Just the unknown ◊ Selah

Il était encore là, et cette fois, il l'avait coincé dans cette ruelle. Layla aurait pu d'un simple geste l'envoyer à terre, le claquer contre le mur de briques, à seulement deux mètres d'eux, mais elle n'y fait rien. Ce n'était qu'un humain, de ce qu'elle en devinait en tout cas, leurs forces n'étaient en rien comparables. Cela ne faisait que quelques semaines que la Jordanienne avait remis les pieds à Seattle, et voilà déjà que les ennuis montraient le bout de leur nez. Elle ne voulait pas avoir de problèmes, ni même en attirer. Alors, la première fois que ce flic s'était adressé à elle, elle n'avait fait qu'accepter son contrôle de « routine », lui présentant son Visa. Rien de plus, rien de moins. La brune avait bien repéré son œil curieux, mais elle avait mis ça sur son possible intérêt pour les femmes. Mais lorsque le second « contrôle » avait eu lieu, elle avait rapidement fait le lien entre les derniers événements et cet inspecteur indiscret. Au-delà de ses questions, il louchait de plus en plus sur son catalyseur. Était-il au courant ? Après tout, il ne pouvait s'agir que d'un simple collier, une simple pierre.


Mais maintenant, il n'y avait plus aucun doute, il savait. Comment ? C'était un mystère. Il ne s'était contenté que de la suivre dans cette petite rue, sans répondre à ses interrogations. Que me voulez-vous ? Qui êtes-vous ? Aucune de ses questions n'avait eu de réponse. Ce n'est qu'une fois à l'arrêt, qu'elle lui avait fait face. « Tu le sais très bien Taha, je sais qui tu es. » Elle avait serré les dents en osant un pas vers lui. Il la tutoyait à présent ? Étaient-ils devenus si intimes ? Après tout, Lay ne comptait plus le nombre de tête-à-tête qu'ils avaient eu ! Cinq ? Six peut-être ? « Je ne vois pas de quoi vous parlez, maintenant laissez-moi passer. Mon Visa est en règle, je n'ai rien à vous devoir. » Il avait ri et l'avait plaqué au mur en essayant d'attraper son catalyseur. S'en était trop, il n'avait aucun droit. D'un geste rapide, elle l'avait repoussé, luttant contre elle-même pour maîtriser sa force et s'était éclipsée de ce recoin. « Joli collier, tu me permets de jeter un œil ?» Il avait retenté une approche qu'elle avait de nouveau esquiver, tout en l'informant que sans mandat il n'aurait rien d'elle. Mais était-il au moins inspecteur… ? Elle aurait pu l'attraper et lui écraser la tranchée, mais elle ne fit rien … D'autres mots, d'autres gestes, et ce sont ses mains sur ses épaules qui la firent réagir. D'un geste, elle avait attrapé son poignet et l'avait broyé dans sa paume. Elle les avait tous perdus à cause de gens comme lui. Layla ne le tuerait pas, mais elle pouvait très bien lui rappeler les bonnes manières. Il avait crié, et la suite était allée bien trop vite. La Dragonne l'avait ressenti, elle la ressentirait parmi une foule entière. Depuis combien d'années ne l'avait-elle pas vu ? Et ressentit ainsi ? C'était facile, depuis son départ de Seattle, depuis presque dix ans. Ses yeux n'eurent pas le temps de se relever vers cette présence, qu'un coup vint percuter le crâne de la Solaire, l'a surprenant et l'a faisant trébucher. C'était ridicule, mais elle ne le tuerait pas, Layla avait toujours été ainsi. Il s'apprêta une nouvelle fois à attraper sa pierre, et c'est ce geste qui l'a perdit. Ses yeux se relevèrent vers l'autre dragonne, croisant pour la première fois depuis plus de neuf ans, le regard de l'Ombrageuse. « Selah… » Souffle-t-elle avant de repousser le geste de l'inspecteur et de se prendre un coup bien trop violent au coin de la tête. Déjà instable, elle perdit tout appuis et chuta au sol violemment. Son crâne tapa le sol tout aussi brutalement et ce fut le noir complet.


Il n'y eut aucun rêve, aucun son, juste le noir. Un noir anxiogène pour la dragonne habituée à la lumière du désert. Il n'y avait aucune énergie, aucun rayon solaire. Rien ne pouvait venir caresser ses écailles, ou même sa peau. Il n'y avait que le vide.


Ses yeux se mirent à papillonner, cette fois il y avait de la lumière. Une agréable lumière. Tout était grand ouvert, les volets, les fenêtres autour d'elle. Où était-elle? Qui pouvait agir ainsi? Comment pouvait-on savoir qu'elle en avait besoin ? C'est les sourcils froncés que la brune se redressa, tout en plaquant sa main contre son crâne blessé. C'était violent. La douleur était violente. La migraine avait pris son corps tout entier, lui provoquant même la nausée. Elle attrapa rapidement le seau qu'on venait de lui tendre pour vomir le contenu entier de son estomac. Une fois remise, elle attrapa le gant de toilettes humides et s'essuya avec. « Choukran » (Merci) Lâche-t-elle naturellement avant de rouvrir les yeux de nouveau. On venait de lui tendre un seau et une serviette ?! Elle sursauta et plaqua la main sur son collier. Il était toujours là. Layla jeta un rapide coup d'œil autour d'elle. Elle était dans une chambre, et elle n'était pas seule. Le contre-jour l'empêchait de déceler un visage. La température était bien fraîche, ou en tout cas, bien plus fraîche que chez elle. « Ayn Ana ? » (où suis-je?)

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T'as beau être du genre prudente depuis toujours, ta petite escapade en prison t'a bien démontré que ce ne serait jamais de trop. Depuis, ton regard s'est un peu plus aiguisé. T'as passé un certain temps à analyser des situations, même si elles ne te concernaient pas forcément, n'en loupant pas une seule miette. Car dernièrement, l'échec a plus ou moins fait partie de ton quotidien, et tu détestes ça. Les choses changent, le monde bouge à une vitesse surprenante. Feyre n'est plus une petite dragonne au chevet de sa grand-mère, et le souvenir de celle-ci ne semble plus aussi lointain aux yeux de tous. Alors, tu te dis que cette fois, il est hors de question de manquer le prochain coup d'éclat. La jouer tout en finesse, en usant de sympathie avec certaines personnes bien désignées, ne fonctionne pas en réalité. Sapphire avait certainement raison. Le plus simple est d'user la force pour détruire, puis reconstruire le monde tel que souhaité. Mais ça ne peut pas être la seule clé. Sinon, vous n'auriez pas perdu cette guerre, et tu ne te répèteras pas : l'échec ne sera plus une option. Alors, tu continueras de guetter depuis l'ombre, afin de projeter tes ennemis vers le crépuscule de leur existence. Voilà qui représente une perspective bien réjouissante à tes yeux, alors tu tâcheras de l'appliquer sans la moindre pitié. À cet instant, tu arpentes les rues de Seattle, réfléchissant simplement aux événements les plus récents tout en te dirigeant vers un lieu de rendez-vous fixé avec l'un de tes contacts du marché souterrain. Celui-ci a toujours de bonnes informations à vendre, et tu es toujours une bonne négociatrice pour ce genre de choses. Toutefois, alors que tu n'es même pas à la moitié de ton trajet, une aura particulière attire ton attention. L'aura du surnaturel. Mais plus encore, quelque chose de familier. Tu t'arrêtes donc au niveau d'une ruelle, apercevant deux silhouettes dans l'obscurité grâce à ta vision nocturne. Et puis, des cris retentissent... Si ce fameux pressentiment ne t'avait pas mené ici, t'aurais passé ton chemin. Comme quoi, l'imprévu aime frapper à ta porte.

Tu vois qu'un homme s'en prend à une jeune femme. Celle-ci ne se laisse pas faire, sans pour autant réellement répliquer à ses coups. Sa silhouette te semble pour le moins familière, mais tu ne parviens pas à remettre un souvenir dessus dans l'immédiat. Après tout, tu l'as peut-être déjà croisé quelque part, sans plus. Tu ne parviens à faire tous les liens nécessaires que lorsque vos regards se croisent, et qu'elle prononce ton prénom d'une manière quasi inaudible. Elle chute au sol avant que tu n'aies pu y répondre, mais tu te souviens à présent parfaitement de Layla. Que fait-elle à Seattle après tant d'années ? Autant dire que tu avais relégué son souvenir dans un coin lointain de ton esprit, depuis le temps... Quoi qu'il en soit, tu sais qu'elle est suffisamment forte pour repousser une attaque de ce type. Est-elle encore si naïve, pour croire qu'épargner son agresseur serait une bonne chose ? Ton poing se serre, alors que tu refais quelques pas en sa direction pour détailler le visage de l'homme. Oh, tiens... mais il n'en était pas un. Pas simplement. S'agit-il de ses méthodes à présent ? Voler les catalyseurs des dragons pour s'approprier leurs pouvoirs ? Ta mâchoire se contracte, et tu te dis que Caïn ne cessera jamais de creuser plus bas. Car oui, cet imbécile de zouwu n'a pas pu avoir une telle idée seul. « C'est pour faire ça, que tu t'es engagé dans l'Ordre ? » grognes-tu en approchant aussi lentement du concerné, le voyant reculer contre le mur de la ruelle. Finalement, le chasseur se retrouve piégé... « Comment oses-tu ? »  Laissant quelques écailles apparaitre sur ta paume, tu te sers de l'obscurité ambiante pour l'oppresser... pour le priver de tout air, jusqu'à ce qu'il ait perdu conscience. Te retenant de cracher sur son corps endormi, tu tournes alors les talons pour te préoccuper de l'autre corps inerte.


C'est plutôt étrange, de voir ton chez-toi ainsi baigné de lumière. Mais, il est évident que le réveil de l'autre dragonne sera plus rapide en la laissant absorber ce qu'il faut. Ce que l'ombre est pour toi, la lumière est pour elle. T'es restée du côté le moins éclairé de la pièce, te contentant d'observer ses traits endormis, mais pas détendus. Layla n'a pas vraiment changé. Tu te souviens encore de ce qui t'avait attiré, à l'époque, mais tu sais aussi que tout s'est terminé par de l'indifférence. Malgré tout, tu ne pouvais pas abandonner la dragonne à son sort. Encore moins ce sort là. La voyant bouger et se redresser, tu t'es rapidement approchée avec une bassine préparée au préalable. Une bonne idée semble t-il, puisque la brune ne tarde pas à s'en servir, avant de s'essuyer avec le linge humide qui se trouvait à côté. Tu relèves les yeux lorsqu'elle te remercie, dans sa propre langue. Tu as quelques notions, grâce à elle d'ailleurs, mais sans plus. « Fi himaya. (en sécurité) » réponds-tu après quelques secondes d'hésitation. Franchement, ce n'est pas le moment de jouer avec tes connaissances linguistiques... Layla sait parler l'anglais aussi bien que toi. Avant dee poursuivre, tu t'approches à nouveau pour sortir du contre jour. « J'ai pansé ta blessure. Tu te sens mieux ? » T'es loin d'être médecin, mais au moins le sang a arrêté de couler, et les risques d'infection sont réduits. « Layla, depuis quand es-tu revenue à Seattle ? » Vraiment, tu as toujours cru qu'elle ne reviendrait jamais sur ce continent après la guerre, alors autant dire que ça t'intrigue.

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C'était un véritable trou noir pour la métisse. Elle n'avait absolument aucune idée d'où elle se trouvait, ni même de ce qu'il s'était passé. Cette chambre était agréable, autant par sa lumière que par son aspect paisible. Mais ce n'était pas sa chambre, et Lay savait aussi que ce n'était pas la Jordanie. La température était différente, le rayonnement était différent. Elle se ressourçait, et remerciait encore cette personne d'avoir permis au soleil de venir réchauffer sa peau. Mais ce n'était pas aussi intense et ressourçant qu'à Pétra. C'était d'ailleurs ce rayonnement qui lui avait certainement fait ouvrir les yeux pour reprendre connaissance. La douleur frappa sa tête, et la nausée prit tout aussi rapidement son estomac. Il ne lui fallu que quelques secondes avant de tout ressortir. Layla eut juste le temps d'attraper le récipient tout en se redressant. Il serait dommage de ruiner ce lit qui n'était pas le sien. Elle attrapa le linge humide et s'essuya en remerciant l'inconnu, réalisant enfin qu'elle n'était pas seule, c'est d'un bond qu'elle se redressa et essaya de déceler ce visage dissimulé dans la pénombre. Il n'y eut aucune réponse, imaginait-elle cette présence ? Était-elle encore dans ce noir angoissant ? À moins qu'elle ne soit plongée en plein rêve. Peut-être allait-elle se réveiller, blottie sur un rocher, les écailles au soleil. La voix de cette femme arriva à ses oreilles. Elle répondait, maladroitement, mais elle répondait. Son accent était d'ailleurs plus que mauvais. La Jordanienne fronça les sourcils et ressentis comme un pressentiment. Un Dragon. Son visage s'illumina enfin, lui laissant découvrir ses traits agréables. Une Dragonne, au regard bleu ou plutôt vert, elle ne saurait dire ce qu'il se mélangeait au fond de ses iris. Sa voix brisa de nouveau le silence, l'intriguant d'autant plus par ses mots. « Ma blessure… » Elle leva la main vers son front et grimaça doucement. Elle s'était donc blessée. Que s'était-il passé ? La brune laissa apparaître la surprise en entendant son prénom sortir de ses lèvres et dans cet anglais qu'elle ne se souvenait même pas de parler. Seattle ? Elle se trouvait aux État-Unis ? « Qu…Quoi » lâche-t-elle naturellement, mais toujours surprise par cette compréhension. « Comment connais-tu ma langue ? Et comment je connais la tienne ? Pourquoi suis-je ici ? » Elle tenta de se lever précipitamment, gardant bien la main sur son catalyseur. « Que m'as-tu fait ? Qui es-tu ? Tu es un dragon toi aussi, pourquoi me fais-tu ça ? » Elle perdit légèrement l'équilibre et se rattrapa au lit, retombant les fesses dessus.


Le regard de Lay fixa celui de l'autre femme, comme si elle le connaissait déjà, pourtant elle était certaine de ne jamais l'avoir vu. Des yeux comme ça, elle s'en serait souvenu. Elle se perdit dans ses réflexions, essayant de comprendre ce qui avait pu l'amener ici à Seattle, loin du désert, loin de sa Cité. Elle la regardait, plongeait dans ses yeux comme certainement jamais personne n'avait dû le faire, ou alors peut-être elle, il y avait de cela presque dix ans. Pourtant, rien de similaire n'y passait. Il n'y avait aucun souvenir, aucun sentiment, aucune malice, aucune complicité, juste de la détresse et de l'interrogation. Layla changea ses iris en orange, laissant apparaître son véritable regard. « Tu me connais… d'où me connais-tu? » Elle ne semblait pas lui vouloir de mal, ce qui réussit à calmer son cœur et sa rage qui commençait lentement à prendre le pas sur son calme naturel. La dragonne n'avait pas changé, mais sa maîtrise s'était perfectionnée, tout comme son vol, ses pouvoirs et son assurance. Elle n'aimait pas tuer, mais s'il était nécessaire pour sauver sa vie, elle le ferait, d'autant plus face à une autre créature. La guerre avait laissé des marques... Et avait renforcé certains Dragons, comme la belle Jordanienne. Cependant, l'autre femme l'avait amené ici, l'avait soigné, et ne semblait pas lui vouloir de mal. Elle ne risquait probablement pas grand-chose.

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Layla semble perdue, mais ça n'a rien d'étonnant à son goût. Tout s'est déroulé très vite, tout à l'heure, et elle a pris un sacré coup sur la tête. À présent, elle se réveille dans un lit qu'elle ne connait pas, et face à toi, qu'elle n'a pas vu depuis un bon nombre d'années. Il est probable qu'à sa place, tu serais aussi sur la défensive. Cependant, au delà de sa surprise, ses propos suivants commencent à t'alerter. Avec ton propre étonnement, tes sourcils se froncent légèrement. S'agit-il d'une perte de mémoire temporaire due au choc, ou à un traumatisme crânien ? Cela te semble quand même fort, de là à oublier qu'elle sait parler l'anglais. Tu écartes la possibilité de l'emmener chez un médecin, du moins pas tant que tu n'en sais pas plus sur cette situation. Il te semble encore possible qu'en respirant un peu, la brune puisse remettre ses pensées en ordre. De toute manière, t'aurais certainement du mal à l'embarquer avec toi dans l'immédiat, puisqu'elle semble se méfier. Elle te questionne, presque comme si t'étais celle qui l'avait mis dans cet état, puis enfermée dans cette chambre. Tu trouves presque ça ironique, puisque tu es celle qui est venue à son secours. Par réflexe, tu tentes de l'aider lorsqu'elle se relève et perd immédiatement l'équilibre, mais tu te ravises aussi vite pour éviter de la braquer. Même dans cet état, même pour toi, elle pourrait être dangereuse. En particulier avec ses pouvoirs spécifiques, puisqu'elle détient toujours son catalyseur. Tu n'as pas jugé utile de lui retirer lorsqu'elle dormait. T'es pas comme un certain rat d’égouts prêt à voler tous les dragons qui passent. « Hey, calme toi... C'est justement parce que je suis un dragon, que je t'ai sauvé. » Si tu veux pouvoir espérer l'aider, il va falloir qu'elle se détende un petit peu. Si elle ne te reconnait pas, la situation va devenir un peu plus complexe que prévue, mais tu sauras la gérer. En tout cas, elle a eu de la chance de tomber sur toi, et pas sur quelqu'un d'autre.

La brune te transperce du regard, d'une façon qui n'appartient qu'à elle, comme si tu ne pouvais plus rien lui cacher. Elle essaie certainement de t'analyser, et tu lui en laisses l'occasion. Ton regard reste aussi planté dans le sien, y retrouvant des nuances familière. Même lorsque ses pupilles deviennent orangées, cela te ramène à bien des années plus tôt. Au moins, Layla se souvient de ce qu'elle est. L'inverse serait problématique. Ces quelques instants de réflexion semblent l'avoir un peu calmé, et tu te demandes si certaines bribes de souvenirs sont revenues à la surface. « On se connait, même si on ne s'est pas vues depuis un paquet d'années. » Dix ans, rien que ça. Avec une guerre et des milliers de kilomètres entre vous. « C'est moi, Selah, tu ne te souviens vraiment pas ? On s'est connues à l'université. » Pour éviter de trop la perturber avec un surplus d'informations, tu en restes là pour le moment. Déjà, tu vas voir comment elle réagit par rapport à tout ça, et t'as encore espoir que des souvenirs lui reviennent avec le petit coup de pouce que tu viens de lui donner. Lâchant un soupir face à cette situation décidément imprévue, tu te penches pour attraper un verre d'eau posé là tout à l'heure, et tu lui tends. Ça ne peut faire que du bien, après le sommeil forcé dans lequel elle vient d'être plongée. Ça te permettra aussi de voir si elle accepte de te faire un tant soit peu confiance après ce que tu viens de lui dire. Une fois sa décision prise, tu t'assoies sur une chaise installée près du lit, lui montrant d'autant plus que tu es détendue, et pas dans l'optique de lui faire le moindre mal. Avec tout ça, tu as complètement mis de côté ton échange prévu avec l'informateur... heureusement, tu n'es pas du genre à poser un lapin, et celui-ci ne devrait pas trop t'en vouloir. Tu lui paieras simplement un verre de plus, en guise d'excuse. Malgré tout, tu n'as aucun regret. Tu es bien heureuse d'être tombée sur Layla à ce moment précis, et ça te sera utile quelque soit la tournure des événements.

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Layla l'avait vu réagir sans pour autant intervenir. Ses fesses retombèrent sur le lit presque aussi vite. L'autre femme semblait lui vouloir du bien, sinon pour qu'elle raison aurait-elle été prête à venir la soutenir, afin de lui éviter une possible chute. Et dans ce même élan, pourquoi s'était-elle reculée pour ne pas la brusquer. Elle semblait comprendre et connaître ses réactions. Avant même qu'elles n'arrivent. Une pluie de questions lui était tombée dessus, des tonnes de questions qu'elle avait exprimées à voix haute et dans un anglais parfait. Seul son accent aurait pu la trahir sur son origine. Il serait mentir de dire qu'elle n'avait pas peur, la brune était terrifiée par tant d'inconnus, mais elle ne répondrait à cette terreur que par la défense, voire l'attaque si besoin. Elle n'était pas tournée vers ce genre de réponse, mais si elle y était obligée elle le ferait. Pour sa vie. La Dragonne reprit la parole, d'un ton calme, posé et même doux. Presque automatiquement, le cœur de la brune s'apaisa, comme si son corps savait comment réagir face à sa voix, comme si son être entier connaissait le sien. Elle fronça alors les sourcils, intriguée par ses sensations et planta son regard dans le sien. Apaisée, mais toujours sur la défensive. Des nuances orange virent se dessiner au fond de ses iris, pour finalement ne devenir qu'une seule couleur, presque identique au lever du soleil. Elle l'a laissait faire, elle l'a laissait la scruter ainsi, sans intervenir, comme pour attendre qu'elle se familiarise à elle. Comme pour avoir sa confiance. Mais Layla semblait déjà lui donner, sans même comprendre pourquoi. Elle commença à s'apaiser doucement… Ne détachant à aucun moment son regard du sien. D'où la connaissait-elle ? Car elle la connaissait, la Jordanienne en était persuadée. Elle reprit la parole après quelques secondes de calme, et elle osa lui demander. Lay devait savoir, elle devait comprendre. On ? La solaire fronça de nouveau les sourcils, incapable de comprendre ce qui était en train de se passer. Faisait-elle exprès ? Était-ce un jeu ? Une blague peut-être ? Layla ne l'a connaissait pas. Elle en était sûre. Pourtant, elle oui, elle connaissait son nom, sa langue, elle savait qui elle était. À moins qu'elle ait eu accès à certaines informations ? Elle fut stoppée dans ses réflexions par la voix de la jeune femme. Une voix toujours aussi douce et calme. Selah lui dévoilait donc son nom, essayant apparemment de lui faire retrouver son souvenir. La connaissait-elle vraiment ?


La métisse pencha doucement la tête sur le côté, l'observant toujours avec autant d'intensité. « Je ne te connais pas Selah. Et je n'ai jamais mis les pieds à Seattle. » Lache-t-elle en toute logique. L'université… Il est vrai qu'elle avait toujours pensé entamer un cursus en archéologie ou même en histoire, mais le pas n'avait pas été franchi, en tout cas, elle ne se souvenait pas d'y être allée. Ça ne s'oublie pas aussi facilement ces années … Si ? « Si je suis allée à l'université avec toi, qu'ai-je fais ? » Dit-elle enfin, quelque peu perturbé par ce qu'il se passait. Selah lui tendit un verre d'eau. Un verre qu'elle n'avait même pas remarqué avant, bien trop prise dans tout … ça. Lay observa l'eau, puis remonta son regard vers le sien. Elle pouvait, elle le savait. La Jordanienne prit le verre en la remerciant d'un signe de tête et bu la totalité. Cette femme avait encore eu raison. Elle avait si soif. Layla reposa le verre vide et s'avança doucement vers elle, à présent assise sur le rebord du lit, elle lui fit face, alors qu'elle était à présent assise sur cette chaise. Ses genoux touchant presque les siens, elle s'avança vers elle, penchant légèrement son buste, sans pour autant être menaçante. « Tu dois confondre, une autre Layla peut-être. Parle-moi de ce que tu crois savoir. » Son parfum vint chatouiller son nez, ce n'était rien de reconnaissable, pourtant, elle aimait cette odeur, ça en était presque réconfortant.

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T'es pas quelqu'un de particulièrement patient, mais tu sens pourtant qu'il va te falloir faire quelques efforts pour arriver où que ce soit avec Layla. Celle-ci semble vraiment chercher, vraiment essayer, mais il semble que les souvenirs ne reviennent pas. Putain, qu'est-ce que t'es censée faire, avec une amnésique ? C'est un cas de figure auquel tu ne t'es jamais préparée. Te faut-il prendre des précautions particulières ? Tu retiens un soupir, pour ne pas laisser ton désarroi paraitre, mais il est bien présent. En fait, c'est plutôt ironique, comme situation. Ton ex t'a oublié, et pas qu'un peu. T'aurais jamais cru qu'elle serait plus forte que toi à ce petit jeu là. Son regard, toujours aussi intense, est toujours posé sur toi, lorsqu'elle réaffirme son absence de souvenirs. Donc, elle a même oublié tout passif à Seattle. Tu te demandes ce dont elle se souvient, précisément. Uniquement de la Jordanie ? Après tout, il s'agit de sa terre natale... En tout cas, il ne fait aucun doute pour toi que la brune est bien sincère. Elle te parle comme s'il s'agissait d'une logique parfaite. Et ça doit l'être, dans sa cervelle cabossée. La tienne heureusement, a tendance à bien retenir les choses. Donc, si l'autre femme souhaite te tester ça ne te pose pas de problème. Simplement, tu lui laisses un instant supplémentaire pour respirer avant d'essayer de creuser dans vos mémoires. Layla accepte ton verre d'eau, qui semble lui faire le plus grand bien, avant de s'asseoir sur le côté du lit. De toute évidence, elle se sent déjà un peu mieux. Les dragons ne sont pas si faciles à abattre.

Ses genoux frôlent les tiens, mais tu ne cilles pas. T'as l'habitude de garder le contrôle, quelque soit la situation. Cette confiance en toi te sera encore utile dans les moments à venir, c'est indéniable « Très bien. Je vais te dire ce que je sais. Mais avant ça, tu dois savoir ce qui s'est passé. Un type t'a agressé, il t'a frappé à la tête. Un peu trop fort, on dirait. Bref, c'est ce qui doit altérer tes souvenirs. » T'as essayé de garder l'explication assez simple. Pour le moment Layla n'a pas besoin de savoir qu'il s'agissait d'un zouwu, ni son lien avec Caïn. Elle doit juste comprendre que non, tu ne confonds pas. Et ça, tu vas immédiatement lui prouver avec des informations que n'importe qui ne peut détenir. « Tu as étudié l'archéologie. C'était avant la guerre, ensuite tu es retournée à Pétra. C'est là qu'était ta place, d'après toi, en tant que dragon solaire. » Il y a un peu plus à cette histoire, mais tu vas te passer de détails pour le moment. Malgré tout, tu comptes bien faire mouche avec quelque chose de plus intime. Tu ne vas pas prétendre la connaitre en tant qu'amie, tout de même, vous avez vécu bien d'autres choses ensemble. C'est donc en profitant de sa proximité avec toi que tu viens libérer sa nuque d'un doux mouvement des doigts pour venir frôler une zone en particulier. « Je sais que tu aimes qu'on t'embrasse, juste ici... » Immédiatement, ton regard vient capter le sien, pour guetter sa réaction, un léger sourire au coin des lèvres. Tu ne pensais pas jouer de cet atout là, mais c'est après tout une bonne preuve d'un passé commun entre vous. Il doit même te rester quelques photos de vous, quelque part... t'es pas sûre de les retrouver aussi facilement, alors tu te gardes d'en parler. D'autres choses te viennent déjà à l'esprit, de toute façon, et tu te doutes bien que Layla aura besoin d'un peu plus pour se repérer ici et à tes côtés. Elle n'a jamais été comme toi, mais ses sens ont toujours été aussi affutés. Sauf pour éviter une vieille ruelle sombre en compagnie d'un inconnu louche, de toute évidence. Mais à ce sujet, tu as certainement loupé quelques chapitres !

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L'eau glissa dans le fond de sa gorge, hydratant sa bouche, comme toute autre parcelle de son corps. C'était agréable, jamais un simple verre d'eau n'avait eu un tel effet sur la Dragonne. Elle l'avait questionné, sur cette femme qu'elle semblait connaître. Cette femme qui, elle était certaine, n'était pas elle. C'était impossible. Une fois vide, elle reposa le verre et vint s'avancer vers elle, s'asseyant sur le lit. Comme pour lui montrer sa prestance, elle ne vacillait pas, et gardait un air assuré. Lay n'était pas menaçante, mais sûr de ce qu'elle faisait. L'autre brune ne semblait pas réagir, gardant le même air tout aussi assuré que la Solaire. Elle décida tout d'abord de l'informer sur ce qu'il lui était arrivé. C'est avec surprise qu'elle récupère ses mots. « Et tu t'es trouvée là par hasard ? » Elle ne fut cependant pas surprise de la finalité… Si cette histoire était vraie, elle n'avait certainement pas voulu s'en prendre à lui, cet homme avait donc pu prendre le dessus. Mais ce qui l'étonna par contre fut sa blessure. Elle ne s'était pas défendue ? Layla ne s'attaquait pas aux humains, mais pour autant, elle ne les laissait pas s'en prendre à elle non plus. Peut-être que son attention avait été prise par autre chose. Avait-elle réellement perdu ses souvenirs à cause de ça ? La Jordanienne se perdit quelques instants dans ses paroles. L'archéologie ? Ce n'était pas surprenant … c'était donc vrai ? Mais une autre chose, bien plus importante vint l'a percuté de plein fouet… Presque aussi fort que sa tête contre le sol ! Une guerre ? Le reste de sa phrase se retrouva perdu parmi ses pensées, ses réflexions. C'est son contact qui l'a ramena à elle, lui volant un frisson soudain. Plantant ses yeux dans les siens. Comment arrivait-elle à faire ça ? Comment pouvait-elle connaître cette zone …Se pourrait-il que les deux femmes aient partagé bien plus ? « Comment fais-tu ça…? » Layla essaya de détailler son visage, essayant de comprendre. De remettre peut-être des images, des souvenirs mais rien… Elle mentirait en disant que Selah ne pourrait pas lui plaire, ou en tout cas physiquement. Pour le reste, elle ne la connaissait pas … Pourtant, elle si.


Sans connaître ses pouvoirs, l'autre Dragonne ne pouvait deviner qui elle était. Peut-être connaissait-elle son catalyseur. Mais Layla commençait à trouver ses idées de plus en plus farfelues… n'allait-elle pas trop loin ? Soudain ses mots concernant la guerre lui revint. Elle avait réussi à l'obnubiler par ce simple toucher. « Une guerre ? De quoi parles-tu…? » Murmure-t-elle sur la réserve. « Je ne peux pas avoir oublié de telles choses… » Dit-elle plus pour elle-même. Avant de planter de nouveau ses yeux dans les siens. « Quelle a été cette guerre ? » lui demande-t-elle avant de soudainement se souvenir. Ce fut comme un énorme climax, toute cette guerre lui revint en mémoire. Sans pour autant se souvenir de tout, les images défilèrent comme dans un film, comme si Lay avait pris place sur un siège, face à un écran géant, lui renvoyant des scènes atroces. Sa main vint se plaquer sur sa bouche. « La guerre… » souffle-t-elle en sentant une boule prendre place au fond de sa gorge. « Ils sont tous morts… tous… Je… je suis la dernière. » Elle ne put empêcher sa voix de trembler, et chassa rapidement une larme au coin de ses yeux. Layla ne voulait pas craquer, pas ici, pas devant elle. Sa famille entière avait été tuée, et tant d'autres. Son monde s'était écroulé, et tout ce qui était autour d'elle. Mais elle n'était certainement pas la seule. Cependant, rien d'autre ne lui revenait, juste ses images, certainement gravées à jamais. Cela voulait bien dire que quelque chose s'était passé… La dragonne avait belle et bien oublié certains événements. « Qu'étais-tu pour moi Selah ? » souffle-t-elle, voulant savoir ce qu'elle avait oublié… Lui faisait ainsi comprendre qu'elle la croyait.

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Il est vrai que le hasard de ton arrivée sur les lieux de son agression peut paraitre un peu gros. Toutefois, qu'il s'agisse d'un coup du sort ou d'autre chose, tu n'as jamais prévu de tomber sur elle. Encore moins ici et dans une telle situation. Tu n'essaieras pas non plus de te justifier. Certes, Layla a perdu la mémoire, mais tu viens tout juste de lui rappeler que c'est toi, qui l'a aidé. Un « merci » t'aurait paru amplement suffisant. C'est donc d'une manière presque désinvolte que tu hausses les épaules. « J'habite ici, donc ça ne me parait pas surprenant. » Si elle ne te croit pas, ce n'est pas bien grave. Les arguments et les preuves sont généralement bien plus efficaces que de simples paroles. La dragonne solaire semble qui plus est prête à t'écouter. Même en restant sur la défensive, elle ne cherche pas à s'éloigner de toi, et son regard t'éblouit toujours comme le plein soleil. Puisque t'as son attention, tu en profites pour étaler un peu les souvenirs que tu possèdes à son sujet, en commençant d'abord par des informations générales. Cela semble la faire réfléchir, voire même la perturber, et tu décides de la ramener sur terre avec un petit quelque chose qui te fait sourire d'avance. Elle frissonne, et c'est suffisant pour te satisfaire. La brune ne pourra jamais nier ce que son propre corps vient de prouver, et elle-même semble ne pas parvenir à se l'expliquer. « Avec mes lèvres, en général. » réponds-tu en arborant toujours ce sourire en coin, alors que l'autre femme te dévisage. Oh, tu sais pertinemment qu'il ne s'agissait pas de sa question, mais chaque chose en son temps.

Elle ne t'en laisse que peu, pour savourer ce petit jeu, car une réalisation semble soudainement la frapper. Apparemment, ton geste l'a perturbé au point d'occulter quelques secondes tes paroles précédentes. Mais, ça te permet aussi de savoir où elle en est, et pour elle de réaliser qu'il lui manque des fragments d'histoire. Aucun souvenir de la guerre, donc. Pourtant, ça a été un gros chapitre de votre histoire commune. Son élément perturbateur, également. Sans cette guerre, vos chemins ne se seraient peut-être pas écartés. Toutefois, tu ne l'as jamais vu ainsi. Du moins, pas à l'époque. Il faut avouer que pendant longtemps tu lui en as voulu, de refuser de t'accompagner. Ensemble vous auriez été invincibles, vous auriez pu changer les choses. Mais encore une fois, Layla n'est pas comme toi, alors elle a été reléguée au second plan, jusqu'à tomber dans l'oubli. C'est la première fois que tu la revois depuis, et on peut dire que vos retrouvailles ne sont pas très chaleureuses. La voyant presque comme sous le choc, tes sourcils se froncent. Est-ce que des souvenirs sont en train de revenir ? Tu n'as jamais su ce qui lui est arrivé durant et après la guerre. Ni à ses proches d'ailleurs, mais d'après ses murmures, l'issue des siens n'a pas été très bonne. « Navrée de l'apprendre. » souffles-tu poliment, même si tu ne ressens pas vraiment de compassion à son égard. Tout le monde a perdu des proches durant la guerre, toi la première. La manière dont cela lui est revenu à l'esprit est simplement un peu rude, et ça tu peux le comprendre. « Au moins, on sait que tes souvenirs peuvent revenir, c'est déjà ça. » poursuis-tu avec un sourire encourageant. Layla t'interroge avec un réel intérêt, ce qui te laisse penser qu'elle est enfin prête à croire ta version. Il n'y a plus qu'à continuer sur cette lancée, et tu ne comptes pas lui mentir. « Nous avons eu une histoire, il y a un paquet d'années. On a perdu contact depuis, alors je t'en veux pas trop de m'avoir oublié. » commences-tu en jouant un peu sur l'humour pour alléger tes propos. « Comme je te l'ai dit tout à l'heure, on s'est connues à l'université, même si on étudiait pas la même chose. Une fois nos études terminées, et plus ou moins au début de la guerre, on a pris des directions différentes. Ça ne te revient vraiment pas ? » Si elle a pu se remémorer la guerre, peut-être que l'avant commencera à refaire surface aussi. « Et nos virées dans le ciel, que ce soit sous le soleil ou la lune ? Ça, c'est inoubliable ! » Tu sais qu'elle les aimait particulièrement, et même pour toi il s'agit de bons souvenirs. T'aimes toujours les vols au dessus de l'océan, bien qu'ils soient désormais plus solitaires.

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Comment avait-elle pu oublier cette guerre ? Non, comment pouvait-elle oublier cette guerre ? Ce n'était que des images qui défilaient devant ses yeux, comme un film, comme une scène qu'elle regardait du dessus. On lui racontait des choses, des histoires qui ne lui rappelaient rien. Pourtant cette guerre, elle s'en souvenait. Oh pas de tout, mais des sensations, de la peur, de la rage, de l'angoisse, qui avait rongé ses entrailles, fait vibrer sa peau, ses écailles. Elle s'en souvenait bien à présent. Layla les entendait à nouveau, ces cris, ces hurlements qui venaient à ses oreilles comme si elle était entourée de toutes ces voix… Ceux de sa famille, mais aussi des autres créatures avec qui elle avait toujours vécu. Car oui, maintenant elle savait, il n'y avait pas que les dragons qui avaient souffert, ils avaient tous subi cette guerre, ils avaient tous subi des pertes. Tout comme cette femme, devant elle. Avait-elle perdu beaucoup de monde ? Sa famille peut-être ? Layla se perdit un instant dans ses yeux, essayant toujours de décrypter ses mots, son visage, un signe. Peut-être reconnaîtrait-elle un grain de beauté, une fossette… Elle avait réussi à lui faire perdre le fil de sa réflexion avec ce simple toucher. Tout comme ses mots. Ses lèvres ? À quoi jouait-elle ? Peut-être que son autre ‘elle' du passé la connaissait, mais celle de maintenant n'avait aucun souvenir de cette Dragonne. Dans d'autres circonstances, peut-être, et seulement peut-être que la brune aurait pu se laisser séduire pour répondre à ce jeu. Mais actuellement, elle avait bien d'autres choses en tête. Et elle ne vacillera pour aucune raison devant elle. La Jordanienne avait bien trop de fierté, était-ce déjà le cas par le passé ? Était-elle aussi fière avant ? Et à présent se poserait-elle toujours ce genre de question ? Stop. Ça devait finir. Ça en devenait épuisant, pour elle et pour son cerveau toujours douloureux !


Selah lui apporta quelques mots de réconfort, qui cependant, ne semblaient pas avoir d'écho très sincère. Mais là non plus, ça ne lui apportait guère. Elle préférait avoir des réponses que des regards larmoyants. Malgré sa petite pointe d'humour, Lay ne put répondre à son sourire, mais hocha simplement la tête, c'est vrai qu'au moins ses souvenirs pouvaient revenir. Cela en était d'ailleurs effrayant, qu'allait-elle découvrir ? Sur la situation où sur elle-même. Ah non elle avait dit plus de questions… Ella hocha la tête négativement pour chasser ses quelques pensées, et se concentra de nouveau vers l'autre femme, toujours présente devant elle. Selah entreprit donc de continuer sur sa lancée, lui offrant des réponses, du moins ses souvenirs la concernant. Et apparemment ça les concernait toutes les deux … Puisqu'en effet, elles avaient bien eu un lien, même une histoire. Cette fois elle esquissa un fin sourire, très léger, mais présent, en l'entendant lui dire qu'elle pouvait comprendre qu'elle l'avait oublié, au vu du temps qui était passé. Son premier sourire depuis son arrivée ici, dans cette chambre. Mais une chose l'intriguât soudainement, elle n'avait même pas posé la question… « En quelle année sommes-nous ? » Elle pouvait se repérer par rapport au mois, mais l'année, en tout cas ici, ça lui était impossible. La brune aurait pu se croire dans un remake de Retour vers le futur à poser ce genre de question. Mais ça lui semblait essentiel. Selah continua son récit, ouvrant ses souvenirs à Layla, qui l'écoutait attentivement. Toujours aussi plongé dans son regard. « Non, je n'ai aucun souvenir de Seattle… Tout ce que j'ai, c'est Pétra, et maintenant cette guerre. » Lâcha-t-elle dans un soupir. « Tu as toujours été d'ici ? Des directions différentes, c'est surtout moi qui suis retournée d'où je venais… » Elle passa la main dans ses cheveux, réfléchissant à ce que la Dragonne venait de lui dire. « Nous… » Layla les pointa toutes les deux du doigt, quelque peu gênée. « Nous sommes restées longtemps ensemble ? C'était une longue histoire ou juste du bon temps ? » Elle se connaissait, la solaire savait très bien qu'elle appréciait les femmes, et pouvait simplement profiter de quelques soirées avec l'une d'elle. S'agissait-il de ce genre de relation ? Ou plus de sentiments s'étaient immiscés entre elles ?


La Jordanienne la scruta avec bien plus d'intensité cette fois… Des vols à deux. Elles avaient partagé vraiment beaucoup de choses, de moments, des souvenirs et sûrement bien d'autres choses, qu'elle ne pouvait imaginer. Ces instants à deux étaient magiques, de véritables instants de partage. « Non, je suis désolée, mais je ne m'en souviens pas. » Sa voix était remplie de sincérité, elle aurait voulu s'en rappeler, tout cela semblait irréaliste. Surtout maintenant, après ce que cette guerre avait dû déclencher. Ils se cachaient, tous. Ça, elle pouvait le deviner. « Le soleil, pour moi, mais la lune ? Pour toi ? Tu es un Dragon de lune ? De nuit ? » Elle sourit de nouveau, toujours légèrement, mais ce sourire était bien là. « Un Dragon Vampire ? C'est pour ça que tu étais cachée dans l'ombre Twilight ? » Tente-t-elle un peu d'humour à son tour. « Montre-moi tes yeux… » Souffle-t-elle, en penchant légèrement la tête sur le côté. Peut-être qu'en mêlant son regard au sien, elle se souviendrait de quelque chose, d'elle.

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Pour la première fois depuis vos retrouvailles, tu vois Layla sourire. C'est un trait qui te parait très familier sur son visage, comparé aux autres qui sont plus crispés. Oui, tu ne peux pas lui en vouloir de t'avoir oublié avec le reste. Elle aussi, n'était plus qu'un pâle souvenir dans ton esprit avant aujourd'hui. Beaucoup de choses se sont passées, depuis vos adieux. T'as presque l'impression de l'avoir connu dans une autre vie. Sapphire était encore là, la guerre n'existait que sous formes de projet... une partie de toi regrette encore cette époque. La question posée par la dragonne détonne un peu par rapport au sujet initial, mais tu peux comprendre ce besoin de se situer dans le temps. « Nous sommes en 2022. Soit quasiment dix ans après la guerre dont je t'ai parlé. » Autant y mettre la forme, si tu veux que cette information soit réellement utile pour l'autre brune. Ça te fait aussi réaliser qu'en dix ans, Layla n'a pas beaucoup changé. Elle a peut-être une autre coupe de cheveux, mais son visage et ses formes sont restés les mêmes. Il n'y a pas que la guerre qui l'intéresse, toutefois, et vu ton petit numéro de tout à l'heure ça ne t'étonne pas. La dragonne veut savoir ce que vous étiez l'une pour l'autre, et tu ne tardes pas à lui en dire un peu plus. Votre relation. Quand elle s'est déroulée, et quand elle a pris fin. Malheureusement, ça ne l'aide pas à se remémorer d'autres choses. Il n'y aurait donc que Pétra. Au moins, cela prouve son lien extrêmement fort avec sa région natale. Pour le reste, il va falloir y travailler semble t-il.

Tu hausses les épaules lorsque la dragonne poursuit. Certes, elle a décidé de retourner à Pétra, mais ce n'est pas la raison principale de votre séparation. Une relation sentimentale te paraissait bien insignifiante, par rapport aux objectifs de Sapphire. Layla n'avait de toute évidence encore bonne raison de s'éterniser à Seattle avec ça, et face à toutes les tensions grandissantes. Tu ne vas pas le lui rappeler pour l'instant, alors tu te concentres sur l'autre partie de sa réponse. « Oui, j'ai toujours vécu ici. Tu m'as déjà fait visiter Pétra, mais c'était du court terme. » On peut dire que le soleil de là bas n'est pas forcément agréable pour toi, même s'il crée des ombres aussi puissantes. Par contre, Layla est flamboyante, lorsqu'elle s'y trouve. « Ça a duré un peu plus d'un an, donc je dirais que c'était plutôt sérieux. » réponds-tu dans un sourire en coin, en constatant sa propre gêne. À sa place, tout ça ne doit pas être aussi drôle. T'imagines pas ce que ça te ferait, de voir une inconnue se pointer et prétendre que vous avez eu une relation il y a une décennie. Tu lui rirais certainement à la gueule. Pour essayer de l'aider, tu évoques des souvenirs supplémentaires, mais la dragonne a beau te fixer, tu vois bien que ça ne lui dit rien du tout. Avec la guerre, faire remonter les souvenirs était facile. Peut-être car c'était un événement trop choquant. Le reste ne pourra pas avoir le même impact. Elle s'excuse et tu secoues la tête, espérant balayer toute trace de culpabilité. Il te parait inutile de la blâmer. Si elle ne se souvient pas, tu devras essayer autrement. Et si ça ne fonctionne pas non plus, tu tâcheras de lui expliquer tout le nécessaire, tout ce qui pourrait te servir aujourd'hui.

Ton sourire ne se fane pas, quand elle essaie de deviner pourquoi tu as évoqué la lune. Elle ne vise pas tout à fait juste, mais ça ne fait rien... après tout, sa théorie est la plus logique d'après tes paroles. Pour le coup, tu n'as jamais pensé à la possible existence d'un dragon vampire. Ça pourrait certainement être utile, même si la référence à Twilight te parait un peu démodée ! Puisqu'elle te le demande, tu la laisses entrevoir le regard de ta véritable forme. Il est encore plus clair que le précédent, comme deux orbites lunaires, qui risquent d'autant plus de la faire penser à un dragon de nuit ou tu-ne-sais-quoi. Pourtant, la réponse n'est pas bien complexe. « Tu l'as dit toi-même, j'aime l'ombre. C'est ce que je suis, un dragon d'ombre. » expliques-tu finalement, puisqu'elle n'a aucune chance de le deviner comme ça. Elle te fixe, alors tu la laisses faire, gardant tes yeux rivés dans les siens. Tu as remarqué qu'elle a tendance à y chercher ses réponses, que cela fonctionne ou non. « Alors, qu'est-ce que tu vois ? » demandes-tu, curieuse de savoir si ça l'a aidé à remémorer quelque chose. « D'ailleurs, est-ce que tu arrives à te souvenir de tes pouvoirs ? » Ça aussi, risque d'être important. Se souvenir de sa propre nature est une chose, l’utiliser correctement en est une autre. Tu ne veux pas la voir perdre le contrôle à un moment donné, car elle aura été surprise.

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À vrai dire, Layla n'avait pas de date précise en tête, elle ne semblait pas fixée sur une période en particulier… Juste des fragments, des sensations qui lui revenaient. Bien que toute cette période ‘Seattle' semblait lui avoir fait faux bon ! Ce qui d'ailleurs lui parut bien dommage, surtout d'avoir oublié toute cette époque universitaire et cette femme, avec qui elle avait certainement passé des moments agréables et intéressants. Elle chassa rapidement cette pensée qui l'a faisait presque sourire par sa bêtise. La mention de cette guerre lui remit vite les idées en place. Dix ans ont passé, il s'agissait là d'un temps interminable. Selah l'interrogea sur ses souvenirs, essayant et espérant sûrement que de nouvelles brèches apparaissent. Mais rien n'éveilla son esprit, pas même ces vols nocturnes ou sous la chaleur et la lumière du soleil. Layla se sentit intriguée par ces directions différentes qu'elles auraient empruntées, elle ne venait pas d'ici, mais Selah avait apparemment toujours été de Seattle. Vu sous cet angle, ça semblait surtout être elle qui serait rentrée chez elle. Était-ce pour cela que tout s'était arrêté entre les deux femmes ? La solaire leva un sourcil en entendant qu'elle avait réussi à attirer Selah jusqu'à chez-elle… Si elle hésitait, maintenant elle en était certaine, la brune avait compté. La durée de leur relation le confirmera par la suite. « Pour t'amener à la Cité… Je peux confirmer que tu n'as pas été qu'une histoire sans intérêt. Tu as dû beaucoup compter. » Termine-t-elle dans un souffle toujours légèrement gênée.


Les souvenirs des deux dragonnes volèrent de nouveau dans la chambre, l'interrogeant sur la nature de Selah. Si elle était le soleil, qu'était l'autre femme, la nuit ? Cela serait des plus déconcertants. Et à aucun moment son sourire ne semblait faner de sur son visage. S'amusant certainement de ses propositions. Au même instant, et sous la demande, son regard changea et laissa apparaître deux iris scintillants, et bien plus clair que son regard ne l'était déjà. Laissant Layla sans voix quelques instants, ses yeux étaient magnifiques et hypnotisant. Leurs deux regards se rencontrèrent pour la première fois depuis une décennie. Ce lien semblait intriguant, profond, mais malheureusement sans réponse. Pourtant, ils semblaient s'attirer et se compléter l'un à l'autre… Mais à la fois, ce lien semblait explosif. Et Lay comprit pourquoi lorsqu'elle lui indiqua être l'ombre. C'était assez ironique. Il ne lui fallut que peu de temps pour comprendre qu'elles pourraient autant se compléter que se détruire. « Intriguant, nous sommes liés, au-delà de ce passé que j'ai oublié. » Elle la scrutait toujours, la même intensité plongée dans ses yeux. « Nos vols devaient être spectaculaires en mêlant nos deux capacités… » Murmure-t-elle autant pour elle-même que pour l'autre dragonne. Layla ne se décrocha d'elle qu'au bout de quelques minutes, diminuant seulement l'intensité et la profondeur de son regard. « Toi, je te vois toi, sans pour autant comprendre. Je vois ce qui brille dans tes iris, et j'imagine la dragonne que tu dois être. Puissante n'est-ce pas ? » la Taha répondit à son sourire en coin de la même manière.


Contre toute attente, ses pouvoirs n'étaient pas un mystère, elle s'en souvenait sans éprouver le moindre doute. Ils vivaient en elle, ils étaient elle. Si elles ne s'étaient pas trouvées dans ce si petit espace, la brune se serait transformée pour lui prouver ses dires, par fierté, très certainement. « Tu n'as pas à t'en faire pour ça. Si vraiment ça t'intéresse, je te montrerais l'évolution qu'à eu cette décennie sur mon pouvoir. » Elle fit volontairement apparaître quelques écailles dorées sur sa peau, les accueillant avec un sourire presque provocateur. « Si tu m'as vu à Pétra, imagine ce qu'à pu provoquer dix ans de plus à évoluer dans ma Cité. » Laya fit revenir son épiderme, ce qui effaça ses écailles. « Et toi Selah, comment contrôles-tu les ombres ? » L'américaine connaissait déjà une grande partie du pouvoir de la blessée, mais pour la Jordanienne, ses pouvoirs restaient dans l'inconnu, dans l'ombre de ses souvenirs.

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Tu ne sais trop quoi dire, lorsque Layla évoque l'importance que tu as pu avoir pour elle à l'époque, au point qu'elle te fasse visiter la Cité. C'est certainement vrai, elle t'a toujours paru sincère, mais la réciproque n'était pas tout à fait équivalente. T'as tenu à elle, bien entendu, mais pas au point de lui livrer tes secrets. Pas au point de la faire passer avant tout. La passion d'un amour d'adolescence n'a jamais été aussi forte que la flamme de la rébellion, pour toi. Certains te diraient que c'est du temps perdu, mais tu n'as jamais rien regretté, si ce n'est d'avoir échoué dans ton combat. Tu adresses un léger sourire à Layla, jugeant à nouveau qu'il est inutile de ressasser certains détails. La pauvre dragonne est déjà suffisamment perdue, face à tout ce que tu lui annonces. Ça risque de prendre du temps, même si tu tâches d'aller à l'essentiel. Et du temps, t'es pas sûre d'en avoir de trop. Si certains prédateurs ont déjà connaissance de la présence de Layla, de ce dont elle est capable, une course contre la montre pourrait bien être entamée. Autant pour elle que pour toi. Malgré tout, tu ne peux pas lui insuffler ce sentiment d'urgence, pas alors qu'elle commence tout juste à te faire confiance.

Ton sourire ne laisse rien entrevoir de tes pensées, lorsque tu t'amuses de ses suppositions pour le moins farfelues. C'est la première fois en dix ans que vos regards, vos véritables regards, se recroisent. T'as l'impression que rien n'a changé, tu pourrais même te remémorer ses écailles dorées apparaissant sur sa peau, mais ce n'est pas le cas pour elle. Elle trouve que vous êtes liées au delà de vos relations passées, et t'imagines que c'est sans doute aussi vrai que le fruit du hasard. Vous êtes comme les deux faces d'une même pièce : l'une exposée à la lumière, et l'autre à l'ombre. Ensemble, vous vous complétez, mais séparées vous pouvez aussi vous détruire. « On était plutôt exceptionnelles, c'est vrai. » souris-tu en te remémorant certains moments. Dans un combat, vous auriez certainement fait fureur, mais ce n'est jamais arrivé. Tu ne sais pas si la puissance peut se mesurer au regard ou à l'aura, mais toujours est-il que Layla ne se trompe pas. T'as toujours été fière de tes capacités, et nombreux sont ceux qui les ont redouté. Cette fois, la dragonne solaire arbore le même petit sourire que toi, ce qui accompagne à merveille sa curiosité. « Suffisamment pour survivre jusqu'à aujourd'hui. » réponds-tu en laissant volontairement une part de mystère. Ceux qui se vantent trop, n'ont généralement rien dans le ventre, c'est un fait. Si Layla est amenée à voir ce dont tu es capable, c'est que ça sera devenu nécessaire à un moment donné.

L'autre brune possède aussi des pouvoirs intéressants, déjà à l'époque, alors t'es curieuse de savoir ce qu'il en est, si elle en a encore le moindre souvenir. Apparemment, Layla n'a aucun doute. Elle semble même plutôt fière de ses capacités, ce que tu trouves intéressant. Ses écailles dorées sont toujours les mêmes, toujours aussi brillantes et représentatives de ses origines. Doucement, tu viens glisser tes doigts dessus, gardant les yeux rivés dans les siens. « J'aimerais bien voir ça, tu m'intrigues. Ou ne s'agit-il que de vantardise ? souris-tu avec le même ton provocateur. Quoi qu'il advienne, cette histoire d'évolution t'intéresse, et les raisons en sont évidentes. D'ailleurs, tu comprends aussi pourquoi la dragonne souhaite en savoir un peu plus sur tes propres pouvoirs. « De plusieurs façons. Je peux les faire bouger, leur donner une consistance, comme m'y camoufler. » Il y a trop de manières pour que tu les survoles toutes, et à nouveau tu préfères conserver une part d'ombre, sans mauvais jeu de mot. Même à l'époque, Layla n'avait pas connaissance de tout. « Si tu es sage, je t'en donnerai peut-être un aperçu un jour. » Si elle n'avait pas perdu connaissance, Layla en aurait vu un peu tout à l’heure, mais le sérieux te rappelle finalement à l'ordre. Vous pourriez parler pendant des heures de votre nature draconique et de tout ce qui va avec, mais ça ne vous fera pas avancer. « Tu n'as rien sur toi qui expliquerait pourquoi tu es revenue à Seattle ? Et pourquoi tu n'as pas donné une raclée à ce type ? Il n'était pas si fort. » Pas du tout, même. T'accordes du crédit à tous les surnaturels, mais certains sont vraiment inférieurs à d'autres, c'est indéniable.

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Lay ne la connaissait pas, ou en tout cas ne la connaissait plus. Pourtant, son instinct, lui, se souvenait de cette puissance. Elle était sur d'elle, cette Dragonne était puissante. Pourtant, elle n'en dit rien, préférant sûrement rester discrète. Durant un instant, leur conversation semblait presque ordinaire. Bon, sans compter sur le fait que normalement elles n'étaient pas censées être deux inconnues. Mais la brune en apprenait un peu plus sur Selah, sur sa personnalité et surtout sur leur passé commun. Elle avait besoin de comprendre et de savoir. Par chance, enfin, elle espérait que cela soit une chance, Layla était tombée sur cette femme. Cette femme qui la connaissait et avait partagé un petit moment de sa vie. La Jordanienne n'était pas candide, elle se doutait que si leur relation s'était arrêtée, c'était qu'une chose l'y avait motivée. Elle espérait qu'il ne s'agisse que d'histoire d'adolescents/jeunes adultes, et non d'autres choses de plus draconiques ! À moins qu'il ne soit question que d'éloignement, comme elle l'avait dit plus tôt. Peu importe de toute façon, tout cela était bien trop vieux maintenant, dix ans d'après l'autre femme. Ce qui comptait le plus était de remettre sa chronologie en place, et comprendre ce qu'il s'était passé pendant toutes ses années. Selah avait réussi à lui remémorer cette guerre, réussirait-elle à lui rappeler d'autres choses ?

Son regard était transperçant, à la fois intense, clair, mais aussi sombre que la nuit la plus noire. Gardant toujours les siens visibles, ce fut la première fois, pour elle, que les deux femmes se regardaient ainsi. Sans vraiment comprendre, la brune ressentit une nouvelle fois cette sensation de déjà vu, comme un instinct, mais plus agréable qu'angoissant. Avant de finalement s'en détacher. Elles étaient liées, elle le savait, leurs capacités étaient à la fois opposées et si proches … Sa confirmation la fit acquiescer pensivement. Layla ne put s'empêcher de sourire une nouvelle fois alors qu'elle s'inquiétait de sa lucidité, concernant ses pouvoirs. Pourtant, s'il y avait bien une chose dont la Dragonne se souvenait, c'était de ses capacités. Ce qui était d’ailleurs étonnant.Elle laissa apparaître quelques écailles le long de son bras et lui exprima que de ce côté là, tout était intact. La brune fut surprise de la voir et de la sentir glisser ses doigts directement sur ses écailles … Ce geste était intime, bien trop , en comparaison de ses souvenirs à elle. Lay ne bougea pas et la scruta encore quelques instants, répondant tout de même à son air provocateur. « Va savoir, peut-être le découvriras-tu un jour. » Cette fois, ce fut la solaire qui l'interrogea sur ses pouvoirs. Elle manipulait les ombres, Layla essayait de s'imaginer comment tout cela pouvait se passer. L'Ombrageuse pouvait-elle contrôler son ombre ? Était-elle une sorte de Peter Pan ? Elle s'amusa à y penser. Selah n'avait rien perdu de son regard et l'informa qu'un jour, elle aussi, pourrait le découvrir. Mais que pour cela, la brune devait rester sage. La Taha arqua un sourcil en l'observant d'un autre œil. À quoi jouait-elle ? « Être sage ? Je ne suis pas si docile que tu peux l'imaginer, ou en tout cas, je ne le suis plus l'Ombrageuse. » l'informe-t-elle en l'observant de haut en bas volontairement, d'un œil malicieux.


La conversation devint plus sérieuse, et la voyageuse réfléchit un instant. Elle glissa les mains dans ses poches, mais ne trouva que quelques dinars. Elle les pris et les observa un instant. « Si je les ai, c'est que ça ne doit pas faire bien longtemps que je suis ici. » Layla fronça les sourcils et chercha de nouveau dans ses poches. « Pas de clefs, pas de cartes, pas de téléphones… » Elle grimaça, où vivait-elle ? Sûrement dans un hôtel. En tout cas, elle l'imaginait. « Tu n'as pas retrouvé de téléphone ? Peut-être qu'il y aurait quelque chose à l'intérieur ». La métisse passa la main dans ses cheveux et regarda autour d'elle. « Ni de carte d'hôtel ? ». Où allait-elle aller ? Elle réfléchit quelques instants. Layla ne pouvait pas rester ici. Foutu trou noir. Si cette personne ne s'en était pas prise à elle, elle n'en serait pas là. Et Selah avait raison, pourquoi l'avait-elle laissé faire ? « Je n'en sais rien, je pense que je refusais de lui faire le moindre mal. Je ne m'en prends pas aux humains. Je me défends, je refuse de me faire marcher sur les pieds. Mais ma force et la leur, ne sont pas équitables. Enfin, c'est ce que je ressens. » Elle soupira et passa une seconde fois la main dans ses cheveux, comme un tic, démontrant à quel point la dragonne était perdue. « J'aurais dû l'en empêcher… ça m'aurait évité tout ça. » Elle devait prendre une décision, et cette femme ne l'avait pas revu depuis dix ans. Elle ne pouvait pas débarquer ici comme ça. « Je pense que le mieux serait de retourner en Jordanie. Au moins je saurais où aller et quoi faire. Je ne sais même pas pourquoi je suis ici. » La brune se leva, étant à présent plus stable. « Merci pour ton aide. Et tout ce que tu as fait, si un jour je reviens par-ici, je tacherais de passer. » Elle devait rentrer. Rentrer chez-elle. Elle ne connaissait rien de cette vie.

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Tu sens rapidement que ton geste ne met pas totalement la brune à l'aise, alors tu romps sans trop attendre ce contact. T'aurais dû t'en douter. Pour toi, tout est revenu aussi vite qu'une mauvaise habitude, mais c'est l'inverse pour elle. Layla reste joueuse, malgré tout. Après s'être vantée de son évolution, elle joue la femme mystérieuse, et ça te fait sourire. Ce n'est pas si mal. Tu sais que tu obtiendras ce que tu veux, et il est préférable que l'autre dragonne ne révèle pas ce genre de choses à la première personne qui lui pose la question. Il est aussi naturel pour toi de ne pas tout lui révéler dans l'immédiat, et tu t'amuses même à évoquer une petite démonstration à l'avenir, si seulement la Taha se tient bien. Ça la fait tiquer, bien entendu, et elle ne tarde pas à t'affirmer qu'elle n'a rien de docile. Ton sourire s'agrandit. Ça, ce sera à prouver. Si elle est aussi facile à avoir que dans cette ruelle, tu n'éprouveras pas trop de difficultés. « Tu m'en vois ravie, le contraire serait ennuyeux. » Dans tous les cas, tu n'es jamais contre un défi, et la simple présence de Layla en est un. Si elle possédait encore le moindre souvenir te concernant, elle le saurait bien. Tu sais aussi que ce sera donnant-donnant. La dragonne n'est pas idiote, et si tu ne lui donnes rien à ton sujet ou sur votre passé commun, elle se détournera de toi. Heureusement, tu sais déjà à peu près comment procéder, à condition qu'elle accepte d'y passer du temps.

Tu préfères toutefois rester méthodique, et découvrir ce que la dragonne est venue faire à Seattle. Ça peut avoir son importance, même si t'as franchement aucune théorie pour le moment, ça fait tellement longtemps que vous vous êtes perdues de vue... Tu la vois fouiller ses poches, mais elle n'en tire rien de bien concluant, si ce n'est la certitude que sa venue ici est récente. « Non, désolée. C'est peut-être tombé quand il t'a attaqué, mais... à mon avis, après ce qu'il s'est passé, la zone doit être surveillée. On ne peut pas y retourner. » Et ses affaires, si elles étaient sur les lieux au moment de l'agression, ont sûrement déjà disparu. La brune semble d'autant plus perdue et tu peux la comprendre. Tout ce qui peut l'aider, la guider, est perdu. « On peut remplacer ton téléphone, au moins tu auras un moyen de communiquer. » ajoutes-tu en haussant les épaules. Vous ne pouvez rien faire d'autre, même si tu vas tâcher de te renseigner, histoire de savoir si les forces de l'ordre ont mis la main sur ses affaires ou non. Lorsqu'elle te parle de son altercation avec le zouwu, tu hausses un sourcil. Elle n'a donc pas changé... ça aurait pu être décevant, mais c'est toujours moins ridicule que de perdre un combat en usant de sa véritable force. « Effectivement, tu te serais épargné pas mal d'ennuis. Et ce n'était pas un humain, d'ailleurs, mais un zouwu. » Sous cette forme, l'homme devait ressembler en tous points à un simple mortel, mais certaines choses ne trompent pas. Mais au final, vous n'êtes pas beaucoup avancées, et la solution que trouve Layla ne t'arrange pas vraiment.

Tu tâches de ne pas froncer les sourcils et de garder un air détendu. C'était prévisible, après tout. Il est toujours plus facile de se diriger vers ce qui est familier. Mais, tu ne peux pas la laisser s'arrêter à ça. Ce n'est qu'après ses remerciements, que tu décides de te lever à ton tour, un sourire amical aux lèvres. « Je comprends, c'est un véritable merdier. » commences-tu, en passant une main dans tes cheveux. « Mais, tu n'es pas curieuse ? Si t'es venue ici, c'est sûrement pour une bonne raison, et je suis sûre que ça va te revenir. Je peux t'aider, en fait... c'est un petit peu mon travail, j'aide les surnaturels. Comme t'as pu le voir, le danger est partout. » Tu termines ta phrase par une légère grimace, en référence à son petit problème avec le zouwu. « Ceci dit, si tu préfères rentrer... alors je t'accompagnerai, au moins le temps de te savoir en sécurité. » Tu serais capable de le faire, pour gagner un peu de temps, ou au moins pour être certaine d'avoir éloigné tous les vautours. Toutefois, tu comptes quand même sur ta force de persuasion pour que la brune décide de rester et de partir à la récolte de souvenirs avec toi.

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Tout aurait été si simple si en fouillant ses poches, Layla avait mit la main sur autres choses que ces dinars. Mais, il n'y avait rien, pas de tickets, pas de cartes, ni même de téléphone. Un petit coup de pouce du destin n'aurait pas été de trop … Elle ne savait même pas ce qu'elle faisait ici, c'était l'une des choses les plus frustrantes dans toute cette histoire. Elle se retrouvait au bout du monde, de SON monde, sans même savoir pourquoi. Layla l'interrogeât, espérant peut-être que l'autre femme ait pu mettre la main sur un de ses effets personnels. Si elle avait pu au moins retrouver son téléphone, elle aurait eu des réponses. Il y avait sûrement des photos, des numéros, des informations. Mais comme la Taha l'avait prédit, elle n'avait rien. Et si quelque chose était tombée au moment de cette altercation, il était quasiment sûr que plus rien ne s'y trouvait. D'après la brune, il n'était d'ailleurs même pas recommandé de remettre les pieds là-bas. Il y avait trop de risques, selon elle, la zone allait être surveillée. Layla trouva cela exagéré, si la personne qui s'en était prise à elle, l'avait laissé inconsciente dans cette rue, elle ne chercherait qu'à fuir. D'autant plus s'il s'agissait d'un humain. Il avait dû finir par se cacher, et justement, éviter cette ruelle. Elle acquiesça lorsque Selah lui proposa de l'aider à trouver un nouveau téléphone, afin de pouvoir échanger de nouveau. La dragonne sourit amusée avant de lui répondre. « C'est gentil de m'aider, mais je contacterai qui ? » Elle n'avait aucun numéro en tête, ni le sien ni celui d'un autre. Il lui serait donc impossible de récupérer des données ou attendre un quelconque appel qui l'aiguillerait. Tout ceci était ridicule, autant la situation que les répercussions… Elle aurait dû au moins le faire taire ou l'assommer. Ainsi, elle aurait pu prendre la fuite et éviter toute cette histoire. Ses sourcils se froncèrent lorsque la dragonne l'informa qu'il ne s'agissait aucunement d'un humain, mais d'un zouwu. Finalement, elle aurait pu s'en donner à cœur joie. Mais elle comprit aussi que Selah avait pu voir son agresseur, avait-elle assisté à la scène ? Était-elle présente…? « Mais tu l'as vu ? Je pensais que tu étais arrivée après et m'avait retrouvée dans cette ruelle. » Un nouveau doute vint refaire surface. Si elle était présente depuis le début, serait-il possible qu'elle soit de mèche avec cette créature ? La possibilité était bien là mais l'avait-elle fait ? Peut-être avait-elle aussi trouvé ses affaires, et avait pu trouver toutes ces informations sur elle… Elle repensa à son toucher… Non elle avait su lui prouver d'une autre manière. Mais le cou était hétérogène pour beaucoup de monde, donc devait-elle vraiment en tenir compte ?


Dans tous les cas, la brune n'avait rien à faire ici. Si Selah disait vrai, elle ne l'avait pas revu depuis plus de dix ans, elle ne pouvait pas rester ici indéfiniment. Si tout cela était vrai, elle avait déjà fait beaucoup pour elle. La dragonne solaire se releva et la remercia, avant de lui indiquer ce qu'elle comptait faire. C'est-à-dire rentrer chez elle. Layla suivi le geste de l'autre femme, qui se releva à son tour. Bien sûr que Layla aurait aimé savoir et comprendre ce qui l'avait amené à Seattle. Mais la situation ne se résumait pas qu'à ça… Son trou noir ne se résumait pas qu'à ça. Il y avait tout le reste. Et où allait-elle aller ? Elle n'avait même plus d'argent, ou en tout cas, tout dormait sur un compte. L'Ombrageuse attira son attention, selon elle, la mémoire lui reviendrait, et elle était d'ailleurs prête à l'y aider. Mais Layla n'avait pas une aussi grande confiance en elle, en tout cas, pour la laisser entrer dans sa vie de la sorte. Pour elle, elle n'était qu'une inconnue. Elle acquiesça, c'est vrai qu'elle l'avait aidé, ou en tout cas en apparence. Il était vrai aussi, ou en tout cas elle en déduisait, que le danger était partout. « Qu'est ce qui me dit que tu ne fais pas partie de ce danger aussi ? Peut-être que tout ceci est un coup monté après tout … Apparemment tu étais là quand ce zouwu m'a attaqué. Ça se trouve tu es de mèche avec lui. Tu aurais très bien pu mettre la main sur mes affaires et apprendre tout ce que tu as dis sur moi… » Elle réfléchit un instant, « Mais oui, j'avoue qu'une part de moi aimerait comprendre. Je te l'accorde. » souffle-t-elle. « Je me dis aussi qu'il y a peut-être quelqu'un à Pétra, qui saurait me dire ce que je suis venue faire à Seattle. » La suite l'a surprise, elle semblait comprendre son envie de rentrer chez elle, et lui proposait même de l'y accompagner pour être sûr que personne ne viendrait s'en prendre à elle de nouveau. Disait-elle la vérité ? Elle pourrait peut-être se laisser une ou deux semaines ... pour voir. Après tout, elle était loin d'être un être sans défense. Elle pourrait très bien se défendre en cas de besoin. « Dans tous les cas, je n'ai nulle part où aller, et rien pour prendre un hôtel. » Peut-être pourrait-elle aller à la recherche d'une grotte, où elle pourrait y passer ses nuits. « C'est beaucoup surveiller par ici ? Je risque de me faire attraper si je vole un peu plus haut ? » Layla n'avait émis aucune hypothèse, elle réfléchissait juste à toutes les possibilités qui s'offraient à elle.

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Il est vrai qu'avoir un téléphone, mais personne à appeler est quelque chose d'absurde. Tu te contentes de sourire, répondant à l'expression amusée de l'autre dragonne. Elle peut toujours prendre ton numéro, mais pour la suite... tu n'as pas conservé le sien, et tu n'as jamais connu ceux de ses proches, donc tu ne lui seras pas d'une grande aide. Dans un sens, ça t'arrange un petit peu. Si Layla possédait de telles informations, elle aurait vite fait de contacter une connaissance et de la rejoindre. Alors qu'à présent, même si elle ne te voue pas une confiance parfaite, tu es le seul lien qui la relie à son passé. Tu marques un instant de pause, un peu surprise par les nouvelles paroles de la brune. Il est normal d'être désorientée, mais tu n'as jamais précisé être arrivée après coup. Au contraire, t'as même parlé de ce type, et du coup qu'il lui a donné à la tête. T'as pensé que ce serait suffisamment clair, mais ce n'est pas si grave. « Non, je t'ai dit que je t'ai sauvé. Pas que je t'ai trouvé. » la reprends-tu pour marquer la différence entre ce que tu as dit, et ce qu'elle a compris. « Il venait de te frapper, je n'ai pas eu le temps de l'en empêcher, alors je l'ai mis hors d'état de nuire, avant de te ramener ici. » T'espères que cette précision lui permettra de mieux comprendre. Il serait quand même le comble qu'elle t'accuse de lui vouloir du mal, alors que sans ton intervention, sa perte de mémoire serait le dernier de ses problèmes. Avec tout cela, le danger dont tu parles est bien réel. Même pour un dragon, Seattle est une ville qui possède un côté sombre, et il faut savoir y naviguer.

La réaction de Layla est naturelle, mais tu ne peux pas accepter de la laisser repartir aussi facilement. Ce n'est pas facile, de la retenir sans pour autant l'effrayer, d'autant que la dragonne solaire nourrit déjà quelques doutes. Un soupir t'échappe, lorsqu'elle évoque une possibilité que tu ne souhaites pas entendre : celle de ton éventuel lien avec ce zouwu. Ça aurait bien pu être le cas, mais ta présence à l'entrée de cette ruelle a surtout été provoquée par le hasard, et par ton instinct. Il n'y a pas de plan machiavélique derrière ce premier fait. « Si je te voulais vraiment du mal, je t'aurais pris ton catalyseur. Sans lui, tu serais sans défenses. » Tu souhaites l'inciter à réfléchir un peu. Quel lien peux-tu avoir avec un type qui l'a agressé, alors que tu n'as fait que l'aider ? À croire que perdre la mémoire a aussi altéré son bon sens. Enfin, tu comprends malgré tout ses réactions. Rien de tout cela n'est facile ou même agréable. C'est pour ça que tu ne lui fermes pas la porte face à l'idée de retourner chez-elle, expliquant simplement que tu ne la laisserais pas y aller seule. Cela semble surprendre la dragonne, et tu retiens un sourire. « Pas si tu voles en direction de l'océan. Je connais quelques endroits tranquilles, si tu veux. Après, tu es également libre de rester ici, tu sais. » expliques-tu gentiment. Être loin de tout a quelque chose de rassurant, c'est sûr, mais si Layla veut avancer - si tu veux avancer, le plus pratique est tout de même de rester à la portée de toutes informations. Faisant quelques pas en arrière dans la pièce, pour lui laisser un peu d'air, tu hausses les épaules avec un sourire au coin des lèvres. « Reste au moins pour le dîner, et je vais en profiter pour essayer de retrouver quelques souvenirs. Des photos, par exemple, même si elles seront un peu poussiéreuses. Ça te va ? » Après tout, suite à une telle mésaventure, la dragonne doit commencer à avoir faim ! Pour toi, il est question de gagner un peu de temps, et si tu peux apporter une preuve matérielle à tes propos, ça sera d'une grande aide. Tu en profites aussi, car Layla est encore à l'écoute. Tu sens que son instinct lui dicte de retourner à Pétra, mais... est-ce de la curiosité ? Tu ne sais pas trop en réalité, mais la brune semble encore ouverte à la discussion.

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