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Mer 19 Jan 2022 - 18:25
Le contact, c’était drainant.
Je préférais quand je l’initiais pas, que je devais pas faire vivre cette espèce de rassemblement étrange de cellules et de pores. J’étais trop concentré à essayer maladroitement de devenir coussin, matelas ou autre élément qui n’était pas moi, pas humain, pour me concentrer sur le chaos qui se produisait dans la tête de Nova-Blue. Je l’ignorais complètement, parce qu’elle était trop actrice, à se mentir à soi-même comme je lui mentais, comme je me mentais, comme on se mentait.

J’avais trouvé ça joli, son papillon. Je l’avais peu regardé, trop occupé à fixer le pare-brise et le volant de ma voiture, à me demander où on allait réellement.

Alors que je balançais de l’huile sur le feu de ses inquiétudes existentielles, de ses doutes constants et de toutes les horreurs qui la torturaient au quotidien, elle était à peu près calme, certainement immobilisée par sa tête qui lui pesait trop lourd. Elle dit qu’elle aime bien mon appart, parce que je suis là, dedans. C’est vrai que j’y étais tellement que je pourrais devenir un élément de la tapisserie, et ça me rassure qu’elle constate encore que j’ai un peu d’humanité pour ne pas devenir uniquement un pauvre morceau de papier.
Quand elle me dit que c’est un soucis, d’apprécier quelqu’un, j’ai envie d’ouvrir la bouche. J’avais toujours fui les gens que j’aimais, certainement parce que j’avais peur que ce soit pas réciproque ou pire, si ça l’était, que j’allais forcément les décevoir et que ça finirait dans des circonstances trop nulles pour qu’on puisse en reparler. J’allais porter juste un peu de honte et de culpabilité en bandoulière, tandis que j’aurai un pacemaker à la place du coeur pour me faire vivre en haute définition le théâtre de mes échecs. Je me dis que j’ai pas envie que les hologrammes deviennent de vrais trucs, parce que ça serait qu’une immersion de plus dans le flashback de ma maladresse.
Alors, oui, c’était un soucis de s’attacher, parce que les rubans cassent bien et que je tomberai à ses pieds, noir de boue, comme un nœud papillon mal attaché et négligé.

Elle me regarde dans les yeux, et j’hésite à fermer les miens par réflexe. Certainement qu’on angoissait un peu de voir du commun chez l’autre. J’étais peut-être un peu sérieux quand je lui suggérais de crever les miens. On avait sûrement rien en commun, à part ça. J’aimais pas voir de moi en elle, parce que j’avais comme l’impression d’observer une corruption complète de son corps, une cellule cancéreuse prête à dévorer ses habitudes aux règles pendant que j’oeuvrais soigneusement à instaurer du chaos dans mon quotidien pour m’ennuyer un peu moins. En regardant ses yeux, je me disais que j’avais commencé, quelque part.
J’ai peur.

Qu’elle me parle en anglais, en français, en langage des oiseaux ou d’autres langues obscures, je doute de pouvoir imprimer qu’elle est là pour une raison précise. Certainement qu’elle tentera de m’étouffer la nuit avec un oreiller, et qu’un couple, ça aide à glisser un peu de cyanure au réveil pour retrouver l’individualité dans ses yeux bleus, comme elle, comme son prénom.

J’ai des sentiments pour toi. Je l’affronte un peu alors, son regard. Je l’ai connu plus froid, et jamais aussi intense. Je me dis qu’on a plein de sentiments pour d’autres personnes, que ce soit de la pitié, de la haine, de la colère, de l’amitié, de l’amour. Je sais pas desquels elle parle, quand ses cils touchent calmement les miens. Je me dis que j’ai jamais été aussi proche de quelqu’un, donc que je pourrai avoir un mouvement de recul. J’ai peur que ses yeux percent les miens.
J’arrive pas à trouver le contact désagréable, alors je souris un peu bêtement dans une crevasse gênée mais définitivement heureuse.
Elle m’embrasse alors que je suis encore perdu sur le « si c’est ce que tu veux ».

« Je veux bien ... Si ça te dérange pas, bien sûr ! Sinon, c'est pas grave. On peut juste être de bons amis, haha ... Enfin. Tant que tu restes et que t'es là, ça me va. »

L’intégralité de mon visage semble brûlant, et il se pourrait que mes dents puissent se briser une nouvelle fois si je continue à serrer les molaires comme si c’était le seul contact qui pourrait m’aider dans la situation.

« Mais je serais fier et content d’être ton copain. »

Loin de mon propre organisme, je décide de faire un peu confiance à celui de Nova-Blue. Je pose doucement mes lèvres sur son front en fermant les yeux, pendant qu’une de mes mains passe dans ses cheveux.
Je me dis que c’est agréable, la confiance, et que certainement que je pourrai rester de longues heures à apprivoiser des cellules qui ne sont pas les miennes, un peu dans la peur qu’à tout moment, deux atomes se touchent et explosent, parce qu’ils étaient pas sensés se rencontrer ou établir une telle proximité.

Les paysages défilent pendant que j’ai peur de confondre l’accélérateur et le frein. Je remercie la grandeur de l’Amérique pour avoir fait des voitures automatiques la norme. Je peux lâcher de temps en temps la manette pour vérifier avec mon petit doigt que Nova-Blue est toujours là, en cherchant une phalange discrètement. J’ai peur qu’elle ouvre la porte et sauve de la voiture, en disant que c’est une gigantesque blague.
Ou pire.
Que c’était un pari débile qu’elle a eu avec Dakota. Qu’à tout moment, c’est un gigantesque poisson d’avril, et qu’une fois encore, elle aurait été un grand requin blanc et moi qu’un pauvre poisson clown au milieu de l’océan.

Je me demande quelle langue Nova-Blue avait à apprendre pour taire des inquiétudes primaires.

Le trajet se fait sans réellement un mot, ni musique. On fixe tous les deux le paysage avec un sourire un peu con sur les lèvres, à se dire qu’on était certainement sortis d’affaire à avoir trouver notre nombre premier jumeau, d’avoir réussi à exploser la loi atomique en oubliant les dégâts que ça pouvait faire.
Je regarde un peu les paysages, et j’ai l’impression que tout Phoenix à changer, que je peux comprendre quand on parle de chaleur étouffante alors que le mois d’octobre est bien engagé pour préparer Noël, que les lumières m’aveuglent et que je plisse les yeux pour éviter de m’éblouir au lieu de les regarder avec un air de défi idiot.
Photographe de pacotille, je passe progressivement de l’argentique à une vision nouvelle, dans une révolution numérique et colorée, où chaque pigment me saute aux yeux, et que je pouvais voir des nuances de bleus même pas imaginables.

On sort de la voiture sans un bruit. Instinctivement, j’attrape sa main, comme pour la retenir au cas où.
On est calmes, étrangement apaisés, avec nos sourires plein d’étoiles et de planètes en explosion.

« Je te laisse ouvrir la porte. »
Que je dis, un peu enthousiaste à mon goût.

Je passe mes bras autour de sa taille pendant qu’elle s’affaire sur la serrure en posant mon menton sur le haut de sa tête, rêvant un peu de repos et de calme dans cette soirée étrange. Je voulais qu’elle comprenne qu’elle serait jamais une pauvre salle d’attente dans laquelle je patienterais en attendant que quelque chose de plus grand arrive. Elle ne reste pas dans mon hall, jamais. Je pouvais déjà supprimer des cours et les sécher si je savais qu’elle avait un entraînement, parce qu’on avait qu’un trousseau pour deux.
Secrètement, je me disais que ça avait du pratique. Si on voulait pouvoir ouvrir la porte, on devait se suivre, et ça me donnait une excuse bidon de l’attendre devant son gymnase en bafouillant que j’étais obligé parce qu’on avait qu’une clef pour deux.

Je me disais que c’était comme les atomes qu’on autorisait à se toucher, de mon organisme auquel je me détachais. Je lui donnais un peu de confiance, et j’avais le coeur battant en la voyant ouvrir la serrure de notre royaume.

« Bienvenue chez toi ! » je dis quand la porte s’ouvre, avec toujours cet air paumé dans son euphorie étrange.

Je regrette de pas avoir été plus voyant que ça, et de pas avoir foutu quelques feux d'artifice. A la place, on voit juste les papillons qui vivent tranquillement leurs envols sous le claquement de la porte, et qui s'agitent dans tous les sens. Je me dis qu'ils sont sûrement contents pour moi, pendant qu'ils se prennent les murs et le plafond.

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Mer 19 Jan 2022 - 20:55
We’re flies at the reptile party.
Nova-Blue x Ambrose

Si ça te dérange pas, bien sûr.
On dirait pas qu’il parle de vous. On dirait qu’il te demande d’aller rapporter un livre pour lui à la bibliothèque, de décaler votre cinéma pour un autre soir de la semaine, de commander à emporter au lieu de manger sur place. On dirait qu’il parle d’une réservation au restaurant, d’un truc accessoire et futile, alors que toi t’as l’impression que c’est beaucoup trop important.
« Sois mon copain, alors, idiot. »
Tu souris quand il pose ses lèvres sur la peau gracile de ton front. T’as l’impression que ton myocarde pulse dans chaque veine de ton corps, et tu te dis qu’il doit l’entendre, c’est pas bien possible autrement. Ton corps est dans des galaxies aux confins flous, inexplorés, cette impression d’apesanteur quand vous retournez à l’appart. Le trajet, tu le connais bien, sans doute mieux que les autres trajets. Et pourtant t’as l’impression d’être la première femme à marcher sur la Lune, le premier être humain sur Terre à dompter le Atkins sauvage, à pouvoir le toucher, l’aimer, essayer de l’apprivoiser.
Il a l’air tellement confus que t’as peur d’avoir un accident ; et à chaque fois qu’il regarde, t’es là. Parce qu’où est-ce-que tu serais, sinon, si t’étais pas dans sa voiture ? Où est-ce-que tu serais, Blue ? Dans cette soirée, avec rien ni personne qui t’attache à qui que ce soit, même pas le tissu orangé du nœud pap autour de ton cou ? Non.
Il a l’air tellement perdu que tu lui donnerais bien une carte IGN et une boussole, mais il te semble qu’il la regarderait juste d’un air creux sans même trop savoir quoi en faire. Le GPS de ton cœur est fracassé, il pointe juste dans sa direction et répétant d’une même voix morne qu’il faut faire attention aux ronds-points. Comme si les ronds-points étaient des astéroïdes qui déchiraient la fabrique même de l’univers dans lequel t’es.
Les lampadaires projettent leurs spectres oranges sur l’halogène de la voiture, et tu te sens bien, Nova-Blue. T’as ce que tu voulais, au fond ; tu voulais juste plus de lui.
Vous descendez, et tu comptes encore une fois les marches jusqu’à son appartement. 28 marches, quatre volées de 7. C’est devenu un automatisme, alors que tu sais parfaitement qu’il n’y a aucun risque que, demain, un cambrioleur aléatoire vienne s’amuser à en voler une. Comme tu te retrouverais conne à n’avoir que 27 marches, Nova. Qu’est-ce qu’il resterait à la place ? Du néant, du vide, un trou-noir ? Tu marcherais dessus sans faire exprès et te retrouverais attirée dans une galaxie parallèle où Ambrose Atkins n’est pas roux, et sur le cercle chromatique vous êtes des qui vont pas ensemble.
Mais dans ta galaxie à toi, Ambrose est là, et toi aussi. Vous pliez l’arc-en-ciel sur lui-même en oubliant qu’il faut la pluie pour que ressurgissent les couleurs.
Beaucoup trop enthousiaste, tu lui souris d’un air crevé. Il passe ses bras autour de toi et pendant une poignée de secondes tu te dis que t’as pas envie de sortir cette clé, le panneton dans la serrure, t’as pas envie de la tourner. T’as envie de profiter de son menton contre ton crâne, de son torse contre ton dos, t’as envie qu’il ne te lâche plus pour que tu puisses pas t’envoler, embarquée comme maladroitement par une rafale de vent trop fort qui aura vrillé ton puzzle.

Il a l’air heureux.
T’as pas la prétention de te dire que c’est toi qui le rends heureux, parce que t’as pas ce pouvoir-là. Il a l’air heureux comme un enfant, et une colonie de papillons s’agite quand tu ouvres la porte ; une armada multicolore.
Ambrose ouvre les bras, tu t’attends presque à le voir pirouetter sur lui-même comme une ballerine endiablée, un petit rat de l’opéra comme on trouve pas sur ta ligne 13. L’appartement est le même, vous l’avez quitté moins de trois heures auparavant, et pourtant il a cette saveur qu’on les royaumes qu’on a conquis, et tu souris encore, bêtement. Tu te sens bien, ici, quand tu veux t’éloigner de ta sœur ou te rapprocher de la fac. Tu te sens bien ici parce que t’as pas à faire semblant et qu’il est là. Et qu’il compte. Il compte pour toi. Il compte sur toi. Il compte à en perdre les chiffres, les nombres et tout ce qui s’en suit.
Tu ris un peu, un rire bizarre, qui sonne presque comme d’habitude.
Tu fais mine d’inspecter les lieux.
« Belle hauteur sous plafond. » Tu hoches la tête. « Le volume de la pièce à vivre est intéressant. J’ai peut-être quelques réclamations à déposer concernant l’état des joints de la salle de bain, mais dans l’ensemble le carrelage est assez correct, pour peu qu’on ne veuille pas dormir dessus. » Tu étouffes un bâillement ravi, oublieuse de ces larmes amères qui ont coulé une heure plus tôt. Tu passes tes bras autour de son cou, d’un coup de nez sur sa poitrine. « Je suis épuisée. »
Tu tires sur son nœud papillon, il se défait mais c’est pas grave, dans le prolongement il y a son bras et tu l’attires jusqu’à la chambre avant de te laisser tomber sur les draps. Toute à l’heure, t’étais sur le dos, mais maintenant tu veux plus l’être. Tu te mets sur le côté, recroquevillée comme une enfant dans sa cabane en traversins, et tu le regardes. T’as même pas pris la peine d’allumer la lumière, tu vois juste ses yeux briller comme deux billes dans l’avenir du monde.
T’as l’impression que vous êtes deux réacteurs nucléaires, deux grenades à retardement parce que vous retenez trop vos mots. Tu lui en as dit tant, des mots, mais t’as l’impression que jusqu’à maintenant ils étaient tous vides. Vides de sens et vides de ton âme. T’as l’impression que c’est différent, alors qu’au fond si t’es sincère tu sais que ça change pas grand-chose.
« Tu veux dormir ? »
Tu chuchotes, parce que tu te dis que dans le noir les bruits sont démultipliés et que si tu parles trop fort, tous les papillons vont venir. D’un autre côté, c’est pas si mal. S’endormir dans le pré de son lit, enfouie dans un buisson ardent de papillons hallucinés, avec les yeux sur le plafond pour admirer la Voie Lactée. Tu prends sa main et tu la poses contre tes lèvres en le regardant toujours fort.
Tu tâtonnes, d’un bras dans ton dos, pour chercher sur la table de nuit l’objet que tu recherches encore. Ce petit objet, insignifiant, inutile, presque par hasard retrouvé là dans ta mémoire. Un objet qui ne veut rien dire, et c’était même pas un cadeau, tu penses qu’il y aura d’autres objets dans ce que vous ferez à deux mais pour l’instant y a celui-là et tu le tends à ton copain.
« Tiens. Orange. »
Et tu attends, muette d’espoirs, qu’Ambrose se saisisse dans ta paume de la vieille cocotte en papier.

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Jeu 20 Jan 2022 - 0:24
Je me dis que l’avantage avec les papillons, c’est que ça fait pas de bruit.

J’aurai pu être un amateur de chats, qui seraient venus envahir notre espace restreint, ou de chiens qui auraient aboyé toute la nuit. De temps en temps, quelques lépidoptères venaient se glisser sur les tables de chevet, et on pouvait distinguer leurs ailes s’agiter calmement à l’arrêt, sous la lumière calme d’une lampe à lave.

Je regarde le plafond par réflexe, parce que je le connais par coeur et qu’on avait toujours fait ça. De son côté, elle change, parce que je me convainc que rien n’a changé alors que je me tiens dans un espace réduit, de peur d’occuper le sien. Je lui ai laissé des clefs, alors, je présume qu’elle a le droit à un peu de ma place ici.
J’ignore le principe de fusion cellulaire, et de mélange des couleurs.

J’ai peur du changement.
Pourtant, les habitudes resteront les mêmes. Nova-Blue restait ici depuis presque un mois. Elle avait sûrement dormi sur le canapé une ou deux nuits, avant qu’on se dise que le déplier et le replier tous les soirs, c’était absurde. Les jours s’étaient rafraîchis, et on avait rapidement sorti des couvertures en plus, là où la distance nous permettait uniquement de creuser la froideur de nos rapports sociaux.
Je me retourne vers elle timidement pendant qu’elle porte ma main à ses lèvres. Je sais pas réellement quoi faire, alors je laisse juste mes doigts un peu lestes, tentant de paraître le plus détendu possible. Je me dis qu’elle pourrait être déçue et remarquer que j’étais peu habitué à ce type de contact. Elle cherche quelque chose derrière moi, et je me demande quoi. J’avais un livre de photosynthèse, et je me doutais que c’était pas ce qu’elle cherchait.
Pourtant, c’était plutôt d’actualité. J’avais l’impression d’être une ronce qui captait le soleil pour la première fois et qui grandissait progressivement. Je me questionnais juste sur le moment où elle serait trop envahissante et qu’on la qualifierait tristement de plante nuisible.
Je regarde Nova-Blue dans le noir, parce que je me dis qu’elle peut pas voir mes tâches de rousseur ni mes cernes semblables à des valises. C’était étrangement rassurant. Quelque part, j’ai juste envie de devenir réalisateur pour pouvoir filmer cette scène, la garder sur une vieille VHS et la regarder plus tard.

« Orange ? »

Je reviens sur la planète Terre et regarde entre ses doigts. Je plisse les yeux pour mieux voir dans l’obscurité et tend ma main pour distinguer l’objet mystérieux.
La cocotte en papier.

« Mais tu l’as gardé ? »

Je ris un peu. Je me souviens l’avoir laissé sur la table du Bobun, en me disant que je pourrais en refaire une. J’avais aucune idée de si j’allais recroiser la route de Nova-Blue, à ce moment-là. Fidèle à mes habitudes, j’avais rien gardé de ce souvenir, de peur de devoir l’oublier et de devoir jeter trop de petits objets dans un feu de bois. Alors, je souris un peu, parce que je me rappelle que c’est elle qui m’avait retrouvé sur un réseau social. Certainement qu’elle avait plus de fois prononcer mon nom de famille, donc qu’elle avait eu le temps de cadrer mon identité. Sûrement que ma page Facebook était un peu fade, avec une vieille photo de premier de classe et des photos de papillons accompagnées de descriptions bizarres avec des mots en latin. La sienne était plus fournie, avec des images d’elle faisant de la gymnastique, sautant, souriant. Elle était plus discrète que la plupart des autres filles, et ne postait que ce qui lui semblait essentiel dans sa vie. Pas de photos de soirées, ni de photos entre amies.

Je prends ses doigts entre les miens, parce que je suis persuadé qu’une personne comme elle doit en avoir plein, des amis.

« Je pensais qu’un serveur l’aurait jetée. J’en aurai fais une plus jolie. Je pensais sûrement que t’allais pas te souvenir de mon prénom et qu’on aurait passé chacun nos années universitaires de nos côtés. »
Je ris un peu tristement. « Plutôt content que là, ça soit … Enfin. Ca. »

Je dis ça, parce que je sais pas où situer bien que les mots ont été dit. Mais je me dis que j’ai toujours été son copain, comme elle a toujours été ma copine, parce que c’est des synonymes d’amis et que je suis un peu perdu avec tout ça.
J’ai juste l’impression que ça a été toujours comme ça depuis un mois, alors j’ai un peu moins peur des habitudes changées, quand elles sont toujours là. Je me dis que rien ne changera, sûrement, à part qu’on pourra boire dans la même tasse pour se faire goûter nos thés, et qu’on aura plus à s’excuser quand nos mains se touchent quand on fait des puzzles.

« Orange, du coup. »

Je réfléchis à une question. Qu’est-ce que j’ignorais de Nova-Blue. Je savais sa marque de café préférée, son dosage de sucres, à quel point elle détestait l’université, quand elle se douchait, les marques de ses crèmes de jour, puis de nuit. Je me dis que je connais beaucoup de choses très superficielles, le genre de choses indicibles parce qu’étrangement trop personnel dans leur inutilité.
Je me dis que j’ai pas de questions, parce que j’ai rien à demander, rien à exiger. On avait suffisamment brisé de règles, aujourd’hui, et je me suis dis que quitte à bouleverser l’ordre du monde, autant continuer dans la négation de nos identités.

« Nouvelle règle, on dit chacun notre tour quelque chose, puis on demande ensuite. »

J’attrape la cocotte et l’agite du bout des doigts pour camoufler ma gêne. Il y a quelque chose de relaxant, parce que j’ai l’impression qu’elle peut couper mon doigt à tout moment si j’en mets un dedans. Je me dis que le papier, c’est pas si inoffensif. J’ai de la chance que le noir nous entoure, seul résultat possible entre le bleu et le orange, après tout, mais il me semble agréable. Je peux laisser jalousement du rouge me bouffer la gueule pendant que j’entends de temps en temps des papillons voler près de nous.

« T’es ma première copine. » J’ai envie de manger la cocotte, à ce moment-là. « Et je présume que c’est pas ton cas ? Je vois pas comment c’est possible. » Je ris en rigolant un peu.

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Ven 21 Jan 2022 - 0:01
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Mais tu l’as gardée ?
Bien sûr que tu l’as gardée. Tu gardes tout. T’étiquettes tout. Tu ranges dans des boîtes, dans des classeurs, dans des pochettes. Des souvenirs, t’en as pas tant que ça qui mériteraient d’être conservés. Alors quand t’en as, tu les gardes, tu les ranges. Des fois, tu le ressors, et tu te dis que certainement ta vie n’est pas aussi merdique. Puisqu’il y a des moments heureux. Rien ne peut être foncièrement merdique, s’il y a des moments heureux.
Tu sais pas que t’as tort, à ce moment-là.
Tu baisses seulement un peu les yeux pour éviter le regard d’Ambrose parce que, lorsqu’il pose la question, tu te sens soudainement très conne d’avoir pensé que c’était important. Mais c’est important, non, ces boîtes ? Tu les rangerais pas sous ton lit, sinon. Tu les ressortirais jamais, sinon. La petitesse, c’est important, c’est un signe qu’on fait attention, qu’on se contente pas d’être ébloui par les néons et les cauchemars.
Il dit ça et tu penses au film d’horreur. T’espère que vous, ça deviendra pas un ça, un film d’horreur avec des clowns. Tu sais même pas ce que ça raconte, tu l’as même pas vu, t’as trop peur. Comme t’as peur qu’Ambrose éclate de rire et s’envole avec ton myocarde comme ces putains de papillons qui battent innocemment des ailes pendant qu’ils vous regardent dormir.
Y a rien qui change.
Y a tout qui change.
Même les règles, elles changent, avec lui, parce qu’il invente de nouvelles règles, quand ça lui chante. Et tu fronces un peu les sourcils, t’aime pas trop qu’on chamboule tes normes, tes certitudes et tes acquis. Mais avec lui, tu t’y feras ; et puis, pour lui, tu le feras. T’acceptes la règle d’un hochement de tête et t’attends bêtement qu’il poursuive.
T’es ma première copine.
Oh. T’avais tiré juste, alors. Il est pas con, juste maladroit. Ou peut-être qu’il est con aussi. Un petit con maladroit. Il a que vingt ans, en même temps ; ça fait que deux ans de moins que toi mais t’as l’impression que c’est un gouffre, une putain de faille, un grand canyon. Tu devais bien avoir dix-neuf ans quand tu t’es retrouvée avec Jared. C’est pas déconnant, finalement. Tu réalises que ça veut dire qu’il est puceau, qu’il y a un millier de premières fois que tu vas devoir lui apprendre, et tu revêts ce sacerdoce avec honneur et dignité, avec fierté et contentement.
Tu lui apprendras, c’est pas grave. T’as du temps, de toute façon, Blue. C’est pas la vie sociale qui t’étouffe, toi qui a même pas assez de potes pour faire genre sur les réseaux sociaux. Tu te dis que t’as pas besoin de vie sociale, maintenant. Parce que t’as Ambrose. Et ta sœur. Ça fait deux, et deux c’est bien, deux ça permet de tenir debout, comme des jambes ou des sarbacanes.

Il rit, sans doute un peu gêné, et tu caresses le creux de sa main avec ton pouce, t’embrasses ses doigts du bout des lèvres.
« Tu présumes bien, ouais. J’ai déjà eu plusieurs copains. Souvent, ça c’est pas très bien fini, mais je crois que c’est comme ça pour tout le monde. »
Tu lui dis pas que t’as la gorge nouée rien qu’à repenser à tout ce qu’on a pu te dire, que tu vomirais bien la bile qu’ont laissées leurs sexes dans ta gorge si c’était pour partir après. Tu lui dis pas que tu regrettes, parce que c’est pas vrai. Tu regrettes pas de t’être fait mal ; ça te rend plus alerte, maintenant. Féline, tu fuiras dans la nuit si les papillons viennent t’étouffer, s’il se passe quoi que ce soit d’étrange que tu pourras pas supporter. Tu te dis que c’est derrière, ces histoires qui finissent pas bien, que peut-être cette fois ce sera différent, parce que vous vous connaissez mieux. On peut pas faire de mal à l’autre quand on le connaît aussi bien qu’Ambrose et toi vous connaissez. Et pourtant, tu sais pas grand-chose. Tu sais l’insignifiance vétuste, les infimités quotidiennes qui deviennent de grands infinis, creusant les côtes de leur confort pour venir s’imposer en maître. Tu sais quel parfum Ambrose met, les céréales qu’il aime manger, tu sais ces choses si minuscules qu’elles peuvent paraître dérisoire quand elles sont justement la preuve qu’il ne reste rien à cacher.
Tu soupires en lui reprenant la cocotte.
Tu la bouges même plus dans tes doigts, tu te contente de la toucher et ça te donne des super-pouvoirs. Tu sais pas que t’as tort, Nova. Tu sais pas que cette cocotte, ça deviendra ta kryptonite et Ambrose ton grand cataclysme. Tu sais pas, et tu souris juste avec tes questions sur les lèvres.
« Scarlett, c’est pas vraiment ma sœur. J’crois pas que je te l’avais dit. »
Le sujet est lancé, tu peux plus reculer maintenant. Ce qu’il y a à savoir de toi, d’important et d’imputrescible, il est caché derrière ce nom que t’as du mal à revendiquer.
« Ma mère est morte quand j’avais 8 ans. Le jour de mes 8 ans, en fait. Mon père s’est remarié avec la mère de Scarlett quand j’étais ado. Du coup, je dis tout le temps que c’est ma sœur, mais en fait on a aucun lien de sang. »
Tu t’abstiens de rajouter que ton lien avec elle est mille fois plus compliqué que ça, qu’il y a des liens bien plus intenses que ceux liés par la génétique. Tu lui parles pas du reste, tu lances les sujets à la volée, il s’en saisira s’il veut. Comme t’as pas réagi à lui, parce que finalement tu t’en moques, d’être sa première copine ou pas.
T’as envie de te rapprocher, tu fais un petit mouvement vers lui.
« Et toi, ta famille ? »

MEMBRE ◊ CHASSEURS
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
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NOVROSE ▲ voyous

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Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
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Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
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Ven 21 Jan 2022 - 1:52


FLIES AT THE REPTILE PARTY

🦋
CW : métaphores bibliques

Nous avions détruit les règles de la marelle.
Nous avions détruit les règles de la cocotte.
J’avais dans l’espoir de détruire les règles de l’univers.

C’était avec une amertume couleur café dans le creux de sa voix que Nova-Blue me fait chuter dans le vide. Ses relations avaient toutes « pas très bien finies », et je sens mes doigts se coller entre eux, comme pour se réchauffer un peu. Le contact me paraît étrange, de nouveau. Je me dis que c’est étrange, que mes pores soient si proches des siens, et que je me sens pas si dégoûté ou mal à l’aise avec ça. Elle doit les sentir, mes soubresauts un peu angoissés à l’idée que- - - ---
Oui.
Tout ce qui commence a une fin.

Alors, avec un peu de regret, je commence par envier les chrysalides, à la fois heureuse d’avoir vécue une vie laide mais puissante, et prête à voler vers quelque chose de grandiose mais éphémère. J’avais oublié que les papillons vivaient trois jours, encore et toujours. Je me disais que les miens dans le creux de mon estomac devaient encore être dans un état chrysalidaire.
J’étais pas malheureux. J’étais sûrement heureux comme jamais. Je me souvenais pas de Noël ayant été aussi heureux que cette minable soirée. Je me disais qu’on était souvent plus heureux quand on venait de pleurer, parce qu’on savait ce que ça faisait d’avoir les yeux fermés et gonflés, et que pouvoir les ouvrir pour laisser entrer le soleil, c’était plus agréable. Je me dis que quelque part dans ma boîte crânienne, dans mon cœur, quelques fissures avaient du se faire. Tant mieux. J’avais toujours rêvé d’une cure d’UV là-dedans.

Mes papillons étaient certainement à l’état chrysalidaire, attendant un peu de soleil pour éclore, que je me disais. J’avais déjà vécu, la douce ivresse de quelque chose d’étrange et d’incontrôlable. Maintenant, c’était différent.
Alors.
Je me dis que c’était peut-être ça, ce qu’on appelait être amoureux. J’aurais jamais ressenti ça pour Joshua, parce que c’était absurde, parce que j’étais certainement pas pédé, et parce que c’est avec ses amis qu’on part à la chasse aux papillons.
Je me dis que c’est peut-être ça, qu’on appelait la maturité émotionnelle. Que l’amour, c’était un ensemble de réactions chimiques, et qu’après tout, j’en avais au niveau du crâne et que je le sentais. J’avais de la peur, un peu d’angoisse au fond du cœur, et beaucoup d’euphorie qui venait cogner contre les contours de mon visage, décidé à rejoindre les couleurs chaudes de mes cheveux.
Je me dis que l’amour, c’était sûrement ce truc sain de pas ressentir les papillons. C’était sûrement pour ça, que c’était nouveau pour moi. C’était une sensation étrange, pas désagréable mais un peu de côté, et que j’avais envie d’explorer, de disséquer, d’étudier, pour en comprendre les mécanismes chimiques et philosophiques.

Deux ailes dans les côtes, j’attendais tout de même que la théorie de l’évolution suive son cours. Je voyais pas comment les chrysalides survivaient face aux mantes religieuses.

Je lui fais confiance, à Nova-Blue, parce qu’elle est plus grande que moi dans son âge, et que je suis juste grand qu’elle en taille à être perdu dans l’immensité des relations humaines et à me noyer dans leur complexité. Je me dis que j’aime bien le fait qu’on ait mangé un pauvre bobun, parce que les pâtes sont longues et que c’est suffisamment pénible à manger pour y voir une notion d’éternité et de destin lié étrange.

« Mal fini ? »

Je me demande un moment comment on peut devenir l’étranger d’une personne dont on a été l’habitude pendant des mois. Je suis l’hypocrisie incarnée quand je suis un pauvre caméléon, capable de me transformer en n’importe qui tant qu’on me promet quelques conversations au détour d’un plateau repas. Je souris un peu ; j’aimerai me dire que cette époque était révolue, parce que j’avais juste à chercher un visage trop familier et lumineux dans la foule. Elle aurait la tête de ceux qu’on connaît trop, mais pourtant qu’on voit comme une habitude heureuse. Je me dis que je pourrai me lasser, mais on trouve toujours l’harmonieux chez les personnes appréciées. Je remarquerai sûrement une singularité quelque part sur son visage, comme l’angle de ses fossettes quand elle sourit. Elle aurait tout de l’unique dans une foule de nouveauté, et je souris un peu parce que je trouve ça rassurant.

« J’espère qu’on sera pas comme tout le monde, alors. Parce qu’on l’est déjà pas. Donc y a pas de raison. »

Parce qu’on était mieux qu’eux. On était mieux que Christie et sa soirée bidon, Samantha et sa main sale, que connasse 1 qui existe à travers son couple, et son copain qui ose pas lui dire qu’il a peur et qu’il est lassé de tout ça. Je me dis qu’on sera plus honnêtes, parce qu’on est francs, et qu’on a pas peur. Je me dis qu’on est mieux que la banalité, parce qu’on joue à des puzzles et qu’on aime les papillons. Je me dis qu’elle est pas banale, avec ses roues, parce que je sais pas faire la roue mais que je sais que tourner en rond dans ma tête par contre. Elle est différente, quand elle saute plus haut que tout le monde et que les applaudissements suivent. Je me dis que ça doit se voir.
J’ai un peu de chance, peut-être, au fond.
Je souris et passe une main dans ses cheveux pour jouer ses mèches du bout des doigts.

« Parce qu’on est mieux que tout le monde. »

Y a aucune raison que ça se passe mal, si on réinvente les règles constamment, si on se dit qu’on forme un duo différent que ces gens qui s’aiment.

La cocotte se retrouve entre nous, et je m’approche doucement pour la toucher du bout de mon nez. J’aimais toujours aimé les totems auxquels se raccrocher. Je me dis qu’avec ça, je pourrai certainement retrouver un peu de nos ADN ce jour-là, et y a un côté cristallisant qui me rassure.

Je me dis que je l’avais sacrément mal pliée, et qu’elle était franchement laide.

Elle évoque des souvenirs, et Nova-Blue semble possédée par cette dernière quand elle reprend la parole. Elle m’avait beaucoup parlé de Scarlett. J’avais jamais réellement compris la nature de leur relation, à part qu’elles étaient sœurs. Je me contentais de hocher la tête avec un air intéressé quand elle m’en parlait, mais je savais juste qu’elle passait du temps avec elle quand on pouvait en passer ensemble. Alors, je perds un peu de mon sourire, parce que je suis un peu triste que du rouge vienne se foutre dans notre orange et notre bleu. Je la connaissais pas. C’était injuste. L’évocation de son prénom me rongeait juste d’une inquiétude bête mais brûlante.
T’es sa personne préférée.
Alors, entre deux suffocations qui m’étranglaient, je me calme et focalise sur ce qu’elle me dit.
Et je m’en fiche, de Scarlett.
Parce que sa mère est morte.

« Ah ! »

Parce que sa mère est morte, et que c’est ma plus grande peur. Je décale avec ma tête pour pouvoir observer un peu plus Nova-Blue.
Je libère ma main de ses lèvres pour me rapprocher d’elle et l’enlacer.
J’ai l’impression qu’elle est brûlante et qu’à tout moment, je vais juste fondre comme de l’ambre, comme la lave de mes lampes à lave.
Jouant avec une de ses mèches, j’en attrape deux autres avec le bout de mes doigts et tresse, lentement. Dalila face à Samson, j’aimerai connaître le secret de sa force. Comment on faisait, pour se remettre d’une mère qui était morte.

« Je suis désolé pour ta mère. Je sais que je peux pas faire grand-chose, mais je suis là si t’as besoin d’en parler. Enfin. Si ça te fait plaisir. Je sais pas si ça te fait plaisir. Enfin. T’as compris. »

J’essaie de décrire des ondulations sereines et calmes dans chacune des mèches, alors que j’ai les lèvres frémissantes. Je me dis que je suis juste une Dalila curieuse. Rien de malsain, pas d’argent promis, car j’en avais rien à faire, parce que c’était pas mon soucis, parce que même un double ça coûte pas cher mais que remplacer mon cœur par du chrome si elle venait à se barrer avec, ça serait plus compliqué. Je serais juste là, à attendre qu’elle me livre ses secrets, recoiffant éternellement ses tresses, sa force, son dévouement face aux règles et à la vie, face à son normalisme qui la rendait si différente et spéciale.
Je me dis que je serais pas cette Dalila infernale, celle qui coupe toute source de force, celle qui trahit, celle qui se vend, celle qui revient triomphante dans son royaume.
Je me promets de faire une autre tresse, parce que y a sa mère, y a son père, y a sa sœur, y a plein de choses que j’ignore, et que j’aurai certainement pas le temps en toute une nuit de tout faire.

« Si je peux aider, je suis là. »

Elle ne sera pas Samson, humilié.
Aucun temple ne sera détruit, tant que les murs de mon appartement résonnent encore de rires et de chuchotements à une heure du matin, comme si les papillons pouvaient nous entendre et nous trahir.

Je pose mes lèvres sur le haut de son crâne, afin de pouvoir regarder par dessus sa tête mon ouvrage et me concentrer à faire des formes régulières.

« J’ai pas de frère et sœur. Je suis enfant unique. C’était assez pratique. Ma famille était plutôt heureuse, en fait. Tu sais, on regardait des films de Noël et je pensais que le héros, c’était papa et l’héroïne, maman, et j’étais le genre d’enfant à y croire quand ils me donnaient quatre histoires de leur rencontre différentes. »

J’évite de trop rire, parce que je dois bouger la tête et que je suis concentré. Alors, je souffle doucement du nez en souriant, parce que ses cheveux sont fins et se promènent de partout sauf là où j’ai envie.

« Ma mère est médecin. Elle bosse assez dur, donc je la vois assez peu, et c’était plus simple pour elle que je prenne mon appart parce qu’elle en avait marre que je foute mes cocons dans sa baignoire avec un chauffage braqué dessus pendant des jours entiers en attendant que ça éclot. »

Je finis ma première tresse et en entame une autre, pendant que je revis un peu vivement les scènes que je raconte.

« Mais mon père est un con. Et j’espère pas finir comme lui. » La deuxième tresse commence mal, alors que je recommence parce que j’aime pas reproduire les erreurs. « Il était commercial, le genre friqué. Il s’est barré avec une autre. Et on a arrêté de regarder des films de Noël parce que ça mettait mal ma mère. » Je reprends mon ouvrage, parce que j’aime pas m’arrêter sur des évènements stupides. « Je l’aime beaucoup, ma mère. Je l’admire, et je la trouve forte de supporter des tas de trucs dans son quotidien que je sais que je pourrais pas faire moi. »

Je serre un peu plus Nova-Blue contre moi, parce que j’ai envie de changer les règles et les écrits sacrés désormais, de la protéger des Dalila mesquines qui viendrait couper ses tresses par envie et fascination malsaine.
J’ai la cocotte au dessus de ma tête, qui veille sur nous comme une étoile fragile en papier. Les couleurs sont encore présentes, mais mélangées entre elle. Le bleu et le orange sont dans des côtés opposés, heureusement pour eux. En plein centre de Phoenix, d’autres tâches de couleurs tentaient de briser les lois de l’aquarelle.
Malheureusement pour eux.

« Je pense que tout ira bien, maintenant. » 


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Ven 21 Jan 2022 - 15:01
Flies at the reptile party.
Novrose II

Tu as l’impression que les fondements du monde sont en branle, tu voudrais être comme Atlas et jongler avec les contraintes pour que tout puisse encore tenir. T’as pas la carrure pour être Atlas, t’as la carrure pour être gymnaste. Alors tu te dis que tu pourrais être Pandore, le couvercle soulevé d’une boîte que tu rangeras pas sous ton lit. T’es pas sûre d’avoir bien compris Pandore, ce qu’elle voulait, ce qu’elle faisait. Pour toi, elle était juste curieuse, en plus d’avoir un joli nom.
Tu lui as lancé la boîte en plein visage avec tes peines à l’intérieur. T’as pas forcément envie d’en parler, Blue. Mais c’est une grosse partie de toi, cette famille et tous ces échanges. C’est une grosse partie de toi, et si Ambrose veut te connaître, s’il veut réellement te connaître, il faudra bien qu’il les apprenne.
Il répète ton mal fini dans la pénombre, et tu hausses un peu les épaules.
Oui, les trucs se finissent mal, souvent. Ou juste pas comme ils auraient dû. Si ça tenait qu’à toi, t’auras déjà tes plans sur la comète, une carte de mille années-lumières pour avancer dans le bon sens. Tu voudrais tout savoir, tout pouvoir, tout vivre à l’avance mais c’est pas possible, Nova. L’existence, ça s’anticipe pas. Parfois, il y a des imprévus, des trucs qui font dévier sans bruit la trajectoire des météores. Et Ambrose, il t’a fait dévier. Dévier de ta chambre mansardée avec des photos sur les murs, dévier de ta ligne droite à toi. Il est devenu ta parallèle, et tu songes avec des regrets que les parallèles se croisent pas tandis que t’as ton GPS qui t’emmène droit dans un trou noir.
Et, puis, il a raison. Vous êtes pas comme tout le monde.
Tu te demandes s’il y a deux lignes parallèles qui traversent le cercle chromatique pour relier le bleu de tes yeux à celui de ses yeux, à lui. Y a sans doute du rose, sur tes joues, que tu peux même pas contrôler mais qui te donne envie encore de tracer des segments tronqués. Puis ça a quelque chose de rassurant de vous imaginer comme ça, filant à travers les décombres d’un monde qui vous ressemble pas, sans slalomer, sans faire de vague, simplement passer dans un cri.
Les lignes, ça se trace à la règle.
La règle, c'est qu’il faut être humain, il faut sourire quand on vous appelle. Ambrose te serre tout contre lui et tu sens que tu devrais être triste. Mais t’es comme anesthésiée. Comme un trop-plein de stimulants, tu sens que le monde te révulse ; au milieu du vacarme hurlant de cet univers-Pompéi, y a qu’un bruit blanc dans tes oreilles. Le Vésuve va bientôt gronder, et t’auras beau être Pandore c’est pas avec ta petite boite que tu pourras faire quelque chose. Il te serre contre lui et tu passes tes bras autour de lui aussi, pour le serrer, pour le trouver. Tu t’es perdue dans ce grand lit à distance de tachycardie et maintenant tu voudrais parler mais les mots sont lourds dans ta gueule.
Tu l’écoutes. Il parle de lui.
Il fait des trucs avec tes cheveux, et l’électricité statique vient coller les autres à son torse, comme si un million de terminaisons nerveuses prenaient d’assaut ses clavicules dans un bruissement familier.
« C’est vrai que c’est pas pratique, si jamais t’as envie de prendre un bain. »
Tu trouves ça mignon, comment il parle de sa mère. Tu te demandes comment serait ta relation avec la tienne si on t’en avait pas privée. Tu te rappelles juste qu’elle t’aimait. Elle t’aimait fort, elle t’aimait beaucoup, elle a toujours cru que tu étais exceptionnelle et que tu le saurais grandissant. Mais c’est flou. Diffus. Informel. Tu devines presque plus ses contours, tu te dis qu'au fond c’est pas grave, si t’oublies celle qui t’a portée. Tu te portes toute seule, maintenant. Même si tu n’as rien d’une Atlas.
« Uh. Je comprends pourquoi t’aimes pas le commerce, alors. »

T’as essayé de sourire mais le coeur y est pas, tu reste contre sa chemise, il a mis un peu trop de parfum, comme d’habitude, mais si un jour il en met moins ce sera plus une habitude alors, aussi curieux que ce soit, tu préfères te cramer le nez.
« Tu finiras pas comme ton père, Amb. » Déjà, parce que je te laisserais pas te barrer avec une autre. « T’es mieux ; moi, j’ai confiance en toi. »
Tu soupires et tu te serres encore un peu plus, il a fait des trucs dans tes cheveux. Probablement des tresses. Tu sais pas si tu trouves ça mignon ou bizarre ou les deux, mais ça te fait frémir pareil. Faudrait que tu te relèves, que tu te mettes en pyjama, que tu prennes ta brosse à dents bleue pour brosser tes dents avant qu’elles aient des couleurs pas normales. Quelque part, tu te sens mieux là. Alors t’ouvres un peu plus la boîte, avec son couvercle éventré, et tu réponds à sa question même s’il l’a déjà oubliée.
« Ma mère … elle s’est suicidée. Depuis que j'étais toute petite, elle entendait des voix. On a bougé du Québec pour ici, parce que y avait une meilleure clinique. Tu parles. » Tu serres ton poing dans sa chemise, parce que tu sais plus réellement si ça t’énerve ou ça t’attriste. « Elle disait qu’elle entendait des femmes lui parler ; ça me faisait peur. Des fois, quand on allait la voir, elle me reconnaissait même pas. Et moi j’avais sept ans, tu vois, je comprenais pas tout. Je pensais qu’elle était malade, qu’elle allait guérir et puis rentrer. »
Tu déglutis péniblement. T’es pas honteuse de ton histoire, mais elle te vrille dans la poitrine. Tu comprends ce que ressentait Pandore tandis que les mots sortent par grappes, comme les bourrasques d’un vent violent.
« Elle est jamais rentrée. »
Ta voix s’éclate comme un bris de verre sur le sol, une bouteille qu’on a éclatée parce qu’elle ne pouvait plus tourner.
« -Mon père et moi, on passait la soirée tous les deux, juste tous les deux, pour mon anniversaire. On était allé au dinner et j’avais un super gâteau avec mon nom marqué dessus. Nova. Juste Nova. Puis au milieu du repas il a eu un coup de fil et …
Tu t'interromps, suspendue à du vide.
« J’ai pas compris, au début. Et après on m’a dit qu’elle s’était pendue. Et j’étais triste, mais je comprenais pas ce que ça voulait dire. Je pensais qu’elle reviendrait, tu sais, qu’elle jouait juste à cochon pendu ou … je sais plus ce que j’ai pensé. »
Au lieu de froisser sa chemise, tu desserres doucement ton poing et tu passes ta main en-dessous, juste contre la peau de son dos, et tu la laisses là sans bouger.
« Mon père … il était … il était fou amoureux d'elle. Il s’en est jamais remis. Il a essayé de se suicider, lui aussi. Ils voulaient plus me laisser avec lui, ils ont dit que c’était dangereux, qu’il prenait pas assez soin de moi. »
Tu relèves la tête vers Ambrose pour capter ses yeux dans la nuit, scintillants de larmes sincères que tu laisseras jamais couler.
« Mais j’prenais soin de moi toute seule, tu sais. J’avais pas besoin. Je voulais juste … je voulais juste qu’il aille mieux. Qu’il puisse s'occuper de moi, encore, qu’on recommence à faire des puzzles et à courir jusqu’au coin de la rue. »
A mesure que tu parles, Blue, tu réalises que cette plaie là, elle a jamais cicatrisé. Que ta mère soit morte, c’était triste. Mais que tu perdes ton autre parent alors que t'avais besoin de lui, ça tu l’aurais jamais vu venir. T’as perdu ta chance d'être une gamine, de faire de la corde à sauter. T’as pas pu jouer à chat perché avec les enfants des voisins, t’as pas pu faire des bêtises avec un petit frère ou une sœur. T’as pas pu te faire engueuler, punir, t’as pas pu décevoir quelqu’un alors que tu tentais de grandir. Pour une raison extrêmement simple.
Y avait personne à décevoir.
Alors t’essayais d’être la meilleure, pour qu’ils soient fiers, tous. Mais y avait personne pour être fier. Personne que tes barrettes à fleurs, les tresses que tu faisais le matin et le sourire que t’accrochais comme un pantomime sur ta face pour que personne voie la grosse boite dont t’avais ôté le couvercle.
« Il est jamais allé mieux. Et après, y a eu Emeraude, et Scarlett, et … je me suis dit que ça pourrait jamais remplacer Maman, mais j’crois qu’en même temps je voulais que si. Scarlett, elle voulait bien courir mais moi j’avais passé l’âge. J’crois qu’on s’est manquées de peu. »
Tu soupires, tes larmes dans la gorge.
« Scarlett, c’est tout un numéro. Elle voulait toujours tout faire comme moi, alors qu’on est pas pareilles. Même aujourd’hui, on est dans le même appart et je voudrais juste … » Une nouvelle cassure dans ta voix. « J’voudrais juste qu’elle me laisse la place pour que je l'aime comme j’ai besoin, et pas juste parce qu’elle est ma sœur. »
T’as beaucoup parlé, et longtemps. Tu sais que c’est pas ce genre de choses qu’on dit dans les premiers rencards, mais Ambrose a raison, au fond : vous faites jamais rien comme tout le monde. Alors tu enfouis ton nez dans son cou et tu presses ta main dans son dos pour qu’il reste et qu’il dise encore que tout ira bien maintenant. parce que des fois, tu n’y crois plus. La voute céleste s’est fracassée, et t’as oublié les histoires de ces mythes qu’on t’a racontés.
Alors tu comprends Pandore, finalement, qui a pas été capable de clore la boite pendant qu’il était temps. Maintenant que tout est dehors, t’attends dans un silence tangible que t’as plus envie de toucher. T’ose même plus regarder dedans, dans la grande outre de tes malheurs, ce qu’il pourrait bien te rester.
Tu prends une grande inspiration avec l’odeur d’Ambrose Atkins.

Papillon du matin, chagrin. Mais papillon du soir,
espoir.

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Mar 25 Jan 2022 - 0:14


FLIES AT THE REPTILE PARTY

🦋
CW : métaphores bibliques + harcèlement scolaire

Je me souviens des cabanes.

Il y en avait plusieurs sortes, des cabanes faites de drap, des cabanes en bois, des cabanes faites dans un vieux tuyau dans des décharges. Tout ce qui semblait un peu clos et exigu était prétexte à cabane, parce que j’avais l’impression que dedans, j’étais à l’abri du regard de Dieu et des autres. J’en faisais même chez moi, pour me cacher quand je ramenais des escargots et que j’avais peur que papa les écrase.
J’ai aucun souvenir de ma chambre rangée. Il y avait toujours plein de draps étendus par terre, mimant tantôt une mer, tantôt un continent inconnu, et il me suffisait d’imaginer que l’eau grimpait jusqu’au plafond pour que n’importe quoi devienne une créature aquatique, défiant la gravité dans l’océan et pouvant évoluer sur plusieurs niveaux.

Elle répond doucement à ce que je dis, et je sens mes lèvres s’étendre dans un sourire contre son front pendant que je continue mon ouvrage. S’il faisait moins froid, j’aurai certainement sorti un ventilateur. Je l’aurai mis devant le lit, pris un drap et l’air l’aurait rempli pour nous faire une cabane. On aurait pu passer la soirée à faire des puzzles dedans, pendant que tout était faiblement éclairé à la lampe à lave. Si c’était une affaire sérieuse pour nous, la réalisation des différents motifs, c’était surtout un moyen de passer du temps ensemble sans avoir à parler.

Certainement qu’on avait trop à dire et qu’on avait la voix cassée. L’hiver arrivait, que je me disais. Je préférais croire que nos cordes vocales étaient irritées plutôt que notre mental.

« J’ose imaginer que tous les gens en commerce sont pas comme ça, hein ? »

J’active faiblement mes lèvres pour déposer un léger baiser sur son front. J’ose espérer que toutes les personnes en commerce ne mentent pas pour vendre des assurances vies, avec le cynisme de se dire que chaque personne aura la chance d’avoir des enfants à qui transmettre des biens. J’ose espérer qu’elle sera dans une tour haute par piété et non par orgueil. Je la serre contre moi. Je serais très triste, si elle finissait comme mon père, parce que j’aimais pas mon père, et qu’elle, je l’aimais bien.

Moi, j’ai confiance en toi

Je sens mes mains s’arrêter dans le tissage de la troisième tresse. Il manquerait certainement un élément dans la Sainte Trinité de la Tragédie Herondale, parce que je souris un peu. C’était étrange, de parler de confiance me concernant. Je me disais que c’était normal.
Je me dis alors que j’allais lui donner une raison d’avoir confiance. Je serais la tombe de ses secrets, la bouche liée de ses tords, et je porterai dans un chapelet invisible le poids de ses péchés.

« C’est gentil. Moi aussi, j’ai confiance en toi. »

Je disais rien de ma vie aux autres. C’était trop simple, de donner de la terre aux médisants à foutre sur le cercueil de ma réputation. Je préférais le rôle de thanatopracteur dans tous les cas. Les cadavres avaient toujours meilleur gueule après mon passage. Les histoires étaient enjolivées, romantisées, et je créais des scénarios dignes de grands films, alors que je demeurais incapable de réaliser la grandeur du néant de ma vie.

Elle me parle d’elle.
Sa mère s’est suicidée.
Mes muscles se tendent.
Je savais assez peu de choses, sur le suicide. Je savais juste que Dieu aimait pas trop ça. Souvent, on allait directement en Enfer après avoir fait ce genre de choses. Si je devais vivre une vie compliquée, je préférais encore subir et essayer de faire quelque chose pour l’améliorer que d’aller en Enfer. On décrivait souvent que c’était terrible. Elle me parle de voix, de choses comme ça. Je frissonne. Je me dis que Satan peut être grand, et qu’il lui a sûrement parlé pour l’attirer dans ses filets. J’ai l’impression de vivre une de ces grandes histoires horrifiques que j’entendais au Temple. J’imagine alors Nova-Blue, fille bénie dans un monde régi par l’Antéchrist, tentant de se débrouiller comme elle pouvait.
Malgré tout, elle avait réussi à rester annonciatrice de bonnes nouvelles, un Ange de la Bonne Nouvelle.
Je brise une des tresses et démêle ses cheveux du bout de mes doigts, parce que je veux profiter de la chance que j’ai de pouvoir le faire. Je reste muet pendant qu’elle me raconte toute son histoire familiale. Je comprends sa volonté de suivre les règles, parce que tout se passe bien quand on les suit. Je vois assez mal comment Satan pourrait condamner les bonnes personnes qui prient le Bien et font tout comme il faut. Pourtant, elle me prouvait le contraire.

J’étais sincèrement effrayé.

Elle passe sa main dans mon doigt et je grimace. Ses doigts touchent un hématome entre mes deux omoplates, qui se cambrent légèrement sous la douleur. Doucement, je décale sa main un peu plus bas du bout des doigts.

J’avais jamais eu de frères et sœurs, donc j’aimerai comprendre son ressenti. La vérité, c’est que j’en savais trop rien, et que j’osais pas trop parler. J’avais l’impression d’avoir été frappé de tous les côtés.
On jouait au frisbee dans un ouragan.

« Mais c’est horrible. »

Je sais pas trop quoi répondre d’autre, et je me dis que la première chose qui me vient à la bouche est la plus logique. Elle raconte tout ça d’un air très détaché. J’ai l’impression qu’elle est dans une cabine en fer forgée, et que rien ne peut la toucher.
C’est le coeur serré que je défais sa deuxième tresse, parce que ça doit être très désagréable de dormir avec des cheveux attachés.
J’aimerai pouvoir essuyer ses larmes, lui proposer d’aller faire un puzzle en forme de gâteau pour la réconforter, ou mieux, aller commander un gâteau encore plus gros que celui qu’elle a pu avoir. Je ferai écrire Nova-Blue, parce qu’il sera suffisamment grand pour que son nom rentre tout entier, parce qu’elle était une couleur primaire, ma couleur complémentaire, et une galaxie lointaine et complexe plongée dans le noir, attisant la curiosité des scientifiques comme moi. J’ai envie de me reconvertir en astronaute, parce que j’aurai une cabane d’acier pour endurer son passé trop dur pour passer les limites de l’atmosphère.

« Mais je suis content que tu me fasses confiance et que tu m’en ai parlé. J’espère que ça ira mieux, et que je pourrai t’aider. »

J’embrasse doucement ses paupières, et je les sens humide.
Je me demande ce qu’est sensé faire, un petit copain, dans cette situation ?

Un peu hésitant, je m’empare de ses lèvres. Je me dis que c’est plutôt doux, comme contact, assez intime, et que je peux sentir son souffle contre ma joue et ses yeux pas loin des miens.

« T’es pas obligée d’être toujours forte, t’sais. » je dis en me détachant. « Maintenant, tu peux pleurer ici, si t’as besoin. »

J’aimerai lui montrer mon canapé, ma douche, mon épaule, mon thorax. C’était jamais facile de trouver un endroit adéquat pour pleurer.
Ses doigts remontent vers mes omoplates et je les rebaisse avec une grimace.

« J’ai mal là, évite, s’il te plaît. »

Je me dis que ça paraît un peu violent. J’ai peur qu’elle s’en veuille, qu’elle ait l’impression que c’est ses doigts qui m’ont fait mal. C’est bête. Jamais ses doigts me feraient de mal. J’imagine mal la situation.
Ou plutôt, j’imagine, et rougit un peu.

« C’est quand, ton anniversaire ? »

J’ai mon front contre le sien et s’attrape sa main libre pour jouer avec le bout de ses doigts et décrire des petites formes au sein de sa paume. J’y dessine des planètes, des ronds, des triangles, des formes complémentaires comme des pièces de puzzles quand j’ai le temps. Elle a dans sa paume le pouvoir de tout refermer et de m’écraser à distance.
Je trouve ça tout bonnement terrifiant. Pour lui passer l’envie de faire ça, je préfère continuer à faire des fleurs, parce que je préfère qu’on m’en jette plutôt qu’on m’envoie sur les roses. J’irai peut-être lui en acheter demain, et je prendrais des anémones parce que les roses c’était trop comme tout le monde et que ça lui allait bien, des anémones, parce que je voulais qu’elle guérisse de tout ça.
Je me dis que dans la mer, ça permet aux océans de bien respirer. Je lui offrais une façon de reprendre son souffle, et que ça symbolisait un peu la fin des chagrins sur les livres moches de ma mère.

Je suis biologiste, botaniste, et j’oublie que pour les poètes, c’est l’abandon.

« J’ai jamais trop aimé les anniversaires aussi. »
Je marque une pause. « Mais y a un anniversaire qui a été bien, dans ma vie. »

J’espère mettre un peu de baume au coeur et la faire sourire. Je trouvais l’histoire cocasse.

« Quand j’avais onze ans, j’avais prévu de faire un grand anniversaire. Je quittais l’école primaire, et je voulais me faire un maximum d’amis pour la suite. J’avais prévu des châteaux gonflables, des tas de cabanes, des gâteaux mais énormes. Vraiment, Nova-Blue, ça allait être incroyable. » Je rigole un peu. « Tout le monde me disait qu’il allait venir. Et ç’aurait été génial. On avait tout préparé, avec maman. Y avait des tas de gobelets avec des noms écrits. Même les noms les plus chiants à écrire. Et je te jure, il y en avait un paquet. »

Je continue à rire un peu, parce que j’ai envie de lui raconter une jolie histoire, de celle comment j’ai réussi à être un peu le centre du monde pendant un instant. Je me souviens que je courrais de partout dans le jardin de la maison familiale, parce que personne venait jamais, à mes anniversaires. Je me figurais déjà la montagne de jouets sur la table. Même si tout le monde allait chanter faux Joyeux Anniversaire, je m’en ficherai, parce que j’étais le roi de cette journée et que les gens étaient là pour moi.

« Mais personne est venu. »

J’arrive pas à ne pas trouver ça un peu drôle.

« Mais c’était pas vraiment un soucis, parce que j’ai appris que tout le monde l’avait prévu. On avait fait tout un plan pour moi ! Tu te rends compte ? Et je suis devenu le roi de l’école parce que tout le monde parlait de mon anniversaire. Même si c’était en mal, et même si on se moquait de moi, on en parlait. J’étais devenu assez utile, et- »

Je commence lentement à comprendre que c’est peut-être moins drôle que prévu. Je me souviens d’une douceur dans ce souvenir, de celle d’avoir des conversations sur soi, d’avoir un peu d’attention, et que les rires me paraissaient un peu agréables. J’avais du mal à me remémorer quelque chose de négatif.

« Et- … Ça changeait de d’habitude. Mais c’était plus drôle dans ma tête, et ça sonnait mieux. »

J’essaie d’oublier tout ça et je caresse doucement sa joue. Elle serait ma cabane, une en drap, un peu fragile, un peu volatile, qui s'écroulerait un peu sur moi de temps en temps, mais que je remettrais en place.

« Tout ça pour dire qu’on a toute notre vie pour refaire des puzzles, jouer à la marelle, faire du toboggan, se cacher dans des cabanes et faire des anniversaires qui se passent bien. »

C’est pour ça que j’ai besoin de ta date d’anniversaire, Nova-Blue, pour savoir quand j’aurai besoin de faire quelque chose de grandiose au milieu d’attentions quotidiennes que tu trouveras étouffantes et agaçantes.
J’avais besoin de savoir quand j’allais être trop là, moi aussi, et tout gâcher.

« Tout ira bien, maintenant. Je te le promets, Nova-Blue. »
 

En guise de promesse, je touche légèrement son nez avec le mien et passe une jambe entre les siennes pour pouvoir la rapprocher plus contre moi, au cas où le temple qu'elle était s'effondrait.


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MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
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Herondale

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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
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Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
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Mar 25 Jan 2022 - 12:02
Flies at the reptile party.
Novrose II


Tu souffles tes 8 bougies, Nova.
Tu souffles tes huit bougies et y a le téléphone qui sonne, et tu souris, et tu sais pas que ça sera plus jamais pareil. Que ton anniversaire, ça deviendra un jour maudit, de ceux qu’on célèbre même plus. Tu sais pas que tu regretteras d’être née, parce que toutes les années suivantes, au lieu d’un gâteau à la fraise, tu te boufferas sa pierre tombale.
Tu sais pas, non.
Tu souffleras pas tes 9 bougies.
Et quand le rouge a surgi dans ta vie, tu t’es dit que c’était normal, qu’elle elle puisse, qu’elle elle ait le droit. Tout le monde est pas obligé d’être comme toi, d’avoir une vie aussi marquée. Tu te rappelles, tu lui as offert des fleurs. Des roses, mais bleues. Et on t’a dit que c’était artificiel, parce que dans la Nature en vrai, il n’y a pas grand chose qui est bleu. C’est peut-être pour ça que t’as choisi ce nom. Pour te rappeler que tu pousserais pas n’importe où, comme des orties dans du purin. T’es pas n’importe quelle fleur, Nova. Tu as grimpé vers le soleil à coups de bleus dans le thorax, le genre de blessures qu’on voit pas. Et tu veux pas que ça devienne des excuses. Tu veux pas que les gens voient ça, alors les bleus dans tes maux de cœur tu les a transformés en bleus sur tes bras, sur tes jambes, partout, à force de tomber, d’essayer, de sans cesse retenter d’être mieux.
Tu lui as offert des fleurs, tu te rappelles.
Scarlett soufflait ses 10 bougies.
Il dit que c’est horrible, et t’as envie de hausser les épaules.
T’as pas envie qu’on s’apitoie. Tu vas pas justifier qui t’es avec une enfance avortée -ou bien ton signe astrologique, pour ce que ça pourrait changer. Ces bleus-là, c’est les tiens, à toi, personne d’autre pourra les porter. Tu t’appelles pas Blue parce que t’es mélancolique, nostalgique, parce que tu fixes les nuages en attendant qu’ils te répondent. Tu t’appelles Blue parce que t’essaie d’être mieux que ça. De t’arracher pour plus que les bleus soient discernables sur ta carcasse. Tu te dis que lorsque tu seras tombée suffisamment de fois, peut-être toute ta peau sera bleue et alors tu seras parfaite, plus jamais besoin de se cacher. En attendant tu serres les dents, tu passes tes mains dans les anneaux, tu t’étires bien tous les matins et tu te dis que ça ira.
Il t’embrasse sur les paupières, et ça a quelque chose d’intime qui te fait frissonner les côtes. Il t’embrasse sur les lèvres, et tu lui rends avec douceur parce que t’as envie que ça dure.
Il a mal, dans le dos, et tu retires ta main sans rien dire, sans poser la question.
Tu te jures que des bleus, il t’en fera pas, tu lui en feras pas. Vous frappez pas l’un contre l’autre, maintenant, vous êtes dans la même team. Il dit que t’as le droit de pleurer, le droit de pas être forte, et tu hausses encore les épaules. S’il savait. S’il savait, putain, Ambrose, s’il savait que t’as huit ans, encore, t’es resté bloquée au moment où on cessé de fêter tes annviersaires. Toutes les bougies que t’as pas soufflées, c’est devenu des flammes bleuues azur qui salissent et tâchent ta mémoire. Tu peux pleurer, mais tu le feras pas. Et tu frapperas pas dans ses côtes, et tu lui feras pas de bleus du tout, aucune blessure. T’as envie qu’il te protège, mais t’as envie de le protéger, lui aussi.
« Le 28 août. »
Ambrose parle de ses 11 bougies.
Un seul anniversaire qui a été bien, tu souris contre son cou, tu te dis que ça rattrapera, si au moins sur vous deux y a eu un truc qui a pas capoté. Il te raconte et tu le vois presque, surexcité, courir partout, avec cet espèce d’enthousiasme qu’il met dans les choses trop futiles. T’imagine ses cheveux en bataille, ses tâches de rousseur, son sourire, tout ce qu’il a pu préparer à vouloir faire la meilleure fête, une fête que personne oublierait.
Personne est venu.
Personne est venu, et ça turbine. Est-ce-que c’est pour ça qu’il veut être de toutes les soirées, de toutes les fêtes, toutes les conneries ? Personne est venu. Personne est venu, pour lui. Tu te demandes quelle genre de cruauté il faut pour infliger ça à Ambrose. Ou à n’importe qui, d’ailleurs. Tu te demandes quelle genre de connerie il faut pour trouver que c’est un bon souvenir. Et, comme un écho à ses mots, tu n’’arrives à lâcher qu’un vaste.
« Mais c'est horrible. »
Personne est venu, pour lui.
T’as envie de le serrer fort, d’être heureux parce qu’on parle de lui alors que tu vois ce gosse roux assis en tailleur dans sa chambre, chapeau en carton sur la tête, à attendre que les autres arrivent.
Personne est venu, et tu te promets que toi, tu viendras. Tu viendras pour tous les anniversaires et tous les pas anniversaires. Personne est venu, bah tu seras pas comme personne, et tu deviendras son tout le monde et tout le monde viendra à son anniversaire, plus personne pourra le faire pleurer, tu voudrais le serrer plus fort mais t’as trop peur de lui faire mal.
Il est presque aussi bleu que toi, avec ses fêlures dans les côtes, son arythmie dans le myocarde, et il promet que tout ira bien et t’as envie de dire que oui.
Vous soufflerez 13000 bougies.

Vous vous assommerez de conneries jusqu'à en voir genre 36 chandelles, vous vous parlerez jusqu’à tard à la lueur des lampes à lave. Quand ce sera son anniversaire, tu feras des trucs exceptionnels, tu joueras tous les invités, tu seras tout le monde pour qu’il rie et qu’il sache qu’il est pas personne.
« Toute notre vie, ça sonne bien. » Tu murmures et t’y croirais presque. « Je te le promets, moi aussi. »
Je te promets que je serai mieux que tous ces merdeux, ces connards, je te promets que je serai mieux que ton père, que je serai mieux que ce que les autres. Je te promets qu’on s’ennuiera pas, on se laissera jamais s’ennuyer. Je te promets que je vais pas me lasser de toi, que je veux pas me lasser de toi, je te promets qu’on courra pour attraper les papillons, qu’on dévalera des collines en faisant des tonneaux et qu'on filera vite se doucher en s’embrassant sous l’eau brûlante. Je te promets que tous tes bleus existeront plus, que je ferai tout ce que je peux pour que personne te blesse jamais. Je cacherai des post-its bleus dans l'appartement pour que tu les trouves quand je suis pas là. Je te prendrai des places au premier rang de mes compètes et je porterai du orange pour que tu saches que je te vois. Je te promets que je te laisserai pas devenir tout bleu, Ambrose Atkins, jamais tu seras aussi bleu que moi. Je te promets qu’on essaiera, qu’on essaiera de toutes nos forces, et si ça leur suffira pas, alors on fera mieux encore. Je te promets que je te lâche pas. Qu’à partir de ce moment là, je te lâcherai plus jamais. Je ferai un empire dans ton lit et on jouera à chat perché. Je te promets que je rangerai les fourchettes comme t’as envie qu’elles soient rangées, et je volerai pas tes t-shirts sauf si tu dis que j’ai le droit. Je te promets qu’on sera des gosses, et des ados, et des adultes, on sera tout ça à la fois jusqu’à ce que les hématomes partent. Je te promets, Ambrose Atkins, je te promets que ce sera bien. Parce qu’on est tellement meilleurs qu’eux, ça peut pas finir autrement. Je te promets, je ferai ce qu’il faut, je retirerai même mes cheveux du siphon de la douche pour pas que t’aies à m'embêter, et je ferai ma  place dans ta vie sans te faire mal, sans faire de bleus. Je te promets. J’te promets.

Et alors, lovée contre lui, déjà à moitié endormie dans cette étreinte réconfortante que tu voudrais garder toujours, tu fais mille promesses silencieuses des bougies que vous soufflerez.
« Joyeux non-anniversaire, Amb ».

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