SOS Canidés PV Camdus

Je pensais profiter de quelques jours dans la capitale. La belle ville de Washington. Voulant mêler l’utile à l’agréable, j’étais venue jusqu’ici pour régler quelques affaires pour la boutique. J’avais entendu parler de potentiel fournisseur pour ma boutique. Comme je venais à peine de démarrer, j’avais besoin de matériel pour mes créations. D’habitude, je travaille seul. Je préfère ne faire confiance qu’en moi. Parce qu’avec les gens, on peut être vite déçu. Trop déçu. J’ai déjà vécu une déception dans ma vie, je ne tiens pas à recommencer. Une fois. Pas deux. Les gens déçoivent. Un jour ou l’autre, ils finissent par faire une erreur. Et là, c’est trop tard. Je refuse de souffrir pour quelqu’un d’autre.

Etant maintenant habitué au calme et la douceur de la Nouvelle-Orléans, je dois me confronter à la foule et effervescence du monde de la capitale. Je n’aime pas beaucoup cette ville. Beaucoup trop de monde pour moi. Je préfère ma tranquillité. C’est dans ces instants que la Californie me manque. J’y avais vécu les plus beau moment de ma vie. J’avais trouvé des gens à aimer, des personnes qui m’avaient adopté et qui m’avaient aimé comme leur propre fille. Malgré l’éloignement, j’y avais trouvé quelque chose. Une vrai place. Un endroit à moi. Et puis, plus rien en quelques instants. Plus de parents. Plus de repère. J’avais fini par fuir car cet endroit me rappelait trop de souvenir douloureux. J’espérais trouver un foyer à la Nouvelle-Orléans. Quelque chose qui me permette de continuer à mettre un pied devant l’autre. Pour le moment, j’avais opté pour la vengeance. Il le fallait. Je devais le faire.

Je venais de sortir d’un rendez-vous professionnel avec un autre professionnel. Celui-ci avait durée longtemps. Plus longtemps que prévu, le jour commençait à tomber. Comme je n’avais rien à y faire, je me dépêchais d’aller à la chambre d’hôtel que j’avais réservé en vue de mon séjour. J’avais dû laisser Ebène chez une voisine bienveillante. Je n’aimais pas laisser mon félin derrière moi et j’avais hâte de rentrer pour le retrouver. J’avais plus d’attache envers les animaux qu’avec les êtres humains.
Pour moi, c’était eux ma famille. Peu importe ce que disait les autres. Je me fichais bien ce qu’ils pensaient. En rentrant, mon regard se posa sur un duo qui été attroupés dans une ruelle. Ils étaient deux, ils s’amusaient et ils rigolaient fort. Si j’évitais les attroupements, je vis rapidement l’objet de leurs attentions. Un pauvre chien qui se faisaient malmené par ces garçons. L’animal ne pouvait rien faire tandis que les autres continuaient à le frapper. Encore et encore. Mon sang ne fit qu’un tour. Je m’approchais d’eux, empoignant l’un deux et l’envoyant valser loin de l’animal. Son camarade ne tarda pas à le rejoindre.

 - Vous avez intérêt à partir avant que je décide de vous bottez les fesses !

J’ignorais s’ils avaient suivi ma mise en garde, je me penchais vers le chien. Caressant doucement sa tête, j’essaie soulagée qu’il soit encore en vie. Je n’arrivais pas à croire que l’on pouvait faire du mal à un animal de cette façon. Malheureusement, je n’avais rien pour soulager les blessures de l’animal. Je ne pouvais que ressentir sa douleur et sa peur. Je compris que ce n’était pas pour lui qu’il avait peur. Mais pour le minuscule chiot qui était plus loin. Presque immobile. Je pris le chiot dans mes bras. Le petit était jeune, complètement trempé par la pluie qui venait de tomber. Je ne pouvais pas secourir les deux animaux en même temps. J’avais besoin d’aide. Mais je ne connaissais personne ici. Si je laissais le chien pour sauver le petit, il risquerait d’y passer. Pour calmer les deux animaux, je pouvais toujours essayer d’utiliser mes pouvoirs de zouwu. Mais j’avais besoin de temps. Et de trouver une personne qui aiderait une inconnu et deux chiens en détresses.

Mon attention est focalisé sur les bêtes qui sont au sol. Je me fiche pas mal de savoir si les hommes que j'ai vu tout à l'heure sont encore là. Je me fiche de savoir si je dois leur faire du mal pour avoir faire une tel chose. Les animaux sont comme ma famille. Ils sont loyales, ils sont fidèles. A la différence des gens, ils ne déçoivent pas. Ces pauvres bêtes n'ont rien demandé à personne. Cela me met hors de moi. De pouvoir rien faire de plus. Encore une fois.
Je remarque alors qu'ils sont toujours là, comme si blesser un animal ne suffisait pas. Ils n'ont pas le temps de faire le moindre geste quand un inconnu arrive d'un pas rapide. Avec son casque de moto, je ne vois pas son visage. Il attaque les hommes, ses gestes sont rapides et efficaces et les humains finissent rapidement au sol, vaincu. Cette fois-ci, ils semblent avoir eu leurs compte et filent sans demander leurs restes. Pour eux, c'était seulement un jeu. Mais la vie n'est pas un jeu. Ni la mort d'ailleurs.

J'ai toujours le petit chien dans mes bras. Je sais qu'il est vivant. Je sens sa respiration. J'entends son petit cœur battre. Il peut survivre. Il est jeune mais il peut survivre. L'homme me tend son casque pour que je mette le chiot à l'intérieur, le temps de savoir ce que je fais de lui. N'ayant aucun autre endroit pour le mettre, je pose le petit animal dans le casque délicatement.
Puis son regard se pose sur la chienne, l'animal est si mal en point. Je comprend rapidement qu'on ne peut rien faire de plus pour elle. C'est injuste. Son petit devra vivre sans elle. Survivre sans elle. J'ai envie de tuer les hommes qui lui ont fait ça. J'ai envie qu'il paye pour leurs actes. Mais je dois avant tout protéger le chiot. Son chiot. Parce qu'il ne peut pas mourir lui aussi. Je caresse une dernière fois l'animal avant de me lever, prenant le casque dans ma main. Une vie innocente. Qui s'éteint doucement.

- Elle ne souffre plus maintenant.

Je ne sais pas si je dis ça pour moi. Ou pour l'inconnu qui est avec moi. J'ai besoin de me dire ça. Plutôt que de rattraper les garçons et leur faire payer. Ils faut qu'ils payent. C'est injuste. Cela me met en colère. Je déteste être impuissante. De rien pouvoir faire. Je m'étais promis que cela n'arriverais plus. Et cela recommence.

- C'est tellement injuste !

Je pose le casque sur le sol, ne voulant pas blesser le petit animal à l'intérieur. Je suis en colère. Vraiment en colère. Je donne un coup de poing contre une benne à ordure qui se trouve à coté. Il faut que je me calme. Ce n'est pas bon. Vraiment pas bon. Il faut que je me reprenne. maintenant. Je me tourne vers l'étranger. Il semble connaitre le coin. Mieux que moi.

- Il faut mettre ce petit à l'abri. Je refuse qu'il finisse comme sa mère.

L'homme reste de marbre, il semble être insensible. Droit dans ses bottes. Honnête sur ses convictions. Il est touché par la cause animal. Du moins, je le crois. Je le crois suffisament impliqué pour avoir participer à taper les garnements qui s'en était pris à la chienne et son petit. Maintenant que le petit chiot semblait hors de danger, il ajouta que le monde était comme ça. Cruel & insensible. J'avais compris ça depuis le début. Depuis que j'avais été placé dans une famille qui m'avait abandonné. Je savais que les gens étaient mauvais. Qu'ils étaient capable prétendre être des bonnes personnes. Mais ils étaient faux. Contrairement aux animaux. Les animaux sont loyaux. Ils ont des sentiments. Quand l'un d'eux est attaqué, les autres viennent à son secours. Quand l'un est triste, les autres soulagent sa peine et son chagrin. C'est ça, la vie en communauté. C'est cette vie auxquelles j'aspire. J'aspire à bien plus que tout ça.
Il dit qu'il faut toujours laisser une autre chance à la vie. Encore une mais pour moi, c'est déjà une de trop. J'ai trop donné de chance. J'arrête de faire autant d'effort. Parce que la vie m'a déjà trop déçu.

- Je n'arrive pas à penser comme ça.

Elle prit lui même l'initiative de garder le petit animal. J'eus un léger pincement au cœur, pensant à l'animal que je laisserais quand je devrais retourner à la Nouvelle-Orléans. Et puis, cet homme doit être capable d'offrir un véritable foyer à ce chiot. J'ai toujours mon chat qui m'attend. Ebène a toujours du mal avec les nouvelles têtes. Il aurait du mal avec un autre animal.
Il place l'animal dans sa veste, pour qu'il profite de la chaleur corporelle de l'homme. Lui-même disant qu'il avait une chaleur corporelle plus important qu'un humain. Mon premier pronostic était qu'il devait être un dragon. Surement. Ce devait être ça.

Il proposa que je l'accompagne à l'animalerie pour acheter quelques accessoires pour le chien. Je n'avais rien de prévu, et j'avais du mal à quitter l'animal depuis que je l'avais vu. Même si j'ignorais tout de l'homme, il était suffisament brave pour aimer les animaux les plus frêles. Alors, à quoi bon ? Qu'est-ce que j'avais à perdre ?

- J'accepte votre proposition. Vous pourrez avoir besoin d'un autre avis.

Je récupérais un casque de moto et attendit que l'homme me rejoigne pour une petite ballade. Je me tournais vers lui, une nouvelle fois.

- Au fait, je m'appelle Azariah.