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Nous sommes en 2022 Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 2 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 2 1050276528
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MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
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Herondale

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n o v r o s e
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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
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Mar 15 Fév 2022 - 0:18

Door the open you more once.
n o v r o s e    iv

Les couleurs sont revenues d’un coup, et tu manifestes pour qu’elle reste. Tout ce qui était gris, et terne, ça s’envole dans les notes d’Ambrose et les bulles qui tapissent la pièce. Vous êtes puissants. Vous êtes géants. Vous êtes Ambrose et Nova-Blue. Séparés au milieu des bulles comme deux vils mousses incompétents, on vous dit d’aller astiquer la cale, cirer le pont, pour pas aller dès le lendemain nourrir les poissons sous les planches.
Vous êtes l’étendard, le pavillon, l’oriflamme de votre propre camp.
Et ça leur déplaît, aux connards ? Mais qu’ils aillent crever dans leur merde, avec leur vieille vie insipide, avec leurs enfants trop parfaits et leurs maisons dans les Hamptons. Qu’ils aillent se faire foutre, qu’ils aillent jouer sur les passages piétons d’une piste de Formule 1, qu’ils aillent récolter des perles d’huître sans prendre de bouteilles d’oxygène. Tu oscilles encore une seconde, portée par le vent de l’absurde. Tu sais pas pourquoi tu veux leur ressembler, eux, avec leur noir, leur blanc, leur gris.
T’es pas noire, pas blanche et pas grise.
T’es bleue.
T’es bleue comme la mer, l’amertume, t’es bleue comme le ciel et la nuit, t’es bleue parce que c’est ton prénom, c’est ta croisade, ton bataillon. T’es bleue parce que Neptune est bleue, parce que les veines sur tes poignets sont bleues, parce que les yeux d’Ambrose sont bleus. Et c’est ce bleu là que tu cherches, les saphirs au milieu des bulles, le reflet de ce que tu es.
T’entends Samantha qui s’excite, sans doute qu’elle râle encore sur vous.
Mais qu’elle aille mourir. Qu’elle aille nourrir son rêve heureux bien loin des bancals, des cassés, qu’elle arrête de vous ramener sans cesse à ce que vous serez pas. Qu’elle aille l’agiter ailleurs, son gros cul de blonde qu’a réussi, ailleurs où tu seras pas là pour contempler comme un miroir la violence de toutes tes défaites. Parce que t’es victorieuse, ce soir. Tu ramèneras la flamme ennemie pour la planter sur tes remparts, et tu la poseras dans le vent en y repeignant tes couleurs. Sa robe est blanche ? Pas grave. Tu mettras ton bleu par-dessus, et tu mettras l’orange d’Ambrose, vous ferez vos propres drapeaux en haut de votre château de cartes, les transformant en cerf-volant lorsque votre édifice s’écroule.
« AMBROSE ?! »
Tu cries, mais tu comprends plus rien. Le micro roule par terre, au sol, là où Ambros el’a précédé. Tu cries, mais il ne revient pas, et ça t’est déjà arrivé alors ton myocarde accélère. Tu pensais l’avoir dans ta bulle, le seul qui pouvait te comprendre, mais tu l’as perdu dans les bulles.
« AMBROSE ?! »
Une main t’agrippe par le bras, te traîne, et tu te débats pas. Tu comprends rien mais c’est pas grave. L’adrénaline roule dans tes veines comme un vaisseau de rugissements. Tu rentres glorieuse de bataille, tu vas revenir en Ithaque en héroïne d’y avoir cru, et y a pas de cons pour ouvrir l’outre des vents de ton éole. T’as réussi, ton odyssée, ton illiade, tu t’en es sortie.
Tu t’échoues sur la terrasse, une méduse au pied des coraux. Les étoiles te regardent, joueuses, et tu éclates d’un rire sincère. Un rire à s’en tenir les côtes, un rire à faire trembler la terre, un rire à t’en rouler par terre si t’avais encore une notion d’où est le sol, d’où est le la, d’où est le dos d’Ambrose aussi. La nuit entière est symphonique, elle donne à votre rébellion des apparences de concertos, vous tissez vos accords majeurs à mesure que votre entourage se mûre dans une gamme mineure. Vous les bombarderez de dièses, oubliant les bémols passés d’un temps qui s’était révolus.
Vous êtes libres. Plus qu’ils ne le sont.
Tu ris parce qu’il est là, aussi. Parce que t’as le droit de dire vous, juste cette fois, juste un petit peu. Tu ris parce que vous serez vous et que ça n’a pas à changer. Pas pour l’instant. Pas pour cette nuit.
Tu prends l’épingle qu’il te tend et tu te dis que quitte à faire le renouveau des symphonies, autant partir dans un vacarme qui délogera les habitudes.
« Viens, on explose ces trucs de merde. »
Tu pointes du doigt une arche de ballons ridicules, certainement gonflés à l’hélium, dont les motifs sont aussi ignobles que la fille qui les a gonflés. Quelle idée de mettre la tronche de Samantha sur un ballon, elle ressemble à une grosse bonbonne emplie de sel et de connerie.
Tu en éclates un, ou deux, ou treize avant qu’une insipide se pointe de son air moralisateur.
Tu ris encore. Un peu plus fort.
« Si Samantha me déteste, elle avait qu’à pas m’inviter ! J’EN AI RIEN A CARRER. »
Tu lui exploses un ballon au visage, elle a l’air choquée mais très digne et elle retourne à l’intérieur, sans doute éponger toute la mousse que tu as répandue partout. Tu croises le regard d’Ambrose et tu pouffes. Vous êtes des gamins insortables, avec vos tenues du dimanche et vos airs de vouloir rêver. T’as l’impression d’avoir sept ans et d’être une de ces écolières qui a oublié son cartable sur le banc d’une récréation.
Dans ton cartable, y avait des billes, des puzzles, des cocottes en papier. Y avait une marelle donc la case 5 était un peu étroite pour deux. Y avait des jeux, des tresses, des élastiques, des trucs qu’on garde quand on est gosse comme une farandole de trésors à ranger dans une boîte rouillée qu’on glisse sous son lit d’infortune pour pas se laisser oublier.

L’air frais te dégrise légèrement, et tout devient plus bleu, plus beau.
Tu tiens le petit doigt d’Ambrose et tu sais même pas depuis quand. Le petit doigt, c’est fait pour se dire des promesses, et les promesses que vous avez faites vous avez pas sû les tenir. Tu te demandes s’il te pardonneras, de pas avoir tenu les tiennes. S’il a envie de pardonner. Mais tu serres encore son petit doigt lorsque vous vous calez dans l’herbe. Tu t’assieds en tailleur, les bras étendus derrière toi pour faire béquille contre le sol. Tu laisse aller ta tête en arrière, ta couronne de fleurs ne retient plus grand-chose et des mèches humides fouettent le ciel comme des ficelles de cerfs-volants.
Je suis content que tu sois là.
Envie de lui dire que t’es content aussi, mais tu sais pas vraiment comment, alors tu te tais et tu te redresses pour plonger tes yeux dans les siens. Il a le visage à l’envers, c’est un peu triste. Un peu déjà-vu, certainement, et t’as encore la gorge nouée de penser qu’il serait peut-être mort si t’avais été moins rapide. Il t’a jamais rappelée. Il t’a jamais rouvert la porte.
Tu hausses les épaules.
« Bah. Ça t’aurait fait plus de petits fours pour toi. »
Tu souris, un peu, tendrement.
Tu sais pas trop ce qui se passe et t’as pas envie d’y penser. Tu te rappelles des mauvaises choses et les bonnes font plus de la moitié. Tu te dis que vos auriez pu dessiner des cercles, des triangles, des constellations. Tu les aurais peintes sur son ventre au lieu de briser le bol au sol. Vous auriez joué à chat perché dans les couloirs de son immeuble, vous auriez fait la course dans les escaliers, vous auriez été les enfants qu’aucun de vous deux n’a pu être.
Avant que tu comprennes comment, il se redresse pour venir cueillir tes lèvres.
Les siennes ont le goût de savon, tu te dis que ce sont les bulles. Ou peut-être qu’il s’est lavé la bouche juste pour t’embrasser. Tu trouves ça drôle, et un peu triste. Tu glisses tes deux mains sous son crâne pour qu’il se fasse moins mal aux bras, parce que la position doit être inconfortable au possible.
Et juste après, tu réalises.

Il est en train de t’embrasser.
Les étoiles éclatent toutes en même temps, elles deviennent des supernovas. Des monstres marins remontent des profondeurs pour tuer vingt mille Hippolyte. Et toutes les bulles se brisent, d’un coup, toute la retenue que tu avais quand tu t’es logée contre lui. Tu vois tout qui défile très vite. Cocotte. Bobun. Fac. Couloirs. Cafète. Toi, assise sur ses genoux. Lui qui rit à une de tes blagues. Le premier rang de ta compète. La marelle. Les sourires. Le flou. Les tresses. Les puzzles. Les étoiles. Les messages jusque tard la nuit. Vos vocaux. Vos délires. Vos draps. Ce lit que tu pensais à vous. Les couleurs battent sous tes paupières comme si quelqu’un avait appuyé sur avance rapide, que tu regardais ton passé dans un film vitesse 64.
Mais y a les autres choses, aussi.
La bouteille. L’incompréhension. Les SMS trop nombreux. Lui qui tempête, toi qui t’obstines. La cocotte déchirée. Les puzzles morcelés. Le bol au sol dans une tâche rouge. Et ce putain de paillasson.
Y a pire encore, y a cette rue-là, cette soirée-là, cette nuitée-là.
T’as envie de passer l’éponge, mais le liquide vaisselle ça mousse pas aussi bien que les bulles dans vos encéphales. Alors tu te redresses, brusquement, tremblante et perdue à la fois. Le roulis des marées t’écoeure, Ambrose est parti en roue libre et quand tu retrouves son regard tu sens bien que t’es trop blessée.
Blessée. Furieuse. C’est pareil, sans doute, certainement.
« Tu fais QUOI, là ?! »
Question rhétorique. Il t’embrasse. Il t’embrasse et t’en voudrais plus, plus de ses lèvres, de lui, tout court. Mais pourquoi il le fait ? Tu te dis que c’est une caméra cachée, c’est pas possible d’être aussi con, aussi absurde, aussi idiot. C’est pas possible de croire un peu que trois chants de karaoké ça suffit à tout réparer. Pas quand t’as hurlé en silence derrière l’œil fourbe de son judas, pas quand t’as sursauté chaque fois que ton téléphone a vibré, pas quand t’as cru qu’il était mort parce qu’il t’a jamais rappelée.
Furieuse. Blessée. C’est pareil, certainement, sans doute.
« Faut que tu m’expliques ce qui se passe, Ambrose, je … »
Tu lâches sa tête et elle retombe sur ses genoux, à défaut de noyer tes mains dans la tourmente de ses cheveux, tu les passes un peu dans les tiens pour tenter d’y ramener l’ordre.
« J’comprends pas tout. »
Je comprends rien, en fait. Mais peut-être que j’ai jamais rien compris. Peut-être que je t’ai trop cru quand tu disais que tu m’aimais, peut-être que je t’ai trop aimé quand tu m’as dit de dégager. Je me suis éclatée au sol en même temps que ce putain de bol, et toi t’es resté sans rien dire, sans même tenter de me rattraper. Mais tu crois quoi, Ambrose ? Tu crois que j’ai attendu, neuf ans, que mon putain de prince charmant vienne me prendre sur son cheval roux dont la selle est un paillasson ? Mais va te faire voir en fait. Va te faire foutre.
La bile remonte jusqu’à ta gorge et les mots sont désordonnés, des bouquets entiers d’algues brunes que tu sais pas bien contrôler.
« Tu… tu m’as dit que j’étais une connasse, une hypocrite, une menteuse, tu m’as dit que j’étais un requin et que je faisais que détruire. Tu m’as dit que j’avais qu’à me casser, et je l’ai fait. Tu m’as dit de dégager et je l’ai fait. Tu m’as dit de partir, de faire mes affaires, je l’ai fait. J’ai attendu trois heures sur ton putain de paillasson, en pyjama, que tu veuilles bien rouvrir la porte. Mais j’ai fait ce que tu m’as demandé. » Le souffle court, la gorge nouée, tu comprends pas pourquoi ça a autant d’importance, ce qu’il s’est passé y a neuf ans. « Et même y a deux ans, j’ai fait ce que tu m’as demandé. Tu m’as appelée, au milieu de la nuit, alors que j’allais merveilleusement bien, et tu m’as dit que t’allais crever. Et je suis venue, Amb. Et t’as même pas … »
Ta voix se brise. Ton cœur aussi.
« MERDE, Ambrose, j’ai cru que t’étais MORT. Que t’étais mort, ou bien que tu voulais juste plus me parler, parce que tu me détestais alors que t'avais dit que non. »
Un sanglot escalade ta gorge, il crève ton larynx abîmé par les trois chansons de connards sur lesquelles vous venez de beugler. Y a tout qui sort, le raz-de-marée, l’écume à tes lèvres fragiles. T’as envie, besoin de tout lâcher, et les mots retombent sur sa face par la force de la gravité. Tu le laisses pas en placer une, tout te vient par grappes ou chapelets comme si ça attendait bien trop dans l’antichambre de tes pensées.
« Tu peux pas … tu peux pas dire ça, et faire ça, et agir comme ça. Et après, juste te ramener, et m’embrasser, je … » Tes phrases, des concepts inachevés qui se prélassent sur tes papilles. « Je sais pas à quoi tu joues, j’ai peur que tu joues avec moi et j’ai vraiment pas l’énergie que tu me fasses mal une troisième fois. »
Tu fous un coup dans son épaule. Après tout, il a mordu la tienne, tu te dis que c’est que justice.
« Explique-moi, putain. »
J’ai passé trois heures sur ton putain de paillasson à attendre que cette putain de porte se rouvre sur ta putain de gueule. Pitié, me referme pas au nez.

T’étais ma personne préférée.
code by underratedboogeyman
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 2 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
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Mar 15 Fév 2022 - 1:42


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Je suis dans du coton.

Je pourrais m’envoler dans l’atmosphère sans étonnement. Je suis une bulle de savon, légère et brillante. Je souris entre mes lèvres.
Adieu. Adieu, les inquiétudes des grands. Adieu, la peur de l’abandon. Adieu, les échecs relationnels. Adieu, la tristesse de la vie. Adieu, les repas seuls le soir. Adieu, les messages vocaux écoutés le soir. Adieu, les regrets sur l’oreiller. Adieu, les relations vaines et insipides.
Salut. Ou j’aimerai dire, bienvenue à toi.
Bienvenue une seconde fois. Bienvenue dans ma vie. Salue les longues après-midis à rien faire, mais avec le sourire. Salue tes doutes du coin de la main, sans crainte. Salue tes inquiétudes, bordées, qui se tairont jusqu’à la prochaine pleine lune. Salue-les, une bonne fois pour tout, et dis leur bonjour, aux papillons dans le creux du ventre. Je les sens. Ils me chatouillent. Je pourrais avoir le crâne qui en diffusent de partout dans la pièce, avec des pétales d’anémones qui s’étaleraient sous nos mains. J’ai des lycoris dans la poitrine, qui s’étendent avec leurs brins comme deux araignées. Si j’ouvre les paupières, je suis persuadé que je les verrai s’accrocher à ses bras fins, hurler dans ses tympans de pas partir, et qu’on restera dans nos chrysalides, cette fois.

Je prends chaque geste comme une promesse, comme quelque chose de mutuel.
On avait chanté des chansons, on avait ré-arrangé des couplets, recoupé des refrains. C’était logique. Tout allait bien se passer, désormais. Je souris. Il n’y avait pas de raison.
Aucune raison.

Je me prends son recul comme une marque douloureux au fer blanc.
J’avais l’impression d’avoir compris les lois de la gravité et de la compréhension humaine, d’avoir rempli mes pupilles de connaissance. Elles se vident à l’instant, et je suis étonné qu’elles ne se cassent pas pour laisser la mer se fracasser contre mes joues. Les vagues ont rencontré les falaises, les portes, et elles sont plus solides.
La mer ne se battait pas contre le fer. Je réalise. L’eau est faible. L’eau s’infiltre, insidieuse. L’eau noie, sournoise. J’avais la tête dans les profondeurs, et en ouvrant les yeux, je voyais flou dans les abysses. J’avais vu du vert alors que c’était du rouge, et maintenant, notre bleu et notre orange détonne une nouvelle fois.

C’est la douche froide, et j’ai les os glacés pendant que ma mâchoire tremble. J’aimerai qu’on m’apporte une serviette, parce que l’air de la Californie me semble froid comme sa voix, froid comme nos souvenirs, froid comme la mort, et le bleu passe de celui d’une flamme chaude à celui de la glace.

God knows I live
God knows I died
God knows I loved
God knows I lied
God knows I begged
Begged, borrowed and cried
God knows I lost
God gave me life


J’ai envie de bouger les lèvres, mais Nova-Blue est rapide. Elle est gymnaste, et j’ose pas parler. Je garderai son ADN dans ma bouche s’il le fallait, jalousement. J’ai envie d’attraper un mouchoir et de l’imprimer dessus. Je pourrais le garder, précieusement, comme un trésor étrange, et le mettre dans ma boîte à café, avec sa brosse à dents et ses dosettes amères. Tu fais quoi.

Toute cette soirée avait une odeur de plastique brûlé, et Nova-Blue fout le feu à nos flotteurs. La mer n’y fait rien. Les vagues de mon coeur se sont calmées, et la houle est trop calme. A la place, le mistral s’agace, souffle sur les flammes, et je suis effrayé. Est-ce qu’on va couler ? Une fois encore ? Est-ce que je suis le dragon de la légende, et pas un putain de prince, avec ma couronne d’épines sur la gueule et mon venin sur la langue ? Il faisait comment, ce connard, pour réveiller les princesses, sans secret sur les lèvres ? Je me demande où j’ai merdé.
Mon regard se vide.
Mon sourire se tire vers le bas.

J’aimerai bouger le visage, mais il fixe sa mine énervée.
J’ai peur.
J’ai peur de toi, Nova-Blue.
Mais j’ai surtout peur de moi.
J’ai peur parce que je prends des notes mentales sur l’inclination de tes fossettes quand tu t’énerves, pour chérir un souvenir négatif. J’imprime ta voix quand elle prend des inflexions agacées. Je déguste tes regrets pour me dire qu’ils sonnent en concert avec les miens. Je touche du bout des yeux la peau de ton cou qui se lève au rythme de ta respiration saccadée, pour pouvoir y repenser et la comparer à de la neige au soleil, brillante mais destinée à fondre, à te tapisser d’un noir dégueulasse parce que nos couleurs se mélangent pas, et qu’on a beau essayé, c’est pas possible.
J’ai peur quand je me vois retomber dans des travers, parce que je sais ce que ça veut dire.

Tu vas repartir, au loin, dans ta vie. Tu vas voguer sur ta barque, seule, et j’aurai subi le supplice de la planche en léchant le navire jusqu’à m’en souvenir quand je coulerai en mer. Tu vas courir dans un autre parc de jeux, voir d’autres enfants, constater qu’ils sont plus intéressants, et me laisser avec mes genoux enflés d’enfant terrible, et mes tâches de rousseur comme aérographe de nos batailles.

Chair trop solide pour mon crâne quand ma tête retombe sur ses genoux. Je fixe l’univers, cherchant de l’aide divine. J’comprends pas tout. Faut que tu m’expliques.
J’avais essayé.
C’est toi, Nova-Blue.
J’y avais cru, à notre jeu de prince et de princesse pourri. J’y avais cru, à ce conte merveilleux de fin de conte que tu m’avais servi. On avait investi le château des dragons, on y avait fait de somptueuses réceptions, et on avait nos souvenirs enfouis dans la cave, à double tour, en espérant que personne n’aille les ouvrir. J’avais le poids de ton corps contre mes jambes, et la douleur de mon genou en preuve de ton engagement. J’avais sûrement un bleu dans le dos à cause de la chaise, que j’observerai attentivement comme évidence de cette soirée étrange. J’ai la gorgée serrée, parce que je veux chialer, mais je préfère me dire qu’on a trop ris et trop chanté.
C’est plus agréable.

Je mange la réalité comme un nuage de barbe à papa, trop sucré, trop collant, écœurant, noirci par nos salives.

Métal en fusion, parce que je comprends soudainement.
On est deux.
On est de la même équipe. On l’a toujours été.
Rien n’a changé.
J’ai le visage des confusions heureuses, et elles me feraient oublier les contusions de mon crâne et de mon genou. Je prends une inspiration pour répondre et elle continue.
J’entends le souffre, j’entends le claquement du métal contre mon crâne. On fond sous la chaleur de nos plaintes, et sûrement qu’on pourrait se fondre ensemble, que je me dis.
On est fait du même matériau. Celui de l’orgueil ravalé, des pleurs jamais vraiment oubliés, des nuits sans sommeil soupirées.
J’aimerai lui dire que je pense rien de tout ça.
C’était peut-être une ordure, une connasse, une hypocrite. Certainement. Mais on était fait du même matériau. On était étranges, inadaptés, parce que cassés quelque part, parce qu’on détruisait pour exister, avec notre sel sur la langue. On était les seuls à pouvoir en apprécier la saveur, quelque part.
J’aimerai lui dire que je le pense, peut-être, un peu.
Mais c’était pas l’important. C’était pas ça, qui était important.

J’aimerai réarranger mon discours, écrire une autre chanson, retourner sur la scène du karaoké et me rattraper. Nova-Blue avait obéit, avait tout bien fait comme il fallait. Je me mords les lèvres. J’aimerai qu’on me prive de parole, de temps en temps. Avec elle, oui. Contre les autres, c’était ma seule arme.

On est deux hérissons dans l’hiver, avec nos picots trop larges et nos peurs des autres. Je sens dans sa voix qu’on s’était exposés, qu’on avait eu un semblant d’instinct de survie. Voulant survivre à l’hiver, dans un mois d’octobre, on s’était collés pour avoir un peu de chaleur. J’étais bon en cours, bon en biologie, mais j’avais oublié un des faits les plus tragiques des hérissons.
On est deux putain de hérissons dans l’hiver, avec nos picots plus grands, à se blesser à chaque rapprochement, mais continuant quand même pour survivre face au froid.

Elle avait attendu trois heures. J’avais attendu le livreur, et je l’avais attendu.

Deux ans.
Je hausse les sourcils.
Je m’en souviens pas. Je me souviens de rien. Tu m’as appelé. Je suis venue. J’ai cru que t’étais mort. Que tu voulais plus me parler. Que tu me détestais alors que tu m’as dis que non.
Elle parle, alors je me tais.
Je fouille ma mémoire. Je me souviens d’une hospitalisation il y a deux ans. Je me souviens d’un plafond blanc cassé exceptionnellement laid. Je plisse les paupières sans le vouloir. J’ai l’air suspicieux. C’est pas mon but. J’essaie de comprendre, pour pouvoir te comprendre, Nova-Blue.

On se perd dans nos jeux quand elle a peur que je joue avec elle, une nouvelle fois.
Sauf que je jouerai pas avec elle. Je jouerai pas contre elle. Je jouerai avec elle, ensemble. Je me promets des choses avec des ronces autour de mes roses offertes, et j’attends que mon petit doigt s’arrache sous la pression de mes promesses.

« Mais- ... »

Je me dis que c’est sacrément naze comme introduction. Alors, je me mords les lèvres, pour racler chaque centimètre des siennes fantômes.

« J’ai voulu te reparler. » Je marque une pause. « Plusieurs fois. »

Ma voix se fait plus sérieuse, et il semblerait que la sincérité sonne avec une drôle de tonalité chez moi. J’essaie de comprendre comment on fait, pour l’être. Qu’est-ce qu’il fallait utiliser, comme mot, sans que ça sonne ridicule. Je me voyais mal lui dire de but en blanc que j’avais pas oublié tout ça. Qu’elle était devenue une partie de mon cerveau, quelque part dans l’hippocampe, parce que c’était un animal marin et que ça lui ressemblait.
Je tourne ma tête sur le côté, parce que son regard me fait mal.
Je joue avec l’herbe artificielle. Je la trouve franchement laide.
C’était mon rôle, maintenant, d’être plus authentique qu’elle. Je laisserai pas quelque chose d’aussi important que Nova-Blue se faire arracher comme cette pauvre pelouse synthétique.

« J’ai même voulu d’écrire. Mais c’était toujours moche. Puis … Puis je me suis dis que t’allais te marrer. Ou même, pire … Que t’allais le lire à tes potes, à ta sœur, puis que t’allais te marrer. » Je ris nerveusement. « Au moins, j’aurai réussi à te faire rire, cela dit. C’était peut-être un peu égoïste de ma part, merde. »

Je commence à voir le plastique sous la pelouse, et mes doigts tremblent et raclent des surfaces qu’on ne peut pas décemment arracher. J’ai mes incisives supérieures sur ma lèvre inférieure, parce qu’elle tremble et qu’il fallait qu’elle assume avec courage ses décisions pour une fois.
J’étais incapable de le faire.
Alors, je m’expliquerai. Je sais pas le faire, Nova-Blue. Je te raconterais comment c’était ma vie, sans toi. C’était aussi intéressant que cette putain d’herbe, et dieu sait que j’avais essayé d’en fumer pour espérer que l’amnésie s’en prenne à moi. J’avais pas tant de trous dans le cerveau, mais j’en avais accumulé dans la mâchoire et dans le coeur.

« J’ai commandé des bobuns quand t’es partie … Je me suis pas inquiété. T’avais la clef. Puis, j’ai été cherché mon courrier une semaine plus tard. Et je l’ai vue. Puis j’ai plus osé te regarder à la fac. Parce que j’ai compris. » La peau de ma joue se creuse parce que mes dents cognent dessus. « Parce que t’as dis que tu me détestais. Et j’ai compris. J’ai compris qu’on s’était pas juste engueulés. T’étais ma première copine, je sais pas comment ça se passait, les ruptures. »

Ma main en a fini avec l’herbe et elle cherche quelque chose de plus authentique que le plastique syntéhtique. Timidement, elle vient chercher un peu de chaleur organique contre la chair de Nova-Blue. Elle constate son genou mobile, valide, me rappelant que depuis qu’elle était plus là, mon corps n’avait cessé d’essayer de lui ressembler.
Bleu. Galaxie. Bleu. Galaxie. Des constellations de coutures dans les omoplates. Des fragments de satellites dans les os.

« Alors j’ai compris que j’avais merdé. Puis je me suis dis que t’allais te moquer de moi, et que ça allait être chaud d’assumer. Alors … J’ai juste repris ma clef, je l’ai remise sur mon trousseau, et j’ai pas retiré l’étiquette. » Je souffle du nez. « Elle s’est barrée deux ans plus tard, à force de traîner dans ma poche. Tu m’étonnes. Je jouais avec à longueur de journée, faut pas être con non plus. »

Pause. Je regarde ma main. Je regarde son genou. J’ai envie de l’embrasser. Je préserve mes lèvres. Elles sont indésirables. J’aurai du le savoir. J’étais juste un puzzle, après tout. Et elle avait jeté la moitié par la fenêtre, certainement.

« Puis y a eu … Ce bordel. Je suis resté chez moi, enfermé. J’ai eu trop peur. J’ai pas compris. J’ai cru que Dieu me punissait pour ce que j’avais fais, et que c’était de ma faute à moi. Je suis pas sorti. J’ai beaucoup paniqué. J’étais impuissant, inutile, incompatible. Je me disais que j’avais eu raison, pendant tout ce temps. Alors, je t’ai pas rappelé. »

Ma gorge se fend d’un sursaut et je sais pas si c’est la mer qui touche mes yeux ou mes pupilles qui se vident, comme du liquide de mon orbite crevée.

« J’ai cru que t’étais morte pendant ce bordel. »

Je renifle un moment. Quelques minutes passent, et je suis incapable de reprendre. J’imaginais son corps dans la rue, parce qu’elle aurait espéré que la gymnastique soit utile. Nova-Blue s’investissait dans la défense d’autrui. Elle m’avait protégé. Elle était toujours là. Elle avait été voir Dakota après qu’elle m’ait fracassé. Elle croyait en la justice et en la droiture, même si les raisons lui échappaient. J’avais imaginé ses membres formant de drôles d’angles, et j’avais pas supporté. J’entends à nouveau les explosions dans le fond de mon crâne, et je gémis comme un gosse.

« Parce que comme tu me détestais, et que ton entourage me détestait aussi, personne aurait eu l’idée de m’inviter à ton enterrement. De temps en temps, je voulais t’appeler, mais j’avais pas le courage. Pas le courage de tomber directement sur ton répondeur. Je voulais pas avoir ma réponse. Jamais. Je voulais rester dans l’illusion. » Je me mords les lèvres et j’ai l’impression que je pourrais saigner à force de le faire. « Finalement, ça m’allait bien. Et si j’avais pas retrouvé la clef dans la boîte aux lettres, j’aurai sûrement pensé qu’on serait restés ensemble pendant tout ce temps … »

J’expose mon incompréhension, ma vision étrange de notre histoire bizarre. J’ai peur, qu’elle se barre, qu’elle comprenne que je suis qu’un disque rayé sur une chanson tordue, sur des Nuits Transfigurées, que je suis une sonate en si mineur, et que y a trop de dissonances dans les refrains que je me chantais toutes les nuits depuis neuf ans.

« Mais je l’ai sûrement pensé, un peu. » Je rougis. « Prends pas peur, mais j’ai gardé ta brosse à dents, au cas où. J’ai toujours du café chez moi. J’ai tout gardé, dans leur état. Parce que je me disais que t’allais peut-être revenir. Et si t’étais morte, c’était les seuls objets qui me restaient de toi. Alors … » Un sanglot m’étouffe à nouveau. « C’était plus simple de tout garder. Parce que tant que je pensais à toi, t’étais encore un peu en vie, vu que ton souvenir existait un peu sur Terre … » Je ris un peu. « J’ai l’air d’être un grand malade quand je te dis ça, je suis désolé. »

Je sais que j’en ai pas seulement l’air. Si je trouvais ça normal, c’était étrange et mal venu. J’étais resté coincé, et c’était dramatique.

« Les évènements se sont enchaînés. J’ai passé les pires années de ma vie. Mais t’étais là. »

Je prends une large inspiration. Je me dis que j’ai rien expliqué, mais j’espérais que nos pensées soient reliées pour qu’elle comprenne mes propos. On était Nova-Blue et Ambrose. Les pirates parlaient avec des signes invisibles. Les enfants s’inventaient des langages codés. Les adultes communiquaient en souvenirs étranges.

« Je veux juste plus que tu partes. Je veux pas que tu te casses. Je l’ai jamais voulu. Je le pensais pas. Je pensais … Je pensais rien. Je pensais pas que … Que ça ferait … Ça … »

Craquement dans la mer, la barque se brise dans l’océan et on essaie de grimper sur notre mat de paille.

« Parce que t’étais là. » Je respire fort. « Tous les jours de ma vie, t’étais là. Cachée dans mes souvenirs, t’étais là. T’étais là, dans chaque bleu qu'on me faisait et que je prenais en me marrant parce que ça ferait une galaxie et que je pourrais sourire un peu en la voyant. Ta voix était là, quand je me disais que quelqu'un me détestait, j'entendais ton "je te déteste" en fond. Partout où j’allais alors … D’une certaine façon … »

La falaise se brise dans un grondement sourd. Une gigantesque vague se profile vers nous. Je sais pas si ça lui va, comme explication. Certainement qu’elle n’attendait pas ça. Je me demande si elle attendait quoique ce soit.
J’attendais pas spécialement de pardons. Mais je refusais qu’elle vive avec la certitude que je la détestais.
Je te déteste pas, Nova-Blue.
C’était ça, mon problème.
J’étais incapable de la détester autant qu’elle me détesterait.  

« Ce serait mentir de dire que tu m’as manqué. Parce que t’étais toujours avec moi. »

 


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Mar 15 Fév 2022 - 14:22

Door the open you more once.
n o v r o s e    iv

Les enfants sont cruels.
Ils remontent d’un passé antérieur, antérieur à toutes les douleurs, antérieur à toutes les couleurs. Ils remontent comme des bulles d’oxygène à la surface de ton myocarde. Tu te souviens que vous aimiez jouer, vous aimiez vous faire des grimaces et courir autour de la table jusqu’à ce qu’immanquablement Ambrose finisse par t’attraper.
Vous auriez pu longtemps rester des enfants, si la vie ne vous avait pas envoyé l’adolescence dans les bronches, la puberté dans le myocarde. Vous avez éclaté, votre passé antérieur s’est délité, lui qui contenait son auxiliaire au passé simple.
T’écoutes Ambrose parler, tu enroules tes doigts dans les mèches de ses cheveux. Tu pourrais les passer dedans, les peigner et lui faire des tresses. Tu pourrais aussi tirer dessus et tenter de les arracher, retirer de son crâne l’orange qui vous a souvent séparés.
Il parle et tu l’écoutes et tu le vois sans le voir, le regarde sans le regarder, tu sens sa main sur ton genou et tu l’attrapes, comme par réflexe, tandis que rien de ce qu’il dit ne semble atteindre ta poitrine. Il parle de souvenirs communs, de moments que vous avez passés, antérieurs à ce que vous êtes, à ce que vous avez été.
Vous vouliez être des enfants, vous n’avez pas su vous trouver. Sur la case 5 de votre marelle, le caillou traîne encore, d’ailleurs, attendant simplement qu’un jour l’un de vous vienne le ramasser.
Il a commandé des Bobuns, quand t’es partie, et t’as envie de tout casser.
Putain de plus-que-parfait de merde, vous avez chacun essayé, emmuré dans vos solutions. Les adolescents sont cruels, et vous vous êtes manqués, de peu. Vos barques se sont perdues de vue à l’halogène de la nuit noire, vous avez ramé comme des fous pour tenter de vous retrouver, sans imaginer une seconde la direction opposée. Homme à la mer, femme à l’amer, vous avez fait cent mille efforts.
Tu fixes le vide entre ses yeux, là où il n’y a pas de prunelles que tu pourras voir devenir floue à travers le rideau terrible des émotions que tu renies.
Vous vous êtes manqués de peu, et tu l’entends entre ses mots, en filigranes de ses paroles, combien ça a dû lui faire mal. T’étais sa première copine, sa première fois, sa première tout. Et tu l’as laissé sans comprendre. Tu t’en veux un peu, tout au fond. Tu te dis que t’aurais dû faire mieux, lui apprendre à serrer ses bras autour de tes épaules fragiles, à pas les lâcher dans la nuit. Vous auriez pu gravir les cimes, escalader les inconstances de ponts en cordes et en tressages pour attendre enfin la vigie. Vous auriez pu cesser de jouer, juste cinq minutes, vous asseoir l’un en face de l’autre et vous regarder dans les yeux pour voir que vous étiez pareils.
Mais vous l’avez pas fait. Toi, tu savais. Lui, sans doute pas.
Et t’as foiré sur toute la ligne.

Vous aviez quitté vos passés simples pour être un passé composé, vous aviez oublié les lois de la conjugaison. Y a un auxiliaire et un verbe. T’étais clairement son auxiliaire, et il a voulu être ton verbe. Mais vous avez échoué. Vous auriez mieux fait de rester en un seul mot, à l’infectum des latinistes parce que le perfectum vraiment, c’était pas trop trop fait pour vous.
T’aurais pu être son auxiliaire, quand t’entends tout ce qu’il te dit.
Avoir. Avoir peu, avoir froid, avoir mal, avoir envie d’être près d elui, avoir les yeux bleus, les cheveux chatains, avoir des pansements sur le coeur que lui tentait de recoller, avoir du scotch sur tes morceaux, de la paraffine sur tes plaies, avoir envie de continuer, avoir un bol avec des étoiles, avoir l’envie de tout avoir, avoir un chien, et des enfants, et une maison, et un jardin, avoir des années à tirer pour vous retrouver près de lui.
Être. Être sa copine, son alliée, son amie, sa meilleure amie, être celle qu’il appelle le soir quand il a trop peur ou trop froid, être celle qui le serrait fort lorsqu’elle avait fait un cauchemar, être sa meuf, être sa zouz, être sa gow, être la sienne. Être amoureuse de lui, toujours, de ces idioties qui passent pas et qui font se dire que, peut-être, y a pas de choix que d’être là.
T’as été ni avoir, ni être. Et il ne reste que le présent.
Présent où Ambrose dit l’inverse, dit que t’as toujours été là. Les enfants sont cruels, à leurs amis imaginaires, cette version idéalisée qu’il a construit dans sa poitrine. Tu sais pas si ça te donne envie de hurler ou de pleurer ou de te lever et partir. Vous auriez pu construire des phrases, ensemble. Des belles phrases, avec des beaux verbes. Des verbes qui exprimaient ensemble tout ce que vous saviez pas dire. Les phrases, c’est bien, ça vous permet d’articuler. Et puis la grammaire, c’est fiable. Y a des règles et des exceptions. vous auriez été l’exception à la règle, on vous aurait écrit sans cesse avec des stylos bicolores, les enfants auraient plissé les yeux en demandant l'orthographe de ton prénom. Mais les enfants sont cruels.
Les enfants apprennent la grammaire avec cet air sur le visage, cet air des choses qui ne comptent pas alors que rien ne comptait plus. Vous étiez Ambrose et Nova-Blue, vous êtes devenus Ambrose ou Nova-Blue, Ambrose sans Nova-Blue, Ambrose privé de Nova-Blue, Nova sans Blue, bleu sans orange, nuit sans étoiles, mer sans ses plages.
Ce serait mentir de dire que tu m’as manqué. Parce que t’étais toujours avec moi.
Tu te prends chacune des syllabes comme un coup d epoing dans la poitrine. Il parle encore et toujours au apssé. Il pense pas au présent, Ambrose, et certainement pas au futur, à tous ces futurs antérieurs que vous pouvez encore construire. Il te parle de ces choses-là comme si tu es avais pas vécues. T’as envie d’arracher de l’herbe pour la lui fourrer sur le crâne, que les néons de ses synapses se rallument sous ses cheveux roux.
Le haut de sa tête repose contre ton nombril, et t’as l’impression que des arabesques se dessinent autour, qu’elles viennent envahir toute ta peau, dessiner des refrains nouveaux, t’as l’impression que tout bientôt elles atteindront ta cage thoracique, viendront époumoner tes côtes pour retrouver ton palpitant et t’as peur qu’à ce moment là, il ne puisse que cesser de battre.
Tu dégages tes doigts de ses cheveux.
Les enfants sont cruels.
Les adolescents sont cruels.
Les adultes sont cruels.
Tout le monde est cruel, et même la grammaire est cruelle parce qu’elle vous a piégés sans fin dans un passé sans vos futurs. Alors t’as aps le droit de songer que ce qu’il te dit est réel, il t’a djéà bien trop menti, à faire varier ses auxiliaires selon le temps et la saison. T’es son auxiliaire, peut-être, lui c’est ton participe passé. Il participe à ton passé, il en a été un acteur mais maintenant, c’est fini tout ça.
Maintenant tu conjugues tous les jours une vie qui ne t’appartient pas pour saisir dans le temps perdu qu’un jour la mort te passera.

« Non. »
Tu t’es pas entendue articuler, ton corps a agi sans ton consentement, les sons jaillissent dans la nuit bleue.
« Non, je suis désolée, mais non. »
Une bulle de colère dans tes côtes, qui n’est sans doute pas que colère mais c’est plus simple de fixer le vide et l’horizon désincarné que de regarder dans ton crâne les sentiments qui viennent percer.
« T’as pensé à moi tous les jours et pas une seule fois t’as tenté de m’appeler ? Pas une seule fois t’as tenté un truc, même juste un sourire, dans les couloirs de cette putain de fac de merde où t’étais la seule personne intéressante ? Non, je suis désolée, mais non. Non. »
Tu penses au passé, toi aussi, au moment où t’as dû apprendre à parler au conditionnel, au subjonctif de vos histoires alors qu’Ambrose était venu te heurter par l’impératif.
Tu repenses aux séries que tu regardais sans les voir, parce qu’il n’y avait plus son bras où tu puisses reposer ta nuque. Tu repenses aux compètes de gym avec personne au premier rang, parce que Scarlett n’était pas là et que lui, il n’y était plus. Tu repenses à tous les Bobuns que t’as évité de manger, tous les vêtements que t’as virés parce qu’ils étaient un peu oranges. Tu repenses à tous ces petits signes que tu pensais pouvoir doubler, dépasser en prenant le temps, en parlant de lui au passé et en redevenant présent.
T’as envie de vomir cette ère.
« Si t’avais eu un tant soit peu de … de … d’affection, je sais pas, d’attention pour moi, t’aurais fait un truc. T’aurais pas attendu de crever à moitié dans une ruelle pour me donner des nouvelles. »
Y a rien eu. Y a jamais rien eu. Que la pauvre petite Nova-Blue, qui s'imaginait des histoires, écrivait son propre roman avec l’encre de ses fantasmes, déjouant les lois élémentaires de la grammaire la plus primaire.
« Mais c’était pas le cas, hein ? Tu t’en foutais, de ça. Tu voulais pas de moi. Tu peux pas faire comme si t’avais oublié. Tu peux pas dire, a posteriori, ‘oh non c’est pas ce que je voulais’. Merde, Ambrose. MERDE. »
Tu hausses le ton, un petit peu. Tu lâches sa main, tu lâches ses cheveux, tu lâches tout contact avec lui. Y a bien un espace vide entre le verbe et l’auxiliaire, il était grand temps de le mettre. Vous pouviez pas toujours rester, une faute de frappe dans la typo, collés dans vos contradictions.
Tu retires tes genoux de sous son crâne pour les caler sous ton menton, la robe passée par dessus eux comme pour faire une tente à tes jambes.
« Je voulais pas te détester. Mais… mais toi, tu voulais plus me voir. Alors, qu’est-ce-que je devais faire, hein ? C’est non. »
Tu replies tes bras autour de toi pour te protéger des assauts de son infectum coloré. Infectum infect infectieux, il va venir coloniser l’antichambre de ce que tu sais avec les doutes sur ses mensonges. Tu t’es toujours dit que c’était plus simple d’avoir de la rancoeur pour lui. Et maintenant tu comprends pourquoi.
« C’est de la merde, tes explications. J’voulais pas qu’tu sortes de ma vie, j’voulais pas que juste, comme ça, du jour au lendem… et même pas du jour au lendemain, genre, en l’espace de douze secondes, on … tu m’as dit que j’détruisais tout, j’ai juste cassé un putain de bol, et je … »

Ta voix se casse, comme il t’a demandé de te casser.

Tes pensées dégagent, comme il t’a demandé de dégager.

T’as fait ce que t’as pu, Nova, ça n’a jamais été assez.

« Tu m’as menti. Tu m’as menti quand tu disais que j'étais importante, et que ça irait bien, maintenant. A chaque fois que tu m’as dit que tu m’aimais, c’était un mensonge. J’pensais qu’tu me comprenais mais en fait non. T’étais juste. Un menteur. Et là, là QUOI ?! J’dois croire que le mensonge, c’était quand tu voulais que je parte ? »
Tu peux pas apprendre d’autres déclinaisons, d'autres conjugaisons latines. Tu peux pas te remplir le crâne de choses qui sont pas arrivées, de pensées qu’il ne t’a pas dites, tu peux pas faire semblant d’y croire, que rien de ça n’est survenu. Tes larmes étaient réelles. Ton pyjama était réel. Le sang sur ton jogging gris, que t’as jamais pu faire partir, est réel. Il est encore rangé quelque part, sur une étagère bien trop basse, là où personne ira le chercher à part pour te crever le cœur.
« J’ai pas couru, quand j’suis partie, Amb. Je suis partie parce que tu l’as demandé, mais sinon je serais restée. Et même après, j’étais toujours là, et je s’rais restée là, je s’rais revenue, si tu m’avais demandé. T’avais juste à me rattraper. Juste, juste t’ouvrais cette putain de porte, et rien pouvait s’passer comme ça. »
C’est plus des phrases, que tu lui sors, c’est des paragraphes en entier, des églogues, des réquisitoires. T’as l’impression que ces mots là auraient du sortir y a neuf ans mais il t’a aps laissé la place, coincé dans son pauvre passé simple sans auxiliaire et sans beauté.
« On aurait parlé, et on aurait traversé les trucs nuls, parce que MOI AUSSI j’ai eu des trucs nuls, ok ?! Mais genre on aurait trouvé comment faire, ensemble. Et on aurait été heureux. »
Heureux. Le mot t'écorche la gorge, parce que tu sais pas si vous auriez été heureux. Peut-être que oui, sans doute que non. Mais tu préfères te raccrocher à cet espoir, ce peut-être oui, parce que les modalisateurs c’est de la merde de toute façon. T’aurais ré-écrit la grammaire pour que vos désinences se tiennent, trouvé d’autres syntagmes bleus pour accueillir ses phrases oranges. T’aurais strié ses doigts de mauve, de mots, de morceaux, de motifs, t’aurais glissé mille enveloppes dans sa boîte aux lettres déserte.
Ce conditionnel te fait mal. Et tu crèves d’encore l’employer.
« Mais non. »

Tes mots retombent. Comme des soufflés. Des perles de mer sur le sable. Les morceaux d’un SOS blême envoyé par un voyageur. Mais les enfants sont trop cruels. La bouteille s’est brisée au sol, et la houle a poli le verre jusqu’à donner ce que vous êtes. Éclatés, incapables de vous retrouver, deux morceaux d'un puzzle trop lisses pour pouvoir se ré-assembler.
Tu veux qu’il s’en aille, tu veux qu’il reste, tu fixes l’intérieur de ton crâne avec tes prunelles de défaite.
« T’as préféré te complaire dans ces espèces de … je sais pas, de conneries, là. T’as préféré penser que je me foutrais de ta gueule plutôt que je reviendrais près de toi. Comme si c’était inconcevable. Comme si j’étais horrible avec toi. »
Peut-être que t’as été horrible avec lui. Mais tu pensais que c’était vrai. Tu pensais que c’était sincère. Pour lui, ça l’a jamais été. Pour lui, t’étais qu’un auxiliaire, il a suffi d’une faute d’accord pour qu’il décide de s’en aller, quitter sa forme de participe pour aller bien participer, devenir un verbe d’action qui gravirait le monde sans toi, dans des phrases si alambiquées que même encore tu comprends pas comment t’as pu les déchiffrer.
« Mais tu crois pas en moi, en fait. C’est ça. T’as pas cru en moi, et même maintenant, tu … »
Même maintenant. Même dans le présent. T’es revenue là, sur cette herbe. Tu poses ta tête sur tes genoux pour pas qu’il voie sur ton visage que t’étais bien moins forte que lui. Le verbe, sans son auxiliaire, il peut faire tout ce qu’il voudra. mais toi, t’as pu qu’avoir ou être.
Avoir des regrets. Être seule.
« Je s’rais revenue. »
Le conditionnel, là, encore, le fantôme de ces nuits passées.
« Je t’aimais. »
Au bout du compte, c’est ce que vous êtes, ce que vous avez toujours été. A la fin de toutes les grammaires, après chaque virgule, chaque baiser, et même en cet instant pourri où ton front pèse sur tes rotules, il n’y a qu’un temps qui vous convenait.

Imparfait(s).

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NOVROSE ▲ voyous

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Mer 16 Fév 2022 - 2:56


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Les drapeaux étaient au bleu sur la plage. Je pouvais identifier les limites, ne pas risquer d’aller boire une tasse amère au loin, dans l’incompréhension. Je courais dans le plage pendant que la mer gagnait du terrain. J’aimerai me jeter à plein ventre dedans, me laisser caresser par les vagues, voguer dans le fond des sous marins pour voir quelles merveilles s’y cachaient.
Des mains habiles tissent dans mes cheveux les morceaux de notre échelle. Chaque mouvement est un cran de franchi, et bientôt, on aurait pleine vision sur l’horizon.

Sauf que la mer est rouge comme les drapeaux, noire de d’anémones multicolores, morte de sel qui me brûlait les plaies de mon genou.

Thalassophobie soudaine, je me souviens que les flots sont dangereux, et que les sauveurs mettent un drapeau rouge pour me sauver.
Je regarde au loin.
J’ai dépassé les drapeaux bleus.
Foutue confiance.

Chaque non est une griffe sur le coin de mes commissures. J’essaie de continuer de sourire, mais je peine. Je pouvais pas m’énerver, je pouvais pas hurler. Elle allait repartir, encore, au loin. Le goût de sable dans ma bouche était désagréable, et neuf ans à rester sur la plage, j’avais envie d’embarquer avec elle.
Même si les flotteurs étaient crevés, même si les horizons étaient oranges comme l’enfer et que la mer avait des lueurs bleues artificielles, j’embarquerai.
On coulerait joyeusement en chantant nos trois chansons de karaoké, et TikTok sonnait comme une sinistre blague sur le temps qui passait.

Drapeau blanc, j’agite la paix noyée dans les rivières de mes cernes.

J’ai un point d’interrogation inscrit sur le visage.
Elle me dit que j’avais qu’à sourire. J’ai envie de répondre que c’était complexe de rire et faire semblant quand j’avais eu envie de me décomposer à chaque fois qu’elle apparaissait dans mon champ de vision. J’avais pourtant eu un silence bruyant, une absence aveuglante. Elles grondaient, mes pensées, quand je passais à côté d’elle avec une explosion d’émotions dans le crâne. Mon sourire avait été mis dans une bouteille à la mer, à ce moment-là, parti au loin pour croiser d’autres îles, mais c’était perdu dans la gueule d’un requin.

J’ai envie de me prendre une virgule pour me crever les yeux. Elle me parle de ruelle, et j’ignore toujours cette histoire. Je devais être aveugle, ignorant de mes malheurs, préférant ne pas voir les vérités et je me retrouvais bouffon de mes actions, clown de mes décisions, à sourire sans le coeur pour éviter de hurler.

Ma tête percute le sol avec la fermeté d’un pauvre point sur le schéma de nos explications. Les miennes sont nulles. J’ai envie de hocher la tête. Je me savais mauvais en mathématiques pour les démonstrations. J’aurai jamais été bon dans aucune matière qui nécessitait d’expliquer son schéma de pensées. J’espérais qu’elle puisse comprendre comment j’en arrivais à penser que onze et treize ça faisait vingt quatre, sans pouvoir piper mot et juste donner une information véritable et juste.
Menteur.
Un foutu menteur.
Parce que je suis un putain de menteur. Incapable de pointer les détails des pensées les plus profondes, je m’érige en marchand de sable et je me confonds sur la plage. Je me dis que je suis destiné à rester un peu moment ici, et je jette mes mégots d’enfant fumeur au loin. C’était quelques minutes de vie en moins à chaque taffe. Si c’était physiquement possible, je fumerai mon paquet en l’allumant tout droit dans ma gueule.
Impossible.
Même s’autodétruire devenait technique.
Foutu attachement.

Nova-Blue est devenu un point d’exclamation gigantesque, et elle pourrait m’écraser avec ses poings que je prendrais l’information avec le sourire. J’ai la tête sur l’herbe synthétique, et en tant qu’être artificiel, c’était sûrement là qu’était ma place. Je me convaincs avec un peu de regrets amers qu’elle a sûrement raison.
Mais.

Ma réflexion se revêt d’interrogations, d’exclamations, et tout se brouille.

Je t’aimais.
Je t’aimais, qu’elle me dit.
Mon sourire fane comme les anémones, et c’est normal parce qu’en neuf ans, j’avais pu remarquer qu’elles tiraient la gueule au bout d’un moment. Je t’aimais. C’était du passé. Le présent est teinté de rouge, de blanc, de drapeaux bleus inactifs et qui indiquent des limites floues, et le bleu, c’est sa couleur, donc c’est pas putain d’étonnant.

Limites floues, yeux flous, espace flou, interactions floues, esprit flou, relations folles.

« Faudra que tu m’expliques. »

Je mords mes lèvres.
Il fallait taire les majuscules qui me chatouillaient la langue. Elles mettaient toujours en évidence des choses impensées et insensées, et c’était hors de question de faire deux fois une même erreur. Je suis à la recherche d’un trésor au fond de la mer, et si je devais m’étouffer avec mes cris pour l’atteindre, je crèverai d’asphyxie avant d’atteindre le moindre coffre. J’aurai uniquement mon corps à côté, roulé comme une chenille, pour attester que par dessus tout-
J’aurai essayé.
Je respire difficilement, parce que ma tête se brouille.

Putain de bordel de merde mais pourquoi tu m’insultes je voulais juste t’embrasser moi et tu me démarres sur des affaires qui datent d’il y a dix ans je t’ouvre mon putain de coeur et tu t’amuses à le bouffer c’est quoi ton soucis putain de vampire à énergie tu veux me casser l’autre genou pour t’amuser aussi c’est pour ça que tu t’étais installée dessus d’ailleurs hein tu te fous de ma gueule t’es peut-être une putain de menteuse aussi à me dire que t’es célibataire alors que ton charmant petit mari t’attend chez toi pour que vous vous foutiez de ma gueule tu veux pas un selfie Nova-Blue qu’on trinque à ma stupidité et à ma naïveté pendant que je me traîne dans la boue pour un putain de baiser sur tes lèvres qui n’attendent qu’une chose c’est cracher ton venin de vipère pour te venger eh bah venge toi ma belle vas y j’ouvre ma chemise pour que tu m’arraches un peu le coeur si tu veux mais fous moi la paix la prochaine fois viens pas sur mes genoux touche pas ma nique garde tes canards plein de sucre parce que j’en ai plein le visage et que j’ai envie de sourire quand j’y pense et que c’est une putain de blague et d’illusion et que j’aurai jamais du te parler de tout ça et que tu vas le putain d’utiliser contre moi et-

« Je vois. »

J’évite de trop parler. Ma langue est acide. Elle pourrait déverser un flot de pétrochimie dans la mer et détruire un peu la faune, les poissons lunes et les poissons clowns.
J’ai mal à la lèvre à force de la mordre. Il fallait m’occuper les mains sinon j’allais m’arracher le visage. J’ai les ongles qui tintent les uns contre les autres pendant que je ferme les yeux un peu trop longtemps à chaque clignement de paupière.

Ne pas merder.
Il fallait être parfait.
Mettre un point final agréable.

« Je sais que c’est de la merde, mes explications. »

Ma tête me fait mal, mais je préfère me dire que c’est à cause de l’herbe synthétique qui est très mauvaise pour la peau. Quelle idée de foutre quelque chose d’aussi mauvais goût au sol. Je préférais encore marcher dans de la terre que bouffer du plastique.
Foutu mariage.

« Franchement, je sais même pas pourquoi j’essaie de me justifier. En fait. C’est nul. Nul nul. Nul nul nul. »

Parce que nul et non, c’est les mêmes débuts, mais je finis avec le grand L qui vient me sourire à la gueule en riant « looser ». J’imagine que sa haine s’est accrochée à la fin de son mot à elle.

J’aimerai bien rejoindre sa barque, savoir ce que c’était de pouvoir voguer à nouveau avec elle. On avait été les pirates les plus prolifiques pendant un moment. On avait été dans la même équipe, et pourtant, on se dispute le prix final de la culpabilité. Les enfants sont mauvais joueurs, mauvais perdants, et on triche pour savoir qui serait sur le podium des victimes ce soir.

Oh, my God, I wanna know what it feels like
To pull you close and tangle up with you real tight


J’aimerai lui dire que c’est pas ça, l’important. L’important, c’est que j’ai peur de lire dans son regard parce que j’y vois des points d’exclamations. Je déteste les livres, parce que je suis qu’un roman raturé, et j’attendais là.
Patiemment.
Sa foutue seconde lecture.

The only thing that's separating you and me tonight
Ah!, is an ocean of tears


« Mais. »

Avis de tempête, drapeau orange à Venice Beach. Si la mer est loin, les vagues grondent à l’idée d’envoyer voler la barque.

« Je t’ai pas menti sur tout ce que t’as dis, par contre. »

Je cherche mes mots, j’évite les putain, les merde, et je bannis soigneusement le verbe « casser ». Je dirais fissuré, peut-être. Je me dis que je dirais bien que le tuyau de douche est cassé, mais qu’il a un petit inconvénient. C’était sûrement moins violent.

« Je mens pas mal, c’est vrai, t’as raison, je vais pas le cacher, mais je sais être sincère. Et je dis pas souvent je t’aime. »



« Je peux même tout te réaffirmer maintenant. » Je suis très sérieux. « Mais c’est pas très grave maintenant. » Mes narines frémissent et trahissent ma colère. « Vu que tu m’aimais donc bon, continuons à trinquer à nos petites chansons, ça doit être le plus important, maintenant. Certainement que si c’est du passé, je devine le présent ? Tu me détestes, c’est ça ? Ou t’es juste si heureuse de me voir ? Je suis paumé, Nova-Blue. T’envoies dix mille signaux, et moi, je suis là, à essayer de comprendre. T’as … Enfin … Je … »

Gros ricochets sur les vagues, je marque cinq rebonds.
Point-virgule, pour pouvoir frapper mon coeur et utiliser des longues vues pour constater l’ampleur des dégâts.

« J’aimerai même te dire que je t’en voudrais pas si tu me détestes vraiment. Mais ça m’emmerderait vraiment. Et si c’est le cas, je vois pas pourquoi tu restes. »

Explosions de souvenirs.
Point d’interrogation, pour décrire des courbes vers l’arrière et avoir le fin mot de cette histoire.

« Est-ce que tout ce bordel, c’est que t’es revenue ? Je comprends pas. »


Moi, tout ce que j’avais envie, c’est que quelque chose de simple arrive dans ma vie. Elle est recroquevillée sur elle-même, et j’ai un peu de peine, parce que sa position a l’air sacrément compliquée pour pas grand-chose. Je me retourne vers elle, parce que j’ai fini de contempler la mer. Je peux pas réellement me relever de ma position allongée, alors je tends juste ma main pour toucher du bout de l’index son tibia.
C’est un peu misérable.
Foutues béquilles.

« Et puis ... C’est con ce passé, là. »

Doucement, mon index monte le long de son genou pour espérer écraser quelques larmes sur ses joues.
J’expose la farandole des doubles-sens, des doubles-compréhensions. J’entrais dans toutes les cases comme un enfant sage, alors j’attendais de savoir quelles seraient les règles du prochain jeu.

« Je te demande pardon. Vraiment. T'es ma personne préférée. Et je suis désolé. »
 


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Mer 16 Fév 2022 - 18:42

Door the open you more once.
n o v r o s e    iv

Tu l’aimais.

Tu l’aimais avec ses manies, ses imperfections, ses problèmes. Tu l’aimais avec ses cheveux roux qu’il arrivait pas à coiffer, ses chaussettes trop dépareillées et ses chaussures dans tout l’appart. Tu l’aimais avec ses fourchettes bien rangées, avec ses papillons multicolores, avec ses puzzles et ses rires. Tu l’aimais pour le pli au coin de ses paupières à chaque fois que tu faisais une blague, ce regard d’incompréhension qu’il te lançait de temps à autres. Tu l’aimais pour les bons moments, et sans doute même pour les mauvaise. Tu l’aimais parce qu’il était orange, un comprimé de vitamine C qui doucement en décantation envoyait ses bulles dans ton verre. Tu l’aimais parce qu’il était bleu, parfois, il se couvrait la gueule de toi pour mieux t’ancrer dans tout son être. Tu l’aimais pour la douce chaleur de son ventre quand tu dormais, sa respiration trop fébrile contre le creux de tes lombaires. Tu l’aimais pour la cocotte en papier, la marelle, les puzzles, la vie. Tu l’aimais et tu croyais que ça durerait toute la vie, que ça ne s’arrêterait jamais. Tu l’aimais parce qu’il était toi, comme toi, à l’intérieur de toi, qu’il était ta couleur complémentaire et que tu songeais naïvement que c’est pas des trucs qui tarissent.

Tu l’aimais, Nova-Blue.

Tu l’aimais de toutes tes forces, et ça ne lui suffisait pas. Il avait toujours ce besoin, viscéral, que tu lui redises, il imaginait toujours des pires scénarios, des échafaudages dans sa tête qui s’effondraient à ton passage, te laissant prisonnière dessous comme une tortue d’eau sur le dos. Il avait besoin que tu sois plus, que tu sois mieux, sans même oser te demander, il avait comme cette impression que tu l’aimais depuis toujours, et cette sensation bleue diffuse que peut-être tu l’aimerais toujours. Tu l’aimais parce qu’il te comprenait, qu’il faisait des tresses à tes cheveux, des papillons dans ta poitrine, parce que c’était bizarre, et flou, que ça ne ressemblait à personne et ça n’appartenait qu’à vous.
Tu l’aimais parce qu’il était là, il était tout contre ton corps durant les nuits qui faisaient peur, et même lorsqu’il te haïssait il était là, les traits livides, et tu l’aimais d’être vivant à en éclater tes tympans.

Tu l’aimais tellement, Nova-Blue.

Mais tu l’aimais à l’envers, comme une horloge remontant le temps pour retourner dans votre enfance. A l’envers, cassée, fêlée, tu prenais ses cris pour des rires et ses sourires pour des mensonges. A l’envers, parce qu’il était à l’endroit et que pour que vos deux aiguilles puissent se retrouver vers le Nord il fallait bien que tu remontes, dans l’antichambre de tes promesses, le temps, l’envie, et l’arc-en-ciel.
Tu l’aimais, lui, l’extrémité de ton autre cercle chromatique. Tu cherchais sans cesse un moyen que vous traversiez au milieu, mais au milieu c’était du noir comme un fluide de lampe à lave.

Tu l’aimais à l’envers, Nova.

Et maintenant, quoi ?
Maintenant, tu t’es recroquevillée, un hérisson roulé en boule sur une plage d’herbe mouillée. Maintenant, t’as pris tes genoux dans tes bras pour oublier que tu t’es assise sur les siens, que tu l’as fait tellement de fois. Et tu te demandes pourquoi tu fais les choses à l’envers. T’as été adulte avant d’être enfant. T’as été seule avant d’être sœur. T’as été belle avant d’être laide. T’as été deux avant d’être une. T’as été treize loin de ton onze, et tu sais plus ce que tu veux.
Tu sais pas si vos imparfaits pourront s’accorder au présent, si t’as envie de transformer les points de suspension en virgules, juste dire que c’était un chapitre, que l’ouvrage sera bien plus long, que vous aurez votre perfectum à force de déclinaison.
Il te parle mais les sons reviennent distordus, comme s’il te parlait à l’envers.
Son visage aussi est à l’envers, tu le fixes à travers les deux collines de tes genoux et la voile obscure de ta robe. Il est à l’envers, et tu lis bien sur ses traits qu’il est en colère, un petit peu. Il est en colère contre toi, alors que ça devait être l’inverse. Mais vous faites encore les choses à l’envers. Si vous tricotiez un pull, il serait jamais terminé.
Tu relèves les yeux vers le ciel, y a des avions qui sont passés en laissant leurs traînées amorphes dans l’obscurité de Venice. Tu te dis qu’eux, au moins, leur maillage est irrégulier, et ils le savent, et ils l’assument. Toi t’es coincée sur ton bateau avec ton pauvre filet de pêche, et des mèches de cheveux à tresser qui ne seront jamais qu’à l’envers.
Tout ce qu’il dit arrive à toi, comme des vagues sur une digue gelée qui fondra avec la marée pour faire des icebergs inversés.

Tu me détestes, c’est ça ?
Non, Ambrose. Non, tu m’as déjà posé la question et non, je te déteste pas. Je te déteste pas parce que je t’ai trop aimé, maintenant. J’ai donné beaucoup trop de moi dans ce toi, ce nous, cet ensemble, t’es devenu indissociable de ce que j’ai toujours été. Non, je te déteste pas, ou alors juste suffisamment pour que ça n’en soit pas si grave. Je te déteste pas parce que c’est moi que je déteste, moi qui ai fait n’importe quoi, qui suis restée assise par terre en attendant que tu reviennes. J’aurais dû me lever. J’aurais dû te prendre par la main. J’aurais dû te dire que c’était pas grave. Je serais retournée dedans, j’aurais ramassé les bouts de verre et recollé tous les morceaux. Mais contre la passé, y a rien à faire. Il faudrait changer les héros dans un monde où le plus beau reste à faire. Je te déteste pas, Ambrose, t’es beaucoup trop moi. T’es beaucoup trop nous. On est nous, je pense que tu le sais. Il suffit que l’on se retrouve pour plus être deux bulles toutes seules, même une heure, même dix-sept minutes. Alors non, je te déteste pas. Je suis pas certaine de pouvoir, parce que j’ai longtemps essayé et que tu m’éclates au visage avec ta bulle et ta beauté.
Non, je te déteste pas, Ambrose.
Tu me détestes, c’est ça ?
Il essaie de t’atteindre, un peu, et seulement alors tu le vois. T’es ivre, tu vois trouble et trop flou, tu sais que c’est pas une idée qui devrait séduire ta raison, mais elle est partie se coucher. Tu vois double aussi, tu vois un double Ambrose au sol, l’Ambrose d’avant, celui d’ici. Celui que tu aimais bien trop et celui que tu connais plus. Il te semble que tu l’as toujours vu à l’envers, comme dans un miroir déformant. Et peut-être que c’est ça, le problème.
Sa main vient toucher ton genou, tu t’y agrippes comme par réflexe.

T’es ma personne préférée.
Tu décides que tu en as marre, d’être à l’envers pour le regarder. Tu déplies doucement tes membres et tu bouges pas très gracieusement pour t’allonger à côté de lui. Là, vous êtes sur le dos, tous les deux, et vous regardez les étoiles. Vous étiez deux pièces de puzzle, mais toi tu étais à l’envers ; ça s’emboitait, mais pas très bien. Il a suffi qu’Ambrose s’excuse pour que tu réalises que si. Vous étiez des pièces de puzzle, vous pouviez être bien imbriqués. T’avais juste le mauvais point de vue.
Tu es à l’endroit, maintenant. Tu vois le monde comme il le voit. Tu reposes ta tête sur son bras et tu gardes un peu le silence.
Les étoiles chantent, elles vous regardent.
Vous avez fait ça quelque fois, l’impression que c’était il y a mille ans.
Ouais. C’est con. C’est nul. C’est la merde. Mais maintenant tu vois à l’endroit, et t’as plus envie de chercher mille combinaisons de plongées, mille déclinaisons latines. Y a un truc qui t’appelle chez lui. Vous étiez des aimants, des aimants mais mis à l’envers, et maintenant vous êtes à l’endroit et t’as juste envie d’y croire, une seconde.
Tu t’en fous si c’est l’alcool, tu t’en fous de tous les points virgules, les points d’interrogation, les points d’exclamations, de la tronche que tirera Scarlett quand tu lui raconteras tout ça. Tu t’en fous. T’es à l’endroit. Enfin à une place convenable.
Vous avez toujours été dans le même bateau, deux étoiles d’une constellation qui savaient pas se regarder. Et t’étais trop conne pour le voir, Nova, trop conne pour simplement tenter de tourner un peu ton visage comme tu tournes les pièces de puzzle pour tenter de les emboîter.
A l’endroit, définitivement. A l’endroit de vos vies où tout peut encore basculer.
Ça fait longtemps qu’il parle plus, tu sais pas trop combien de temps.
« Ouais. C’est con, ce passé. »
Tu finis par lâcher, parce que vous êtes plus du passé, vous êtes du futur antérieur. Tu sais pas ce que ça donnera, si vous aurez l’envie, la force. T’as même pas envie de savoir. Ce sont des questions pour demain. Pour l’instant, tu te redresses sur un coude et tu le regardes dans les yeux.
« J’sais pas si je suis revenue, Amb. Mais j’suis là. »
Je suis là. Ce que tu lui as dit dans la ruelle, environ un milliard de fois. Ce que t’as posé sur sa peau, couche après couche, pendant six mois, pour qu’il puisse plus s’en départir autrement qu’en claquant la porte. Je suis là.
Timidement, du bout du pied, tu viens chercher sa jambe valide.
Tu sais pas si t’en as le droit, tu sais plus trop si c’est ça qui compte. Les règles. La droiture. Tu n’es plus à l’envers, Nova, tu es devenue à l’endroit.
« J’t’ai d’jà dit que j’te détestais pas. J’ai essayé, j’te jure. J’me disais que ce serait plus facile, sans doute, de simplement te détester. Mais j’pense même pas que j’pourrai un jour. »
Tu soupires, et tu poses une main sur sa joue, juste pour avoir plus de contact. Il te semble que c’est sa place. Peut-être que vous pouvez fusionner, vous aussi, comme les deux bulles de savon bleues qui évoluaient dans les convives d’un mariage de merde. Ta robe est blanche comme la mariée, mais elle a eu la chance de trouver directement son bon endroit. Toi, t’as eu besoin d’une carte, une piste d’atterrissage avec des grains de beauté flous. La carte au trésor était mal indiquée, et tu la tenais à l’envers.
Mais maintenant, c’est bon, tu te dis. Et si c’est même pas bon demain, ça le restera aujourd’hui.
« Ce que … c’que j’essaie de dire, j-je crois. C’est que je suis paumée aussi, Amb. J’crois que j’ai été paumée tout le temps après que t’étais pas là. Et avant, aussi. Et certainement un peu pendant. Je sais même pas comment j’dois faire pour arrêter d’être paumée, si y a une boussole, ou un truc, j’sais pas. J’en ai marre de pas savoir. »
Ça sonne sincère et ça fait mal, à gauche, juste en-dessous des côtes. Tu passes ton pouce sur sa joue, doucement, comme pour effacer des tourments invisibles perdus dans sa barbe orangée.
« Le seul truc que je peux proposer, c’est d’être paumée avec toi. »
Juste ce soir. Juste une heure. Juste une seconde, si ça te va. Pour ne pas me sentir seule dans cet univers insoluble où les bulles de vitamines C n’atteignent jamais ma surface.
Tu te penches doucement vers lui pour poser tes lèvres sur les siennes : elles ont toujours un goût de savon, mais c’est pas si mal, finalement. Tu penses que peut-être t’es conne, et que peut-être c’est pas grave. Peut-être que tu le regretteras et peut-être qu’il t’engueulera, il te dira encore de te casser et tu n’as plus rien à casser. Mais tu te dis que ça vaut le coup, que peut-être tu retrouveras un fragment d’une carte au trésor que t’avais rangée dans un coin, celle qui te menait jusqu’à lui.

Et peut-être que là, sous le sable, en creusant de vos ongles ras, vous trouverez enfin sur la plage l’existence d’un nouvel endroit.
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Ambrose Atkins
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Ven 18 Fév 2022 - 4:03


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


J’arrivais jamais à collecter mes souvenirs.

J’te détestais pas
Elle me l’avait déjà dit. Mon crâne est déjà creusé d’incompréhensions, je préfère éviter de forer ma mémoire.
Pourtant, la révélation m’éclate comme une bulle de chewing-gum en pleine face. Elle me colle, sucrée, désagréable, avec un sale goût délavé et indélébile. Elle m’aveugle, parce que c’était ce dont j’avais eu besoin pendant tout ce temps. Une corde, quelque chose, à laquelle me rattacher pour tenter de renouer un peu de contact, refaire des nœuds de huit pour éviter nos chutes ou même avoir des ficelles à la place des doigts pour m’attacher avec confiance. A la place, tout avait cramé parce que la flamme avait été bleue, trop chaude, trop bouillante, et j’enterrai mon indifférence feinte dans les couloirs de Phoenix avec une ancre dans l’estomac.

J’te détestais pas
Je hoche mécaniquement la tête. C’est pas utile. Mon bras se referme instinctivement sur elle quand elle s’installe.
J’te détestais pas, ça voulait tout et rien dire. Je t’ai déjà dis que je te détestais pas, c’était amer. Je m’en fichais, de tout ça. C’est pas ça, que je voulais. Jamais.
J’ai des envies de toujours, pendant que tu me regardes dans les yeux, parce que même si ça explose les planètes, ça forme des étoiles, et que finalement ça nous va bien. On est des bouteilles de gaz hilarant, dangereux et festif, prêtes à s’enflammer à tout moment si le feu s’approche un peu trop près. On est des briquets dans la nuit, des flammes jumelles, des zippos au bout de cigarettes toxiques que je portais à mes lèvres, du pétrole dans le coeur, du goudron dans la trachée. On est les fenêtres fissurées de nos yeux trop grands pour se voir, avec nos prunelles larges comme le monde, ratant l’ensemble et notant les détails sur nos visages fatigués. On est l’orage, la foudre qui s’abat sur la mer et qui électrise les marins et les poissons. On est la tempête, qui détruit Los Angeles et les mariages trop amers pour nos envies de grandeur.
J’te détestais pas que je portais sur le bout de mon bras comme un étendard trop pastel à mon goût.

J’avais toujours été extrême. J’te détestais pas sonne comme un euphémisme cruel, une fausse promesse. J’entends qu’un coin de pièce m’attend, où je pourrais m’y foutre à genoux sur une pauvre règle, mains sur la tête, en attendant que les minutes passent pour laver mes erreurs. Les bulles de savon n’y faisaient rien, alors que y avait savon dedans et je vois ça comme une putain de blague.

J’te détestais pas, et ma langue pourrait articuler dans le silence des formulations plus simples et plus directes. Je lisais pas entre les lignes.
J’entends simplement que son coeur est myope, et qu’elle est incapable de nous voir ensemble.
J’entends simplement que le mien est une ancre à la mer, et que je le regarde couler avec une moue désabusée.

Tant pis. Si c’était pour jamais, je profiterai. L’alcool, ça avait des promesses de toujours, et j’irai cueillir jalousement de nouveaux contacts, pendant que mon bras l’enserre calmement.

Sa main s’ancre sur ma joue. Retour à la réalité, et je sors de mes dix milles pensées qui éclatent comme des bulles de savon dans une salle de fête misérable. Je pourrais glisser dessus à tout moment, alors je préfère être prudent. Ses doigts forment des nœuds de cabestan, qui menacent de se détacher à tout moment, alors que j’étais prêt à sortir tous ceux de ma gorge pour nous rattacher à des souvenirs instables. Son pouce vient souligner ses mots avec des surligneurs fluos, apportant un peu de couleur à nos mots ternes.
Pendant un moment, j’ai envie d’y recroire, à ce bleu et à ce orange.
Pendant un moment, je comprends pourquoi les trésors sont toujours dans des grottes en forme de crâne. Celui de Nova-Blue est un coffre entier de saphirs et de lapis lazulis. Je me dis que sa couronne de roses bleues est peut-être faite de pierres précieuses et qu’à défaut d’avoir le coeur myope, j’ai les yeux presbytes parce qu’incapable de voir ce qui danse devant moi depuis vingt deux heures.

Explosion.

Nos lèvres sont des noeuds de taquet, s’amarrent, s’attachent, tandis que mes doigts sont des ficelles autour de ses poignets.
L’horoscope est clément et nous délivre des toujours sur des jamais inférieurs, et je les revois, ces couleurs.
Je revois le vert de l’herbe qui m’explose mes pupilles d’argentique, la révolution numérique me rappelle que sur le faire-part, les pixels étaient plus colorés et que j’ai envie d’y voir d’autres choses qu’un alignement de couleurs primaires où j’avais pas ma place.

Let me see what spring is like on
A-Jupiter and Mars


J’ai plus envie de détester des sons, des bruits, des chansons sourdes dans des ascenseurs innocents. J’ai envie de croire aux constellations sur la mer, aux couleurs sur les marelles, aux papillons aux ailes plein d’ADN, à l’univers et aux fils du destin.
La barque tangue, parce que la mer s’est éveillée. Les vagues menacent d’éclater les flotteurs, laissant leur écume à chaque mouvement de la houle.
Mes doigts se serrent, mon myocarde s’accélère.
L’herbe artificielle me semble plus agréable, soudainement. Même ce mariage franchement raté pourrait devenir quelque chose de grand. Samantha aurait peut-être réussi quelque chose finalement.
Nouvelle vague, l’ordre est renversé, les règles sont anéantis. Nouvelle vague, on se révolte contre les lois universelles, on est les personnages principaux de nos propres films. Escaladant les radius, nos doigts sont des deux demi-clefs, promesses d’attaches faciles. J’ai envie d’espérer.
Tsunami frémissant, mon genou est ignoré et je prends de la hauteur par rapport au synthétique. Avis de tempête, les flots envahissent les plages et nous roulons comme des vagues sur le côté, inversant les pôles d’attraction, refaisant les lois de la gravité comme nous ignorons le liquide noir des lampes à lave. Elles sont colorées, et on a des tâches orangées et bleues sur les bras et dans les yeux. Les positions sont inversées, et mes avant-bras me soutiennent de chaque côté de sa tête pendant que mon coeur semble grimper une corde pleine de nœuds.

Je me disais que c’était sûrement trop rapide comme cadeau.
Je me ferai des histoires ce soir, je serais un réalisateur révolté, un conteur menteur, un cueilleur de pétales de roses sur sa lèvre inférieure.

« Je peux savoir ce que vous faites là ? »

Monstre de discorde, incapable d’être heureuse le jour de son propre mariage, décidée à gâcher le bonheur des autres, Samantha se tient debout à côté de nous. Elle serait toujours là pour tout ruiner, tout casser.
Je lève la tête précipitamment et prend une poignée d’herbe synthétique dans la main.

« On … Joue dans l’herbe. Regarde. »

Je demande mon Oscar pour mon jeu. Je me glisse sur le côté et lâche le petit tas d’herbe sur une des mains de Nova-Blue.

« On fait … Des batailles d’herbe.
- Vous sortez.
- Des batailles d’herbe synthétique. On respecte plus la nature que toi en faisant ça. Autant de plastique, là …
- Vous dégagez. Vous m’aurez tout fait. Vous avez humilié mes amis, vous avez gâchés mon karaoké, et là vous ... »


Elle tire une gueule dégoûtée, et je me dis qu’elle a l’air sacrément grande vu d’en bas. Je tire péniblement ma jambe blessée et tente de me relever tant bien que mal.
On allait partir, mais on finirait ce qu’on avait commencé. C’était ce qu’on avait toujours fait. Hors de question d’avorter des projets, de réduire des occasions. Je prends une grande inspiration en récupérant tant bien que mal mes béquilles tandis que je suis à cloche-pied sur ma jambe valide.

« Sam, Sam, Sam … Sammy Sam … Détends toi un peu, on rigole, c’est pas très grave …
- C’est mon mariage, et je sais même pas pourquoi je t’ai invité toi en fait ? Qu’est-ce que tu branles ici ?
- Mais je t’aime bien, moi, Sammy, c’est toi qui est odieuse avec nous. On est là, à foutre un peu d’animation à ton mariage de plouc … Tu voulais un mariage inoubliable, on te l’offre, tu pourrais nous remercier au moins. »


Ses poings sont serrés, et son diadème est toujours aussi laid. J’essaie de deviner la marque, avant d’oublier que je n’allais pas m’habiller à Primark donc que je connaissais pas les us et coutumes des pauvres. Pendant un moment, je fixe sa mine furieuse, et je me demande combien de temps je peux lui parler sans m’en prendre une.

« En tout cas, nous, on s’est beaucoup amusés, hein, NB ? Franchement, Sammy, tu devrais essayer, de temps en temps. »

Je pense au fait qu’on allait être virés de ce mariage, et que sûrement qu’on repartirait chacun de notre côté. Nova-Blue rejoindrait peut-être un petit ami imaginaire et vivant dans mon imagination, et j’irai dans ma suite au Santa Monica. J’irai, seul, avec un peu de regrets sur les lèvres et d’ADN pour me consoler. J’embrasserai un mouchoir que je garderai quelque part, sûrement qu’il rejoindra ma boîte toute bizarre.
J’ai envie de penser tant pis, mais j’enrage. C’était jamais mon tour d’avoir une happy ending. C’était injuste. C’était toujours à leur tour à eux, aux imbéciles heureux, aux idiots abrutis, aux naïfs décomplexés.
Je pense pas tant pis.
J’enrage intérieurement.
Parce que Samantha m’aura niqué mon happy ending avec son mariage cheap.

« T’inquiète pas, Sam, t’en auras d’autres des mariages. Avec plein d’autres personnes. Et plein d’autres invités que t’auras fais venir pour combler le fait que ton mariage sera pourri, comme les quatre précédents, mais que tu vas quand même y croire parce que faut pas finir sa vie seule. Tu tomberas sur le premier venu, qui te quitter- ... »

Je finis à peine ma phrase que sa main fend l’air pour s’éclater contre ma joue. Je serre les dents.
Je peux pas la frapper. J’ai mes béquilles. Je pourrais néanmoins en prendre une comme arme pour lui éclater les dents. Actuellement, j’ai plutôt l’impression que je vais exploser les miennes, si je continue à serrer la mâchoire comme ça.

« J’espère que t’as changé de labello ou que t’as envisagé d’en acheter parce que je plains ton mari avec tes lèvres sèches comme des pneus. »

Il était grand temps pour nous de baisser le rideau et de partir. Vite. Avant que je perde mon autre genou.

Ce soir, j’avais pas envie de le perdre et de collecter d’autres bleus sur le corps. Et j’espérais que ça dure comme ça. Toujours me semblait une durée enviable.

 


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Ven 18 Fév 2022 - 16:19

Door the open you more once.
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Un orage éclate sur la mer, tu tombes de Charybde en Scylla au pays des rêves délétères. T’as l'impression qu'un grand craquement vient de fendre le ciel en deux, que des bulles de savons s’échappent porteuses de trop violents aveux. D’un brusque revirement de houle, vous êtes serrés l’un contre l’autre, son bras passé autour de toi comme s’il n’y avait plus rien à craindre ; comme si vous étiez dissolubles dans une entité bien plus grande qui n’avait de sens que la nuit.
Le roulis fait bouger la cale, le bateau vire sur le côté, tu te dis qu’il faut un matin pour caresser le rayon vert qui se posera sur la jetée de vos illusions provisoires. Ambrose a roulé avec toi, une bulle de savon sur une vague, perchée en haut d’un raz-de-marée qui vient tout dévaster de vous. Tu te dis qu’il est peut-être la petite sirène, mais c’est toi qui as perdu ta voix tandis que son poids sur le tien légèrement te coupe le souffle.
Désemparée, tu passes tes mains dans des galaxies étrangères, des nébuleuses trop inconnues dans les tracés de ses cheveux. Tu t’en moques qu’il soit décoiffé, vous aurez beaucoup plus de temps pour vous en soucier demain. Ici l’orage s’est déversé, l’horizon tremblant de vos peurs pour laisser s’effacer la pluie.
Incapable de penser, Nova, incapable de songer un peu aux conséquences, au lendemain, les brumes d’alcool fondent sur tes lèvres tandis que s’y ruent celles d’Ambrose. Votre décor terne est tari tandis que la tempête vous prend, les voiles déchiquetées par l’écume qui ne vous laissera pas vivants.
« Je peux savoir ce que vous faites là ? »
Ce n’est pas un orage, ça. C’est un pli de contrariété dans le brouillard de votre idylle, une remous sur la surface brune d’un étang qui n’était qu’à vous. C’est elle, bien sûr, la prétendue soir de la soirée, campée, les deux mains sur les hanches, sur ses positions près de vous.
Tu bascules la tête en arrière pour la regarder, à l’envers, tandis qu’Ambrose te lâche d’un coup une poignée d’herbe dans la main.
Elle a un air si dégoûté quand elle parle de vous, ce petit frémissement à la commissure de la lèvre qui te donne des envies d’ultra-violence. T’as encore de l’orange sur les lèvres, de l’orage sur les lèvres, quand tu te relèves doucement. Ambrose a été plus rapide, tu passes tes bras autour de sa taille avec un sourire effronté.
« Oui, super mariage, Sammy, vraiment, on a a-do-ré. »
T’es échevelée et détendue, la colère est passée chez elle et t’as envie de sourire plus grand. Parce que c’est elle, qui est seule, maintenant. Vous, vous êtes une équipe de deux, un binômes de couleurs si riches que vous lui jetterez à la gueule, comme un nuage de poudre de craie duquel elle sortira tâchée. Tu te dis qu’elle peut pas supporter de voir des gens plus heureux qu’elle, et si t’étais pas aussi ivre tu te dirais que toi non plus. Mais elle c’est pire, parce qu’elle elle vient te voler ton moment, ton orage et puis tout le reste, avec sa tronche mal emmanchée et son air de cygne vexé.
Tu pouffes quand Ambrose parle d’après, des autres mariages qu’elle vivra. Tu songes à tous les invités qu’elle n’osera plus convoquer, et t’espère faire partie du lot. Parce que t’as plus besoin de mariage pour avoir le binôme parfait.
Samantha ne rit pas du tout, elle.
A la place, elle le gifle. T’as l’impression que l’herbe vacille pendant qu’Ambrose serre la mâchoire.
« Mais t’es vraiment … »
Tes poings se serrent contre sa chemise, tu attends une ou deux secondes avant de quitter son giron pour te planter, droite, devant lui. Le menton levé vers cette conne, toi aussi les mains sur les hanches. Quitte à voler sa couleur de robe, autant voler le reste avec.
T’entends vaguement sa répartie ricocher sur tes omoplates, et tu serres les poings encore plus. C’est comme s’il t’avait tirée en arrière, catapultée neuf ans plus tôt, catapultée à cette soirée où il l’avait juste embrassée alors que t’attendais ton tour. Comme s’il t’appuyait sur le crâne pour te noyer dans ce souvenir, tu revois la scène sous tes yeux, l’indignation et la violence qui t'avaient labouré les côtes.
Tu hurles intérieurement, Nova. Les bulles quittent tes poumons remplis et viennent déformer le spectacle.
Parce que c’est plus le cas, maintenant.
« Ambrose, ferme-la. »
Tu tangues un peu, encore trop ivre. T’es pieds nus, tu sais pas depuis quand. Ton dos est contre le corps d’Ambrose, très légèrement, comme un appui. sauf que tu t’appuies pas vraiment. C’est plus une sorte de corail qui te procures bien plus de force que toutes les tresses et les armures qu’on trouve sur les ramures du monde.

Tu fixes Samantha, hargneuse.
On frappe pas les gens sans raison. On frappe pas Ambrose sans raison.
Tu vas la démolir.
« Et toi, là, avec ton gros cul et ton voile acheté sur Etsy ? Tu viens vraiment nous emmerder, là ? C’est quoi, le problème ? On est pas assez bien pour le mariage de MADAME Samantha, avec sa déco de chez Wish et ses invités en carton ? »
Envie de bondir à sa gueule pour arracher son maquillage avec la raclure de tes ongles, imprimer des sillons de rouge sur sa peau et sur sa robe blanche. Envie de lui faire comprendre qu’y a des gens à qui on touche pas sans se prendre de représailles, envie de la gifler aussi, jusqu’à ce que sa tête s’en dévisse et qu’elle en oublie son prénom comme t’as oublié que tu le détestes. Envie de lui faire avaler ta colère, parce que ce sera elle la coupable. Envie qu’elle soit l’accusée, oui, pour tous les cirmes de l’univers qu’on a pu commettre contre toi ; coupable de ton ventre trop vide, coupable de ton coeur trop plein, coupable de ta nausée putride, de ta solitude, de ta rage, ta recherche phonétique d’attention, ta galère, tes désillusions. Envie qu’elle soit la coupable parce qu’elle a touché à Ambrose. Et tu sais pas si tu préfères qu’elle l’ait touché avec ses lèvres ou qu’elle ait levé la main sur lui. Mais dans les deux cas, c’est du fiel, du venin acide sur tes lèvres.
Tu t’étonnes que ta langue soit pas fourchue et ta peau écailleuse, tu pourrais presque la fixer et la changer en pierre, maintenant. Lui faire passer un peu la hargne qu’elle a contre vous, là, ce soir.
Si Samantha était une statue, tu déboulonnerais ses pieds, tu la déscellerais et la réduirais en morceaux jusqu’à la noyer bout par bout dans le Nil de tes frustrations.
« Tu veux juste qu’on meure d’ennui, en fait, c’est ça ? T’as des actions dans les maisons de retraite, pour faire des soirées aussi chiantes ? On met un peu de vie dans le truc, et puis ça te va pas quand même ? Mais t’es vraiment stupide, ma pauvre. Tu crois quoi, que les gens sont HEUREUX de venir te voir te marier ? T’as invité la moitié de la fac, Samantha, tellement t’avais peur que personne se pointe, que personne soit là pour admirer ta jolie petite salle des fêtes moches et ton joli petit mari qui se fait déjà sa secrétaire. Bah nous on est là, mais apparemment on est pas les bons invités, hein, ça doit être ça, on doit être trop nazes pour comprendre non mais c’est vrai après tout on a eu notre L2 du premier coup, sans aller aux rattrapages, on a pas été pistonnés pour choper nos premiers boulots, ça doit être au-dessus de nos forces de comprendre à quel point c’est bien de bouffer un gateau au diabète et de se montrer des photos de bébé moche. »
Tu l’as vue pâlir à chaque phrase et t’aurais presque des regrets. Elle est mignonne, Samantha, avec sa chevelure toute blonde, sa bouche de poupée Barbie-pouffe qui tremble devant tes injures, et ces yeux comme des lacs d’incompréhension quand elle te lance tout piteusement.
« Je … j’pensais qu’on était potes, Nova. »
« C’est Nova-Blue, mon nom, pour toi. »
T’as jamais été leur pote, t’as jamais été comme elles, t’as jamais même tenté de l’être. Ou peut-être que si, tu sais plus. Tu vois bien qu’elle peut pas répondre, elle a la bouche qui bat des ailes comme un poisson-clown hors de l’eau.
Ouais, l’océan, c’est votre domaine, elle est plus la bienvenue dedans et elle peut s’en prendre qu’à elle-même.
Tu souris, tu jubiles, Nova, et tu assènes les coups finaux. A chacun des mots, elle recule, t’as l’impression de devenir immense, et tu cherches la main d’Ambrose pour la serrer, là, dans ton dos.
« Bah alors quoi ? Tu colles des gifles aux gens, tu t’attends à ce que ça se passe bien ? Tu veux qu’on te fasse des câlins, peut-être ? T’es vraiment la dernière des connes, Sammy-Sam. »
« Je… »
« Non. Ferme ta gueule. Pas besoin de nous virer. On se casse. »
On se casse. Et vous êtes déjà cassés, de toutes les manières possibles, aussi cassés qu’une lampe à lave, aussi cassés qu’un bol bleu nuit, vous êtes aussi cassés l’un que l’autre et c’est comme ça que sera votre vie.
On se casse. T’essaies de faire taire les échos, tu ne trouves pas la main d’Ambrose, tu te dis que tu l’as perdue. Y avait ce phare, sur la jetée, qui envoyait ses reflets roux sur l’écran noir de tes prunelles, mais t’es trop en colère, maintenant ; pour le voir, et pour l’attraper. Il est devenu une luciole que tu suivras pour te guider.
Tu te dis que les papillons, c'est des lucioles sans les lumières.

Pour l’instant c’est toi qui te tire. Tu fais volte-face. Avec ou sans lui. Le portillon qui mène à la plage n’est pas loin. Tu passes mentalement en revue l’inventaire des choses dans ton sac. Couteaux et carte de l’hôtel, t’as même pas pris ton portefeuille, parce que c’est eux qui doivent payer. Tu trouveras bien un moyen de retourner à ton hôtel quand Amb en aura marre de toi.
Tant pis.
Tes chaussures sont restées dedans, l’herbe synthétique fait mal aux pieds.
Tant pis.
Tu balances un dernier sourire à Samantha, un mouvement de tête agacé parce que t’as eu le dernier mot, cette fois, pour peut-être longtemps.
« Amène-toi, Ambrose. »
Déjà t’as trouvé la poignée, déjà tu marches dans le sable, déjà tu fuis, sur la jetée, ton regard furieux sur les vagues, guettant toujours le sourd clic-clac derrière, signe que l’autre te suit toujours. Putain de soirée de connasse de merde de ses morts.
Au moins, y a Ambrose qui te suit.
Tu gardes le silence une minute. T’as peur qu’il te dise que c’était une erreur, qu’il va rentrer, que maintenant qu’il a vu ta rage il puisse plus jamais l’effacer. T’as peur que tout soit faux, en fait, que rien ne puisse vous rattacher, que tous les noeuds coulants du monde ne puissent que vous pendre au gibet de ceux dont les espoirs déchus se peignent pas sur des chevalets. T’as peur qu’il parte, le clapotis des eaux te fait comme une promesse, un murmure, quelque chose de froid qui te rappelle ta solitude, même quand le monde est à l’endroit.
« Elle avait qu’à pas te toucher. » tu dis, comme pour te justifier.
Tu remplis tes poumons d’iode, de pensées abjectes et de vide avant de bien tout expirer. Alors, seulement, t’oses le regarder, t’oses déchiffrer sur son visage que peut-être t’as encore foiré, que peut-être il attend seulement un silence clair pour te jeter.
Tu chasses ces pensées comme tu peux, avec une amertume aux côtes qui donne un vertige infini.
« ... ça va ? »
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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Sam 19 Fév 2022 - 20:53


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐

Ma joue me brûle.
J’ignore si tous les contacts me feront cet effet, entre le mariage et l’alcool. Je retiens quelques grimaces de douleur. Samantha avait de l’entraînement, visiblement, un peu de force, et un angle d’attaque remarquable. C’était peu étonnant qu’elle ait été une reine abeille à l’université, si elle frappait comme ça.
J’ai envie de me plaindre, mais je l’ai bien mérité. Je le savais.

Ce que j’ignorais, c’était que Nova-Blue était une guêpe, prête à bouffer les abeilles, anéantir leur ruche, détruire leur reine et prendre leur territoire pour esclavager les pucerons et les coléoptères. J’essaie d’être bonne guerrière, pendant que mes béquilles insultent l’herbe synthétique trop glissante.

Ferme-la, Ambrose.
Je déglutis, et me dit qu’elle me déteste certainement. J’ai déterré des souvenirs vieux d’il y a neuf ans. Si j’avais toujours le souvenir d’un baiser honteux, Nova-Blue avait celui d’un bulldozer dans sa poitrine. Je me souviens de la soirée, de ma course dans Phoenix, de la marelle, des désolé et des peines.
Ferme-la, Ambrose.
Je devais sûrement me refermer après m’être exposé. Je me dis que j’aurai jamais du parler. Certainement que si j’avais pas été doué de paroles depuis la naissance, tout aurait été mieux. J’aurai jamais dis casse toi, déjà. Je fixe le sol pendant que je l’entends déverser un flot d’insultes sur Samantha. Mon coeur s’emballe.
Je devais croire en des éléments qui me semblaient improbables. Mon menton a envie de se poser sur sa tête, mais je ne le ferai pas. Parce que ferme-la, Ambrose, elle me hait sûrement.
Je devais croire en son affection, alors que je foirais toujours tout. Attaché à un élément précis, j’ignore sa défense, je ne sens pas son dos contre moi. J’ai juste sa voix qui tourne en boucle dans ma tête, me rappelant que les chewing-gums sont roses mais composés de pétrole. J’ai sa voix qui me dit de la fermer, comme je me renferme comme une petite chenille et que je prends la clef de mes émotions pour les sceller à double tour.
J’ai bien envie de plus jamais parler de ma vie. Je suis frigorifié.

Ferme-la, Ambrose.
Elle n’est pas célibataire. C’est absurde. A trente ans, tout le monde était en couple. C’était impossible qu’elle déroge à une règle universelle. Je la connaissais. Nova-Blue entretenait au tuteur les règles les plus primaires. Elle avait forcément trouver quelqu’un, et s’ennuyait à ce mariage, donc j’avais été là, pratique, utile. Je l’entends parler et j’ai envie de pleurer en me disant qu’on va être viré de ce mariage et que tout allait se terminer, et qu’elle allait rejoindre son petit ami et que je dormirais avec un oreiller contre moi, à chouiner sur des espoirs bidons, en imaginant que ça puisse être son corps dont j’ai un peu oublié les formes.
Mes pensées sont des spirales et je m’enfonce dans la mer.
Elle est en couple et comme je suis bloqué, je le serai plus jamais. Ma vie était inutile, un échec cuisant. J’allais mourir seul et isolé de tous. J’étais une erreur. J’étais indigne d’elle. Je finis presque par tout regretter.
J’ai son ADN sur les lèvres et il semble brûlant. Sûrement qu’avec un briquet, je pourrais le retirer et me punir d’avoir eu l’audace d’espérer quoique ce soit.

J’entends ses insultes et mon myocarde s’accélère.
J’étais sensé y croire, à son célibat, pendant qu’elle sacrifie son image publique pour moi ? J’étais sensé y croire, au fait que personne ne la voit comme je la voyais ? Vipère prête à attaquer quiconque s’attaquait à d’autres personnes, elle avait au coeur la Justice et c’était une qualité trop rare pour que personne ne s’intéresse à elle. C’était impossible.
Elle ne pouvait pas être célibataire. Pas elle.

Amène-toi, Ambrose.
Alors, je la suis, comme un chiot perdu. Je suis tremblant et mes béquilles s’enfoncent dans le sable. C’était une texture horrible. Qui avait eu l’idée d’inventer un truc pareil ? Je peine à chaque pas. Elle marche vite.
Peut-être qu’elle le fait exprès pour partir vite. C’est peut-être un plan de sa part, quelque chose. Elle savait pertinemment que j’avais des béquilles, alors elle voulait me distancer. C’était une façon gentille de me dire « va-t-en, Ambrose, le jeu est fini. »
Sauf que.
Je voulais le prolonger avec elle, ce jeu. On jouait pas à un putain de Jungle Speed fini en quelques tours. Je voulais qu’on se perde dans un Monopoly où je penserai à toutes les propriétés qu’on achèterait ensemble, et qu’on arnaque les banques pour régner sur New York et Paris, que la partie se finisse jamais. Je voulais jouer à Destin, qu’on rejoue nos vies, mais que les cartes divorce ne tombent jamais sur notre voiture pleine d’enfants qui chouinent ou de chiens affectueux. Je voulais qu’on joue à une Bataille infinie, qu’on soit gavés de dégainer des cartes dans un jeu ennuyeux, mais qu’on trouverait le moment de se faire frôler nos mains à chaque tour. On dériverait les objectifs, on inventerait des règles, on détruirait les papiers d’informations.
Je lui donnerai des billets en plus si j’étais la banque, pour l’aider un peu. Elle ferait des alliances avec d’autres personnes et détruirait mon empire immobilier.
Pas grave.
J’aurai un peu de sourire en me disant qu’au moins, on a joué pendant des heures, même si c’était pour finir avec une pauvre maison de la Mediterranean Avenue. Elle aurait un loyer très bas, personne tomberait dessus, alors je me ferai une fête à moi tout seul quand elle tombera dessus.
Tant pis.

Elle avait pas qu’à te toucher, qu’elle dit.

J’essaie d’accélérer un peu le pas avec mes béquilles puis je m’arrête. Je me dis que ça sert à rien. Que je cours déjà depuis neuf ans et que c’est ridicule. Je lève la tête pour la regarder. Les vagues continuent à se faire avaler par la mer, et je constate qu’elles avancent assez peu, elles aussi.
Je me demande si elle voit le trouble sur mon visage, puis elle me demande si ça va. J’ai juste envie de pleurer, encore et toujours.
Je me dis qu’elle se foutra de ma gueule, parce que ça pleure pas, un homme. Je l’avais déjà trop fais en un soir, alors je regarde juste le sable qui noie mes béquilles.

J’aurai du le savoir, que j’étais un piètre support pour moi-même en les prenant oranges.

« J’ar- … Enfin … J’arrive juste … Enfin juste regarde. J’arrive pas à avancer aussi vite que toi avec les béquilles … Elles s’enfoncent dans le sable et ça me saoule. »

J’ai la lèvre inférieure qui tremble à l’idée que ce soit fait exprès. Si c’était le cas, j’avais juste l’air lamentable. Elle me rirait au visage en me disant que oui, en effet, c’était vrai. Elle oserait peut-être même pas me l’avouer, et essaierait d’être sympathique. Elle me porterait peut-être et ça serait pire parce que je l’embêterai.
J’ai juste l’impression d’être une pièce de puzzle inutile, un énième noir dans une tâche noire, qui essaie de s’emboîter de partout mais qui peine à chaque fois, pensant que c’est son tour alors qu’il est tout juste oubliable.

« J- … Je … Tu sais que, je peux … Juste partir ? Si tu veux ? Si tu me le demandes ? »

J’ai mes doigts cramponnés à mes béquilles, et on dirait que je suis un peu de travers parce que l’une est plus enfoncée que l’autre. Les vagues m’éclatent les tympans, et je me dis que j’irai plus vite à la suivre à la nage si mon genou me le permettait.

« Enfin ... Je veux dire ... » Je lève le nez vers le ciel pour avoir juste l’air de regarder les étoiles. « Il est pas mal, le ciel, ce soir et ... » Je ris un peu pour cacher le fait que j’ai juste envie de pleurer. « Il sera toujours pas mal même si … Putain … Même si je suis pas là et ... » Ma voix se craque. « Il sera peut-être même encore mieux et … »

J’ai juste des « et » au bout des lèvres qui se confondent les uns avec les autres, parce que je suis incapable de voir la suite de mes pensées. Je me dis juste qu’elle tente de partir furtivement, qu’à tout moment elle court sur la plage, et que je préférais qu’elle le fasse maintenant et tout de suite. J’aurai eu un peu de poids dans sa décision, et j’imaginais que ça rendrait les choses plus acceptables.

« Je com- … Je comprendrais mais bon … Je serais un peu triste quand même. » Je marque une pause. « Je serais même carrément triste. »

J’ai pas envie qu’elle parte, encore, pour des années. J’étais prêt à l’accepter, mais pas à l’encaisser. La mer souffle des regrets sur notre barque, pendant que je viens juste poser mon menton sur sa tête. Je me dis que comme ça, elle verrait pas ma gueule et que ça sera plus simple si je voulais me mettre à chialer.
J’ai l’impression de me noyer dans mes peurs et dans mes doutes, que mes pensées sont catastrophiques et imaginent des abandons imaginaires.

Pars pas, Nova-Blue.
J’ose même plus parler, parce que ferme-la, Ambrose, et que je spirale en boucle dans mon crâne, si fort qu’il est une putain de foreuse et qu’il continue à tourner en boucle sur des disques rayés. Bientôt, j’atteindrais le fond de mes scénarios terribles. Celui où elle est pas honnête, celui où elle ment, celui où tout n’était qu’un rêve, celui où finalement c’était un complot entre Samantha et elle, où elles s’étaient écrits de longs mails juste avant pour imaginer qu’est-ce qu’elles pourraient faire. C’était la raison de mon invitation.
J’avais été invité pour la vengeance, parce que Nova-Blue m’en voulait encore, et qu’elle le montrait. Samantha était sa proche amie, et elles étaient de mèche dans cette histoire. J’ai la gorge qui se serre.
Elles avaient monté une scène imaginaire de dispute pour me mettre en confiance et Nova-Blue allait me quitter quelques heures plus tard, après qu’on ait fait du bateau sur l’océan de mon espoir, puis elle foutrait le feu à nos barques, irait rejoindre la rive en papillon pour bien m’exploser le coeur et je me laisserai couler sans réels soucis.

« Mais juste, dis le moi si tu veux rentrer. J’ai … Je peux t’appeler un taxi jusqu’à ton hôtel et … Ou … Haha … Jusqu’à chez toi, jusqu’à votre villa et … Je sais pas et … Tu serais juste contente, je pense ? Dans tous les cas, t’en fais pas parce que … Je pourrais rentrer au mien et … » Je tremble et je sais qu’elle le sent sur son crâne. « Ca serait … un peu nul mais bon c’est comme ça, la vie après tout … haha … Mais c’est pas grave, parce que … Tu rentrerais ju- …. Juste en sécurité et … »

Mes mains se posent maladroitement sur ses épaules, parce que j’ose pas passer mes bras autour d’elle, de peur de la retenir si elle comptait fuir à toutes jambes dans le sable, et m’en envoyer dans la gueule par la même occasion.
Mes béquilles tombent par terre et je soupire. Je commence à être habitué à perdre mes soutiens, dans tous les cas.
Je prends une grande inspiration.

« J’ai été vraiment heureux ce soir. Et ça faisait un bail que ça avait pas été le cas. Donc, dans tous les cas, merci beaucoup d’être là et d’être juste ... » J’hésite. « … Encore en vie ? »

Je me dis que ça sonne mal.
J’avais juste envie de me noyer avec elle.

 


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Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
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Lun 21 Fév 2022 - 14:50

Door the open you more once.
n o v r o s e    iv


Au clair de la Lune
Le sable fuit sous tes orteils comme une dune d’espoirs décantés.
Tu te demandes comment t’en es arrivée là, et tu te rappelles pas vraiment. T’avais la sensation de tout savoir, tout pouvoir et tout contrôler. Maintenant y a plus que le sable qui fuit, instable et tangent, sous ton poids et tu demandes bien pourquoi.
Ta couronne de fleurs ne sert plus à rien, la moitié de tes cheveux en sont sortis. En même temps, ça semble logique : tu n’es la reine de rien du tout. La princesse des soirées ratées, des coups de couteaux donnés dans l’eau. La souveraine des histoires de cœur qui finissent mal en moins d’un an, des échecs si violents et blêmes qu’on ne peut pas les voir vraiment, des cages thoraciques éventrées qui font bien plus mal une fois vides. T’es la reine des foirées, Nova, au royaume des désillusions.
Vous auriez pu vous marier, Ambrose et toi.
Vous auriez eu cinq ans, ou onze. Il t’aurait posé la question avec une bague en réglisse mou, et t’aurait dit oui avec joie avant de dévorer la preuve. T’aurais porté une robe d’été, de celles qui sont un peu verdies à force de rouler dans l’herbe, de se nicher dans les buissons pour y dénicher des framboises. T’aurais eu une couronne de fleurs cueillie dans la cour de l’école, et un vieux tatouage Malabar même pas effacé de la veille. Lui, avec ses cheveux tout roux, il aurait juste souri un peu, les deux dents de devant manquantes. Ses tâches de rousseur se seraient éclairées de joie comme un feu d’artifice. Vous n’auriez pas eu besoin de prêtre, pas de convives, pas de témoins. Juste vous deux, les genoux éraflés d’être tombés sur le goudron mais vous être relevés l’un l’autre. Prenez-vous pour amoureux monsieur Ambrose ? Prenez-vous pour amoureuse madame Nova ? Parce que t’aurais pas été bleue, juste une constellation labile dont le sourire était idiot avant de lui prendre la main. Vous auriez promis, petit doigt lié, de ne jamais vous séparer. Et comme les enfants sont cruels, sans doute l’auriez vous tout de même fait. Mais pas tout de suite. D’abord, vous vous seriez cachés dans les branches des arbres, vous auriez couru dans les rues, escaladé les bancs publics, joué à être des invincibles du haut de vos carrures fragiles. Vous auriez pu y croire, alors, à ce que l’amour dure toujours ; jusqu’à ce que la mort nous sépare.
Mon ami Pierrot
Mais vous n’êtes plus tant des enfants, ou bien des enfants prisonniers dans des corps de trop grandes personnes, à s’appuyer sur des grandes cannes pour marcher au lieu de courir.
Il a l’air triste, on dirait un clown décoloré, sa face tordue par une douleur dont tu ne saisis pas la clé.
« Désolée. Je marcherai moins vite. »
T’as mal au ventre et mal au cœur, l’impression que ton crâne explose de toutes les douleurs écarlates que t’as pas laissées éclater. Tu marcheras moins vite et tu lui tendras la main, même si vous courez déjà plus, que vous n’êtes plus tant des enfants. Tu marcheras moins vite et tu lui prendras la main, parce qu’elle est grande et douce sa main et qu’il te semble qu’elle est la pièce qu’il manquait dans tes souvenirs. Tu marcheras moins vite et tu lui tiendras la main, pour ne plus la lâcher, parce que si tu lâches et qu’il coule c’est toi qui risque de te noyer.
« Tu … tu veux partir ? »
T’essaies que ta voix tremble pas pour pas traduire toute ta détresse.
T’as mal au ventre et mal aux côtes, l’impression qu’on vient de te coller un coup de pied sur le plexus. Il veut partir. Bien sûr qu’il veut partir. Qui voudrait passer la soirée avec toi, hein, Nova-Blue ? Petite, malingre, décoiffée, allergique à ce qui fonctionne.
Prête moi ta plume
Il dit que le ciel est beau, tu y imagines des oiseaux qui font trembler leurs plumes au vent, des oies sauvages, des colibris pour traverser des univers que vous avez déjà conquis.
Tu voudrais dérober une plume et la nicher dans ses cheveux comme sur le tricorne d’un pirate. il pourrait être ton capitaine, il t’emmènerait n’importe où et quand vous en auriez trop marre ce serait toi qui prendrais la plume pour la glisser dans deux longues tresses, tu serais une indienne et avec le chapeau restant il pourrait être le cowboy.
Mais il dit qu’il est triste. Il dit qu’il est carrément triste. Et tu comprends pas pourquoi il est triste alors que t’es là, que tout hurle que tu pars pas. Tu te dis qu’il va partir, lui, et que tout va se répéter comme dans un manège un peu naze. Il va te redire de partir et tu vas encore l’écouter. Il faudrait que tu casses le cycle, que tu brises votre tourniquet.
Il pose son menton sur ton crâne, tu sens sa barbe te chatouiller à travers les racines des cheveux. T’as le nez contre sa poitrine. Mal au ventre et mal à la gorge, tu te dis que tu avalerais bien un des boutons de sa chemise pour qu’il aille dans ton oesophage. Il serait bien, là, un petit bout d’Ambrose pour toi que tu ne lui rendrais jamais. Comme il ne t’a jamais rendu la partie fracturée au sol que t’as laissé dans son appart.
« Amb … »
Tu serres tes bras autour de lui. Maladroitement. T’as mal au coeur, maintenant.
Pour écrire un mot
Comme si tu revenais d’un trop long voyage en mer, bercée du roulis de sa voix, les virages t’écoeurent et t’obsèdent alors que tu voudrais plonger. Qu’est-ce-que c’est que ce bateau pirate, qui a accroché son fanion ? Que viennent les boucaniers fantômes, les corsaires des temps oubliées, qui viennent vous saisir les matelots sur les dunes et sur la jetée. Que viennent le monde et ses folies, tant que tu le serres dans tes bras. Mais il continue à dire n’importe quoi. N’importe quoi.
Il tremble et il parle et il rit et il pleure, comme si tout était compatible et qu’il faisait n’importe quoi. Il parle et tu ne comprends pas, il parle de rentrer chez toi, et lui chez lui, alors qu’il y avait des semaines où chez toi, c’était bien chez lui. Tu sais bien que c’est plus le cas,  mais t’entends quand même les accents tristes qui traînent derrière les grésillements de ses cordes-vocales contre ton front.
Pourquoi il parle pourquoi il tremble pourquoi il pleure pourquoi il rit qqu’est-ce-que t’as fait pourquoi c’est ça pourquoi t’as mal au bide aux côtes l’impression que ton corps fait mal le bouton de sa chemise ouverte le manger la Lune l’atmosphère les pirates les hôtesses de l’air les pensées filent comme des comètes pour s’écraser contre ton palais.
« Ambrose, arrête, je … »
Je veux pas partir.
Ma chandelle est morte
Tu sais pas en quelle langue lui dire, t’as bien tenté avec la tienne mais ça ne semble pas suffire. Tu veux pas partir et lui il dit qu’il est heureux, alors pourquoi vous vous sépareriez ? Vous pouvez bien rester, ce soir, même si c’est une bêtise énorme, que vous avez pas cinq ans ni onze, non ? Vous pouvez bien tenter quand même, construire de hauts châteaux de sable dans lesquels vivre vos conneries d’enfants qui ont pas voulu grandir, d’adultes qui n’ont pas été jeunes ?
Je n’ai plus de feu
T’entends. Il dit qu’il est heureux. Il dit qu’il est heureux ce soir, il dit qu’il est heureux et que ça faisait un moment, il dit qu’il est heureux. C’est tout ce que tu voulais, toi, qu’il soit heureux. Que tout le monde soit heureux, toi la première. Tu voulais que les gens soient heureux et que leur bonheur soit contagieux, comme une putain de maladie, une névrose collective à jouer. Il te dit qu’il est heureux, et tu voudrais lui dire que toi aussi.
Mais t’as mal au ventre. Mal aux côtes. Mal à la poitrine. A la gorge.
Quelque chose tangue un peu trop fort.
« J’me sens pas bien. »

T’as à peine le temps d’articuler que tu sens, au fond de ton corps, quelque chose qui hurle à sortir. Tu savais que ça arriverait, mais tu te disais que peut-être, pour une fois, pour une unique fois, tu serais au-dessus des règles. Tu tombes à genoux, les mains accrochées à ton ventre, tandis que des ondées acides remontent le long de ton pharynx.
L’odeur est horrible, le bruit aussi, tandis que tes sept verres ressortent comme les sept péchés capitaux. T’as envie de les insulter mais tout ton visage est en feu, tout ton corps et ta vie aussi. T’as rendu ce que t’avais dans le bide, la pièce montée en carton pâte. Mais y a pas de repose-couteaux, pas de bouton, juste tes tripes, et un morceau de ton orgueil qui s’est éclaté sur le sable. Tu te dis que quitte à vomir, tu pourrais au moins être enceinte, ça te donne envie de ricaner quand un nouvel assaut de bile revient te faire courber l’échine.
Les larmes aux yeux, le corps brûlant, tu sens ta respiration geindre et l’envie de tout éclater.
T’en as mis sur les pompes d’Ambrose.
Tes cheveux viennent dans ton champ de vision, tu te rappelles que dans la Bible on nettoie les pieds de Jésus avec ses cheveux et du parfum. Tu te demandes s’il faudrait que tu fasses ça, toi aussi, mais l’odeur t’écoeur et t’es mal, tes côtes logées contre tes paumes, des tremblements partout tout le temps.
Il fait trop froid pour un mois d’août.

Tu hoquettes, tu pleures et tu trembles et y en a plein sur ses chaussures. Tu te prends la tête dans les mains.
S’il voulait pas déjà partir, c’est maintenant, là, c’est le moment. L’instant où il va décider que t’es pas digne de ses regards, pas digne de ses mots, de son temps. C’est le moment où il va dire qu’en fait tu peux rentrer toute seule, te démerder pour le taxi. Tu t’imagines déjà, poisseuse, retourner dans la salle des fêtes juste pour retrouver ton sac. Au moins, y a tes couteaux dedans, tu pourrais peut-être dessiner un sourire dans tes joues blafardes et faire comme si c’était normal que tu finisses encore toute seule.
« Pardon. Tes chaussures … pardon. Pardon. Je suis désolée. Pardon. Pardon chaussures. Me laisse pas. Pardon. Je suis désolée. Pardon d’avoir sali tes chaussures et de marcher trop vite et de t’embêter avec … tout. Pars pas. Pardon. Me laisse pas. Enfin laisse moi. Si tu veux. Pardon. J’ai pas la clé d’mon hôtel, mais j’me débrouillerai, j’veux pas … pardon. Pars pas. Ou si. Je sais pas. Je sais pas. Je veux pas que tu partes. Pardon. Je suis désolée. »
Tes paroles sont confuses, ton esprit aussi.
Quand tu tiens les cheveux à une fille quand elle vomit, elle te vomit aussi toute sa vie entre deux gerbes.
C’est donc ça, ta vie, Nova-Blue ? Être désolée pour des chaussures, le supplier de pas te laisser, lui qui t’as déjà éclatée sur le carrelage de sa cuisine avec une lampe à lave brisée ? C’est donc ça, ta vie, Nova-Blue ? Des confessions enrobées de sanglots, et la réalisation soudaine que t’as pas le droit d’être gamine, que t’es une adulte, maintenant. T’as envie de te fondre dans le sable, de disparaître juste en dessous, tu te dis que sans être une flamme tu pourrais bien être une pierre. Tu voudrais construire un château et y faire voler l’étendard des pirates que t’as pas conquis. Parce que finalement t’es bien reine, avec une couronne en orties.
Mais tu y arrives pas. Recroquevillée sur la pointe des pieds, tu essaies de mettre du sable sur la chaussure d’Ambrose et de frotter avec ta main. Un nouveau haut-le-coeur te saisit alors tu t’arrêtes rapidement. Et tu finis par attraper sa cheville valide, les deux mains posées autour comme si tu faisais une incantation chamanique.
T’es dans la position d’un boulet qu’on a accroché à son pied, et finalement c’est ce que tu es. T’as l’impression qu’il faut que tu t’expliques, mais les sanglots irrépressibles viennent interrompre ton discours aussi sûrement que des insectes qui viendraient dévaster ta glotte.
« J’voulais pas boire … autant. J’voulais … j’voulais pas … je sais pas, je … j’en ai marre de toujours finir seule. »
T’avais mal au ventre, t’aurais dû savoir.
Savoir que ton ventre avait mal parce qu’il était plein, et pas vide. Parce que toutes tes terreurs livides n’empêchaient pas ton foie d’hurler et l’aigreur de toutes tes promesses remonter contre ton palais.
Savoir que t’es pas une enfant, pas une pirate, pas une adulte. T’es pas reine et t’es pas jolie, t’es juste pieds nus dans le sable avec cette envie de hurler et qu’on te rende ces neuf années. C’est pas à lui de s’occuper de toi, et tu le sais, c’est pas à lui de gérer ça. Et pourtant t’es là, boulet qui détruit tout sur son passage.
Tu fais tout détruire, Nova-Blue.
T’as tout détruit, il t’a dit qu’il était heureux et t’as vomi sur ses chaussures. Il t’as dit qu’il serait trop triste et t’as pas dit que tu resterais. Maintenant c’est lui qui va partir, et il aura sans doute raison. Tu retourneras, toute piteuse, couverte de sable et d’herbe plastique, rechercher ton téléphone, appeler Scarlett, prendre un portail, rentrer et la laisser te laver, la laisser peigner tes cheveux, pas t’excuser auprès de son mec.
C’est lui qui va partir.
Tu veux pas qu’il parte et tu sais pas comment lui dire. Déjà, tu voulais pas partir et t’as pas su comment lui dire. Et voilà, ta vie, Nova-Blue. Pas évoluée en presque dix ans, t’as fait du sur place sur une planche, incapable de prendre une rame pour faire avancer ton paddle. T’es, de très loin, la pire pirate que l’univers ait pu porter.
« J’suis désolée, Ambrose. Pardon. »
T’as envie qu’il se baisse aussi et qu’il te serre entre ses bras, te dise que c’est pas grave pour la chaussure, pour le vomi, pour tout le reste, qu’il valide que ta vie est nulle et que t’as fait ce qu’il fallait. Tu continues à pleurer, bêtement, mollement, avec tes hoquets dans la gorge et ta morve qui coule du nez. Tu te dis que t’es pas jolie, que s’il se baisse et qu’il te voit il voudra même pas te regarder. Mais t’as quand même envie qu’il le fasse, et d’entendre encore son myocarde éclater contre ton oreille, avoir la gueule sur les boutons que t’aurais bien voulu manger.
Tu voudrais qu’il y ait quelque chose, un drapeau blanc à accrocher au mât de vos déliquescences.
Mais vous avez quitté le port lorsque le battant s’est claqué.

Ouvre moi ta porte, pour l’amour de Dieu

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Ambrose Atkins
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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
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Mar 22 Fév 2022 - 0:10


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐

Il paraissait que les balancements berçaient.
J’étais pris de doute en sentant que ni l’air iodé de la mer, ni le claquement des vagues contre le sable ne savait taire mes inquiétudes. L’idée de rester seul sur la jetée était pratique. Je me dis que je pourrais moi aussi me jeter dans la mer et que ça serait finalement une belle nuit que de me laisser bercer par les vagues. Je serai une Ophélia des temps modernes, des anémones de regrets dans mes cheveux oranges, des lycoris fleuries dans la gorge, incapable d’incarner le solaire de ma couleur, tandis que j’essaierai de colorer la mer. Certainement que mes pupilles rejoindraient les flots. Nous ne ferions qu’un, et j’aurai enfin l’impression de rejoindre quelque chose de plus grand, pendant que le monde entier aurait réussi à rendre tangible mes peurs et à faire éclater ma boîte crânienne.
Il paraissait que les balancements berçaient.
Alors je m’apprêtais, du bout de la mâchoire tremblante, à rejoindre un berceau couleur sel et nuit.

Je voulais partir, prendre la mer, avec le large au bout de ma longue vue, regardant la jetée en agitant mon mouchoir violet.
Après tout, pourquoi sélectionner un équipage et l’envoyer périr aux premiers abordages ? J’avais des clous aux poignets, pour couper mieux les nœuds que je ferai et mieux saboter mes virages.

La jetée est stable, elle ne tangue pas. Elle est traître. Elle n’est pas très empathique avec nous. Nos esprits sont des bateaux en plastique, instables et qui partiront aux premières vagues. Je m’y agrippe avec beaucoup de mal, buvant la tasse continuellement. Mes doigts viennent s’accrocher aux omoplates de Nova-Blue comme aux attaches d’un pauvre flotteur. J’irai pas bien loin sur la mer, mais je savais pas nager et c’était ma seule solution pour le moment.

J’ai le myocarde qui s’agite. Mon coeur est un massif de coraux à lui tout seul, pompant de tout son être pour alimenter en oxygène mon corps perdu et l’humanité toute entière.

J’me sens pas bien.
J’ai envie d’ouvrir la bouche et dire que moi non plus, mais trop tard. J’entends qu’un seul bruit et je le connais un peu. J’avais beaucoup dégueulé l’espace et ses étoiles pendant neuf ans. J’avais été aidé, par des tas de substances, parce que je me disais que c’était mieux de cracher tout ça que le garder pour soi. J’avais peur des Big Bang, et qu’un jour, ça explose sur le creux de mon œsophage pour créer d’autres univers.

« Nova-Blue ! »

Alors, je suis devenu assez insensible.
J’avais passé mon université à voir des gens vomir pour pouvoir leur parler. Je continuais ma vie d’adulte à le faire, et parfois même, j’étais la tête dans la cuvette à cracher ma vie entière.
J’ignore si c’est mon habitude ou-
Je répète en boucle des phrases insensées et peu cohérentes, peu structurées à base de « attends », « bouge pas », « non non non » et j’ai juste les mains qui tremblent comme si elle venait de vomir son coeur.
Sûrement que c’était un peu le cas, et que je l’ignorais.
Peut-être que je la dégoûte sincèrement, et que mon contact la fait vomir. Alors, j’ai juste les paumes ouvertes autour d’elle, timidement, tentant de faire quelques contacts de temps à autre pour la calmer, mais toujours dans une retenue étrange et bizarre. C’est un gigantesque brasier, et j’ai peur de me brûler. Je me crée de grands films tragiques sur une toile horrifique, où elle viendrait me dévorer pour remplir son corps tout vide. Je serai juste une victime anonyme, à peine créditée à la fin, en bas de la liste qui défilerait.
J’ignore si c’est mon habitude ou-
Ça m’allait, tant que je pouvais un peu graver de mon ADN en elle, quelque part dans son estomac. Je serais peut-être une petite cellule orange, ou une bactérie invasive, ou un virus qui se développerait pour prendre possession de son corps. Je deviendrais peut-être même une maladie incurable, pas létale, pas visible, qui déchaînerait juste de temps en temps son myocarde pour manifester que, plus que tout, j’étais là, quelque part, coincé dans ses veines.
Ça m’allait.

Puis, elle parle.
Mes paumes s’arrêtent à ses mots et j’arrête de réciter des mantras de panique. Je la fixe juste avec des yeux un peu trop grands et un air définitivement perdu. Elle me parle de mes chaussures.

Alors, j’y pense.
Et j’ai envie de lui dire.
J’ai été à une soirée récemment, Nova-Blue. C’était bizarre, Nova-Blue. J’ai tiré des cartes et tous les astres me faisaient penser à toi. J’ai tiré les cartes et t’étais juste mon Impératrice avec des défauts étranges et terribles. J’étais incapable de voir que la carte était retournée dans le bon sens parce que je pensais juste à l’envers depuis que t’étais pas là. Je voulais lui dire que j’étais qu’une pièce d’engrenage à l’envers, et que j’attendais que désespérément, quelqu’un à l’endroit viendrait pour qu’on fasse tourner de grandes choses.
J’ai été à une soirée récemment, Nova-Blue. C’était bizarre. C’était un soir, déjà, et j’avais regardé la Lune en voulant l’insulter comme tous les soirs. C’était bizarre, et j’avais pensé à tes yeux si forts que j’avais confondu le vert avec le bleu. J’ai été à une soirée récemment, Nova-Blue. Il y avait eu cette fille, qui te ressemblait pas, mais qui avait des cheveux châtains. J’ai crée mon illusion dans l’alcool et la beuh, entre cendres vertes et liqueur noire à défaut d’avoir du curaçao bleu à l’orange. J’ai pensé si fort à toi que je l’ai vue, et j’ai pensé que t’étais là. J’ai été à une soirée récemment, Nova-Blue, et j’ai insulté cette fille parce que j’étais en colère que tu sois venue sans me prévenir, parce que j’avais peur que tu puisses avoir été des danseurs fantômes et égoïstes, à vibrer comme le tambour des enceintes dans des places qui ne m’étaient pas destinées.
J’ai été à une soirée, récemment, Nova-Blue. Et j’étais seul.
J’ai été à une soirée récemment, Nova-Blue. Et tu n’y étais pas.

On m’avait vomi sur les chaussures, Nova-Blue. Et j’aurai tout fait, Nova-Blue, pour que ce soit le tien, à ce moment-là.

Alors, je suis incapable de lui en vouloir, parce que je finis par me dire qu’au pire, ça sera toujours ça d’elle et d’ancré sur un vêtement. Je taperai pas très fort contre les portes pour que tu m’ouvres. Je t’insulterai pas.

« Eh, ça va aller ... »

T’essaies d’essuyer ton vomi avec du sable et mon sang ne fait qu’un tour.
Je me penche rapidement, grimaçant parce que je tombe à moitié dans la précipitation. La mer gronde derrière moi, et le sable amortit ma chute. Mon genou me fait mal, mais j’ose assez peu imaginer son état maintenant. J’ai pas fais mes soins depuis des heures. Je grimace à l’idée de devoir les faire plus tard. J’envoie valser la médecine et les indications de mon kiné. C’était pas l’important. Je deviens un infirmier, et je me dis qu’à défaut d’avoir une blouse blanche que j’ai laissé brûler, j’ai le teint blafard pour coller avec les hôpitaux.
C’est la valse des « no no no » sur mes lèvres quand je vois sa main salie. Sous la panique, je m’allonge à moitié pour attraper un peu d’eau dans ma paume du haut de la jetée. Je la détache de ma cheville avec l’autre et nettoie calmement ses doigts comme je peux.
J’ignore si c’est mon habitude ou-
Son vomi ne me fait rien. J’ai pas réellement de haut le coeur, juste une profonde tristesse quand j’entends ses mots.
Tout résonne en moi, la solitude, le ras-le-bol, la peur d’emmerder l’autre …
J’ignore si c’est mon habitude ou-
Je suis presque heureux qu’elle ait vomi sur mes chaussures.

Je m’assois alors par terre, face à elle, ne pouvant pas m’accroupir à cause de mon genou. Peu importe si mes vêtements sont dégueulasses, c’était une tenue plus qu’oubliable et je préférais que ce soit sali par elle que par moi, ou des gâteaux trop sucrés et trop gras à un mariage pourri.

« Eh, Nova-Blue, ça va aller, tout va bien ... »

J’essaie d’avoir la voix la plus calme possible pendant que mes mains tremblent. Elle va pas partir. Elle va rester. Elle veut bien rester là, avec moi. C’est un maelstrom dans mon crâne. Mes deux jambes sont de chaque côté de son corps replié sur lui-même. Elle ressemble à une chenille effrayée, et je peux pas m’empêcher de trouver ça un peu mignon. C’est un hérisson, effrayé, apeuré à l’idée de créer du contact, craintif de blesser les autres. Mais on est en plein hiver, dans notre fiction, et les hérissons ont froids. Ils doivent se serrer les uns contre les autres, quitte à se blesser.
On redevient des hérissons, une nouvelle fois. Le phare m’aveugle. Je le prendrais comme excuse.

Mon index prend toujours son menton pour relever sa tête.
Regarde-moi, Nova-Blue, pourquoi t’as honte de toi ?
Mes paumes essuient doucement son visage. Je dégagerai tes larmes pour le romantisme et ta morve pour le réalisme. Je m’en fiche que t’aies du vomi sur le coin de la lèvre, je l’essuie du pouce en souriant. C’était pas grave. J’ai la poitrine douloureuse et la gorge bavarde. J’ai envie de lui dire dix mille choses.
Regarde-moi, Nova-Blue, tu es belle même quand tu es vulnérable.
Mes lèvres se posent sur son front pour la calmer, pendant que mes mains viennent se perdre dans ses cheveux. Elles sont sales, que je me dis. Je me sentirais presque mal de profaner ne serait-ce qu’une parcelle de son être. Je tremble alors et les retire pour venir enlacer son corps, pendant que ma jambe valide se referme calmement sur elle.

« Tout va bien, tout va bien … »

Je tente de calmer ma respiration. Elle va comprendre, sinon. Je suis persuadée qu’elle le sent, et que j’ai la gorge pulsée par mon pouls qui éclate.

« C’est pas grave, tout ça, on s’en branle. Allez, calme toi, c’est pas grave … Je suis là, je reste là, on trouvera une solution, promis. »

La mer est derrière nous et gronde contre la jetée. Je souris légèrement. Est-ce qu’elle serait jalouse ? Je m’extrais de mes pensées aquatiques, de mes envies de large, parce que la vie terrestre et stellaire me semble plus enviable.

« Allez, viens, viens on oublie ça ? »

Je lève la tête pour sourire d’un air amusé.
La mer est derrière nous et menace de nous emporter. Je me dis que ça nous laverait de nos regrets et de nos péchés. J’ai du vomi sur ma bague de pureté. C’est pas grave. Des valeurs christiques imbibées d’alcool, j’avais jamais été marié et la portait en étendard à des illusions que j’avais pas réussi à tenir. Elle serait juste quelque chose d’un peu brûlant sur mon annulaire, puisque j’étais fiancé à mes regrets.

On est proches de la mer, et elle veut nous aspirer. J’ai envie de me noyer avec toi, Nova-Blue. C’est toujours le cas. Alors, je l’attire contre moi et elle paraît plus grande, pour une fois. Ca me fait marrer, alors je rigole.

« Il est bientôt minuit, NB. » je dis pendant que les vagues lèchent de leurs écumes les piliers de notre jetée.

D’un bref sourire, je pointe la mer avec un mouvement de tête.

Noyons-nous ensemble.
 


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MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
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Herondale

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Mar 22 Fév 2022 - 16:16

Door the open you once more.
n o v r o s e   i v

Non, ça ne va pas aller, non.
Y a aucune raison que ça aille.
Le monde entier tombe en ruine et ce pauvre chat fait grise mine.
T’étais Alice, tombée dans le trou du lapin blanc, mais c’est pas le Pays des Merveilles ici. Ici, y a pas de chenille qui fume, pas de jumeaux, pas de chapeaux. C’est dommage, tu te dis. T’aurait été d’accord, toi, pour être au Pays des Merveilles, mais au moment de prendre la potion qui aurait pu t’ouvrir la porte t’es restée bloquée sur le putain de paillasson.
T’étais pas Alice mais le lièvre, toujours en retard sur le temps, sur la vie et sur l’existence. T’aurais tellement aimé, pourtant, tellement voulu être une Alice, pousser la porte, suivre le flot, prendre le thé avec les idiots, te noyer dans la sucrière et ressortir en faisant des bulles.
Et maintenant t’es même plus le lièvre, t’es pire, t’es la vilaine reine rouge alors que tu voulais être bleue. Tu voudrais qu’on te coupe la tête pour plus avoir à y penser. Tu songes à tous les jeux de carte qu’il leur faudrait pour te garder, une armure en cinq de carreau qui serait là pour te protéger. Tu serais dans un château superbe, et tu jouerais toute la journée en usant de tes flamant roses comme de cannes pour le croquet.
Non, ça ne va pas aller, y a rien qui va aller.
Tu n’as pas une armure de cartes, tu es juste un château de cartes au lieu d’être un château de sable. Pas besoin que la mer t’emporte, c’est le vent qui va s’en charger et tu vas te disperser loin sur les brumes de l’immérité.
Tu continues à répéter une litanie d’excuses. Tu voudrais pouvoir tout réparer, reconstruire le château de cartes, ouvrir la porte du Pays des Merveilles, tu voudrais quitter la jetée pour t’envoler à dos de Jabberwooky brun . Mais tu trembles comme une enfant et Ambrose te nettoie la main. Il est doux, gentil, maladroit. T’as l’impression que tes doigts sont glacés, comme plongés dans un bac de grêle cristallisé sur les marées.
La seule chaleur que tu ressens c’est qu’il se replie autour de toi, la bouche posée contre ton front, les mains dans tes cheveux défaits. Et tu te laisses aller comme une petite fille, parce que tu voudrais être Alice et qu’Alice a le droit de pleurer. Parce qu’on est tous un peu fous, ici, et que contre le corps d’Ambrose tu te dis que c’est pas si grave. Y a pas de chenilles qui fument la pipe, mais y a lui et y a toi aussi, ça doit vouloir dire quelque chose. Ta joue s’écrase contre sa chemise et tu fais que pleurer encore, des sanglots hachés et violents, épingles plantées dans les ailes du papillon de tes échecs.
Dieu sait combien ils sont nombreux.
T’étais taillée pour réussir, t’as tout fait bien comme il fallait. Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais une note trop basse en cours, jamais de vagues et de remous. Peut-être que c’était ça, le problème. Tu n’es qu’une eau stagnante, Nova, tu n’as même pas su rester bleue avant d’être envahie de vase et désormais tous les insectes se repaissent de ta tristesse. Tu n’es qu’un étang, qu’une flaque, comme tes tripes perdues sur le sable, tu ruisselles sans trop t’écouler et tes larmes trempent le col d’Ambrose.
Ne mieux vaut-il pas inspirer la crainte qu’aspirer à l’amour ?
T’as l’impression que ta tristesse a la violence d’un tsunami. Elle va dévaster ce qu’il reste, fini la table, le sucrier, même le plus grand des chapeliers coule entre tes paupières éteintes et y ton visage reste dans son cou pendant qu’il vient te réconforter.
« Mais … mais non, tout va … tout va pas bien … regarde, je … j’ai … j’en ai mis partout et … et maintenant … je … y a plus rien … et plus personne … et juste … je rate … je rate TOUT et je comprends MÊME PAS pourquoi et … et même toi … même toi je t’ai raté alors que… j’voulais pas … j’voulais pas te rater et … et maintenant tu vas repartir et je … »
Tu serres tes doigts dans le tissu blanc qui se colle contre sa poitrine. Peut-être qu’il va repartir, lui. Il a bien le droit, après tout. Lui, il a toujours eu la clé, le bon gâteau, la bonne idée. Lui, il appartient à un monde où on peut s’appeler Absolem et croire aux non-anniversaires. Tu te dis qu’il l’a mérité. Les anniversaires l’ont déçu, même ceux que tu lui as souhaités, alors il s’est rabattu sur le reste. C’est logique, au fond, finalement.
« … j’veux pas. »
C’est ce que t’aurais dû lui dire quand il t’a dit de dégager. C’est ce que t’aurais dû lui dire quand il t’a dit de te casser. C’est ce que t’aurais dû lui dire, à chaque fois qu’il était méchant, à chaque fois qu’il criait trop fort ou qu’il cassait l’appartement. C’est ça, que t’aurais dû dire. Mais t’as parlé pour ne rien dire, et tous les mots qui sont sortis c’est trop tard pour les rattraper.
Aucune épreuve n’a jamais été surmontée en versant des larmes.
Tu redresses un petit peu la tête quand tes sanglots se sont calmés et tu le regardes dans les yeux. Il sourit, un tout petit peu, alors par mimétisme obscur tu te mets à sourire aussi. Les plis barrent ton front comme des vagues, t’as l’écume de tes pleurs aux lèvres et des clapotis incessants qui viennent dévoiler tes prunelles. Comme si l’océan t’avait déjà assimilée, Nova-Blue, ta flaque envahie d’eau salée comme le sont les goûts des tes larmes.
Promis. Il promet qu’il reste, il promet une solution. Il te dit on et t’as oublié que vous pensiez à ce pronom. T’as oublié qui vous étiez, tu t’es enfoncé dans une vie d’où il était toujours absent et maintenant qu’il revient en trombe t’as envie de tout dévaster.
Viens. Il te propose de venir et tu hoches avidement la tête. Oui, oui oublie, oui on y va, oui on s’en va, oui c’est fini. Oui on pense enfin à autre chose, à tous ces jours qu’on a manqués, faut les rattraper en une traite puisqu’on peut pas les effacer.
C’est pourquoi il est grand temps d’oublier et de pardonner, ou de pardonner et d’oublier.
« Oui, oui, c’est ce que j’avais dit, j’avais dit qu’il était bientôt minuit, je … »
Tu sais plus pourquoi il en parle. Tu te dis que comme d’habitude vous vouliez lire le même livre mais tu te trompes de conte de fée. Toi, t’attendais ton lièvre de Mars et lui, sur les anneaux de Saturne, il lisait seulement Cendrillon. Il est bientôt minuit et t’es déjà redevenue une citrouille, mais tu te dis que c’est pas grave parce que les citrouilles c’est orange et que ça te rapproche d’Ambrose. Tu veux seulement être proche de lui, tu veux seulement qu’il s’en aille pas, mais pourquoi il parle de minuit …
Il montre la mer, doucement, et tu te redresses un petit peu.


Tu poses tes genoux sur la jetée.
Vous êtes vraiment tout près du bord. Tu dis que vous pourriez sauter et être lavés de tous ces cris que vous échangez en silence, des impuretés de ton corps creux, que peut-être que Cendrillon pourrait nettoyer vos myocardes sous l’égide de ses deux belles sœurs, les regrets et les incartades.
Tu fixes la surface impalpable, l’immense désert aqueux des mers, et tu as un regard pour lui.
« J’ai peur, Amb. »
T’as l’impression d’avoir peur tout le temps, et de jamais pouvoir flancher. T’as peur qu’il parte, peur de partir, peur de grandir, de découvrir que tu n’es pas plus qu’un amas de souvenir. T’as peur de sauter dans la mer parce que tu as peur des requins. Tu te dis que si tu bondis, ils viendront te bouffer les pieds, arracher du rouge à ton corps et te faire devenir comme les autres, en dessous des autres, moins que les autres. Tu te dis que si les poissons pouvaient seulement te protéger, tu aurais moins peur. Il te suffirait d’un navire, d’un vaisseau, d’une coquille de noix, un truc pour affronter les flots et sans doute que tu ferais ça.
Mais t’as plus de galion, Nova.
Les mâts se sont fendus en deux. Les voiles, déchirées par la tourbe. La coque s’est éventrée au centre, dégobillant de lourds remords des normes que tu ne comprends pas. La figure de proue, c’était toi, mais on t’a labourée de sable et maintenant tu gis au sol, dépourvue d’unicité claire.
Tu tournes la tête vers Ambrose et tu lui tends doucement la main.
T’as toujours mal à la tête, toujours mal au ventre, toujours pas de château de sable pour soutenir tes exigences. Tu te sens quand même un peu mieux avec moins d’alcool dans ton corps, tu penses à ton foie quelque part qui doit sans doute te remercier. Mais avec lui, tu es Alice.
T’es l’héroïne de son roman et tu deviens maîtresse du tien. Si la porte se ferme devant toi, elle pourra se rouvrir plus tard. Tu le fixes un peu, en silence. Tu manipules doucement la fiole d’ambre rivée dans ses yeux, car son regard est un moyen de défier les imaginaires.
Buvez moi … il faudrait faire attention, ce pourrait être du poison !
Mais tu bois quand même, Nova-Blue, et tu commences à décompter, d’une voix pétrie de mille caillasses qu’on a posée dans ton larynx.
« 1 … 2 … 3 … »
Tu finis par basculer en avant, ton crâne crevant les flots rageurs.

Il n’y a pas qu’une seule manière d’entrer au Pays des Merveilles. Tu avais oublié la deuxième, et sans doute la plus accessible. Il faut traverser les miroirs. Tu heurtes la glace à sa surface et tu te retrouves sous les flots. Le choc est rude, pourtant l’eau tiède vient pourlécher tous tes contacts comme un feu grégeois sur ta peau.
Les merveilles sont là, accessibles. Tu ouvres les yeux, dans l’eau sombre, laisse le sel te brûler l’iris. Tu arrives dans un univers où les échecs ne sont qu’un jeu et pas un enjeu de ta vie. Scarlett y devient la reine rouge, et tandis que ta robe trempée flotte autour de toi doucement, tu sais que tu seras reine blanche. Vous vous affronterez sans cesse aux petits chevaux, sous les dunes, tandis que les rayons de Lune viendront raivr votre infortune.
Pas de paillasson sous les eaux, les sons te reviennent déformés. Tu entends, une demi-seconde après avoir toi-même plongé, un deuxième choc sur la surface.
Tu voudrais sourire pour Ambrose.

C’était lui qui avait la clé.



- Cela me ressemble bien, de rêver à quelqu’un à moitié fou comme vous.
- Remarque … pour rêver de moi, vous devez bien vous aussi être un peu folle.
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Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
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Personnage
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
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Sam 26 Fév 2022 - 19:33


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Je bénis l’été et Los Angeles.
J’essaie de comprendre si j’ai froid, si j’ai chaud. Mon front est brûlant. J’ai un peu de mal à respirer. La canicule frappe sur mon crâne.
Pourtant, j’ai la mâchoire tremblante, et ma chemise est marquée de larmes et de mascara qui a coulé. Je hausse les épaules. Tant pis. Le blanc seul, c’était toujours trop pénible pour moi. Nova-Blue avait apporté d’elle sur un vêtement, et je pouvais qu’étirer les commissures de mes lèvres dans un sourire que je camouflais dans ses cheveux.
Elle me parle et je ferme les yeux. Ses mot résonnent comme des cymbales à l’intérieur de ma cage thoracique. Qu’elle frappe sur l’intégralité des degrés de nos gammes, mes os seraient xylophone et sa voix s’étend si fort dans mon corps qu’il devient caisse de résonance.

J’ai pas envie que tu partes.
Mes doigts s’attachent un peu plus à ses cheveux pendant que j’essaie de replacer calmement la couronne sur sa tête. Princesse des regrets, je recale quelques mèches autour des roses bleues, ignorant que j’avais ma place dans ce royaume et qu’elle avait des roses aux lèvres quand elle prononçait mon prénom. J’ignore mon identité pour me concentrer sur la sienne. Elle serait une grande reine, et j’en étais persuadée. Je serais alors un sujet fidèle, ou alors un bouffon au pied du trône. Je ferai rire, parce que j’aurai rien de bien intéressant à dire. Tant pis. J’entendrais sa voix, et ça sera bien suffisant. Tant que je l’entendais rire, c’est qu’elle était là, et qu’elle n’était pas partie. Définitivement, je prends un coup dans le larynx. Il s’agite un peu. Je veux pas que tu partes, moi non plus. Je te l’ai dis un milliard de fois, et j’ignore encore pourquoi. Est-ce que j’essaie de te convaincre ou de me convaincre moi-même ? On s’attache aux poignets, normalement, mais mon attachement ressemble davantage à un ruban autour de ma nuque. J’ai pas envie que tu partes, que t’aille trop loin, que tu tires encore sur les deux bords de ce nœud papillon, parce que je m’étranglerais.  
Je rate tout.
Je suis persuadé que c’est faux. Je suis persuadé qu’elle est toujours la première pendant ses compétitions de gymnastique, qu’elle a un métier grandiloquent et rangé. Elle pourrait être ministre,  que je me dis. Elle déciderait de grandes choses, serait peu disponible, parce que livrée à l’humanité. Je suis rassuré, à me dire ça. Finalement, si elle prenait des décisions pour tout le monde, j’étais un peu inclus dedans. Je me sens spécial, d’avoir un peu de son temps. J’ai un peu d’amertume dans la gorge. Je me dis que c’est loin d’être une rature, mais que c’est davantage une calligraphie à lettres de saphir dans mon crâne pour rester aussi présente. Les ratures, ça s’oublie, ça se gomme, et la mienne était plutôt grise. J’ai mes doigts qui creusent ses omoplates. Je constatais l’état actuel de ma vie, et j’oserai pas lui dire. J’ai pas réellement de travail mais de bonnes économies pour le moment. Je vis dans une illusion de bonheur que j’entretiens à base de paradis artificiels. J’ai les pensées vertes pour oublier qu’elles aient pu être bleues.
Je pense que les paquets de cigarette mentent quand ils nous disent que fumer tue, parce que depuis neuf ans, j’attends.
Il n’y a plus personne.
Alors, soyons seuls à deux.
J’voulais pas te rater.
Moi non plus. Je l’ai jamais voulu. Tu restes mon plus grand échec, avec ta couronne de fleurs sur la tête. Je suis un roi inutile, le centre de mon histoire. J’ai les pieds attachés dans un cercle restreint, et j’avance case par case en me pétant la gueule pendant que tu t’élances en souplesses à l’affront des fous et des cavaliers.

Sa couronne est replacée, et je pense que c’est mieux comme ça.

L’eau se trouble, ou alors c’est mes cils qui ondulent, je sais pas. Il y a du vent, ça serait pas étonnant que mon visage se barre avec la tempête.

« Allez, fais moi confiance, ça va bien se passer. » je réponds quand elle me livre ses peurs.

Mes béquilles traînent sur la jetée. Je les ignore et il semblerait que leur orange se déverse au sol. Elles deviennent vertes de jalousie. Elles ne sont plus mon seul soutien, et les vis semblent décrire des visages mécontents. Le métal se déforme, et elles chantent des incantations de malheur pendant que je tourne sur moi-même pour me focaliser sur la mer. Marins perdus, elles crèvent les flotteurs des navires pour espérer des naufrages. Je gueulerai en les cherchant, pendant qu’elles danseront seules. Elles me diront que je l’ai bien cherché. J’ai abandonné mon soutien le plus fidèle pour une barque instable, parce qu’elle était en bois et qu’avec une mer calme, j’avais pas compris que les vagues puissent l’envoyer contre la falaise.

Nova-Blue se jette dans l’eau et, main dans la main, je plonge avec elle. Je m’attends à rire, découvrir les abysses. On remarquera que y a peu de lumière sous l’eau, mais que nos contacts réchaufferont les profondeurs glaciales. Elle sera mon Nautilus, et je serai Nemo. On défiera les poissons en se faisant passer pour eux, on explore les volcans aquatiques. On s’étonne devant les méduses, et on oublie qu’elles sont belles et électriques. Je chasserai des requins pour cueillir leurs dents et nous faire des colliers menaçants, effrayant quiconque voudrait attaquer l’un de nous. On adoptera un phoque, parce que ça ressemble à un chien. On habitera dans des coraux comme des poissons clowns, pour respirer pleinement et vivre dans des champs de couleur.

Que dalle.

« Eh, mais ? »

Pas de grandes plongées, pas de sous marins, le Nautilus ne sert à rien.
Parce que j’ai pied dans ce putain de bordel.
Nova-Blue remonte et doit un peu nager pour se maintenir à la surface. Je suis persuadé que sur la pointe des pieds, elle pourrait juste avoir à étirer son cou pour respirer. Moi, j’ai de l’eau jusqu’au menton. C’est assez désagréable, alors je le pointe vers le ciel pour avoir le nez le plus dégagé de la surface possible. Je me dis que c’est assez ironique. J’avais l’impression qu’on pourrait enfin faire quelque chose d’important et de profond, mais je me heurte qu’à du sable qui tournoie autour de mes chaussures.
Alors, je me rigole un peu. Je ris parce que j’ai peur du dramatique, je ris parce que je vois que la situation est ridicule, je ris parce que j’ai pied, je ris parce que je suis plus grand qu’elle et que je m’amuse moins dans cette eau, je ris parce que je lui ai dis de me faire confiance mais que je lui promets que dalle. Pas de noyade, pas de perdition abyssale. Juste une jetée perdue sur Venice Beach, et une marée trompeuse pour les touristes.

Je profite de la situation pour lui envoyer un peu dans la gueule pour rigoler. Je me dis que c’est toujours ça de gagner, et que tout le monde aime les batailles d’eau en plein été. Los Angeles était étouffante.

Un détail attire mon regard et je pourrais presque sentir ma pupille se rétrécir.
Sa couronne flotte à environ un mètre.
Il était. Hors. De. Question. Qu’on reparte d’ici sans la récupérer. Chaque vague l’envoie un peu plus loin à chaque remous. Si j’attends encore quelques secondes, la mer la bouffera, avec ses fleurs, sa royauté, sa grandeur, les lycoris et plein d’autres choses. Je me dis que personne aime perdre ses affaires, et que Nova-Blue aimait tout récupérer, de manière générale. Je fronce les sourcils. Si elle s’en fout pour le moment, elle sera peut-être paniquée demain de ne pas retrouver sa couronne. Mon coeur s’accélère. C’est peut-être une couronne qu’elle a fait avec sa sœur, le genre de truc important et plein de signification. Elle l’a peut-être fait quand on s’est séparés, parce que c’est des roses bleues et que c’est notre truc, les roses bleues. Mes poings se serrent dans l’eau, comme si je pouvais retenir les flots. Elle sera triste, et elle va pleurer parce qu’elle a perdu sa couronne, et qu’elle est plus la princesse des océans et c’était pas possible.

C’était pas putain de possible.
Pas tant que j’étais là.

Sans dire un mot, mon genou valide est un ressort et je m’élance impulsivement vers la couronne. Je me dis que j’émane certainement la panique et l’anxiété pendant que je me bats contre les vagues qui m’arrivent dans la gueule pour me repeindre la face d’écumes. J’ai l’air d’un lutteur, à grogner et à me retourner dans tous les sens.
J’oublie un détail, et pas des moindres.
Les incantions de mes béquilles me maudissent et me confirment que je vais me faire emporter comme un drapeau orange ce soir. Je serais un vague plot de signalisation abandonné des fêtards, jamais adopté. Je viendrais polluer la mer et les poissons, et fait de plastique, je mettrais des années avant de me décomposer. J’essaie de m’aider de mes bras pour éviter de couler mais chaque vague m’étouffe un peu plus. Je m’étrangle en toussant.
Une de mes mains se referme sur la couronne de fleurs, que je ramène hâtivement de mon côté. J’essaie de maintenir ma tête hors de l’eau, et tout se passe très vite.

La mer n’a jamais été calme, ce soir là, et j’en paie le prix. J’ai l’impression que la jetée s’éloigne plus rapidement que ce que j’imaginais, et la marée me kidnappe. Mon genou immobile ne répond pas, et agit comme une pierre qui m’emporte au fond de la mer.
Comme j’ai la couronne dans une main, j’évite de trop l’agiter pour ne pas l’abîmer.

Dramatiquement, je ferme les yeux et une dernière vague vient m’agresser le nez.

 


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Dim 27 Fév 2022 - 19:26

Door the open you once more.
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Quand t’étais petite, t’avais peur d’ouvrir les yeux sous l’eau. Peur qu’elle s’infiltre sous tes paupières, vienne te grignoter le cerveau. Mais ce soir, tu te dis que ça va. Y a aucun risque que tu meures, aucun risque que l’eau te fasse mal : au contraire, le sel assèchera tes larmes qu’ont pas encore coulé, il viendra panser les blessures que t’as rouvertes sans y penser.
Tu te sens en apesanteur pendant une poignée de secondes. L’impression que les sons, les cris, sont soudainement au second plan, que les ombres mouvantes de la nuit ne sont qu’un tas de faux semblants. Envie de t’enfoncer plus loin, plus profond mais la main d’Ambrose t’as déjà lâchée sous les vagues, dans une univers trop morose. Tu te dis que tu pourrais rester là. Pas toujours, mais au moins un temps. Le temps de comprendre ce qui se passe. Tu avales une grande gorgée d’eau en te disant que ça lavera ton système digestif foiré, mais ça te fait juste encore plus mal. T’es vraiment pas une fille futée.
Tes poumons sont remplis, hélas, et c’est cet air qui te trahit quand au milieu des douces lumières qui semblent avoir tout aboli tu remontes lentement vers le ciel. Tu crèves la surface, crachotante. Mal à la gorge, mal dans les bronches, mal sous tes paupières orphelines et tu te dis que les étoiles doivent bien se foutre de ta gueule. Une poignée de battements de cœur et tu cherches à te raccrocher, mais l’horizon est vide de tout.

Non.
Pas vide de tout.
Pas vide de lui.
Pas vide de vous.

Tu réalises qu’en vérité, la mer est nettement moins profonde à cette hauteur de la jetée. Ambrose se tient debout, tranquille, et si tu bats un peu des pieds tu peux frôler les algues brunes agglutinées dans les déchets.
Tu fais quelques brasses vers lui, mais il semble toujours s’éloigner, un élan qui l’ôte à ta vue comme il s’en est déjà barré.
« Ambrose ? »
Ta voix ressemble à un crépitement, une douleur qu’on prend en plein cœur. Tu te demandes même si tu parles ou si c’est seulement dans ton crâne. Tu sais pas si tu te sens plus vivante, plus morte, plus triste ou plus heureuse. Tu sais juste que tu nages vers lui, et que tu sais même pas quoi faire si tu n’arrives pas à l’atteindre.
Ambrose s’éloigne.
Ambrose est ton supplice de Tantale, ton lointain, ton inaccessible. Cette étoile du Nord qui te guide mais que tu peux pas caresser. Tu pensais que t’avais plus de larmes, et tu réalises que c’est faux, parce que tu voudrais tout pleurer s’il glisse encore entre tes doigts. T’as l’impression d’être un radeau qui s’est déjà cent fois échoué, tu te dis que si t’es vigie t’as vraiment mal fait ton boulot.
Ambrose s’éloigne. T’es condamnée à le chercher, à le poursuivre, à le hanter, sans que jamais il te revienne parce que c’est toi la suppliciée. Ambrose s’éloigne, et tu t’agites, tu comprends pas, tes bras sous l’eau forment des arcs difficiles pour lutter contre les courants.
T’as des cheveux devant les yeux. Il te semble qu’ils étaient attachés, pourtant. Et c’est là que tu réalises. T’as perdu ta couronne de fleurs, et c’est pour ça qu’Ambrose s’éloigne. Parce qu’il est parti la chercher. Parce qu’il est parti pour une quête illusoire et un peu idiote, un truc qui lui ressemble un peu et qui te ferait bien sourire.
« Non mais Amb, c’est pas grave, laisse, t’as pas … »
Pied. T’allais dire qu’il avait pas pied mais c’est toi qui perds pied, Nova, qui sait plus vraiment ce que tu veux. C’est toi qui sais pas te retrouver et qui te retrouve dans les vagues à osciller comme une bouée. Effectivement, il a pas pied, et tu vois son crâne disparaître sous une nuée d’écume brisée.
Il va réussir à se noyer, cet abruti.
Les yeux toujours piquants de sel, le crâne toujours imbu de larmes, la migraine doucement dans tes côtes et les souvenirs à tes prunelles, tu t’élances. Parce qu’il est idiot. Parce qu’il est idiot, mais il est un peu ton idiot, et ça te semble vraiment trop lui de mourir pour un peu des pétales bleus qui se sont perdus en pleine mer. Parce qu’il est idiot et que c’est encore plus idiot s’il perd l’équilibre pour toi, qu’il s’en va de ton horizon alors que tout ce que tu voudrais c’est qu’il y revienne pour de bon.
Alors, en quelques mouvements de crawl, tu parviens jusqu’à sa hauteur et tu le retournes pour te caler contre son dos. T’as pas fait assez de natation pour être la meilleure des brasseuses, mais on t’a donné quelques bases pour pas laisser les gens se noyer. Tu te mets derrière lui, la poitrine collé à son dos, l’impression que ses omoplates sont des couteaux qui te poignardent. Mais tu réussis à lui sortir la tête de l’eau.
« Putain, Ambrose, t’es vraiment con. »

Doucement, le serrant contre toi par des mouvements désordonnés dignes de tes sept verres de vin, tu parviens à braver les vagues et à retourner près du bord. Il est idiot. Il est con. Mais au fond, tu sais certainement que tu retournerais te noyer pour pas que lui ait à le faire. Vous parvenez enfin à un endroit où vous avez pied. Où toi, tu as pied, autant que lui.
Il a ta couronne dans la main, et ton cœur se prend une décharge, piqué par une odieuse méduse.
Bien sûr, qu’il est idiot. Il est très idiot, avec toi. Mais il l’est surtout pour toi, Blue. Il est idiot parce qu’il veut t’aider, à récupérer cette couronne, conquérir le pays des songes pour y devenir la reine blanche. Tu te dis que dans Alice, on parle pas du tout des rois, comme si c’étaient des pièces d’échecs qu’étaient pas dignes d’importance. C’est étrange, quand t’y penses un peu.
Tu te dis qu’il pourrait être le roi blanc, avec ses cheveux tous trempés. Il pourrait être ton roi blanc, celui qui siège à tes côtés sur des fondations de poussière, un royaume de coquilles brisées, d’oisillons qui tentent de voler mais restent dans leur chrysalide. Il pourrait être ton roi blanc, t’emmener sur son bateau pirate à défaut d’avoir un cheval, et vous pourriez être des enfants au milieu d’un univers blême. Tu te dis qu’il pourrait être le roi blanc parce que là, tout de suite, t’as personne, et que peut-être que t’aurais dû, ce soir-là, juste rouvrir la porte.
Vous êtes encore l’un contre l’autre quand tu l’aides à avancer jusqu’à la plage et que tu le déposes sur le sable.
Tu t’accroupis près de l’idiot. L’arlequin. Roi des troubadours. Et tu souris, comme une idiote, parce que quitte à avoir un fou autant être folle avec lui. Avec un drôle de sentiment, tu prends ta couronne de ses mains et tu la déposes sur son crâne, avec un air hautement digne.
« Monsieur Ambrose Atkins, vous êtes sans aucune compétition envisageable la personne la plus incroyable de toute Venice Beach by night. »
A genoux à côté de lui, tu poses un baiser sur son front en y déposant la couronne.
Tu te dis que, pour les promesses, vous vous êtes déjà trop ratés.
Il faut corriger ça, et peut-être que le blanc de vos tenues ça pourrait devenir un tipp-ex sur les erreurs de votre passé. Après avoir mis la couronne, tu passes les doigts dans ses cheveux, emmêlés, iodés et oranges comme si leur vie en dépendait. Mais c’est toi qui dépends de lui, et tes doigts se glissent dans sa nuque quand tu poses tes lèvres sur les siennes.
Tu sais pas si c’est ce que tu veux, tu sais pas si c’est ce que lui veut. Tu sais plus vraiment, Nova-Blue. T’as eu envie et tu l’as fait. Tu te dis que c’est agréable, comme renfiler un pyjama que t’avais un peu trop porté avant de l’oublier au fond d’un placard ou d’un cendrier. Tu presses ta bouche contre la sienne et tu te demandes si ça va être compliqué. Si tu vas devoir comprendre, essayer de saisir le sens de ce que tu dis, ce que tu fais.
A vrai dire, Nova, tu t’en moques.
Tu t’en moques parce que pendant une seconde, tu t’en moques bien de l’univers, d’Orion qui se fout de votre gueule, des bateaux pirates qui s’échouent, même des bulles de savon qu’explosent.
Tu t’en moques, et quand tu finis par te reculer tout ce que tu peux dire c’est.
« Ok. »
Tu fuis ses yeux, piteuse, perdue. Où est bien ta carte au trésor pour que tu te sentes aussi nue.
« Bouge pas, je reviens. »
Maladroitement tu te lèves pour retourner vers la jetée. Il a récupéré ta couronne, il te semble que c’est logique de récupérer ses piquets. Il ne peut pas marcher sans eux, et t’es trop ivre et bien trop triste pour pouvoir lui suffire toute seule. Alors tu laisses le sable brun crisser sous tes pieds, tes orteils, pour retourner à cet endroit que vous avez quitté il y avait de ça un instant.
Ses béquilles sont orange.
Ses béquilles sont orange et elles ont passé leur temps à tomber, comme toi t’es tombée dans la mer, comme ton bol est tombé par terre. Propulsés par cette énergie de détruire et de fracasser, vous vous êtes tous trouvés au sol, et c’est quand même vraiment dommage parce que si vous preniez la peine de vous trouver un diapason c’est certainement sur un la que vous vous seriez accordés.
Ses béquilles sont orange et tu les ramasses, le bras las, avant de te redresser vers lui. Tu n’es pas très loin, pas trop loin, tout au plus une trentaine de mètres.

Tu le regardes, là-bas, assis. Tu sais même pas s’il te voit. Tu tentes un petit geste de la main quand un peu de vent te caresse pour t’arracher un bref frisson. Ta robe se colle contre ton corps, sans doute bien trop blanche pour cacher ce qu’il restait d’imaginaire. Elle fait des tâches beiges contre toi, devient moulante et transparente. Pendant un instant, tu as honte. Tu envisages de rebrousser chemin, trouver un lieu pour te sécher. Ou bien, tu pourrais retourner dans l’eau, là où tout flotte comme des promesses et où il n’y a rien à cacher. Tu te mords violemment les lèvres, indécise et déconcertée.
Puis ça te frappe avec violence.
Il n’y rien de toi qu’Ambrose ne connaisse pas déjà. Fut un temps, vous vous connaissiez par cœur, comme on apprend toute sa grammaire ou ses déclinaisons latines. Tu savais avec précisions là où les chatouilles l’agaçaient, ce grain de beauté dans son cou plus gros que ses tâches de rousseur. Tu connaissais le bruit de son rire, la tonalité de sa voix, le souffle apaisé de ses nuits pendant qu’il rêvait et pas toi. Tu connaissais aussi des races de papillons, par dizaines, qu’il t’avait cent fois répétées et tout le matins tu savais comment il préparait son lait.
T’aimerais te dire que t’as grandi. Que t’as changé. Que t’as mûri. T’es devenue une gorgone, maintenant, t’as un travail, un appart, tout. T’aimerais lui dire que t’as grandi, mais au fond tu sais bien que c’est faux. Y a rien qu’Ambrose sache pas de toi. Finalement, une robe transparente, c’est sans doute pas ce qui choquera.
Tu marches dans sa direction, les cannes orangées à la main, et quand t’arrives à sa hauteur tu te laisses tomber près de lui.
« Tiens. »
Tu lui tends, mais en fait tu te contentes de poser les béquilles dans le sable et ta main tout contre la sienne. Tu te dis qu’il pourrait la saisir, et t’emmener, et te noyer, et ça n’aurait pas d’importance. Parce que les étoiles sont clémentes et que t’as plus envie de pleurer. Le sel a creusé des sillons sur tes joues, contre ta poitrine. Mais lui il est là, toujours là.
Peut-être qu’il l’a toujours été.

Tu chasses les pensées clandestines. T’auras du temps pour ça demain. Ou bien après-demain, ou jamais. L’état d’apesanteur est doux, comme si t’étais restée noyée. Tu fixes les étoiles, un peu ; Ambrose, certainement, un peu plus.
« J’suis désolée. »
Tu sais pas pourquoi tu t’excuses. Il semble que c’est la chose à faire. Mais tu sais même pas réellement.
« Je … j’voudrais bien rentrer. Mais j’ai laissé la clé de mon hôtel là-bas, avec les nazes. Faudrait que je retourne la chercher, j’imagine … »
Ton petit doigt va chercher le sien comme pour lui donner tes promesses. Les promesses que vous vous êtes faites, que vous avez jamais tenus parce que vous êtes trop maladroits. T’as pas envie de penser, Nova. Pas envie de songer à l’avant, à ces blessures encore béantes que tes amours passées te laissent. Pas envie de songer à l’après, aux explications qu’il manquera pas de te demander, qu’il te demande déjà un peu. T’as envie de penser à rien. T’as envie de prendre sa main, t’as envie d’embrasser ses lèvres, envie qu’il passe son bras autour de toi et que vous regardiez les étoiles en traçant des constellations qui resteront toujours les autres. T’as envie d’être un peu moins seule, juste pour une poignée de secondes, retrouver cet éclat souverain que vous aviez adolescents.
« J’ai pas trop envie. Je crois que … je crois que je voudrais rester avec toi. Mais rentrer. Peut-être … peut-être rentrer avec toi. Je sais pas. »
Tu baisses la tête, la nuque lassée. Tes cheveux forment des paquets et tes pensées se font la malle, perdue dans le sable trempé que tu pousses nerveusement du doigt.
Je sais pas. Je sais pas, Ambrose. Je sais pas. Me demande pas. Me pose pas de questions. Ou pas trop. Demande-moi si je préfère les lilas ou les coquelicots. Mais tu sais déjà. Demande-moi quelle est ma chanson préférée, mais tu sais déjà. Demande-moi ce que j’ai pensé de la dernière saison de Game of Thrones, demande-moi si je gagne toujours au Risk, demande-moi si j’ai froid, ou soif. Mais me demande pas pour le reste, s’il te plaît. Me demande pas ce que je fabrique, me demande pas ce que je fais là. J’me suis noyée en même temps que toi et j’ai pas envie de reprendre ma respiration. Peut-être que si je remplis mes poumons d’eau salée je respirerai un peu plus clair. Et peut-être que ça suffira pour encore une année-lumière. Demande-moi si je te trouve beau. Mais tu sais déjà. Demande-moi si j’ai peur du noir. Mais tu sais déjà. Me demande pas ce que je veux, me demande pas ce que je suis, me demande pas si j’ai pensé avant de t’attraper cette nuit. Me demande pas pourquoi j’ai mis cette couronne de fleurs sur ta tête, comment j’ai pu vouloir te suivre à pouvoir jouer les troubles fêtes. Me demande pas pourquoi, me demande pas comment. Demande-moi si je suis heureuse et je te répondrai que non. Demande-moi si tu m’as manqué et je te répondrai que oui. Demande-moi si j’ai peur du noir, tu connais déjà la réponse.
« Ok ? »

Me demande pas si j’ai peur du noir si tu sais déjà la réponse.

Demande-moi si j’ai peur du blanc.

Et ne me demande plus de partir.
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Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
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Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
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Lun 28 Fév 2022 - 2:55


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


J’ai la couronne de fleurs entre les doigts.
L’eau se dégage comme elle peut à chaque vague, et mon oxygène ne sert qu’à me protéger des invasions. J’ai les poumons traîtres, avides de sel, et tout mon corps mal coordonné semble m’insulter à chaque assaut de la mer. Je me souviens que les enfants savent pas nager sans bouée, et que la jetée me semble à des kilomètres. Elle se fout de ma gueule à quelques mètres, et je n’ai qu’à faire quelques brasses pour la rejoindre. Mon genou est une ancre décidée à me faire rejoindre les abysses. Il est têtu, et mon attelle trempée me fait mal.
Je me dis que si je me noyais, mes cheveux continueraient à flotter à la surface. Orange aquatique contre le bleu spatial, mes poumons s’emplissent d’air. Une vague m’attaque. C’est une belle image et je suis content de l’incarner. J’ai jamais été bon nageur, parce que j’aimais pas la piscine. J’aimais pas les bonnets de bain, ça me grattait le crâne. J’aimais pas qu’on foute de la farine dedans, je trouvais ça dégueulasse. Le chlore me brûlait les yeux, et j’avais déjà les cils suffisamment oranges pour avoir les yeux rougis. J’étais l’enfant constamment malade pour éviter les palmes. Inutile d’exposer à tous que je marchais en faisant des pas de géants, en espérant accélérer le temps pour sortir de l’école rapidement.
J’étais même un piètre nageur, avec mon impossibilité de coordonner des mouvements de jambes et de bras. J’avais jamais compris les danses. C’était pas utile, pour tenir des cheveux désespérés en soirée.
J’étais un nageur franchement mauvais, alors que je sens l’eau salée m’étouffer, pénétrer ma gorge, et me brûler la trachée. Je me dis que je suis pas une méduse, parce que j’aurai pas la grâce. Je suis pas un poisson clown, parce que je suis trop grand. Les requins tigres me semblent trop agiles, et les requins marteaux trop uniques. Mon cas ne l’était pas. J’étais juste bêtement avec mes fleurs dans la main, espérant qu’éclosent des boutons de roses sur mes poignets pour pouvoir respirer par photosynthèse lunaire.

Je serai sûrement un hippocampe.
C’est un animal marin beaucoup trop grand pour être à l’aise dans l’eau. Il se tient droit et fait des pirouettes en tournant sur lui-même continuellement. Un hippocampe, c’est l’audace stupide et la flemme heureuse. Il préfère se laisser couler plutôt que se débattre, et il fait peu de mouvements pour sa propre survie. Je le sens un peu. Mon visage est sous l’eau et j’ai presque l’impression que mon coeur est calme face à la situation. La lune est jolie, et j’attendais de devenir un champ de nénuphars pour pouvoir peupler à vie Los Angeles et ses jetées.

Je sens une force en dessous de moi et je retrouve la surface dans une inspiration bruyante et étonnée.

J’oubliais que les hippocampes étaient aussi étranges. Leur cas était unique. Ils se mettaient rapidement avec quelqu’un. Fatigués de naissance, ils pourraient s’enrouler l’un contre l’autre pour ne pas avoir à nager et juste flotter. Mes cheveux décrivent un cercle autour de moi. Je flotte à la surface comme un hippocampe, et les efforts de Nova-Blue pour me ramener vers le sable me font sourire.
Est-ce que tu veux être un hippocampe aussi ?
Je tourne sept fois ma langue dans ma bouche. Je me dis que c’était étrange, comme phrase. Il manquerait plus qu’elle me dise qu’elle préférait les lamproies et j’aurai l’air idiot. Tant pis. Je serai un hippocampe papillon à nager péniblement vers les lumières. J’essaie de bouger ma jambe valide pour aider un peu. J’ai peur de faire le moindre geste. Je pourrais faire tout foirer, encore et toujours. C’était la mauvaise idée. Je me laisse porter à l’inverse du courant et les vagues qui viennent s’écraser sur la plage nous aident.

Je suis complètement con. Je hoche la tête pendant que je serre mes doigts autour de la couronne. Si elle repart avec une vague, je serai capable de me détacher quelques points de suture pour la récupérer. On riait pas avec les pétales.

J’atterris sur la plage et en profite pour cracher un peu d’eau restée bloquée dans mes poumons. J’ai ma tête sur mon genou valide. C’était plus facile, moins fatiguant que de la maintenir levée. Il n’y aura pas d’orange aquatique contre bleu stellaire ce soir. Je hausse les épaules et me contente de trouver la situation ironique. J’avais failli crever un nombre incalculable de fois ces derniers temps. J’ignorais pourquoi je m’étais désensibilisé au danger, avec le temps. Il semblerait que les fonctions primaires comme l’instinct de survie se soit fait la malle.
J’étais patient. J’attendrais son retour avec une petite boîte bleue aussi, où il y aurait été danger.

Nova-Blue est à côté de moi, et je suis étonnée qu’elle soit toujours là. Elle aurait pu s’énerver, me dire que j’étais définitivement un abruti fini. J’aurai pas essayé de la contrarier. La vérité sonnait comme un carillon dans mon crâne, et j’étais globalement d’accord.
Si j’étais pas idiot, je serais pas parti retrouver la couronne. Si j’étais pas idiot, j’aurai quelqu’un de respectable, à suivre les règles tacites. Je lui aurai dis gentiment d’aller se coucher dans une chambre des invités pendant le mariage, je l’aurai bordé et je serai parti de cette fête. Si j’avais pas été un sombre idiot, j’aurai pas eu cette adrénaline au fond de moi quand je la voyais se déchaîner avec une rage désespérée.
J’étais un idiot, avec ma couronne de fleurs sur la tête.

Mais j’étais la personne la plus incroyable de toute Venice Beach by night selon Nova-Blue.

Mon menton effectue un angle bizarre vers ma poitrine. Mes narines atterrissent sur mon genou pour dissimuler mon sourire de con sur la gueule. Il s’envole vers la lune et je me surprends à souffler du nez même pendant que je me teins de rose. Je préfère fixer le sable au loin, qui est en charmante compagnie de l’écume. Mon myocarde s’emballe.
J’ai le front en feu, et je préfère dire que c’était juste que ses lèvres étaient brûlantes à cause de l’alcool. C’était un produit inflammable, et j’ai les cheveux couleur feu. La logique me saute à la gueule pendant que je cache toujours la mienne. Je pourrais m’engouffrer dans mes épaules pour camoufler le fait que je veux me marrer mais que j’ose pas. Je pourrais foutre mes cheveux devant ma face pour cacher mes commissures douloureuses. Elles avaient pris du repos pendant des années, et je présume que le manque d’expression a pu m’éviter quelques rides, sûrement. Là, mon visage entier semble me faire mal, me brûler. Je suis un feu d’artifice de tics nerveux. Mes yeux fuient vers le sable, mes mains jouent avec le sable. J’ai une narine qui frémit de manière frénétique, comme si je tapais une crise d’asthme. Mes lèvres ont du mal à se fixer sur un sourire précis, oscillant de droite de gauche des commissures. Parfois, elles se replient sur elles-même pour venir se planquer, et je les comprends.

Je suis un nouvel hippocampe.
Elles viennent trouver écho contre les siennes. Je continue à fixer le sable pendant un instant, n’osant pas bouger ou faire le moindre geste. Il semblerait que j’ai même arrêté de respirer, de peur de faire une connerie. Mes paupières ferment ouvertes, sait-on jamais.
J’ai l’air sincèrement effrayé alors que je suis juste paumé. Mon coeur est une fanfare municipale, sans instruments, avec juste la grosse caisse qui fait vibrer l’intégralité de ma cage thoracique. Elle pourrait devenir un xylophone, une nouvelle fois, pour donner un peu de musique dans ce type de situations. Je jouerai une mélodie majeure, une sonate pour que ça dure longtemps. Je zapperai les mouvements mineurs, parce que c’était des anecdotes dans nos vies.
Je goûte le sel et la mer, et j’entends plus les vagues ni la jetée. En l’espace d’un instant, l’univers a cessé de faire du bruit. Ma tête est sourde à tout bruit. Tout autour de moi semble tremblant et vibrant.
Plus rien n’a réellement d’importance, pas même mes poumons crevés et ma tranchée brûlante d’eau de mer.

Quand elle se détache, j’ose même pas toucher mes cheveux pour les remettre à leur place. Même si c’était le hasard, je garderai une mèche qui décrira un arc insensé sur le côté gauche de mon crâne. C’était sûrement ce qu’elle avait décidé, inconsciemment. J’ai des billes à la place des yeux, et j’ose pas parler.

Ok.

« D’accord ... »

Je tremblotte et elle s’en va.

Je suis un putain d’hippocampe.
Parce qu’on dit que c’est une partie étrange du cerveau qui gère la mémoire et les émotions. Mes souvenirs s’agitent et tournoient. Si elle s’en va, je pourrais pas lui courir après parce que j’ai mon genou qui se fout de ma gueule. Peut-être que je vais rester sur la plage en attendant que les vagues viennent m’enterrer sous le sable. Je deviendrais un emplacement pour un siège de riche plus tard, quand les plages seront privatisées. J’ai un peu l’espoir qu’elle puisse venir s’installer sur ma parcelle de terrain pour bronzer.
Mes émotions explosent, colorent ma tête de peinture de paint-ball. Je sens les coups, je sens les balles, mais les sensations sont nouvelles.
Je souris, c’est déjà une première depuis longtemps.
Je souris beaucoup trop, je voudrais me bouffer la gueule pour ça. Alors, je préfère me mordiller un peu l’index d’un air gêné. Peut-être qu’elle captera juste un geste bizarre et pas mon sourire de benêt.

Je la vois revenir avec mes béquilles. Je remarque que sa robe est trempée et je me demande si j’ai pas un sèche linge à l’hôtel. Elle pourrait attraper froid, et ça serait pénible. Je sais pas si je peux me faire livrer des médicaments à l’hôtel. Puis, personne aime être malade. Je panique, parce que j’ai pas de quoi réellement la réchauffer.
Elle revient et me dit qu’elle est désolée. Je suis hautement confus. Elle me parle de son hôtel, des nazes. Je hausse les épaules. Elle a raison Elle a pas envie d’y retourner et ma foi, moi non plus. Si c’était pour se faire insulter encore par Samantha qui n’est pas capable de s’amuser le jour de son propre mariage, je préférais encore me jeter de la jetée. La mer promettait un peu plus de fun à côté de son shitshow.

« Non mais … C’est pas grave et … Oui tu peux venir enfin je ... » Je me dis que ça sera chiant. Je demanderai un matelas en plus à la réception et je dormirai par terre. C’était le plus simple à faire. « Attends, d’ailleurs je regarde si j’ai ma … Carte et … OH MERDE. »

Je fouille mes poches et quelque chose me frappe.
Mon portable. Mes clopes. Mon porte feuille.

Dans un élan de panique, j’étends l’intégralité de mes possessions sur le sable. J’essaie, un peu effrayé, d’appuyer sur une touche de mon portable. Je vois qu’il y a des bulles à travers l’écran.
Je suis pas expert en technologie, parce que je suis qu’un botaniste. Je plisse les paupières. Je suis néanmoins quasiment sûr que c’était jamais bon signe, un écran plein d’eau. Je soupire.

Puis. Je panique.
Sur ce portable, j’avais gardé des tas de choses. Il y avait ses messages enregistrés où elle me demandait de prendre du café Malongo, des vocaux où elle me disait qu’elle aurait cinq minutes de retard et de pas l’attendre. C’était un ensemble de phrases banales du quotidien qui avait été conservées.
C’était pratique, c’était utile.
Non situées dans le temps, intemporelles et globalement très peu intéressantes, elles constituaient un corpus parfait pour établir un lien imaginaire avec quelqu’un. Je pourrais clairement réecouter ses messages d’idées de repas et tenter d’y obéir. Si elle était pas là, je me dirais que quelque part, aux Etats Unis, quelqu’un mangeait son plat préféré, préparé pour elle, sans elle, et qu’elle serait pas au courant.
J’ai une sensation de malaise au creux de l’estomac.

« Putain mon portable mais … C’est … Non mais … Marche putain marche marche marche s’il te plaît pitié marche allez ... »

J’ai juste envie de me calmer comme je peux. Je regarde mon paquet de cigarettes, trempé également. Le tabac tire la gueule, et j’oublie souvent qu’une fois, il est mouillé. J’essaie d’éviter d’imaginer l’état de mes poumons percés. Avec l’eau de mer, certainement qu’ils sont noirs de suie. Il fallait trouver une solution.

La carte de l’hôtel était en plastique, et intacte.

C’était ça, la solution. Je me disais que peut-être qu’ils auraient un tupperware avec du riz. Il paraissait que ça marchait tout le monde. J’avais du mal à comprendre le fonctionnement, mais c’était efficace.
Je voulais pas perdre le contenu de mon portable. Je paierai cher la réparation des composants s’il le fallait. Dépité, je l’ouvre en deux pour retirer la batterie et le garde dans la main pour éviter de le mouiller encore plus.

J’ai ma couronne sur la tête, mais je sens comme le roi des abrutis. On sera sûrement souverains chez les idiots.

« Enfin … C’est … Important ce téléphone enfin … » J’ai la mâchoire serrée, dans la panique.

J’hésite à lui dire qu’elle est toujours dans mes favoris, et qu’elle s’appelle Nova-Blue 🪐  parce que c’était les planètes et c’était orange comme moi finalement. J’hésite à lui dire que j’avais environ 20 minutes de messages enregistrés, et que ça devenait difficile de tenir pendant neuf ans avec aussi peu de matériel. Je pourrais lui réciter, avec ses inflexions de voix et ses hésitations. J’ai toujours nos SMS, où elle m’envoyait des croissants débiles mais que je trouvais ça touchant parce que ça voulait dire qu’elle avait compris que c’était un peu chouette, les emojis.

« C’est … Très … Important. Mais … Enfin. »

Mais j’ai pas besoin de téléphone, là.
J’ai pas besoin de cigarettes, là.
J’ai pas besoin de noyer des addictions dans d’autres éléments. J’ai pas besoin de tabac pour venir calmer mes nerfs, recentrer ma respiration et flouter mon esprit. Mon téléphone sera inutile, parce que j’ai personne à appeler. J’aimerai juste retrouver des souvenirs.

Je suis devenu un bel hippocampe, ce soir.

Alors, je me calme progressivement.
Parce que tant qu’elle était devant moi, je devais devenir un magnétophone. J’enregistrerais mentalement chaque réaction, chaque détail de qui elle était, comment elle réagirait. Elle était là. Alors, je tremble un peu quand je mets mon téléphone dans ma poche.

Si elle partait le lendemain, je devais me faire une raison et arrêter d’écouter des messages vides et vieux de dix ans.

« C’est pas grave … Enfin je veux dire… T’es là, j’en ai pas besoin, peut-être, je sais pas ? »

Parce que j’étais une personne incroyable selon toi quand t’étais là, et que j’avais moins des envies de tragédies anglaises. Mes doigts se nouent autour des siens.
Le petit doigt pour les promesses, l’annulaire pour les grands évènements, le majeur pour notre colère, l’index pour les directions et le pouce pour l’assurance.
Nos paumes sont des bombes, et je le sens pendant que la batterie gronde en moi.

Je me dis qu’elle est jolie, et que la robe n’y ait pour rien.
La bulle explose de nouveau. Je serai les vagues, constamment en train d’avancer et reculer dans la vie, et elle serait le sable, solide et cristallin au clair de lune.
Mon esprit gueule et ma main se resserre.
Pour la première fois, mes films me semblent vivaces, et l’argentique se barre pour venir colorer mes joues toujours plus rouges. Je me demande quand est-ce que mes tâches de rousseurs disparaîtront.

Les tempêtes grondent quand je tire son bras vers moi. Les hippocampes sont feignants. Index scrutant sa mâchoire, je pourrais m’étouffer à nouveau quand le goût de sel vient emplir à nouveau ma bouche pendant que mes lèvres dansent leur indépendance sur les siennes. Le sable ne me dérange plus, et je me dis que c’est quand même une belle soirée.
J’ai des sentiments de déjà vu, de pensées étranges, mais mon cerveau se vide au sol. Mon être est une bombe, qui semble prête à exploser à tout moment. Je trouve ça un peu flippant, et je tente de prendre de la distance pendant que j’oublie que les vagues me ramèneront toujours au centre de la Terre.
Alors, j’affronte la gravité avec insolence.

Le temps est relatif, et je le comprends ce soir.
J’ai pas encore développé ma région cérébrale sur la notion du temps, je plaide innocent.

Quand je me détache, je regarde instinctivement le sable et joue à faire des petits tas avec. La texture est marrante. Elle s’attache rapidement, mais elle se casse la gueule quand le tas devient trop haut.
C’est super marrant, parce que je pensais pas me sentir proche d’un tas de minéraux.

« … Mais on a pas de téléphone pour le taxi. » Je cherche une solution dans les sillons au sol, pendant que l’écume des vagues vient outrageusement percuter ma jambe étendue. « On peut aller sur la route et faire du pouce, sûrement que y en a un qui s’arrêtera. »

Me contorsionnant au sol comme je pouvais, je me relève avec grand mal et j’attrape mes béquilles. J’adresse un petit signe de tête entendu à Nova-Blue pour la remercier.

Elles font la gueule, elles se demandent leur utilité, désormais.
Je les comprends, et j’ai aucun mot pour les rassurer.


 


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Herondale

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Lun 28 Fév 2022 - 14:17

Door the open you once more.
n o v r o s e   i v

Vous êtes les souverains du monde. Vous régnez sur les châteaux de sable, sur des murs de poussière fragile, vous régnez sur un univers qui n’existe que parmi vous. Vous n’êtes pas de bons souverains. Vous êtes injustes, et capricieux, comme le sont souvent les enfants. Vous clouez trop vite aux piloris des gens qu’il faudrait pardonner, et graciez beaucoup trop d’idiots juste parce qu’ils sont colorés. Vous êtes pas ces rois bienveillants, logés dans une tour d’ivoire, qui regardent la ville à leur pied dérouler ses milles incartades. Non. Vous éclatez les choses au sol juste pour faire un peu de musique, vous faites retentir le tonnerre juste pour être sûrs d’exister. Vous êtes des arc-en-ciel fêlés, des cercles chromatiques brisés, des papillons décolorés, vous êtes des enfants indécis et vous vous tenez par la main avec vos couronnes en papier en regardant votre règne qui brûle sans essayer de le sauver.
Votre ville, ce serait Grenade, multiculturelle et étrange, à mi-chemin entre l’Europe et la culture arabisante. Sur le blason de ce royaume, y a un roi habillé en bleu et une reine vêtue de orange, ils se tiennent doucement la main comment t’aimerais prendre celle d’Ambrose mais t’ose même pas le regarder.
Tu peux venir. Tu peux, Nova-Blue. Tu peux, t’as le droit. Mais tu sais pas si c’est ce qu’il veut. T’as l’impression qu’il est cryptique, qu’il fait exprès de pas te dire. Il a dit que tu peux venir, il dit pas qu’il veut que tu viennes. Il va falloir que tu demandes, et t’as trop peur de la réponse.
« Mais tu veux … ? »
Son juron interrompt ta phrase, tandis qu’il retire de ses poches tout ce qui pouvait les remplir. Téléphone. Cigarettes. Portefeuille. Tu souris un peu en reconnaissant son téléphone, c’est bizarre qu’il l’ait pas changé, tu te dis. Sans doute qu’il était nostalgique, ou bien juste assez écolo pour se dire que s’il en rachetait les composants se déverseraient dans la marée de la côte ouest et que ça bousillerait la mer et le tiers de ses habitants.
Tu reconnais aussi son portefeuille, ce vieux truc en cuir qui était neuf alors que vous étiez à la fac. Il était neuf il y a neuf ans, et maintenant que tout est passé il est juste vieux et joli. Tu croises tes jambes, comme en tailleurs, et tu comprends pas ce qui se trame.
Ambrose est une grenade qui sera bientôt dégoupillée, qui va exploser au visage tandis qu’il commence à stresser. Sa panique est comme une bourrasque, un vent qui vient glacer tes os et t’as cette sensation étrange que ça doit déjà être la fin. Il y tient, à son portable. Tu te demandes si y a encore des photos de vous dans l’écran. Tu te rappelles d’une vidéo que vous aviez filmée, un soir, un feu d’artifice multicolore qu’il voulait vraiment capturer et tu passais devant sa caméra juste pour imprimer tes lèvres étirées sur tes dents trop blanches. T’as passé ton sourire sincère au-delà de ce souvenir-là. Tu te demandes s’il l’a gardé, ou s’il voulait pas de traces de toi comme toi t’as tenté d’oublier. Dans un élan de rancœur laide, t’avais tout supprimé, Nova. Les messages, les photos, les appels, jusqu’à ces pièces de puzzle que t’avais fini par lui rendre. Tu voulais plus rien, aucune trace, aucun souvenir de ce qui était.
Pourtant.
Pourtant t’as gardé son numéro, son contact avec un papillon enregistré, un papillon d’un joli bleu qui te faisait toujours sourire. Pourtant t’as gardé quelque part, dans une boite orange bien fermée, mille et un souvenirs délectables que tu te détestes d’aimer. Tu te dis qu’ils sont fondateurs, qu’ils ont bâti ce que vous étiez : une tour de kapla dans le sable, instable et bientôt affaissée. Pourtant, t’as gardé la taie d’oreiller. Tu l’as lavée sans doute quinze fois avant de poser le crâne dessus, mais t’as pas osé la jeter. Tu t’es dit que c’était dommage, qu’il fallait pas jeter les choses qui sont encore si fonctionnelles.
Tu t’es dit que c’était pour ça qu’il t’avait jetée. Parce que t’étais dysfonctionnelle, et qu’il pouvait pas te laver comme on lave une taie d’oreiller.
« Ambrose … »
Tu passes tes deux mains sur son crâne, les calant derrière ses oreilles. Tu serres négligemment sa tête pendant qu’il panique en silence. C’est une grenade dégoupillée, prête à exploser dans le sable en ravageant toute la jetée. Mais t’essaies d’être sûre, un peu, qu’elle ne risque pas de te heurter. Tu serres son crâne entre tes doigts, tu te dis que si il explose tu pourras te jeter sur lui et personne d’autre sera blessé, t’es prête à encaisser ce qui vient pourvu que tu partes pas, encore.
Tu te mets à caresser ses cheveux, doucement, maladroitement. Ses cheveux rouillés par le sel accrochent à tes doigts malhabiles et t’as un peu peur de les tirer sans faire exprès, sans le vouloir. Tirer sur ses cheveux t découvrir que c’était un masque, un simulacre d’Ambrose, parce que c’est un petit peu trop beau que vous vous soyez embrassés.
« Amb. Amb, ça va, on va trouver une solution. Amb. »
Tu te rapproches doucement, t’as envie de le serrer contre toi mais il panique et tu sais bien que si tu le serres un peu trop ça va juste éclater plus fort.
Ton cœur aux abonnés absents, t’entends résonner dans ton crâne les pulsations irrégulières d’un violoncelle intermittent. Une main sur le sable pour prendre appui, tu essaie de virer ses clopes et de les envoyer valser.
Tu souris, presque timidement.
« J’suis là, oui. »
Il vient s’emparer de ta main, tous les doigts comme des artifices. Auriculaire pour les promesses, annulaire pour les grands aveux, majeur levé pour les odieux, index pour explorer partout et pouce pour caresser sa joue.
Tu la serres. Fort.
Tu te dis que s’il prend ta main vous serez des grenades à deux, que si vous explosez en chaîne t’auras pas à vivre sans lui ou à le protéger d’un monde qui fait rien qu’à vous maltraiter. Les déflagrations transformeront toutes les falaises desquelles vous alliez tomber en poussière de sable dorée, et il pourra être ton roc dans un monde où rien ne demeure que ton écume, ta maladresse, ton envie de tout réussir et ta panique de tout foirer.
T’en es encore à contempler l’écueil de tes propres dégâts quand sa bouche vient trouver la tienne et que l’explosion se fait vive.
Ambrose est une grenade, mais pas tant de celles qui explosent, plutôt de celles qu’on peut manger et qui vous remplissent le palais de saveurs plus acidulées. Tu fermes les yeux extrêmement fort, jusqu’à t’en fendre les paupières, parce que si c’est un rêve, Nova, t’as l’intention d’en profiter.
Me demande pas si j’ai peur du noir, Ambrose.
Ambrose est une grenade et tu la mangeras en entier. Pour ce soir. Peut-être pour demain, t’as envie de tout dévorer, consommer le rouge de ses joues pour lui donner l’envie de passer, lui faire passer l’envie de donner. Ambrose est une grenade, et tu t’en fous s’il explose, tu voudrais juste qu’il reste là, assez proche pour être touché, pas assez loin pour l’oublier. Tu t’écrases contre sa poitrine, contre ses lèvres, comme une vague qui vient heurter le bas des roches pour mieux éroder les falaises. Tu te perds dans des métaphores où vous êtes tous les deux tombés, et où les orages entêtants ne pourront pas vous foudroyer.
Vous bouches se séparent et ta seule envie c’est qu’elles se rejoignent à nouveau, parce que vous savez rien faire de mieux avec vos lèvres un peu salées. Comme il baisse les yeux, tu mords la tienne, l’impression d’être encore en faute et d’avoir refait une bêtise.
L’air a une odeur de grenade, de poudre et d’iode à consoler.

« Oui … oui, on peut faire ça, oui. »
Tu te relèves péniblement, ta robe toujours collée à toi. Le sable est venu imprimer des motifs étranges sur tes jambes et sur le tissu détrempé. Tu te dis que t’es une œuvre d’art, une sorte de truc conceptuel où il manquerait que de la peinture pour te revendre des milliers. Tu serais cette toile texturée sur laquelle un artiste maudit serait venu peindre sa frustration, un vilain cauchemar en 2D que personne voudra afficher.
Vous marchez vers la route, silencieusement. T’as encore les oreilles qui sifflent des lumières du feu d’artifice. Tu te demandes si ça va s’arrêter, quand ça va s’arrêter, par peur que ça soit pas réel tu passes ta main sur son poignet. C’est pas pratique, avec les béquilles, mais pas envie de rompre le contact et qu’il s’évanouisse au sol comme s’il était sculpture fanée.
Car si toi t’es une œuvre d’art, sans doute qu’Ambrose c’est la Joconde : on le regarde sans le comprendre, et y a toute une nuée qui bruit autour de son exposition alors que t’aimerais jouer des coudes pour te trouver au premier rang.
Vous arrivez au bord de la route, et tu te rappelles pourquoi vous avez choisi le bateau, l’avion ou bien le cerf-volant. Le goudron te fait mal aux pieds, les conducteurs passent bien trop vite. T’as peur que l’un d’eux fauche Ambrose comme on frappe un fétu de paille, qu’il l’envoie valser au décor et que soudain plus rien n’aille.
Tu fais des gestes à toutes les voitures, incapable de discerner lesquelles sont des taxis vraiment et lesquelles ne font que passer.
L’une d’elles finit par s’arrêter, et tu prends ton plus faux sourire.
« Bonsoir ! »
« Bonsoir. »
« On a besoin d’aller à … »
Tu le laisses dire le nom de son hôtel, la main serrée sur sa chemise pour pas qu’il puisse trop s’éloigner.
« Montez. »
« Merci ! »
Vous vous faufilez à l’arrière, lui en premier, contre la vitre, et toi tu restes bien au milieu pour passer tes bras à sa taille. Sa chemise aussi est trempée. Vous allez flinguer ces putains de siège en y imprimant votre grandeur. C’est pas un carrosse, et tant mieux. Il est largement après minuit et sans doute que ça se transformerait en citrouille, une citrouille un peu névrosée qui deviendrait votre prison.
Tu passes tes jambes par-dessus les siennes, histoire qu’elles puissent plus se quitter.
T’as envie d’être un écouteur pour s’emmêler tout contre lui et que même avec de bons ongles on puisse jamais vous démêler. Tu penses à la fusion cellulaire et à tout ce qui s’en approche, aux bulles d’eau dans son téléphone qu’il aurait bien voulu sécher.
T’es à moitié sur lui, Nova, et le chauffeur te dévisage avec un dégoût sur la face comme si vous étiez des teubés. Ça t’énerve. C’est pas parce qu’il est tout seul qu’il doit juger tous ceux qui sont là, jauger de leur intimité avec cet air-là, rebuté. C’est pas parce qu’il travaille la nuit qu’il est forcément une lumière.
Tu lui jettes un regard noir. Il te jette un regard blanc.
Tu te dis qu’il ferait mieux de regarder la route, histoire que vous vous preniez pas une vraie explosion sur la gueule. C’est bien, les rétroviseurs, mais t’as pas envie de regarder en arrière, Blue. En arrière y a que de l’inintéressant.
A l'avant, le vieux gars te mate, t’es plus self conscious que jamais et tu commences à décuver au rythme de ses prunelles torves. T’as envie de reprendre tes bras pour les croiser sur ta poitrine, de te recroqueviller en boule pour pas te sentir aussi conne, trempée à l’arrière d’un taxi.
« Ambrose ? »
La seule solution pour que l’autre arrête de te mettre mal à l’aise, c’est vous mettre, vous, plus à l’aise. Alors quand il tourne la tête vers toi, tu passes tes deux bras autour de son cou pour l’attirer tout contre toi, ton front posé contre le sien. Vous êtes un peu proches, pas assez, t’aimerais te fondre complètement dans une déflagration orange.
D’un regard assez éloquent, t’essaies de lui montrer le chauffeur, et peut-être qu’il sera télépathe et qu’il comprendra le problème. Le problème c’est pas lui, pas toi. Le problème c’est le reste de l’univers, avec leurs jugements sur la gueule qui essaie de vous réprouver. Personne peut être heureux pour vous, dans ce putain d’horizon de merde ? Samantha était pas contente. Dakota était pas contente. Même Scarlett était pas contente, bien qu’elle ait plus tant à prouver qu’elle déteste tout ce qui te plaît. Personne était content, dans cette affaire, et tu te dis qu’il faudra bien que tu sois heureuse à leur place.
Tu plantes tes yeux comme des piolets pour gravir la falaise d’Ambrose.
Tu plantes ton regard dans le sien comme des défis à relever.
« Embrasse-moi. »
code by underratedboogeyman

_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 2 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

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Lun 28 Fév 2022 - 19:23


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


It was late at night
You held on tight


Le macadam résonne sous mes béquilles, et je serre un peu les dents.

Je me dis qu’elles sont trop bruyantes, trop présentes, trop là. Elles sont jalouses, s’entortillent sous mes doigts pour les immobiliser. Nova-Blue a trouvé une technique. Mon poignet est dans ma main, et je souris avec insolence. Il semblerait qu’elles fassent la gueule, et c’est tant mieux. Je vois que j’ai les nerfs en boule quand chacun de mes déplacements fait plus de bruit que le précédent. Je pourrais les envoyer valser dans un buisson puis me mettre à ramper au sol. J’aurai ma chemise noire. Les voitures m’éblouissent de leurs phares. Je me demande pourquoi elles ont leurs anti-brouillards d’allumer. Mon crâne est embrumé, et je prends peur. C’était visible de l’extérieur, que je me dis. Je serre mes doigts autour de mes béquilles.
Je les garderai, finalement. J’en avais besoin pour remonter la Pacific Avenue.

Nova-Blue s’élance pour attraper des taxis, et j’aimerai la suivre. De temps en temps, j’essaie de lever une béquille et de me tenir sur ma jambe valide. Je réalise que l’intégralité de mon corps n’est qu’un bleu géant, et que si des blessures sont plus marquées que d’autres, je suis globalement mal en point.
Assigné à l’inutilité, je me contente d’avancer comme je peux.
Elle réussit à accoster un taxi. Avec une fierté peu retenue, j’étais prêt à annoncer le nom des grands hôtels de la côte.

« Santa Monica Proper Hotel. »

C’était pas très loin, et la tête du chauffeur nous rappelle qu’on pourrait marcher. J’ai pas envie de monter dans cette voiture. S’il était aussi observateur de mon état de santé que de la route, on allait s’encastrer dans le premier poteau. J’ai des dollars sur les lèvres quand je prononce le nom de mon hôtel. C’était le genre d’endroits qui brillait sur la côte, avec des piscines et des minibars dans les suites.
Je prenais jamais de chambres sans minibars. J’étais déjà seul dans un lit deux places, il fallait bien faire taire cette humiliation par tous les moyens.

From an empty seat
A flash of light


La voiture est confortable. J’en attendais pas moins d’un taxi. Je me cale contre la vitre, pour pouvoir regarder les palmiers défiler sur les grandes avenues. La mer avait quelque chose de relaxant. Elle n’était pas comme celle de Seattle. Pioneer Square avait un accès sur la mer, mais elle était trop polluée, grise. Je vois du bleu dans les vagues.
J’ignore si c’est que ce soir que j’ai retrouvé un bâtonnet chromatique au creux de la pupille, ou si j’étais juste ignorant.

On répand du sable de partout, et j’en ai rien à faire.
Les sièges sont trempés par nos vêtements, mais j’en ai rien à faire.
Nova-Blue est à côté de moi, et je deviens sa fenêtre, alors le monde se met à compter pour du beurre.
Les règles virevoltent, pendant que j’étends ma jambe tant bien que mal dans la voiture. Je me dis que c’était carrément pas adapté. Le chauffeur la verra sûrement sur sa gauche, étendue. Je me fiche de savoir si ça le dérange. Il était payé pour nous emmener. J’agite ma chaussure pour la nettoyer un peu. Le vomi est parti pour laisser place à du sable. Y en a même à l’intérieur. C’est très désagréable. Je reste focalisé sur cette sensation pendant quelques minutes, où je bouge hasardeusement mon pied pour le faire dégager.
C’était une façon de penser à autre chose.
Je sentais plus le moteur vrombir sous nos sièges, prêt à accélérer et dépasser le mur du son à tout moment. Je sentais encore moins la vitre qui me semblait floue, et où de la buée se matérialise mentalement sous mes yeux. Je me dis que mes mains tremblent, c’est surtout à cause des vibrations de la voiture. Je jette un regard sur le levier de vitesse et déglutit.

C’était les minutes les plus longues de ma vie.
Le cadran reste sage, alors que l’aiguille à l’intérieur de mon myocarde est à 200km/h et se sent totalement isolée et seule, incomprise et dysfonctionnelle. Je me dis que les coeurs, ça ressemble à des grenades, et qu’à tout le moment, le mien explose et les lycoris viendront dévorer les joues de Nova-Blue.
Le chauffeur nous regarde, et j’ai un drôle de sentiment.

Je connaissais, ce regard.
Je l’avais eu, pendant des années. Je perçois la paupière légèrement plissée, les pupilles qui regardent timidement. J’anticipe la plongée de son menton sur la route, puis sa remontée vers le rétroviseur arrière. Je regarde une simple vitre, et la réalité me saute au visage.
J’étais à l’arrière, mais en avance sur lui.
J’étais à l’arrière, mais j’étais pas seul.
Je connaissais ce regard, parce que je l’avais eu à chaque moment de ma vie. J’avais eu, ce front plissé et hésitant, quand des langues se liaient devant moi. Je reconnais cette flexion sur le coin de la lèvre quand des mains s’enlacent et que je joins les miennes pour être moins seul. Je fixe ses doigts, qui tapotent d’un air gêné sur le volant. Nouveau plan, mes iris se fixent sur le miroir. Mon bras enlace Nova-Blue, parce que je trouve que l’image du reflet est chouette et que finalement, c’était une vision que j’avais envie d’imprimer sur un coin de mon crâne pour la ressortir aux pires instants.
Les narines du chauffeur frémissent, et ma jambe aussi. Sa mâchoire est tendue, et la mienne veut croquer tout cet univers qui m’a été refusé. Il a des regards hésitants dans son rétroviseur, et je pense qu’il est stressé. On est deux éléments de chaos, et je souris. Je me sens menace à sa tranquillité. Si je le choisissais, je pourrais ruiner sa nuit, lui étaler mon bonheur à la gueule, tirer ses lèvres dans un sourire gêné avec mes réussites.
Il n’a pas les cheveux roux, il les a courts et bruns. J’arrive pas à me voir en lui, à part sur des expressions faciales que j’ai appris à dessiner au fil des années.
L’empathie s’en va pendant qu’un nuage m’enveloppe, et rend l’intégralité du monde flou autour de moi.

It will take a while
To make you smile


Ambrose, j’entends à côté de moi. Je tourne la tête, parce que je suis persuadé que c’est mon prénom. Mon front rencontre d’autres fauteurs de troubles, et la voiture devient un gigantesque carnaval. Les règles se cassent la gueule, s’inversent. Je peux faire ce que je veux. Je peux être qui je veux.
Ma jambe tremble nerveusement et me fait presque mal à la cuisse à force de bouger. Elle l’aime pas non plus, ce chauffeur voyeuriste. Je souris, alors.
Samantha avait subi nos retrouvailles par des chants miteux et des rires mesquins. Elle n’était pas loin d’être une inconnue pour moi. J’avais été qu’un élément de plus à son mariage, une petite fleur dans un vase énorme, un peu oubliée mais faite pour perdre l’individualité et créer un ensemble harmonieux. J’avais été une plante carnivore, trop verte, avec une forme bizarre, et bouffant les insectes qui passaient. On avait bouffé les cafards, et j’étais prête à me battre contre des mantes religieuses.
On était prêts. On s’était échauffés au mariage de Samantha pour nous faire haïr de Los Angeles entière. C’était un échange karmique qu’on était prêts à faire.

Embrasse-moi. J’aimerai hésiter, et me dire que c’était une mauvaise chose. J’aimerai pensé que c’était pas bien pour le chauffeur. J’aimerai me dire que c’était pas vraiment commode.
Je le ferai, si j’étais une personne bien.
Mais je le suis pas, et j’ai pas dans l’espoir de l’être. Egoiste jusqu’à la moelle, exposant ma revanche autour de mon cou qui attend des galaxies, je me rappelle que le curaçao est bleu au goût d’orange. Mes doigts remplacent sa couronne de fleurs en créant des éléments entre les mèches de ses cheveux. Mes incisives espèrent marquer ses lèvres, au cas où son copain imaginaire existerait. J’imprime le plus d’ADN possible pour qu’il comprenne que les enfants terribles se retrouvent continuellement. On était pas de bonnes personnes, et j’étouffe presque des rires quand j’entends le siège avant reculer.
J’arpente des déserts de lin entre mes phalanges et l’eau crée des tâches brunes sur le sable et nos sièges.
Mon pouls ne se cache même plus, et il semblerait que ma gorge pulse comme une enceinte. Stupeur dans le crâne, tremblements dans des paumes hésitantes, je crée des constellations entre ses omoplates et espèrent crever les trous noirs du bout des ongles. Les flots se déchaînent, honorant des avis de tempêtes vieux de neuf ans. L’écume des jours vient se nicher sur les falaises aiguës de ses clavicules et le sel envahit ma langue, prêt à exploser à la moindre remarque.

La voiture accélère, et passe les quatre vingt kilomètres à l’heure. J’ai toujours une longueur d’avance et mon larynx vrombit.
Je jette un regard rapide sur la Neilson Way qui attend impatiemment de s’étendre sur la Ocean Avenue.

« Monsieur, mada…
- Mets la radio, si t’es pas content.
- En…
- Mets la radio, putain. »


Grondement sourd, des notes envahissent l’habitacle.
Premier degré stable, je prends appui encore sur les repose têtes de la banquette. C’est une chanson de do majeur, et elle semble chanter à nos gloires respectives, à l’alignement des planètes.
Quatrième degré, les sensibles s’annoncent et les tonalités s’affirment. Les contextes et les possibles sont étranges. J’ai des bulles dans le crâne, et chaque explosion déclenche plus de tremblements, comme si l’eau était froide à Los Angeles alors que août s’étend comme une canicule dans ma tête. Mes esprits réalisent des tas de scénarios, et je suis seul spectateur à pouvoir applaudir à ma créativité.
Cinquième degré quand la voiture tourne à droite sur Santa Monica Boulevard, et je me demande quel type de brûlure ça fait, un cinquième degré. Epicentre des tensions harmoniques, l’aiguille accélère et le moteur semble bruyant dans mon crâne. Cinquième degré, et les spectateurs crient pour une résolution. La cadence est longue, et j’ai des trilles impatientes qui attendent au bout des doigts.

Premier degré, retour à la maison, tonalité originale.

« Vous êtes arrivés. »

Rescapés du sable et des dunes, je pourrais me laisser couler hors de la voiture. Je suis dans du coton, à la mobilité étrange et tremblante. Ma respiration est syncopée, et on s’est trompés. On est des putain de bossa nova et pas des symphoniques baroques. Je me demande comment on a pu se gourer, parce que c’est dans son nom à elle et qu’elle a des mélodies de nouveauté et de promesses dans mes oreilles.
Je trouve ça plus logique. Mes poumons sont un accordéon, et j’attends que Nova-Blue les referme pour que je puisse respirer à nouveau.

« Bon … Voilà … C’est là où j’habite depuis … Deux jours … C’est pas mal, tu verras y a des … » Je desserre un peu mon col sinon je vais crever. « Minibars et … Enfin tu verras y a des trucs. Y a une carte à l’accueil et … Voilà. Je suis à la chambre 131, c’est au premier étage. »

Je préfère continuer à parler pour retrouver l’usage convenable de ma mâchoire. Je fixe le sol pendant que j’avance sur mes béquilles, qui ne m’ont jamais apparues plus utile que maintenant.

« Y a un ascenseur aussi … T’imagines sinon … Haha quel enfer les escaliers et … Enfin … Attends, je vais voir avec l’accueil pour quelques trucs et … Enfin, va m’attendre devant si tu veux ou … Je sais pas ... »

Notamment pour avoir un matelas en plus. Je me dirige vers le comptoir, et je me dis que j’ai pas l’air con avec ma gueule extatique, ma mâchoire tremblante, ma chemise trempée et pleine de sable et mes mèches qui forment des arcs chaotiques de partout.

« Ambrose Atkins, chambre 131 … Euh … J’ai quelqu’un en plus ce soir, elle avait nulle part où dormir et … Voilà. Y a des serviettes en plus ? Des matelas ? Je peux payer le double et …
- C’est à la chambre, vous inquiétez pas, je vous apporte un nécessaire en plus, monsieur.
- Super. »


Mes béquilles tremblent quand je me dirige vers l’ascenseur pour atteindre ma chambre.
Je me mords un peu l’index. Est-ce que je rêve, est-ce que c’est normal, ce qui se passe. Est-ce que je suis en train de délirer mes neuf ans d’obsession ? Est-ce que je vais avoir mon champ de vision vide en sortant de l’ascenseur ? J’aurai dérangé l’accueil pour rien, et sûrement qu’ils auront remarqué que je suis rentré seul. Je rougis. Je serais une anecdote cocasse en salle de pause. Y a un client qui est venu me demander un nécessaire en plus, pour rien.
C’était super marrant, je comprends.
Je soupire et le premier étage me semble long.

Tender is the night
For a broken heart
Who will dry your eyes
When it falls apart?


 


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