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Dim 30 Mai 2021 - 14:42
Where the wolves and the soulless will rise.
Althéa x Cassandre

Novembre 2013

« Maman, j’ai peur. »
« Tout va bien, mon cœur. Tout va bien. »
Bien sûr que non, tout ne va pas bien. Althéa serre la tête d'Orion contre son buste, les doigts noués dans ses cheveux.
Elle ne sait pas ce qu'ils comprennent, de tout ce qui se trame dehors. Sans doute beaucoup plus qu'elle ne croit. Sans doute beaucoup trop pour qu'elle même ait la force de les rassurer. Dehors, la guerre. Dehors, leur grand mère. Celle qui leur a changé les couches, celle qui les a surement choisis pour être héritiers des Nightshade malgré sa froideur trop farouche. Dehors leur père, leur tante, dehors le monde qui se délite derrière les grondements des flammes. Hades et Athena se battent, au cœur du monde, au cœur des flammes, au cœur de tout ce qui arrive, et elle reste là impuissante, avec quatre enfants sur les bras.
« Maman ? »
« Oui, mon trésor ? »
« Il est où Papa ? »
C'est Helios qui lui demande, elle a pas de réponse à donner. Papa est dehors. Papa se bat. Papa et moi, on a décidé qu'il faut qu'on parte de la maison, qu'on affronte le chaos des rues. Sinon Sapphire reviendra, son ardeur changée en fureur et son amertume en colère. Sinon Sapphire saura où les trouver, si elle les trouve elle prendra Feyre et la fera à son image. Une dragonne puissante et trop fière pour reconnaître son propre sang. Alors il faut qu'ils partent. Hades a donné une adresse, un point de transit inconnu où se cachent d'autres gens comme eux, des familles brisées par une guerre qui dure depuis bien trop longtemps.
Althéa a rempli leurs sacs. Les vêtements, les jouets, les doudous. Elle sait qu'ils sont trop grands pour ça, mais ça lui occupait les mains, ça lui donnait ce sentiment d'un peu pouvoir les retenir. Tout ce qu'il reste de leur vie, un petit bout d'identité pour que ses enfants s'y raccrochent. Alors qu'il n'y a plus rien d'eux. Plus rien qu'une famille brisée pour laquelle elle frémit encore.
« Il faut qu’on y aille, les enfants. »
Elle les regarde, tous les quatre.
Feyre a eu une poussée de croissance, elle fait presque la taille d'Helios. Orion, timide, se détache d'elle, comme s'il comprenait trop bien que le monde autour d'eux s'écroule. Et Adriel, assis sur son sac, avec cette douce fierté indigne des enfants qui ne veulent pas grandir. Les lunettes devant ses yeux sombres, les mains serrées sur son t-shirt dont elle devine qu'il préfèrerait câliner sa mère ou son frère. Ses enfants. Ses quatre saisons, quatre éléments. Les quatre piliers de sa vie. Ceux pour qui elle a tout donné au risque de tout perdre encore. Ses enfants. Un instant elle se sent figée par la responsabilité qui croit doucement dans son ventre. Elle est leur mère. Elle seule, personne d'autre. En elle ils placeront leur confiance, dussé-t-elle la trahir vingt fois. Cette révélation est son frein, son moteur et son sacerdoce. Pour eux elle saura être forte, faire ce que leur père a dit. Pour eux elle devra être forte. Pour eux elle est, elle sera forte.
« On y va, mes amours. »

Rien n'aurait pu la préparer.
Althéa dévisage la ville et semble n'en rien reconnaître. Rien ne reste de Seattle que le nom, quelques bâtiments qui demeurent plus identifiables. Le ciel est gris comme de la cendre. Le monde a le goût du chaos, elle entend des combats au loin qui semblent ravir les nuages.
Elle les tient, les quatre, par la main. Helios et Adriel à droite, les jumeaux Feyre Orion à gauche. Comme une chaîne dans le courant, ils avancent ployés sous le bruit. Cinq silhouettes dans les rues sales. Althéa reste la plus grande, pourtant elle se sent démunie. Seules les mains de ses fils près d'elle semblent l'ancrer dans ce monde vide.
Ils faut qu'ils avancent.
Leur père a été clair. Le repère n'est pas loin, à peine cinq ou six pâtés de maisons. Ils devront sortir dans la nuit, pour être bien moins repérables. Althéa s'est exécutée. La nuit, la carte, moins de bagages qu'il n'en faudrait. Ils progressent vite parmi les rues, les ombres qui bruissent doucement, mais ça lui semble interminable. Elle veut déjà être arrivée, qu'on s'occupe d'elle et des petits que l'homme qu'elle aime tant les rejoigne. Elle veut déjà être cachée, sécurisée, fonctionner enfin normalement sans être sous adrénaline. Car y a plus que ça qui la porte, finalement, cette peur infâme pour ses enfants au milieu des rues sans histoire. Tout le reste semble dérisoire. Le temps ralentit et s'étire, elle les traîne jusqu'à leur abri situé un peu trop loin pour elle.
« Maman, j’ai mal. »
Adriel a marre de courir, Adriel a mal de marcher. Adriel lâche la main d'Helios. Adriel se laisse distancer. Là. Au milieu d'un passage piéton.
Althéa se retourne, panique. Lâche la main des trois autres enfants.
« Adriel ?! Viens, mon ange, dépêche toi ! »
Il a peur. Ils ont tous peur. Ils attendent d'elle qu'elle soit plus forte mais ce sont eux, ses quatre piliers ; elle n'avancera pas là sans eux.
« Maman … »
« Adriel, s’il te plait, dépêche toi ! »
Il recommence à trottiner, ce charmant chérubin aimé, il clopine dans sa direction aussi vite que ses courtes jambes et son asthme le lui permettent. Adriel est le plus fragile. Adriel l’a toujours été. Adriel est le plus fragile, et c’est lui qui court comme le vent tandis que les trois autres attendent. Alors il trébuche, Adriel, il se prend les pieds dans quelque chose. Althéa rêvera plus tard qu’il y avait un piège sur le sol ; il n’y a rien. Rien, rien que la misère, l’ennui, la mort, les âmes de vingt mille autres êtres qui sont morts peut-être en cette rue. Adriel tombe, Adriel crie, un cri de douleur, de surprise qui glace soudain l’air de la ville.
« ADRIEL ! »
A sa voix se joint celle d’Helios, mais ça ne couvre pas le bruit. Le bruit latent, irrégulier. Le bruit du battement de deux ailes. Avant qu’elle ait pu réagir, Althéa voit surgir des nues, du ciel violacé par le mal, une stature brune et écailleuse qui se pose près de son fils.
Un dragon. Un dragon fou, un dragon mauve, elle voit coincées entre ses dents un million de corps décharnés. Un dragon aux yeux écumants, à la gueule pleine d’un liquide rouge, qui pose ses pattes en pleine rue, les griffes lacérant le bitume.
Althéa sait ce qu’est un dragon, cent fois elle a vu Athena, Hades, Helios, Feyre, Sapphire quand elle lui permettait. Celui-ci est fou, ou malade. Son cri reste dans sa poitrine quand le petit corps de son fils, à une dizaine de mètre d’elle, ne semble pas se relever. Adriel, à quatre pattes, tâtonne, semble rechercher ses lunettes ; elle sait qu’il ne voit rien sans. Elle voudrait crier, l’avertir, courir jusqu’à lui, le protéger, le défendre contre le dragon dont certaines écailles sont brisées. Rien. Rien ne passe, rien ne sort, tous les mots restent dans sa gorge et ses yeux grands écarquillés ne peuvent témoigner que l’effroi.
Les secondes deviennent des années.
Althéa fixe son plus jeune fils, à quelques mètres de la bête qui ne sera pour elle qu’un monstre. Le dragon lève la patte, doucement. Pas assez doucement, ou trop vite.
« NOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! »
Il a rabattu ses griffes, de toute sa force, sur le garçonnet qui a roulé un peu plus loin. Le monde devient rouge. Impossible pour Théa de dire si on l’a tirée en arrière ou si elle est tombée au sol. Le monde devient rouge. Le corps d’Adriel, à quelques mètres à peine, il faut qu’elle l’atteigne, qu’elle le soigne. Il faut qu’elle trouve une solution. Elle est sa mère. Elle est sa mère. Elle est sa mère, elle le protège, elle le protégera toujours, elle le protégera de la guerre, de Sapphire, de tout l’univers ; il faut qu’on la laisse être sa mère.

Impossible de dire combien de temps a passé, impossible de dire ce qu’il s’est passé. A-t-elle mis en fuite le dragon, est-il parti dans l’autre sens ? Feyre, Orion et Helios ont-ils réussi à l’intimider ? Elle n’en sait rien. Il pourrait bien être au-dessus d’elle, prêt à lui lacérer le cœur, elle s’en moque bien éperdument.
Il lui a déjà fait bien pire.
Recroquevillée sur son fils, elle ne veut pas voir sa blessure, elle ne veut pas la regarder. Impossible de bouger. Impossible de penser. Un seul nom s’articule en elle. Un seul nom, du fils adoré. Althéa n’a plus de conscience. Althéa pourrait mourir, là, ça ne ferait pas de différence.
« Adriel … »
La voix brisée par les sanglots, il lui semble que rien n’existe en dehors d’Adriel et elle. Et Adriel n’existe plus. Les ombres grises du purgatoire viennent lui enserrer la poitrine.
« A … dri … el … »
Elle n’est plus qu’un souffle, Althéa. Elle n’est plus qu’un souffle de vent qui refuse de s’éteindre enfin. Il faut qu’il vive. Il faut qu’il vive. Il faut que son fils, son dernier, puisse vivre. Il faut que son Adriel vive.
Il faut qu’il vive pour qu’elle puisse vivre.

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Dim 30 Mai 2021 - 20:36
Le miel et le citron se mélangeaient dans la gorge d’une Cassandre à bout de souffle. Elle avait fait bien attention à n’utiliser ses capacités qu’en dernier recours, mais contrairement à sa mère, sa gorge s’asséchait vite lorsqu’elle enchaînait les usages de son pouvoir de persuasion. Elle n’était pas assez entraînée, pas assez Sirène non plus. Cette guerre avait fait prendre conscience à Cassandre de ce qu’elle avait perdu en étant née sur Terre. Elle ne serait jamais aussi puissante que sa mère. Mais ça ne l’empêcherait pas d’essayer. Elle rattacha sa gourde à moitié vide à sa ceinture. La nuit était loin d’être finie, et les cris qu’elle entendait tout autour d’elle lui rappelaient qu’ils étaient nombreux à avoir besoin d’aide.

Cassandre s’approcha des cris les plus proche. Un jeune garçon dont la jambe saignait abondamment. Ca ne va pas faire mal. Elle verse un peu d’alcool désinfectant sur la plaie d’un enfant qui se retient de souffrir sous la piqûre du liquide. Sans perdre de temps, elle enroule un bandage autour d’une compresse placée avec plus de précipitation que de délicatesse. Tu vois l’hôtel là-bas ? Prend cet argent, demande une chambre au deuxième étage. Il ne va rien t’arriver. Cours vite. Et l’enfant détale après avoir pris les quelques billets tendus par Cassandre, ignorant la douleur de sa jambe sous son ordre. Il souffrirait plus tard, mais il serait en sécurité pour la nuit.

Était-il vraiment un enfant ? Il était sûrement plus vieux que Cassandre, tout bien considéré. Mais dans cette guerre où tous souffraient et où elle aidait, c’était elle l’adulte. Plus que jamais, elle serait un pilier pour ceux à l’esprit trop fragile pour le faire.

En quelques foulées, elle retrouva Allie. Elle venait aussi de finir avec une autre victime. Dommage collatéral d’une guerre qui ne la concernait pas. Elle ne pourrait sûrement plus jamais utiliser son bras, mais Allie lui avait sauvé la vie. Lorsque mère et fille se retrouvèrent pour faire un point et trouver la prochaine zone à quadriller, elles entendirent le battement d’ailes. Un dragon. Cassandre avait grandi en entendant parler d’eux par moments. Mais jamais elle n’aurait pensé en voir un de ses propres yeux. Depuis le début de la guerre, elle en avait vu assez pour toute une vie. Elles s’échangèrent un regard. Cassandre devait se retenir de trembler de peur, mais il n’y avait aucun doute, elles devaient aller dans cette direction. S’il y avait des survivants, ils auraient besoin d’aide.

Le dragon avait atterri non loin, par chance. Il ne leur fallut que traverser deux rues. Elles avaient été rapides, mais pas assez pour sauver la vie d’un enfant qui gisait devant une mère pétrifiée. Cassandre ne s’habituerait jamais à voir la mort. Allie réagit bien plus vite qu’elle. Cassandre n’avait jamais entendu sa voix si forte. Elle avait l’impression que toute la ville pouvait l’entendre. C’était une voix douce, mais empreinte de colère, et d’une puissance remarquable. Toute son énergie était dirigée vers l’énorme créature devant elles.

Pars. Tu en as assez fait.

Lorsque Cassandre parlait, c’était une suggestion, une caresse dans le sens du poil, un message rassurant. Lorsqu’Allie parla cette fois-là, c’était un ordre. Un ordre auquel personne n’aurait pu résister tant elle l’avait infusé d’émotions. De colère. D’outrage. De détermination. Allie avait fuit le monde surnaturel pour une bonne raison. Être forcée d’y replonger faisait ressortir la noble sirène qu’elle avait été.

Alors que le dragon sembla réfléchir à l’ordre, comme s’il avait le choix d’y désobéir, Cassandre se rua vers la femme. Elle s’écorcha les genoux en glissant à ses côtés. Madame, vous devez continuer. Vous ne pouvez pas vous arrêter là. Où alliez-vous ? La femme ne l’écoutait pas. Ce ne fut qu’en la forçant à tourner la tête dans sa direction que Cassandre la reconnut. Elle l’avait déjà aperçue à l’école de London. Lui avait parlé une fois. Elle était presque sûre d’avoir déjà vu ces enfants aussi.

Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non.

Cassandre détourna les yeux du corps ensanglanté devant elle. Sans pouvoir la regarder en face, elle cria en direction d’Allie.

« M'man, elle me répond pas, je suis pas assez forte. Je m’occupe des enfants. »

Cassandre avait envie de pleurer. D’accompagner cette femme dont elle avait oublié le nom dans sa peine. Non, c’était bien plus que de la peine. La femme était perdue dans un océan de désespoir, et toute sirène qu’elle était, Cassandre n’avait pas le loisir de nager avec elle. Elle avait un devoir. Un but. Elle ne pouvait pas compatir à la mort d’un enfant. Pas alors qu'il respirait encore. Pas alors que trois autres étaient encore indemnes. Elle marcha vers eux. Ceux qui regardaient avec de grands yeux, de loin. Ils ne comprenaient pas encore. Ils seraient sans nul doute affectés, mais ils étaient encore malléables, à l’écoute. Cassandre soupira longuement, but une grande gorgée d’eau citron-miel pour préparer sa gorge à un effort supplémentaire, puis parla aux trois enfants. Suivez-nous. Tout va bien se passer, nous allons vous mettre à l’abri. Et ils hochèrent la tête à l’unisson tandis que Cassandre subissait sa première toux de la soirée. Elle était faible, mais pour eux, elle serait forte. Elle avait Allie à ses côtés. Rien ne leur arriverait. Elle se tourna à nouveau vers sa mère qui avait réussi à tirer l’autre femme de sa torpeur. Au moins en partie. Couverte du sang de l’un de ses enfants, elle s’était redressée à la demande d’Allie, portant dans ses bras un corps bien trop jeune pour être tant lacéré. La poitrine de l'enfant se relevait avec difficulté. Peut-être qu'il s'en tirerait. Peut-être que quelqu'un avait le pouvoir de le soigner. L'espoir était tout ce qu'il lui restait.

« Elle habite pas dans le coin. Je pense qu’elle devait avoir un plan, il faut qu’on trouve un endroit où aller.
- On va d’abord les mettre à couvert. On est trop exposées ici, on parlera en chemin. »

Acquiesçant à l’ordre de sa mère, Cassandre prit les devants avec les trois enfants, tandis qu’Allie servait de béquille à la femme qui les suivait sûrement sans comprendre tout ce qu’il se passait. Cassandre savait qu’elle tenait à ses enfants plus qu’à quoi que ce soit d’autre. Elle se souvenait de son regard paniqué lorsqu’elle cherchait son fils, en retard en sortant de sa classe. La possibilité de perdre un de ses précieux enfants. Elle ne pouvait imaginer ce qu’il se passait dans la tête de cette femme.
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Dim 6 Juin 2021 - 19:19
Where the wolves and the soulless will rise.

Le ciel est noir.
Le monde est noir.
Son cœur est noir.
Althéa est recroquevillée, elle ne veut même pas regarder la plaie sur le ventre de son fils. Il est si petit. Minuscule. Elle a tellement besoin de lui. C’est comme si le monde tout entier s’était réduit à un seul truc, à un seul instant, un seul souffle. Celui d’Adriel, là sous elle. Celui d’Adriel déchiqueté, Adriel brisé, Adriel désarticulé.
Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non.
Ça peut pas être ça, c’est pas possible, c’est un enfant. Les enfants ne peuvent pas mourir, les enfants ne peuvent pas souffrir, elle aurait dû le protéger. Encaisser le coup à sa place. Être elle-même étendue au sol avec ses viscères à l’air libre. Prendre sa place, être blessée pour que ses enfants puissent survivre. Helios était grand, Helios savait, Helios les aurait menés à bon port. Si elle était tombée, si elle était morte, ils s’en seraient sortis, c’est sûr. Mais Adriel était brisé, Adriel reposait au sol, les yeux fermés, le souffle rêche, et rien ne pouvait l’éveiller.
Une voix nouvelle crée un chemin jusqu’à l’orée de sa conscience, elle lève les yeux vers sa source. Une femme à l’air compatissant, une femme qui la regarde encore avec sa fatigue sur la tronche.
« Il va mourir. Il va mourir. Il va mourir. Il va mourir. Il va mourir. »
Elle répète les mêmes mots en boucle, essayant d’en tuer le sens. Adriel va mourir. C’est pas possible que ça arrive. Il a dix ans. Il a dix ans. Il peut pas mourir, pas encore.
La femme au-dessus d’elle lui parle, Althéa sent la lame fragile d’une autre volonté que la sienne. Une sirène, la nouvelle-venue est une sirène. Elle a appris à repousser ce genre d’assaut mental, à ne pas se laisser influencer. Mais là, ça lui va, finalement. Elle s’abandonne dans cette hypnose, dans cette douce persuasion. Elle s’abandonne dans les bras de cette femme, dans ce qu’elle voudra lui faire faire. Elle fera ce qu’on lui dira, même si c’est violent ou c’est mal. Elle le fera, encore, encore, elle fera tout ce qu’on voudra, pourvu que son Adriel vive.
Elle se relève, donc, Althéa, épaulée par cette femme superbe accompagnée d’une autre, plus jeune, dont les traits semblent familiers.

Mais dans ce monde laid à vomir, plus rien ne semble familier. Adriel posé dans ses bras, elle marche comme un pantin cassé, incapable de se souvenir. Les enfants sont là, eux aussi. Et l’autre fille. Ils ne sont plus cinq, ils sont sept, ils sont plus nombreux et plus forts mais ça lui paraît bien trop tard.
Des gémissements montent dans sa gorge, des larmes lui scient la poitrine, chaque pas qu’elle fait semble coûter, comme si ses jambes allaient lâcher.
« Il va mourir … » elle geint. « C’est ma faute, j’ai raté, j’ai tout raté, c’est ma faute et il va mourir … »
A cet instant, plus rien n’existe.
Elle marche parce qu’on lui a demandé, mais tout le reste n’est que mirage. C’est un mauvais rêve, un cauchemar, il n’y a pas d’autres solutions. Ça ne peut pas être réel. Le sang trempe ses vêtements, les rend poisseux, son t-shirt colle à sa peau, le sac trop lourd de leurs affaires semble lui lacérer les épaules. Dans ce sac, il y a le doudou d’Adriel, qu’elle a pris sans trop y penser. Un objet doux émotionnel qui aurait dû le protéger.
Mais les doudous ne protègent pas. Ce sont les mamans qui le font.
Et là, la maman a échoué.
Elle avance comme un fantôme, les reins brisés, le cœur en miettes, elle avance comme un fantôme, répétant la même litanie de noms, de peurs et de chagrins. Ecoutant à peine ce qui se dit, regardant à peine ce qui se passe.
Elle finit par relever les yeux, croise le regard de la plus jeune des deux femmes, celle qu’il lui semble avoir déjà vue. Sa bouche s’ouvre et les mots en sortent, sans qu’elle puisse trop les contrôler. Une pensée obsédante et seule, la seule pensée qu’elle sait encore formuler, dans la panique de son esprit, dans la douleur de sa poitrine, la seule pensée qui vaille encore un tout petit peu dans son crâne.
« Il va mourir. »
Il va mourir. Il va mourir. Il va mourir. Il va mourir.

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Lun 7 Juin 2021 - 16:55
Cassandre sentait le verre se casser et la cendre voler sous ses chacun de ses pas. Elle était entourée de bâtiments en ruines alors que quelques mois plus tôt elle se serait trouvée dans un quartier paisible, où jouaient les enfants et où riaient les parents qui les surveillaient. Aujourd’hui, les uns mouraient et les autres pleuraient. Derrière elle, une mère pleurait pour un enfant qui s’accrochait difficilement à la vie, tandis qu’une autre l’encourageait à avancer.

Depuis le début de la guerre, Allie prenait bien moins de précautions. Elle utilisait son pouvoir pour sauver le plus de monde possible, elle montrait l’exemple à Cassandre qui faisait de son mieux pour suivre dans ses pas, tout en sachant pertinemment qu’elle ne serait jamais aussi puissante. Mais elle avait aussi son rôle. Elle sauverait tout le monde, une personne à la fois. Ou, dans le cas d’aujourd’hui, trois enfants à la fois. Quelques mois plus tôt, elle était une enfant, elle aussi.

Cassandre se force à marcher. Elle mène la voie. Trois petites silhouettes derrière elle, qui ne comprennent pas tout, si ce n’est qu’il faut survivre, qu’il faut avancer pour voir le soleil se lever à nouveau, qu’il faut écouter pour ne pas mettre les autres en danger. Encore derrière, Allie soutient la femme qui reste perdue dans son traumatisme. La femme qui murmure assez fort pour que Cassandre l’entende à travers les balles et les explosions et les cris et le tambourinement de son cœur et son propre monologue intérieur.

« C’est ma faute, j’ai raté, j’ai tout raté, c’est ma faute et il va mourir … »

Ce n’est pas sa faute. Elle n’aurait pas pu arrêter un dragon en plein carnage. Personne ne le pouvait à part ceux qui avaient la toute-puissance. À part Allie. Cassandre n’aurait pas fait mieux. Et Cassandre refusait d’accepter qu’elle puisse rater quoi que ce soit dans ces conditions. Alors elle refusait que la mère de famille ait tout raté. Parce que ce serait accepter sa propre impuissance dans cette guerre qui ne faisait aucun sens.

Leurs regards se croisent l’espace d’un instant. Un instant si court, si fugace parmi toutes les éternités qui défilent autour d’elles. Il va mourir. Cassandre craque. Son cœur se brise une nouvelle fois, empli du désespoir d’une mère en deuil alors que son enfant vit encore dans ses bras, à sa place.

« M’man, prend la tête. Je m’occupe d’elle, on ira plus vite. »

Les regard d’Allie est plein d’interrogations, d’incompréhensions. La voix de Cassandre avait ses limites, et son corps si frêle. Mais son esprit, sa détermination, rien ne pouvait les arrêter. Allie dût le voir dans son regard, puisqu’elle la laissa prendre sa place aux côtés de la jeune mère de famille. Je t’ai entendue tousser tout à l’heure. Attention à ta voix. Ne t’inquiète pas. Comme pour rassurer sa mère, Cassandre prend une nouvelle gorgée de son mélange. Le citron lui brûle la gorge, mais la douleur est agréable. Elle lui rappelle ce qu’elle donne pour les autres, tout ce qu’elle a fait et continuera à faire pour sauver le monde, une famille à la fois. Son bras soutien la femme, au moins physiquement. Sa voix n’est qu’un murmure empli de puissance. Pas pour la convaincre à proprement parler. Pour s’assurer qu’elle l’entende par-dessus ces pensées néfastes qui ne la ramènent qu’à la mort possible de son enfant. Son regard n’avait jamais été aussi déterminé et doux.

« Il va s’en sortir, je vous le promet. Ma mère a repoussé un dragon avec sa voix. Je suis certaine que quelqu’un sera capable d’aider votre enfant. Vous savez, j’ai une petite sœur qui est à peine plus vieille que vos enfants. Je crois qu’ils vont à la même école ? Quand tout ça sera fini, je suis sûre qu’ils pourront être amis. Mais avant, on doit arriver à votre refuge. Vous pourriez m’indiquer où il se trouve ?»

Elle n’en était pas vraiment sûre, en fait. London n’était pas exactement du genre sociable. Ou en tous cas, elle ne mentionnait pas beaucoup d’amis autres qu’Aurore lorsque Cassandre lui parlait. Mais vérité ou non, ça n’importait pas. Il fallait juste que la jeune femme y pense. Qu’elle pense à un avenir plus heureux, un avenir où son fils vivrait. Qu’elle ait suffisamment d’espoir pour ne pas tomber dans le désespoir, au moins le temps d’arriver à l’abri. De ne pas sacrifier ses trois autres enfants pour celui qu’elle pensait déjà perdre. Cassandre se mordit la lèvre. Elle n’avait jamais essayé sur une personne évanouie. Mais elle ressentait la peine de la femme jusque dans ses os. Elle ne pouvait pas l’abandonner.

Allez petit gars, il faut tenir. Tu as encore plein d’amour à donner à ta maman. Montre lui que tu es plus fort que tout.

Cassandre sent sa voix qui vacille, sa gorge qui la brûle, son sang qui rencontre le sol alors qu’elle tousse une nouvelle fois.
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Mar 8 Juin 2021 - 13:38
Where the wolves and the soulless will rise.

Elle fixe Adriel dans ses bras, avec sa blessure déchirante qui lui a brisé le bas-ventre. Elle fixe Adriel dans ses bras, et ses vieux démons ressurgissent. Qu’est-ce qui fait qu’elle est sa mère ? Elle n’a pas su le protéger. Déjà à sa naissance, déjà avant, ils ont dû l’arracher à elle parce qu’elle n’était pas assez forte, qu’elle ne pouvait pas le protéger. Ils ont dû lui ouvrir le ventre pour sortir son bébé d’elle-même. Parce qu’elle n’était pas assez forte pour le protéger encore. Et c’est la même chose aujourd’hui. C’est la même chose.
Il a 10 ans, elle a passé 10 ans à l’aimer, et si on lui en laisse le temps elle l’aimera les 10 suivants, et ceux d’après, jusqu’à sa mort, jusqu’à leurs morts à tous les deux. Il a 10 ans et en 10 ans elle n’a pas su le protéger. Elle n’en a pas été capable. Trop fragile, Althéa. Trop instable, Althéa. Trop faible. Trop molle. Les mots de Sapphire s’infusent en elle, comme les poisons qu’ils ont été lorsqu’elle était adolescente. La voix furieuse de la dragonne. Tu ne mérites pas une seconde porter le nom de Nightshade.
Mais elle le sait, Althéa. Elle le sait. Elle n’est pas digne. Elle ne l’a jamais été. Pas digne d’avoir une famille, pas digne d’aimer son Hades, pas digne de donner descendance à la dragonne ivre de pouvoir. Elle n’est pas digne d’être une Nightshade. Pourtant elle l’a tellement voulu.
En cet instant, elle ne sait plus. Sapphire a déchiré le monde, et c’est de sa faute finalement si son petit fils va mourir. Si le fils d’Althéa mourra. Leurs deux noms s’entremêleront, la grand-mère qui a tant tué ; la mère qui n’a pas su sauver. Les deux faces d’une même pièce, pourtant Althéa n’est pas sotte, elle sait ce que le monde retiendra. Il ne retiendra que Sapphire, il ne retiendra que la haine, et l’existence même d’Adriel disparaîtra aux quatre vents.
Elle fixe le visage d’Adriel, elle voudrait qu’il ouvre les yeux. Les paupières frémissantes encore, il essaie de la regarder. Elle sent qu’il lutte, bien sûr. Elle serre le corps frêle contre elle. Je t’en supplie, mon ange, survis.
Survis sinon Maman va devenir folle, sinon Maman va trop pleurer, survis sinon à quoi bon, à quoi bon cette guerre, à quoi bon respirer encore, je t’en supplie, mon ange, survis.
L’autre femme la lâche, elle s’arrête. Juste le temps de souffler un peu, de passer un pouce maladroit sur le front d’Adriel pour dégager son front brûlant. Son doigt laisse une traînée de suie, traînée de sang, trainée de mort. Il ressemble à un condamné, mais elle ne peut pas s’y résoudre. Adriel. Adriel. Adriel.
La plus jeune des deux revient vers elle, Althéa ne fait même pas attention. Il n’y a plus qu’Adriel au monde. Elle écoute la jeune femme parler, elle la dévisage avec peine comme si rien n’avait d’importance. Rien d’importance dans ce qu’elle disait, alors qu’elle la voit essayer, essayer de bien faire encore, essayer de la tirer de là.
« Ne fais pas de promesses que tu n’es pas capable de tenir. »
Pourtant, elle s’y accroche encore. Elle s’accroche à cette inconnue qui lui jure qu’Adriel va s’en sortir. Oui, il va s’en sortir. Il n’a pas le choix. Ils n’ont pas le choix. S’il ne s’en sort pas, Althéa refuse d’être là pour le voir. Elle refuse d’habiter un monde où son fils n’aurait plus sa place. Elle évoque ses enfants.
Althéa la fixe sans comprendre.
Quels enfants ? Comment peut-elle parler des autres, ceux qui avancent, ceux qui vont bien, quand tant de sang coule d’Adriel, quand sa vie peu à peu éclate et se déverse sur la route.

« J’ai l’adresse dans ma poche. »
Elle ne peut pas atteindre sa poche, elle ne lâchera pas son enfant auquel elle s’agrippe à la folie pour ne pas le laisser tomber. Elle ne le laissera pas tomber. L’adresse du refuge est dans sa poche, oui. L’adresse du refuge où ils vont. Où elle allait, elle aussi, avant qu’Adriel ne tombe. L’adresse du refuge où ils seront en sécurité, Helios, Orion, Feyre et eux deux.
La djinn se contorsionne un peu pour rendre sa poche accessible, qu’on puisse s’emparer facilement de l’adresse qui y est nichée.
Adriel papillonne des yeux, des yeux fiévreux, des yeux vitreux.
« Ma … man … »
« Oui, mon trésor. Maman est là. Je suis là. »
Elle pose son front contre le sien. Elle est là, elle restera là. Elle continue à avancer. Il leur reste, quoi, vingt minutes de marche, mais ça lui semble insurmontable. Elle marchera parce qu’elle l’aime trop. Elle marchera, comme une énergie à dynamo, si elle continue à marcher il sera obligé de vivre, il ne pourra pas s’éteindre là comme une luciole dans la nuit claire.
Même si en croisant son regard, son cœur lui hurle que c’est fini, son être lui crie qu’il va mourir. Ses larmes redoublent de plus belle, comme un flot incessant d’acide qui dégringole le long de ses joues.
Relevant la tête vers la jeune femme, la jeune sirène, probablement, elle lui adressa un regard éperdu de sollicitude.
« Merci. »
Merci d’être passée par là. Merci de vous occuper de moi. Merci de pas le laisser mourir. Merci de pas me laisser mourir. Merci de continuer à avancer. Merci de continuer à essayer, alors qu’elle l’a bien vue cracher sa douleur sur le bitume sale. Merci de prendre soin de mes enfants, dans un monde où c’est leur grand-mère qui semble brûler tout l’espoir. Merci d’essayer, merci de vous écorcher le larynx, les cordes vocales. Merci. Merci. Merci. Encore merci.
Même si tout ça, ça sert à rien.

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Ven 11 Juin 2021 - 20:29
« Ne fais pas de promesses que tu n’es pas capable de tenir. »

Elle comprend que cette phrase n’a pas pour but de la blesser. Elle comprend qu’il s’agit juste d’une mère désespérée, à qui Cassandre venait de promettre une chose dont elle ne pouvait être certaine. Surtout dans son état actuel, après tout une soirée à utiliser un pouvoir qu’elle ne maîtrisait pas encore. Mais Allie était là. Si elle était là, tout se passerait bien, comme toujours. Il n’y avait personne de plus fort qu’elle. Et cette phrase, en plus de blesser Cassandre dans son égo certain de pouvoir sauver tout le monde, remettait en doute les capacités de sa mère. Elle fit tout son possible pour ne pas en tenir rigueur à la femme malgré tout. Elle devait se montrer empathique à sa situation.

Après un court moment de fouilles dans la poche imprégnée de sang d’une inconnue, Cassandre en sortit le saint graal, le petit bout de papier qui tenait dans le creux de ses lignes l’emplacement du refuge où elles devaient aller. Cassandre laissa la femme seule avec son enfant un instant, tout juste le temps de porter le papier froissé, taché, mais toujours lisible, à sa mère. En lisant les quelques lignes le hochement de tête d’Allie suffit à rassurer Cassandre dont le cœur battait toujours au rythme des balles tirées dans les ruelles adjacentes.

« Nous y sommes presque, ne relâchez pas vos efforts. »

La voix d’Allie, si claire, si puissante, ne manquait pas de rendre jalouse une Cassandre forcée de devoir s’hydrater une nouvelle fois. Il lui suffisait parfois de voir sa propre mère utiliser son pouvoir comme si de rien n’était pour que sa gorge ne se mette à la démanger comme si elle avait hurlé toute la journée.

Cassandre ne perd pas de temps et revient au niveau du blessé. Puisant une nouvelle fois dans ses réserves, elle l’incite à continuer à se battre, à survivre tant qu’il le pourrait, même lorsqu’il ne le pourrait plus. Survivre, quoi qu’il arrive.

« Vous nous remercierez quand tout le monde sera en sécurité. »

Quelques minutes de marches de plus. Quelques minutes ressenties comme des heures pour chaque personne de ce petit groupe. Quelques minutes qui pouvaient faire la différence entre la vie et la mort pour ce petit garçon tremblotant, pour cette mère, dont la vie s’amenuisait en même temps que celle de son fils. Puis un croisement. Allie s’arrêta, et fit signe au groupe de se rapprocher.

« Un groupe d’humains. Je m’occupe de les distraire. La cachette est dans le bâtiment là-bas. Quand je vous fais signe, tout le monde suit Cassandre. »

Elle avait utilisé son pouvoir une nouvelle fois sur la fin. Ce n’était sûrement pas nécessaire dans ces conditions, mais Cassandre pouvait comprendre le désir de s’assurer que tout le monde parvienne à bouger malgré la peur. Allie ne perdit pas une seconde. Elle s’approcha autant que possible du groupe d’humains et commença à parler, de cette fois que Cassandre avait entendue mille fois, de cette voix capable de calmer jusqu’aux pires crises de London et de faire battre en retraite un dragon enragé.

C’était le signal. Prenant une grande bouffée d’air, Cassandre se mit à courir. Courir aussi vite qu’elle le pouvait, comme si sa vie était en jeu, parce que la vie d’un autre l’était. Comme si cette soirée allait déterminer le reste de sa vie, parce que c’était le cas. Parce qu’elle refusait d’accepter qu’elle pût avoir menti à cette jeune femme qui courait derrière elle, malgré son fils qui bougeait à peine dans ses bras.

Et quelques secondes plus tard, ils furent tous arrivés dans l’enceinte de l’immeuble. La porte qui menait au sous-sol était juste devant eux. Cassandre l’ouvrit d’un mouvement sec, et invita tout le monde à entrer. Allie les rejoindrait vite. Elle le savait. Elle avait confiance en sa mère.
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Ven 30 Juil 2021 - 12:32
Where the wolves and the soulless will rise.

Chaque seconde est une éternité, elle amincit encore le fil qui lie Adriel à la vie. Chaque seconde est un fardeau, tandis que le monde s’obscurcit, que l’univers va s’effondrer, tandis qu’Althéa chaque instant sent ses forces qui s’amenuisent.
Il ne peut pas mourir. Il ne peut pas. Pas ici, pas maintenant, pas dans cette guerre. Il ne peut pas mourir parce que s’il meurt elle a échoué. S’il meurt, qu’a-t-elle au fond d’une mère. S’il meurt, elle est une carcasse vide incapable de protéger. Inutile, inutile, inutile. Elle entend les mots de Sapphire qui résonnent dans son encéphale et ça lui fait affreusement mal de se dire qu’elle avait raison.
Elle, la dark dragonne, avec sa haine et son orgueil. Elle avait raison. Althéa n’est qu’une poupée de cire qui fondra doucement au soleil. Althée n’est qu’un fétu de paille que le vent viendra soulever. Elle est faible, elle est maladroite, elle ne méritait pas la vie qu’Hadès aura su lui donner. Althéa n’est pas une dragonne, elle échoue même à être une djinn. Au-delà du Surnaturel, elle échoue à tout ce qui fait qu’on pourrait l’appeler Maman. Une nouvelle volée de larmes grimpe l’escalier de ses yeux.
« Adriel … courage, mon trésor. On y est presque. »
Elle dit ça, la brune, mais elle n’en est même pas sûre. Elle s’en remet à ces inconnues, ces étrangères, ce binôme de filles des eaux. Encore une fois, elle est trop faible, elle est trop lâche, elle n’y arrivera pas seule. Encore une fois, il y en a d’autres qui marchent devant elle, elle se repose sur eux, sur elles. Encore une fois, elle est à l’arrière, avec ses jambes qui tanguent à chaque pas et sa souffrance dans la poitrine.
Tremblante de tous ses maigres membres, la djinn suit toutes les directives. Sidérée. Incapable de rien. Elle veut juste s’exploser le crâne en espérant que ce soit un rêve. Parce que c’est un rêve, n’est-ce pas ? Elle ne peut pas perdre son bébé. Elle ne peut pas perdre son enfant. C’est pas comme ça, dans l’ordre des choses. Les enfants grandissent, les parents vieillissent et puis s’en vont. Ça devrait pas être dans l’autre sens, ça devrait jamais être dans l’autre sens. Adriel doit grandir. Adriel doit vivre. Adriel doit jouer avec Helios, se chamailler avec ses frères, Adriel doit encore apprendre la musique, le théâtre, tout ce qu’il y a de beau sur terre. Il ne peut pas mourir ici, pas maintenant, alors que tout semble si noir qu’on en oublierait les couleurs.
Alors elle ne le lâchera pas.

Lorsque le petit groupe pénètre dans le hall d’immeuble, après une course endiablée, la plus jeune des deux femmes ouvre d’un coup sec une porte qui semble mener au sous-sol. La djinn, visage ravagé, regarde ses aînés s’engouffrer dans le boyau sombre et en pente.
Althéa est essoufflée, des lucioles qui passent sous ses yeux. Elle est une djinn, elle est trop faible, elle a toujours été trop faible. Son corps est fragile, douloureux. Il n’est pas conçu pour la course. Le battant fermé derrière elle, ses jambes se dérobent sous ses pas, elle tombe, Adriel dans les bras.
« Je … je ne peux pas … je n’y arrive pas … » Et sans son fils, elle ne veut pas. « Mon mari … il va arriver, bientôt. Il va venir. Il a promis. »
Son regard est noyé de peine, elle le lève doucement vers la fille dont tout le corps est affolé par le cauchemar qu’ils vivent ensemble. Pitié.
« J’y arriverai pas sans lui. »
Elle ne précise pas une seconde si elle parle d’Hades qui arrive ou bien de son enfant chéri qu’elle tient toujours serré contre elle. Dans les deux cas, c’est la même chose. Elle est trop faible, elle est trop faible, elle a trop mal, elle a trop peur. Elle n’y arrivera pas sans lui.
Eperdue, elle jette un regard suppliant à sa salvatrice. C’est en la regardant vraiment qu’elle réalise qu’elle est trop jeune. Beaucoup trop jeune pour être là. Beaucoup trop jeune pour toute cette guerre, l’affrontement qui leur brûle les ailes. C’est en la regardant vraiment qu’elle réalise d’un coup d’un seul qu’elle ne connaît pas son prénom. Cette adolescente les a sauvés, et elle ne sait pas son prénom.
Elle est vraiment la pire personne qui puisse exister sur la terre.
« Je … je vais attendre là, un peu … reprendre mon souffle … » elle marque une pause. « Je suis Althéa … Althéa Nightshade. Mon mari … il va arriver, il a promis. Il a promis. »

Il a promis.

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Ven 6 Aoû 2021 - 21:09
Les enfants, la femme, Cassandre, tous reprenaient leur souffle dans l’obscurité qui les entouraient maintenant qu’ils étaient à l’abri. Celle de Cassandre était particulière, parmi les souffles haletants de la petite famille, le sien était entrecoupé de toux rauques qui lui arrachaient la gorge. Comme une machine finement huilée, elle engloutit quelques gorgées de sa boisson avant de se rapprocher du petit groupe. Les enfants s’étaient tous rapprochés de leur mère, par réflexe, parce qu’elle était celle qui devait les protéger et parce que malgré son état, elle avait l’air de toujours vouloir de ce rôle.

« Je… je ne peux pas… je n’y arrive pas… Mon mari… il va arriver, bientôt. Il va venir. Il a promis. J’y arriverai pas sans lui. »

Elle voulait protéger, mais elle n’en avait plus la force. La pauvre devait être complètement harassée tant physiquement que mentalement, à en juger par son état. Cassandre avait déjà vu cela, lorsqu’elle sortait avec Allie. Des gens qui n’en pouvaient plus, qui faisaient de leur mieux pour ne pas tomber dans l’abîme en s’accrochant à un fil si fin qu’il en était invisible.

Elle aurait pu utiliser sa voix, encore. C’était risqué, mais elle aurait pu lui ordonner de continuer, de ne rien lâcher. Elle aurait pu lui faire croire que tout allait bien se passer. Mais lorsqu’elle plongeait son regard dans celui de la femme, si jeune pour être mère, si jeune pour avoir tant souffert, elle s’en savait incapable.

« Je… je vais attendre là, un peu… reprendre mon souffle… Je suis Althéa… Althéa Nightshade. Mon mari… il va arriver, il a promis. Il a promis. »

Cassandre acquiesça silencieusement et s’assit à ses côtés, avec un temps de retard. Nightshade. Même elle connaissait ce nom, maintenant. Elle ne savait rien de l’univers surnaturel dans lequel elle était né, mais elle savait qui était à l’origine de cette guerre. Les gens ne parlaient que d’elle. Dark Dragon, matriarche du clan Nightshade. Cassandre aurait pu rebrousser chemin, abandonner cette femme à son sort, pour le simple crime d’avoir appartenu à la mauvaise famille. Mais elle n’en fit rien. Parce que ce n’était pas elle. Parce qu’Althéa semblait souffrir plus que quiconque en cet instant. C’était une victime avant tout. Le genre de personnes que Cassandre aide.

La jeune sirène replia ses jambes en-dessous d’elle-même pour se placer dans une posture plus détendue. Puisqu’Althéa voulait attendre, elles attendraient. Elle lui tendit malgré tout sa gourde.

« Vous devriez boire. C’est sucré, ça vous fera du bien. Il devrait y en avoir assez pour les enfants aussi, s’ils en veulent. »

Ceux qui sont en état de boire, en tous cas. Cassandre se maudissait de n’avoir jamais appris de méthodes de secouriste. Elle se targuait d’être douée pour aider les gens, mais lorsqu’elle était face à de la souffrance physique, elle était aussi inutile que n’importe qui d’autre. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était se placer en présence rassurante, essayer de distraire ceux qui en ont besoin.

« Je suis Cassandre Shail, et ma mère s’appelle Allie. Mais notre nom ne vous dira sûrement rien. »

Althéa l’entendait, mais ne donnait pas l’impression de l’écouter. Elle était perdue dans ses pensées, dans sa panique, dans sa tristesse. Il fallait que Cassandre les distraie, au moins le temps qu’Allie arrive. Allie saurait quoi faire, bien mieux qu’elle. Puis ils pourraient attendre le mari, peut-être même soigner l’enfant. Petit à petit, maintenant qu’elles n’avaient plus à courir pour leur vie, la panique d’Althéa gagnait le cœur de Cassandre à son tour, virus vicieux qui s’attaquait à tout ce qui l’entourait.

« Quand j’aurai fini mes études, j’aimerais être psychologue. Je pense qu’aider les gens à surmonter leurs problèmes est l’une des choses les plus incroyables qu’une personne puisse faire. D’ailleurs j’ai commencé mes études cette année. Vous faites quel métier ? Et votre mari ? »

Cassandre avait lu quelque part que parler d’autre chose pouvait aider les gens à oublier leurs problèmes du moment. Cela fonctionnait sans aucun doute pour une personne ayant le hoquet ou une crise d’angoisse passagère, elle doutait de l’efficacité lorsqu’il s’agissait d’une mère portant son enfant aux portes de la mort. Mais il lui fallait essayer. Elle n’avait pas d’autre choix que d’essayer, de tirer sur ce fil invisible auquel se raccrochait Althéa.
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Dim 15 Aoû 2021 - 18:31
Where the wolves and the soulless rise.
Althéa x Cassandre

La jeune femme s’assied à ses côtés, et Althéa retient ses larmes. Elle en a déjà trop versé. Qu’est-ce-que c’est que cet univers, où c’est normal pour les parents d’apercevoir leurs rejetons s’écrouler sur le sol, en sang ? Où des adolescentes, ou presque, doivent elles aussi prendre les armes ? Pour ne pas qu’on la voie pleurer, la djinn colle son front à celui, tremblant de mille incertitudes, d’Adriel glacé dans ses bras.
Il ne peut pas mourir. Il ne peut pas mourir, c’est pas dans l’ordre des choses. Dans l’ordre des choses, ce sont les enfants qui grandissent et finissent par devoir un jour se passer de leurs deux parents. Ce n’est pas l’inverse. Un parent ne doit pas voir son enfant se battre, un parent ne doit pas voir son enfant mourir. Un parent ne doit pas verser des larmes sur la chair, le sang qu’il a créé. Le monde ne fonctionne pas comme ça.
Le monde ne devrait pas fonctionner comme ça.
Pourtant, en sentant l’épaule de la jeune femme qui s’est assise à côté d’elle, Althéa réalise que rien ne fonctionne comme cela devrait. Tout ça, c’est la faute de Sapphire. Sa belle-mère, celle sous le toit de qui elle a vécu, celle qui l’a regardée grandir en la jugeant trop durement. Pas un jour depuis le début de cette guerre qui leur a volé la lumière, pas un jour la brune n’a-t-elle eu cette pensée odieuse qu’ils ont failli. Ils auraient dû le voir venir, l’empêcher avant de ne plus pouvoir. Althéa, mais aussi Athena, Deucalion, Hades, et même les autres familles dragons. Ils ont laissé ça arriver. Ils ont laissé Sapphire monter en puissance, en folie, ils ont laissé la douleur se propager sans rien pouvoir y faire. C’est leur faute autant que la sienne, cette guerre. Pour ça, elle s’en voudra toujours.
Tirée du flot de ses pensées par l’autre qui lui tend une gourde, elle relève doucement la tête, la texture poisseuse sur son front de la sueur de son cadet.
« Je … merci. »
Elle prend la bouteille dans sa main, mais n’en boit pas une seule gorgée. Elle n’a plus la force de ça. Elle n’a plus la force de rien. Elle essaie de sourire un peu, mais comment sourire quand ses bras abritent la fragilité brune d’un enfant dont la vie s’échappe ? Comment sourire, le t-shirt imbibé de sang, la vision obstruée de larmes, comment sourire quand on ne sait plus à quoi ressemble la bonté ? Althéa n’a pas la réponse, elle s’est perdue dans les décombres et dans la blessure d’Adriel.
« Non … enchantée, Cassandre … » répond-elle comme un automate, le regard plongé dans le rien.
Cassandre. Cassandre comme la jeune femme à la beauté divine qui souffrait de ces maux terribles que de voir l’avenir des autres, et de n’en être jamais crue. Cassandre. Si Cassandre Shail est Cassandre, alors qui Althéa est-elle ?
Dans un reniflement elle sait. Pandore. Elle est Pandore. Elle est arrivée dans une famille, en a soulevé le rideau pour voir ce qu’il y avait sur scène et maintenant tous les malheurs se sont abattus sur le monde. Quelle idiote.

La panique qui l’a envahie cède place à un tel désespoir qu’aucune pensée ne peut l’aider. Adriel va mourir. Adriel va mourir, et elle n’a rien su faire pour l’empêcher. Elle n’a jamais rien sû faire. Pourquoi l’aime-t-on, pourquoi l’aide-t-on ? Elle est inutile en ce monde, comme elle a été inutile lorsqu’elle était petit garçon. Alors pourquoi ?
Cassandre, à son côté, babille, la djinn n’écoute que d’une oreille.
« Je … je n’ai pas de métier. Je suis … j’enseigne … je fais l’école à la maison. Mon mari … mon mari, il est très occupé. »
Tellement occupé qu’il n’est pas là.
Parce qu’il faut trouver un coupable lorsque sa rancœur déborde d’elle, Althéa se met à pleurer sa colère contre son mari. Hades n’est pas là. Hades n’est jamais là pour les choses importantes, les écorchures sur les genoux, les siestes sur le canapé, les dents de lait qui sont perdues. Hades est toujours occupé. Hades est toujours si aimant, mais Hades est si occupé.
Il faut qu’elle pense à autre chose, autre chose que la mort imminente, autre chose que la douleur brute qui lui dégueule dans la poitrine, il faut qu’elle fasse quelque chose. Il faut qu’elle dise quelque chose.
« Votre mère … ta mère … elle est partie où ? »
Si elle ne peut pas être mère, elle peut au moins être gardienne, être bergère à son troupeau. Bien involontairement, Cassandre et Allie désormais devront faire partie du troupeau. Alors où est-elle, la sirène ? Où est-elle, elle qui a réussi à repousser les noirs démons qui lui ravissaient Adriel ?
Il faudrait tellement qu’elle revienne.

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Lun 30 Aoû 2021 - 14:29
Chaque tentative de Cassandre pour aider Althéa, chaque caillou lancé dans la mare de son désespoir ne laisse pas la moindre trace. Une petite onde, tout au plus, une réaction minime, par principe, parce qu’Althéa ne l’ignore pas non plus totalement : elle est simplement incapable de répondre comme Cassandre l’espèrerait. Elle en est incapable parce que sa souffrance a pris le contrôle de son être, de ses actes, de ses paroles. Parce que rien ne peut vraiment apaiser la douleur d’une mère qui sent la vie partir de son enfant petit à petit.

Une mère qui était si dévouée à ses enfants qu’elle leur enseigne elle-même, qu’elle veille à leur bien être constamment, qu’elle se place en présence rassurante partout où ils vont. Cassandre sent qu’Althéa est une bonne personne, une âme douce et charitable lorsqu’elle en a la possibilité. Elle le sent dans ses mots, elle le sent dans le regard qu’elle lui lance, plein de douceur et de tristesse. Elle le sent dans la manière qu’elle a de soutenir son fils. Et Cassandre, à côté de tout cela, est incapable de l’aider convenablement.

« Votre mère … ta mère … elle est partie où ? »

Cassandre regarde en direction de la porte par réflexe. Elle ne devrait pas avoir peur, mais elle ne le contrôle pas. Allie est revenue chaque fois qu’elles se sont séparées. Elle sait ce qu’elle fait, elle est puissante, elle est capable de tout. Mais elle met tout de même beaucoup de temps. Beaucoup plus qu’elle n’en aurait dû. Elle aurait dû passer la porte tout juste quelques secondes après elles, et les minutes avaient commencé à s’écouler. Combien de temps cela faisait-il ? Trois minutes ? Dix minutes ? Impossible de vraiment savoir, entre l’adrénaline et la panique, la perception du temps de Cassandre n’était absolument pas fiable.

« Elle ne doit pas être loin. Peut-être qu’elle a vu quelqu’un d’autre à aider, qu’elle le ramène ici. Tout va bien, elle va revenir vite. »

En expliquant ses espoirs à haute voix, Cassandre tentait de paraître aussi convaincue que possible. Elle ne souhaitait pas laisser ses doutes apparaitre à la surface, il ne fallait pas donner à Althéa une nouvelle raison de paniquer.

« Vous me faites penser à elle vous savez. Depuis quelques semaines j’ai vu beaucoup de personne fuir, se choisir eux à la place des autres, de leur famille. Vous êtes une femme très courageuse. »

Encore un regard vers la porte. Encore un regard vers Althéa. Encore une fois, elle tentait de la rassurer comme elle pouvait, de la faire penser à autre chose. Encore une fois, c’était un caillou jeté dans la mare, pas plus d’une onde qui disparait en quelques secondes. Elle aurait aimé avoir les capacités de sa mère, elle aurait aimé pouvoir hypnotiser Althéa pour la forcer à rester calme, à agir comme il le faut pour que tout le monde puisse survivre, mais elle en était incapable maintenant. Elle ne pouvait pas sacrifier sa gorge pour une seule famille, elle devait penser au futur et à tous les gens qu’elle pouvait encore sauver après.

Elle voulait demander quand est-ce que le mari devait arriver, mais elle ne le pouvait pas, parce que ce n’était pas la bonne chose à faire. Elle voulait descendre, aller voir plus bas, dans leur lieu de fuite, s’il y avait d’autres personnes, des personnes capables de soigner, mais elle ne le pouvait pas. Elle voulait faire tant de choses sans pouvoir rien faire, paralysée par sa propre incompétence, son envie de bien faire sans la moindre capacité. Quelques années. Si seulement la guerre avait attendu quelques années, elle aurait pu sauver tant de gens. Tant de familles. Si Colton avait été là ce soir, il aurait pu vérifier les environs pendant qu’elle restait avec Althéa. Ou s’occuper des enfants qui restaient dans leur coin, qui restaient presque ignorés parce que la douleur de leur frère était tellement supérieure à la leur. Si, si, si, si les choses étaient différentes, elles n’en seraient pas là, et Cassandre ne se sentirait pas aussi impuissantes dans une situation qui la dépassait complètement.
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Mer 22 Sep 2021 - 22:55
Where the wolves and the soulless rise.
Althéa x Cassandre

Elle s’est perdue dans ses pensées. Il n’y a qu’une seule pensée qui tourne, c’est que son enfant va mourir. Son enfant. Son petit garçon. Celui qu’on a retiré d’elle parce qu’elle n’était plus bonne alors pour le porter plus dans son sein. Elle s’est perdue dans ses pensées, et la voix brisée de Cassandre l’attache dans la réalité. Impossible de dire, en cet instant, si la présence de la jeune femme la réconforte ou bien l’agace.
Mais son petit dernier se meurt, et elle ne fait rien contre ça.
A peine la question passe ses lèvres, elle voit de la peur chez Cassandre. Et alors seulement elle comprend combien la demoiselle est jeune. Tellement jeune. Cette guerre ne l’épargne pas plus parce qu’elle décompte moins de printemps, non. Au contraire. Elle fauche plus encore, elle laboure la terre de ses griffes, laisse des stries dans leurs avenirs, à tous. La guerre s’en fout, de l’âge des gens. L’âge de Cassandre. L’âge d’Adriel. Son propre âge, à elle, la fille-mère. La guerre s’en fout. Elle les dégomme, elle les dézingue, elle les attrape entre ses doigts pour les briser en mille morceaux. Elle les déglingue, elle les déchire, comme de petits bouts de papier qu’elle éparpille ensuite au vent pour que l’existence les emporte. Elle n’a de pitié pour personne, de patience pour personne. Elle est un rouleau compresseur qui vient détruire leur existence.
Et Cassandre le sait, ça. Elle le sent. Elle est terrifiée, malgré elle. Elle voudrait paraître plus forte mais elle n’y arrive pas, et bien sûr Althéa le sent. Certains disent instinct maternel. La djinn a juste un sourire triste en croisant les yeux de la jeune femme. Sa voix éraillée qui continue, encore et encore, à déblatérer comme elle peut, à donner des raisons d’y croire quand l’univers a disparu.
« Non. Non, je ne le suis pas. » confesse-t-elle d’une voix amère, caressant doucement le front couvert du rouge sang d’Adriel. « Je ne suis pas courageuse. Sinon … sinon on en serait pas là. »
Elle ne précise pas si désigne le sous-sol, la panique dans laquelle elles sont, ou bien cette Histoire toute entière qui les écrase et les détruit. Elle ne précise pas, parce que pour elle c’est clair. Si elle était vraiment courageuse, elle aurait su les protéger. Elle aurait su contrer Sapphire, alerter, y faire quelque chose. Elle aurait su y parvenir, dussé-t-elle y laisser la vie.
Mais elle n’est pas une courageuse.

D’ailleurs, lorsqu’Allie les rejoint, lorsqu’elle dit qu’elles doivent repartir, Althéa réalise combien elle ne sera jamais courageuse. Elles, ces deux femmes dont elle ne sait rien, elles qui retournent dans la rue, qui retournent panser des plaies et recoudre mille hématombes, elles, ce sont elles les courageuses.
Alors elle les laisse repartir, la djinn, sans un pardon, sans un merci. Elle les laisse repartir parce qu’elles ont mieux à faire, les courageuses. Mieux à faire qu’une pauvre maman avec un cadavre dans les bras. Mieux à faire que d’attendre Hades avec elle, à la regarder s’essuyer un visage recouvert de sang. Mieux à faire que s’occuper d’elle.
Parce que c’est déjà perdu pour elle. C’est déjà perdu pour Adriel. Elle a pas réussi. Elle a échoué. Elle a échoué à être une mère, échoué à être une gardienne. Elle a échoué à ce qu’elle croyait, alors qu’elle ne croyait en rien. Elle a échoué comme une enfant qui voudrait s’écrouler au sol.
Althéa se recroquevillera autour du corps de son garçon jusqu’à ce que la mort l’emporte. Elle ne s’en rendra pas tout de suite compte ; c’est seulement lorsque son époux posera une main sur son épaule qu’elle pourra relever la tête et admettre l’inévitable. La rage dans ses yeux effraiera Hades, brisera quelque chose entre eux ; eux qui se sont tellement aimés laisseront une place dans le lit comme pour y mettre la pierre tombale de cet enfant qu’ils ont perdu. Cette guerre les aura éloignés, brisés, maltraités, polissés. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien d’eux. Qu’il n’y ait plus rien d’Althéa que cette coquille vide de maman qui a vu périr son enfant, qui a senti son dernier souffle effleurer ses cheveux poisseux sans vouloir l’admettre une seconde.
Il ne restera plus rien d’elle, ça s’est joué en une seconde. Un instant, un battement de cil. Il ne restera plus rien d’elle pour bien des années à venir. Parce qu’en cet instant, dans la rue, elle n’a pas su être courageuse.



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