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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
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Âge : 43 ANS (13/04/1979) ☾ 20 000 ans pour le Phénix qu'elle abrite ☾ fin de vingtaine en apparence
Nombre de dés : 5 dés
Résidence : SEATTLE ☾ dans la demeure des Nightshade à Queen Anne
Profession : MYSTIQUE ☾ tirage de cartes & magnétisme au Diamond's Apothecary
Faceclaim : Laura Harrier
Pouvoirs/capacités : MANIPULATION DES OMBRES ☾ pouvoirs des autres phénix : production de flammes, guérison par les larmes
Crédits : a-devious-route (ava), self (aes).
Disponibilité RP : Enfys, Jupiter, Persephone, Selah, Shoshana, Sun & Mercure, Venus, toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Aurore & Nova-Blue & Llyr & Jasper & Borée
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Ven 10 Déc 2021 - 19:37
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Althéa x Cadmus (AU)

Il est mort.
Première pensée quand elle se lève. Dernière pensée avant la nuit. Il est mort. Il est mort et c’est inchangeable, elle ne peut rien y faire du tout. Il est mort, ils l’ont mis dans un minuscule cercueil et regardé descendre en terre ; Hadès l’a tenue par le bras pour ne pas qu’elle s’effondre au sol. Il est mort et c’est de sa faute ; c’est de leur faute, à tous, à toutes. C’est la faute de Sapphire. C’est la faute des suiveurs. C’est la faute du noir, de la mort. C’est la faute d’Hadès qui leur a dit de partir. La faute d’Athéna les a quittés. La faute de l’univers entier.
Mais surtout, c’est sa faute à elle.
Elle aurait dû le protéger. Elle aurait dû le voir venir. Elle aurait dû faire quelque chose, au lieu de rester comme une sotte à pleurer sur ses plaies béantes. Elle aurait dû être plus forte, être une vraie dragonne, comme Sapphire. Elle aurait dû faire tellement plus que tout ce qu’elle a fait pour lui. Elle aurait dû. C’est trop tard, c’est trop tard maintenant. Elle aurait dû, elle ne peut plus. Parce qu’il est mort, et c’est sa faute.
Alors elle erre, comme un fantôme. Puisqu’il est mort dans une guerre à laquelle il ne voulait rien. Puisqu’il est mort et que personne ne lui laisse la chance de pleurer. On a pas le droit de pleurer, quand on porte ce nom de famille, on peut juste baisser la tête et encaisser qu’on est un monstre. Il est mort et elle n’a pas le droit, pas la chance d’avoir du soutien. Il est mort, mort, mort, mort, mort et tout ça ne servait à rien.
Il est mort.
Première pensée quand elle se lève, dernière pensée avant la nuit ; toutes les pensées dans l’intervalle. Elle voudrait, oui, elle aimerait bien, être capable d’un peu plus. Serrer Helios contre son cœur, dire à Orion de pas pleurer, gérer la douleur de sa Feyre qui ne sait plus quoi ressentir. Elle aimerait bien. Elle ne peut pas. Elle n’est plus capable de rien. Rien du tout. Rien. Il est mort, y a rien derrière lui, il a rien laissé d’héritage que ces vêtements tâchés de sang qu’elle ne lavera plus jamais. Il est mort.
Il est mort, et elle est morte aussi. Morte la partie d’elle qui croyait, morte la partie d’elle qui rêvait, morte la partie d’elle qui aimait. Désormais elle est coquille vide, elle est un poème sans auteur, une marionnette sans fils d’argent, un puzzle sans aucun contour, elle n’est plus rien et il est mort.

Alors voilà.
Elle est debout, Althéa, parmi les décombres de ce qui un jour était eux. Des murs maintenant réduits en cendres qui ne porteront plus l’écho de fous rires et de joies dansantes. Des murs qui se sont effondrés en même temps que leur monde à eux. Et il n’y a plus rien comme souvenirs, plus rien comme vie, plus rien du tout que ces pauvres objets brûlés qui s’amoncèlent dans les gravats.
Hadès ne voulait pas qu’elle vienne. Elle s’est dit qu’elle le lui devait. Elle devait venir, se souvenir, car si elle se souvenait pas alors il serait deux fois mort. Hadès ne voulait pas qu’elle vienne, et il avait sans doute raison. La noirceur de chaque débris lui rappelle qu’il est mort, encore. Et ces inconnus, étrangers, qui viennent et qui lui posent une main sur cet épaule pleine de chagrins, avec un air compatissant. Qu’ils meurent. Qu’ils meurent tous. Qu’ils meurent de n’avoir rien su faire, qu’ils meurent d’avoir laissé le monde se déchirer en son milieu, qu’ils meurent tous et qu’ils la laissent seule, dans le silence de sa souffrance.
Il est mort et pour une fois, la djinn regrette le purgatoire. Elle voudrait souffrir d’un vrai mal, un de ceux qui rendent vraiment fou. Mais y a rien. Rien qu’elle face au vide d’Adriel, face à la place que son enfant a laissée au creux de son cœur. Rien que cette injustice immense : un parent ne devrait jamais avoir à enterrer son fils.
Il est mort.
Il est mort et elle ne peut rien y changer, alors elle reste assise au sol, prête à rien, douloureuse de tout, elle reste à tenir dans ses bras ce morceau de peluche contre elle qui sent le plastique carbonisé et les futurs qu’ils n’auront pas.
Quand elle relève les yeux, quelqu’un la dévisage et la regarde. Quelqu’un qu’elle a déjà croisé, sans jamais y faire attention, comme si on ne voyait les gens que dans leurs plus grands drames encore.
Quelqu’un dont c’est la faute aussi. Quelqu’un qu’elle pourrait aisément blâmer pour combler son malheur. Mais quelqu’un qu’elle regarde, bêtement, à qui elle finit par lâcher.
« Monsieur Lightstorm. Bonjour. »

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Ven 10 Déc 2021 - 21:31
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Althéa x Cadmus (AU)

Tout était devenu d'un froid glacial. Comme si toute chaleur avait quitté ce monde, que même le soleil n'était plus capable de réchauffer cette planète. Plus aucune chaleur n'en émanait, plus aucune lumière. Le froid et le noir était tout ce qui restait. Au fond de son coeur, de son corps, il n'y avait plus que cela. Parce qu'elle n'était plus là. Il avait vu s'éteindre sa flamme, emportée par la tempête qui faisait rage, la tempête qui avait ravagé les coeurs, les corps et les villes. La tempête qui avait tout soufflé sur son passage. La tempête qui l'avait rongé, qui avait réussi à éteindre le feu qui l'animait, qui avait emporté les miettes de son coeur en soufflant toujours plus fort sur lui. Des cendres, froides et mortes, voilà tout ce qu'il restait. De ce monde, de ceux qui s'étaient battus, d'elle. De lui. Il n'était plus que cendres et attendait que le monde autour de lui ait fini de disperser les lambeaux de son corps, de son âme. Parce qu'elle n'était plus là.

Elle qui détenait le dernier petit morceau de son coeur. Elle qu'il avait mise dans une terre si froide. Alors qu'elle aurait dû voir le soleil, le sentir sur sa peau et profiter de sa chaleur encore de nombreuses années. Elle devait avoir si froid, se sentir si seule, là sous cette terre, là dans cette boite. Ça aurait dû être lui, lui qu'on enferme dans une boite pour la descendre dans ce froid glacial. Ça aurait dû être lui. Pas elle. C'était si injuste. Injuste qu'il soit là. Injuste qu'il survive encore une fois. Injuste qu'il se tienne même encore debout. Injuste de voir dans quel état se trouvait le monde autour de lui et de voir que lui n'avait rien. Pas une plaie, pas une brûlure, pas un signe de tout ce qui s'était passé. Sa seule plaie était invisible. Et on ne le laissait pas la montrer. Lui, il n'avait pas le droit d'avoir de plaie. Lui, il n'avait pas le droit d'avoir mal. Parce qu'il avait obéi sans poser de question. Parce qu'il avait été de ceux qui avaient soutenu le mauvais camp. Parce qu'il avait été un soldat de plus dans cette guerre. Parce qu'il avait été un monstre. Sans coeur, sans âme.

Sans coeur et sans âme. Il l'avait toujours été. Du jour où il avait choisi le devoir au lieu de l'amour. L'obéissance au lieu de l'âme-soeur. Maintenant, tout le monde était capable de voir ce qu'il était réellement. Il n'avait aucun droit de pleurer ses pertes à cause de cette guerre. Il ne le méritait même pas. Alors il n'avait pas pleuré. Il avait juste enduré la douleur, la honte, les reproches et les accusations. Il ne valait pas mieux que les autres et ses pertes, beaucoup ne les voyaient que comme justice. Ils avaient sans doute raison. Probablement pour cela qu'il était ici, au milieu des décombres, au milieu des cendres, au milieu des ruines...Défait, brisé, autant que les murs qui l'entouraient, il tentait de faire pénitence. Et si cela incluait de se faire traîner dans la boue, de subir les humiliations, alors il accepterait tout. Sans condition, sans mot dire, sans rien tenter pour lutter ou leur donner tort. Ils avaient raison de toute façon. Il n'était que le misérable avait causé les souffrances des autres autant que les siennes...

Au milieu des cendres, il réparait ce qu'il pouvait. Il aurait tout donné pour effacer ce qui s'était passé. Pour revenir en arrière. Pour que personne ne souffre. Tristement, sans jamais rien dire, il aidait à déblayer les décombres. Et en marchant dans ce qui avait jadis été la demeure de cette grande famille gardienne, il croisa le regarde de cette femme. Il y avait quelque chose chez elle qui faisait écho à la douleur qu'il ressentait au creux de sa poitrine, quelque chose qu'il reconnaissait dans son regard. Elle l'appela par son nom. Il ne voulait même plus porter ce nom, il ne voulait plus rien être d'autre qu'un homme au milieu des autres. Si il avait pu tout abandonné, nature, nom, famille...Il y avait pensé. Mais réparer le mal fait avant de disparaître devait être fait. « Bonjour, madame Nightshade, avait-il articulé d'une voix basse. » Il n'osait rien dire de plus, se contentant de rester immobile à la fixer. Il attendait sa colère, sa rage, ses mots violents et durs, comme tous les autres avant elle, comme tous ceux qui croisaient son regard et le reconnaissaient.

S'il te plait, mets moi plus bas que terre, réduis moi en miettes, je ne mérite ni pitié ni compassion.

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Ven 10 Déc 2021 - 22:27
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Althéa x Cadmus (AU)

Elle le déteste. Elle le déteste, bien aussi fort qu’elle se déteste, qu’elle déteste le monde entier parce que ce n’est pas anodin quand elle dit qu’elle déteste tout. Mais elle le déteste, lui, parce qu’il l’a suivie. Il a suivi Sapphire, dans sa folie, il s’est battu derrière elle, à côté d’elle, il s’est battu pour sa belle-mère et elle le déteste pour ça.
Sans lui, sans tous ceux qui comme lui s’étaient rangés derrière Sapphire, sans tous ceux qui de sa folie avaient fait un sombre étendard, sans eux tous, sans Cadmus Lightstorm, Adriel serait bien vivant. Il rirait encore auprès d’elle, vagabonderait dans les décombres avec ses lunettes si épaisses qu’il ressemblait à un tétard, il crierait tandis qu’Helios l’attraperait, et le monde ne serait pas laid.
Il est mort et c’est de sa faute.
Les yeux plongés dans ceux de cet homme, elle se redresse pour lui faire face. Elle voudrait lui dire qu’elle le hait. Elle le hait d’avoir cru en elle, elle le hait de l’avoir suivie. Elle connaît Cadmus, un petit peu. Elle sait qu’il est juge, dans une cour. Elle a envie de lui hurler que ce qu’il a fait n’est pas juste. Sa justice, il peut bien la prendre et la mettre là où il voudra. Parce que sa justice est trop laide. Ce n’est pas juste qu’il soit mort, ce n’est pas juste que tout soit mort. Ce n’est pas juste qu’il ait brûlé des corps et des êtres en entier avec le feu de sa colère. Maintenant, c’est elle qui est en colère, elle voudrait hurler, tempêter. Lorsqu’elle arrive à son niveau, elle voudrait lui griffer la peau avec toute la force de ses ongles, comme le dragon a lacéré son petit garçon de ses serres. Et ça, ce serait juste. Ça, ça lui semblerait plus juste. Ça, ce serait la vraie justice. Que ceux qui ont fait du mal paient, comme Sapphire n’a pas pu payer. Que ceux qui ont brisé le monde soient privés de le réparer.
Oui, elle voudrait faire quelque chose. Dire quelque chose. Le blesser comme il l’a blessée, comme ceux de son camp l’ont blessée, comme ils ont labouré son cœur pour ne laisser qu’un champ de ruines. Ruine d’elle, ruine de sa demeure, ruine du monde.
Mais en est-elle seulement capable ?

Et puis, il y a cette autre chose. Cette flamme triste dans ses yeux. Elle sent que tous ces mille reproches, toutes ces choses qu’elle voudrait lui dire, elle ne peut pas vraiment le faire. Parce qu’il se les dit à lui-même, parce qu’il se les inflige lui-même, et qu’il y a cette blessure profonde qu’elle rechigne presque à creuser.
Presque.
Si elle était une dragonne, elle sentirait la lave monter dans sa trachée et son larynx, l’escalade de la chaleur qu’elle a envie de lui cracher. Parce qu’il est vivant, lui. Il est vivant et son fils est mort, et des milliers de vies brisées sont mortes parce qu’il a cru en elle, qu’il a cru quand frappant plus fort ils trouveraient une solution. Il est vivant, là, face à elle, et son Adriel est sous terre, le corps brisé en deux, affreux. Immobile comme un cierge neuf. A rêver d’autres lendemains qu’il ne pourra jamais connaître.
Cadmus est vivant. Elle est morte.
« J’espère que ça valait le coup. » lance-t-elle, amertume sur la langue.
J’espère que ça valait le coup, Cadmus. Je ne sais pas ce qui serait le pire. Que, oui, ça ait valu le coup, ou que tout ait été en vain. Que mon fils soit mort pour servir ou qu’il soit mort pour trois fois rien. Une querelle de cour de récré. Un concours du plus gros idiot. Un jeu qui a pris trop d’ampleur et qu’il faudra que vous regrettiez.
Son ton est parfaitement sans âme, comme sa douleur, comme toute sa vie. Il est mort, et elle n’a plus rien. Elle espère que ça valait le coup.
Althéa n’est pas une dragonne. Il pourrait la tuer sur place. Comme des djinns sont morts par centaines, peut-être que lui pourrait l’achever. Peut-être même que c’est ce qu’elle cherche, au fond. A ce qu’il lui dévisse le crâne. Son cou ferait trois tours sur lui-même, apercevant Hadès au loin, Hadès qui l’a tellement déçue, et elle s’en irait reposer dans un monde avec Adriel. Puisque celui-ci en est vide. Puisqu’il n’est plus là, qu’il est mort. Pas de passage au purgatoire, seulement la paix et le repos. Et l’âme de son petit garçon qui sourirait parmi les cieux comme il souriait sur sa marelle.
Elle lui tend le bras en peluche, cette petite chose douce et bénie que son fils serrait contre lui. Parce qu’au fond, ce n’est pas sa faute. Ce n’est de la faute de personne. Et c’est pire de s’en rendre compte que de détester des coupables qui n’en sont pas réellement.
Elle sait pas pourquoi elle fait ça. Pour qu’il se sente coupable, sans doute. Créer un pont entre elle et lui, les deux endeuillés sans paroles. Pour qu’il se sente un peu coupable, mais pour qu’il la comprenne aussi. Car il y a un écho en lui, un écho de ces mêmes souffrances, et c’est pour ça qu’elle ne crie pas, c’est pour ça qu’elle ne hurle pas, c’est pour ça qu’elle ne le griffe pas.
La djinn tend le bras en peluche pour lui montrer ce qu’il a fait. Lui montrer ce qu’il a détruit. Lui montrer ce qu’il reste, aussi.

Il ne reste plus d’Adriel.

Mais il reste elle. Il reste lui.

Et ces pardons qui les consument.

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Ven 10 Déc 2021 - 23:37
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Althéa x Cadmus (AU)

Intérieurement, il suppliait qu'elle lui hurle dessus, qu'elle le traite de tous les noms, qu'elle le haïsse et l'insulte, qu'elle veuille le frapper, qu'elle le brise comme tout son monde est désormais brisé. Il aurait presque envie de la supplier de le faire, lui dire qu'elle avait raison de penser ce qu'elle pensait, ce qu'il voyait qu'elle pensait. Il pouvait voir ce que les gens pensaient quand ils le regardaient, quand ils posaient leur regard sur lui, sur le dragon déchu, sur le prince à la couronne corrompue. Il n'était plus rien qu'un misérable et il en avait conscience. Alors il supplia. Son regard supplia pour lui sans qu'il ait besoin de prononcer le moindre mot. Réduis moi en miettes, suppliait-il silencieusement, brise moi les os et jette mon corps au loin, je ne mérite même pas d'être enterré dans ce sol glacé.

Son regard froid la vit se redresser et avancer jusqu'à lui. Elle avait quelque chose en elle, cette même tristesse. Et si il avait encore eu une âme, il l'aurait sentie résonner en rythme avec celle de la femme en face de lui. Tout ce qu'il pouvait sentir à cet instant, c'était la douleur. La douleur qui émanait de ce lieu, de ces ruines, de cette femme...Pourquoi ne hurlait-elle pas alors qu'il était responsable, autant que la matriarche, de l'état de ce lieu ? Pourquoi ne lui faisait-elle pas entendre sa rage ? Il méritait cela, il méritait qu'on le haïssait pour ce qu'il était, pour être en vie alors que d'autres ne l'étaient pas. Il se maudissait chaque jour d'être en vie. Plus très long avant qu'il ne le soit plus, avait-il songé plus d'une fois. Et face à cette femme, il n'avait jamais autant voulu que cela arrive vite.

Les mots qu'elle asséna. Il ne les entendit pas, il le sentit. Ils se frayèrent un chemin jusqu'au fond de son être, jusqu'à l'espace sombre et froid où se trouvait autrefois un coeur. Une étincelle. Un feu si froid qu'il le gela de l'intérieur. La douleur dans sa poitrine était si violente, si intolérable qu'il avait envie de s'arracher les côtes pour enlever le palpitant qui lui causait tant de mal. Et pouvait-il lui répondre ? Rien. Non, rien de tout cela n'avait valu le coup. Cette guerre, ces morts, cette violence et cette souffrance. Rien ne valait tout ça. Absolument rien. Et tout dragon qu'il était, il courba l'échine face à la femme, baissant la tête et fermant ses yeux tristes. Il ne pouvait assumer ce qui s'était passé. Il ne pouvait assumer ce qu'il avait fait. Pas comme ça, pas devant elle, pas face à tant de chagrin et de douleur.

Les bras le long du corps, la tête tournée vers le sol, il regarda l'objet qu'elle lui tendait. Le bras de cette peluche. Carbonisé. Brisé. Il n'en restait que ce triste morceau, comme un souvenir horrible de ce qui avait jadis été et ne serait plus jamais. Il prit la patte entre ses doigts, son regard se troublant à mesure que les larmes y montaient. Face à elle, face à l'horreur, la dernière étincelle en lui venait de s'éteindre. Sa respiration se fit haletante alors qu'il fermait les yeux et que ses larmes roulèrent sur ses joues. Ses jambes, incapables de le porter de nouveau, cédèrent sous son poids et il tomba à genoux sur le sol. La tête toujours aussi basse, les mains sur les cuisses, il regardait ce morceau brisé. Ses épaules étaient secouées par les sanglots violents qui lui faisaient mal. Il n'avait pas pleuré depuis que c'était arrivé. Il n'avait pas cédé. Il ne s'était pas effondré. Même quand il avait fallu affronter celle qu'il avait tant de fois blessée. Mais face à cette femme, à ce qu'elle avait vécu, à ce qu'il lui avait fait vivre...Il ne pouvait tout simplement plus tenir bon.

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Dim 12 Déc 2021 - 17:21
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Althéa x Cadmus (AU)

Elle a voulu lui faire du mal. Parce que c’est ce qu’elle devenait, maintenant. Elle voudrait faire du mal aux autres autant que les autres ont fait mal en prenant la vie d’Adriel. Et Cadmus ? Cadmus est coupable, coupable parmi les coupables, coupable d’avoir cru en des ires qui avaient foudroyé le monde.
Il est coupable, il est minable, là, debout face à elle, n’osant même plus la regarder.
Ça la heurte comme un train lancé à pleine vitesse. Les regrets, les remords terribles qui agitent le corps du dragon. Il n’a pas signé pour ça, lui. Peut-être même qu’il a perdu, encore plus que perdu son camp. Peut-être même qu’il a perdu des gens auxquels il a tenu. Et qu’il est pris dans la même faille qu’Hadès et elle-même ont creusée. On ne pleure pas sur les tueurs.
On ne pleure pas sur les tueurs, on ne pleure pas sur les suiveurs, on ne pleure même pas sur ceux qui ont simplement la malchance d’avoir le mauvais nom de famille. On ne pleure pas sur les tueurs, sur les colériques, les mauvais. On oublie que, au-delà des cimes de tous nos odieux désaccords, il y a un autre être vivant qui pensait avoir ses raisons autant que nous avions les nôtres. Elle ne vaut pas mieux que les autres, elle, avec son deuil sur les bras. Et pourtant elle ne s’en veut pas, lorsque Cadmus tombe à genoux, des sanglots lourds crevant ses côtes et la peluche morte à la main. Elle ne s’en veut pas, de ne pas pleurer les tueurs, de ne pas pleurer les suiveurs. Parce qu’il a suivi et tué. Il a suivi et Adriel est mort. Si les Lightstorm avaient suivi et que ça avait été eux, les morts, alors tout serait différent. Mais ce n’est pas Cadmus, qu’elle a mis dans un petit cercueil et qu’elle a recouvert de terre. C’est son fils, son petit garçon, l’âme qui n’avait rien demandé. Ce trésor qu’elle couvait sans cesse et qu’elle n’a pas couvé assez.
C’est lui qui est mort, et pas eux. Alors non, elle ne s’en veut pas.

La djinn s’agenouille prestement. Les larmes roulent comme des béliers, défonçant tout sur leur passage. Althéa sent qu’elle ne doit pas, que c’est plus facile de haïr. Mais n’est-ce pas ce qu’ils ont fait, tous ? N’ont-ils pas haï durant des mois, et c’est cette haine qui les rend là, cette haine qui les a tous tués ? Elle ne doit pas s’agenouiller, c’est une insulte à la mémoire. Mais elle est là, frêle dans les cendres d’un feu que le dragon de flammes a entretenu trop longtemps.
Et si elle sait qu’elle ne doit pas, elle sait qu’elle le fera quand même.
Doucement, la djinn se rapproche, vient serrer Cadmus dans ses bras. Maladroitement. Sans dire un mot. Parce qu’elle est trop fine et trop faible pour faire quoi que ce soit de plus. Elle ne bouge pas, elle ne bouge plus, elle n’ose même pas respirer. C’est de sa faute. Il est coupable. Alors pourquoi c’est lui qui pleure ? Pourquoi c’est lui qui tombe au sol, quand c’est elle qui n’a plus rien ? Pourquoi est-ce-que c’est à elle d’être la plus fort d’eux deux ? Inquiète, par-dessus son épaule, elle cherche le regard d’Hadès mais elle ne le retrouve nulle part.
Elle a voulu lui faire du mal, mais au fond, qu’est-ce-que ça changera. Il est mort, il reviendra pas. Elle ajoute juste du noir sur un cœur déjà anthracite, elle peint de ses couleurs moroses les possibilités d’un monde neuf qui lui est trop insupportable. Et c’est dans cette contradiction, celle-là même entre sa détresse, sa fureur et toute sa bonté, que vient se nicher sa parole.
« Vous serez pardonné, Cadmus. »
Vous serez pardonné. Vous serez pardonné, par tous. Parce que l’oubli est bien plus fort que la volonté de faire mal. Parce que les lendemains qu’ils restent devront compenser de leurs noms tous ceux que vous nous avez pris. Vous serez pardonné parce que les gens comme vous, puissants, on leur passe toujours leurs erreurs. Vous serez pardonné parce que vous n’aurez pas le choix, de toute façon. Vous vivrez avec cette balafre sur la félicité du cœur qui ne vous laissera plus tranquille. Vous serez pardonné dans un monde où rien n’a de sens, puisque ce pardon est injuste et que pourtant il vous viendra.
Moi aussi, je vous pardonnerai. Ou je ne vous pardonnerai pas. Je n’ai pas encore décidé. Peut-être que, sottement, j’oublierai, et quand votre visage mourra je n’aurai pas la volonté de vous haïr après la mort. Mais déjà je ne vous hais plus. J’aimerais pouvoir crier plus fort, vous dire combien vous êtes cruel ; je ne peux pas le faire, Cadmus. On m’a ôté toute l’énergie qui m’aurait permis de hurler, retiré la structure même qui agençait mon existence. C’est vous qui m’avez fait tout ça, vous et vos semblables, et vos lois, et votre justice indécise qui n’a rien fait contre Sapphire. C’est vous, Cadmus, vous parmi les autres, vous au milieu des autres. Mais si je ne vous pardonne pas, si je vous hais jusqu’à la mort, alors je ne vaudrai pas mieux. Et si c’est trop dur maintenant de voir que vous êtes endeuillé, je veux être meilleure que vous, je veux être plus forte que vous.
Alors je vous pardonnerai.

Vous n’avez pas tué mon fils.

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Mer 15 Déc 2021 - 13:37
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Althéa x Cadmus (AU)

Tout ce temps à tenir, à ne pas montrer à quel point il était brisé, à quel point il souffrait, parce que les coupables n'avaient pas le droit de souffrir, tout cela pour quoi ? S'écrouler devant quelqu'un qui avait tout perdu ? Elle aurait pu rire de sa tristesse, de ses maux qui le secouaient si lamentablement qu'il ne ressemblait qu'à une poupée de chiffon. Elle aurait pu l'enfoncer encore, dénigrer son chagrin en lui disant qu'il n'y avait pas droit. Parce qu'il n'y avait pas droit. Il n'aurait pas dû pleurer. Il n'aurait pas dû s'écrouler. Pas parce qu'il n'en avait pas le droit. Les perdants ne pleuraient pas leurs morts. Pourtant il était là, par terre, à laisser son chagrin se déverser. Il avait tué, il avait détruit, il avait été l'instrument de la colère de quelqu'un d'autre. Et il ne cherchait, pour une fois, aucun autre coupable que lui-même pour avoir fait cela. Il avait agi, il avait levé la main, il avait craché le feu. Lui et personne d'autre. Personne n'avait pris son corps pour faire toutes ces choses horribles, personne ne l'avait contrôlé pour qu'il tue, encore et encore, les innocents qui ne faisaient que se défendre, défendre leur pays, défendre leurs enfants...

Il n'avait pas pu défendre la sienne. Et la dernière chose qui le raccrochait à un lointain passé heureux avait disparu. Ensevelie sous terre. Maintenant, il ne lui restait que ses erreurs, passées et présentes. Il aurait voulu que la terre s'ouvre lui, être puni pour ses erreurs, pour ce qu'il avait fait, pour ce qu'il avait été, pendant cette guerre et avant. Être réellement puni. Pas voir son bébé être puni pour lui. Mais non, sa punition était aussi injuste qu'avait été son comportement tout au long de sa vie. Alors il pleurait, sans pouvoir s'arrêter, sans même l'avoir décidé, trop emporté par les souvenirs, par la douleur, par tout ce qui serrait ce qui aurait dû être un coeur mais n'était plus que cendres. Et dans sa poitrine, les hurlements qu'il retenait lui faisaient tout aussi mal que cette tristesse. Ils se resseraient, ils formaient une boule si douloureuse qu'il aurait pu croire à un poignard qui transperçait son abdomen. Mais les cris, il les retiendrait. Toujours.

Le dragon avait senti les bras autour de lui. Senti la chaleur d'un autre corps contre le sien, si froid sans même qu'il le désire. Pourquoi ? Pourquoi faisait-elle cela ? Pourquoi ne lui hurlait-elle pas dessus ? Pourquoi ne lui disait-elle pas qu'il n'avait pas le droit d'être dans cet état ? Elle aurait dû. Elle aurait dû continuer à lui en vouloir, elle aurait dû lui dire qu'il n'était rien, qu'il ne méritait aucune clémence, aucune gentillesse. Elle aurait dû lui faire encore plus mal pour lui rappeler tout ce qui s'était passé, tout qu'elle avait perdu par sa faute. Parce que c'était sa faute. Même si il n'était pour rien dans ce qui avait ravagé cette demeure. Elle n'aurait jamais dû agir de la sorte. Il ne le méritait même pas. Il ne méritait que la haine et les reproches. Que la colère et la méchanceté. Parce que c'était ainsi qu'il avait agi. Pourquoi ne me hais-tu pas comme je le mérite...?

Et puis les mots. Qui lui vrillèrent le cerveau. Qui lui vrillèrent ce qui lui restait de coeur et d'âme. Qui lui firent serrer les dents pour retenir encore ces hurlements qui faisaient tant de bruit à l'intérieur de son corps brisé. Il n'arrivait même plus à bouger. Il n'arrivait pas à se défaire de cette étreinte qu'il ne méritait nullement. Il n'arrivait pas à répondre à ces mots qu'il n'aurait jamais dû entendre. Ils résonnaient en lui, encore et encore, jusqu'à se déformer, jusqu'à n'être plus qu'un grondement sourd et informe. Et la voix de la femme s'était transformée, au coeur de son esprit en lambeaux, pour devenir la sienne qui susurrait qu'il ne serait jamais pardonné. Pas parce que les gens ne lui pardonneraient pas. Pas parce qu'il ne se pardonnerait pas lui-même. Mais parce qu'il ne le méritait pas. Personne ne devrait jamais lui pardonner. Il ne voulait même pas du pardon des gens, au fond, parce qu'il savait qu'il ne le méritait pas, parce qu'il savait qu'il avait commis l'impardonnable.

Lentement, le dragon s'écarta d'elle. Ses mains remontèrent pour venir prendre son visage en coupe et plonger ses yeux bleus et noyés de chagrin dans les siens. Les larmes roulaient encore sur ses joues, son expression semblait si vide... « Non, prononça-t-il d'une voix qui eut du mal à sortir, enrouée et brisée. Parce que je ne mérite le pardon de personne. Je ne mérite que la haine, pour mes crimes. S'il vous plait...Ne me pardonnez pas...Ne pardonnez pas au monstre que je suis, haïssez moi, pour le peu de temps qu'il me reste à marcher sur cette terre... »

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Dim 19 Déc 2021 - 18:12
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Ils sont tellement loin et si proches, transis de froid sous les flammes bleues d’un avenir qui ne sera plus. Elle est une mère, il est un père, et ils sont blottis au milieu d’un univers qui les brisera. Ils sont tellement loin et si proches. Elle qui a perdu, lui qui a perdu. Elle est dans le camp des vainqueurs, ou du moins elle pensait bien l’être. Mais non. Non.
Elle a perdu, comme tous les autres. Personne n’a gagné, dans cette guerre.
Et ça ne valait pas le coup. Elle demandé pour faire mal, mais elle sait déjà la réponse. Ça ne valait pas le coup, rien ne peut valoir le coup, et elle sent tout contre elle Cadmus qui a la réponse autant qu’elle. Elle le serre maladroitement, ses bras trop faibles pour l’aider, son corps trop mince pour le relever.
Elle pensait que toute la souffrance du monde était concentrée dans son cœur, que personne ne pouvait comprendre. Pas même Hadès, pas même Helios. Elle pensait que le monde entier s’était concentré en une flamme qui lui dévorait la poitrine. Elle a tort. Elle a tort et elle s’en rend compte tandis que le dragon s’effondre, elle a tort et elle s’en rend compte tandis que l’univers s’écroule et que rien ne sera comme avant. Elle le hait pour ce qu’il a fait, pourtant sa souffrance est sincère et elle ne sait pas comment faire. Althéa voudrait être odieuse. Il est déjà à terre ? Tant mieux. Elle mettra dans coups des ses côtes jusqu’à ce qu’il recrache du sang, elle l’insultera, hurlera.
Mais est-ce qu’elle se sentira mieux ?
La réponse est non, évidemment. Ça non plus, ça ne vaut pas le coup. Il semble que rien ne vaut le coup. Et elle, elle qui se pensait seule au monde avec sa douleur et sa rage, voilà qu’elle se retrouve en lui.
Cadmus prend son visage dans ses mains et c’est comme s’il prenait son âme. Quand elle plonge ses prunelles à elle dans les iris trempés du brun, elle réalise que ça ne va pas ; et que ça n’ira plus jamais. Les perdants sont anéantis, et les vainqueurs le sont aussi. La guerre à laquelle il a pris part, elle n’a pas tué que des monstres, elle a anéanti l’espoir qu’un jour ça pourrait aller mieux. Et l’information remonte, comme une bulle gazeuse égarée, à la surface de sa conscience.
Les Lightstorm ont perdu leur aînée. Hadès qui lance l’information, comme ça. Elle avait songé à Ariadne, mais c’est maintenant qu’elle réalise qu’elle s’est trompée de génération. L’aînée, c’était la jolie blonde que Théa a parfois croisée. Celle qui a l’âge de ses enfants. Celle que Sapphire, certainement, aurait tenté de marier à Helios ; Althéa l’aurait défendu.
L’aînée, c’est la fille de Cadmus.

Alors voilà, ce qu’il a perdu, ce qu’il a perdu tout comme elle. Son enfant. La chair de sa chair. Il a merdé, et, par sa faute, sa propre fille s’en est allée. Il est un père, elle est une mère, mais ils ont perdu leur trésor, perdu leur flamme, perdu leur sang.
Althéa voudrait rester dure face à l’impuissance de cet homme, ce dragon fier, cet héritier, qui ne demanderait que sa haine. La même haine qu’elle voudrait donner, mais qu’elle ne peut pas. Impossible. Parce que la balafre sur son cœur est bien trop grande pour l’ignorer. Parce qu’elle ne veut pas être comme lui, tout simplement. Ils ont perdu, tous les deux, et la seule différence entre eux c’est qu’Althéa dès le départ n’était même pas dans la partie. Alors maintenant qu’elle a perdu, elle ne laissera pas sa revanche lui glisser entre les doigts. Elle lui damera le pion, cette fois, en jouant avec ses propres règles. Des règles dictées par sa peine, mais surtout par sa bienveillance.
« Vous avez raison. » souffle-t-elle face à ce visage qu’elle n’avait jamais regardé. « Vous avez raison, vous ne le méritez pas. Vous êtes un monstre. Vous avez commis l’impardonnable. »
Les mots sont durs contre sa langue, ils viennent frapper contre son palais. Althéa lève doucement les mains pour les poser sur celles de Cadmus, un geste qui presque serait tendre. Oui, il a commis l’impardonnable.
Vous avez raison, Cadmus, mais si je deviens comme vous alors il n’y a plus d’espoir. Si nous n’apprenons pas, ensemble, à passer plus loin que tout ça, alors qu’est-ce-que l’on va devenir ? Des fantômes qui errent dans un monde où il n’y a plus d’altérité. Où chacun devient un ennemi. Un monde sombre, triste, laide et sale. Un monde où Sapphire a gagné. Alors je ne le laisserai pas. Si la haine l’emporte, encore, elle a gagné même en perdant et je ne le tolérerai pas.
« Vous ne méritez que la haine, mais je ne vous haïrai pas. Je ne suis pas comme ma belle-mère. » Du pouce, d’une main hésitante, elle vient essuyer une larme qui roule sur la joue du dragon. « Et je pense que vous non plus. »

Sa dernière phrase résonne dans l’air comme une promesse inavouée.

« Alors je vous pardonne, Cadmus. »

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Lun 20 Déc 2021 - 21:42
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En lui, il n'y avait plus rien de vivant. Être mort à l'intérieur, être tellement brisé qu'on ne savait pas par où commencer à rassembler les morceaux, il savait ce que cela voulait dire. Et elle aussi. Sa détresse, sa tristesse, son regard dans lequel il avait reconnu les mêmes lambeaux d'émotions qu'il ressentait lui-même. Mais elle était innocente, elle n'avait fait que subir la guerre déclenchée d'autres, par sa propre belle-mère. Elle n'était même pas une dragonne, comment aurait-elle pu être d'accord avec ce que la terrible Sapphire avait souhaité ? Elle ne pouvait pas, bien entendu. Elle ne pouvait pas avoir soutenu cette folie, elle. Elle avait le droit de pleurer, elle avait le droit d'être en colère, elle avait le droit de haïr. Et lui ne demandait que cela. Si on le haïssait assez, peut-être que cela l'aiderait à faire pénitence, comme les efforts qu'il faisait pour essayer de reconstruire, pour essayer de réparer les fautes qu'il avait commises. Il ne voulait pas qu'on lui pardonne. Il ne voulait qu'aider ceux qui avaient souffert par sa faute. Il se devait de le faire.

Son regard se fit si vide en entendant la voix de la djinn, la voix de cette femme, de cette mère. Les mots qu'elle utilisait étaient tous vrais, tous justes et énoncés pour faire mal, pour frapper là où il fallait. Mais pouvait-il vraiment avoir encore mal le dragon ? Il n'en était même pas sûr. Une douleur parmi d'autres, elle n'avait même pas de relief au milieu des autres maux qui lui terrassaient l'âme. Il savait qu'elle avait raison, il ne faisait que ressentir la même chose, la même haine envers lui-même, le même dégoût envers ce qu'il avait fait. Il avait senti ses mains sur les siennes, se poser doucement, et il fut surpris par le geste, par le fait qu'elle pose ses mains sur lui, par la douceur qu'elle y met. Elle aurait dû le frapper, pas être douce avec lui. Elle aurait dû s'énerver, pas lui parler calmement. Il ne méritait rien de tout cela et aurait préféré qu'elle agisse comme elle le devrait, pas qu'elle se montre si...humaine. Mais elle n'était pas un monstre, elle n'était pas comme lui.

Son pouce qui vint essuyer ses larmes lui fit encore plus étrange, il ne s'était pas attendu à cela et ses pupilles qu'il avait détournées revinrent se planter dans celle de la femme. Il n'était pas comme Sapphire. Non il était pire. Sapphire avait au moins eu le courage de ses convictions, elle avait eu le courage d'agir selon ce que lui dictaient son coeur et ses volontés. Lui, le dragon, il n'avait le courage de rien. Il n'avait jamais eu le courage de se battre pour ce qu'il voulait, pour ce qui lui tenait à coeur. Non, il n'était pas comme la terrible Dark Dragon. Il n'était qu'un moins-que-rien, un monstre sans coeur qui se contentait de suivre ce qu'on lui ordonnait de faire. Même un soldat avait plus de conscience que lui, même un soldat aurait dit stop et se serait levé pour aller contre cette tyrannie, contre cette violence. Pas lui. Pas le dragon. L'héritier qui n'avait jamais rien voulu d'autre que rendre son père fier de lui et faire ce qu'il fallait. Le pire était qu'il ne l'avait jamais rendu fier. Pas une seule fois.

Le pardon, il ne le méritait pas. Il le savait, comme il savait que rien ne ramènerait leurs enfants. Ni le pardon, ni les excuses, rien. Il ferma ses yeux bleus, baissant la tête. Il semblait encore plus petit qu'il n'était, encore plus chétif. Encore plus faible. Il n'avait jamais été fort, tout le monde pouvait s'en rendre compte désormais, tout le monde pouvait voir à quel point celui qui aurait dû être le fier héritier n'était rien d'autre qu'un minable sur lequel on ne pouvait pas compter. « Pourquoi ? demanda-t-il d'une voix faible et étranglée. Pourquoi est-ce que vous me pardonneriez ? » Il ne pouvait même pas le comprendre, même pas le concevoir. Était-ce une manière de lui prouver qu'elle était meilleure que lui ? Possible. Elle l'était de toute façon. Elle le prouvait effectivement, en voulant lui pardonner, en ne cédant pas à la haine. Meilleure que lui, meilleure que Sapphire, meilleure que n'importe qui d'autre. Et ça ne l'avait pas empêchée de souffrir plus que n'importe qui d'autre.

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Mer 22 Déc 2021 - 19:54
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Pourquoi ?
Oui, pourquoi, Althéa ? Pourquoi tu pardonnes aux impardonnables, pourquoi tu fais ça, toi la mère à qui on a volé son fils, toi l’enfant à qui on a pris la chance même d’être une enfant, toi le frère qu’on a privé de sœur, toi le djinn qu’on a privé d’explications ? Pourquoi tu fais ça, Althéa ?
Pourquoi ? Dans la voix brisée de Cadmus, c’est tout l’univers qui questionne, ce sont les cendres noires de la maison, ces fous rires qui ne sonneront pas jamais, ce sont les yeux de son mari : pourquoi est-ce que tu pardonnes à un meurtrier ? à quelqu’un qui a eu le choix, et qui a choisi le mauvais ? Pourquoi tu pardonnes, Althéa ?

« Parce que … »
Parce qu’on a jamais ce qu’on mérite, Cadmus. Et que si mon fils méritait de rester en vie plus longtemps, vous méritez qu’on vous haïsse. Lui n’a pas eu la chance de vivre, vous n’aurez pas la chance de ma haine. Vous tolèrerez, jour après jour, vous supporterez mon pardon et quand vous vous regarderez, vous vous demanderez comment au lieu de demander pourquoi. Comment ? Comment est-ce qu’on survit à ça ? Comment est-ce qu’on affronte ça ? Vous vous poserez la même question que moi, mais moi personne ne me pardonne, moi personne ne m’écoute, moi personne ne croit que ça ira. Je suis trop faible et ils le savent. Mais vous, vous vous demanderez comment : comment est-ce-que vous pouvez être digne du pardon que je vous donne ?
Et je vous jure, Cadmus, je vous jure que vous en serez digne. Vous étiez digne d’une colère que je ne pensais pas avoir, alors vous serez digne de ça : l’absence d’une colère que j’ai bien.
Parce qu’on a jamais ce qu’on mérite, on mérite jamais ce qu’on a. Vous avez mon pardon, Cadmus, parce que je veux pas être comme elle. Si je continue à haïr, je me rapproche un peu plus d’elle, et cette idée-là me rend folle. Je ne veux pas être comme elle, Cadmus, ça me terrifie d’y penser. Ça me terrifie de me dire que si j’ouvre cette trappe trop sombre où j’ai parquée toute ma colère, je pourrais faire autant de mal. Mais si je vous pardonne, Cadmus, alors vous verrez, vous saurez, le monde entier s’il veut saura que je ne suis pas comme Sapphire. Que je suis plus forte, quelque part, plus forte à trouver des réponses qui ne nécessitent pas la mort.
Parce que vous le méritez, Cadmus. Chaque parcelle de votre âme le crie. Vous méritez qu’on vous pardonne, parce que vous ne vous pardonnerez pas à vous-même ; qu’à vous voir j’ai bien l’impression que ce n’est pas la première fois. Combien de vos actions, Cadmus, ont été guidées de la sorte ? Combien de temps à vous maudire, à vous haïr de l’intérieur ? Et quel père vous a mis au monde, que vous soyez impardonnable ? Est-ce-que ce n’est pas ça, qu’il manque, au grand héritier des Lightstorm ? Quelqu’un qui pardonne, finalement, qui prend par la main, qui emporte, est-ce-que ce n’est pas vous aider que vous pardonner, est-ce qu’en vous pardonnant maintenant je n’ouvre pas la porte un peu à ce que vous voudriez être ?
Vous ne méritez pas qu’on vous pardonne, Cadmus, et c’est parce que vous le savez que tout au fond vous méritez.

« Parce que c’est comme ça. »
Et il faudra que ça suffise.
Althéa se relève, maladroite, et tend une main au dragon pour l’aider à se relever. Une main, autant que son pardon, pour lui permettre d’aller loin, de partir plus fort, de guérir. Et peut-être qu’elle, elle guérira de savoir qu’il reste en ce monde une chance pour ceux qui sont tombés.
« Mon fils … » elle déglutit, une marée noire soudain submergeant sa poitrine. « Mon fils s’appelait Adriel. Juste … juste parce qu’il est … »
Un sanglot qui lui crève la gorge.
« Juste parce qu’il est mort ne veut pas dire que je ne suis plus sa mère. »

J'apprends encore, Cadmus, j'apprends. A mes enfants à pardonner.

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Ven 24 Déc 2021 - 15:24
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Althéa x Cadmus (AU)

En pleine perdition, voilà où se trouvait le dragon à cet instant. Perdu face à une marée sauvage, aux vagues trop fortes, à la mère qui avait tous les droits de se déchaîner contre lui. Mais qui ne le faisait pas. Et c'était peut-être cela qui était le plus troublant, le plus douloureux. Même dans ce moment si difficile, elle était meilleure que lui. N'importe qui était meilleur que lui. Et le dragon ne savait quoi faire, ne savait comment ravaler sa détresse, sa tristesse, son angoisse, parce qu'il ne pourrait jamais effacer ce qui s'était produit, ce qui avait ravagé le monde, ce qui avait détruit toutes ces vies...Et ne pas comprendre pourquoi quelqu'un pouvait lui pardonner, cela faisait sans doute partie de sa punition. Avoir le droit à un pardon sans comprendre pourquoi, sans s'en estimer digne. Etait-ce encore un pardon dans ce cas ? Ou une manière de plus de lui faire comprendre quel horrible monstre il était devenu ? Il ne voulait plus la regarder, il ne voulait plus voir ce visage doux et ses yeux qui semblaient lui dire qu'il n'était pas ce qu'il croyait être. Elle ne pouvait pas voir autre chose que le monstre.

Et le dragon aurait aimé hurler, aurait aimé lui prouver qu'elle avait tort, qu'il ne méritait en effet aucun pardon et que ce n'était pas être injuste que de le traiter en paria, en animal, en moins-que-rien. Il aurait été capable de tout, de rien, de la blesser plus encore qu'elle ne l'était déjà. Juste pour prouver qu'il était le vilain de l'histoire et qu'il ne méritait aucun traitement de faveur, rien qui puisse le sauver. Parce qu'il était perdu, le dragon, il était trop loin des côtes pour qu'on vienne à son secours et qu'on le sauve de cette noyade, de ces eaux glacées qui l'engloutissaient peu à peu, éteignant à jamais son feu. Il ne voulait qu'être le coupable qu'on voyait en lui, qu'être le monstre qu'il sentait au fond de son coeur, que le garçon encore apeuré par son père qu'il avait été toute sa vie et qui avait obéi aux ordres sans jamais les contredire. Parce qu'il était comme ça. Parce qu'il était celui qui n'avait jamais eu la volonté. Alors il n'allait pas hurler. Il n'allait pas faire de mal. Il n'allait que faire ce qu'on lui disait de faire. Une fois de plus.

Alors sa main attrapa celle qui lui était tendue, la petite main de la djinn qui voulait l'aider, lui pardonner. Il se releva docilement, gardant le regard au sol et écoutant la voix pleine de sanglots de la femme. C'était encore une de leurs si nombreuses différences. C'était encore là qu'il constatait à quel point elle valait mieux que lui, à quel point elle aurait mérité un autre sort que le deuil. Une oeillade timide, son regard bleuté qui se releva sur elle sans que sa tête ne se relève vraiment, elle. « Je n'étais déjà plus son père depuis longtemps... avait-il soufflé, à peine un murmure. » Parce qu'il le savait bien, il savait bien quel père il était, quel père il avait été. Il savait bien que sa précieuse princesse avait été bouleversée par lui, par son comportement, par tout ce qui s'était passé autour d'elle et dont il avait été la seule cause. Et maintenant, plus jamais il ne pourrait tenter de faire retrouver un sourire à sa princesse. Plus jamais elle ne serait sa princesse. Plus jamais il ne pourrait l'aimer. Tout comme la djinn ne pourrait plus jamais aimer son Adriel. C'était un constat amer mais véridique qui le glaçait encore plus.

« Je suis sincèrement désolé pour votre perte... avait-il articulé, essayant de rejeter au loin tout l'affect personnel qu'il ressentait à cet instant. » Parce qu'elle n'était pas une amie, parce qu'elle n'était pas une proche, parce que c'était ce que l'on se devait de dire à quelqu'un qui avait perdu un être cher. Parce qu'il ne pouvait espérer se lier avec quelqu'un qui ne le haïrait pas.  

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Ven 31 Déc 2021 - 15:33
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Althéa x Cadmus (AU)

Son cœur ressemble à une vieille maison que ses hôtes auraient désertée. Il n’y a plus rien qui l’habite que les tournoiements des vents blêmes, que le deuil à peine consommé. Et pourtant. Pourtant il y a toujours cette pulsation, intangible et imperturbable. Elle restera toujours vivante, quelle que soit les marées contraires. Elle restera toujours vivante, parce qu’elle n’aura jamais le choix. Le choix qu’elle avait, elle l’a pris ; elle l’a usé contre Nasha, et maintenant elle doit vivre avec.
Elle doit vivre avec ses erreurs ; elle doit vivre avec celles des autres. Parce que ses erreurs, ça ne suffisait pas, ça ne suffira pas, il faudra qu’elle endure encore, qu’elle brûle encore des petits atomes de son âme jusqu’à ce qu’il ne reste rien, qu’elle redevienne la coquille vide qu’elle est depuis la mort de son fils. Parfois, quand elle lit les regards, elle se dit qu’elle n’a pas envie de s’en remettre. Elle n’a pas envie de faire son deuil. Elle n’a pas envie d’aller mieux, de réussir à encaisser. Elle a envie de se laisser sombrer, dériver, elle a envie que l’univers l’engloutisse sans plus la toucher.
Mais elle n’a même pas ce choix là.
Alors peut-être que c’est pour ça. Pour ça qu’elle relève le dragon. Pour ça qu’elle lui tendra la main. Parce qu’elle n’a plus le choix de vivre, et qu’à quoi bon vivre en ce monde si c’est pour croiser des fantômes, des regrets, des remords, des doutes ? Il lui semble que lorsque Cadmus se saisit sa main, Adriel lui sourit un peu. Elle tire doucement, pour l’aider à se relever, même s’il est beaucoup plus grand qu’elle et sans doute bien plus fort aussi. Il n’est pas capable d’être fort, là, maintenant. Il semble que personne ne l’est.
Mais lui, il n’a pas de temps à perdre. Pas de temps à gâcher, à ça. Il faut qu’il se relève plus vite, lui. Qu’il remette dans son vieux grenier les couleurs de guirlandes de fleurs qu’il faudra bien ré-accrocher. D’ici moins d’un siècle, il n’y aura plus qu’une poussière de Cadmus, et il va devoir faire son deuil pour ne pas mourir malheureux. Althéa, elle, a bien des siècles avant que ne la fauche le temps. Des millénaires, même, à pleurer une vie que l’on a prise trop tôt.
« Votre fille … elle ne vous en veut plus, Cadmus. »
La tournure est bien maladroite. Oui, Althéa, elle ne lui en veut plus ; parce qu’elle est morte. Derrière la maladresse des mots, elle espère qu’il la comprendra : ce n’est pas ce qu’elle voulait dire, mais simplement que la jeune fille qui a trépassé quelque part ne pourra jamais le haïr, car Cadmus restera son père.

Elle le serre encore dans ses bras, brièvement, lamentablement.
Ils sont lamentables, tous les deux, debout au cœur d’un champ de ruine, à batailler contre le sens qu’on a retiré à leur vie.
« Je suis désolée pour la vôtre. »
Sa voix se brise encore un peu. Elle a la sensation infime que, là, dans leurs balbutiements, se cache un pan de vérité qu’elle ne partage avec personne. Pas même avec Hadès ou ses enfants. Elle a cette brutale impression que cet homme-là comprend son deuil, sa culpabilité, sa rage d’elle-même, beaucoup plus que n’importe qui.

« Mamaaaaaaaan ?! »
La voix d’Orion résonne dans les ruines, à la recherche d’Althéa. Lui aussi, il était trop jeune. Il faut encore qu’elle soit sa mère. La djinn jette vers Cadmus un sourire qui se veut sincère.
« Vous ne vous pardonnerez peut-être pas à vous-même, Cadmus. Mais les autres le feront pour vous. Alors … »
Elle le lâche pour se détourner.
« Tâchez d’en être digne. »
Quelque pas vers la direction d’où a surgi la voix d’Orion, elle hésite avant de lancer quelques derniers mots au dragon. Quelques mots qui ne veulent rien dire, qui ne lui coûtent rien, à elle, mais qui avec un peu de chance sauront porter leurs fruits chez lui.
« Et si vous avez besoin d’aide, vous saurez bien où me trouver. »

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Ven 7 Jan 2022 - 3:56
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La voix du gamin qui résonna entre les ruines, et le regard de la djinn sur lui, juste avant qu'elle le lâche pour se détourner, pour partir. Parce qu'elle ne pouvait pas rester avec lui, évidemment. Elle ne pouvait pas, elle ne devait pas, ce n'était pas possible. Il la regarda s'éloigner, sans bouger, sans esquisser le moins mouvement, sans qu'un son ne sorte de ses lèvres. Parce qu'il n'avait pas le courage, parce qu'il ne pouvait pas, parce qu'il avait peur de sa réaction. De la réaction de tout le monde. Alors il attendit. Quelques longues minutes, être sûr qu'elle était loin, qu'elle était retournée auprès des siens, auprès du bambin qui l'avait appelé. Et là, quand il fut dans le silence des ruines, seul debout au milieu de ce cauchemar, à ne tenir debout que parce qu'elle semblait croire en lui, sans la moindre raison, quand il fut certain que personne ne put l'entendre, il chuchota doucement, autant pour lui que pour elle : « Merci. »

● ◐ ◯ ◑ ●

Les soleils se levaient et se couchaient, inlassablement, alors que le dragon aurait aimé que l'astre ne se lève plus. Il aurait aimé vivre dans l'obscurité permanente, dans les ténèbres qui l'engloutissaient déjà, qui enserraient son coeur, son âme, son esprit. Maussade n'était même plus un adjectif pour le décrire. Il ne parlait plus à personne, il passait ses journées à déblayer les décombres, à aider à reconstruire les dégâts qu'il avait contribués à causer. Personne ne pouvait lui faire changer d'avis, personne ne pouvait lui faire entendre raison. Il mangeait à peine, il s'était mis à fumer, il se détruisait petit à petit, préférant cette demi-vie de pénitence dans la douleur. Il aurait pu faire pire, il aurait pu faire plus, il aurait pu se tuer encore plus à la tâche et finir par en mourir réellement. Cela rachèterait-il ses fautes...? Probablement pas. Mais il le savait déjà. Il savait parfaitement que rien ne le rachèterait.

Et lorsque ce nouveau soleil se leva sur la ville, le dragon de feu était déjà dans les rues. Il errait comme l'âme en peine qu'il était depuis la fin de la guerre, il errait à la recherche de quelque chose à faire, tellement loin de l'homme qu'il avait un jour été. Et ses pas, lentement, le conduisirent à travers Seattle, à travers la ville qu'il avait appris à connaître, qu'importait la pluie et l'air frais, il s'en fichait bien. La clope entre les lèvres, l'air fatigué, les bras balants et la dégaine si loin du juge que les gens pouvaient connaître, si loin du fils de grande famille qu'on avait fait de lui, si loin du père sévère qu'il avait toujours été. Il s'était laissé guider vers une demeure où il ne méritait pas d'entrer, où on ne le laisserait probablement même pas entrer comme ça. Mais quelque chose le poussa à aller jusqu'à la porte de la demeure, à sonner et à attendre que l'on vienne lui ouvrir. Aucune idée de ce qu'il faisait vraiment là, aucune idée de pourquoi il avait sonné, aucune idée de si on le laisserait entrer...Mais il ressentait, au fond de lui, cette envie de la voir. Cette djinn qui ne le haïssait pas...  

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Ven 7 Jan 2022 - 19:28
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Il est mort.
Elle se fait à l’idée, doucement, tandis que tout le reste continue. La terre poursuit sa course folle, les astres la toisent chaque nuit, les voitures roulent, les fleuves s’écoulent. Et elle, elle reste, comme une grosse pierre dans la marée des longs courants. Elle reste, parce que lui est parti et qu’elle ne peut faire autrement que de demeurer immobile, en attendant que peut-être quelqu’un, quelque chose, finisse par la faucher au vol.
Elle essaie d’être forte, pour ses enfants. Ceux qu’il lui reste. Pour Helios, pour Orion, pour Feyre. Elle essaie de leur sourire, de temps à autres, mais le cœur n’y est plus vraiment. Mais son cœur ne bat plus vraiment. Althéa voudra qu’on la heurte, qu’on la secoue. Mais de la même manière qu’une pierre dans l’eau verglacée d’un torrent, les remous la frôlent et l’évitent, et rien ne peut la sortir de là. Rien ne la touche. Rien ne la tient. Elle reste debout, immuable, et si elle ne bouge pas du tout elle restera là pour l’éternité. Debout, éteinte comme un trou noir, à manger ses propres douleurs comme une étoile qu’on a brûlée.
Et il est mort.

Elle entend qu’on sonne à la porte, elle entend les pas d’Adriel qui descend, sa petite voix de crécelle qui demande s’il peut ouvrir. Et puis l’illusion s’efface et Adriel avec elle, disparu dans un néant sourd où elle ne peut pas le rejoindre. Tout ce qu’elle peut faire, c’est tisser des trames qui ne correspondent pas, rejouer en boucle des interactions qu’elle a pu vivre avec son fils. Des canevas brodés à même sa peau, l’aiguille passe dans ses capillaires et elle se répand sur le sol tandis que le fil lui échappe et que sa broderie termine par ne plus ressembler du tout. Est-ce-que c’est lui, qu’elle croit revoir, ou bien n’est qu’un idéal, un enfant qu’elle n’a jamais eu ? Parfois, quand vient le soir, la nuit, elle n’est plus sûre d’être réelle. Pire, elle n’ait plus sûr que lui ait été réel. Est-ce qu’elle a un jour eu un fils, ou bien dans la tourbe du monde n’était-il que la projection de son esprit si fatigué, un film sur des murs bien trop blancs qu’elle a cru prendre pour son crâne ?
Hadès n’est pas là.
La djinn ouvre, pour retrouver une silhouette qu’elle n’aurait jamais cru revoir. Les cernes creusés, le teint blafard, émacié comme jamais avant. Le dragon sent la cigarette et les nuits passées à compter. Compter les vies arrachées, compter les refrains amputés, compter les jours qu’il reste à vivre, puisque, lui, il a ce loisir. Quand elle plonge ses yeux dans les siens, elle a l’impression d’y voir clair ; et pourtant, mille fois trop sombre.
Ce n’est pas Cadmus, devant elle, c’est un fantôme qu’elle a créé avec ses propos trop acerbes, et il tombe contre sa poitrine au moment où le battant pivote.
« C-Cadmus ? »
Désemparée, elle serre ses bras autour de lui, retrouvant cet environnement qu’ils avaient tissé l’autre fois. D’une main, elle retire la cigarette avec laquelle il se détruit et l’envoie valser sur le sol avant de rejoindre sa nuque. Elle sent que rien ne va, chez lui. Elle sent que rien ne va, tout court. Elle a ouvert sans s’y attendre, parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire. Et maintenant qu’il lui tombe dessus, elle se demande si c’était sage, si c’était juste, si c’était bien.
Elle lui a dit qu’il savait où la trouver si jamais il a besoin d’aide. Elle ne s’est simplement pas attendue à ce qu’un jour il ait besoin d’aide. Il a toujours paru si … lui. Si grand, si dragon et si fort. Elle a cru que ses paroles suffiraient, qu’il se remettrait debout avec les enfants qu’il lui reste, à chérir une vie encore riche de promesses et de lendemains.
Alors pourquoi est-ce qu’il est là ?
A tâtons, elle cherche la porte derrière elle, pour la refermer. Ils seront mieux dans les jardins, l’automne est clément avec eux malgré la brise pleine de fraîcheur. Elle regrette un peu sa robe à fleur, bien trop légère pour la saison ; c’est qu’elle ne pensait pas sortir.
« A-attendez, Cadmus, venez. »
Sa main retombe pour prendre la sienne, et l’attirer dans l’arrière-cour, de l’autre côté du manoir. Cette demeure n’a plus rien à voir avec celle qu’elle a tant connue, mais elle reste plus luxueuse que n’importe où ailleurs en ville. Les doigts mêlés à ceux de Cadmus, elle l’entraîne jusqu’à un parterre de fleurs qui n’ont pas encore poussé, et elle s’assied sur l’un des bancs qu’elle a fait installer ici.
Althéa voudrait demander si ça va, si elle peut l’aider à quelque chose, ce qu’il est venu faire ici. Mais il semble que, pour cette raison, c’est bien au dragon de parler. Alors elle se contente d’attendre, sa main toujours dans la sienne, qu’il lui semble serrer plus fort qu’elle ne devrait le faire sans doute, les yeux perdus dans la terre meuble où ne pousseront pas les fleurs.

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Sam 8 Jan 2022 - 0:29
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Et quand la porte s'était ouverte, la déferlante d'émotions qui avait accompagné le visage qu'il trouva face à lui. Retrouver quelque chose dans ses yeux, voir qu'elle était là, il n'avait pas cru que ce serait elle qui ouvrirait la porte, il avait pensé que ça serait son mari, peut-être un domestique quelconque, mais pas elle, pas cette femme qu'il voulait pourtant voir, qu'il était venu pourtant voir. C'était pour elle qu'il était là. Entièrement pour elle, parce qu'elle lui avait dit qu'il pouvait venir si il avait besoin d'aide. Avait-il besoin d'aide ? N'importe qui le voyant dirait que oui, qu'il avait besoin de l'aide de n'importe qui pouvant lui en apporter. Mais elle était la seule personne qu'il voyait pour cela. Pas Lilith. Pas Atlas. Pas même Shoshana, qui devait souffrir au moins autant que lui. Personne d'autre qu'elle. La djinn. La Nightshade. La mère qui avait perdu son fils dans une guerre injuste. La mère qui avait promis qu'elle lui pardonnerait. La mère qui ne la détestait pas comme des centaines d'autres personnes en ce monde. Comme il se détestait lui-même et préférait se tuer à petit feu plutôt que de vivre avec lui-même.

Et quand il l'avait vue, il n'avait pu faire autrement que de céder. Céder sous le poids des larmes, sous le poids de la tristesse, sous le poids de cette solitude qui enserrait son âme encore et encore et l'étouffait comme l'anaconda sur sa proie. Il s'était presque effondré contre elle, laissant à nouveau les larmes couler sans même essayer de les retenir, parce qu'il n'en avait pas l'envie, parce qu'il n'en avait pas le coeur. Parce que devant elle, il savait qu'il pouvait se laisser aller, qu'elle comprendrait. Et il se retrouva dans ses bras, à nouveau. Il se retrouva dans cet espace étrange, où il avait cette impression d'être en sécurité, où il avait l'impression que rien ne pouvait l'atteindre, où il avait l'impression qu'il pouvait se sentir bien, pour la première fois depuis longtemps. Il la laissa prendre la cigarette et venir poser sa main sur sa nuque, se réfugiant juste contre elle, contre son contact, dans ses bras qu'il n'avait jamais pensés pouvoir désirer un seul instant.

Se laisser entraîner dans le jardin, tenant sa main dans la sienne doucement, le visage bas et le regard sombre, incapable de prendre la moindre décision pour lui et presque même incapable d'y voir clair au travers des larmes qui lui brouillaient les yeux. Jusqu'à ce qu'il soit assis à ses côtés sur un banc dans le jardin. Il regardait le sol, cette terre, sous le vent frais. Il pouvait venir mais il ne pouvait pas entrer...Avait-il fait une erreur en venant chez elle ? En venant la retrouver ? Peut-être que lui dire qu'il pouvait devant de l'aide n'avait été qu'une formule de politesse qu'elle n'avait jamais pensée. Peut-être ne voulait-elle pas qu'il vienne, après tout, que ce n'avait été que pour se montrer gentille, comme tout ce qu'elle avait dit ce jour-là. Le dragon l'ignorait mais soupira, ses épaules s'affaissant encore un peu plus, lui donnant cet air encore plus vulnérable.

Et frissonnant un peu, il se rendit compte du frais de l'air ambiant. Il se rendit aussi compte de la petite robe qu'elle portait. Lui n'avait pas de problème avec le froid, quand bien même il ne portait qu'un jean et une chemise froissée pour s'en prémunir. Mais elle, elle n'était pas comme lui. « Vous n'auriez pas dû sortir comme ça...Vous allez attraper froid... dit-il d'une petite voix au ton coupable. Venez là. » C'étaient les premiers mots qu'il prononçait depuis presque un mois maintenant. Et ils étaient uniquement pour elle, pour la djinn qu'il était venu voir. Doucement, il l'avait attirée à lui, passant un bras autour de ses épaules. En soufflant doucement, il avait laissé sa température monter, pas beaucoup, juste assez pour lui tenir chaud à elle quand lui était si froid à l'intérieur. Juste la tenir un peu pour ne pas qu'elle ait froid, par son entière faute. Encore une fois sa faute.

Encore un soupir qui s'échappa de ses lèvres, il essayait de comprendre ce qui se passait dans son crâne à défaut de savoir réellement ce qu'il se passait dans le trou noir qui lui servait de coeur. Aveugle à ce qu'il ressentait, à ce qui n'était pas de la haine ou de la tristesse, à ce qui n'était pas de la douleur pure et simple. « J'ignorais qui aller voir, je suis navré, Althéa...Si vous voulez que je m'en aille, je m'en irai. » Il avait tourné la tête vers elle pour lever son regard sur son visage doux, plongeant ses yeux bleus dans les siens. Il ne voulait pas y voir la volonté de le faire partir, mais si elle le lui demandait, il s'en irait sans opposer la moindre résistance. « Mais si vous voulez bien que je reste...Eh bien je... avait-il commencé, sans savoir réellement comment finir cette phrase. Vous êtes la seule à me comprendre, je sais que c'est affreux de dire cela...Alors que...La mère d'Alaya éprouve sans aucun doute la même douleur...Mais je...Je ne sais pas en fait... » Le dragon baissa les yeux en expirant lentement. 

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Sam 8 Jan 2022 - 10:56
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Cadmus s’est effondré. C’est ce qu’elle se dit lorsqu’il tombe contre elle, des sanglots lourds comme des comètes venant lui éclater les côtes. C’est ce qu’elle se dit tandis qu’elle prend sa main pour avancer, pour l’éloigner d’une bâtisse où il n’y a rien pour aucun d’eux. Cadmus s’est effondré ; l’homme qu’elle a face à elle maintenant, l’homme qui lie ses doigts dans les siens n’est rien d’autre qu’un simulacre, un vieil automate piloté par un destin inefficace, et ça lui serre bien trop le cœur sans qu’elle puisse discerner pourquoi.
Cadmus s’est effondré.
Il est une maison familiale dont les pierres se descellent doucement, un château de sable érodé que la mer fauche à chaque ressac. Et il s’effondre. Contre elle. Sur elle. Comme si elle était le tasseau qui lui permettrait de tenir, elle que ses jambes ne portaient plus et qui aurait souhaité mourir.
Cadmus s’est effondré et il lui semble désormais que c’est à elle de le tenir, de recoller tous les morceaux, repositionner toutes les pierres, remettre le sable à sa place. Il lui semble qu’elle est responsable de cet homme qu’elle n’a pas brisé, parce qu’elle a choisi de donner son pardon plutôt que sa haine. Elle a dit qu’il pouvait venir, qu’il saurait bien où la trouver, et elle n’a simplement jamais songé que ce serait le cas. Althéa n’a jamais songé que quiconque, à part ses enfants, puisse avoir besoin d’elle un jour. Que quiconque, à part elle-même, puisse vouloir de cette illusion et de ces mensonges qu’elle se sert.
La voix qui sort de ses entrailles ressemble à celle d’un revenant ; comme si son larynx n’avait pas été utilisé depuis huit mille générations, elle revient d’un trop long voyage, et son haleine sent le tabac et les désillusions fébriles.
« Non, j-je … »
Je n’ai pas froid. a-t-elle voulu répliquer. Mais elle a froid. Dedans, dehors, partout où elle va, elle a froid. Elle n’a pas le temps de comprendre l’intention de son invité que déjà un sursaut l’anime lorsqu’il passe son bras autour d’elle. Elle se retrouve un peu trop proche, et son premier réflexe est de résister ; ça fait longtemps qu’on ne la touche plus, ou plus pour que ça ait du sens. Hadès s’est enfoncé dans son propre néant, et c’est à peine s’il la regarde lorsqu’il rentre, dévasté, le soir. Lorsqu’elle finit par céder, elle réalise dans une seconde que ce n’est pas désagréable. Le corps de Cadmus tout entier semble brûler d’un feu éteint qui ne demandait qu’un seul geste pour être doucement rallumé.
Mais pourquoi elle ?
« M-merci. »

Cadmus s’est effondré, sur le banc il est minuscule, à tel point qu’elle qui est petite doit baisser son regard vers lui pour pouvoir le dévisager. Ce qu’elle lit, dans ses yeux d’azur, ça lui crève le cœur de le voir. Parce que ce ne sont pas des prunelles, qui ont ce bleu intense et doux. Ce sont des miroirs, des bris de verre que Cadmus lui offre en partage, et avant même de le comprendre elle prend son visage dans ses mains.
« R-restez, Cadmus. Restez. »
C’est tout ce qu’elle peut lui dire. Elle a l’impression que depuis la dernière fois qu’elle l’a vu, il n’a fait que marcher vers elle, que ce mois tout entier était dédié à sa poursuite muette. Qu’il a bravé le monde entier et ne la rejoint que maintenant. Alors qui est-elle, pour qu’il s’en aille, quand tout ce qu’elle voudrait au monde c’est retirer de ces yeux-là une souffrance qui n’était qu’à elle pour que lui puisse s’en départir.
Ses mains sont glacées sur sa peau, et elle s’en veut sans un seul bruit de lui infliger son désordre. Doucement, elle dégage de ses tempes des mèches qui y étaient tombées, un semblant de justesse ici, semblant d’apparence retrouvée.
« Je suis là, je … je vous écoute. » Elle voudrait poser son front sur le sien pour lui dire combien elle comprend, mais une voix dans sa conscience brune essaie de lui dire que c’est mal. « Vous avez le droit, Cadmus. Vous avez le droit de ne pas savoir, d’être perdu, de croire ce que vous croyez. Tout ça, c’était… c’est injuste. Incompréhensible. Et je suis là. Vous n’avez pas à être seul. »
Et elle sourit, maladroitement, de ce droit qu’elle accorde aux autres sans se le donner à elle-même. Le droit de tomber. Le droit de ne pas se relever. Le droit de ne pas avoir envie de se relever. Le droit d’être misérable, un peu. Le droit de fumer, de tenir à des gens qu’on connaît à peine. Le droit d’avoir mal. Le droit de ne pas savoir. Le droit de ne plus vouloir. Le droit de lutter en silence contre mille fois plus fort que soi. Le droit. Car il a tous les droits, et elle elle n’en requiert aucun.
A nouveau une main glisse sur sa joue, le long de sa mâchoire, pour aller recueillir sa nuque. Juste à l’embranchement des cheveux, à l’emplacement des idées noires. Ses yeux sincères dans ses yeux bleus, la djinn laisse tomber sa sentence.
« Je serai là, moi. »
Je serai là. Quand vous aurez besoin de moi. Si vous avez besoin de moi. Je serai là parce qu’au milieu de cet exode que me font toutes les émotions, vous êtes là aussi. Je croyais que plus rien ne me toucherai, que j’étais maudite à jamais ; vous vous présentez sur mon seuil, et l’horloge se met à sonner. Je serai là, parce que vous me donnez un sens que je pensais avoir perdu, je serai là parce que vous me le demandez. Et même si vous ne demandez pas, si vous repartez à Washington, même si vous préférez l’errance aux vents fébriles de mon jardin, même si vous ne voulez rien du tout et même si je ne sers à rien. Je serai toujours, toujours là, parce que je suis une immortelle et qu’il vous faut l’éternité pour saisir encore les raisons du pardon que je vous ai donné.

Je serai là pour vous, Cadmus.

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Sam 8 Jan 2022 - 12:49
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Ne savait-il réellement pas pourquoi il était là ? Oh bien sûr que si. Il savait pourquoi ses pas l'avaient ici, au fond, il savait pourquoi il était venu devant cette demeure, même si il ne voulait pas totalement se l'avouer. Au milieu de ce chaos qu'était sa vie, il n'y avait plus rien qui lui tenait à coeur, plus rien pour quoi il était capable de se battre, si tant était qu'il voulait encore se battre après les combats qu'il avait menés. Se battre ne voulait plus rien dire. Tenir debout ne voulait plus rien dire. Résister encore un peu plus ne voulait plus rien dire. Il aurait aimé qu'on le laisse en paix, qu'on le laisse s'effondrer. Et pourtant, le voilà qui traversait le pays pour pouvoir s'effondrer. S'effondrer dans les bras d'une femme sur laquelle il n'avait pas le droit de se reposer, une femme qui n'avait pas mérité de le voir ainsi, de le soutenir, parce qu'elle avait ses propres peines à porter et qu'il était injuste de lui faire endurer les siennes en plus. Il était injuste avec elle. Alors pourquoi était-il venu jusqu'ici ? Pourquoi choisissait-il de venir pleurer dans ses bras à elle ?

Les bras de son épouse qu'il n'avait jamais aimés le repoussaient, les câlins de ses enfants auxquels il n'avait jamais prêté une réelle attention lui faisaient peur, les regards de haine de la seule qu'il eut jamais aimée le glaçaient de l'intérieur. Tous, à l'autre bout du pays, tous le jugeaient, tous lui reprochaient quelque chose, tous leurs regards tournés vers lui, remplis de cette fausse compassion ou de cette haine le rendaient malade et lui donnaient envie d'aller se noyer dans l'eau glacée de la côte pour finir d'éteindre son feu qui ne brûlait déjà presque plus. Une tombe liquide pour un dragon de feu, une ironie qu'il n'avait pas manqué d'apprécier depuis qu'elle n'était plus là, depuis qu'elle avait été emportée loin du monde. Pourtant il était encore là. Et plus qu'encore là, il était avec elle, alors qu'elle posait ses mains froides sur sa peau et qu'elle plongeait ses yeux noirs dans ces deux océans vides de tout sens. Les mêmes mains qui dégagaient ses cheveux, alors que les yeux le regardaient toujours, il ne savait même plus quoi dire et s'en voulait.

Le dragon s'en voulait d'être là, s'en voulait d'être venu jusqu'ici pour troubler le deuil de cette femme. Elle était si douce, si triste. L'écho de sa propre douleur lui faisait mal, encore plus mal, parce qu'elle ne méritait pas de souffrir, elle. Elle n'avait jamais rien fait pour cela. Elle était une mère, qui avait toujours tout fait pour ses enfants. Elle n'était pas comme lui, le père qui s'était éloigné de tout, petit à petit. Il n'avait pas mérité cette famille. Il n'avait pas mérité cette vie. Et maintenant qu'on la lui reprenait, il en souffrait quand même. Il souffrait et regrettait de ne pas avoir été là, de ne pas avoir fait ce qu'il fallait, de ne pas avoir eu le courage au moment où il en aurait eu le plus besoin. Peut-être que si il était resté, au lieu d'obéir, peut-être qu'elle ne serait pas morte en vain.

Et là, alors que ses yeux de tempête ne voyaient même plus la femme qui se trouvait devant lui, il se remit à pleurer en écoutant ses mots. Sa main sur sa nuque, doucement, et le corps du dragon qui retourna tout près de celui de la djinn, la prenant dans ses bras et enfouissant son visage contre elle, contre son épaule, pour pleurer encore un peu plus. Elle était là mais ça ne voulait pas dire qu'elle devait subir ça. Personne n'aurait dû subir ça. Mais ça tombait sur elle. Sur la mère tout aussi blessée que lui. Sur la seule personne au monde qui ne le jugeait pas, qui ne le haïssait pas, qui ne lui crachait pas au visage quand il osait montrer ses blessures. Pleurer contre elle, ses bras dans son dos pour la garder là, parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre. Parce que s'effondrer était beaucoup plus facile que de continuer à avancer. Alors pourquoi lui demandait-on de continuer à avancer...?

« Je ne veux pas me relever. Je ne veux pas continuer. Je...Je voudrais que ça s'arrête, que tout s'arrête...Mais j'ai peur. J'ai peur d'être seul si je fais ça. Seul pour l'éternité. » Ce n'était qu'un murmure, au creux de son cou, les lèvres chaudes presque contre sa peau, ses larmes coulant sur le tissu et la chair de la djinn sans qu'il ne puisse rien faire pour arrêter cela. Sans qu'il ne veuille rien faire pour arrêter cela. Elle était la seule à le voir pleurer, la seule à entendre sa voix brisée, la seule à profiter du peu de chaleur qu'il lui restait en lui. Et là, à se laisser aller, à la tenir dans ses bras, le coeur de cendres battit une nouvelle fois. Juste un battement. Qui coupa un instant le souffle du dragon. Qui mit une pause aux sanglots déchirants. Parce qu'il n'avait jamais pensé que son vieux palpitant usé pourrait battre de nouveau...

« Vous êtes la seule qui me donne envie de me relever... » 

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