le recouvre, offrant ainsi la vision de son corps complètement nu aux regards des pélicans. Les traces de ses pas sont encore visibles dans la terre humide, jusqu'au rivage où il a abandonné ses chaussures. Nul être humain sur ce coté sauvage du lac, seuls des oiseaux et quelques crabes qui courent de travers, le long de la berge. Tristan inspire profondément l'air du large. Son regard se promène un moment sur la surface des eaux, qui renvoie la couleur grise des nuages couvrant le ciel jusqu'à l'horizon. Le lac est si immense qu'il ressemble à une mer intérieure. Mer, ma mère. Des vagues paisibles roulent sur les galets. Tout est calme et serein, comme si le lac était satisfait de l’accueillir en son sein, comme s'il l'attendait, avec amour et bienveillance. Contre le torse de Tristan, repose le contenant d'eau de mer, somptueux pendentif en forme de coquillage. Ces eaux sont salées, elles aussi. Comme les larmes qui coulent contre ses joues. Si je pouvais, je me noierais dedans. Un pas puis l'autre, ses jambes s'immergent. Une après l'autre, les écailles apparaissent. Et dans un mouvement souple, le triton plonge en avant, disparaissant dans la grisaille des eaux troubles. La nageoire caudale apparaît fugacement, dans une gerbe de gouttes d'eau bruyantes, avant de propulser la créature aquatique vers les sombres profondeurs.

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Mar 25 Mai 2021 - 19:28
Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil.
Odalie x Tristan

L’horizon n’était plus qu’un lointain souvenir, et la brune sirène le laissait sans la moindre once de vergogne à ces crétins de la surface. Ces inconscients, ces anonymes, plus préoccupés pour l’instant à coloniser les étoiles sans connaître la moitié des mers. Bien plus prompts à joncher le plancher marin de leurs déchets et de leurs cadavres. Quelle bande d’ordures.
Odalie jouait avec les vagues. Elle n’avait pas beaucoup plongé depuis son accident, en février, et une profonde délectation apaisait son âme en morceaux lorsqu’elle retrouva ses écailles dans la crique grise de Pontchartrain. La lumière mouvante de la houle l’éclairait doucement, tendrement, comme une enfant désemparée ramenée au giron de sa mer. Les écailles émeraude remontaient jusqu’à sa poitrine, miroitantes comme un millier d’aubes.
Elle était sirène et le monde lui ouvrait ses bras chaque instant.
Certaines de ses sœurs, congénères, ceux qui comme elle hantaient les eaux de leurs regards et leurs chants flous, regrettaient le temps de leurs ailes, regrettaient le temps du partage des cieux avec les écailleux. Pas elle. Pas Odalie. Pour la brune, la mer suffisait, l’eau était un cadeau immense dont le simple contact grisait chacun des pores de sa peau. Elle aimait sentir le courant, les eaux froides et tièdes la toucher, elle aimait avancer vivement, plonger en piqué, tourbillonner dans l’océan comme si le reste n’existait pas.

De fait, ce soir-là, elle aurait voulu que le monde n’existe pas. Comme des bulles dans du champagne, les questions revenaient rider la surface lisse de ses pensées. Elle pensait à Rhysand, elle pensait à Alix, à ces hommes surgis dans sa vie sans qu’elle sache comment les aimer. Elle pensait tellement à ces deux-là, à la place qu’elle voulait pour eux, qu’elle avait quitté le travail plus tôt, juste pour nager encore un peu, voir les rayons de soleil d’or nimber la crique de leurs couleurs. Nager pour se vider la tête, nager pour se vider le cœur, nager pour pouvoir dégourdir les muscles noueux de son être. Nager, nager, tourbillonner, nager pour pouvoir se noyer sans jamais cesser d’inspirer.
Elle flottait doucement, sur le dos, regardant comme hypnotisée toutes les couleurs à la surface. Le soleil qui se tarissait, la morne grisaille de la ville qui remplissait même son esprit d’une morosité entêtante. Battant doucement des nageoires pour se maintenir dans le courant, les mains entourées de poissons trop intrigués pour la laisser, elle dérivait dans le bruit blanc des fonds du lac qui la berçaient.
Dans le champ de son regard vide entra une ombre passagère.
Pas un poisson, pas un dauphin, pas un bateau à la cale sombre, non. Une forme humaine, une forme sirène, une forme qui venait de plus loin. Sans y réfléchir, elle se retourna et la prit en chasse, se faisant marine poursuiveuse de son compagnon anonyme. Comme un chiot croisant un de ses pairs, elle prit sa suite pour le connaître, simplement jouer avec lui, elle aurait pu être une enfant encore qu’elle n’aurait pas fait autrement.
En quelques ondulations brèves, la brune était à son niveau, entrait dans son champ de vision, oubliait d’être préoccupée par les pensées l’aiguillonnant. Elle oubliait d’être Odalie, l’incomparable, la séductrice, elle oubliait d’être une jeune femme pour n’être que la mer encore, qu’une sirène portée par les eaux comme un bienveillant bain trop tiède.
A l’instant où elle le rejoint, elle était l’esprit océan, elle était maelström vibrant, elle était le lac en entier venu hanter les sombres lames des cheveux de jais du triton.
Odalie était comme le chant que la mer voulait proférer.

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Sam 5 Juin 2021 - 15:45

Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil
Odalie & Tristan

« Sous mes pieds, sur ma tête et partout, le silence, le silence qui fait qu'on voudrait se sauver, le silence éternel de la montagne immense, car l'air est immobile et tout semble rêver. »
Dans ces eaux saumâtres, la faune est abondante et de multiples espèces de créatures aquatiques apparaissent, dans la clarté diffuse. Un banc d'une centaine de poissons-lune, aux écailles argentées, passe devant lui comme une nuée frétillante et Tristan les suit un moment, le regard distrait. Sous l'eau, le monde extérieur n'existe plus. Les sons lui parviennent différemment, plus éthérés et mélodieux qu'ils ne le sont à la surface. Les caresses de l'eau contre sa peau satinée apaisent son chagrin et l'enveloppent d'une douceur réconfortante. Le lac ne le juge pas. Tristan peut laisser ses émotion le traverser sans crainte. Ici, il est seul, aucun humain ne s'aventure dans les parages et il ne craint pas d'être aperçu. Les rayons du soleil traversent la surface des eaux et font briller ses écailles dans des nuances de vert et de bleu tandis que ses longues nageoires vaporeuses le suivent, comme une traîne soyeuse. Les eaux du lac sont différentes de celles de la mer méditerranée qui l''ont vu naître mais leur tiédeur est agréable et il s'avance de plus en plus loin, vers le centre du lac et sa douce quiétude.

Les longs cheveux sombres du triton dansent autour de son visage quand soudain, une silhouette apparaît dans sa vision périphérique. C'est la forme d'une congénère qu'il reconnaît aussitôt, elle nage dans son sillage avec l'attitude joueuse et insouciante d'un alevin et Tristan recule avec surprise, dans un frémissement de nageoires. Il est incapable de masquer l'inquiétude qui s’inscrit fugacement dans ses grands yeux sombres avant qu'il ne roule sur lui-même, en une gracieuse pirouette. Tristan hésite à fuir mais la curiosité est la plus forte et il se laisse glisser sur les courants marins, tournant autour de la sirène pour l'inspecter furtivement. Bon nombre de mauvaises expériences lui ont appris à ne pas faire confiance à son prochain et à rester constamment sur le qui vive. Se croyant seul dans les eaux de ce lac, cette présence l'a troublé et c'est avec prudence qu'il dévisage l'intruse, l'analysant sous tous ses contours tandis qu'il l'esquive, passant au-dessous d'elle pour l'observer d'en bas. Tourbillonnement d'eaux grises, chargées de sable. Le triton disparaît soudain dans les profondeurs plus sombres, se dissimulant dans les eaux troubles pendant quelques instants.

Il pourrait se réfugier dans les hautes herbes qui tapissent le fond du lac pour mieux disparaître et retrouver sa solitude. Au dessus de lui, le soleil éclaire la silhouette de la créature qui flotte en apesanteur, comme une présence tentatrice.  L'envie de jouer s'oppose à sa méfiance dans un combat silencieux. Tristan n'hésite pas longtemps. Une lueur taquine s'allume dans son regard tandis qu'il s'étend, revenant vers elle dans un bruissement aquatique pour frôler la nageoire de l'inconnue. Touché ! Attrape moi, si tu peux ! Farouche, il recule immédiatement, s'éloignant de quelques mètres avant de jeter un regard par dessus son épaule. Cédera-t-elle à cette invitation ?

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Mar 8 Juin 2021 - 14:58
Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil.
Odalie x Tristan

La solitude était compagne pour Odalie dans les brunes eaux ; souvent, lorsqu’elle pouvait glisser dans le tendre sein de la mer, la sirène était seule, solide, glissant parmi les mobiles ombres. Mais pas cette fois-là, pas ce soir. En cette demi-nuitée absurde, Odalie n’était pas toute seule, un congénère l’accompagnait, qui nageait aussi follement qu’elle. Alors qu’elle voulut le frôler, le brun eut un instinct de recul.
Regards sombres qui se croisèrent. Il avait peur, peur d’elle, peur qu’elle soit autre, peur qu’elle soit là pour nuire à quoi que ce fut. Elle aurait pu craindre, elle aussi. Sur terre, elle aurait tenté de charmer, sans doute, elle aurait été sur ses gardes, son apparence comme protection, un bouclier tendu aux foules. Pas ici. Sous l’eau, pas de foule, simplement la houle, douce et moribonde, la houle qui les berçait, les prenant pour ce qu’ils étaient : deux simples enfants de la mer. De ceux que les vagues ont léchés, que l’écume a coiffés de vent, de ceux qui savent la liberté des courants frais sur leurs visages.
Les yeux plongés dans ceux de l’autre, Odalie aurait pu répondre, ouvrir la bouche, lui sourire, lui faire des avances. Elle n’en fit rien. Elle n’en avait même pas envie. Elle le laissa seulement tournoyer autour d’elle lentement, un ballet doucereux où la sirène restait immobile entourée par les flots mouvants d’un autre dont elle ne savait rien.
Il finit par s’écarter d’elle, rejoignant le fond du lac gris, du sable soulevé dans les eaux comme un million d’étoiles filantes. La brune eut un sourire pour elle. Non, qui avait besoin du ciel, de récupérer ses fines ailes, quand des comètes scintillantes se trouvaient au-dessous des mers ?
L’instant passé, elle songea continuer sa route, se laisser à nouveau dériver pour abstraire ses pensées muettes. Et puis l’eau se mut autour d’elle.
L’étranger était de retour ; elle sourit sans arrière-pensée. D’un effleurement des nageoires, il vient toucher les vertes écailles qui ornaient le corps d’Odalie. A peine un frémissant contact, un jeu, l’air de dire qu’elle était désormais le chat et qu’elle devrait le rattraper. L’autre était déjà loin, quelques mètres sablonneux d’elle.
Jouons.

Elle creva le nuage de brumes pour arriver à son niveau. Quelques battements de nageoires seulement, quelques ondulations sublimes, et elle était tout près de lui. Elle se positionna sous lui, dans un doux glissement moiré, sans le toucher un seul instant, gardant savamment une distance dans le dos du triton trop sombre qui dévisageait la surface.
Une fois rendue à ses épaules, elle y plaça doucement les mains et culbuta verticalement, dans un étrange mouvement qui poussait l’autre vers le fond. Elle était passée au-dessus, ravie d’avoir un compagnon, elle l’avait poussé vers le sable tandis qu’elle-même ne bougeait pas. Attrapé !
Ainsi positionnée la brune voyait son visage à l’envers, rendu là-bas en dessous d’elle. Les yeux songeurs qui la fixaient, lueur d’amusement voilée, la peau rendue brillante par l’eau, par le contact avec la mer, et elle lui sourit simplement.
Avant de reprendre sa course, filant plus rapidement encore vers le centre du lac vaseux, voir s’il osait la rattraper.

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Sam 2 Oct 2021 - 20:08

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Odalie & Tristan

« Sous mes pieds, sur ma tête et partout, le silence, le silence qui fait qu'on voudrait se sauver, le silence éternel de la montagne immense, car l'air est immobile et tout semble rêver. »
Il ne la voit plus. Cette sirène inconnue, cette créature qui hantait comme lui les eaux vertes du lac. Où peut-elle être ? Les yeux en amande du triton luisent d'un éclat surnaturel sous la surface, tandis qu'il cherche attentivement la silhouette de sa congénère, mais il ne distingue qu'un vieux poisson chat nageant paresseusement au dessus de lui. Est-ce la déception qui le pique ? Ses épaules s’affaissent légèrement. Soumis à l'incertitude, le triton ne sait exactement ce qu'il souhaite. Il se sait d'humeur très ombrageuse, comme souvent quand ses tortures intérieures se déchaînent. Dans ces circonstances, l'artiste se pense misanthrope, incapable de supporter la compagnie d'autres êtres vivants. Le lac lui semblait l'endroit idéal pour noyer ses démons et, pour cette tâche, il n'a guère besoin de témoin. N'est-il pas mieux seul ? Si, sûrement. Seul et abandonné de tous, telle est sa destinée d'artiste maudit, sans même une muse pour adoucir sa si triste solitude. Les pensées dramatiques encombrent tant son esprit que Tristan ne prend pas garde à l'ombre qui vient le surprendre.

Le cri silencieux qui lui échappe dégage des milliers de bulles d'air qui remontent dans un fourmillement vers la surface. Et dans cette envolée chatoyante, c'est le visage souriant de l'inconnue qui lui apparaît, rompant aussitôt cette affreuse solitude dans laquelle il croyait se complaire. Quand il lui répond dans un éclat de rire ravi, ses crocs acérés de créature marine sont visible entre ses lèvres. Au yeux des humains, il apparaîtrait monstrueux, mais ici, dans l'intimité de ce lac où personne d'autre ne les voit, ils ne sont que deux enfants des eaux qui partagent une insouciance trop rare. Quand il la prend en chasse, nageant à sa suite à la force vigoureuse de ses nageoires, le triton ne prend pas le temps d'hésiter. Leurs mouvements sont naturels, rapides et fluides, au sein de cet élément auquel ils appartiennent. Bien vite, ils se retrouvent au centre du lac où les eaux sont les plus profondes et où ont sombré tant de secrets oubliés.

Tristan aimerait laisser couler son amertume, se défaire des lourdes chaînes qui écrasent son cœur. S'il pouvait se délester de tous ses douloureux souvenirs, il les laisserait couler tout au fond du lac, là où personne ne pourra jamais les retrouver, pas même lui. Une à une, ces enclumes plongeraient dans les abysses et il les regarderait disparaître avec des yeux indifférents. Que resterait-il de lui, alors ? Ne serait-il pas vide, sans la présence de ses souvenirs ? Saurait-il encore qui il est ? Peut-être ne pourrait-il pas faire autrement que de retourner les voir, parfois, tout au fond du lac, pour se rappeler ce que ça fait, de ressentir des émotions. Mais en attendant, il serait léger, si léger...

Je laisse couler mon nom de famille déchu. Je laisse tomber le fantôme de mon père, les larmes de ma mère. Je laisse sombrer mon cœur brisé, mes rêves bafoués, ces cicatrices sur mon corps et mon âme. Il n'y aura que toi, jeune inconnue, qui en sera témoin.

Témoin du sursaut d'un triton, débarrassé de ses poids, un sourire sous-marin accroché aux lèvres. Il tourbillonne autour d'elle, frôle sa peau diaphane de ses mains palmées, tire doucement une de ses nageoires et esquive dans une pirouette aquatique.

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Sam 23 Oct 2021 - 11:32
Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil.
Odalie x Tristan

Il n’y avait rien dans le délice d’une réalité sublunaire que le miroitement des eaux, et les ons comme des envolées qui venaient chavirer leurs corps. Lascive parmi les vaguelettes, Odalie ne nourrissait guère les peurs qui l’animaient jadis. Il n’y avait rien dans son esprit, que ce jeu, cet instant de grâce où n’existaient que l’algue brune et les reflets de leurs écailles.

Ils étaient deux enfants indociles. Sirène et triton. Triton et sirène. Arpentant les eaux tièdes et blondes jusqu’à ce que la lumière se fasse. Oublié, Rhysand et sa voix-grondement de tonnerre. Oublié, Alix et ses attentes insurmontables qui la laissaient cœur en lambeaux à dissimuler ses blessures. Oubliées, les douleurs du corps, ses côtes fêlées, son poignet maladroit. Oublié, le jeune homme sourd dans la boutique qui réparait son violoncelle. Oublié la rage du dehors, oublié le trouble du dedans. Oublié, oublié, oublié. Elle y penserait une autre fois.

La sirène voltait, virevoltait, se laissait effleurer doucement, se laissait lentement enivrer dans le scintillement provisoire de leurs regards qui s’emmêlaient. Ce n’était qu’un instant parmi d’autres, parmi une collection d’instants qui rouleraient comme perles de verre dans la mémoire de la sirène.

Odalie nagea, orpheline, prisonnière d’un moment exquis où personne ne la regardait ; ou du moins pas comme d’habitude. Elle était si habituée à être jaugée, déshabillée, les regardes des hommes sur ses hanches, que là dans sa pure nudité soudainement tout prenait sens.

Elle était une fille de la mer et sans fin elle y retournait.

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