Temporalité
Nous sommes en 2022 Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 1050276528
Groupes à prendre
Nous cherchons activement des cerbères et des hybrides Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 1639275293
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Azge
Herondale

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ndrc
n o v r o s e
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Mar 1 Mar 2022 - 14:45

Door the open you once more.
n o v r o s e   i v

T’es pas une bonne personne, Nova.
Y a une part de toi qui le sait. A force de vouloir être meilleure, t’es devenue insupportable. A force de vouloir être des leurs, t’es devenue intolérable. T’es pas une bonne personne parce que t’as tellement essayé d’en être une qu’en échouant t’en es revenue. T’en as eu marre de tout tenter, d’écouter en cours, de danser, d’être là à toutes les soirées à écouter des discussions insipides avec des sourires polissés. T’avais tout ce qu’il fallait, pourtant, t’es jolie, sans doute un peu drôle, t’es rigoureuse dans ce que tu fais et loyale avec ceux qui t’aiment. Mais les cartes ont été mal distribuées, t’avais beau avoir des atouts t’avais aucun roi, que des reines. Des reines qui te riaient au nez pour te rappeler que t’as pas de couronne, aucun valet pour te servir, ni cavalier pour t’emmener loin, on t’a forcée à prendre la main et quand t’as appelé ton roi il s’était caché dans le chien. Seule contre l’univers, t’affronte les courants telluriques avec tes bras devant la face pour te protéger des blizzards.
Et tu n’es pas une bonne personne.
T’es pas une bonne personne parce que tu devrais pas faire ça, tu devrais te soucier de ce gars qui fait simplement son travail, te préoccuper de tes hanches sans ceinture de sécurité, dire à Ambrose de ralentir au lieu qu’il veuille accélérer. T’es pas une bonne personne quand tu te cambres contre lui, que t’épouses chacune de ses lèvres et que ses mains sont dans tes cheveux. Tout devient ici relatif. Le temps de neuf ans contractés tandis que se raniment doucement des sensations indélébiles. L’espace qui s’éclipse pour vous, pour dérouler un tapis bleu sur lequel vous pourrez marcher. Et même le bien, le mal, au fond, cela a-t-il un jour un sens.
Tu t’en moques d’être une bonne personne, parce que vous êtes deux. Parce qu’il te suit, encore, il est ton allié, ton excuse. Tu l’imagines jouer de la mandoline, emmener le petit au bout et vous ferez une garde contre parce que vous avez pas besoin d’eux. Dans ta main, il y a toutes les cartes qui se mélangent, multicolores, tu surcoupes les trèfles du monde au-dessus de son onze d’atout et pour y apposer ton treize, tu oublieras qu’on joue à cinq. Sur les cartes, y a un côté riche, un côté pauvre, tu te dis que toi pour une fois t’as saisi le meilleur des deux tandis que le sable se répand dans les interstices, sous les sièges. Vous êtes deux, oui, deux contre trois, deux contre tous, et vous gagnerez haut la main sans aucun bout ni aucun point. Vous gagnerez parce que vous êtes tous les deux, pour cette fois, et si ça plaît pas au chauffeur il a qu’à vous déposer là.
Ta tête éclate le mur du son pendant que le tempo de ton cœur passe la vitesse de la lumière. Tu te dis que vous avez des milliers d’années à vivre, des années-lumière à franchir, et que si vous êtes deux ce soir tu dois imprimer chaque moment pour t’en rappeler quand il te dira de partir.
Y a ses doigts qui explorent ta peau et tu t’en fous d’être une bonne personne, tu souris à t’en crever les paupières tandis que tu prends des flashbacks de puzzles jamais terminés et de nœuds papillons perdus.
Vous êtes arrivés.
Tu bats des cils comme des libellules apeurées tandis que votre bulle éclate. Avant de sortir de la caisse, tu jettes un regard au chauffeur, le sourire en coin triomphal d’être sûre qu’il sera mal à l’aise. Tu te demandes ce qu’il racontera à ses collègues, en rentrant à son taf de merde, s’il leur parlera de ces idiots qui ont salopé sa banquette arrière et qui avaient l’air extatiques des gens qu’on a trop séparés. Tu te demandes s’il leur dira combien vous étiez mieux que lui, avec votre sel dans la gorge et vos cornemuses dans les bronches qui faisaient éclater les vents.
Vous êtes arrivés, à une destination certaine, incertaine, instable et en sable. Santa Monica Proper Hotel. Tu lèves le nez pour dévisager les étoiles qui s’alignent sur la devanture. Y en a beaucoup et tu te demandes si ce sont des étoiles de mer dont les tentacules te couleront ou bien des astres de lumière qui te verront et vous jugeront. La devanture est somme toute assez oubliable, mais tu sais qu’Ambrose aime les choses dans lesquelles il se met à l’aise. Alors …
Lorsque tu passes les baies vitrées, tu loges ta main contre la sienne, pouvant pas t’empêcher de retenir un gémissement admiratif. Tout brille, tout chante, tout pue la classe. Tu te sens minuscule et sale, pieds nus avec ta robe toute blanche. Tu sens que c’est pas le tissu qui vient te coller à la peau, c’est plutôt cette impression laide de pas être assez pour ici.
Ambrose te parle, t’entends vaguement un numéro de chambre mais ton regard est instantanément attiré par l’aquarium dans un couloir. Tu lâches sa main pour le poursuivre, sans réaliser qu’il bouge pas, et quand tu y parviens enfin tu colles ton front contre la vitre et tes deux mains comme une enfant.

C’est joli.
C’est coloré.
Ça n’a aucun putain de sens.

Ce sont même pas les poissons qui te fascinent, tu les as bien assez côtoyés lors de votre escapade nocturne dans des aqueuses imaginaires. Ils sont mignons, ils nagent, tranquilles, sans réaliser par eux-mêmes combien leur vie n’est qu’une prison. Ta vie aussi, c’est une prison, Nova-Blue, et le geôlier est indécis, il t’a pris la clé de ta cage il y a bien une dizaine d’années pour juste te la rendre aujourd’hui. T’as bien tenté de t’en sortir, mais tu n’es pas un poisson scie, et pas plus un requin marteau pour exploser ces murs de pierre dans lesquels tu t’enfermes seule.
Ce sont pas les poissons qui t’intéressent, mais t’as un espèce de petit coffre au trésor, en plastique, qui s’ouvre à intervalles irréguliers pour laisser échapper des bulles. Tu aimerais croire à ton trésor, et les bulles remontent à la surface comme Ambrose et toi toute à l’heure, avec cette efficacité qu’elles sont plus brillantes et dorées. Connasses. Un regard autour de toi, tu retires le couvercle de l’aquarium et tu arraches le petit coffre, le bras trempé mais guère coupable. Il ne fait plus de bulles, lorsqu’il est hors de l’eau, tiens. Il avait qu’à pas faire le malin. C’est ton premier butin de guerre, le dernier des trésors pirates, et tu le serres bien fièrement à l’intérieur de ton poing nu.
Les poissons sont affolés.

Tu cours retrouver Ambrose pour lui montrer.
Mais il est plus là.

« Ambrose ? »
Le hall est identique à celui que tu as laissé y a quelques minutes, le même employé sans saveur, les mêmes dorures un peu partout et ce bois plaqué sur les murs pour plaire à tous les vieux hipsters qui logent au Santa Monica. Mais y a plus le truc le plus important. Y a plus Ambrose.
Ton cerveau reprend du service entre ses hyperventilations, tu t’approches gentiment du gars de l’accueil en essayant de pas montrer que t’es ivre, trempée, et très conne.
« Bonj… bonsoir. » Sourire gêné. « Je … y a mon cop… mon ami, il était là y a une minute. Il est, euh … roux, et grand. Il a des béquilles et des cheveux longs, comme ça. »
Tu lui montres à peu près la longueur avec tes mains, le coffre toujours entre tes doigts.
« Il m’a dit le numéro de sa chambre, mais j’ai oublié. Vous pouvez m’aider ? »
Le gars a l’air de te juger, de te jauger, te détester. T’aimerais bien taper ton meilleur speech de diva, lui hurler que c’est un SCANDALE que l’hôtel veuille vous séparer, mais tu sens qu’avec ton larcin dans la main, t’es pas dans la meilleure posture. Tu te contentes d’un grand sourire, espérant que ça suffira.
« Vous êtes une cliente de notre hôtel ? »
« N-non, mais je … enfin, il m’a dit ... Il s’appelle Ambrose. »
« Ambrose comment ? »
« Ambrose … »
Et c’est le trou noir.
Les étoiles de tes souvenirs se sont toutes faites absorber par le néant de ta mémoire, et les seules valides dans le ciel sont les cinq sur le frontispice. Im-pos-sible. De te souvenir de son nom de famille. Tu le connais pourtant, tu l’as répété des dizaines de fois, ta langue le connaît sans doute par cœur. Mais actuellement tout ce qu’elle a c’est le goût de son ADN, l’envie de retrouver sa peau et de plus jamais la lâcher. Tu te rappelles de mille autres choses. Tu pourrais dire à ce steward qu’Ambrose ne boit jamais de café, qu’il a une fossette sur la joue quand il te lance des grands sourires, qu’il préfère le popcorn sucré, qu’il n’a jamais mis de cravate, qu’il a juste au-dessus des reins une constellation formidable de tâches de rousseurs adorables que tu pourrais redessiner si on te donnait un crayon. Cette putain de mémoire de merde, qui fait remonter à la surface des bulles de souvenirs voraces mais qu’est pas capable de trouver simplement son nom de famille.
Une voix, à l’arrière de ton crâne, te murmure Ambrose Herondale. Tu la chasses d’un tic agacé.
« Non, oubliez, je vais trouver. Merci. »
« Eh bien, bonne soi-… »
« AH NON ATTENDEZ ! »
T’as presque crié dans le hall quand l’illumination te prend.
« Vous auriez du riz ? »
Son téléphone. Son téléphone est important pour lui. Son téléphone, il a dit qu’il y tenait. Autant, des clopes, ça se rachète, autant le genre de souvenirs qui se trouvent sur une carte SIM, ça se trouve pas en dix minutes. Tu te rappelles lorsqu’il était tombé, dans la ruelle, tu l’as remis sur sa civière. C’est un peu ton allié, ce téléphone, ton meilleur ami dans ses poches, tu vas pas le laisser tomber. Son téléphone est important, alors tu demandes un peu de riz.
D’abord désemparé, l’employé te demande de le suivre à travers le dédale des couloirs. La texture sous tes pieds nus change, du froid délicat du carrelage au moelleux osé d’une moquette. Tu laisses du sable partout où tu passes, tu te regardes dans les miroirs pour n’y voir qu’une fille égarée, décoiffée, incapable de rien. Un instant, tu te dévisages. T’as un air étalé au corps que t’as pas vu depuis longtemps, un vague rayonnement intérieur dans lequel tu te reconnais pas.
« Venez ! »
Le gars rompt ta contemplation, et tu t’empresses de le suivre en trottinant d’un air gêné.
Il finit par pousser la porte des cuisines, métallisées, immaculées, pour te donner un kilo de riz. Tu te dis que ça fait beaucoup. C’est lourd, un kilo de riz. Tu pourrais semer grain par grain ton précieux butin incolore pour faire ton chemin de petit poucet et qu’Ambrose puisse suivre tes pas.
Le gars t’abandonne devant l’ascenseur, et tu pars en exploration.
T’as pas de carte, pas de guide et ton atoll c’est la nuit qui danse. Tu serres le riz contre tes côtes avant de tenter un couloir. Au hasard. Ils se ressemblent tous. Tu tentes et tu trouves que des portes, des portes qui sont toutes fermées. Sauf une. Une des portes est tenue ouverte avec une petite cale en bois, tu la pousses un peu de l’épaule.
Il fait froid.
On dirait la réserve des pauvres G.O. du Club Med. Y a toutes sortes d’objets bizarres. Subjuguée par le bric-à-brac, tu déambules entre les étalages, l’impression d’être une gamine perdue dans un magasin de jouets. T’en laisserais presque tomber le riz et se décrocher ta mâchoire.
Y a sans doute un club pour enfant dans cet hôtel. Tu pensais que les riches s’occupaient jamais de leurs gosses, qu’ils avaient des gens pour ça, des nourrices. Mais apparemment parfois ils les emmènent en vacances avec eux sur des destinations foireuses ou au mariage de Samantha, et là …
Tu trouves un sac à dos en forme de tigre. Sans doute un objet égaré, il reste une peluche à l’intérieur, tu la vires. Le sac est orange, ça te rappelle un peu Ambrose. Sans doute qu’il aimera le clin d’œil, tu te dis, quand t’arriveras à le retrouver. Tu glisses le paquet de riz dedans. Tant qu’à faire, tu pioches des trucs un peu au hasard, des bidules qui t’inspirent : un yoyo, trois pistolets nerfs, des billes, des craies. Tu trouves une tétine pour enfant et tu la cales entre tes lèvres, en la mordillant nerveusement.
T’es plus une gamine, Nova ! T’entends la voix de ton père rugir. Sois une grande fille, sois sage. T’entends les remontrances d’Emeraude, occupée à gérer Scarlett. Mais t’as quel âge, en fait ? Les rires de tes copines de lycée.
Et aujourd’hui, plus rien, personne.
T’as pas eu le droit d’être enfant, t’as pas eu le droit de grandir. T’as dû te propulser toute seule dans une adulescence infâme. Tu nouais la cravate de ton père les matins où c’était trop dur, t’as pris plus de bus de ramassage scolaires que de goûters après l’école. T’as été adulte trop vite, trop fort, et trop parfaitement. T’as essayé de percuter, de trouver les normes, les combines. Peut-être qu’il y en avait juste pas. Tu veux recréer ton enfance, redessiner des souvenirs où l’après paraissait radieux. Redécrire une autre trajectoire qui fonce pas tout droit dans le mur de cette réserve abandonnée où tu grappilles des objets flous dans un sac à dos un peu roux.
Pour bien dessiner, tu prends de la peinture. Du bleu, du orange et du noir, puis y a plus de place dans ton sac alors tu prends les bouteilles de gouache à la main pour y rajouter du violet.
Tu ressors de la pièce chargée, mais le cœur léger des promesses que la nuit t’apporte par vagues.

1er étage.
Ça te revient, il t’a parlé du premier étage. Tu franchis une porte plus large que les précédentes en te disant que ça mènera ailleurs. Peut-être que tu confonds tous les mots, parce qu’elle te semble plus étroite et la pièce dans laquelle tu rentres n’a rien d’une cage d’escalier.
Les murs sont en bois.
Le sol est en bois.
Le plafond est en bois.
Et il fait chaud.
C’est un sauna. Littéralement. Un putain de sauna, avec de la vapeur un peu sèche et une putain de lampe à lave qui te nargue sur le côté. Clairement, si Ambrose dort ici, c’est qu’il est devenu dragon pendant tes neuf années d’absence, et un dragon un peu chelou qui sent bon les huiles essentielles. C’est pas l’endroit que tu recherches.
Pour le principe, t’éclate la lampe à lave au sol.
Tu te dis qu’elle l’avait cherché.
Tu ressors et trouves enfin les escaliers, tu gravis une volée de marches qui te paraît interminable. Tu les comptes. Y en avait 19. C’est bizarre que ce soit un nombre impair, peut-être que t’as mal compté en qu’en fait il y en avait vingt, mais t’as atteint le premier étage. T’as l’impression d’être une randonneuse, une envoyée de Pékin Express avec ton sac à dos Tigrou et ta sucette entre les dents. T’as trouvé une guirlande lumineuse que t’as enroulée autour de ton crâne comme si t’étais sapin de Noël.
Tu sais même pas combien de temps ça fait que t’erres dans ce putain de dédale. Peut-être qu’Ambrose t’a oubliée. Peut-être qu’il a jamais été là, en fait, c’était une hallucination à cause des nombreux verres de vin qui l’ont forgé dans ton système. Si c’est une hallucination, aucun risque que tu trouves sa chambre.
La moquette est différente, ici. Elle est grise, avec des motifs hideux, et y a des espèces de minuscules tapis plus sombres devant chaque porte demeurée close. T’as envie de tambouriner sur chacune d’elle, mais ce sera pas une solution.
« Mrose ? » t’articules avec ta tétine.
La probabilité qu’il surgisse magiquement, comme un diable sorti de sa boite, est faible. T’essaies encore un peu, quand même.
« MROSE ? »
Aucune réponse.

Ç a   r e c o m m e n c e.

Tu vas finir toute seule encore assise sur un paillasson gris et il va encore te laisser et il va encore pas t’ouvrir t’as aucun moyen de savoir derrière quelle porte il s’est caché mais le petit coffre dans ta main te donne aucune indication tu sais plus si c’était réel si c’était réel y a neuf ans ou si c’était réel ce soir tu sais pas où aller par où tu sais plus son numéro de chambre t’as oublié ce qu’il t’a dit t’as envie de couler au sol et de devenir une marre de sable au milieu d’un couloir immonde t’es la pire capitaine pirate la pire ex et la pire amie tu t’es perdue dans des couloirs comme tu te perds dans votre histoire tu sais plus si ce que t’as vécu c’était le début ou la fin mais t’es là debout dans le couloir l’air d’une enfant qui a mal grandi et t’as plus ta baby-sitter tu cherches le clic-clac des béquilles mais y a plus rien qui te parvient t’es toute seule seule toute seule toute seule.

Non.
Non, pas cette fois.
Non.

Cette fois, tu vas pas t’asseoir sur le sol et pas le laisser te chasser. Tu sors une craie bleue de ton sac, déterminée à le retrouver. Tu passes sur toutes les portes, une par une. Elles sont fermées. Y en a quarante-trois. A chaque fois, t’écris la même chose. Comme ça, s’il te cherche, il trouvera. A chaque fois, les trois mêmes syllabes, avec différents petits dessins. Sur la onze, dessiné un cœur. Sur la treize, un bateau en papier. Sur toutes les autres, différents traits : des oiseaux, des lunes, des papillons, tu voudrais lui écrire des romans entiers, que t’espère qu’il va revenir. L’architecture de l’hôtel est bizarre, mais t’écris les mêmes mots partout.
Je suis là.
Tu mets des flèches dans tous les sens pour indiquer ta direction. Que quand il entende tes traits de craie percuter le montant de sa porte, il sache direct par où aller.
Tu croises une table, y des bonbons, t’en prends trois ou quatre dans ta bouche. Y a aussi une déco hideuse qui ressemble à un fagot de paille avec des fleurs bizarres dedans. Tu retires deux bâtons du lot, pour en faire des bâtons de marche. Mais t’as déjà la craie dans une main, le coffre dans l’autre. Au bout de quelques secondes maladroites, tu mets tes deux bâtons dans une main et tu gardes le coffre dans l’autre. De toute façon, t’as presque plus de craie.
Tu écris sur les dernières portes, leur numérotation bizarre a fait que ce sera la vingt-quatre.
Puis tu t’assieds par terre.

Et t’attends.

En tailleurs, tu poses les deux bâtons devant toi, tu sors la sucette de tes dents pour a ranger dans le petit coffre et le mettre dans ton sac à dos. Tu dois avoir l’air si idiote. En robe blanche, pleine de sel, de sable, à attendre que quelqu’un vienne.
T’as fait ce qu’il fallait, cette fois.
T’as fait ce qu’il fallait, il a pas d’excuse pour commander un Bobun, pas d’excuse pour croire que tu le hais. Si t’avais pu, t’aurais gardé sa clé, t’aurais tambouriné partout jusqu’à ce qu’enfin il ressorte. T’as fait ce qu’il fallait, et tu te dis que finalement t’as grandi. C’est dans ce déguisement d’enfant que tu te sens la plus adulte. Parce que t’as pas pleuré, cette fois. Cette fois t’es assise et t’attends, t’attendras tout ce qu’il faudra. T’es sûre qu’il a grandi aussi, que d’ici une poignée d’instant t’entendras le clic-clac fébrile de ses béquilles dans le couloir. Ou peut-être qu’elles feront pas de bruit, parce que c’est plus du carrelage. Même votre sol, il a grandi, il n’explosera même plus ton bol puisqu’il est composé de moquette.
Les seules constellations que vous dessinerez, ce sera avec des craies blanches. Les seuls mondes que vous exploserez, ce seront ceux qui vous comprennent pas. Les seuls espoirs que vous aurez, c’est que ça suffise pour cette fois.
Tu replaces un peu tes bretelles.

Quand il arrivera, tu seras prête.
code by underratedboogeyman

_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Mer 2 Mar 2022 - 19:34


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Je constate le vide en me retournant.

Mes mains tremblent sur mes béquilles. Merde. Mes pensées spiralent dans le siphon de mes inquiétudes. J’ai longtemps imaginé dix mille scénarios dans ma vie. J’ignore à quel point ils étaient réels, à quel point ils étaient vécus et tangibles. Le film des retrouvailles, je l’avais tourné un nombre incalculable de fois. Je remontais le fil à chaque fois avec mon doigt dans la cassette pour pouvoir retourner dessus, encore et toujours. La VHS était épuisée et cassée de neuf ans d’enregistrements pirates. J’avais peur des CD. C’était moins fiable, et ils tournaient en boucle. C’était des alliés dans lesquels je me voyais un peu trop pour leur faire confiance. D’ailleurs, suffisait que je me penche sur la question pour y voir mon reflet, comme je le voyais dans le plexiglas des cadres de l’hôtel. Sensation de déjà-vu, il n’y a pas de tâches de gras ni de cocotte. Juste des vases qui brillent de manière insolente et qui semble avoir envie qu’on leur frappe dessus, puisque c’était sa seule utilité sur Terre.

Je me reconnais dans beaucoup d’objets, et je finis par me dire que c’était peut-être pas anodin.
J’entends une voix que je connais peu, et je l’ignore.

Mes yeux sont les lumières d’un phare pendant que je balaie les couloirs de l’hôtel. Où elle était. C’était la preuve que j’étais un bon réalisateur, avec ma caméra à l’épaule et mes dialogues éclatés. La cloche enfermée dans ma cage thoracique s’agite, et bientôt, son bruit deviendra pas gérable. Elle est où. Elle appartient aux rôles titres de ma VHS, souriant à la fin et prenant son chèque pour partir sur d’autres tournages. J’aurai à peine donner de l’argent que je remarquerai que ses paupières sont trop fermées pour que ce soit elle, et que roi sur ma montagne d’or, j’étais un mauvais casteur à prendre les doublures au lieu des actrices.
Pourquoi les crédits ne se lancent pas ? Je suis dans une scène post générique, et j’annonce un film catastrophe après une comédie, puis un drame. Personne ne comprendra rien à la trilogie, parce que c’est ma vie et mon film, et que je peine moi-même à suivre le fil en tant qu’acteur spectateur.

Mes béquilles font des claquettes, et ça sera là la raison de mon propre casting. Ma VHS grésille et se coupe avec les crédits. On ne verra pas que je suis le réalisateur, l’acteur principal, le responsable lumière et le bouffon à la mandoline qui apparaît aux dernières lignes.

« NB ? »

Aucune réponse.
Mon écho me répond, et je me pose devant un miroir.
Je me sens comme un putain de dauphin. Ma voix semble percer les aigus, et je parle en sonar. J’aimerai pouvoir l’envoyer, qu’elle se répercute pour me montrer la route, le chemin. A la place, je vois pas très loin dans les flots, et je suis pas tout à fait poisson donc je menace de m’étouffer à chaque moment si je remonte pas assez à la surface.
Je suis sous l’eau depuis dix minutes, et mon apnée fatigue. J’ai besoin de respirer. J’ai besoin de rejoindre le ciel, de le regarder un peu, d’être un mammifère étoilé, puis de replonger, heureux. A la place de ça, l’écho me répond, et mon reflet sourit.
Je sais pas si il se fout de ma gueule, alors je porte une main à mes lèvres. J’ai bien la même tête que lui. C’est étrange.

Je me remets à marcher au son des clics clacs de mes béquilles. Je me souviens lui avoir dit le numéro de ma chambre. J’avais trouvé ça marrant, quand on me l’avait donné. 131. 11 et 13. C’était la fusion de nos deux numéros. J’avais préféré avoir un sourire crispé pour ne pas insulter la gentille dame à l’accueil.
Je suis heureux de ne pas avoir bouffer la carte pour en avoir une autre.

Je rentre dans ma chambre et mon genou tremble. J’ai pas refais mes bandages de la journée, et je sens que mon corps me le fait payer. Je constate que la majorité sont plein de sable, et j’imagine qu’il y en a qui s’est glissé sous les bandelettes pour venir se coller aux points de suture et aux plaies. Je grimace. J’imagine toutes les bactéries qui se baladent dans la mer, et je me sens blanchir à l’idée qu’elles aient pu passer sur mes blessures et fusionner avec.
En retirant mon attelle, je vois que mon bandage est resté collé à elle. J’ai la tête qui tourne et le souffle court. Je détestais faire ce genre de choses.

C’était pour cette raison que je restais souvent plus longtemps que de raison à l’hôpital. Je côtoyais de nouveaux plafonds, de nouvelles odeurs. Des fois, on me transférait de chambre, et j’avais qu’à me laisser porter d’une chambre à une autre, me disant que c’était toujours un nouveau lieu intime que je visitais. Nourri à mes fantaisies, je souriais un peu quand des soignants s’occupaient de moi, me demandait si ça allait mieux ce matin, si la nuit s’était bien passée. Si j’avais besoin, j’avais un bouton rouge sur lequel appuyer et qui alerterait tout un personnel qui se ruerait à mon lit. A l’hôpital, les gestes étaient fluides, doux, et les gens savaient ce qu’ils faisaient. Les draps grattaient, de temps en temps, mais c’était un moindre mal. J’avais fini par apprécier la nourriture, parce que j’étais fermement incapable de faire mieux. Tout était blanc. Tout était propre. Tout était limpide.
A l’hôpital, je voyais pas le temps passer, pas mon corps de la journée. J’avais rien qui pouvait m’inquiéter. J’évoluais dans une bulle hors du temps.

Je pourrais regretter, là, tout de suite, de ne pas être resté plus longtemps à celui de Seattle. Je serais sorti d’ici quelques semaines, j’aurai même guéri plus vite.
Si j’y étais resté, j’aurai été là-bas, et pas ici.
Si j’y étais resté, j’aurai vu des plafonds blancs et pas des ciels étoilés.
Si j’y étais resté, j’aurai constaté du blanc éphémère au lieu du bleu des toujours.

Je tremble un peu moins en tirant des bandes de gaze. Mon genou est dans un sale état. Je me surprends à faire attention à sa désinfection, à prendre des précautions dans mes mouvements, à éviter de trop appuyer dessus. Si je serre les dents à quelques moments, je tente de minimiser la douleur et je trouve ça décidément étrange.

Dix minutes passent et je commence à m’impatienter. J’entends un bref bruit sur ma porte et je lève la tête soudainement.

Le film tourne progressivement au noir et blanc et je panique légèrement. Les draps de l’hôtel sont blancs avec des sur-couvertures marrons. Il y a des petits fauteuils par-ci par-là et une grande télévision en face du lit. Je l’avais utilisée hier pour zapper sur l’intégralité des chaînes du satellite. Ma tête était trop lunaire pour me concentrer sur un sujet particulier.
J’avais été assez triste de constater que j’avais été capable de me concentrer sur des fusions moléculaires, et que désormais, même la plus basse des télé-réalités me demandait un effort de concentration phénoménal.

Si elle revient pas, je me demande où est-ce que je les retrouverai, les voix des actrices de mes pensées. J’avais plus mon téléphone, donc plus de preuves de son existence. Je pourrais m’étouffer à m’imaginer juste l’oublier progressivement. J’y penserai tout le temps, mais avec des réecritures hasardeuses. Je ferai des remakes que je penserai bien, et le public ne sera pas dupe. Je me prendrais de mauvaises critiques, et je prierai pour que ma carrière s’achève rapidement. Pas de crédits. Pas de noms. Juste un moqueur « Ambrose Atkins » à tous les rôles.

Quinze minutes passent, et je commence à stresser.

J’attrape mes béquilles et me décide à sortir de la chambre. Je ferai le tour de l’hôtel s’il le fallait. Je suivrais les sillons de sable et les traces humides sur la moquette. On était les deux seuls êtres aquatiques de ce monde terrien, et je commence à le ressentir. Mon second prénom me hurle dans les tympans quand chaque pas me fait mal.
Le bandage est de nouveau serré, et me rappelle que j’aurai du resté immobile au lieu d’essayer d’agir pour améliorer un peu ma vie. Le désinfectant dégage le sel et le sable pour créer une surface saine. Est-ce que j’ai réellement envie de quelque chose de sain ?

« NB ? »

Nouvelle fois, ma voix se perd dans les dédales de couloirs.
Quelque chose percute mon regard. Je vois des symboles sur les portes.

Je suis là.
Je continue à suivre les portes en faisant peu attention à mes pas. Il y avait des petites étoiles, des petites planètes, des oiseaux.
Un papillon.
Mes béquilles s’entremêlent et mon nez vient percuter le sol.

« PUTAIN ! »

Je me dis que ça m’apprendra, à pas regarder devant moi, mais à regarder en arrière.
Péniblement, je remercie mes bras d’avoir accusé le choc. Mon genou n’a rien. Je me relève tremblant du bout des béquilles et en m’aidant de la porte suivante comme d’un appui. C’est celle juste à côté de la mienne. La 111.
La 111 a un petit coeur dessus. Toujours le je suis là qui l’accompagne. Mais ce n’est pas le plus important. Je regarde la forme et tente d’analyser toutes les possibilités possibles. C’était peut-être un pauvre losange que je surinterprétais. Elle était peut-être un peu trop ivre pour dessiner des ronds parfaits donc le haut s’était affaissé. D’abord frémissantes, je sens mes commissures s’étirer et je baisse la tête parce que j’ai sûrement l’air d’un con. J’essaie de les arrêter en me mordant la lèvre inférieure, mais la physique humaine est étrange et curieuse. J’ai jamais été bon pour cacher mes émotions. J’ai le sourire ouvert comme un livre, et je reste quelques minutes devant la porte.
Je suis définitivement perdu, et la VHS reprend lentement de sa couleur. Personne d’autre ne dessinerait des choses enfantines.
Nova-Blue voulait sûrement jouer à cache-cache, et elle ne m’a pas prévenu parce que j’ai plus de téléphone. Mon genou me gêne à chaque pas, mais tant pis. Si elle le voulait, alors on jouera à cache-cache dans un hôtel hors de prix, entre les étoiles et les salles prestigieuses. On se retrouvera sur le toit, parce que j’aurai jamais eu l’idée de la chercher là haut, et que c’était idiot. C’était après tout le meilleur spot pour regarder les étoiles et pour avoir un endroit qui nous appartenait.

Je passe devant une salle de déjeuner, et j’aperçois un paquet de marshmallows sur une table.
J’ai des échos de peinture rouge et de murs gris. J’ai des cris et des balles à côté de mes oreilles.

Même le sucre n’avait pas suffit, parce que grandir, c’est compter les potes morts à la place des bonbons.

Rancunier, je l’attrape. Il était temps que les bonbons n’aient plus un goût amer d’abandon. J’allais réecrire les symboles avant d’en faire des concepts maudits. Je cale le paquet entre mes dents, à défaut d’avoir les mains libres.

Je passe devant une peinture de pomme, et me souvient qu’elles sont rarement bleues. C’est absurde.

Je tourne et je la vois au pied de la première porte à ma gauche.

Elle.
Elle était ma destination, à ce moment précis. Los Angeles me semble une ville ennuyeuse face à l’immensité des plages et des espaces.

« NB ! »

Le paquet de bonbons tombe au sol et je lâche un énième juron. Elle était habituée, que je me dis.
Elle a une couronne de guirlande autour de la tête, et je souris un peu. J’y vois des constellations et mon myocarde s’accélère. Un sac orange orne son dos, et je souris. Il y a des bâtons devant elle, comme pour faire écho à ma marche bancale, et je souris beaucoup.
Je fais un mètre et j’ai neuf ans, alors que j’ai envie de prendre la main de Nova-Blue pour l’emmener en récréation. A la place, j’essaie de me contorsionner sur mes béquilles pour m’abaisser un peu au sol, mais c’est qu’un chapelet de jurons douloureux qui sort de ma bouche.

Je pense au lendemain, aux caméras de l’hôtel qui verront les portes dégradées.
J’aurai envie de leur dire que c’était plus joli, ainsi. Ils pourront utiliser des symboles au lieu des nombres. C’était plus équitable pour les nombres premiers jumeaux, séparés de multiples et de neufs depuis des années.

« Attends, viens là, c’est pas du tout là ma chambre et … Mais … NB je … C’est … Qu’est-ce que t’as fais enfin je … Les portes ? Mais … » Je ris un peu face à l’absurdité de la situation. « Ecoute, ça m’a bien aidé, je t’aurai retrouvé moins facilement, sinon. »

J’ai pas envie de dire que je l’aurai pas retrouvé, parce que c’était un mensonge. J’aurai certainement examiné ses intérêts Instagram et été à toutes les compétitions de gymnastique jusqu’à la voir à nouveau. Je me dis que c’est pas très sain.
Mais est-ce que j’ai réellement envie de quelque chose de sain ?

« Joli sac, d’ailleurs. »

Avec nos rayures bizarres et notre impossibilité de s’adapter à notre environnement, je me disais qu’on était définitivement plus des tigres que des lions.
Je repasse devant le miroir de tout à l’heure. Je constate que ses yeux sont très bleus, et que mes cheveux très oranges. Alors, je souris à mon reflet, et je comprends que c’était bien moi que je voyais dans les cadres.

J’ouvre ma chambre avec ma carte et un cliquetis retentit.
J’entre dans la pièce et lui tient la porte. Cette fois, je lui claquerai pas au visage. Si elle n’a pas de double de carte, c’est son numéro qui est dessus. 131. Numéro 13. Numéro de chance, numéro de malheur, et j’ignore de quel côté elle se situe encore. Peut-être qu’elle me noiera quand elle aura trouver un équipage plus capable, plus utile pour les abordages. Je rêverai de marinière bleutée sur mon annulaire, pendant que ma barque coulera. Je serai un vaisseau fantôme, avec des os qui claquent à chaque mouvement de barre.
C’était autant sa chambre que la mienne, à ce moment-là, parce que c’était ton nom dessus, Nova-Blue.

Il y a mon nécessaire sur mon lit et j’ouvre rapidement la bouche d’un air gêné en le rejoignant.

« Putain merde désolé désolé désolé c’est … Argh putain … Enfin j’étais en train de … T’sais … Enfin mes bandages … Ils sont dans un état horrible le médecin va me démonter HAHA la prochaine fois et … Y a du sable et … Enfin c’est pas … C’est pas très beau, quoi … Tu peux aller prendre une douche pendant que je fais ceux qui restent … Ou pas ou … Y a un minibar sinon tu peux prendre un verre je veux dire ça sert à ça les suites haha … Ou sinon … Y a … Y A un TELEPHONE ICI regarde ! Tu peux appeler l’accueil si tu veux un matelas en plus, quelque chose … Et j’ai … J’AI la … la TELE tu peux … Regarder un film ou … Une série et … Y a même … Des films à la demande et … Euh … » Je me perds dans mes mots. « Pendant que je fais … Ce truc. »

J’avais pas envie qu’elle se sente dégoûtée face aux points fatigués.
Je pense surtout que j’avais pas envie qu’elle soit triste en voyant la galaxie gigantesque et violette que j’étais devenu. J’ai les mains qui tremblent et mes yeux sont caféinés à force de chercher la moindre activité à faire dans cette suite.
Nerveusement, j’allume la télévision. Elle se lance sur un talkshow où des gens s’engueulent sur le plateau. Je me dis que ça sera la bande son de ma confusion interne.

 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Azge
Herondale

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ndrc
n o v r o s e
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Jeu 3 Mar 2022 - 0:27

Door the open you once more.
n o v r o s e   i v

Tu fixes le vide.

Tu fixes le vide parce qu’il y a rien d’autre à fixer, tu tracerais bien un pentacle avec ta peinture violacée, te servant de tes vieux bâtons comme deux pinceaux déshabillés. Tu fixes le vide. Il paraît que, dans l’univers, il y a plus de vide que de plein, qui si on regarde finement la distance entre les atomes, même celle entre tous les protons, on se rend compte qu’ils sont plus loins qu’on n’aurait jamais pu le croire. Tu te demandes si y a plus de vide dans le couloir de cet hôtel ou sur les parois de ton crâne, tandis qu’un rétroprojecteur projette à l’ombre de tes paupières le même vinyle un peu rayé.
Tu poses tes mains sur tes genoux, calme. Les refrains se répètent en boucle, toujours les mêmes désharmonies, tu n’es qu’un vilain tourne disque qu’un sale gosse a rembobiné. Les mêmes mélodies se retrouvent, des échos qui te creusent les côtes, mais c’est différent.
C’est différent, il faut que tu te le répètes parce que tu peux pas supporté d’être restée là pendant neuf ans. Assise par terre, à attendre. Tu te dis qu’il doit y avoir autre chose, sans doute quelque chose de nouveau. Tu peux pas encore être cette fille qui attend qu’on vienne te chercher.
Tu fixes le vide dans tes prunelles, et ça te fait mal à la tête.
Tu laisses tes paupières dans ton crâne, écarquillées sur tes principes. Tes iris bleus fouillent la moquette à la recherche de quelque chose, un phare auquel te rattacher. Les secondes passent. Tic, tac. Les minutes passent. Tic, tac. Tu te demandes combien de temps t’es encore capable d’attendre, de pas entendre le tempo assourdissant du temps qui coule. Tic, tac. Tu brûles tes yeux à trop les garder béants, t’as peur de manquer la séquence où Ambrose réapparaîtra. Et chaque seconde qui s’en écoule te fait songer que peut-être il reviendra pas. Les bonbons à la menthe t’étouffent. T’as jamais trop aimé la menthe. Pas celle-là, en tous cas, Nova, tandis qu’à force d’yeux trop ouverts tu commences à voir un peu trouble. Tic, tac. Les couleurs du sol se mélangent comme sur une palette de peinture et celles qui résonnent dans ta tête ressemblent à un mauvais streaming, une version downloadée d’un film avec des sous-titres en chinois.
Y a des pixels morts sur tes lèvres, et tu te balances doucement.

Clic-clac.

Tu relèves la tête, les paupières comme des sémaphores sur l’halogène de tes iris.

Lui.
Les bulles d’eau perlent quand tu les chasses, que tes globes oculaires reprennent leurs respirations, agressés d’un air trop salé.
« Amb ! »
T’as envie de te lever courir vers lui te pendre à son cou l’embrasser lui faire promettre de plus te laisser attacher tes doigts dans les siens comme des menottes rembobiner toute la soirée pour pas t’asseoir sur tes genoux mais à la place les embrasser rembobiner neuf ans plus tôt te dire que c’était qu’un prequel un plan séquence d’une vie ratée que vous aurez pas à mener t’as envie de foncer tout droit habitée par des certitudes que tu te savais pas avoir mais.
Tu. Fais. Rien.
Tu le regardes, l’air abolie. Tu t’attendrais presque à ce que tes paupières clignotent, fassent un bruit de papier de verre en roulant contre tes prunelles. Tu te dis que ça te gêne pas de perdre tes deux yeux si la dernière chose que tu vois c’est son visage de gosse ravi.
Tu fais un mètre et t’as neuf ans, il te manque les deux incisives supérieures tandis qu’enfin, la classe s’achève, t’as fini de copier tes lignes et tu pars en récréation pour la deuxième fois de ta vie. Éperdue de reconnaissance, tu retrouves ton meilleur ami et tu sens presque plus les larmes que la fixation a créées.
Tu ris un peu dans un voile trouble.
« J-j’ai oublié ton numéro de chambre. Et ton nom. Et j’voulais … j’voulais pas que tu renonces à m’chercher, ou que tu penses que j’étais partie. J’me suis dit que je nettoierai les portes demain, et puis … t’es là. »
Tu finis par te relever et tu récupères tes bâtons, t’es comme une guerrière Amazone avec tes armes ridicules. Tu marches doucement, cette fois. T’as compris. Tu restes près de lui, toujours. Tu marches pas trop vite, pas trop lent, juste assez pour être près de lui, et tu continues un peu à babiller sur le trajet jusqu’à sa chambre. T’as passé vingt minutes loin de lui mais c’est comme si c’était neuf ans et tu lui racontes l’épopée avec des étoiles dans les yeux, une gamine rentrant de colo qui retrouve enfin ses repères.
« ... oh, et j’ai pris du riz ! J’ai demandé, en bas. C’est pour ton téléphone. Je sais que … enfin, je sais pas pourquoi c’était important, mais t’as dit que c’était important. Alors je … enfin, voilà. Une fois, ça a marché, pour moi. Je me dis qu’on peut retenter ? »
Tu ris encore, d’avoir eu peur. C’était idiot. T’es qu’une idiote.
Vous pouvez retenter.

Il déverrouille la porte de la chambre, c’était la 131. T’aurais dû t’en douter, Nova, y a votre histoire en noir et blanc articulée sur tous les murs, c’était logique que ce soit vous, vos nombres, votre royaume, votre vie. Tu te dis que cette chambre cinq étoiles pourrait en abriter bien plus, que ce sera peut-être l’endroit ou renaîtra la Voie Lactée.
Quand tu entres, t’as l’impression de pénétrer dans un sanctuaire secret, persuadé que tu vas trouver mille pièces incriminantes sur des agissements clandestins qu’il aurait menés en secret pour tenter de te retrouver. Mais non. C’est juste. Une chambre d’hôtel. Blanche, moche, impersonnelle. Avec Ambrose qui dort dedans. T’es presque déçue, mais pas tant. La pièce est un immense écran où tu projetteras vos couleurs, un long film en technicolor pour te le repasser en boucle quand demain, il te haïra.
Y a une trousse de soins sur le lit, et il se précipite près d’elle comme une honte ou un péché. Tu sens ton sourire se fâner et s’élargir dans le même temps.

Il se rapproche du lit bien fait, litanie de mots sur les lèvres, tu l’entends presque ventiler au lieu de parler réellement. Tu poses tes bâtons contre un mur, te délestes de ton sac à dos et tu vas te mettre près de lui pendant qu’il te sort un chapelet de bêtises aussi grosses que lui.
« Ambrose. »
Il s’arrête pas. Tu montes, à genoux sur le lit, pendant qu’il parle de second matelas et de vidéos à la demande. Plantée droitement sur des rotules, t’es à peine aussi grande que lui.
« Amb. Rose. »
Il s’arrête pas. Tu prends son visage dans tes mains alors qu’il vient à s’essouffler.
« Ambrose, arrête toi. Arrête de m’énumérer tous les trucs de ta chambre d’hôtel. J’m’en fous. »
Tu marques une pause pour mieux le défier du regard. En même temps, c’est vrai, tu t’en fous. T’es pas venue dans cet hôtel pour profiter des mini bars, jouer au billard ou à cache-cache, t’es pas venue pour tester leurs innombrables échantillons de shampoing parce que vraisemblablement l’écologie c’est un truc qui dépasse ces gens, pour téléphoner à l’accueil alors qu’il est une heure du mat’ et que tu veux pas d’autre matelas, tu préfèrerais ne pas dormir qu’avoir à rompre le contact.
T’es venue dans cet hôtel pour t’y perdre comme une gamine dans les rayons d’un magasin, et qu’Ambrose te retrouve à terre et soit le seul à te relever.
Tu lui fais signe de s’asseoir sur le lit, à côté de toi, et tu t’assieds sur tes mollets.
T’as fini ton bonbon à la menthe, mais il a laissé un goût affreux sur tes papilles, tu te dis que t’aurais dû garder celui d’Ambrose, ça t’aurait évité la gêne de pas trop oser l’embrasser.
« Fais voir tes trucs. »
Tu le regardes déboutonner sa chemise. Un à un, les boutons se défont, et tu songes avec amertume que t’auras voulu être l’un d’eux. Tu sais pas trop à la place de qui t’aimerais être, pendant que ses béquilles au sol roulent pour rejoindre tes bâtons.
Tes dents se serrent, ton cœur aussi.
Ambrose est salement amoché. Une pulsion de colère te prend et te donne envie de hurler. Tu sais pas qui lui a fait ça, quel est le putain de connard qu’est venu s’arroger le droit d’apposer ta couleur à toi sur unr peau qui avait rien demandé. Le bleu s’est mué en violet, et bientôt il deviendra jaune, sortira de ton bout de cercle pour atterrir dans celui d’Ambrose, comme si la violence était tienne mais qu’il venait se l’approprier. Tu grimaces quand tu vois le sable qui s’est glissé contre sa plaie au coude. T’avais repéré celles de son visage sans les voir tellement ce qui t’obnubilait c’était simplement de le voir. Tu sais pas qui a fait ça. Quelle est l’ordure, le raz-de-marée qui est venu le fracasser contre la falaise de ton absence, mais ça te donne envie de casser des trucs.
« Tu t’es fait ça comment ? »
T’espères un peu qu’il te dise qu’il est tombé de vélo, ou une connerie. Après tout, c’est dangereux, c’est truc ; si t’arrives pas à avancer, tu finis par te vautrer. Tu te rappelles de toi, gamine, gravier incrustés dans les paumes, la chair eraflée tout du long. Tu gravissais les escaliers de la maison quatre à quatre. Ton père était dans la cuisine, à fixer le vide, lui aussi. Alors tu disais rien, Nova. Pas le droit de crier. pas le droit de pleurer. Tu retenais toute la douleur sous de l’alcool à 70 pendant que ton enfance coulait sur des plaies qui guériraient pas. T’espères qu’il te dise ça. Mais tu sais très bien que c’est pas le cas. D’abord, parce que la vision d’Ambrose sur un vélo te semble la plus incongrue qu’il t’ai été donnée de voir. Ensuite, parce qu’il s’est clairement fait frapper, et ça te met dans une rage noir comme le fluide d ela lampe à lave, tu voudrais imprimer tes phalanges sur les pommettes de ce taré et lui faire regretter le jour où il s’est permis de tenter.
C’est pas l’agresseur, que t’as en face de toi.
C’est la victime.
Ambrose.
Ton Amb.

Alors tu souris, comme t’aurais aimé que ta mère te sourie si elle avait pu être là. Tu désinfectes son coude, sa joue, en tenant avec douleurceur ses membres meurtris dans tes paumes.
T’es tombée un nombre incalculable de fois, à devoir te soigner toute seule. Tu t’es claquée des trucs, à la gym, brûlée sur les tapis de sport, et t’as toujours été toute seule. Mais lui, il l’est pas. Les seules constellations qui devraient parsemer sa peau, ça devrait être celles de tes ongles, et les seuls bleus sur son visage ceux que tes lèvres laisseront.
Doucement, tu passes une main dans son dos, là où tu sais bien malgré tout encore par coeur chaque coin de peau.
« ... ça va ? Tu me dis si je te fais mal. »
Tu voudras jamais lui faire mal.
La crème à cicatrisation est grasse, et blanche. Elle a l’odeur des vieilles personnes et des gens qui ont failli mourir. Sans doute qu’il a failli mourir, étant donné toutes les lésions qui affleurent encore sur ses côtes. Tu en mets un peu sur son visage, sur son coude. Tu ferais bien son genou mais tu n’oses pas lui demander. T’es pas de taille à encaisser si jamais il te sert un non, qu’il claque au ras de ton visage la porte de son intimité à défaut d’avoir refermé celle qui te menait à sa chambre.
Tu t’appliques, silencieuse, pratique. T’es ivre mais t’es pas incapable, et au moins ces meurtrissures là t’as des crèmes pour les apaiser. Pour les autres, tu trouveras plus tard. Y aura bien des médicaments, des excipients pour faire passer la pilule d’une trop longue absence, d’un trop grand lit, d’un ventre creux.

Quand t’as fini, tu te laisses retomber en arrière sur le lit, cheveux éparpillés partout et bras étendus sur les draps. Tu prends une grande inspiration de ce plafond impersonnel, et tu te demandes où sont passés les papillons. Ca peut pas être la chambre d’Ambrose s’il n’y a pas de papillons.
Il te semble qu’il y en a mille qui viennent effleurer ta peau nue, soulever ta robe et tes cheveux et te faire décoller du lit comme si tu flottais en plein vol.
Tu relèves la tête vers Ambrose.
Il a l’air mal à l’aise, et la crème lui fait des tâches de blanc un peu partout. Il ressemble à de l’art moderne, une sorte de sculpture étrange sur fond de télévision sourde. Tu lui souris, un petit peu, parce que tu sais pas quoi lui dire. On t’as pas donné de mode d’emploi pour ce genre de situations.
Péniblement, tu te hisses sur tes coudes et ils s’enfoncent dans le matelas.
« Eh, ça va ? »
Quel est l’imbécile qui a inventé des surfaces aussi peu stables ? Le roulis t’obsède et t’insulte pendant que t’essaies d’être stable, face à ce dalmatien géant qui te regarde en chien de faïence. Tu le regardes et même comme ça t’arrive pas à avoir pitié de lui. T’as simplement envie de te redresser de t’asseoir passer tes jambes autour de sa taille et tes bras autour de son cou retirer cette couronne d’épines en faire une couronne de baisers et qu’il puisse plus jamais être mal tandis qu’il reste dans tes bras et qu’aucune porte ne vous sépare tu serais prête à exploser toutes les serrures de cet hôtel pour qu’elles puissent plus vous empêcher et tu l’accableras de toi jusqu’à ce qu’il soit plus d’accord et alors tu repartiras trouver des pansements pour d’autres plaies que sa présence aura laissées mais.
Tu. Fais. Rien.

Tu te dis que c’est moche, le blanc, mais ça fait moins peur que le noir.
Tu te dis qu’il faudrait rajouter d’autres couleurs sur sa peau, tu pourrais peindre des merveilles pour recouvrir tous les passés, ça ferait une crème cicatrisante pour tout ce qu’il t’a pas avoué.
T’as neuf ans et tu fais un mètre quand tu te laisses retomber en arrière, les bras levés vers le plafond comme pour y laisser tes empreintes digitales. Tu regardes tes doigts en contre-jour et tu te demandes pourquoi les siens sont demeurés si éloignés alors qu’ils pourraient les rejoindre. Tu caches la lampe de ta main droite pour pas qu’elle t’arrive dans la gueule et tu sais pas quoi dire, gênée.
Tu vas pas demander une troisième fois si ça va quand la réponse a pas changé. Toute façon, ta gorge est trop sèche, elle déglutit plus les pensées, ou les raisons, ou les idées.
« J’ai soif. »
code by underratedboogeyman

_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Sam 5 Mar 2022 - 1:07


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Le pansement sur mon arcade sourcilière a envie de se barrer. Il brûle, pendant que mes sourcils décrivent une courbe intérieure vers le haut pour témoigner de ma panique. Elle s’en fout des minibars et de n’importe quoi d’autre. J’ai envie d’ouvrir la bouche pour répondre que c’est bien, les minibars. Je payais pour en avoir à chaque fois. Je comptais pas organiser de soirées dans mes suites. Il fallait des invités, pour ça. Je haussais les épaules en me disant que ça serait du self care. Je ferai passer ça pour une façon de nourrir son amour propre pendant que j’oublierai dans du Chardonnay.
C’est triste. Je préfère ne rien répondre et hocher la tête comme le putain de chien sur la banquette arrière d’une voiture. J’attends que la prochaine secousse m’envoie sur le plafond et que je tombe sur le côté, réduisant mon utilité de clown à néant.

« Mais … Attends je peux le ... » Elle a déjà mon nécessaire de soin dans les mains. « Faire. »

Mon sourire est une vague indécise et asymétrique, se baladant entre le haut et le bas. Il frémit et finit par venir se pincer sur mes lèvres dans une moue gênée. Je me dis que j’ai du rouge dans l’oeil à certains endroits, et j’ai les cernes trop violacées pour que ce soit que de la fatigue. Même ivre, elle les aurait vu, ces bleus dégueulasses qui attendaient de tourner au jaune pour s’étaler comme de vulgaires preuves de mon ultra-violence. J’ai un peu honte, finalement. Elle m’avait peu vue sans blessures, finalement. J’étais toujours une petite crevure, le genre qui fait trop de bruit et qui s’étonne qu’on vienne foutre de grands coups pour la faire taire. C’était logique. Je le cherchais, et je le savais. Si on me frappait, c’était toujours de l’attention de donnée. Je devenais une anecdote qu’on allait se filer de lèvres en lèvres à des soirées sur des années entières. Je serai cette légende, ce type qui a insulté au hasard des inconnus dans la rue, et qui a récolté ce qu’il a semé. J’étais alors anesthésié de ma colère, et rétribué au statut de martyr.
Alors, je peux pas lui dire, à Nova-Blue.
Je peux pas réellement lui dire, que y avait pas de raisons romantiques à ces bleus. Je pourrais lui dire partiellement la vérité. Je me fais éclater la gueule parce que les hématomes, si on tape suffisamment fort pour que la phalange s’imprime, ça peut faire une forme de planète ou de constellation, avec l’intégralité de la galaxie autour. Pendant quelques jours, ça reste bleu, et finalement, c’était une façon de te porter tous les jours de manière malsaine et obsessive.
Il y avait rien de romantique, dans ces neuf ans. Rien de réellement rassurant dans des réseaux de points de suture, ni même dans du sang craché, mêlé à de la salive, dans des gouttières salies de ruelles qui puaient la pisse et la défaite.
Je pourrais lui dire partiellement la vérité, que j’avais été victime d’une bande de brutes et que j’avais rien demandé. Je passerai sous silence les insultes que j’ai lancé en premier, parce que je cherchais la provocation autant que l’attention de façon désespérée. J’avais prié de retrouver l’hôpital, parce que c’était là où travaillait ma mère et que j’aurai l’espoir de la voir surgir d’un bloc opératoire. Elle se serait occupée de mes bandages et aurait soupiré de me voir aussi figé à trente ans dans les mêmes travers. J’aurai été comme à la maison, parce que les hôpitaux étaient devenus ce qui y ressemblait le plus. C’était des foyers familiaux, agréables, où les sons étaient devenus routiniers, prévisibles.

Alors, je reste relativement interdit pendant qu’elle nettoie mon coude plein de sable. Je grimace quand elle passe le désinfectant et que ça pique un peu. Je regarde la sur-couverture et me dit que le marron, c’est très terne, comme couleur. Elle fait tâche dans notre nuancier bleuté et orangé.

« Je suis tombé dans une fosse aux lions. » Je ris un peu. « Je me suis vaillamment battu … Je veux dire, tu me connais, je sais que tu sais. Mais heureusement, un soigneur est venu à ma rescousse. »

Je sais que tu sais, que je mens autant que la cocotte vide quand j’écrivais pour de faux dedans. Je sais que tu sais, que je peux dire un tas de mensonges mais que je badine pas avec l’amour. Alors, je hoche la tête d’un air entendu.

C’était sûrement pas le moment pour dire la vérité et de la faire partir.

Pourtant, c’est en mentant sur les casse toi que tout est parti en vrille. On s’était percutés à des fausses vérités, des envies de départs, et j’avais toujours du barbelé autour des lèvres depuis. Qu’est-ce que je pouvais dire, sans provoquer de grandes réactions ? J’ai la gorge qui pulse, et elle doit le voir. Je fixe la sur-couverture, et elle gratte. Pas comme celle des hôpitaux, non. Elle gratte la texture étrange, rare et lointaine.
Je trouve ça étonnant qu’on ait une sur-couverture en août, parce qu’il fait plutôt chaud, à Los Angeles. Le climatiseur fonctionne à plein régime dans la suite, et je prie pour que les débats à la télévision prenne le dessus sur le silence gênant.

A chaque ça va, je réponds un « hm hm » entendu, avec un hochement de tête. Je sais pas réellement si ça va, si j’ai envie de ramper jusqu’à la porte de la chambre, me cacher sous cette sur-couverture horrible, aller prendre une douche tout habillé pour reconnecter un peu avec ce qu’il se passe. La télévision est mon attache au réel. Elle crie le quotidien américain. Mains sur mon arcade sourcilière, tout me semble surréaliste. L’ongle de mon pouce vient se nicher contre une phalange de mon index ; qu’on me réveille maintenant. Si le temps dans les rêves était étirable, il semblait que c’était l’heure pour moi de me lever et aller chercher un travail.
Les murs semblent de texture normale et habituelle.
Il reste cette sensation d’avoir un nuage odeur gel douche bio à la rose qui flotte au dessus de ma tête, et qui attend de s’éclater en mille pétales contre ma tête.
J’avais déjà des roses bleues dans mes cheveux roux, ça serait de bonne augure.

Quand elle s’allonge, je sens juste la pommade sur mon nez et sur ma tête. Je me dis que j’ai l’air d’un con, encore une fois. J’ai envie de me regarder dans une glace. Elle est grasse et elle sent le lait corps pour bébé. C’est très gênant. J’essaie de matérialiser mon visage. Il a du rouge sur l’arcade sourcilière, sous du blanc des bandages. Il y a du bleu sous mes cernes, et encore un peu de rouge sur mes joues. Il y a du blanc sous ma lèvre fendue. Agacé, j’essaie de l’étaler du bout des doigts pour avoir moins l’air d'un Mondrian de contre-façon.

Sauvé par le gong.

« Bouge pas ! Bouge surtout pas de là ! » Je me calme, et reprends. « … Je te ramène un truc, tu sais … Haha … Les minibars. »

Je ramasse mes béquilles et me traîne jusqu’à l’autre espace de la chambre, séparé par un paravent en verre et en bois. Il y a des canapés dans l’autre pièce, la baie vitrée sur la ville, avec ses palmiers qui s’étendent à perte de vue et qui défient la mer. Les vagues viennent toujours s’écraser contre le sable. Je soupire légèrement. Je rejoins les minibars et tire des bouteilles d’eau plate. L’hôtel a pris grand soin de mettre « Proper » de partout. Je me dis que ça vaut bien les centaines de dollars, autant de soin apporté à une marque. J’aimerai avoir mon téléphone, pour prendre une photo et la mettre sur Instagram. J’aurai un peu d’attention, comme ça, et je me dirai que ça passera sur des fils de personnes qui ravaleront leur envie devant ma vie luxueuse et trépidante.

Mes béquilles me rappellent de ne prendre que les marques en photo, dans ce cas là, et j’ai un goût amer au fond de la gorge.

Je me prends un verre de whisky au passage. Il est ambré, et je souris. Je mets des glaçons dedans. Toute personne de goût ne met pas de whisky au frigo.

« J’arrive ! »

Je fais deux aller-retours. Un avec la bouteille d’eau dans une main, où j’utilise qu’une béquille pour la poser sur la table basse de la chambre. Je reviens avec un verre pour elle, et le mien.

« Sers toi, y a de l’eau pétillante aussi au minibar. Y a une quantité de trucs, je me demande si quelqu’un a réussi à tout boire un jour … Sûrement qu’il est mort, s’il a fait ça … Ou sinon qu’il est devenu une légende de l’hôtel, t’sais, le genre de gars dont les connasses de l’accueil parlent encore ... En tout cas, y a du choix … Et … »

J’oubliais, dans mes histoires de verres, de minibars, de réseaux sociaux et de béquilles tombantes.

« Ah oui ! Mon téléphone, le riz, merci ! Je vais essayer. C’est … C’est un peu important, ce téléphone ... »

Je rampe à l’aide de mon genou valide et de mes bras péniblement vers le sac en forme de tigre. Mes yeux s’écarquillent face au contenu. C’est un gigantesque fourre-tout. Il y a une sucette dans un coffre d’aquarium, et je ris un peu. C’était du sucre dans un trésor, et j’ai un sourire qui s’étend. Il y a des pistolets de gosse pour s’envoyer des morceaux de plastique dans la tronche, mais on a pas les munitions. C’est marrant, quand j’y pense. C’était un peu le principe de notre relation. Avec des armes pas chargées, on se menaçait d’informations trop personnelles. Toujours avec des pincettes pour ne pas trop blesser l’autre, on savait qu’on avait trop à perdre si on venait à se détester pour de bon. On pourrait détruire nos réputations respectives, parce qu’on se connaissait trop.
On pourrait se perdre définitivement aussi, et j’ai le regard qui se vide quand je constate la pire situation entre les deux.

Je vois aussi de la peinture, des tubes de gouache, des billes, des craies, des tas de choses. C’aurait été notre sac d’école, certainement. Il n’y avait pas de cahier de cours, ni même d’ardoise de classe. On avait juste les craies pour dessiner des marelles sur le sol de l’école. Les billes sont rondes comme les planètes pour tourner à l’infini. Même si je finissais par récupérer toutes les siennes, on se les repartagerait le lendemain. C’était pas drôle, sinon. On devrait jouer seuls, ou avec les autres, et c’était ma camarade de jeu préférée.
La gouache. Du orange, du bleu, du noir, du violet. J’ai envie d’envoyer le noir par la fenêtre. Il me rappelle la lampe à lave. J’en ai jamais racheté, depuis.

« T’en as trouvé, des trucs, dis donc … Y a de tout, dans cet hôtel. »

Je ramène le sac sur la table et je souris en voyant les branches au sol. Je passe par le tableau de bord à côté de la porte de ma chambre et lève les yeux au plafond. Il y a un détecteur de fumée. Je pense aux marshmallows et aux flammes jumelles. Un sourire aux lèvres, je prends une chaise pour monter péniblement dessus et détacher le détecteur du plafond. Je me dis que ça sera utile pour plus tard.

« Ca sonne toujours pour de la merde, ces trucs-là ... » je dis comme pour me justifier.

Je reviens face à elle, me cachant derrière mon verre. Je sors le riz du sac et m’empresse de mettre mon téléphone dedans. C’est drôle, comme texture. Je m’étonne à passer quelques minutes à laisser quelques grains passer entre mes doigts, et ça ressemble à de l’eau alors que c’est pas liquide. C’est étrange.

« Action ou vérité ? » Je marque une pause. « Quoique, tu me fais des vérités depuis tout à l’heure ... » Je repense à sa question originelle. « Alors, si c’est vérité, promets moi de pas franchir cette porte, hein ? » Je souris un peu en la fixant. « De toute façon, je te laisserai pas faire. »

Je serre les dents. J’aimerai dire que ça sonnait mieux dans ma tête, moins effrayant, mais c’était pas le cas. C’était la première phase de ma réponse vérité : je la laisserai pas partir encore, une seconde fois. Si elle me parlait d’évènements fantômes comme des ruelles, j’étais incapable d’y croire parce que j’aurai pas fais une chose pareille.

« C’était ma première vérité. La deuxième, c’est que j’ai pas changé de portable … Enfin. T’as bien vu, regarde, le même. Un Iphone 5, noir, toujours le même. Il a un peu pris un coup là, regarde, mais franchement l’écran reste bien … Bon, la majorité des applications sont niquées, donc ça devient chaud, mais … Je le changerai … Si tu restes là. »

Il repose dans son sac de riz et il sait, lui, que je devrais sûrement me taire.

« Je fais pas vraiment le tri, dessus. Enfin, si. Les soucis de place, toujours chiant. Mais y a quelques éléments que je supprime pas depuis des années. Je les ai sur mon ordi, c’est pas un soucis, mais je me promène pas avec mon ordi, donc c’est chiant si je veux regarder comme ça, dans la rue … Enfin, t’imagines, haha ... » Je ris nerveusement. « J’ai toujours des messages sur mon répondeur, t’sais, ceux tout cons à base de excuse moi je serai en retard tout à l’heure, commande à ma place, ou sinon des messages de salut comment ça va ça fait longtemps je venais prendre des nouvelles, ou encore les rappelle moi … Et … Les rappelle moi … Je pense c’est mes préférés, eux. » Le silence se fait de plus en plus gênant, et la télévision est mon allié. « … Bon, je pense que t’as compris, pourquoi c’était important, ce téléphone. Mais c’est un peu frustrant de … Regarder les gens pendant des années et de pas pouvoir les voir … Réellement. »

Je me ronge compulsivement les ongles pour avoir un truc à faire, ou alors je me cache derrière mon verre de whisky où je trempe les lèvres en espérant que l’ivresse revienne, en vain.
Pars pas, pitié.
Je regarde la porte comme une traîtresse, et mes yeux se fixent sur elle et Nova-Blue, alternant les focus, témoignant de ma panique.
Je prends une poignée de riz et fait des petits dessins avec sur la table. Je dessine une planète avec des anneaux avec quelques grains.

« A toi. Vérité. J’crois j’ai assez dis de conneries pour le moment … » je dis péniblement.

Est-ce que j'avais réellement envie de quelque chose de sain ?

 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Azge
Herondale

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ndrc
n o v r o s e
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Dim 6 Mar 2022 - 23:02

Door the open you once more.
n o v r o s e   i v

Tes doigts forment une trajectoire courbe entre la lumière et tes yeux. Tu les regardes bouger, doucement, comme un doux refrain hypnotique qui ressemble à des papillons. Tu te dis que tu dois avoir des zébrures sur le visage dessinées en ombres chinoises, et tu souris en y pensant. Tu repenses à cette espèce d’hippocampe, rayée pour se fondre dans les algues, tu te demandes si tu pourrais être l’un d’eux. Peut-être que si un jour tu te noies, tu auras le camouflage parfait pour que personne vienne te sauver.
De toute façon, c’est déjà un peu le cas, Blue. T’essaies de parler assez fort pour qu’on entende que tu te sens seule mais tout ce que tu parviens à faire c’est de repousser ceux qui t’aiment. T’es fatiguée.
Si fatiguée.
Tu pourrais t’endormir là, à jouer avec tes mains poisseuses en contre-jour d’un abat-jour. Tu voltiges dans des accords troublants, les réminiscences d’un passé que t’as essayé d’oublier. Prisonnière d’une bulle de savon, tu t’élèves au-dessus du sol, tu tournoies comme une indécise, terrifiée d’atteindre le ciel. Peut-être que si tu t’envolais, des ailes crèveraient ta robe humide. Alors tu rirais, doucement, pour t’enfuir au pays des merveilles rejoindre Alice et Peter Pan dans ce simulacre d’enfance que t’as jamais pu consommer.
Les béquilles annoncent le tempo comme un métronome orangé. Il s’en va. Il revient. Tu laisses tomber ta main sur ton visage, ça laisse une impression multicolore sur l’intérieur de ta paupière et tu pousses un très long soupir.
Enfin, tu te redresses, Nova. Des verres d’eau, posé sur la table. Ambrose, assis à même le sol. La scène est si surréaliste que tu pourrais encore presser tes empreintes contre tes prunelles pour t’assurer que tu rêves pas.
« Merci. »
Un sourire niais étire tes lèvres, de ceux qui génèrent des railleries.
Il n’y a plus de rose sur ta bouche, il n’y en a pas plus sur ton crâne. T’as abandonné tout ton rose dans le prénom de ton allié. C’est lui, qui a la couronne, maintenant, et tu retires de tes cheveux celle que tu t’étais fabriquée en espérant être sa reine. C’est lui qui a la couronne de roses, et c’est lui qui a tes lèvres, aussi. Il a pas trop l’air au courant, tu voudrais bien le lui rappeler mais t’as même plus les mots pour ça. Tu mordilles doucement tes joues, incertaine et désorientée.
Il récupère le sac à dos avec tous tes trésors dedans.
Quand il l’ouvre et qu’il fouille, t’as l’impression que c’est toi qu’il sonde, qu’il analyse ce que tu es. Et tu regrettes un peu, Nova. D’avoir gâché son ADN sur une sucette pour les bébés, d’avoir récolté ce bazar qui n’a pas de sens, pas de cible.
T’as des papillons dans la gorge comme des mots qui veulent pas sortir.
« Oui, je … y avait une espèce de pièce, avec des objets trouvés, c’était … enfin. On y retournera tous les deux. Si tu veux. »
T’as envie d’enfoncer tes index dans tes orbites pour avoir l’air aussi stupide. Au moins, la lumière ne les atteindra plus, tu pourras plus te plaindre encore de la persistance rétinienne.
A la place, tu les passes juste sur ton visage pour faire de l’ombre dans ton crâne sourd et tu te laisses doucement glisser au pied du lit, près de la table. Ambrose, lui, se lève et repart, et tu te demandes une seconde si tu lui es insupportable. Peut-être qu’il n’a pas du tout envie d’aller dans la pièce aux objets trouvés. Peut-être qu’il veut rester ici partir d’ici rester avec toi partir loin de toi tu sais pas. Tu sais pas et tu te demandes pourquoi on a pas inventé de signaux pour mieux se comprendre que sans cesse de chassé croisé, Ambrose qui part, toi qui reviens, et la clé dans la boîte aux lettres et les puzzles dans son casier.
Tu prends ton verre, reconnaissante, tandis qu’il escalade une chaise pour atteindre le plafond blanc. Tu regardes les tâches blanches sur lui. Y a les trapèzes de ses épaules qui bougent pendant qu’il lève le bras, et tu te dis que t’aimerais bien être une fidèle acrobate pour t’arrimer tout contre lui. Ses rhomboïdes s’étirent et roulent, ces muscles que t’as tant échauffés jusqu’à plus les voir chez toi-même. Mais là ils sont sur ton Ambrose, sous la peau marbrée et tremblante, et tu réprimes avec violence l’envie que t’as de te lever pour simplement les embrasser.
Le rose est parti des tes lèvres pour venir te monter aux joues, tu prends deux ou trois gorgées d’eau pour que ça te passe rapidement.
Il revient s’asseoir et tu feins toute l’indifférence dont ton fin visage est capable.
Tu sais pas trop ce que tu ressens quand il repart dans un de ses grands monologues. Des fois, tu te demandes si y a un filtre entre ce qu’il dit et ce qu’il pense. Entre ce qu’il pense et ce qu’il dit. C’est comme si y avait pas de barrière. Ça rend d’autant plus douloureux le fait qu’il t’ait dit qu’il t’aimait, et juste après qu’il voulait plus jamais te voir. Il t’a toujours dit au revoir, et là il a dit tout l’inverse, parce que te revoir était une plaie et tu sais plus ce que tu dois croire.
La télévision ronronne pendant que tu le regardes dans les yeux. Parfois, ils fuient un peu les tiens, mais sinon ce sont de grandes mers qui viennent t’engloutir toute entière. Tu te rappelais pas qu’ils étaient aussi bleus. Peut-être qu’ils ont tellement fixé les petites diodes de son iPhone qu’ils ont changé de teinte, doucement. Tu te rappelais pas qu’ils étaient aussi bleus, et au milieu des tâches de rousseur sur ses côtes tu vois bien qu’ils y a d’autres bleus, ça forme comme un camaïeu de ton identité sur lui et tu trouves ça inadmissible qu’on ait usé de ta couleur.
Je te laisserai pas faire.
T’as envie de rire, de lui dire que c’est pas avec ses béquilles à la con qu’il risquerait de t’arrêter, t’as envie de lui dire que tu fais ce que tu veux et que personne peut t’empêcher. Mais t’as pas envie de rire, en fait. Parce que ça sonne juste triste et vrai.
Et puis t’as pas envie de partir.
Silencieuse, tu bois un peu plus d’eau, t’essaie de purger tout l’alcool et toute l’eau de mer dans ton système. Tu lui dis même pas que c’est pas comme ça qu’on joue à Action ou Vérité parce que s’il y a bien une personne pour qui tu transgresserais les règles c’est l’idiot assis près de toi.
Rappelle moi.
Mais tu t’es rappelée, Nova, puisqu’il ne daignait pas le faire. Tu t’es rappelée de toute les failles dans le système, de toutes les souffrances à son bras et tu t’es dit que c’était mieux. Tu t’es rappelée qu’il était laid, tu t’es rappelée qu’il était fou, sans pouvoir admettre une seconde que c’était plus facile pour toi de songer ça plutôt qu’à vous. Là, il sourit, se ronge les doigts, et tu te demandes où est le vrai dans tout ce que tu as pu penser.
Tu auras bien le temps demain, pour pouvoir tout désempétrer.
C’est ton tour, et c’est vérité.

La vérité, Ambrose, c’est que j’ai jamais voulu partir c’est toi qui m’as foutue dehors, je te trouve un peu hypocrite mais je le suis sans doute aussi. La vérité, Ambrose, c’est que j’ai essayé de regarder nos séries, de faire nos puzzles, de croiser le moindre papillon et de me dire que c’était rien mais je crois que c’était pas rien. La vérité, Ambrose, c’est que j’ai aucune putain d’idée de ce que je suis en train de faire, de ce que toi t’es en train de faire, si on joue juste la comédie d’un couple qui aurait pu être heureux si t’avais vidé le lave-vaisselle ou que j’avais rouvert la porte. La vérité, Ambrose, c’est que j’ai passé tellement de temps à mentir à tout l’univers que je sais plus la vérité.

« Ok, hum … »
C’est pas grave, si tu sais pas tout. C’est pas grave, même, si tu sais rien. Il veut bien jouer avec toi. Vous choisissez de vous mentir en appelant ça des vérités, vous jeter dans une fosse aux lions qui vous arrachera des sourires. Vous verrez tout le reste demain, quand la baie vitrée sera pleine de lumières pour vous éclairer et que même tes doigts sur tes yeux pourront plus te réconforter.
« Vérité numéro un : j’ai changé de portable. Plusieurs fois, même. J’ai eu … j’ai eu un galaxy S4, et maintenant j’ai … j’ai un Huawei. J’ai … je … je crois que je me rendais pas compte que c’était important. Enfin, je … j’avais peut-être … je. » Tu es vraiment stupide, Nova. « Je suis désolée. »
Tu finis d’une seule traite ton verre et tu le reposes sur la table.
Doucement, maladroitement tu te lèves. Il veut des vérités ? Tu pourrais lui en donner plein, maintenant que t’as ouvert une brèche la lumière entière veut filtrer, s’étendre sur sa peau blafarde pour y dessiner des couleurs par diffractions interposées. Il veut des vérités ? Tu prends les deux bâtons, au sol, et tu parles en lui tournant le dos.
« Vérité numéro deux. » Tu avances jusqu’à la porte. « Je crois que tu vas être obligé d’en changer, maintenant. » Tu positionnes les deux bâtons comme une énorme croix de bois contre le montant bien trop sombre. Une barricade pour les exils, un refus de ce chemin-là. Vous l’avez déjà emprunté, ça ne se reproduira pas. Pas ce soir, en tous cas. Pitié. « Parce que … »
Tu suspends ta phrase, fixes ton œuvre.
On dirait un gigantesque X dressé pour montrer votre erreur. Ou bien peut-être que c’est l’ailleurs qui a tort, qui est dans l’erreur. Peut-être que c’est eux, dehors, qui ne savent rien de qui vous êtes. Tu te masses un petit peu la nuque avant de retourner vers lui.
Tu t’assieds près de lui.
Il n’a pas remis de chemise, tu passes une jambe par-dessus les siennes et l’autre tout contre son dos, comme assise en tailleurs contre sa hanche. Tu retires son verre de whiskey pour le poser avec le tien. Il a pas besoin de whiskey quand il a une carte en plastique. Les clés vous ont déjà trahi, hors de question de recommencer. Tu t’attends à ce qu’il proteste, mais tu lui en laisses pas le temps.
« Parce que, vérité numéro trois. »
Pendant que tu parles, tu poses tes mains dans le brouillon de ses cheveux. Tu te dis qu’il ressemble à un bonhomme dessiné au crayon de couleur, avec son orange qui part dans tous les sens. Avec lenteur, délicatesse, tu remets ses mèches comme il faut sous sa couronne de roses à toi.
Puis tu prends ses joues dans tes mains pour l’obliger à te regarder.
« Je reste. Et je … »
Tu baisses les yeux. Le rose aux joues.
« Je te trouve très beau, quand tu souris. »
Votre jeu est bizarre, et tu te demandes comment on gagne. Y a encore un milliard de vérités que tu pourrais bien énoncer. Est-ce-que c’est le nombre qui compte ? Est-ce-que c’est leur valeur, aux mots ? Qui décide la valeur des mots ? C’est lui, c’est toi, un peu les deux ?
T’as les yeux perdus sur sa peau, avec l’envie de vérifier quelle est la couleur de tes lèvres : est-ce qu’elles y déposeront du rose, est-ce qu’elles en reprendront le bleu ?
« Enfin, je … »
Tu poses ton front contre son épaule.
« Je crois, enfin, je … c’est à ton tour. On va dire action, hein, je … »
Tu redresses un petit peu la tête pour le regarder par en-dessous, lèvres posées sur son trochiter. Tu y déposes un baiser. Un seul. Tu te dis que s’il te repousse, t’auras encore des fleurs aux lèvres et t’auras pas tout dépensé sur une épaule qui veut pas de toi. Le sable se perd au milieu de ses tâches de rousseur, et bientôt juste l’enlacer ce sera comme faire un gommage. Retirer toutes les peaux mortes pour laisser frapper la lumière, rejaillir vos lampes de chevet que vous aviez il y a neuf ans. Ambrose, lui, n’a pas de zébrures. Il est plutôt un peu tacheté. Peut-être que vous êtes deux espèces différentes, des hippocampes incompatibles qui si ils se retrouvent sous l’eau ne seront bons qu’à se noyer.
Est-ce-que t’as réellement envie de nager ?

Tu cherches une idée d’action à lui faire faire, et c’est le sable qui t’inspire.
« On va se doucher. Viens. »
Tu embrasses encore son épaule avant de le lâcher et de te lever gauchement.
La salle de bains n’est pas très loin, mais t’as l’impression que c’est un périple tandis que tu résistes un peu à te retourner pour le voir. Tu te dis qu’il a retiré le détecteur de fumée pour pas que vous vous consumiez et c’est sans doute ce qui arrivera si tu peux pas te détourner. Alors t’allumes la lumière de la salle de bain. Sale. Jaune. Blafarde. Il y a une baignoire et une douche. Tu te demandes qui fait ça.
Tu jettes le sac à dos et tout son contenu dans la baignoire. Vous en aurez pas besoin, là.
T’allumes la douche et tu te glisses dessous toute habillée.
Tu t’en moques si c’est trop froid, tu t’en moques même si c’est glacé. Il va te rejoindre. C’est obligé. Il va pas te laisser toute seule. Pas encore. Tu regardes l’eau s’écouler de tes cheveux sur ta poitrine, former des lacs entre tes seins, une rivière jusqu’à ton nombril, emporter le sable avec elle jusqu’au sol de la douche italienne où tes orteils chatouillent la bonde. Sur le bord, y a plein de mini flacons comme on en trouve dans les hôtels, avec des noms un peu étranges comme « matin coloré » ou « caramel au parfum d’été ». T’as même pas regardé s’il y avait une serviette pour toi. Peut-être tu t’es dit que chez Ambrose, y a toujours une serviette pour toi. Il va te rejoindre. Obligé.
Tu poses ta tête contre le mur de la douche, laissant l’eau couler sur ta nuque en attendant qu’Ambrose arrive.



Vérité numéro cinq : j’ai appelé l’hôpital, le lendemain, Ambrose, et ils m’ont dit que j’avais pas le droit d’avoir tes nouvelles parce que j’étais pas ta famille et ça m’a rendue triste parce que j’étais inquiète pour toi. J’ai espéré que ta mère elle pourrait venir te chercher mais que j’en étais même pas sûre et je pouvais pas l’appeler. Vérité numéro sept : y a plein de trucs que j’ai tassé dans un recoin avec une pelle pour éviter de me rappeler la famille qu’on serait jamais. J’ai évité les marelles, les cocottes et les lampes à lave. J’ai fait un puzzle, une seule fois, et après je l’ai rangé sur une étagère et maintenant il prend la poussière. Vérité numéro onze : j’ai jamais été aussi ivre que ce soir, et je me demande bien pourquoi parce que toute ma paraît plus fort, j’ai mille terminaisons nerveuses qui s’agitent chaque fois que tu me touches. J'en oublierai presque les familles que je pourrai jamais fonder.

Vérité numéro treize : j’aurais pu être ta famille, si seulement tu m’avais laissé.
code by underratedboogeyman

_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Lun 7 Mar 2022 - 18:06


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


La télévision semble caqueter, crachoter, diffuser un ensemble d’informations qui encombrent la pièce. J’entends des indignations, des jingles en majeur. Il semblerait que le monde ait arrêté de tourner pendant que le talk show le fixe autour d’une table. Ce n’est plus mon monde.
Le mien s’est centralisé dans une suite au Santa Monica Proper Hotel. Il n’y a pas d’experts pour en parler. Il n’y a de soucis sociétaux sur le port des armes à feu, puisqu’on a décidé qu’on avait pire que ça. Il n’y a pas non plus de crise économique, puisqu’on vit en autogestion entre la table basse et le lit. Je ne reconnais pas ma réalité dans tout ce qui se dit à la télévision.

Je l’entends alors, au loin, hurler de revenir et de me concentrer sur le vrai monde. L’extérieur est en argentique. Je le refuse. J’entends que la mer sur la côte, et les jetées qui se noient progressivement au rythme des marées. J’étais au loin, entre Los Angeles et Nova-Blue Herondale, dans des destinations floues, et le jet-lag soulignerait mes cernes confuses et mon air soupçonneux.

Je reste, me disent Nova-Blue et la croix contre la porte. J’ai envie de reposer ma tête contre la sienne, d’arrêter d’être en alerte comme un bandeau sur le bas d’une chaîne d’informations continues. Je me reconnais dans la télévision parce que je suis flou, et que mes pensées s’enchaînent sans réelle logique, comme les sujets abordés.

Les falaises tremblent tandis que la tempête se prépare. J’ai le coeur à la mer quand elle se rapproche. Pour éviter de me noyer, je reprends mon verre à la main mais on me le prend des mains. J’imagine être une éponge pour m’enfermer dedans.

Je te trouve très beau quand tu souris. Alors, j’ai envie de dire merci, mais je fixe mon verre où je suis incapable de voir mon reflet. Il semble d’être fait la malle dans ses yeux ou dans son myocarde, parce que je le reconnais pas et que je me reconnais pas dans ses mots. J’ai du rose sur les joues, du bleu dans les prunelles et du orange dans les cheveux. Je suis une peinture plus complexe et je m’éclaterai bien en aquarelle sur le sol si c’était possible. Alors, j’ai envie de dire merci, mais je me contente me voir étrangement dans ses prunelles et de hocher la tête. Je me dis que les yeux, c’était en rond, et que certainement que ça offrait des visions déformantes des autres. La télévision est muette et les flash news ne donnent pas leur avis. Ce n’est pas la réalité, donc. Si les informations en continu n’en parlent pas, alors c’est pas réel.
Je hoche la tête mais sourit quand même. J’ai envie de dire merci, parce que dans notre monde imaginaire, on aura notre propre télévision privée qui parlera d’informations absurdes, comme d’interdiction de posséder des lave-vaisselles chez soi, ou alors de classifications célestes qui rendront fous les astronomes. Pluton sera Mars, et Saturne sera Vénus, pendant que Mercure se calera à la place de Jupiter pour fusionner avec des anneaux.

« … Quoi ? Mais ... »

C’était action. C’était dans la règle du jeu. Je me dis que c’est un peu idiot.
Puis.
Je commence à paniquer.

Peut-être que j’avais raison et que la crème était sincèrement dégueulasse, et mes points écoeurants avaient fini par la repousser. Elle a dit on, mais j’entends des je, et des tu. Je confonds les pronoms. Sûrement que l’eau créera un nuage de fumée dans lequel je pourrai me planquer, et je suis confus. Je suis perdu parce que je comprends pas le lien. Je suis triste parce que je vais devoir retirer ma couronne de roses bleues, et que c’était celle de notre royaume. Prince déchu, je la retire et la pose sur la table.
La moitié de mes cheveux me tombe devant les yeux et je pousse un sourire agacé. Je me demande pourquoi je les coupe jamais, mais c’était pratique pour se faire un rideau et se cache derrière.

Je prends mes béquilles et décide de la suivre. C’était peut-être les conséquences de mon jet-lag. J’ignorais sur quel fuseau horaire je me situais, et si c’était possible de transcender les années en prenant un avion. J’étais lancé neuf ans en arrière, avec mes valises de guerre et de deuil sous les yeux. Elles n’avaient pas de roulettes, et les porter devenait compliqué. Je suis sûre que j’avais fini par les traîner par terre, et que je t’attendais que le bas soit trop usé pour se répandre de partout derrière moi, au sol, aux yeux de tous.

« NB ? »


Retour au présent, flash news, et je suis présentateur d’une chaîne d’information en continu. Je vois la baignoire pleine d’objets, et je reconnais le contenu du sac. Nouvelle information : je ne pourrais pas prendre de bain, et c’était pas l’intention de Nova-Blue de se caler chacun de notre côté.
Je suis un présentateur confus.

Je mets quelques objets par terre. Je garde le trésor au fond de la baignoire. Quand j’appuie sur un bouton, il se met à faire du bruit et à s’ouvrir par intervalle régulier. Je trouve ça drôle, mais foncièrement inutile.
Je suis un présentateur intrigué.

Devenu reporter, je décide de remplir la baignoire d’eau. J’avais besoin de comprendre pourquoi il y avait un trésor dans ce sac. Je garde la gouache à côté de moi et tente de remplir les pistolets d’eau. A ma grande surprise, ça ne fonctionne pas, et je finis surtout par voir qu’ils fuient de tous les côtés. J’étouffe quelques jurons quand un jet finit dans mon œil et je les repose. Je trouverai une utilité plus tard, parce que ça me brise le coeur de les voir orange et inutile.

Le trésor fait des bulles au fond de la baignoire, et je pousse un soupir d’admiration. Elles sont petites, fines, et viennent éclater à la surface comme un feu d’artifice bleuté. Mes doigts viennent s’y confondre, et la sensation est agréable. Elles pétillent contre mes phalanges avec insolence. Je me dis qu’il faut qu’absolument que Nova-Blue voit ça. Je sais pas si c’est le whisky qui me monte de nouveau à la tête, mais je pourrai plonger avec les trésors à la surface, redevenir un pirate, des pièces d’or dans les cheveux et des marinières de saphir aux doigts.
Je regrette d’avoir bu du whisky et pas du rhum.

Pendant que la baignoire continue à se remplir, je vois que les bulles continuent à filer en fins sillons, et je trouve le spectacle assez décevant. J’aurai aimé les voir grossir, s’amplifier, devenir plus larges, plus savonneuse, mais je me souviens qu’elle fonctionne à l’électricité et suis étonné de voir un coffre électrique dans de l’eau.
Etait-ce un moyen secret de tuer les poissons ?
C’était un faux allié, un faux but.

Je le dégage alors, tout simplement, de l’eau, pour le mettre dans l’évier.

Il était temps de rendre le bassin plus viable. J’ouvre un tube bleu pour mettre un peu de peinture sur la surface de l’eau et constate qu’elle flotte.
J’y vois notre barque.
Je crée des tempêtes du bout des doigts, tentant de le faire couler tant bien que mal.
Elle reste, éclatée, mélangée, mais toujours en flottement.

« NB, viens voir c’est incroyable ! »

Certainement que le son de l’eau qui coule couvre ma voix. Je tente de rajouter du orange, et ça flotte, toujours et encore.
Plus que tout, je constate que ça ne crée pas du noir.
Les couleurs se mélangent, créant des bulles entre elles, se tenant la main sagement, sans se mélanger. Elles co-existent, huileuses, à la surface de l’eau.

Je trouve ça sincèrement incroyable.

Je débarque dans la douche à l’italienne avec les tubes de gouache dans les mains.

« Faut que je te montre un truc, c’est absolument fou et incroyable et c’est trop bien regarde ! »

Je me dis qu’elle se douche habillée, et que c’est pas bien pratique pour se laver et être propre. Je hausse les épaules, parce que je me dis que c’est peut-être un choix logique. Je me dis que c’est pas si idiot. Elle peut au moins retirer le sable de sa robe, la laver en même temps, et je sais pas si elle a pris des vêtements de rechange. Elle aura bien besoin d’un truc à se mettre le lendemain.
J’ignore l’eau qui vient tremper mes cheveux et retirer le sable et le sel de mon corps. Je m’en fiche. J’ai quelque chose de la plus haute importance à montrer. Je tombe au sol, les jambes étendues face à moi, et légèrement écartées pour créer un espace devant. Concentré, j’ouvre les tubes de gouache et répand du bleu et du orange au sol. J’essaie de les confondre, de les mélanger.
Ils restent là.
Toujours eux même.
Du orange et du bleu ne créant pas de noir.

J’ignore les lampes à lave et la colorimétrie. C’était avec des substances étranges que les couleurs pouvaient défier les règles essentielles de la physique. Je remercie alors la composition huileuse de la peinture, pendant que mes mains se peignent de couleur.

« Y a pas de noir, y a que du bleu et du orange. » je dis en levant les paumes vers elle.

J’ai de la peinture qui vient tapisser mon avant bras, et même l’eau peine à venir nettoyer ma peau teintée.

« D’ailleurs, le coffre marche avec de l’électricité, donc c’est un peu nul pour les poissons de l’accueil. C’est vraiment des connards de mettre ça dans un aquarium. Peut-être que c’est une technique de pêche, mais c’est nul. »

Je me relève tant bien que mal, laissant une trace multicolore sur la paroi vitrée. Les jets d’eau ne la nettoie pas, et viennent juste étaler les traînées colorées le long de la vitre. Je trouve ça chouette, comme découverte.
Après avoir pris ma revanche sur la lampe à lave, je décide de me venger des coffres. Il semblait insolent, à exposer son trésor électrique à tous, alors qu’il s’ouvrait de manière trop artificielle pour que je puisse l’admirer.

Le gel douche à la rose me fait de l’oeil. Je le reconnais entre mille. Ce n’est pas celui de Nova-Blue. Il a un packaging noir, élégant, avec estampillé « proper » une seconde fois. Il était clair que l’hôtel voulait prouver que tout était correct, adéquat, approprié dans cet endroit.
On serait les bulles trop savonneuses, qui glisseront sur les règles et saloperont les portes. On serait les couleurs, inadéquates, qui cherchent des moyens pétrochimiques de contourner la physique. On a rien à faire dans un proper hôtel, et je regarde le packaging en riant un peu.
Je prends du produit au creux de la paume et frictionne mes mains jusqu’à les induire. Enfant dans un bain moussant, je finis par créer un rond avec mon index et mon pouce et souffler dedans. Une grande bulle se forme et se détache pour venir éclater doucement entre nous.
Je ris, alors.
Même les coffres aux trésors ne nous valent pas. On a de meilleures bulles, et elles sont irisées à nos couleurs entre nos doigts colorés.

Souriant, je pose les tubes de gouache sur le rebord, à côté des gels douches. On serait des Giacometti, avec nos longs membres épuisés à marcher dans les déserts affectifs. On aurait de longs bras, pour les tendre sans se rejoindre. De fer ou de matériaux impurs, on est de l’art pauvre, des écorces qui attendent qu’à fleurir dans des musées impersonnels. On se cacherait des regards odieux, dans des salles cachées et explorées par des curieux.
Elle est une installation, lumineuse. Elle est une lampe au milieu d’une pièce noire, qui clignote au rythme des battements de mon coeur. Je suis qu’un papillon, tournoyant autour, tentant de me faire une place parmi les humains venu l’admirer.
Je me pose sur la lampe, et j’espère devenir une partie de cette œuvre curieuse.

Du orange sur le bout de l’index, les mains pleine de savon, je peins deux traits sur sa joue. Couleur froide contre couleur chaude, je souris doucement et mes lèvres se posent sur son front.

Je me recule et la regarde, confus. Pragmatique, je prends un peu de gel douche à la rose dans le creux de ma main et commence à frictionner son bras pour retirer le sel et le sable de la plage. Concentré, je plisse légèrement les sourcils.
Etonné, je vois surtout des traînées multicolores s’étendre sur sa peau.

On a réinventé les couleurs complémentaires, et l’eau fait courir la peinture contre sa robe. Le bleu et le orange se mélangent pour venir s’engouffrer dans le siphon.

 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Azge
Herondale

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ndrc
n o v r o s e
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Lun 7 Mar 2022 - 19:32

Door the open you once more.
n o v r o s e   i v

Sourde.
L’eau tambourine contre tes tympans, contre la vitre, contre le sol. Tu croises tes bras sur ta poitrine pour former de nouveau tracés, des océans d’indifférence qui se peignent sous ta robe blanche. Tu te demandes si c’est réel, tu te demandes si t’es réelle.
Le mur est fait dans une sorte de faux marbre lisse, et ton front glisse presque dessus. T’as envie de fracasser chacun des os contre ce mur pour que, au moins, ça fasse du bruit.
Sourde.
Tu n’entends pas qu’il te rejoint, tu n’entends pas qu’il te rappelle. Tu n’entends que tes propres maux qui viennent sonner à tes oreilles, tu n’entends que ce cœur malade qui n’arrête pas de s’éclater, une bulle de savon dans tes côtes qui s’explosera sur le plancher. Tu n’entends que le crépitement et tu songes que c’est peut-être le seul endroit d’où tu seras navigatrice. La douche d’Ambrose, pas sa poitrine, pas la baie de Venice Beach. Ta gorge te semble être brûlante, t’es fatiguée, tu lèves la tête.
L’eau arrive sur tes yeux fermés, mais tes paupières feront remparts. Elles ont déjà tant fait barrage, tellement retenu d’eau qui coulait. D’habitude c’est dans l’autre sens, les rivières viennent de l’intérieur pour tarir en flots sur tes joues. Là, c’est l’inverse. La douche essaie de rentrer dans ton crâne, d’y nettoyer toutes les mémoires d’un temps où vous étiez malheureux. Tu te dis qu’il faut pas que tu laisses faire, parce que si le barrage t’emporte, t’es pas sûre de retrouver une digue, un ponton où te raccrocher quand Ambrose s’en ira encore. Tu te dis qu’il faut que tu t’accroches, parce que si tu luttes pas contre les flots tu vas te noyer, Nova-Blue, tu vas te noyer et oublier que demain tout sera différent, que tout est déjà différent, que vous aviez comme oublié que vous étiez pas des enfants.
Tu ouvres la bouche pour la laisser se remplir d’eau chaude.
Calcaire et ferrugineuse, t’as l’impression qu’elle conquiert tes dents et tu manques d’avaler de travers quand la voix d’Ambrose retentit.

Muette.
T’y vois pas clair, alors tu craches toute l’eau devant toi. Ça atterrit en plein sur son torse, au milieu des tâches de rousseur et des constellations trop mauves. Tu t’étais perdue, sans ton ouïe, t’essaie d’un peu mieux décrypter ce qu’Ambrose essaie de te dire. Ton marteau et ton étrier sont pas d’accord pour l’écouter, tu essaies d’aller les chasser avec de lourds bateaux pirates.
Tu le regardes s’asseoir par terre et tu te demandes s’il a mal. Tu le fixes sans trop comprendre. Il pleut sur tout ton cuir chevelu, t’as l’impression que tout est trouble, ta vue un tableau trop abstrait. Tu vois la pâleur blanche d’Ambrose, ses cheveux roux qui foncent un peu. Et dans ses mains, de la peinture.
Muette.
Il verse du orange et du bleu sur le sol, au milieu de l’eau sablonneuse que t’avais manqué d’avaler. Il les brouille de ses mains, t’as envie de crier que non, qu’il va encore tout gâcher, que vous êtes pas fait l’un pour l’autre, mais tu restes complètement muette.
Parce que ça ne fait pas de noir. En fait, ça ne fait rien du tout. Les couleurs flirtent sans se mélanger, s’enlacent, s’embrassent, se dévisagent, et il n’y a pas une goutte de noir qui pointe le bout de son nez. Les notions de physique s’effacent pour laisser place à ton regard. Tu bouges un petit peu tes orteils dans le courant bleu orangé.
Il tend les mains vers toi, tu regardes deux gouttes s’écouler et descendre jusqu’à son coude.
Complètement, définitivement, muette.

Qu’est-ce qu’il est en train de se passer qu’est-ce qu’il est en train de mélanger pourquoi vos couleurs se ruinent pas est-ce qu’il y aurait une solution un moyen de recommencer de vous retrouver sans attendre et sans devenir dépossédés ?

Aveugle.
Tes yeux se remplissent d’incompréhension quand il se relève près de toi. Vous êtes proches, comme deux météores qui n’attendraient qu’une accalmie avant de venir s’écraser l’un contre l’autre. Tu le vois tracer des signes oniriques avec ses doigts contre la vitre, peindre le désert de vos cœurs avec ses doigts formant des cercles. Tu voudrais lui dire que les cercles, ça ne se trace pas à la règle, que c’est forcément trop déviant pour appartenir à vos jeux. Mais tu ne dis rien, fascinée.
L’océan a conquis tes yeux et presque ta cage thoracique, il dévaste tout sur ses pas. Tu te dis que c’est pas un hasard s’ils ont appelé Neptune comme ça, parce que le poids des eaux qui courent il lui faut bien toute une planète.
Aveugle.
Les bulles s’élancent entre vous deux et tu ris et tu pleures un peu, la gorge nouée sans aucune raison.
T’as tellement peur d’être une adulte.
T’as tellement peur d’être une adulte quand Ambrose touche doucement ta joue. T’as tellement peur d’être une adulte quand ses lèvres caressent ton front. T’as tellement peur d’être une adulte, là, maintenant. Tu préfères continuer à jouer, te dire que demain n’existe pas, pas dans ta conception d’enfant. T’es une adolescente perdue, une de celles qui a jamais grandi, qui a mis des talons plus grands pour tenter de prendre de la hauteur. T’as tellement peur d’être une adulte que tu te douches tout habillée pour pas devoir trop te mouiller. T’as tellement peur d’être une adulte que tu ris encore, un petit peu.
T’as tellement peur d’être une adulte que tu feras pas des tableaux, tu prendras pas des natures mortes ou des radeaux voguant sur l’eau. Tu feras des feux d’artifices, des cotillons, des arcs-en-ciel. L’iris sur les bulles de savon, le bleu fasciné sur tes joues, et le sourire d’Ambrose qui tremble.
Aveugle.
Ils t’auront pas, ils vous auront pas, vous continuerez à pas grandir.

Tu prends un des pots de gouache et t’en verses plein dans ta main. Beaucoup. Ça fait un petit tas orange que tu regardes, émerveillée. Tu regardes Ambrose, l’air taquin, avant de lui étaler sur la face.
T’éclates de rire.
Il est complètement orange, avec ses yeux bleus un peu surpris, et t’as envie de rire encore, envie d’être aveuglée encore. Aveuglée par ces promesses-là de se dire que vous êtes trop jeunes, vous irez que dans des expos où y aura pas d’interdictions et vous toucherez à toutes les œuvres en collant vos doigts sur les vitres. Vous trainerez des pieds devant les endroits où il faudra être silencieux avant de vous élancer dans les escaliers qui mènent à la boutique souvenir.
Le orange coule sur son visage pour dessiner des arabesques, se perd dans les angles de ses joues, de son menton, le creux de son cou.
C’est abstrait, c’est joli, c’est lui.
« Mais c’est super ! »
Tu prends du bleu et du gel douche et tu les fais mousser l’un contre l’autre pour recréer les roses bleues qu’il a retirées de son crâne.
Tu dessines sur la vitre. Tu dessines et tu te souviens. Un papillon un peu bizarre, ses ailes c’est des pièces de puzzle et autour de lui y a comme les anneaux de Saturne. Emerveillée par ton propre chef d’œuvre, tu te retournes vers Ambrose, le scintillement sur le visage de l’enfant qui est fier de lui et qui recherche l’approbation.
« Regarde, Amb ! »
Tu lui montres du doigt le papillon, qui mousse et qui glisse à moitié. Il va pas s’envoler, cette fois, pas partir vers d’autres lumières. Paraît qu’on le laissera pas faire.
Vous allez tout bousiller.
Les serviettes de l’hôtel, vos vies, les draps et le cercle de vos deux couleurs. Vous allez tout bousiller et vous marcherez sur les décombres, triomphants, capitaines pirates, vous foulerez au pied les exigences comme un tableau de Delacroix. Chromatiques devenus chromatides, vous vous laisserez plus séparer.
L’eau s’engouffre dans ton corps pour de bon, elle emporte tout avec elle. Toute la tristesse, tous les regrets. Tu passes un bras autour d’Ambrose et tu cales une main dans sa nuque, tu prends appui pour l'embrasser.
Vous avez défié les couleurs primaires et mêmes les couleurs secondaires, vous prendrez d’assaut les écoles pour qu’elle vous deviennent maternelles et vous vous en moquerez. Les lèvres d’Ambrose ont le goût de peinture, sa peinture, et tu sais bien que de l’orange risque de couler sur ta robe. Tu t’en moques. Tu t’habilleras avec un drap ou avec une taie d’oreiller. Ou bien tu ne t’habilleras plus jamais, ça n’a pas d’importance. Tu te presses contre lui et tu constates que, vous non plus, vous pourrez pas vous mélanger. Vous ferez pas du noir ignoble, vous resterez l’un contre l’autre à vous épouser comme des vagues pleines de bulles et de peinture bleue.
Vous êtes un puzzle à deux pièces, ça fait des années que tu le sais, et tu sais pas comment tout ce temps t’as bien pu rester aveuglée.
Tes orteils te hurlent d’arrêter alors tu finis par reculer, par poser tes talons au sol, la tête qui tourne des mille couleurs qui disparaissent dans le siphon. Tu les regardes, entre vos pieds. Il s’est pris pour qui, ce connard ? Un tourbillon, un maelström, charybde, ou scylla, ou les deux ? Il a cru qu’il pouvait vous engloutir ? Vous êtes mille fois plus grands que lui.
T’as effectivement de la peinture partout sur toi, et tu ris encore aux éclats.
« Bon, ben … je crois que ma robe, c’est foutu. »
Tu relèves les yeux vers son visage, toujours ces deux yeux bleus qui tranchent avec l’orange environnant.
La lumière arrive dans ton crâne à travers des vitraux éclatants, et tu es tellement éblouie que tu vois plus les jointures noires qui servent d’endroit pour souder. Tu vois seulement le verre teinté, le bleu, l’orange, la vérité.
« Oh, tu sais ce qu’on devrait faire ? »
Tu colles ton menton contre son torse et passes tes bras autour de lui, pour le regarder comme tu peux, la nuque repliée vers l’arrière. Oui, il est beau, quand il sourit. Tu vois le blanc de ses canines ressurgir au milieu de ton art, tu te dis qu’il sera ta toile et que dessus lui tu peindras des milliers de lendemains multicolores. S’il voudra bien te laisser faire.
« On devrait peindre tous les murs et faire une exposition dans la chambre. » Tu fronces un peu les sourcils, pensive. « Ou alors … ou alors, non, je sais ! On devrait récupérer les draps et les peindre et … »
En faire des voiles pour des bateaux qui vous emmèneraient au loin. En faire des bouts de cerf-volants pour partir au-dessus des foules. En faire des robes, des tiares, des rubans pour vous attacher l’un à l’autre, les tresser en un fil d’Ariane pour plus jamais pouvoir vous perdre.
« … en faire une cabane. Tu crois pas ? »



Tu n’es plus sourde, ni muette, Blue.
Mais t’es résolument aveugle.
Et peut-être qu’y a une bonne raison.
code by underratedboogeyman

_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Mar 8 Mar 2022 - 14:07


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Mais c’est super !

Je souris et je hoche la tête. J’ai envie de passer sous silence que ce sont les produits toxiques qui permettent aux couleurs de se mélanger sans se confondre. Je gomme cette pensée de ma tête, puisqu’elle est orange et poisseuse de peinture. Je préfère sourire un peu. J’ai peur d’ouvrir la bouche ; il pourrait y avoir de la peinture qui s’infiltrerait dans ma gorge, et peut-être que je pourrais mourir d’intoxication.
Parce qu’aujourd’hui, sur cette belle journée d’août, j’ai envie de bien faire mes bandages trempés, j’ai envie de désinfecter mes plaies sableuses avec application. J’aurai presque envie de me faire un gigantesque brunch le lendemain, où on mangerait des tas de légumes et de choses saines pour nos corps. Mes côtes ne font plus aucun sens, pendant que la gouache coule pour venir se confondre sur les pansements.
Alors, je souris et je hoche la tête. Je trouve ça super aussi, qu’on puisse peindre avec nos couleurs sans risquer que les bulles deviennent brûlantes, coincées dans une lampe à lave, à se prélasser d’une paroi à une autre, et venir s’écraser au sol dans un liquide noir comme le café. Elles n’étaient pas colorées, elles n’étaient qu’un mensonge.

A se murmurer des mensonges sur le bout des lèvres, on était venus à se dire des vérités pour jouer. Je me demande ce qu’il reste de l’enfant en moi, quand je lui dirais que je voudrais plus jouer uniquement, aux couples et aux vérités, et que la réalité me heurte quand j’entends la télévision cracher ses informations en continu.

Je reconnais le papillon sur la vitre de la voiture neuf ans avant, et me demande pourquoi on retient ce genre de détails. Il semble être un condensé de plein de choses, avec ses ailes de puzzles et ses anneaux de Saturne autour de lui. Je lui dessine des antennes oranges pour participer à sa création. Je me dis qu’avec ça, j’ai espoir qu’il capte un peu mieux les signaux, et qu’il devienne un satellite utile, un insecte social. L’eau est capricieuse et vient le déposer dans le siphon. Tant que la peinture est sur nous, elle ne peut rien faire. On semble l’absorber par les pores, parce que c’était nos couleurs, et que finalement qu’elle émanait un peu de nos corps respectifs. Je jurerais voir du bleu couler de ses yeux de temps à autre, ou alors briller suffisamment pour teindre ses cils.

Aquarelle sur les lèvres, je souris dans des dégradés constants d’orange et de bleu sur ses lèvres. On fête la fin de la condamnation chromatique. On danse sur les restes de la logique et de la physique. On a des lance-pierres dans les mains. Le mien est bleu et le sien est orange, et on jette des cailloux sur le correct. Cet hôtel est correct. Cet hôtel est approprié, et même dans cette suite, on ne voit que du blanc et du marron. Elles sont où, nos couleurs ? Alors que la porte me confirme que c’était notre royaume, je me sens floué.

« Y a un room-service avec des machines à laver, je crois, au besoin ... » je dis, pragmatique.

Elle n’a pas de sac, donc impossible qu’elle ait des affaires de rechange. Je me dis que je pourrais lui prêter une chemise, quelque chose, puis je me mords l’intérieur des joues.
De toute façon, on faisait pas la même taille. Je me sens idiot de penser ça, parce que ça n’a pas de sens.

Peindre les murs, saccager l’hôtel, détruire les lampes pour prendre les éclats et en construire des autres. Je détestais les ampoules, parce qu’elles étaient rondes comme la Terre, rondes comme le monde, et qu’elles ne tournaient pas. Je trouvais que c’était insolent de leur part. On pourrait en faire des triangulaires, où on se poserait en haut en attendant les bonnes orientations du soleil. Je me dis que sinon, des losanges, ça peut ressembler à des coeurs, ou alors on aurait des lampes en forme de croissant et que je ferai semblant que c’était du hasard.
Peindre les murs, pour étendre nos couleurs sur le marron et le blanc cassé. Peindre les murs, pour jeter avec rage nos regrets et nos peines. Il n’y aurait plus de rouge, plus de points de suture, parce que j’aimais pas mettre des points à notre histoire. On peindrait même pas de virgule, même pas de ponctuation.
Peindre les murs, avec des conjugaisons au présent. J’interdirais les phrases au passé, et l’indicatif serait optionnel. Je mettrais tout au futur, pour sécuriser le présent et parce que les conjugaisons au futur, y a will dedans, et ça donne un peu de volonté et de vouloir. Je détestais dès lors les ed, parce que c’était quand même deux lettres insolentes, à ruiner sur les fins de mots des phrases d’espoir.

« J’espère que y a d’autres tubes de gouache, à la réserve. » puis je ris un peu.

Je conclus que c’est pas maintenant qu’on sera sains et propres, dans tous les cas, avec notre peinture sur la gueule et nos têtes en vrac.

Je sors de la douche en me laissant tomber contre la porte. Je me retiens aux lavabos tant bien que mal, sautillant à croche pied pour préserver ma jambe cassée. Le orange et le bleu viennent se mélanger à la porcelaine et colorer le blanc trop propre et approprié de cet hôtel. Je me souviens que le mariage de Samantha était très blanc aussi. Je lève les yeux vers le miroir, et de fines traces de orange restent scotchés le long de mon visage comme des petits drapeaux.
Avis de tempête, drapeau orange. Les drapeaux bleus délimiteront les dégâts, et viennent se positionner aux quatre coins de la suite.

Sur le miroir, avec de la gouache bleue, je me contente de dessiner juste un rond avec un sourire dedans. Je le reverrai demain, et je me dirais qu’avec un peu d’imagination, je pourrais imaginer que c’était Nova-Blue qui sourit.

Je récupère mes béquilles au sortir de la salle de bain et retrouve une certaine mobilité. Je tire quelques chaises en sautillant toujours un peu pour avancer.

« Attends, il te reste des bâtons, sinon ? On peut utiliser des bâtons et des chaises pour fixer une toile ou … »

J’ai peu de patience.
Je tire juste le drap au sol et lance un tube de gouache à Nova-Blue.
Sur les murs, j’ai envie d’écrire nos prénoms, mais j’ai encore ces images d’école primaire. J’oserai pas. Je pourrais écrire « NB + Amb = » et j’aurai aucune idée de quoi mettre après sans paraître idiot. Alors, je préfère prendre un tube dans mes mains et le compresser le plus possible pour créer un lac bleuté.

D’un rond se crée des milliards de fils autour, qui viennent se répandre sur le drap trop blanc. Je dessine des lignes qui ne vont pas droits, qui s’entortillent sur elles-même, qui font des cercles, tournent en rond puis s’élancent vers des directions absurdes. Il y a un méchant point noir qui s’étend sur le côté gauche, alors, le orange et le bleu viennent s’entourer autour.
La gouache est trop toxique pour se mélanger.

J’ai vraiment envie d’écrire nos prénoms, comme des aveux de délit.

Le drap est à moitié trempé, parce qu’on dégouline d’eau. Je me dis que ça crée des textures plus intéressants, et que je peux voir les trajectoires des mains de Nova-Blue en suivant les gouttes. C’était toujours un souvenir étrange, mais très réel.
Les roses sont bleues et s’étendent de chaque côté.

« S’ils nous font chier pour ça, ça serait quand même l’audace, il est mieux comme ça, leur drap, quand même. » je dis comme pour avoir une approbation, quelque chose.

La sur-couveture m’agace toujours autant.
J’ai peu de patience.
J’ai vraiment envie d’écrire nos prénoms, parce qu’on est pirates bandits et qu’on ne craint pas le personnel de l’hôtel.

Je la tire et la place entre les chaises. Je me dis qu’elle est sacrément épaisse et que ça crée peu de lumière. C’est un peu triste. On était devenus allergiques au sombre et au noir. C'était une cabane sinistre, et j'ai du mal à me dire que c'était à ça qu'elle ressemblait, notre cabane de pirates.

« Attends, j’ai une idée, je vais attraper une des lampes là, autant qu’elles servent écoute. »

Je récupère mes béquilles à la sortie de notre antre et je vais récupérer une des lampes sphériques sur les tables de chevet. Elles ont une longue prise, c’était une chance. Je tire un bon coup dessus pour la dégager de la table, parce qu’elle semblait y être collée.
Comme si quelqu’un allait voler des lampes aussi laides.

Quand elle s’allume sous la sur-couverture, je comprends.
Elle serait un soleil.
C’était un putain de soleil.
Notre soleil.
Elle irradiait de la chaleur, avec son jaune trop insolent et son électricité factice. Elle était ronde, et elle pensait que le monde allait tourner autour d’elle. Déception, elle tirerait la gueule quand elle verrait que mes mains sont confuses sur le drap et que j’ai juste des prénoms sur le bout des lèvres.

Le drap est plein de peinture, et ça devient compliqué d’évoluer dessus sans teindre nos vêtements et nos peaux. Il est hors de question que je dessine sur ses desseins, c’était impoli.
Du bout de l’index, je dessine un rond sur son avant-bras. Il deviendra Mercure, pendant que le climatiseur peine à réguler celui de la pièce.

« Action. »

Il reste un petit coin de blanc au centre. J’affronte la peinture pas sèche pour m’y rapprocher. Mes phalanges sont audacieuses.
NB + Amb =

« Complète la phrase. »

La piraterie est un loisir collectif, après tout. Je suis en tailleur dans notre cabane, et je pourrais commencer à hyperventiler si la lumière du soleil me réconfortait pas. Elle pourrait dessiner une croix, comme celle devant la porte, et j’essaierai de trouver des analyses foireuses. Alors, j’ai les mains qui tremblent.

J’ai été idiot, encore.
Débile débile débile idiot abruti inutile idiot débile comment t’as pu croire à et c’est quoi cette cabane sans portes sans fenêtres pour que personne puisse partir par des portes et idiot abruti imbécile et-

J’ai envie d’attraper le tube de gouache à côté d’elle pour recouvrir l’inscription. Alors, j’ai les mains qui tremblent et la mâchoire hésitante.
J'essaie d'imaginer des losanges, des triangles aux interprétations douteuses et anxieuses.

 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Azge
Herondale

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ndrc
n o v r o s e
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Mar 8 Mar 2022 - 17:11

Door the open you once more.
n o v r o s e   i v

Trempée jusqu’aux os, jusqu’à la moelle, jusqu’à chaque atome de ton être, chaque cation, chaque vide de tes pores. La peinture s’insinue partout, vous êtes orange et bleu tous les deux, comme des éponges, des anémones. Tu voudrais refaire le fond marin avec vos étreintes provisoires, dessiner de vos aquarelles des tableaux de jours plus solides. Peut-être que vous sauriez mieux faire, alors. Vous deviendriez de grands artistes, campés sur vos nombres premiers.
Vous allez tuer l’impératif pour le muer en ablatif, et rien ne sera absolu que votre quête pour être immenses.

Cinéma. Tu te fais des films, des dessins-animés tremblants comme l’eau qui tourbillonne par terre. Tu te dis qu’il a raison et qu’avec d’autres tubes de gouache, vous peindrez d’autres nouvelles nuances. Et en même temps … en même temps t’en a spas envie. Tu veux rester, et pas qu’il parte, tu veux garder vos deux couleur précieusement sur un écran où tu projettes de vieux fantasmes qu’on déjà vieilli en neuf ans.
Peut-être que votre VHS s’exportera sur un Blu-Ray, et vous créerez les Orang-Ray pour pouvoir les lire tous les deux. Peut-être que vous pourrez écraser la bande déjà enregistrée et vous remplacerez tout le gris et la friture sur les signaux par des poissons plus bienveillants et des bonheurs moins marginaux. Peut-être que tu rembobineras pas, parce que le film n’existera plus, que l’eau l’a déjà effacé. Les appareils électroniques, c’est aps fait pour être sous-marin.

Théâtre. Il rit et tu sens que ton myocarde brûle, il est sorti du côté cour pour revenir par les jardins. Vous ferez la scène du balcon. Ambrose s’extirpe de la cabine et tu le regarde se viander. Tu sors à ton tour, détrempée, et tu te munis d’une serviette pour t'envelopper dans son cocon. la serviette est rêche d’avoir été trop lavée, trop blanche face aux dégâts superbes que forme la gouache sur ta peau. Tu jettes un regard alentour.
Un dessin sur le miroir, bleu. Il ressemble à ces masques étranges qu’on porte dans les théâtres chinois. Ou bien, au masque d’un vieux clown qui a oublié de pleurer. T’as encore de l’eau sur les doigts, alors tu lui dessines des ailes, au moins s’il veut s’envoler loin, quitter tout ce qui le rend triste, il aura qu’à mourir sur scène comme un malade imaginaire.
Vous jouez la comédie, la tragédie, tu rejoins Ambrose dans la chambre pour refaire l’acte précédent.

Poésie. Tu formes des haïkus sous ton crâne pendant que les traînées de peintre se forment sur a peau d’Ambrose. Tu te dis que si ses tâches de rousseur étaient des mots, tu achèterais le dictionnaire pour former des phrases suspendues auxquelles tu mettrais jamais de points.
T’as envie de devenir Baudelaire tandis que la lampe est si ronde qu’elle ressemble à l’ovale d’un o. Tu voudrais écrire en cursive des symphonies multicolores, tracées par le bout de tes doigts.
Mais les mots ne sont que des traîtres, tu le sais et tu ne dis rien tandis que prend forme sous tes yeux les vestiges d’une ère abolie. Tu t’agenouilles pour te réfugier dans la cabane et tu t’allonges sur le dos pour peindre. Un drap au-dessus, un drap en dessous, tu détrempes la moquette moisie en te prenant pour Michel-Ange au plafond de la chapelle Sixtine.

Peinture. Le bleu s’est étalé partout, et t’as apporté le orange pour dessiner des mandarines. Des couchers de soleil sur la mer. L’eau se mélange, tu réalises que t’as pas ôté ta serviette de bain, tu la trempes dans le multicolore pour dessiner des fleurs partout. Tu t’improvises conceptuelle, trace de longues tiges avec tes doigts avant d’en tamponner les bords comme des pétales de mimosa. Le mimosa n’a pas de pétale, ou alors jaunes, jamais oranges. Mais c’est joli quand même, un peu. Tu souris tandis que des gouttes de peinture tombent sur ton visage et t’en as mis trop. Tu dois ressembler à du Jackson Pollock mais tu t’en fous.
Parce que ça fait bien trop longtemps que ta vie c’est un Picasso. Un peu bizarre, un peu étrange, sur des coutures qui votn aps droit avec des visages effrayants. T’as jamais aimé Picasso, tu préfères songer à d’autres lieux, d’autres couleurs, d’autres idylles.
Ambrose est recroquevillé près de toi, affairé avec ses planètes et ses fils de Parque pour toujours. Tu te lèves doucement sur un coude, barbouillée de tous ces sourires que t’as jamais pu esquisser. Et tu reposes ta tête sur sa jambe valide, tranquille, parce que si tu romps le contact tu risques de te fondre au sol.
T’as envie de passer tes mains dans ses cheveux pour laisser de longues lignes de toi, des vers qu’il gardera en tête, des filaments de poussière d’âme que t’as déposées y a neuf ans.

Sculpture. La lampe donne un éclair nouveau et vous forgez votre univers. Tu deviens un bloc de terre glaise que la mer a su façonner, bourrinée par des vents contraires comme la voile d’un bateau pirate. t’es un requin, un dauphin, un hippocampe, une étoile de mer, t’es un microcosme à toi seule quand tu cherches le regard d’Ambrose et tu souris sans y penser.
Peut-être que plus tard, tu te laisseras sculpter, tu te laisseras modeler comme l’argile pour devenir n’importe quoi sur cette moquette imbibée d’eau.

Architecture. Ambrose attire ton attention et les mots se dessinent dans la pénombre de votre épopée.
Amb + NB =
Il te dit que c’est à toi de compléter la phrase, mais tu sais pas ce qu’il attend. Tu fixes les lettres, interloquée. Maladroites, tremblantes, indécises, elles reflètent ce que vous étiez, ce que vous pourrez jamais être.
Tu sais bien que la réponse évidente, ce serait de dessiner un coeur, comme on en trace dans les troncs d’arbre avec des lames adolescentes, avant de regretter l’écorce trempée de larmes adulescentes.
Mais c’est pas évident, entre vous. Sans doute que ça le sera jamais.
Tu trempes ton doigt dans la peinture et tu laisses ta main en survol. C’est pas une question, c’est pas une phrase, en fait. C’est juste une putain d’équation donc la réponse doit être un nombre, parce que si c’est une inconnue les croix deviendront trop cruelles. C’est pas deux, même si vous êtes deux. C’est pas trois, même si c’est premier. Tu te dis que ça peut être cinq, comme le nombre de votre marelle, la première fois où il t’a embrassée. C’est peut-être sept, aussi. Sept arts, sept péchés capitaux, sept ans avant qu’il te rappelle. Peut-être que ce serait sept.
T’as toujours aimé les maths, Nova-Blue, parce qu’elles ont ce côté concret qu’il n’y a qu’une seule réponse vraie. En cet instant, tu les détestes. Et tu détestes Ambrose, un peu, de te laisser face au dilemme de cette équation insoluble avec son delta négatif. Tu pourrais dessiner n’importe quoi, absolument n’importe quoi. Il te tend un piège, c’est certain, si tu écris que des bêtises il se lèvera et partira. Tu te recroquevilleras toute seule dans une cabane déchiquetée en pensant à la salle du trône qu’il aurait sans doute repeuplée.
Tu te mords violemment la lèvre, l’index figé et indécis.
Et tu dessines un seul symbole qui englobe toute l’équation.


Une maison.
Une maison, carrée et pointue, une maison avec vous dedans, avec vos plus et vos égal, une maison pour vous y cacher quand l’extérieur est dérisoire, quand tout devient une illusion.

Tu le regardes ; est-ce qu’il comprend ?
J’aimais bien notre maison, Ambrose. y avait des papillons et des puzzles, des constellations inexistantes qu’on traçait avec nos souvenirs. J’aimais bien cette maison parce qu’elle était à nous, que je m’y sentais protégée, je me disais que c’était là que je pouvais laisser tomber. Arrêter de tenter toujours d’être parfaite, d’être au-dessus. On peut jouer à cache-cache dans une maison, on peut tout ranger dans une maison, refléter nos indécisions sur ses murs à la chaux blanchis. Tu sais quoi, Amb, si on a une maison un jour je peindrai les murs avec mes mains simplement pour pas que tu t’en ailles. J’installerai des miroirs partout parce qu’aucun tableau n’est plus beau que le quotidien qu’on avait. Et ça me fait chier, vraiment, ça me fait profondément chier qu’on en arrive là, que t’aies voulu qu’on arrive là, parce que je t’ai aimé très fort et je sais pas si c’est possible que ça écho jusqu’à maintenant.
T’es conne Nova conne conne conne de penser que c’est une bonne idée t’aurais dû dessiner autre chose un 11 un 13 un papillon n’importe quoi de plus réel n’importe quoi de moins abstrait Ambrose peut pas être une maison-
Le temps est suspendu, ce soir, tu respires un peu lourdement.
« C’est une maison. » tu dis, alors que c’était évident.
Tu baisses les yeux, te tords les mains, te redresses un peu comme tu peux pour t’asseoir en tailleur face à lui. Il est immense, t’es minuscule. Tu t’es jamais sentie plus grande et plus petite dans le même temps.
« C’est un peu … enfin, c’est notre maison. C’est la cabane. On est dedans, regarde. »
Pour appuyer ton propos, tu donnes de petits coups dans le drap. La peinture bouge, projette des ombres mouvantes, et il y en a une tâche qui tombe juste à côté de vos prénoms, sous les tuiles de votre maison.
Tranquille, tu l’étales du pouce droit, pour former un croissant de lune. Ou d’autre chose ; on sait jamais.
« Peut-être … peut-être que la cabane, ça pourrait être notre maison pour toujours ? »
Ta voix craque comme un pétard trempé. Tu regrettes le karaoké, tu regrettes le silence des espaces vides, tu regrettes les parenthèses et les génitifs démasqués.
« Enfin, je … je suis désolée. Je suis nulle à Action ou Vérité, je suis un peu nulle à boire, visiblement. » Rire gêné. « J’ai bu sept verres, je crois. Avant que tu arrives. Et après t’es venu, et je … je sais pas. J-j’ai encore envie de t’embrasser, et je suis carrément perdue. Je t’ai déjà dit, haha, je me répète, je … enfin, voilà. »
Tu remontes tes genoux sous ton menton, le cercle d’Ambrose à ton bras vient s’imprimer sur ton mollet. Timidement, tu tends l’index, et tu dessines un petit cœur sur la peau blanche de son poignet.
« On est un peu bien, tous les deux, non ? J'veux dire, dans la cabane ? »

Peut-être qu’on sera heureux, dedans.
code by underratedboogeyman

_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Mer 9 Mar 2022 - 1:22


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


LUNA, LUNA LLENA


Il pleuvait des cordes dans notre cabane.
Nova-Blue avait peint le Ciel, parce que c’était son rôle d’étoile et de planète fantôme. J’avais été botaniste et biologique, ancré dans la Terre, alors j’avais élaboré le sol. J’ignorais si c’était une bonne répartition des éléments. Il fallait un sol stable pour construire une maison. On pourrait en ponts de corde, avec des grandes arcades beiges pour pouvoir la consolider.

Je regarde celle qu’elle a dessiné, et je me mets à avoir honte d’avoir dessiné notre sol. Il est beaucoup plus bleu que orange. Il avait plus de planètes que de papillons. J’ai envie de me mordre les lèvres jusqu’à qu’elles disparaissent. J’ai honte de ce que ça veut bien vouloir dire. Je lâche alors la gouache bleue pour la poser au sol.

La maison est multicolore, parce qu’elle a pris dans ce sol multicolore, bien qu’un peu monochrome, pour la construire. Elle aura des tuiles oranges, et des volets bleus, pour avoir un toit plein de soleil et des galaxies dans lesquels se préserver. Je croise son regard et sourit. Son souffle est lourd, et j’ai envie de le récupérer pour le diffuser dans la pièce, qu’il soit plus céleste. Je me demande si elle a peur. J’ignore de quoi.
Je comptais plus lui dire de se casser, si c’était pas une invitation à le faire dans mes bras.
Je comptais plus lui dire de dégager, si c’était pas une invitation à balayer les regrets.

Pensif, je crée des volutes qui sortent de la cheminée pendant qu’elle m’explique. On aurait un grand foyer, plein de bois, très chaud, et les flammes seraient oranges avec des bases bleues.

Je me heurte à son croissant.
J’ignore si elle parle des emojis, mais je me souviens qu’elle trouvait ça stupide. On avait fini par s’en envoyer, en signe affectif. J’aimais bien. C’était notre truc, à nous seuls. J’avais tenté de lancer d’autres emojis, avec d’autres personnes. Personne ne comprenait la subtilité des croissants et des chenilles.
Mais Nova-Blue, si. Elle l’avait adopté, et elle avait fini par ne manger que des croissants et délaisser les pains au chocolat dans les pâtisseries françaises des coins branchés de Phoenix. Ils étaient moins chers, mais j’espérais que la raison première, c’était que ça remplissait un peu son coeur de symbolisme à nous.

Yo no tengo miedo
Yo sé que bello es la oscuridad


Elle me dit qu’elle a très envie de m’embrasser, et qu’elle est perdue. J’ai envie de lui dire que je pense la même chose, mais que je me souviens de la loi des atomes. Si on avait détruit le cercle chromatique, on pourrait créer de nouveaux big bangs, encore et toujours. Mes ongles me démangent, parce que j’ai envie de les ronger. Je me retiens. J’ai de la peinture plein les mains, et je doute que ce soit très bon.

Il pleut des cordes dans notre cabane.
J’aimerai en nouer une entre nos poignets. Au moins, si l’un partait, l’autre serait traîné derrière. Je craignais pas les brûlures des moquettes luxueuses de l’hôtel. J’aurai la tête éclatée dans les escaliers, mais je serais toujours poignet tendu vers elle. Ou alors.
J’aimerai bien fabriquer une petite bague de cordelette. J’ai de nouveau dix ans. J’ai peu de moyens, mais beaucoup à donner. J’attrape des morceaux de ficelles pour fabriquer des golems au creux de bagues. Elles sont des promesses silencieuses, qui craqueront dès les premiers plongeons. Je souris un peu, parce que j’aurai été là pour y assister, tout du long.
Je suis un ruban qui finit par m’attacher, une nouvelle fois. J’attends qu’elle prenne ses ciseaux de couturière pour refaire les coutures de mon sourire, qu’elle a tant figé ce soir. Elle tirerait sur les fils le lendemain et il irait couler avec le reste des peintures au fond du siphon.
J’aimerai ne pas avoir peur, mais je suis terrorisé.

Elle me grave un petit coeur bleu sur le poignet. Il vient dissimuler quelques tâches de rousseur. C’est un drôle de camaïeu de nous. Mon petit doigt attrape le sien, et nos mains sont poisseuses de peinture.

Tant pis.

Il pleut des cordes dans notre cabane.
Il en pleut des oranges, des bleus. Elles forment des espoirs auxquels se rattacher, pendant que mon doigt s’enroule autour du sien. J’ai envie de la consolider, cette cabane, qu’elle arrête de tanguer. Il pleut des tâches bleues et oranges sur nos visages, et on ne sourcille pas.
On l’avait attendu pendant des années, cette pluie.

« Attends, deux minutes. »


Je tends le bras hors de la cabane pour y attraper des bâtons. Lentement, j’essaie de former des angles pas trop pointus. J’aimerai pas me piquer avec. Je suis concentré. C’est notre cabane, alors, il fallait qu’elle soit solide. J’avais pas envie que tout s’écroule encore. A chaque moment, le plafond s’ébranle, et j’ai peur que tout nous tombe dessus, qu’on soit que des fantômes multicolores, avec le drap devant les yeux qui nous empêchent de se voir. C’était hors de question.
Notre maison était en tuile orange et avec des volets bleues, elle était formidable. J’étais sûr qu’il n’y avait aucun meuble noir dedans, mais juste des explosions de couleur en panneaux de microfibres. On oublierait par la suite que c’était pas du vrai bois, et qu’on finirait intoxiqué.

« Voilà ! » Je dis d’un air satisfait.

Je me positionne face à elle. Elle a un océan derrière elle, et une goutte orange vient se poser sur son bras. Pensif, mon index vient étaler la gouache. Je trouve sa physique curieuse. Elle s’étale pas très bien sur la peau, et se durcit assez vite.

« Eh. »


Je reprends de la peinture dans la main et vient dessiner des formes sur ses bras. Je décris d’abord un corps comme un bâton, qui s’étend jusqu’à son coude. Je dessine des petites ailes, et ça devient un papillon. Il est tout seul, alors qu’ils sont un essaim entier au creux de mon estomac. Je leur rends pas justice.

« Il faisait vachement sombre, ce soir, tu trouves pas ? » Je prends un peu de bleu pour venir peindre des spirales sur ses clavicules. « Enfin. Je veux dire. Je voyais pas grand-chose, sur la plage. »

Je déglutis et continue à peindre des spirales. Elles tournoient avec insolence. Je décide d’abréger leurs souffrances et elles sont des serpents venant se nicher dans les bretelles de sa robe. Je reste interdit, assez peu satisfait de mon dessin, pendant que j’essaie de trouver d’autres idées. Elle était ma toile la plus précieuse, et je finis par être un peu triste de l’avoir gâchée comme ça.

« Il y a pas de lune, ce soir, t’as pas remarqué ? »

Je souris d’un air un peu triste, parce que c’est un peu dommage, les soirs sans lune.
Mais pas ici, pas à Los Angeles.

« Je me disais que c’était la nouvelle lune. Je trouve ça … Bien. Et … » Je tremble de la mâchoire. « … Vraiment bien et ... » Je prends ma respiration bruyamment, comme si j’étais à nouveau en train de me noyer. « Tu pourrais être ma nouvelle lune et que … Enfin … Par- … Parce que sur la plage, je pouvais voir au loin parce que … Parce que bah … Parce que t’étais là. »

Les spirales tournent et-

Quiero transcender entre mañana a nada
Desde el momento en el que te vi no sé nada


Il pleut des cordes dans notre cabane.
A ce moment là, j’en récupérerais bien une pour m’y pendre, mais je reste bien ancré devant Nova-Blue. J’aimais bien les jeux, et la vérité derrière nos vieux je était pénible. J’avais envie de recréer des on, des nous, et elle le faisait. On était bien, oui, dans cette cabane, parce que t’y étais et que j’étais ravi que tu sois restée. J’étais content, au fond, que t’aies été autant ivre pour laisser ton sac à ce mariage nul. J’étais même enchanté que tu mettes une croix sur la porte, parce que c’était une sortie sans issue, et qu’on le savait. J’avais envie qu’on tourne à l’infini sur des ronds points parce que ça ressemblait à des manèges. On irait à quatre heures du matin tous les faire, et on rirait sans ponpons à attraper parce qu’on serait main sur la main sur la boîte automatique.

« Mais … Mais oui ! On est bien dans cette cabane. Je veux bien y rester, et plus on a une petite lampe, on est bien installés et … Maintenant elle risque pas de tomber, avec les bâtons. »

Mes deux pouces viennent se nicher sur ses joues et je me dis que ça crée deux parties de coeur si je les étale. Je suis soudainement effrayé, parce qu’elles sont séparées et que ça ressemble à un coeur brisé. Je reprends de la peinture orange pour dessiner l’autre côté.
Il sont parfaitement bicolores.
T’as la peau parfaite pour étaler de la peinture. Je me mords les lèvres pour éviter de lui dire.

J’ai ma main qui dépose une légère trace de bleu dans son cou et je ferme temporairement les yeux.

Quiero reventarte, vengo a reventarte
Sé que lo quieres, sé que lo quieres
No me lo niegues


Il pleut des cordes dans notre cabane.
Des pellicules entières de films que je me fais et que j’aimerai chasser de mon esprit. Il est ligoté, calmement, et se débat pour sortir. J’ai des gestes de poterie dans les mains.
Je construis des golems d’argile sur nos non-dits.

« J’ai passé neuf ans à avoir envie de t’embrasser. »

Point virgule, je dépose du bout de l’index une marque orange sur le bout de son nez.

Il pleut des cordes dans notre cabane.
Je lui tends des cordons imaginaires pour mieux que je m’attache à elle, quitte à en garder des marques et des brûlures le lendemain.
Elle avait le choix entre me les passer au poignet ou autour de cou, et j’acceptais.

Tú no sabes lo que me ha costado llegar a mí a este día
Tú no lo sabes


LUNA, LUNA LLENA




 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Azge
Herondale

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ndrc
n o v r o s e
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Mer 9 Mar 2022 - 14:01

Door the open you once more.
n o v r o s e   i v

Votre cabane, c’est presque une tente, et le cosmos est votre campement.
Une maison, ça se doit d’être solide, ça se doit de tenir la route. Si à la moindre secousse sismique les vitres explosent, les murs se fendent, votre maison fera pas long feu. Il faudrait couler des fondations en béton, combler les failles par du remblai pour que la construction tienne debout. Vous vous en tirerez pas avec des murs en torchis et de la paille pour seul isolant, avec des courants d’air partout et les étoiles en clé de voute.
Votre maison, elle s’est déjà effondrée. Repliée sur toi comme une cocotte en papier et t’as incrusté chaque atome du paillasson dans ta poitrine pendant que tout se refermait. Et t’as envie d’oublier ça.
C’est pas grave, si c’est pas une maison, ou pas réellement une maison. Les tentes, c’est bien pour dormir quelque temps, quelques jours, quelques décibels. Après on a mal au cou, mal au dos, la nuque qui fait torticolis et les cernes qui se creusent un peu. C’est pas grave, si c’est juste une tente. C’est juste pour ce soir, de toute façon.
Ambrose ré-arrange le plafond avec les bouts de bois qu’il reste, ça ressemble à une tente touareg. Normalement, les tentes elles ont un double toit pour pas qu’il pleuve à l’intérieur, mais t’as pas besoin de double toît puisque tu y es entièrement toi. Tu l’aides en soulevant un peu le drap pour que tout puisse tenir en ordre. Votre chaos est magnanime, et tu te sens désemparée face à la permanence du vous dans chacun de tes paragraphes.
Il est si fier et si content, tu peux pas t’empêcher de sourire aussi, tu te rassieds tout proche de lui pour planter un baiser sur sa joue.
« T'es le meilleur. »
La peinture tombe partout sur vous, vous devez avoir l’air d’idiots avec vos gouttes sur la figure. Les gouttes, ça ressemble un peu à des bulles, tu peindrais bien des infinis pour mieux décrire votre méiose. Il reste un peu de savon dans tes cheveux, que t’as pas pris le temps de rincer.
Tu te dis que rien n’a d’importance. Ta robe est un fouillis sans nom, ton visage devient arlequin, tu n’as plus rien d’une Herondale parce que t’aimes bien rester au sol. Les doigts d’Ambrose explorent tes bras, viennent flirter sur tes clavicules, reposer sur tes acromions, et tu sens ton sternum faiblir sous la poussée des pulsations. Tu te demandes s’il y a quelque chose de spécifique perdu dans les phalanges d’Ambrose parce que tu savais pas que t’avais autant d’innervation à ces endroits là.
Il dessine des spirales, des tourbillons, tu te revois te faire enlever par le siphon de cet hôtel. certainement qu’Ambrose aussi parce qu’il s’arrête, insatisfait.
A l’instant où le contact se rompt, t’as la chair de poule de partout.
« Je … j’ai pas fait attention. »
Pas de Lune. Il n’y avait pas de Lune. Tu n’as pas fait attention mais tu te dis que c’est pas grave qu’il y ait pas de Lune. Elle aurait juste fait un rond triste par-dessus vos belles retrouvailles, elle aurait caché les étoiles parce qu’elle était trop lumineuse. Y avait les lucioles de la ville, les lueurs des temps partagés, et y avait le visage d’Ambrose qui lentement se met à trembler.
Il te demande d’être sa nouvelle lune et t’as l’impression que c’est une très grande responsabilité. Peut-être la plus grande de toutes. parce que si tu permets de voir, t’es pas une lune, t’es des lunettes. Tu pourrais être des lunettes colorées, tu lui ferais voir la vie en bleu pour chaque jour le rendre plus heureux. Les lunettes, c’est fait en verre, donc ça se brise, ça se détruit. Mais toi tu seras des lunettes qu’il sera content de regarder quand il sera face au miroir, et tu lui feras voir plus loin, par-delà les vestiges de vous, la raison pour laquelle peut-être vous vous êtes aimés peu de temps.
Tu souris, ça te va d’être une nouvelle lune. Nova Luna. Tu pourrais changer ton prénom. Mais alors y aurait plus de couleurs, et ça te semble aberrant. Il faut que la Lune soit orange, un fin croissant sur le balcon de votre maison provisoire dans l’hôtel des odieux poissons.
On est bien. Bien sûr que vous êtes bien. Vous êtes bien, quand vous êtes à deux. Vous êtes une fusion cellulaire, une collision des chromatides, vous êtes une naine bleue dans le ciel, une constellation à vous seuls, vous roulez à mille kilomètres heures au dessus de la mer en première classe. Vous êtes bien et sans doute que c’est un peu l'alcool qui parle, même s’il t’en reste moins qu’avant. Sans doute que c’est la nostalgie, aussi, parce qu’on a tendance à regretter les moments qu’on rattrapera plus.
« J’ai déjà vu des meilleures hauteurs sous plafond, j’crois. »
Tu souris, ça te va même d’être une pleine lune. Il a ton visage dans ses mains et ils y dessine vos souvenirs. Toi, du bout des doigts tu explores. Tu traces une ligne qui part de son front, longe son nez, dévale son menton, qui va rejoindre son nombril. Il a peut-être froid, torse nu. Tu vois les muscles et les tendons qui jouent sous chacune de ses blessures et tu te rappelles d'une promesse que tu t’étais faite en toi-même.
Je te promets que je te laisserai pas devenir tout bleu, Ambrose Atkins, jamais tu seras aussi bleu que moi.
Il se mord les lèvres et t’as envie de les attraper, mais les tiennes sont pleines de peinture à force de les avoir essuyées. Tu te dis qu’il est beau, quand il sourit, mais il est beau ailleurs aussi. Il est beau parce qu’il est bancal, comme votre cabane, comme votre vie, parce qu’il tangue quand la marée passe, parce qu’il tremble à la marée basse. Il est beau parce qu’il est présent, et que quand il te dévisage tu sais qu’il te voit réellement ; il voit pas qui tu pourrais être, qui tu dois être, qui tu peux être. Il voit Nova-Blue Herondale, la souveraine des soirées ratées, la reine du chaos bien rangé et des bougies jamais soufflées.

J’ai passé neuf ans à avoir envie de t’embrasser.

11 mots, lâchés dans l’air humide. 11 mots, comme 11 déflagrations.
Je te promets que je vais pas me lasser de toi, que je veux pas me lasser de toi, je te promets qu’on courra pour attraper les papillons, qu’on dévalera des collines en faisant des tonneaux et qu'on filera vite se doucher en s’embrassant sous l’eau brûlante.
Il a pris tes promesses pour lui et les a tenues à ta place ; ça te donne envie de crier. Ta cage thoracique s’ouvre en deux et ton palpitant écrasé prend une immense inspiration. Il se regonfle comme un ballon de baudruche à l’helium d’explosions ambrées. Une cage thoracique, ça reste une cage, et tes poumons se font vider par ton cœur assoiffé qui enfle.
Je te promets que je te lâche pas. Qu’à partir de ce moment là, je te lâcherai plus jamais. Je ferai un empire dans ton lit et on jouera à chat perché.
Tu l’as lâché, t’as laissé vos liens se délier alors que t’aurais pu te relever et tambouriner à cette porte, lui hurler de pas être idiot, exploser tes organes internes juste pour lui faire plus de bruit. Tu l’as lâché. Il a tenu ces promesses et pas toi, et t’as envie de fusionner pour qu’enfin, un peu, à vous deux, vous formiez une personne décente.
Confuse, tu lâches un.
« C’est dommage. »
Je te promets que tous tes bleus existeront plus, que je ferai tout ce que je peux pour que personne te blesse jamais.
« C’est dommage que tu me l’aies pas dit, Amb. Neuf ans, c’est long. T’aurais pu … enfin, c’est pas grave. Viens là. »
Oui, il aurait pu. Il aurait sans doute peut-être même du. Il aurait pu et il l’a pas fait, alors c’est trop tard maintenant et tu n’en es plus à ça près. Tes côtes s’ouvrent vers l’univers et poussent comme de longs filaments à l’assaut de la peau d’Ambrose. Il est trop loin, beaucoup trop loin, t’as besoin de combler ce vide, ce creux dans ta boîte de Pandore, besoin que vos atomes se lient, fissions nucléaires à l’helium.
Je te promets qu’on essaiera, qu’on essaiera de toutes nos forces, et si ça leur suffira pas, alors on fera mieux encore.
T’as tenu aucune de tes promesses. Aucune. Tu les a toutes laissées s’éclater au sol.
Maintenant elles se posent sur tes lèvres, fils sur un métier à tisser, et tu te dis que t’as pas envie d’en faire des nouvelles si c’est pour te trahir encore. Alors tu le fixes et tu t’approches, doucement.
Viens là, viens là je vais t’aimer juste un moment, un petit moment tous les deux, j’ai pas de toujours à offrir alors pour le reste on verra.

Vous vous rapprochez tant bien que mal au cœur de votre royaume en ruine. Tu passes tes bras autour de son torse en laissant des coulées orange. Il est déjà bleu et orange avec ses tâches et ses blessures, mais tu formes un trèfle à quatre feuilles dans les poils de son abdomen. Pour la chance, pour la suite. Parce que quatre c’est pas premier, mais ça a la chance d’être pair et peut-être bien que maintenant vous aurez le droit d’être une paire.
Tu enfouis ton visage dans ses cheveux, encore, juste à côté de son oreille. Ils sont trempés, teintés, étranges, un rideau de lianes sur ta peau, un pinceau pour zébrer ta face et te rappeler que t’es pas une lionne, mais plutôt un putain de requin tigre.
Les requins, quand ils avancent plus ils crèvent. Et le requin tigre, c’est le plus agressif.
Alors tu t’avances, Nova-Blue, pour lui glisser dans les tympans.
« Je pense que si on s’embrasse très fort maintenant, ça rattrape tous ceux qu’on s’est pas faits. C’est très sérieux et très important. »
Il te semble même, à vrai dire, qu’il n’y a jamais rien eu d’aussi sérieux et d’aussi important. Tu recules pour le dévisager, l’air grave et solennel. La sphère projette sur son visage des accents inquiétants, il pleut toujours et t’as les lèvres bleues, pas par le froid mais par votre enfance qui s’est éclatée sur un sol trop dur.
Votre cabane, c’est presque une tente, et le cosmos est votre campement.
Vous prenez racines dans les étoiles. On t’a expliqué une fois que les astres sont tellement loin que ceux que tu peux regarder sont ceux qui sont déjà éteints. Leur lumière est posthume, et tu te dis que si ces étoiles éteintes veulent encore bien veiller sur toi, il y a encore d’autres lumières qu’il est grand temps de rallumer.
Vos âmes sont devenues des toiles, et tu regrettes presque d’être gorgone parce que tout ce temps dans la Toile t’as perdu de vue la plus grande qu’on t’ait jamais donné à peindre.
T’as la gorge nouée, la poitrine éclatée en deux comme un violent bout de métal pour laisser entrer les UV.
« T’es important, Ambrose Atkins. Pour moi. »
Je te promets qu’on sera des gosses, et des ados, et des adultes, on sera tout ça à la fois jusqu’à ce que les hématomes partent.

Tu repenses à des moments absurdes, tes organes revoient le soleil et réalisent qu’il est beauté. Il avait peur, avant, parfois. Il a toujours peur, on dirait. Et toi, t’as aussi peur que lui. Y a si peu de choses qu’ont changé, vous êtes deux gamins terrifiés debout sur du contreplaqué.
Alors tu vas faire plus solide, couler tes pieds dans du béton pour ne plus être déracinée.
« Je vais pas partir. »
Je vais pas partir, et je pense que y a tout ce putain d’univers qui le sait sauf toi.
Tu poses tes lèvres sur les siennes, doucement, pour sceller tes aveux. Les pensées défilent dans ta tête comme un film en avance rapide et t’as pas envie de les calmer. Tu voudrais que vous remontiez des escaliers en courant remonter les temps avec eux que vous creviez le ciel de toile de votre cabane de fortune parce que vous êtes trop grands pour elle et pourtant vous êtes des enfants tu voudrais le serrer si fort que les pièces de puzzle fusionnent au lieu de seulement s’emboîter tu t’en fous Nova tu t’en fous des conséquences de la mariée tu voudrais plus jamais le lâcher tes dents se cognent contre les siennes parce que c’est violent et c’est fort et finalement c’est pas si grave si votre ciel de toile s’effondre t’as jamais eu peur des fantômes t’as jamais eu peur du passé t’as jamais eu peur que de toi et de ta rancoeur périmée.
Tu t’es calmée dans le sable brun, tu t’es calmée dans le taxi, tu t’es calmée parce qu’il fallait. Mais t’as pas envie de te calmer. La mer sera pas lisse, ce soir. La mer sera surtout pas calme, elle connaîtra tous les remous, les grandes lames et les hallebardes qui emportent tout.
Tu pars en guerre contre ta mémoire, en croisade contre vos passés. Tu fermes les yeux de toutes tes forces jusqu’à ce qu’un orange s’invite sur l’écran noir de tes iris.
Le orange, c’est Ambrose Atkins.
Alors tu t’en moques, si la cabane retombe sur vous, tu t’appuies plus fort contre lui et tes mains peignent sans le vouloir, sur le canevas des secondes chances, la clémence d’une nuit sans lune.
code by underratedboogeyman

_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Mer 9 Mar 2022 - 23:52


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🌙






🌑 🌒 🌓 🌔 🌕 🌖🌗 🌘 🌑


L’aiguille du cadran pointe minuit.
Pourtant, on est plus minuit.




Minuit fond sur la cabane, et l’orchestre joue au loin, sur des barques et des vagues audacieuses. Ils viendront s’allonger sur les flots, au rythme des secousses des bateaux échoués.

On a des étoiles et des constellations dans la gorge, sur les joues. Les comètes se percutent dans l’espace, dans des explosions orangées et bleutées. Les astres tapisseront les sur-couvertures trop marrons, pour leur donner un peu de contenance. Brouillard de mercure, je le briserai pour qu’il explose dans la pièce et que le climatiseur n’ait qu’une utilité lointaine. Nos silences s’entendent partout.
Avant le Big Bang, j’oublie qu’il n’y avait aucun son. On serait des instruments stellaires, avec nos côtes flottantes au bord des océans et des larynx déployés sur neuf ans de prière. Nous sommes des corps célestes de résonance. Les vitraux se brisent comme des fenêtres, et je me souviens que j’ai jamais aimé les églises. Croyant fanatique, je pourrais prier à genoux sur ses autels, pendant que l’édifice s’est paumé en plein désert. Je chante des litanies à m’en faire tourner la tête. L’encensoir file sous tes doigts au rythme des Cantiques. J’ai des confessions muettes sur les lèvres, et des douceurs brûlantes sur la langue.

Les souvenirs en nous vivent trois âges.
Le premier - il semble que c'était hier.
L'âme demeure sous leur voûte bénie,
Et le corps ravi à leur ombre repose.
Le rire vibre encore, les larmes coulent,
La tache d'encre est toute fraîche


J’ai des roses dans mon prénom, et je lui rendrais sa couronne, en bonne reine du royaume de mes pensées. Elle tombe le long de sa joue et se dépose dans son cou. J’ai des lèvres plein de pétales de roses orangées au contact de sa peau, tandis que je peins en violet sur sa toile blanche.
J’ai les phalanges qui courent. Index et majeur qui dévalent des dunes sablées et dorées, induites de mercure. Index pour s’éteindre vers des destinations, majeur pour les explorer, des falaises sous les clavicules pour escalader des monts de promesse et les chérir.

« Ç  a        v    a   a       ? »

Ça va, quand les orages craquellent contre les vitres embuées ? Ça va, dans ce brouillard d’acier à en bouger des pantins, qui n’auront que des syllabes désunies sur le bout de la langue ? Ça va, quand je reproduis des fleurs artificielles à ton cou, et des couronnes de reine solaire du bout des phalanges ? Les reines ne chutent jamais. Les fantômes se ruent aux sorties avec des vagues élancées, et le sable de Los Angeles gronde, jaloux. La mer cesse d’être insolente, et s’agite avec indolence. Les marées débordent contre les jetées de la plage, et viennent tout noyer sur leurs passages. Des esprits aux pensées, j’ai des bulles dans le crâne qui explosent en nuages bleus, roses et oranges. Ils attendent de pleuvoir neuf ans d’attente.

Égéries de la discorde, on réconfortait les dieux vengeurs. Voguant en paix, les lycoris éclosent complètement. Botaniste, je chéris les fleurs de lèvres et mes phalanges effeuillées affrontent les saisons.

J’appellerai des Etoilées Turquoise pour ne pas les appeler Nova-Blue et profaner ton nom. J’ai des lèvres hésitantes, entre des déclarations de toi et des appels lancinants.

« Ç ç a     …     vv    a ? »

Tout va bien, quand les trilles au bout des mes doigts s’agitent pour refaire la gravité ? Ils feront taire le Big Bang et danseront sur Vénus dans ton corps céleste infini. Tout va bien ? J’entends des tierces, et les cadences parfaites jouent sur les quintes de ton larynx. Tout va bien ? Nous sommes des lyres tremblantes au rythme de mes phalanges poétesses. Tout va bien ? Je raye les cadences rompues dans des six effacés, et j’efface les quatre. Tout va bien ? On a toujours aimé les 5, et c’est ce qu’on mettait pour noter les cadences parfaites. Le refrain de nos adieux était mineur, et nos retrouvailles seront majeures.
On peint à l’aquarelle au sol, tandis que les peintures s’étendent comme des serpents hors de notre maison. Les flammes de l’Enfer sont rouges, pas bleues, pendant que ma croix s’agite au sol et se teint d’orange bleuté.
Tout va bien, quand je deviens Chronos et que je suis affamé, que je dévore le temps ? Tout va bien, quand je mélange les mythologies ? Tout va bien, quand je décide, naïf, de suivre Ariane et son fil le long du désert de ton ventre ? Je deviens un roi quand j’ai des couronnes de phalanges dans les cheveux, prêt à être adoubé à tes pieds, et des lys de royauté qui se peignent sur mes côtes.

Tout va bien, quand l’Origine du Monde devient curaçao et miel sur mes crocs de vampire ?

Plasma féerique, je suis au pays des Merveilles, sans Alice et tous les autres personnages. On serait juste des souverains d’un royaume vide, où uniquement les dauphins pourront communiquer avec leurs sonars suraigus dans des suites d’hôtel à l’écho menaçant. J’arrive à te comprendre, et on est deux hippocampes dans cette chambre noyée d’eau de mer. Je parlerai de la même langue quand tu deviendras Daphné aux orchidées au coin de mes commissures.

J’ai des vers russes au bout de la langue, et je bois aux foyers en feu, à nos vies aux abois, et à notre solitude à deux.

Pinçant nos lèvres bleuies,
Hécubes devenues folles,
Cassandres de Tchoukhloma
Portant des couronnes de honte,
Nous serons un chœur de silence :
" Au-delà de l'enfer, il y a nous. "


Les anémones tapisseront nos faces endeuillées. Le voile s’est levé, et les feuilles tombent au sol pour se teindre de peinture.
La lampe décrit un cercle de lumière, et je te vois enfin. Il y a des bruits dans ma tête, dans mon crâne, sur ma langue. Il y a la mer qui s’agite, le sable qui vrombit.
On suit des rivages sans inconnues, parce que les mathématiques premières ont été notre rançon de seconds. Alors, je ne perds plus de seconde, et-


L’aiguille du cadran fixe minuit vers des infinies stellaires.
Minuit s’envole au loin, pendant que les contes pour enfants sourient avec des dents d’adultes.




« Ç à     v   à ? »

J’espère que tout ira bien. Je supporterai notre séparation, mais pas de nouvelles retrouvailles.

Alors, j’espère que tout va bien.
J’ai Anna Akhmatova au bout des lèvres. Il y a des voyelles. C’est les seules que j’arrive à prononcer maintenant.

Nova-Blue.
Parce que t’étais neuve, une expérience, quelque chose de nouveau, que j’acceptais, que j’attendais. Je pourrais pas la retrouver, cette nouveauté. Elle me sautait aux yeux pour les fermer. Chaque commissure a l’éclat de l’inconnu. Pourtant, bercé dans des courants contraires, on a des nouvelles lunes au creux des paumes pour caresser des planètes floues, et des rythmes syncopées de bossa-nova pour animer les silences.
Nova-Blue.
Parce qu’il y a des voyelles auxquels se raccrocher, des cordons autour de nos doigts, des anémones tracées aux pressions sur nos poignets. J’espérais avoir des traces le lendemain, à encadrer et admirer sur le tableau de mes regrets.
Nova-Blue.
Je souris à nouveau dans les cadres. Je me demande dans combien de miroirs j’ai vécu. Les couleurs étaient ternes. Mon reflet danse au rythme de ton souffle dans tes yeux, et je me demande ce que c’est, d’avoir ton regard sur le monde. Je me demande s’il est bleu comme la mer, tandis que j’envoie aux portes de notre royaume l’amer de nos regrets.
Des fois, je le sais. Il est préférable que je tourne les yeux, que j’évite de les regarder. J’ai peur des retrouvailles avortées, des espoirs déçus. Les barques sont instables, pendant qu’on se nourrit de soleil sur le pont.

Nova-Blue
Sache que-
J’avais même pas tenté de t’oublier.
Parce que tenter d’oublier quelqu’un, c’est y penser tout le temps.

J’entends tes gestes, je vois tes cris, je sens l’espace et devine les roses.

La gouache colore nos toiles blanches et nos mains sont des pinceaux de peintre. On joue des textures, on devient deux éponges assoiffées. Mon coeur est en une, et il tiendrait dans un petit verre d’eau si tu acceptais de m’en tendre un.

Plante dans mes yeux des fleurs d’un rendez-vous imaginaire. Perce mes prunelles de tiges d’épines christiques. Botaniste, je découvrirais des orchidées au sein de ton être. Je ferai pousser les espoirs avec des graines de lin. On créera des jardins pour tous les derniers actes, sans cour ni portes pour vivre sur les planches toutes nos vies.
J’ai des mèches qui caressent les tiennes dans des traînées d’acrylique orangées.

Le ciel bleu se moquera de nous, le lendemain. On a notre cabane pour nous protéger. Tu respires le soleil, et je respire la lune.
Je t’aime, t’attendrait, comme les aveugles persuadés que le soleil ne reviendrait jamais.
Je lèverai les yeux au ciel, mystique cosmique. Je regarderai les vols des hirondelles pour y voir un signe et espérer te retrouver.
Les couleurs vibrent, tandis que tes lèvres sont un arc-en-ciel sur le sable mou de mon coeur.

J’ai trahi Vénus, j’ai hais Vénus, pendant que je deviens un de ses habitants ce soir. Elle me guide vers des contrées aqueuses. Cosmonaute, mon drapeau est orange et se perd dans des frontières floues. Si l’univers nous offrait des nouvelles lunes, je les dessinerai du bout de l’index dans tes desseins. Je reconnaîtrais ta voix, demain, quand tu diras du bout des lèvres que c’était notre maison, à nous. On aura la voix éraillée, parce qu’on chante que pour crier.
Nos souvenirs auront des époques, et je ne vois que les demain pendant que les miennes enserrent les tiennes.
Tu verras des tempêtes, et me rappellera en te disant que t’aimais bien, les tempêtes, après tout. On était souverains des fêtes gâchées, des cartons de déménagement. Je me rangerais dans ta poche pendant que tu régneras, reine du chaos et qu’on souffle sur nos bougies jamais éteintes.

« Ça va… »

Feu de bois, le bleu et le orange fusionnent.
Feu de joie, j’aime le rose au creux de tes lèvres.
Feu de toi, j’expire en toi l’écume de nos jours perdus.
Feu de moi, j’attends les déserts de pluie, phalanges tempétueuses et cœur essoré.


L’aiguille du cadran pointe les  toujours.
Les jamais prennent le large dans nos longues complaintes nocturnes.


🌑 🌒 🌓 🌔 🌕 🌖🌗 🌘 🌑


Soudain la sombre mer à nouveau fut douce ;
Les hirondelles revinrent dans leur nid,
La terre fut rouge de pavots,
La joie apparut sur le rivage.
L’été arriva une nuit.
Nous n’avions pas vu de printemps.
J’avais tout à fait cessé de craindre
Que ma destinée manque à s’accomplir.

 


© SIAL ; icons kaotika



_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Azge
Herondale

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ndrc
n o v r o s e
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Jeu 10 Mar 2022 - 19:25

Door the open you more once.
n o v r o s e   i v

T’es pas bien sûre de ce que tu fais.
Un rideau orangé se lève, couvert d’aquarelles arabesques.
Les planches glissent et t’es seule dessus, tu tords tes mains comme des rosiers dans ton costume d’enfant prodige. Une rangée de chandelles t’aveugle tandis que les astres, sur ton front, déposent des baisers papillons.
Le souffleur te murmure un texte que tu connais déjà par cœur, car t’as usé tes imparfaits dans des lustres, des ans, des heures. Tu plisses les yeux dans les nuages pour jouer à colin-maillart, que le rose des barbe à papa se perde dans tes doigts ignares.
T’es pas bien sûre de ce que tu fais, mais t’es pas sûre de pouvoir l’être.

Acte 1, scène 11.

L’univers est un bac à sable. Vous vous êtes perdus dans ses dunes et tout s’échappe entre vos doigts, une course vive contre la montre que la tempête a abimée. L’univers est un bac à sable et vous avez la tête dans le seau, des concertos à expirer tandis que des châteaux immenses s’effondrent en caravanes touaregs.
Tu tranches tes fils de marionnette pour revenir à ses côtés.
Ce n’est plus ton doigt, le pinceau, c’est vos silences, tes lèvres, sa peau.
L’éclairage te cloue les paupières et tu retrouves, à demi tue, les marquages laissés sur la scène. Tu es l’actrice, ton personnage n’a aucune autre incarnation que celle qu’il attendait de toi. Tu voltes contre les soupirs, trébuches sur des câbles-serpents qui viennent enlacer tes chevilles de leurs murmures intermittents.
Viens, on oublie tout.
Vous êtes dans une enclave fragile, un pli dans la réalité.
Tu défies la géométrie, pas de règles à portée de main. Tu t’en moques de les transgresser, tu laisses tes empreintes digitales sur l’ensemble de la scène de crime tandis qu’un public enhardi vient te délivrer les prunelles. T’as pas pris tes papiers sur toi, certainement qu’ils sont quelque part, suivant des plis imaginaires alors qu’ils gagnent leur tarot sous forme de cocotte vacuitaire.
L’oxygène s’enfuit de la scène tandis que des cordes invisibles vous emmènent en apesanteur, tournoyant comme des gyrophares dont la lumière ne touche que l’autre. Les planètes valsent autour de vous d’un air de beau Danube bleu et tu frémis d’avoir osé partir en conquête de l’espace.
Il n’y a pas de bruit, dans le vide.
Il n’y a pas de cris, dans le vide.
Il n’y a qu’Ambrose et Nova-Blue, quand vous gravissez les sommets d’un monde que vous aviez fait votre, que vous enfoncez des miroirs sans produire un seul bris de verre.

Tu te demandes si le décor a changé ou bien si c’est toi.
C’est Pirandello qui écrit, et vous êtes en quête de hauteur.

Tu traces des cercles avec ta langue, envie de quelque chose de ceint. Envie de quelque chose de saint. Et tu prieras pour le salut du microcosme au cœur duquel vous avez fondé un royaume, les genoux ployés, la nuque raide, les yeux levés vers un demain dont les pouces sont sur ta pie-mère.
Les planches volent avec tes cheveux, une traîne nuptiale à ces colères que t’avais pas cru mériter. Le roulis te ramène à lui, le roulis le ramène à toi, et ça va.

« Oui, ça va. »

Oui, ça va, et vous devenez une ombre double projetée par un soulier de satin. Oui, ça va, et vous n’êtes plus en quête d’hauteur, vous avez monté une révolte contre le cirage bien trop noir qui recouvrait vos corps à l’huile. Oui, ça va, et tu as la chance de dire oui comme d’autres se vantent de dire non. Oui, ça va, tu te perds dans des labyrinthes où Thésée ne passeras plus, arrachant au passage le mal des côtes d’une Vénus androgyne.
Tu voudrais inventer des mots pour la violence de sa douceur, décrire avec plusieurs phonèmes son visage enfoui contre toi, trouver des syllabes adéquates pour parler de ces maux profanes.
Les acteurs changent, la musique passe, et tu crois à la rédemption.

Des requins marteaux dans les paumes, tu tambourines comme de la grêle sur sa peau tendue de soupirs. Tu lis de nouveaux psaumes secrets entre les flammes de ses genoux, des refrains d’amour oubliés par des ménestrels tête-en-l’air.
Tu es colombine trismégiste, arlequine dyschromatoptique : le costume bariolé de lui mais qui te semble bicolore.
Vous êtes une pièce contemporaine et tu te crois héroïne grecque, la tragédie en bandoulière dans des couplets particuliers.

« Oui, ça va. »

Votre microcosme s’étend, à l’aune des réconciliations. Il te demande si tout va bien et tu souris comme une promesse, prête à le nommer ton souverain, ton maître d’instants salvateurs.
Tu n’es plus Alice mais la reine blanche, et il sera ton cavalier. Il se déplacera à tire d’L tandis que toi, une hirondelle, tu annonceras d’autres printemps. Vous jouerez de l’accordéon pour expirer toutes vos rumeurs et vous braquerez la banque du ciel pour votre rançon du bonheur.
Un orchestre dans la poitrine, tu n’entends même plus le silence.
Ambrose aussi est musicien, dans une rauque permanence.

Et tu te répètes que ça va.
C’est ton texte, c’est aussi le sien, vos cordes vocales créent des échos forgés des aryténoïdes que vous ne saurez pas délier quand le matin se lèvera. Les vibrations jusqu’à la fosse, les musiciens désemparés face à tous vos pianoforte à la rythmique trop décadente.

T’aimerais vivre où, plus tard ?
Ailleurs.

Tu ne veux plus causer de scènes aux didascalies prometteuses, sortir par le côté des cours au lieu de t’enfuir au jardin. Tes doigts s’enroulent comme les serpents que tu as trop vite oubliés, agrippés à la main d’Ambrose comme s’il pouvait t’en protéger.
Tu veux écrire ton nom partout, dans toutes les langues qu’il y a au monde.
Tu veux qu’il inscrive de ses lèvres le sien sur chaque parcelle de toi, pour te rappeler l’appel féroce que vous avez eu à sombrer.

« Oui, Ambrose. »

Ambrose.
J’avais écrit ton nom dans le sable mais la marée l’a effacé, j’avais mis chacun de tes cris dans les lattes de ma cheminée pour que des flammes bleues les pourlèchent lors des hivers remémorés. J’avais songé à toutes ces choses dont il fallait que je me souvienne, mais ça fait trois mille quarante jours que je lutte et c’est plus assez.
Ambrose.
Je veux me souvenir de toi, des déflagrations sous tes côtes quand je t’explore du bout des cils, de la couleur rose de ton palais quand ta tête repart en arrière. Je veux devenir un ballet pour dépoussiérer les souvenirs, que chaque grain volette dans les airs oubliant de nous faire pleurer. Je veux écrire une pièce sur toi, et on jouera à pile ou face pendant que mon annulaire gauche trouve la courbe de ton oreille.
Ambrose.
Amb, et j’écrirai des iambes subtiles pour les glisser dans les trochets de ta trachée trop lancinante, je scanderai des vices inutiles, violant la versification. Ambre, et tu projettes à contre-jour la volupté d’un arbre-monde avant que monte le Ragnarok pour nous déloger de Midgard ; je serai le Nidhog, pour toi, je me cacherai entre tes branches et je regarderai les neuf mondes entrer dans ta coupe sereinement. Rose, et je t’offrirai des rubans pour les accrocher aux épines, je prendrai tes doigts dans mes lèvres pour que le rouge ne s’écoule pas, avec un goût de jus d’orange dont la saveur n’est que métal.
Ambrose.
C’est toi. Ici. Maintenant.
Je me moque tellement du public et des idiots en toge, Ambrose. Je me moque des amphithéâtres et ce qu’on rit de moi dedans. Je me moque des autres, des chenilles, je me moque bien de nos adieux. J’ai des hiéroglyphes à tracer sur la peau de ton abdomen, des zébrures sur ta peau d’abeille quand le vent a le goût de miel ; et alors, je serai ta reine.
Et tu seras mon roi, Ambrose, supplice appelé araignée, punitif et reconquérant, tu seras mon unique demeure, là où seulement je me repose dans des piétés déconcertantes.

Ambrose.
Tu regardes sa terre, de l’espace.
Le monde est bleu comme une orange.

Les comètes s’écrasent au plafond tandis que la pluie tombe du sol. Tu penses qu’un tremblement de terre ne pourrait pas vous déloger, la seule chose restante qui oscille c’est un pendule désabusé, un métronome blanc qui hulule, crépitant de journées perdues à errer dans des cathédrales.
Des runes parcourent son épiderme et le tien se couvre de givre.
Les lèvres bleuies, le corps glas, des mèches de châtaignes tressées forment un soleil sur le drap blanc.

Tu ne pensais plus à un monde où il voudrait encore de toi.

Acte 13.

Ton ventre s’emplit avec zèle de papillons illusionnés, lui qui pleurait encore le vide d’une fierté déconsacrée. Le temps se comprime dans tes cuisses, tandis qu’un odieux nychtémère joue à cache-cache avec tes songes comme se repaissent les nuits d’été.
Les douze coups de minuit sonneront, mais ne vous sépareront jamais.
Vous avez vaincu les premiers de vos enlacements séculaires, pour devenir des nombres sans failles que toujours on répètera.

La représentation éteinte, l’audience incapable de trembler, tu noies une myriade de tes doigts dans la tourbe de son crâne lourd. Tu ne veux jamais le lâcher, que jamais plus il ne te fâche, vous mènerez un empire souverain sur des galaxies décadentes depuis le minuscule réseau formé par votre brune cabane.
Tu veux croire à des univers, alternatifs comme des courants, où jamais vos fusions cosmiques n’auront à être séparées.
Tu veux croire à des millénaires, sa tête posée sur ton myocarde dans la moiteur éparse et feule d’une couverture en laine carde.
Tu veux croire en lui, une seconde, dans un papillonnement des cils.

Des ça va ancrés sur les lèvres, tu toises le silence de la nuit.
Il ne faudra qu’onze secondes avant que la lumière s’éteigne.
code by underratedboogeyman

_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Dim 13 Mar 2022 - 12:51


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐


Midi sonne.
Los Angeles s’éveille au rythme des klaxons sur les grands boulevards. La circulation est bloquée, et les esprits s’échauffent. Les restaurants se remplissent au rythme des pauses déjeuners incessantes et il semblerait que la cité des rêves prennent des allures de vagues rumeurs. Les palmiers sont auréolés de lumière, et la mer luit sous le lourd soleil d’août. Si la lune était neuve et prête à être redessinée, le soleil s’étalait, insolent, avec des rayons à crever des yeux et des épées au bout des ronds.
Midi sonne.
Le personnel du Proper Santa Monica Hotel s’affaire. Les couloirs résonnent de voix hésitantes, d’éclats de rires polis, et les bruits de pas s’amplifient au rythme du va-et-viens incessants des employés. Si on tend l’oreille, on pourrait entendre des discussions volées, des rumeurs honteuses, des anecdotes alléchantes.
Midi sonne.
La cabane, elle, ne bouge pas.

Elle est immobile, plantée fièrement au centre d’une suite d’hôtel ravagée de peinture, de savon et de bulles. Des affaires gisent de partout sur le sol, couvertes de gouache également. Si on observe attentivement le toit, on peut percevoir qu’il s’est un peu affaissé, mais qu’il résiste, vaillamment. Il savait que sa mission était importante, et qu’elle était la plus sérieuse jamais donnée. Responsabilités au creux des bâtons, étendue entre quelques chaises, il était un bon allié.

J’ouvre les yeux.
La sur-couverture est trop épaisse pour que le soleil vienne m’accueillir. Je souris. Je préférais largement que la lune ne me quitte pas, avec ses nouvelles promesses dans ses absences. Elle était moins insolente, et je lève les yeux.
Les astres n’ont pas quittés notre cabane, puisque la nouvelle lune se tient en son centre.

Elle est couverte d’orange et de bleu, et dort paisiblement en ignorant que le jour n’était pas son heure. Elle n’attendrait pas les heures plus fraîches de la nuit, car elle est tempétueuse et unique.
Alors, je souris.

Mon myocarde bat au rythme d’un chapelet de craintes.
J’ai encore des couronnes d’étoiles dans les cheveux, et des constellations étalées fièrement en haut des clavicules. Je les porterai comme une fière allégeance, une appartenance secrète, un peu trop marquée pour être discrète, un peu trop discrète pour être réellement honteuse.
J’ignore si c’est l’alcool, la gueule de bois ou la confusion, mais je peine à comprendre que midi s’est levé sur Los Angeles. Il fait toujours nuit dans notre cabane.

Alors, mes sourcils décrivent un arc vers l’intérieur.
J’ai la vague impression d’avoir combattu des dragons, la montre, le temps, l’espace et l’univers entier pour obtenir quelques heures sur les plages creuses. Maintenant que Los Angeles s’éveillait, j’étais empli de doutes.

Je ne rêvais pas. Je n’avais pas rêvé. Jamais. C’était un sentiment étrange, heureux et naïf. Alors que la réalité se peint en bicolore sous mes phalanges, je l’attends, ce moment malheureux. Non, c’était une erreur. Ton dramatique, c’était agréable mais je dois retrouver mon +1 originel. Ton scandaleux, quand elle partira en hurlant et en cassant des bols au sol. Ton comique, quand elle rira de la situation puis me dira que ça serait une anecdote un peu drôle et cocasse à raconter à ses collègues, au siège des Maîtres du Monde. Ton triste, quand elle me murmurera qu’elle était désolée mais que rien n’était possible.
Je deviens une didascalie de tons différents, sur des cinquièmes actes ennuyeux. J’avais toujours préféré les troisièmes, car les péripéties avaient un goût d’infini

Je ne fais rien, à part lever légèrement la tête pour imprimer chaque détail possible.
Mon portable était sûrement bon à être jeté. Il y avait des bulles dans l’écran. Je me sentais proche de lui, à les avoir dans le crâne. Point commun : c’est jamais réellement bon signe. Point faible pour la technologie : elle est sérieuse avec les règles. J’avais peu d’espoir qu’il se rallume un jour, alors je devenais réalisateur avec ma caméra à l’oeil pour photographier et filmer le plus d’éléments possibles.

Je réalise peu à peu l’ampleur de la situation.
Je m’étouffe avec mon stress.
Neuf ans d’absence avait réussi à faire taire la raison, et je réalise qu’on est en grave danger. Bientôt, des parasites viendront envahir son ventre, grandir, évoluer, se métamorphoser en futures erreurs. Je m’imagine dans un dédale de couloirs d’un supermarché de banlieue résidentielle, à hésiter sur des marques de couche, de biberons, et j’angoisse.
J’étais incapable de m’occuper de moi-même. J’étais bon à prendre soin de papillons et de chenilles, c’était tout.
Alors, j’angoisse.
J’angoisse parce que j’ai une pensée affreuse.
Celle de me dire qu’au moins, on aurait un lien étrange, indivisible, et que j’espérais qu’il ait ma gueule pour qu’elle me voit tous les jours, si elle partait.

Je déglutis.
Je suis une mauvaise personne.

Je rétablis mon karma en me disant que dans tous les cas, j’ai pas envie qu’il naisse, ce gosse. Il serait bancal comme nous, et je lui souhaitais pas d’hériter de mes gênes niqués. J’avais de fortune que l’or, mais rien d’autre.
Si elle part, je serais jamais au courant. Je serais peut-être un père absent, une saleté sur le carreau. Mon prénom fera office d’insulte, ou alors la fonction de père gagnera un goût d’amertume. Ton père qui nous a abandonné. Ton père qui s’est barré. J’ai des échos dans le crâne. Je voulais pas reproduire une erreur. Par amour paternel, mon fils, reste dans le néant, je t’évite un aller-retour rapide.

Je déglutis.
Je suis pas une meilleure personne de penser ça.

Je tremble légèrement. Mes bras se resserrent alors sur Nova-Blue. On est deux hippocampes, et je me dis que si je reste contre elle, je coulerai pas dans les abysses. C’est comme ça, que ça marche, la nage des hippocampes. Si je reste là, accroché, alors tout ira mieux, sûrement.
Mes tympans entendent le « boum-boum » de son coeur, et j’essaie de caler ma respiration dessus pour me calmer et m’apaiser.
J’ai des mots risqués au bout des lèvres. Elles sont collées contre son poignet, et je pourrais les énoncer en silence. Je forme des I, des O, des U. Si elle s’en rend compte, je bégaierai deux trois excuses et me terrerait dans ma honte.
Je me sens plus léger, plus heureux. Même si ils n’ont pas de cible, et qu’ils sont trop timides pour être entendus, mes mots sont fiers et contents d’exister en tant que concept. J’ose pas bouger, alors que-

Alors que je voudrais juste lever la tête serrer encore plus mes bras m’enrouler d’autant plus autour d’elle contre elle et dire salut ça va bien dormi écoute j’ai vraiment passé une merveilleuse soirée hier et non je parle pas que de la cabane mais aussi du karaoké et de l’herbe et de la plage et du taxi et même quand j’ai eu l’impression que j’allais me noyer j’étais pas si mécontent ni stressé parce que t’étais juste là, la dernière chose que j’avais vu et franchement ça m’allait et d’ailleurs j’aimerai beaucoup t’embrasser encore et toujours et te dire que j’avais envie de faire des tas de choses quand t’étais là genre apprendre à faire la cuisine pour t’accueillir avec autre chose que des plats UberEats qu’on comprendrait rien aux recettes mais qu’on rira très fort puis on mangera des trucs pas super mais c’était bien parce que c’était notre création à nous et à toi et j’aimerai beaucoup te caresser la joue juste pour ce matin et les autres si tu m’autorisais et sinon j’irai juste me dire que mon téléphone a pu servir mais que t’allais avoir une vie meilleure pendant que j’irai juste à la Nouvelle-Orléans me paumer entre la mer et l’ambiance bizarre de la ville puis d’ailleurs j’ai toujours Phoenix au coeur et je sais pas si tu y habites encore alors qu’on pourrait y habiter et au moins tu seras la personne que je verrai tous les matins et tous les soirs et ça sera merveilleux et-

Je pense sincèrement que je le serais. Que je le deviendrais.
Heureux.

Je fais rien, et je me paume dans mes pensées pendant que j’observe son visage endormi. C’était la preuve de son existence, la preuve qu’elle était bien là.
Et je crois que je dois halluciner un peu quand j’ai l’impression que t’es plus apaisée qu’hier.
Ou bien, tu dors. Et c’est juste normal.

Je dois être un peu con, alors.

Ses paupières frémissent et s’ouvrent lentement.
Réalisateur honteux, filmant à l’insu, je panique. J’ai peur qu’elle me voit et qu’elle rigole, me dise bah tiens déjà debout qu’est-ce que tu fais haha tu me regardais dormir c’est ridicule Ambrose voyons.

C’est faux, Nova-Blue, regarde.
Je ferme les yeux et présente mon pire jeu d’acteur quand je fais mine de me rendormir. Je suis sûrement plus rouge qu’orange, actuellement, et je remercie la peinture de dissimuler ma gêne.
Quelques coups frappent à la porte. Si j’ouvre les yeux, j’affronte la réalité, le monde extérieur, je sors de la torpeur. Si on dit rien, si on dort, si on ne bouge pas, on aura pas à parler, à en reparler, à tenter de comprendre, et j’ai peur de ses conclusions.
J’ai jamais aimé les points d’interrogation ni les points finaux.

J’aimerai juste qu’on pose aucune ponctuation et que je puisse parler dans de longues phrases insensées.
A la place, mes lèvres frémissent des déclarations trop lourdes de sens sur ses poignets fins.


 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Azge
Herondale

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ndrc
n o v r o s e
Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Dim 13 Mar 2022 - 17:36

Once more you open the door
n o v r o s e   i v

Tu rêves d’une tour immense en haut de laquelle niche un monde. Un microcosme omniprésent qui lutte avec tes cathéters. T’es prise dans un lit d’hôpital qui devient un sabot géant, et tes grandes ailes de papillon ne t’aident pas à t’en libérer. Tu vois des maillages de toiles à peindre, de la terre glaise et du ciment. Tu voudrais froncer les sourcils, mais-
Ton visage reste imperturbable, apaisé par les endorphines dans ton sommeil paradoxal.

Quelque chose cogne, quelque part.
Un truc qui tambourine, là, dehors. Hors de ta boite crânienne usée où des marteaux imaginaires viennent enfoncer des clous. Portrait affiché de ta honte sur le linteau d’une gueule de bois. T’as la sensation qu’on attaque ton front à la visseuse électrique, tes dents à la scie à métaux, que quelqu’un essaie de te démonter comme une cabane dans les bois pour te ranger dans une remise où plus personne ne te touchera.
Quelque chose cogne, quelque part.
« Hrmmmm. »
Tu fronces les sourcils. Ce sont certainement les douze coups de midi, venus séparer les nombres premiers pour leur rappeler qu’ils sont idiots. Ils te rediront que le jour, c’est fait pour ouvrir les paupières, mais tes cils à toi ne font que frémir et tu serres Alix un peu plus fort contre ta poitrine.
Ta langue est enroulée dans du cellophane. Tes papilles écrasées avec cette saveur de plastique, et cet acide dans l’arrière-gorge que tu connais sans reconnaître.
Doucement, tes muscles se réveillent, endoloris de l’inaction dans laquelle tu les as plongés. Ils te font ça tous les dimanches, de te faire payer la journée où tu ne vas pas t’entraîner. Mais tant pis, tant pis. Il fait bon dans la chambre, et aucune réalisation de vient t’effleurer pour l’instant.
Tu restes silencieuse et immobile tandis que tes sens font surface, rescapés d’un navire espagnol qui partait conquérir les Indes.

Ta peau est bizarre, comme si ton épiderme était recouvert d’une couche étrange. Elle tire, se craquèle quand tu bouges. Peut-être que c’est la sécheresse qui t’a eue, que t’as marché dans le désert pendant bien trois mille jours de trop pour trouver ton épiphanie et que tu vas simplement être tuée dans les décombres d'un jour nouveau.
Aucune lumière ne traverse tes paupières. Presque pas de sons dans ton crâne.
Quelque chose cogne, quelque part.
Tu mets un temps à réaliser que c’est ton cœur, dans ta poitrine, qui manifeste que t’es vivante. T’as mal au crâne, les lèvres gercées, et tu te demandes si Alix entend ton myocarde épuisé.
Lentement, comme les couches d’un oignon, tu détricotes les derniers jours au risque de t’en faire pleurer.
Ton ventre est vide. Absurdement vide. Irrésolument vide. La certitude vient t’assaillir à la gorge, t’emprisonner de ses longs bras, peser de tout son poids surtout tandis que la mémoire surgit. Elle crève la surface de ton être pour retrouver sa folle nuit.
Alix t’a quittée.
Tu pouvais pas supporter que ton ventre soit vide, et certainement que lui non plus ; et certainement qu’il l’a senti et c’est pour ça qu’il est parti.
Ce qui donne une question plus grave : qu’est-ce-que putain de quoi ?!

Tu lèves les paupières, rendant tes iris au contact d’un air que t’as pas identifié. Le plafond est sombre, au-dessus de toi, et tu réalises que t’es nue. Eve au jardin originel, attachée à sa connaissance, tu comprends que tu t’es endormie avec trop peu de tissu sur toi pour que ta pudeur soit intacte.
Tu retiens un juron en relevant la tête.
Ton cerveau est un putain de grelot, la lumière t’assaille, les flashs aussi, et tes souvenirs se remettent en place comme les bruyantes pièces d’un puzzle.
Le mariage. La soirée. Les bulles.
Tes iris se figent sans comprendre.
Non, c’est pas Alix, dans tes bras. C’est pas Alix dont les coudes encerclent ta taille comme pour la retenir de flancher, pour signifier à ton nombril qu’il est aimé et accepté. C’est pas Alix, dont la tête repose sur ton sein, doucement et paisiblement. C’est pas Alix, autour de qui t’as passé le bras jusqu’à plus en avoir de sang, et dont la respiration fébrile trahit qu’il ne dort plus vraiment. C’est pas Alix, aussi nu que toi dans cet endroit qui ressemble à une caverne construite en bois et en tissu, ne laissant aucun doute possible sur ce qui s’est passé la veille.
Le mariage. La soirée. Les bulles. Le karaoké. L’herbe. La plage. Le taxi. L’hôtel. La peinture. La douche. La peau. Le nirvana.
Ambrose Atkins est contre toi.

Quelque chose cogne, quelque part.
C’est pas des marteaux dans ton crâne, c’est une harde d’incertitudes piétinant tes bois désastreux. Tu bouges pas. Pas une seule seconde. Tu bouges pas, parce que si tu bouges, il va sans doute se réveiller et tu sauras pas quoi lui dire.
Bonjour Ambrose bien dormi tu veux petit déjeuner je me rappelle tes céréales préférées mais je suis pas sûre qu’on en ait bonjour Ambrose bien dormi est-ce-que tu as rêvé Ambrose est-ce qu’on a rêvé tous les deux c’était quoi ce truc là hier soir et pourquoi j’ai si mal au crâne bonjour Ambrose bien dormi qu’est-ce-que tu veux faire aujourd’hui tu dois vouloir que je me rentre j’imagine on a bien joué mais on pourrait aller se promener sur la jetée de nos déroutes accélérer un peu trop vite écrire notre digne épilogue celui qu’on a pas eu plus tôt bonjour Ambrose bien dormi j’ai la gorge nouée Ambrose j’ai le crâne qui fait du bongo Ambrose j’ai les mains qui tremblent Ambrose je voudrais te serrer Ambrose je sais pas si je peux Ambrose je sais pas ce qu’on fait Ambrose je sais pas ce que tu veux Ambrose qu’est-ce qu’on a fabriqué Ambrose c’est pas une maison pas un rien on a fabriqué n'importe quoi Ambrose ça ressemble même pas à une cocotte ou un puzzle ou quoi que ce soit je comprends pas Ambrose Ambrose Ambrose Ambrose Ambrose Ambrose-
« Ambrose. »
Ta voix rocaille comme si tu n’avais pas parlé depuis des millénaires, et tu te perds dans le hemmage de tes gémissements de la veille.
Doucement, tu passes une main sur sa joue gauche pour relever son visage vers toi. Il est barbouillé de peinture qui a séché pendant la nuit. Maintenant il craquèle, et tu souris. Tu lâcherais presque un petit rire si chaque son que tu produisais se répercutait pas partout contre les parois de ton crâne jusqu’à atteindre tes tympans dans un fracas insupportable.
« Ambrose. »

Quelque chose cogne, quelque part.
Des questions, par paquets, par touffes, qui s’exilent dans les arcanes sourds de ton myocarde trop muet.
Dis, Ambrose, ça voulait dire quoi lorsque tu m’as dit « dégage » ? Est-ce-que tu voulais que je dégage, que je quitte ta vie comme je l’ai fait ? Est-ce-que tu voulais juste des gages et j’ai tout mal interprété ? Est-ce-que tu voulais que je dégage, avec deux palettes à soixante, les nuages noirs dans ta poitrine pour y ramener mon bleu tonnerre ? Est-ce qu’on s’est mal compris, Ambrose ? Est-ce-qu’on a passé tout ce temps sur un simple malentendu ?
Ses cils ont la couleur du miel, t’as envie de les embrasser. C’est ce que tu finis par faire, juste avant qu’Ambrose ne les rouvre.
T’es pas en état de réfléchir, ton crâne est bien trop fracassé.
C’est pas Alix, non. C’est Ambrose, et tu n’as pas le goût de regrets. Sur tes lèvres, il y a l’amertume, l’étrange texture de la gouache, il y a trois mille quarante journées passées à avoir soif d’un autre et jamais n’atteindre satiété.
Quand il ouvre les yeux, tu lui dis.
« Hey. »
Tu l’embrasses encore, sur le front. Aucune idée de pourquoi tu le fais. Ça paraissait juste normal.

Quelque chose cogne, quelque part.
Quelqu’un à la porte de l’hôtel et tu fixes les iris d’Ambrose en leur intimant de rester. Qu’il n’aille pas ouvrir. Qu’il ne rompe pas ce qui se passe. A l’instant où vous vous lèverez, où vous quitterez la cabane, vous devrez chercher des réponses et tu n’as pas envie de ça. Tu ne les as pas, les réponses ; quelque part, ça te convient bien.
Tu caresses doucement sa joue, ton pouce est bleu sur sa peau tiède et ça te fait sourire plus grand.
« Je … ça va ? »
Mille autres ça va éclosent dans ton crâne, des rosiers bleus de lycoris, et tu te mords un peu la lèvre tandis qu’ils tentent que tu rougisse.
« J-je saurais pas trop te dire, c’est un peu flou, j’ai super mal au crâne, mais … je … enfin … »
Tu gigotes un peu pour descendre, mettre ton visage au niveau du sien, ton bras tendu sous vos deux têtes pour vous permettre de vous regarder. Vous êtes aussi intriqués que deux écouteurs dans une poche, deux pièces de puzzle emboîtées, parfaitement à leur place, cette fois.
« Je veux dire, je … c’était bien, non ? Hier soir. C’était … enfin, moi j’ai trouvé ça … très bien, je … et toi ? »
C’est gênant. T’es gênante, Nova. Tu ferais bien mieux de te taire, avec ton haleine de cellophane qui doit lui puer dans le nez.

Quelque chose cogne, quelque part.
C’est votre passé qui revient, au galop des incontrariés, pour te hurler dans toutes les langues de ne plus jamais le lâcher.
code by underratedboogeyman

_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Lun 14 Mar 2022 - 20:51


DOOR THE OPEN YOU MORE ONCE

🪐



LA why you're so complicated for me, twilight
Waiting on the planet to turn to me, dark side


J’ai pas envie.
J’ai pas envie de les ouvrir, ces yeux.
Ces yeux qui capteront la lumière, mais pas celle que je voulais.
Celle que je voulais, c’était pas la lumière de la vérité, je voulais m’abreuver de soleil alors que je me sentais crapaud chantant à la lune. Je fermerai les paupières jusqu’à de nouvelles journées, et si je faisais le mort pendant quelques heures, je grattais un peu de temps contre un peu d’immobilité. J’étais prêt à arrêter de respirer, s’il le fallait, de devenir amphibien, d’être un hippocampe incapable de nager seul, d’être un poisson aussi inadapté à son milieu, un dauphin en admiration sur les coraux.
Les coraux sont trop compliqués, et s’entremêlent comme nos jambes. Mon genou est douloureux mais je tente de l’ignorer. Si je continue de fermer les yeux, peut-être que je pourrais l’oublier. J’ai envie de ne plus avoir de corps, d’être un esprit immatériel pour pouvoir être toujours là.
Toujours là, calé quelque part, au creux des phalanges, je pourrai devenir une bague bizarre, une petite pierre d’ambre contre ses clavicules, discrète mais toujours là, ancrée.

J’ancrerai les navires et me battrait contre les vagues pour rester en mer. On touchera pas les bords.
J’encrerai des planètes et des papillons au creux de ses poignets pour chasser l’amer. On dessinera les bords.

If loving you's a felony now, then I'm a renegade, riding
Trying to find tomorrow ain't easy 'til you dive in
(Swimming pools)


Les bords de mes lèvres s’étirent et j’ai toujours peur.
Peur de les ouvrir, ces paupières. Lune contre soleil, nuit contre jour, j’avais peur de l’horloge, qu’elle me montre des mauvaises directions, alors que midi trente vient cruellement pointer des nord et des sud. Je me dis qu’on essaierait de ne pas lui obéir, cette fois. Je partirai pas au Sud pour m’enfoncer dans la terre et crever dans des chaleurs infernales, et elle irait pas dans le Nord du Ciel à grelotter dans la solitude glaciale. La porte cogne.
Cogne comme mon crâne, cogne comme mon coeur, cogne comme ma panique et ma gorge palpite sous l’inflexion de milliards de papillons qui pourraient se ruer à mes lèvres. Ils chanteraient des milliers de promesses creuses, parce qu’ils vivent que trois jours et que j’espérais que le sucre sur des éponges trop trempées les feraient vivre plus longtemps.
Longtemps, je cultive le doute, quand-

Mes paupières s’ouvrent. Alors, le monde se ferme sur une fenêtre de dix centimètres entre nos deux visages. J’avais pas besoin de voir plus, si j’avais cette vision.
Vision d’horreur, j’ai des peurs entre les lèvres, alors je les étale un peu plus sur mon visage. Si j’essaie de tout ignorer, peut-être qu’on se convaincrait que y avait un peu d’éternité chez les enfants qui ne savent pas grandir, qui ne veulent pas grandir, qui le refusent, et qui tapent du pied suffisamment fort pour envoyer valser des portes qui claquent, qui grincent et qui menacent de s’ouvrir sur des univers pas à eux. Sa voix résonne.
Sa voix résonne, et j’ai pas envie que la mienne vienne trahir son timbre. Je hoche la tête, avec des yeux en pleine lune parce que le cycle lunaire a repris hier, à Los Angeles, et qu’on est le 8 août de la Nouvelle Lune, désormais. J’espérais qu’elle soit orange dans un ciel bleu, et qu’une anomalie stellaire se passe. Il y aurait des étoiles dans la mer, des couleurs chaudes dans le ciel en pleine journée, des papillons grands comme des gratte-ciels, qu’on viendrait écraser de nos espoirs de géants, au milieu d’une gigantesque maquette de papier mâché pour qu’on soit toujours, encore.
Toujours encore désespérément et éternellement les plus grands de ce monde.
De notre monde.

Why you rolling waves over me now, that's all I need, dreaming
Waiting on LA to come find me, be forgiven


Notre monde se restreint quand elle s’abaisse à mon niveau. C’était mal. Elle était bien, au dessus de ma tête, au dessus de moi, parce que c’était là sa place dans mon royaume. Je rougis alors, un peu confus. C’était bien brave, de sa part. Elle est clémente, et j’ai des vagues marines à la place de mon sourire, qui s’étend en un rond d’interrogation géant.
Mes interrogations sont géantes, et les siennes aussi. Ses phrases ont plein de points de suspension, et j’ai envie de lui dire que le temps l’avait été aussi. J’ai vécu trois mille quarante jours en quatorze heures, et j’étais prêt à continuer de défier la temporalité.
La temporalité chuchote des excuses et des envies de pardon.

Pardonne moi.
Moi, j’ai jamais voulu te dire de dégager, de te casser, et d’ailleurs, je l’ai fais sur le sol juste après, contre le monde, qui n’avait plus rien d’orange et que j’avais oublié que le monde c’est la Terre et que c’est la putain de planète bleue et que ça aurait expliqué pourquoi j’avais pas eu l’impression de lui appartenir et d’avoir ma putain de place ici avant aujourd’hui.
Aujourd’hui, on est le 8 août, et il a des parfums de promesse quand il s’allonge pour décrire des spirales de l’infini.

« … Flou ? »

Flou pour elle, précis et clair pour moi.
Moi, j’ai trouvé ça très bien.
Moi, j’ai trouvé ça très bien aussi. Aussi, je souris doucement. J’étais capable de bien.

I'll be a regular guy for you, I never said I'd do that
Why you looking so beautiful to me now when you so sad?


J’étais capable de bien, et d’être autre chose qu’une erreur raturée sur un coin gommé de la feuille de ta vie. J’étais capable de bien, et j’avais presque envie de devenir quelqu’un d’adéquat. On hurlerait encore dans des mariages jusqu’à que les gens comprennent qu’ils étaient idiots. Je me dirai qu’on le fait par décence, pour qu’ils soient au courant.
Qu’ils soient au courant de leur échec, face à notre réussite. Qu’on étalerait notre bonheur adéquat et à sa place aux yeux des gens. Que ça serait super, heureux. Peut-être que c’était de ça qu’elle parlait, quand elle parlait de son super mal de crâne, comme j’avais envie de lui parler de ma super envie d’aller au planétarium et que y en avait un super à Los Angeles.
Super. Super. Super.

« C’était … Super et euh … Pas flou et … Enfin, c’est bien la gouache alors que … De base … Je … J’aime pas peindre et … Enfin si j’aime bien la peinture, c’est joli mais bon … Enfin … J’ai bien aimé peindre avec toi, c’était cool. » Je marque une pause, paumé et clair. « C’était cool, tout … En fait … Merci de pas m’avoir dégager de ta table parce que sinon … J’aurai passé un moment super nul alors que là  c’était … Super bien et … Enfin. »

Enfin, Nova-Blue.
Nova-Blue, j’ai envie que tous les moments soient super bien, comme ton super mal de crâne, parce que même les maux devenaient chouettes quand t’étais juste là. Quand t’étais juste là, j’étais juste si heureux que tu sois là et je suis plus jardinier ni botaniste parce que je peux cultiver autre chose que des soucis.
Je peux cultiver autre chose que des soucis, comme des couronnes de lycoris avec des fleurs et des pétales et des feuilles, et des roses bleues alors qu’elles n’ont rien de naturel. Y a un peu de miracle là dedans, et je me dis que trois mille quarante jours dans le désert, ça doit la dérégler, la nature.

« J’ai pas envie de bouger. J’ai envie de rester là. Mais j’ai super mal de partout avec cette gouache séchée, là. »

Naturellement, mon cerveau envoie quelques signaux à mes nerfs pour bouger. Je pourrai bouger le bras, ma jambe, mon genou qui me fait atrocement mal. J’ai envie de lui présenter des excuses, mais je le sens aussi heureux que moi dans cette situation.
Dans cette situation, je la regarde. Je me demandera qui initiera le premier mouvement. Celui qui nous fera sortir de la cabane, affronter le monde extérieur, celui qui frappe de temps en temps à la porte, pour changer des draps, refaire surgir du réalisme dans notre transe étrange.

Les phrases se suivent, et se ressemblent. Elles s’entortillent et se confondent.

« J’ai fais un rêve super bizarre. »

I will always think about you
That's why I'm calling you back
On my way through


« J’étais en train de crever, globalement. C’était à Washington, ou dans une ville, je sais plus, c’est flou. Et je sais juste que ça puait, comme rue. Et je sais pas, dans mon rêve j’avais l’impression que la lune elle me parlait ? Ou le ciel ? Enfin, c’était … C’était super bizarre. J’ai … Enfin, c’est le bordel quand j’y repense parce que ça a aucun sens parce qu’après du coup tu venais et t’étais genre toujours en chemin et je te rappelai parce que bah … Juste. T’étais là, quoi. Toujours. »

I will always think about you
That's why I'm calling you back
'Cause I gotta run soon


« Mais c’était pas un cauchemar ? Enfin, j’étais pas bien. Clairement, j’étais pas en bon état mais je sais pas. »

Je sais pas alors je rigole un peu. Je savais rien, et j’avais des pensées qui fusionnaient dans des temporalités différentes, sur des paragraphes emmêlés.
J’ai pas envie.
J’ai pas envie de les ouvrir, ces yeux.
Ces yeux qui capteront la lumière, mais pas celle que je voulais.
Celle que je voulais, c’était pas la lumière de la vérité, je voulais m’abreuver de soleil alors que je me sentais crapaud chantant à la lune. Je fermerai les paupières jusqu’à de nouvelles journées, et si je faisais le mort pendant quelques heures,
Là. Dans mon rêve.
Quelques heures sur le macadam.

I wanna stay with you for a long time; I wanna be stone, love
I wanna see LA in your eyes when I'm leaving with your love


« C’était pas … Désagréable. Mais … Enfin. Je pense que je dois confondre juste les trucs. J’ai mon genou qui m’a fait mal toute la nuit, et t’es … Toi et … Mes yeux … Je … Comment dire. Avant de dormir je t’ai vu et j’ai du confondre. C’est super bizarre les rêves, ça confond tout. Mais en tout cas, c’était pas un cauchemar, c’était bien un rêve, et c’était … Assez … Bizarre. »

Bizarre parce que dans toutes les autres situations, j’aurai peut-être eu un peu d’amertume en me disant que j’allais crever dans une ruelle sombre et moisie. Je savais que j’allais mourir de façon ridicule, un peu lamentable, mais ça m’allait. Je haussais les épaules.
Maintenant, j’avais moins envie de devenir une route, du pétrole, un sol sur lequel on marchait. J’avais moins envie de devenir une pierre.

J’avais moins envie de devenir une pierre, sauf peut-être une petite pierre d’ambre au creux de ses clavicules.

« Ça va ? On pourrait aller se laver, ou … Je sais pas … Prendre un bain, une douche, et … Je chercherai un cartoon nul pendant que tu te laveras et je serais pas long quand ça sera mon tour et ... Je sais pas on pourrait être plus ... Propres ? »

Et j’ai envie de trembler, en me souvenant que y avait une vitre sans teint qui donnait sur l’extérieur dans la salle de bain. J’avais pas envie de me casser sur le sol quand elle se sera casser pour s’envoler vers d’autres libertés.
Elle va pas partir, et je pense que y a tout ce putain d’univers qui le sait sauf moi.


SOUK EYE


 


© SIAL ; icon kawaiinekoj



_________________
Contenu sponsorisé
Personnage
Joueur•se

Door the open you more once.〖  Novrose IV - Page 3 Empty Re: Door the open you more once.〖 Novrose IV

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum