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Nous sommes en 2022 Door the open you more once.〖  Novrose IV 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 Door the open you more once.〖  Novrose IV 1050276528
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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
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Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
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Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
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Mer 9 Fév - 9:14
Once more you open the door.
Novrose IV

Vide. Le premier verre qu'on t'a donné, avec le champagne dedans. Qu'on t'a servi sur un plateau, avec toutes les banalités qu'on sort aux gens dont on se fout. T'as pas changé. Comment tu vas. Qu'est ce que tu deviens. Il t'a bien fallu tout un verre pour être capable de leur décrocher un sourire cynique, de répondre à leurs questions de merde sans donner vraiment l'impression que tu détestais être là. Tu sais même pas ce que t'es venue foutre ici. Une meuf que tu détestes. La Californie. Juste une occasion pour le monde de te rappeler que tu tournes pas aussi rond que lui. Que les cercles que tu décris suffiront pas à le comprendre.

Vide. Le deuxième verre, et le troisième. Tu sais même plus quand est-ce que tu les as attrapés, quelque part entre le diaporama de leurs souvenirs grotesques et leurs entremets dégueulasses. T'as rien en commun avec les autres gens de ta table, même pas l'amour de Samantha. Alors tu leur parles pas, c’est mieux. Tu fixes vainement ton assiette, espérant y trouver du bleu. Mais les aliments bleus, ça n'existe pas. La mariée est passée entre toutes les tables. Elle a dévisagé ta robe, et c'est peut-être ta seule victoire. Tu allais ressortir la bleue, celle que tu mets presque à chaque fois. Mais tu t'es dis que blanc cassé c'était sans doute plus adapté. À voir le regard de cette conne, la bouffée de colère dans ses yeux pour interrompre la froideur de la meilleure journée de sa vie, tu n'as vraiment aucun regret. Mais qu’elle s'en fasse pas, Samantha. Elle se marie, elle va déménager dans les Hamptons ou ailleurs, avoir une poignée de gamins jusqu'à devenir une baleine, son mec voudra plus la serrer et elle devra gérer toute seule la charge mentale et les gamins jusqu'à ce qu'un jour elle revienne, épuisée de la tournée des écoles, pour trouver ce bouffon en costume trois pièces dans leur lit avec une autre pouffe. Et ce sera bien fait pour sa gueule, à répandre sa joie dans tes dents comme si ça la rendait meilleure que toi. Tu es très fière de ta robe blanche, très fière de cette couronne de fleurs, des roses bleues dépourvues d’épines. Et t'auras jamais ce qu'elle a. Alors, non, qu'elle soit pas jalouse. Tu tacheras de pas l'être non plus.

Vide. Le verre de vin rouge dans ta main, que t'as versé dans ton système parce qu'il y avait pas de curaçao. L'envie de le verser sur la table pour que tout soit un peu moins terne. Nappe blanche, serviettes blanches et robe blanche. Et t'aimerais que le rouge dans ton bide puisse te permettre de pas être vide, mais ça marche pas comme ça hein, Blue. Tu voulais aller où, de toute façon ? Rester chez toi, seule, mater une série insipide, manger encore une boisson Feed debout adossée à l'évier, espérer que S et Sunil viendraient pas t'emmerder ce soir ? C'est pas vraiment le meilleur plan, tu le sais. Ce que tu sais pas, c'est pourquoi tu t'es dit qu'ici serait moins pire. Ces gens te filent la gerbe, dans leur inconséquence et leur inintérêt, dans leurs discussions inutiles et cette manière de te fixer comme si tu méritais vraiment qu’indifférence ou bien pitié.

Vide. Ton crâne qui tournoie dans la pièce, incapable de se remplir d'autre chose que d'une dune de sel que les vents reviennent façonner quand tu attaques ton cinquième verre. C'est ça, d'être ivre ? Cette envie de pleurer et de tout éclater en même temps ? Ce chaud, ce froid, cette absence de couleurs partout, à commencer par dans tes mains où y a qu’un seul rubis qui brille ? T'as passé ton adolescence à les voir se murger de loin et là, que tu relâches du lest à sentir tes doigts s'engourdir, tu réalises que c'est de la merde.

Vide. La chaise à côté de la tienne. Y a un petit panneau avec son nom. Alix. Alix Mörtsleam. Quel nom de merde, sérieusement. T'aurais jamais pu te marier avec lui. Et comme tu pourras rien faire d'autre, ce sera certainement pas plus mal. Bah ton mec est pas là NB ? Non il est pas là il m'a quittée non j'ai pas envie d'en parler et je te jure Jess la prochaine fois que tu m'appelles NB je sors mes couteaux de mon sac et je m'assure que ton larynx puisse plus rien articuler d'autre. Et l'autre connasse qui se ramène, avec son voile et sa traîne blanche. Il est où, ton +1, Nova ? J'ai une réponse pour toi, Samantha, mais je crois qu'elle va pas te plaire alors juste ferme ta gueule et va étaler ta petite supériorité de merde ailleurs parce que demain ce sera fini et t'auras des confettis à nettoyer dans tout ce putain d'hôtel de merde. Il est où, ton +1, Nova ? J'ai pas besoin de +1 j'ai besoin de personne je suis plus forte maintenant dès que je me sens seule y a des amitiés dans mon crâne plus riches que jamais vous aurez alors fermez vos gueules les connes laissez moi perdre pied comme je veux j'ai pas gymnastique du week-end et j'ai un foie qui fonctionne trop donc vraiment, vraiment, laissez moi.

Vide. Le sixième verre, le septième verre, et tu te rencognes dans ta chaise. T'as pas la force d'aller danser, alors que Dieu sait comme t'aime ça. Leur gâteau est dégueulasse, on dirait une meringue à la nausée, une crème à l'ostentation excessive, des choux trempés dans de la gerbe.

Vide. Ton crâne est vide. Tes verres sont vides. Les regards des autres sont vides. Tes côtes sont vides. Même ta bouche semble vide de tout, un goût de cendres et de carton. Tout est vide. Vide. Vide. Vide. Vide. Vide.

Rien n'est aussi vide que ton ventre.

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Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

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Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
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Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
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Jeu 10 Fév - 11:07


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Baby if you wanna leave
Come to California, be a freak like me, too


Perdu.
J’avais reçu ce carton d’invitation par mail un matin. J’ignorais comment la personne avait eu mon adresse, et l’idée qu’elle ait fait le trombinoscope de toute l’université de Phoenix m’effrayait un peu trop pour que j’y pense sérieusement. C’était forcément une chaîne de mails, lancés au hasard un beau matin. Samantha. Je l’avais embrassé quand j’étais en première de biologie, et j’avais fixé un peu le vide en me souvenant de ce moment gênant, me demandant pourquoi j’avais encore des sensations d’échardes dans les lèvres en y repensant.
Elle se mariait. Je me disais qu’une traînée comme elle traînerait une traîne, et que finalement, c’était une sensation étrange de constater ma chaise où les affaires pas tout à sales, pas tout à fait propres traînaient depuis une semaine pendant que Samantha allait se marier. Je me demandais quand ça allait arriver, mon American Dream. J’avais été renvoyé deux fois en deux mois, m’était fait tapé deux fois en deux mois, avait déménagé une fois, et je me disais que mon été était tout de même particulier. Je peine à voir le temps passer, et d’un côté, j’avais envie de perdre mon doigt en le mettant dans l’embrayage pour qu’il s’arrête.
J’avais soupiré devant les fleurs qui entouraient cet affreux faire-part. J’avais presque envie de coller mon nez à l’écran pour constater que c’était qu’un amas de pixels de couleurs primaires immondes, et que le rose n’existait pas.
J’avais soupiré, j’avais besoin d’une pause.

La Californie.
J’avais besoin d’une pause, entre palmiers, cocktails trop chers, piscines dans des résidences absurdes et mer agitée. J’étais venu en avion, parce que les trente heures de voiture me tentait assez peu. Dommage. Je pourrais louer ensuite une voiture et partir en road trip tout seul. J’espérais avoir un appel du Ciel entre Los Angeles et San Francisco, où je me dirais que ma place est autre part, et qu’ailleurs, c’était mieux qu’ici. Eternel adolescent qui avait jamais tout à fait grandi, je me baladais avec les preuves de mon ultra-violence. Béquilles à la main, j’arpentais Venice Beach où j’avais réservé une suite pour quelques jours.
Certainement que des heures à fixer la marée qui retournait inlassablement au fond de l’océan, ça m’inspirerait deux trois idées pour continuer à avancer.
A moins que la vie ait été suffisamment cynique pour me foutre ces putain de béquilles. Elle soulignait avec mesquinerie à quel point c’était ma faute. Elle me chuchotait du bout des lèvres que je ferai mieux de passer mes journées assis sur des bancs, comme je pouvais m’asseoir sur mes espoirs d’American Dream, de famille heureuse et fonctionnelle à bientôt trente ans.

Los Angeles.
C’était pas là que venait les gens perdus à vingt ans pour vivre dans la gloire et la célébrité ? Je voulais me perdre dans West Hollywood, faire des balades à vélo sur Culver Boulevard et rentrer dans mon quartier résidentiel à Silver Lake, où je me foutrais de passer des heures dans les bouchons parce que j’aurai juste la radio qui me détruisait les tympans et mes cordes vocales pour me déchaîner.
J’avais besoin d’une pause, alors j’étais venu. J’avais pas traversé les Etats-Unis pour te voir, Samantha, désolé. Je me passerai bien de te voir à la table d’honneur, avec tes grands yeux bleus, trop heureuse de ton mariage qui va s’éclater dans cinq ans pour une histoire de liste de courses, quand tu verras que ton mari est incapable de suivre tes indications. Je venais pas non plus pour me prendre ton bonheur en pleine gueule pendant que je galérais à prendre un verre à ton comptoir rose de merde avec mes béquilles.
Mes putain de béquilles oranges parce que j’avais compris que comme les bancs, je serai mon seul soutien et que ça me niquait les nerfs de me dire ça.
J’avais ma pauvre chemise blanche et un pantalon noir, parce que j’imaginais ce que je mettrais à la communion de ma petite cousine, et je refusais de mettre plus d’attention que ça au mariage d’une personne que j’aimais pas.

Elle.
Je pourrais parler de la mariée, qui se dandine dans sa robe sur-mesure. Je me demande combien elle a payé si c’est pour qu’elle soit pleine de gras et de fluides dégueulasses le soir même. Je hausse les sourcils en me disant que ça fait cher le centimètre de dentelle. Ambrose, tiens, ça fait si longtemps ! J’ai envie de lui dire que j’avais pas spécialement eu envie de renouer le contact, et j’ai envie de dire à son mari que j’ai embrassé sa future femme neuf ans plus tôt et que c’était franchement oubliable. Oui en effet, Samantha, ça fait longtemps. Je lui demande pas comment elle va, parce que c’est évident qu’elle va bien, et qu’elle me demandera un sale et toi que je me prendrais comme un bus dans la face. J’avais pas envie de m’inventer une vie d’ingénieur en biologie, ou alors de dire que j’avais pété un câble et que j’étais venu à Los Angeles pour devenir une rock star indépendante.
Je te félicite pas pour ton mariage, parce que j’ai pas à te féliciter de savoir ouvrir les cuisses. J’ai pas à te féliciter d’être tombée amoureuse, et encore moins d’être tombée sur une bonne personne. C’est cruel, de féliciter les mariages. C’est m’enfoncer un peu dans ma médiocrité.
Mon succès du moment, Samantha ? Tu veux le savoir ? Avoir été renvoyé d’un MacDo. Oui. Il fallait être doué de beaucoup d’audace, ou de bêtise, au choix.

Je reste stoïque face à elle, une paille dans mon verre. Je bougeais le moins possible mes mains pour pas faire tomber mes béquilles et tenir à peu près en équilibre. Je bois bruyamment pour témoigner mon ennui.

Freak.
Qu’on me présente toutes les personnes de ce putain de mariage, je voyais Christie du coin de l’oeil. Je voyais les deux potes interchangeables du groupe de Nova-Blue et je serrais les dents. Elles étaient toujours amies. Je voyais quelques connaissances de l’université dans de beaux costards.
Qu’on me présente toutes les personnes, en rouge, en noir, en Chanel ou en Dior, Westwood ou Galliano, collerette ou chute de reins audacieuse, j’identifiais un visage.
Qu’on me présente toutes les personnes, de Bill Gates à Donald Trump en passant par la résurrection de Gandhi, mes yeux se fixaient sur deux fossettes avec un angle particulier.

Freak, tout s’arrête.
Quelqu’un me parlait de son entreprise de cryptomonnaie, et mon incompréhension se fait plus grande maintenant que je l’écoute plus. Je vois une couronne de roses bleues dans quelques mèches attachées furtivement, décrivant des arcs symétriques tout autour comme un lycoris au fil du destin. On me parle de NFT et je me dis que c’est pas réellement ses initiales, parce que les siennes, c’était NBH.
Je remarque que j’ai une gorgée de champagne dans la bouche depuis trois minutes et qu’il est grand temps de l’avaler.

Clic clac clic clac dans les escaliers, clic clac clic clac sur le pavé, j’ai identifié une chaise à côté. J’avais concocté une excuse bidon, une énième, pour justifier le fait que je rampais en béquilles jusqu’à elle, encore.

« Salut. »

La table a l’air pleine de couples heureux, et je m’y sens à l’aise comme une pièce orange fluo dans un puzzle de noir et de blanc. Je regarde le centre de la table où il avait une montagne de petits fours, et je vois que l’assemblée me regarde. Je cale mes béquilles contre ma chaise.
Alors, je fixe la nourriture, parce qu’il y avait des petits grains sur certains et je comprenais pas pourquoi.

« Samantha m’a dit de m’asseoir ici. C’est vache de sa part, je sais. »

Je me souvenais que les derniers mots qu’elle m’avait dit c’était précisément passe une belle vie connard. J’avais l’impression qu’elle m’avait porté le mauvais œil depuis tout ce temps et j’étais assez peu ravi.
C’était tout de même étrange de mettre des grains de sésame sur des petits fours. C’était soit trop banal, soit de mauvais goût, et dans les deux cas, ça allait bien à Samantha de faire ce type de choix douteux.

« Il fait beau, aujourd’hui ... »

J’aimerai bien lui raconter des tas de choses intéressantes, ou alors qu’on ait été placés de base à côté. Je me dis qu’on aurait même pu être à la table d’honneur de ce putain de mariage si tout s’était bien passé. J’aurai pas mis une pauvre chemise blanche insipide avec un pantalon noir pour me fondre le plus possible dans le décor. On aurait été fiers et contents.
A la place, on est contre un mur à regarder les autres se baigner pendant que la marée de nos espoirs est trop loin pour qu’on puisse les rejoindre, dans leurs discussions d’éducation parentale et exploits de leurs gosses précoces.
Je vois sa main sur la table et me dit que je pourrais presque la prendre.
Je me dis que ça serait bizarre, mais j’ai envie de comprendre que c’est bien elle, et pas quelqu’un d’autre.

Freaks.

Ma béquille se casse la gueule avec ma gêne.

 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



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Jeu 10 Fév - 14:02
Once more you open the door.
Novrose IV

Tu regardes ta fourchette et tu te demandes si tu pourrais pas te crever les tympans avec pour pas entendre leurs rires guindés. Tu pourrais sortir tes yeux de leurs orbites avec la cuillère à dessert, vu que t’façon leur pièce montée c’était du vomitif sucré. Tu dévisages les repose-couteaux en forme de bateaux en papier et tu te demandes combien il faudrait que t’en avales avant de t’arracher la trachée à force de rires intermittents. Tu regardes un peu les couteaux, tu te demandes lequel serait le mieux pour venir crever ton nombril, ouvrir une balafre en dessous et sortir les organes fétides qui pourrissent d’inutilité. Tu sais même pas dans quelle poubelle ça se jette. Tu te dis que tant qu’à faire, vu tout l’alcool que t’as dans le sang, tu peux sortir ton foie aussi. Ou bien t’y jeter toute entière, blottie au milieu des déchets et t’espèreras être moins seule avec tes amis les cafards jusqu’à ce qu’un éboueur t’emporte pour que tu retrouves une décharge.
T’as l'impression d’être dans une bulle de savon au milieu d’un vieux marécage. Tu rebondis sur la surface sans jamais pouvoir t’intégrer, t’arrives pas à juste tomber et te sentir enfin dedans. Ils parlent des gamins, de crédits immobiliers, de résidences secondaires, et tous ces gens là ont ton âge. Et toi, t’as quoi ? Plus de parents. Plus de mec. Plus rien.
Même en forçant de toutes tes forces avec ce sale couteau à beurre, t’arriveras pas à exploser ta sphère. Ta bulle de savon est devenue une cloche de verre : tu restes prisonnière dedans et tu comprends pas ce qu’ils ont que toi t’as pas compris, Nova.
Une deuxième bulle de savon flotte, une deuxième bulle de savon tangue.
Comme attirée par la première, elle vient se poser près de toi, créant une sorte de barrière commune, un mur attenant entre vos cercles. Tu lèves les yeux, sans trop comprendre. Et t’as l’impression que ta bulle vient de forger une illusion avec ses reflets irisés. Parce qu’à côté de toi, y a Ambrose.
Et ça n’a rien de surprenant, qu’il soit là, vu comme Samantha a ratissé large son mariage et qu’il y a deux cents invités. Pourtant, avec tes verres de vin, tu peux t’empêcher de le fixer, bêtement. Tu te dis que dans ton regard, il va voir que tu es bourrée, puis tu te dis que tu t’en fous, tu te rappelles que tu le détestes et pourtant t’en as pas envie. Tu te dis qu’il faudrait dire un truc, répondre, faire un petit signe de la main à travers la membrane poisseuse qui sépare vos deux bulles usées. Mais t’as l'impression que tout est trop lourd, même le repose-couteau contre ta paume, et y a rien qui vient à tes lèvres. Parce qu’Ambrose est là, près de toi, et ça résonne comme un écho, l’effraction d’une réalité.
Il faut que sa béquille tombe pour que tu réalises. Il faut que sa béquille tombe pour péter la bulle du milieu et vous devenez une seule bulle, un seul endroit sur l’étang sale, un seul espace où exister et où tu peux presque respirer.
« Il est bientôt minuit, junior. »
Bientôt minuit et Cendrillon va se retransformer, son carrosse devenir citrouille de la couleur des cheveux d’Amb, et il va voir que t’es qu’une conne qui a trop bu à un mariage. Tu t’en fous, de ce qu’il pense, tu te dis. Il peut bien penser ce qu’il veut. Il a perdu voix au chapitre des déconvenues Herondale à la seconde où il a cru que tu reviendrais, que tu rendrais pas sa sale clé en la mettant dans la boîte aux lettres avec l’étiquette en papier que t’avais scotchée à ton nom.
Bientôt minuit et t’es pas une princesse, parce que si c’était lui le prince tu te trouverais pas prisonnière d’une putain de bulle de savon.

Tu le détestes de t’avoir demandé de partir, et tu te détestes d’être parti. Tu le détestes de t’avoir appelée, et tu te détestes d’y être allée. Tu le déteste de se pointer avec une excuse aussi naze, et si t’étais un peu plus sobre, tu te lèverais et tu te casserais. Comme il t’a demandé de le faire, comme t’aurais bien aimé le faire. Mais t’as pas fini de galérer à être qui tu voudrais être, pas fini de pas le détester parce que tu sais pas comment faire.
Tu te redresses, magnanime, pour lui jeter un regard noir comme une nuit sans lampadaire.
« Je pense pas que Samantha t’ait dit de t’asseoir ici parce qu’il est censé y avoir quelqu’un ici et c’est pas toi. »
Tu voudrais lui désigner l’étiquette avec le prénom d’Alix, mais tu finis par y mettre une pichenette. De toute façon, ils sont pareils, tous les deux, c’est juste des cons sans importance qui t’ont laissée pour une raison bidon et auxquels tu refuses de croire qu’un jour tu pourras pardonner.
Il est censé y avoir quelqu’un, ici. Oui, dans ton plan de vie parfait, y avait quelqu’un à cette place là. Quelqu’un que t’aurait aimé, quelqu’un qui t’aurait pas fait de mal, quelqu’un avec qui vous aviez un milliard de références communes comme des métaphores de la vie, quelqu’un qui t’aurait emmenée gravir des montagnes au lieu de crever dans des gouffres. Quelqu’un avec qui vous auriez pu adopter un chien, avoir des enfants avant que tu ne périmes, acheter une maison sur la côte et regarder les vagues rouler.
« Enfin, bon, il est pas venu. »
C’est pas une invitation à rester. Mais t’aimerais bien qu’il reste quand même. Ne serait-ce que parce que tu sais pas ce que ça fait s’il s’éloigne, est-ce-que tu vas sortir de la bulle ou bien elle va se séparer et tu seras encore de retour à pas comprendre le monde tourner.
Finalement, c’est pas si mal, les bulles, quand on est pas tout seul dedans. ça a des reflets irisés, et puis au moins t’as l’impression que quelqu’un veut te regarder.
Quelqu’un que t’essaies de haïr.

Quelqu’un qui te hait, surtout. Qui t’a mise dehors et laissée sur son paillasson, en pyjama. Quelqu’un qui t’a appelée au milieu de la nuit alors qu’il allait crever et qui ensuite t’as pas donné de nouvelles, alors qu’il aurait pu être mort. Quelqu’un qui trouve ça vache d’être assis à côté de toi, comme si c’était l’affreux calvaire de supporter la pauvre vieille fille qui se fera bouffer par ses chats quand aucun homme voudra l’aimer.
Tu lances un repose-couteau dans son assiette, on dirait vraiment un origami de bateau, ça fait un tintement dégueulasse. C’est pas un caillou sur une marelle, c’est un putain d’avertissement.
« Mais tu ferais mieux de partir, j’pense, t’as été assez clair sur le fait que tu voulais plus me voir. »
Tu finis par te pencher pour ramasser sa béquille avec sa sale couleur de merde et lui tendre d’un air hautain. Qu’il reste à l’autre bout de ton cercle chromatique, t’as déjà fait assez les frais de ses conneries pour bien 10 ans. Et même 10 ans, ce sera pas assez, tu te dis, pour que t’aies bien tout digéré. T’as envie qu’il paie, et pourtant ton instinct de survie te crie que tu ferais mieux de courir avant que le passé t’attrape et te colle encore près de lui.
Si vous courez chacun de votre côté, dans des directions opposées, vous ferez peut-être éclater la bulle, vous rejoindrez bien les eaux troubles et vous vous croiserez plus jamais. ça semble être le meilleur plan, alors tu lèves pas un sourcil quand vos doigts s’effleurent sur sa canne.
« Ou sinon, je dégage, comme tu veux. »
Tu pourrais le frapper avec ta cuillère, lui crever les yeux avec ta fourchette, lui faire bouffer tous tes couteaux jusqu’à ce qu’il soit du gruyère. Mais t’as même pas envie de ça. Parce que t’es ivre, et seule, Nova, et que tes couteaux ont un nom, ce sont des couteaux papillons. Et t’avais pas fait attention quand tu les as choisis, mais là, tu réalises que s’il s’envole comme il l’a déjà fait deux fois, c’est pas les lames d’acier trempé qui recolleront les larmes de toi.
Parce que la bulle qui s’est formée, c’est pas une bulle faite de savon. C’est une bulle de produit vaisselle, et si y a bien un truc qu’Ambrose s’est assuré que tu n’aies plus, au milieu de vos vieux souvenirs et ce que t’as déchiré.

Ce dont t’es sûre et certaine, Blue, c'est que t’as plus de bol à laver.

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Jeu 10 Fév - 20:44


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Flames so hot that they turn blue
Palms reflecting in your eyes, like an endless summer


J’ai toujours eu peur de son regard.

Je connaissais beaucoup de détails de son visage, de ses contacts, de la façon dont l’organza créait des reflets irisés au niveau de ses coudes, et moins au niveau de ses épaules. Je pourrais prendre un stylo et pointer ses grains de beauté, notamment celui sur le coin de sa clavicule gauche. Je savais exactement comment ses narines tremblaient quand elle était agacée, comme si elle s’apprêtait à foncer dans un drapeau rouge. J’avais identifié comment ses cheveux finissaient toujours par créer une démarcation précise sur ses épaules, et qu’elle avait toujours une mèche derrière son oreille, et une autre qui se rebellait en chutant constamment. J’avais dans le coeur, ancré, à quel point elle se battait avec, essayant de la remettre en place, pendant que ses sourcils décrivaient un léger angle vers l’intérieur parce qu’elle était un peu agacée et essayait de le cacher, dans le coin gauche de son sourire qui se cassait la gueule et sa fossette qui se marquait.

Je ne connaissais pas son regard.
Je le fuyais, constamment. Certainement qu’on voit un peu son reflet dans les pupilles, alors je préférais regarder ses sourcils et ses lèvres, parce que je risquais pas de voir qu’on avait les yeux bleus et qu’on s’était contaminé à nos couleurs.

Y a des vagues dans son bleu à elle, et je me demande dans quel verre elle s’est noyée. Je la savais petite, mais j’avais des nœuds de marin dans l’œsophage à me dire qu’elle n’avait pas été assez grande pour suivre son propre conseil. Au long, j’entends toujours que la mer ne fait aucun bruit, et que les mouettes râlent parce qu’elles ne savent faire que ça.

« Bah non, il est vingt-deux heures, qu’est-ce que tu racontes ? » Je marque une pause. « Nova-Blue ? » Son nom me détruit la lèvre inférieure qui se prend un coup parce qu’elle tremblotte comme un boxeur hébété.

Mon verre porte le numéro treize. C’est ce que je vois quand je regarde en dessous pour pas croiser ses yeux. J’ai pas non plus envie de voir les couples qui nous fixent. Certainement qu’on était une vaste attraction, une ménagerie amusante. Je serais certainement un putain de poisson rouge parce que ma mémoire me fait défaut, et Nova-Blue serait un espadon qui s’apprêtait à s’élancer sur tout le monde pour crucifier l’intégralité du mariage.

Pendant ce temps, je préfère m’hydrater, alors je bois dans mon verre en fixant la nappe. Je pourrais certainement me cacher en dessous de la table, si j’avais pas une attelle à la jambe.
L’épée tombe, un peu sur le coin de ma trachée et de ma gueule.

Elle sait que je sais qu’elle sait que j’ai menti. La serviette devant moi se marre. Elle sait que j’avais déjà fait le coup une fois, et que Nova-Blue choisissait quand elle était dupe. J’ai honte, alors je continue de boire pour cacher mes joues roses. Mais il est pas venu. Qui ça, il. Il y avait quelqu’un à côté d’elle.
Quelqu’un avec qui elle partageait sa vie actuellement, sûrement. Quelqu’un avec qui elle aurait été à ce mariage. Quelqu’un qui est pas venu, alors que moi, j’étais là, même si j’en avais pas envie et que je venais que pour les palmiers. J’ai un nœud de 8 dans l’estomac, seule solution, parce que je me casse la gueule d’une montagne de cent mètres.

« Ah. »

Il était dégueulasse, ce vin. Je pensais que le Christ avait un meilleur sang, tout de même. Je continue à le siroter, sûrement que j’oublierai un peu que je suis en train de me décomposer sur place devant des inconnus. J’ai toujours le treize au fond de mon verre qui me nargue, et je me dis que c’est vraiment un mariage de merde pour avoir des gimmicks de restau U.

Sûrement que lui, il aurait eu le verre avec un treize au fond. Je me demandais si son verre indiquait douze ou onze. Elle aurait un joli douze, et lui aurait montré, parce qu’elle se serait dit que c’était marrant, cette histoire de nombres premiers, et qu’après tout, c’était pas tant un treize que ça, vu que le bonheur lui souriait, et que le malheur était parti dans des Cabriolets roses sur des routes toutes droites, parce que tout roulait tout droit, et qu’elle avait cassé des montagnes pour faire des autoroutes, elle, alors que moi, je me tapais des escales nulles dans des avions hors de prix et-

Je bois une gorgée. J’avale de travers et tousse comme un con.

Pourquoi j’ai pas été invité à son mariage ? Je regarde discrètement sa main, et ne voit pas d’anneau. Est-ce que j’irai à son mariage ? Je commence à fixer le vide, et les invités sont visiblement très gênés par la situation. Est-ce que je serai au premier rang ?
Pire.
Est-ce que je serai son témoin un peu cruel ? Viens Ambrose, tu veux pas me marier à quelqu’un d’autre que toi ?

Je bois une gorgée. Le vin est bouchonné et amer. Je me dis que ça devait être des fruits de merde, comme ceux qu’on a écrasé sur notre relation ratée.

Je serais au premier rang dans une église nulle, parce que j’irai dans une église et pas un temple pour elle, comme un débile. Je me serai fais pété la gueule comme jamais la veille, pour présenter un corps tout bleu et tout plein de constellations. Est-ce que je me lèverai d’un air théâtral sur mon banc en disant que je m’y oppose et qu’on me dira qu’on s’en fout ?

Je me ronge compulsivement les ongles.

Son annulaire a presque acquis une alliance imaginaire. Je suis à la place de quelqu’un d’autre, parce que je serais toujours à la place de quelqu’un d’autre dans sa vie, quelque part. Jamais là au bon moment, toujours là à ramasser les débris de verre et me couper les doigts au passage. Toujours là pour éponger les pleurs et me faire tâcher la chemise de noir parce que le mascara a coulé. Je serre la mâchoire et grimace dans un juron parce que j’ai encore mal à mes commissures niquées.

Je rattrape ma béquille et-
Nos doigts se touchent.
C’est une tempête dans mon crâne. Je me dis que y a de son ADN dessus, mais aussi de l’ADN de quelqu’un d’autre. J’ai envie de me laver les mains au gel hydroalcoolique, ou sinon j’utiliserai le vin pour le faire, qu’il serve à quelque chose, mauvais comme il est. Je me dis que je pourrais attraper son doigt, puis son pouce, puis sa main entière, puis son bras, et dévorer l’intégralité de son corps. Une violente vague vient s’écraser contre un paroi de rocher, et j’ai un sacré mal de mer. Je tangue, bourré dans la cale vide de tout vivre parce que j’ai plus rien à bouffer et que je me sens vide. J’ai envie de toucher mon doigt choisi, pour étaler son contact de partout, sur mes phalanges, contre mon poignet. Je l’imagine bien, me le prendre et dire de pas partir.

Ou je dégage, comme tu préfères.

Ou j’attraperai ton poignet, Nova-Blue et je te dirais de pas partir.

« Eh bien c’est super tout ça ... »

Personne ne parle plus, à cette table. Je nous revoie à la fête de Christie, où on avait concentré les sons dans notre tunnel étrange. Il n’y a pas de téléphone, pas d’isolement. Tout le monde entendait, et si l’un de nous reste, ça serait étrange.

« Bah c’est ta place, tu peux rester … Tiens, mange des petits fours, là, tu me diras s’ils sont bons. »

C’est moi qui suit pas à ma place, parce que je le suis jamais, à ma putain de place. Je prends celle des autres, de son gars, de son inconnu là, que t’as envoyé valser au sol alors qu’on pourrait faire des tonneaux hors de ce mariage de merde. C’est toi qui est à ta place, à la table des couples, parce que t’as eu de la chance, toi aussi. Je regarde par terre. Alix.
Toi, je te déteste. Je te connais pas, mais je te déteste. Je mets discrètement mon pied sur la petite affichette au sol, pour l’enfoncer un peu plus bas que terre. C’était la seule vengeance que je pouvais faire, et elle était un peu ridicule.

« Sinon, ça va, vous ? » je balance aux autres, histoire que ce silence s’arrête.
« Absolument, notre petite Mary vient de sauter une classe parce qu’elle a appris à lire toute seule.
- Nous, notre James est premier de sa classe, et il a appris à lire à 4 ans.
- Mary a été propre à 1 an et demi.
- James sait compter jusqu’à 1000 et il a 5 ans.
- Mary …
- James ... »


Je bois mon vin bruyamment pour entendre autre chose. Il est toujours horrible. Est-ce que Mary et James ne pourraient pas devenir agriculteurs et faire du bon vin, pour sauver les humains de mon genre ? Je suis frigorifié en pleine canicule, ou alors j’ai trop chaud. Je tremble, j’ai la mâchoire qui tremble.
Je me mets à rire un peu nerveusement en regardant le fond de mon verre.

« C’est vraiment pas ma table, hahaha … Je vais partir, hein, hahaha … Bah non, je peux pas, j’ai des béquilles, hahaha ... »

J’ai envie de crever alors je rigole en serrant les dents. Je commence à avoir mal au ventre, et j’ignore si c’est l’anxiété, mais je préfère me dire que je suis vraiment très hilare par la situation.
Je commence à mordre dans une de mes phalanges, parce que je vais me manger les cuticules si je continue à me ronger les ongles.
Je suis absolument mort de rire parce que je suis trop heureux, n'est-ce pas. C'était la table du bonheur et des couples heureux, après tout.

Il faisait sacrément froid, pour un mois d’août.

 


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Ven 11 Fév - 0:41
Door the open you more once.
Novrose IV

L’impression d’être un jacuzzi où remontent des bulles de souvenirs.

Sa peau est bleue. Ses cheveux sont oranges. Un tableau que tu connais par cœur, tu l’as détaillé vingt mille fois dans le miroir après ta douche. Cet air un peu paumé, un peu bizarre, ce truc qui l’a fait surgir de la foule et où tu t’es dit que t’avais bien envie de sortir de sa houle à lui. Et les bulles remontent à la surface. Tous les mots que vous vous êtes dits, les baisers écrits en paroles, les promesses tues dans vos silences. Les coups de fil au milieu de la nuit, parce que vous faisiez des cauchemars. Les soirées à juste rien faire, où tu bénissais le ciel d’être ambidextre pour pouvoir lui tenir la main tout en complétant votre puzzle. La violence, aussi, quelquefois. Les mots trop durs, tombés au sol, bulles éclatées emplies de venin. Les baisers refusés, haïs, les moments de fuites, la détresse. Les coups de fil où tu pleurais, et il faisait qu’à s’excuser, parce qu’aucun de vous savait dire réellement ce qui se passait. Les soirées à fuir votre lit, à attendre sur le canapé jusqu’à ce que l’autre s’endorme pour pouvoir simplement sombrer avec des sillons sur les joues. Les promesses tuées, avortées, comme le rêve de cette vie tranquille que tu toucheras jamais du doigt.
Tout ça, dans le regard d’Ambrose, et tu te dis que c’est bizarre que tu saches pas faire la balance. T’avais l’impression que tous les moments de rage, de silence, d’incompréhension éclipsaient les moments de liesse. Tu te demandes si c’est vraiment le cas, si t’aurais pas plutôt envie que ce soit un petit peu l’inverse.
Tout le monde vous regarde, mais tu t’en fous de causer une scène. Quelqu’un est entré dans ta bulle. Pour la première fois depuis des lustres, t’es plus toute seule. Et tu sais pas encore quoi faire, mais tu vas pas relâcher ça. Tu plantes ton regard dans le sien comme des piolets dans ton Everest.
Il se ronge les ongles. Ça aussi, ça remonte doucement. Votre bulle de savon s’est remplie de pleins de billes multicolores, des fractions de réalité, l’écume des jours qui étaient doux.
Tu te demandes si t’as été trop dure, tu te demandes si vous pouvez vous pardonner. Tu te demandes si t’as été assez dure, parce que tu lui fais plus confiance. Ambrose est comme un mamba noir, un serpent toxique et vicieux qui s’enroule autour de tes chevilles à défaut d’être dans tes cheveux.
En plus, il est coiffé n’importe comment.
Tu te demandes si t’as été trop dure ou pas assez, et il commence à faire l’humain, à relancer les discussions, essayer d’être fonctionnel. Mais Ambrose, oh ce cher Ambrose, votre bulle n’a pas éclaté. Juste parce que vous êtes deux dedans ne veut pas dire que les autres entendent. Ne veut pas dire que les autres comprennent. Vous êtes pas des caméléons. Vous êtes des putains de papillons, et ça se fond pas dans la masse, les papillons, non, ça s’élève au-dessus des gens et leurs dialogues de vers grouillants, ça va chatouiller les nuages.
T’es pas fonctionnelle, Nova-Blue. T’es cassée. T’es cassée et on dirait que tout le monde le savait sauf toi. Alors peut-être bien que, juste ce soir et juste pour une fois, tu peux être encore plus cassée avec celui dans ce mariage qui t’a déjà dit de te casser.
Parmi les bulles multicolores qui flirtent à ton alcoolémie, tu reconnais de jolies choses. Des puzzles. Des marelles. Des jeux. Des enfants qui n’ont pas grandi. Et c’est ça, que tu redeviens. Un enfant, ça refait confiance, ou au moins pour le temps d’un jeu. Un enfant, ça met ses petits pieds dans les escarpins de maman et ça vient jouer la comédie même si tout le reste est terrible. Un enfant, ça reste à manger son gâteau d’anniversaire après que les autres soient partis. Un enfant, tu croirais même bien que ça ressurgit au septième verre.
Tu lances un regard à Ambrose, pas prêt pour ce que tu lui lances. Mais ce sera à lui de voir, s’il veut faire l’enfant avec toi.
Peut-être qu'il partira pas.

Tu sens bien qu’il va se lever, quitter la table, repartir. C’est hors de question. Il va jouer, lui aussi, junior. Sinon la bulle va exploser, l’écume de vos vagues se tarir, vous allez mourir sur le sable alors pitié, qu’il joue le jeu.
Tu poses ta main sur son avant-bras, une seconde.
Et tu éclates d’un rire sonore, coupant court à leurs discussions. Le genre de rire incontrôlé que t’as pas entendu sortir de ta gorge depuis des semaines. Peut-être des mois. Tu sais pas. Tu te rappelles plus. Tu poses ton autre main sur le torse d’Ambrose, et ton front contre son épaule.
T’es ivre, Nova-Blue.
« Hahaha, excuse-moi, mon cœur, on devrait laisser ça derrière nous et profiter de la soirée, tu crois pas ? »
Tu t’inspires de ce que t’aurait dit si t’avais réellement quelqu’un, si c’était pas ton connard d’ex qui s’asseyait à côté de toi.
T’es ivre, Nova-Blue.
Les autres vous regardant, interdits, et quelque part tu te sens mieux. Tu peux pas, seras jamais comme eux. Peu importe combien t’as envie d’être des leurs, tu seras toujours dans ta bulle, qui sera un miroir déformant. Mais t’as pas à y être seule. Alors qu’on braque les projecteurs sur toi, sur vous, et qu’on voie combien vous êtes mieux. Vous êtes Nova-Blue et Ambrose. Il faut que ces connards le sachent.
T’embrasses sa joue, t’as aucune idée de jusqu’où tu pourras bien aller avant qu’il se tire à nouveau ; mais franchement, t’en as rien à foutre. Tes pieds sont dans des chaussures trop grandes, t’es juchée sur sept verres d’alcool, et tu pourras gravier l’Everest.
T’es ivre, Nova-Blue.
Tu te retournes vers ta voisine, une certaine Abigaëlle mais-appelez-moi-Abby insipide numéro trente-sept. Tu lui glisses, sur le ton de la confidence.
« On a eu un souci de baby-sitter à la dernière minute, et ça nous a un peu pris la tête avant de partir … » La fille hoche la tête, incertaine. « … mais visiblement, t’as trouvé une solution, hein mon amour ? Je suis contente que t’aies pu être là. »
Tu serres un peu son avant-bras, doucement, juste pour qu’il réagisse. Il a l’air aussi sonné que toi quand tu te regardes le matin.
T’es ivre, Nova-Blue.
Si seulement vous pouviez communiquer par télépathie, un sorte de réseau, intra-bulle, qu’il comprenne juste ce que tu veux. Être intégrée au milieu de cette table de losers pathétiques. A tout prix. Non, même sans doute mieux qu’être intégrée. Être jalousée par ces connards, qu’ils crèvent de vous entendre rire et qu’en retournant à l’hôtel ces meufs se questionnent en silence sur ce qu’elles ont moins bien fait que toi.
Tu pousses le curseur au maximum, plus bien sûre de ce que tu dis. Tu blâmeras l’alcool, et la fête, et demain tout sera oublié. Comme t’as tenté d’oublier Amb, teint en rouge, sur son lit, blessé. Et ça fonctionnera. Peut-être.
« Vous savez, c’est difficile, vu que l’aînée est classée régionalement en danse classique en même temps que son CE1 spécialité géopolitique … et puis la crèche bilingue des jumeaux, un vrai merdier administratif hahaha, pas vrai ? »
Un dernier regard pour Ambrose, faux sourire, sourcils relevés. Tu planterais bien ton talon dans ses orteils.
« Pas vrai, mon chéri ? »
Tu planterais bien ton talon dans ses orteils, mais t’as perdu ton escarpin à force de jouer la grande personne. Tu penses pas être Cendrillon, mais si y a quelqu’un qui ramène ta pantoufle de verre, tu la fracasseras sur la table et tu danseras les pieds nus jusqu’à en filer tes collants.

T’es ivre, Nova-Blue.
Ta gaminerie est prise au piège de lourds tourments orthopédiques.

PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV VV9QYNMO_o


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Ven 11 Fév - 2:27


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


If time stood still I'd take this moment
Make it last forever


1m20.
Y a des bouées de sauvetage en mer.

Je pouvais voir des gosses se noyer depuis mon mur. Il y en a deux. Il y a une fille aux cheveux châtains, et un autre garçon au visage plein de tâches de rousseurs. Sûrement qu’ils hurlent des insultes contre les vagues, contre les marées, alors qu’ils ont pas pris de brassards et ne savent pas nager. Depuis mon mur, j’ai mon mégot presque consumé entre les doigts. Je le jetterai sur le sable. Il finira sous un pied semi-humide d’une Abigaëlle qui hurlera, l’air dégoûté, l’humidité le clouera contre sa voûte plantaire, et elle sera très énervée.

On était ce petit mégot, pas tout à fait consumé, pas tout à fait éteint, juste collant et un peu gênant, avec du pétrole à l’intérieur, du cyanure dans le papier.
Pour le moment, j’étais juste ce gamin en train de se noyer, et qui attendait sa bouée de sauvetage.

1m.
Elle arrivait, et visiblement, je me la suis prise sur la tête et je bois la tasse comme je m’étouffe avec mon vin. Je me noie un peu plus pendant que je fixe le vide, la nappe, la tête des autres invités.

« N-…. ? »

J’ai juste ce pauvre phonème qui reste bloqué entre ma langue et mes dents, que je balance de temps à autre pendant qu’elle parle. Qu’elle continue à parler. Toujours et encore.
Pendant qu’elle a établi le contact, qu’on est tout les deux sur une bouée de sauvetage glissante, que je suis toujours à moitié en train de patauger dans l’eau. Si je monte pas avec elle, les requins vont me bouffer. Je les vois, avoir la dalle à vingt-deux heures alors que la pièce montée a déjà été mangée, qu’il y a eu le dîner, le déjeuner, le vin d’honneur, tout ce bordel. Ils sont là, à manger des petits fours, attendant qu’on soit suffisamment cuits pour nous déchiqueter.

80 cm.
J’ai pas de soucis à m’avouer que j’étais globalement perdu, et que j’étais incapable de marcher sur l’eau.

« N- ??? »

Toujours ce vieux gn qui sort de nulle part, comme si j’avais trop d’espace entre elle et moi alors qu’elle avait brisé les cercles, démoli les constellations, avait écrasé la physique et une nouvelle fois, elle détruisait les règles si chéries.
De mon côté, je continue à fixer mon verre, et je vois quelqu’un me resservir. Je hoche la tête avec gratitude. J’avais une autre bouée de l’autre côté, mais je devais crever celle sur laquelle j’étais. Je pourrais certainement nager si on me tenait le bras. Je vois le vin qui tapisse les rebords de cristal. J’avais juste à appuyer un bon coup sur les flotteurs, et je sauterai et je laisserai la gamine se noyer. Je serai sauf, avec beaucoup de personnes autour de moi. Peut-être même qu’on m’applaudirait, et que je serais érigé en héros.

40 cm.
Collision express et météores colorés, j’aimerai être dans le vide interstellaire pour plus rien n’entendre. Je continue à boire pendant que je me sens secoué dans tous les sens. Ma tête s’agite de gauche à droite tandis que j’ai l’impression d’être une marionnette. Sauter, ne pas sauter. Je sens une chaleur contre mon avant-bras. Je regarde la main.
Elle n’a pas de bague. Elle n’a pas de putain de bague.
Si j’étais sur cette chaise, c’était peut-être mon rôle, alors. Je me convaincs. J’ai peu d’empathie pour les absents. S’il n’était pas venu, c’était peut-être pour une raison. Il devait être un peu nul. Mon talon décrit des cercles sur l’affichette au sol, parce qu’on tourne comme des disques rayés depuis neuf ans.

10cm.
Est-ce que c’était un piège ? La gamine sur ma bouée se transforme en vampire, et elle parle aux poissons. Peut-être qu’elle avait capitulé avec un requin, ou une orque, et qu’à tout moment, on allait voler au loin. C’était peut-être un plan pour me faire toucher les abysses pour une fois. Mon pied tapote le sol avec un peu plus de hargne. Et si c’était même un plan commun ? Je fais le tour de mes contacts. Je connais pas d’Alix. Je me souviens pas avoir collé de rumeurs honteuses sur des casiers à propos d’un Alix, je me souviens pas avoir créer des faux crushs honteux à un Alix, je me souviens pas avoir été responsable de la rupture d’un Alix, je me souviens pas avoir cracher sur un Alix.
Je m’en serais souvenu, avec un nom pareil.
Je contemple l’eau qui reste calme. Elle voulait certainement se venger, me faire payer les dégage, les casse toi, les remarques sur son shampoing, les bruits de fourchettes, les cris, les canapés dépliés, les chaînes zappées, les rendez-vous manqués, les fleurs fanées, les cadeaux ratés, les séries détestées, les papillons crevés, les chrysalides fermées.

J’accepte, avec une barre de fer en travers de la gueule. C’était de bonne guerre. Je lui écrivais un message incendiaire après. Je lui enverrai un vocal, qu’elle écoutera, ou pas. Peut-être qu’elle l’enregistrerait aussi, comme moi j’enregistre les siens et que j’écoute les va te faire foutre comme des promesses étranges.

Zéro centimètre.
La comète bleue entre en collision avec Saturne et vient s’écraser sur ma joue.
J’envoie un caillou sur l’autre bouée, et on se marre en voyant les autres enfants couler.

« Oui, oui, tout à fait, absolument ... »

J’ai les yeux à la fois extatiques et vides. Mes mains retrouvent une serviette que je replie dans tous les sens.
Sucre-phosphate. Les brins d’ADN étaient solitaires depuis longtemps, et je finissais par me dire qu’avec un peu de temps, ils deviendraient des tentacules et je serais un gigantesque kraken pour bouffer les radeaux.
Sucre-phosphate. Les hélices s’enclenchent et viennent se recoudre.
Sucre-phosphate. Dans ses lèvres, dans les pores.

On est à zéro centimètre, sur le même bateau de pirates, sur la même chaîne ADN. On est Nova-Blue et Ambrose, les serpents de Phoenix. Je reprends une gorgée mais elle parle de gamin en CE1 en spécialité géopolitique.

Your head lies, full of fire
I'm risin' up, risin up

J’en peux plus.
J’en avais plus rien à foutre.
Je ris dans mon verre et du vin vient se foutre sur mes tâches de rousseur. Qu’on s’éclabousse en pleine mer, paumés sur notre radeau de merde, j’en avais plus rien à foutre. On serait jamais paumés dans l’Océan Atlantique à deux, et sûrement que l’un en aurait marre de l’autre un moment et le jetterait par dessus bord.
Tant pis.
J’étais prêt à participer au voyage.

« Crèche bilingue ? Bien entendu, pour apprendre le français. Ah oui, ma femme parle le français. Vas-y, chérie, montre-leur ton merveilleux français. C’est une langue si distinguée, si recherchée, vous savez … Mary apprend le français ? L’anglais ? L’espagnol peut-être ? C’est d’une vulgarité, voyons. »

Je prends un ton hautain, et j’ai mon petit doigt levé quand je prends une gorgée de vin, espérant ne pas m’en foutre de partout. J’ai une chemise blanche, ça serait con de la tâcher.
J’essaie de rire de la situation, de me dire que si je me dis que ça dure éternellement, alors ça pourrait créer des bases de souvenirs auxquels me raccrocher pour les vingt années qui suivront. J’avais déjà usé tous les tiroirs de ma mémoire, et tourner en rond pendant neuf ans me foutait la nausée. Parce que je serai pas son +1, parce que je serai pas son chéri, parce que je serai pas son mari, alors, j’en ai rien à foutre, et si je dois briser le coeur d’un inconnu en jouant la comédie avec sa future femme pour échapper aux requins, j’estime que les absents ont tord.
Je passe un doigt sur la croix autour de mon cou pour me donner bonne conscience. Mon Dieu, tu sais que je suis sincère quand je te demande de me laisser rire une fois en neuf ans. J’ai un sourire aux lèvres, regarde. C’était si rare. C’était devenu un évènement, alors que j’avais un sale rictus normalement. Regarde-moi, s’il te plaît, Seigneur.
Regarde-moi, s’il te plaît, Nova-Blue.

J’envoie l’affichette au loin avec mon pied, et j’espère qu’elle tombe sous les pieds d’une cruche. Elle glissera peut-être dessus en se levant.

« Mais vous savez, elle s’ennuie rapidement, Violet. On a acheté un somptueux manoir du côté de Pasadena. Un terrain à faire tomber les anges. On envisage de lancer notre culture de raisins pour produire le meilleur vin de la région. Je peux vous assurer qu’on en boira des bouteilles au prochain mariage. » Je ris parce que c’était pas dur de faire de la concurrence à cette vinasse. « On comptait également y faire construire une écurie pour Alta-Nihilismus de Bucéphale, notre étalon. Ce sera le cheval de Violet quand elle va grandir. Vous comprenez, elle s’ennuie vite, elle est surdouée avec de l’hyperactivité, il faut la stimuler sinon elle fane comme une jolie rose ... »

Je me mords l’intérieur de ma joue droite pour ne pas rire, parce que j’ai pas envie de modifier la composition des pores de la gauche.
Je dépose mon petit origami de bateau sur le coin de son assiette. J'aurai pu le mettre dans son verre, pour qu'elle arrête de boire. Elle buvait jamais. Qu'elle profite de la vie et qu'elle découvre d'elle-même les joies des gueules de bois. Je passais pour un altruiste alors que j'étais juste au bord des larmes à sourire pour la première fois depuis des lustres.
J'appréciais cette illusion, cette bulle irisée, ces reflets absurdes, alors qu'on m'y laisse, que personne vienne la percer cruellement.

- 5cm.
Je prends sa main dans la mienne, parce qu’autant abuser complètement de la situation. J’ai la tête qui tourne, et il semblerait qu’elle avait dix doigts sur chaque main. Je me dis qu’elle pourrait faire une pianiste douée, et jouer autre chose que des putain de requiem sur un orgue glauque d’église. Mes lèvres se posent sur son annulaire. Si elle avait eu une bague, certainement que je l’aurai juste bouffée, avalée. Si je dissimulais les preuves, il n’y avait pas de problèmes.

« Il faudrait qu’on reste ab-so-lu-ment en contact, nous serions ravis de voir la prochaine compétition de James. Il fait quoi déjà …. ? Du judo ? Ah oui, c’est vrai. »

J’ai envie de poser mes incisives sur ce putain de doigt, de le marquer contre une menace. Si tu te fous de ma gueule, on coule tous les deux.
Je passe mon bras autour de ses épaules comme un accord tacite. Je joue à ton jeu débile, et on ment ensemble pour se sauver de cette horrible soirée.
Je pose ma tête contre la sienne, et on se partagera nos neurones contre ces connards hautains, nous inventant une vie mieux que la leur, pendant que nos vies sont vaines et que notre nature morte de serpent revient à la vie.

C’est nous sur ce bateau, Nova-Blue et Ambrose, pirates de la vie et saoulards des cales, contre le reste de l’océan Indien. Ces abrutis endimanchés en face de nous écrivaient de belles histoires avec des plumes de pigeons.

Et vous savez très bien ce que font les indiens aux pigeons.

 


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Ven 11 Fév - 13:58
Once more you open the door.
Novrose IV

Vous êtes une mitose à l’envers, deux bulles qui fusionnent en une seule, autour de vous le rond parfait qui comprendra votre passé. Tu le jauges, t’espères qu’il le sent, que t’es pas une fois de plus seule à songer à vos souvenirs comme un vieux tourne-disque usé que t’as planqué dans un placard.
Télophase. Vous êtes deux entités, deux bulles dans une lampe à lave, prêtes à ne jamais vous croiser si l’on ne vous le demande pas. Et pourtant le contact se crée. T’as posé ta main sur son bras, t’as posé tes lèvres sur sa joue. Il s’est assis juste à ta droite. Le contact s’est créé entre vos deux univers, une collision de galaxie qui doucement vont se confondre.
Anaphase. Les chromatides soeurs se réveillent et paresseusement se rassemblent, viennent trouver leur point de jonction. Il décide de jouer le jeu, il décide de marcher avec toi, le point de contact se crée, votre centromère est présent. Et t’as envie de lui sourire, lui sourire parce qu’il est vivant, lui sourire parce que t’es vivante et les microtubules d’enfer pourront pas vous retirer ça.
Métaphase. Il y a des mouvements dans la bulle, des filaments qui vous délient. Les fils qui, comme deux marionnettes, sont le signe de huit ans trop loins. Ils vous retiennent l’un loin de l'autre, mais ils vous poussent l’un contre l’autre. Vous êtes contre, mais vous êtes avec, et sans doute bien que t’es même pour.
Prophase. Il pose son crâne contre le tien, vos ADN ne sont qu’un seul. Il rit et tu te rappelles pourquoi tu l’aimais. Parce qu’il est fêlé, inconstant, parce qu’il a peur et qu’il panique, parce qu’il ment et que ça te va. Parce que de votre brouillon de gêne vous tirez un bouillon de gènes, qui deviendra votre ADN, votre identité, votre exil. Et t’es plus la seule à être enfant, auprès de toi y a un corsaire, vulcanologue des lampes à lave, il a des blessures de batailles et ses cheveux dans le visage. Il surenchérit, encore plus haut, et tu te dis que si c’est lui le capitaine alors tu seras la vigie, et tu materas l’horizon jusqu’à y voir surgir la mer de votre vaisseau sur le sable.
Tu ris à ses explications, tu ris à toutes ses inventions, tu ris d’un rire si cristallin que même les verres en sont jaloux. Alors tu te noies dans le tien, pour pas qu’il se sente oublié. Quelqu’un l’a rempli d’eau gazeuse, elle fait des bulles contre ta langue et ça te rend presque extatique.
Imperturbablement sérieuse, tu l’écoutes tout déblatérer à propos de Violet, votre fille, de son cheval, de votre manoir et de votre projet viticole. Tu hoches la tête de temps à autres, femme idéale, épouse parfaite. Tu surprends les regards des autres, jubiles d’y voir surgir le doute. Eux qui vous prenaient pour des clowns, voilà que désormais ils voient combien vous êtes au-dessus d’eux. Qu’importe si c’est des mensonges, ça vous a jamais dérangé. Ou plutôt si, ça te dérange, mais t’es trop ivre pour le savoir alors tu retiens tes gloussements quand il embrasse ton annulaire.
Oui, c’est évident, Violet s’ennuiera. Si Violet existait, si ton putain d’utérus rose voulait bien être moins hostile. Mais ça, ils ont pas besoin de le savoir. Ils ont pas besoin de savoir que t’as frappé quinze fois le mur et que tu t’es cassé un doigt. Ils ont pas besoin de savoir que si t’as vidé tous tes verres, c’est pour remplir un vide en toi, une pièce de puzzle qui te manque pour vivre ta vie idéale.
Le pire, c’est que ça marche presque.

Tu relèves un petit peu la tête, l’air interrogateur pour lui. Vous êtes trop proches, beaucoup trop proches. Tu te prends à ton propre jeu et rêves d’effacer des années qui ont été vides de ses yeux.
« Je ne sais pas trop quoi faire pour les jumeaux, j’avoue. C’est vrai que Blake a été diagnostiquée surdouée, comme sa soeur, mais vu que Jared sait déjà jouer du thérémine, il serait peut-être mieux dans un cursus musical … »
Un nouveau rire pour vos convives.
« Enfin, nous avons le temps de voir venir, il y a cette superbe école Montessori à côté de notre demeure, n’est-ce pas mon amour ? »
Tu te redresses un petit peu, même les couples les plus transis ne sont pas collés l’un à l’autre. Tu te dis qu’il faut rester crédible tandis que les regards s’insurgent et que ton sourire croît encore.
Tu sais même pas qui c’est, Montessori. Tu savoures juste cet instant, le contact d’Ambrose à tes côtés, et tu te dis que vous faites équipe. Vous avez pas de cocotte en papier, pas de marelle, pas de puzzle, mais vous restez tout de même ensemble à affronter l’ostentatoire de ces imbéciles du dimanche.
« Heureusement que tu as pu ne prendre qu’un temps partiel au MIT pour t’occuper des enfants, parce qu’avec toutes leurs activités … ! »
Encore un petit rire charmant, puis tu sens que le soufflé tombe. Tu reportes ton attention sur Abigaëlle mais-appelez-moi-Abby avec un sourire effronté. Clairement, les trois couples à la table ne savent pas si vous plaisantez. clairement, tu ne t’en soucies pas, t’as bien trop d’alcool dans le sang et bien trop de sel sur la langue. Retrouver ta cellule jumelle, ça t’a comme rendue invincible. Tu te sens grisée, et c’est pas le vin. Ou alors un peu, mais pas que. Vous êtes le liquide coloré qui flirte dans la lampe à lave, aussi noir que le trou infâme qui a aspiré tes organes. Et pourtant vous êtes colorés, aux yeux de ceux qui vous regardent. Tu te dis que c’est ça qui compte, c’est ça qui te donne envie de rire.
« Et toi, Abby, pour quand est prévu ton accouchement, donner un petit frère à Mary ? Ou une petite sœur. Ce serait dommage que son intellect supérieur se gâche à n’être pas entretenu. »
« Quoi ? Mais je … »
« Ou alors, elle pourrait venir en vacances chez nous après la naissance, comme ça vous seriez tranquilles pour vous occuper du bébé. Nous serions absolument ra-vis, hein mon canard en sucre ? »
Tu joues à un jeu dangereux, t’as la sensation que tu vas trop loin, trop fort,mais tu maîtrises plus ta roue libre et si enfin vous vous viandez peut-être que la bulle explosera. Mais t’as la main dans celle d'Ambrose, maintenant, alors même si tout fout le camp tu sais que tu le perdras pas.
« Je ne suis pas enceinte ! » qu’elle rétorque, battant des paupières.
Tu portes une main à ta poitrine, avec un air sincèrement navré.
« Oh non, ma pauvre chérie, quelle maladroite je fais ! Je suis désolée. » Tu ne l’es pas du tout, tu prends même un certain plaisir à vous son air de poupée russe se décomposer lentement. Tu serres plus fort la main d’Ambrose. « Mais après tout c’est normal, ne t’en fais pas, tout le monde ne peut pas retrouver la ligne aussi vite après l’accouchement, pour certaines cela prend un peu plus de temps … quoi que, bientôt 5 ans après, c’est vrai que les espoirs sont minces. Enfin. As-tu essayé le yoga ? »
Tu sais plus où sont les limites, tout est brouillé, tout est confus, un vague mal de cœur vient te prendre et tu te dis que c’est les bulles. La faute à ces satanées bulles qui remontent dans ton œsophage et viennent taquiner ton pharynx. Tu te détournes d’Abigaëlle qui va sans doute passer la nuit à se demander si elle est grosse. Et la réponse est non, bien sûr, mais ça fait du bien qu’elle le croie. ça fait du bien, juste une seconde, de plus être la pire des nulles, dernières des ratées à la table. Tu dévisages ton cher époux avec un sourire alangui.
« Regardez moi, je parle, je parle … excuse moi, mon amour. »
Tu décides de planter le dernier clou, te lèves, t’assieds sur ses genoux, les deux bras autour de son cou, tu passes une main dans ses cheveux. Il est mal coiffé. Ce serait bien que tu le recoiffes, quand t’auras évacué les bulles, quand ton cerveau retrouvera sa fonction de matière pensante au lieu d’être juste une baignoire rempli de bain moussant sucré.
Tu sais plus bien si tu t’amuses ou si t’es complètement paumée. Un peu des deux, certainement, mais y a un idiot en béquilles qui te laissera pas te vautrer.
« Je suis juste si heureuse que tu sois là. »

T’as beau jouer la comédie, t’as jamais rien dit d’aussi vrai.

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Ven 11 Fév - 22:04


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Abbygaëlle.
Elle serait notre prochaine victime. Elle l’ouvrait trop avec sa gamine qui écrivait l’Odyssée à six ans. Son air est suffisant, sa voix trop aiguë, ses yeux trop vifs. A peine que je  vois quelques failles à exploiter, Nova-Blue est un requin tigre et se jette sur elle.
Elle l’entoure, l’attaque, déchiquette son ventre, et je suis notre radeau en constatant que nos ongles sont longs et nos crocs acérés. Je me mets à paniquer pour ma propre condition. J’ai ses contacts en tête, et si elle pose toujours son ongle puis sa phalange, je me dis que je risque rien.
On était des poisons pour autrui, pour nous, mais les années à broyer du noir pour de vieilles machines à café nous ont rendu hermétiques. Homéopathes de pacotille, on avait l’antidote dans les dents, et un peu de respect sur le bout des lèvres. Avec nos revolvers braqués sur la tempe, on connaît les tempêtes qu’on pouvait provoquer. J’avais aucune envie qu’on vienne me chercher au fond de la mer pendant neuf ans. Si l’une appuie sur la détente, la tension explosait et tapissait de nos crânes couleur regrets et désolés.
Pas cette fois.
L’affichette est au loin, et si j’arrive à ne plus y penser, je pourrais l’oublier.  

« Elle a une voix formidable, non ? Et des conseils si avisés ! »

Ambrose.
J’étais occupé à observer les liens des personnes entre elles autour de la table. Je me souvenais de quelques rumeurs à l’université, au lycée. Phoenix est un grand village, Phoenix ne bouge pas, Phoenix est gravé dans le marbre et résiste à la chaleur. J’essayais de repérer quelques liens passés, quelques tensions restées, à travers les comptes Instagram et Facebook, les likes laissés, les commentaires postés, les réactions choisies.
J’entends un bruit à côté de moi et je vois Nova-Blue se lever. Je fronce les sourcils. Est-ce qu’elle s’en va, encore ? Je lui ai pas dis de partir, pourtant. J’ai la main prête à attraper son bras et de crier juste mais bordel de merde reste là putain pars pas. Si je pouvais être violent dans mes casse-toi, je le serais aussi dans mes reste là, on s’amuse bien ensemble.
Mais elle partait pas.
Je la savais ivre, mais sûrement pas à quel point. Elle s’assoit sur mes genoux et je sens que les os broyés hurlent.
Je contacte l’intégralité de mes muscles, mes doigts écrasent sa main sans réellement le vouloir.
Je vais hurler je vais hurler je vais hurler j’ai envie de crier j’ai mal à l’aide j’ai mal putain Nova-Blue tu branles quoi bouge de là j’ai le genou pété et tu t’assois sur mes débris d’os là j’ai mal et j’ai pas envie de crier parce que ça casserait notre petite image de gentil couple modèle parce que les couples ça se fait des bisous et ça se dit mon canard en sucre ça gueule pas putain de bordel merde j’ai mal pourquoi tu te mets là tu la vois pas ma putain d’attelle elle est bleue je sais pas pourquoi toutes les attelles sont bleues et je trouve ça un peu marrant.

Mes dents se serrent et j’ai peur de me péter la mâchoire. Son poids se pose et j’ai une déflagration dans le genou.
Mes dents se serrent.
Contre son épaule.

Je ferme les yeux et je me dis qu’elle a un goût de gel douche à la rose. C’est un peu industriel, mais ça doit être bio et bon pour la santé, parce qu’elle laisse rien de pas sain pour sa peau, des fois que ça pénètre son système nerveux par ses pores.

« Désolé désolé désolé désolé ... » je murmure sur sa peau pendant que j’essaie de bouger son corps sur mon autre jambe tant bien que mal, desserrant mes dents.

Je suis juste si heureuse que tu sois là.
Choc d’ocytocine dans les veines, camé en manque, je tremblotte pendant que je la place dans une position étrange. J’ai ma jambe endommagée écartée, loin de nos conneries, parce que j’ai l’espoir de remarcher sans béquilles un jour.
Je fais passer ma morsure pour un bête baiser, je me dis qu’avec l’angle de nos têtes, ça peut passer. Sur un malentendu, même les infidélités pouvaient fonctionner, visiblement. Mes lèvres restaient sur son épaule pour le moment. Il paraissait que parfois, ça pouvait aider à panser les blessures.

Je suis juste si heureuse que tu sois là.
Juste. Il y avait de la simplicité là-dedans. Je la regarde longuement, plantant mes pupilles dans les siennes. Souvent, je fuyais son regard. Là, j’ai envie de l’affronter, de le décrypter, de le comprendre. Est-ce que tu te fous de ma gueule, dans le fond ? Est-ce que y a un peu de rire, dans tes iris ? Est-ce que c’est un pari entre ton copain et toi ? Peut-être qu’il était pire que moi, et que c’était le genre de jeux que vous aviez.
Je ne juge pas.
Je trouvais ça marrant, au fond. J’aurai juste apprécié que mon nom ne soit pas écrit en écriture gothique sur une pauvre page.

Si on prête attention, ma tête oscille lentement de gauche à droite. Certainement que d’un œil extérieur, j’ai l’air affectueux. En vérité, j’ai peur. Est-ce que je suis juste un pigeon, comme toutes les personnes à cette table, et que Nova-Blue l’amérindienne viendra me déplumer en m’arrachant une à une les plumes à grand coups de mots gentils, de grands sourires et de regards volés ?
Certainement que j’ai l’air trop sérieux pour un mari modèle, mais je me dis qu’il fallait que je retourne dans ce jeu débile pour pas serrer à nouveau les dents à l’intérieur de mes joues en espérant racler chaque centimètre de ses contacts.

« J’espère, darling. Je suis heureux que tu sois pas partie. »

Si c’était une vaste blague, j’aurai sûrement un peu d’amertume au fond de la gorge. Je haussais les épaules en me disant que c’était le goût de son café. J’aurai entendu à nouveau sa voix, donc nos souvenirs seraient plus réels. J’aurai eu de nouvelles scènes à foutre sur VHS mémorielle, donc les couleurs seraient plus vibrantes parce que la technologie a évolué depuis 2013.

« On revient d’Ibiza. Un pauvre accident de jet-ski, des choses qui arrivent. » Je porte ma main dans la nuque de Nova-Blue, dégageant ses cheveux. « Heureusement que Nova-Blue a son brevet de secourisme, un véritable ange gardien, toujours à veiller sur moi. » Mes doigts se resserrent un peu sur sa nuque, marquant une légère pression. « Plus de peur que de mal, des béquilles, et dans quelques semaines tout ira bien. Il nous en faut plus pour paniquer, n'est-ce pas, mon amour ? »

Tout ira bien, parce qu’on se l’était promis, et que ça serait perdu dans des c’est bon ou des y a rien qui va.

« J’ai vraiment de la chance de t’avoir, ma petite chérie d’amour, n’est-ce pas ? »

Je suis même pas désolé pour ton copain, Nova-Blue. J’essaie d’oublier que y a de lui sur ta nuque et sur tes lèvres.

Brandon.
Parce que, main dans la main, mon pouce joue avec l’os du sien. C’était nous contre l’univers, nous contre les salauds, une équipe contre l’adversité. Qu’on nous sorte un jeu et on détruirait l’intégralité de nos opposants. On utilisait le mental, nos obsessions, nos fixettes temporaires. Je réfléchis aux catégories d’un Trivial Pursuit. Je suis persuadé qu’on pourrait faire une merveilleuse équipe.

Bleu, géographie.

« Vous habitez où ? On pourrait venir, Nova-Blue fait de merveilleux layers cakes.
- Compton.
- Très bien. Nous prendrons une assurance supérieure pour notre Cadillac, alors. Mais on peut bien faire ça pour vous. On a du temps à donner aux moins privilégiés, c’est merveilleux, Abby. »


Je m’étais renseigné sur les endroits à Los Angeles. Je voulais pas me faire cambrioler en pleine nuit. J’avais pas d’armes sur moi, et l’idée d’avoir un flingue pointé sur ma tête à 3h du matin me ravissait assez peu.
Tout ce que je savais, c’est que Compton, ça craint.

Vert, sciences et nature.

« Tu as essayé le véganisme, Abbygaëlle? Apparemment, c’est très bon pour la peau et les artères. Je connais de très bons homéopathes pour te prescrire du safran, si tu veux. C’est mi-ra-cu-leux. »

Un peu de sel rajouté, un petit tacle dans la gorge pour lui rappeler que sa fille était une future gifted child en crise, et qu’elle finira certainement alcoolique à dix-sept ans parce que la vie lui semblera vaine.
Je suis vachement penché pour attraper un verre, histoire que Nova-Blue ne se prenne la table dans le mouvement.

Jaune, histoire.

« Au fait, Brandon, toujours ami avec Jessica ?
- Oui, bien sûr.
- Incroyable, sa dernière photo, n’est-ce pas ? Vous étiez amoureux en deuxième année, c’est bien ça ?
- … Oui. »


Je sens des regards inquisiteurs se créer. Je souris un peu.

« Elle m’a beaucoup parlé de toi, tout à l’heure. C’est fou comment les gens ne changent pas, vous trouvez pas ? »

J’ai un peu de chrysalide dans le coeur. Finalement, si les personnes restaient bloqués sur des histoires d’université, je pourrais un peu les comprendre.
Ce soir, j’étais pas de ceux-là. Je rendais mon tablier, retirait ma casquette. On était revêtus de blancs, deux anges tombés du Ciel, alors qu’on était là pour foutre l’Enfer dans ce mariage de merde. Si ces gens étaient heureux, c’était injuste. Brandon, j’espérais que tu divorces ce soir.
Nova-Blue, j’espérais que tu quittes ton copain pas fichu de venir à un mariage pour t’accompagner et qu’on aille le faire, ce road-trip sur la côte Ouest.
Une fois de plus, j’allais briser des couples. Je serre mes doigts autour de ceux de Nova-Blue, comme si les cellules transperçaient nos pores et pouvaient fusionner.

« Elle serait chez Elite Model prochainement. Pas d’enfants à charge, ça pourrait expliquer un tas de phénomènes. Elle est sûrement vegan et fait du yoga. » Pas comme toi, Abbygaëlle. « Et elle est célibataire.
- Ambrose ?
- Ah ! Mince alors ! La bague ! Ah bah toutes mes excuses les plus confuses, je te savais pas engagé dans ce type de relations … Je pensais que c'était qu'un anneau comme ça ... C'est pas évident de faire la différence, je suis navré. Un beau jeune homme comme toi, pourtant. C’est quand même dommage de se prendre la tête avec de telles formalités. »


Je bois dans mon verre tes futures larmes.
J’en aurai peut-être demain quand je me lèverai dans ma suite d’hôtel vide, avec juste un souvenir de gel douche à la rose sur les dents et sur les lèvres. Tant pis.
Je l’aurai vécu pendant une soirée, mon putain d’American Dream.

 


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Ven 11 Fév - 23:03
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Novrose IV

Tu réfléchis plus, Nova-Blue. Tu réfléchis plus et tu réfléchis tellement plus que tu te demandes pourquoi un jour t’as réfléchi. C’est pas intéressant, de réfléchir, tu peux juste faire ce que tu veux. Les conséquences te reviendront quand tu seras une autre femme. Une femme qui peut pas affronter, mais qui affrontera quand même. Alors tu profites, pour l’instant, tu profites d’être juste une enfant, de s’asseoir sur ses genoux à lui, de profiter un peu de la scène qu’offre ce ramassis d’ennui.
A la seconde où tu reposes ton corps sur le sien, tu sens qu’y a un truc qui va pas.
Tu réalises pas tout de suite quoi, mais tu sens la mâchoire d’Ambrose qui se referme sur ton épaule. Tu serres les dents. Tu comprends pas. Est-ce qu’il te déteste à ce point, que le simple fait de te toucher déclenche ce genre de réaction ? Tu sais que c’était pas son truc, mais tu pensais qu’il jouait le jeu. Et il est là, lèvres refermées sur ton épaule, t’as l’impression que c’est de la rage autant que de l’envie que tu restes. Tu t’attendrais presque à voir jaillir de ses lèvres l’écume d’un jeune chiot rendu fou.
C’est pas un chien, Ambrose Atkins, c’est un putain de papillon.
Vous aviez un pacte tacite, un traité de non-agression, comme dans la Guerre Froide, tu te dis. Sauf que la guerre est tellement froide qu’elle a tiédi dans les années, et tu sais plus à quoi te fier mais t’as juste peur qu’il arrête tout. Un instant, il te fait bouger, t’as l’impression que tout vacille. Tu te dis qu’il va te mettre par terre, là où vont les inutiles de ton espèce, et que tu l’auras bien cherché. Une prise de judo, comme le connard de mioche de ces gens insipides et creux. Mais creuse, c’est ta poitrine qui l’est, et insipide c’est l’existence. Tu te dis qu’il va te foutre par terre, mais il te change juste de jambe et il relâche enfin ta peau.
T’as jamais voulu faire de tatouage, maintenant t’en as un sur l’épaule. La marque d’Ambrose, sa douce folie qui s’imprime mollement sur ta peau. La mâchoire d’un requin marteau. Fallait s’y attendre, en même temps, à jouer les pirates anonymes, ça semble plutôt évident que t’allait finir par passer à la planche.
Sauf qu’au lieu de tous les scénarios catastrophes, toutes les tempêtes de requins blancs dévastant des contrées entières, Ambrose fait un truc surprenant.
Il s’excuse.
Il s’excuse, et ça te fait comme un électrochoc dans la colonne vertébrale, et tu remarques tous les détails qui t’avaient échappé d’un coup. L’attelle. Sa jambe. Ses bleus partout. T’es plus habituée à son corps que tu voulais connaître par cœur. Il a mal. Mal à sa jambe, celle sur laquelle tu t’es assise, celle que tu aurais pu casser si c’était sans doute pas déjà fait.
Tu bats des cils et tu vois flou. Il te dévisage, lentement. Tu vois ses yeux comme deux bulles bleues qui crèvent l’horizon de tes brumes, tu te dis que t’as vraiment trop bu, que vraiment l’eau gazeuse c’est bien. Il faudra que tu sois plus sage, il va respirer ton haleine et comprendre que rien ne va. Il te connaît trop bien. Il sait que tu bois pas. Il sait que tu trembles pas. Il sait que tu mens pas. Pas trop. Juste assez pour être une ordure. Il va comprendre, il va partir, si ton petit jeu l’a pas déjà convaincu.
Tu prends le temps de plonger dans ses yeux comme dans une piscine à carreaux blancs, et tu ressors glacée, gelée, trempée de ces souvenirs atones que tu tentais de détester.
Tes lèvres viennent rejoindre son front.
« Pardon, Amb. J’avais pas vu. Je suis désolée. Me lâche pas. »
Me lâche pas. Me lâche pas ou sinon je coule, me lâche pas sinon je me noie. Me lâche pas, tu m’as déjà lâchée. Deux fois. Je sais qu’on dit jamais deux sans trois, mais j’aimerais bien donner le change, juste cette fois, si tu permets.

Je suis heureux que tu sois pas partie.
Quel connard. T’es partie parce qu’il te l’a demandé. T’es parti parce qu’il l’a voulu. Si ça n’avait tenu qu’à toi, tu serais restée liée à lui comme Ulysse au mât d’un galion, écoutant le chant des sirènes à s’en écorcher les tympans. Quel hypocrite. T’es partie parce qu’il te l’a dit, et parce que t’es pas contrariante. T’es partie parce que c’est un con qui vient de mordre ton épaule.
Tu réponds pas à ses questions, tu te contentes d’embrasser son front. Tu te dis que si tu l’embrasses, peut-être que les bulles de souvenirs s’en iront faire un tour ailleurs, se perdre dans d’autres vaguelettes que feront vos modestes vies. Peut-être qu’il pourra oublier, oublier que t’étais odieuse, oublier que t’étais affreuse, oublier et rouvrir la porte qui menait à son paillasson, te tendre une main sans y songer et te ramener à l’intérieur.
Il parle de ski, de layers cake, de véganisme et d’Instagram.
Tu te dis qu’il en sait, des choses, et que tu te rappelles encore que t’aimais quand il savait tout. T’as l’impression que ton crâne est vide, t’es dans un équilibre instable, votre bulle s’est toute rétrécie pour vous coller l’un contre l’autre. C’est fou comme les gens ne changent pas.
Chacune de ses paroles revêt un double sens à tes oreilles, tu te demandes s’il joue avec toi ou bien si il joue avec toi. T’es pas sûre d’avoir la réponse, et dans les deux cas tu t’en moques, alors tu glousses de temps à autres en songeant à l’équipe de choc que vous feriez à tous les jeux.

Orange, sports et loisirs.
T’es gymnaste, la souplesse c’est ton truc. Des acrobaties pour jongler, oublier que t’as pas la force d’être aussi droite qu’une danseuse. Alors tu valses sur ses cuisses, songeant à combien peu de fois vous vous êtes retrouvés si proches. Ou combien tant t’as oublié.
« Ambrose, mon amour, mon trésor, il ne faut pas dire ça, mon cœur. Laisse donc les gens se marier s’ils ont envie de se marier. » Tu prends le public à parti. « C’est bien pour ça qu’on est là, non ? »
Ton épaule te fait mal, et sincèrement tes côtes aussi quand tu songes à tout ce que tu rates. Si tu fais un peu plus semblant, peut-être que toi-même t’y croiras. Non ?
« A Samantha et … » Trou noir. « son mari ! »
Tu lèves ton verre d’eau gazeuse comme si c’était un lancer de javelot, que t’allais décrocher la Lune, astringente comme une bulle blafarde au milieu d’une marée d’étoiles.

Marron, arts et littérature.
Tu bois une gorgée ou bien deux, les bulles viennent chatouiller ton palais et tu te dis qu’à votre manoir vous ferez toute sorte de soirées, avec toutes sortes d’invités qui buvront toutes sortes de choses. Et ce sera bien. Et ce sera grand.
Y a les mots d’Ambrose qui résonnent, gravés au fer rouge dans ton âme. Le rouge, c’est pas trop ta couleur, et tu sais bien mieux dire que faire. Bébé. Ma petite chérie. Mon amour.
Il te les sert sur un plateau et t’aimerais être dans un roman pour que l’encre fane au soleil. Mais tu souris, encore un peu, avec tes souvenirs dans les cils.
Tu continues, parce que vous êtes allés trop loin pour vous arrêter maintenant.
« J’ai lu qu’il y avait de plus en plus de divorce aux Etats-Unis. C’est marrant, non ? Ils disaient, un couple sur deux. » Tu jettes un regard à la scène. « ça voudrait dire que, d’ici quelques années, des quatre couples présents à cette table, seuls deux seraient encore mariés. C’est dingue, hein ? »
Oui, c’est dingue, c’est complétement fou ce que tu fais, et tout commence à être trouble, faudrait peut-être que tu t’arrêtes.

Rose, divertissements.
Tu enfouis ton visage dans les cheveux d’Ambrose, et une mèche des tiens s’échappe là de la couronne de fleurs bleu pâles. Elle atterrit au milieu de son front, elle doit bien lui barrer la vue, mais tu ne bouges plus, Nova-Blue, terrifiée de faire encore mal. Ta bouche est contre son oreille, tu aurais juste à l’ouvrir pour la mordre et l’obliger à t’écouter, lui hurler encore de t’entendre et venir casser son tympan comme il a poignardé ton cœur.
Mais tu fais pas ça, non. Tu respires. Doucement. Tu sens ses cheveux roux qui tremblent à chaque mouvement d’air de tes lèvres, et tu finis par murmurer.
« On peut rentrer ? »
T’oublies que rentrer veut plus rien dire, que t’as plus nulle part où rentrer. T’oublies que on veut plus rien dire, qu’il n’y a plus ça depuis longtemps. Que c’est juste un lui et un toi, un je et un tu, aucun nous. T’oublies, t’as envie d’oublier. Juste envie de fermer les yeux, de faire comme si c’était réel. Parce que jouer la comédie, à force, ça te clouera la langue et t’as pas envie de boire du sang jusqu’à en cracher tes paupières.
Tu demandes si on peut rentrer, mais t’attends pas qu’il te réponde.
Il va te dire non. Et de te casser. Comme il l’a fait la dernière fois. T’as plus le droit de rentrer chez lui, plus le droit d’entrer dans sa vie. Tu sais même plus ce qui t’a pris de lancer ce sale jeu idiot.
Soudainement, les regards t’oppressent, t’as plus envie d’être une actrice, tu veux redevenir une enfant, tu veux qu’il te prenne dans ses bras et que y ait des bulles de savon. Tu veux construire des châteaux de sable, des châteaux de boue, des châteaux de toile, tu veux monter dans votre bateau et partir cueillir l’horizon. Le divertissement est fini, tu veux plus attirer leurs yeux, tu veux te perdre dans ceux d’Ambrose pour te ressentir exister. Les ombres se déforment et les rires semblent tous êtres tournés vers toi. La risée. Caméra cachée. La pauvre petite Herondale qui croyait un peu à sa chance.
« Juste quitter la table. S’il te plaît. »
Tu passes une main dans sa nuque, c’est comme si rien n’avait de sens. Les gens se confondent et les époques aussi, t’as l’impression d’être revenue en décembre 2012 et pourtant t’es en 2002, adolescente désemparée face au radeau de la Méduse.
« Amb. »
T’en peux plus du roulis absurde et de pas savoir quoi lui dire.

T’es une putain de méduse triste enroulée dans ses propres fils.

PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
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Door the open you more once.〖  Novrose IV Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Sam 12 Fév - 1:17


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Stable.
C’est ce qu’on aimait conter sur le bout de nos lèvres à ces abrutis. On était un petit couple, stable, très gentil, avec un joli domaine et des enfants surdoués, qui auront une vie encore mieux que la nôtre, et on aurait pas à sacrifier nos vies pour que ça soit le cas.
Je commence à voir des harpons se lever, et je comprends que l’assemblée veut nous sacrifier. Je souris légèrement. On l’a bien cherché. Si ils nous économisaient du temps ici, on aurait qu’à partir sous les huées, main sur le front, à déclamer à qui veut l’entendre qu’on était mal aimés, et que c’était injuste ce qui nous arrivait.

C’était vrai. C’était sacrément injuste. Il semblait que le bonheur et la valeur de l’être humain dépendait de sa croyance en Dieu et de sa foi. L’absence de piété chez ces gens-là me perturbe. Pourquoi ça fonctionnait pour eux, et pas pour eux ? Est-ce qu’il y avait eu des retours d’indulgences et que j’étais pas au courant ? Je pouvais en donner, de l’argent. J’arrêterais de lire les textes, m’érigerait en grand donateur de la Terre, si ça me permettait de l’avoir, ce petit pavillon avec un petit chien et trois enfants. Pourtant, ils étaient là, avec leurs grands sourires, et bientôt, ils comprennent que quelque chose ne va pas. Nova-Blue a la marque de ma mâchoire sur son épaule. Je me sens sincèrement désolé. Ca forme un presque cercle, pas tout à fait, mais assez pour que je commence à fixer la peau creusée. Je pourrais presque prendre un stylo et dessiner le reste. Je serais moins frustré. Je trouverais ça moins

Bancal.
C’était tout à fait le mot adéquat à cette situation. De chaque prêtresse des vipères, Nova-Blue s’assagit dans des prophéties tragiques. Quatre couples, deux divorces. Nos annulaires vides de toute alliance nous trahissent. C’est sûrement pour ça qu’on préférait les cacher dans des nuques et des masses de cheveux. On avait la sincérité, mais pas le costume. Clowns bénévoles, la situation commence à me déplaire.

« Vous allez l’air pas bien.
- Ibiza, ça fatigue, vous savez. »


On a l’air pas bien. On a l’air pas bien parce qu’on est pas biens, Brandon. J’ai plus de travail, j’ai plus rien, j’ai juste mes yeux pour pleurer et encore, même pas parce qu’ils sont cernés de violet et de bleu. Fermer les paupières me fait moins mal qu’avec, mais je nage dans la difficulté de trouver le moindre repos, et je préfère mettre ça sur le compte d’une vie trop active et chaotique.
J’aime pas dormir. Nova-Blue n’est qu’une bulle de savon trop glissante, apparaissant dans mes cauchemars comme une vieille voix menaçante, une prophétie autoréalisatrice de malheurs soudains.
On a pas l’air bien. On est pas de bonnes personnes. On le prouve chaque jour passant. On a des valises dans nos cernes, le poids de nos regrets, le vert de nos espoirs et le noir de nos échecs. Qu’on se penche sur la couleur de nos crevasses, qu’on y plante l’aiguille à bonheur puisque nos pensées sont vaines. On était des arc-en-ciels à nous seuls, avec des couleurs pastels et délavées, ou trop sombres parce que teintées de nuits à chaque coin de rue.
J’ai sa mèche en travers du front, et j’essaie de souffler dessus. Elle me tombe sur l’arrête du nez, et je décide d’abandonner. Je m’en fichais de voir leurs gueules, et je préférais me peindre les paupières de châtains et perdre mes cils dans des papillonnements étranges plutôt que les regarder.

On rentre.

« Tu m’expliques, Nova-Blue ? » je murmure calmement entre mes dents.

Qu’on rentre où, au juste ? Chez toi ? Qu’on dorme dans ton lit, enfin. Votre. Pas notre lit. Il n’y a qu’un vous. Il n’y a qu’un toi. Il n’y a qu’un moi. Il n’y a pas de nous. Il n’y a plus de nous. Je me dis que je pourrais prendre ce putain de n, le détourner et l’amincir, pour que les choses passent mieux, se passent mieux.

J’essaie de le sortir de ma gorge, ce N.
Il était toujours là. Depuis des années. La haine était là, quelque part, quand j’écoutais ses insultes comme des prières, que je me demandais pourquoi elle était pas revenue avec son double. C’était simple. C’était facile.
Ca aurait été juste nous. Comme elle était juste si heureuse que je sois là.

Alors, dis moi, où ça ? Qu’on aille chez vous ? Tu me présenteras peut-être à l’affichette. Regardez, vous commencez tous les deux par A, parce que c’est la première lettre de l’alphabet, et qu’il faut commencer quelque part dans les présentations. On se regarderait d’un air gêné, en disant que moi, j’avais bien envie qu’on soit ailleurs mais pas là, qu’on s’était promis cet ailleurs, autre part, ensemble, mais que j’étais juste là, dans votre villa pourrie. J’allais être une rature dans votre histoire, un brouillon de joli roman que t’écrivais ailleurs.
Je pose le bout de mon nez dans son cou.
Je dormirais sur le canapé en vous entendant baiser, certainement. T’avais peut-être des enfants ? Ils viendront me voir, joyeux. Regarde, je suis un mélange de gênes et y a pas les tiens dedans.
Très.
Drôle.
Putain.


Penché(s).
Le sable m’irrite. Le radeau commence à prendre l’eau et je suis là, avec des planches de verre, en essayant de colmater les brèches. Je vois à travers.
Je vois la mer qui s’agite, je vois l’océan qui veut nous bouffer tout crus. On est pas des marins. On connaît rien en navigation. On a même pas compris les GPS quand ils nous donnaient une direction et qu’on s’était dit que l’un préférait le Nord, et l’autre le Sud. Sûrement qu’on ferait le tour de la Terre, à force de marcher à l’opposé, et qu’on se retrouverait à la fin, en se disant que c’était un peu naze et que y avait pas grand-chose à voir.
Qu’on rentre.
Qu’on quitte cette table.

J’aurai pu lui proposer mon appartement, et qu’elle retrouve les papillons. J’aurai des Etoilés, et elle se foutra de ma gueule. Tant pis. Je sortirais sa brosse à dents, en disant que je l’avais gardé, ne voyant pas l’évidente gêne là-dedans.

Certainement qu’elle repasserait la porte. Je garderai ma petite boîte à café.

« D’accord. »

Qu’on aille nulle part, alors. On a pas d’ailleurs. On a pas d’endroits. Alors qu’on aille nulle part, puisque ça a toujours été notre destination, après tout. On irait dormir sur la plage en se disant que la marée est haute le soir, mais qu’elle se casse la gueule dans la mer au matin. Je me disais qu’elle devait avoir quelque chose de honteux à cacher. Peut-être qu’elle était infidèle, épousait le sable et qu’elle retrouvait dans l’écume la mer avec un grand sourire.

Je veux me lever, mais mon genou me dit d’aller me faire foutre. Je lui dis pourquoi pas, ça me ferait une occupation plus intéressante que fixer des vagues. Mon corps tremble, et j’essaie de faire en sorte que les pieds de Nova-Blue ne se prenne pas dans la nappe. Mes béquilles se cassent la gueule et je soupire.
C’était absolument impossible de demander de l’aide. Comme si ces connards allaient m’aider, maintenant qu’on avait pris une lampe pour leur montrer toutes les failles de leurs relations de merde. Inspecteurs altruistes, justiciers au grand coeur pourri, ma jambe répond pas.

« Bon, je t’aime bien mais là ... » Je t’aime beaucoup, mais là, c’est pas pratique, tu saoules.

C'était pas grave. J'étais déjà ivre.

Instables.
Les chaises sont égoïstes. Elles sont pour une personne, et c’est certainement à cause de celles du restau U que j’étais seul. Je tente de nous extraire tant bien que mal. Si j’attrape ma béquille avec mon pied, tente de la redresser, la choppe, m’appuie dessus, pose Nova-Blue sur la chaise, me lève, …
C’était une bonne saison pour avoir une attelle.

Les éléments se déchargent, et ma chaise est sur notre radeau qui tangue. Je me penche en arrière. Quelques degrés. Suffisamment pour essayer d’attraper ma béquille. Mon pied y est presque. Je gémis sous l’effort et je vois que l’assemblée est attentive.
J’avais hâte de ma réussite pour leur étaler au visage mon adresse.

La chaise glisse.

Tombés.

« FU-... »

Mon premier réflexe est de me recroqueviller le plus possible. Ma main passe sur la tempe de Nova-Blue pour amortir le choc et mon bras tente de protéger mon crâne.

Le bruit est infernal.

« Ambrose ! Nova-Blue ! Tout va bien ? » débarque en héroïne Samantha.

Chrysalides contre le monde, on reste un moment recroquevillés par terre. J’ai un peu peur. J’ignore Samantha, parce que je m’en branle qu’elle soit là ou pas. J’étais juste un élément de plus dans son décor de mariage sympa, pour meuf sympa, dans une ville sympa, pour des gens sympas.
Et nous, on était pas sympas.

« NB ? » parce que je refusais de choisir entre l'espace et les couleurs.

C’est à ce moment précis que l’univers se déclenche, que les étoiles s’alignent, que les planètes entrent en collision.

Fly me to the moon
Let me play among the stars


« Oh putain, je dé-teste cette pu-tain de chanson. »

Il y avait beaucoup trop d’informations autour de moi. Je remarque que j’ai mal au dos de ma main parce qu’il a amorti le choc. J’ai plus de mèche châtain sur le front. Je dis plus rien.
Je regarde juste en face de moi.
Rencontre de bleus, et peut-être qu’on en aurait sur les bras demain.

Je ris, alors. J’ai eu peur, et ma béquille semble se dandiner à un mètre de moi.

« Viens, on va chanter un truc mieux que ce vieux truc là. »

J’ose pas lui dire que si je déteste Fly Me to the Moon, c’est que c’était la musique d’ascenseur de mon laboratoire d’homéopathie. J’ose pas lui dire que si je déteste tout ce qui se rapproche des étoiles et de Vénus, c’est que je me souvenais davantage que y avait du vide et du silence dans l’espace, et pas des connasses de planètes en train de crever qui m’accueillait pour danser un slow.

« Tu m’aides à me relever ? »

Je pensais pas que tu serais celle qui me ferait tomber, et pourtant, ça fait neuf ans que je me casse la gueule, et qu’on me casse la gueule.
Je chute, je tombe, je trébuche, j’ai des bleus et des galaxies entre les côtes, des constellations entre les omoplates. J’ai la Voie Lactée sous l’oeil droit, et des cratères lunaires sur le haut du crâne.

On est deux aliens échoués au sol, allongés, calmes, dans la panique générale.

Tu m’aides à me relever, encore une fois ?

En ascension.

 


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MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
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Sam 12 Fév - 2:26

Door the open you more once.
n o v r o s e    iv

Chut.
Chut, pas trop de mots, pas trop de questions. Pas trop de pensées, s’il vous plaît. Pas envie de songer à tout, pas envie de rêver. A rien. Les rêves ça s’effiloche doucement. Ça part sur d’autres horizons, des bulles comme des navettes spatiales qui emmènent vers des au-delà auxquels t’auras jamais accès.
Chut, Brandon.
Il dit que vous avez pas l’air bien, et t’as envie de rire. Un peu de pleurer, aussi. Lui envoyer un de tes serpents au visage pour lui faire passer l’envie de faire ce genre de remarques. Non, t’as pas l’air bien, t’as pas l’air bien parce que t’es pas bien, et peut-être que t’as jamais été bien, peut-être que tu seras plus jamais bien. Tu comprends pas pourquoi. T’as joué dans les règles, t’as essayé de toutes tes forces, t’as donné ce que tu pouvais, mais t’es toujours derrière les autres. C’est un putain de marathon où tout le monde est parti en sprint. Et tu te demandes si vous aviez les mêmes règles, au départ. Peut-être que dans leur version à eux du Trivial Pursuit, c’est des Babybel au lieu des camemberts. Tu détestes les Babybels, parce qu’ils ont le goût de plastique et puis y a cet emballage rouge que ta mère mettait sur ton nez pour que tu ressembles à un clown.
Peut-être qu’elle savait en avance que sa fille était qu’une bouffonne, perdue à distraire la galerie. Mais si t’étais un clown, Nova, tu serais un de ces clowns tristes, le visage tartiné de blanc et une larme peinte au coin de l’œil. Le visage tout décoloré, c’est pour ça que tu l’as enfoui dans la jungle des cheveux d’Ambrose. Il sent le santal et l’agrume. Tu te demandes s’il a gardé le même shampoing depuis tout ce temps. Sans doute que non. Il serait vide, depuis tout ce temps.
Aussi vide que ce qui vous sépare.
Tu t’accroches encore plus à lui, t’as envie de lui demander pourquoi il a pas rouvert cette putain de porte, pourquoi on t’a pas laissé monter dans l’ambulance. Pourquoi il t’a jamais rappelée. Pourquoi est-ce qu’il t’a laissée, là. Lui qui avait peur que tu partes, qui avait peur que tu le détestes, c’est lui qui a tout amorcé et ça reste coincé dans ta gorge quand il demande des explications.
« Je … »
Mais t’as pas besoin de finir. Parce que déjà, il dit d’accord. Il connaît pas les règles du jeu, mais il sera d’accord quand même. Tant pis s’il lance le mauvais dé où qu’il trébuche sur l’as de pique. Il dit d’accord et tu souris, sous le rideau roux de ses cheveux.
« Merci. »
T’as qu’une envie, te recroqueviller jusqu’à devenir un des boutons de sa chemise. Tu pourras rester tout contre sa poitrine, tu t’assureras que tous ses bleus restent enfermés à double tour et tu les embrasseras doucement à chaque frottement de tissu. Tu seras un joli bouton, de ceux qu’on aime bien trifouiller quand on stressé ou content, de ceux qu’on retire quand il fait chaud, tu voudrais te nicher au creux de sa gorge et qu’on te demande plus jamais le prénom de tes faux enfants. Un bouton, ça ressemble un peu à une bulle, mais une bulle en deux dimensions, comme un peu une bande dessinée.
Peut-être que c’est ça, le problème. Vous êtes dans un roman photo, avec des onomatopées. Bientôt l’élément déclencheur viendra perturber votre étreinte et même si tu es un bouton tu pourras pas te rallumer.
Il bouge, tu bouges, vous bouges mais les gestes sont maladroits et vos vies sont désaccordées.

Chute.
Tu comprends pas ce qui se passe, le mouvement s’est produit trop vite, déjà de ta station instable sur le noir des cuisses d’Ambrose tu te retrouves horizontal, aussi plate qu’une limande perdue. Vos contacts se sont déréglés, le sol est trop rude sous ta peau, tu préférais le paillasson, au moins lui il était au poil.
La voix de crécelle de Samantha, le brouhaha qui meurt d’un coup.
Vous êtes tombés à la renverse, tombés comme deux blonds météores laissant vos traînées dans la nuit. Plus jolis qu’une traîne de mariée, vous avez retrouvé le sol et tu te dis que vos musiques pourront s’écrire en clé de fa.
Lorsqu’on lâche les bébés sur le dos, ils ont ce réflexe un peu étrange de tendre les bras autour deux, comme s’ils cherchaient à englober le monde. Toi la seule chose que tu voulais, c’était aimer Ambrose Atkins, mais il est bien dix ans trop tard pour que ça ait de l’importance. Tes bras sont emmêlées, ta main est restée dans sa nuque. T’as un peu mal. T’es grave sonnée.
Peut-être que tu pourrais être un bébé. T’as perdu ta deuxième chaussure.
Ils ont plein d’autre réflexes, les bébés, par exemple ils agrippent les choses comme tu serres le bras fin d’Ambrose comme si ta vie en dépendait. Cette connasse avec sa voix de crécelle, elle vous laissera jamais tranquille, il faudra toujours qu’elle soit là quand vous tentez de vous trouver. Vous êtes des auto-tamponneuses, tout juste bonnes à prendre les coups. A force de vous entrecroiser, vous formez des arcs électriques.
Votre bulle vient de s’éclater.
Y a encore plus de mèches de cheveux qui ont décide de faire les rebelles, ils traversent ton champ de vision et les mots sortent de ton crâne, ou ils y retrent sans faillir. Il a dit quelque chose, juste avant que vous tombiez, il a dit …
Ah. Il a dit qu’il t’aimait bien.
Tu sais pas quoi faire de cette information, t’as l’impression qu’elle est désuète parce qu’avant c’était plus que bien. Avant, il te disait je t’aime et tu riais, et vous vous envoyez des emojis croissants parce que vous étiez trop bizarres. Ça te plaisait, d’être bizarre, avec lui. Tu te demandes si ça te plairait de le re être.
« Ambrose, j’suis désolée, pardon … »
Tu voudrais ramener tes genoux sous ton menton et pleurer comme une petite fille. Mais tu n’es plus une petite fille. Tu te demandes comment aurait été la soirée si Alix avait été là. Sans doute qu’il t’aurait fait danser, parce qu’Alix aimait bien danser. Enfin, il aime toujours danser. C’est marrant cette manie qu’on a de parler des exs au passé, comme si le simple fait qu’eux-mêmes soient sortis de notre existence rendait leur vie absurde et vide.
Tu pourrais continuer longtemps, à t’excuser sans trop comprendre qu’il n’y a rien à excuser. Mais soudainement, il se met à rire. Il se met à rire et.

Chut.
T’as dépassé le mur du son, t’es une pure navette spatiale perdue dans le vide de l’espace. Tu sais pas pourquoi on passe notre temps à dire que le ciel c’est bleu alors que le ciel c’est juste noir. Et vide. Comme le fracas sous ton nombril.
T’as dépassé le mur du son, mais comme il rit tu ris aussi. Il parle de musique, de chanter, et tu comprends pas trop, Nova. Alors tu dis.
« Ok. »
Doucement, tu te redresses sur tes coudes, ton décolleté se fait la malle avec ce qu’il reste de toi. Samantha te tend une main, tu lui rends un sourire acide avant de te tourner vers Ambrose. Il a l’air d’un gamin perdu, lui, tu te demandes s’il a eu le réflexe de bébé. T’aurais trouvé ça mignon. Et t’aurais profité qu’il ouvre les bras pour te loger à l’intérieur, ta joue sur ses boutons de chemise jusqu’à incruster ton acné inexistante.
Tu te mets à genoux, près de lui. T’aurais envie de prendre sa tête sur tes genoux et le regarder à l’envers, mais vous êtes pas dans une ruelle. Vous êtes dans ce pays maudit, où il fait toujours bien trop chaud, et autour de vous y a un monde que vous êtes censés maîtriser.
Chut. Chut les souvenirs. Chut les pensées. Qu’elles se taisent, qu’elles te laissent aller. Chut les envies. Chut les problèmes. Chut Scarlett. Chut Emeraude. Chut Sunil. Chut Alix. Chut les silences entre les croches, chut tes palpitations cardiaques, chut la nausée qui escalade. Chut. Chut. Chut. Chut. Chut.
« Ok, mais … j’viens de me faire larguer. Alors pas de chanson de rupture, s’te plaît. »
Tu t’accroupis sous l’un de ses bras pour l’aider à se mettre debout. T’avais oublié à quel point t’es minuscule à côté de lui. Une gamine au milieu des grands. Tu mords violemment tes gencives à la pensée de toutes ces bulles que vous pourrez jamais combler.

Chute.
Et puis, tant pis si vous retombez. Tant pis, non ? C’est pas si grave, finalement. T’attends la chute de votre histoire, la chute de Pompéi, la chute du mur de Berlin, tu songes à toutes les chutes du monde et tu te dis qu’il y en a des bonnes. Peut-être que celle-là, elle vous aura remis les idées en place.
T’as envie de lui demander s’il a vu la dernière saison de Game of Thrones, et ce qu’il en a pensé, parce que t’avais le doigt suspendu au-dessus d’envoyer quand t’as décidé qu’il en valait même pas la peine.
« T’es décoiffé, Amb. »
Tu lui tends sa béquille et tu te rapproches pour te planter face à lui.
Les autres, ils existent plus. Ils ont jamais existé. Ils sont pas importants.
Lui, il est important, à sa manière un peu bizarre, à sa manière un peu fêlée. Tu sais pas exactement comment, pourquoi ile st important. Mais il l’est, c’est sûr. Votre bulle, elle explosera pas. Tu passes doucement tes mains dans ses cheveux pour récupérer les épingles. Il a vraiment fait ça n’importe comment.
Tu ricanes un peu sur les bords.
« Tu sais vraiment pas te coiffer tout seul, ou quoi ? »
Tu te rappelles douloureusement que c’était toi qui gérais ça. Tu mets la violence sur le compte de la chute que vous venez de subir, et pas sur celle d’il y a neuf ans.
Tu coinces les épingles entre tes dents, tu te rappelles qu’il t’avait proposé de lui crever les yeux mais là ton regard le dévore. Tu te dis qu’il devrait y avoir une catégorie à aprt pour le couleurs d’iris : noir, marron, vert, Ambrose Atkins.
Professionnelle, tu gères ses mèches jusqu’à ce qu’il ait l’air potable, même si ça ne coule pas de source, il aura une jolie cascade.
« Voilà. »
Tu voulais récupérer ta main mais elle ripe et laisse une longue traînée de contacts sur sa poitrine. Elle intercepte un petit bouton, tu remarques qu’ils sont en plastique. Tu te dis que tu ferais un meilleur bouton, toi. Tu serais un bouton en nacre, en poussière d’étoile où en or. Pour souligner comme il le faut combien ça rime à rien, la vie, tu serais le seul de la rangée.
Ton annulaire vient trouver le sien quand ta main se glisse dans la sienne, bien calée sur l’une des béquilles que t’as pris soin de ramasser. Vous êtes les salopes les plus stylées de l’ensemble du multivers.
« On chante quoi, mon sucre d’orge ? »
Tu lui lances avec un sourire. Vous allez vous élever trop haut, vous allez crever les nuages avec vos voix d’alto, de basse. Et tout le monde s’en foutra sauf vous. Vous allez gravir des montagnes, ou simplement les quelques marches qui vous séparent de la scène. Et l’alcool vous fera y rêver. L’alcool vous fera oublier, la plus grande et plus dure leçon.

Qu’à la fin, y a toujours la chute.
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Ambrose Atkins
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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
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Sam 12 Fév - 3:59


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


La Lune brillait fort, ce soir.

Je me souviens vaguement avoir pensé ça un jour, dans une ruelle. Je me souviens d’une soirée sanglante. Je me souviens de m’être réveillé face à un nouveau plafond, et avoir soupiré en me disant qu’il était moins blanc que celui d’un autre hôpital. Ici, les paravents sont blancs cassés, comme la robe de Nova-Blue.

Vous retrouvez ce silence, un peu figé, un peu flottant, dans lequel vous aimiez vous blottir, comme du liquide amniotique. Il y faisait chaud, agréable, et c’était une douce brise d’air reposante dans le chaos de Los Angeles. Les klaxons des voix aiguës étaient loin. Vous étiez juste là, tous les deux, à entendre la mer au loin. La houle est calme et se déverse vague par vague, vous initiant un vague mouvement en accord sur vos respirations. Ambrose a l’impression d’avoir le crâne contre le parquet de son navire, et certainement que le bois viendrait empiéter sur sa gueule demain, si fort qu’il aurait des échardes au fond de sa gorge, sur ses lèvres et sur ses joues. Il pourrait fixer les étoiles, la Lune, l’immensité spatiale, ou alors poser ses pupilles devant lui, sur des fossettes ondulées comme la Constellation du Scorpion. Il y avait de son lui stellaire sur son visage, comme leurs pupilles qui brillaient comme Mercure, et les anneaux de Saturne autour d’eux pour les protéger contre une foule qui souhaitaient démarrer des avis de tempête.
Là haut, la Lune brille fort. Elle a l’air de le chérir, et il s’étonne. C’était peu commun. Syndrome de la victime sur le bout des poings, Ambrose s’était convaincu de théorèmes abstraits. C’était plus simple pour lui. Les sourcils légèrement levés, un sourire s’étire.
Ses pensées s’étaient tus. Il assistait au Big Bang sous ses yeux, et voyait l’espace se créer en nuances de bleus. Matière de gouache, il comprenait l’univers, ses moindres recoins, empruntait des trous noirs sans se perdre car il cartographiait tout depuis des années.

Nova-Blue n’avait pas de +1.

Il devient arbre, il devient bois, et fusionne avec sa chaise. Il réfléchit. Si c’était une fonction qui était disponible, certainement qu’il postulerait. Il enverrait un CV fait sur des modèles étranges, trouvés sur des sites beaucoup trop connus. Dans la case « Loisirs », il mettrait élevage de papillons et de chenilles. Vous vous étiez embarqués dans une aventure de pétrole et de pétrochimie pour les papillons, les chrysalides, les jeux pour enfants, les planètes, les comètes, les cabanes de draps, les cocottes en papier, les marelles, le sel sur vos langues, le sucre sur vos lèvres, vos promesses dans le noir, vos constellations sur céramique, vos oiseaux plein d’espoir, vos couleurs complémentaires, vos codes cryptés, votre compréhension étrange du monde, parce que vous étiez AMBR-ROSE et Nova-BLUE, et que si ça vous sautait pas aux yeux dans la nuit, ça vous sauterait au visage un jour. Vous pensez aux violettes comme à des fleurs, alors que les couleurs grondent au dessus de votre tête, et que la colorimétrie est un élastique sur lequel vous espérez tirer trop fort pour qu’il vous explose entre les doigts.
Métaphores bibliques comme des sacrements sur vos doigts tremblants, certainement que vous appréciez ce silence gêné, qu’il s’inscrit dans vos gênes, écrivant votre genèse dans les histoires des autres pour vous imprégner dans vos quotidiens vains respectifs.

« C’est une belle soirée, tu penses pas ? »

Je reprends progressivement mes esprits et le cours de mes pensées.
Elle se relève tranquillement et Samantha semble déterminée à nous aider. Elle n’était pas méchante. On était juste pas compatibles. C’était des choses qui arrivent.
Elle était Sagittaire, j’étais Scorpion. C’était pas de ma faute. Les Constellations ne se croisaient pas, il n’y avait pas de ponts entre nos navires. Cachés dans la cale, on attendait d’ouvrir les canons pour lancer l’abordage sur d’autres contrées.

Nova-Blue a sa couronne de fleurs comme un chapeau d’une pirate bohème, et sa robe vole au rythme des secousses des courants de Los Angeles. Sur les mers, elle me recoiffe. J’avais oublié comment on faisait. J’avais eu des années où j’avais pu apprendre. J’avais personne à qui plaire en soirée, alors, je me plaisais à moi avant tout.
Septembre 2012 avait marqué un tournant inattendu. Ce jour-là, j’avais arrêté d’essayer de me plaire.
Ce jour-là, certainement que Nova-Blue avait volé deux saphirs pour les foutre dans ses pupilles, et détenait jalousement le monopole de la perception.

Moi, de mon côté, j’aurai pu lui offrir, ces lapis lazulis de scorpion. J’osais espérer du bout des cordes vocales, coincé dans ma gorge, qu’elle se verrait avec mes yeux. Elle pourrait grimper l’Everest toute seule, dans ce cas-là.

« Oui. » que je réponds.

J’apprendrais pas à me coiffer tant que j’aurai tes vocaux sur mon répondeur, ta brosse à dents et du café au fond de mon appartement, la cocotte avec du scotch en haut d’une étagère que tu peux pas voir.
Deux enfants incapables, on continue à jouer. Je m’étonnais qu’on ait été pas mis sur la petite table plus loin, où ils mangeaient des frites à longueur de journée au lieu de filets de poissons insipides.

La salle des fêtes n’a rien de festif et sent le produit ménager bas de gamme. Elle me donne une étrange sensation. Je suis sûr de l’avoir déjà déjà vue, sur de vieilles photos argentiques dégueulasses. Les murs semblaient couler, et je lève les yeux, inquiet, vers les poutres, qui doivent être infectées de termites. Pour cacher la misère, des paravents de cantine ont été revêtus de feuilles d’or, et une machine à mousse avait été installée sur la scène. Au plafond, une pauvre boule à facettes tourne, mais les lumières ne sont que vertes et blanches, donnant des éclats franchement glauques dans cette salle.
J’étais là pour faire un karaoké, pas un loto.

« Qu’est-ce que ça craint. » que je soupire, pendant que des sensations de déjà-vu m’assaillent.

La scène est intégrée à la salle, avec des rideaux rouges derrière qui sentent le patchouli. Il y a des trous dedans, et j’ignore si c’est la chaleur des lampes qui les a niqué ou juste des mites qui voletaient dans le coin.

C’était admirablement moche.

Tant pis. Fly Me to the Moon continue de passer, mais je commence à apprécier un peu plus Jupiter et Mars, Vénus et Pluton, parce que je commence à croire aux destins triviaux.
J’avais été sur la chaise du +1.

Comme deux pièces dissonantes, on se tient sur la scène et le malaise se lit sur nos visages. Néanmoins, on était surélevés par rapport à eux. Même dans les pires situations, on savait qu’on serait meilleurs que tout le monde. On était des serpents, des salopes, des ordures, Nova-Blue et Ambrose dans un mariage étrange.

« Mettons ça, tout le monde connaît. Avec un peu de chance, ces cons suivront.
- Le micro est allumé.
- Avec un peu de chance, vous suivrez. »
J’éloigne le micro, histoire d’éviter une guerre froide. « Nova-Blue, on fait un couplet chacun, je commence ? On fait le refrain ensemble ? »

Je me mords les lèvres.
Tout commençait pour le mieux.

Nous jouons notre vie sur cette scène. J’aimerai pouvoir établir des mouvements de scène, prendre dramatiquement mon micro, une main sur ma poitrine, la tête relevée, et chanter des mots insensés pour faire vibrer une audience aussi chaude qu’une réunion dans un crématorium. Tant pis. Je regarde Nova-Blue.
Grands gamins, on jouait avec nos règles.

« There's a calm surrender
To the rush of day ... »


J’essaie de caler ma voix sur ce putain de micro. Je me sens dans une fête foraine, avec un écho dans la salle qui ne fait que souligner l’apparent ras-de-bol de nos vies. Si on devait s’amuser à ce mariage, on se ficherait des rires, des sourires moqueurs, ou de quoique ce soit.
Parce qu’on était les meilleurs, qu’on était supérieurs, même si nos vies sont nulles. Et on le savait plus que tout le monde. Avec un regard d’évidente supériorité, on arrive pas à se tenir droit tant la musique nous possède.
A ce moment-là, je me sens lion.

« When the heat of a rolling wind
Can be turned away
An enchanted moment
And it sees me through... »


Je vois le mistral qui nous emporte sur notre barque, alors qu’on a la tête posée sur les plaques de verre. Les requins sont juste en dessous, on peut les voir, mais on préfère regarder le soleil et nous brûler les rétines parce que ça brille, que c’est beau, et que c’était l’alternative qu’on préférait à ce moment précis de nos vies. C’était fini, les abysses. C’était fini, les lamproies qui nous menaçaient avec leurs grandes dents et leur fausse lumière agréable.
Sur ce radeau, on aurait presque plus le mal de mer, plus de nausée. On entonne des chants, et on se laisse bercer par le calme de la houle.

« It's enough for this restless warrior
Just to be with you. »  


Parce que j’avais coulé longuement, sur les autres bateaux. 2013 avait détruit le mât et la cale, 2014 avait démoli le gouvernail. J’avais espéré pour recruter sur le pont, et lustrer un peu les canons pour pouvoir me défendre, désormais. J’avais eu une seconde qui m’avait aidé, qui avait reconstruit avec de la paille le mât, pour y foutre le feu en 2019 et me laisser gérer un incendie que même les vagues ne pouvaient pas contrôler.
Alors oui. J’étais sur une petite barque, gamin aux tâches de rousseur, avec une gamine aux yeux bleus comme la mer, et j’avais envie d’y voir un peu d’espoir. Je savais qu’elle avait pourtant des cailloux autour des poignets, et que les flotteurs étaient en plastique fin.
Si on coule, on coule ensemble.
Et les lumières des lamproies monstrueuses viendront nous bouffer au fond de la mer.

Je prends une grande inspiration pour notre entrée dramatique. Nous sommes au SuperBowl, de grandes popstars imaginaires, le groupe dont personne n’a jamais entendu parlé. Je nous voyais étoiles filantes alors qu’on ressemblait davantage à des trous noirs perdus dans des verres de vin.

« And … CAAAAAN YOU FEEEEEEEL THE LOOOOOOOOOVE TOOOONIGHT ? »

En bons pirates, on a des voix de tavernes, et on joue nos vies pour quelques deniers de gloire, trop sérieux sur une scène en carton pâte, dramatiquement engagés dans un cirque sans fin.

 


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Dim 13 Fév - 18:32

Door the open you more once.
n o v r o s e    iv

T’as toujours aimé coiffer Ambrose.
Ses cheveux, c’est une sorte de jungle donc seuls tes mains ont le contour, t’as l’impression d’être une potière à pouvoir leur donner une forme. T’as beau te dire qu’il est trop grand, qu’il pourrait faire tout ça tout seul, au fond, t’as pas vraiment envie. Peut-être que tu devrais te sentir bizarre, te dire que ça se fait pas, comme ça, de venir recoiffer son ex. Peut-être que tu sais plus, Nova. Trop fatiguée, trop esseulée, trop éreintée à essayer. Toujours à vouloir le meilleur et ne réussir que le pire, ne réussir qu’à t’écraser lorsque tu voulais t’enivrer.
Tu souris, il sourit, vous souriez.
Tu pourrais faire toute la conjugaison du verbe, ça traduirait pas une seconde comme la situation est bête.
Vous montez à bord du radeau, et la scène tangue sous vos pieds, une planche glissante où vous vous tenez sans trop savoir quoi faire de vous. Ambrose est recoiffé. Toi tu es plus ivre. Ou bien moins. Difficile à dire, Nova-Blue. La foule des insipides vous toise comme si vous étiez des rebuts, et tes cils se fanent doucement à te voir comme eux ils te voient. Une meuf. Seule. Terne. Une petite fille, avec sa couronne de fleurs bleues, avec ses mèches éparpillées qui tombent ça et là sur sa gueule. T’as envie de redescendre, trouver un verre de plus tandis que le vin se dissipe, reprendre un nouveau shoot de bulles pour remonter vers la surface au lieu de te noyer en eux comme de l’asphalte dans la mer Morte.
Tu te retrouves, plongée sous l’eau, les pulsations dans tes tympans, et tu te dis que t’as pas la capacité pulmonaire de faire une apnée prodigieuse. Tu vas probablement tomber, t’étaler sur le pont glissant, te laisser happer par la cale, rejoindre les profondeurs d’un gouffre que tu refusais de fixer.
Et puis, tu regardes Ambrose.
Il a l’air confiant. Il est beau.
Les bulles sont devenues des îles, des archipels de mille étoiles qui veillent sur vous en scintillant.
Tu deviendras une cartographe pour redessiner ses épaules, vous forger un itinéraire dans les atolls de ses freckles. Tes pupilles deviennent astrolabes, fixant le ciel contreplaqué, y décelant des nouvelles ères que peut-être vous conquerrez. Un sextant déviant dans le cœur, ta boussole tournie du roulis pointe une seule unique direction. Tu n’es pas sûre de ce qu’elle dit, tu n’es même pas sûre d’où tu vas. C’est dur de savoir où aller lorsqu’on va nulle part et qu’on part de rien.
Il a l’air confiant. Il est beau.
« Ça me va. »
Tu prends le micro qu’il te tend, la musique sera ta pagaie. Et même si tu chantes pas très juste, tu pourras quand même t’illustrer. La chanson qu’il a choisie te replonge en enfance, la tête noyée dans des souvenirs que tu préfèrerais oublier.
Ambrose chante, et sa voix est grave. Peut-être qu’il est ton capitaine, celui qui répare ta boussole, peut-être qu’il a une meilleure carte et qu’il voudra te la prêter. Ton micro devient une longue-vue, et tu dévisage les tocards avec leurs gueules de circonstances. Ils ont pas l’air très heureux de suivre, ils ont pas trop envie de suivre. Tant pis. Vous serez pas poursuivis. Vous vous élancerez seuls à flot, avec votre grément-cosmos, vous lâcherez des Etoilées dans les ports que vous croiserez. On vous appellera Ambrose et Nova-Blue, parce que c’est vos prénoms, et ça n’aura pas d’importance. Plus rien n’aura plus d’importance.
Il chante et pour la première fois t’écoute les paroles de la chanson et tu te demandes pourquoi il l’a choisie. Sidérée, tu fixes cet homme que t’avais appris à connaître et que t’essaies de détester sans jamais pouvoir t’y résoudre. La marée est trop basse pour vous : votre navire ne quitte pas le sable, et tu vois simplement les bulles qui fuient tes lèvres en te noyant.
Tu entames quelques pas de danses, timides, en tournoyant autour d’Ambrose, bras levés autour de ce crâne que tu as mis du temps à coiffer. Tu te demandes si le pirate qui vous a laissé son trésor a laissé son crâne, lui aussi. Vous vous lancez dans l’aventure sans savoir ce qui vous attend, et peut-être bien que l’ensemble sera bulle de cordes à vos cous.
Peut-être que les colliers de perles seront aussi maudits que vous, et que les bulles qui vous portaient ne feront que vous étrangler.

Tu prends une grande inspiration avant de toi, devoir chanter.
« IT IS WHEEEEEEEEERE WEEEE AREEEEEEEE »
Tu te demandes où vous êtes, oui, tu fixes encore le ciel trop blême avec ton compas abîmé, essayant de trouver du sens à ce qui se passe, là, tout de suite.
« It’s enough for this. WIDE. EYED. WANDEREEER. THAT WE’VE GOT THIS FAAAAAAR. »
Ta voix est nulle, pas harmonieuse, t’as l’impression que les cris sourds ont détraqué tes cordes vocales, comme si les mots que t’avais pas dits quand t’étais sur son paillasson formaient maintenant de viles tumeurs qui t’empêchaient de mieux chanter.
Tu te calmes pour la deuxième partie du refrain, lionne repue, gamine maladroite.
« Can you feel the love tonight?
How It’s laid to rest?
It’s enough to make kings and vagabonds
Believe the very best
»
Les gens ne suivent pas, tu leur fais signe. Mais ils ont pas l’air de comprendre. Peut-être qu’ils sont juste bien dans leur médiocrité, avec leurs chansons comme il faut, leurs vies comme il faut, leurs regards comme il faut, tout comme il faut. Peut-être qu’ils sont parfaits, ben oui, après tout c’est pas tout le monde qui peut-être fendu comme toi. Mais c’est toi qui a le micro, pas eux. Alors s’ils le veulent pas, ils devront bien t’entendre quand même.
Tu t’approches d’Ambrose à la fin du refrain, poses une main sur son épaule, l’air éminemment dramatique des divas qui crèvent les affiches.
« There’s a time for everyone
If they only learn
That the twisting kaleidoscope
Moves us all in turn
»
C’est ta tête, le kaléidoscope, les images bougent, les images changent, elles se superposent sur ton lit défait comme sur la houle. T’as envie de quitter le monde matériel, et soudainement la crasse et la laideur deviendraient presque supportables. Le public s’efface à tes pieds et ne reste que la marée, le sable coulant dans tes orteils qui te rappelle que tout s’effrite lorsque l’on pose le pied dessus.
Peut-être que c’est pour ça, au fond.
Ambrose a la couleur du sable teinté par un coucher de soleil. Peut-être que t’as trop pris appui, peut-être qu’il était pas fait pour, peut-être que tu t’es trop tenue à des reliquats de rochers, des brisures de falaises profondes. T’aurais peut-être dû être la mer pour simplement le déposer, sans coup férir, sur le rivage, tandis que dans les eaux profondes nageaient des menaces insipides dont tu pouvais pas le protéger.
« There's a rhyme and reason
To the wild outdoors
When the heart of this star-crossed voyager
Beats in time with yours
»
Star-crossed. Peut-être que c’est ça que vous êtes. A trop regarder à vos pieds, vous avez oublié les nues, et les étoiles devenues jalouses des bulles qui prenaient vos mollets ont retiré bénédiction des destins que vous pensiez vôtres.

T’as envie de songer que peut-être le raz-de-marée n’a pas tout pris, qu’il y a des dunes à regravir et des océans à conter. Mais tu sais pas bien, là, tout de suite. Là, tu te contentes de chanter. C’est déjà bien assez technique que t’arrives pas tant à danser.
Au moment où ton couplet s’achève, tu lances une souplesse arrière. Une écharde se plante dans ta main, ou c’est juste l’aiguillon des jours que t’as pas réussi à vivre. Tu atterris plus à l’arrière et tu contemples le dos d’Ambrose. L’envie folle de sauter dessus, pour qu’il t’emmène caracolant dans l’océan des deuxièmes fois. Mais ça lui ferait mal, tu le sais. Tu penses mieux savoir ta leçon. En toi, les murmures de la Toile, tu sens que certaines de tes sœurs sont venues chanter avec toi.
Leurs fils d’or sont tressés aux tiens, une échelle pour crever les vagues et s’élever dans les nuages. Marchande de sable des galions libres, forban parmi les déserteurs, tu l’escalades sans ménagement. Tant pis si tout l’horizon tremble, si l’échelle craque sous tes pieds nus.
Tu te places dos à Ambrose, le haut de ta tête reposant dans sa nuque. Tu sais plus comment est la scène, si les gens te voient encore ou pas. Mais ça n’a pas tant d’importance. Tu fermes les yeux une seconde et tu souris dans ton micro.
La chanson vient vibrer en toi, comme une question, comme une promesse.
« Can you feel the love tonight? »
Fidèle corsaire enrubannée, tu prendras d’assaut la Grande Ourse pour la ramener dans tes filets. Et si les sept mers veulent t’entendre, elles n’auront qu’à tendre l’oreille tandis que tout est imparfait sous les comètes de vos passés.
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NOVROSE ▲ voyous

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Dim 13 Fév - 21:14


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Mélange de châtain et de orange dans les nuques, micros placés perpendiculairement au bout de nos poignets perdus, on continue à entonner un refrain qu’on connaît trop bien. L’écran défile avec les paroles. On pourrait en inventer, décider que la chanson changeait. On recompose des couplets, étire des thèmes, parce que les nôtres tournent en boucle dans nos boîtes crâniennes, un peu trop lents. Le mien est en mineur, parce que j’avais vingt ans, et que j’espérais avoir acquis un peu de majorité dans les accords joyeux, additionner des quintes justes, pour oublier nos toux malades dans des relations toxiques comme le chloroforme.

J’ignore si on sonne juste, je sais juste qu’on a deux voix trop graves, et que certainement que c’est étonnant. On marque pas les silences, on est deux croches reliées, des putain de rondes pointées et liées jusqu’à l’infini pour éviter de changer de système, qu’on reste dans nos portées, à notre portée, toujours sur une ligne au sol, fatigués.
Sauf que nos voix sont graves, et qu’on oublie qu’on coulera toujours sous les portées, comme deux sous-marins planqués, avec de l’eau salée sur des visages irrités.

How it's laid to rest?


Il n’y a pas de chansons de tavernes sur notre radeau, juste la mer qui s’agite lentement, l’écume des jours sur nos flotteurs en plastique. Je suis là, sur le ventre, à jouer avec les vagues du bout des doigts, souhaitant sonder progressivement les profondeurs des abysses tandis que nos dos oranges et bleus forment des aplats de couleur, sans se mélanger, se superposant pour éviter de créer du noir, encre et toujours.
Je sens des secousses dans le radeau, tandis que mon corps est promené de droite à gauche, lentement, et que je sens le mistral jouer avec nos cheveux. Je me dis que l’eau est chaude, et que je vois nos reflets dedans. On oublie les requins, parce qu’à regarder le ciel, on allait voir que des Etoilées qui nous rappelait qu’un papillon avait deux ailes, et que les puzzles à deux pièces étaient possibles.

It's enough to make kings and vagabonds
Believe the very best


L’espoir dans un mouchoir de poche, on termine là dessus et je tiens fortement mes béquilles pour ne pas tomber quand on se détache.
J’ai envie de lui attraper les mains, de nouer mes doigts aux siens, qu’on plonge dans la mer, qu’on abandonne notre radeau. On irait sonder des profondeurs comme deux plongeurs, scaphandriers se protégeant contre le manque d’oxygène. Les sirènes n’auraient pas d’importance tant leurs chants seraient moins charmants que les nôtres. J’explorerais les veines, les vaisseaux sanguins et les nôtres dans l’infini de l’espace, découvrant d’autres planètes à coloniser, nos longues vues sur le coin de l’oeil pour constater les détails dans chaque ombre de nos clavicules.
Il n’y pas réellement d’applaudissements. Je pense à de larges mats au loin, à des abordages ratés, et à nos missions échouées. Elle pourrait tenter de me parler que je remarquerai ses drôles de façons d’articuler chaque mot, de comment sa langue se calait dans ses dents supérieures pour prononcer des the. Sûrement que j’avais des choses à reconquérir. Une mèche se promène le long de sa mâchoire pour venir tomber sur le creux de son épaule, et je me dis que j’aimerai m’y accrocher comme une échelle de ficelles et de morceaux de bois, chancelant et tentant de gravir des hauteurs.
Sûrement qu’on pourrait toucher le Ciel.
La mer s’agite, et des vagues commencent à secouer la barque. Les flots gagnent progressivement le sable, se prélassant calmement sur la plage dans des mouvements incessants de glissements sur les parois de mon crâne.
Je me mords les lèvres.

« Nova-Blue, je pense qu-…
- Merci beaucoup à vous ! »

Putain. De. Samantha.
Je tente de l’ignorer.

« Je pense que, y a des choses qui se sont passées, mais qu- …
- C’était vraiment très émouvant, vraiment ! »


Je serre les dents et ferme les yeux.

« Ce que je veux dire, c’est qu-
- Jennifer adorerait chanter une chanson avec son mari, est-ce que vous ...
- NB, tu veux chanter quelque chose ? Bien sûr que tu veux chanter quelque chose. Alors, on chantera autre chose. Chacun son tour.
- Mais vous venez de-
- C’est pas grave. »


J’ai envie de lui demander si j’avais l’air d’en avoir quelque chose à foutre.
Avec sa traînée blanche et son diadème de princesse déchue, Samantha était là pour une raison très simple. Son sourire est sincère, heureux. Elle ne vivait pas une vaste comédie, elle. C’était le plus beau jour de sa vie, et elle le savait. Elle avait l’intention honnête et naïve que tout le monde le vive avec elle, qu’on entre dans une gigantesque communion de bonheur, qu’on soit tous amis, main dans la main, à chanter les louanges de l’amour et de sa réussite sociale. Mes yeux décrivent deux demi-lunes tant j’ai l’air d’en avoir rien à secouer de Jennifer et de son mari. Je les avais pas vus à la table maudite.
Ils étaient certainement là aussi, eux, pour nous virer de ce karaoké.

Sauf qu’on se laisserait pas faire.
On était là, sur scène, au dessus du monde, Nova-Blue et Ambrose, décidés à trouver notre place dans ce gigantesque bordel. Deux pièces fluos dans un environnement de blanc et de noir, deux pièces gondolées par la mer pour un puzzle plat et terne. Je me mords les lèvres. Je partirais pas de cette scène sans avoir foutu le feu quelque part. Je partirais pas de cette scène sans avoir montrer qu’on avait notre place ici, qu’on savait faire quelque chose.
Et si on était bons pour une chose, c’était bien se faire remarquer au milieu de l’océan.

Je comprenais pas réellement où on se plaçait, où on allait.
On était fluos et flous, on était perdus et éperdus, conscients et indécents.

« Nova-Blue, je comprends plus rien, faudrait vraiment qu’on par-... »

La musique démarre.
Je soupire. Une énième chanson d’amour. Encore. Je commence à regretter Fly me To the Moon. Je me disais que ça collait plus à mon état émotionnel. Je voulais juste qu’on embarque dans une fusée, celle que j’avais éclatée, certainement, et qu’on se casse de ce mariage.

Je finirais pas mes phrases, parce que j’étais incomplet, et que je le savais depuis neuf ans.

« Every night in my dreams
I see you, I feel you
That is how I know you go on... »


J’ai une légère grimace. Je dirais que c’est mon genou qui me fait mal. La vérité, c’est que cette chanson sonne cruelle, comme un grand coup dans la mâchoire avec des faits honteux. Comment lui expliquer, à Nova-Blue, qu’elle était davantage dans des cauchemars amers que des rêves ? Ou, sinon, que j’avais parfois envie de dormir des jours entiers pour vivre dans des souvenirs qui me semblaient réels, que j’aurai pu me camer à vie pour entendre sa voix en hallucinations ? Comment dire que parfois, j’avais cette sale manie de me rendormir directement après un joli rêve, pour espérer le continuer et avoir la suite ? C’était là qu’elle apparaissait. J’espère que tu passeras une bonne vie, connard. T’es fier de toi ? T’es content de toi ? Tu gâches tout, t’es incapable de voir que les gens t’aiment alors tu finiras ta vie seul.
Grandis. Fais quelque chose de ta vie. Sors des papillons, des puzzles, des fourchettes bien rangées.

J’ai la lèvre inférieure qui tremblotte.

Je. Te. Déteste. Je me casse. Je. Me. Casse. T’es trop taré. T’es trop con. On parlera du sale con. Dans trois semaines, j’en aurai rien à foutre de toi.
Les souvenirs se mélangeaient dans mes pires cauchemars, et j’avais rien de romantique à expliquer. J’avais juste à te dire que t’étais devenue le genre de personne qu’on ne voulait pas croiser dans ses rêves. Quand tu étais douce, tu sonnais comme une cruelle inversion de la réalité, et t’étais un rêve amer qui hantait la journée entière avec une sensation amère de raté.

J’oserai pas te dire qu’au fond, je préférais quand tu m’insultais en rêve. C’était plus facile à accepter. Moins difficile de se réveiller, ensuite, et d’affronter mon appartement à dix huit degrés.

« Far across the distance
And spaces between us
You have come to show you go on. »

J’essaie de faire en sorte que ma voix ne tremble pas, alors j’imite des falsettos parce que c’est ce que font les chanteurs qui savent chanter. Mensonge sur pattes, imposture au sourire de requin, la corde de notre navire sonne comme une sombre menace.
Comment ça se passe, les Big Bang ? Est-ce qu’on pouvait en créer un ? On était deux atomes instables, après tout. On serait l’hélium pour grimper plus haut dans les sphères du Ciel, et l’hydrogène de la mer pour dompter l’écume de nos flotteurs.

Chut.
Je tais mes pensées et constate que les paravents sont toujours blancs cassés, et je trouve ça scandaleux de créer des choses aussi moches.

« NEAR …. FAAAAAR …. WHEREEEEEEEEVER YOU ARE
I believe that the heart does go on. »


J’ignore encore qu’elle traversait la Terre et creusait le sol si j’étais en danger, sagement installé dans mon transat de peurs et d’insécurités. Croire à l’abandon était plus agréable, plus confortable. J’étais pas le responsable, j’étais une victime parmi tant d’autre, et ça rendait mon histoire plus banale et acceptable.
J’ai la tête qui tourne alors je préfère m’asseoir par terre de façon dramatique sur le climax du refrain, ma jambe cassée tendue. Je ferais de grands gestes dramatiques, levant les bras au ciel comme si je cherchais des réponses que j’avais déjà. Mes béquilles tombent de chaque côté, et je les utilise pour faire des chorégraphies insensées au sol.
On vit notre drame à fond, sous fond d’instrus digne de fêtes foraines et d’un micro dont la gêne de l’écho n’a que d’égal notre situation de clowns malgré nous. Freaks show, on revêtait notre incapacité sociale et on s'enfermait dans notre bulle. Elle serait suffisamment brillante, suffisamment hermétique pour nous isoler sur cette scène, trop haute pour eux, trop basse pour nos espoirs.

« Once more, you open the door
And you're here in my heart
And my heart will go on AND OOOOON. »


Un coup énervé, je lance un des pieds du micro dans la foule, comme un enfant capricieux. J’entends un vague « aïe » qui provient d’un invité qui se l’est reçu en pleine gueule. J’espérais qu’il aurait un bleu, pour rendre moins parfaite sa petite gueule de premier de la classe.

Pourquoi on a pas ouvert cette putain de porte, et pourquoi j’ai mangé un Bobun seul. J’avais gardé le tien trois jours au frigo. J’avais eu l’espoir que tu rentres.
J’avais du le jeter, parce que de drôles de couleurs venaient dessus.

J’avais du me résoudre. Il avait pourri, comme le bordel stellaire qu’on avait crée.

 


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Lun 14 Fév - 13:06

Door the open you more once.
n o v r o s e    iv

Dos crawlé.
Tu t’en fiches si on te voit plus. T’as envie de te recroqueviller, de laisser les omoplates d’Ambrose absorber ce qu’il y a de toi qui pourrait lui former des ailes jusqu’à s’élever dans l’air nocturne. Vous pourrez jamais redevenir ce que vous étiez, tu pourras jamais être pour lui plus que cette ex maladroite qui a failli briser ses genoux.
La chanson est triste, et toi aussi.
Ton crâne se décolle de sa nuque et t’as l’impression d’y laisser une part de toi. La part qui regardait jadis jusqu’où s’étendait l’horizon et qui croyait sincèrement qu’il serait le bout de ton monde. Tu voudrais l’atteindre, rattraper ses cheveux vengeurs qui se sont encore décoiffés, tu voudrais t’agripper à lui comme un pavillon noir et blanc. Mais t’as jamais été noire, et t’as jamais été blanche. Le mieux que tu puisses faire c’est grise, aussi grise que tu l’es ce soir. Grise et grisée par tous les verres, grise et grisée par tous les vers, grise et grisée par tout le vert.
T’es grise parce que t’as pas de couleur complémentaire, que ton contraste fait pas de sens si y a pas d’orange avec toi.
Tu voudrais tendre la main vers lui mais à nouveau y a que son dos, ses os fragiles qui se déforment et que l’on devinerait presque sous le tissu blanc de sa chemise. Il a réussi, lui. Il est blanc et noir. Noir et blanc. Mais toi, même dans une robe qui donne le change, tu peux pas changer ce que tu es. Tu es grise, Nova-Blue, si grise que tout se mélange dans tes paumes comme de la peinture pour enfant et t’as envie d’enfouir le visage dans tes mains pour te camoufler encore plus.
Il essaie de te parler, t’entends ton nom. Mais comme tu nages le dos crawlé, tes oreilles sont plongées sous l’eau, rongées par le chlore de l’ivresse. La ligne d’eau s’est consumée, et y a ces vieilles bouées immondes qui vous empêchent de vous rejoindre. Une bouée en forme de connasse, quand c’est la voix de Samantha qui se joue contre celle d’Ambrose. C’est encore elle. C’est toujours elle. Catapultée neuf ans plus tôt, tu revois la gueule de cette conne qui rencontre la gueule d’Ambrose, et t’as envie de t’effacer. Reculer jusqu’à être dos au mur, la fin du supplice de la planche. Te laisser tomber en arrière pour aller rejoindre les requins, et qu’ils se repaissent de ta chair parce que t’as rien d’autre à donner.
T’essaies de l’atteindre, il se tourne, mais tu le vois même plus vraiment.
J’ai peur j’ai froid la tête sous l’eau mon bonnet de bain est trop petit je suis pas une pirate Ambrose je suis juste la pire des nageuses qui sait pas faire de nat’ synchro parce qu’elle est bien trop cabossée.
J’ai froid. J’ai peur. Je comprends pas.

Il te dit qu’il comprend rien, non plus, et tu sens que la bulle se gonfle qui va te séparer de lui. Tu tends un bras vers lui, maladroitement, comme pour l’atteindre sur la houle.

Crawl.
Ton bras ne rencontre que l’eau, tu te retrouves là sur le ventre à tenter d’atteindre un Ambrose que déjà des notes ont volé. La musique se lance, la musique suivante, et c’est une putain d’ironie qui te ferait bien ricaner si t’avais pas là dans ta gorge de la bile qui venait monter. La souplesse arrière, c’était peut-être pas ta meilleure idée. T’as l’impression que tout est revenu dans ton pharynx, et que tu tournes violemment pas rond pendant qu’Ambrose lit les paroles.
On dirait presque que c’est lui qui les a écrites. Il parle de distance, de revenir, il parle de rester là pour toi et t’as plus envie de confondre ce que tu rêves et ce que tu hais. Tu sais plus, tu secoues la tête. T’étais prête à renvoyer votre histoire dans les bas-fonds avec le cœur de l’océan mais comme si ça suffisait pas, il fallait qu’elle fasse mal. Encore.
Il s’assied et il décrit des cercles dans l’eau. Il a refusé de nager, il a refusé de couler. Il flotte juste en faisant la planche, assis sur ce que vous étiez. Il envoie le pied d’un micro valser dans un décor atone, tu sens bien que sa voix vacille et c’est pas à cause des chansons. Une vibration un peu différente te donne envie de t’approcher.
Une vague nausée emplit tes bronches, comme si tes poumons tout entiers venaient de se remplir d’eau sale. Tu te mets debout derrière lui, tes genoux contre ses épaules.
Qu’est-ce qui se passe, Ambrose, putain.
Qu’est-ce qu’il dit, qu’est-ce qu’il te dit, qu’est-ce qu’il veut dire. Des questions qui n’ont pas de réponse, et une farandole t’emporte. Tu sautes par-dessus ses béquilles à chaque fois qu’elles arrivent vers toi, mais tu comprends pas bien. T’es happée par les profondeurs, et le crawl ça n’aide pas vraiment quand on est totalement sous l’eau. Lorsqu’on est totalement soulée. Grise et grisée, grisée et grise.
Il faut que tu écartes les algues.

Brasse coulée.
Dans la piscine de vos souvenirs, des buissons ont crevé l’émail. Ils t’aveuglent, t’empêchent de bouger, tandis que tout revient en boucle, piégée au cœur d’un maelström qui agit comme un tourniquet. Un tourniquet et tu es ivre, avec le cœur au bord des lèvres, prête à le vider sur le pont si t’étais pas déjà sous l’eau.
T’essaies d’écarter de tes bras, avec des mouvements chaotiques, la violence de ces tournoiements. Le micro revient à tes lèvres, t’as presque envie de le manger pour rejoindre le repose-couteaux. Il pourrait y avoir un cimetière d’objets inutiles dans ton ventre ; à côté de ton utérus, le plus inutile d’entre tous.
Mais t’as commencé ce délire, t’as plongé dans cette comédie qui ne devient qu’une flaque grotesque. Tu les détestes de te regarder, mais tu attaques tes trémolos.
« Love can touch us one time »
Tu détruis tout.
« And last for a lifetime »
T’as jamais rien compris, putain de merde.
« And never let go 'til we're gone »
Tu dégages.
T’as envie de tourner sur toi même mais t’as pas envie de bouger, parce que si tu continues, si tu t’écartes, y a aucune garantie qu’après y ait pas de paillasson entre vous. Aucune garantie qu’il reste là, qu’il se lève pas, qu’il ne plonge pas, tête la première dans le public, ses lunettes de bain sur la tronche, prêt à rien voir de qui tu es. Ses lunettes s’empliront de buée, comme la dernière fois, et tu pourras même plus le voir sans songer que c’est plus possible.
« Love was when I loved you »
Fais tes affaires. T’es chez moi.
« One true time I hold to »
Regarde ce que tu fais faire aux gens.
« In my life, we'll always go on »
Sale gueule de requin.
Tu sais pas où est-ce-que tu vas. Tu regardes les paroles défiler, tu entends le myocarde d’Ambrose et qui résonne contre tes tibias. Tu fais mollement des vagues avec tes bras, à défaut de pouvoir calmer celles qui sont lovées dans ton bide. Tu sais pas où est-ce-que tu vas, les buissons t’attirent et t’étranglent, les algues te refusent d’avancer, s’enroulent autour de tes poignets comme des réminiscences aveugles.
T’as besoin de sortir d’ici, te rattacher à quelque chose qui pourra t’aider à bouger.

Papillon.
« NEAAAAAAAAAAR, FAAAAAAAR, WHEREEEEEEEEVER YOU AAAAAARE
I BELIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIEVE THAT THE HEART DOOOES GO OOOOOOOOON
»
Tu ouvres les bras, comme Rose dans Titanic, comme si tu volais sur la proue d’un bateau qui a déjà coulé. Vous avez essayé, pourtant. Vous vous êtes heurtés à l’iceberg de votre lave-vaisselle rempli, il vous a envoyé jouer avec des galions ancestraux et des concombres de mer moches, vous envoyer dans le visage des nuages d’encre un peu toxiques parce que c’est plus facile d’hurler quand vous savez pas vous parler.
« OOOOOOOOOOONCE MORE, YOU OOOOOOOPEN THE- »
Tu t’arrêtes. Brusquement, au milieu d’un élan lyrique.
Tu peux pas chanter ça. C’est pas possible. Tu peux pas chanter ça. Elle est trop cruelle, cette chanson. Elle te rappelle que vous avez sombré, que t’as rien pu faire pour l’empêcher, pas même souquer les artimuses d’un équipage déjà branlant. Tu t’es penchée par dessus le bastingage en tentant de trouver le Nord, mais ton astrolabe s’est brisé sur le carrelage de sa cuisine.
Tu peux pas chanter ça, Blue.
Tu peux pas chanter ça parce qu’il a pas ouvert la porte. Il l’a laissée fermée. Il l’a laissée, contre tes omoplates, là où sont tes genoux sur les siennes. Il a pas rouvert la porte. Il a rien fait de tout ça. Et neuf ans maintenant se confondent, un défilé multicolore qui t’emplit la bouche de nausées. Les vagues t’écoeurent, le roulis tangue, t’as bu la tasse par les narines parce que tu savais pas nager. T’essaies de trouver quelque chose, la bonde pour vider la piscine parce que tu t’es noyée dedans après y avoir mis tes larmes.
Le papillon, ça se nage pas sous l’eau.
Tu recules, tu te détaches d’Ambrose et tu vacilles, fixant sans les voir les paroles qui se continuent sur l’écran.
And you're here in my heart
And my heart will go on and on
Le refrain monte d’un ton ou deux. Tu sais pas, t’es pas musicienne.
You're here, there's nothing I fear
And I know that my heart will go on
We'll stay forever this way
You are safe in my heart
And my heart will go on and on
Non, vous resterez pas toujours, vous avez ruiné votre toujours et les deuxième fois ça marche pas. T’es pas safe dans son heart, Nova, parce qu’il a pas rouvert la porte. Y a que ce paillasson qui compte, qui efface les moments super que vous avez bien pu passer, comme une plage sur laquelle s’échouer lorsque la porte s’est fermée.
T’essaies de capter le regard d’Ambrose, prisonnière de la flore marine qui t’a arrachée au présent.
« Ambrose ? »
Il répond pas, et toi non plus. Est-ce-que t’as bien parlé tout haut ? Tu portes le micro à ta bouche pour répéter.
« Amb ? »

« Allez allez, c’était super, Nova-Blue ! Je suis super contente que vous ayez chanté cette chanson, mais- »
Tu dévisages Samantha comme si elle venait d’une autre planète.
Cette sale conne.
« C’était une chanson d’amour, c’était pour toi ! »
Pistolet avec tes doigts pour la montrer. Comme si vous étiez potes, au fond, alors que tu lui enverrais une balle en plein milieu du front si elle fait juste un pas de plus pour tenter de vous déloger.
T’as envie de rentrer. Mais ton envie qu’elle ait tort est plus forte.
« Et c’était super, mais on va peut-être changer de- »
« Changer d’ambiance ?! Non attend oui pardon on va remettre l’ambiance Sammy-Sam Sam t’inquiète pardon bouge pas. »
Tu t’approches de l’écran de sélection, appuie sur un titre que tu connais et tu recommences à chanter avant que cette pouffe ouvre sa gueule.
« Wake up in the morning feeling like P Diddy
Grab my glasses, I'm out the door, I'm gonna hit this city
Before I leave, brush my teeth with a bottle of Jack
'Cause when I leave for the night, I ain't coming back
»
De fait, tu ne reviendras pas, tu t’es mise à bouger sur scène comme si t’étais une grande rappeuse. Il te manque les lunettes de soleil pour contempler sans trop rougir combien ton échec est éblouissant. Mais tu t’en fiches, tu bouges, Nova, tu bouges et tu pointes le public comme si t’étais complice avec eux. Quand la seule personne dans la salle avec qui tu peux être complice est assise sur scène, près de toi, et que t’as déjà tout gâché.
« I'm talking pedicure on our toes, toes
Trying on all our clothes, clothes
Boys blowing up our phones, phones
Drop-topping, playing our favorite CDs
Pulling up to the parties
Trying to get a little bit tipsy
»
T’as pas le charisme de Ke$ha mais tu te donnes à fond, Nova. Tu danses en rythme sur les paroles et entreprends de petits mimes pour bien montrer à Samantha que vous êtes pas juste des nigauds incapables de se comprendre. Elle veut que vous arrêtiez de faire les clowns ? Tu prends l’ambiance très au sérieux.
T’aides pas Ambrose à se relever, mais t’espères qu’il te rejoindra, qu’il te suivra dans ta connerie parce que c’est pas pareil, sans lui.
« Now the party don’t start til I walk in »
C’était pas le bon moment de la chanson, mais tu t’en fous.
« Don't stop, make it pop
DJ, blow my speakers up
Tonight, I'mma fight
'Til we see the sunlight
»
Deux trois connards dans la salle se sont levés et ils claquent des mains en cadence. Tu avises une machine bizarre, juste sur l’avant de la scène, tu te dis que ça doit être un stroboscope alors tu t’improvises diva, en continuant à sauter sur chacune des paroles chantées, essoufflée d’être pas en rythme et de pas trop pouvoir nager. Tu appuies sur tous les boutons, à défaut d’être sur la chemise d’Ambrose ils doivent bien mener quelque part.
Ta surprise est evanescente quand se répandent dans tout la salle des milliers de bulles colorées. La mousse explose sur les convives, ravageant la déco soignée et la robe blanche de Samantha.
T’en as rien à foutre. Tu pousses un cri de joie et continue à sautiller.
« Tick tock on the clock
But the party don't stop, no
Whoa-oh oh oh
»
Les bulles emplissent votre univers, et tu vois presque plus Ambrose. Qu’importe, tu les as séparés, les autres avec leurs gueules parfaites. Inconséquente et audacieuse, tu te dis que si les pirates peuvent naviguer sur l’océan, ils pourront se trouver dessous. Il y a bien des trésors cachés que vous démêlerez dans les algues.

Les navires déchus d’un passé où vous avez fendu les vagues.
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Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV VV9QYNMO_o


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Lun 14 Fév - 23:06


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Immobile.
J’essaie de me concentrer sur les paroles. Je les trouve gênantes. J’ignore pourquoi ce bordel s’est lancé, mais il est un peu trop ordonné pour que j’apprécie ce qu’il se passe. Une histoire d’espaces, de départs, de distance. L’univers se joue de nous, et je pourrais presque croire aux aliens vengeurs, venu pour nous punir d’être idiots et aveugles. Je suis toujours par terre, parce que rester debout me fait mal. J’ai la gueule qui tire jusqu’au sol parce que je me trouve lâche. Je pourrais me lever, mais mes béquilles me font mal. On pourrait se battre avec que je serais pas étonné. J’ai des armes au bout des bras, et elles sont oranges.

Je me sens isolé, et il semblerait voir la gueule d’un mégalodon sous ma barque.
Nova-Blue vient me rassurer en se plaçant derrière moi, et me rouvre les yeux. Ce n’est pas un dinosaure géant, mais juste une carpe. Ce qui était passé était toujours plus grand, que j’essaie de me convaincre avec un peu de regrets dans les commissures à chaque mot prononcé.
Cette scène, c’est pas notre place. Nova-Blue s’élance et je retiens mon souffle. Elle connaissait les roues, les souplesses, et on avait l’habitude d’apprendre à faire des arbres droits contre des murs et des portes. La sienne se referme, quand le mot apparaît. Je fronce les sourcils un moment et bégaie dans mon micro pour reprendre la chanson.
Qu’est-ce qui se passe ?
J’aimais bien les portes. C’était utile pour se cacher des monstres du passé, de s’enfermer dans un cocon imaginaire, de se caler dans le déséquilibre. C’était pratique pour ne pas tomber sur un quai trop bondé, c’est bien pour éviter les chutes, les intrusions, les mauvaises pensées.
Je déglutis.

J’étais désolé.
La lumière du spot me semble plus brillante désormais. C’est peut-être que j’ai les paupières plus ouvertes. J’ai des flashbacks de clefs, de boîtes aux lettres, d’envies de retrouvailles et d’orgueils mal placés. Je lui avais refermé la porte dessus, et elle n’avait pas compris que si j’avais donné une clef, c’était pour qu’elle puisse la rouvrir quand nos inquiétudes grondaient trop grandes, trop massives, trop fortes dans nos crânes. J’aurai pu lui ouvrir, mais j’avais préféré fixer le bol au sol. J’aurai pu lui ouvrir, mais j’avais du scotch sur les dents quand je réparais la cocotte. J’aurai pu lui ouvrir, mais le liquide noir de la lampe à lave tapissait mon parquet avec un peu d’éternité sur le coin des tâches.
Je déglutis.
Je lui avais pas ouvert parce que j’avais eu trop d’égo. Nous étions des chevaliers, des pirates, fiers de nos victoires, vaillants dans nos batailles. Des enfants cachés dans des draps pour jouer aux fantômes, et on se mangeait chaque mur avec une satisfaction insolente. J’avais décidé de bouder, capricieux, et j’avais des excuses au bout des lèvres quand j’avais acheté vingt quatre dollars de bobuns.
Douze était partis à la poubelle.
Mais les douze partaient toujours à la poubelle, de toute façon.

J’étais désolé.
Je pourrais attraper sa jambe, lui hurler. J’avais un micro, je pourrais me lever, avec mon genou plein de coutures, et dire devant tout le monde que j’étais désolé. Je me dis que ça ferait une belle scène d’une comédie romantique stupide. Nova-Blue, faisons le point sur nos neuf années de vide, et je vais te faire un plan de tout ce que j’ai voulu dire, mais que j’ai jamais pu parce que je suis un sombre idiot. Je me dis que ça commençait bien, comme début de lettre. J’aurai carrément pu missionner un gars au fond de la salle, qui lancerait une musique beaucoup trop dramatique, et un autre de faire ingénieur des lumières pour plonger la salle dans le rose.
J’aurai même pu être pire.
J’aurai pu utiliser le micro pour faire une demande en mariage tragique. Je souris.
On aurait démoli le mariage de Samantha en bonne et due forme. On lui aurait volé son moment de bonheur. On serait partis dans les alliances en gloussant. L’abordage avait réussi. On avait volé la cale, détruit les canons, et bientôt, le mat chuterait et le pont serait anéanti.

Amb?

J’ignore où elle se trouve. Elle a l’air d’être un gigantesque satellite, à capter des informations cryptées, impossible de retransmettre une vision de la réalité tangible. J’ai un bras en l’air et je me contente de voguer de droite à gauche pour inventer une sorte de chorégraphie.
J’ignore en quelle langue elle retransmet son mal-être, parce que j’arrive pas à la regarder, à lire les sous-titres de nos échecs, et l’audio de nos regrets chante dans une langue étrangère.

Mon prénom résonne dans la salle des fêtes. Je suis un gosse perdu dans un supermarché, et personne m’attend à la caisse. Je suis au fond du caddie, en espérant être une course, quelque chose qui valait le coup, quelque chose de désiré, qui soit capable d’être acheté. J’ai les mains sur la tête et j’essaie de crier. Alors, j’écoute juste mon prénom qui trouve des échos dans l’océan, et les dauphins viendront me bouffer parce que je suis un putain de poisson clown, et que j’ai été malhonnête de penser que je pouvais être un requin marteau ne serait-ce qu’une seconde.

Nova-Blue est énervée. Nova-Blue veut qu’on reste sur notre barque. Je continue à regarder la foule, et je peine à savoir si j’ai l’air plus cerné que d’habitude, ou si c’est les bleus qui font cet effet. Elle défendrait notre territoire contre les envahisseurs. On resterait sur cette scène, parce que c’était notre place, et que personne d’autre la prendrait. Je prends mes béquilles dans les mains, prêt à frapper quiconque viendrait nous déloger.
TikTok commence.

Je suis désolé. Pour tout.
« HEY WHAT’S UP GIRL ? » je dis en faisant les backs.

Je suis curieux du choix de chanson, mais j’ai honte de remarquer qu’elle provoque une certaine hystérie en moi.
Mon histoire de rock-star perdue, venue percer à Los Angeles me colle à la peau. Je retire les épingles de mes cheveux et commence à agiter la tête dans tous les sens.

J’ignore si c’est l’alcool, la joie ou la chanson qui me fait ça. J’ai envie de me rouler par terre, donc je le fais. J’ai envie d’hurler dans le micro les paroles, donc je le fais. Je laisse les couplets à Nova-Blue, parce qu’elle écrivait mieux les couplets et que les refrains, c’était moins son truc.
Jusqu’à qu’elle confonde les différentes parties de la chanson.

Je suis toujours désolé. Parce que c’était logique, après tout. L’ordre, on connaissait assez peu. On faisait les choses à l’envers, on bouleversait les règles d’un mariage. Pendant qu’elle danse, je me contente de faire les différentes voix du refrain, des couplets.

« I'm talking pedicure on our TOES, TOES. »

La machine à mousse se lance et les paravents se cassent la gueule. Je me mords très fort l’intérieur des joues pour ne pas hurler de rire. Dans nos élans dramatiques, je continue à me rouler sur la scène d’un air hystérique en chantant tant bien que mal, entre deux rires. J’entends que ça gueule, j’entends que ça hurle.
Notre attaque est parfaite.
Les canons sont déployés.

« Tick-TOK. ON THE CLOCK.
But the party don't stop, NO
WOAHOUWOUAHOU OH WOUAHOUHOUHOU. »


L’écume envahit la pièce et on fait entrer l’intégralité du monde dans notre univers. Voyez les pirates, voyez les jeux, voyez l’enfance niquée. Voyez deux adultes qui courent après des rêves stupides, des défis absurdes, des illusions perdues. La mousse viendrait presque emplir ma bouche. Bientôt, mon micro ne captera que des « glouglouglou », et que j’aurai l’air abruti. J’essaie de me redresser sur les coudes, ma jambe traînant toujours au sol.

Je tends un bras vers Nova-Blue en le bougeant comme une danseuse de boite de nuit. On pourrait prendre nos surfs et voguer sur la foule d’incapables, d’abrutis, montrer qu’on savait mettre de l’ambiance à un putain de mariage où personne voulait être. Je les voyais, avec leurs sourires gênés. Maintenant, ils se noyaient dans la mousse, et c’était bien fait.
Si on avait pas le droit à notre happy ending, eux non plus.

« Non mais vous êtes malades ! Dégagez de la scène !
- DJ, YOU BUILD ME UP.
- Nova-Blue, Ambrose, dégagez de la scène, c’est mon dernier avertissement.
- YOU BREAAAAK ME DOWN.
- Je rigole plus, vous cassez les couilles de tout le monde, à mon propre mariage.
- MY HEART, IT POUUUUUNDS.
- Dé-ga-gez.
- YEAH YOU GOOOOT MEEEEE. »


Je la pointe du doigt en riant aux éclats, avec ma gueule de gosse et mon sourire trop large. Je sens qu’une main m’attrape le pied et me tire hors de la scène. J’essaie de m’agripper avec mes mains mais je tombe quelques mètres plus bas. Je retiens un cri de douleur et on me relève de force pour que je récupère mes béquilles.

Je suis pas désolé.
Je suis pas désolé d’avoir niqué ton karaoké de merde et ta petite soirée à thèmes. Personne aime les thèmes années 80. Je soupire. On a même pas vécu pendant ces années-là. C’était absurde, Samantha. T’es dans une nostalgie que t’as même pas vécu. J’étais dans une nostalgie qui datait de quelques années, et je le vivais déjà mal. J’osais pas imaginer rester bloqué pendant quarante ans. Je pourrais presque avoir de la peine pour elle. Ce soir, j’avais juste envie de hurler, de crier. J’ignore si c’est de douleur ou joie. J’ai retrouvé ma cellule jumelle, ma capitaine de navire, ma partenaire de jeu, mon duo pour établir les pires plans.
Pour ce soir, Samantha, ta vie sera anecdotique. A avoir vécu à travers l’envie de celle des autres depuis des années, la mienne me semblait agréable et enviable. Je souris quand on me relève. Je souris quand je glisse à chaque pas sur la mousse. On est trempés, avec des bulles sur la tête et sur nos vêtements. La robe de Samantha est blanche et niquée. C’était bien fait. Personne mettait aussi cher dans une traîne de mariée. Je me dis que son mari aura peut-être moins de rancoeur à venir dessus, alors.

Je réprime une grimace de dégoût.

« Fais chier. » je grogne entre mes dents pendant qu’on est évacués sur la terrasse.

J’ai envie d’être énervé. J’explose de rire à la place. J’ai pas envie d’être malheureux ce soir. J’ai envie de caresser l’espoir, de regarder le ciel et me dire que pour une fois, j’ai pas la gorge serrée quand je vois des étoiles. Pour une fois, je suis content d’être au milieu d’inconnus. Avec une tête gênée, mon petit doigt se tend pour attraper celui de Nova-Blue, un peu méfiant. Si elle trouvait le contact trop étrange, elle me dira que c’était inadapté et je rangerai ma main sur sa béquille. J’oubliais presque qu’elles étaient oranges parce que j’étais mon seul soutien depuis neuf ans et que je l’avais intégré comme une vérité dramatique.

Mes cheveux sont mouillés, les siens aussi. Je me dis qu’elle va m’engueuler parce que je suis encore décoiffé. Je lui donne une épingle et j’en prends une dans ma main. Je hausse les épaules. Si Samantha nous avait viré de scène, on trouverait un autre endroit à saccager.
Les ballons indiquent « JUST MARRIED » de partout sur la terrasse. C’était parfaitement vomitif. Je me dis que je ferai certainement pas ça à mon mariage. Déjà, le thème serait absent, parce qu’on était déjà un thème à nous tout seul et-
Je me prends la planche de la barque en plein dans le nez, parce que j’ai pensé des pronoms absurdes.

D’un geste précis et limpide, un des ballons éclate sous mon épingle. Le bruit me fait rire, et la phrase se déforme en JUS MARIED. Je me dis que ça veut rien dire, comme ce putain de mariage et cette soirée étrange. Quitte à verser dans l’absurde, je plonge les deux pieds dedans et j’attaque progressivement la terrasse.

« Samantha vous déteste. Vous êtes les pires amis possibles.
- C’est pas de notre faute si son mariage est nul et qu’elle a ratissé large parce qu’elle est incapable de comprendre qu’elle est seule et que personne l’aime. »


L’invitée part.
Tant mieux.

L’air sur la terrasse est paisible. On peut voir la plage depuis la petite grille qui mène sur la plage, et j’attrape un cocktail au comptoir. Je m’installe tant bien que mal dans l’herbe, grimaçant sous la douleur de mon genou qui décidait de m’agresser à chaque mouvement.
Je regarde la mer au loin. Elle est toujours aussi calme, et elle gagne progressivement le sable. Je vois l’écume qui s’y dépose calmement, et pense aux bulles sur nos habits. Je ris un peu et ma tête penche sur le côté pour éviter de regarder Nova-Blue.

« Je suis content que tu sois là. »

Ma tête est sur ses genoux. Je préfère regarder l’écume. Je comprends les vagues, à rouler en boucle sur la même plage chaque soir. Je me dis qu’elles doivent se lasser des rochers, mais qu’elles peuvent les abattre avec un peu de force. Elles n’ont pas peur des falaises. Certainement qu’elles pourraient briser les portes, elles. J’espère qu’elles viennent sur l’herbe, et je me dis que la pelouse doit être artificielle. Je commence à en arracher une motte pour regarder.
C’est bien du synthétique. Mais c’est doux et bien fait.

« Je me serais emmerdé, sinon. » et je suis si heureux de te voir, mais je te le dirais pas parce que j'ai peur.

Je joue avec sa main et je m’amuse à mettre un peu d’herbe dessus. Je prends quelques brins et dessine chacun de ses doigts. Je constate les ridules quand elle plie le poing, quand elle bouge ses phalanges, et je sens mon myocarde s’emballer.
Je tourne la tête et je la regarde. Je me dis que je dois avoir l’air con avec mes cheveux de partout, qui glissent dans l’herbe comme des serpents.

Ma cage thoracique explose.
Je constate l’univers. Je vois la Constellation du Scorpion danser avec deux étoiles géantes, des pôles trop chauds pour l’espace lui-même. Certainement que la théorie de l’expansion spatiale était réelle, parce qu’on dit que les pupilles se dilatent quand on voit quelque chose qu’on apprécie. J’ai l’impression d’avoir deux planètes noires à la place des yeux, espérant absorber la lumière pour la faire mienne.
Je respire mal, et j’ai la gorge nouée.
Je vois la Lune qui brille un peu trop fort, et qui m’effraie un peu. J’essaie de fuir un peu, mais elle me regarde, elle aussi. Je vois des étoiles filantes sur des fonds clairs, et je me dis qu’il faut faire un vœu pour que de belles choses arrivent. Mes lèvres entrent dans un mouvement incertain alors.

J’essaie de fuir l’espace en face de moi.
Mes yeux quittent Nova-Blue pour constater le ciel.
Il est moins intéressant qu’elle.

Je souhaite que les lois de l’univers changent, et que la colorimétrie se mette à l’ordre du jour. Que des pigments complémentaires puissent se mélanger. Je m’élève sur mes coudes, difficilement. On pouvait bien superposer les couleurs, comme je superpose mes lèvres sur les siennes. On pouvait bien dévorer l’univers tout entier en bon Big Bang quand mes commissures sont moins timides. Je croque dans l’illogique comme dans sa lèvre inférieure, et mon souffle se coupe comme un poing dans les côtes.

Si cette journée n’avait aucun sens, alors les théorèmes changeraient, et les règles s’inverseraient.
Si on devait être deux êtres sur la même barque, je nous trouverai des occupations communes, entre papillons, puzzles et planches dangereuses.

Je suis désolé. J'ai juste un chapelet de peurs dans le coeur.

 


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