Fear does not prevent death PV Farell

C'est la guerre. La terrible guerre. Je vois les gens qui vont se battre. Ils se battent pour se défendre. Défendre les autres. Je suis chez moi avec Isida. Maman nous a dit de rester à la maison. Elle nous a dit de rester ici alors qu'on ignore ou elle est, elle. J'aurais pu rester tranquillement avec ma sœur. Mais je ne peux pas. Parce que j'ignore ou se trouve le reste de la famille. Mes frères et sœurs. Sont-ils allaient se battre ? Comme Orion. Je sais ou il est, lui. Je ne peux pas rester assise alors qu'ils sont tous dehors. Je suis que je suis jeune, trop jeune. Je ne suis pas une guerrière, on me l'a déjà dit. Mais je ne peux pas. Je profite que ma sœur est le dos tourné pour lui fausser compagnie. Je sors de la maison et il ne me faut que quelques minutes pour voir les ravages que j'ai devant les yeux. Les gens qui se battent. Les corps sur le sol. Les personnes qui aident les blessées ou qui pleurent leurs morts. J'entends ma sœur qui m'appelle. Elle m'appelle plusieurs fois mais je ne l'écoute pas.

Je continue à marcher. Je ne m'arrête pas. Je continue. Peu importe ce qu'il faut faire, je retrouverais ma famille. Ma fratrie. Les miens. Mon regard sur une personne au regard familier. Orion. Mon frère. Je le vois. Je le vois. Mon regard ne le quitte pas quand je vois son corps qui s'effondre. Il ne me faut que quelques secondes avant de le rejoindre. Il est blessé. Je vois le sans qui s'écoule de ses blessures. Je le vois qui agonisse. Malgré tout ce qui ce passe autour de moi, je reste avec lui. Je vois qu'il tient bon. Qu'il a encore les yeux ouvert. Je suis tellement absorbée par l'état d'Orion que je fais plus attention à rien d'autre. Je ne vois pas le danger autour de moi. Mais je sens le projectile qui pénètre ma peau. Et cette fois-ci, c'est moi qui finit au sol. Je ne sais pas ou je suis blessée. Mais je sens que c'est grave. Je vois le sang qui s'écoule. Le sang autour de moi. Je ressens la douleur. J'ai mal. Trop mal Chaque mouvement que je fais est une torture. Je regarde mon frère, je m'approche de lui, pose ma main sur mon épaule. Je sais pas ce qui se passe. Je ne sais plus rien. Sauf qu'une chose. La vie quitte le corps de mon frère. Il n'y a plus rien dans ses prunelles. Plus rien. Il est mort.

Les larmes aux yeux, incapable de crier, je m'éloigne pour tenter de trouver de l'aide. Mais je suis au sol et je suis de plus en plus faible. Je sens que les forces m'abandonnent petit à petit. Je garde encore les yeux ouvert. J'ai peur de plus avoir la force de les ouvrir de nouveau. J'ai peur que chaque respiration soit la dernière.
Il y a plus personne. Je me sens seule. J'ai peur. Morte de peur. Je veux pas mourir. Je veux pas partir. Je sais ou tout ça mène. Je veux pas quitter Maman. Isida. Sol. Trop de chose. Mais j'ai plus beaucoup de temps. J'ai besoin de plus de temps. Plus de temps.

Je suis toujours sur place. Je suis parfaitement immobile. Pourtant, le monde, lui va a toute vitesse. Ils y a des personnes, trop de personne pour que je puisse les compter. Certains sont à terre mais quelques personnes sont debout, ils vont, ils viennent. La seule chose qui compte, là, c'est la douleur. Je ne sens que ça. Elle est là. Partout. Dès que je bouge, le moindre mouvement, la douleur se réveille, elle s’amplifie. J'ai mal. Trop mal. Je n'ai pas la force d'appeler de l'aide. D'appeler quelqu'un. Je n'arrive pas à soulager la douleur avec mes pouvoirs. J'ai plus de force. Plus d'énergie. J'ai aussi l'impression qu'on me déplace. Je ne vois pas les visages. Je ne sais pas ou je suis. J'ai l'impression d'être loin des combats. Mais je n'ai aucune certitude.
J'entends une voix masculine, je vois son visage. J'ai pas l'impression qu'il soit mauvais. Au contraire, il semble me vouloir du bien. Mais, j'ai mal, c'est une torture. Un vrai supplice. J'ai envie de hurler mais je suis trop faible. Beaucoup trop.

- J'ai...j'ai mal

Je ne sais pas trop quoi dire de plus. J'ai perdu beaucoup de sang. J'ai pas besoin de me pencher pour voir le sang qui quitte mon corps. Mes pensées s'embrouillent. Je n'ai le temps de réfléchir quand l'homme que fait boire un breuvage. Je ne sais pas ce que c'est, je suis trop faible pour résister. Il me dit que c'est contre la douleur. Mais c'est fort. Plus fort que ce à quoi je m'attendais. Je manque de tout recracher mais j'essaie de prendre un maximum. Je veux que la douleur s'arrête. Je veux plus souffrir.
Un instant, j'ai l'impression que ça marche. Elle est moins présente. Moins forte. Je sais pas trop ce que c'est. Mais cela avait le mérite d'être efficace. Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit quand le garçon n'est plus là. A la place, il y a un dragon, un reptile. J'ai l'impression que c'est une hallucination. Que je suis en plein délire. Pourtant, je sais que c'est réel. Tout ce que je veux, c'est rentrer à la maison. Rentrer et retrouver ma sœur. Ma mère.

- Je...je veux pas mourir. Ne me laissez pas mourir.

Mon regard se pose sur la bestiole. J'observe ses mouvements. Ses gestes. Bien trop humain. Faisant partie moi-même du monde surnaturelle, je connais l'existence des créatures surnaturelles. Alors, c'est un dragon. Celui qui est en train de faire en sorte que je survivre est un dragon. Mais je fiche bien de qui il est, de ce qu'il est. Je veux vivre. Au moins encore un peu, le temps de revoir ma famille. Les revoir une dernière fois. Juste une dernière fois.

- Je veux revoir ma maman. Ma sœur.

J'entend la voix du garçon qui me parle. Qui me dit qu'il fera ce qu'il peut pour me sauver. Pour que je reste en vie. Pour que je vive ma vie. Alors, j'essaie de tenir bon. Je fais ce que je peux. J'essaie de me battre malgré ma faiblesse. J'essaie de toutes mes forces. Je veux pas savoir ce qui m'attend quand on meure. Je veux pas penser à ça. Je ne peux pas, je le sais. Parce qu'une fois que j'aurais commencer, je ne serais plus en mesure d' m'arrêter. Et après, j'arrêtais pour de bon. Je ne veux pas regarder l'état dans lequel je me trouve. De toute façon, je n'ai pas besoin d'y jeter un coup d'œil. Cela n'est pas très beau à voir si je me fis au visage du garçon qui est en train d'essayer de me maintenir en vie. Ce qu'il semble m'avoir donner à l'air efficace, la douleur est moins présente. Supportable. C'est déjà mieux que rien du tout. Surtout dans mon état. Je me demande si la guerre est encore en cours. Si d'autres personnes vont arriver. Je sais que pour moi, la véritable bataille est en train de se jouer. Savoir si je vais vivre. Ou si je vais mourir. De quelle coté la balance va t-elle pencher ?

Il me demande si ma mère et ma sœur sont dans le coin. Si elles sont quelque part. Egoïstement, j'aimerais qu'elles soient loin. Parce que je sais maintenant que j'aurais dû les écouter quand elle voulait me prévenir du danger. Du danger de la guerre. Si je l'ai avait écouté. SI seulement, je l'ai avais écouté. J'ai pas envie qu'elles me voient dans cette état. C'est pas juste. Je peux pas leurs infliger ça. Mais je connais Isida. Suffisamment pour savoir qu'elle serait capable de traverser un champ de bataille pour me retrouver.

- Je...je crois que ma sœur est là...mais ça servirait à rien. Parce que je vais mourir.

A quoi bon nier l'évidence ? Je sais que malgré ses efforts, tous ses efforts, la situation ne changera pas. Je suis trop blessée. Je perd trop de sang. Je suis trop faible pour lutter. Je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus. Je voudrais que ça s'arrête. Que la douleur s'arrête. Que tout s'arrête. Je voudrais partir sans douleur. Sans souffrir. Cela fait trop mal.
Je vois qu'il fait des efforts. Qu'il n'est pas prêt à me laisser mourir. Il continue à prodiguer des soins. Malgré sa délicatesse, cela fait mal. Vraiment mal. Je sais que si je bouge. Que si je résiste, la douleur sera pire. Je me contente de serrer les dents, un geste que je peux encore faire. Mais pour combien de temps ? Combien de temps est-ce que je vais tenir, dans cette état ?

- J'y arrive pas. J'y arrive plus.

Je réussi à entendre quelqu'un s'approcher. Il me suffit de tourner légèrement la tête pour comprendre que ma soeur est là. Isida est là. Elle a réussit à me trouver. Je la sens près de moi. Je sais qu'elle ne peut rien faire. Ce n'est pas ces illusions de djinn qui me sauverai. Non pas cette fois. Je me contente de lui prendre la main. Elle prend place à mes cotés malgré le sang qui m'entoure. Malgré mes blessures. Malgré la mort qui s'approche. Je la sens.

- Je suis désolée

Je sais pas vraiment si c'est pour le dragon parce que j'arrive plus à lutter, parce que je ne sais pas comment faire. Ou pour ma sœur parce que je vais la quitter, l'abandonner. Peut-être les deux ? Je pensais être plus forte. Plus courageuse. Mais qui n'a pas peur de la mort, au fond ?

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là. Je n'ai plus la notion du temps. Des heures ? Des minutes ? Combien de temps je suis sur le sol ? Attendant et regardant le sang qui s'écoule de mes blessures. Au début, je lutte, je lutte de toute mes forces. Je serre les dents quand la douleur reprend. Je me dis que j'ai une chance. Même une petite. Une toute petite. Au début, cela semble allait. Parce que je me dis que c'est normal d'avoir aussi mal. Que cela en faut la peine. Qu'il y aura une suite à tout ça. Je voudrais dire au miens que j'ai réussi à lutter. A vaincre la douleur. Faire comme si cette journée n'est qu'une journée parmi tant d'autres.
Pourtant, je sens que la situation ne s'améliore pas. Pas pour moi. Les blessures sont trop grave. Beaucoup trop. Je n'ai pas besoin de regarder pour le savoir. Je le sens. Je sens aussi les efforts que déploit celui qui s'occupe de moi. Il veut me garder en vie. Il veut que je me batte. Mais la fin est proche. De plus en plus, je sens que la fin se rapproche. Petit à petit. La fatigue est là, de plus en plus forte. Mon cœur qui bat de moins en moins fort. Je ne veux pas me faire une raison, me dire que je pourrais y arriver. Que je pourrais lutter un peu plus. Mais la douleur ne s'arrête pas. Elle ne s'arrête plus. Je veux que ça s'arrête. Je pourrais rejoindre Orion. Je n'ai jamais songé à la mort. Je me disais que j'avais le temps. Que j'avais toute la vie devant moi avant de pouvoir y penser. Pourtant, je me rapproche. Je commence à partir. Petit à petit.

J'entend ses pas. Je n'ai pas besoin d'entendre sa voix pour savoir que c'est elle. Isida. Ma sœur. Ma meilleur amie. Ma confidente la plus proche. Elle m'a trouvée mais elle ne peut rien faire. Elle ne peux qu'observer le terrible spectacle qui se déroule sous ses yeux. L'homme lui parle. Il lui demande de trouver les mots. De trouver quelque chose. Mais elle sait. Elle sait que quoi qu'elle dise. La situation sera la même pour moi. C'est ma grande sœur, elle m'a toujours protégée de tous les dangers. C'était son rôle. Aujourd'hui, c'est à mon tour de la protéger.

- Isida...

Je prends sa main avec ma main teinté de rouge, j'ai encore le temps. Un peu. Pour lui faire des adieux. Ce sera à elle de prévenir Maman pour moi. Elle devra le faire. Elle le doit.

- Tu ne peux plus rien pour moi, frangine.

Je me tourne vers celui qui tente de me sauver depuis le début. Il fait tout ce qu'il peux. Je sais qu'il fait tout Mais il doit laisser tomber. Sauver quelqu'un qui peu encore être sauvé. Qui a une chance de vivre.

- Tu as fais ce que tu as pu mais tu pourras pas me sauver. Laisse-moi partir, je t'en pris.

Après quelques minutes, après quelques temps. Après avoir accepté que je n'allais pas m'en sortir, mon sauveur venait lui aussi de comprendre. Il venait de voir qu'il ne pourrait rien faire. Rien faire pour moi. J'étais trop blessé. J'avais perdu trop de sang. La bataille était trop longue pour moi. Je voulais que ça s'arrête. Au début, c'est effrayant. Cela fait peur, de ne pas savoir ou je vais aller. Ce que je vais devenir. Je n'avais que 16 ans. Ce n'était pas un âge ou on était censé mourir normalement. A 16 ans, on commence une vie. La vie nous tend les bras. Et aujourd'hui, aujourd'hui, la vie me quitte. Elle s'en va, petit à petit. Je n'ai plus envie de faire autant d'effort. Je regrette seulement de quitter ma famille, ne pas avoir réussi à tenir pour leurs parler une dernière fois. Mais Isida est là, elle sera contrainte de parler en mon nom. Il ajouta qu'il était désolé, qu'il était désolé. Je le savais. Je le voyais.

- C'est...c'est pas ta faute.

Un animal s'approcha de moi. Sa tête se posa sur ma jambe. Je sentais sa présence, la présence réconfortante du chien. Du chien de mon sauveur. Mon regard se posa sur le chien pendant que l'autre reprit sa forme initial. Je ne savais pas ce qu'il faisait, il préparait quelque chose. J'ignorais quoi. Mais je n'avais plus qu'à attendre. Je continuais à respirer, comptant presque le nombre de respiration avant la dernière. J’espérais encore quelques minutes. Encore un peu. Je sentais ma sœur à mes cotés. Elle était étrangement silencieuse, beaucoup trop. Je regrettais de lui infliger ça. De faire souffrir ma sœur comme j'étais en train de le faire. Je n'avais pas besoin de lui parler, de lui dire quoi que ce soit. Elle savait. Elle savait que j'avais encore besoin d'elle. Encore un peu. Elle était encore ma grande sœur. Mais plus pour très longtemps.
Puis, il se tourna vers moi, une mixture verdâtre dans sa main. Quand il parlait, il fuyait mon regard. Cela voulait tout dire. J'avais une porte de sortie, une échappatoire. Un espoir d'en finir pour de bon. Tout en douceur. Je pris la mixture avant de recroiser son regard. Une dernière fois.

- Mer...merci

Je mis tout dans ma bouche, en ajoutant le liquide avec. Je ne savais pas combien de temps cela allait mettre. Des secondes. Des minutes ou des heures. Je n'en avais pas la moindre idée. Je posa ma main sur celle du garçon qui était en train de m'aider à mourir. Il m'aidait à en finir. Pour éviter de souffrir.
Puis les effets ne tardèrent pas à arriver. La fatigue devient de plus en plus présente. Mes paupières devient de plus en plus lourdes. C'était le moment. Bientôt, je m'endormirais pour finir par ne plus me réveiller du tout.
Il était temps. Plus que temps de quitter ce monde. Quitter ma famille. Quitter Maman. Ne plus les revoir. Me dire que j'étais morte pour une noble cause. Pour une cause qui me tenait à cœur. Je n'avais plus aussi peur qu'avant. Parce que je savais que j'allais partir dans un monde meilleur. Un monde bien plus beau qu'ici.
Je fermais une dernière fois les yeux. Laissant mon dernier souffle quittait mon être. Pour toujours.
Isis Delacroix est partie. Elle est morte.