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Lun 29 Mar 2021 - 22:56
Les mains du garçon tremblent par-dessus les couverts qu'il vient de plaquer brusquement sur la table de la salle à manger dans un énième emportement. Ses yeux bruns en soutiennent d'autres, flamboyants de colère ; c'est d'ailleurs le seul indice qui trahit les pensées d'Anjela, dont le visage est aussi impassible que d'habitude. À croire que même le plus infime de ses sentiments, elle refuse de le lui donner ; il ne le mérite sûrement pas, et puis quoi encore ? Il ne manquerait plus que son fils si insolent lui demande ensuite de se justifier ou de répondre à ses questions, ce serait le comble de l'impertinence.
Odalie, sentant l'orage arriver aussi distinctement que si une mer de nuages noirs s'était rassemblée autour du plafonnier, vient de quitter la table pour monter - probablement - dans sa chambre ; un instinct de survie que son frère ne peut décemment pas lui reprocher, quand bien même il aurait apprécié de recevoir un peu de soutien. « Tu m'as très bien entendu, siffle-t-il, en serrant les poings sur la table pour empêcher ses doigts de trembler. Je veux connaître le nom de mon père.
– Et je n'ai pas plus l'intention de te répondre que les fois précédentes, lâche très calmement sa mère, non sans le foudroyer du regard - ce qui ne manque pas de l'exaspérer encore plus, heurté par son indifférence plus que par toute autre chose. Ça ne devrait même pas t'intéresser, on n'a jamais eu besoin de lui.
– "On", tu es sûre ? Toi peut-être, mais ce dont moi j'ai besoin t'en sais rien ! Ça t'intéresse même pas ! »
Sinon, elle ne soupirerait pas comme s'il l'ennuyait, sinon elle lui demanderait pourquoi il veut savoir, sinon elle daignerait au moins rebondir sur ses paroles plutôt que de continuer à bouffer ses putains de brocolis comme s'il était en train de lui raconter sa journée de cours - et même ça, il est presque sûr qu'elle s'en fout. Pourtant, peut-être qu'elle ne devrait pas, songe-t-il, mesquin, en enchaînant lui-même puisqu'il n'attend plus la moindre relance depuis longtemps, avec elle : « Aujourd'hui au collège il y a un intervenant qu'est venu nous animer un cours d'éducation sexuelle, reprend-il, plus calmement et sans la lâcher du regard. Ça doit te dire quelque chose, tu m'as signé une autorisation. »
Anjela est méfiante, et il le comprend au coup d'oeil furtif qu'elle lui jette avant de se lever pour débarrasser son assiette : elle sait que son fils est beaucoup trop mielleux pour ne pas cacher quelque chose, et se contente d'un vague hmhm en guise de réponse. Alix n'en attendait pas tant ; il se lève à son tour, ramasse le couvert de sa soeur en même temps que le sien et emboîte le pas à sa mère vers la cuisine. « C'est vachement bien ce genre de cours j'trouve. Maintenant toute ma classe sait ce que c'est un préservatif et pourquoi faut s'en servir.
 Attention, Alix, le prévient-elle en lui adressant un autre regard noir tandis qu'elle s'écarte de l'évier pour lui laisser la place. »
Il l'ignore, et poursuit, en déposant ce qu'il a dans les mains avant de lui faire face : « J'sais pas si t'es au courant mais ça sert entre autres à éviter de se retrouver avec des enfants alors qu'on a pas l'intention de s'en occuper. »
Les prunelles qui se plantent dans les siennes le figent d'appréhension ; il sait très bien qu'il a dépassé les bornes, et l'audace que lui confère sa colère ne suffit pas à le rendre courageux. Le calme d'Anjela n'a strictement plus rien de désinvolte : elle est furieuse, et ses deux yeux le poignardent bien plus qu'ils ne l'observent. Le cœur de l'adolescent tambourine dans sa poitrine et il est si fébrile qu'il se sent trembler de la tête aux pieds, mais ni ça ni la peur qui s'installe dans son ventre ne lui font baisser les yeux. Au point où il en est, il commence à comprendre que le point de rupture est arrivé, et même si elle n'a rien à dire, lui il n'en a pas terminé : « Avec un peu de chance, savoir ça ça me permettra p't-être d'être moins irresponsable que toi. »
Le claquement résonne dans la pièce bien avant qu'il ait le temps de réagir, et son visage pivote sous l'impact tandis que la brûlure de la gifle se répand sous sa peau. Il serre les dents, sans broncher ; quelque part, il sait qu'il le mérite, mais ça ne change rien à son indignation. « Au lieu de penser à être responsable, tu devrais commencer par réfléchir un peu à ton ingratitude. Tu n'as jamais manqué de rien.
– Si c'est ce que tu penses, c'est que t'es encore plus idiote que c'que j'pensais ! »
Les yeux de la sirène s'écarquillent de colère et il recule d'un pas, craignant le revers de la gifle qu'il a déjà prise. « Une famille, une famille c'est ça dont j'ai toujours eu besoin et que t'as jamais été foutue de nous donner, à aucun de nous !
– Je vous ai appris à vous débrouiller tout seuls et quand tu auras un peu de plomb dans la cervelle tu me remercieras pour ça.
– Et pourquoi hein ?! Parce que t'imagines que ce serait une victoire de devenir comme toi peut-être ? »
L'adolescent pourrait en ricaner de mépris et de colère s'il n'était pas fébrile à ce point, s'il n'avait pas aussi peur de réaliser à quel point il s'enfonce au-delà des limites sans avoir un seul moyen de revenir en arrière. Il n'en a pas envie, de toute façon, mais le côté inéluctable de la situation dans laquelle il s'engage n'a strictement rien de rassurant ; pas plus que ce regard toujours rivé sur lui, qui trahit les efforts qu'Anjela déploie pour trouver une réaction qui n'implique pas de clouer son fils sur un mur. « J'vais te dire, continue-t-il alors, la voix tremblante des sanglots que l'émotion, la peur, la rage et la déception ont coincés au creux de sa poitrine. Plutôt mourir, plutôt crever que de devenir comme toi un jour ; j'veux plus rien avoir affaire avec toi, plus jamais ! »
La surprise se peint un instant sur les traits d'Anjela, qui le dévisage quelques secondes avant de demander : « Tu as l'intention de t'en aller ?
– Ouais, et j'vais pas traîner plus longtemps d'ailleurs, déclare-t-il, peinant à garder la face. T'as qu'à considérer que j'affirme mon indépendance, ça doit te faire plaisir. »
Ce serait sûrement plus crédible s'il n'était pas sur le point de pleurer, mais peu importe qu'elle le croie ou pas, ça ne change rien : il va s'en aller, il aurait dû le faire plus tôt, sûrement. Ça fait des années déjà qu'il se sent plus chez lui partout ailleurs qu'ici.
En tout cas, sa mère n'a rien répondu. Il prend ça pour un oui, et ça le blesse, bien sûr. Même le retenir, elle en est incapable. « J'vais chercher Odalie, déclare-t-il en tournant les talons, direction l'escalier du salon. On part tous les deux et on part ce soir.
 Pardon ? réagit cette fois sa mère, bien plus vivement que jusqu'à présent, et en lui emboîtant le pas.
– Tu m'as très bien entendu.
– Il n'est pas question que tu l'emmènes, elle ne voudra pas partir de toute façon.
– Ah bon, et tu vas décider à sa place alors ? crache-t-il en faisant volte-face tout à coup, pour se planter face à sa mère. J'croyais que tu voulais qu'on se débrouille, alors c'est quoi le problème ?! Laisse-la décider toute seule, mais si t'es une si bonne mère que ça t'as aucune raison de t'inquiéter. »
Il n'attend pas de réponse pour se détourner à nouveau et traverser la pièce au pas de course. Ils verront, elle verra même, parce qu'Alix lui, il sait déjà. Sa mère est trop sûre d'elle, comme d'habitude, trop bornée, trop fermée ; elle n'écoute rien et elle ne comprend pas mais peu importe, cette fois il ne se laissera pas faire et il lui montrera. C'est de l'indépendance qu'elle veut, Anjela ? Elle va être servie.
L'adolescent grimpe furieusement l'escalier de bois direction l'étage de la petite maison, saisissant fermement la rambarde sur laquelle il tire à répétitions pour presque se jeter d'une poignée de marches à une autre, et ignorant les appels de la femme en colère - lui ordonnant de revenir ici - qu'il est simplement en train de planter au milieu du salon. Il en a assez. Ces disputes sont légion depuis des mois, des années même, et pas une seule fois le garçon n'a eu le sentiment d'être entendu, ni même seulement écouté ; ce qui s'est passé ce soir ne l'a surpris à aucun moment, et c'est beaucoup trop triste et frustrant pour être supporté une seule fois de plus. Il ne va pas se dégonfler, il va le faire. Mais il ne veut pas le faire seul.
Soulagé de constater que sa mère ne l'a finalement pas suivi dans l'escalier, le jeune garçon prend quelques secondes pour essayer de se calmer : réfugié dans sa propre chambre, il inspire à fond, expire lentement, ravale doucement ses larmes. Il n'a pas envie de pleurer devant sa petite sœur ; comment pourrait-elle le croire capable de la protéger et de s'occuper d'elle s'il pleurniche déjà comme une fille ? Pas question de passer pour un fragile.
Une fois maître de ses esprits, Alix traverse le couloir pour rejoindre la porte de sa sœur, contre laquelle il frappe doucement quelques coups. Pas de réponse. Il n'est qu'à moitié surpris, mais pousse tout de même le battant pour vérifier ce qu'il avait déjà deviné : la jeune fille n'est pas là, mais il sait où la trouver.
De l'autre côté du couloir, la fenêtre est à demi ouverte ; ça fait longtemps qu'il ne l'avait pas trouvée comme ça. Odalie avait huit ans la première fois qu'il lui a montré comment grimper sur le toit par-ici, en lui expliquant de toujours bloquer la décente du carreau avec une cale sous peine de se retrouver coincée là-haut. C'est sûrement le seul endroit de cette maison qui va lui manquer : ils y grimpaient souvent tous les deux, avant. Ça n'arrive plus depuis longtemps, mais la jeune fille a dû en avoir assez de l'entendre brailler en bas. Ou bien elle a voulu profiter du crépuscule sur la Méditerranée.
Passant aussi souplement que possible par l'ouverture, Alix se hisse sur les tuiles claires du toit de la petite maison. Odalie est là, assise un peu plus loin, dos à lui. À nouveau, l'appréhension le gagne. Il n'est pas aussi sûr de lui qu'il l'a prétendu. Après tout, ça fait quelques années maintenant qu'il ne partage plus autant de choses qu'avant avec sa petite sœur, mais elle-aussi elle mérite d'avoir une véritable famille, et il lui fait confiance pour réussir à l'entendre. Le jeune homme n'a jamais vraiment parlé de ses manques et de ses frustrations à Odalie : ce n'était pas son rôle, à elle, de le consoler. Aujourd'hui, il le regrette un peu. Sans doute sa décision serait-elle plus facile à comprendre s'il ne s'était pas borné à vouloir la préserver de tout ça. « J'en ai marre, lâche-t-il gravement, après avoir pris place à côté d'elle. J'en peux vraiment plus, elle me prend la tête et j'deviens complètement dingue ici. »
Il soupire, et jette un regard un peu inquiet à la jeune fille. Il se demande ce qu'elle en pense, de tout ça, et regrette pour de bon de ne jamais lui en avoir parlé avant. « J'ai pourtant rien fait de mal, si ? T'as pas envie de savoir, toi, comment il s'appelle ton père ? »
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Odalie Maelström
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Âge : 27 ANS (03/07/1994) ♦ encore jeune et bien l'intention de ne pas vieillir trop vite
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Profession : GESTIONNAIRE du disquaire indépendant Peaches Records ♦ BRISEUSE de coeurs et de sommiers
Faceclaim : Cynthia Senek
Pouvoirs/capacités : SIRENE ♦ spécialisée dans la manipulation d'autrui par le son de sa voix
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Lun 29 Mar 2021 - 22:58
The better half of me.
Odalie x Alix

Ce n’est pas la première fois.
Cette certitude qui pourrait lui emplir les yeux de larmes, si elle avait des larmes à gaspiller. Ce n’est pas la première fois, qu’Alix crie. Leurs frères sont partis, ça fait un moment maintenant, pour jamais revenir en arrière, et la gamine qu’est Odalie perd peu à peu dans sa mémoire les contours bruns de leurs visages. Ce n’est pas la première fois que maman et Alix crient, et l’adolescente en a marre, tellement marre, de ce toit sous lequel résonne une symphonie désaccordée. C’en est trop pour elle, la sirène, elle qui n’aspire qu’à l’unisson et à un instrument parfait duquel s’élèverait doucement une mélodie qu’elle aurait plaisir à jouer.
Elle les déteste. Elle les déteste de s’écharper alors que tout va bien, au fond. Ils ont une maison autour d’eux, un océan à conquérir, ils ont tout ce qu’il leur faudrait, pourtant Alix et maman crient. Ce n’est pas la première fois, alors elle reconnaît les signes. La tension dans la mâchoire carrée de son aîné, la fureur écarlate et mauve noyée dans les yeux de sa mère, sous le masque blanc de ses joues. Alors elle reconnaît les signes et sitôt les couverts posés brutalement par son frère, elle monte en courant dans la chambre. Car elle sait bien que rien n’existe dans ces moments de pure colère, qu’elle ne veut pas en faire partie. Car si elle reste, l’un comme l’autre à un moment la regardera et lui demandera son avis. Odalie ne veut pas avoir d’avis. Elle ne veut pas de cris, pas de disputes, pas de tâches d’encre sombres et lasses sur la douce portée de sa vie.
Alors elle grimpe les escaliers en bois, et tant pis si ça fait du bruit, au moins ça couvre les paroles de sa mère et de son Alix. Dans le refuge clair de sa chambre, rien ne semble étouffer le bruit. Tout résonne et lui fait du mal comme un millier d’aiguilles brûlantes. Elle a envie de leur hurler, laisser son pouvoir éclater et les forcer à bien s’entendre. Leur ordonner de s’aimer. Si seulement elle savait faire ça, influencer suffisamment les cœurs des gens et leurs envies pour qu’Alix et maman arrêtent. Elle essaie pendant une minute de pratiquer son violoncelle, mais ses doigts tremblent sur les cordes, son archet semble l’éviter et tout son corps souffre en silence de cette mélodie dépassée.
Les éclats de voix lui parviennent, comme elle ne peut pas les faire taire et qu’il faut bien qu’elle se préserve, elle finit par se décider, d’un pas léger rejoint l’autre pièce et en ouvre la vaste fenêtre pour pouvoir monter sur le toit.
Là, en face d’elle, l’immensité de la Méditerranée. On dit qu’elle pourrait vivre dessous, qu’elle aurait sa place dans les flots. Mais à quoi bon ? Maman a décidé pour elle, décidé qu’elle serait hybride, qu’elle vivrait sur terre comme une humaine et sous la mer comme une sirène. Et ça lui convient, car ici, il y a un millier de belles choses dont elle peut tirer des souvenirs.
Et surtout il y a la musique.
Maman le lui a déjà dit, Oda est beaucoup trop sensible, c’est sans doute ça qui la perdra. Les sentiments de tous les autres l’inondent comme une grosse éponge qui ne sait plus rendre son eau. C’est fatiguant, c’est épuisant, de sentir tournoyer en elle des humeurs qui sont pas les siennes. Derrière son violoncelle, elle se cache, elle se protège, elle met entre les autres et elle une distance plus que nécessaire, c’est vital, elle en a besoin, comme si elle ne savait plus trop respirer d’une autre manière. Les notes sont moins fourbes que les mots, elles ne vous prendront jamais en traître, elles n’assèneront pas à moitié les vérités qui doivent être dites. Les notes vous feront ressentir, sans que cela soit intrusif, sans que ça brouille toutes vos pensées ; ou alors seulement un instant. Alors, derrière la caisse en bois fendue qui s’est avérée bouclier, Odalie se sent exister. Elle peut enfin laisser sortir les sentiments d’elle, au lieu que ceux des autres y rentrent et finissent par lui faire mal.
Ce soir, ce n’est même pas assez.

Impossible de dire combien de temps la jeune fille passe sur le toit. Elle mordille nerveusement la chaîne qui attache à son cou la fiole, la fiole qui fait d’elle ce qu’elle est et sans laquelle elle périra. Ses cheveux noirs, laissés trop longs, lui viennent dans le visage par vagues, au gré du vent et contre-vent. Les genoux repliés contre elle, l’adolescente se recroqueville en passant ses bras autour d’eux, baisse la tête pour ne pas sentir les larmes dévaler ses joues. Là, elles tomberont direct au sol, sans avoir à mouiller son visage.
Quelque part, là, en dessous d’elle, Alix a cessé de crier.
Elle sent son déplacement dans l’air bien avant d’entendre sa voix. Lorsqu’il s’assied à ses côtés, il y a encore cette rage aveugle qui bat dans le feu de ses tempes, et elle sent que son frère a peur au fond aussi de ce qui se passe. Egoïstement elle aimerait qu’il passe un de ses bras autour d’elle et l’attire tout contre lui, juste pour se rappeler un peu qu’elle a encore droit à l’enfance.
Juste pour se rappeler un peu qu’ils ont encore droit à l’enfance.
Sauf qu’Odalie n’y a plus droit, elle n’a plus droit depuis longtemps. A huit ans, quand elle a ramené, les yeux brillants, à la maison, un chat de gouttière retrouvé, elle s’est heurté à ce mépris dans les yeux glacés d’Anjela. Odalie n’est pas une enfant, sa mère l’a toujours traitée comme une adulte, poussée à se débrouiller seule, pour ça elle est reconnaissante. Pour ça, elle est triste parfois, mais ça ne dure jamais longtemps.
Elle garde la tête dans ses genoux, elle a pas envie de lui parler.

Non, elle en a jamais voulu, de comment il s’appelle son père. Elle s’en fiche. Pas besoin de lui. Il y a sa mère, il y a ses frères, c’est tout ce qui comptait sur terre. Et puis Maxime et Aurèle sont partis. Il n’est resté qu’Alix et elle. Et maman. Mais ça suffit, non ? Odalie sait plus trop vraiment, si ça suffit ou pas. Elle voudrait se suffire toute seule, se blinder contre les autres gens, que plus jamais leurs émotions viennent prendre le pas sur les siennes. Pour l’instant, elle y arrive pas, mais elle rêve d’un jour pas trop loin où elle pourra juste être debout et où ce seront tous les autres qui devront se blinder contre elle. Oui, un jour où elle sera plus forte et où personne ne l’atteindra.
En attendant elle répond pas, elle veut pas parler à Alix. Pourtant le grand brun reste là, silencieusement à ses côtés, tandis que les secondes s’égrènent comme autant de lames glacées.
« Qu’est-ce-que ça change, comment il s’appelle ? » dit-elle, finissant par craquer parce qu’elle supporte plus le silence.
La brune relève vers son frère ses yeux encore noyés de larmes. Des larmes enfin qui peuvent rouler sur l’espace charnu de ses joues, libérées de leur prison douce et du coin caché de ses yeux. Elle plonge son regard ambré, fier, dans celui, si semblable au sien, de son aîné sur cette terre.
« T’es pas heureux avec nous ? »


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The better half of me || Odalix Empty Re: The better half of me || Odalix

Lun 29 Mar 2021 - 22:59
Odalie ne répond pas tout de suite et Alix ne lui en veut pas ; il la connaît bien, sa petite sœur, il sait comme c'est difficile tout ça pour elle. Alors il s'en veut, un peu. Peut-être qu'il n'aurait pas dû crier et peut-être que ça ne servait à rien finalement de dire tout ça à Anjela. C'était peut-être cruel de lui dire ce qu'il pensait en sachant que de toute façon ça ne changerait pas grand chose ; c'était cruel pour rien et c'est Oda qui le lui fait réaliser. Tout à coup, il est vraiment désolé. Il ne voulait pas la blesser elle, et quelque part il sait bien qu'il n'aurait pas dû avoir envie de blesser leur mère, même si ce n'était que pour rendre un peu de tout le mal qu'elle lui a fait à lui sans jamais accepter de l'entendre. « Qu’est-ce-que ça change, comment il s’appelle ? fait alors une voix qui lui parvient bien différente de d'habitude, un peu plus rauque, un peu cassée et étouffée par le creux de ses genoux dont sa petite sœur refuse encore d'extirper son visage. »
Ce que ça change  ? répète-t-il mentalement en tournant la tête vers elle, cherchant vainement ses traits familiers à travers l'épais rideau de ses cheveux bruns. Pas mal de choses, en fait : ça rend bien plus concrète l'idée d'avoir une autre famille, ailleurs, une dans laquelle il se sentira peut-être à sa place. Peut-être que son père aurait voulu de lui - parce qu'il est convaincu que ce n'est pas le cas ici. Anjela ne voulait pas de lui, c'est certain, et sans aller jusqu'à dire qu'elle ne l'a jamais aimé, il est convaincu qu'elle a arrêté d'essayer lorsqu'elle a compris qu'il n'était pas du tout fait du même bois qu'elle. Mais alors, s'il ne lui ressemble pas, peut-être qu'il est un peu plus comme son père ? Après tout, elle doit bien venir de quelque part, cette différence trop fondamentale pour être surmontée. D'un côté comme de l'autre.
Silencieux, Alix retient un soupir. Il ne sait pas comment expliquer ça à sa petite sœur. Si elle pose la question, c'est qu'elle n'a pas la même curiosité que lui, et sans doute pas le même mal-être, non-plus. Elle a déjà bien assez à faire avec cette sensibilité qui donne trop de place à ce qui ne lui appartient pas ; la preuve en est cette posture recourbée, barricadée pour se protéger - y compris de lui. Il s'en veut horriblement, et lorsqu'elle relève enfin la tête pour lui dévoiler ses grands yeux remplis de larmes, il sent les siennes affluer derrière le voile de ses iris. « T’es pas heureux avec nous ? »
La question, pourtant simple, lui fait l'effet d'un coup en plein plexus ; elle ébranle son maigre self-control, et là où il devrait fermer les yeux et inspirer pour rester maître de ses émotions, il ne peut que garder son regard écarquillé rivé sur elle, ouvrir bêtement la bouche, attendant des mots qui ne viennent pas et qu'il est obligé de forcer jusqu'à la barrière de ses lèvres pour qu'enfin ils s'articulent : « C'est... Lilie... »
Ce ne sont absolument pas ces mots-là qu'il voulait dire, en fait, et la frustration lui fait enfin fermer les paupières, fort, pour empêcher ses larmes de ruisseler sur ses propres joues. Il secoue la tête, et tend les bras vers Odalie pour l'attirer plus près de lui et l'enfermer dans une étreinte qui lui semble plus maladroite que jamais ; et pour cause, il ne sait pas bien s'il cherche à la réconforter, ou s'il cherche son réconfort à elle. Parce qu'elle est simple finalement, la réponse à cette fichue question. Non, Lilie, non, ça va pas. J'peux pas être heureux comme ça, j'ai besoin de plus. Besoin d'autre chose, une chose qu'il ne trouvera jamais ici et il a bien fini par le comprendre, à force d'appels restés sans réponse, de soutien jamais apporté, de chaleur vainement recherchée dans un cœur débordant d'eau glacée. Une douche froide, c'est sûrement stupide à dire mais c'est exactement ce qu'il a reçu à chaque fois qu'il a cherché à obtenir quelque chose de leur mère. Alors ça ne peut pas aller pour lui, ici, et c'est ça sans doute, qu'il devrait dire à Oda. Mais il a beaucoup trop peur de ce qu'elle pourrait lui répondre maintenant, alors il se tait, cherchant à formuler autrement des mots qui s'assemblent toujours dans une même phrase trop difficile à articuler : J'ai besoin d'autre chose, mais j'ai aussi besoin de toi.
Un moment, Alix ne bouge pas ; il est presque sûr que sa petite sœur doit sentir ses membres trembler et peut-être même qu'elle peut entendre son cœur tambouriner lourdement contre sa cage thoracique. Sa joue s'est posée sur le bras fin de la jeune fille, qui n'a pas vraiment changé de position, simplement calée contre son torse maintenant. Il est au moins autant recroquevillé qu'elle, mais il l'entoure, comme s'il cherchait à la protéger d'un mal dont il est, cette fois, la seule cible. Peut-être que ça l'empêche de réaliser à quel point il se sent vulnérable tout de suite. Peut-être aussi que c'est parce qu'il est mort de trouille à l'idée qu'il puisse être sur le point de devoir lui dire au revoir. La pensée, fugace, le fait frémir d'effroi, et il  s'applique un peu mieux à l'entourer de ses bras pour la serrer contre lui. « Je crois que maman et moi on est trop différents, articule-t-il avec peine, sans oser relever la tête. Tu vois bien comment ça se passe... C'est pas possible que ça continue. En plus, ça te fait du mal à toi. »
Et ça, dans l'histoire, c'est sans doute le plus insupportable. Odalie est, de loin, la dernière personne au monde qu'il souhaite voir souffrir, et encore moins par sa faute. « Je suis désolé d'avoir crié, ajoute-t-il, en réprimant de son mieux les larmes qu'il sent s'infiltrer lentement sous ses paupières toujours résolument fermées. Ça n'arrivera plus jamais maintenant. »
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Lun 29 Mar 2021 - 22:59
The better half of me.
Odalie x Alix

Elle voudrait qu’il s’en aille, qu’il la laisse tranquille, qu’il arrête de la regarder dans ce moment d’immense faiblesse. Mais il n’y a personne d’autre sur Terre qui la connaisse comme il la connaît, et quelque part ça lui fait peur. De penser que s’il tourne le dos, s’il répond comme un ado aux provocations de sa sœur, peut-être qu’elle perdra au monde le seul frère qu’elle ait jamais eu. Les deux grands, avec leurs blagues nulles, ils se sont jamais soucié d’elle. Elle était qu’une gamine collante, qui venait traîner dans leurs pattes alors qu’ils jouaient à être des hommes. Non, le seul frère qui puisse mériter ce titre c’est Alix, encore, inlassablement, même quand il crie, quand il fait peur, même quand il rit pas à ses blagues ou qu’il la taquine doucement. Ça lui fait si mal d’être triste, et ça lui fait encore plus mal de voir qu’Alix aussi est triste. Elle voudrait se mettre en colère, mais à quoi bon être en colère quand il y en a déjà tellement. Dans toutes les pièces de la maison, de la cuisine aux combles pleins, et elle vomit tellement de partout que même aérer suffit plus.
S’il te plaît. S’il te plaît Alix, elle a envie de supplier pour qu’il la serre contre son cœur mais elle est bien trop fière pour ça. Trop fière, Odalie Maelström, un nom qu’elle hurle face aux vagues quand elle n’a plus assez de cœur. Là, dans le regard de son frère, elle voit naître qu’il ne sait pas. Il bafouille, il sait plus, est-ce-que ça vaut vraiment la peine ?
Lilie. Personne d’autre ne l’appelle comme ça. C’est encore un sujet de dispute. Maman lui explique tout le temps que si elle lui donne un prénom, c’est pour qu’on le dise en entier. Maxime, Aurèle suivaient ses dires. Mais pas lui. Pas Alix. Non, elle est sa Lilie, il est la seule personne sur terre à pouvoir dire ces mots-là, vestiges d’un temps un peu lointain où trois syllabes, c’était trop long. Alors Lilie elle est devenue, pour lui Lilie elle restera, elle sera ce papillon bleu qui s’est posé sur sa poitrine quand il avait trois ans et demi.
Enfin Alix lui tend les bras, elle bouge à peine qu’il se replie, qu’il l’enveloppe de son grand corps. Elle est minuscule pour son âge ; on dirait une enfant des rues. Ses membres sont comme des baguettes, la moindre brise la soulèverait. C’est sans doute pour ça qu’elle aime le violoncelle. Ce truc est deux fois plus gros qu’elle, pourtant elle en joue solidement, debout encore parce qu’elle est trop petite, et elle tire des sons gigantesques d’une carrure frêle et fragile. Bientôt viendra le jour, le temps, des poussées de croissance peut-être, alors peut-être elle s’étoffera. Mais pour l’instant elle est chétive, minuscule dans les bras d’Alix, elle voudrait que cette étreinte-là puisse effacer les mauvais mots. Elle est petite, alors ils pensent qu’elle ne comprend pas, comme si parce qu’ils sont ses aînés ils étaient plus intelligents.
Mais à quoi ça sert, d’être intelligent, quand on fait pleurer les autres ?
Elle attrape au vol la fiole de verre suspendue au cou de son frère. Lui aussi, il est le fils de l’océan. Lui aussi, il sait nager, plus loin, plus profond, lui aussi il est un triton. Contre lui elle se laisse aller, et elle sanglote de plus belle parce qu’elle doit s’avouer vaincue, qu’il l’a trouvée et qu’il l’a vue. Parce qu’elle sent qu’il choisit ses mots, parce que dans sa caboche aussi, elle est rien qu’une pauvre gamine.

« J’aime pas quand vous criez … »
Il s’excuse mais ça change rien. Non, ça change rien à cette soirée, à ce repas qu’ils mangeaient ensemble avant que l’univers s’effondre. Elle est petite alors ils pensent qu’elle comprend pas, elle a douze ans alors c’est forcément une gamine, et les gamins peuvent pas comprendre quand le monde se fissure sous eux. Mais s’ils savaient, s’ils savaient tous, ce que son cœur hurle maintenant. Elle sait que son monde va pourrir, se désagréger et mourir, elle sait que c’est déjà le cas, mais elle veut pas que ça soit vrai. Elle a besoin d’y croire encore, qu’autour d’elle un truc tient debout, juste une maison, juste un grand frère, quelque chose pour la protéger jusqu’à ce qu’elle puisse le faire toute seule.
Parce que c’est ça, au fond, l’enfance. Un moment où il va falloir que quelqu’un prenne soin d’elle encore, parce qu’elle sait pas le faire toute seule.
Il s’excuse mais ça change rien. Odalie n’est pas en colère, elle sait qu’elle n’y arrivera pas. Elle garde sa tête dans ses genoux et dans sa main le pendentif.
« Vous avez déjà dit ça, la dernière fois … ça sert à quoi de dire jamais si vous recommencez à chaque fois ? »
Elle accuse, mais elle a douze ans. Personne n’a pris le temps d’apprendre, à cette sirène brune et chétive, qu’on n’accuse pas les gens qu’on aime. Que quand on tient à eux un peu, on arrête de les accuser, que si elle part sur cette pente là elle fera comme Alix et maman, au fond, elle se retrouvera à crier. Elle serre la fiole fort dans ses mains, et l’essence de son frère est là.
Elle voudrait pouvoir lui dire de lâcher, elle voudrait pouvoir le lâcher, dans cette fierté d’adolescente qui ne veut pas être vue blessée. Mais elle n’est même plus suffisamment fière pour ça. Si elle se recroqueville assez, elle rentrera dans son violoncelle, elle pourra se cacher dedans, là où il n’y a que le silence quand nul ne fait jouer les cordes.
Là où le bruit d’autres disputes ne frappera pas ses oreilles.


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Mar 30 Mar 2021 - 4:05
Entre ses bras, Odalie pleure. Alix sent ses frêles épaules qui tressautent faiblement contre son torse et ça fait doucement déborder ses propres larmes de l'orée de ses paupières. Il s'en veut bien sûr, de ne pas être le grand-frère qu'elle mérite, assez fort pour accueillir son chagrin sans craquer, et assez sage pour ne pas le provoquer. Il aurait dû penser à elle lorsqu'il a senti la tension monter autour de la table familiale, il aurait dû attendre, et s'assurer d'être assez serein pour ne pas laisser la situation dégénérer. L'ennui, c'est que cette maison ne lui laisse aucun espace où la sérénité ait sa place ; passer le seuil de ce qui aurait dû être son foyer suffit depuis trop longtemps à serrer son cœur d'appréhension, à tordre son ventre de malaise. Il n'a rien à faire ici, il n'est pas le bienvenu, il ne se sent pas chez-lui. Au final, la seule raison pour laquelle il n'a pas déjà fugué, c'est elle. Odalie, elle est absolument tout ce qu'il a de précieux ici, dans cette vie. C'est son trésor, sa Lilie. L'idée de partir sans elle le terrifie au moins autant que l'idée de rester. Il n'y a qu'une seule issue à cette situation, mais il ne sait pas si cette solution lui conviendra, à elle-aussi ; il ne sait pas quelles conséquences son départ pourrait avoir sur sa vie, il ne sait pas si quitter cet endroit lui apporterait le même soulagement qu'à lui, libérerait ses épaules d'un poids trop lourd, comblerait le vide immense qui lui grignote le cœur. Et c'est égoïste, sans doute, de l'espérer ; ça revient à lui vouloir du mal, non ? Souhaiter qu'elle soit aussi malheureuse que lui pour s'assurer que son bonheur à elle se trouvera avec le sien à lui, loin d'ici. Il ne sait pas, et c'est cette incertitude qui le paralyse, l'empêche de dire les mots qu'il faut. « J’aime pas quand vous criez … »
Je sais, ne répond-il qu'en la serrant un tout petit peu plus fort, silencieux. Je sais, je suis désolé. Mais qu'est-ce que c'est, des excuses, qu'est-ce que ça change ? Rien, et ça aussi il le sait, c'est pour ça qu'il garde ses lèvres bien serrées ; l'impatience de sa petite sœur la ferait se rebiffer s'il répétait ces mots creux, inutiles, et il n'a aucune envie de la voir s'éloigner de lui. Pas maintenant, pas tout de suite. Jamais, souhaite-t-il en son for, sans oser trop y penser de peur de s'effondrer plus encore. Il doit se calmer, il doit être fort : elle a besoin de lui pour le moment, et sa détresse à lui ne sera jamais prioritaire sur celle d'Odalie. « Vous avez déjà dit ça, la dernière fois … ça sert à quoi de dire jamais si vous recommencez à chaque fois ? »
Mais cette fois, c'était vraiment la dernière, n'ose-t-il pas répondre, une fois de plus. Alix est coupable de ce mensonge qu'il pensait, sincèrement, lorsqu'il l'a prononcé. Il a promis de faire des efforts et il a essayé ; pourtant la dernière dispute ne remonte qu'à quelques jours. C'est bien la preuve que c'est impossible de trouver quelque harmonie que ce soit, ici. Pour lui, c'est impossible, et à cause de cette incompatibilité, il ne peut plus exister le moindre équilibre ici - pas avec lui. S'ils partent tous les deux, Anjela se retrouvera toute seule et nul doute qu'elle en sera très contente ; elle en aura, de l'équilibre. Sauf que quelque part, il le sait, qu'Odalie et leur mère s'en sortiraient très bien toutes les deux. C'est sa présence à lui, le problème, c'est lui qui déclenche les disputes, qui fait pleurer sa sœur. Sans leur mère, ça n'arriverait plus. Et sans lui, ça n'arriverait plus non-plus. Alors c'est elle ou lui, il n'y a finalement rien de plus simple ; et plus c'est simple, plus c'est effrayant.
Cherchant vainement le courage d'exposer la situation à Oda, l'adolescent peine à ordonner ses pensées ; ses longues inspirations chassent doucement ses propres larmes, mais la jeune fille recroquevillée dans ses bras ne semble pas parvenir à tarir les siennes. De fait, la dispute d'aujourd'hui était particulièrement violente : il en a encore la joue qui crépite. Son silence ne doit rien arranger ; il doit dire quelque chose, mais les mots qui lui viennent ne sauraient pas la réconforter. Alors il la lâche d'un bras, en douceur, pour glisser délicatement ses doigts dans les cheveux de la sirène tandis qu'il se laisse légèrement basculer en arrière, puis en avant, cherchant à la bercer comme il le faisait lorsqu'elle était plus jeune encore.
Le manège dure quelques secondes, le temps qu'Alix fasse descendre le nœud d'émotions coincé dans sa gorge à force de longues inspirations, sans cesser de caresser les longues mèches brunes qui glissent entre ses doigts. Puis il se redresse lentement : son dos courbé se tend, son étreinte se relâche, à peine, juste de quoi le laisser relever son visage, hausser légèrement le menton. Ses épaules se tendent un peu en arrière et le garçon s'efforce de détendre les muscles de son diaphragme pour libérer de sa gorge quelques notes, quelques mots : «Tu sais qu'y a un bateau qui mène au pays des rêves, chante-t-il doucement, appelant sa petite sœur du regard, espérant qu'elle relève enfin les yeux vers lui. Là-bas où il fait chaud, où l'ciel n'a pas son pareil. ♫ »
Le jeune homme fait passer ses doigts sur la tempe d'Odalie, entraînant tendrement quelques mèches brunes qu'il vient glisser derrière son oreille afin de découvrir son visage toujours courbé en avant, sa peau encore brillante de larmes qu'il gommerait d'une seule pensée s'il le pouvait. « Tu sais qu'au bout d'cette terre, oui des gens sèment, continue-t-il alors qu'il aventure sa main sous le menton de la jeune fille pour l'encourager à trouver son regard, débordant d'une affection qu'il n'a jamais très bien su exprimer autrement. Des milliers d'graines de joie comme pousse ici la haine ♫ »
Son pouce glisse délicatement sur la joue de sa Lilie, effaçant certaines des traces humides qu'il déteste trouver sur sa peau. Il préfère l'encourager, d'un sourire, à chanter la suite avec lui, à l'accompagner de ces paroles qu'elle a apprises avec lui, comme il voudrait qu'elle l'accompagne bien plus loin que ça encore, vers une nouvelle vie, dans ce qui ressemblerait à un nouveau monde bien moins effrayant pour peu qu'il la sache à ses côtés. C'est à se demander lequel a plus besoin de l'autre, finalement ; et lequel protège l'autre. Le fait est que sans elle, Alix est simplement incapable de savoir ce qu'il pourrait bien devenir, et quel sens pourrait bien avoir sa vie si elle ne la partageait pas. Prendre soin d'elle est la seule chose qu'il a toujours eu la certitude de faire correctement, le seul rôle qu'il ait toujours été fier et heureux de tenir. Il a besoin d'elle, et il donnerait absolument n'importe quoi pour qu'elle-aussi, elle ait besoin de lui, et qu'alors il puisse le lui demander sans être trop égoïste : viens avec moi.
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Profession : GESTIONNAIRE du disquaire indépendant Peaches Records ♦ BRISEUSE de coeurs et de sommiers
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Pouvoirs/capacités : SIRENE ♦ spécialisée dans la manipulation d'autrui par le son de sa voix
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Mar 30 Mar 2021 - 10:09
The better half of me.
Odalie x Alix

Elle les déteste. Elle les déteste autant qu’elle les aime, cette mère, ce frère, qui font rien qu’à hurler les soirs. Odalie sait qu’elle devrait pas, qu’elle ne peut pas les détester. Elle sait qu’elle devrait être forte, comme maman, qu’elle devrait être encore plus fière de ce qu’elle vit, de ce qu’elle est. Mais comment exiger ça d’elle, elle qui vient de fêter 12 ans, elle qui ne sait même pas parfois comment gérer ses sentiments ?
Elle sent la main d’Alix dans ses cheveux, qui la berce doucement au vent. Elle a pas envie qu’on la berce, elle a envie d’être droite et forte. Mais y a tant d’eau sous ses paupières, et elle a pas envie qu’il arrête. Parce qu’au fond, qu’est-ce qu’elle possède, au monde, que ce frère maladroit et cette mère trop exigeante ? Rien. Elle a que ce maelström de sentiments irréparables qui lui étreignent la poitrine alors qu’elle voudrait les faire taire. Parfois elle ne dort pas, Oda, elle fixe seulement le plafond pour se rappeler dans la nuit claire toute la chance qu’elle a d’exister. Mais est-ce qu’elle va continuer à exister longtemps ? Elle dit pas de mots mais elle sait. Déjà le sol se dérobe, comme la mer retirée du sable qui perturbe son équilibre. Elle sait quels mots il va lui dire, au fond, dans son inconscient bien enfoui, et comme elle veut pas qu’il les dise, elle le laisse jouer avec ses cheveux, elle serre son collier dans sa main parce que si elle le lâche il part, et si il part il n’y a plus rien. Rien qu’elle sur le toit surplombant, dans le décor de l’Estérel, rien qu’elle dans une maison trop grande qui n’aura pas su l’abriter.
Alix se redresse, Alix chante. Elle plaque son oreille contre son torse pour écouter les vibrations, laisse la main d’un frère dans ses cheveux, et elle écoute la résonance de toute sa cage thoracique. Alix chante, Alix rêve. Elle écoute son rêve silencieux et ses larmes doucement tarissent. Alix rêve, Alix pleure. Au fond, c’est tout ce qu’elle entend. Les sanglots pris entre ses côtes qu’il n’ose même pas faire ressortir, comme si elle était trop petite encore pour le voir réagir.
Réagis, Alix, pitié, dis quelque chose, n’importe quoi, dis que ça va aller, que notre état va s’améliorer. Passe ta main dans mes cheveux, dis que la vie va finir par être mieux.
Alix chante, elle chante avec lui mais il semble que ça suffit pas, qu’il faudrait plus, qu’il faudrait mieux.
♫ I just wanna be free in this way
I juste wanna be free in my world
Vivere per liberta
Vivere della liberta ♫



Les paroles se décantent en elle comme la voix triste de son frère.
Oui. Qu'il soit le bateau qui mène au pays des rêves, là bas où il faut chaud, où le ciel n'a pas son pareil. C’est tout ce qu’elle demande au fond. Douze ans, c’est quoi douze ans. L’âge où l’on se croit invincible alors qu’on est fétu de paille. L’âge où on se rêve insolent alors qu’on quitte à peine l’enfance. Odalie arrête de pleurer, elle ne sait même plus trop pourquoi, si elle a tari son chagrin ou si c’est ses yeux qui sont secs.
Pourquoi la chanson qu’il a choisie résonne comme un au revoir ?
Elle finit par lever les yeux, planter leur ambre dans les siens, comme s’il n’y avait qu’eux sur Terre, parce qu’il n’y a rien qu’eux sur Terre. Maman viendra pas les chercher, et sans doute qu’en redescendant ils se feront encore gronder d’être montés, là, sur le toit. Mais peut-être aussi, Odalie y croit sans y croire, que maman voudra s’excuser, qu’Alix saura tout accepter, et que dans ces murs de poussière ils pourront voir que tout va bien
Tout va bien, ils sont trois, ils sont forts, ils s’élèvent par-dessus les digues et les chagrins mal éclairés. Tout va bien, ils ont à manger, à boire, ils ont une pluie d’étoile filantes qui viendra s’écraser sur eux. Ils ont la musique, ils ont maman, ils ont Lune. Et ça suffit. Il faut que ça suffise, parce que si elle ne sait plus bien où est le bien, où est le mal, alors elle tombera dans la houle et elle a beau être une sirène, elle n’a pas envie d’y nager.
« Ça répond pas à ma question. » finit-elle pas trancher, amère. La flamboyance de ses iris brunes dans celles, voilées, de son aîné. Car elle n’en démordra pas. Pourquoi les promesses, pourquoi les adultes, pourquoi est-ce qu’on la prend encore pour une enfant qui comprend rien ?
Elle aurait envie de le frapper, tellement elle l’aime et le déteste. Mais elle fait rien, elle laisse aller, son visage pulsant de colère comme dévorant d’honnêteté. Elle sait pas mentir, Odalie, elle sait même pas manipuler. Elle a douze ans à Saint Raphaël, elle voudrait que le monde entier puisse lui dire que ça va aller. Que sa maison tiendra debout, et ceux qui vivent dedans aussi.
Au fond d’elle, la brune le sait bien, qu’il faudra choisir un instant, entre sa mère et son grand frère, entre la force et la rudesse, entre solitude et famille, entre la confiance et l’exil. Mais elle veut pas. Elle voudra jamais.
Alors elle fronce trop les sourcils pour son visage d’adolescente, elle dévisage Alix, sévère.
« Si c’est ça de dev’nir adulte, je suis pas sûre d’avoir envie. »
Crier. Casser. Hurler. Faire trembler des fondations déjà fragiles. Elle a pas envie d’être ça. Pas envie de devoir faire des choix. Elle veut être jeune, elle veut être belle, veut qu’on la regarde et qu’on l’aime. Elle veut se blinder contre les autres, contre la vie, contre les disputes. Et elle pourra jamais faire ça tant qu’Alix et maman ils crient, ils la brisent contre les rochers, ils oublient qu’ils s’aiment eux aussi, à défaut de s’avoir s’aimer. Elle n’a qu’un souhait, la jeune sirène.
Qu’on la laisse encore être enfant.


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The better half of me || Odalix Empty Re: The better half of me || Odalix

Mar 30 Mar 2021 - 14:45
Chante avec moi, Lilie, demande Alix dans ce sourire triste qu'il adresse à sa petite sœur. Il faut qu'elle chante, qu'elle se libère de la carapace fragile de son dos courbé par le chagrin, et qu'elle dégage ses épaules du poids qu'il y a déposé sans le vouloir pour qu'ils se réconcilient tous les deux, pour la dernière fois. Il a promis : ça n'arrivera plus maintenant, il ne criera plus jamais. Mais il a besoin d'entendre sa voix pour autre chose que des reproches, juste quelques instants, le temps d'une chanson et le temps de se retrouver pour de vrai avant de peut-être devoir se quitter pour longtemps.
Parce qu'il est partagé, le garçon, déchiré même entre le besoin qu'il a de graver dans sa mémoire la moindre seconde du temps qu'il passe avec elle si jamais il doit la laisser derrière-lui en partant, et le rejet pur et simple qui lui donne envie de s'arracher les cheveux à la seule idée qu'il doive la priver de son étreinte protectrice, de son regard bienveillant et de l'amour le plus pur qui lui sera jamais porté. À la simple idée de se priver, lui, de sa présence, de ses yeux et de son sourire éclatants, de cette curiosité qu'elle assume si mal lorsqu'il lui fait découvrir quelque chose de nouveau comme si elle avait encore quatre ans ou de ces farces qu'ils se font l'un à l'autre en refusant de grandir malgré tout. Sans elle, il serait comme amputé, incomplet. Et il n'arrive pas à l'envisager, il ne veut pas y penser alors il chante, soulagé enfin d'entendre la voix toute douce de sa Lilie se joindre à la sienne. Leurs harmonies sont instinctives : Alix prend naturellement le contrechant, laissant à Odalie la mélodie originale qu'il vient porter en douceur, songeant comme elle serait jolie à exprimer, cette métaphore, s'il arrêtait un peu d'avoir peur de ses propres fissures.
Durant une poignée de minutes, il arrête d'avoir peur, il oublie la suite et l'incertitude dans laquelle il se noie - à croire que pour la toute première fois, le courant est bien plus fort que lui -, il ne pense plus à rien qu'à cette complicité si précieuse qui les a toujours caractérisés tous les deux. Cette chanson, c'est un petit carré de plus dans la mosaïque colorée dont la sirène tapisse son cœur depuis qu'elle est arrivée dans sa vie, comme le plus beau et le plus précieux des cadeaux. Sur ce tableau, il n'existe aucun ombrage, aucune rature, et il le sait déjà finalement, que quoi qu'il arrive, il l'emportera avec lui, d'une façon ou d'une autre.
Lorsque leurs voix s'éteignent, Alix se sent un peu plus léger, mais les yeux rougis que sa petite sœur plante dans les siens lui rappellent très qu'il ne pourra pas se sortir de son impasse avec une simple chanson. Il faudra plus, il faudra mieux. « Ça répond pas à ma question. »
Il sait. Et la voix ferme d'Odalie lui arrache un petit sourire un peu tordu ; elle ne perd pas le Nord, bien sûr, et elle a raison. Parfois, le jeune garçon a le sentiment qu'elle est bien plus sage que lui, celle qu'il verra toujours comme une petite fille. Plus maligne, ça c'est une certitude. Secouant doucement la tête pour échapper à l'expression autoritaire de l'adolescente, Alix retient un soupir en pinçant les lèvres. Il va falloir qu'il parle, maintenant ; prendre le taureau par les cornes, il n'a jamais aimé ça, mais si c'est pour l'empêcher de piétiner la prunelle de ses yeux, il doit pouvoir le faire. « Si c’est ça de dev’nir adulte, je suis pas sûre d’avoir envie.
Moi non-plus tu sais, j'avais pas envie, répond-il tout de suite, s'étonnant lui-même de sa réactivité. Mais maman m'a pas laissé le choix. »
Parce que c'est ça finalement, le fond du problème, la base de tout : Anjela est toujours partie du principe qu'elle élevait des adultes en devenir, pas des enfants. Une mère, ça ne se comporte pas comme elle ; une mère ça console, ça borde, ça soigne. Ça n'indique pas à ses enfants le chemin de la pharmacie la plus proche quand ils reviennent à la maison avec les genoux égratignés après une chute à bicyclette. Merde. « Et elle te le laissera pas à toi non-plus tu sais. Tu vois bien comment elle est, on a pas le droit d'être des enfants ici, il faut qu'on se débrouille tout seuls, tout le temps, alors qu'on devrait avoir quelqu'un pour s'occuper de nous, c'est son travail à elle de faire ça. »
C'est comme ça que ça marche chez les autres, c'est comme ça que ça doit se passer. Louis, lui, quand il se fait mal, c'est sa maman qui soigne ses genoux abimés, c'est elle qui essuie ses larmes quand il a du chagrin et c'est elle qui l'emmène en voiture à son cours de football tous les mercredis après-midi. C'est comme ça que ça devrait être pour eux-aussi. Merde, merde. « Et elle le fait pas. On mérite autre chose, Lilie, on a le droit d'avoir une famille nous-aussi. »
Alix est fébrile ; il sait qu'il se tient sur la corde raide, que c'est maintenant que tout se joue. Lorsqu'il prend les petites mains d'Odalie et qu'il les presse entre les siennes, immenses, il a l'impression qu'il est en train d'y déposer son destin. Son cœur bat très fort, et sûrement très vite, mais il l'entend à ses tempes comme un tic-tac lent et grave, fatidique. « C'est pour ça, c'est pour ça qu'il faut que tu viennes avec moi, ajoute-t-il, en s'efforçant de ne pas laisser trembler sa voix, quand bien même la supplierait-il du regard sans la moindre pudeur. S'te plaît. S'te plaît, on s'en va tous les deux ensemble. »
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Mer 31 Mar 2021 - 12:13
The better half of me.
Odalie x Alix

La liberta. Récemment, elle a appris à jouer ce morceau à la harpe, pourtant ce soir sa harpe n’est pas là, y a juste l’été qui s’étiole et son grand frère à ses côtés. Pas de barrière, de bouclier, elle est seule et là contre lui. Elle le dévisage, sévère, interdite, lui avec ses joues mangées par un début de puberté. Et il répond du tac au tac.
Maman m’a pas laissé le choix. Non, maman ne laisse pas le choix, maman exige, maman les pousse à faire mieux, à devenir meilleurs, à une version d’être au monde qui les changera tous les deux. Maman ne se repose pas, maman ne laisse pas se reposer, elle est maman. Et quand elle sera grand Odalie voudrait être comme elle. Grande. Puissante. Intransigeant avec elle-même autant qu’elle l’est avec les autres. Mais surtout inaccessible, que personne ne puisse la blesser, que personne ne puisse la toucher si elle n’en a pas l’intention. Oui, elle veut être comme maman. Maman qui ne laisse pas le choix. Sauf qu’apparemment, à Alix, ce non-choix ça ne lui va pas.
Il lui explique, elle comprend pas. Elle comprend pas pourquoi c’est mal, elle comprend pas ce qu’il veut d’autre, ce qu’il veut de plus. D’une main qui ne tient pas la fiole, elle vient essuyer son visage encore perlé de larmes grêles. Alix veut que quelqu’un s’occupe de lui, il dit que c’est le travail de maman. Mais maman elle leur a appris à s’occuper d’eux-mêmes tous seuls. C’est pas ça le plus important.
Elle sait que maman lui laissera pas le choix, mais elle a rien demandé d’autre, elle. Qu’on l’endurcisse et qu’on la forge, dans les flammes ou dans l’océan. Parce qu’elle est beaucoup trop fragile, elle tient son cœur dans ses deux mains et la première mouette qui passerait pourrait l’emporter en piaillant. Parce qu’elle est beaucoup trop fragile, son cœur est dans une gangue de coton, dès que quelqu’un vient l’effleurer tout se condense et s’y recolle, et ensuite tout l’étouffe et tremble. Elle sait que maman lui laissera pas le choix, c’est pour ça qu’elle a besoin d’elle. Parce que sinon, elle a trop mal.
« Mais on est une famille, Alix. On a toujours été une famille … »
Ses mots se perdent sur la houle, déjà son frère surenchérit tandis que sa voix brune s’éteint comme une vague sur les rochers.

Il faut que tu viennes avec moi. Les deux miroirs d’ambre sur elle. Il faut que tu viennes avec moi. Son sang se glace, son monde s’écroule, pourtant elle reste droite et fière ; que sa mère au moins lui ait appris ça. Non. Il ne peut pas être en train de suggérer ce qu’elle pense qu’il suggère. Elle sait, au fond, elle sait ce qu’il propose, mais ça ne peut pas être ça. Elle refuse. Non. Personne ne peut proposer ça. Alix ne peut pas, il n’a pas le droit, pas le droit d’être si malheureux qu’il veut tout briser sur le sol. Il n’a pas le droit. Pas le droit. Pas le droit.
Elle voudrait hurler mais ses lèvres ne rencontrent que l’air tiède du soir. Elle voudrait frapper mais ses poings sont comme deux perles de désespoir. Il a pas le droit, alors elle se persuade que non, elle a mal entendu, il veut dire autre chose. Forcément, il ne peut pas proposer ça. Impossible.
« Que je vienne avec toi où ? »  elle demande, même si la réponse brûle déjà, trace au fer rouge sur sa poitrine. « Je crois que le glacier est fermé, à cette heure-ci. »
Souvent, c’est leur solution. Ils l’achètent comme une pauvre gamine, avec des glaces, toujours les mêmes parfums, qu’elle empile dans un cornet fin et qui lui donne bien l’impression que tout son cerveau va geler. Oui, maman l’a fait, Alix l’a fait, de l’emmener chez le glacier, la laisser dire à l’employé qu’elle voulait framboise et chocolat, avec la framboise en dessous.
S’il te plaît, Alix, dis-moi que c’est de ça que tu parles. Dis-moi que tu parles pas de partir en vrai. Dis-moi que tu vas pas me demander ça, choisir entre maman et toi. Dis-moi que tu pars pas, dis-moi que tu restes, dis-moi que ça va aller, que ça va s’améliorer. S’il te plaît, Alix. Je veux pas de ça, je veux pas de cette solution.
Sa lèvre mauve se met à trembler, elle retient des torrents de larmes.
« S’il te plaît… »
S’il te plaît, ne m’abandonne pas.


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Mer 31 Mar 2021 - 16:08
Est-ce qu'ils sont une famille, vraiment ? Il n'a pas pris le temps de contredire Odalie lorsqu'elle a prononcé ces mots, mais il ne sait pas vraiment comment faire, Alix, il n'ose pas, comme d'habitude, il n'ose plus rien dès qu'il se sent en danger et tout de suite, c'est plus que le cas. Parce qu'il n'a pas envie de lui faire du mal en démontant pierre après pierre le beau piédestal qu'elle a construit pour leur génitrice, mais d'un autre côté, est-ce que ce n'est pas le seul moyen de lui montrer qu'il a raison ? Tout serait tellement plus simple si elle pouvait le croire sans qu'il ait besoin d'expliquer, si elle pouvait le suivre sans qu'il ne doive la blesser avec des mots trop crus.
Ceux-là ont déjà l'air si douloureux, songe-t-il en avisant le visage totalement figé de sa petite sœur, choquée de comprendre, sûrement, ce qu'il a voulu dire exactement mais qu'il n'a pas eu le courage d'articuler, comme d'habitude. Il s'attend à la voir se décomposer d'une seconde à l'autre, à voir les larmes envahir ses beaux yeux, mais ça n'arrive pas. Odalie a le menton haut et l'air presque fière malgré son silence. Elle ressemble un peu à maman. « Que je vienne avec toi où ? demande-t-elle, d'une voix qu'elle affermit tant et si bien qu'il comprend la supercherie. Je crois que le glacier est fermé, à cette heure-ci. »
Oui, le glacier est fermé. On est jeudi aujourd'hui, et le glacier ferme plus tôt le jeudi ; de toute façon, il est presque vingt heures maintenant. Le glacier n'est jamais ouvert à vingt heures. Dommage, il aurait bien aimé l'entendre dire encore une fois. Framboise-chocolat.
Alix entend ses propres pensées se dilater dans sa tête ; il essaie de s'en emparer pour se raccrocher à quelque chose de rassurant, d'habituel, de familier. Quelque chose qui lui ferait oublier que sa vie est en train de s'effondrer. Mais c'est vain, bien sûr, parce qu'il y a ces petits poings qui se sont serrés au creux de ses propres paumes, parce qu'il ne perd rien de l'eau claire qui menace à nouveau de déborder les yeux de sa petite sœur. Ce n'est pas comme ça qu'il aime les voir briller. La lèvres de Lilie tremble, et Alix a beaucoup de mal à ne pas se remettre à pleurer, lui-aussi. Mais sa décision est prise. Sa décision est prise. Sa décision. Est prise. « S'il te plaît... »
Ça lui fait mal, là, au creux de ses côtes, c'est comme une horrible crampe qui manque de peu le faire haleter de douleur ; parce qu'il sait bien sûr, il sait qu'il ne va plus changer d'avis, que c'est trop tard, qu'il est déjà parti, au fond. Cette demande, il ne peut pas y répondre comme il le voudrait, comme elle attend qu'il le fasse. Il va la décevoir, elle va le détester de lui demander ça, il va se détester de la faire choisir et de vouloir qu'elle le choisisse lui alors qu'il ne sait même pas si c'est la meilleure solution pour elle. « Je, fait sa voix, si tordue qu'elle résonne rauque dans le creux de sa gorge plus serrée que jamais. Je sais pas Lilie, je sais pas quoi faire. »
Ses épaules tressautent, mais ses sanglots sont encore enfermés à double-tour ; c'est peut-être eux qui lui déchirent la poitrine comme ça, à la réflexion. Parce que quand il la regarde, il ne peut pas se dire qu'il va la laisser, et il ne peut pas non-plus se dire qu'il va l'emmener alors que tout ce qu'elle demande, c'est qu'il reste ici avec elle. Il ne peut pas se dire qu'il a échoué, qu'il n'est pas assez fort pour trouver sa place parmi elles, qu'il n'est pas assez solide pour prendre sur lui sans crier, sans se rebiffer face à cette indifférence constante, ce mépris, même, qu'Anjela a pour les besoins de ses enfants,  et attendreen attendant le moment où il pourra emmener Odalie. Il sait qu'il n'en sera pas capable, et il n'a pas envie de continuer à faire des promesses qu'il ne pourra pas tenir. Il en a assez de décevoir Lilie et d'en faire une victime collatérale d'un problème qui ne pourra pas se régler, il n'y a aucune autre solution que celle-là. « Tu vois bien que c'est plus possible pour moi de rester ici, mais j'veux pas t'laisser là toute seule. »
Il secoue la tête, en se mordant très fort l'intérieur des joues pour retenir encore un peu les larmes qui rendent son champ de vision tout flou maintenant. « J'sais même pas exactement où j'vais chercher c'que je cherche mais j'veux pas partir sans toi, j'veux pas t'abandonner là. C'est pour ça qu'il faut, bredouille-t-il quand un premier hoquet de sanglots vient interrompre sa phrase en plein milieu, qu'il faut que tu viennes avec moi. On prendra soin l'un de l'autre, on s'en sortira et on sera toujours ensemble mais... ailleurs, c'est tout. »
Il sait déjà qu'elle dira non, il le devine, c'est ce que tout indique : de son déni d'abord à cette négociation qu'elle vient d'entamer et qui ne donnera rien parce qu'ils ne veulent pas la même chose. Il pourrait sûrement essayer de la convaincre, sauf que ça ne servirait à rien : elle est trop têtue, Oda, elle ne cèdera rien, et elle a peut-être raison. Il l'a déjà constaté tout à l'heure, que ça n'allait pas si mal pour elle, ici, et s'il se dit que c'est peut-être un peu grâce à lui, il ne peut pas être sûr de lui suffire une fois qu'ils seront partis. Elle ne pourra pas emmener son violoncelle. En fait, elle ne pourra pas emmener grand chose de la vie qu'elle avait jusque là. Même si Alix aimerait beaucoup croire que c'est aussi pour elle qu'il a pris cette décision, il n'a plus l'impression que ce soit vrai, maintenant. Il ne pense qu'à se sauver, à trouver ce qu'il lui faut ; il ne pense qu'à lui en implorant Oda de l'accompagner. Il se déteste pour ça, et c'est pour cette raison, plus que pour toutes les autres, qu'il doit partir. Mettre plein d'égoïstes ensemble ça suffit pas pour faire une famille.
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Jeu 1 Avr 2021 - 10:23
The better half of me.
Odalie x Alix

Elle a mal dans les poumons, comme si l’univers était vidé d’air. Il peut pas, ça peut pas être ça qu’il lui dit, ça peut pas être ça qu’il lui demande. Qu’il crie, Alix, c’est une chose, mais il peut pas lui demander ça. Elle a douze ans, elle a douze ans, elle a douze ans. Est-ce qu’on demande un truc pareil à une petite fille de douze ans, qui peine déjà à transporter son violoncelle jusqu’au conservatoire, qui n’aime pas aller à l’école et qui, dès qu’il y a une dispute, file se réfugier sur le toit ?
Il dit qu’il sait pas quoi faire, il a les yeux prêts à pleurer. Mais il pleure pas, Alix, il est trop grand, il est trop fort. Il est trop fier aussi peut-être.C’est leur marque de fabrique au fond, à tous ces marmots Maelström. Trop fier. Trop fier pour dire, trop fier pour flancher, trop fier pour montrer, un petit peu. Et, apparemment pour Alix, trop fier pour rester. Elle ne veut pas. Elle ne veut pas qu’il soit en train de lui dire ça, pour un peu elle relèverait la tête, lui hurlerait un grand tais-toi et il se tairait. Mais elle est pas assez forte. Elle sera jamais assez forte, jamais aussi forte que maman.
C’est plus possible pour moi de rester ici. Mais qui décide de ce qui est possible, Alix ? Est-ce-que c’est toi ? C’est toi qui décide de tous les possibles ? Alors décide de rester, décide de rester parce que si tu pars je dois choisir, et je peux pas me permettre de choisir. Pas entre maman et toi. Pas entre cette vie-là et … quoi ? C’est quoi, on quitte tous nos copains, j’abandonne la musique, le chant, et je te suis là sur les routes ? C’est quoi ta proposition ? Et en quoi elle est plus possible que de rester là tous les deux ? Si tu m’aimes, Alix, faut que tu restes. Si tu m’aimes, même un tout petit peu, t’arrêtera de décider de ce qui est possible ou pas, et tu resteras avec moi.
Il hoquette, ce frère, cet aîné, ce roc solide sous ses voutes sombres qui soudain dans le soir s’effrite. Il parle mais elle entend que la moitié, y a le filtre de ses pensées qui bloque son réceptacle de cœur. Elle voudrait hurler, le frapper, mais y a rien de tout ça qui sort. Elle voudrait tellement être forte.
« Arrête. » elle grince entre ses dents.
Arrête de dire que tu pars. Arrête de le penser. T’as pas le droit. T’as pas le droit, Alix. T’as pas le droit. Tu dis que c’est pas possible d’être là, tu dis que tu peux pas rester. Ben je te fis que t’as pas le droit. T’as pas le droit de partir. Pire, t’as pas le droit de me demander ça. Tu veux quoi, que je choisisse entre maman et toi ? Mais comment je peux choisir ça, Alix ? Pourquoi tu me demandes ça ? T’es injuste, t’es tellement injuste.

Ses sanglots éclatent sur ses joues, épaules tressautantes contre le torse de ce frère qu’elle avait cru sien. Un gémissement naît dans sa gorge et rien obstruer tout l’espace. Y a plus de place pour réfléchir, y a plus de place pour exister, même plus de place pour la musique. Il a pas le droit de la laisser, doit y a voir des règles contre ça, contre les frères qui s’en vont. Elle en déjà perdu deux, pas ceux qui l’aimaient, loin de là, pas des frères qui voulaient bien d’elle, mais deux frères quand même. Elle peut pas perdre le troisième.
Et pourtant … pourtant si elle part, elle perd tout. Elle perd sa mère, son quotidien, elle a encore trop besoin de ça pour un instant l’envisager. C’est non. Elle le sait, et il le sait aussi. Elle pleure mais c’est pas parce qu’il part. C’est parce qu’il lui dit au revoir.
Son gémissement emplit tout l’air. Elle voudrait être forte ; elle peut pas. Elle peut pas affronter tout ça, elle peut pas l’accepter. Alors elle fait ce que font toujours les enfants qui veulent pas de ça : elle crie, elle crie pour qu’on l’entende, elle se met en colère pour être plus forte parce que ça évite d’être triste. Sa colère est un bouclier, elle le dresse entre elle et Alix, joues badigeonnées de ses larmes, pour lui répliquer comme elle peut.
« Arrête … arrête de dire que … que tu vas partir … Alix … tu peux pas … t’as pas le droit … c’est interdit … je veux pas … je peux pas … t’as pas le droit … t’as PAS LE DROIT ! »
Elle tourne en boucle, elle se disperse, elle est l’écume sur toutes les vagues parce qu’elle ne veut pas être ici. Parce qu’elle ne peut pas être ici. Pas avec lui, qui demande qu’elle choisisse. Pas avec ces maux dans la gorge qui vont bientôt toute l’étouffer. Il a pas le droit, elle se répète, en boucle, elle a lâché les mains de son frère, elle s’est décollée un peu de lui, juste un petit peu, juste assez, pour qu’entre leurs corps d’humains frêles puisse se glisser son bouclier.
Mais sa colère n’est qu’illusion ; il le voit bien, lui qu’elle pleure. Que son visage n’est pas marqué par la rage ou l’inimitié, qu’elle est tristesse, séparation, qu’elle n’est plus en aucune mesure capable de dire quoi que ce soit, et surtout pas de lui dire non.
Sa voix se brise, dans ce décor.
« … t’as pas le droit. »
Sa voix se brise dans ce décor, parce qu’elle ne sait pas quoi dire d’autre. Parce qu’elle a douze ans, Odalie, que rien ne l’avait préparée à ce que cette scène se transforme. A ce que cette soirée devienne, de l’habituel des disputes, le choix entre Alix et adieu.


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Jeu 1 Avr 2021 - 20:39
« Arrête. »
Alix obéit, il se tait, et laisse s'étirer un court silence coupable, tendu. Les battements paniqués de leurs deux cœurs sonnent le glas de leur vie d'avant et s'il s'écoutait, sans doute qu'il se serait déjà levé pour s'enfuir et échapper à tout le chagrin qu'il peut déjà lire dans les yeux de sa petite sœur. Il ne voulait pas lui faire de peine, il ne voulait pas lui faire de mal, il n'a jamais voulu la faire pleurer et encore moins l'abandonner. Pourtant c'est exactement ce qu'il est en train de faire, non ? Il va partir, il le sait. Et il va partir seul, ils le savent.
C'est terminé maintenant, il voit la suite venir avant même de l'entendre, et c'est déjà une torture. Parce qu'Odalie a grincé au lieu de feuler, ça veut dire qu'elle va s'effondrer désormais et elle était son socle, ses fondations, celle sur laquelle il a tout construit ; c'est sans doute plus vrai que l'inverse, malgré tout, et c'est pour ça qu'elle va rester. Au tressautement silencieux de ses propres épaules se joignent maintenant les lourdes larmes qui ont glissé jusqu'à son menton ; ces larmes d'homme, honteuses, qu'il effacerait d'un revers de sa main s'il n'avait pas si peur de lâcher celles de sa sœur. Je veux pas te lâcher, je veux pas te laisser, je veux pas t'abandonner. Mais il veut partir quand même et elle restera là alors qu'est-ce que ça change qu'il veuille ou pas ?

Ça y est, le chagrin d'Odalie la déborde et lui il ne sait pas quoi faire ; il ne sait pas s'il a le droit de la serrer contre lui et de lui promettre que ça va aller et qu'ils se reverront, il ne sait pas s'il a le droit de préférer essuyer ses larmes à elle, quand bien même elles seraient bien plus importantes que les siennes, il ne sait pas s'il a le droit de parler ou de faire autre chose que de se haïr pour tout ce qu'il est en train de briser. Alors il ne bouge pas et il ne dit rien, subissant, à chaque sanglot clair qui résonne dans l'espace tout autour, la déchirure qui s'étend sur son cœur et qu'il commet, en plus, la bêtise de vouloir imposer à sa petite sœur qui n'a rien demandé et rien mérité de tout ça.
Ses propres pleurs sont silencieux ; Alix a la gorge beaucoup trop nouée pour produire le moindre son et même la supplique qu'il essaie d'adresser à sa Lilie lorsqu'elle lui arrache ses petites mains ne franchit pas la barrière tremblante de ses lèvres. Les larmes s'échappent toutes seules de ses yeux écarquillés, rivés sur le visage ruisselant de la petite fille qui souffre par sa faute et il ne sait même plus quels mots utiliser pour dire comme il est désolé, comme il voulait pas ça, comme il aurait préféré n'importe quoi pourvu que ça la préserve elle. Mais elle pleurait déjà, avant qu'il lui annonce son départ. Parce qu'ici, avec lui et maman, c'est invivable. Tout sera plus facile sans lui, et c'est la dernière fois qu'elle pleure par sa faute.
« Arrête … arrête de dire que … que tu vas partir … Alix … tu peux pas … t’as pas le droit … c’est interdit … je veux pas … je peux pas … t’as pas le droit … t’as PAS LE DROIT ! »
C'est la dernière fois, se dit-il encore en fermant les yeux lorsque la force des cris lui fait presque mal aux oreilles. Comme si ça le protégeait, comme si ça le pardonnait pour sa reddition. C'est la dernière fois, mais elle arrive certainement pas de la bonne façon et surtout, elle arrive beaucoup trop tôt. Il devrait pas dire au revoir maintenant, lui il avait prévu de passer toute sa vie à veiller sur elle, il avait prévu de l'accompagner à son examen de fin d'année au conservatoire, il avait prévu d'être ce grand-frère fort qui aurait coincé son petit-ami derrière la maison pour lui expliquer par le menu ce qui lui arriverait s'il osait faire du mal à sa petite sœur, puis ce grand-frère chiant qui n'aurait pas vraiment compris pourquoi elle aurait fini par lui en vouloir de se comporter comme ça, mais qui aurait tout de même arrêté, pour elle, pour ne jamais lui faire front et toujours se tenir à ses côtés, pour la porter où elle voudrait aller et pour la serrer dans ses bras en la voyant revenir lorsqu'elle serait allée trop loin.
C'était ce type-là qu'il avait envie d'être. Pas celui qui se tient là maintenant, silencieux, malheureux, commettant le pire des crimes dont un grand-frère puisse se rendre coupable. Il n'ose même pas la retenir lorsqu'elle se détache de lui, repoussé tant par la colère qu'elle feint que par la culpabilité qui le dévore. « … t’as pas le droit. »
Bien sûr qu'il voit qu'elle fait semblant, parce qu'il la connaît sa Lilie, mieux que personne. Il voit bien qu'elle se protège encore et que cette fois la menace, c'est lui. Et ça le tue. Il se demande s'il préférerait, au fond, qu'elle le déteste ou qu'elle le regrette. La réponse est égoïste, une fois de plus, et il ne sait pas pourquoi ça l'étonne parce que de toute évidence, il n'y a que comme ça qu'il est capable de penser dorénavant. Et ça lui donne presque envie de rire entre ses larmes quand il se dit qu'au final il n'est pas si différent de cette fausse mère qui n'a jamais su penser qu'à sa gueule. « Je veux pas rester, assume-t-il enfin, d'une voix rauque de laquelle il parvient enfin à arracher les bons mots. »
Il a baissé les yeux, cependant, par honte peut-être ou peut-être par lâcheté ; dans un cas comme dans l'autre Odalie n'y est pour rien et ce qui sonnera comme des reproches ne lui est pas destiné. Mais elle a le droit de comprendre et il serait hypocrite de ne rien dire en prétendant chercher à la préserver de ses problèmes d'adultes, alors qu'il lui demande de prendre une décision qui ne peut pas être celle d'une enfant. « T'avais raison tout à l'heure : non, je suis pas heureux ici. J'sais pas c'que je fous au lycée, j'veux rien faire de ma vie, et la seule idée de rentrer à la maison me donne envie d'me cacher dans un trou jusqu'à ce que tu viennes me chercher. »
Ses mains, pressées l'une contre l'autre, se détachent lentement et se ferment en deux poings serrés. Il voulait passer pour le fort, le grand-frère protecteur, le rocher sur lequel elle pourrait trouver refuge au milieu de l'océan ? C'est réussi, à n'en pas douter. Très réussi. « J'ai l'impression qu'j'aurais jamais dû être là, lâche-t-il ensuite, comme il cracherait une poignée de graviers coincés dans sa gorge. P't-être que Max avait raison au final, j'sais pas. »
Il a un sourire acide qui disparaît aussitôt ; il est beaucoup trop malheureux et beaucoup trop désolé pour vouloir avoir l'air de celui qui fait le malin avec son ironie qui n'en est même pas vraiment. « La seule qui soit importante dans ma vie c'est toi et c'est pour ça que je voulais que tu viennes, poursuit-il en osant enfin relever la tête, pour chercher deux yeux semblables aux siens qu'il voudrait pouvoir observer sans devoir se dire que c'est peut-être la dernière fois. Mais je peux pas t'obliger. »
Il s'étrangle un petit peu sur ces derniers mots, puis baisse le nez à nouveau, conscient qu'il n'en faudrait sans doute pas beaucoup pour qu'Odalie le convainque de rester, mais qu'ils ne feraient ainsi que déplacer le problème encore et encore. « Dans tous les cas, je m'en vais, dit-il en essayant d'avoir l'air sûr de lui, en ignorant ces foutues larmes qui refusent de le laisser en paix. »
Dire que c'est lui qu'elle va détester après ça. Ça le rend malade. Ça le rend malade parce que c'est injuste, et parce que ça ne l'est pas totalement non-plus, ça le rend malade d'imaginer sa vie sans elle et de ne pas savoir si la sienne sera meilleure ou pire sans lui. Ça le rend malade parce que ça ne devait pas se passer comme ça et que tout ça c'est la faute de leur mère. Ça le rend malade, parce qu'il aurait vraiment voulu trouver assez de force et de courage pour tenir encore un peu, ça le rend tellement malade qu'il en a presque la nausée quand il se rappelle du genre de frère qu'il a toujours essayé d'être et qu'il réalise à quel point il en est loin. « J'suis vraiment désolé. »
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Ven 2 Avr 2021 - 18:57
The better half of me.
Odalie x Alix

Qu’est-ce qu’elle lui a fait, Odalie, pour qu’il veuille partir maintenant ? Il y en a eu tant, des disputes, des soirs où ça ne suffisait plus de s’asseoir autour d’une même table, où toutes les portes de la maison soudain se mettaient à claquer. Pourquoi ce soir c’est différent ? Pourquoi il veut partir maintenant ?
Parce que c’est bien ça, qu’il lui dit. Il veut partir. Il veut partir, il veut la laisser, abandonner sa chambre vide avec tous ses souvenirs dedans. Il veut partir. Elle a beau s’écarter de lui, cette certitude prend toute la place. Alix veut partir. Alix veut la laisser. Alix avec ses sanglots sourds qui dégringolent sur ses joues d’ado. Elle a envie de le frapper, le frapper de ses petits poings, que cette idée sorte de sa tête, qu’il arrête de penser comme ça. Il a pas le droit. Il a pas le droit. Il a jamais eu le droit et il ne l’aura pas, jamais. Il est pas heureux et sa cage thoracique s’effondre. Odalie sent son cœur se fendre, et l’eau qui s’écoule de son frère n’a rien à voir avec la sienne. Elle est en colère, elle est en détresse ; il vient pas la tirer de là, il vient l’enfoncer dans la vase. Elle serre les poings, elle veut frapper, mais on frappe pas, ici. Elle frappera pas. Elle est trop petite, de toute façon, trop fluette pour lui faire grand mal.
La voix d’Alix est dégueulasse. La voix du monde est dégueulasse. Elle est fureur, elle est poison, elle voudrait se fondre dans l’eau pour que son cœur fasse bien moins mal. Mais elle a pas d’échappatoire, y a juste son frère à côté d’elle, qui essaie de se justifier.
« Non … non … » le gémissement monte dans sa gorge. « Non … il avait pas raison, Alix … »
Non, Maxime n’avait pas raison. Maxime est parti, mais c’était pas pour qu’on soit bien. Il est parti parce qu’il était en colère. Alix aussi est en colère, mais pas autant, et il peut pas. Il a pas le droit de partir. Elle se répète et elle reboucle, mais la réalité est là. Elle la rattrape, l’emprisonne, de ses deux bras elle la maintient, et elle lui tambourine le cœur. Il a pas le droit. Si c’est ça la réalité, alors elle la modifiera.
Il dit qu’elle est la seule à être importante dans sa vie. Alors pourquoi ? Pourquoi il part ? Pourquoi il s’en va ? Pourquoi il la laisse ? Si elle est aussi importante, il trouvera quoi d’mieux ailleurs ? Quoi de plus important ?
Son choix est fait, il l’a toujours été. Elle peut pas quitter sa maman. Sa mère, son amie, son pilier. Celle qui lui apprend à être forte, à savoir dire non, à oser. Elle peut pas quitter ça. Elle peut pas quitter le conservatoire, le collège, elle peut pas partir sans emmener toute cette musique. Et c’est ça qu’Alix lui demande ? Il lui demande d’être malheureuse, de quitter tout ce qu’elle connaît pour vivre de malheur avec lui ?
Mais je vais mourir si je pars, Alix. Et je vais mourir si tu pars. Y a rien ici qui me repousse et y a rien ailleurs qui m’appelle. Je peux pas quitter tout ce que j’ai, t’es égoïste de me demander, et t’as raison d’être désolée. Oui, t’as raison d’être désolé. T’as raison d’être désolé, parce que t’as pas le droit de faire ce que tu fais, c’est interdit. Interdit par la loi du cœur, interdit pour tous ceux qui s’aiment. Si tu pars c’est que tu m’aimes pas. Si tu pars c’est que tu me détestes.
Pire encore, c’est que je suis pas assez pour te donner de raison de rester.

Toute sa vie, elle se rappellera cette impuissance muette et feule, dansant entre les paupières moites d’un Alix qui trombe de sanglots. Toute sa vie, elle se rappellera qu’elle était pas assez puissante pour lui demander de rester. Mais c’est pas facile de l’admettre, alors elle saute sur ses deux pieds, si brusquement qu’elle manque frapper de son coude fin et entraîné la mâchoire de son frère aîné.
Elle est debout maintenant.
« T’es vraiment désolé ? VRAIMENT ?! » Son cri résonne sur tous les toits comme l’écho d’un cœur qui se brise. « Non. »
Elle ne gémit plus, elle pleure à peine, elle blinde son cœur avec des mots, avec des pensées assassines, parce que c’est beaucoup plus facile de détester que d’être blessée.
« Non, t’es pas désolé. » Elle répète. « Tu sais ce que tu ferais si t’étais désolé ? Tu descendrais voir maman, tu lui dirais pardon, et on irait nager en bas avant que le soleil se couche. Voilà ce que tu ferais. »
Elle crache même si elle y croit pas. Y a tellement de douleur en elle, depuis qu’elle a compris qu’Alix, son seul rocher, son frère aimé, préférait quitter le navire. Y a tellement de douleur que, même pour elle, ça fait bien trop. Elle éponge plus, Odalie, elle devient vague et tsunami, elle veut faire mal. Egoïste, elle a envie de lui lancer. Mais elle est égoïste aussi. Parce que si elle a aussi mal, elle veut que lui en souffre aussi. Elle veut pas devoir pleurer seule, elle veut que quelqu’un, quelque part, paie pour ce qu’on lui fait vivre.
Et comme il est droit devant elle, avec ses excuses trop minables, c’est lui qui prendra, puisqu’il part. Plus simple de dire qu’elle le déteste que de dire qu’elle veut pas qu’il parte. Plus simple. Moins douloureux. Avec le temps elle se dira que si elle le déteste c’est mieux.
« T’es pas désolé, sinon tu partirais pas. » Elle assène. « Parce que y a des choses biens ici. Et tu les vois pas, t’as de l’algue brune dans les yeux, tu vois que ce qui va pas, mais REGARDE !!! »
Elle pointe la mer, elle englobe l’océan des bras. Regarde oui. Regarde comme l’univers est grand, regarde comme la mer est immense, et tu me dis que dans ces lieux tu trouveras pas assez d’espace pour pardonner à ma maman ?
« Regarde, Alix. Y a la mer. Y a les gens. Y a ta maison. Tes potes. Ta vie. Y a tout, tout ce que tu veux. Et y a des gens qui comptent sur toi. » Elle déglutit. « Si tu leur dis que tu t’en vas, c’est comme si tu leur crachais d’ssus. »
Il y a des gens qui comptent sur toi. Il y a des gens qui comptent pour toi. Et si tu tournes le dos maintenant, tu leur dis qu’ils n’importent pas. Si tu me tournes le dos maintenant, tu dis que je suis rien pour toi.


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Sam 3 Avr 2021 - 15:51
Alix ne sait pas s'il existe des mots plus forts, des mots qui diraient mieux ce que c'est que ce chagrin qui le déborde, ou ce que c'est que cette douleur qui lui ronge le ventre, le cœur et tout son corps. La culpabilité, c'est trop peu ; la tristesse ce n'est pas assez, la peur, l'effroi, la terreur, rien ne colle, rien ne va, rien ne suffit pour dire ce qu'il ressent et rien ne suffira pour apaiser Oda, pour que ça lui fasse moins mal et qu'elle le déteste moins. Les mots ne suffisent jamais.
Alors il s'en veut d'autant plus de n'avoir que ça à lui donner. « T’es vraiment désolé ? VRAIMENT ?! s'emporte Odalie qui s'est levée d'un bond, manquant bien l'assommer au passage. »
Elle aurait peut-être mieux fait de ne pas le manquer avec son coude, se dit-il en rentrant la tête dans les épaules, écrasé par la force du cri et par la fureur de la souffrance qu'il porte. Il est coupable de ce dont elle l'accuse, alors que peut-il bien répondre ? Elle ne peut pas le croire quand il dit qu'il est désolé de faire ce à quoi il pourrait encore renoncer si vraiment il le voulait. Il est coupable par sa faiblesse, par son impuissance et sa passivité ; il est coupable par sa lâcheté, son égoïsme et tout cet amour qu'il lui a donné sans jamais imaginer qu'il pourrait le reprendre un jour. Et pourtant, c'est bien ce même amour qu'elle est en train de lui balancer à la gueule morceau par morceau. « Non. »
Si, bien sûr que si. Il est désolé et il s'en veut tant qu'il se déteste ; c'est une colère inconnue qui est en train de gangréner ses entrailles et quand elle explosera il escompte bien être loin d'ici. Au moins, une fois tout seul et loin des siens, il ne se demandera plus pourquoi aucune main ne se tend afin de l'extirper de sa détresse. Il y aura une raison à sa solitude et il arrêtera d'en vouloir aux autres pour sa propre inadaptation à la vie dans laquelle il s'est retrouvé. « Non, t’es pas désolé, martèle la jeune fille, tant et si bien qu'il finit par se lever à son tour pour s'empêcher de se recroqueviller comme si elle était la grande-sœur et lui le petit-frère fautif. Tu sais ce que tu ferais si t’étais désolé ? Tu descendrais voir maman, tu lui dirais pardon, et on irait nager en bas avant que le soleil se couche. Voilà ce que tu ferais. »
Alix se lève, il se dresse sur ses presque deux mètres qui l'ont pris par surprise quelques mois plus tôt dans une croissance prématurée ; la tête basse et les poings serrés, il redresse son grand corps tremblant et lorsqu'il ouvre les yeux pour observer la toute petite silhouette de sa toute petite sœur, il se rappelle soudain, qu'elle a douze ans. C'est paradoxal, la façon qu'il a toujours eue de la voir comme une enfant tout en oubliant ce que ça implique au juste ; parce qu'elle est intelligente Odalie, parce qu'elle se bat pour être forte et pour grandir bien plus vite que lui ; parce qu'elle vit, presque, comme une adulte, et que lui, il a toujours été terriblement en arrière sur ce point précis.
Mais elle a douze ans. Et c'est aussi pour ça qu'elle croit qu'il existe encore une sortie de secours à l'impasse dans laquelle il est prisonnier. Elle ne pourra pas comprendre, alors il n'y a pas de solution à sa douleur et aucun remède à sa colère. Elle va le détester pour se protéger de ce qu'il ne lui donnera plus ; elle va continuer à crier, à l'accuser, elle va le détester, le détester et le détester. Parce que c'est bien ce que font les enfants quand ils n'arrivent pas à se faire entendre, non ? Il en est un bon exemple. « T’es pas désolé, sinon tu partirais pas. Parce que y a des choses biens ici. Et tu les vois pas, t’as de l’algue brune dans les yeux, tu vois que ce qui va pas, mais REGARDE !!! »
Il ferme les yeux plutôt que de voir la mer qu'elle lui désigne, il inspire aussi fort qu'il le peut pour calmer ses sanglots ridicules. Ce qu'elle va lui dire, il le devine, mais il a déjà beaucoup trop regardé ce qui l'entoure en essayant de se convaincre que ça suffisait pour qu'il puisse le faire encore sans avoir la nausée. Il étouffe ici, il se noie, il se perd. « Regarde, Alix. Y a la mer. Y a les gens. Y a ta maison. Tes potes. Ta vie. Y a tout, tout ce que tu veux. Et y a des gens qui comptent sur toi. »
Mais ces gens attendent trop, songe-t-il coupablement en ouvrant à nouveau les paupières pour la regarder elle. Parce qu'au milieu de la mer, des gens, de la maison, de ses potes, de sa vie, elle est la seule pour qui il a essayé de s'accrocher, la seule raison pour laquelle il n'est pas déjà parti avec son sac à dos, la seule qui compte. Sauf qu'à trop s'accrocher à ses chevilles pour éviter de couler, il va finir par l'entraîner avec lui, et dans ces profondeurs-là, ni elle ni lui ne pourront vivre sans suffoquer. « Si tu leur dis que tu t’en vas, c’est comme si tu leur crachais d’ssus.
Non Lilie, tu comprends pas, fait-il gravement, en détestant sa voix d'être devenue celle d'un homme, en détestant tous ces centimètres qui le séparent d'elle, en détestant ces trois longues années durant lesquelles il a vécu sans elle et qui creusent entre eux un fossé que tout l'amour du monde ne peut pas combler aujourd'hui. T'es trop petite. »
Ou peut-être que c'est lui qui ne sait pas expliquer, qui ne sait pas s'exprimer, peut-être mais ça ne change pas grand chose. « Y a qu'à voir comment tu réagis quand j'essaie de te dire que je vais pas bien. Je sais ce que j'ai ici, j'le sais très bien et j'aimerais vraiment que ça suffise mais tu vois bien comment ça se passe, et tu vois dans quel état ça te met. Qu'est-ce qui va se passer si ça continue, si tu nous entends crier tout le temps, et moi qu'est-ce que je vais devenir quand tu seras grande et que tu seras assez forte pour plus avoir besoin de moi ? Je sais que tu veux devenir comme maman et si tu restes ici j'suis sûr que tu vas réussir. »
Il a un furtif sourire triste, qui se tord et qu'il efface, finalement. « Et j'sais pas si elle a des frères, maman, mais si c'est le cas on les connaît même pas et elle a certainement pas besoin d'eux. Elle a besoin de personne. »
Mais lui il aura besoin d'elle, toujours, et plus encore s'il reste juste pour elle, plus encore s'il met entre parenthèses ses propres besoins et ses propres désirs pour prendre soin d'elle jusqu'à ce qu'elle soit assez forte pour se protéger toute seule. Qu'est-ce qui lui restera alors, à lui ? Qu'est-ce qui pourrait bien encore avoir du sens ici, pour lui, le jour où elle décidera de ne plus compter sur personne ? Elle a déjà commencé, après tout. Ils sont proches bien sûr, ils s'aiment, il l'adore, mais déjà les choses sont différentes. Déjà elle essaie de s'affirmer et déjà il n'a plus sa place dans certaines choses, et ça va continuer. Il le sait. « J'ai besoin d'autre chose Lilie, j'ai besoin d'un truc qui sera important, un truc à moi que j'aurai encore quand toi tu voudras plus que j'sois dans tes pattes tout le temps. Mais ça veut pas dire que j'dois... disparaître, si ? »
Elle est en train de le tuer du regard, sa petite sœur, elle lui en veut et peut-être même qu'elle le déteste déjà à cause de ce qu'il vient de dire autant qu'à cause de ce qu'il va faire. Mais il ne peut pas changer d'avis, il sait, il a compris que c'était sa seule issue, la seule chose à faire maintenant. Peut-être qu'il a le choix, mais entre rester et partir, il n'y a qu'une seule option qui lui permettra de ne pas s'étouffer lentement lui-même et de finir recroquevillé quelque part sans que personne ne s'en soucie. Après tout, selon la mentalité familiale, il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même si ça se termine comme ça. Il n'avait qu'à être fort, lui-aussi. « J'voulais partir en Espagne pour trouver mon père mais... mais j'pourrai revenir parfois, souvent ? Pour toi je le ferai, j'veux pas rester mais j'peux pas t'abandonner et j'veux pas que tu croies que t'es rien pour moi, c'est pas vrai. T'es importante Lilie. J'te promets que t'es importante. »
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Profession : GESTIONNAIRE du disquaire indépendant Peaches Records ♦ BRISEUSE de coeurs et de sommiers
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Pouvoirs/capacités : SIRENE ♦ spécialisée dans la manipulation d'autrui par le son de sa voix
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Dim 4 Avr 2021 - 18:51
The better half of me.
Odalie x Alix

Il est immense et elle est minuscule. Ça n’a jamais posé problème, jamais été si difficile, qu’en cet instant d’éternité où ils se dévisagent sans mots. Il est immense et elle est minuscule. Pourtant leurs chagrins sont inverses : elle est brisée par tous ses mots et lui n’ose même pas la regarder.
T’es trop petite. Elle le hait tant d’avoir dit ça. T’es trop petite, comme si ça changeait quelque chose, elle a pas besoin d’être plus grande pour voir tout le mal qu’il lui fait. T’es trop petite, comme si ça pouvait justifier, comme si ça pouvait excuser. T’es trop petite. Elle le sait bien qu’elle est petite, elle est trop petite pour le retenir, elle est trop petite pour l’aimer assez pour qu’il veuille bien rester, elle est trop petite, pour ça, oui. Mais elle est pas trop petite pour comprendre, elle sera jamais assez petite pour ne pas comprendre son grand frère. Et ça la tue, et elle le hait. Elle préfère le haïr, de toute façon, c’est plus facile que de pleurer.
Oui, elle voit, elle voit comment ça se passe, elle voit comment il a mal, mais elle veut pas. Elle veut pas voir tout ça. Elle veut qu’on lui laisse son grand frère, son seul repère dans la tempête, le seul garçon qu’elle est d’accord pour aimer un peu plus qu’elle-même. Mais y a cette certitude quand même, qui lacère son cœur, serre sa gorge et lui fouette les chevilles au vent. Elle sera jamais assez forte pour n’avoir plus besoin de lui.
Mais c’est ce qu’il croit, et elle laisse croire, parce qu’elle aimerait bien que ce soit vrai. Elle aimerait bien que ça la touche pas, oui, comme maman, exactement comme maman, qu’Alix s’en aille sans que ça la touche. Sauf qu’Alix qui part, ça la touche. Elle saura pas vivre sans lui, quelque chose en elle le murmure, et puis juste après y a cette voix qui lui dit qu’il le faudra bien. Il faudra bien qu’elle vive sans lui, loin des glaces framboise-chocolat et des cerfs-volants au Mistral. Alors autant qu’elle s’y prépare, qu’elle le haïsse de dire tout ça, parce qu’il y aura les autres soirs où il fera que lui manquer.
Vibrante de colère et de peine, elle l’écoute dire qu’elle est importante. Elle l’écoute promettre qu’elle est importante. Alors elle mure son petit cœur avant qu’Alix ne le piétine. Alors, et parce qu’il l’y oblige, il faut qu’elle devienne comme maman.

« Tes promesses, elles valent rien, Alix. »
Le venin glissé dans la voix, pourtant c’est vrai. Ça vaut rien tes promesses, t’as promis que t’arrêterais de crier, t’as promis que tu serais toujours là et puis là tu pars pour toujours et t’imagines que je vais te croire quand tu dis que je suis importante ? Y a rien qui est important pour toi, à part de te barrer d’ici. Bah fais-le, Alix, fais-le. Qu’est-ce-que tu crois. J’ai pas la force de te retenir, j’ai même pas la force de te suivre, pis je crois que je l’aurais jamais. Alors fais-le. Tire-toi.
« Tes promesses elles valent rien. Et puis toi non plus tu vaux rien. Si ça fait quinze ans que t’es là et que t’as même pas construit assez de trucs pour avoir envie de rester, pourquoi tu crois que ce sera mieux ailleurs, hein ? »
Elle en pense pas un mot, pas un traître mot, elle a juste envie de faire mal. Aussi mal que ce qu’elle ressent, et même ça il lui semble que ça ne suffira jamais. Il lui semble que rien dans le monde ne saura le blesser assez pour que ça atteigne la moitié de ce qu’elle ressent en cet instant. Elle le déteste. Elle le déteste. Mais elle l’aime tant. C’est parce qu’elle l’adore pour toujours qu’elle va devoir le détester. Parce que sinon elle va souffrir, et avoir mal ça lui va pas.
Alors elle attaquera, encore, jusqu’à ce qu’il parte parce qu’il la haïra lui aussi, ce sera plus simple comme ça. Elle frappera là où ça fait mal, et des endroits dans son grand corps qui sont sensibles à ses assauts, elle sait qu’il y en a un paquet. Elle criera, elle lui hurlera, s’il a décidé de partir, au moins qu’il parte sans attache. Ce sera plus facile pour lui. Mais surtout ce sera plus facile pour elle. Elle refoule les larmes dans ses yeux, elle replie ses poings sur eux-mêmes, et elle frapperait si elle pouvait.
Sauf qu’elle ne le pourra jamais.
« Si tu veux partir, t’as qu’à partir. Mais tu s’ras plus jamais mon frère. »
Elle le pourra jamais, parce qu’elle l’aime trop. Parce qu’elle l’adore. Elle pourra faire tous les semblants, porter des masques sur son visage en croisant tous les doigts qu’elle peut pour qu’il puisse pas voir à travers, elle pourra lui dire des méchancetés à l’infini pour faire semblant que ça la touche pas … elle l’adore. Elle pourra dire qu’il est plus son frère, elle pourrait le planter là et revenir quand il sera parti, ça changera rien à l’évidence.
« Et jamais j’te le pardonnerai. »
Son cœur saigne de mille épingles, parce qu’elle sait ce qu’elle est en train de perdre. Elle se le pardonnera jamais. Elle ne lui pardonnera jamais. Jamais. Jamais. Jamais. Jamais. Jamais. Comment est-ce qu’elle pourrait comprendre la longévité de ce mot, elle qui a douze ans simplement, elle qui pensait que tout s’arrange ?
Comment est-ce qu’elle peut dire adieu, quand elle veut même pas dire au revoir ?


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The better half of me || Odalix Empty Re: The better half of me || Odalix

Dim 18 Avr 2021 - 15:43
Laisse-moi revenir, ne répète-t-il que dans sa tête, suppliant en silence. Laisse-moi revenir et continuer à veiller sur toi même si je n'ai pas la force de rester pour toujours. Il n'a pas envie de l'abandonner pour de bon, il ne se le pardonnerait jamais ; toute sa vie il l'a protégée, il l'a soutenue, toute sa vie il a pensé que c'était la seule raison pour laquelle le destin l'avait balancé dans cette famille-là dans laquelle il n'a jamais réussi à apprendre ce que c'était de vivre pour soi. Et maintenant, il veut partir, parce qu'il a fini par comprendre que ça ne suffirait pas et que, même, ça ne suffisait déjà plus. Il ne peut pas vivre dans une maison à laquelle il ne peut pas penser sans que l'angoisse ne le bouffe de l'intérieur, il ne peut pas cohabiter avec une mère par laquelle il se sent méprisé, il ne peut pas rester là dans l'attente de l'attention ou de la reconnaissance d'une petite sœur qui plus que tout, rêve de ne plus avoir besoin de lui ; ou en tout cas c'est ce qu'il déduit de la façon qu'a Odalie d'approuver chaque fait et geste de leur mère. Jamais il ne lui a demandé de prendre parti pour lui ou pour leur génitrice ; toujours, il a cherché à la protéger de leurs querelles. Jusqu'à ce soir.
Peut-être que c'était une erreur et qu'Alix aurait mieux fait de partir sans un mot, pendant la nuit, comme un voleur. Lui qui s'est toujours senti imposteur dans sa propre vie, ça aurait eu du sens, après tout. Plus en tout cas que de promettre en vain à une petite sœur qui en a assez d'avoir tort quand elle le croit, de se tromper quand elle lui fait confiance, d'espérer en vain qu'il changera d'avis. « Tes promesses, elles valent rien, Alix. »
C'est une conclusion logique à son comportement, il ne peut pas lui en vouloir de penser une chose pareille. De toute façon dans toute cette histoire, il ne pourra jamais lui en vouloir plus qu'il ne s'en veut à lui-même. De ne pas être assez fort, assez solide, assez sage, ce sont toujours les mêmes mots, les mêmes reproches ; les mêmes faiblesses qu'il souligne et qu'il accuse, parce qu'elles le condamnent. Parce qu'elles font de lui ce grand garçon fragile qui pleure en qui ne souhaite désormais rien plus fort qu'il ne voudrait s'arracher à lui-même pour ne pas être là, pour ne pas dire ça, pour ne pas faire ça. Pour ne pas être celui qu'Odalie regarde avec tant de rage et tant de chagrin. Le pire, c'est sûrement la déception. Ça la fait ressembler à maman.  « Tes promesses elles valent rien. Et puis toi non plus tu vaux rien. Si ça fait quinze ans que t’es là et que t’as même pas construit assez de trucs pour avoir envie de rester, pourquoi tu crois que ce sera mieux ailleurs, hein ? »
Alix n'arrive même pas à réfléchir à une réponse. Elle dit ça pour le blesser et elle y arrive très bien, parce que ce mépris-là il le connaît et il sait parfaitement à qui elle l'emprunte. Ça devrait simplifier les choses, qu'il se dise que de toute façon elle le détestera d'avoir pensé à partir, qu'il est trop tard, qu'elle ne pense plus rien de lui dont il puisse être fier et qui lui donnerait une bonne raison de rester. Mais ça ne simplifie rien, ça ne rend rien plus facile. Ça fait juste mal, ça lui donne un peu plus honte, un peu plus envie de disparaître. Peut-être que lui-aussi il aura besoin d'oublier qu'il a un jour fait partie de cette famille pour ne pas finir dévoré par ce que sa petite sœur est en train de lui balancer en dedans. Il était peut-être trop différent depuis le début et peut-être qu'il n'y avait aucune autre issue pour eux. « Si tu veux partir, t’as qu’à partir. Mais tu s’ras plus jamais mon frère. »
Ça pourrait se passer autrement, devrait-il dire ; il pourrait revenir la voir, demander comment elle va, lui dire de raconter comment ça se passe à l'école et si tout va bien au conservatoire. Il pourrait continuer d'être là, un peu, sans que cette vie ne lui ponctionne ce qu'il a encore à donner et dont personne ne veut ici. Mais il a trop peur d'être encore rejeté, il a trop honte de ce qu'il est dans les yeux sombres de sa petite sœur, il a trop mal d'entendre ça pour protester. Alors Alix essuie simplement ses larmes, en essayant de rassembler son courage. Il va falloir qu'il dise quelque chose avant de s'en aller. Des derniers mots dont elle se rappellera peut-être, puisqu'elle refusera de le voir revenir. « Et jamais j’te le pardonnerai. »
On aurait pu penser qu'à force, le jeune homme aurait la présence d'esprit de se protéger, de prendre du recul, de sortir un peu de sa propre tête pour agir au lieu de rester planté là à subir chaque mot qui lui est adressé comme une flèche en plein cœur. Mais il ne sait pas faire ça ; comment pourrait-il seulement essayer de se préverser de la seule dont l'avis a de l'importance ? Il voulait être tellement, pour elle, il voulait... il voulait beaucoup de choses et il n'a vraisemblablement pas réussi. Quoi qu'il ait accompli pour elle jusqu'à maintenant, il vient de tout pulvériser alors. Alors peut-être qu'il mérite simplement de recevoir tout ce qu'elle lui balance maintenant et qu'il n'a rien d'autre à faire que de ravaler ses larmes, baisser la tête et disparaître.
C'est ça. Peut-être que c'est tout ce qu'il mérite au final. Il n'a pas le droit de se plaindre et c'est cette nouvelle certitude qui lui donne la force de serrer les poings et de retrouver un peu de maîtrise sur lui-même. Parce qu'il va s'en aller, qu'il va l'abandonner, et qu'elle va le détester. Mais il n'y arrivera jamais s'il se laisse penser que c'est pour rien ; alors que non. Il mérite qu'elle le rejette, qu'elle le haïsse et peut-être même qu'elle le renie, mais... il mérite aussi d'être heureux et il ne pourra pas l'être ici. « C'est pas comme ça que je voulais que ça se passe, dit-il alors simplement, en cherchant enfin ses yeux, même si ce n'est que pour en subir les foudres. J'suis désolé. J'suis vraiment désolé. »
Il secoue la tête, conscient que Lilie ne le croit pas, qu'elle ne veut plus rien entendre, et que rien de ce qu'il pourra faire ou dire maintenant ne sauvera ce qu'il a brisé. Mais il a déjà assez de choses à se pardonner pour ne pas s'ajouter, en plus, un départ glacial sans un seul mot d'adieu. « Je t'aime de tout mon cœur, ajoute-t-il, la voix cassée par l'émotion. Tu vas horriblement me manquer. »
Toi, tu seras toujours ma petite sœur.
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Lun 19 Avr 2021 - 16:49
The better half of me.
Odalie x Alix

Elle pourrait le frapper, si elle l’aimait pas aussi fort.
C’est dégueulasse, ce qu’il lui fait. De lui demander de partir, lui-même de vouloir s’en aller. Est-ce qu’on part, comme ça ? Est-ce qu’on fait ça ? Si Alix, son frère aîné, son pilier, peut partir, alors c’est quoi la suite ? Est-ce-que Maman va s’en aller aussi ? Odalie n’est plus que fureur, une fureur qui gronde et déborde, parce que c’est vrai, elle est trop petite. Trop petite pour ce qui explose dans sa poitrine, derrière ses côtes. Trop petite pour que la douleur qui l’anime ne la détruise pas, si elle ne trouve pas un moyen de rapidement s’en protéger. Alors elle se protège, la brune. Elle se protège avec ses mots, qui deviennent des lames acérées, des éclats de verre, des couteaux qui se planteront dans son grand frère. Si elle a aussi mal pour lui, y a pas de raisons qu’elle soit seule. Y a pas de raison qu’elle ait mal et que lui il la laisse tomber.
Odalie pourrait le frapper, s’il y avait pas cette certitude que lui seul voit derrière le masque. L’espèce de figure trop sociale qu’elle a commencé à construire pour ne pas qu’on la voie pleurer. Qui d’autre la verra, après lui ? Personne. Elle deviendra pâte à modeler, une fille prise dans son propre piège que personne n’a su regarder avant qu’elle ne devienne actrice. Elle pourrait le frapper. Elle le voudrait, même. Peut-être que si elle le frappe, son cerveau sera secoué, ses idées reviendront en place. Peut-être que si elle le frappe, il la détestera un peu et ça l’obligera à rester.
Elle sait plus, en fait.
Y a tout qui se mélange dans sa tête, un concerto désaccordé qu’elle-même ne sait plus orchestrer. Alix va partir. Alix part. Alix est parti, Alix part. Alix s’en va, il la laisse là, il l’abandonne et il s’excuse. Encore. Il s’excuse comme s’il avait pas le choix. Alix part comme s’il a pas le choix. Alix oublie qu’il a le choix. Il a le choix. T’as le choix. T’as le choix, Alix, elle a envie de hurler, envie de lui dire de rester. Envie de pleurer, s’effondrer, se rouler en boule dans ses bras, s’agripper au torse de son frère, lui dire de jamais s’en aller. Qu’elle a pas d’autre repère que lui, au fond, dedans son crâne. Envie de jamais le lâcher, lui dire qu’ils pourront surmonter tout ce qui peut leur arriver. Mais Alix a déjà choisi. Il sait qu’il a le choix, il choisit. Il choisit de la laisser là. Il choisit que ce qu’il ressent, c’est plus important qu’elle et lui, plus important qu’être un frère, d’être un grand frère et un ami. Il choisit de dire à Oda qu’il ne veut plus d’elle dans sa vie.
Elle sait plus, en fait, ce qu’elle ressent. Elle est triste, elle est en colère, tout se mélange et se confond. Les larmes la brûlent au coin des yeux, mais qu’elles s’avisent pas de sortir, qu’elles s’avisent pas de dévaler la courbe ovale de son visage, qu’elles s’avisent pas de montrer à ce frère, à cet inconnu qui se tient debout en face d’elle qu’elle est si mal à cause de lui.

Le regard d’Alix attrape le sien, au vol, mais dedans il n’y a plus rien. Plus rien pour lui, en tout cas. Elle est pas assez pour qu’il reste. C’est ce sentiment d’impuissance, par-dessus tout, qui lui fait mal. Elle est pas assez pour qu’il reste, pas assez pour qu’il fasse le choix de ranger là ses différends et de rester avec maman. Elle est pas assez importante pour qu’il reste, elle est pas assez forte pour qu’il reste, elle est pas assez fragile pour qu’il reste. Alix va partir et tout ça, il va le laisser derrière lui.
Le regard d’Alix attrape le sien mais dedans y a plus rien pour lui.
Elle est pas assez pour qu’il reste ? Il est pas assez pour qu’elle pleure. C’est une vengeance comme une autre mais ça lui fait mal d’y penser. Elle est trop fière, Odalie, elle sait que son frère l’est aussi. Jamais il se laissera convaincre, jamais elle se laissera emmener. C’est l’impasse. C’est la fin. Là, sur le toit, c’est la dernière fois qu’elle voit son frère. Dernière fois. Elle l’espère et elle le redoute.
Elle espère que c’est la dernière fois, parce que ça lui fait bien trop mal de se dire qu’elle pourrait l’aimer sans que chaque jour il ne soit là pour s’occuper de ses soirées. Elle redoute que ce soit la dernière fois, parce que ça lui fait bien trop mal d’imaginer un seul instant une vie où il serait absent.
La sirène a envie d’hurler.
Laisser exploser son pouvoir, pour exiger de lui qu’il reste, s’assurer qu’il ne parte jamais. Mais elle est trop faible et trop lâche, elle est trop fragile, elle s’attache. Alors quoi ? Alors elle va le laisser partir, lui dire qu’elle l’aime, que c’est pour le mieux ? Elle a douze ans. On ne comprend pas ce genre de choses lorsqu’on a douze ans. On comprend juste la douleur, sans la comprendre trop vraiment.
« Je m’en fous. »
Sa voix ressemble à une supplique, c’est les derniers mots qu’elle lui dit. Qu’il se rappelle de ça, le soir, quand il sera triste d’être parti. Qu’il se rappelle qu’elle s’en foutait. Il s’en foutait d’elle en partant, elle se foutra de lui parti. Qu’il se rappelle de ces quatre mots, ces trois syllabes dans l’air du soir. Je m’en fous.
Je m’en fous que tu m’aimes, je m’en fous de te manquer, je m’en fous que tu sois désolé, je m’en fous que tu aies voulu que ça se passe autrement, je m’en fous que tu ailles mal, que ça te soit insupportable, je m’en fous que tu te disputes, je m’en fous de tout ça, Alix. Je m’en fous. Je m’en fous de ce que tu dis, je m’en fous de ce que tu promets, je m’en fous de ce que tu es, Alix, je m’en fous je m’en fous je m’en fous.
Moi j’avais besoin d’un grand frère et toi tu n’as pas su rester.


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i might cry but i'll never show it - can't let you down
i have a fear of intimate moments
if you're around, why am I down?
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