Meeting at gunpoint [ft. Erin Gallaway] [[Violence/Armes]]

Tu ignorais l'heure qu'il était. Tu savais que c'était tard. Très tard. Tu étais à l'aise. Dans cet environnement. Dans cette obscurité. Tu étais caché. Camouflée. Tel une ombre, tu évoluais dans la ville. Tu marchais. Tu devenais une silhouette parmi la foule. Tu savais y faire. Tu avais appris. On t'avais enseignée les rudiments, les préceptes des chasseurs qui te permettaient de survivre encore un peu. Encore un jour de plus. Tu étais jeune mais tu avais l'impression que tu avais vécu plusieurs vies. Mais à chaque fois, tu t'éloignais toujours un peu plus de la personne que tu étais avant. Tu avais finis par croire que la Erin d'avant n'aurait jamais pu vivre chez les Chasseurs. Avant, tu craignais de sortir de ton refuge. Aujourd'hui, ce même refuge te rappelait toutes les choses que tu avais laissé derrière toi. Tu te souvenais encore du regard empli de détermination de ton père quand les chasseurs étaient venu chez toi. Lui, il n'avait pas eu peur. Toi, tu avais terrifiée. Terrifiée qu'il soit seul pour vaincre les hommes qui avaient envahi ta maison. Toi, tu n'avais pas bougé. Tu avais pas bougée quand tu avais entendu le coup de feu. Tu n'avais pas besoin de le voir pour savoir que tu le reverrais plus jamais.

Mais il y avait quelqu'un d'autre. Un autre homme. Tu le connaissais mieux que toi-même. Tu le pensais. Tu le savais. Farell. Même après les année écoulé, tu ne l'avais jamais oublié. Il était partout. Tu le voyais quand tu fermais les yeux le soir. Pour lui, tu avais tué. Tu ne le l'avais jamais regretté parce que c'était pour lui que tu l'avais fais. Tu aurais été prête à tout pour lui. Vraiment tout. Même si tu fuyais, tu ne l'oublierais pas. Tu le suivais de loin. Tu ne t'en étais jamais approché. Pour lui. Pour sa sécurité. Mais il te manquais. Beaucoup. Trop parfois. Tu l'aimais, c'était ton frère. Mais parfois, tu avais envie de le frapper pour ce qu'il faisait. Pour la vie qu'il avait choisi. Il prenait trop de risque. Tu en prenais déjà trop pour eux d'eux. Quelqu'un devait être revenir sur le droit chemin. Et ce ne pouvait pas être toi. Tu t'étais trop approchée de l'obscurité. Elle faisait partie de toi, désormais.
Ce soir-là, tu avais entrepris de continuer ta surveillance. Farell était pas ta cible. Tu le protégeais. Des autres, de lui. De n'importe qui. Tu savais que tôt ou tard, tu devrais peut-être songer à le revoir. Lui parler. Mais tu ne pouvais pas. Tu le savais. Il valait mieux qu'il te croît morte, c'était mieux. Mieux pour lui. Mieux pour toi.

Ton regard était toujours posé sur lui. Tu voyais qu'il avait des ennuis. Un groupe s'était approché de lui. Ils avaient l'air menaçant. L'un d'eux pointait un pistolet sur lui. Non. Personne n'avait le droit de menacer son frère. Personne. Elle allait s'en assurer. Elle s'approcha discrètement, un vieux réflexe de son entrainement qu'elle avait gardé. Elle ignorait qui ils pouvaient être. Mais ce n'était pas des chasseurs. Juste des clients mécontents. Mais peu importe. Cela n'avait plus d'importance. Tu arrivais rapidement et avant que quiconque eu fait un geste, elle désarma celui qui avait un pistolet et lui brisant le poignet. Gardant l'arme près de toi, tu réussis à atteindre les deux autres garçons qui était non lui de toi. Arrivée près d'eux, tu leurs brises la nuque sans te poser de question. Tu l'as déjà fais trop de fois.
Après ça, tu laissais les deux corps encore chaud pour te concentrer sur celui qui avait menacer Farell. Tu pouvais le tuer. Il pourrait finir comme ses copains. Tu pointais l'arme sur lui. Tu ne tremblais pas. Non. Pas comme lui. Tu étais plus à l'aise avec ton arc mais tu savais te servir d'une arme à feu. Tu finis par tirer une balle dans la jambe du gars. Sans te poser de question. Il n'aurait qu'une chance. Pas une de plus.

- Casse toi, maintenant avant que tu finisses comme tes potes.

Tu posais ton regard sur Farell. Il avait changé en 10 ans. Mais il était encore le même, au fond. C'était ton frère. Ton grand frère. Tu le voyais, son regard était toujours le sien. Avant, il avait passé sa vie à te protéger. A veiller sur toi. Aujourd'hui, les rôles étaient inversés.

- Si tu veux un conseil, tu devrais te trouver un passe-temps que de vendre de la drogue.

Quand tu te dis que tu devrais faire les choses différemment, quand tu te dis que tu devrais agir différemment, tu recules. Encore et encore. Tu laisses l'obscurité t'envahir une nouvelle fois. Tu l'a laissé faire parce que c'était la seule façon que tu avais d'être forte. Tu n'avais pas le choix. Les autres étaient mauvais. Ils étaient violents. Le monde était violent. Tu devais l'être plus encore. Tu avais agis parce que c'était ce que tu devais faire. Farell était en danger. Et il n'était pas n'importe qui. C'était ton frère. Ta famille. Après le départ d'une mère que tu avais à peine connu et un père décédé, Farell était tout ce qui te restait dans ce monde. La seule chose que tu ne voulais pas voir brisé par le monde cruel dans lequel tu vivais.
Quand les corps tombèrent au sol, tu voyais ton frère. Tu voyais son regard. Tu sentais sa désapprobation. Il te voyais comme un monstre. Mais c'était ce que tu étais. Tu le savais. Mais tu avais tout fait pour qu'il te voit pas comme ça. La petite sœur qu'il avait laissé n'était plus là. Elle avait été détruite, tuée, utilisé par les Chasseurs. Elle n'existait plus.

   Pardonne moi.

Tu avais envie de lui dire. Lui crier qui tu étais. Lui dire à qu'elle tu savais que tu le décevais. Mais tu ne pouvais pas. Tu devais demeurais une inconnu. Supporter son regard froid, sans émotion. Tu devais serrer les dents. Rester debout. Alors que ton cœur était en train de se brisé en million de petits morceaux. Jamais tu avais eu aussi mal. Jamais tu n'avais connu une souffrance pareil. Tu devais garder la face. Ne pas baisser ta garde. Garder ta carapace. Il avait senti qu'il était suivi, qu'il avait été surveillé. Mais tu ne pouvais pas le nier. Dire quoi que ce soit. C'était la seule chose que tu pouvais faire à ce stade.
Chaque mot qu'il prononçait était un véritable supplice. Tu serrais les poings. Tu gardais la tête froide alors que la seule chose que tu avais envie de faire, c'était fuir. Mais tu avais surtout besoin que ton grand frère te prenne dans les bras. Comme avant. Toi-même tu savais que tu n'étais pas un ange. Loin de là. Tu étais celle qui s'en éloignée le plus. Tu ne serrais jamais rien d'autre qu'une horrible créature.

- Cela n'a pas d'importance de savoir qui je suis. Je sais que je ne suis pas un ange gardien, et je ne prétendrais jamais en être un.

Tu n'attendais rien de lui. Pas un merci. Rien. Il avait tellement fait par le passé. Avec lui et papa, tu n'avais jamais manqué d'amour. Tu te souviens de l'avoir couverte quand il sortais. Parce qu'au fond, il t'avais aimé comme personne d'autre ne t'avais aimé.
Pardonne moi.

Mais plus jamais il ne t'aimerais. Les mots qu'il utilisait contre toi était véridique. Durs mais véridiques. Tu pose l'arme à feu au sol, l'éloignant d'un coup de pied. Tu ne voulais pas la guerre. Tu ne pourrais rien contre lui. Lui et toi partageaient le même sang.

- Je suis peut-être la pire des tarées mais je t'ai quand même sauvée. Et puis, tu pensais vraiment que t'aller t'en sortir avec quelques paroles ? Parfois, il faut savoir franchir la ligne pour rester en vie. Si tu crois que tu peux éviter la violence, c'est que tu es bien naïf.
Pardonne moi, grand frère. Pardonne moi d'être devenu un monstre.

Il te dit que tu parles sans savoir. Sans le connaître vraiment. Pendant un temps, tu connaissais ton frère mieux que personne. Tu savais ce qu'il pensait. Tu savais tellement de chose à une époque. Aujourd'hui, tout était différent. Il était différent. Plus froid. Plus dur. De toute ta vie, tu n'avais jamais eu affaire à son dégout, sa colère envers toi. C'était dur d'affronter sa déception. De voir tout ça. Peut-être que tu parlais de ce que tu savais pas. Tu jugeais sa vie mais il avait aussi jugé la tienne. Tes manières de faire. Tes occupations. Elles étaient trop différentes. Mais tu pouvais que comprendre. Comprendre que tu t'attendais à ce que les autres te fuies. C'était mieux pour toi. Et même si tu avais l'impression qu'on t'arrachait le cœur, tu devais en faire en sorte d'éloigner ton frère de ta vie.
Tu ne comprend pas.

- Toi aussi, tu parles sans savoir.

Tu savais qu'il était dragon. Tu savais aussi que comme son père, il était pas inoffensif. Mais c'était ton frère. Et même avec des pouvoirs comme les siens, tu serais toujours là. Même s'il te voyais comme un monstre, tu serais toujours là. Parce que c'était ta famille. Tu mourrais pour le protéger, lui. Parce qu'il avait le droit à une vie calme. Comme avant.
Avec toutes les raison que tu lui donner pour s'enfuir, pour s'en aller. Loin. Il reste. Il s'approche. Réduisant petit à petit la distance entre vous deux. Tout ce qu'il te dit, tu le sais. Tu le sais que trop bien. Parce que ça marque. Enlever une vie. Briser une famille. C'était sur toi que ces actes avaient le plus de poids. Tu y laissais une petite partie de toi. Un petit morceau. Tu savais que bientôt, tu deviendrais une coquille vie. Sans aucune once de lumière. Pas le moindre espoir de rédemption.  Tu ne la méritais. Tu ne méritais pas ton frère. C'est quand il te disais qu'il n'avait plus personne que tu fermais un instant les yeux. Parce que tu étais là. Malgré tout. Il te croyais morte et c'était mieux comme ça. Mais qu'est-ce que cela te faisait mal. Comme une brûlure au creux de ton estomac. Tu t'éloignes mais il s'approche encore.
Non, tu n'es pas quelqu'un de bien. Ces mots. Ces paroles qu'il disait, tu avais envie de frapper contre un mur tant cela te mettait hors de toi.
Je suis là, Farell. Regarde-moi, je suis bien là. Tu n'es pas seul.

- Ne me prend pas pour idiote, je sais très ce que je fais.

Mais il s'arrêtait pas. Pas encore. Jamais. Tu avais envie de te mettre loin. De mettre tes mains sur tes oreilles pour que ça s'arrête. C'était toi qui avait une arme mais c'était lui qui te tenait. Lui qui te faisait du mal.
Tu ne pouvais pas le tuer. Pas après ça. Après après papa. Même avec toutes les horreurs que tu devais entendre de sa bouche. Tu n'en pouvais plus. Tu ne sais pourquoi tu restais là. Sans rien faire. Peut-être parce que tu l'aimais malgré tout. Tu avais des sentiments quand il étais là. Mais cette fois-ci, tu ne reculais pas. Tu t'approchais de lui de tel sorte qu'il se retrouve contre le mur derrière lui.
Comprend-moi. Je t'en pris essaie de comprendre ce que je fais. Même si c'est mal.

- Tu ne sais rien à propos de moi. Absolument rien. Tu pense que je tue pour le plaisir. Que je suis horrible et que je n'ai pas de cœur. Si c'était le cas, tu crois que je t'aurais sauvé la mise tout à l'heure ? Je ne crois pas.

Je me recule de lui. Il faut qu'il s'en aille. Loin de moi. Loin de ma noirceur. Avant qu'il devienne comme moi. Une personne qui ne sait plus qui elle est. Qui reste caché dans l'ombre pour ne pas affronter les conséquences de la lumière. Farell devait être mieux que moi. Il le fallait.
Tu te prend l'arme que tu as déposé sur le sol. Tu ne vas pas t'en servir contre lui. Tu lui tends l'arme. Tu lui met dans la main pour qu'il la prenne. Tu la dirige vers toi. Il te suffisait d'un coup. Un seul et je ne serais plus rien pour lui. Définitivement. Ma vie était entre les mains de Farell. Les mains d'un frère qui ne savait rien de moi. Rien de sa jeune sœur qu'il avait laissé derrière lui.

Pardon de t'avoir tant déçu.

- Si tu trouve que je suis si monstrueuse et je suis incapable de faire autre chose que tuer, alors tu dois me tuer, moi. C'est la seule façon pour que j'arrête d'être sur ton dos. Il y aura un monstre de moins sur cette Terre. Grâce à toi.

Tu sais que c'est dangereux. Donner une arme à quelqu'un. Même n'importe qui. Pas ce qu'on s'est pas ce qu'il va faire avec. Tu sais que tu ne devrais pas. Mais pourtant, tu le fais. Après l'avoir donné à Farell, tu la retourne contre toi. Tu deviens la cible. Tu deviens celle qui est derrière le chargeur. Tu sais ce que sais. Tu le sais depuis que tu es traquée par les Chasseurs. Mais c'est différent. Car la personne qui tient le pistolet est quelqu'un que tu connais. Beaucoup trop même. Tu prête à laisser ta vie à ce moment là. C'est une solution extrême. Faire en sorte qu'il sache que tu n'étais pas son ennemi. Ce n'était qu'une question de temps. Un coup et cela serait fini pour toi. Tu aurais peut-être ce que tu mérites. Peut-être qu'avec un peu de chance, tu retrouverais papa. Et tu aurais l'occasion de lui dire à qu'elle point tu l'aimes. A qu'elle point tu es désolés de n'être plus la petite fille qu'il a élevée.
Il réfléchit, il garde l'arme mais il ne s'en sert pas. Il continu à parler. Il veut savoir ton prénom. Une information seulement. Mais si tu lui dis. Juste ça. Il y aura un effet boule de neige. Et tout son monde s'effondrera quand il apprendra la vérité. Quand il saura que la personne à qui il parle est sa petite sœur. Il ne s'en remettrait pas. Tu devais le protéger. Même s'il devait te détester pour ça. Il n'y avait que nous maintenant. Il n'avait que toi. Et toi, tu n'avais que lui. Cela serait toujours comme ça. Tu tentais adopter une attitude sérieuse, un regard avait suffit pour savoir qu'il n'utiliserait pas cette arme contre toi. Il y avait des gens qui en était capable. D'autres, non.

- Il n'y aurait plus aucun mystère si je te disais comment je m'appelle. Et puis, c'est toi-même qui dis que je suis sombre et malsaine.

Tu te sers de ses mots contre lui. Tu les utilise à ton avantage. Même si tous les mots qu'ils prononcent représentant une énième blessure qu'il t'inflige. Tu avais l'impression que ce n'était pas la dernière fois. Mais ce n'est pas ça les frères et sœurs. Ils se détestent mais ils s'aimaient à la fois. Il lance l'arme sur le sol. Tu le savais. Tu voulais voir sa réaction. Cela change quelqu'un de tenir une arme à la main. C'est une sacré expérience qui peut facilement devenir une drogue si on ne fait pas attention.
Tu cache un secret. Un énorme secret et ça Farell l'a bien compris. Il l'a senti. Trop de mystérieux. Trop de non-dit. Il veut savoir. Il veut comprendre. Mais ce serait trop simple. Tu ne l'a protéger pour qu'il se retrouve dans la ligne de mire d'autres détraquées. Encore plus fou et dangereux que toi. A coté d'eux, tu n'es qu'une vulgaire poupée de chiffon. Tu serais inconsciente de le laisser être aussi près du danger. Tu ne peux pas le permettre. Mais tu comprend que cela peut être déroutant d'être constamment suivi à la trace. Tu n'avais pas trouvé d'autres moyens. Toi qui voulait absolument éviter le contact avec ton frère dans le seul but de le protéger de sa propre curiosité. Ou de toi. Parce qu'il fallait bien que quelqu'un l'empêche d'être trop proche de toi. C'est comme marcher au dessus du vide. Les insultes étaient qu'une forme de défense. Peut-être que tu aurais réagi de la même façon si cela avait toi, la cible.

- Je n'avais pas le choix

Il comprend pas pourquoi tu reste vague. Tu ne donne pas de réponse. Rien qui puisse l'aider à ne plus être aussi perdu. Et tu t'en veux pour ça. Tu devrais l'aider mais tu ne peux pas. Il faut pas qu'il s'approche trop de toi. Il s'approcherait trop de la vérité. Il ne peut tout perdre. Pas à cause de toi. Tu ruinerais sa vie en même temps que la tienne.
Si tu l'as choisi, lui, c'est parce qu'il est ton frère. La personne que tu aimeras toujours quoi qu'il se passe. Une personne à qui tu mens dans le but de le protéger. De faire en sorte qu'il soit hors du danger mortel dont tu es prisonnière. Tu savais que tu n'hésitera pas. Si quelqu'un s'en prend à nouveau à lui, tu n'hésiterais pas. Tu le savais. Et maintenant, il le savais aussi. Tu pourrais faire un massacre pour lui. Et c'était ce qui te faisait peur aussi.
Le mérite n'a aucune place ici.
Tu ne voulais rien lui dire. Il devrait te forcer la main s'il voulait obtenir quelque chose de toi. Tu avais été entrainé par des Chasseurs. Tu avais appris à subir un interrogatoire. Mais pas par ton propre frère.

- Tu veux savoir un truc, on a pas toujours ce qu'on veut dans la vie. Je me fiche de tes exigences. Tu ne sauras rien du tout. Tu ne comprend pas que j'essaie de te protéger, espèce d'imbécile. Mais toi, tu n'en fais qu'à ta tête.

Tu recule à ton tour, tu te demandais encore pendant combien de temps, tu devrais tenir. Il était obstiné. Plus qu'avant. Une véritable partie de jeu d'échec. Celui qui tiendrait le plus longtemps.

- Arrête de poser des questions. La curiosité te mènera à rien.

Une personne censé serait partie. Farell aurait dû partir. Il aurait dû se contenter de ça. C'était peu mais tout ce que tu pouvais lui offrir. Tu aurais pu essayer de trouver un autre moyen, mais tu espérais que ton frère s'en aille s'en se retourner. Mais ton frère était loin d'être convaincu. Il restait campé sur ses positions. Il était vraiment trop têtu. Beaucoup trop. Tu ignorais à quelle point il avait changé. Ce n'était plus un enfant. Il avait grandi. Et ses pires défauts étaient revenu à la surface. Malgré les mots que tu avais employé, cela ne suffisait pas. Cela ne suffirait plus. Tu n'avais pas dit ce qu'il fallait. Tu n'étais pas à l'aise pour parler de ça. Tu avais une brèche et Farell venait de s'y engouffrer.
Il ne voulait pas de ta protection. Et dans ta tête, tu voyais qu'il n'avait pas envie de toi. Il ne voulait pas de toi. Même s'il ignorait votre lien de parenté, tu avais compris le message. Tout ce que tu voulais, c'était le garder en vie. Tu savais que ne pouvais pas compter sur son amour fraternel. Ni sa rédemption. Tu n'y avais plus le droit.

Tu te connaissais pour savoir que tu étais bien perdu. Tu ne savais plus ou tu allais. Tu te contentais de marcher. Simplement faire un pas l'un devant l'autre. Mais tu ignorais que ton frère pouvait vivre la même chose. Même s'il ne fuyait pas, il était aussi perdu que toi. Lui et toi étaient perdu. Perdu depuis qu'ils étaient descendu de cette montagne. De leur maison.
Soyons perdu ensemble
Mais tu savais que c'était pas possible. Impossible d'être avec ton frère sans le mettre en danger. Même si c'était égoïste, tu préférais qu'il reste perdu plutôt que tu le retrouves avec une balle dans la tête. Il se demandait pourquoi j'en avais pas fini avec la vie. Il y a 5 minutes, j'étais prête à y rester. Si cela avait permit à mon frère d'être plus en paix avec lui-même, je l'aurais fais. Je n'aurais pas hésiter. Ou peut-être que je gardais l'espoir, qu'un jour, nous puissions enfin nous retrouvaient. Un jour, il aurait besoin de moi. Même s'il ne voulait pas de moi, maintenant, il finirait par changer d'avis. J'avais tellement entendu d'horreurs de sa part. Je n'étais pas prête à baisser les bras. Tout en parlant, il se dirigea vers l'arme qui était sur le sol. Je ne savais pas ce qu'il avait en tête. Mais il était trop en colère. Trop impulsif. Cela n'était pas bon signe.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Mais finalement, il répondit de lui-même. Pas avec des mots. Un seul geste qui aurait pu me faire tomber littéralement à genoux. Il pointa le pistolet sur sa tempe, à lui. Non. Il pouvait pas faire ça. J'avais tout fait pour le garder en vie. Il pouvait pas faire ça. Je venais de le retrouver. Enfin, j'avais même eu l'occasion de le voir. Voir de mes propres yeux, le garçon avait qui j'avais grandi. Mais il était malheureux. Et je venais de lui donner un outil capable de mettre fin à sa vie. C'était pas juste.
Je me fichais qu'il soit un dealer. Il aurait pu être un tueur en série, cela n'aurait pas changé et diminuer l'amour que je lui porte. Il est près à tout. Il pleure. Sa peine et sa douleur me portent un coup terrible. Je ne pourrais dire si j'étais complètement anéanti ou très en colère contre lui. Il était censé se battre. Il devait continuer à lutter même si c'était dur. S'il partait maintenant, je n'aurais plus de raison de faire mieux. Je n'aurais plus aucune motivation. Peut-être que Farell pourrait m'aider ? A revenir du bon coté. C'était son rôle d'ainé. Alors il n'avait pas le droit de menacer sa propre vie.

Tu te rends compte que tu pleures aussi. Tu essuis rageusement tes larmes de tes yeux. Il y avait longtemps que tu n'avais plus versé de larme. Comme une trace d'humanité. Tu fermes les yeux, un petit instant, avant de recroiser son regard. Mais il y a plus de tristesse. Juste de la détermination. Tu arrives vers lui, tu lui donne un coup de pied dans la jambe. Pas très fort pour ne pas le blesser mais suffisamment pour lui faire perdre l'équilibre. Dans sa chute, tu as aussi l'opportunité de prendre le pistolet et de le ranger dans la poche arrière de ton jean. Tu t'approches de lui, mettant un genoux à terre pour être à sa hauteur.

- Je t'interdis de refaire ça. Tu n'as pas le droit, tu m'as bien compris ? Si tu veux que j'arrête de te filer, arrête de faire ce genre de connerie.

Tu es sérieuse, tu veux qu'il cesse ça. Qu'il arrête d'avoir des pensées comme celle-ci. Tu le relève rapidement, posant tes mains sur ses épaules. Tu as encore les yeux humides. Mais tu t'en fiches. Tu veux faire en sorte qu'il comprenne qu'il n'est pas rien du tout. Qu'il compte pour toi même s'il ignore la vérité.

- Toi, tu en vaux la peine, d'accord ? Je sais que tu veux en savoir plus mais c'est pas le moment. C'est trop tôt. La seule chose que je peux te dire c'est que je te connais. Je sais ce que tu vaux. Tu penses que tu es quelqu'un de mauvais mais au fond de toi, tu es quelqu'un de bon. Tu es un survivant. C'est pour ça que tu dois continuer à te battre. Pour rester en vie.

Nous sommes des survivants, Farell. Toi et moi.

- Contente-toi de ça s'il te plait. Pour le moment.

Avant, tu pensais que la violence était la solution à tout. Il n'y avait pas besoin de réfléchir. Y avait juste besoin d'appuyer sur un bouton. Tu avais garder tes émotions derrière toi. Tu savais qu'il y avait un mot pour ça. Séparer ton devoir de ce que tu pouvais ressentir. Compartimenter. Tu savais que c'était ça. Chez les Chasseurs, tu n'as pas le temps de te soucier de ce que tu penses. Tu agis. Vite. Si tu es trop distrais, c'est le meilleur moyen de te faire tuer. Tu as donc choisis une vie solitaire. Tu as laissé ta famille derrière toi. Pour protéger Farell. Pour protéger l'être auxquelles tu tiens. Il n'a pas besoin de connaitre les choix que tu as dû faire. Et les conséquences qui on suivit ensuite. Même si tu es la plus jeune, tu dois agir et faire en sorte de devenir la grande sœur de ton grand frère.
Tu voyais que tes mots avaient bien plus d'impact que tes gestes. Tu le voyais dans ses yeux.  Dans sa manière d'agir et de bouger. C'était comme si il venait de prendre un coup de massue sur la tête. Il ne comprenait toujours pas, et avec ce comportement, tu avais l'impression de lui mettre la tête sous l'eau. Tu avais agis dans la précipitation. Voyant l'arme posé sur sa tempe, tu avais dû essayer de trouver un moyen de tenter quelque chose. Tout paraissait être une bonne solution plutôt que la violence d'une arme à feu. Il se demandait le pourquoi du comment. Le temps que j'avais passé à le filer. Même si ce n'était pas le plus important. La majorité de tes informations, tu les avais eu quand vous vivions encore dans la montagne. Et quand tu avais fais partis des Chasseurs. Si tu lui en disais encore davantage, tu allais définitivement l'achever. Et ce n'était pas ce que tu voulais.

- Ce serait trop compliqué de t'expliquer.

Tu ne savais pas si il avait laissé tombé son interrogatoire. Ou s'il savait qu'il ne tirerait plus rien de toi. Il s'assit à même le sol, comme si tout le poids du monde était sur ses épaules. Il allait se fumer quelque chose. Et après ce qu'il avait vu, après ce qu'il avait été témoin, tu trouvais presque que c'était la meilleur décision. Et puis, tu serais surement la dernière personne qui pourrait le critiquer sur ses méthodes. C'était peut-être un dealer et même un consommateur mais toi, tu étais bien pire. Une ex-chasseuse qui s'était reconverti dans le vol et les affaires douteuses. Il y avait mieux comme choix de carrière. Il ajouta qu'il n'avait pas eu l'intention de tirer sur la gâchette. Même si ses mots et son attitude avait été pour le moins hésitante.
Il venait de reconnaitre que tu avais besoin d'aide. Ainsi que lui. Ses paroles avaient l'air plutôt sérieuse malgré le fait qu'il était en train de prendre une taffe après l'autre. Et puis, elle se demandait si c'était possible qu'elle et lui soit réparés. Qu'ils soient possible d'en tirer quelque chose. Un psy s'arracherait les cheveux si il te voyais. Tu finis par t'asseoir, non loin de ton frère, le dos contre le mur. Il n'y avait rien de mieux à faire. Tu avais obtenu une trêve.

- J'imagine qu'on a pas d'autres options de toute façon.

Il semblait aller un peu mieux. Mieux que tout à l'heure. Suffisamment vaillant pour se mettre de nouveau sur ses jambes. Tu préférais rester au sol. Tu le regardais se mettre debout, disant qu'il était surement bête parce qu'il était en train de te parler alors tu avais laissés deux cadavres derrière toi. Même s'il semblait perdu, il voulait s'occuper de moi. Tout ce que je voulais éviter. Comme si le passé ne voulait pas rester derrière. Si j'avais fais ça, tout ça, c'était pour l'éloigner. Pas pour qu'il se rapproche. Alors, non, tu n'étais pas fière de moi. Tu ne voulais pas qu'il reste. Tu ne voulais pas donner aux Chasseurs, une raison supplémentaire de mettre une balle dans la tête de ton frère.

- Je t'ai jamais demandé de t'occuper de moi. Personne t'oblige à le faire.

Alors qu'il trouvait le fait que tu le suive très flippant, il disait qu'il était prêt à tout, même à devenir l'ennemi public numéro 1 dans l'espoir que tu sois encore là. Dire qu'il y a peu, il disait de pas vouloir de ta protection. Décidément, il n'était pas très logique dans ces propos. Tu pouvais toujours mettre ça sur le compte de la drogue. Ah moins que ce soit ton frère qui te parle. Il voulait que tu te montres. Comme s'il avait reconnu avoir besoin de quelqu'un. De toi. Mais était-il vraiment prêt ? Savait t-il vraiment ce qu'il était en train de demander ?
Tu te demandais encore si c'était une bonne idée. De trainer avec lui. Avec ta promesse de le garder en sécurité. Mais tu savais aussi qu'il était prêt à mettre sa menace à exécution. Il était en train de te faire douter.

- Je croyais que tu en avais marre que je sois sur ton dos. Et maintenant, tu veux passer du temps avec moi. Tu es vraiment prêt à passer du temps avec une tarée comme moi ?

Tu finis par te lever, tu en ignores encore la raison. Tu te lève et tu t'approches de lui pour lui prendre sa pipe. Il n'y avait pas de raison pour j'en ai pas droit moi aussi. Je n'étais qu'une consommatrice très occasionnel, ce serait presque comme avant. Je pris une taffe avant de lui rendre ce qui lui appartenait.

- J'apprécierais que tu évites les insultes à l'avenir. Si tu veux un nom, je suis prête à te le donner. Je suis Bellone.

Un prénom que tu avais utilisé lors de tes anciennes missions au sein des Chasseurs. Même si tu n'avais rien qui te retenais à eux. Il te restait au moins ça. Un nom. Tu avais fini par le donner quand tu voulais rester dans l'ombre. Et ça, Farell l'ignorait également.

Dès l'instant ou tu venais de dire ce nom, tu sentais que tu n'allais pas dans la bonne direction. Si tu avais dis ton vrai nom, il aurait fait le rapprochement trop facilement. Tu t'enfonçais dans les mensonges. L'un après l'autre. Un après l'autre. Tu avais presque l'habitude. Mentir. Ne rien dire. Vivre dans le mensonge.  Tu avais ça trop de fois. C'était devenu naturel. Mais c'était pas bien. Tu sentais que tu allais finir par le regretter. Qu'il ne fallait pas faire comme ça. Que tu t'y prenais mal. Tu n'avais pas peur de perdre Farell avec cette méthode. Il ne savait pas qui tu étais et c'était mieux comme ça.
Malgré le fait qu'il semblait enclin à passer du temps avec toi, tu te posais des questions. Tu étais comme ça. Tu te posais trop de question. C'était normal. Tu n'avais plus vu Farell depuis presque 10 ans. Cela faisait longtemps. Tu avais changé. Lui, aussi.
Cela l'embêtait. Cela se sentait. D'avoir une ombre au dessus de lui. Quelqu'un qui le surveille. Mais si tu t'en charge pas, qui pourrait le faire ? Tu le devais. C'était tout ce qu'il devait savoir. Et quant à savoir si il devait toujours s'occuper d'elle, le seul fautif était le cerveau de son frère. Lui avait toujours était comme ça. Sensible à la douleur d'autrui. Avant tu l'avais été. Mais aujourd'hui ? Était-tu encore comme ça ?

- Alors, il y a une chance pour qu'il change d'avis ?

Tu plaisantes, tu souris. Tu ne pense pas une seconde qu'il est sérieux. Qui voudrait de toi ? Personne de parfaitement censé voudrait d'une fille comme toi. Beaucoup violente. Beaucoup trop. Tu étais mieux seule. C'était mieux pour toi. Et surtout pour les autres. C'était mieux. Un remède miracle ? Tu ne croyais pas vraiment. Tu savais que les mots pouvaient faire aussi mal qu'un coup de poignard. Tu étais plus à l'aise pour te battre. Pour tuer. Quand tu ne l'es plus quand il s'agit de parler de toi. Parler de ce que tu ressens. De ce que tu pourrais éprouvée. C'est trop dur. Les émotions. Elles se bousculent, parfois, mais si tu te laisse sombrer de nouveau. Tu ne sais pas à quoi t'attendre. Et ça te fais peur. De ne pas savoir ou tu vas.
Tu n'étais pas difficile pour la drogue, c'était même la meilleur chose qu'il venait de proposer jusque là. L'avantage, c'était que tu n'aurais pas à lui demander la permission. Tu te sers. Et puis, c'est fini. Mais tu ne savais pas quoi répondre. Tu n'avais juste pas les mots.

Si le fait que ce soit moins bizarre que tu te montre, tu savais qu'il avait raison. Il avait tellement raison. Quand il parla des personnes que j'avais tué, il avait aussi raison. Le fait qu'il est tenté de te fuir et qu'il se soit retrouvé dans la merde à cause d'une personne. Toi. Tu étais censé le protéger et tu l'exposais. Tu te demandais à quoi il jouais. Croyais t-il que tu n'y pensais pas. Jamais. A toutes les personnes que tu avais tués. Tu voyais parfois leurs visages. Tu entendais leurs cris de douleur. C'était ton fardeau. Alors, à quoi bon y repenser ? C'était trop dur de savoir qu'ils ne reverront pas leurs proches. Tout ça à cause de toi. Tu étais fautive.

- Je pensais que j'avais pas le choix. C'est mon problème, pas le tien. Tout ce que je voulais, c'était te sauver, toi.

Il venait d'accepter d'attendre. Attendre d'avoir ces réponses. Attendre que tu sois prête à le regarder dans les yeux et lui dire. Tout lui dire. Tes sombres secrets. La vie que tu avais menée. La traque tu avais entrepris. Tout ça. Pour lui. Pour essayer de faire mieux. Mais cela n'avait servi à rien. Tu ignorais quand cela se passerait. Tu espérais avoir un peu de temps. Encore un peu. Il voulait que tu sois moins distante. Moins secrète. Plus ouverte. Mais ce n'était pas moi. Plus moi. Ces mots ne faisait pas partie de ton vocabulaire. Farell ne se rendait pas compte de ce que cela impliquait pour toi. Etre honnête. Su tu l'étais trop, il comprendrait. Si tu l'étais pas assez, il saurait que quelque chose ne va pas.

- Je sais pas comment faire…

Tu te retourne vers lui. Tu sais pas si cela sera suffisant pour lui. Tu ne sais pas quoi dire sans éveiller les soupçons. Tu ne sais pas quoi dire. Tu ne connais pas la marche à suivre dans cette situation. Face à un frère que tu n'as plus vu. Face à un frère que tu ne connais plus.

- Je crois que c'était plus simple quand tu étais le seul à parler. Je ne sais même pas quoi te dire.

Cela avait l'air d'aller mieux. Tu ne parlais pas de toi. Tu parlais surtout de la situation en général. Il y avait quelque chose qui avait changé. Tu ne savais pas si c'était à cause de ce que tu avais dis. Ou ce que Farell disait. L'un comme l'autre, tu sentais que des barrières commençaient à tomber. Pour toi, elles étaient en train de se fissurer. Elle tenait bon. Pour le moment. Puis un jour, elles s'effondreraient et toi, avec. Ses barrières, c'était ta force. Ton armure. Derrière, tu te sentais à l'abri. Tu te sentais en sécurité. Tu t'étais dis que tant qu'elles seraient là. Tu tiendrais bon. Tu tiendrais pour ceux que tu avais perdu. Et pour celui qui était encore là.
Tu avais subi des reproches de ton frère. D'un être qui comptait trop pour que tu le déçoive. A son insu, il avait vu la pire partie de toi. Il avait été témoin de la Erin sombre. La petite sœur qui n'avait jamais osé quitté sa montagne n'était plus là. Elle était trop faible pour supporter une vie comme celle-ci. Il avait fallu une longue patience pour que ton frère sache. Pour qu'il est un petit aperçu de ce que tu avais vécu quand tu avais tué. Il s'était placé de ton coté. Le tien. Ça te faisait du bien de savoir. De savoir que malgré tout, il savait ça. C'était peut-être le début de quelque chose.

Il semblait prendre la responsabilité de l'attaque violente de tout à l'heure. Ce n'était plus toi, l'accusée. C'était lui. Il parlait de sa garde, du fait qu'il n'avait pas été vigilant. Mais le monde est violent. Les gens le sont aussi. Parfois, il faut savoir agir vite. Même si cela occasionne des dégâts. Je ne connaissais pas ces garçons. Je ne savais rien d'eux. De leurs vies ou de ce qu'ils faisaient. Je les avaient vu comme des ennemis. Comme des personnes qui s'étaient attaqué à un être que j'aimais. Il voulait que je les laisse en vie. Si une attaque similaire devait arriver une nouvelle fois. A une époque, tu te souviens des punitions qu'on t'avait infligés quand tu ne faisais pas ce qu'on attendait de toi. Quand tu devais tuer, tu le faisais comme un automatisme. Comme un réflexe. Il fallait combattre une manie que tu avais pratiqué pendant des années. Une vilaine habitude. Mais la situation était en train de s'arranger. Tu ne voulais pas revoir la déception dans son regard si tu lui disais que tu ne pouvais pas. Il te faudrait beaucoup plus de volonté pour combattre ça.

- Je sais pas si je pourrais. Mais je vais essayer.

Cela avait l'air simple pour lui. De se confier. Parler de soi. Dire ce qui pouvait te passer par la tête. Mais tu devais oublier les autres sujets. Ceux qui concernait le manque de choix. Ou des choses que je ne pourrais peut-être jamais lui dire. Cela me laissait que très peu de possibilité. La question était de savoir si je voulais bien le faire. Parler à inconnu, c'est une chose. Parler et se confier à un frère qui ignore tout, s'en est une autre. Tu serres tes mains l'une contre l'autre. Ce n'est pas un exercice que tu as l'habitude de pratiquer. T'avais pas besoin de parler de tes sentiments quand tu as une cible en ligne de mire. Et puis, ce n'était pas avec tes parents adoptifs que tu pouvais avoir ce genre de discussion. Pour eux, tu n'étais qu'un outil. Une arme qu'ils avaient utilisé, manipulé pour se battre contre son propre sang.
Sous-entendant que tes paroles seraient à l'abri avec lui. Lui, un jeune dealer qui croyait être le seul survivant de sa famille. Et toi, une petite criminelle qui n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle allait faire de sa vie. Un duo assez improbable.

- J'essaie d'être forte, d'être courageuse. Mais au fond de moi, j'ai peur.

Tu recroise son regard une seconde fois. Tu ignore ce qu'il peut penser, même maintenant. Tu as l'impression que tu fais une erreur. Tout ton être te hurle de partir, de ne pas te retourner. Ne plus jamais le revoir. Mais tu ne peux pas lutter. Pas quand il est là.

- Je suis terrifié parce que...j'ai fais beaucoup de mal. Même quand je ne le voulais pas. Et maintenant, je ne peux plus rien faire. Je peux plus faire marche arrière.

Tu te lève. Brusquement. Comme si l'idée de t'apitoyer sur ton sort n'était pas envisageable. Tu ne pouvais pas. Tu ne peux pas rester immobile. Tu fais quelques pas, incapable de rester tranquillement assise. Tu as baissé ta garde. Et cela te fais peur. Beaucoup trop. Parce que, l'espace d'un instant, tu étais vulnérable.

- Et maintenant, je suis censée de me sentir mieux, c'est ça ? Parce que c'est tout le contraire justement.