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Nous sommes en 2022 Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 4 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 4 1050276528
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MEMBRE ◊ FIDELES
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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
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Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
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Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
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Lun 14 Mar 2022 - 23:35

Once more you open the door
n o v r o s e   i v

Flou.
Oui, c’est le mot, Nova-Blue. C’est flou. Pas triste. Pas nul. Pas con. Juste. Flou. Les frontières du cercle chromatique se sont brouillées comme la gouache sur le sol trempé, la limite entre vos deux corps s’est abolie tout doucement. Tu sais même plus réellement si ta peau forme toujours barrière où si, en coulant loin de lui, tu dévoilerais les plaies béantes de combien tu t’y attachais. Vous êtes l’ombre double de Claudel, siamois à perdre la maison, et tu te sens presque Roxane alors que tu n’aimes qu’un seul être et que tu le perdras deux fois.
Flou.
Flou, c’est le mot, une purée de pois dans ton crâne, une purée de poids sur le cœur, cette vague nausée dans ton larynx parce qu’il y a encore des marées qui viennent faire s’échouer ta langue. Des mots, tu voudrais lui en jeter, par touffes, par monceaux entiers, des mots pour faire éclore le jardin clair que tu avais laissé en friche pendant ton temps dans le désert. Tu as cherché ton port d’attache, trait d’union sur une marinière, rouvrant les portes à la volée pour n’incarner qu’une volière.
Flou.

Je voudrais t’écrire des poèmes.
Je prendrai la pointe de mes cils et j’en ferai des plumes pour écrire, devenant la Quetzacoalt de notre mythologie propre. J’userai de l’encre de mes yeux pour ne pas faire couler les tiens, parce que je suis lasse d’espérer que les miens s’arrêtent de pleurer. Je prendrai ton dos pour carnet pour y déposer des promesses, et je t’écrirai des poèmes qui s’en vont pas à l’effaceur.
Dans ma trousse de collégienne, je piocherai mes plus beaux stylos pour mettre des cœurs sur les i, même s’il n’y en a pas dans nos noms. Je serai une poète, pour toi, des alixandrins oubliés pour former des ambrosyllabes. Je serai une romancière, auteure d’une série à succès dont le héros est constellé de rousseur et de maladresse. Je serai une dramaturge, le rideau ne tombera jamais sur les actes que j’écrirai parce que les acteurs principaux s’enfuiront toujours en coulisse chercher d’autres belles tragédies.
J’ai mal au crâne, Ambrose, et je voudrais t’écrire des poèmes.
Et je sais que j’aurai pas l’occasion de le faire. Que dans une fraction de seconde, tous les charmes seront rompus, abattus par des haches de être. Il y aura pénurie de papier dans mon journal imaginaire et je n’aurai plus que cette encre qui viendra dévaster mes joues.
Je veux te sourire comme j’aurais dû sourire au lieu de te laisser me Chasser.
J’aimerais bien qu’on redevienne un nous, que tu sois ma maison encore. Je pourrais te faire des pancakes, j’ai appris une recette super pour les matins où j’ai le temps parce que je n’ai pas entraînement. J’aimerais bien qu’on redevienne un nous, mais j’ai pas le choix. Pas vraiment. Alors ce sont mes doigts qui se nouent, tranquillement vers ton occiput, s’amourachant de tes cheveux avant qu’on ne m’arrache à tout.
C’est nul, le réel.

Le réel, c’est nul.
Nul et non avenu, nul comme le rond de ses lèvres, nul comme un zéro, un zéro pointé sur ta copie dans sa matière. T’aimerais que vous sachiez vous dire autre chose que des cool et des super, c’est pas avec ce genre de conneries qu’on écrit des octosyllabes.
Vous êtes des adolescents perdus, dénudés comme deux câbles tordus, emmêlés pour que le courant passe dans une gaine en plastique usé qui redeviendra votre histoire.
Tu bouges un peu, tout doucement, pour l’attirer tout contre toi. Ton front posé contre le sien. Ça te paraît si important. Peut-être qu’en appuyant ta peau contre la douce chaleur de la sienne, il prendra un peu de ton mal, et vous ne serez plus un orage dessiné sous le crâne d’un sourd.
T’as pas envie de parler, avec ta langue enduite de cellophane, tu te dis que ça doit se sentir. T’as envie d’aller aux toilettes, mais t’as pas envie de bouger. Tu te dis qu’il suffit que tu tournes le dos une seconde, que tu lâches sa main un instant, peut-être même que tu clignes des yeux, et il s’évaporera d’un coup. Encore embrumée, tu te sens paranoïaque alors que tous ses mots te crient ce que tu voudrais bien entendre.
Tu passes tellement de temps à convaincre les autres d’avoir pas peur de toi, que t’as oublié que toi aussi, bien trop souvent, tu avais peur.
T’as peur pour son genou et ses côtes et son abdomen. T’as peur de lui avoir fait mal, t’as peur qu’il t’ait fait mal aussi. T’as pas peur du matin, non. T’as peur de la journée qui va venir vous assaillir. T’as peur de lui, t’as peur de toi, t’as peur des requins et des marées, du blanc et des signes en papier. T’as peur de devoir te lever, partir, trembler et-
Ambrose te raconte son rêve.
Tu souris.
Tous les matins, vous le faisiez. Toujours les mêmes dialogues. Souvent. Bonjour. Bonjour. T’as bien dormi ? Oh, ça va, et toi ? T’as pas eu froid. Non, t’étais là, c’était bien. Je sais pas comment j’ferai ce week-end. Je reviendrai vite, t’en fais pas. J’ai rêvé que j’étais une plume. J’ai rêvé que j’étais un tigre. J’ai rêvé que j’étais une huître. J’ai rêvé qu’on allait au cinéma. J’ai rêvé qu’on dominait le monde. J’ai rêvé que t’étais plus là. Je serai toujours là, idiot. C’était qu’un rêve. Je serai toujours là, Nova-Blue. C’était qu’un rêve. Je t’ai dit, je pourrai jamais te détester. Et puis, je peux pas rencontrer quelqu’un que je préfèrerai à toi. T’es bête. Je t’aime. On va finir par être en retard. Non, j’ai mis le réveil en avance. … oui, oui, ça m’étonne pas, c’est vrai. Allez, va te doucher, je prépare le petit déjeuner. T’es la meilleure. Non, on est meilleurs ensemble.
C’était qu’un rêve.

C’était qu’un rêve et tu te sens propulsée neuf ans en arrière, et pourtant pas tant aussi loin. Il a déjà changé de sujet quand tu percutes finalement ses mots. Ruelle. Lune. Téléphone. Quelque part.
« Attends. Quoi ? »
Tu te redresses vivement pour le regarder, sourcils froncés.
T’aurais pas dû faire ça comme ça parce que ton encéphale explose et va cogner sur tes méninges.
« Attends, attends, attends. » Vous avez assez attendu. « Ambrose, c’était pas … je … attends. »
Tu sors maladroitement un bras de la cabane pour chercher un truc à tâtons, que tu retrouves tant bien que mal en faisant s’affaisser la couverture un peu plus proche de vos peaux nues. T’appuies sur tous les boutons, rageuse. La technique du riz doit fonctionner. Elle va fonctionner. L’écran finit pas s’allumer et tu pousses un petit cri de joie, alors que la luminosité crue t’éclate les prunelles.
Tu tapes le code d’il y a neuf ans, incertaine. 2410. Il l’a pas changé, et tu souris stupidement tandis que tes doigts pianotent. Il te dit que c’était qu’un rêve. Non. Non, c’était pas un rêve. Ou alors, c’est toi qui a rêvé. Le front plissé d’incertitudes, à demi appuyée sur lui, les jambes toujours entremêlées et le buste en équilibre instable sur ton poignet planté au sol, tu cherches des yeux l’indice, la clé. Sans réaliser une seconde que ça reste déjà un miracle que t’aies pu le déverrouiller, que ce serait n’importe quoi s’il avait gardé l’historique de tous ses appels tout ce temps, tu descends. Le pouce du Sud vers le Nord pour aller trouver son étoile.
Là. 1er septembre 2019.
Tu lui colles l’écran sur le nez.
« Tu te rappelles pas de ça ? » L’inquiétude et le soulagement se disputent. Inquiétude qu’il t’ait oubliée. Soulagement qu’il t’ait oubliée. Parce que s’il a oublié, ça veut dire qu’il t’a pas rappelée mais parce qu’il avait pas de raison. Ça veut dire qu’il t’a pas laissée en sachant que tu serais mal, en sachant que tu serais triste. S’il a oublié, ça veut dire qu’il a eu si mal que sa mémoire t’a effacée ; vu l’état dans lequel il était, ça t’étonnerait pas plus que ça. S’il a oublié, ça veut dire qu’il t’a pas abandonnée, ou moins.
Devant son air désemparé, tu triomphes un peu mentalement.
« Vraiment ? Je … Tu m’as appelée, Ambrose. Tu m’as appelée, il était super tard, tu m’as appelée, et je … t’étais dans une ruelle et j’ai cru que t’allais crever, et tu m’as appelée. Je suis venue. Je suis venue, et j’ai appelé les secours. Et j’ai attendu avec toi. Tu … tu te rappelles pas ? »
Les souvenirs remontent comme des bulles, ta parole se fait plus rapide tandis que ton crâne boursouflé analyse toutes les conséquences de ce que ça veut dire, oublier.
« Tu te rappelles vraiment pas ? Je … je suis venue. J’avais une compétition de gym, mais … je sais pas. Je suis venue. J’étais vraiment là. Toujours. Et … »
Tu passes une main dans tes cheveux, effarée et embarrassée, indécise sur la marche à suivre avec ces éléments en main. T’as envie d’être un galet pour pouvoir ricocher, braver les surfaces maritimes et toujours nager près de lui. S’il a oublié, ça veut dire qu’il t’a pas laissée désemparée dans ta tristesse après t’avoir manipulée. Ça veut juste dire qu’il avait mal, et que t’as fait ce qu’il fallait.
Ta gorge se noue, ton cœur se serre, la cabane t’étouffe et t’étrangle. Tes souvenirs se moquent de toi ; ton espoir, un petit peu, aussi.
Tu ris, parce qu’y a rien d’autre à faire. Chaque son agresse ton cerveau lent comme un tintamarre de métal. Mais tu ris, Nova-Blue, un peu. Parce que t’es soulagée pour lui. Soulagée, pour vous.
« Ils m’ont pas laissé monter avec toi dans l’ambulance, je … je sais pas pourquoi. Je leur ai demandé où t’allait, et le lendemain, quand j’ai appelé l’hôpital, je … » Ta gorge se serre de l’inquiétude que t’auras plus à ressentir. « … ils ont dit que j’avais pas le droit de savoir ce qui t’étais arrivé, parce que … parce que j’étais pas ta famille. Et, je. Enfin. Je me suis dit que tu m’appellerais. Mais si tu t’en souviens pas, ça veut dire que. Je. Putain. »
Ça veut dire que vous avez perdu un temps précieux dans votre course contre la montre, et que t’as cru perdre ton Nord alors qu’il filait toujours droit, fièrement fléché vers l’horizon, les aurores boréales d’Ambrose tailladées à coup de pommettes.
« Tu te souviens vraiment, vraiment pas ? »
Tu laisses enfin ton coude ployer, ton visage au-dessus du sien et tu te moques du cellophane, des grelots et du bleu craquelé. Tu feras jaillir des aurores depuis la marée de son crâne pour éclairer des mémoires vives qu’un idiot a pu effacer.
Tu sens sa respiration sur tes lèvres, et tu déglutis un peu fort.
« J’étais là. »
Une mèche de cheveux, collée de peinture, quitte le giron de ton oreille pour s’échouer contre son sourcil. Un pont, comme un arc électrique, tendu entre vos deux histoires, vos deux époques, vos deux personnes. Tu t’en fous totalement d’être propre.
Tu fouilles désespérément ses pupilles à la recherche du mensonge. De la farce. De quoi que ce soit qui laisse à présager que ce qu’il dit n’est pas honnête, qu’il te manipule, là aussi. Qu’il se moque de toi dès le début, qu’il s’est rapproché doucement pour mieux te briser sur le sol, encore. Tu ne trouves rien. Pas un once de quoi que ce soit. Seulement ces immenses lacs si bleus qui te serviront toujours d’ancre.
Tu poses un baiser sur ses lèvres, aussi léger que l’émergence de ton déni au-dessus des flots.
« Je suis là. »

Tu voudrais écrire des poèmes, avec des hippocampes déchus, des madeleines d’anniversaire, de Proust et de larmes versées. Tu voudrais écrire des poèmes, te convaincre que c’était qu’un songe, un putain de rêve éveillé par une gymnaste maladroite en grande crise de somnanbulisme. Tu voudrais écrire des poèmes sur le contour de sa mâchoire, sur la couleur de ses iris tandis qu’un jardinier véloce arrache une à une les pensées autour d’un parterre de soucis. Tu voudrais écrire des poèmes sur une autre réalité, avant la cabane déconstruite, avant que tu sois périmée.

Mais, si tu es honnête, Nova, y a pas de poèmes à écrire.

Elle est mieux, cette réalité.
code by underratedboogeyman

_________________
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Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
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Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
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Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 4 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Mar 15 Mar 2022 - 20:03


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐

TW : pensées et actes auto-destructeurs, crise de panique

Je me sens sale.

Je me sens atrocement sale, et je pourrai prendre des douches à quarante degrés pendant des semaines entières jusqu’à que ma peau rougisse autant que ma face gênée et confuse. Je me sens atrocement sale, quand mon téléphone s’allume et que les petites diodes m’éclatent la vue. Je plisse les yeux.
Premier septembre 2019.
Je me souviens que je me rappelle plutôt du deux septembre 2019, parce que j’avais eu un bracelet tout blanc le lendemain avec écrit mon prénom, nom de famille, date de naissance et date d’hospitalisation.
J’ai pas de souvenirs du premier septembre, alors que c’était quelque chose de premier, comme nos nombres, comme notre place dans nos mondes. L’idée de me souvenir des seconds m’agace, et j’ai la nausée. J’ai la gerbe, quand je repense à mon rêve, et j’ai pas réellement envie d’entendre la vérité.

« … C’était un appel de poche, ça arrive. » Mon ton tremble, et j’ai des gerbes de cactus dans la gorge. « Je veux dire … C’est clairement possible. T’es dans mes numéros favoris et … Il y a peut-être des … Des mélanges de touches et … Enfin. »

Et, enfin, parce que j’ai envie de lui dire des choses pires.
J’y crois pas.
J’y crois pas, à ses appels manqués. J’ai pas réellement envie d’y croire parce que c’est nul, comme réel. C’était donc ça, notre vérité ? Une ruelle pleine de pisse, avec ma gueule éclatée, et elle qui s’était levée tard pour m’emmener dans une ambulance où elle a pas pu rentrer ? C’était pas, putain, de possible. J’ai mon cerveau qui grésille.

Je me sens sale, parce que je suis salaud dans cette histoire. J’aurai pu me demander qui avait appelé, mais les joggeurs ont souvent des syndromes du saveur. Je m’étais jamais posé la question, avant. On appelait quand on voyait des personnes qui avaient besoin d’aide. Si j’avais toujours la peur d’être intégré dans des mafias douteuses en faisant ça, il y a des personnes courageuses dans son monde. Ma lâcheté en bandoulière autour de ma panique, j’ai le myocarde qui s’accélère dans des tangos tristes. Volver, je reviendrai, mais j’ai même pas pu tenir des promesses nulles.
Je me sens sale, et j’espère ne pas en avoir formulé, ce soir. Ce serait horrible.

« … Mais ça a aucun sens ? »

J’ai envie d’hurler contre les étoiles, de hurler contre le monde, de le dévorer, de le crasher contre un mur où il coulerait d’encre noire. J’ai envie de m’arracher les lèvres, pendant que les siennes se sont posées sur les miennes. J’ai envie de les porter en collier, en étendard, mais d’avoir plus jamais le droit d’action et à la parole. Elle pourrait me séquestrer, devenir une tutelle, j’aurai les poignets levés pour l’accepter avec un grand sourire vide de tout pore.

« C’est. Pas. Putain. De. Possible. »

J’ai envie d’hurler, et les cactus au fond de ma gorge viennent me détruire le palais. Je suis à deux doigts de détruire les fondations de notre cabane, de faire de grands cris, qui n’ont rien à voir avec ceux d’hier et des jours qui suivront.
J’étais là.
Alors que moi, j’étais pas là, juste en train de suivre des papillons qui crevaient en quelques heures à mes yeux. T’étais le seul qui avait vécu pendant neuf ans. J’ai aucune chrysalide possible dans le coeur, parce que t’étais un insecte qui les bouffait dès qu’elles s’y déposaient. T’étais là, toujours, comme un organisme vivant étrange, qui s’entortillait sur lui-même. Tu bougeais au rythme des recherches éperdues, claquant du talon bien rangé sur les planches de mes tentatives. Tu m’envoyais à la mer à chaque fois que j’essayais de créer d’autres équipages, et j’acceptais avec plaisir parce que j’étais un capitaine qui ne prenait qu’une matelot à bord. T’avais de la place sur mon bateau pirate, parce que personne ne comprendrait notre amour pour les abordages douteux et nos cartes bordéliques. T’avais été là, quand j’avais tenté de comprendre les dix mille façons de sociabilisation, t’avais été une étoile dans le ciel et toutes les starlettes me semblaient fades à côté.

J’avais des diodes plein les yeux de regarder sans cesse les mêmes photos, et j’ignore si t’as vraiment pas changé en dix ans ou c’est juste mon cerveau qui peine à se détacher d’images connues.

T’étais là, maintenant, mais pendant deux ans, j’aurai pu m’épargner les explosions, le bleu de l’amer, l’enfer du Ciel et les regrets ancrés.

« Je … Je me sens pas très bien. »

J’ai toujours des gerbes de fleurs du mal dans la gorge, et elles poussent dans notre suite le long des plaintes dans les coins. J’ai le souffle court et je panique. C’est pas possible. C’est pas putain de possible.
Elle me déteste sûrement encore et toujours parce que y avait une compet de gymp et dans mon rêve y avait des rats qui la mangeait et peut-être que c’est arrivé aussi dans la réalité et qu’elle a été mordue par des rats à cause de moi et que c’était débile et que j’aurai pu faire de grandes choses mais j’avais des petits trous dans le crâne et de la fumée dans les poumons et que j’avais refusé toute aide et tout mais juste du blanc dans la gorge et dans le crâne et des flashs et des ronds sur la langue qui se sont dissout parce que j’en
J’en POUVAIS plus de ce PUTAIN de GRIS et DELAVE et NUL et parce que je sais que oui oui on a des visions moins colorés quand on est un homme mais quand même c’était pas PUTAIN DE POSSIBLE d’avoir zappé ça et tu me détestes parce que je vois que tu t’es rapprochée et que t’as sûrement envie de me mettre un coup de tête au fond, que t’as sinon un peu de cyanure sur les lèvres et là du coup j’ose pas bouger, pas déglutir, rien faire, même pas y répondre parce que sinon tu seras empoisonnée aussi ou sinon t’as déjà un antidote alors que j’avais essayé de trouver le mien avec des cachets ronds avec des smileys cons et débiles qui servaient à rien la promesse c’était de l’acide dans ma vue j’avais que de l’acide dans le coeur et
PUTAIN DE MERDE c’est pas PUTAIN de POSSIBLE et j’ai envie de hurler et j’ai envie de fusionner avec la honte la cabane le reste mais de te laisser tranquille parce que j’ai honte j’ai honte j’ai putain de honte et

« … Je … Je reviens ou … Ou viens ou … Ou pas parce que mais … Désolé mais je … Je … Je sais pas et … Je … Je me sens juste sale. »

C’est pas de ta faute, et tu le sauras certainement pas. Moi non plus, je le sais pas. Je suis persuadé, au fond, d’être quelque chose comme une midlife crisis, même si je suis étonné de capter de la sincérité dans tes prunelles.
J’ai décidément envie de m’arracher les cordes vocales. C’était des muscles pauvres en protéine, et sûrement que je pourrais m’en passer.

L’eau coule au fond de la baignoire et j’ai laissé la porte de la salle de bain ouverte. Je fixe la faïence qui se remplit, et j’arrive pas réellement à penser. Je me dis que le blanc est une couleur étrange, et qu’elle serait plus jolie avec un peu de turquoise.
L’eau est chaude, beaucoup trop chaude, et mon épiderme le sent pas réellement. J’ai envie de degrés explosifs, que les liquides me détruisent le corps et la gorge.

« Je suis désolé je suis désolé je suis désolé je suis désolé je suis désolé pardon pardon désolé putain pardon désolé c’est pas possible ... »

Elle va partir de la chambre. Je pourrai peut-être bouffer le rideau de douche pour m’étouffer avec et ça sera plus rapide que si je le fais avec ma honte.
L’eau se teinte d’orange et de bleu et décidément.
Je me sens pas moins sale.
Et maintenant, j’ai peur, et je suis prêt à devenir un pot de peinture éclaté sur le sol, qui rampe jusqu’à la porte de la salle de bain.

« … Nova-Blue ? »

J’appelle un peu doucement, comme si ma voix m’effrayait. Je m’en méfie, maintenant. C’était un feu de forêt en plein été, avec mes couleurs chaudes affichées fièrement sur le crâne. J’arrive pas à arrêter de trembler et j’ai un incendie dans la tête.

« NOVA-BLUE ? »

Pourquoi je PARLE.
Pourquoi j’ouvre ma PUTAIN de GUEULE de requin MARTEAU parce que j’étais MARTEAU et j’étais un MARTEAU dans sa vie à venir clouer des REALITES VIEILLES de neuf ans et j’étais INCAPABLE de fermer des cercueils et je jouais les vampires immortels à POMPER LE SANG d’autrui et à POMPER TON PUTAIN DE TEMPS.
J’ai la gorge qui se serre et ni l’eau brûlante, ni les bruits lointains de la cabane peuvent les calmer.

« … T’es là? T’es toujours là ? »

Je le dis à moi-même, mais ma voix tremblante s’exporte au dehors de la salle de bain. Je contrôle plus son volume, je contrôle plus son timbre, et il semblerait qu’elle soit beaucoup plus aiguë désormais.

Litanie d’excuses qui s’éclatent dans l’eau dans des désolés obsédants, j’ai envie de détruire des murs pour ressentir le contre-coup. Les poings serrés, mes incisives se posent sur mon index pour s’y inscrire. Je me marierai à moi-même, et il va pleurer des cordes le jour de mon mariage, et c’est tant mieux parce que je pourrai les chopper pour m’inscrire des couronnes violettes autour du cou.
Je suis idiot un abruti et je m’étouffe longuement. Sûrement qu’elle a été blessée y a deux ans, qu’elle a du se battre contre des bandits comme dans mon rêve, et je sais plus réellement si je suis vraiment réveillé, éveillé ou endormi parce que cette suite est trop belle, et la suite a des airs de paradis.
J’ai envie de noyer mon téléphone.
J’ai envie de noyer mon téléphone.
J’ai envie de NOYER ce PUTAIN de téléphone. Qu’il appelle plus jamais personne, qu’il fasse plus jamais de conneries et-

Je me frappe le crâne à grands coups de paume, parce que j’ai envie de refoutre mes neurones en place et c’est ce que je faisais sur mon téléphone quand il marchait pas ou qu’il marchait mal.

Je vais le noyer, puis avaler l’eau, puis m’électrocuter, parce que les stars finissaient comme ça et que j’aurai peut-être ma putain de place dans le ciel avec Nova-Blue. Viens, on devient une constellation à deux, parce que c’était suffisamment.
J’ai encore le visage un peu bleu et orange, pendant que j’ai contaminé cette putain d’eau de peinture et que-

Je me sens toujours pas propre.
Je suis sale.
J’ai envie d’hurler et je frappe ma tempe qui rougit. J’ai le corps rouge à cause de l’eau brûlante et c’est pas ma couleur, ça.
Les endorphines me calment lentement, et j’ai honte. On dit bien être rouge de honte, après tout. Les espaces se touchent difficilement, et j’opposais des galaxies aux naissances opposées.

Quand elles étaient sincères et pleine d’espoir, je les regardais avec des trous noirs dans les prunelles, parce que c’était absurde.

Je vais noyer ce putain de téléphone, parce que c’est de sa faute.

Clic-clac, clic-clac, je dégouline au sol comme une tâche de pétrole étrange. J’arrive au niveau de la cabane et j’aperçois Nova-Blue.
Elle est toujours là.

« … Ca va ? »

Je vais noyer ce putain de téléphone, parce que c’est de sa putain de faute.

« Je suis revenu et … Attends… J’ai un truc important à faire … Et … Au moins, je … C’est TRES important la gym et c’est idiot je suis un complet idiot je suis même débile et putain c’est de sa faute à lui aussi là d’appeler à n’importe quelle heure et putain mais j’ai SI honte Nova-Blue je suis désolé putain ça a du être super gênant mais putain putain putain de merde je suis désolé vraiment excuse moi j’ai je suis enfin t’as compris débile débile idiot et »
les mots se paument. « Enfin. » Ils se recentrent. « Je suis désolé. Je tiens fort à toi. T’es importante. Mais c’est débile d’appeler les gens aussi tard. »

Je vais le noyer.

« Puis, j’ai besoin d’un nouveau téléphone. Tu viens ? »


Dans la salle de bain, l’évier se remplit et mon putain d’Iphone 5 se noie dedans.
Je suis soulagé, parce que j’ai l’impression d’avoir tué une partie de mes regrets et maintenant.
Maintenant plus besoin d’obsession étrange quand j’ai des big bang vivants pour jouer des symphonies dansantes dans des big bands joyeux.

L’eau est propre.
Je suis de nouveau à côté de la cabane, et j’ai fais une connerie. J’ai des bracelets d’excuses dans mes doigts quand j’attrape sa main à travers la porte de notre univers. J’ai l’impression de plus y avoir le droit, parce que j’ai éclaté des systèmes solaires pour devenir une gigantesque lune toute noire.

« … J’aurai pas du péter un câble comme ça, je suis désolé … J’essaie de … Enfin d’évoluer parce que j’ai … Je suis juste. »

Je prends une grande inspiration.

« Je suis juste si heureux que tu sois là, ici, là, maintenant, dans cette suite, et j’ai … enfin, si tu veux bien, on peut passer la journée ensemble ? On ferait … Enfin. »

Pause.

« Et puis merde, je suis juste … Trop con. J’ai été con en 2019 de t’appeler et … C’est quoi ton cartoon préféré ? Je suis désolé. Si tu veux bien, je me rattraperai et je viendrai à la prochaine compet parce que … J’aime bien quand tu gagnes parce que tu gagnes toujours. »

Et même quand tu perds, tu resteras la meilleure.

Je me sens sale, mais j’ai des envies de grand ménage dans mon crâne. Tout est clair. J’ai mes doigts dans les siens, et des X sur la porte de notre chambre.

On mettait des croix sur les emplacements des trésors pour les retrouver.

« J’ai fais un bain propre si tu veux. »
 


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Mar 15 Mar 2022 - 22:55

Once more you open the door
n o v r o s e   i v

Son regard se voile, et tu sens la mer se glacer.
Son regard se voile, et tu connais trop bien ce regard. Le regard qui te voit plus vraiment, le regard qui plonge dans la mer avec l’intention de l’y noyer, de t’y noyer, de vous noyer. Son regard se voile, accroché au mât en noyer, et t’as pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il te dit qu’il se sent pas bien.
Non. Non, non, non, non, non, non, non.
Son regard se voile, et le reste n’a plus d’importance. Tu l’as déjà vu dans cet état. Tu l’as déjà vu dans cet état. Tu l’as déjà vu dans cet état. Tu pensais que t’aurais oublié, que tu saurais pas le reconnaître, mais Ambrose exsude la détresse par chacun des pores de sa peau et comme toi, t’es tout contre lui, elle suinte jusqu’à ton épiderme. Il te voit plus. Il te connaît plus. Il te dit qu’il se sent sale, et il te repousse loin de lui comme le sable repousse la mer à force de trop la côtoyer. Il te dit qu’il se sent sale, et tu deviens la tâche d’encre au creux du tableau, le trou où la pellicule brûle, tu deviens plus misérable que t’as jamais cru pouvoir l’être.
Son regard se voile et ton crâne est en alerte orange, l’orage s’écrie dans tes synapses, l’ouragan hurle dans ton tronc cérébral, remonte une paire de nerfs crâniens jusqu’à t’en rabattre les oreilles. Tu clignes des yeux. Tu clignes des yeux. Tu clignes des yeux. Ambrose est parti, encore, tu restes assise dans la cabane, ta désillusion sur la gueule. Tout te semble débile, soudain.
Pourquoi t’y as cru, Nova-Blue, pourquoi t’y as cru à ce regard qui te disait que t’étais quelqu’un ? T’as l’habitude, non ? C’est qu’une question de temps avant que ça parte, avant que le regard se voile, avant que quiconque mette les voiles et que tu t’éclates une fois de plus sur le sol désert de ton appart. Pourquoi t’y as cru ? T’es trop conne. Pourquoi t’y as cru ? C’est qu’une question de temps, en fait, avant que tout ne soit que crue, que le Gange emporte tes couleurs aussi sûrement que ton sourire, qu’il ne vienne faucher en plein rêve la rancœur de ta solitude.
Tu restes assise. Tu restes assise. Tu restes assise.
T’entends l’eau qui coule, et les mots qui se déversent comme des perles d’eau et tu l’imagines, malhabile, en train de faire n’importe quoi. Tu voudrais te lever, répondre quand il t’appelle, mais t’as des sanglots dans la gorge parce que tu veux pas revivre ça. Pas maintenant. Pas toujours. Pitié.
Pitié pas ça. Pitié. Son regard s’est voilé, tordu comme la roue d’un vélo. Son regard s’est voilé, son regard s’est envolé, et tu peux pas le supporter parce que tu sais pas ce que t’as fait. Son regard se voile, son regard met les voiles, alors que ton regard dévoile au lieu de regarder des voiles. Pitié. Pitié, pas ça. Pas encore. Pas maintenant. Pitié.
Tu restes assise, à fixer le vide, à trembler sans même t’en rendre compte, quand le bruit de choc sous ton crâne semble venir de l’extérieur.
Non.
Tu sors d’un bond, et tant pis pour ton mal de tête.
En deux enjambées t’es sur le seuil, en une fraction à peine de secondes t’es à genoux près de la baignoire, tes mains serrées sur ses poignets. Tes mains serrées sur ses poignets, conçues pour l’enchaîner à toi, pour qu’il parte plus, qu’il parte pas. T’as été trop conne, Nova-Blue, t’as barré la porte d’une croix, alors que le plus grand danger c’était qu’il se perde dans son crâne. Tu le savais, pourtant, tu le connais. Tu t’es dit qu’il avait changé, mais peut-être qu’aucun de vous deux ne l’a fait, finalement. Alors tu serres tes mains plus fort, pour qu’il arrête.
« Ambrose. Ambrose. Ambrose. Ambrose. Ambrose. Arrête. »
Il continue, et il s’excuse, et tu sais pertinemment bien que ses prunelles ne te voient pas. L’eau est trop chaude, elle se teinte du gras de vos couleurs complémentaires, tandis que la peau d’Ambrose rougit à force d’être brûlée et frappée.
Ta voix a des accents désespérés, comme un crapaud dans un clavecin.
« AMBROSE. S’il te plait. »
Ambrose je suis là pars pas réponds moi Ambrose je suis là pars pas réponds moi Ambrose je suis là pars pas réponds moi.
Ça sert à rien. Il s’est enfoncé trop profond dans le lac de ses excuses nulles. T’arrives pas à l’empêcher de se frapper, t’arrives pas à l’empêcher, de rien. T’as jamais réussi, de toute façon, t’avais aucun poids sur ses choix, sinon tu serais jamais partie. Tu lâches ses poignets. Tes doigts ont laissé des traînées blanches au milieu du multicolore, et ça te terrifie. Tu veux pas laisser des tracés incolores sur la peau d’Ambrose. Tu veux pas.
Son regard est voilé, et le tien aussi, vous êtes sans doute sur un tandem parce que vous vous vautrez à deux.
Tu te relèves, retournes dans la chambre, cherches n’importe quoi pour l’aider.
La trousse de soin. Tu t’assieds avec à l’entrée de la cabane, et tu te moques bien de ta peau sur la texture rigide du drap. Tu vides l’intégralité de son contenu sur le sol. C’est pas une trousse pour contenir des stylos, une trousse pour écrire des poèmes, une trousse pour faire de la peinture. C’est une trousse avec des ciseaux, une trousse pour soigner des œdèmes, une trousse pour panser les blessures.
Tu répands le contenu au sol et tu le fouilles avec tes mains.
Analgésiques, antalgiques, y a tout pour calmer la douleur, y a rien pour calmer les angoisses. Tu sens la tienne qui escalade l’antichambre de ta gueule de bois, se fraie un chemin jusqu’à ton crâne. Tu mets un temps à réaliser que ton regard est trouble, aussi, parce qu’il est rempli d’eau salée, le genre qu’on trouve pas dans la mer, mais auquel t’es habituée.

Il revient de la salle de bains, le regard toujours dévoilé.
Ça va ? Tu lui jettes un regard hargneux. Il te pose vraiment la question ? Putain de putain de putain de putain de putain de merde de merde de merde de merde de merde. Non, non ça va pas, t’as tout posé là sur le sol comme sur l’autel de vos déboires et tu voudrais devenir une nonne pour qu’il puisse seulement te regarder. Putain de merde. Putain. De. Merde.
Ambrose te dit qu’il est revenu, qu’il a honte, qu’il est désolé.
« Ambrose … »
Ta voix est une supplication, t’aimerais faire taire les trémolos de ton larynx en argentique mais tout se teint en noir et blanc quand il s’excuse, encore, encore. Sa peau est rouge comme un homard, et tu voudrais lui mettre de la crème, tu voudrais t’en remettre à la gouache qui te l’avait confié hier soir. Il peut pas être rouge, pas lui, c’est pas possible. Il peut pas être rouge, pas lui, c’est pas possible. Il peut pas être rouge, pas lui c’est pas possible.
Tu te relèves.
« Ambrose. Ambrose, s’il te plaît. »
Mais ça sert à rien, Nova-Blue. Il est déjà reparti, et tu le suis, parce que tu sais rien faire d’autre qu’être cette nuée un peu miteuse dans le sillage de ses comètes. Tu voudrais le coiffer d’étoiles, lui montrer qu’il a raison d’être et qu’il a une raison d’être. Mais il te voit pas. Il te voit plus. Tu sais même plus si il t’a vue, et quelque chose te frappe aux côtes pour t’empêcher de continuer.
Tu échoues au pied du lit blanc, dépourvu de sa couverture. Y a une poubelle. Tu vomis dedans. C’est pas tant du vomi, au fond, c’est une bile amère et acide, du chlorure de sodium affreux qui vient te ravager le bide. C’est pas le moment. C’est pas le moment. C’est pas le moment.
« Ambrose ! »
Tu l’appelles, mais il viendra pas.
Tu l’appelles, mais il s’est perdu.
Toi tu perds dans les couloirs, lui il se perd dans le dédale de ses cauchemars labyrinthiques et t’as rien, pas un fil d’Ariane, pour te ramener à ses côtés. A quoi ça sert, hein, d’être bleue, à quoi ça sert les sémaphores si ça t’emmène pas où il faut quand Ambrose a besoin de toi ?
T’as envie de hurler et y a du sel dans ta poitrine dans tes larmes dans ton univers t’es aussi sèche qu’un Sahara quand tu voudrais des ça ira. T’as envie de hurler et ta bile se mélange aux larmes et tu retournes dans la cabane t’y rouler en boule une seconde en attendant que plus rien ne tourne.
Que le temps s’arrête.
Qu’Ambrose arrête.

Et qu’il te voie.

Tu sais pas combien de temps s’écoule avant qu’il vienne te tendre la main. Des orchestres de fleurs artificielles jouent des crécelles derrière tes cils, et des percussions brésiliennes dansent une samba entre tes côtes. T’as envie de crever, mais tu prends sa main malgré tout, le seul cordage qu’on te lancera et auquel tu peux t’agripper.
Tu te lèves et tu restes plantée, bras ballants, à un mètre de lui.
C’est ridicule ridicule ridicule comme tu pleures et lui a pleuré et tu il est rouge et toi t’es bleue et il est propre et toi t’es sale et tu renifles un peu, Nova, en plantant tes yeux dans les siens.
Son regard se dévoile. Mais c’est le tient qui s’est barré. Et tu le fixes, et tu oscilles, entre la pitié et la rage, entre ton cœur et ton déni. Entre hier, aujourd’hui et demain, le suspendu et l’indécis.
« P-pourquoi … pourquoi tu fais ça, Amb ? »
Tu dégages ta main. Il est une grenade, il détruit tout sur son passage et il revient la bouche en cœur pour mieux se dé-dégoupiller.
« Je … je peux pas, je … je veux pas, je … je peux pas te gérer quand t’es comme ça. Je veux pas que tu te fasses mal, et je … je sais pas quoi faire, juste, faut que tu me dises quoi faire, moi je sais pas, je … je veux pas te regarder être mal et juste … je … »
La fin de ce que tu voulais dire se perd dans un sanglot. Tu lèves même pas les mains pour te protéger, tu fermes même pas les yeux pour te cacher, tu restes juste là. Béante. Avec tes océans de larmes qui s’écoulent même pas sur tes joues. Elles restent sagement, dans tes cils, en attendant d’être cueillies. C’est ridicule. Debout face à lui, peinte en bleu, en orange, en multicolore, t’as l’impression d’être une gamine qui sait même plus bouger ses bras.
« A quoi ça rime, hein ? A quoi ça rime, mon cartoon préféré, et … et les regrets, et … et les compètes … et les excuses … à quoi ça sert ? J-je veux pas … que … je veux pas que tu sois mal, et j’ai l’impression que c’est ma faute, et je … je veux pas, Amb. T’es important. Je t’aime. S’te plaît. »
Tu réalises même pas la bombe que tu viens de lâcher. Tu restes plantée là, immobile, incapable de rompre le contact visuel tandis que tout se liquéfie dans tes iris et dans tes roses.
« S’te plaît, je … je peux pas. Je peux pas. Moi, je … moi je suis bien avec toi, et je veux pas … je veux pas, je comprends pas. S’te plaît … »
Tes cordes vocales te lâchent enfin pour vibrer comme une contrebasse. Tu enfouis ton visage dans tes mains, parfaitement consciente de l’illusion de dissimuler ton regard alors que t’es complètement nue.
Tu repasses tout, en boucle, les derniers jours en noir et blanc. La gynécologue. Alix, qui claque la porte. La couleur du vieux sac plastique sur la table de ton salon. Les journées mécaniques, informes. La robe blanche, venue perturber. Le mariage. Les mensonges. Les bulles. L’herbe. L’embrasser. Le voir se noyer. Le sauver. Le récupérer. L’aider, comme tu peux. Lutter pour pas être submergée. Ça a la saveur de poussière et tu te dis que si hier soir, c’était pas un feu d’artifice, y a rien qui te ferait plus hurler hurler hurler hurler hurler hurler.
« S’te plait, me laisse pas. »

Me laisse pas, je m’en fiche d’être sale, je m’en fiche d’être bleue ou orange, je m’en fiche de tout mais me laisse pas, je veux pas rester encore toute seule pendant que t’es à l’intérieur, à l’intérieur de ton appart ou à l’intérieur de ton crâne fais ce que tu veux mais me laisse pas me laisse pas me laisse pas Ambrose je m’en fiche d’être propre je m’en fiche d’être bien je m’en fiche mais me laisse pas-

Tu restes droite, au milieu de la chambre, les doigts voulant crever tes yeux.
Aussi frigorifiée qu’un i laissé sans point sans poing sans cœur.
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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Mer 16 Mar 2022 - 11:11


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐

Je t’aime

« Je … Quoi ? Je quoi ? »

J’entends sa panique, j’entends sa respiration qui fatigue, je l’entends. Elle.
Et elle, elle est pas bien. Elle a vomi, j’ai des marques blanches de ses doigts sur mes poignets, et elle a des larmes sur le coin des yeux.
Alors, tout se met à compter pour du beurre.
La ruelle devient un lointain souvenir, quelque chose de pas si important. Je rationalise soudainement, parce que je constate l’ampleur des dégâts. Les hippocampes, c’est orange et pas rouge, et je nage beaucoup moins bien parce que plus aucun contact ne semble possible. Elle est debout, je suis assis. J’ai la tête baissée à ses chevilles, et mes mains pourraient s’y attacher comme un boulet.
On aurait chacun fait ça, et ça serait une promesse muette étrange.
J’ai ma tempe qui tambourine contre mon crâne, brûlante, et qui émet des petites vagues de chaleur en direction de mes nerfs. J’ai la tête qui tournoie légèrement et je sens mon myocarde qui bat dans des rythmes asymétriques. Mes joues sont chaudes, mon corps semble juste enveloppé dans du coton, et je pourrai m’endormir. Une douce détente m’atteint, et je suis juste épuisé. J’ignore si c’est juste la fatigue ou les endorphines, mais j’ai une certitude.
Avec sa peinture de partout, Nova-Blue semble plus propre que moi.

« Attends, attends quoi ? »

Je redescends dans des astres plus atteignables, dans des temporalités réelles, dans la vérité. J’ai les yeux ouverts sur le monde, parce que le soleil s’est levé et je vois qu’on est pas dans un conte de fées étrange. Il n’y aura pas de princes qui partent quand le jour débarque, pas de lointains navires et de futures veuves esseulées qui pleurent sur les ponts. Elle est debout, bien présente, devant moi. Et elle est blessée.
Je l’ai blessée.

J’habitais seul, et c’était habituel. L’angoisse était devenue une colocataire pénible, logée dans ma cage thoracique chaque jour de la semaine. On buvait des coups ensemble les vendredi soir, en espérant qu’elle serait suffisamment bourrée pour ne plus retrouver le chemin jusqu’à chez moi. Obsessive, c’était la seule qui me quittait pas depuis neuf ans, et j’étais amer de me dire que c’était ma relation la plus longue. J’aurai bien aimé dire que c’était la notre, mais ça l’était certainement dans ma tête.
Alors, quand l’angoisse vient essayer de faire son amante jalouse, à cracher à l’acide sur des souvenirs ratés, je la fous à la porte immédiatement quand elle réussit. Nova-Blue était du Ciel, et elle se savait supérieure à elle. Verte de colère, je l’entends ramper au sol sur la moquette, pendant que je la vois se colorer d’orange et de bleu. Elle n’avait pas réussi à diffuser du noir, et elle gronde pendant que je l’envoie au fond du néant. Elle reviendra, plus tard. Elle sait que sa place n’est pas ici, mais que mon estomac est un endroit chaud et gratuit pour l’hiver. Elle ne paierait pas de loyer, et elle surgirait comme une colocataire gênante pendant les pires moments.
Mais.
C’était pas son moment à elle, et elle hurlait.

Je t’aime
Je l’ignore.
Parce que j’affronte celle de Nova-Blue et je m’en veux. Tout me semble dérisoire, et ma propre angoisse devient anecdotique et passe au millième plan de mes pensées. J’avais plu de temps pour elle, et elle le savait.

« Viens, s’il te plaît. »

Me levant sur mes béquilles, mon tableau des priorités passe au vert sapin et je me tiens face à elle. J’aimerai bien la prendre dans mes bras pour lui montrer que le rouge, ça passera, et que les tâches de rousseurs reviendront, fières. J’ai peur de l’étouffer, parce que l’oxygène manque dans cette suite trop grande pour nous deux.
Clic clac, clic clac, à défaut de pouvoir se toucher, je gratte un peu de contact au fond de la baignoire. Les parois sont encore chaudes et j’ai envie de m’enterrer de honte.
Pourquoi tu fais ça, Amb ?
J’ai pas de raison à lui donner. Elles se sont tues sur mes lèvres, et j’aimerai juste l’embrasser pour pas avoir à parler. Un petit mur de savon nous sépare, et j’hésite à lever le doigt pour éclater ces bulles qu’on préférait dans nos crânes.

De longues minutes passent, dans un silence assourdissant.
Je me sentais sale, et je suis persuadé que je l’ai sali, et qu’elle se sent salie, aussi. Elle a des tremblements des pantins plein de suie, et j’attrape une éponge que je trempe dans l’eau qui commence à se colorer de nos couleurs. Même dans une baignoire, elles ne se mélangent pas, et j’ai le coeur serré à imaginer qu’elles s’évitent, désormais.

Je t’aime
Moi je suis bien avec toi, me laisse pas.
C’était pas mon intention.

Il a eu une explosion dans mon cœur, et pour la première fois depuis 2013, je l’accueille avec plaisir. Si ses paroles étaient panique, j’ose imaginer que ses je t’aime étaient réels. Pendant que le gel douche à la rose mousse contre son coude, j’essaie de retirer la peinture sans frotter trop fort. J’ai pas envie que son bras devienne rouge aussi, parce que c’était pas notre couleur.
A mesure que la gouache coule dans l’eau, je vois clair.
On était dans un flou complet, angoissant. On vivait avec nos pistolets NERF déchargés contre la tempe, sachant que personne ne risquait rien mais envisageant le pire. Le meilleur nous semblait inaccessible, et j’ai un peu mal en me disant qu’on pensait peut-être pas le mériter.

« Je vais pas te lâcher. Je vais pas te laisser, Nova-Blue.
Je vais pas partir, NB. Et … Et je pense que ça fait des heures que … Enfin, je sais pas ce qu’on fait. Et ça, ça m’angoisse. Et c’est super stressant, pour moi,
et … Visiblement pour toi aussi. »

Le bleu s’étend dans l’eau pendant que je me sens fanatique à faire des ablutions avant des prières importantes. Elle sera mon épiphanie, et je me casserai le reste du genou parce que ça serait pas si important. Elle serait Saint Lazare, me dira de me lever, et grâce à ses miracles, je n’aurai plus aucune douleur. C’était déjà arrivé. Elle avait calmé mes angoisses avec les siennes, et je suis effrayé de croire en des liens mentaux absurdes, des vases communicants d’émotions. Peut-être qu’elle les a dévoré en embrassant mon front, et je me dis que c’est la chose la plus logique que j’ai jamais pensé.
Très concentré à ma tâche, je suis épuisé de cette anxiété constante.
Aujourd’hui, on est le 8, et j’avais envie de secouer l’infini.

« Parce que j’ai juste peur d’être ta midlife crisis, quelque chose d’anecdotique, que tu raconteras ce week-end à tes collègues, et que ça les fera marrer. Je serais sûrement content, parce que tu seras la reine du bureau pour un moment, mais … J’ai pas réellement envie. T’as jamais été anecdotique, et même remplaçable, pour moi. T’as toujours été ma personne préférée, et je mentais pas en disant que tu le serais toujours. T’étais toujours à la première place, quelque part, je sais vraiment te dire où, chez moi, parce que c’est un peu de partout aussi. T’as toujours ta place, chez moi, et … Et pour moi aussi. Tu l’as toujours eu. J’ai jamais voulu que tu partes et je suis parti en vrille juste après … Je … J’ai juste l’impression que je serai jamais heureux si t’es pas là, et qu’on pourrait sûrement l’être ensemble, tous les deux, toi et moi. J’aime bien les jeux d’enfants, j’adore les marelles et les cocottes. J’étais pas très bien pendant neuf ans en les voyant parce que je me disais que si t’étais là, même à trente ans, on aurait attendu que les gosses partent le soir pour aller jouer. J’aurai eu des béquilles alors j’aurai un peu triché,
parce que je suis habitué à être à cloche pied
et t’aurais trouvé ça sûrement marrant, ou même touchant … ?
Puis, même … Je veux dire, même après,
j’sais pas, on aurait été mangé un bobun parce que y a des options
végétariennes pour toi, et même que j’en aurai pris un végé aussi, pour qu’on puisse le manger ensemble, et j’aurai trouvé ça très bon à nouveau. »

J’ai peur de la regarder dans les yeux, et d’y croire une ombre de regrets, ou de pitié. Qu’elle ait des lueurs de profonde tristesse en se disant que j’avais pas fini de chanter à la lune pour me souvenir que je pensais à elle, alors que y a tout le putain d’univers qui le sait sauf elle.

« Je suis bien avec toi aussi. Et j’ai juste envie d’être sincère parce qu’on va juste hurler, péter un câble, pleurer ou je sais pas quoi avant la fin de la journée si on continue tout ça. J’aime pas quand t’es paumée, et quand tu me regardes et que surtout je suis le pourquoi tu pleures. Moi, je veux vraiment pas être le pourquoi tu pleures. »
L’éponge passe doucement sur ses joues et le craquellement de la peinture disparaît. Elle devient liquide, à peu près comme moi, et se perd dans l’eau. De mon côté, j’ai la tête qui sort de l’eau, et j’ai l’impression d’être le plus lucide de tous les sous-marins. J’ai les yeux fixés sur l’éponge pour éviter de croiser son regard, et je déglutis. Il est à quelques centimètres, et j’ai l’impression de laver avec mes mots mes prunelles rougies.
L’eau est orange et bleue, et je me demande si elle a la même couleur sur Mercure.

« Je veux pas non plus, Nova-Blue, qu’on soit là à stresser comme des cons parce qu’aucun de nous s’est dit que les jeux, c’était marrant mais juste quelques heures … Attention ! J’aime bien jouer et … Même que j’adore ça ! Mais … Là … C’est juste trop important, et j’ai plus envie de jouer avec ça. C’est très sérieux. Et j’ai l’impression que y a jamais rien eu d’aussi sérieux et important. J’y crois, moi, quand tu dis que si on s’embrasse très fort, ça va rattraper neuf ans parce que pendant neuf ans, j’ai pas vécu ça à nouveau. Enfin … Enfin si. Mais c’était très nul parce que c’était pas Nova-Blue Herondale. Tu sais ? Juste … La sensation d’être à sa place, d’être là, quelqu’un est là et qu’on peut tout faire, et tu comprends même quand je trouve qu’un mariage est nul et naze et que je suis vraiment persuadé que le nôtre sera mieux, que ce sera le meilleur parce qu’on est juste au dessus d’eux et que ça nous saoule que personne le voit. J’ai juste pas envie que tu vomisses dans des poubelles parce que j’ai encore vrillé. »

Je nettoierai plus tard, parce que c’était pas ça, l’important.
L’important, c’était que j’avais plus envie de confondre les étoiles avec les hirondelles, et de pouvoir dire au monde entier qu’en fait, c’était la même chose depuis le début. L’important, c’est que je suis bien avec elle, et elle aussi, et qu’elle a dit je t’aime et que je suis pas fichu d’oraliser le fait qu’elle ait pu le dire parce que ça sonne comme un rêve, comme le paradis. A ce moment-là, j’ai jamais été aussi fier d’être croyant, parce que certainement que Dieu a été indulgent avec moi, pour cette fois. J’espérais qu’elle soit dédiée au Ciel aussi, petite étoile trop bleue, ou sinon je serai Orphée sans aucun soucis, pendant que mes cordes vocales sont des lyres pour extérioriser mes pensées.

« J’ai fais un rêve, cette nuit. Et c’était un rêve.
La réalité, c’est juste un putain de cauchemar
mais c’était un rêve parce
que t’étais là le
lendemain,
alors
que le
cauchemar c’était
qu’on ait osé te dire que
tu faisais pas parti de ma famille
alors que … Alors que mais putain à ce moment-là,
je te jure que t’étais ce qui s’en rapprochait le plus. Et même maintenant. Et surtout maintenant, là, aujourd’hui, tout de suite. Même maintenant, j’ai l’impression que si on se dit tout, d’un coup, tout va s’améliorer, tout va s’arranger, et que c’est la chose la plus importante que j’ai jamais fais.
Alors, non, vraiment, je suis pas tombé dans une fosse de lions ou de tigres, ou de léopards, ou de quoique ce soit. Franchement, j’aurai bien aimé parce que y a que les gamins qui se battent avec des fauves. Mais, en fait, la vie pendant neuf ans, c’était peut-être pire que la fosse aux lions, donc je préfère presque que tu imagines ça. J’sais pas. Je me dis que ça fait Indiana Jones, et que je préfère que t’aies cette image là que te dire que c’était juste que j’explose depuis neuf ans, et que j’aurai jamais voulu t’exploser au visage.
Alors non, j’ai pas envie non plus. Tu sais ce que j’ai envie, là, tout de suite? J’ai juste envie qu’on commande des croissants, et je ferai même semblant de pas avoir fait exprès de prendre des croissants. Je te ferai une blague, un peu bizarre, en espérant que t’aies compris, puis on serait paumés pendant des heures et des heures à fixer le vide parce que quand on parle pas, ça veut pas dire que y a rien ou que y a que du silence. Et, franchement, on a le silence le plus bruyant que j’ai jamais connu. »

Je prends une grande inspiration et marque une pause. Mes yeux croisent les siens dans une question étrange, et j’obtins la permission d’attraper sa main pour retirer la peinture toute craquée entre ses phalanges. J’aimerai lui demander si ça fait mal, alors que je procède de la façon la plus lente possible. J’ignore si j’avais fini de retirer toute la peinture avant la fin de mon discours.
J’ose pas la regarder, parce que mes yeux seront sincères, pour la première fois, et j’ai peur de leur honnêteté.

« J’ai pas envie, non plus, que tu me laisses. C’est pas ta faute, tout ça. C’est vraiment pas ta faute. Juste, bah j’ai … Je suis un idiot, un débile ou même que je suis pas le plus intelligent, ni même le plus beau, ni même le plus honnête ou le plus sympa avec les autres, alors … Vraiment, je sais pas trop ce que j’ai à t’offrir, mais peut-être un truc mieux qu’une cabane avec une sur-couverture toute marron et moche. J’ai … Putain, bon … Ah mais je sais pas trop de quoi j’ai l’air, maintenant.
Mais au moins, j’aurai tout dis, si tu pars, et tu le sauras. »

Je balbutie et par réflexe, je passe de l’eau sur mon visage. Il coule d’orange et de bleu, et j’espère que le rouge de mes yeux disparaisse. J’ai l’impression d’être dans une gigantesque transe, et que me taire est impossible.
Je devais lui dire.
Je dois lui dire.
Qu’elle comprenne, qu’on arrête ce putain de jeu bizarre, étrange, qu’on comprenne qu’en fait, on coud des réalités dans les marelles et dans tous ces délires de Ciel et d’Enfer, alors qu’on est encore sur Terre et qu’on est incapables d’en profiter convenablement, perdus dans des temporalités d’enfances niquées et de souvenirs gâchés.
La ruelle est loin derrière moi, et je me dis que j’aurai du lui dire, tout ça, si ma mâchoire et mon crâne avaient été moins lâches ce jour-là.

« En fait, je crois que moi non plus, j’ai plus envie de faire de cauchemars nuls. J’en ai fais neuf ans parce que t’étais pas là, et que personne était pareil que toi. J’ai même pas essayé de t’oublier parce que juste j’y pensais tout le temps … Bon, ok, peut-être que je mens un peu et que là, j’ai juste envie de te dire la pure vérité. J’ai peut-être essayé quand j’ai vu la clef dans la boîte aux lettres, mais je te promets que c’était par protection, t’sais, ce truc bizarre un peu de se dire ok c’est mort faut que tu passes à autre chose sinon ça va être bizarre ta vie mais et sauf que …
Je crois pas qu’à un seul moment je suis passé outre, parce que j’en pouvais plus de me dire que j’étais passé à côté de toi.
OK, non, je dis la vérité, la pure vérité, vraiment, je suis jamais du tout jamais du tout et vraiment passé outre. Et si t’es jamais revenue physiquement, t’es revenue quelques jours après dans ma tête.
Alors, franchement, moi non plus, j’ai plus envie. J’ai plus envie qu’on se paume et qu’on se rate parce qu’on est incapables de faire autre chose que jouer pour se planquer. Ca serait si nul. J’ai même plus envie que t’aies peur, j’ai pas envie qu’on ait peur en fait. De se dire la vérité, de quoique ce soit.
Je peux pas te faire de promesses, parce que si je les tiens pas … Bon, j’ai pas réellement envie de mettre un clou sur des les cercueils. »

J’ai un sourire gêné, parce que des promesses, je pourrai lui en faire.
Promis, je partirai plus jamais, et je serai pénible à dégager de ta vie. Je suis pas sûr que ça soit le type de choses à dire, et peut-être même que tu flipperas et sortiras de la baignoire comme si tu avais vu un serpent d’eau prêt à te mordre trop fort. Promis, je penserai à toi chaque jour, et ça, je peux te l’assurer parce que c’est tristement le cas. Il y a trop de bleu dans le ciel, et dans le monde, pour une couleur aussi peu naturelle. Je te promets, que j’essaierai de m’améliorer, et que j’aurai plus besoin d’aide parce que tu seras là.
Je te promets que je ferai de mon mieux, même si mon mieux, c’est le pire que tu verras jamais. J’espérerais que ce soit à ta hauteur, parce que du haut de mon mètre quatre-vingt, je me sens minable à côté de ta grandeur.

« Je sais pas vraiment si je suis la meilleure chose, mais je crois que j’ai jamais eu autant envie d’essayer de l’être. Parce que je pourrai le croire quand tu souris, et qu’en neuf ans, c’est la première fois que je fais un rêve et que je me réveille pas en train de m’étouffer comme un con. Alors … Ouais … J’ai presque cru que j’hallucinais en me réveillant. Mais t’étais là. T’es pas partie. Et j’ai encore tout ce que tu m’as dis de positif en tête y a neuf ans quand j’étais pas bien, et je me disais que si j’y pensais suffisamment fort, c’était encore vrai un peu. »
Je lève la tête pour prendre des poignées d’eau pour les faire couler comme des constellations le long de ses cheveux. Je tente doucement de les essorer de peinture, pendant que je soupire que son dos soit de nouveau sale.
Même quand j’essayais de nettoyer pour faire les choses sainement, j’avais l’impression de tout salir.
Je souris quand même.
Je me dis que ça fera plus de temps entre nous, car je repasserai avec tous les gels douches possibles jusqu’à qu’elle trouve son préféré. Je pourrai même tout recommencer si c’était juste celui-là qu’elle aimait, et j’étais prêt à me sacrifier si c’était ce qu’elle préférait.

« Tu sais ce que j’ai envie ? Qu’on aille juste dans des planétariums, que je fasse ton café le matin avec un sucre, que tu me demandes si ta tenue est bien comme si j’allais que non et comme si j’y connaissais quelque chose, mais tu seras heureuse, et donc ça sera chouette. Même quand t’auras des journées chiantes, je me dis que je pourrai même essayer de cuisiner des trucs mais ça sera pas ouf alors on commandera à manger. Des fois, je me dis qu’on ira au parc, et que ça sera drôle parce qu’on se dira que c’est de la vraie herbe, pas comme celle de Samantha et son mariage pourri. Je me dirai que, même Los Angeles c’est pas des conneries quand ils disent que c’est la cité des rêves.
Parce que finalement, c’est pas la célébrité que je viendrai chercher,
quand je reviendrai, mais juste la jetée et la suite. Si on est pas
bannis de cet hôtel, je me dis qu’on pourrait revenir de
temps en temps, et on trouverait ça même marrant … »

J’ai l’impression d’avoir couru un marathon et ma voix faiblit au fur et à mesure. J’ai les côtes flottantes ouvertes, et il semblerait que mon coeur flotte entre nous. Elle pourrait l’attraper, croquer dedans, l’apprécier, l’avaler, ou alors l’essorer et le faire rejoindre mon téléphone qui l’électrocuterait et ils auraient un point en commun en plus, dans leurs obsessions étranges.
Je lève doucement les yeux vers elle, et je sais pas réellement quoi lire dans ses prunelles parce que je suis sûrement perdu dans mes mots.

« C’est pour ça que finalement,
je pense que je peux changer de téléphone. Parce
que je t’aime, Nova-Blue. Et
que si c’est
réciproque,
ça sera
plus le
téléphone,
le
plus
important. »

Ma voix n’a jamais sonné aussi juste. J’ai un sourire en demi-lune, ou en vagues, ou en constellation, ou en demi-aile d’Etoilée, parce que je me suis perdu dans nos métaphores pour me noyer dans ses yeux et j’ai pas réellement envie de lever les bras pour avoir de l’aide.

J'ai mal aux lèvres, et je sais que c'est pas à cause d'avoir trop parlé.
Je me sens propre. Nouveau. Léger.
Si l'angoisse revient sourdement gronder dans ma cage thoracique, elle n'est plus ma priorité. Elle se loge au cas où.

J'ai mal aux lèvres, parce que les aimants s'attirent et c'est douloureux de les séparer.
 


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MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
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Jeu 17 Mar 2022 - 0:24

Once more you open the door
n o v r o s e   i v

Je t’aime.
T’as même pas fait exprès de le dire, c’est sorti de ta litanie comme le lampadaire dans Narnia : un moyen d’éclairer ta route quand toi-même tu la sais plus bien. Tes paumes se fondent avec tes lèvres, et t’as envie de les manger. Peut-être que c’est ça, le fruit de la connaissance, nue comme dans ton jardin d’Eden, tu vas bien mastiquer tes paumes jusqu’à disparaître en toi-même. Absorbée par ton propre corps, dissoute par ton propre système, tu voudrais que tout s’arrête là.
Je t’aime.
T’as pas fait exprès et tu sais même pas si tu regrettes.
T’as pas fait exprès et tu voudrais déjà t’excuser, relever tes yeux vers lui, lui dire que c’était pas ce que tu voulais. Mais peut-être que c’est ce que tu veux. Perdue, perdue, t’es comme une petite bille au milieu de ces casse-têtes étranges qui ressemblent à des labyrinthes. Ballottée par tous les courants, agressée par toutes les lumières, tu voudrais te replier sur toi mais tu restes juste plantée là, comme une plante en pot solitaire, débarbouillée de tes espoirs de passer une meilleure journée.
Je t’aime.
Tu l’as dit tellement de fois pour rien. Tu l’as dit tellement de fois, pour des gens qui méritaient pas, pour des gens qui répondaient pas, pour des gens qui n’en voulaient pas. Tu l’as dit tellement de fois en le pensant alors que c’était un mensonge, tu l’as dit parfois sans le penser quand tu voulais que ce soit réel.
Tu écartes doucement les doigts pour regarder Ambrose à travers.
« Je … »
Il a l’air aussi perdu que toi. Bien, vous êtes fins navigateurs à vous perdre à la première crue, le premier débordement d’amer. T’as l’impression d’avoir des nénuphars dans les poumons, tes bronches remplies d’un liquide sale. Sale, salie, salée, esseulée, tu te tiens au milieu du monde qui tente de garder l’équilibre sans réaliser une seconde que tu t’es déjà brisée par terre.

La solitude s’enroule autour de ton cou comme une écharpe imaginaire.
Elle est toujours, toujours là, elle est ta meilleure compagnonne depuis des années à danser. Elle traîne toujours là contre ta gorge, même quand il y a du monde autour, parce que t’as l’impression que le monde te comprend pas comme il faudrait. Elle t’étrangle, parfois. Et puis parfois, elle te protège. Elle se love là, devant tes côtes. Des fois tu voudrais l’arracher, ne serait-ce que pour la mettre à la machine, pour pouvoir mieux la savourer quand elle ressortira indemne et sentant bon l’assouplissant. Des fois, tu voudrais qu’elle reste là, parce que tant qu’elle est là pour toi t’es sûre de pas avoir besoin d’eux. Des autres, de leurs regards fânés sur ton inutilité crasse. Là, ça va bientôt faire quatre jours que l’écharpe s’est enroulée et t’oppresse, elle creuse ton ventre et ta poitrine, se fait un nid avec tes côtes, une baraque de tes omoplates.
T’as des chutes de tissu dans la gorge, et des chut issu d’un cœur-forge.
Elle t’a servi de couverture quand tu faisais contre mauvaise fortune bon cœur, mais ça fait plusieurs jours qu’elle serre, à t’empêcher de respirer. Elle te laissait un peu tranquille tant qu’Ambrose était près de toi, mais il est loin, tellement si loin, tellement replié sur un monde de cocottes en papier détruites que tu la sens comprimer fort ta trachée contre ton pharynx. Tes voies aéro-digestives se transforment en un carnaval de confettis qui se délitent contre l’amertume de ta langue, et tu lui as dit-
Je t’aime.
T’es perdue.
T’as besoin d’une boussole. D’une carte. D’un azimut. D’un truc. T’as besoin qu’on te dise quoi faire, où aller, comment trouver une solution. Viens, s’il te plaît. Tu t’exécutes comme un automate, rejoignant l’eau tiédie du bain sans même frémir à l’émail froid. Tu fixes la surface de l’eau, et il y a des ridules dessus, et t’entends la voix d’Ambrose qui fait des vibrations à la surface.
Je t’aime.
Il nettoie tes bras, ta peau blanche, et tu découvres sous les couleurs l’aberration que t’es devenue. Privée de lui, privée de vous, tu n’as que de la peau sans vie, désincarnée, désintégrée, et des coulées blanches apparaissent et t’es terrifiée qu’il te voie. L’écharpe fait une corde de pendule et tu te balances doucement comme si tu prédisais l’avenir ; quand tout ce que t’es, c’est une chaîne qui l’arrime à des souvenirs.
Il te parle de sa peur, il te parle de midlife crisis, il te parle de jouer et des enfants que t’auras jamais. Tu retiens un sanglot. Il dit qu’il veut pas te faire pleurer. Il dit qu’il a cherché, sans toi, et qu’il a rien trouvé du tout. Il dit que t’étais sa famille. T’as la gorge encore plus serrée. Il parle d’Indiana Jones, de croissants, de partir et de tout te dire. Il dit que t’es jamais partie, pour lui, qu’il t’as cherchée sans te trouver, il parle de neuf mais aujourd’hui vous êtes le 8 et tu voudrais te coucher un peu pour repousser les bornes de l’univers. Tu sens des trucs là, sur tes joues, et tu sais pas si c’est l’éponge ou si c’est ton cœur qui expire. Il te parle de planétariums et de vouloir faire la cuisine et tu continues à fixer les rides à la surface de l’eau, teintée doucement par des couleurs que tu avais voulues les votres.
Et il parle. Et il dit.
Je t’aime.

A la seconde où t’entends ça, tes tympans montent une rébellion parce que ça fait trop à porter, ils sont fatiguées de l’entendre coloniser tes avant-poste pendant que l’œil fait la vigie et le myocarde tient pas son poste.
Tu plonges la tête sous l’eau, entièrement sous l’eau, te contorsionnant comme tu peux pour pas le frapper de tes genoux.
Il y a les bulles, à la surface. Et il y a les bulles qui sortent de ton nez, de ta bouche, de ton corps entièrement vide. T’as envie de pleurer alors tu gardes les yeux ouverts, grands ouverts, sans battre des paupières, tu te dis que le savon lavera ta vue pour voir la vérité en face. L’écharpe hurle et tu te dis que l’eau doit faire soixante degrés parce qu’elle a beaucoup rétréci. Et puis, t’as plus d’air, Nova-Blue, les bulles s’arrêtent. Ton nez se remplit d’eau, ta bouche aussi, et tu n’avales pas pour l’instant amis tu laisses tes cheveux flotter comme des hirondelles à tes tempes.
Pendant un moment. Un glorieux. Magnifique. Unique moment. Y a rien.
Y a aucun son. Aucune pensée. Aucune angoisse. Aucune écharpe. Aucun passé. Aucun avenir. Seulement le moment présent, et tu serais presque étonnée des formes floues à la surface. Aucune erreur que tu peux faire, aucune blessure que tu peux infliger. L’éponge flotte, avec toi, doucement, et tu nies sa sensualité alors que ta peau te démange qu’il vienne encore la nettoyer.
Je suis pas sale sans toi, mais seule, et tout l’univers sans rend compte, tout le monde sait que je finirai seule, mais j’ai besoin de croire que toi non.
Des poissons clowns iridescents viennent dériver contre ta peau, et tu réalises la mesure de ce qu’Ambrose vient de balancer.
Parce que je t’aime, Nova-Blue.

Parce qu’il t’aime, Nova-Blue, tu remontes jusqu’à la surface et ton front trop stoïque la crève pour se couvrir de bulles d’argent.
Parce qu’il t’aime, Nova-Blue, tu bascules contre lui dans l’eau et tu l’embrasses, les mains perdues dans ses cheveux dégoulinants.
Parce qu’il t’aime, Nova-Blue, tu te dis que ça n’a pas d’importance, les monstres marins et les trous noirs. Ça n’a pas d’importance que ton ventre soit vide, ni que tout l’univers soit vide. Ça n’a pas d’importance que tu sois propre, ou sale, ça n’a pas d’importance du tout.
Parce qu’il t’aime, tu te dis que vous avez trop de choses à construire, trop de fondations à reprendre pour bâtir autour d’une cabane un palais pour plus vous quitter. Trop de moments à vivre encore qu’il a attendu pendant neuf ans. Toi, est-ce-que tu l’as attendu ? Tu voudrais que oui, tu sais que non, et tu porteras ces regrets comme une écharpe en bandoulière, de te dire qu’il était là, prêt, et que t’as cherché quelqu’un d’autre.
Parce qu’il t’aime, Nova-Blue, t’as plus d’écharpe autour du cou, elle s’est enroulée à vos poignets et elle les laissera plus se délier et toi tu la laisseras pas faire, tu te rappelleras toujours toujours que vous mangerez des croissants et pas des pains au chocolat parce que les croissants c’est vous deux parce que les croissants c’est je t’aime et tu fais semblant d’oublier alors que t’as rien oublié c‘était juste dormant quelque part attendant d’être réveillé. Faut se méfier de l’eau qui dort, mais pas toujours, tu croirais bien.
Parce qu’il t’aime, Nova-Blue, ses lèvres ont le goût de savon et des lendemains que vous prendrez plus jamais, jamais pour acquis.

Quand tu t’arrêtes de l’embrasser, t’as tes deux mains contre ses joues, et tu fixes le lagon immense de ses yeux aux coraux d’azur.
« Ok. Ok, ok, ok, ok, euh. Ok. Ok. Ok, Amb, euh, je … »
Tu te redresses un peu, retourne t’asseoir en face de lui, mais tu gardes les mains sur ses joues parce qu’elles sont rouges et tu veux pas qu’il y ait cette couleur entre vous. Peut-être que les tiennes le sont aussi, peut-être que tu devrais mettre de la mousse partout sur ton visage imberbe pour ressembler au père Noël et peut-être que ce serait drôle.
Y a des bulles, à la surface, et tu chopes le coffre au trésor qui était resté au fond de l’eau. Tu ris un peu et tu le balances. Il a rien à foutre dans votre mer, votre océan d’enfants ratés qui ont jamais sur que grandir trop.
« J’aimais pas les papillons. La première fois, je … je t’ai dit que je trouvais ça intéressant. C’était pas vrai. Je trouvais pas ça intéressant, mais je trouvais ça intéressant que toi t’aimes ça. J’aimais pas les papillons, et je … je sais pas. Je sais pas pourquoi je suis venue. Mais après j’aimais les papillons. Et j’aimais surtout que t’en parles. Parce que t’as ce truc, quand tu parles d’un truc, genre un truc que t’aimes vraiment, t’as cet espèce de truc au niveau du sourcil, et je sais pas je trouvais ça super mignon. Alors j’aimais les papillons, parce que toi tu les aimais, et je crois que j’aimais les aimer avec toi parce que je voulais … je voulais qu’on fasse des trucs ensemble. Et pas juste des trucs, mais genre, tout, je voulais qu’on fasse tout, la gym, les papillons, les puzzles, tout, ‘tout’ ça m’allait. »
Tu tousses un peu, t’as encore de l’eau du bain dans le nez et elle remonte vers tes sinus. T’en as plus rien à faire des règles parce que le savon fait des bulles dans ton cercle trigonométrique et tu dis que subtilement ta vie vient de prendre la tangente.
« J’ai jamais pu regarder un papillon sans penser à toi. Des fois, je connaissais les noms, parce que tu me les avais appris. Et puis des fois non, et je me disais que toi t’aurais su, et j’avais envie de chercher sur internet mais j’osais pas parce que ‘papillon avec des ailes un peu dentelées mais bleues et jaunes’ c’était super bizarre comme recherche internet. Et tu sais on parle de, je sais pas, on parle de papillons dans le ventre, et tout, bah à chaque fois je me demandais ce que ça pouvait être comme papillon. Et je pensais à toi. A chaque fois. J’me suis d’mandée si tu les envoyais exprès, si t’avais trouvé mon adresse et que tu les mettais là pour butiner mes fleurs sur mon balcon. Mais mes fleurs elles font que mourir, parce que je prends pas le temps de m’en occuper. »
Tu ris et tu pleures et t’as envie de trouver les mots et ils arrivent comme des cascades pour dégouliner de tes lèvres.
« J’aimais pas les papillons et tu m’as fait aimer les papillons. Et tu m’as fait aimer d’autres trucs, et j’me dis … j’me dis … enfin. Moi, j’ai voulu t’oublier, je te jure, j’ai voulu t’oublier très fort. Y a eu plein d’autres gens, mais y en avait aucun qui aimait les papillons et toi … et toi, j’suis pas seule avec toi, alors qu’avec les autres oui et je … »
L’écharpe se desserre lentement. On dirait bien que tu l’as noyée.
« Je te JURE, Ambrose, je suis désolée d’avoir dit un truc sur ta mère, je suis désolée pour le lave-vaisselle, je suis désolée si t’as cru … je sais pas ce que t’as cru, mais je te JURE que je voulais pas, parce que j’étais bien avec toi et j’voulais pas que ça finisse et … »
Une grande inspiration, c’est grave, important, solennel.
« … et si tu veux, si tu veux qu’on essaie, si tu veux qu’on ré-essaie, je te JURE que je ferai d’mon mieux, et je ferai la vaisselle à la main, je m’en fiche, mais faut que … faut que tu me promettes qu’on arrête. On arrête de pas se croire, on arrête de se faire mal, parce que j’veux pas être responsable de quand t’es mal ça me tue j’te jure ça me tue j’te vois noyer ton téléphone j’ai envie de … je … on arrête, s’te plaît. J’veux pas regarder Game of Thrones sans toi, et commander des pizzas sans toi, je veux pas qu’il y ait des papillons dont je connaisse pas le nom parce que je veux pouvoir t’appeler à chaque fois pour te demander. J’veux qu’on mange des croissants et qu’on fasse des miettes et qu’on passe l’aspirateur en écoutant Gorillaz à fond les fenêtres ouvertes. J’peux pas supporter qu’on s’abime encore. Alors. Juste. On arrête. »
T’as les paupières qui piquent un peu, tu te demandes si c’est le savon, les larmes, ou juste la gueule de bois parce que ton crâne joue du tam-tam contre tes méninges assoiffées.
« Je … je t’aime. Je sais pas … je sais pas pourquoi, je sais pas comment, mais je t’aime. Et j’vais mourir si tu m’crois pas. »
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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 4 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Sam 19 Mar 2022 - 2:28


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐

J’ai jamais été un bon sportif.
J’essaie d’énumérer les choses pour lesquelles j’avais été doué, et il semblerait que l’élevage de papillons et les cursus universitaires soient les seuls. J’étais pas bon nageur, encore moins avec une jambe en moins.
J’étais pas un bon acteur, véritablement.

Les côtes ouvertes, je respire difficilement en soutenant son regard. Mes iris me brûlent. J’ai peur de cligner des yeux. Sûrement qu’ils sont inflammables et que si je les ferme une seconde, c’est celle-là que Nova-Blue choisira pour m’exploser de rire au visage. Je trouverai ça bizarre, qu’elle m’ait dit je t’aime sans le penser, parce que j’aurai préféré répondre des « c’est gentil » quand on me l’avait dit. Je mentais beaucoup, inventait de grands scénarios pour les autres et moi-même. J’étais un scénariste généreux avec ma fiction déglinguée.
Dis quelque chose.
Pitié.
Rigole, pleure, souris, hurle, pars de la chambre, saute moi au cou, demande moi en mariage, embrasse moi, dis moi c’est gentil, je comprendrais, je te promets.
Elle met la tête sous l’eau.
Hoche la tête, soupire, fais moi une tape amicale sur l’épaule, dis moi que tu étais déjà prise, je m’en doutais, je te le promets.
Elle met sa tête sous l’eau.
Dis moi que je suis mignon, mais que c’est pas possible, appelle ta sœur pour rire, envoie un sms, poste une story Instagram pour expliquer la situation, deviens cheffe de guerre, deviens aviatrice, ou astronaute, dis moi que tu comptes refaire des études pour comprendre la psychologie humaine, je te dirais à demi-mots que je suis désolé de t’inspirer tout ça. Prends moi les mains, embrasse les, lave toi, lave moi, lavons nous pour étaler nos pêchés dans l’eau qui est maintenant dégueulasse de peinture.
Elle a littéralement sa tête sous l’eau.
Baptisons nous, prions, jette moi en enfers pour que j’arrête d’utiliser des nous, que j’arrête de construire des cabanes sur des comètes qui viendront s’écraser sur des bouquets d’espoirs, moque toi de moi, écrase moi, détruis moi, empoisonne moi, bouffe mon coeur, mange ma dignité à la racine, c’est pas grave, je sourirai, je te promets, je hocherai la tête et

« … OH. OH WAIT. »

Elle a littéralement ses organes respiratoires sous l’eau.
Mon regard s’anime de nouveau, au lieu de fixer bêtement le robinet. Mes paumes s’ouvrent dans une interrogation de chaque côté de mon corps. Je sais pas quoi vraiment quoi faire. Parmi tous les scénarios riches que je m’étais construis, celui-ci n’existait pas. Nova-Blue était réellement une avant-gardiste, à inventer des inconnues continuellement. Je pourrai sourire d’un air admiratif mais mes pupilles sont fixées sur les bulles. Tant qu’elles sont là, elle respire. J’ignore ce qu’elle fait. Est-ce que c’était un message caché ? Est-ce qu’elle veut se noyer tellement elle a honte de ce que j’ai dis ? Mes doigts viennent rejoindre mes dents et je les mordille doucement pour éviter d’hurler. C’est pas grave, je peux retirer tout ce que j’ai dis.
Je t’aime (un peu)
Vraiment, rien du tout, juste un petit crush qui a duré quelques mois. Ensuite, j’ai vécu une vie paisible, j’ai eu plein de copines que j’ai toutes aimées pour ce qu’elles étaient, et pas pour ce qu’elles m’inspiraient.
Je t’aime (beaucoup)
Peut-être un tout petit peu, mais c’est rien du tout, promis. Ca passera avec le temps, je vais soupirer en regardant des bols bleus de temps en temps, puis je vais hausser les épaules et passer au rayon des chaises pour enfants et en prendre une où le siège aura une forme de papillon. J’aurai plus à m’abreuver de toi, très rapidement, et je serai mon seul soutien, aucun soucis, vraiment.
Je t’aime (passionnément)
J’aurai pu te dire ça, que ça ira, que vraiment, j’aurai des tas de choses merveilleuses qui m’attendent. J’aurai des lendemains colorés par plein d’autres couleurs. Je verrai des bulles de partout, et j’aurai des papillons dans le coeur pour d’autres personnes.
La réalité se colore dans d’autres teintes, mais le pastel revient à l’assaut.
Je t’aime (à la folie)
Je mentirai sur les choses importantes, et tu viendras détruire mes valeurs, s’il le faut. Je vais déformer la réalité, retirer tout ce que j’ai dis, les avaler, les faire grandir dans mon ventre jusqu’à que des champs d’anémones viennent percer mon torse et détruisent tout organe vital. Je serai un petit bouquet de fleurs que t’offriras à tes futurs copains, et t’auras qu’à arracher toutes les pétales pour les foutre sur le lit de vos ébats.
Je serai là. Un peu. Beaucoup. Passionnément. A la folie.
Pas du tout.

Il n’y a plus de bulles qui percent la surface
Elle est morte.
Sûrement qu’elle est morte.
Je commence à me dire que je l’ai tué, et que c’est terrible, que j’aurai du éviter de parler. Mes doigts quittent mes dents pour venir frotter contre mon cou. Sûrement que je pourrai attraper mon larynx à la force, et surtout, retirer cette non-preuve étrange de notre royaume. Je me demande comment je pourrais faire de même, qu’on trouve nos corps dans quelques heures dans la baignoire. J’espérais qu’on pourrisse pas trop, qu’on soit quand même stylés même dans l’au-delà, que les photos soient jolies et qu’on devienne des légendes urbaines.

Elle quitte les abysses.
Nova-Blue, c’est un requin tigre, un poisson étrange, rapide, imprévisible. Elle n’est pas morte. Mon myocarde rate un battement, puis deux, et mon corps est une fanfare désaccordée sous la surprise.
Elle attaque, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie.
Les pas du tout se perdent au creux de nos lèvres et mes mains se tiennent, surprises, de chaque côté, paumes offertes. Mon dos percute la faïence de la baignoire et je ne sens pas la douleur. Je me souviens que le sien a été recouvert par de la peinture. Pragmatiquement, je l’espérais, mes mains viennent trouver leur utilité dans ce constant nettoyage.
Je réalise doucement.
Elle n’est pas là pour m’essuyer les lèvres.
Il y a une explosion de ma poitrine, et j’ai le corps tremblant. Je ne sais pas trop si je dois rire, pleurer, sourire, regarder le sol, elle, le plafond. J’ai l’esprit confus, donc fermer les yeux et répondre à ses baisers me semble le plus adéquat. On s’est mis d’accord sur une fin scénaristique heureuse, et je choisis de sourire.

Je choisis de sourire parce que je pense comprendre. C’était un baptême. J’avais fais le même il y a de ça quelques années, et on m’avait immergé en arrière dans un large bassin. C’était un symbole de résurrection et je tremble.
J’y vois un million de réponses secrètes que j’étais de faire taire. J’y vois un milliard de scènes que j’essaie d’occulter.
Je me demande pourquoi mes globes oculaires ont décidé de se percer pour couler sur mes joues. C’était une scène heureuse. Certainement que mon corps s’était rempli d’eau, que mon cœur s’était rempli d’allégresse, et que la marée de mes espoirs venaient patienter au creux des caroncules, parce que si y avait lacrymale dans leurs noms, c’était bien là, leur utilité.

Elle se détache et j’ai l’air confus, parce que j’aurai bien aimé continuer à me noyer, à m’enfoncer au fond de la baignoire avec elle pour connaître un nouveau baptême. Je tais mes pensées, que Dieu ne l’entende pas trop. J’ai l’esprit hérétique, désormais, et l’eau pourrait faire glisser ma bague de pureté en son sein pour la faire taire, avec ses contradictions et ses illusions perdues.

Nova-Blue parle.
Elle me dit qu’elle n’a jamais trop aimé les papillons, et j’ai peur. Sûrement qu’elle va peut-être m’avouer que toute notre relation n’a été qu’un mensonge, mais que j’étais juste une présence agréable et rassurante. Je continue à sourire. Je suis idiot parce que cette perspective ne me semble pas si terrible. Les nuages se dégagent, et mon coeur rate de plus en plus de battements. Il appuie lentement sur la pédale pour étaler mes commissures, et je suis déjà étonné que mon visage ne soit pas juste un gigantesque sourire circulaire. J’ai mal aux lèvres, j’ai mal aux zygomatiques, au fur et à mesure qu’elle parle. J’ai des gestes étranges. Je ris nerveusement de temps en temps. Je trouve ça drôle qu’elle se souvienne de détails physiques aussi pointus. Drôle. Ou touchant. Ou mignon. J’ai mal à la poitrine et j’ai l’impression que ma cage thoracique va céder, que j’ai le coeur au bord des lèvres qui demande qu’à lui sauter dessus pour se créer une petite place en bandoulière. De temps en temps, j’oublie de cligner des yeux et je sens que mes prunelles me font mal, alors que je me souviens des gestes premiers de survie et je les referme un peu plus longtemps pour les hydrater.
Je suis un peu triste de faire ça, parce que je peux plus la regarder.
Je me dis qu’elle va me trouver bizarre, à la fixer comme si je voyais un fantôme prendre vie, Eurydice sortir des enfers, alors je fixe le robinet, parfois, ou le mur, ou l’eau. Rien ne me semble bien intéressant désormais.

Nova-Blue rit.
Je ris aussi, alors, parce que j’ai envie de tout faire à la fois. Je m’étouffe quand je rigole dans des sanglots coincés dans ma gorge. Je me déteste. Je me déteste d’avoir été idiot, d’avoir dit des conneries pour un lave-vaisselle, et soudainement, toutes ses frasques semblent oubliées, détruites, annihilées. Elle devient Divinité pure de mon univers, et il semblerait que j’oublie qu’on soit deux serpents d’eau salée en l’espace d’un instant. J’avais été les papillons de son ventre, pendant neuf ans, et j’ai envie de pleurer, de rajouter un peu de sel dans cette eau trop douce pour nous. Je suis surpris d’avoir des sursauts de temps en temps et que des larmes viennent d’écraser contre la surface de l’eau. J’ignore si c’est de la joie, de la tristesse, des regrets, de l’amertume, et j’ai envie d’inventer un mot pour tout ça.
Retristoie. Et je trouve ça moche, alors que là, mes émotions, elles sont plus jolies que laides.

Nova-Blue pleure.
On retrouve peu à peu des émotions perdues depuis des années. Je suis heureux d’avoir de nouveau mal au visage, à force de rire, de sourire, de pleurer, d’avoir la gorge irritée de grands éclats.

Nova-Blue s’excuse.
Je hoche la tête et ait envie de lui dire que c’est accepté, que c’était accepté à la seconde où j’avais trouvé sa clef, que j’aurai pu ramper dans tous les couloirs de la fac. J’avais trouvé des pièces de puzzle, une par une, dans mon casier, et j’avais envisagé de les avaler parce que je savais qu’elle les avait touché et que nos ADN fusionneraient comme ça. C’était pas ça, l’important. L’important, c’était la putain d’apocalypse qui aurait pu ne pas avoir lieu si on avait moins violents. On aurait pu juré sur des amours infinis, et je sais pas réellement si on aurait été heureux, là tout de suite. J’essaie de me dire que oui, parce que le passé est toujours plus brillant de loin, et je m’étonne de ne pas être myope pour voir aussi flou de loin et aussi clair de près.

Nova-Blue demande.
On recommence ? On se fera plus mal, on regardera Game of Thrones, on mangera des pizzas, on fera la vaisselle et on découvrira que t’aimes bien essuyer et moi j’aime bien laver, et du coup qu’on avait aucune de putain de raison de s’engueuler pour un lave-vaisselle bien inutile au final. On aurait un aspirateur, pour éviter de se hurler dessus pour des techniques de balais.

Nova-Blue aime.
Et Nova-Blue m’aime. Elle sait pas pourquoi, mais c’est pas grave. Elle sait pas comment, et je lui ferai des schémas explicatifs du fonctionnement de la dopamine et de l’ocytocine. Elle m’aime, et elle va mourir si je la croyais pas.

C’est absurde, c’est beau, c’est unique, c’est de l’art abstrait, c’est du Basquiat, c’est naïf, c’est enfantin, c’est effrayant, c’est grand, c’est des gratte-ciels, c’est le ciel qui s’effondre, c’est un gigantesque baptême, c’est une épiphanie, c’est des bulles dans de l’eau colorée, c’est des perles sur de l’herbe synthétique, c’est des vagues dans une mer trop lascive, c’est --- . / - . ----. . - .. -- .
C’est juste trop.

Je deviens un phagocyte et je l’absorbe dans mes bras. Y a des comètes oranges qui s’écrasent contre la planète bleue, mais cette fois, y a pas d’extinction. Géants de nos univers, on est contents de pouvoir jouer avec de vrais T-Rex à présent, parce que c’était mieux que des jouets en plastique.
On reste comme ça pendant quelques minutes. De temps en temps, un reniflement vient rythmer le silence, parce qu’on a des mers dans les yeux à force d’avoir trop nagé.

« Je te crois. Je te crois, NB. Et ... Vraiment... Je te jure ... Je suis si désolé, je te jure. »

Je serai le meilleur soldat avec nos mitraillettes NERF, tant qu’on fait équipe ensemble. J’ai envie de promettre que je ferai plus de tirs contre mon camp, parce qu’après tout, j’ai plus aucune raison de le faire tant le monde entier me semble insipide désormais.

« Je te jure que je suis désolé aussi de t’avoir engueulé un matin, que je voulais vraiment pas que tu te casses, que j’ai vraiment voulu que tu reviennes et … »

J’oublie le reste, tout le reste, parce que dans mon myocarde, dans mon esprit, je suis dans de hautes sphères où je ne peux que capter les hautes lumières.

« J’ai vraiment pas voulu et je suis désolé. Je te le jure devant Dieu, vraiment. » ma croix est trempée de bleu et elle côtoie, amère, les fleurs à ma trachée. « Je sais pas … Je sais pas combien de temps et de fois faudra que je le dise, mais je … Je ferai peut-être un enregistrement où je t’expliquerai pourquoi je suis désolé, et tu l’écouteras quand tu douteras, je sais pas et … Non laisse c’est une idée de merde. Mais … Vraiment, je … Je suis d’accord avec tout et … Moi aussi j’en avais rien à taper de la gym mais t’étais si forte et si incroyable quand tu faisais la roue que … J’étais juste si fier, si heureux de voir que t’étais contente sur ton podium, ou que même après que t’aies fini de faire un énième saut auquel je comprenais rien mais j’essayais de retenir le nom, tu sais … Tu quittais cet espèce de tête sérieuse et tu souriais. Et c’était incroyable. Et même si les chaises faisaient grave mal, j’aurai pu rester là pendant juste des heures à te voir faire des sauts en boucle, des roues, des cercles, des arbres droits, des barres parallèles, des souplesses, et des tas d’autres mots que j’ai pas réussi à oublier. »

Je marque une pause de quelques minutes. La salle de bain résonne trop, ou sinon c’est mes sens qui sont amplifiés d’ocytocine. Je peux plus réellement parler. Elle entend l’intégralité de mon corps pulser, et je le sais. C’est impossible autrement. J’ai neuf ans de paroles à rattraper, et j’ai l’impression que ça sera jamais assez. Mes lèvres se posent sur son front, ses joues, pour terminer sur ses paupières. C’est léger, discret, parce que j’ai peur qu’elle change d’avis, et je me dis qu’elles seraient moins déçues si elles s’attachaient à rien.

J’ai trop de pensées, et j’espère qu’en posant mon front sur le sien, on puisse communiquer par télépathie, pour qu’on puisse juste profiter du presque-silence. Mon coeur forge des promesses en saphir, et je dois fermer les yeux pour parvenir à respirer convenablement.

« J’ai jamais pu regarder le ciel. C’est con, parce qu’il est toujours au dessus de nous. A chaque fois que je regardais une étoile, j’avais envie d’exploser. » Tout comme elle, visiblement. « J’ai essayé de faire des puzzles, mais globalement il manquait toujours des pièces et ils étaient toujours moches à la fin. Du coup, c’était pas réellement possible, de t’oublier. Parce que t’étais toujours là. Et ... »


Je prends une profonde inspiration et lève les yeux vers les siens. Je me dis qu’ils sont très proches, et qu’à tout moment, je me fais manger par les abysses et les requins tigres.

« Et bien sûr que je veux recommencer. Je pourrai te dire que ça fait que depuis 22h que c’est le cas, et que je joue à ce jeu de couple pour juste me demander ce que ça faisait, d’être avec toi de nouveau, avec … Juste ce stress nul que tu partes après le mariage, après la jetée, après le taxi, ce matin, maintenant, là, tout de suite. Mais ça m’a confirmé juste quelque chose : que je crois que je vais jamais rencontrer d’autres personnes qui aime les papillons, ruiner des mariages, chanter des choses nulles au karaoké, être infernal à deux, se rouler dans l’herbe, aller se noyer comme des cons, faire des couronnements bizarres sur la plage, emmerder des taxis parce que le chauffeur était un gros pervers je pense, dessiner des petits dessins sur les portes pour que je te retrouve, puis la cabane, puis ... Parce que juste … T’es unique. T’es Nova-Blue Herondale. »

On était Nova-Blue Herondale et Ambrose Atkins, amants du chaos, flammes jumelles du néant, à aborder des bateaux plus grands que nous, exploser des planètes fantômes pour rire sur nos vaisseaux spatiaux ultra-rapides, des chrysalides qui veulent plus s’envoler, des pièces trop flashies dans un bordel noir et blanc, un puzzle gondolé par la pluie, le sable sur un pare-brise de voiture, des vipères prêtes à mordre, des poissons clowns et chirurgiens, des requins tigres et marteaux, Mercure et Saturne, des hérissons effrayés qui se piquaient à trop s’approcher, des atomes instables qui créeront de nouveaux big bangs quitte à détruire des dimensions existantes, des couleurs complémentaires qui ne se mélangent pas grâce à la toxicité de leur composition chimique, des follicules d’ADN qui se retrouvent.
Des lèvres qui se scellent, parce que c’était Nova-Blue Herondale, et j’étais Ambrose Atkins, et mes doigts démêlent ses cheveux tandis que mon sourire se colle sur le sien. J’étais fier de l’être, pour la première fois en neuf ans.


 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
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Herondale

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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
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Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
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Joueur•se

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Dim 20 Mar 2022 - 23:39

Once more you open the door
n o v r o s e   i v


C’est juste un jour de plus, mais c’est un jour bien réel

Sur l’étagère de vos souvenirs, tu as rangé sagement tes jouets, attendant qu’Ambrose ne revienne sans trop l’espérer réellement. Tu voudrais lui dire que tu l’as jamais oublié, mais c’est pas vrai. Tu voudrais lui dire que tu l’as attendu, pour sillonner les flancs du monde ; c’est pas vrai. C’est pas vrai, t’as vécu tant de choses qui se sont passées de lui, Blue. Et maintenant t’as la sensation qu’elles se compriment comme un soufflet. Que le sourire si flou d’Ambrose perce doucement tes défenses aussi sûrement qu’une lame d’acier vient trancher le dos d’une enveloppe. Le papier se rompt en silence sur des plis un peu trop marqués, et ton bazar tombe sur le sol, au milieu duquel se retrouve, tournoyante, une poupée russe un peu usée.
Il passe ses bras autour de toi et tu te sens complète, un peu, deux pièces de puzzle qui s’emboîtent après bien trop d’années passées au milieu de 1998 autres qui faisaient qu’à les étourdir. Tu te dis que ce serait pas si grave, finalement, si t’étais une poupée russe, parce que doucement tu te confonds dans ton millier d’identités.
T’as trente ans, bientôt trente-et-un.
300 lésions et les rideaux se ferment, 21 grammes pris dans l’atmosphère

Sur l’extérieur, il y a ta peau. Vous devez être ridicules, comme ça, recroquevillés dans le bain. Aussitôt replié sur toi, tu t’es lovée contre son torse, inconsciente de l’intimité que revêt la situation. Tu t’en moques un peu, Nova-Blue. Tes cheveux se mélangent un peu avec les siens, formant des couleurs adéquates, et t’as l’impression d’être devenue cet étrange couvre-lit marron pour qu’Ambrose vienne strier ta vie.
Sur l’extérieur, il y a sa peau, ses bras, son corps tout entier qui s’est enroulé autour du tien comme pour former une protection, une parure à l’aube des violences. L’eau fait des pulsations étranges, des ondulations entêtantes, et tu te demandes si elle essaie de concourir avec le tango de ton cœur éclaté contre ta poitrine. Peut-être que tu es remplie de liquide, toi aussi, un peu, Nova-Blue, parce que tes yeux font des cascades et tes doigts des ondulations. Tu sais plus trop où les poser, alors tu les glisses dans son dos, doucement, contre ses omoplates. Tu te dis qu’il faut pas appuyer, pas trop fort, parce qu’il est déjà cabossé et que ce serait vraiment dommage si, seulement à cause de tes mains, ses ailes de plumes ne poussaient pas. Tu pourrais en arracher une et la tremper dans la peinture pour lui écrire des mots d’amour que tu ne croyais plus penser.
Sur l’extérieur, il y a ta peau.
Et tu me verras sourire du seul endroit où je brille

Juste en-dessous viennent tes tympans, qui s’ouvrent en deux pour laisser place aux chapelets de mots d’Ambrose, à ces litanies incessantes qu’il accumule à tes oreilles comme des bijoux un peu discrets qu’il te fait plaisir de porter.
Ambrose est désolé. Ambrose parle de gym, et tu cales ton front dans son cou pour l’écouter. Tu sens ses cordes vocales qui vibre et tu te dis qu’il pleut des cordes, décidément, dans cette baignoire, alors que de glorieux souvenirs t’arrachent un sourire maladroit.
Tes tympans t’envoient des promesses, mais c’est tes paupières qu’il embrasse, tandis que tu te mords les lèvres d’avoir trop voulu être aveugle.

T’as vingt-trois ans et quelques mois.
Tu te dis que ça fait un sacré voyage dans le temps, que peut-être ses cheveux roux trouveront une place dans une cabine bleue pour mieux retourner en arrière. Et il continue, lentement, à déposer tes peaux de bois sur l’émail clair de la baignoire. Il te déshabille sans faire exprès, sans le vouloir, sans y penser, part en quête de la poupée russe, celle qui est pleine et au milieu.
« C’est … je … »
Parce qu’il s’enfonce, un peu plus loin, tandis qu’il parle d’étoiles, de puzzles, d’une histoire à recommencer. Il s’enfonce et tu rajeunis, comme un étrange chassé-croisé dont le mouvement est incertain. Vous riez, vous êtes des adultes, des adolescents, des enfants, vous êtes un peu tout à la fois et c’est bien ça qui vous unit.
« Et ? »
Tu l’invites doucement à poursuivre et tu ne reconnais pas ta voix. Tu te dis que de n’est pas possible, que ce doit encore être un rêve, un songe de ton esprit brumeux qui hallucine des décadences en confondant tous les visages. Pourtant sa peau est anxiolytique et t’en oublies ta gueule de bois.
T’es unique.
T’es unique, qu’il dit. Il dit que t’es pas une parmi les autres, il dit que t’es la seule qui compte. T’es unique, et les manteaux de bois ouvragé se séparent sur ta poupée russe tandis que tout revient, encore.

T’as dix-sept ans, dix-huit peut-être.
Tu décides de lâcher son dos pour coller le tien à son torse. La manœuvre est équilibriste mais tu t’assieds entre ses jambes, face à l’immensité bleuie de votre océan minuscule. Tu prends doucement ses poignets et refermes ses bras contre toi.
T’as dix-sept ans et tu voudrais qu’il soit ton premier amour pour pouvoir dire qu’il est le seul. Qu’il éclipse alors tous les autres dans une soirée de nouvelle lune, pendant que tes lèvres articulent des flamboyantes négations.
« Je vais pas partir, Ambrose Atkins. J’ai pas envie de partir. J’ai jamais … j’ai jamais eu envie de partir. On s’est juste ratés, mais c’est pas grave. On peut pas tout réussir du premier coup. Ça veut juste … ça veut juste dire, il faut pas qu’on recommence, il faut qu’on continue. Juste … on peut pas oublier, je me dis que si on oublie on va refaire la même chose et j’ai pas envie. Je … je peux pas. »
Tu veux pas recommencer, tu veux reprendre la suite, passer le relais, récupérer le flambeau. T’as toujours été bonne en sport.
« Je veux qu’on continue, parce qu’évidemment que je te pardonne et on avait vingt ans, c’est plus pareil maintenant. On est … on est grands. On a juste fait une pause, c’était une longue pause mais comme ça on est heureux de se retrouver, non ? Je sais pas. »
C’est ridicule, ce que tu dis, tu en as parfaitement conscience. Peut-être que toi aussi, des ailes te poussent, parce qu’il y a ces frémissements blêmes qui jaillissent contre tes trapèzes, mémoire d’une vie d’équilibriste que tu as du mener sans lui.
Les chants des poupées russes qui nous ensorcèlent

Tu prends un des gels douche, tu en remarques à peine le nom. Fraîcheur marine, encore une idée d’un gars du marketing perché dans son vieil open-space qui a songé que ce truc là leur assurerait un meilleur chiffre. Tu en verses un peu dans tes paumes, et tu les frottes à la surface.
Les bulles apparaissent, déformées, bizarres, irisées. Elles tracent de folles constellations sur une eau sinon bicolore, et les poupées russes tombent au sol dans un fracas ostentatoire.
« On trouvera, je me dis. On fera encore des puzzles et je te jure qu’ils seront complets. Faudra qu’on reregarde Game of Thrones ensemble parce que vraiment la dernière saison il faut en parle, et on ira au cinéma, et je te présenterai … »
T’as quatorze ans, très bientôt quinze.
On ne fête plus tes anniversaires depuis longtemps. L’eau s’est infiltrée sous ta peau, dans tes tympans, derrière tes côtes, elle remplit tout ton abdomen tandis qu’alors tu réalises que t’as personne à présenter. Que t’as plus réellement de monde pour peupler tes soirées fragiles, pas d’amis réels, pas de cible.
T’es un ilot de contrariété sur le triangle des Bermudes.
Dans les bras de Vénus, même l’amour est schizophrène

Les bulles flirtent avec tes index, et tu y dessines un sourire, un peu à l’envers malgré tout.
« … je voudrais bien te présenter à ma famille, Amb. Mais j’ai plus de famille. Mon père est mort, y a deux ans, pas très longtemps avant que tu … avant que tu m’appelles. C’est pas très grave, je pense qu’il a eu une jolie vie. Enfin, moi, je veux dire, je suis pas trop triste. Enfin ça va. Mais j’ai plus de famille. J’ai juste Scarlett, et … c’est compliqué. »
Tu as onze ans, et c’est son âge.
Tu montes sur les barres parallèles tandis qu’un raz-de-marée roux déferle dans tous tes organes, s’infiltre dans chaque interstice dans la pudeur de tes cellules. Tu fais rapidement l’inventaire de qui s’est tenu dans ta vie pendant les neuf dernières années, et c’est le visage d’Alix qui jaillit dans ta mémoire sans que tu l’aies sollicité.
« Je voulais ravoir une famille, j’étais, j’ai essayé de … »
Ta lèvre tremble. Tu fais des petits tas de mousses, dans l’eau, captive de ses bras tachetés dont tu voudras pas te libérer.
Alix. T’aurais voulu faire mieux, t’aurais voulu qu’il fasse mieux, voulu que vous vous sachiez mieux. Tu t’en veux sans trop t’en vouloir. Mais t’as encore le cœur fragile d’avoir cru que vous y arriveriez. Tu veux pas trop y repenser, mais ça submerge ta poitrine aussi sûrement qu’une marée noire lâché par un bateau fantôme.
Le dernier bois se fend en deux, et ce sera toi qui bois la tasse.
J’ai l’impression d’être là où il faut être, sur ma photo un trou de cigarette

T’as huit ans, et ta mère est morte.
Il ne reste que la plus petite de toutes les poupées, dont le visage est bien trop fin pour qu’on puisse y lire l’expression de la plus muette des douleurs. Tu te recroquevilles, doucement, les mains plongées dans le savon.
Tu sais pas comment il a fait pour se frayer un chemin comme ça, pour écarter toutes les façades comme retombent les poupées russes. D’autres Nova plus grandes que toi se tiennent debout à vos côtés ; tu demeures la plus minuscule. Tu te dis que peut-être, au fond, c’est un signe qu’il faut apprécier, parce que la dernière poupée russe c’est la seule qui n’est pas fendue. Pourtant, elle est là, ta béance, ton désarroi originel

T’as huit ans, et ta mère est morte.
T’as trente ans, tu es la mer morte.
Tu pourras bien avoir cent ans, tu seras toujours une mère morte.

Tu passes une main faible sur ton ventre. Tu te sens trahie par ce corps, par cette vie, par tous ces échecs. L’enveloppe de tes confidences s’ouvre pour laisser passer un filet d’eau qui traduirait presque ta voix.
C’est gentil, tout ce qu’il t’a dit, mais tu t’en sens plus vraiment digne. Tu reposes ton menton contre les bras qu’il a passés autour de toi parce que lui, tu sais qu’il t’entend, qu’il te voit et qu’il t’écoutera.
Il t’écoutera si tu lui dis que t’es aussi fêlée qu’une cruche, aussi vide qu’un vase sans bouquet. Il t’écoutera si tu lui dis, des remords dans ta voix timide, tout ce qui a pu se passer. Si vous voulez vous recommencer, tu devras jouer cartes sur table sans passer par la case départ. Et même si ça te fait trop peur, tu lui avoues, du bout des lèvres.
« … je veux plus faire de gym, Ambrose. »
Et tu me verras sans peine un soir où la lune est pleine

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_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 4 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 4 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
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Lun 21 Mar 2022 - 17:56


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐

Les chimes de la salle de bain clignotent et se balancent lascivement. Le mi frappe le fa, évitant le sol et donnant des la pour éviter qu’on ne coule de notre barque pirate. Il y a de la douceur dans les sons, et j’ai les mains tremblantes. J’ai pas envie qu’elle le sente, donc mes doigts rejoignent mes poignets.
Elle dit qu’elle va pas partir, quand elle ancre son dos contre moi. J’ai pas de soucis à devenir une mer d’eau douce si elle veut s’amarrer ici. Je pourrais devenir un domaine riche, avec plein de poissons intéressants pour elle, pour moi, pour un nous retrouvé. C’était une longue pause de notre relation.
J’ai un léger sourire.
Je recueille de la vitalité au creux de ses omoplates. Il faut tout se dire. J’ai des mots doux-amers, de ceux qu’on dit à demi-mots dans des soirées avec des chimes et des rayons de soleil jaunis par les rideaux. Je pourrai dire que c’était qu’une pause relationnelle, mais ce serait mentir. On retrouve jamais tout à fait ce qu’on cherche. J’avais été un aventurier fixé sur son objectif pendant des années, alors impossible d’apprécier des solutions.

Nova-Blue forme des bulles. Le trésor de l’aquarium est au sol.
J’ai plus besoin de lui. Elle remplissait la même fonction, mais en mieux. Elle pourrait se dissoudre en or pour combler les fêlures, et j’ai le crâne qui frappe à ces pensées. J’ai le vertige des grands espoirs, alors que j’essaierai de concentrer mes efforts dans celui de ne pas hurler pour avoir de l’attention inespérée.
Le nez dans son cou, je l’écoute. Mis sur un pied d’égalité, elle pourrait poser son menton sur ma tête tant que nous étiez assis. Plus besoin de baisser la tête à la recherche de mon chemin, plus besoin de lever la tête pour décrypter les vols des hirondelles. Mes lèvres s’étirent dans un sourire, et certainement qu’elle le sent.

Qu’on continue. Qu’après cette suite, il y en ait dix mille autres. Je voulais qu’on soit une série trop longue, comme Game of Thrones, parce qu’on aurait plein d’épisodes à dévorer. J’espérais que la fin ne soit pas aussi cruellement logique et décevante. On serait de grands scénaristes. On contrôlerait toute la réalisation pour éviter les mauvaises surprises. On dégagerait les mauvais figurants. J’ai dans l’esprit les mauvaises doublures que j’avais sélectionné pour elle.
Elles voguaient comme un souvenir lointain, et j’ai à mobiliser mon esprit pour me remémorer leurs voix.

Je te présenterai ...
Mes bras se resserrent. J’ai des éponges dans la gorge vu qu’elle pleut et gratte. Je te présenterai à mes amis, pour qu’on mélange toutes nos connaissances et qu’on partage l’intégralité de ce qu’on côtoie. J’ai envie qu’elle me dise qu’après tout, c’était logique, normal, parce qu’ils la verront plus sans moi. On serait une entité dissociable.
Je te présenterai à ma famille, celle que t’as pas pu voir la première fois. T’avais crié, ce terrible douze avril, à propos de tout ça. C’était terrible. L’éponge gonfle pour irriter mes parois musculaires. Elle avait craché des mots immondes, et comme pour les chasser, mes lèvres les remplacent avec quelques baisers contre sa nuque et son cou.

Elle n’a plus de famille.
Je me dis que la vie se fout de notre gueule. Je sens que mon corps devient un élément aquatique un moment. Il n’y a que mes globes oculaires qui demeurent, fièrement installés et flottant par des forces invisibles, pendant que je chute. J’ai une sale sensation de nausée. Je me demande si le sien a été aussi tué par des personnes détestables. Je me demande à quel point l’injustice est présente.
J’aurai pu rencontrer sa famille, si on avait été moins stupide. Je suis juste là, avec des chimes dans le crâne, à manger des poignées de regrets.

Elle me dit qu’elle a essayé d’en avoir une, de famille.
J’ai des flashbacks imaginaires.
Je vous présente Ambrose, un ami, et Ambrose, je te présente Blake, Violet et Hazel. Dites lui bonjour !
Aucun n’aurait réellement ton visage, mais je me dirais que si. J’aurai été un babysitter de temps en temps. Je l’aurai été uniquement si j’avais le droit de franchir le seuil de votre villa. J’aurai regardé vos likes Netflix, puis je les aurai vu en avance. J’aurai pris cette veste de l’ami cultivé, en avance sur tout, pour montrer des portraits moins routiniers. J’aurai peut-être de temps en temps été une épaule sur laquelle pleurer ton mariage décevant, parce que ton mari n’aurait pas trouvé les bonnes choses au supermarché, ou serait franchement mauvais dans tout ce qui touchait au foyer. Je t’aurai dis que c’était fâcheux, que j’aurai jamais fais ça, alors que j’étais incapable de trouver des alternatives à ta marque de café préférée quand je suis dans un supermarché.
Je me sens sale
J’ai des larmes sur des situations imaginaires. J’ai de l’angoisse sur des évènements qui se sont jamais déroulés. J’aurai certainement même été celui que t’aurais embrassé dans un pauvre égarement, un sujet de dispute, mais t’aurais fais un choix radical et tu m’aurais rayé de ta vie parce que j’aurais été.
Une.
Eternelle.
Une.
Formidable.
Regrettable.
E R R E U R


Une rature, un carnet de brouillon tout moche, orange niqué même, avec des tâches de noirs parce qu’il t’aurait suivi dans ton petit sac, et t’aurais mis ses paquets de clopes par dessus au lieu des miennes, le cirage de tes escarpins, la bague de mariage, ton rouge à lèvres, tes mains sales, tes mouchoirs, tes capotes, tes factures d’électricité parce que j’étais qu’une ampoule qui avait clignoté qu’une fois et qui clignoterait plus, tes papiers de divorce parce que j’avais foutu la merde à être qu’une erreur parmi tant d’autres dans ta vie, j’aurai été celui de celui pour oublier et j’ai encore l’affichette qui me tranche la gorge avec son plastique tout autour et je me dis que s’il pleut l’eau lui coulera dessus et ça fera une petite mer et et et et-

Je veux plus faire de gym, Ambrose
« Attends, quoi ? »

Je me redresse d’un coup et j’entends mon prénom. C’est le mien. Ambrose. A M B R O S E. Avec ses sonorités un peu étranges, un peu dans le palais puis qui grésille comme mes pensées. Elles reprennent lentement le chemin de la raison, parce qu’un scénario pire se dessine devant moi.
Nova-Blue ne veut plus faire de gym.

« Mais … La gym. »
La gym. Ma passion, c’est la gym.
« Mais … Mais t’adores ça la gym, Nova-Blue. »
J’assiste pas à tous les cours, parce que parfois j’ai des entraînements. 
« Enfin … Enfin je crois que c’est important pour toi, la gym puis ... »
ça me donne la sensation que je contrôle un truc. Même si c’est juste mon corps, mes mouvements.
« T’as … T’as toujours dis que c’était super important pour toi, et que ça te permettait de contrôler un truc alors que … Enfin, ça a peut-être changé mais … J’aimais bien venir te voir et t’étais forte là-dedans et je pense que c’est ton truc à toi et que ... »
C’est moi qui décide.
« … Mais pourquoi ? Tu fais très bien la roue, et ... »

Les rayons de soleil entre les volets forment des barres parallèles. C’était impossible. Je me dis que l’eau du bain doit être empoisonnée, qu’elle doit halluciner. Elle ne peut pas réellement le penser. J’embrasse sa joue et m’extraie de la baignoire.

« Attends viens, NB. »

Le contact est rompu neuf secondes, et je commence à stresser. Pendant que je prends une serviette pour me sécher, je lui en tends une pour espérer toucher ses doigts dans le processus. Si j’ai pas de contact visuel ou physique pendant plus de treize secondes, j’ai l’impression qu’elle pourrait s’envoler comme un oiseau de malheur et que je serai qu’une carcasse bonne à être bouffée par des vautours.
C’était important, la gym.
C’était trop important pour elle.

J’attrape rapidement mes béquilles pour aller m’habiller. Il n’y a rien d’incroyable dans ma valise, si ce n’est que des sempiternelles chemises blanches ou noires, avec des pantalons noirs. Il y a un pull, au fond, quelque part, pour pouvoir le mettre au dessus d’une chemise blanche, faire dépasser la croix sur le dessus et avoir l’air tout à fait adéquat.
Je vais me péter le genou, encore une fois, mais c’était pas ça, l’important.
L’important, c’était que Nova-Blue veuille arrêter la gym.

« Quand on était ensemble, je te disais toujours que j’adorais quand tu faisais la roue. Et du trampoline. T’avais essayé de m’apprendre la roue, parce que je t'en parlais tous les jours ... Sauf que c’était un désastre. J’avais les jambes qui tombaient avant, et j’avais surtout l’impression de faire un saut sur le côté bizarre. Le trampoline, on a essayé d’en faire sur mon lit puis on a cassé deux lattes. Mais on a continué parce que ça nous faisait sauter plus haut. »

Je me place face au mur, comme si j’allais escalader l’Everest. J’allais m’exploser le genou, mais c’était pas grave. Nova-Blue Herondale avait raté des cours pour la gym. Elle avait contourné des règles, pour la gym.
C’était pas normal, ce qui arrivait.

« Mais, par contre, les ATR ... »

Je place mes mains au sol et utilise ma jambe valide pour me propulser contre le mur. Je tente d’amortir le contact comme je peux avec mon dos, puis de me redresser la tête à l’envers. J’ai les cheveux qui pendent vers le sol. J’ai un sourire fier et content.
Je suis un arbre droit, et je me demande quel type d’arbre je serai si j’en étais un.

« Les ATR, ça, tu m’as appris, et maintenant je sais les faire. Et tu m’as appris plein d’autres trucs super cools, comme faire des roulades avec des réceptions chouettes. Alors on pourrait même être une famille ... Tu penses pas ? »

J’ai mal au genou, mais je me dis que c’était pour la bonne cause.

Pourquoi t’es là, Ambrose Atkins ?
Parce que je pouvais être là sans justifier de l’être. Parce que je me sentais à ma place, même quand j’avais la tête à l’envers. Parce que t’aimes la gym et j’aime les papillons. C’était nos trucs, et on voulait les partager, à nous, entre nous. Je savais que tu prendrais peur si je te disais que j’aimais plus les papillons.
J’ai le sang qui me monte à la tête, mon genou qui hurle de douleur, mais je souris adéquatement.
Parce que j’étais là, que t’allais pas partir, et que j’étais là pour te rappeler qui tu pouvais être, ici, là, maintenant, avec moi.

 


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_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
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Herondale

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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
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Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
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Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
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Mar 22 Mar 2022 - 2:19

Once more you open the door
n o v r o s e   i v


Je veux plus faire de gym, Ambrose.
Je veux plus faire de gym parce que c’était le symbole de ce que je voulais incarner. De ce que je voulais devenir. Je voulais être une fille qui gère, qui maîtrise son corps, sa souplesse, à défaut de maîtriser le reste. Je voulais savoir que j’étais responsable de ce qui m’arrivait, seule capitaine d’une petite barque que je menais au flot des jours. Je voulais que quand on me regarde, on se dise que je sais ce que je fais. Pas d’incertitude, pas de chaos, pas de hasard, le moins possible d’imprévisible qu’on encaissera avec droiture et des textos un peu maladroit.
Je veux plus faire de gym, Ambrose, parce que je serai pas cette meuf là.
J’ai raté qui je voulais être, perdu de vue ma bonne étoile. Et mon corps, le seul que j’ai pu toujours contrôler un petit peu, m’a filé un grand uppercut avec un poing américain. Je me suis dévorée moi-même comme une cellule en apoptose. Maintenant, je suis un cargo complètement vidé d’avoir rêvé, et je voudrais simplement croire que j’ai encore des choses à vivre.
Je veux plus faire de gym, Ambrose, et j’ai besoin que tu sois là.
Je veux qu’on achète des fourchettes ensemble pour les ranger dans nos tiroirs, que tu me serres fort dans tes bras en me parlant de papillons, qu’on barbote dans de grandes baignoires et qu’on coure sans jamais trembler. Je veux qu’on aille chez Ikea et qu’on construise des meubles à deux dans lesquels on rangera des albums de photos de nous. Je veux qu’on ait des bottes de pluie pour jamais se noyer dans l’eau, des scaphandres de plongée bleus pour se planquer dans les fonds marins.
Je veux plus faire de gym, Ambrose, parce que ça me servira pas.

Il se redresse, il demande pourquoi mais il attend pas la réponse, tandis qu’il embrasse ta pommette et émerge de vos eaux usées. Toute peinture a quitté ta peau comme toute couleur sort de ta vie, et tu te redresses à ton tour pour franchir lentement le rebord.
Ambrose te tend une serviette et tu colles ton visage dedans en attendant que l’impression passe. La sensation que tu seras jamais propre, jamais entière, jamais complète. L’envie de hurler, de pleurer, le deuil de ta maternité que t’as même pas envie de faire. Tu frottes ton visage, un peu fort, tu te dis que si tu retires la couche la plus superficielle de toutes les cellules de ton derme, tu deviendras peut-être une autre. Une de celles que l’on peut aimer.
Tu le rejoins dans la chambre et tu attrapes, un peu au hasard, une chemise à lui dans son sac. Elle doit être trop grand pour lui, parce qu’elle est trop grande pour toi, Blue. Tu la boutonnes négligemment, en regardant chaque bouton pour lui faire promettre d’être sage.
Et lui, il parle.
Il te parle de la gym, et ça fait bizarre, un petit peu. Comme si tu parlais de papillons, vos sujets de prédilections deviennent doucement ceux de l’autre alors que vous ne faites plus qu’un, des tâches de couleurs assoiffées se mélangeant sur de l’eau claire. Il parle et il bouge un peu en même temps.
Tu réalises un peu trop tard ce qu’il est juste en train de faire.
« Amb, non, ne … »
Ne fais pas ça. Trop tard, Nova-blue. Il est déjà les pieds en l’air, tenu debout sur ses deux bras, avec ses cheveux ruisselants sur la moquette déjà foirée. La cabane est toujours là, vestige d’une nuit insurmontable. Autour d’elle, la chambre paraît vide, comme asphyxiée de sa pâleur que rien ne vient recolorer.
Ambrose reste là, fier, content, à te regarder par en-dessous. Il sourit, mais de ton point de vue, ses commissures sont à l’envers, et le grelot de ton encéphale s’agite toujours au moindre bruit. T’aurais voulu rester dans le bain pour y répondre à son pourquoi, mais il t’a pas laissé le temps. Comme s’il avait trop attendu avant de sauter du plongeoir.
Tu le regardes, un peu, rougir, quand le sang descend dans son crâne. Il te dit que vous pourriez être une famille et l’émotion te prend aux côtes.
T’as pas su le dire à Alix, mais à lui, tu sais que tu peux.

« Je suis très flattée que tut e rappelles comment faire un ATR, Amb. »
Surtout qu’il a dit ATR, et pas arbre droit comme tout le monde. Il a dit ATR et tu penses à tout ce que ça pourrait vouloir dire, à part Appui Tendu Renversé. Allitération Trop Rêveuse. Abordage Toutefois Rendu. Arc-en-ciel Tristement Relui. Amour Terriblement en Retard. Ambrose, Ton Roi.
Tu t’accroupis près de lui et tu souris à son visage qui prend la couleur que tu hais.
« Mais tu vas te faire mal au genou … et, si mes souvenirs sont bons, t’as jamais su te réceptionner. »
Tu te rappelles de l’avoir vu simplement céder sous son poids, et son nez s’écraser au sol avant qu’il puisse baisser les jambes. Tu te rappelles d’avoir atterri sur une cheville, sur un genou, n’importe comment, d’avoir entendu le craquement inhabituel de ses os. Et pourtant il se relevait, un sourire de gosse sur la face, il continuait à essayer comme s’il voulait t’impressionner. Mais tu sais que c’était pas ça. Ce que vous vouliez, c’était partager. Partager tout, n’importe quoi. Des gâteaux d’anniversaire, des moments, des voyages presque imaginaires, des Noël & Saint Valentin, des siestes, des séries Netflix, des journées, des instants de grâce, des centres d’intérêts, des promesses, des envies, des regrets, des peurs, et ce quotidien maladroit que vous vous donniez l’un à l’autre.
« Attends, je t’aide. »
T’essaies d’attraper ses chevilles, sa taille, pour l’aider à redescendre. Il est habillé en noir et blanc comme dans un vieux film de Chaplin, et tu te dis que la peinture devrait venir égayer ça. T’essaies de le faire redescendre doucement, ce crétin, cet idiot, histoire que personne se fasse mal. Mais ça manque pas. Alors que tu l’aides à manœuvrer sa jambe blessée, la valide bat trop vite les airs et atterrit dans ton visage.
T’as pas vraiment le temps de comprendre.
Il y a un choc, dans ton coccyx, et du trop cuisant sur ta gueule. Ambrose se retrouve dans cette posture bizarre, mais t’as évité à son genou de rencontrer le pire des chocs. Tu te dis que c’est le plus important, si vous voulez un jour courir sans qu’il clopine entre ses béquilles. Il faut qu’il guérisse, maintenant. Vous allez prendre vos existences pour en faire quelque chose de mieux.
Tu saignes un peu du nez à cause du coup qu’il t’a donné, mais ce sont surtout des yeux qui coulent alors que tu réponds enfin à la question qu’il t’a posée.
« Je veux … je veux plus faire de gym parce que … » Les sanglots se pressent dans ta gorge pour y dessiner des drapeaux, des têtes de mort qui feront peur à un bon millier d’opposants. « … parce que j’en faisais pour … pour contrôler mon corps, je crois. »
Tristement, tu songes que vous en avez parlé la première fois que vous vous êtes vus. Tu revois ses yeux si immenses quand tu grimpais sur le podium, la fierté qu’il soit dans la salle alors que personne d’autre l’était. Tu lui souriais comme un aveu, une promesse que tu le lâcherais pas. Et t’as tout lâché, tout gâché.
Tu colles une main sous ta narine et elle ressort complètement rouge.
« Et là, je … je contrôle plus rien. J’ai été, je … avec Alix, mon … mon ex, on était … enfin … »
Une grande inspiration tremblante, tu recherches la main d’Ambrose pour te dérober à ses yeux.
« On voulait avoir un enfant, et on essayait et ça marchait pas alors … alors j’ai été chez la gynéco et elle m’a dit … elle m’a dit que j’avais une Insuffisance Ovarienne Précoce, que c’était rare et qu’elle savait pas pourquoi. Et … et Alix, il m’a … il m’a quittée, et je … »
Le sang de ta narine enflée se mélange à tes larmes claires, et le liquide devient tout rouge quand il chute sur la chemise d’Ambrose. Même ici, le rouge te poursuit, ne te laissera jamais tranquille, et tu en sanglotes de plus belle sur le rasoir de tes aveux.
« … je me sens nulle. Mon corps, il … il aura jamais des enfants, il aura jamais mes enfants alors que je voulais … je voulais juste … je voulais juste faire une famille, avec des enfants et Alix, et … j’crois que je veux plus faire de gym parce que tout ce que je fais, ça paraît nul. Mon ventre, il avait un seul job, et il s’est foiré, et moi … moi, maintenant, j’aurai pas d’enfants. »
Tu replies tes mains sur ton visage comme pour en arracher la peau. Les mots que tu vas dire sont affreux, terribles, tu voudrais qu’ils partent en vacances dans des contrées trop reculées.
Tu les as pas dit à Alix. C’était plus simple de le laisser te détester plutôt qu’il ne te voie pleurer. T’aimes pas quand on te voit pleurer, et t’as souvent pas trop confiance face à ceux qui pourraient t’aider. T’aimes pas quand on te voit pleurer, parce que tu te sens vulnérable. Et là, assise cul nu par terre, il te semble que c’est pas si grave puisque c’est que ton nez qui pleure.
Les mots que tu vas dire sont affreux, terribles, tu voudrais qu’ils partent en enfer au lieu de jouer avec tes nerfs. Tu colles un énorme coup de poing dans ton ventre, histoire de les faire mieux passer pour la douleur qu’ils représentent.
« Je suis stérile, Ambrose. »
Stérile comme une terre aride qu’aucune pluie n’est venue combler. Stérile comme un petit oiseau contre des mistrals de perdants. Stérile comme un mensonge indigne jeté à la gueule des oracles. Stérile, ménopause précoce, stérile, stérile, stérile. Comme Nova-Blue sans son Ambrose.
Ta voix s’éclate par terre comme un bout de céramique bleue que personne ne ramassera. Tu voudrais pouvoir être plus forte, mais t’as bien trop la gueule de bois et le choc de sa jambe contre ton visage. Tu pulses, désorientée, fragile, et tu lèves juste les yeux vers lui, béants comme deux immenses lagons.
« J’suis pas digne d’avoir une famille. »
code by underratedboogeyman

_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
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Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
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Mar 22 Mar 2022 - 22:39


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐

Stabilité.
Le point de gravité se situait un peu au dessus du nombril. Si j’inclinais légèrement une vertèbre de la sorte, je pourrais l’atteindre complètement. J’ignore le sang dans mon crâne. Je dois virer au rouge. J’aurai toujours mes tâches de rousseur pour indubitablement étendre que ma couleur, c’était éternellement un orange.
Un orange, un peu con et naïf.
Un orange, comme le fruit, comme une putain d’orange. Je me disais que je serai un agrume sur lequel on a un peu trop marché, ou qu’on a laissé à l’air libre trop longtemps. J’aurai une sale moisissure bleutée quelque part, à l’image des coups sous mes côtes. Elle aurait une forme un peu aplatie en bas, parce que j’étais incapable de rouler, de tourner rond, à force d’être resté constamment à la même place.
Je tourne au rouge, mais plus que tout, je me sens à ma place, adéquat, avec la tête à l’envers pour regarder le monde comme je le conçois. Si je continue un peu, le sourire de Nova-Blue est à l’endroit au lieu d’être à l’envers. Je pourrais ignorer l’inversion, me dire que c’était très grave et qu’en effet, elle était peu heureuse et que la situation la stressait. J’ai la tête sous l’eau. Je suis dans un gigantesque sous-marin, où tout est flou. Elle me crie des choses étranges, et je continue à sourire. Le sien est à l’endroit, adéquat, parce qu’elle est certainement heureuse.
Je voulais qu’elle le soit. J’ai pas envie de manger une culière d’amertume dès le début. Je préfère m’éclater le nez au sol en la voyant sourire qu’ouvrir les yeux en grand. Ils se feront percer par les faibles rayons entre les rideaux, en hurlant des réalités effrayantes.  

Les rayons du soleil font des barres parallèles.
Mon sourire fait une barre seule, et j’espérais que celui de Nova-Blue vienne le rejoindre pour créer la seconde.

Secousse
Elle a raison. En neuf ans, j’ai pas appris à me réceptionner.
La phrase me laisse un trou dans la poitrine, soudainement. Non. J’ai pas réellement appris à me réceptionner. Tu parles des ATR, sûrement. Non. Je vais éclater mon genou au sol et on pourra prendre les os, en faire des puzzles secrets. Sinon, certainement qu’on pourra prendre mon fémur et jouer aux chevaliers avec. Mon genou n’est qu’un lointain souvenir, quand je me dis que je pourrai l’utiliser pour me réceptionner de manière étrange. Il va créer des arcs étranges, que j’espérais plus joyeux que les arcs narratifs de ma vie actuelle. Il sera tordu, et finalement, je le regarderai avec fierté en me disant que c’était définitivement mon genou à moi, et à personne, et qu’il y a aucun moyen de se tromper parce qu’il est complètement niqué.
Je souris, yeux dans le vide, figure de plus en plus rouge, sourire béat scotché aux lèvres.
J’ai pas réellement appris à me réceptionner, non. J’avais mis des années avant de faire une roulade pour éviter de me cogner sur le deuil de ma mère. Dakota, étrangement, m’avait aidé à faire des souplesses avant. Je savais les faire qu’en arrière, et elle a eu pitié, certainement. Je savais faire d’autres choses que les ATR dans ma tête. L’avantage de l’ATR, c’est que je pouvais être un grand arbre, pas totalement droit mais tu m’en voudras pas. J’avais mis des années à apprendre à me réceptionner, et encore maintenant, c’est mes genoux, mon nez et mon arcade qui prennent. J’ai des trous dans le crâne à cause de ça, certainement, parce que j’oublie que la rue est pleine de cailloux et qu’ils attendent de venir me lapider la tête à chaque chute.

J’en ai certainement mangé quelques uns, un moment.
J’ai les côtes apparentes mais la sensation d’être si lourd. A l’envers, j’ai presque l’impression que mon coeur pourrait défendre dans ma gorge et que je pourrai te le cracher au sol. Je te dirais, regarde le, il bat fort, je me fous pas de ta gueule.
L’image est dégueulasse, je la range dans ma tête.

J’ai jamais su me réceptionner.
J’ai pas su faire les roulades que tu m’avais appris après toi. Je me claquais la tête au sol, à chaque fois. J’en faisais des potables, quand tu m’appuyais sur le crâne pour bien le faire entrer entre mes deux épaules. Je sentais mes omoplates percuter le sol, alors tu me disais que c’était pas comme ça, sinon, j’allais me faire mal.
C’était triste, quand j’y pense.
C’était la seule technique que j’avais trouvé pour pouvoir déployer convenablement les jambes et faire la réception grandiloquente, les mains en l’air et avec le salut des images sages.

Pendant des années, j’ai fais des ATR dans le vide, sans mur. La roue, j’ai pas réellement retenté de la faire. C’était l’acabit des gens qui savaient tourner rond comme toi. J’étais une petite orange toute aplatie, donc je m’étais attelé à d’autres choses, d’autres horizons. Je m’étais éclaté le genou, les côtes, et actuellement, je pourrais te montrer mes radios dentaires pour que tu constates qu’il y avait autant de mensonges dans ma mâchoire qu’au fond de ma gorge. C’était de ceux que j’avais pas réellement envie de te montrer.
Après tout, je haussais les épaules en me disant que tu t’es jamais réellement posé la question, depuis qu’on s’est revus. Pourquoi est-ce que mon incisive n’avait plus réellement l’inclination qu’elle avait quand on s’est rencontré ? Elle était fausse. Ma mâchoire était fausse. Et mes réceptions étaient faussées.

J’aurai bien aimé te dire que t’avais été une bonne professeure.
Mais mes ATR, j’avais besoin de mur pour savoir les faire.

Et encore aujourd’hui, je ne sais pas me réceptionner. Surtout pour les roulades.

« … Pas vraiment non. »

Je lève la tête vers le sol, et me dit que c’est agréable, les ATR. C’était une réalité inversée qui me plaisait. J’avais l’impression d’explorer les confins de mondes alternatifs, et c’était sympathique.
Sûrement qu’il y en aurait une où j’étais un orange flamboyant et fier.

Nova-Blue vient pour m’aider et je tente d’abaisser mes coudes pour pouvoir faire une demi-roulade au sol. Je pourrai juste passer mes jambes au dessus de ma tête et utiliser un bras pour me réceptionner, dans une position étrange et inconfortable pour éviter mon genou invalide.
C’était un pur enfer.

Instable
Ma jambe valide percute sa tête et ma tête percute le sol. Elle recule sous le choc et je tombe, à l’envers sur le sol, la moitié de mon corps plié sur lui-même sur ma gauche. Je ressemble à un mauvais puzzle. Je suis un assemblage de pièces gondolés par de l’eau de mer, avec beaucoup de sel dans les interstices de mes commissures. Je mets un moment avant de réagir. J’ai le regard fixe sur la moquette, et j’ai envie de boire la tasse pour m’enfoncer entre les vagues. J’espère qu’elles m’emporteront au loin parce que-
Elle a du rouge sur le visage, et c’est pas sa couleur.
Elle a du rouge sur le visage, et c’est son sang.

Alors, à ce moment-là, je suis juste un putain de orange idiot et aveuglant.

« NB ! »

Le reste de mon corps bascule sur le côté et ma jambe valide aide à la réception. Je suis à moitié allongé sur le sol et je regarde le sang qui tapisse la moquette.
Elle était bleue et orange.
Elle se teinte de rouge.
Je me mords les lèvres. J’ai l’impression qu’on a déjà raté quelque chose, et ça fait que treize minutes que des promesses de continuation ont éclatées dans la salle de bain. Je me dis que les hippocampes appartiennent peut-être trop à l’aquatique, que c’est pas notre place, ici. Pourtant, il y a la cabane, il y a la peinture séché au sol. J’ai les iris braquées sur son nez, et juste mon crâne qui vrombit en trois mille quarante décevants et incessants désolés.

Tombés
Ses mots chutent sur le sol au rythme des gouttes de sang de sa narine. Je me redresse sur ma jambe valide et rampe à moitié vers la table de chevet pour fouiller les tiroirs. J’y trouve un paquet de mouchoir et vient m’approcher d’elle. Elle m’explique.

La gym, c’était le contrôle du soi, du corps.
Je hoche la tête. Je m’étais pas réellement inquiété de son état, hier soir. Je me disais que Nova-Blue était de celles dans les rangs, et que sûrement que c’était une envie de nouveauté, de tester ses limites. Je me disais que ça lui allait bien, de tenter de nouveaux défis.
Je souris à l’envers, parce que je comprends que j’ai été idiot.
J’ai de l’amertume dans la gorge, parce que je comprends que je suis pas réellement désolé. Je pense que c’était le mieux à faire, que nous avons passé une soirée mémorable, et qu’elle sourira sûrement en y repensant. Si l’alcool a percé son foie et affaiblit son système immunitaire, je peine à y voir quelque chose de mauvais. Sûrement que pour une fois, elle s’était sentie à sa place, avec tout ce noir rouge dans le ventre, avec juste deux bulles qui avaient éclatées l’une à côté de l’autre pour laisser entrevoir du savon corrosif.

Revenant difficilement vers elle, j’ai les côtes apparentes, mais elles n’ont toujours pas appris à marcher d’elles-même, à utiliser leur colonie d’os pour venir gratter le sol et m’aider. Je me dis qu’elles sont inutiles, et continue à glisser sur le sol.

Elle se frappe le ventre.

Chute.
Mon corps s’enfonce.
Mon crâne s’enfonce.
Mon esprit s’enfonce.

« Nova-Blue putain mais arrête ça mais ARRETE ! »

Mes mains déposent le paquet de mouchoir à côté d’elle et je viens glisser ma tête contre son ventre, nez contre son nombril.
Des milliards d’informations me tombent dessus et font vriller la barque de mes émotions de droite à gauche. Mes lèvres couvrent chaque parcelle. On disait que les bisous pouvaient être magiques, et j’espérais pouvoir couvrir d’orange prometteur les futurs bleus de sa peau.

« Ca va aller, NB … »


Insuffisance Ovarienne Précoce
Je me souviens vaguement de cours lointains de biologie. Mes lèvres viennent se poser contre son ventre, parce que j’anticipe. Je me dis que souvent, on était contents, quand les choses étaient précoces. C’était un peu qu’on était les premiers à quelque chose, enfin. On était les premiers précoces à apprendre à lire, les premiers précoces à avoir des relations amoureuses, les premiers précoces à avoir des relations sexuelles, les premiers précoces à avoir une famille. Certainement que je les avais toujours envié, les premiers précoces. J’étais souvent le dernier tardif, pour apprendre à lire, pour avoir des relations amoureuses, pour avoir des relations sexuelles, et sûrement que je le serai jusqu’à la fin de ma vie pour avoir une famille.
Pour une fois, j’enviais assez peu les premiers précoces. Nova-Blue était l’une d’entre elle. J’avais espéré que ce soit juste une première. C’était une cruelle précoce.
Et elle l’était sur les pires terrains.

J’ai dix milles émotions en moi, dix milles pensées.
Je m’en veux. J’ai envie de m’arracher le crâne. J’ai mes lèvres qui tremblent et-
Soulagé
Nos enfants ne verront pas le jour.
Triste.
Nous enfants ne verront pas le jour.
Chanceux.
Alix t’a quitté, et tu es célibataire.
En colère.
Alix t’a quitté, et tu es célibataire.

Ma tête est un gigantesque maelström, entre des contradictions et des pensées honteuses.
J’étais soulagé, véritablement. J’avais des peurs d’enfants roux trop petits pour le monde, de parents stressés de faire mal à leurs enfants. J’aurai juste les paumes vers le ciel, en attendant qu’une réponse universelle m’arrive dessus. Est-ce qu’il y avait un manuel, quelque chose ? J’espérais peu. J’ai un peu d’amertume de me dire que si ça existait, c’est que mes parents ne l’avaient pas lu. Intellectuels, j’ai une lance de Longinus dans le thorax à les imaginer ignorer des principes aussi fondamentaux. J’aurai été sacrifié sur l’autel de leurs expériences parentales ratées. J’ignore quels seront les fils que je laisserai derrière moi, et j’ai aucune envie de corrompre l’Humanité. Alors, je souris. Mes enfants n’existeront pas. Les erreurs ne se répéteront. Les deux sans trois disparaissent. On les aura pas, ces gosses roux trop petits, qui seront des enfants terribles parce que leurs parents sont trop stressés et trop fêlés. On les aura pas, ses erreurs reproduites à l’infini parce qu’on est pas assez composés d’or pour combler toutes les cassures. On les aura pas, et je me dis que ça m’épargne des questions étranges autour de la protection.
J’étais triste, véritablement. Tes enfants ne verront pas le jour. Tu me décris un rêve, quelque chose de joli, de simple. Il y aurait la petite barrière faite par un ouvrier sous-payé, le crédit pour la voiture, la maison en banlieue, la fille cheerleadeuse, le fils quaterback et le mari banquier. J’étais mauvais en finance. Je me vois pas réellement dans ce schéma, et je me demande si je suis encore trop orange fluo et toi trop grisée par l’alcool et la tristesse de l’information. J’étais triste.
Et je le suis d’autant plus parce que je me dis qu’on aurait pu faire autre chose que des erreurs, finalement. Avant neuf ans en moins, on se serait mariés rapidement, et j’aurai pas fais défaut à ma bague de pureté. On aurait un couple marié jeune, avec des crédits à payer, et j’aurai eu un bon poste en laboratoire pour régler la maison. On aurait eu notre premier enfant, et elle aurait roulé dans l’herbe avec nous parce qu’on aurait vécu une vie douce sans Apocalypse ni erreurs.
J’ignore si on l’aurait reproduit, cette erreur.
J’ignore même si on aurait été, nous, une pure erreur.
On aurait jamais d’enfants roux et trop petits, et je suis soulagé qu’ils aient pas mes gênes, triste qu’ils viendront pas de toi.

J’étais chanceux, sûrement. Tu venais de te faire larguer, que tu m’avais dis. Sûrement que si j’étais pas venu avec cette table, tu serais encore en train de voguer sur ta barque solitaire. Je suis chanceux, dans ton malheur, et je me sens sale, terriblement sale de le penser. J’aimerai me mordre les lèvres jusqu’absorber ton ADN parce que je le mérite pas. J’ai une sorte de joie honteuse dans le fond de la cage thoracique parce que j’ai été chanceux qu’il te largue à ce moment précis. J’aurai cette boule au ventre quand je regarderai les étoiles en me disant que les planètes s’étaient alignés, et qu’on était les seuls astrologues de ce putain d’univers à voir des signaux dans le placement de nos constellations.
J’étais en colère, d’autant plus. Je pourrais juste être heureux, sourire à l’heureuse coïncidence. J’imagine ta semaine. Je t’imagine en train de pleurer. Je t’imagine comme ça, parce que je te vois le faire, maintenant. J’ai un feu qui vient remplacer ma honte. Elle devient un petit petit tas de bois qui se fait bouffer par des flammes orangées. J’étais orange, t’étais bleu. T’avais le blues, et j’étais frémissant de colère. La raison était nulle. Le lave-vaisselle avait été une raison nulle. Pendant un moment, je me vois un peu trop dans cette situation. Est-ce qu’elle parlait de moi dans ces mots-là, aussi, pendant neuf ans durant ? Mon ex ce malade qui m’avait laissé à pleurer sur le paillasson. Je me sens sale, parce que je l’espérais, au fond.
Si elle en parle, c’est qu’elle m’a pas oublié.
Si elle me parle de lui, c’est qu’elle l’a pas oublié.

Porcelaine
Je suis éclaté contre son ventre, que j’embrasse de temps à autre. J’ai des engrenages qui sursautent dans le crâne, des rebonds relationnels qui se fracassent dans ma tête.
Je partirais pas. Je t’aime.
Bien sûr, que tu vas pas partir. Ici, j’offrais des places où aller, j’étais juste une place de parking avec un plot orange, avec écrit d’une peinture bleue étincelante Nova-Blue Herondale depuis des années. Parfois, d’autres personnes avaient tenté de se garer, de construire une petite maisonnette sur des lignes tremblantes et sur un plot beaucoup trop grand et glissant.
J’avais pas songé à créer d’autres familles, tant que je m’appelais Ambrose Herondale depuis des années. J’avais pas eu envie d’avoir d’enfants pour ne pas transmettre un patronyme que je haissais. Atkins. C’était les murs blancs de la mère. Atkins, c’était la tour d’ivoire du père.
Tout était. Blanc.
Rien n’était orange, à part les cheveux du géniteur.
Alors, je me mets à détester ma couleur à cette pensée.

Mes bras encerclent son ventre.

J’ai un milliard de questions sur le coin des lèvres. Est-ce que tu m’aimes vraiment ? Est-ce que je suis juste une midlife crisis, encore ? Tu n’as jamais pensé à autre chose quand tu voyais des papillons, mais tu les as cultivé pour d’autres personnes ? J’ai de l’acide dans le fond de la gorge, qui remonte pour venir m’incendier les yeux. Dans quelques jours, son ex la rappellera peut-être, et elle se dira que c’était peut-être plus simple de la construire, cette maison stable, sans ce putain de plot orange à son nom qui prenait toute la place dans ces fondations.
Je vais m’éclater. Je vais m’éclater contre son ventre, parce que j’aimerai bien être le seul lépidoptérophile de ta vie. J’espérais que tu avais plus d’Etoilés dans les yeux et dans l’estomac qu’avec n’importe qui. J’aurai aimé être une petite chenille au fond de ton coeur, à toujours m’agiter aux pires moments, y former une petite chrysalide.

Mes pouces dessinent des formes diverses autour de son nombril, et j’espère pouvoir y modeler des fœtus pour de faux avec de l’argile et un peu de chance.

Digne
Tu dis que t’es pas digne d’avoir une famille, et là, plus que n’importe qui, je me sens pas réellement digne de t’avoir, avec ces pensées terribles dans le crâne.
Je sais pas réellement quoi dire, tandis que je creuse des rivières au creux de son nombril. Je dirai que c’était de la compassion, et j’aurai à moitié tord, à moitié raison.
J’embrasse son ventre. S’il peut ressentir des papillons, c’est qu’il est pas si stérile que ça, finalement.

« Je vais pas partir, tu sais. »

J’ai l’impression de le répéter depuis vingt deux heures. J’ai la mâchoire serrée à l’idée que c’était pas réellement ce dont elle avait besoin. Je serai pas un père de famille, et sûrement pas un bon copain. J’essaierai d’être là, de te défendre quand on viendra te blesser encore. J’ai pas grand-chose autour des poignets pour frapper fort contre les ennemis. J’ai de l’acide dans les dents, mais tu le sens pas parce que t’as de l’antidote sur la langue.

« Enfin, je compte vraiment rester … Et je … Putain ça sonne super nul comme réponse. Je suis désolé, je … Je sais pas quoi dire ... »

Elle voulait une famille avec des enfants et Alix. J’étais ni des enfants, ni Alix. J’ignorais ce que j’étais. J’ignorais où était ma place. Je souris légèrement. Ma mère mettait beaucoup de pansements sur les gens. Je ravale mes larmes.

Alors.

Stable
Alors tu me quitteras dans pas très longtemps. Je serai un pansement sur ton coeur, que tu arracheras quand ça ira mieux. Moi, j’irai l’avaler, lui et plein de bandes pas très agréables pour ma gorge. J’irai sûrement les chialer le long de la jetée, et j’aurai des gazes plein les yeux. Je sais pas réellement ce que je ferai, alors que je regarderai Vénus. Je sais pas si ce sera quelque chose que j’apprécierai, mais tant pis. Je regarderai Vénus, et je me dirai que c’est une planète de merde, et que Mercure était bleue comme une orange, et que ça m’allait.

« Je pense que tu … T’es pas inutile et tu peux continuer à faire plein de trucs ... »

Ce serait notre planète, et j’irai avec des tas de barques instables sur des mers qui tanguent pour venir cueillir comme des pommes des planètes éloignées. Je serai en quête de Mercure, tandis que tu seras repartie avec des Pluton plus accessibles. J’oublierai que les planètes n’explosent qu’une fois, puis deviennent des étoiles. Leur combustion est limitée dans le temps, et je l’aurai oublié.
Alors, tu l’auras, ton pavillon avec plein d’enfants adoptés avec un mari adéquat, et un labrador.
Parce que j’étais pas la famille attendue, ni les enfants attendus, ni même le mari attendu.

Je me demandais combien de temps ça allait tenir, jusqu’à que tu t’en rendes compte. Je prendrais soin de pas trop te le rappeler.

« … Mais en tout cas … Enfin, moi je peux être là … Je suis peut-être pas Alix » J’ai envie de m’étrangler et de m’étouffer. « Ou … Ou quelqu’un d’autre de mieux ou … Vraiment mais … mais je suis là. »

Je lui éclaterai sa putain de gueule si je le croise parce que je suis soulagé, triste, chanceux et en colère à la fois. Je lui ferai bouffer mes regrets, les tiens, les rêves brisés que j’aurai aimé pouvoir avaler aussi. J’aurai pas réellement de pitié, et j’espérais pas réellement de jalousie. Je me dirais et répéterais fièrement que j’étais unique, que j’étais juste un orange bleuté, qu’on était complémentaires et que y a tout le putain d’univers qui le savait. J’espérais le savoir aussi.

« … Je t’aime, vraiment. Tu sais ? Vraiment très fort. Je peux pas dire grand-chose, mais … Je suis là et on peut commander des croissants. »

J’étais prêt à être un pansement dégueulasse, qui resterait trop longtemps et qui se couvrirait de bactéries. Je hausse les épaules et je souris tristement.
J’étais prêt à que tu me marches dessus, réellement. C’était de bonne guerre. Tu me quitteras, et ça fera un partout. Je t’en voudrais pas réellement. Je serais juste un peu triste. Mon Iphone baigne toujours dans le lavabo, mais ça n’a plus réellement d’importance.

« … Je suis là. Je suis juste là. Et même si c’est … Si c’est pas réellement ton rêve, eh bah … On peut former une famille à deux. Ou même adopter un chien. Ou un chat, si tu préfères les chats. On verra bien. Mais ... » Je le répète et j’ai peur que ce soit pas réellement réconfortant pour elle. « Je suis là. Et je te quitteras pas pour … Des raisons aussi … Aussi ... » Aussi cruelles.

Je suis un putain de rebound.
Une putain de rature. Une putain de raclure. Une putain d’enflure.

J’ai la gorge nouée de cordes quand je me lève doucement. Je pose mes lèvres sur les siennes en espérant un sourire, quelque chose, un signe.
Je te dirai pas réellement ce que je pense. Je trahis déjà notre contrat. Je sais que c’est pas réellement nécessaire. Je m’étouffe seul, et c’était pas grave.

« On a plus de famille, donc on peut être la nôtre, tu penses pas ? »

J’ai mes doigts contre ses joues, des phalanges contre son ventre. Plus que jamais, j’ai envie d’être utile, mais je me sens désemparé. J’ai envie de lui dire que y a des remèdes qui existent, mais mes cours de biologie me disent le contraire. Alors, juste, j’ai de la chaleur un peu nulle à offrir, et des épaules pour pleurer.
Si je devais être un pansement à arracher, je serai le pansement le plus efficace que la Terre ait jamais crée.
Mes lèvres sur son front décrivent des I, des O et des U.

J’avais jamais aimé m’appeler Ambrose Atkins, de toute façon.


 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
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Herondale

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n o v r o s e
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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
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Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
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Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
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Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 4 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Mer 23 Mar 2022 - 16:25

Once more you open the door
n o v r o s e   i v


Tu pleures et il y a du sang sur tes mains et tu te sens idiote. Et laide.
Tu seras jamais une maman, tu seras jamais cette personne à qui l’on ramène les mauvaises notes un peu honteux, qui court en tenant la selle du vélo pendant que de courtes jambes pédalent, tu seras jamais celle qui prépare des gateaux la veille des goûters de classe et tu seras jamais. Celle. Que. Tu. Voulais.
Tu hoquètes devant l’absurdité des jamais, devant leur ton catégorique. Ils serrent tes poignets et ta gorge, parce que toi aussi t’aimerais bien dire des jamais et des toujours.
C’est pour ça. Tu feras jamais de gym, parce que pendant que tu faisais des endo, maître sur les barres asymétriques, ton endomètre se consumait sans savoir qu’il touchait à la fin. Maintenant tes sentiments sont noirs et d’équerre, lignes rompues au lieu de poursuivre. Tes projets ont pris la tangente, et tu te dis qu’il faudra mieux qu’un niveau à bulles Black+Decker pour parvenir à reprendre le cap. De toute façon, tu sais très bien que les bulles dans ce genre d’outils, c’est que de l’air pris dans du verre, comme le liquide amniotique qui remplira jamais ton ventre. T’as construit une maison trop grande dans l’antichambre de ton cœur parce que tu voulais accueillir assez de bambins pour toujours ; maintenant, il faut tout détruire. Le salon aux onze canapés, l’armoire qui tombera sur ton crâne, tu te dis qu’il faudra bien un bulldozer pour anéantir tes espoirs parce qu’ils s’étaient lovés en toi comme des serpentins ordonnés. Tu te perds dans le magasin de bricolage de tes promesses désintégrées et finis face à un transpalette de la marque Caterpillar, tandis qu’Ambrose entoure ton ventre pour y déposer des baisers.
Alors tu te dis que c’est pas grave, parce qu’il y a une succursale de Caterpillar qui s’appelle Anchor, et si Ambrose est une chenille tu resteras ancrée à lui. Sans réfléchir, tu passes tes mains dans ses cheveux. Un acte flou, presque un réflexe. Ils sont encore trempés d’eau tiède et dégoulinent contre tes cuisses, pendant que ses lèvres lentement remplissent ton ventre de papillon. Lèvre supérieure, lèvre inférieure. Les siennes forment des ailes secrètes sur la nudité de ton corps. Les tiennes se teintent doucement de rouge pendant que la plus faible tremble et tu baisses le regard vers lui.
Il te dit qu’il va pas partir et tu continues à pleurer.
Tu sais pas ce que tu ferais s’il repartait, encore une fois. Sans doute que tu pleurerais encore, jusqu’à ce que le rien de tes larmes et le rouge qui coule de ton nez se mélangent là sur la moquette et repeignent par dessus vos noms dans l’embrasure d’une maison que tu n’as pas su invoquer.
Il n’y a pas de gomme, pour la peinture, mais si tu la dissous de larmes il n’y aura plus tant de couleurs.

Ambrose murmure contre ton ventre, et tu soulèves un peu la chemise pour le fixer entre tes côtes. Les plis font des barres parallèles, mais tu n’as plus rien d’une gymnaste. Un mouchoir pour t’essuyer le nez, et tu cales un second dans ta narine pour qu’elle cesse de s’épandre partout. Tu dois avoir l’air conne, putain. Terriblement, affreusement conne.
Il parle d’Alix et tu réalises ce qu’il doit penser de toi, là.
T’es qu’une traînée, à lui faire ça, à leur faire ça à tous les deux, t’es qu’une traînée de couleur au sol, qu’une traînée de sang sur une chemise, qu’une traînée de boue sur du carrelage. T’es qu’une traînée, une conne, une tchoin, et dès qu’il l’aura réalisé il claquera à nouveau la porte et tu n’auras même pas la force de mettre la main sur une clé.
Ou pas.
Parce qu’il te dit qu’il t’aime très fort et que vous commanderez des croissants, tu caresses encore ses cheveux, les enroulant entre tes doigts.
Ou pas, parce qu’il te propose de commander des croissants et que tu souris.
Ou pas, parce qu’il te dit qu’il sera là et que ça semble lui suffire.

Il trace des lignes sous ton nombril, et tu le regardes inscrire là des lépidoptères effrénés. Alors, peut-être que ça ira. Tes pleurs s’espacent, pendant que vous montez tous deux à dos d’une jument isabelle pour galoper sur des plages vides en recherche de vos horizons. Les tricornes ont chu de vos têtes en entrant dans l’hyperespace, et vous vous retrouvez vulcains à tracer des constellations dans les bras d’un univers morne qui vous accueille sans tressaillir. Peut-être que ça ira, parce qu’il te le dit et que t’as pas de raisons de le croire. Vous ferez le tour de la terre et votre coucher de soleil deviendra le feu d’une aurore, traçant des lignes translucines dans le ciel que vous conquerrez. Il n’y aura plus de chiffres du tout, il restera des I, des O, mais vous remplacerez les P par des U pour faire bonne figure, et vous ferez enfin la paix avec ceux que vous n’avez pas eus. Peut-être que ça ira, parce que dans les nues d’azurée vous lancerez un flot d’étoilées qui battront gentiment votre air et prépareront la voie lactée à ce que vous soyez monarques.
Lui, il gouvernera aux airs, avec son armées de morphos bleus dont il fera des nuages clairs pour ne pas que tu te réveilles. Toi, tu règneras sur les aires, les terres, les mers, lépidoptère ; assez fragile pour que la pluie ait la force de te décimer.
Lui, il gouvernera ton ventre, et toi tu prendras ses épaules pour te sentir un peu plus grande quand ta couleur te fait défaut.
Tu finis par ne plus pleurer, et par sourire quand il t’embrasse.

T’as envie de lui dire qu’il est pas un pansement, parce que les pansements c’est juste fait pour empêcher les saignements. Mais lui, il est bien plus que ça. il empêche pas le saignement, il gère la cicatrisation, mieux que ça, il remplit tes membres de leur dose de vitamine C, parce qu’il est orange comme jamais face aux bleus de tes maladresses.
Tu caresses ses cheveux, doucement, en l’attirant plus près de toi.
« Oui. Oui, faisons ça, s’il te plaît. On sera … »
Tu souris derrière ton mouchoir, les sourcils penchés vers les bords comme les pans de toit d’une maison.
« On sera une famille. S’te plaît. »

Tu poses ton front contre le sien.
« Je voulais pas … je … »
Tu n’as pas les mots pour lui dire qu’il est bien meilleur qu’un pansement.
« Je m’en fiche, d’Alix, Ambrose. »
Non, faut que t’arrête de dire son nom, ça t’explose juste sur le visage.
« Je voulais juste … je … je voulais t’en parler parce que j’en ai parlé à personne d’autre et je voulais te le dire à toi parce que je … je t’aime aussi, je te jure. C’est pas un mensonge, c’est pas une blague. Je … tu dis que … tu dis que t’es pas quelqu’un de mieux. Mais j’ai pas envie, moi, j’ai … j’ai pas envie que tu sois mieux. Et ça me va si tu es toi. Parce que … »
Tu fermes les paupières, une seconde.
Parce que tu es toi, Ambrose. Toi. Toi, ma couleur complémentaire, ma barre parallèle, mon trésor, ma bulle, ma cellule, mon exil. Toi, mon monarque, toi, mon marin. Toi. C’est tout ce que je te demande. Toi.
« Parce que je crois que t’es le mieux. Pour moi. »
Tes lèvres viennent trouver les siennes pour pas qu’il ait le temps de répondre, parce que quoi qu’il puisse vouloir dire tu sais que ça va te heurter. Le mouchoir se colle à vos lèvres et c’est ridicule, tu te dis. Mais tu t’arrêtes pas, Nova-Blue, parce que y a trois mille quarante jours qui se sont écoulés de trop depuis le dernier sang versé et que tu peux pas supporter qu’il y en ait trois mille quarante autres.

Vous restez plusieurs longues minutes, lovés comme deux enfants malades, assis au pied du lit défait. Tu traces des serpents de tes doigts sur sa peau couverte de son. Pourtant il n’y a aucun bruit. Tu espères que les vipères et les cobra n’attaqueront pas les papillons. Tu embrasses son front, ses paupières, et tu voudrais tout réécrire les règles du temps qui s’écoule pour ne pas avoir à sortir de cet état un peu étrange.
Les choses bougent trop vite, trop lentement.
« Eh. »
Tu bouges ton épaule pour soulever sa tête et croiser à nouveau ses yeux.
« Tu voulais des croissants, non ? »
Un sourire timide sur les lèvres, tu te contorsionnes pour attraper le téléphone sans que ton bras ne quitte Ambrose. Tu as appris la leçon, maintenant ; si tu le lâches, il s’envolera, un ballon gonflé à l’hélium qui ne saura pas se retenir de défier les lois gravitationnelles face à des grues interloquées.
Tu composes le numéro en souriant et attend la tonalité. Tu décides de prendre un accent anglais pour commander à la réception, un regard complice à Ambrose pour étendard et comme cadeau.
« Bonjour, monsieur. -... -Bonjour. Nous aimerions, ma moitié et moi, vous commander quelques croissants pour le petit déjeuner. -... -Comment cela, il n’est que treize heures ! Vous avez fermé les cuisines ? -... -Mais enfin, monsieur, qu’est-ce-que c’est que cette idée grossière de fermer les cuisines si tôt. Nous aimerions des croissants. Ou dois-je laisser sur internet un commentaire désobligeant sur votre établissement ? -... -8, s’il vous plaît. -... -Chambre 131. -... -Merci. »
Tu raccroches, et puis tu souris, chassant de la joue gauche d’Ambrose un cil qui s’y était perdu.
« Je t’aime. » Tu glousses un peu.« Je suis désolée, je crois que je vais pas réussir à arrêter de te le dire. Je t’aime. Mais c’est vrai à chaque fois, hein, parce que je t’aime et … heu. »  
Un baiser sur le bout de son nez.
« Je t’aime. Inconditionnellement. »

Tu voudrais le garder comme ça, entre tes bras, contre ton ventre. T’as mal, en bas de l’abdomen, mais c’est recouvert de baiser alors ce sera plus jamais rouge. Il n’y aura pas de bleu non plus, rien que ta peau, sa main dessus et tu voudrais qu’il reste là pour pas que tu oublies ses yeux.
« On sera une famille, rien que nous deux, et si les autres ils nous en veulent, c'est pas grave. Je serai là, Ambrose. Je pars plus. Jamais. Et je t'aime. »
C’est peut-être injuste, et violent, de souhaiter que le monde s’écroule mais tu te dis que là, tout de suite, ça ne ferait aucune différence.
Alors tu restes juste comme ça, un mouchoir perdu dans ton nez, à arpenter l’adolescence que tu n’as jamais su mener. Tu voudrais rire, t’as mal au crâne, tu voudrais chanter et danser sur les décombres d’un jamais qui semble enfin être en ton nom.

Parce que tu le laisseras jamais.
code by underratedboogeyman

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baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 4 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 4 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

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Jeu 24 Mar 2022 - 0:41


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐




Just because I don't say anything
Doesn't mean I don't like you.


NB + Amb = 🏡

Elle avait dit je t’aime exactement cinq fois. Je me contente de sourire. Je souris quand le mouchoir se colle à mes lèvres. C’est drôle. D’aucuns auraient trouvé ça un peu ridicule, voire carrément écoeurant, mais je souris. Il y a les je t’aime qui résonnent, les moitiés retrouvées, et j’ai l’impression de ne plus devoir courir, avec ma moitié de corps arrachée, à tenter de chercher des puzzles adéquats pour s’attacher.
J’avais plus de mère. J’ignorais le père. Je formerai un petit cocon, et j’espérais fort qu’il suffirait à affronter des tempêtes et des tornades.

Elle s’en fiche, de l’autre.
Instantanément, j’essaie de chasser les quatre lettres de son prénom. On avait en commun que les A, et j’espérais devenir un A+ pour demeurer sur tous les bulletins parfaits de Nova-Blue. Je suis dès lors une confession secrète, le détenteur d’un secret qui semble m’exploser au visage à tout moment. Je me dis que je suis sur un petit piédestal grand comme un marche pied.
J’avais sa confiance.
J’ai sûrement mal aux commissures à force de sourire, et je me dis que le vieillissement de ma peau va arriver lentement, dès lors que je retrouve des expressions autre qu’une barre de fer sur la tronche et des cernes bien peintes dans un violet flamboyant. J’espérais qu’elles rejoignent une couleur plus rosée, pour correspondre à mon prénom, un jour, peut-être. Sûrement que Nova-Blue essaie déjà de les calmer, quand elle pose ses lèvres sur mes paupières. Elles partiront aussi, un jour. Elles étaient mes colocataires étranges, avec l’angoisse et des tas de personnifications étranges qui me donnaient du sel de la vie et de l’allergie aux belles choses.

J’ai un peu de poids dans les commissures. J’étais pas le meilleur. J’étais pas très bon quoique ce soit. J’allais marcher aussi vite qu’elle parce que j’avais des jambes de géant tandis qu’elle avait une bonne endurance. On comblerait les failles avec des stratégies. Des fois, on en parlera, parce que ça nous semblera adéquat, évident. Des fois, on se taira, puis on aura un sourire entendu. Je serai pas le meilleur à la course, mais elle gagnera et ça sera bien. J’espérais que si elle gagne en boucle, elle se dirait que son corps l’a pas tout à fait trahi. J’étais pas non plus le meilleur en cuisine, et je comprenais jamais rien quand on disait de faire revenir les oignons, comme s’ils étaient partis. Ils faisaient déjà pleurer les gens qui les coupaient, et je trouvais la formulation violente de les faire abandonner l’intégralité des autres aliments. Poliment, calmement, je ne cuisinais donc pas. Peut-être que pour elle, je me pencherai sur les livres pour étudiants fauchés, parce que c’était des choses rapides et simples à faire. Je prendrais une règle pour tout couper en dès parfaitement égaux, et je tirerai la gueule quand la cuisson aurait fait ramollir mes carrés parfaits.
J’étais pas le meilleur, clairement pas. C’était un constat net et précis. J’étais un champ de soucis. J’espérais que Nova-Blue ne s’enfonce pas dedans quand elle s’y aventurerait. On s’achètera de jolies bottes de pluie jaune canard pour aller cultiver d’autres fleurs moins tristes.

I open my mouth and I try and i try
But no words come out.


NB + Amb = ☄
J’étais pas le meilleur, mais j’étais le meilleur pour elle.

Certainement que c’était pas la meilleure non plus. Elle était triste, corrosive, explosive, effrayante, inflexible, à la recherche éternelle de perfection, à courir à travers des espaces vides en espérant remplir le sien, à secouer des arbres pour y trouver des fruits pourris. Elle les mangerait, se disant que ça remplirait son ventre. Elle était capable de dévorer des existences entières si la sienne ne rimait à rien, afin de trouver des vers pour lui faire écho. Elle était piquante, c’était un espadon tout bleu, tout rapide, qui fondait sur quiconque l’attaquait. Elle avait ce regard parfois froid, celui qu’elle m’avait fait à vingt deux heures, qui refroidirait toute la planète entière et ferait passer le réchauffement climatique pour un lointain soucis.
Certainement que c’était pas la meilleure.
Mais c’était la meilleure pour moi aussi. Elle était avenante, loyale, drôle. C’était un chaos organisé prêt à exploser toutes les super-novas autour d’elle pour briller seule dans l’hyper-espace. C’était un souffle éthéré, qui dansait dans des soleils d’août et des nuits d’été. C’était une lune bleutée, qui faisait pleuvoir des colliers d’étoiles dans mes cheveux pour former des couronnes. Elle était douée, agile, époustouflante quand elle luttait. Elle était résiliente, blessée, forte quand elle lutait. Elle riait à gorge déployée face aux craies, était capable de retrouver des sacs oranges pour me les tendre dans des clins d’oeil invisibles et entendus. Elle pouvait être violente, dans sa justice. Elle pouvait être injuste, dans sa colère. Elle courait des marathons pour me retrouver dans des contrées trop lointaines, avec des phénomènes inexplicables parce qu’elle était exceptionnelle.
C’était Nova-Blue Herondale. Et elle me faisait confiance. Et elle était là. Et elle m’aimait.

Alors, elle commande des croissants, et ça s’ajoute dans une liste délirante de points positifs.

J’étouffe des rires. J’ai faim et j’ai envie de manger. J’essaie que la commande se passe du mieux que possible, pendant que j’ai les lèvres douloureuses à force de me les mordre. J’ai la tête dans du coton, et je pourrai presque ouvrir la bouche et croquer dans un nuage composé de sucre et de produits chimiques.

Without 40 oz. of social skills, I'm just an ass in the crack of humanity
I'm just a huge manatee, a huge manatee


Il est treize heures. Les comètes se sont rejointes il y a quinze heures, sur des multiples de trois et de cinq. Nos sourires forment des onze. Nos croissants sont huit. Et nous sommes deux.

« Dis le autant que tu veux, ça me va. Puis, ça me donnera une raison de te le dire un nombre incalculable sans passer pour le ... » Ma voix s’arrête parce que mes commissures sont assaillies. « … Copain ... » Je peine à refermer la bouche qui s’étire dans un sourire béat.

Je finis pas ma phrase. Le mot explose dans mon crâne et c’est neuf ans qui semblent compter pour du beurre. Je réalise.
Ma moitié. Mon copain. Son copain. Ma copine. Nova-Blue Herondale, ma copine. Ma petite amie. C’est surréel. Je me dis que j’ai sûrement passé des soirées à le rêver. Je pouvais commenter des séries à voix haute tout seul dans mon salon en imaginant que quelqu’un puisse être là, alors que je cherchais pas de quelqu’un. Je cherchais des destinations précises. Los Angeles était trop grande, et même cette suite me semblait gigantesque alors que je pouvais occuper le mètre carré autour d’elle.

Je réalise que j’ai laissé ma phrase en plan. J’ai l’air con. J’ai l’air idiot. Mon sourire me trahit, et j’aimerai l’envoyer au piloris pour ça. Je regarde Nova-Blue. Heureusement qu’elle fait pas de barres parallèles sur nos bouches trop vers le haut, elle chuterait et se ferait mal. Quand les croissants arrivent, on se précipite à l’entrée. J’occupais un mètre cinquante autour d’elle. J’étais fais prisonnier volontaire de cet espace. Je souriais. C’était parfait. On essaie de dissimuler tant bien que mal l’état de la chambre. Je paierai la caution.
J’avais pas recherché d’emplois intéressants parce que j’avais des destinations floues.
Phoenix s’étend désormais comme un pied à terre stable, adéquat. Je pourrais déposer mes terrariums, mes maigres affaires, puisque j’avais pas besoin de grand-chose.
Elle était ma destination de toute chose. Je paierai la caution parce que j’avais foi en l’avenir, désormais.

And besides, you're probably holding hands
With some skinny, pretty girl that likes to talk about bands


On fait des miettes sur la moquette, mais on en rit. On se dit que ça fait des paillettes toutes oranges sur un sol barbouillé de mille couleurs. On se délimite au bleu, au orange, puis à une palette de couleurs plus vaste.

And all I wanna do is ride bikes with you
And stay up late and watch cartoons


« C’est quoi ton cartoon préféré ? »

On zappe sur des milliers de chaînes. Des fois, on arrive à se focaliser sur des dessins précis, parce qu’ils sont suffisamment colorés pour nous. On rit parce que c’est idiot. Nos esprits sont pas assez concentrés pour se focaliser sur l’histoire. On chantonne devant les génériques. Il y a des miettes de partout, et on mange que des croissants à longueur de journée. C’était nécessaire, c’était le plus logique pour nous.

I wanna watch cartoons with you
Josie and the Pussycats and Scooby-Doo
I want you to watch cartoons with me
He-Man, Voltron and Hong Kong Phooey


On ira se promener sur Hollywood Boulevard. J’irai m’acheter un nouveau téléphone, parce que l’ancien s’est noyé dans mes souvenirs et que j’ai besoin de pouvoir installer de nouvelles applications pour l’appeler par le biais de tous les réseaux sociaux possibles et imaginables. Sur les étoiles, on marche avec triomphe dessus. On hausse les épaules en se disant que la nôtre n’y est pas alors qu’on est les rockstars que personne n’a jamais connu.
On se dira qu’on est les étoiles de l’un et de l’autre.

I tried to ask you to your face but no words came out
I put on my hood and walked away
That doesn't mean I don't like you  


On ira prendre l’avion, chacun de notre côté, avec des notifications de partout sur nos écrans. On aura l’angoisse que ça recommence, les abandons, les mensonges. On a fixé l’emménagement un onze août. J’arriverai avec mes terrariums et ma petite présence.

Et c’était une merveilleuse journée vie qui s’annonçait
J’avais trouvé ma destination.
NB + Amb = 🪐

And all I wanna do is ride bikes with you
And stay up late and maybe spoon


 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



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