Destiny exists, but only for those who believe in it [DanIsis]

La musique est généralement la seule chose qui peut te permettre d'échapper à tes visions. La mélodie te détend, et chanter te permet d'expulser toutes les ondes négatives qui peuvent te traverser. Ce n'est qu'un répit momentané, mais que tu aurais aimé t'offrir aujourd'hui. Mais cela ne fonctionne que généralement. Aujourd'hui, tu n'arrives pas à te débarrasser de ces flashs, et de cette sensation étrange que t'inflige ton intuition. Cela ressemble à des souvenirs, mais qui ne t'appartiennent pas. C'est toujours très rapide, mais également violent. Depuis ce matin, tu as deviné que ça a rapport avec la guerre. Même si tu n'y as jamais participé, c'est plutôt clair, et ce n'est pas la première fois que tes intuitions t'en donnent un aperçu. Ce n'est pas tout. Malgré ces images horribles, il y a aussi cet espoir. Tu n'arriverais pas à le décrire plus précisément, mais tu as le sentiment que les deux sont liés. Ta musique se poursuit, la foule ne remarque pas que tu es perturbée, heureusement. Cette scène est importante pour toi, mais tu as présentement des difficultés à profiter du moment. Comme toujours, tes chansons sont inspirées d'émotions pures et crues que tu as déjà ressenti. Tu n'essaies pas de les déguiser ou de les embellir comme certains artistes. Tu veux que ceux qui t'écoutent puissent s'y retrouver aussi simplement que ça, et la plupart du temps, cela fonctionne. C'est également le cas ici, mais tu es soulagée d'en finir avec ta dernière chanson. Il y a quelques applaudissements, et tu tâches de remercier tout le monde pour leur écoute. Sur la fin, les sensations se sont vraiment aggravées, ce qui signifie généralement une urgence, ou bien que ta cible se rapproche. Tu comprends rapidement de quoi il s'agit lorsqu'une jeune femme t'aborde, te complimentant pour ta musique, avant de te faire part de « l'impression » qui l'a poussé à te parler. Une impression, hein ? Tu pensais être la seule à subir ce genre d'envies pressantes, et tu veux dire, bien plus pressantes que dans ta vessie après une soirée arrosée.

La jeune femme te semble un peu perdue, et il y a de quoi, si elle-même ne sait pas pourquoi elle a ressenti ce besoin de te parler. Toi, tu as ta petite idée, même si c'est loin d'être suffisant pour tout arranger comme ça. « Ravie que ça t'ait plu, ma belle. » lui souris-tu d'abord chaleureusement, avant d'empoigner ta bouteille d'eau pour soulager ta gorge. Il fait chaud, et chanter pendant un certains temps à tendance à empirer le tout. « C'est une tactique pour obtenir un autographe ? Attention, je ne signe que les poitrines ! » blagues-tu ensuite pour la détendre, voyant bien que ce n'est ni toi, ni ta musique qui avez attiré cette inconnue ici. C'est quelque chose de plus fort, et qu'elle ait aussi ressenti une sorte d'intuition pour venir à toi t'intrigue fortement. À ta connaissance, personne n'a le même don, mais le monde magique est si vaste qu'il peut encore s'agir d'autre chose. En tout cas, tu entends bien le découvrir. Rangeant ta guitare dans son étui, qui était déposé un peu plus loin, tu finis par revenir sur le devant de la scène pour en descendre.   « Honnêtement, j'ai aussi l'impression que nos chemins devaient se croiser. Et si je t'offrais un verre ? » proposes-tu finalement, guettant sa réponse d'un regard brillant. Inutile de l'agresser en lui parlant de tes visions, tu sais bien que ça ne fonctionne pas comme ça. Il va te falloir l'amadouer un peu pour qu'elle te parle, pour qu'elle te laisse la comprendre. En plus, tu ne serais pas contre un petit verre, après une telle soirée ! Maintenant que tu es en face de la bonne personne, ton cerveau te laisse un peu tranquille, et ça fait du bien. C'est comme réaliser qu'une migraine a disparu, ou que ton nez s'est débouché après un rhume que tu as tendance à choper à chaque printemps. Mais qu'importe, la journée de travail n'est pas encore terminée.

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Ton sourire s'agrandit quand tu remarques que tu as un peu pris de court la jeune femme en lui proposant ce verre. Il est vrai que tu aimes avoir cet effet sur autrui, même s'il n'y a pas d'intentions cachées derrière tout ça. Elle accepte finalement en t'adressant un sourire, et vous vous dirigez toutes les deux vers l'une des tables pour commander. Tu choisis un alcool assez fort, même s'il est tard, car tu en as tout simplement envie. Une fois que la jeune femme a fait de même, vous ne tardez pas à recevoir vos boissons. Après tout, il n'y a quasiment plus que vous deux ici, donc pas de raison d'attendre. Ceci dit, ces quelques instants t'ont permis d'observer un peu cette inconnue. Malgré ses sourires et son attitude, tu ressens son stress. Ses doigts sont tendus, agités, et c'est comme si les mots étaient coincés dans sa gorge. Décidément, celle-ci n'est pas arrivée jusqu'à toi pour rien, et tu ne comptes pas la laisser repartir sans avoir fait de ton mieux pour la percer à jour. L'horloge tourne. Tu sens également son aura, sa nature surnaturelle, sans parvenir à l'analyser du fait que ton intuition te perturbe trop. Difficile de dire si c'est vraiment important, mais tu préfères supposer qu'on te laisse ressentir tout le nécessaire à la résolution de cas. Bah oui, t'es pas du genre à te prendre la tête, surtout quand tu ne disposes pas de moyen de lutter contre. La brunette finit par te questionner, t'avouant qu'un flou certain entoure les raisons de sa venue ici. Cette fois, tu ne seras pas aussi crue que dans tes chansons, Dani. Tu ne lui diras pas que tu entrevois ce que tu supposes être ses souvenirs de la guerre. Ni que tu la penses encore comme marquée au fer rouge par ces événements. Il te faut faire preuve de patience et de douceur, comme avec la plupart des femmes en fait.

L'air presque mystérieuse, tu avales une gorgée avant de lui répondre dans un léger sourire. « Je vois des choses que personne d'autre ne peut discerner. » De toute manière, il serait risqué et compliqué de lui expliquer tes intuitions. Même si t'es supposée l'aider, ça ne te donne aucune assurance. Bien sûr, cette petite a l'air bien gentille, mais des expériences passées t'ont appris à te méfier. « Mais tu es venue à moi toi-même, c'est qu'il y a une raison que tu connais au fond de toi. Nous pouvons essayer de la découvrir. » C'est bien pour ça que tu es là, n'est-ce pas ? Encore plus si cette demoiselle a été guidée à toi par une force mystérieuse. Il y a une raison à tout, surtout à la magie. C'est un univers à la fois très large et puissant, mais avec lequel rien n'arrive par hasard. Tu marques quelques secondes de pause, réfléchissant à la meilleure manière d'aborder tout ça sans braquer ton interlocutrice. Finalement, c'est à nouveau la logique qui s'impose. Il te faut instaurer un minimum de proximité, et lui montrer que sa venue t'intrigue réellement. Ce qui est vraiment le cas, qui plus est. Tu te penches sur la table, la tête reposant sur tes deux mains, avant de finalement lui en tendre une. « Appelle moi Dani. Tu n'es pas une habituée du coin, si ? » demandes-tu en relevant les yeux vers elle. En théorie, elle devrait au moins se présenter à son tour, et il sera bien plus facile de discuter avec si tu connais son prénom. En plus, tu n'as jamais vu ce visage ici, alors c'est à se demander d'où elle vient, et qu'est-ce qui l'a attiré dans le coin. Pour sûr, tu ne peux pas être la seule raison de sa présence à la Nouvelle Orléans. C'est trop grand pour ça, et même pour tes intuitions. Que de curiosités, en une si belle soirée. Il y a bien longtemps depuis qu'un de tes concerts s'est terminé de la sorte, par une quête vers l'inconnu.

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Cette fille est jeune, et il ne faut pas longtemps pour qu'elle se retrouve pendue à tes lèvres. Ce n'est même pas l'effet que tu as recherché en vérité. Tu voulais juste qu'elle s'ouvre à toi et te fasse confiance pour la suite. En soi, ce n'est pas gênant, car ce sera malgré tout le cas. Ce que tu en retiens, est que cette inconnue a vraiment besoin de réponses. Si ce n'était pas le cas, il serait plus dur de capter son attention. Mais trêve d'analyses, tu es plutôt du genre à la jouer au feeling. C'est d'ailleurs pour cela que tu t'es présentée, et la dénommée Isis ne tarde pas à faire de même. Tu trouves que c'est un joli prénom, et c'est en lui offrant un sourire pour toute réponse que tu écoutes le reste de ses paroles. Seattle. Une information intéressante par rapport aux doutes que tu nourris déjà. Par contre, les raisons de sa venue te semblent floues. Mais c'est ton point de vue, vous n'appréhendez pas tous de la même manière votre "chez-vous". Surtout si celui-ci représente de bien sombres souvenirs. « Et bien tu me connais maintenant ! Tu avais des raisons de partir ? De venir ici ? » Une question posée sur une note de curiosité, sans jugement. Tu trouves simplement qu'il manque quelques données. Pourquoi la Nouvelle-Orléans, si Isis ne connait personne en ces lieux ? Quand t'as quitté cette fichue ville, c'était en quête d'aventures, pour une carrière, mais ce n'est même pas l'objectif que tu crois discerner chez la brune. Aurait-elle simplement fui ? Tu marques quelques instants de pause, en profitant pour boire une gorgée dans ton verre. Quelque chose te dit que ça ne va pas être si facile, finalement. Tu vas pouvoir l'aider, mais pas sans quelques efforts. C'est pas comme si t'étais psy, en plus. Tu n'es qu'une musicienne avec quelques visions pour te guider, alors le brouillard est aussi épais pour toi que pour Isis.

Maintenant que Seattle a été mentionné, il serait facile pour toi d'aborder la guerre, mais... ce serait aussi trop brusque, alors tu vas juste le garder sous la main pour le moment.   « J'suis allée à Seattle une fois, pour jouer lors d'une soirée. C'était une belle ville. » Avant que la guerre n'y naisse, bien entendu. Tu imagines que ça a changé depuis, puisque tu n'y as pas remis les pieds depuis. Mais ça, Isis ne peut pas le deviner, car elle ne peut pas imaginer l'âge que tu as véritablement, et donc le temps qui a pu s'écouler. « Ta famille est toujours là bas ? » demandes-tu ensuite dans un léger sourire. On a beau le nier, le cercle familial a souvent rapport avec certains maux, et les décisions radicales qui s'en suivent. Après, il ne s'agit que d'une piste pour toi, et celle de la guerre reste ta principale. Il te faut juste réussir à tout connecter. Au fond, comme tu l'as dit tout à l'heure, Isis a déjà les réponses en elle. Ou du moins, elle a déjà la problématique à résoudre. Et pouvoir mettre des mots dessus constitue déjà une bonne partie de la solution. Tu aurais d'autres questions, mais tu ne les poses pas, de peur d'en faire un peu trop d'un coup. C'est pas censé être un interrogatoire après tout. Depuis le début, tu essaies de voir les choses comme un échange, ou même une découverte. Qu'ils soient humains ou surnaturels, tous ont une histoire à raconter, et tu aimes également leur parler de la tienne ! Sans ça, ta vie serait bien morne et ennuyeuse, c'est certain. Ici au moins, tu es sûre de ne pas t'ennuyer pour encore de longues années.

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Même si tu ne le laisses pas paraitre, tu es surprise d'entendre la jeune femme évoquer si facilement la guerre. Dans tes suppositions, tu as imaginé qu'il serait complexe d'en venir à ça. Comme quoi, les relations humaines sont toujours surprenantes, et c'est une bonne chose. Après tout, tu as peut-être mal évalué l'intensité du brouillard qui semble se trouver dans l'esprit d'Isis. Ça peut à nouveau être une bonne chose, à condition bien sûr que ça ne cache pas pire derrière. Et dans ces cas de figure là, des surprises sont encore possibles... Pour lui répondre, tu hoches donc la tête d'un air convaincu.« T'as eu raison alors, j'imagine que cette période n'a pas été facile. » Ton regard ne cache pas une pointe de curiosité, même si tu ne l'interroges pas ouvertement. Pourquoi être partie seulement maintenant, et pas au moment de la guerre ? La jeune femme était-elle en incapacité de le faire ? En tout cas, quitter Seattle semble être vital pour elle aujourd'hui, donc être ici est déjà un pas en avant. Dans un sens, en tout cas. Car fuir n'est pas une véritable solution. Ça l'a été pour toi, mais... non, ça ne semble pas être pareil pour elle. La guerre s'est étendue dans tout le pays, pas que Seattle, alors il faudrait fuir bien plus loin, et se couper du monde.

Vient enfin la réponse à ta question sur sa famille. Une question simple, que tu as voulu dénuée d’indiscrétion pour ne pas la braquer. Toutefois, Isis te répond de manière plus précise que prévu. Alors ils ne sont pas tellement liés, cela explique pourquoi elle n'a plus forcément de racines à Seattle. En tout cas, pas de racines familiales. « Je te comprends un peu mieux à présent. » souris-tu à la suite de sa réponse. Il te manque encore de nombreux éléments, mais tu y vois déjà un peu plus clair dans ce brouillard. Est-ce qu'Isis se sent seule ? Cherche t-elle à fuir un tel sentiment ? Tu restes convaincue que ça a un fort rapport avec la guerre, mais c'est plus profond qu'un traumatisme habituel, de toute évidence. Tu sirotes encore un peu de ton alcool, prête à surenchérir, mais tu remarques que la brune est comme perdue dans ses pensées. Elle finit par parler, te surprenant à nouveau. C'est comme si sans en avoir parlé, Isis avait réalisé que vos chemins étaient destinés à se croiser. Que tu peux lui apporter des réponses, même si tu ne les connais toi-même pas encore. Cela viendra, tu en es certaine. Ça vient toujours, les intuitions ne se trompent jamais.

« Pourquoi serait-ce une malédiction ? » réponds-tu rapidement, comme si l'interrogation était évidente. Tu ne cherches pas à la faire douter d'elle-même, ta réactivité étant plutôt due à ta propre opinion sur le sujet. Tu sais ce que sont des malédictions et des bénédictions. Tu en vois tous les jours. Dans les deux cas, malheur comme bonheur, cela échappe à votre contrôle. Mais votre magie, elle est bien plus que ça. Vous êtes bien plus que ça.  « La magie fait partie de nous. » Comme un bras, une jambe, ou même votre coeur. Vous pouvez tenter de l'oublier, mais elle sera toujours là, près de vous. Même si pendant des années, vous décidez de l'ignorer.  « Elle n'est que ce qu'on décide d'en faire. » Ton esprit s'éclaircit tout à coup, quand un possible lien se tisse dans le scénario que tu essaies de construire pour Isis.  « As-tu des regrets par rapport à elle ? » Et si c'était vraiment ça ? La magie peut être un plaisir, mais aussi représenter la destruction. Il n'y a qu'une succession de décisions qui sépare les deux. Parfois, on se rend compte de l'erreur lorsqu'il est bien trop tard. En tout cas, tu imagines mal la jeune fille faire consciemment le mauvais choix, mais elle seule pourra t'aider à comprendre ce qui a pu se passer, ou même tout simplement si c'est en cela que le problème réside.

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Isis est presque comme un puzzle que tu vas devoir reconstituer. Certaines combinaisons de pièces sont évidentes, tandis que d'autres te donnent du fil à retordre. Car l'être humain n'est pas simple. Parfois, une personne n'est elle-même pas consciente de ce qu'elle est, de ce dont elle a besoin. Tu es là pour l'aider à comprendre, et la guider sur une meilleure voie. Pour l'instant tu n'es pas encore certaine de la solution adaptée aux problèmes de l'autre sorcière, mais un dialogue s'est bien créé entre vous, et c'est tout ce dont tu as besoin. C'est assez rare, d'ailleurs. La plupart des gens se ferment quand tu essaies de les creuser un petit peu. Peut-être qu'entre sorcières, la confiance s'instaure plus facilement. Peu importe à vrai dire, l'essentiel étant que vous avancez. Isis est toujours pensive, après tes paroles, mais tu remarques que son regard est hanté par bien des ombres. S'agit-il des regrets que tu as évoqué ? Ou peut-être est-ce pire ? Tu n'as jamais vu un tel regard chez une personne si jeune. C'est comme si elle avait vécu des choses qui dépassent l'entendement. Des choses que même toi, qui braves la mort, n'a jamais connu. Elle finit par te laisser comprendre qu'elle est une sorcière de sang, mais que ses pouvoirs sont hérités d'une personne apparemment indigne de confiance. Un parent, sûrement. Tu fronces légèrement les sourcils, te demandant si cette personne serait au final la cause de tous les maux de la brunette. La mauvaise influence peut être quelque chose de terrible, après tout.

Tu la laisses prendre ta main, et observes attentivement la rune qu'elle dessine au creux de ta paume. Alors elle est une sorcière runique... c'est un pouvoir des plus intéressants, mais qui est aussi très puissant. Tu te demandes d'abord s'il ne s'agit que d'une illustrations de la nature de ses pouvoirs, mais rapidement tout ton corps se fige. Des images et des émotions te traversent, te glaçant le sang et l'esprit. Ce n'est pas une intuition, c'est bien plus puissant que ça. Tu ne peux y échapper, et tu sens qu'il ne s'agit pas de n'importe quels souvenirs. Ce sont ceux d'Isis.Tu vois à nouveau la guerre, comme si tu y étais, tu vois la mort. Celle d'autrui, mais aussi celle qui se regarde en face. Ça aurait pu être le pire, mais la douleur qui suit l'est de loin, tout comme la culpabilité. Lorsque ça se termine enfin, tu réalises qu'à peine une seconde s'est écoulée dans le monde réel. Le souffle court, ton premier réflexe est de finir ton verre, écoutant d'une oreille l'excuse de la jeune femme. « Préviens moi avant de faire des choses comme ça... » T'étais pas préparée à ça, putain ! Heureusement pour elle, t'arrives pas à lui en vouloir. Il serait effectivement difficile d'expliquer tout ça avec des mots. Tu passes une main sur ton visage, avant de la regarder de nouveau. « Tu as vu beaucoup de choses qu'une fille de ton âge ne devrait même pas imaginer. » Que personne n'est censé connaître. Mourir est censé être une expérience unique. « Et tu te sens coupable. Je peux le comprendre, mais tu ne dois pas penser que tu as causé tout ça. » C'est assez naturel, mais Isis n'a pas causé la guerre, au contraire d'ailleurs d'après ce que tu as vu. Comme pour la réconforter, tu viens prendre sa main. « Tu es en vie, et tu peux tout recommencer d'une meilleure façon. » N'est-ce pas ce qu'elle a voulu faire en venant ici ? Même si ça n'y ressemble pas pour le moment, c'est une seconde chance qu'elle a obtenu. Autant le voir comme ça, même si c'est difficile.

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Tu te sens pas plus utile que ça pour Isis, pour le moment. Tu sais que ça viendra, si vous vous laissez un peu de temps. Les blessures de la jeune sorcière ne sont pas anodines. Loin de là. Tu as vu de nombreux cas, depuis ton pacte avec la divinité. Des simples comme des plus compliqués. Certains étaient même désespérés, mais tu vois que ce n'est pas le cas de la brune. Elle veut avancer, et même si elle ne le voit pas encore ainsi, cela constitue une force immense. Il va falloir qu'elle le réalise, et tu ne doutes pas qu'elle y parviendra. Elle trouvera le bout du tunnel, et la lumière qui la guidera vers des jours plus heureux. Le bar est désormais complètement vide autour de vous, il ne reste que le barman et quelques employés. C'est tant mieux. Tu préfères avoir le plus d'intimité possible avec Isis. Tu doutes qu'une oreille indiscrète pourrait faire du tord, mais il est plus simple d'avoir une discussion sincère dans ces conditions. Tu bois une nouvelle gorgée, tout en écoutant les paroles de la brune, et un sourire se dessine sur tes lèvres. C'est ce que tu pensais : cette volonté d'aller de l'avant sera un véritable moteur. Il n'est pas nécessaire de savoir par où commencer. « Il n'y a pas de mode d'emploi pour ce genre de chose, ma belle. Ni de bonne ou de mauvaise façon de le faire. J'dirais qu'il faut penser à ce que tu veux changer, ce dont tu as peut-être rêvé par le passé ? » Tu sais que c'est un peu bateau, comme conseil, mais même toi ne peut pas savoir quelle sera la bonne méthode. Si t'étais elle, tu tâcherais simplement de profiter de cette nouvelle chance. De reconnaître cela comme une chance. Tous les adolescents rêvent un jour d'une vie complètement différente, loin de leurs terres natales. Ça a forcément été le cas d'Isis, et il est peut-être temps de donner vie à ces idées.

« D'ailleurs, tu fais quoi dans la vie ? » Une passion ou une profession peut également être la source d'un objectif à atteindre. Bien sûr, c'est à condition d'avoir ce type de projet. Vu sa tête, Isis pourrait bien être toujours étudiante. Dans tous les cas, il y a toujours matière à rebondir. « La force c'est une chose, la volonté en est une autre. C'est cette dernière qui va te donner les moyens d'y arriver. » souris-tu finalement en réponse à ses dernières paroles. Personne ne peut rester fort face à tout événement. C'est impossible. Mais ne jamais abandonner, c'est la clé. Peu importe les galères, le temps que ça prend... tu es persuadée que ça fera la différence. Tout comme tu es certaine que ce soir, la brune aura du mal à voir les choses positivement. Tu ressens les émotions négatives qui semblent la parcourir, et qui érigent un mur sans doute trop élevé pour le moment. Parfois, tout ce dont on a besoin, c'est de se changer les idées. L'important quand on est mal, c'est d'accepter la situation, ce qu'il s'est passé, et de réaliser qu'on mérite d'aller de l'avant. Sans ça, les choses ne changeront peut-être jamais. « On finit nos verres, et j'te fais visiter un endroit sympa, ça te dit ? » Un peu d'air frais ne fait pas de mal, et découvrir un peu la ville ne pourra qu'aider Isis à s'y sentir à l'aise. Ça aussi, ça compte. Le sentiment d'être chez soi est plus important qu'on ne peut l'imaginer. Tu espères que malgré tout ses démons, cela pourra apporter un peu de réconfort à la jeune femme. Dans tous les cas, il ne sera pas question d'abandonner avant d'avoir obtenu quelques résultats. Isis te fait un peu penser à toi, sous certains aspects. Il est clair que t'as pas autant souffert qu'elle, mais tu sais ce que c'est, de devoir tout recommencer.

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Un sourire vient étirer tes lèvres quand Isis t'apprend qu'elle est en fait une artiste. Ça lui va effectivement au visage, d'être dans le domaine de la créativité ! Ce n'est pas tout à fait la même expression que la tienne, mais tu as une certitude sur le sujet : toute expression peut avoir le même effet bénéfique pour celui qui la laisse sortir. À travers tes chansons, tu laisses échapper tes maux du passé. Mettre des termes dessus est ce qui fait vraiment du bien. Avec du dessin ou de la peinture, ce n'est pas bien différent. Tout peut se coucher sur une toile, et tu espères qu'Isis s'en donne l'occasion. T'es pas vraiment surprise de vous trouver ce point commun, en oubliant la sorcellerie bien sûr. La manière dont Isis aborde les choses, et ses réflexions te font un peu penser à celles que tu as pu avoir par le passé. Et franchement, il n'y a que des artistes pour se pendre la tête comme ça ! Laissant ce sujet de côté pour le moment, tu finis par lui proposer une petite virée dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Un peu d'air frais et de belles choses à se graver en mémoire ne pourront que lui faire le plus grand bien. Du moins, c'est ce que tu te dis en voyant sa réaction.

Peu de temps après, vous vous retrouvez à l'extérieur. Certaines personnes vous remarquent, mais vous ne vous attardez pas trop. La nuit est bien tombée, et les rues ne sont éclairées que par les lampadaires qui se trouvent ça et là. L'obscurité ne t'a jamais inquiété, et cette ville est comme ton terrain de jeu. Tu le connais trop bien pour t'y perdre, comme le remarque justement Isis. « J'ai grandi ici. Et pour te dire, j'ai déjà retrouvé mon chemin avec plusieurs litres dans le sang ! » plaisantes-tu en laissant échapper un léger rire. Ce n'est pas un mensonge, en plus. Après les concerts, il y a souvent des petites soirées, et tu n'es pas du genre à te priver d'un bon moment. « Qu'est-ce que tu connais de la Nouvelle Orléans ? » demandes-tu ensuite, laissant ta curiosité parler. Qui plus est, aborder un sujet un peu plus léger le temps d'arriver à destination te semble être le mieux. Le plus connu ici est sûrement le vieux quartier, mais peut-être qu'une artiste comme Isis a déjà fait des recherches supplémentaires, au moins avant de venir ici. Dans tous les cas, tu sais que l'endroit que tu as en tête sera une surprise. Ce n'est pas quelque chose de connu, sauf pour les habitants du coin, et encore. Il faut venir la nuit, pour voir ce qui est vraiment hors du commun.

Une fois arrivées au coin d'une rue, tu t'arrêtes et viens te placer face à la brune. « Ferme les yeux. » ajoutes-tu en lui tendant une main pour la guider. Tu ne la forceras pas à la saisir, ni à obtempérer, mais la surprise ne sera que meilleure si elle t'écoute ! Alors, tu avances encore de quelques mètres, jusqu'à sentir de l'herbe sous tes pieds. « Voilà. » Il s'agit en fait d'un petit étang, entouré par une végétation colorée, et surtout fluorescente dans l'obscurité ambiante. Ces petites fleurs bleues luisent dans le noir, et entourent parfaitement ce petit jardin qui semble avoir été minutieusement pensé. Pourtant... « Après la guerre, cet endroit n'était plus qu'un chantier de boue. Même l'étang n'avait plus que l'allure d'une flaque. Personne ne pensait pouvoir l'utiliser à nouveau, alors il a été laissé à l'abandon. Mais, la nature et le temps ont fait leur travail, et voilà le résultat aujourd'hui. » expliques-tu doucement, en contemplant également cet endroit que tu apprécies beaucoup. Même les animaux sont revenus, que ce soit les poissons ou les grenouilles. Les lieux semblent presque coupés du monde, pourtant vous êtes encore proches du coeur de la ville. Soupirant agréablement, tu laisses tes fesses se poser au sol. T'as toujours aimé passer du temps ainsi.

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La brune est assise à tes côtés, devant le spectacle offert par ce petit étang si unique, autant à travers son apparence que son histoire. Tu as pensé qu'il s'agirait d'une bonne chose à lui montrer, un bel exemple du fait que même si certaines choses semblent sans espoir, ce n'est pas forcément vrai. Bien sûr, Isis est différente d'un simple étang. Certaines traces liées à la guerre ne disparaitront pas avec le seul concours de quelques années, et c'est aussi pour cela que tu es là. L'objectif est simplement de lui redonner espoir, en elle-même et en ce qui se produira dans le futur. Si la brune n'a pas encore eu le temps de visiter la ville, c'est aussi bien. Cet endroit représente un bon point de départ, et découvrir l'ambiance particulière de la Nouvelle-Orléans devrait lui occuper un peu l'esprit. En tout cas, tu es reconnaissante pour la confiance qu'elle t'accorde. Peut-être qu'il s'agit d'une question de ressentis, ou bien du destin, mais tu sais qu'il n'est pas donné à tous de pouvoir te suivre les yeux fermés. Tu vois ça comme une volonté d'Isis de s'en sortir, quitte à dépasser les limites de sa zone de confort.

L'exemple semble fonctionner en tout cas, puisque la sorcière te questionne finalement sur la marche à suivre.« Prends le temps de te reconstruire, et tu reprendras le dessus naturellement. » T'aimerais lui donner un remède miracle, mais il n'y en a pas. La brune va devoir recoller tous les morceaux un par un, car il ne sert à rien d'essayer de tous les assembler à la fois. C'est un exercice qui nécessite de la patience, mais c'est le seul -à ta connaissance- qui pourrait fonctionner. « Il est impossible que tout s'améliore du jour au lendemain, comme pour cet étang. Il faut avoir foi en l'avenir. » Tu es parfaitement consciente que ce n'est pas facile, ayant toi-même vécu une période durant laquelle tout était devenu incertain. Ça peut être effrayant, mais c'est une raison supplémentaire pour ne pas rester bloquée dans cette même position éternellement. « Après tout, tu viens de suivre une parfaite inconnue, en pleine nuit, et dans une ville que tu ne connais pas ! Qu'est-ce qui pourrais te faire peur, après ça ? » ajoutes-tu avec humour. Elle est venue jusqu'ici, jusqu'à toi. Elle a eu la force de partager ses tourments et souffrances avec toi. Si ce n'est pas la preuve qu'une force incroyable l'habite, tu ne sais pas ce que c'est ! Tu tâches de lui laisser le temps d'y réfléchir, de faire le point avec elle-même. Toi-même, tu ne saurais quoi ajouter de plus dans l'immédiat. T'es loin d'être une experte en psychologie. T'as étudié les plantes, et la musique. C'est légèrement différent. Pour chaque personne que tu rencontres, tu fais simplement de ton mieux pour les écouter tout en restant toi-même. La plupart du temps, c'est tout ce dont les gens ont besoin pour s'ouvrir et te permettre de trouver une solution. Pour certains, c'est plus long que d'autre, mais l'issue est toujours claire pour toi.

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