And it's getting more and more absurd. ☀ Sol & Sören

Est-ce-que les mots, sur des écrans, peuvent porter toutes les émotions qu’on voudrait leur attribuer ? Sol ne savait pas écrire, elle n’avait jamais su écrire. Pourtant, lorsqu’elle reposa avec douceur son téléphone sur le bureau, son cœur explosait dans ses côtes. Ce n’était que des mots, des stupides mots, et encore. Un code, des 0 et des 1 dans un programme, qui véhiculaient un message, absurde et creux.
Alors pourquoi est-ce-que des larmes avaient perlé ?
Il avait toujours été évident, dans leur groupe, que les choses finiraient ainsi. Que Chiara irait avec Sol, et que Sören choisirait Milo. C’était écrit … et encore, c’était implicite, tacite, connu. Les deux garçons et les deux filles. Le cosmos éclaté, les étoiles séparées. Comme la djinn avait très bien su qu’elle perdrait son meilleur ami.
Hélas, ce n’est pas parce qu’on sait quelque chose que la douleur est moins vive. Comme si la connaissance transformait le chagrin en pastel. Non. Elle avait pleuré, Solal. Des litres et des litres d’eau salée, la tête sur les genoux de Chiara, parce qu’elle avait perdu ses amis en plus d’avoir perdu son amour. Parce qu’elle s’en voulait pour tout ce qui s’était passé. Pour tout ce qu’on avait pas dit, qu’on avait trop dit, pour les fois où les mots n’étaient pas allés assez loin et où les gestes, se construisant, n’avaient fait que détruire.
« Chiara, je sors ! » lança-t-elle à la cantonnade, sans avoir la moindre idée de ce que sa colocataire et amie avait entendu, ou non.
ça m’avait manqué.
Un coup de poing dans le cœur quand elle avait lu ces mots. Si elle avait su, si elle avait pu écrire avec justesse ce que tout son être hurlait. Moi aussi ça m’a manqué. Moi aussi tu m’as manqué. Nous, voilà ce qui me manque. Milo. Et toi. Milo et toi. Milo, et toi, et Chiara, et moi. Nous. Cette armée cosmique et indivisible que j’ai réduite en cendres, moi et moi seule, en un battement de cils d’un soir trop intolérable.

La djinn courait presque dans les rues, dans son dos bringuebalant le sac en tissu où elle avait jeté, à la va-vite, une bouteille de thé glacé et un DVD abimé d’avoir été trop vu. Pas pris le temps de se changer, la blonde arborait un simple jean, un T-shirt TARDIS et ce pull bien trop difforme qu’elle se trainait depuis des années sans jamais pouvoir s’en séparer.
Sören n’habitait pas loin. Il n’avait jamais habité loin. C’était la rupture, la cassure, la fissure, qui avait creusé cet écart entre eux. Cet éloignement soudain que rien ne semblait pouvoir combler.
Marchant d’un pas vif dans toutes ces rues sans adresse qu’elle connaissait pourtant par cœur, Solal tricotait sans les achever un millier de scénarios dans son crâne. A quel point pouvait-on avoir changé en 6 mois ? Que resterait-il, une fois la porte ouverte sur eux, de l’adolescent passionné de jeu de rôle et de l’immortelle qui s’inventait son amie ? Bien des fois, elle avait douté, la blonde. Douté de pouvoir être ce à quoi elle aspirait. Une jeune femme, sans reproche et sans victoire, qui traverserait la vie avec ceux qui comptaient pour elle sans pouvoir un instant se taire. Les évènements l’avaient remise face à la dure réalité. Djinn elle était, djinn elle resterait. Ces humains, même ces Surnaturels, les précédents, comme les suivants, elle les regarderait grandir. Elle les regarderait vieillir, et puis flétrir avant de succomber. Comme sa mère, comme Etienne, comme Frida, comme Sebastian. Le temps coulait inéluctablement et emportait tout avec lui. Tout, sauf elle, debout au milieu du courant, regardant incrédule les histoires s’effondrer.
Et pourtant, ces craintes en cet instant étaient bien celles de l’adolescente, Solal. La peur d’être rejetée par cet ami qu’on avait cru oublier. Dont on pensait pouvoir se passer. Avant de réaliser que c’était impossible et que tenter de gommer ce qui avait été, c’était cracher sur la vie, renier la lumière ; que ne pas assumer son passé, c’était ne pas avoir d’avenir.
Le pèlerinage interne de la blonde s’interrompit abruptement sur le paillasson de Sören. Un paillasson Portal, que Milo et elle lui avait offert il y avait de cela deux ans. Un sourire triste et angoissé se dessina sur son visage.
Et si ce n’était pas lui, derrière le téléphone ? Et si on lui avait dit de venir, pour lui claquer de nouveau la porte au nez ?
Courage, Sol.

Oui, courage. Elle n’était pas venue jusqu’ici, quelle que soit la durée du trajet, pour admirer un paillasson, pour faire demi-tour et s’en retourner la tête basse, les épaules plus lourdes encore qu’elles ne l’étaient en arrivant.
Deux coups légers sur le battant, cœur prêt à sortir de sa poitrine pour lui exploser au visage.
Après une poignée de secondes qui lui parurent interminable, les gonds pivotèrent, laissant apparaître un zouwu en pyjama … ou presque. Solal eut un sourire en reconnaissant le débardeur tardis et le pantalon à motif daleks qu’elle avait offert à son ami. Sören s’était étoffé, en quelques mois. Sa carrure frêle et délicate s’était révélée plus épaisse, plus athlétique. Dans son regard bienveillant, la blonde ne put lire que le reflet de ses propres craintes.
Que reste-t-il d’une amitié après 6 longs mois de silence ?
Sur le ton de la plaisanterie, le jeune homme l’invita à rentrer. Comme une étrangère. Le silence suspendu entre eux, lorsque la porte claqua derrière elle. Elle était là, elle était entrée. Tout était semblable, tout était différent. Ils étaient étrangers l’un à l’autre, eux qui s’étaient tout dit, eux qui avaient tout partagé, eux qui, 6 mois plus tôt, se voyaient chaque jour que Dieu faisait, juste pour se voir. Juste pour partager. Juste parce qu’ils s’aimaient. Car n’était-ce pas là ce que faisaient les amis.
Piteuse, fraude au milieu d’un salon qu’elle connaissait pourtant par cœur, Sol laissa la gêne se nicher dans l’espace creux entre leurs âmes. Sur le chemin, elle avait imaginé tant de choses à dire et maintenant toutes lui apparaissaient si fades.
« Je … » débuta-t-elle.
Mais il n’y avait pas de fin à sa sentence, juste des sanglots inachevés qui l’empêchaient de respirer.

Incapable de prononcer le moindre mot, elle releva un regard clair vers le visage de son ami. Et, dans la flamme scintillante que véhiculaient ses prunelles, elle se sentit si minuscule. Elle, avec ses deux cents ans de vie, se retrouvait désemparée face à Sören, altérité indispensable qui la pourtant connaissait par cœur.
Sans réfléchir, sans que le zouwu ait ouvert les bras, elle se contenta de l’enlacer. Ce contact qu’ils avaient eu des centaines de fois et qui n’avait jamais été aussi fort, aussi intense qu’en cet instant. Sol était légèrement plus grande. Elle se contenta de passer ses bras autour de la taille du brun et de poser le menton sur son épaule. Il sentait … Sören. Cette odeur de déodorant pour hommes et de paille qu’elle avait toujours apprécié.
Inspirant à plein poumons le renouveau de leur essence, la djinn sentit à nouveau les larmes se présenter dans ses yeux.
« Je suis désolée, Sö. Je suis tellement, tellement désolée. »
Parce qu’il n’y avait rien de mieux, rien de plus vrai, rien de plus éclatant à dire. Parce qu’il n’y avait rien d’autre à dire. Parce qu’elle était tellement, tellement désolée.

A quoi ça tient, finalement, d’être à la maison ? Un tour de clé dans la serrure, ce tapis qu’on a acheté pour sa douce couleur orangée, cette odeur de patchouli blanc sortie d’une bougie parfumée ? Au même titre que tout le reste, plus encore même que toutes les vies, Solal savait combien le temps rendrait ces détails éphémères. Être à la maison, c’était entrer dans quelque chose où l’on savait qu’on pouvait exister, sourire, sans artifices. Sans témoins. Sans récompenses. C’était rejoindre cette bulle d’ailleurs où la vie même devenait lumière et où plus rien d’autre ne comptait.
A l’instant où Sören l’avait enlacée, elle avait sû qu’elle était rentrée à la maison.
Les bras de Sören étaient passés autour d’elle, poids rassurant sur des épaules qu’elle ne pouvait empêcher de trembler. La djinn aurait voulu se fondre, s’abimer dans cette étreinte rassurante, à l’odeur familière et la douceur tangible. Il était son ami, il avait toujours été son ami, et ils avaient été sots l’un et l’autre de croire qu’une poignée de jours perdus aurait pu les priver de ça. Sol avait été idiote de le laisser s’éloigner, lui aussi, de le laisser avancer doucement jusqu’au confins de son existence jusqu’à se fondre dans le décor.
Doucement, le zouwu autour d’elle resserra son étreinte. Dans un bercement presque imperceptible, elle sentit Sören enfouir sa tête dans la blonde cascade de ses cheveux et lui murmurer ces mots simples, ces mots apaisants, ces mots lourds de sens … la jeune femme ne savait que trop combien le jeune homme souffrait parfois de cette empathie écrasante, et combien la tristesse des autres le martelait comme un fardeau. Cette charge invisible et muette qui l’empêchait de faire autre chose que se tenir là, serré contre elle, en la berçant tout doucement avec ces mots indélébiles que sa voix posait sur son cœur.

Tout était de sa faute. Elle s’était sentie seule, elle s’était sentie triste, elle s’était sentie abandonnée. Et dans la lumière obscure d’un bar, elle n’avait pas réfléchi, elle n’avait pas voulu réfléchir. Elle se souvenait des pas de l’autre, cette manière de danser silencieuse qui défléchissait la lumière. Elle se souvenait de ce regard, brun comme le monde, qui l’avait transpercée en un instant. Un instant de trop où son cœur lacéré et triste avait trouvé une autre cible. Solal avait débranché son cerveau, la réalité n’avait plus eu de prise sur elle ; sous d’autres mains, sous d’autres lèvres, elle avait cloué à jamais le cercueil de leur relation.
Milo avait souffert. Elle avait souffert. Et, par ricochet, Sören avait dû tant souffrir.
« Je … je n’ai jamais voulu que les choses se passent comme ça. » parvint-elle à articuler une fois ses sanglots à peine plus espacés. « Je ne voulais pas, j’ai été conne, Sö. Super conne. Genre 220 ans de conneries ramassées dans un seul acte, et c’était celui-là. »
La boule dans sa gorge, dans son ventre, tambourinait pour sortir. Depuis les évènements, ils ne s’étaient jamais revus. Ils n’avaient jamais pu en parler. Il fallait que tout sorte, maintenant, ces torrents de mots et de larmes, sur l’épaule de cet ami qui l’aurait certainement réconfortée s’il n’avait pas eu sa victime sur les bras.
« J’voulais pas faire de mal à Milo. J’te promets, je voulais pas. Y avait toutes ces frustrations, toutes ces choses qu’on s’était dites, et c’était un peu dur des fois c’est vrai, mais je voulais pas. Il méritait pas ça, il mérite pas ça, et personne mérite ça. Et à cause de moi il a souffert … il a souffert de ma connerie alors que je voulais pas, que c’était rien, que … »
Redressant la tête pour poser son front brulant contre celui de son ami, Sol adopta cette position qu’ils avaient déjà prises tant de fois. Ils appelaient ça « le transfert de pensées », ils collaient leur tête, ils fermaient les yeux et pensaient très fort à tout ce qui leur pesait sur le cœur. Juste quelques instants, le temps de trouver la force que les mots jaillissent dans les airs. Alors Solal ferma les yeux très très fort, jusqu’à voir des couleurs. Parce que tout ce qu’elle disait faisait mal, que chaque mot était une déchirure. Et pourtant tout était si vrai.
« C’est juste tellement, tellement insupportable de savoir qu’il est mal à cause de moi. Et toi aussi en fait … que vous êtes mal à cause de moi. Je voulais pas … »
Ses lèvres, à une dizaine de centimètres seulement de celles de son ami, front toujours collé au sien, ne laissaient désormais filtrer d’un filet de voix, croassement rauque et boursouflé qu’elle ne reconnaissait même plus.
« Je voulais pas qu’on se sépare. »
Les sanglots remontant, elle posa de nouveau sa tête sur l’épaule musclée du zouwu. C’était dit. C’était sorti. Les regrets, la tristesse, les remords, la culpabilité, tout était dehors maintenant, et emplissait l’espace entre eux comme un million d’épingles noires. Il ne restait plus que son corps, enveloppe vide de sens et d’énergie.
Et ce câlin qu’elle prolongeait comme pour y cacher son visage.

La main de Sören se perdait dans sa chevelure, passant ses doigts entre les mèches lisses et blondes qui cascadaient sur les épaules de la djinn. Il n’avait pas besoin de parler, pas besoin d’exprimer ; il comprenait. Et ça avait toujours été comme ça entre eux. Leur amitié n’avait pas eu besoin de mots, de paroles dénuées de sens. Des discussions, ils en avaient, bien sûr. Mais par-delà les phrases et les formulations trop creuses qui tissaient bien des liens entre les gens, Sören et elle se comprenaient. Il en allait de même avec Chiara, évidemment. Et de même avec Milo.
Le cosmos crew s’était formé, non pas par le simple opportunisme des adolescents qui se retrouvent sur les mêmes bancs, mais bien par cette compréhension mutuelle. Au-dessus des différences, au-dessus des mots, au-dessus la conscience même. Ils étaient tous les quatre, ils affronteraient tout l’univers s’il le fallait, unis. Unis.
Désunis.
Désunis par sa faute, par son immense faute, par son seul instant de faiblesse. Une faiblesse que Milo n’avait pas pu pardonner, une faiblesse que Solal elle-même ne s’attendait pas à ce qu’on lui pardonne. Parce qu’elle avait failli. Failli à honorer ses engagements. Failli à apporter la lumière. Failli à rendre heureux. Et, bien pire que tout le reste, failli à ne pas rendre malheureux. Ce poids invisible, le malheur qu’elle avait lu derrière les prunelles de Milo, traînerait désormais comme une pierre autour de son cou, comme une cicatrice sur son cœur, une déchirure dans l’espace-temps qui aurait orné toute son âme. Elle avait affronté la mort, les blessures, le désespoir, Sol ; mais toujours elle avait fait au mieux pour lutter contre ces choses. Et, quand arrivait la déchirance du purgatoire, l’âme épuisée encore d’avoir trop lutté pour la joie, elle pouvait enfin trouver le repos. Un monde où elle n’aurait pas eu à être rayonnante. Mais même les affres du purgatoire ne pourraient sans doute jamais effacer la culpabilité qu’elle ressentait. Miroir précis de la peine qu’elle avait entrevue dans le regard du zouwu ce soir-là. Milo était blessé ; Solal était coupable.
Et la fin leur était arrivée dessus, figeant à jamais ce tableau qui demeurerait inchangé.

S’éloignant un tantinet d’elle, Sören prit le visage de la blonde entre ses mains, plongeants ses iris dans le regard perdu de la jeune femme qui n’en était pas une. Elle écouta, sagement, mordant sa lèvre inférieure pour que les sanglots cessent de s’échapper, les paupières tremblantes encore du poids des larmes à venir. Se retint bien de dire qu’elle ne parlait pas de la séparation de leur groupe, mais bien de la séparation avec Milo. Même si Sören lui manquait terriblement, l’autre avait laissé dans sa poitrine cette béance ignoble qui semblait la ronger vivante. Chaque jour qui passait, elle se disait que le suivant atténuerait la peine ; qu’il était inutile d’avoir plus de 200 ans si c’était pour porter le chagrin toute sa vie. Et chaque lendemain, elle se rendait compte que c’était pire et que s’il y avait une chance, même infime, que le zouwu veuille d’elle à nouveau, elle la saisirait au vol en un battement de cœur.
Ce n’était pas Milo, face à elle, à dire ces mots réconfortants. C’était Sören et, si ça n’était pas tout, ça signifiait déjà énormément. Le brun sécha ses larmes d’une caresse malhabile du pouce, un geste tendra qui perfora son amie en plein cœur. Elle était là, avec lui. Elle était pardonnée. Lorsque le zouwu l’attira de nouveau contre son torse, elle se laissa aller, reconnaissante.

Cette étreinte aurait certainement duré l’éternité si elle n’avait pas senti quelque chose d’humide se frotter contre son jean. Un regard vers sa jambe indiqua à Solal qu’un petit cocker à l’air chafouin tentait de se ménager une place dans leur câlin.
Instantanément, elle se désolidarisa de Sören pour s’accroupir près de la petite bête.
« Ohhhhh, bonjour toi ! » fit-elle en flattant doucement le haut de la tête du chien. Puis, levant vers son meilleur ami un regard interrogateur : « S’appelle comment, cette adorable boule de poils ? »
La réponse de Sören lui arracha un faible sourire. Evidemment. Lady.
« Et où est Clochard, alors ? » questionna la djinn avec malice. « Ce n’est tout de même pas toi, Sö ? »
Solal eut vaguement conscience qu’on avait sonné à la porte, rappelant à sa mémoire la mention d’une margherita qu’ils pourraient se partager en riant (et en pleurant) devant le DVD qu’elle avait rapporté. Comme avant. Elle soupira. Presque comme avant.
La blonde laissa son hôte ouvrir au livreur de pizza, restant accroupie à jouer avec la petite Lady. La chienne, taquine et affectueuse, se roulait déjà sur le dos pour que Solal lui gratte le ventre. Adoptée. Tout en poursuivant son papouillage méticuleux, la blonde laissa promener son regard dans la pièce. Elle n’avait rien pris le temps d’analyser. Pas plus qu’elle n’avait retiré son manteau. Rien ne semblait pareil, et pourtant tout était identique. Le vieux canapé confortable. La télé, avec les innombrables câbles et manettes en dessous, impressionnants symboles du nombre de consoles que le zouwu détenait. Et cette affiche, au-dessus de la commode, où s’étalaient les simples mots « when the Game Master is smiling, it’s already too late. »
Non, rien n’avait changé.

Le sourire de Sören non plus d’ailleurs, tandis qu’il revenait vers elle pour déposer le carton de pizza sur sa table basse.
« Tu veux regarder un truc en mangeant, ou juste on discute et je te mets ta pâtée à Smash après la pizza ? » Avec un sourire triste, elle ajouta « Je suis sûre que j’ai manqué au moins un demi-million de trucs. »
Une part de Sol s’en voudrait toujours, pour ça. Quelles que soient ses incarnations futures, quelles que soient ses vies à venir. Mais elle venait de retrouver son Sören, son ami, son meilleur ami. Elle pouvait bien se laisser aller à plaisanter autour d’une pizza.
« Ou alors, je reste dormir ici et on se fait toute la saison 4. » proposa-t-elle en tapotant son sac.
Pour la première fois depuis son arrivée, elle eut un sourire étincelant.